jeudi 11 janvier 2024

Européennes 2024. Pour la majorité présidentielle, l’Europe fait partie de son ADN


L’axe central et les centristes plus particulièrement ont toujours été de chauds partisans d’une Europe unie et d’une intégration la plus grande possible dans l’Union européenne.

Les rares voix discordantes sont très minoritaires comme celles, par exemple, chez les centristes, de François Bayrou qui est un des rares à ne pas souhaiter une Europe fédérale (il n’y a ainsi aucune allusion à l’Union européenne dans les vœux du président du MoDem pour cette année d’élections au Parlement européen…).

C’est dire si les élections européennes du 9 juin prochain sont un rendez-vous important pour la majorité présidentielle.

En l’état actuel des sondages, sa liste qui devrait être conduite par Stéphane Séjourné est derrière celle du RN, accusant parfois un retard de plus de dix points (rappelons qu’en 2019, c’est le RN qui était arrivé en tête devant la majorité présidentielle).

Pour se rendre compte de ce tropisme européen, il suffit d’écouter et de lire les propos des différents responsables de la majorité.

Lors de la disparition de Jacques Delors, Emmanuel Macron a déclaré:

«Homme d’État au destin français. Inépuisable artisan de notre Europe. Combattant pour la justice humaine. Jacques Delors était tout cela. Son engagement, son idéal et sa droiture nous inspireront toujours.»

Puis, au cours de ses vœux aux Français, il a dit:
«Nous aurons à faire le choix d’une Europe plus forte plus souveraine, à la lumière de l’héritage de Jacques Delors. Une Europe qui œuvre à la paix au Proche-Orient et sur notre propre continent, en continuant à soutenir le peuple ukrainien et avec lui, notre sécurité, notre liberté, nos valeurs. Vous aurez au mois de juin prochain à vous prononcer sur la poursuite de ce réarmement de notre souveraineté européenne face aux périls : arrêter la Russie et soutenir les Ukrainiens ou céder aux puissances autoritaires en Ukraine ; continuer l’Europe ou la bloquer ; poursuivre la transition écologique et productive ou revenir en arrière ; affirmer la force des démocraties libérales ou céder aux mensonges qui sèment le chaos.»

Lors de l’hommage national qui fut rendu à l’ancien président de la Commission européenne, Stéphane Séjournée, délégué général de Renaissance mais aussi président de Renew Europe avait affirmé:
«N’ayons aucune pudeur à revendiquer l'héritage de Jacques Delors: notre aventure politique est celle du dépassement et du compromis, de la défense de nos valeurs et de l’Europe. Depuis 2017, nous sommes ceux qui rendons possible la Renaissance européenne.
En ce jour d'hommage à Jacques Delors, saluons cet architecte de l'Europe et homme de valeurs. À la tête de la Commission européenne pendant dix années, il nous a laissé un héritage précieux : le marché unique, l’euro ou encore Erasmus.»

En cette nouvelle année, il a ajouté que «Face aux grandes crises géopolitiques de notre époque, nous avons besoin d’une Europe forte pour protéger les Français et les Européens.»

Et devant le risque fort et réel «d'une Europe ingouvernable en raison d'une montée en puissance des partis populistes lors des élections européennes», devant «une montée populiste et nationaliste un peu partout en Europe», il a estimé que les membres de la majorité présidentielle devaient «passer d'Européens convaincus à Européens convaincants».

Un message relayé par Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale:
«L’Europe c’est notre ADN. Tous les autres ce sera du Frexit avec des différences variables. Ce sera pour l’Europe ou contre l’Europe.»

C’est dire si l’enjeu du 9 juin prochain est important pour la majorité présidentielle.

S’il parait, en l’état et en se rappelant les résultats des précédentes européennes, de devancer le RN, se rapprocher le plus possible du parti d’extrême-droite qui agrège autour de lui la grande majorité des anti-européens, est l’objectif fixé.

 

 

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