► Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours de vœux aux armées / 19 janvier]
C'est pour moi un plaisir et un honneur chaque année d'être à vos côtés pour
ces vœux qui ne sont pas simplement une tradition mais une reconnaissance
particulière et particulièrement vivante qui honore la nation qui s'y prête
autant que ceux qui la reçoivent. Je suis là aujourd'hui, avant toute chose
pour saluer votre engagement et son caractère singulier au service de la
nation. Saluer aussi ceux qui ne sont plus là et dont la place est vide à nos
côtés. En 2023, quatre de vos frères d'armes sont tombés : l'adjudant-chef Guy
Barcarel, le sergent-chef Baptiste Gauchot, l'adjudant-chef Nicolas Latourte et
le sergent-chef Nicolas Mazier. La France leur est éternellement reconnaissante
et leur exemple est gravé dans le cœur de notre nation. Nombre de militaires
ont aussi été blessés. De ces sacrifices quotidiens, de ces sacrifices ultimes,
la nation est consciente et je serai inlassablement sa voix pour emporter la
mémoire, pour saluer chacune et chacun et penser à leur famille, à tous.
Comme chaque année, en rappelant vos frères d'armes tombés, je viens vous
présenter mes vœux et partager avec vous quelques convictions et quelques
orientations pour nos armées et la nation. Il y a un an, à Mont de Marsan, je
vous annonçais une loi de programmation militaire permettant de poursuivre
l'effort entamé en 2017 pour notre défense. Cette loi, préparée d'une manière
inédite, mobilisant le ministère comme jamais, et je vous en suis encore une
fois reconnaissants, a été votée en juillet dernier et je salue le travail mené
à cet effet par le ministre des Armées. Le budget de nos armées aura été
multiplié par deux en deux quinquennats. C'était indispensable car nous savons
combien nous vivons un temps de préoccupation et de gravité avec la
multiplication des crises parfois simultanées.
Vous êtes sollicités, mobilisés, y compris pour développer nos réponses dans
nos nouveaux espaces de combat, j'y reviendrai comme le cyber, le spatial, les
fonds marins ou la lutte informationnelle. Si je fais le bilan de 2023 dans une
situation aussi difficile, je veux vous dire combien, à mes yeux, les armées
ont été au rendez-vous comme elles doivent l'être. De l'Europe orientale à la
mer Rouge, du Proche Orient à l'Afrique, en Indopacifique comme à La Réunion,
ces derniers jours, et à l'aune de ces résultats de votre mobilisation, de la
multiplication des théâtres d'opérations et de leur complexité, je scrute 2024
avec lucidité.
L'Ukraine d'abord : dans l'hiver glacial, l'agression russe se poursuit,
bientôt deux ans. Vous savez l'importance de la volonté au combat et vous
mesurez que l'on ne peut laisser la Russie penser qu'elle peut gagner. Quel
serait le lendemain pour nous, Européens ? Je l'ai dit dès le début, nous ne
sommes pas en guerre contre la Russie, mais notre devoir est de rendre leur
victoire impossible. Une victoire russe, c'est la fin de la sécurité
européenne. C'est la fin même d'une architecture de sécurité possible en
Europe, de notre frontière orientale, pour l'Union européenne à l'OTAN, en
passant par le Caucase et l'Asie centrale. C'est pourquoi nous continuerons à
aider les Ukrainiens. Nous le ferons de manière pragmatique et concrète en
poursuivant les formations, en les équipant dans tous les domaines qui leur
sont essentiels : l'artillerie, la défense sol/air et les frappes à distance.
Nous le ferons en innovant aussi pour répondre aux défis posés par l'emploi
massif de drones. Pour cela, la France a un rendez-vous avec son industrie de
défense, une industrie en mode économie de guerre, pas un slogan, non, mais une
capacité de production plus rapide et plus forte, j'y reviendrai. Sur le plan
opérationnel dans ce contexte, vous conduisez aujourd'hui des missions de
réassurance sur le flanc oriental de l'Europe, au sol et dans les airs. Vous
êtes engagés dans des missions de surveillance des approches en mer du Nord et
en Méditerranée et vous le faites avec une crédibilité que nous avons consolidé
durant ces deux dernières années. Aucune autre armée au monde ne s'est déployée
si vite et si massivement que nous quelques jours après février 2022. La
Roumanie l’a mesuré mais tous nos alliés avec et nous l'avons fait en
maintenant nos efforts sur terre comme dans les airs, à l'égard de nos alliés,
sur le front oriental. Cette crédibilité qu’a la France nous donne aussi un
devoir. Et s'il faut faire plus autrement ailleurs, nous ferons.
En Afrique, les reconfigurations que j'avais décidé en février 2023 ont vu leur
nécessité confirmée par le putsch de cet été au Niger. Je veux saluer à ce
titre le professionnalisme et le sang-froid dont ont fait preuve les forces
françaises au Sahel pour conduire une manœuvre logistique considérable, une
prouesse tactique dans ce contexte si difficile. En général une fois encore, je
vous remercie très solennellement ici et tous ceux qui à vos côtés ont mené ces
travaux. La manœuvre était complexe. Vous l'avez menée avec perfection. Elle
s'est achevée en fin d'année dernière, comme elle avait été prévue. C'est
l'occasion pour moi de dire ici que durant dix ans, nous pouvons être fiers du
travail fait par les armées françaises, fiers. Sans la France et l'engagement
dès 2013, sans doute ne pourrions-nous pas parler aujourd'hui de Mali, de Niger
ou de Burkina Faso, tant la souveraineté et l'unité de ces pays étaient
menacées par des califats territoriaux et tout le monde semble l'avoir
aujourd'hui oublié. J'ai une gratitude immense pour, d'opération en opération,
les générations qui se sont succédées sur ces théâtres d'opération et vos
frères d'armes qui ont laissé leur vie. Vous avez bien fait. Nous avons lutté
ardemment contre le terrorisme et avec efficacité. Mais les enjeux évoluent
dans la région. Nous continuerons à ce titre de protéger nos intérêts, mais
nous le ferons d'une manière plus partenariale, plus équilibrée. Nous aurons
des armées moins posées, moins exposées, avec des dispositifs légers, réversibles,
avec davantage de formation, de coopérations ponctuelles, de dialogue, sans
exclure des opérations là où elles seront demandées, pensées, envisagées sans
doute de manière plus ponctuelle. Et vos frères d'armes mettent d'ores et déjà
en œuvre ces orientations avec détermination, intelligence et efficacité. La
France ne se désengage pas, elle se réorganise pour s'adapter à l'évolution de
la menace, pour s'adapter aussi à l'évolution de l'organisation même des
structures régionales et de la volonté de nos partenaires africains.
Partenaires, je le dis bien, car jamais notre vocation n'est de nous substituer
à des armées ou à la souveraineté de qui que ce soit.
Je pense évidemment aussi, regardant l'année qui s'ouvre à la crise
israélo-palestinienne, à la barbarie terroriste du 7 octobre dernier et à la
responsabilité immense du Hamas, au drame humanitaire à Gaza et à nos otages
retenus par le Hamas depuis trop longtemps. La France porte une initiative de
paix et de sécurité pour tous en trois piliers : sécuritaire, humanitaire et
politique qui guident notre action résolue. Nous sommes le premier pays
européen à être intervenu directement en soutien aux blessés du conflit,
notamment des enfants. Le porte-hélicoptères amphibie Dixmude a permis de
prendre en charge à bord plus d'un millier de palestiniens et d'apporter des
soins à plus de 120 blessés graves. Nous avons, grâce à l'Egypte, pu acheminer
un fret humanitaire indispensable. Avec la Jordanie, nous avons réalisé il y a
quelques jours un parachutage d'aide directement dans Gaza. Nous envoyons des
médicaments pour les otages en lien avec le Qatar et nous allons poursuivre ces
actions. Aucun autre pays occidental n'a eu une telle intensité. Tant de
partenaires opérationnels sur le terrain et une présence si visible qui, non
seulement, nous permettent de jouer notre rôle à l'égard des populations
civiles, mais donnent aussi à la France un crédit diplomatique essentiel pour
construire la solution politique que j'évoquais. Ces actions, nous allons donc
les poursuivre.
