Cette feuille de route du gouvernement comprend, notamment
quatre priorités «partout et pour tous»:
- Pour que le travail paie mieux et toujours plus que l’inactivité..
- Pour que nos services publics soient accessibles et de qualité.
- Pour l’autorité, le civisme et le respect des droits et devoirs.
- Pour un environnement plus respirable.
► Discours de Gabriel Attal
Le propre de toute société humaine, c’est de regarder en face l’avenir qui
se dessine devant elle. Interroger son modèle, puiser en soi les ressources
suffisantes pour avancer, corriger ce qui doit l’être, construire les bonnes
solutions.
Une société ne se perd jamais quand elle cherche à avancer. Une société ne se
perd jamais quand elle doute. Elle se perd quand le doute l’emporte sur tout le
reste. Quand le doute glace, quand il fige, quand il conduit à douter non-pas
de l’avenir qui se dessine, mais à douter de soi-même, de ses forces et de ses
capacités.
Je suis né en 1989, l’année du bicentenaire de la Révolution. Une année, 89, où
l’on a cru que la démocratie libérale et le progrès universel triompheraient
par eux-mêmes. Ma génération a vu l’inverse se produire. Parce que notre
génération, partout dans le monde, voit son monde chamboulé plus fortement
encore que toute autre avant elle. Elle est en proie au doute. Doute sur
l’avenir de sa planète. Doute sur son identité. Doute, ici, en France, sur qui
nous sommes, comme peuple et comme Nation. Doute sur notre modèle social, sur
nos services publics, sur notre démocratie.
Notre responsabilité, celle de chacune et chacun d’entre nous, c’est de puiser
en nous la force d’identifier tous les ressorts pour les surpasser. Si nous
sommes là, ici réunis, si nous nous engageons, par-delà nos divergences et nos
désaccords, c’est que nous avons un point commun, partagé par des dizaines de
millions de nos concitoyens : nous voyons davantage de raisons d’espérer que de
douter.
C’est parce que nous sommes prêts à affronter pour avancer. Affronter pour
avancer.
Mesdames et Messieurs les députés, En m’exprimant face à vous, c’est en réalité
à chaque citoyen de notre pays que je m’adresse. Et à travers vous, c’est à
chacun de nos concitoyens que je veux le dire : nous ne sommes pas n’importe
quel pays. La France n’a jamais été, n’est pas, ne sera jamais une Nation qui
subit : ni hier, ni aujourd’hui, ni demain. Dans les pires moments de doute, de
désarroi, de désunion, elle a montré sa solidité, son supplément d’âme qui fait
d’elle une Nation à nulle autre pareille. En cette année 2024, nous
commémorerons les 80 ans du débarquement, moment de libération d’une France, de
soutien à des Français qui pour la plupart n’avaient jamais cessé de croire en
elle. En cette année 2024, nous rouvrirons les portes de Notre-Dame de Paris,
alors que l’image rétinienne des flammes reste si vive dans l’esprit des
Français. En cette année 2024, nous accueillerons le monde, un monde
bouleversé, divisé, oui nous accueillerons le monde à l’occasion des jeux
olympiques et paralympiques.
La France rime avec puissance. La France, c’est un repère, un idéal. C’est un
patrimoine, témoin d’une Histoire millénaire. C’est un héritage moral, celui de
la patrie où sont nés les Droits de l’Homme. Celui d’un modèle social,
protecteur et envié dans le monde entier.
