► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> [Déclaration de politique générale du Gouvernement (lire
ici le discours complet)] Quatre
priorités d’action :
- Pour le travail, pour qu’il paie mieux et toujours plus que l’inactivité –
partout et pour tous.
- Pour nos services publics, pour qu’ils soient accessibles et de qualité –
partout et pour tous.
- Pour l’autorité, le civisme et le respect des droits et devoirs – partout et
pour tous.
- Pour un environnement plus respirable – partout et pour tous.
> Quatre appels: pour le travail, l’autorité, les services publics et l’environnement, partout et pour tous
> Je veux m'adresser à tous les Français, souvent de la classe moyenne. Je les entends, je les comprends, et comme la majorité y œuvre depuis 2017, je veux contribuer à leur répondre.
> La feuille de route de mon Gouvernement s’adresse en particulier aux Français de la classe moyenne. Elle s’adresse à nos concitoyens qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités, qui ont le sentiment d'avoir tous les devoirs quand d'autres ont tous les droits.
> La France rime avec puissance. La France est un repère, un idéal et un héritage moral.
> Nous devons récompenser l’effort et le mérite. J’assume de le dire : il faut désmicardiser la France!
> Le préalable du réarmement de la France, c'est la responsabilité budgétaire.
> Nous serons capables de mener le chantier de la solidarité à la source pour éviter les démarches inutiles et garantir la justice sociale afin que chacun touche l'intégralité de ce à quoi il a droit.
> Moins d'Europe, c'est moins de puissance pour la France.
> Qui étaient les premiers partisans en France du Brexit ? C’est le Rassemblement national. Avec l'Union européenne, notre puissance est démultipliée.
> L'agriculture doute elle aussi, et elle attend des réponses et des solutions. Nous serons au rendez-vous sans aucune ambiguïté.
> Pour les Français et nos médecins, il est insupportable de savoir que des millions d'heures sont perdues. J'annonce la mise en place d'un principe simple : quand on a rendez-vous chez le médecin et qu'on ne vient pas sans prévenir, on paye.
> Je souhaite faire de la santé mentale de notre jeunesse une grande cause de l'action gouvernementale. C'est pourquoi nous augmenterons le montant du Chèque Psy et permettrons aux jeunes d'avoir accès aux psychologues sans ordonnance du médecin.
> Les dépressions, les pensées suicidaires, ont beaucoup progressé chez nos jeunes. Je veux faire de la santé mentale une grande cause de notre action gouvernementale.
> La transmission du savoir est impossible sans respect de l'autorité, sans respect de nos valeurs républicaines, au premier rang desquelles la laïcité. On ne négocie pas avec la République, on l'accepte, on la respecte.
> Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprends à la respecter.
> Les écrans sont une catastrophe éducative et sanitaire en puissance. Nous travaillerons à mieux réguler l’usage de ces écrans pour nos enfants, dans et en dehors de l’école.
> La France, (...) c’est la patrie de la recherche – à laquelle nous donnons des moyens sans précédent. C’est la Nation de l’innovation – qui construit le monde de demain, de 2030. La France, ce sont nos jeunes, qui osent et qui se lancent !
> La fin de vie est peut-être la question la plus intime et délicate qui soit. On ne peut légiférer sur cette question qu'avec une grande prudence et un profond respect. Nos compatriotes appellent à revoir ce que dit le droit. Nous y répondrons avant l'été.
> S’il est un secteur qu’il faut déverrouiller, c’est le logement.
> La lutte contre l'immigration illégale doit continuer à s'intensifier. Il faut assumer d'accueillir moins pour accueillir mieux.
> C’est le retour de l’industrie en France. Il y a plus d’usines qui ouvrent que d’usines qui ferment. Plus d’emplois industriels qui sont créés que d’emplois qui sont détruits.
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Face au défi migratoire, l'intégration n'est
pas une option.
> La loi immigration comprend des dispositions extrêmement importantes, qui ont été validées par le Conseil constitutionnel comme l’examen de français obligatoire pour obtenir un titre de séjour ou les moyens supplémentaires pour expulser les étrangers délinquants.
> L'examen de français pour toutes les personnes qui passent un titre de séjour (…) Il y a 40% des étrangers en France qui écrivent ou comprennent très mal le français (...) Cette disposition, il nous la fallait, et elle a été validée par le Conseil constitutionnel.
> Alors qu’en 2024, le ministère de l’Intérieur sera plus que jamais mobilisé, j’ai rappelé devant les adhérents des syndicats Alliance et UNSA, mon engagement absolu pour améliorer les conditions et la reconnaissance du travail des policiers.
Amélie Oudéa-Castéra,
ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux
Olympiques et Paralympiques
> Échanges précieux
ce matin avec les chefs d'établissement autour de nos priorités pour la rentrée
24. Je leur ai exprimé ma reconnaissance pour leur engagement en faveur de la
réussite de tous les élèves. Et leur ai réitéré ma confiance en leur capacité à
construire à leur niveau, forts de cadrages clairs, de moyens adaptés et des
bons dispositifs d’appui, les meilleures solutions localement, notamment pour
mettre en œuvre les composantes du «choc des savoirs».
Sur la mise en place à la rentrée des groupes de niveaux pour les 6è et 5è,
destinés à inscrire tous les élèves dans une dynamique de progrès grâce à un
contexte d’apprentissage et des méthodes pédagogiques mieux adaptés, je serai à
leurs côtés comme je l’ai été ce matin et nous leur apporterons tout notre
accompagnement.
> A moins de 6 mois des JO de Paris, nous sommes dans la dernière ligne droite, en équipe et avec l’exigence nécessaire pour livrer un événement exemplaire.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> [Mouvement des agriculteurs] Réunion sur les contrôles en lien avec la loi Egalim, le cadre applicable aux
négociations commerciales et le respect de la juste information du
consommateur.
J’ai pu partager nos priorités aux agents en charge de
la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes :
- Contrôle sur le respect des lois Egalim dans le cadre des négociations
commerciales ;
- Contrôles sur les règles d’étiquetage, notamment les règles sur l’origine des
produits ;
- Véracité des publicités et la loyauté des ventes promotionnelles dans les
enseignes de distribution ;
- Contrôle des établissements de restauration hors domicile qui ont
l’obligation d’informer leurs clients de l’origine de la viande bovine viandes
porcines, ovines et de volailles ;
- Francisation des produits agricoles ;
- Respect des règles de traçabilité, d’étiquetage et d’informations des
produits agricoles et alimentaires.
Je remercie tous les agents et les services de l’Etat, qui font ce travail
essentiel au quotidien, pour la sécurité sanitaire de nos concitoyens et pour
l’agriculture Française. Les contrôles vont être renforcés pour faire respecter
les lois.
> [Mouvement des agriculteurs] On est plein d'incohérences de règlementations. Parce qu'on n'assume pas cette double injonction : productivité et écologie.
> [Mouvement des agriculteurs] Il
n'y a pas de deux poids, deux mesures (...) Il faut respecter leur mouvement et
leurs revendications. (…)
Il n’y a pas eu une violence sur des personnes détentrices de l'autorité
publique. Ce n'est pas la bienveillance à l'égard de la violence.
> [Mouvement des agriculteurs] J'avais senti les ferments de cette colère. Mais une crise émerge toujours de façon inattendue.
> [Mouvement des agriculteurs] Il y a quelque chose qui dysfonctionne quand chaque pays se fait ses petites règles. On a besoin de règles européennes !
Rachida Dati,
ministre de la Culture
> Discours de vœux aux acteurs culturels]
Je suis tout d’abord très heureuse de vous retrouver aujourd’hui.