La population civile de Gaza en a un besoin vital et toute la région continuera
d'organiser des actions et sait pouvoir compter sur nous. Dans ce contexte
régional, plus de 700 de vos camarades sont engagés en ce moment même au Liban,
au sein de la FINUL. La France agit pour éviter que le feu ne se propage dans
ce pays ami, où l'histoire nous donne, nous le savons tous ici, une
responsabilité toute particulière. Nous continuerons, là aussi, de jouer ce
rôle par cette présence militaire et nos actions diplomatiques.
En mer Rouge, la France défend par des actes la liberté de navigation dans une
zone où les enjeux stratégiques sont majeurs. La FREMM Languedoc a ouvert le
feu contre les missiles et drones houthis, signe d'une détermination sans
faille. Cette présence-là aussi, nous l'avons marquée tôt, nous la maintenons.
Au moment même où je vous parle, elle est efficace. Mais elle se fait dans un
cadre que la France, de manière souveraine, décide sans alignement facile, sans
déclaration trop rapide. Je n'ignore pas non plus, évoquant encore une fois les
mois qui viennent, les tensions en Indopacifique qui nous concernent
directement, car nous en sommes une nation à part entière.
Depuis 2018, nous avons posé et exposé une stratégie pleinement assumée, nous
l'avons construite, de l'Australie à l'Inde, au Japon, en passant par les
Emirats arabes unis. Nous l'avons démultipliée, nous l'avons ensuite
démultipliée avec nos partenaires européens. Mais nous l'avons aussi
consolidée, si je puis dire, ancrée dans nos propres territoires. En me rendant
en Nouvelle-Calédonie, j'ai pu voir à l'œuvre cette stratégie, rencontré la
mission Pégase de l'armée de l'Air et de l'Espace et celle-ci a démontré notre
capacité à déployer en 48 heures des avions de chasse jusqu'en Océanie, a
montré que la souveraineté française s'exerce partout. 2024 nous verra
maintenir, sans faiblir, la protection de nos Outre-mer et nous ferons face aux
responsabilités qui incombent à la grande nation que nous sommes. Je vous
épargnerai ici une énumération exhaustive. J'aurais pu évoquer les Balkans,
l'Arménie qui mobilisent notre attention et ont conduit à rehausser notre
posture et à faire des choix historiques – en particulier en ce qui concerne
l'Arménie, que je viens d'évoquer. Chaque fois, la consolidation de nos
alliances, la recherche de partenariats ne cesseront de guider notre action en
Europe avec l'OTAN et l'Union européenne, mais aussi par des partenariats stratégiques,
notamment outre-mer, comme ceux noués avec succès lors de la réunion des
ministres de la Défense du Pacifique Sud à Nouméa en décembre dernier. Format
inédit où la France fut la puissance invitante et qui nous a permis de
démultiplier des partenariats interarmées en Indopacifique.
Je pense enfin à la sécurité de notre territoire, toujours. Ici, à Cherbourg,
on sait bien ce que la sécurité de nos approches signifie. Nous étions avec le
Prémar il y a un instant et le SGMer. Je veux aussi dire un mot pour ceux qui
assument sous l'autorité du Premier ministre, des missions difficiles dans le
cadre de l'action de l'Etat en mer. Je veux vous remercier solennellement et je
veux saluer cette action essentielle. Alors qu'ici, plus que partout en
métropole, vous êtes confrontés aux missions de sauvetage de la vie humaine en
mer, dans un environnement exigeant et face à une pression migratoire majeure
qui pousse de pauvres gens exploités par des réseaux mafieux à risquer leur vie
pour poursuivre un rêve parfois chimérique. Ce que vous faites ici est
essentiel pour à la fois notre souveraineté, pour le respect du droit
international, du droit humanitaire, du droit de la mer et vous avez tout mon
soutien. Cette mission, nous la poursuivrons en métropole comme dans nos
outre-mer. Les missions que vous réalisez sur notre territoire ont en effet une
importance aiguë. C'est l'essence de votre vocation, le cœur historique de
protéger notre pays, notre souveraineté. Ce sont des missions nobles que de
tenir les postures permanentes de dissuasion, mais aussi de protection dans les
airs, dans toutes les zones maritimes et ici en Manche et en mer du Nord.
C'est aussi une mission éminente que celle de l'opération Sentinelle, car la
menace terroriste, nous le savons, reste présente. 2024, je le disais à nos
compatriotes et il y a quelques jours, sera une année de fierté avec l'accueil
des Jeux olympiques et paralympiques à Paris, à Marseille, en Polynésie. Et
nous le savons. Nous savons combien elle est importante, même si elle a parfois
ses contraintes. Mais 2024, je le disais, année des Jeux olympiques et
paralympiques, année aussi de grandes cérémonies de débarquement et je le dis ô
combien ici devant nos élus qui en savent l'importance et devant nombre d'entre
vous, c'est un rendez-vous de la France avec le monde et vous y prendrez toute
votre place. Plus de 15 000 militaires seront engagés dans des missions
adaptées aux armées. Ce temps exceptionnel verra les forces de la nation se
compléter pour être à la hauteur de ce rendez-vous. Je sais pouvoir compter sur
vous et je vous en remercie aujourd'hui. Plus que jamais les armées sont donc
appelées à être déployées et vous vous tenez et vous vous tiendrez prêt, je le
sais.
Et c'est pour être prêt que vous allez continuer à transformer aussi le
ministère des Armées. Je vous ai confié, Monsieur le ministre, la mise-en-œuvre
de cette loi de programmation que nous respecterons à l'euro près, comme nous
l'avons fait pour la précédente, pour faire de ce texte une réalité. Je suis
conscient que c'est un défi que de transposer le marbre de la loi à la mobilité
d'un monde qui ne cesse de nous surprendre même si les services de
renseignement, la DGSE, la DRM, la DRSD font un travail remarquable et discret
pour éclairer notre action. Plus que jamais, oui, il nous faudra nous adapter,
garantir le temps long des projets qui structurent notre défense tout en
trouvant des solutions aux bouleversements que nous connaissons. Rien qu'ici, à
Cherbourg, cela signifie des moyens hauturiers renouvelés avec la livraison
d'un patrouilleur. J'ai été au CMN ce matin avec plusieurs d'entre vous dans un
bâtiment de base de plongeurs démineurs et de deux patrouilleurs de
gendarmerie. Ce sont aussi 200 millions d'euros d'investissements prévus dans
les infrastructures pour accueillir ces nouveaux bateaux, des nouvelles installations
d'entraînement pour les fusiliers marins et un nouveau centre de formation à la
sécurité. Nous mettrons aussi à la hauteur l'outil industriel qui assure le
contrôle de la construction et le démantèlement des sous-marins nucléaires. Je
ne perds pas de vue les besoins très légitimes aussi du quotidien avec la
rénovation d'hébergements à l'école des spécialités du commissariat et de
bâtiments de l'école, des applications militaires de l'énergie atomique. Ce
n'est là que pour parler local, si je puis dire, mais pour montrer l'importance
de tous ces projets pour notre présence, pour les collectivités et pour les
grands industriels qui opèrent ici.
Au plan national, en 2024, nous attendons plus de neuf milliards d'euros de
livraisons d'équipements et près de 14 milliards d'euros de commandes. Notre
ordre de bataille va être profondément amélioré avec la livraison d'un nouveau
satellite d'observation le CSO-3, de blindés du programme Scorpion au nombre de
250, de rafales et d'un sous-marin d'attaque construit à quelques encablures
d'ici par Naval Groupe et ses partenaires, qui sont par ailleurs engagés dans
les travaux de construction du futur SNLE.