La France, c’est le pays de la création – que nous soutenons et qui nous fait
rayonner. C’est la patrie de la recherche – à laquelle nous donnons des moyens
sans précédent. C’est la Nation de l’innovation – qui construit le monde de
demain, de 2030. La France, ce sont nos jeunes, qui osent et se lancent. La
France, ce sont nos familles, et toutes ces mères célibataires qui se battent,
qui ne lâchent rien, jamais rien. Ce sont nos soignants, nos professeurs, nos
forces de l’ordre, tous nos agents publics, nos militaires qui s’engagent pour
que quelque chose qui les dépasse. Ce sont nos artisans qui font rayonner nos
savoirs-faires. Nos agriculteurs, nos pêcheurs, qui travaillent matin, midi et
soir pour nous nourrir. Ce sont nos élus locaux, et je suis l’un des leurs
depuis 10 ans, qui s’engagent et se donnent corps et âme pour leurs
territoires. Ce sont nos associations, nos bénévoles. La France, c’est 68
millions de Français de l’Hexagone, des Outre-mer et de l’étranger, qui n’ont
pas fini de nous surprendre.
Dans un monde où tout s’accélère et se transforme, je refuse, avec eux, que
notre identité puisse se diluer ou se dissoudre. La France a son rang à tenir,
sa voix à faire entendre, sa singularité à imposer. Nous avons une fierté
française à maintenir. Une fierté européenne à consolider. Affronter pour
avancer.
Les difficultés économiques, les bouleversements climatiques, démographiques,
géopolitiques, ne nous figeront jamais, ne nous conduiront jamais à nous
perdre. Ils ne signifient pas la fin de tout, mais le passage d’un monde à un
autre. Un passage difficile, douloureux, inquiétant à bien des égards. Mais un
passage que nous réussirons. J’en suis intimement convaincu. A ceux qui veulent
y voir notre disparition, j’y vois notre renaissance, parce que nous avons une
identité et des valeurs. A ceux qui veulent y voir un triangle des Bermudes,
j’y vois notre Cap Horn, parce que nous savons où nous voulons aller. A ceux qui
veulent y voir une perte de boussole, j’y vois une détermination, parce que
j’ai confiance.
Confiance, parce que je connais le chemin que nous avons parcouru depuis 2017,
les tabous que nous avons levés, les obstacles que nous avons franchis. J’ai
confiance parce que je connais les Français, leur énergie, leur volonté, leur
créativité. J’ai confiance, parce que face aux épreuves, aux inquiétudes et aux
crises, notre pays s’est toujours relevé. L’épidémie de Covid a mis à jour bon
nombre des fractures de notre société. Elle a poussé notre modèle social dans
ses retranchements. Mais notre pays a tenu, et nous avons protégé nos
concitoyens mieux que beaucoup d’autres ne l’ont fait.
Le dérèglement climatique nous frappe, plus dur, plus fort, plus souvent.
L’exceptionnel devient la norme. Les catastrophes se multiplient. Mais notre
pays agit avec force, et jamais dans son Histoire, les émissions de gaz à effet
de serre n’ont baissé aussi rapidement que l’an dernier !
La guerre en Ukraine a ébranlé l’Europe. Elle a détruit le rêve d’une paix
éternelle sur notre continent. Elle nous a rappelé durement, que la démocratie
était fragile, et la liberté un idéal toujours à défendre. Mais notre pays,
notre Europe, ont montré le visage de la détermination face à l’agresseur et sa
solidarité pour le peuple ukrainien!
L’attaque terroriste monstrueuse en Israël et la guerre au Proche-Orient ont
ravivé des plaies et des maux, jusque dans notre société. Mais notre pays a su
se dresser, répondre par le refus de la haine et par l’unité !
La crise énergétique, l’inflation, la menace terroriste : les crises se
superposent, s’enchevêtrent et s’additionnent. Elles n’offrent aucune solution
miraculeuse. Mais méthodiquement, avec les Français, nous y répondrons !
Bien sûr, face à ces crises, pour beaucoup de Français, l’avenir est davantage
une crainte et qu’une promesse. Et encore trop de Français ont le sentiment de
perdre le contrôle de leur propre vie. Avec le Président de la République, avec
mon Gouvernement, je ne m’y résous pas. Je ne m’y résoudrai jamais. Pour tous
ces Français, nous allons continuer à affronter pour avancer.