«Mosaïque», diffusée le dimanche matin sur FR3, a marqué une génération. Cette
émission a été, pendant dix ans, une porte ouverte sur les cultures de
l’immigration, pour toute la société française. Des artistes venaient
s’exprimer sur le plateau, des reportages de société montraient ce qu’on ne
voyait pas ailleurs. Cette émission voulait en bref, selon les mots de son
fondateur Tewfik Farès, « offrir un espace d’expression » à ceux qui
n’en avaient pas. Nous sommes nombreux à avoir fait partie de ceux-là, et
plusieurs sont ici. Ils sont devenus des acteurs majeurs de notre paysage
culturel, et je suis moi-même honorée et heureuse de me tenir devant vous. Ma
nomination a surpris, et pour rester neutres, de nombreux commentaires ont été
faits. Quand on a un parcours comme le mien, je peux vous assurer que la
Culture entre dans votre vie d’une manière qui ne vous quitte plus.
Que ce soit grâce au service public de l’audiovisuel, comme avec
« Mosaïque », comme avec « Au théâtre ce soir », comme avec
« Le cinéma de minuit » ou « Les dossiers de l’écran ». Que
ce soit grâce à un professeur qui croit en vous, ou encore grâce à un bibliobus
qui vient dans votre cité, vous apporter ce que vous n’avez pas à la maison. A
chaque fois, oui, la culture ne vous quitte plus.
Quand vous êtes magistrate, puis Garde des sceaux, et que vous vous rendez
régulièrement dans des lieux de privation de liberté, vous mesurez que le
besoin de culture se fait sentir partout dans notre société. Et peut-être plus
encore là où la Culture n’est pas tout à fait chez elle, et où elle est
pourtant plus nécessaire qu’ailleurs.
Je n’oublie pas les concerts en habit de Jean-Claude Casadesus à la prison de
Loos, ni ceux qui, comme le Genepi en son temps, ont apporté de la lecture ou
de l’art aux détenus, aussi pour réparer le traumatisme des jeunes enfants
détenus avec leur mère.
Tout cela démontre que la Culture est avant tout une affaire de personnes, de
personnes engagées pour la partager. Et je pense ici autant aux artistes, aux
auteurs, aux créateurs, à tous les professionnels de la culture, qu’à ceux que
l’on appelle les « publics », comme si le « public » était
une catégorie à part, une catégorie à laquelle, parfois, on ne pense qu’à la
fin.
Ma première conviction, c’est que tous les Français, absolument tous, peuvent
être des acteurs culturels, des acteurs de leur propre culture.
Comme je l’ai dit, la Culture est une affaire de personnes ; mais c’est
aussi une affaire de lieux. Salles de spectacle, cinémas, librairies, musées,
centres d’art, galeries d’art, mais aussi écoles, hôpitaux, prisons, centres
sociaux, gares, tiers lieux… Nous pouvons être fiers d’un modèle culturel qui a
investi – et continue d’investir – pour que notre pays ait le maillage
d’équipements culturels le plus fin et le plus divers du monde, aussi grâce aux
élus locaux dont le rôle culturel n’est pas toujours reconnu à la hauteur de
leurs engagements.
Alors, est-ce que la situation est parfaite ? Non, je ne le pense pas. Un
rapport de l’Inspection générale des affaires culturelles, que nous venons de
publier, rappelle que seuls 5% des scènes labellisées « spectacle
vivant », se trouvent en milieu rural, où vivent pourtant 22 millions de
Français ! L’enjeu, ce n’est pas de créer demain de nombreuses scènes en
milieu rural. C’est plutôt de voir comment nous pouvons prendre sérieusement en
compte ces 22 millions de Français qui n’ont pas la même facilité d’accès à des
offres artistiques.
Trop souvent, les publics et les territoires prioritaires sont une
préoccupation qui reste formelle : en bonne place dans les brochures de
communication, mais pas toujous en si bonne place que ça dans la réalité des
actions menées.
Pour moi l’enjeu, ce n’est pas de se donner bonne conscience. Pour moi l’enjeu,
c’est de faire. De faire plus, de faire mieux, et parfois de faire
différemment. Dans ce domaine, vous allez voir, j’ai quelques convictions très
ancrées. Je crois d’abord à l’existence des « droits culturels ». A
mon sens, la culture doit être un service public, notamment pour les plus
démunis. Je crois au pouvoir de la création qui peut transformer des individus,
recréer du lien dans notre société. Défendre notre souveraineté culturelle,
c’est aussi défendre notre langue, défendre notre modèle de propriété
intellectuelle.
Toute cela c’est le sens de la mission que le Président de la République m’a
fait l’honneur de me confier. C’est le sens de mon engagement à vos côtés.
Cet engagement, je veux lui donner deux grandes orientations. Avant tout,
travailler à consolider notre modèle culturel, et soutenir nos acteurs
culturels, dans le contexte de mutations profondes. Ensuite, replacer la
culture au cœur de notre projet de société.
Pour que la culture soit une expérience offerte à tous, et sur tous les
territoires. Pour que plus personne ne puisse se dire : « ce n’est
pas pour moi ». Alors cela suppose de sortir des chemins convenus, des
habitudes faciles. Car nous sommes obligés de faire le constat que les écarts
culturels sont grandissants. Ils aggravent au final les inégalités, alors que
la culture devrait les résorber.
Ce constat étant posé, je sais la difficulté de ma tâche, dans un contexte de
transformations profondes, qui touchent nos filières culturelles. Les médias
sont les premiers concernés par ces bouleversements. Concurrence de services
extra-européens de médias à la demande, diminution de la durée d’écoute
individuelle, vieillissement de l’audience… Les médias historiques sont
interrogés dans leurs fondamentaux. Ils demeurent pourtant, plus que jamais,
l’un des piliers de notre démocratie. Mon rôle ici est clair : celui de
vous accompagner dans ces transformations, tout en veillant sur quelques
fondamentaux. Je vais en souligner trois.
D’abord, comment redonner à nos concitoyens confiance en leurs médias ? Il
faut tout à la fois s’assurer que les médias conservent les moyens et la
volonté de diffuser une information de qualité, notamment pour lutter contre
les manipulations de l’information, qui contribuent aux fractures de la
société. Mais il faut aussi garantir la diversité des opinions, la diversité de
nos territoires au sein des médias. On peut parler de la place des femmes, de
la place de la diversité, mais aussi de celle des territoires prioritaires,
ruraux ou ultramarins. Ensuite, comment garantir le rôle des médias dans la
vitalité de notre culture ? Je pense à la fois au financement de la
création audiovisuelle, qui doit évidemment beaucoup au CNC, mais aussi aux
médias eux-mêmes. Ils ont la responsabilité de donner à tous les Français une
offre culturelle de qualité.
Je le redis, un tiers des Français vivent dans la ruralité, avec une offre
culturelle très spécifique. La seule offre culturelle qui est disponible de la
même façon pour 100% des Français, c’est celle qu’apportent les médias. Il faut
donc y être attentif.
Enfin, comment dans ce paysage audiovisuel en mouvement, conforter le rôle de
notre audiovisuel public ? Je partage avec le Président de la République
la conviction que nous avons besoin d’un audiovisuel public puissant, qui a un
rôle particulier à jouer pour contribuer à la vie démocratique et à la vitalité
culturelle de notre pays, au plus près de nos concitoyens.
Un audiovisuel public fort, je vous le dis, c’est un audiovisuel public qui
rassemble ses forces. C’est pourquoi je souhaite encourager et même accélérer
les coopérations entre sociétés, pour aller plus loin dans la formulation d’une
offre ambitieuse, dans laquelle chacun puisse se retrouver. C’est aussi à cette
condition que nous pourrons obtenir un financement pérenne dédié.