Je veux ici, en citant de manière très concrète ce que signifie nos lois de
programmation pour une seule année et montrer la dynamique de nos programmes,
l'engagement de tous et toutes. Je veux évidemment saluer le travail de la DGA,
de l'ensemble des ingénieurs, de nos armées, saluer le talent des ouvriers, des
techniciens, des ingénieurs qui permettent de renouveler le socle de notre
défense. La France compte des talents rares. C'est un immense motif de fierté
et nous avons vu ce matin combien les jeunes allaient vers ces métiers et
continuaient d'être attirés. Et c'est une chance pour nous tous.
Nous investirons aussi davantage dans le champ cyber-informationnel. Nous
augmenterons de 30 % nos investissements dans le domaine, la défense spatiale,
les espaces sous-marins seront aussi des théâtres d'investissements
supplémentaires. Nous poursuivrons l'effort d'innovation face aux ruptures
technologiques qui arrivent parce qu'il faut anticiper les points tournants. À
cet égard, je sais la forte impulsion du ministère face à l'avènement de
l'intelligence artificielle générative et la prise en compte du besoin en
drones et robots dont la plus-value est clairement validée par les conflits qui
nous entourent. Nous sommes au début d'une véritable révolution technologique
et capacitaire et nous verrons sans doute dans les prochains mois, sur le
théâtre ukrainien comme au Proche Orient, des dispositifs tout à la fois très
rustiques et très innovants, avec des drones à faible coût, produits en masse
et de l'intelligence artificielle changeant totalement les modes
opératoires.
Nous nous y préparons plus que ça, nous investissons, nous déployons et nous
déploierons cette année, là aussi dans ce champ. Nos armées vont à ce titre
être équipées de nouveaux drones navals et aériens dès 2024. Au-delà de ces
grands éléments, un effort supplémentaire sera conduit sur la préparation
opérationnelle des forces. Nos stocks de munitions vont être relevés pour 1,5
milliard d'euros sur cette année et l'entretien du matériel amélioré et les
infrastructures régénérées. Et vous le voyez là aussi sur le capacitaire, c'est
toute la gamme de l'action, de l'innovation à la complétude justement de nos
capacités jusqu'à la régénération la plus élémentaire de celle-ci. Cet effort
était pour la nation une obligation. C'est vous tous qu’il oblige désormais. Il
oblige les armées et les services de renseignement mieux équipés, durcis,
réactifs, qui intègrent les bouleversements en cours. Il oblige des industriels
engagés dans la montée en puissance de cette économie de guerre que j'évoque
depuis 2022 et qui commence à produire des effets. Même si parfois nous sommes
encore dans les à-coups, voire la communication. Nous devons passer à une
réalité systémique et systématique. Je vous le dis avec clarté, mais aussi avec
gravité. Certains ont cru pouvoir tirer des dividendes de la paix en attendant
de l'État, qu'il soit en quelque sorte à lui seul un banquier, un investisseur
et un assureur. Il y a eu des années confortables parfois. Nous avons connu, ce
faisant, une forme d'engourdissement satisfait qui nous permettait de conserver
un très haut niveau de qualité, très élevé mais cher, coûteux, à petit flux, à
petite innovation, parce qu'il y avait en quelque sorte un client qui était
l'agent export, le garant et l'acheteur si l'export ne marchait pas. Ce monde
ne le permet plus.
Un an et demi après le lancement du chantier économie de guerre à Eurosatory,
nous avons des premiers résultats et je vous en remercie. Ce qui a été réalisé
sur les délais de production du Caesar par exemple, divisé par deux, sur les
cadences de production du missile Mistral de l'avion Rafale ou des radars de
Thalès, cadence multipliée par deux est la meilleure des réponses à ceux qui
nous disaient que rien n'était possible. Donc on ne pouvait rien améliorer.
Nous avons drastiquement changé les choses. Les entreprises qui ont pris des
risques dès juin 2022, qu'elles soient établies, que ce soient des grands
groupes internationaux qui ont su se remettre en cause, mais aussi et souvent
les startups, les PME, ce sont celles qui sont en capacité de répondre à des
besoins urgents pour nos armées, pour l'Ukraine ou pour d'autres pays
partenaires. C'est bon pour la sécurité collective, c'est bon pour le
développement de nos entreprises. D'autres ont tardé à comprendre le changement
de contexte stratégique, l'importance de pouvoir livrer vite. Elles ont, depuis
un an et demi, manqué parfois des contrats et je le regrette. Mais ce qui est
attendu de chacun, c'est au fond de gagner en rapidité, en volume, en
innovation et de savoir différencier les choses et de gagner aussi partout où
c'est nécessaire, en rusticité, de savoir-faire de la série longue et de sortir
d'un temps où les spécificités se redéfinissaient chaque année pour pouvoir
monter les prix, mais ce faisant gagner en lenteur. Nous devons amplifier la
transformation commencée. Je demande à chaque patron d'être totalement
concentré sur les enjeux de production et d'approvisionnement. Il ne faut plus
jamais se satisfaire de délais de production qui s'étalent sur plusieurs
années. Il faut que le pilotage des chaînes de sous-traitance, composées de
centaines de PME formidables, soit précis et puissant, tout en réduisant les
dépendances qu'on ne souhaite plus avoir. C'est tout l'enjeu du chantier de
relocalisation qui participe de ce travail. Cette culture de la production doit
irriguer toute l'industrie de défense et bien sûr, la DGA qui est chargée, sous
l'autorité du ministre, de piloter notre BITD.
Pour les équipements de notre défense, cela signifie également la mobilisation
des dirigeants et des équipes sur l'efficacité et la performance pour changer
de paradigme. Il s'agit maintenant de répondre en boucle courte aux besoins de
nos armées comme ceux de nos alliés et partenaires qui sont aujourd'hui au
front. Le pilotage par les délais est vital. Il ne faut plus compter en années,
mais en mois et semaines. Le choix et la maîtrise des coûts est un impératif.
Les coûts de chaque composant acheté, de chaque heure facturée, de chaque taux
horaire doivent être pilotés et non subis. Et si le devis est trop élevé à
cause de spécifications ou d'attentes déraisonnables, c'est votre devoir de
citoyen que de le dire, car chaque euro de la LPM doit être un euro utile et de
le faire en lien étroit avec nos armées qui sauront, au regard de leurs besoins
des théâtres d'opérations, nous aider à cette adaptation permanente.
Les grandes aventures sont collectives et en matière d'économie de guerre,
l'avenir passe, là aussi, par des alliances et des partenariats. Je pense au
premier chef, à notre Europe qui doit plus et mieux constituer le cadre
stratégique de la base industrielle et technologique de défense. Ceci doit nous
conduire à avancer. Nous avons beaucoup progressé ces dernières années. Un
fonds européen, des programmes, mais il nous faut aller vers plus de
standardisation. Pour ne pas la subir, il faut la penser, l'organiser au fond,
la mener. Mais nous avons aussi d'ores et déjà des programmes importants et des
alliances avec plusieurs Européens : CAMO, partenariat auquel nous tenons ô
combien avec nos amis belges, le SCAF, avec nos partenaires allemand et
espagnol et tous ceux qui souhaiteront le rejoindre en Europe. Je mesure
combien, dans ce contexte, l'État doit également agir et penser en mode
économie de guerre. J'ai exprimé très clairement mes attentes au nouveau
Gouvernement. J'attends un effort pour libérer les énergies, réduire les
contraintes qui pèsent sur ceux qui entreprennent, éliminer les sédiments
accumulés par des années d'atonie. C'est là aussi un impératif et il nous faut,
dans tous les domaines, revoir les lenteurs, les délais, les procédures, les revisiter
pour gagner en efficacité.