Pas par des belles paroles, des grandes tirades ou de beaux discours. Mais par
des actes. Rapides et concrets. De nouveaux changements dans leur vie et sur le
terrain.
Sous l’égide du Président de la République, l’identité même de cette majorité,
de ce Gouvernement, c’est de reconquérir notre souveraineté française et
européenne !
Notre promesse aux Français est claire : oui, nous voulons reprendre notre
destin en main ! En ouvrant une nouvelle page de cette conquête, nous pouvons
nous appuyer sur un bilan concret, solide, tangible.
En 2017, ma génération n’avait connu que la désindustrialisation qui semblait
inéluctable, le chômage de masse qui s’ancrait, l’Europe qui se désunissait, la
transition écologique qui rimait avec nécessité plus qu’avec réalité. Au fond,
en 2017, la souveraineté de la France et de l’Europe était pour beaucoup un
impensé. Pour certains même, c’était un gros mot. Nous avons assumé de parler
de souveraineté, et plus important encore : nous avons assumé d’en faire la
matrice de notre action. Et nous avons agi. Nous avons engagé une action
résolue pour la souveraineté économique avec, pour la première fois, le retour
de l’industrie sur notre sol – n’en déplaise aux Cassandre, il y a désormais
plus d’usines qui ouvrent que d’usines qui ferment en France, plus d’emplois
industriels qui y sont créés que détruits, ça n’était pas arrivé depuis 30 ans.
Notre taux de chômage est descendu jusqu’à un niveau jamais atteint depuis 25
ans, et pour la 5ème année consécutive, notre pays est le plus attractif
d’Europe pour les investissements étrangers. Nous avons engagé une action
résolue pour lutter contre le réchauffement climatique et conquérir notre
indépendance énergétique, avec une planification écologique inédite dans le
monde, et une stratégie énergétique pour une énergie plus souveraine et plus
durable. Nous avons engagé une action résolue pour la souveraineté de nos
frontières, avec une loi immigration et un pacte asile-immigration au niveau
européen enfin réellement protecteurs pour notre pays. Nous avons engagé une
action résolue, et elle prendra du temps, pour que chaque Française et chaque
Français puisse garder le contrôle de sa propre vie. Qu’ils ne soient jamais
entravés, jamais assignés à résidence, jamais résignés. Et, évidemment, nous
avons engagé une action résolue pour la souveraineté agricole de notre pays.
Mesdames et Messieurs les députés, je le dis ici dès le début de mon
intervention : notre agriculture est notre force. Pas simplement parce qu’elle
nous alimente au sens propre du terme. Mais parce qu’elle constitue l’un des
fondements de notre identité, de nos traditions. Parce que nos agriculteurs
incarnent des valeurs fondamentales et qui lorsqu’elles sont bridées,
fragilisent l’ensemble de la société. Je pense à la valeur du travail, à
l’effort, à la liberté d’entreprendre. Notre agriculture est notre force, et
notre fierté aussi. Alors je le dis ici solennellement : il doit y avoir une
exception agricole française.
Je suis lucide, face à l’empilement des normes, face aux décisions qui tombent
d’en haut et qui parfois tombent d’on ne sait où, elle doute, elle aussi, et
attend des réponses et des solutions. Nous serons au rendez-vous. Sans
ambiguïté.
Devant vous, je prends la parole, humble face à l’ampleur de la tâche à
accomplir. Je veux m’adresser à tous les Français : ceux qui doutent et ceux
qui espèrent. Ceux qui écoutent et ceux qui n’y croient plus. Je veux
m’adresser à tous ces Français, souvent de la classe moyenne, toujours au
rendez-vous de leurs responsabilités, qui ne se plaignent pas alors qu’ils ont
si souvent le sentiment de subir. A ces Français qui ont le sentiment d’avoir
tous les devoirs, quand d’autres ont tous les droits.