Autre bouleversement, l’intelligence artificielle. Ici comme sur l’audiovisuel
public, il ne faut pas se tromper de débat. J’entends les inquiétudes, et je
peux même les partager. La réalité est que les artistes, les auteurs et tous
les acteurs culturels ont compris, bien mieux que d’autres, tout le potentiel,
mais aussi tous les risques, de cette révolution. Ne pas avoir peur, cela ne
veut pas dire qu’il faut fermer les yeux sur le danger que cela peut
représenter.
Alors oui, il y a urgence. Urgence à inventer un nouveau cadre éthique, pour
que la technologie soit au service de la Culture. Au service de la rémunération
des créateurs. Au service de la découverte par tous de la diversité de notre
Culture. Au service aussi de développements créatifs inédits, et je suis très
heureuse de vous annoncer la publication demain de l’appel « création
immersive et métaverse », avec une dotation inédite.
Les bouleversements technologiques concernent également le champ de la musique.
L’année 2023 a été riche en débats. L’année 2024 doit être celle du
rassemblement de la filière. Car les défis sont immenses.
Il y a les transformations technologiques, mais n’oublions pas, et vous le
savez tous, les bouleversements géopolitiques. Dans un monde globalisé,
l’international ne peut plus être une préoccupation annexe ou secondaire pour
les acteurs culturels.
Vous devez tous pouvoir vous projeter à l’international, quelle que soit votre
taille. Notre expertise culturelle, dans tous les domaines, est reconnu partout
dans le monde. Mais pour réussir ici, il faut être organisé.
Je reviens d’Inde, où le Président de la République a porté un projet de
coopération particulièrement ambitieux dans le domaine muséal. Nous allons lui
donner vie. L’international est aussi levier de transformation pour notre
paysage culturel, y compris dans une perspective d’« apaisement des
mémoires », pour reprendre les mots du Président de la République au
Burkina Faso, en 2017. J’attacherai à cet égard une attention toute
particulière au lien avec l’Afrique. Dans la continuité avec Africa 2020, la
Maison des mondes africains, souhaitée par le Président de la République, est
un projet particulièrement novateur, dans lequel je serai totalement engagé. Je
serai également fière de porter le 3ème projet de loi
« restitutions », cette fois consacré aux biens culturels.
Consolider notre modèle culturel, soutenir nos acteurs, enfin et surtout, dans
un contexte écologique et économique qui nous interpelle tous. Quand on a été
choisi pour diriger une scène ou un centre d’art, concevoir une programmation
de spectacle vivant… il faut reconnaître que gérer des contraintes qui
s’ajoutent les unes aux autres, c’est un véritable crève-cœur. Je serai
complètement mobilisée pour que vos lieux aient toujours les moyens d’accomplir
leur raison d’être : créer, se produire, être diffusé. Pour que la
création artistique reste le tambour battant de notre modèle culturel.
Vous l’avez compris, ma première grande priorité sera de consolider notre
modèle culturel, de soutenir nos artistes, et l’ensemble des acteurs culturels,
dans ce contexte de profondes mutations.
Je souhaite être d’abord la Ministre des acteurs culturels, dans les grands
défis qui nous attendent ; la Ministre des artistes, des créateurs ;
la Ministre de tous les professionnels de la culture, y compris les agents de
vos lieux, ceux qui œuvrent en coulisse.
Cela n’exclut pas d’être la Ministre de tous les Français dans leur rapport aux
arts et à la culture.
Trop souvent, notre ministère est soupçonné de nourrir un certain entre soi. Ce
n’est pas ce que j’ai découvert à mon arrivée. C’est une chance pour relever
ces défis. Ce qui donne véritablement sens à l’action du ministère de la
Culture, c’est de regarder plus loin, et d’être le ministère de la société
française dans son besoin de culture. Quand on pense au ministère de la Santé,
on pense à un ministère qui se préoccupe d’abord des problématiques de santé
des Français et, à ce titre, nourrit aussi une attention forte pour les
professionnels de la santé. Il en va de même pour l’Education nationale, qui
est le ministère de la société française dans son besoin d’éducation et, à ce
titre, se préoccupe fortement de toute notre communauté éducative. J’aurai la
même vision pour le ministère de la Culture. Celui ministère de la société
française dans son besoin de culture.
C’est le sens de la deuxième grande orientation que je souhaite partager avec
vous. Le Président de la République l’a dit lors de sa conférence de presse, la
culture a un rôle premier à jouer pour réparer la promesse républicaine d’une
égalité des chances qui n’est pas effective aujourd’hui dans notre société. L’accès
à la culture est loin d’être égal pour tous les Français. J’ai parlé de la
ruralité, et j’ai voulu en faire la priorité du début de ma mission. Cela a
fait sourire tous ceux qui m’imaginaient ne pas franchir le périphérique. Les
mêmes, qu’ont-ils fait pour les 22 millions Français dont nous parlons
ici ?
Accéder à une véritable offre culturelle en milieu rural, comme dans certains
quartiers ou certains territoires d’outre-mer, c’est un défi. Pour certains,
c’est mission impossible. Il y a ceux pour qui l’offre culturelle n’existe tout
simplement pas. Même certains qui savent qu’elle existe, se disent :
« ce n’est pas pour moi ».
Il y a aussi ceux qui l’entrevoient une fois dans l’année, à l’occasion d’une
sortie scolaire, par la magie d’un professeur passionné, d’un lieu culturel
engagé, mais qui reviennent ensuite à leur réalité. Cette réalité-là, c’est
celle que vivent des millions de Français. Cela doit être notre obsession.
Nous devons aussi nous interroger sur nos modalités d’action. Qu’appelle-t-on
un public « prioritaire » ? Pourquoi les habitants des
territoires ruraux n’en feraient pas partie ? Comment s’adresser
véritablement à tous les publics, y compris ceux qui n’entrent pas dans les
cases habituelles ? Quel équilibre trouver entre renouveler les chemins
d’accès à nos lieux, et inventer de nouveaux chemins pour aller vers tous les
Français ? Lorsque j’ai parlé d’éducation populaire, et notamment des MJC, cela
a soulevé une forme d’inquiétude, comme si cela s’opposait à une attention pour
les créateurs. C’est tout le contraire. Ces MJC ont changé le destin de
millions de jeunes, et parmi eux de nombreux artistes. Ce débat doit donc être
dépassé.
Quand on va aux Ateliers Médicis, à Clichy, ou à Nontron, dans le Périgord, on
voit bien que c’est précisément une démarche artistique ambitieuse, exigeante,
qui place les habitants au cœur. Longtemps, on a voulu opposer le patrimoine et
la création. Le patrimoine, ce n’est pas figé. Et la création se transforme
souvent en patrimoine.
C’est aussi la beauté des métiers d’art que de réconcilier patrimoine et
création, culture et économie.
Le pass Culture est le meilleur exemple de ces dépassements. Il nous met à
l’écoute de la demande comme jamais, avec une connaissance de nos publics,
personne par personne, mais il constitue surtout une formidable opportunité de
réinvention de notre offre culturelle, à distance des algorithmes qui en
abîment la diversité.
Alors que faire aujourd’hui ? J’ai des intuitions, des convictions, mais
c’est ensemble que nous construirons cette feuille de route. Il y a quelques
jours, j’ai lancé le « Printemps de la ruralité », une concertation
nationale sur l’offre culturel en milieu rural, qui va durer deux mois. C’est
aussi l’occasion de sortir des sentiers battus. De nous interroger sur
l’articulation entre l’Etat et les collectivités. Sur la complémentarité entre
le patrimoine public et les monuments privés. Sur un triptyque « services
publics / commerce / offre culturelle » qui pourrait redonner vie à nos
campagnes.