Mais au-delà de ce qui nous attend pour 2024 de ces grands théâtres
d'opérations, au-delà de cette économie de guerre, et de ce que nous allons
déployer de capacités et de grands projets, le plus important, je vous le redis
avec solennité et constance tout particulièrement en ce début d'année, c'est
l'engagement des femmes et des hommes dans nos armées avec ce qu'il implique de
force morale. C'est presque une évidence que de l'énoncer, mais je le dis ici à
Cherbourg, où sont formés des femmes et des hommes chargés de la plus radicale
et de la plus métaphysique des fonctions stratégiques, notre dissuasion. Ces
forces, vous en avez besoin pour l'accomplissement de vos missions. J'y veille
donc car c'est bien le chef de l'État qui est garant de la cohérence de la
condition militaire. Force morale est ce que j'attends de vous mais va avec la
singularité de votre engagement, sa militarité. Et c'est pour cela qu’il me
revient que le HCECM, chaque année, puisse conduire ces travaux et que ces
derniers soient scrupuleusement suivis. J'ai tenu à marquer les 50 ans du
Conseil supérieur de la fonction militaire aussi, en 2020. Et le modèle
d'appréciation de la condition militaire et de concertation est pertinent. Il
est écouté et entendu. Il permet, dans un contexte de tension sur la
fidélisation, de mieux comprendre les suggestions comme la mobilité,
d'améliorer les conditions de travail et de vie, de dynamiser, d'individualiser
les parcours professionnels, de veiller à la famille, d'assurer une juste
rémunération, sans décrochage. Comptez sur moi pour rester attentif aux
signaux, aux messages des chefs militaires qui portent vos préoccupations, aux
études et aux analyses indépendantes du HCECM, aux réflexions des conseils
veillant sur la fonction militaire.
Militarité, attractivité, fidélisation doivent se combiner, car c'est cela qui
constitue la force de notre modèle. Gardien des fondamentaux de cette
condition, je suis attentif aux adaptations que la conjoncture et les
évolutions de la société appellent. Nous devons garantir aux armées une
condition militaire ajustée aux enjeux. Mesdames et Messieurs, la France est
une grande Nation dont l'histoire est faite de régénération. À chaque inflexion
de notre histoire, sur les ruines de Sedan, au lendemain de la Libération, au
lendemain des décolonisations, les armées ont su s'adapter pour répondre à
leurs missions, servir aussi de creuset à la cohésion nationale. En cette année
de 80 ans de la Libération, les hommages que nous rendrons à nos aînés dans
l'Histoire, à ceux dont nous sommes les héritiers, nous le rappelleront. À ce
titre, les commémorations du Débarquement, je le disais, se préparent et je
veux remercier la secrétaire d'État, pour son travail. Remercier aussi le
travail de la mission qui permet de préparer, avec nombre d'élus locaux, ces
cérémonies. Notre temps impose de replacer le combattant au cœur de nos
attentions. C'est une satisfaction pour moi de constater que cet esprit irrigue
largement le ministère. Mais il faut aussi l'adapter à son temps, le départir
des freins et complexités qui se sont développés dans des logiques
d'optimisation, d'économie, parfois d'hyper spécialisation, de relation
client-fournisseur au sein du même groupe. Il faut revenir à l'essentiel
permettre à chaque soldat, marin, aviateur de réussir la mission que la Nation
lui confie. Ce fil rouge ne peut être rompu. Le tragique de notre histoire nous
l'enseigne. Aussi, forts de ce legs, demain comme hier, vous aurez un rôle
important à jouer dans la cohésion de la Nation par vos compétences comme par
les messages que vous véhiculez. Car les forces morales, ce sont aussi celles
que vous pouvez communiquer en retour à la Nation. Porteurs d'un héritage
séculaire de la mémoire des anciens, de leurs efforts et de leurs sacrifices,
vous savez sans doute plus que d'autres ce que donner du sens et transmettre
signifie. Et la société attend ces valeurs dont vous êtes les dépositaires
essentiels et qui ne prennent sens que si vous les propagez. Je pense en
particulier à la capacité des militaires à enrichir le service national
universel qui connaîtra une impulsion importante dans les semaines à venir.
C'est un impératif pour consolider une société déterminée à faire face à son
destin dans un monde et dans une société où les forces centrifuges se
renforcent. Les combats ne sont pas ceux du passé. La force d'âme des Français
doit perdurer et perdure avec vous. Je le sais. Vos pavillons, vos fanions, vos
étendards flottent sur le monde. Ils sont aussi des bannières d'engagement et
de service auxquels les Français pourront toujours se rallier. Et donc votre
rôle, l'inspiration, votre participation au SNU, l'importance de la réserve,
tout ce que nous avons déployé de mobilisation dans lesquels nos armées jouent
un rôle essentiel sera déterminant pour les années à venir.
Soldats, marins, aviateurs, personnels civils de la Défense, industriels, dans
la confiance, je vous souhaite, je nous souhaite une année 2024 de résolutions,
de détermination et de fierté. Fierté qui, j'espère, est la vôtre de servir la
Nation. Fierté, je vous le dis encore une fois aujourd'hui, qui est la mienne
d'être là devant vous et d'avoir cette responsabilité éminente que les Français
m'ont confiée, fiers de vous et de ce que vous faites.
Vive la République ! Vive la France !
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Gabriel Attal Premier
ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> Notre agriculture est vitale pour la
souveraineté de la France. Nos agriculteurs ne comptent jamais leurs heures et
sont toujours au rendez-vous pour les Français. Nous continuerons à les
accompagner.
Bruno Le Maire,
ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique
> Les agriculteurs ont totalement raison
d'être en colère. Je partage la douleur de tous les paysans français et leur
colère. (…) Les normes sont trop complexes, trop lourdes et parfois impossibles
à appliquer. (..) J’ai également demandé à la DGCCRF de mobiliser 100
inspecteurs. À partir de demain, ces agents iront vérifier que, dans les
négociations en cours entre les distributeurs et les agriculteurs, le revenu
des producteurs soit protégé et que la loi Egalim soit strictement et
rigoureusement appliquée.
> [Hausse du prix de l'électricité] La facture va augmenter de 9,8 % au 1er février (…) Si les prix de l'électricité ont flambé, c'est parce que Vladimir Poutine, l'ami de Marine Le Pen, a attaqué l'Ukraine.
Gérald Darmanin,
ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> En 2020, plus de 4000 points de deal étaient
recensés sur le territoire national. 3 ans plus tard, 1000 points de deal ont
été supprimés grâce au travail courageux des services de police et de
gendarmerie, par exemple dans le quartier de la Paternelle à Marseille.
> Je dis la vérité aux Français : la drogue est partout dans notre société et nous agissons partout contre la drogue, déterminés à lutter chaque jour. Et les forces de l’ordre obtiennent des résultats. 36.429 interpellations de trafiquants et consommateurs l’an dernier. 1000 points de deal démantelés en 3 ans.
> [Relais de la flamme olympique]
Dans 107 jours, le 8 mai 2024 à 12h45, la flamme olympique entrera dans la rade
de Marseille. C’est le point de départ d’un parcours de 98 jours en métropole
et en Outre-mer. Retrouvez le détail du dispositif de sécurité mis en œuvre
10.000 porteurs de flamme se succéderont pour traverser 64 départements en
métropole et en Outre-mer. Alors que la flamme des JO s’éteindra lors de la
cérémonie de clôture des Jeux Olympiques le 11 Août, la flamme paralympique
s’allumera à Stoke Mandeville.
Ces événements font l’objet d’une attention toute particulière du Ministère de
l’Intérieur et des Outre-mer car ils peuvent être identifiés comme cibles par
différents acteurs malveillants.
En matière de lutte contre le terrorisme, une évaluation permanente est
réalisée par les services compétents et les contre mesures éventuelles sont
mises en œuvre.
Afin de permettre le déroulement des parcours dans les meilleures conditions,
le Ministère a travaillé sur plusieurs aspects dont le criblage en amont : 12
000 identités ont été soumises à enquête.
Le relais de la flamme olympique fait l’objet d’une bulle de sécurité qui est
constitué d’une centaine de policiers et de gendarmes dont le GIGN et des
moyens de lutte anti-drones en sus des 18 policiers et gendarmes dédiés à la
protection rapprochée du relayeur.
Le jour de l’arrivée à 18h, le Belem se présentera à l’entrée du Vieux-Port.
2500 policiers et gendarmes assureront la sécurité de l’événement. En sus des
5000 policiers et gendarmes mobilisés, plusieurs dispositifs de lutte
anti-drone et de contre tireurs seront déployés.