A ces Français qui ont parfois le sentiment que leur propre pays s’éloigne,
qu’ils n’y ont plus vraiment leur place, alors qu’ils en sont le cœur battant. A
ces Français de l’entre deux, trop riches pour bénéficier des aides, mais pas
assez pour ne pas compter, qui ont le sentiment que les décisions se prennent
sans eux et qu’elles bénéficient toujours aux mêmes. A ces Français qui ont
parfois l’impression de vivre dans une France archipel, dont les ponts seraient
sur le point de se rompre. Mais ces Français qui espèrent au fond d’eux qu’on
parviendra à les réunir. A ces Français qui ne demandent pas la lune, mais
simplement à pouvoir vivre de leur travail, éduquer leurs enfants, se soigner,
et vivre en sécurité. Je les entends. Je les comprends. Et comme la majorité y
œuvre depuis 2017, je veux leur répondre.
Je le veux avec d’autant plus de détermination, que je sais le risque, pour
eux, de les laisser céder à des sirènes qui ne conduiraient qu’au chaos, à la
division et à l’effondrement. Car je suis lucide, pendant que nous agissons :
certains guettent, entretiennent les colères et espèrent en récolter les
fruits.
Mesdames et messieurs les députés, le défi est immense et j’ai bien conscience
que nous ne pourrons pas le relever seuls, avec mes ministres, que je remercie
pour leur engagement sans faille. J’ai bien conscience, aussi, du message très
clair exprimé par les Français en 2022. Nous avons une majorité, que je salue
et à qui je veux dire ma confiance et ma fidélité. Mais cette majorité est
relative et les Français attendent que nous cessions les querelles de principes
pour échanger et pour agir ensemble. Depuis
2022, depuis 18 mois, sur bien des textes, nous y sommes parvenus. Et
aujourd’hui, je le dis à la majorité comme aux oppositions : nous avons la
France en partage. Nous avons, je le crois, un devoir commun de transcender les
clivages, les désaccords et les divisions pour œuvrer au service des Français.
Évidemment, nous ne serons pas d’accord sur tout. Évidemment, nous nous
opposerons, dans cet hémicycle et ailleurs. Mais je vous le dis : je ne
renoncerai jamais à dialoguer. Ma porte sera toujours ouverte. Parce qu’à
travers vous, mesdames et messieurs les députés de oppositions, ce sont les
voix de millions de Français qui s’expriment.
Même si je ne suis pas convaincu que ces millions de Français attendent qu’on
cherche à couvrir son interlocuteur par des cris pendant qu’il intervient dans
l’hémicycle de l’Assemblée nationale ! C’est aussi cela, la méthode que je veux
pour mon Gouvernement : respecter les Français, respecter les oppositions,
respecter notre Parlement. Je m’y engage, et j’en serai le garant. Ma méthode a
toujours été la même.
Chaque Français porte une vérité sur notre pays. Nous devons l’écouter et y
répondre. Forces politiques, organisations syndicales, élus locaux, Français :
depuis ma nomination, j’ai entamé des échanges, toujours avec franchise et
lucidité. Alors, avec vous, je veux faire résonner les mots de nos concitoyens,
répondre à leurs inquiétudes et porter leurs espoirs.
Alors Mesdames et messieurs les députés, ma priorité est claire : favoriser le
travail pour que ceux qui en sont éloignés s’en rapprochent, en soutenant ceux
qui n’ont que le fruit de leur travail pour vivre, et qui sont toujours au
rendez-vous de leurs responsabilités. Mon cap est clair : c’est celui de la
souveraineté et de l’indépendance, à l’échelle individuelle, nationale et
européenne. Ma méthode est claire, elle reste la même : dire la vérité, même
quand ça fait mal, même quand cela nous conduit à remettre en cause nos propres
décisions. Dire la vérité, donc, et agir.
Agir vraiment, agir maintenant !