Dans notre modèle culturel, la ruralité est une forme d’impensé. Il y a toute
une vie culturelle que l’on ignore souvent. En matière de lecture publique, de
cinéma pour tous, il y a des dispositifs qui n’existent pas ailleurs. Il y a
des élus engagés qui ne demandent qu’à être un peu mieux accompagnés dans leurs
projets. Je veux rendre hommage ici à la présence de nombreux élus locaux ce
soir. Je serai à vos côtés.
Le patrimoine a un immense rôle à jouer dans cette perspective. Je ne pense pas
seulement à nos grands opérateurs, même s’ils ont un rôle moteur, pour inspirer
un mouvement plus large. Je pense tout autant au patrimoine de proximité, celui
qui n’est pas dans les livres d’histoire, mais qui est dans le paysage
quotidien des Français. Celui qui brûle quand on n’est pas assez
précautionneux. Celui qui disparaît quand on est oublieux. Celui qui renaît
quand on s’en donne les moyens. Celui qui peut connaître d’autres vies quand,
au-delà de la sauvegarde, on se permet d’en repenser les usages.
Nous sommes à l’aube d’une année intense, une année sportive, une année
culturelle. Le Président de la République a voulu donner aux Jeux Olympiques et
Paralympiques une dimension culturelle et créative forte pour tous les
Français, sur laquelle je m’exprimerai bientôt. Une année patrimoniale aussi,
avec la réouverture du Grand Palais et de Notre-Dame. Je n’oublie pas que c’est
un discours de vœux, et je voudrais donc, au terme de ce propos, vous adresser
des vœux de santé et de bonheur personnel, pour chacun d’entre vous, mais aussi
des vœux de réussite collective, autour des convictions et des chantiers qui
nous rassembleront cette année. Ce ne sont pas des vœux pieux, car je suis
absolument déterminée à relever le défi qui m’a été confié par le Président de
la République et le Premier ministre. Les premiers contacts que j’ai eus me
confortent dans l’idée que notre pays a une immense chance, celle de pouvoir
compter sur une communauté culturelle exceptionnelle, dans sa diversité, son
dynamisme.
Un grand bravo pour tout ce que vous faites déjà. Un grand merci par avance
pour tout ce que nous ferons ensemble.
Éric Dupond-Moretti,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
> [Discours des vœux]
Si j’ai souhaité vous réunir tous ici aujourd’hui, c’est parce que je crois que
notre justice, en ce début d’année 2024, est à la croisée des chemins. Et je
dis tous car j’ai souhaité de manière inédite réunir tous ceux qui de près ou
de loin participent à l’œuvre de justice : magistrats, greffiers, avocats,
professions réglementées, surveillants pénitentiaires, agents des services
d’insertion et de probation, agents de l’administration centrale, associations…
Il était donc important pour moi de partager ce moment avec vous pour vous
remercier d’une part, et vous tenir un discours de vérité d’autre part.
Vous remercier d’abord et avant tout pour le travail que vous effectuez au
quotidien au service de la justice de notre pays. Pour le temps que vous
consacrez, jours et nuits, à un service public si spécial, qui côtoie ce que
notre société a de pire et de meilleur. Cette justice, si souvent
instrumentalisée, si souvent caricaturée, mais que vous continuez de servir
malgré tout, malgré les vents contraires et les tempêtes. Cette justice
abandonnée par tant de responsables politiques qui ont dirigé notre pays et
pour qui elle était la dernière roue du carrosse. Pendant des années, vous avez
vu vos effectifs diminuer, vos lieux de travail se dégrader et vos budgets
stagner. Pendant des années on vous a demandé toujours plus avec toujours
moins. Et pourtant, vous avez tenu. Comme vous le pouviez, avec les moyens du
bord. J’ai moi-même constaté personnellement cette dégradation du service
public de la justice, dégradation qui s’est inexorablement accompagnée d’une
érosion de la confiance entre nos concitoyens et la justice. Pendant mes 36 ans
en tant qu’avocat, j’ai vu les stocks de dossiers s’accumuler sur le bureau des
magistrats, les délais s’allonger chaque année un peu plus. J’ai vu les prisons
accueillir de plus en plus de détenus avec de moins en moins de places. J’ai vu
des confrères incapables d’expliquer à leurs clients pourquoi leur divorce
prenait des années et pourquoi il y avait des rats dans les cellules de leur
prison. C’est la raison pour laquelle quand le Président de la République m’a
proposé de devenir ministre de la justice, j’ai accepté car je savais que
j’aurai les moyens de mon ambition.
Et mon ambition était somme toute assez claire : redonner à la justice la
place qui doit être la sienne dans notre société. Lui redonner les moyens
humains et budgétaires d’exercer sa mission fondamentale, elle qui est la clé
de voute de notre Etat de droit. J’attends donc chaque année depuis 3 ans et
demi avec une certaine impatience et même avec une certaine fébrilité les
négociations budgétaires avec mon homologue aux comptes publics.
Chacun de ces rendez-vous a été une bataille au cours de laquelle il a fallu
convaincre de l’état de nécessité dans lequel se trouvait notre justice. Mais
j’ai eu de la chance d’avoir des oreilles attentives de mes premiers ministres
qui chacun à leur manière lui accordait une importance toute
particulière.
Depuis 2017 et l’élection du Président de la République, nous avons embauché
plus que jamais pour notre justice : 1000 magistrats et 1050 greffiers de
plus en 7 ans.
Depuis 2020, le budget de la justice a augmenté de 44%. Et grâce à la loi
d’orientation et de programmation pour la justice votée en fin d’année
dernière, il aura augmenté de 60% en 2027.
Je suis fier de tout ce que nous avons mis en place depuis 2020. Et même si je
ne souhaite faire ni un catalogue ni un exercice d’autosatisfaction, qui serait
plus que déplacé, j’aimerais revenir rapidement sur ce que nous avons fait ces
3 dernières années. Grâce à ces moyens nous avons pu instaurer ce que nous
avons appelé avec Jean Castex : la justice de proximité. C’est-à-dire une
justice plus proche et plus lisible avec une augmentation du nombre de points
de justice, le déploiement des réponses pénales hors des tribunaux. Nous avons
rouvert des tribunaux de proximité, je pense à Bernay, à Villeneuve sur Lot et
à Mende où des délégués du procureurs, dont nous avons là aussi augmenté le
nombre, rendent la justice tous les jours.
Une justice plus rapide aussi afin de répondre avec sens à la délinquance du
quotidien : nous avons supprimé le rappel à la loi, au profit de réponses
pénales pédagogiques comme la contribution citoyenne ou les TIG dont nous avons
augmenté les places de 110%.
Une justice mieux connue à travers une communication systématique de la part
des procureurs de la République et l’enregistrement des audiences que nous
avons mis en place.
Cette justice de proximité, elle est rendue possible par le recrutement de 2400
contractuels qui sont venus en renforts dans les tribunaux pour vous aider,
mesdames, messieurs les magistrats et greffiers, dans votre travail quotidien. Ils
sont devenus désormais indispensables aux juridictions et c’est la raison pour
laquelle nous avons transformé leurs contrats en CDI et avons créé une
véritable fonction d’attachés de justice. Grâce à ces renforts, nous avons pu
baisser les stocks de manière significative. Pour ne citer qu’un exemple :
le TJ de Digne où j'étais il y a quelques jours affiche une baisse de 38% de
ses stocks au JAF en 2023 et de 59% depuis 2020.