Concernant l’Île-de-France, 18 000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont
1600 spécifiquement sur le relais de la flamme. Ce sont 150 patrouilles de 3
effectifs jalonnant 30km de parcours chaque jour qui seront mises en œuvre.
Catherine Vautrin,
ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités
> La situation des praticiens diplômés hors UE
était un sujet prioritaire. Dès mon arrivée au ministère, j’ai souhaité que
nous trouvions très rapidement une solution. Nous apportons une première
réponse aujourd’hui. C’est une bonne nouvelle pour l’accès aux soins partout en
France
> En 2030, 1 Français sur 3 aura plus de 60 ans. En visite à l’EHPAD Vuidet dans l’Aisne pour rencontrer les résidents et les professionnels, j’ai confirmé nos objectifs : replacer l’humain au cœur des établissements et favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible.
Amélie Oudéa-Castéra,
ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux
Olympiques et Paralympiques
> Rencontre et échanges fructueux ce matin avec
Dominique Schnapper, présidente du Conseil des sages de la laïcité et des
valeurs de la République, dont les travaux s’inscrivent au cœur de notre
politique éducative. Après un premier tour d’horizon des actions engagées, ce
point d’étape a permis de dessiner les chantiers des prochains mois autour de
la promotion des valeurs de la République dans le champ scolaire, qu’il
s’agisse de formation des acteurs, de prévention des atteintes à la laïcité ou
de lutte contre le racisme, l’antisémitisme ainsi que toutes les formes de
discriminations.
> Soutien total à Mike Maignan victime de cris racistes lors de la rencontre entre l’Udinese et l’AC Milan. Admiration pour son geste, fort et indispensable, de quitter la pelouse, suivi par ses coéquipiers qui l’ont épaulé. Tristesse immense que cela puisse encore arriver en 2024. Plus que jamais nous devons combattre le racisme. Sur nos terrains et en dehors.
Marc Fesneau,
ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> Les agriculteurs ont un sentiment de
déclassement et d’incohérence collective. Quand on leur demande de faire des
produits de qualité et que la seule bataille qui est menée c’est celle du prix
le plus bas. Quand on décrit une activité agricole qui n’est pas la réalité de
ce qu’ils vivent. En expliquant ce qu’ils devraient faire. Quand on veut du
pastoralisme en contestant le défi de la prédation.
Quand vous avez une grande distribution qui ne met plus en exposition les
produits de qualité ou les produits bio alors qu’on a demandé aux agriculteurs
de faire de la montée en gamme. J’entends certains parler de patriotisme. Le
patriotisme c’est que chacun à son échelle se sente patriote :
Que les grands distributeurs se sentent patriote. Que la transformation se
sente patriote. Que nous comme citoyens, dans la mesure des moyens de chacun,
nous nous sentions patriote de notre agriculture.
> Les agriculteurs n’ont pas seulement besoin de la venue d’un ministre ou d’un Premier ministre, ils attendent surtout des réponses, et nous y travaillons. J’ai échangé vendredi après-midi avec les acteurs de la filière bovine pour renforcer notre soutien face à la maladie hémorragique épizootique qui frappe durement cette région. Nous déployons un dispositif d’aide qui va prendre en charge une large partie des frais vétérinaires. Deuxième sujet, la viticulture, une filière en crise – pas seulement en Occitanie : on finalise un plan, au-delà des aides d’urgence déjà fortement mobilisées, plus de 220 millions d’euros en 2023. Enfin, la question de l’eau, avec des plans à déployer plus vite dans cette région qui fait face à des difficultés immenses liées au dérèglement climatique.
> Il est encore un peu tôt pour vous donner les détails, mais oui, on a la volonté d’avoir des procédures qui soient raccourcies, sur le modèle de ce qu’on a accompli sur la question énergétique. Il y a des départements entiers, en Bretagne ou ailleurs, où les éleveurs renoncent, à cause des contraintes de procédures, à leur projet de bâtiment d’élevage, dont ils ont pourtant besoin pour améliorer le bien-être animal, ce qui nous amène au sujet de la cohérence des règles entre elles. Nous avons déjà fait beaucoup avec la loi industrie verte, dont bénéficiera à 100 % le secteur agricole. Un autre exemple, la haie : tout le monde s’accorde à dire que c’est un élément important de biodiversité, contre l’érosion des sols, etc. Or, le cadre normatif dissuade les agriculteurs de les réimplanter ! Nous nous sommes attelés à tout cela, et devons accélérer, conformément aux demandes du président de la République et du Premier ministre.
> La politique agricole commune (Pac) s’adapte avec un certain nombre d’éléments supplémentaires, notamment les éco-régimes, la rotation des cultures… La rotation, ce n’est pas simplement une norme environnementale, elle a un intérêt aussi pour améliorer la productivité ou pour augmenter la matière organique dans les sols. On a néanmoins parfois trop de dispositifs empilés : un seul exemple, sur lequel je me bats depuis huit mois, c’est la question des jachères. Nous sommes un continent qui importe désormais structurellement des céréales : 20 millions de tonnes en 2022, 40 cette année ! J’ai mobilisé la quasi-totalité des ministres européens pour saisir la Commission européenne. Si on ne sait pas répondre à la demande française, on acte une forme de décroissance et le fait que d’autres vont nous nourrir. Là encore, les agriculteurs réclament surtout de la cohérence.
> L’accord avec le Mercosur, nous nous y opposons, et il n’est pas adopté, parce que le président de la République se bat depuis sept ans ! Même chose pour l’accord de libre-échange avec l’Australie. Nous défendons nos intérêts au niveau européen. Par exemple, la France a obtenu la révision du statut du loup : 25 ans que ça traînait ! Il y aura une réunion des ministres de l’environnement à ce sujet le 31 janvier. Quand on se bat, on fait bouger les choses. Mais j’insiste : sauf à penser qu’on pourrait être un pays autarcique, heureusement qu’on a l’Union européenne. Pour nos indications géographiques protégées (IGP), pour avoir un étiquetage harmonisé, par exemple pour mieux différencier le miel d’origine française ou européenne. Pour exporter nos produits, aussi. Il faut faire du Green Deal, pensé avant le covid et la guerre en Ukraine, un objet de transition au service d’un objectif de souveraineté.
> L’Ukraine ne va pas changer de géographie, elle est à nos frontières, avec sans doute les terres les plus fertiles du monde. Ce n’est pas pour demain, mais nous sommes clairs : dans toute discussion sur l’adhésion, ce sont les mêmes normes pour tous dans l’Union européenne. Il vaut mieux qu’on fasse de l’Ukraine un allié qu’un concurrent, dans la bataille mondiale de la souveraineté et de la sécurité alimentaire.
> [Installation de jeunes agriculteurs] La loi sera centrée sur les questions d’installation et de formation : guichet unique, foncier, formation… C’est essentiel pour accompagner ceux qui veulent s’installer, et garantir des installations viables. Des mesures de simplification seront adjointes immédiatement dans le cadre du pacte, avec un plan de souveraineté sur l’élevage pour gagner des parts des marchés en France, sur l’eau pour soutenir l’irrigation dans des filières clés comme les fruits et légumes… Parfois, c’est du réglementaire, on n’est pas obligé de le mettre dans la loi. Maintenant, il faut que cela accélère ! On a travaillé alignés avec Christophe Béchu, on a besoin de mettre en conformité à la fois des objectifs environnementaux et des objectifs de production. Le changement climatique est la première menace qui pèse sur l’agriculture et notre capacité de production, il faut qu’on s’adapte et que les jeunes qui s’installent y soient préparés.
> Les Français aiment leurs agriculteurs et les ont toujours soutenus. On a besoin, dès le plus jeune âge, de comprendre notre lien aux territoires ruraux et à l’agriculture, qui s’est distendu dans un monde plus urbanisé que jamais. Il nous faut une imprégnation collective de la réalité des sujets agricoles, et aussi un regard positif. Tout le monde le reconnaît en dehors de nos frontières, on a une agriculture formidable avec des produits exceptionnels ! C’est là-dessus qu’il faut qu’on arrive à capitaliser, et qu’enfin on reconnaisse nos agriculteurs et change de regard.