Mesdames et messieurs les députés, parler aux Français, c’est entendre quatre
appels à l’action. Pour le travail, pour qu’il paie mieux et toujours plus que
l’inactivité – partout et pour tous. Pour nos services publics, pour qu’ils
soient accessibles et de qualité – partout et pour tous. Pour l’autorité, le
civisme et le respect des droits et devoirs – partout et pour tous. Pour un
environnement plus respirable – partout et pour tous. Et je veux l’affirmer :
nous n’avons pas renoncé aux grandes conquêtes et à la création de droits
nouveaux.
Mesdames et messieurs les députés, pour le travail, pour nos services publics
et le rétablissement de l’autorité dans notre société, pour la transition
écologique, nous partons aujourd’hui d’un bilan solide !
Derrière le cap fixé par le Président de la République, nous avons multiplié
les actions et les réformes. Et je veux
ici rendre hommage à l’action déterminante d’Edouard Philippe, de Jean Castex
et d’Elisabeth Borne, dont le sens de l’Etat et la détermination à faire sont
des exemples. Je veux rendre hommage à la majorité, toujours mobilisée pour
améliorer le quotidien des Français. Je veux saluer tous les parlementaires,
qui ont accepté de sortir des logiques partisanes pour permettre l’adoption de
nombreux textes.
Aujourd’hui, de premiers résultats sont là. Depuis 2017, nous avons montré que
le chômage de masse n’était pas une fatalité. Nous avons engagé des réformes
fortes, qui avaient trop longtemps été repoussées. Nous avons pris les
ordonnances travail, dès le début du premier quinquennat. Nous avons mené une
réforme de l’assurance-chômage, une réforme de l’apprentissage, une réforme des
retraites. Nous avons lancé le contrat d’engagement jeune, baissé les impôts et
les charges et engagé une réforme majeure du lycée professionnel.
Aujourd’hui, le chômage a baissé de plus de 2 points ! 2 millions d’emplois ont
été créés ! Notre industrie revient avec 100 000 emplois industriels créés et
la réouverture de 300 usines ! Le nombre d’apprentis a plus que triplé. Ils
sont désormais plus de 850 000 en France et nous avons le cap du million en vue
!
Depuis 2017, nous avons agi massivement pour nos services publics. Pour notre
santé, avec les 19 milliards du Ségur de la santé, avec une revalorisation
historique des soignants, avec l’augmentation du nombre de places dans les
études de médecine, d’infirmier et d’aide-soignant !Pour notre école, nous
avons engagé des transformations majeures et agi pour l’égalité des chances. Je
pense au dédoublement des classes ou encore à l’augmentation du salaire des
enseignants, la plus forte depuis 30 ans. Pour notre sécurité, nous avons
investi comme jamais par le passé : 10 000 postes de policiers et gendarmes ont
été créés lors du premier quinquennat. 8500 de plus le seront lors de celui-ci
et nous avons lancé la création de 238 nouvelles brigades de gendarmerie. La
sécurité, ça doit être pour tous, y compris dans la ruralité et dans les
petites villes.
Depuis 2017, pour la planète, nous avons préféré aux grands mots les vrais
actes ! Nous agissons ! Et nous agissons plus qu’aucune majorité avant nous ! Avant
2017, les émissions de gaz à effet de serre diminuaient de 1% en moyenne par
an. Dans le premier quinquennat, elles ont baissé de 2% en moyenne par an. L’an
dernier, sur les 9 premiers mois de l’année, elles ont baissé de près de 5%.
C'est le crédit de notre action sur la transition écologique !
Conformément à l’engagement du Président de la République, nous avons désormais
une stratégie complète, secteur par secteur, territoire par territoire : la
planification écologique. Nous nous donnons les moyens de réussir et nous
investissons cette année 40 milliards d’euros pour la transition écologique !