Nous avons également, et c’est primordial, amélioré l’efficacité de la justice
des mineurs avec la création du code de justice pénale des mineurs entré en
vigueur le 30 septembre 2021. Les premiers résultats sont là puisque les délais
de jugement ont diminué de 40%. Je sais que la mise en place de ces
nouvelles règles nécessite encore des adaptations au sein des juridictions et
des services de la PJJ mais je sais combien tout le monde est mobilisé en ce
sens. Je veux d’ailleurs rendre un hommage appuyé à tous les acteurs de la
protection judiciaire de la jeunesse qui consacre leur vie à la prise en charge
d’un public difficile que sont les mineurs délinquants. Je connais votre
dévouement et votre professionnalisme et je veux ici vous en remercier.
Mais être ministre de la justice c’est également être en charge de la politique
pénale de ce pays. Et c’est d’ailleurs cette partie-là de la mission du
ministre de la justice qui suscite le plus de controverses et de contrevérités
voire de fantasmes. J’assume parfaitement la fermeté de la réponse pénale avec
ceux qui se mette en dehors des règles de notre société démocratique. Mais
fermeté ne doit pas rimer avec démagogie sécuritaire. Ma ligne directrice n’a
pas changé : fermeté sans démagogie, humanisme sans angélisme. Mes
circulaires de politique pénale depuis 2020 sont très claires : je demande
aux procureurs d’apporter une réponse pénale ferme, rapide et systématique
autour de plusieurs grandes priorités : les violences intrafamiliales, les
infractions contre les mineurs, les atteintes commisses contre les élus, le
trafic de stupéfiants et enfin la confiscation des avoirs criminels.
Cette fermeté elle s’est incarnée lors des émeutes des juin 2023 quand vous
avez été au rendez-vous pour rétablir l’ordre républicain. Cette fermeté elle
s’incarne aussi dans la suppression des remises de peine automatiques qui sont
désormais et depuis 2021, conditionnées à l’effort en détention. Mais cette
fermeté a des effets limités si elle ne s’accompagne pas d’une véritable
politique de lutte contre la récidive.
Et cette lutte commence en prison. C’est pourquoi j’ai fait du travail en
détention une des priorités de mon action. D’abord en créant un véritable
contrat du détenu travailleur, ensuite en menant une publicité, presque
agressive, du travail pénitentiaire envers nos chefs d’entreprise français. L’évènement
de lancement du tour de France pénitentiaire que nous avons organisé à Bois
d’Arcy en avril dernier a regroupé les dirigeants des plus grosses entreprises
françaises et a permis de mettre en lumière les avantages du travail en
détention. Cette politique commence à porter ses fruits : le nombre
de détenus travailleurs a augmenté de 10% entre juillet 2022 et novembre 2023. Mais
c’est encore trop peu. Je continuerai dans les mois qui viennent à emmener des
patrons en prison pour les convaincre de venir s’implanter en détention. Parce
qu’un détenu qui travaille ou qui se forme, c’est un détenu qui a moins de
risque de récidiver à sa sorte de détention.
Enfin un mot sur l’immobilier du ministère de la justice, qui là aussi est un
axe primordial que nous avons souhaité pleinement investir. L’année 2023 a vu
l’ouverture de 8 nouveaux établissements pénitentiaires, soit plus de
1 650 places de prison nouvelles. Depuis 2017, ce sont 19 établissements
qui ont été livrés sur les 50 prévus par le programme 15 000 Ce plan de
construction de prisons inédit permet de répondre à un triple objectif :
une meilleure réponse pénale, de meilleures conditions de travail des
surveillants pénitentiaires et de meilleures conditions de détention. Et parce
que la justice doit être rendue dans des lieux à la hauteur de sa mission
fondamentale, nous avons également consacré un budget important dans la
réhabilitation des tribunaux et la construction de nouveaux sites judiciaires.
Entre 2020 à 2023, ce sont 1,7 milliards d’euros que nous avons investis,
permettant là aussi de meilleures conditions de travail pour nos agents et de
meilleures conditions d’accueil pour les justiciables.
J’aimerais à présent m’attarder plus longuement sur l’année 2023, qui a, je le
crois, été une année importante pour la justice de notre pays. L’année a
commencé par l’annonce de mon plan d’action issu des Etats Généraux de la
Justice et s’est achevée par le vote de la loi d’orientation et de
programmation pour la justice qui prévoit un budget d’environ 11 milliards
d’ici 2027. Cette loi entérine le recrutement de 10 000 personnels pour la
justice sur les 5 prochaines années dont 1500 magistrats, 1800 greffiers et au
moins 1100 attachés de justice.
J’ai déjà annoncé en août dernier les recrutements par cour d’appel, et je
ferai dans les prochaines semaines, les annonces des répartitions des
recrutements par tribunal, répartition qui s’est faite bien entendu sur la base
des propositions des chefs de cour dans la cadre des dialogues de gestion Pour
faciliter ces recrutements, nous avons, vous le savez, simplifié les voies
d’accès aux métiers de justice et surtout, nous avons améliorer l’attractivité
de ces professions. Le recrutement de contractuels sera élargi en 2024,
notamment par la possibilité de recruter des surveillants contractuels et par
un recours soutenu aux attachés de justice par les juridictions
Nous avons mis en place en 2023 également une réforme statutaire de grande
envergure en faveur des personnels pénitentiaires. Cette réforme était attendue
depuis de nombreuses années par les personnels. Les textes sont désormais
publiés, depuis le 1er janvier, et il convient dès aujourd’hui de les mettre en
œuvre dans un esprit de concertation et de pédagogie.
Chers membres de l’administration pénitentiaire, je l’ai dit et je le
redis : je suis fier d’être votre ministre. Fier d’être le ministre de la
3ème force de sécurité de notre pays. Pendant trop
longtemps, vous avez été mis, vous aussi de côté. Et je n’ai pas peur des
mots. Vous avez été pendant trop longtemps oublié. Cette réforme, ainsi que les
augmentations de salaires que vous avez obtenues, sont une juste rétribution du
travail remarquable que vous exercez et des risques que vous prenez. J’ai
également été particulièrement attentif à la situation des personnels
d’insertion et de probation : nous avons mis en place des revalorisations
indemnitaires pour les CPIP en 2022 mais également pour les directeurs
pénitentiaires d’insertion et de probation en 2023. Je veux souligner le
travail considérable que vous accomplissez dans la prise en charge des publics
incarcérés mais aussi en milieu ouvert. Il faut le savoir, ce sont près de
200.000 personnes placées sous main de justice qui ont été effectivement suivies
en milieu ouvert au cours de l’année 2023 ! C’est considérable.
Les moyens des SPIP ont bien sûr été renforcés avec plus de 1 600 emplois
entre 2018 et 2022. Et d’autres recrutements seront prévus encore cette année
dont 133 recrutements de CPIP.
Je veux enfin évoquer la mise en œuvre, actuellement en cours, du protocole
d’accord relatif au statut des personnels de greffe, aboutissement d’un
dialogue social exemplaire sous le pilotage de la direction des services
judiciaires. Ce protocole sera également le point de départ d’une démarche de
réflexion concernant la filière administrative en juridiction qui se déroulera
au cours de l’année 2024.
Ces moyens exceptionnels nous obligent. Et j’en viens là à mon discours de
vérité. Le budget de la justice dépassera l’année prochaine la barre symbolique
des 10 milliards d’euros, soit une hausse de 503 millions d’euros. Les
créations nettes d’emplois s’élèveront, quant à elles, à 2 110 emplois dont 327
magistrats, 340 greffiers et 400 attachés de justice, 600 personnels pour
l’administration pénitentiaire et 92 personnels pour la protection judiciaire
de la jeunesse.