> Le projet de loi sur l’installation de nouveaux agriculteurs, qui devait être présenté mercredi en Conseil des ministres, va être reporté de quelques semaines pour être complété d’un volet simplification.
> Sur la réserve de
substitution de Péault, en Vendée ce matin pour mettre en valeur un modèle
concret d’agriculture de gestion durable et vertueuse de la ressource eau.
Le dérèglement climatique rend essentiel ces projets adaptés, territoire par
territoire, pour rendre une agriculture possible notamment en période de
sécheresse tout en enclenchant les transitions.
Ici le système de 26 retenues a permis de :
- Restaurer l’équilibre hydrologique du territoire ;
- Réduire drastiquement les prélèvements en eau en période estivale ;
- Maintenir l’activité agricole tout en diversifiant les cultures ;
- Réduire l’usage des produits phytosanitaires ;
- Mettre en place des actions en faveur de la biodiversité.
Il nous faut désormais avancer sur les autres territoires et nous allons
accélérer les projets hydrauliques par la mise en place d’un fonds dédié et des
mesures de sécurisation juridique. Il n’y a pas d’agriculture sans eau, et le
stockage en période hivernale, quand la ressource est disponible, voire en
excès comme cette année, fait partie de la panoplie des solutions d’adaptation
de notre agriculture aux enjeux du changement climatique et de restauration de
notre souveraineté alimentaire.
> [Le
mouvement des agriculteurs en Occitanie] illustre un sentiment de désespérance.
La situation sur l'A64 est un révélateur du sentiment partagé par de
nombreux agriculteurs, cette impression de déclassement, d'incompréhension
de la société, l'idée d'être à la merci d'injonctions contradictoires au niveau
européen et au niveau national. A cela s'ajoute, en particulier dans votre
région, les effets dramatiques du réchauffement climatique sur les
cultures, les problèmes d'eau, les crises dans la viticulture, les conséquences
de la maladie hémorragique épizootique (MHE)... Des contraintes qu'il nous
faut prendre en compte pour apporter des solutions concrètes. (…)
Nous avons cette transparence. Tout ce que l'on peut régler tout de suite, on
va le régler. On a toujours été au rendez-vous, on continuera de l'être sur les
crises qui sont sous nos yeux. Tout ce que l'on peut simplifier, on le fera.
Mais disons-le, certains sujets nécessitent du temps, ça n'obère pas pour
autant notre volonté de faire. Changer la philosophie européenne sur la
souveraineté agricole, ce n'est pas une affaire de huit jours, et ça ne peut
pas être une affaire de huit ans. Il ne faut rien lâcher.
> [Loi sur l'installation de nouveaux agriculteurs] Ce projet devait être présenté mercredi en Conseil des ministres. Je souhaite qu'il soit complété d'un volet simplification. L'objectif reste bien que ce texte soit débattu au Parlement au premier semestre 2024. En attendant, nous poursuivons notre mobilisation pour répondre concrètement aux difficultés des agriculteurs.
> J'identifie plusieurs sujets majeurs. Le premier, c'est celui de la maladie hémorragique épizootique qui frappe durement l'Occitanie. Nous allons déployer un dispositif d'aide qui va prendre en charge une grande partie des frais vétérinaires et des coûts des animaux morts pour tous les foyers constatés jusqu’au 31 décembre dernier. L'ouverture du guichet est prévue sous une dizaine de jours. Deuxièmement, l'eau, un sujet évoqué avec le préfet de la Haute-Garonne Pierre-André-Durand lors de la réunion de samedi avec les représentants du monde agricole. Ils estiment qu'il existe 120 projets de retenues d'eau dans la région. Mettons-nous autour de la table avec une méthode concrète, prenons les 120 projets les uns après les autres et passons-les au crible. Qu'est-ce qui bloque ? Est-ce une question de normes, de financement, de recours ? C'est de tout cela dont il faut parler si l'on veut être efficace. Je vais annoncer des fonds spécifiques pour l'hydraulique agricole. Ces moyens-là seront à leur disposition.
> La viticulture est une filière en crise, et pas seulement en Occitanie. Je vais revenir dans l'Hérault comme promis le 2 février prochain pour présenter des mesures d’exonération de charges et de trésorerie. Je rappelle qu'un fonds d’urgence de 20 millions d'euros a déjà été ouvert à tous les vignerons en difficulté économique. A l'occasion de mon prochain déplacement, nous évoquerons également la question de l'arrachage différé.
> Nous défendons nos intérêts au niveau européen, et nous avançons concrètement! La France a par exemple obtenu la révision du statut du loup, cela faisait vingt-cinq ans que nous l'attendions. Une réunion est programmée sur ce sujet le 31 janvier prochain avec les ministres de l'Environnement. On a plus avancé en six mois qu'en vingt ans sur le statut du loup comme sur bien d'autres dossiers qui visent à défendre nos cultures et nos exploitations.
> J'ai tout à fait conscience que dans certaines régions, des éleveurs renoncent à cause des contraintes de procédures, l'accumulation des normes peut décourager les agriculteurs à poursuivre leurs projets. Nous devons donc tout faire pour rendre les règles plus cohérentes entre elles.
> Si le Green Deal accélère la transition écologique et la décarbonation avec des résultats concrets, c'est une bonne chose, s'il aboutit à une baisse de la production, ce n'est pas acceptable. Or sur un certain nombre, on peut exprimer quelques doutes.
> Comme je m’y étais engagé lors de ma visite de novembre les dispositions d’indemnisations seront opérationnelles pour les éleveurs touchés par la Maladie Hemoragique Épizootique (MHE). Les diagnostics de confirmation de la maladie dans l’élevage, les frais vétérinaires et les mortalités seront pris en charge par l’Etat pour tous les foyers constatés jusqu’au 31 décembre 2023 à hauteur de 80%. La solidarité professionnelle prendra le relais, avec l’appui financier de l’Etat, pour les foyers intervenus à compter du 1er janvier 2024. Ce soutien financier vient sécuriser le présent et permet à la filière de se projeter vers l’avenir.
> Le RN découvre l’intérêt de l’agriculture. Je suis content que monsieur Bardella découvre ce que c’est que des bottes, mais j’aurais aimé qu’il découvre l’agriculture avant. Qu’il la défende durant cinq ans au Parlement européen. Le RN prétend défendre le patriotisme, mais qui est le parti de l’étranger ? Celui qui a été financé par Poutine. Celui qui défend la stratégie de guerre de Poutine. Ils nourrissent un sentiment qui est faux, car ceux qui déstabilisent les marchés aujourd’hui ce ne sont pas les ukrainiens, ce sont les amis de monsieur Bardella à Moscou. Car ce sont eux qui sont responsables de l’augmentation de l’inflation et de l’énergie.
Éric Dupond-Moretti,
garde des Sceaux, ministre de la Justice
> La Justice se modernise et elle avance! La
route est encore longue mais on garde le cap! Pour nos magistrats, nos
greffiers et surtout les justiciables : objectif « Zéro Papier »
d’ici 2027!
Stéphane Séjourné,
ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de
Renaissance
> Les dernières déclarations de Benyamin
Netanyahou sont inquiétantes. Il faudra un État pour les Palestiniens. Pas une
occupation sans fin.
> [Déclaration au Conseil européen
des Affaires étrangères]
Je suis ravi de revenir ici à Bruxelles où je connais d’ailleurs une partie des
interlocuteurs puisque, dans mes fonctions, j’avais également un certain nombre
d’interlocuteurs parmi les ministres des Affaires étrangères ici présents.
D’abord pour vous dire que sur les points qui seront abordés, je pense
notamment à l’Ukraine, je réaffirmerai la position de la France. Mon
déplacement en Ukraine représentait mon premier voyage en tant que ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères. L’Ukraine reste une priorité absolue pour
les Français avec, évidemment un soutien sur la question politique puisqu’avec
l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, c’est un sujet qui est majeur.