Mesdames et messieurs les députés, nous avons beaucoup fait, mais il reste
encore du chemin. Alors avec mon
Gouvernement, je suis prêt. Je suis déterminé. Nous devons répondre aux
inquiétudes de la classe moyenne et faire en sorte que ceux qui vont travailler
puissent vivre de leur travail, et gagnent toujours plus que ceux qui ne
travaillent pas. Nous devons répondre aux défis des emplois non-pourvus, car il
est incompréhensible que le chômage reste autour de 7%, alors qu’il y a tant
d’entreprises et de filières qui cherchent à recruter partout sur le territoire
national.
Nous avons en France un paradoxe. Nous avons un salaire minimum, un SMIC,
nettement supérieur à celui de nos voisins, et nous en sommes fiers. Mais nous
avons une part de nos travailleurs proches du SMIC beaucoup plus importante que
nos voisins. C’est un problème.
D’abord, nous agirons résolument pour que les branches professionnelles qui
continuent à rémunérer en dessous du SMIC remontent ces rémunérations. C’était
le cas d’une soixantaine d’entre elles l’été dernier. Grâce à la mobilisation
engagée alors, nous étions descendus à une trentaine à la fin de l’année 2023.
La revalorisation du SMIC au 1er janvier en a fait redescendre une partie en
dessous. Je souhaite poursuivre et amplifier la mobilisation pour des résultats
rapides, et je n’exclus aucune mesure pour y parvenir.
Ensuite, nous devons faire évoluer un système qui nous a conduits, depuis des
décennies, à concentrer nos aides, nos exonérations, au niveau du SMIC.
Aujourd’hui, pour augmenter de 100€ le revenu d’un employé au SMIC, l’employeur
doit débourser 238 euros de plus. Quant au salarié, il perdra 39€ de prime
d’activité, il voit sa CSG ses cotisations sociales augmenter de 26€ et il
entre dans l’impôt sur le revenu.
En bref, autant le dire, notre système, fruit de réformes successives pétries
de bonnes intentions ces dernières décennies, a placé notre monde économique
dans une situation où il n’y a quasiment plus aucun intérêt pour quiconque à
augmenter un salarié au SMIC.
On ne peut accepter une France où beaucoup sont condamnés à rester proches du
SMIC toute leur carrière. La progression salariale doit, toujours, permettre de
récompenser l’effort et le mérite. Alors oui, j’assume de le dire, il faut
désmicardiser la France. Dès le prochain projet de loi de finance, en nous
appuyant sur les propositions des parlementaires, des partenaires sociaux et
sur un certain nombre de travaux d’experts qui sont actuellement conduits, nous
commencerons à réformer ce système.
Dans le même temps, nous devons continuer à baisser les charges qui pèsent sur
la classe moyenne. Après la suppression de la taxe d’habitation, de la
redevance télé, après la baisse de 5 milliards d’euros des premières tranches
de l’impôt sur le revenu, nous tiendrons l’engagement du Président de la
République d’une nouvelle baisse d’impôts de 2 milliards d’euros. Cette baisse
d’impôt sera financée et la solidarité nationale devra s’exercer pour nos
classes moyennes.
Valoriser le travail, ce n’est pas seulement pour les salariés. Nous agirons
aussi pour nos fonctionnaires, qui permettent à l’Etat d’avancer et s’engagent
au service de l’intérêt général, en intégrant leur mérite et leurs efforts à
leur rémunération. Un projet de loi sera déposé dès le second semestre de cette
année. Nous agirons pour nos indépendants, tous nos commerçants, nos artisans,
nos agriculteurs qui sont indépendants. En 2026, nous aurons réformé l’assiette
sociale des indépendants. Cela veut dire plus de droits, notamment plus de
droits à la retraite, sans payer davantage de cotisations. C'est l'engagement
de cette majorité.