Pour que vous compreniez à quel point la justice est désormais considérée à sa
juste place, cela représente plus du tiers de tous les emplois créés par l’Etat
en 2024. Je ne minimise pas le sentiment de frustration que vous avez éprouvé
ces derniers mois et que vous pouvez encore éprouver aujourd’hui car il faut du
temps pour recruter, former les nouveaux effectifs et du temps pour mettre en
œuvre les réformes que je viens d’évoquer avec vous. On ne répare pas 30 ans
d’abandon en un claquement de doigt. Mais les moyens supplémentaires sont là,
d’autres vont arriver, il faut désormais vous en saisir.
Les Français nous regardent et nous attendent. Et ce qu’ils attendent en
premier lieu c’est que la justice aille plus vite. La priorité de l’année 2024
doit être, impérativement, la réduction des délais. Vous le savez que j’ai fixé
à une diminution par deux des délais d’ici 2027, nous devons nous engager sur
cette voie à fond. Nos concitoyens ne comprendraient pas qu’il en soit
autrement.
La représentation nationale, sous l’impulsion du gouvernement, nous a accordé
des moyens historiques pour la justice, dans un contexte de restrictions
budgétaires. A nous d’être à la hauteur. Si nous n’arrivons pas à réformer
notre justice concrètement, tangiblement, si rien ne change pour la vie de nos
concitoyens, ils se demanderont pourquoi ne pas avoir donné cet argent à un
autre service public, l’hôpital par exemple, qui en a tant besoin.
J’entends, en grand partie, des discours pleins d’entrain et de dynamisme, avec
une volonté de changer les choses. Mais j’entends aussi quelques discours,
minoritaires, expliquant que tous ces moyens ne sont qu’un rattrapage et que
rien ne changera fondamentalement. Pour toutes les raisons que je viens
d’invoquer, je ne peux pas m’y résoudre. L’année 2024 doit être l’année de
l’action, l’année du changement concret. Et pour cela, j’ai besoin de vous
tous.
S’agissant des services judiciaires : nous devons améliorer les
organisations et les instruments permettant une allocation efficace des
renforts humains et des moyens budgétaires. Plusieurs réflexions à ce sujet
vont structurer l’année à venir.
Tout d’abord, la question de la gouvernance des juridictions, qui fera l’objet
de larges consultations et qui devra clarifier les missions de chacun, dans un
contexte de déconcentration que j’ai appelé de mes vœux. Des chefs de cour et
de juridiction qui auront davantage de latitude mais qui feront l’objet d’une
évaluation rénovée. L’évaluation à 360°, qui consiste à interroger les
supérieurs hiérarchiques, les collègues, les collaborateurs et les partenaires
extérieurs de la personne évaluée, prévue par la loi organique, doit faire
l’objet d’une mise en œuvre réglementaire rapide, je souhaite qu’elle soit
effective au plus vite.
Parallèlement, et avec le même objectif, j’ai décidé qu’un état des lieux
d’entrée et de sortie normé devra obligatoirement être fait à chaque changement
de juridiction. Je souhaite en effet qu’un chef de juridiction qui prend ses
fonctions sache précisément quel est l’état du service dont il prend la tête.
Je sais que l’inspection générale de la justice a beaucoup travaillé sur cette
thématique, j’ai donc demandé à la direction des services judiciaires de me
soumettre rapidement un projet à ce sujet.
Enfin, la direction des services judiciaires a élaboré également un outil
permettant de mieux analyser l’efficacité des juridictions en matière de
délais. Cela permettra au ministère d’avoir une vision plus précise des point
forts et des points faibles dans chaque juridiction et ainsi de pouvoir trouver
des solutions pour améliorer toujours et encore le service public de la
justice.
L’année 2024 sera également l’année du développement de l’amiable, pour lequel
j’ai besoin de la mobilisation de tous et notamment des professions du droit. C’est
dans cette perspective que les ambassadeurs de l’amiable, parmi lesquels se
trouvent des magistrats, des universitaires, des avocats, des notaires, et des
commissaires de justice, vont continuer le tour de toutes les cours d’appel
pour faire connaître les outils de l’amiable, notamment les derniers que nous
avons mis en place, mais aussi recenser et diffuser les bonnes pratiques en la
matière. La réussite de cette politique de l’amiable suppose en effet que tous
les acteurs concernés soient convaincus de son utilité. J’ai à cet égard
souhaité l’instauration d’un groupe de travail pour réfléchir à des moyens
concrets de diffusion de la culture de l’amiable dès les bancs des universités.
Enfin il m’est apparu nécessaire de pouvoir mesurer l’impact de cette politique
sur le terrain. Les magistrats doivent pouvoir savoir quelle proportion de
dossiers prennent la voie amiable et combien se résolvent in fine par un mode
amiable de règlement des différends. Des outils d’évaluation et de suivi des
modes amiables sont en cours d’élaboration. J’ai besoin de vous pour mettre en
place cette véritable révolution culturelle qu’est l’amiable. Au-delà de
l’investissement des professions dans cette politique ambitieuse, je veux
redire ici à nos avocats, nos officiers ministériels, nos AJMJ et nos
commissaires aux comptes, bref à nos professions du droit, combien la
Chancellerie est fière de pouvoir compter sur leur mobilisation au service de
l’Etat de droit.
Par l’accomplissement de vos missions au quotidien, dans vos cabinets, vos
offices ou au cœur des juridictions, vous incarnez la vraie justice, celle qui
écoute, celle qui accompagne, celle qui rapproche et parfois même réconcilie.
Pour tout cela soyez remercié.
Je n’oublie pas les juristes d’entreprise qui, tout en servant des intérêts
privés, sont aux avant-postes pour mettre en œuvre au sein de nos entreprises
la politique de conformité voulue par le gouvernement. Vous le savez, mais je
le redis ici solennellement, ce ministère est le vôtre ; vous y trouverez
toujours porte ouverte et oreille attentive pour vous accompagner dans la
réalisation de vos projets.
Je poursuivrai par ailleurs en 2024 la même politique pénale et la même
politique de lutte contre la récidive.
La justice des mineurs connaitra un
certain nombre d’améliorations dont une partie ont été annoncées à la suite des
émeutes de l’été dernier. Nous poursuivrons leur mise en œuvre.
Je souhaite également développer le partenariat entre la protection judiciaire
de la jeunesse et les armées que nous avons mis en place en 2021. Nous devons
aller plus loin en la matière en le généralisant plus largement.
En 2024, sur les 50 nouvelles prisons que compte le programme immobilier
pénitentiaire, 23 seront opérationnelles, soit presque la moitié du chemin
parcouru. Ce sont également 3 nouveaux centres éducatifs fermés qui seront
inaugurés. Il nous faudra à cet égard prendre à bras le corps la question de la
surpopulation carcérale. C’est pourquoi il est pour moi indispensable que tous
les leviers prévus par la loi, et en particulier la mesure de libération sous
contrainte de plein droit, soient pleinement actionnés afin d’apporter
rapidement une solution à cette situation, dans l’attente que les 15 000
nouvelles places construites ou en cours de construction soient
opérationnelles.
L’année 2024 doit également être celle de la simplification. Pour cela, il est
impératif d’accélérer la transformation numérique de ce ministère. Nous
passerons cette année le cap de la moitié des procédures pénales diligentées
qui seront transmises en dématérialiser des enquêteurs vers les tribunaux. La
création d’une direction unique sur ce sujet entre le ministère de l’intérieur
et le ministère de la justice, avec une gouvernance partagée, est
incontestablement un facteur d’accélération de cette politique et est à cet
égard exemplaire. Après l’affectation de cent premiers techniciens
informatiques de proximité en 2023, l’année 2024 verra le déploiement d’au
moins 1 technicien par tribunal judiciaire non encore doté. Je sais combien ces
renforts sont attendus tout comme sont attendus les avancées des applicatifs
métiers.