Sujet politique également, mais sujet y compris financier, puisqu’il faut
réussir maintenant le Conseil européen du 1er février. Et puis soutien
également militaire, avec de nouvelles livraisons d’armes.
Deuxième sujet qui sera abordé également dans ce Conseil, c’est la question du
Proche-Orient. Je souhaite évidemment réaffirmer la position constante de la
France qui est la nôtre depuis le début sur le point de vue sécuritaire
d’abord. Je me félicite qu’il y ait des sanctions qui puissent être prises
contre les terroristes du Hamas. J’espère que des sanctions seront également
prises dans les prochains jours contre les colons violents en Cisjordanie,
notamment. Sur cette question qui est aussi pour nous humanitaire, nous
souhaitons un cessez-le-feu assez rapidement. Et puis évidemment la question
politique avec la solution à deux États comme perspective politique et, en
cela, les déclarations de Benjamin Netanyahu sont inquiétantes. Il faudra un
État palestinien avec des garanties de sécurité pour tous.
Voilà pour les deux sujets, évidemment la libération des otages sera une
priorité pour nous, trois de nos ressortissants sont encore en otage, notamment
à Gaza et dans les territoires palestiniens.
> Quelques heures après ma passation de pouvoir j’étais dans l’avion pour aller en Ukraine. L’objectif consistait à réaffirmer notre soutien dans la durée. C’est important car la Russie joue l’affaiblissement, la fatigue des alliés. J’ai eu des entretiens substantiels avec le président Zelenski qui a dressé ses besoins fondamentaux pour continuer de résister. A nous de travailler pour préparer un certain nombre d’annonce qu’il pourra y avoir sur place lors du déplacement d’Emmanuel Macron en février.
> Le président l’a rappelé, la Russie ne peut gagner en Ukraine. La France a toujours aidé l’Ukraine avec des livraisons de capacités complètes utiles dans le combat de l’Ukraine pour sa défense. Nous allons continuer. L’Ukraine peut compter sur la France. C’est un message important aussi pour les Français car les répercussions d’une défaite ukrainienne seraient importantes. (…)
Par exemple, si l’Ukraine s’écroulait, 30% des exportations mondiales seraient maitrisées par la Russie et le blé français attaqué sur les marchés. Loin des raccourcis, la victoire de la Russie serait dramatique pour nos agriculteurs ce qui entrainerait de l’inflation, probablement un problème alimentaire très grave. Il faut donc soutenir les Ukrainiens, éviter que le conflit s’enlise. Le président Zelenski a besoin de cela pour son opinion publique, démontrer qu’il a toujours un soutien.
> [Gaza] Pour le génocide, j’ai dit à l’Assemblée que les
mots ont un sens. La manipulation de la notion de génocide ne peut pas se faire
dans ces conditions. C’est une position constante de la France. Cela n’enlève
rien à notre très grande exigence vis-à-vis d’Israël et à nos demandes
répétées, publiques et privées, du plein respect du droit international. Nous
disons notamment que toute idée de déplacement forcé des populations palestiniennes
constitue une ligne rouge absolue pour nous. Les propos de certains ministre
israéliens sont inacceptables de ce point de vue. (…)
L’urgence, c’est l’humanitaire. On agit beaucoup pour éviter une catastrophe à
Gaza. Il faut un cessez-le-feu pour répondre aux besoins immenses de la
population. La France est très impliquée en termes de logistique, de matériel
envoyé. Et il ya aura le processus politique qui doit à un moment être entamé.
(…)
Notre position est équilibrée et nous permet de jouer un rôle auprès des
Palestiniens et des Israéliens, des Américains et des pays de la région.
> [Elections européennes] C’est une élection-clé. (…) Il faut qu’on passe d’Européens convaincus à des Européens convaincants. Qu’on démontre le besoin d’Europe.
> Je suis assez interloqué, par exemple, par le score de l’AfD en Allemagne qui atteint 25% [dans les sondages pour les européennes]. Quand je regarde le score du RN, il est dix points supérieur à ce qu’on pouvait attendre à ce même moment. Il y a un désordre mondial, des inquiétudes identitaires et économiques qui agissent comme un carburant électoral pour les populismes.
Christophe Béchu,
ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Sur décision du
Conseil d'État, une partie des pêcheurs du Golfe de Gascogne a été contrainte
d'interrompre toute activité de pêche dès ce matin, une mesure douloureuse mais
nécessaire pour réduire les captures accidentelles de dauphins. L'impact de
cette décision pour la filière de la pêche est indéniable et génère une
profonde détresse. Comme je l'ai déjà annoncé, je me suis engagé à ce que les
pêcheurs soient indemnisés à hauteur de plus de 80%. La filière aval sera
également accompagnée. Nous avons adressé un courrier aux banques pour soutenir les
acteurs face au risque de tension de trésorerie. Je continue à dialoguer avec
les représentants de la profession pour les soutenir au mieux et trouver des
solutions visant à concilier la préservation de la biodiversité et la pêche
durable.
Prisca Thevenot, ministre
déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique,
porte-parole du Gouvernement
> [Agriculteurs] Ces hommes et ces femmes engagés chaque jour dans un
travail extrêmement dur et éprouvant (...) expriment une colère. Cette colère,
elle est légitime, parce que c’est l’expression d’incompréhensions mais
également de revendications. (…) Voter des lois, c’est bien. Faire en sorte
qu’elles s’appliquent correctement (...), nous devons le faire
Aurore Bergé, chargée
de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les
Discriminations.
> Le
sexisme n'appartient pas au passé. Le sexisme est un fait de société. Qui
enferme dans des stéréotypes les femmes et les hommes, qui enferme dans des
métiers et des carrières, qui crée et légitime la violence physique et
sexuelle. Ne laissons rien passer.
> Parler de réarmement, c'est d'abord garantir que la République, c'est partout, tout le temps et pour tous.
> Nous avons été les premiers à créer un index pour mesurer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes. Est ce qu'il faut aller plus loin ? Je n'ai aucun tabou mais une exigence: «à travail égal, salaire égal» ne peut pas juste être un slogan !
> Comment accepter qu'en 2024 des femmes renoncent à leur désir d'enfant, le reportent au risque que ce soit trop tard parce qu'elles ont peur des conséquences sur leur vie professionnelle ? Être féministe, c'est garantir les droits et les libertés des femmes !
> [Loi immigration] Je ne peux pas laisser dire que la préférence nationale a été mise en place.
> Les agriculteurs, il faut leur foutre la paix ! On ne peut pas faire reposer sur eux toutes les contraintes de notre société. Notre agriculture est déjà la plus saine et la plus durable au monde.
> Il n'y a aucun endroit où le racisme peut être admis. Il est toujours insupportable. Et nous devons partout et tout le temps être d'une vigilance absolue. Mike Maignan est ce soir le visage de la dignité. Il a tout notre soutien.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Ce 22 Janvier, nous célébrons l’amitié franco-allemande avec le
61e anniversaire du traité de l'Élysée et les 5 ans du traité
d'Aix-la-Chapelle. L’occasion de penser à tout ce qui nous unit pour bâtir,
ensemble, l’Europe de demain.
> Les amis politiques étrangers du RN sont les adversaires de la paix, les adversaires des Français et de leur pouvoir d'achat.
Maud Bregeon
(députée)
> Non, la baisse de
production du nucléaire sur 2022/2023 n’est pas liée à une « décision de
moins investir ». On peut bien sûr critiquer les choix, mais le débat doit
être éclairé. Le Président n’est pas « responsable » du défaut
générique qu’est la corrosion sous contrainte.
> Qu’il est beau le monde de la Nupes : celui de la retraite à 60 ans, des baisses de taxes et d’impôts à tour de bras. Concrètement, on coupe où ? Sur l’investissement dans les renouvelables ? Sur la rémunération des enseignants ? Sur le chèque énergie pour 6 millions de foyers ?