Les progrès numériques et technologiques sont également importants au sein de
l’administration pénitentiaire. Je pense notamment à l’application PRISME, qui
sera déployée en 2024, pour permettre un meilleur suivi des personnes placées
sous-main de justice. Mais il nous faut aller plus loin. Le numérique a été
pendant trop longtemps le point faible de ce ministère. Les attentes sont
immenses et parfaitement légitimes : à nous d’être à la hauteur. Une
direction du numérique sera créée dans quelques semaines au sein de mon
ministère pour appréhender cet enjeu primordial de manière la plus efficace
possible.
La simplification passe aussi par les procédures. Vous savez que dans le cadre
de la loi d’orientation et de programmation de la justice, nous avons permis la
refonte du code de procédure pénale à droit constant. Ce travail s’accéléra en
2024 car je sais que c’est une réforme très attendue par les professionnels. Le
comité de suivi parlementaire sera réuni avant le printemps.
Enfin, la réforme de la procédure civile issue des décrets Magendie sera
également mise en œuvre très prochainement.
Et puis, je ne peux pas faire un panorama des grands chantiers de 2024 sans
parler bien évidemment des jeux olympiques et paralympiques. Je sais que vous
êtes prêts, que la justice est prête. Les juridictions concernées sont en train
de s’organiser, les effectifs supplémentaires sont en train d’arriver et j’ai
demandé aux procureurs une réponse pénale ferme à l’encontre de ceux qui
voudraient gâcher la fête. Nous sommes dans les starting-blocs!
Je le disais au début de mon discours, la justice est à la croisée des chemins.
Nous avons beaucoup fait, mais il reste encore à faire. L’année que nous
entamons doit être celle des résultats concrets et tangibles pour nos
concitoyens. Pour cela bien évidemment nous devons leur montrer que tant en
matière pénale, qu’en matière civile, qu’en matière pénitentiaire, nous sommes
au rendez-vous de leurs attentes.
Quant à moi, vous savez que je suis mobilisé comme jamais. Depuis 3 ans et demi
je ne ménage pas mon énergie pour faire bouger les choses et je sais pouvoir
compter sur l’écoute et le soutien du Président de la République et du nouveau
Premier Ministre pour continuer à améliorer la justice de notre pays. Mon cap
est clair : améliorer le service public de la justice en apportant des
réponses concrètes aux attentes des Français. Nous pouvons appréhender l’année
2024 avec enthousiasme : le meilleur est encore à venir!
Sylvie Retailleau,
ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> «Les dépressions,
les pensées suicidaires, ont beaucoup progressé chez nos jeunes. Je veux faire
de la santé mentale une grande cause de notre action gouvernementale.» (Gabriel Attal)
Après le déploiement de la Cnaé, nous continuerons
d'accompagner les étudiants qui en ont besoin.
Prisca Thevenot, ministre
déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement
> Quand certains LR tapent sur nos institutions,
c’est leur héritage politique qu’ils fragilisent sous le regard amusé du RN. A
l’heure où des crises politiques frappent nos démocraties, toutes les forces
républicaines devraient se réunir pour travailler pour les Français.
> En 2017, la grande distribution dominait le monde agricole. C’est pourquoi, rapidement, Emmanuel Macrona souhaité les lois Egalim pour soutenir nos agriculteurs. Continuons à agir pour défendre l’exception agricole française, comme le fait le Premier ministre.
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> «Réarmer
la France, c'est continuer à conquérir de nouveaux droits.» (Gabriel Attal)
- L'égalité entre les femmes et les hommes est
au cœur de la feuille de route du gouvernement.
- Réformer le congé parental pour un véritable congé de naissance
- Inscrire l'IVG dans notre Constitution.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Très émue de
recevoir Sheryl Sandberg et des témoins des attaques du 7 octobre en Israël. Le
silence est coupable : les violences sexuelles doivent être condamnées et
poursuivies. Nous sommes mobilisés pour défendre les droits des femmes.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Notre projet, ça a
toujours été de mettre au centre la valeur travail, de faire en sorte que
« ceux qui bossent » puissent en vivre et prospérer. Ça doit être le
cas pour les agriculteurs comme pour tous les autres travailleurs de France, et
les députés Renaissance y veilleront.
> Comme depuis 2017, les députés Renaissance sont partout en France à l’écoute de nos agriculteurs.
> Pour les députés Renaissance, l'essentiel est de produire en France et de protéger nos agriculteurs. Des décisions fortes ont été prises, d'autres seront annoncées dans les jours qui viennent.
> En ce moment, nous n’entendons plus les grands distributeurs et industriels qui d’habitude courent les plateaux TV ! Nous avons voté des lois claires pour protéger les revenus des agriculteurs, ils doivent les respecter. Nous serons intransigeants.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> «Le préalable du réarmement de la France,
c'est la responsabilité budgétaire.» Résolument engagé aux côtés de Gabriel Attal pour désendetter
notre pays. Pour notre souveraineté. Pour préserver notre modèle social. Pour
protéger les plus fragiles.
Emilie Chandler
(députée)
> L'impunité c'est fini. Notre réarmement
civique passe par une justice plus rapide e plus efficace. Plus de
magistrats, plus de greffiers. Avec des moyens historiques déployés pour la
justice, nous allons renouer le lien entre la justice et les citoyens.
Alexandre
Holroyd (député)
> Merci Gabriel Attal pour cette feuille
de route optimiste tout autant que lucide, ode à la résilience française. Une
feuille de route solide, soutenue par des actions concrètes identifiées. Qui
reflète l’énergie, la volonté et la créativité françaises.
Corinne Vignon
(députée)
> «L'agriculture doute elle aussi, et elle
attend des réponses et des solutions. Nous serons au rendez-vous sans aucune
ambiguïté.» Gabriel Attal réaffirme avec force le soutien du gouvernement et de la majorité à
nos agriculteurs. Nous continuerons de travailler ensemble afin de trouver des
solutions concrètes.
Anne
Genetet (députée)
> «La France rime avec puissance». «Ne pas subir», c'est la ligne
du Premier ministre ! Anticiper et préparer l'avenir au service de tous
les Français de métropole, des Outre-mer et de l'étranger. De l'audace,
de l'action et des résultats.
Philippe
Guillemard (député)
> «Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité,
on t'apprends à la respecter». Avec Gabriel
Attal , pour l’autorité, pour le respect des
droits et des devoirs pour tous et par tous!
Stéphanie
Rist (députée)
> Une prime de 800€ et revalorisation de 200€
net par mois pour les infirmiers scolaires dès le mois de mai. La santé de nos jeunes est primordiale et nous devons agir!
> Adoption
de la proposition de Patrick Vignal visant à reconnaître les métiers de la médiation sociale
pour :
- Plus de cohésion sociale ;
- Revaloriser et donner un cadre à la médiation sociale ;
- Développer les compétences dans ces métiers. Un texte de progrès !
Charles
Rodwell (député)
> Nous avons fait de la souveraineté
économique une matrice de notre action Il y a désormais plus d'usines qui
ouvrent en France que d'usines qui ferment Pour la 5e année consécutive, la
France est le pays le plus attractif d'Europe pour les investissements
étrangers.
> Pas d'indépendance alimentaire sans protection de nos agriculteurs. La France s’opposera à la ratification du Mercosur tant que les règles de réciprocité ne seront pas respectées. C’est l’engagement porté par le Président de la République
Emmanuel Macron et notre majorité.
Alexis
Izard (député)
> « C’est le retour de l’industrie
en France. Il y a plus d’usines qui ouvrent que d’usines qui ferment. Plus
d’emplois industriels qui sont créés que d’emplois qui sont détruits. » (Gabriel Attal). Nous devons
continuer de reconquérir notre souveraineté !
> « Nous devons récompenser l’effort et le mérite. J’assume de le dire : il faut désmicardiser la France ! » (Gabriel Attal). Faire en sorte que ceux qui travaillent puissent vivre dignement. Faire en sorte qu’ils gagnent toujours plus que ceux qui ne travaillent pas !
Annaïg Le Meur (députée)
> Victoire ! Après des mois de
mobilisation, notre proposition de loi pour remédier aux déséquilibres du
marché locatif a été votée en première lecture à l’Assemblée nationale. Une
réponse concrète à la crise du logement. Pour nos concitoyens, nos élus et nos
territoires.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Régulation des meublés de tourisme] Un
de mes engagements pour le logement : prévenir la fuite du parc locatif vers
les meublés touristiques. En adoptant cette proposition de loi, nous
harmonisons les obligations et renforçons la capacité des élus locaux de
réguler les meublés touristiques.
Jean-Paul Matteï
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> 2024 sera l’année européenne et j’ai confiance
dans tous les démocrates pour mettre toutes leurs forces dans la campagne des
valeurs européennes.
> Respecter nos différences plutôt que de les cultiver, ce sont des qualités qui prévalent au groupe Démocrate qui s’est construit sur l’unité.
> Moins légiférer pour mieux légiférer, en travaillant sur moins de textes. Mieux évaluer aussi l'efficacité des politiques publiques.
Erwan Balanant
(député)
> [Mouvement des agriculteurs] Il faut continuer
le dialogue, il y a un besoin légitime de reconnaissance du monde agricole.
Estelle Folest
(députée)
> «Nous ne sommes pas n'importe quel pays, nous
sommes la France !». Du souffle, de
l'ambition et de l'exigence dans la déclaration de politique générale du
Premier Ministre. Reprendre notre destin en main : c'est notre feuille de route.
Anne Bergantz
(députée)
> Une feuille de route ambitieuse portée par Gabriel Attal applaudie par les
députés de la Majorité. «Affronter pour avancer» dans les domaines du travail,
des services publics, de l'autorité et de l'écologie.
● Parti radical
Laurent Hénart (président)
> Action et simplification, ordre républicain et
laïcité, respect de la loi et de la dignité humaine, écoute des plus modestes
et égalité des chances, contrat social et construction européenne : la méthode
de Gabriel Attal est celle que défend le Parti
radical.
> Travail, pouvoir d’achat, école, santé, sécurité, développement des territoires, sauvegarde de notre agriculture, écologie, civisme et Europe : les priorités de Gabriel Attal sont celles des Français.
> « On ne négocie pas avec la République, on la respecte. » Le cap défendu par notre Premier ministre Gabriel Attal recueille la confiance du Parti radical.
David Valence (député)
> « Il faut
débureaucratiser la France! ». Dans son discours de politique générale, le
Premier ministre, Gabriel Attal, fait de la simplification, de la réduction des normes
inutiles, d’une liberté d’agir retrouvée de vraies priorités politiques.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le RN en 2 incohérences :
- contre la loi immigration le matin, pour l’après-midi
- pour la PAC hier, contre aujourd’hui.
N’essayez pas de les suivre, vous pourriez vous perdre.
> Rien ne va dans ces
affirmations de François-Xavier Bellamy, qui court derrière les approximations
du RN :
- la Commission, c’est d’abord la PAC, que nous avons tous soutenue
- la Commission, c’est aussi sa Présidente, alliée politique des LR qui
s’apprêtent à faire campagne pour elle.
- FX Bellamy siège au milieu des soutiens les plus fervents de l’accord avec le
Mercosur au Parlement.
- Le Green Deal que FX Bellamy critique a pour but de protéger notre planète.
Notamment pour que les agriculteurs puissent continuer à la cultiver.
- Le même Green Deal n’est pas en vigueur.
> Le RN en plein amateurisme: Il n’y a eu que 2 accords commerciaux adoptés en 5 ans. Les 2 (avec le Royaume-Uni et avec la Nouvelle-Zélande) ont le respect de l’Accord de Paris comme clause essentielle. Ils constituent un progrès. Quant au MERCOSUR nous nous y opposons.
Bernard Guetta
> [Opinion: La réinvention de l’Union]
On y est. C’est fait, enfin fait. La France, l’Allemagne et l’ensemble de
l’Union européenne à l’exception de la Hongrie ont enfin réalisé qu’à laisser
Vladimir Poutine l’emporter en Ukraine, les 27 s’exposeraient bientôt à ce
qu’il vienne les tester en Estonie ou à la frontière finlandaise, les divise
par la peur d’un conflit direct et mette à mal leur unité.
Mieux vaut tard que jamais mais où en est-on ?
Si Donald Trump est élu en novembre prochain, il s’emploiera vite à défaire
l’Alliance atlantique et à s’entendre avec le président russe sur le dos des
Européens. C’est la pire des hypothèses mais quand bien même Joe Biden
serait-il réélu, les Etats-Unis n’en continueraient pas moins à s’éloigner de
l’Europe pour mieux se concentrer sur la Chine.
Nous n’avons virtuellement plus de protection américaine et pas d’autre Défense
propre que la seule armée française. Le temps que ne se défasse l’Alliance
atlantique et que le Kremlin ne puisse alors triompher de l’Ukraine, cela ne
nous laisse qu’une poignée d’années pour relever trois défis majeurs.
Le premier est de nous doter d’industries paneuropéennes d’armement sans
lesquelles nous ne pourrons ni assurer notre sécurité ni soutenir l’Ukraine ni
venir en aide à aucun autre pays que nous devrions aussi protéger pour nous
protéger nous-mêmes.
Le deuxième défi auquel nous faisons face est l’augmentation des moyens
financiers de l’Union puisque nous ne pourrons pas jeter les bases d’une
Défense commune sans y consacrer un budget européen dédié qui reste à créer.
Que nous le fassions en développant des ressources propres à l’Union, en
communautarisant une partie de nos dépenses militaires ou les deux, nous ne
pouvons plus hésiter longtemps.
Quant au troisième défi, sans doute le plus difficile, il est d’élargir l’Union
tout en affirmant en son sein une union politique dont les fiscalités seraient
harmonisées, les diplomaties convergentes et les forces armées intégrées à une
Défense commune.
Ces défis, nous pouvons les relever puisque nécessité fera loi. Les industries
paneuropéennes d’armement appelleront des financements communs demandant de
nouvelles ressources communes et nous ne franchirons pas ces étapes sans à la
fois resserrer nos rangs et les élargir. Pour peser plus nous ne devons en
effet pas laisser à de forces hostiles la possibilité de s’installer aux marges
du continent et de les organiser contre nous. Nous devons intégrer à nos rangs
ceux des Etats européens qui le souhaitent mais nous ne pourrons pas le faire
sans donner un cœur à l’Union en unissant plus profondément encore ceux des 27
qui seront disposés à marcher vers une union politique.
Un pas entraînera l’autre. Il ne s’agit pas de nous lancer dans d’interminables
et bien aléatoires négociations de révision des traités mais d’innover,
pragmatiquement, comme nous l’avons fait pour les vaccins ou notre premier
emprunt commun.
Il n’y a rien là d’impossible mais rien ne pourra se faire sans que les nations
européennes ne le veuillent. Le débat est à ouvrir, au plus vite, et si ces
élections européennes n’en sont pas l’occasion, si nous laissons les nouvelles
extrêmes-droites en faire des élections nationales, nous choisirons
l’effacement de l’Europe contre son affirmation, sa défaite contre sa
renaissance.
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