> Il faut dire la vérité aux français : nous avons un enjeu majeur de maîtrise de la dette. Le bouclier tarifaire a coûté près de 30 milliards l’an passé. Comme annoncé, nous en sortons progressivement : ce n’est pas facile, ça ne fait plaisir à personne, mais c’est nécessaire.
> La hausse de 8,6% des prix de l’électricité est une décision difficile mais nécessaire pour nos finances publiques. Face à la crise, l’État a pris en charge jusqu’à la moitié des factures d’élec (25 milliards d’€ en 2023), qui resteront bien plus basses que chez nos voisins
● MoDem
Jimmy Pahun (député)
> [Tribune: «Osons une politique avec les pêcheurs, les scientifiques et
les associations»]
Lorsque le Conseil d’État prend la décision de fermer des zones de pêche dans
le golfe de Gascogne pour réduire les captures accidentelles de cétacés, il
signe notre échec collectif. Lui laisser le soin de trancher des sujets aussi
sensibles, c’est prendre le risque d’exacerber les tensions et les fractures.
Il nous faut, au contraire, assumer une politique offensive et savoir, par le
dialogue, progresser collectivement. Osons une politique faite avec les
pêcheurs, les scientifiques et les associations. S’en remettre au juge nous
empêche de penser les enjeux dans leur globalité et nous conduit à prendre trop
vite des mesures incomplètes.
À l’heure où la pêche française vit une énième crise, ayons le courage de
penser une révolution de la pêche. Une révolution au bénéfice des pêcheurs, de
la ressource et de l’environnement marin.
Lors des Assises de la mer, en novembre, le président de la République a
rappelé les nombreux défis auxquels nous sommes confrontés et annoncé un
contrat de transformation de la filière pour l’été.
C’est l’occasion de mener à bien cette révolution.
Le système actuel est tout entier à réformer. Encouragés à pêcher toujours
plus, les professionnels se sont, par exemple, tournés vers des navires et des
techniques très consommateurs de gazole. Le chalut, c’est deux litres de gazole
par kilogramme de poisson pêché ; poisson de petite taille moins valorisé que
celui pêché aux arts dormants. Dans ces conditions, quel avenir pour la pêche
alors que le coût des énergies fossiles n’ira pas en diminuant ?
Seule une transformation en profondeur de la filière en garantira sa survie, et
espérons-le, sa prospérité. C’est la responsabilité de ses acteurs et des
pouvoirs publics. Changer les navires, les techniques, les organisations de
producteurs, la répartition des quotas, la transformation et la commercialisation
des produits de la mer, la conception de nos politiques publiques, changer pour
pérenniser ce grand métier.
L’établissement d’un dialogue sincère et franc avec l’ensemble des parties
prenantes est la condition de réalisation de cette révolution. Son acceptation
par la profession est indispensable. Mettons les pêcheurs en capacité d’être
acteurs de la régénération de leur filière, qu’ils n’aient plus l’impression de
subir les aléas de la conjoncture internationale et les exigences nouvelles
liées à la biodiversité et au climat. Ils sont, aujourd’hui, trop nombreux à
s’estimer insuffisamment consultés et considérés.
Les quelques ambitions évoquées ici ne manqueront pas de bousculer, peut-être
de heurter, mais l’affaire des fermetures spatiotemporelles nous donne
l’occasion de faire d’une révolte une révolution, celle de la pêche au bénéfice
des pêcheurs.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le prix de l’électricité, la nouvelle découverte
de Jordan Bardella. On ne l’a pas entendu : - condamner le chantage à l’énergie
exercé par Poutine avant même la guerre en Ukraine - soutenir le bouclier
tarifaire qui a protégé les Français mieux que partout en Europe. Encore une
imposture du RN.
> En Allemagne, mobilisation populaire massive contre l montée du parti d’extrême-droite, l’AFD, l’allié du RN, avec lequel il siège dans le même groupe politique. Elles sont belles et dignes, ces images.
> Pour les terroristes du Hamas, la barbarie du 7 octobre n’était qu’une « étape nécessaire » et une « réponse normale ». Ni remords, ni regrets, ni appel à un cessez-le-feu. Il y a encore des idiots utiles en France qui les voient non comme des terroristes mais comme des « résistants ». J’hésite entre la colère et le dégoût.
> Qu’a fait le RN au Parlement européen ? Voter contre la Politique Agricole Commune, dont la France est le premier bénéficiaire. Oser ensuite se dire les défenseurs des agriculteurs relève de l’imposture.
Bernard Guetta
> [Opinion: «L’après-guerre est
fini»]
Il y a d’embarrassantes vérités. A moins
de six mois des élections européennes, alors que l’ensemble des partis des
Etats membres s’apprêtent à livrer bataille et à s’affirmer, du même coup, sur
leur scène nationale, comment dire qu’ils se trompent d’époque et que les
affrontements auxquels ils se préparent sont largement vains et même néfastes ?
L’après-guerre est fini. Nous sommes
entrés dans un nouveau siècle et dans tous nos pays, l’extrême-droite est
ascendante. Il y a les exceptions espagnole et polonaise mais elles ne peuvent
faire oublier que la cheffe du gouvernement italien descend en droite ligne du
fascisme, que l’Allemagne voit s’envoler la popularité d’un parti qui voudrait
expulser « vers le Maghreb » deux millions d’étrangers et de
nationaux jugés non conformes aux valeurs allemandes, que Mme Le Pen pourrait
bientôt prendre les commandes en France et que le centre-droit néerlandais est
en négociations avec Geert Wilders.
Dans quatre des cinq premières puissances
économiques de l’Union, l’extrême-droite est devenue incontournable et,
partout, les rapprochements ou coalitions entre des partis de droite et
d’extrême-droite se multiplient jusqu’à la banalisation. Nous vivons ce que les
Etats-Unis vivent avec Donald Trump et nous allons nous écharper entre
centres-droits et gauches utopistes, Verts et centres-gauches, alors même que
nos votes convergent si régulièrement au Parlement européen ?
Nous irions nous vilipender les uns les
autres alors même que nous considérerons tous qu’une défaite de l’Ukraine
serait une victoire des dictatures sur la démocratie et ouvrirait la porte à
d’autres ambitions impériales du Kremlin ?
Nous irions nous jeter des statistiques à
la figure sur les pesticides, la biodiversité, la mer et les énergies fossiles
alors même que ce ne sont que le rythme et les modalités de la transition verte
qui nous séparent et certainement pas sa nécessité ? Les démocrates que
nous sommes iraient s’épuiser à se combattre au lieu de faire front contre
l’extrême-droite comme les Polonais, des nouvelles gauches au centre-droit, ont
su le faire et gagner ?
Entendons-nous bien.
Il ne s’agit pas de nier nos différences.
Sur les taux d’imposition, l’endettement, le rôle économique de la puissance
publique ou le niveau, voire la pertinence, des solidarités et de la protection
sociales, nous avons de profondes divergences. Elles sont essentielles mais
demeurent pourtant secondaires face aux chaos des autres rives de la
Méditerranée, à la volonté de Vladimir Poutine de reconquérir l’Empire des
tsars et à l’éloignement des Etats-Unis qui, Trump ou pas, ne veulent plus
assumer la Défense de l’Europe. Tout menace nos 27 pays alors même qu’ils
peuvent demain se retrouver nus et nous irions nous entredéchirer au risque de
laisser triompher des extrêmes-droites dont l’objectif est de déliter l’Union
dont nous avons, au contraire, tant besoin de resserrer les rangs ?
Ce serait pure folie et cela nous oblige
à une unité qui n’est pas l’uniformisation. Chacun des partis défendant l’unité
européenne et la démocratie doit défendre ses idées propres mais, des plus
utopistes au plus conservateurs, tous les démocrates devraient adopter des
propositions communes sur la Défense européenne, l’Ukraine, la transition
verte, le conflit israélo-palestinien et les conditions d’un élargissement de
l’Union.
C’est là-dessus que nous nous
retrouverons au lendemain des élections pour empêcher Donald Trump, Vladimir
Poutine et nos extrêmes-droites de défaire l’Union. Alors disons-le !
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