Deuxième objectif : pour réussir, je veux déverrouiller l’accès au travail,
déverrouiller notre société. Je veux permettre à tous ceux qui le peuvent de
travailler, avec en tête les droits et les devoirs de chacun. Le droit d’être
mieux accompagné, grâce à la réforme de France Travail. Mais aussi le devoir de
chercher un emploi. Dans 18 départements, nous avons lancé une expérimentation
qui conditionne le RSA à 15 heures d’activité pour l’insertion. Je vous annonce
que nous généraliserons ce dispositif à tous les départements de France, d’ici
le 1er janvier 2025.
De plus, nous devons aller plus loin dans la réforme de l’assurance chômage. Une
négociation a été lancée en faveur de l’emploi des seniors, de la prévention de
l’usure professionnelle, des parcours et des reconversions, et nous souhaitons
qu’elles aboutissent à un résultat ambitieux. Mais la situation économique
évolue. Parce que nous gardons notre objectif de plein-emploi et que nous
devons inciter toujours plus à la reprise du travail, je serai extrêmement
attentif à l’évolution de la trajectoire financière de l’assurance-chômage. Si
cette dernière dévie, je n’hésiterai pas, comme la loi le permet, à demander
aux partenaires sociaux de remettre l’ouvrage sur le métier, sur la base d’une
nouvelle lettre de cadrage autour d’une ambition très claire : inciter toujours
plus à la reprise du travail. Sans tabou.
Nous combattrons également toutes les trappes à inactivité. D’un côté en
rendant les droits effectifs. Nous avons été capables de faire le prélèvement à
la source. Nous serons capables de mener à bien la solidarité à la source, pour
éviter les démarches inutiles et garantir la pleine justice sociale : que
chacun touche l’intégralité de ce à quoi il a droit.
Combattre les trappes à inactivité, c’est aussi assumer de réinterroger notre
modèle. Je pense notamment à l’allocation de solidarité spécifique, qui
prolonge l’indemnisation du chômage et qui permet, sans travailler, de valider
des trimestres de retraite. Nous avons une conviction et une cohérence forte.
Nous considérons que la retraite doit toujours rester le fruit du travail et
donc nous proposerons la bascule de l’allocation de solidarité spécifique au
RSA et la suppression de cette allocation.
Chercher un modèle social plus efficace et moins coûteux, ce n’est pas un gros
mot, c’est un impératif.
Déverrouiller le travail, c’est aussi l’adapter aux nouvelles aspirations de
nos concitoyens. C’est un fait : le rapport au travail a changé. Je mesure,
dans ma génération comme dans les autres, les changements de mentalité, les
attentes nouvelles, sur les horaires, sur la disponibilité, sur l’équilibre
entre vie professionnelle et vie familiale. Ces aspirations ne doivent pas être
niées. Elles ne doivent pas être caricaturées non plus. Au risque de décevoir
certains ici, personne ne demande de « droit à la paresse ».
Non, ces aspirations, elles doivent être regardées pour ce qu’elles sont :
notre rapport au travail, c’est notre rapport au temps. A l’équilibre
personnel. On ne peut pas appliquer les mêmes calques, générations après
générations. Les attentes changent, les technologies évoluent et font
apparaître de nouvelles fractures – notamment entre ceux qui peuvent
télétravailler et ceux qui ne le peuvent pas-, alors les conditions de travail
doivent évoluer aussi. Et l’Etat doit donner l’exemple.
Comme ministre des Comptes publics, j’avais décidé, contre vents et marées,
d’expérimenter dans mon administration non pas la semaine de 4 jours, mais la
semaine en 4 jours, sans réduction du temps de travail. A certains endroits, il
y a eu peu de candidats, à d’autres, ils sont nombreux à avoir choisi d’arriver
plus tôt le matin et de partir plus tard le soir pour travailler un jour de
moins. Comme Premier ministre, je demande à l’ensemble de mes ministres d’expérimenter
cette solution dans leurs administrations centrales et déconcentrées.
Oui, l’Etat doit donner l’exemple s’agissant de l’organisation du travail,
notamment pour toutes ces personnes qui travaillent dur et se sentent
invisibles. Je pense, notamment, aux personnes du ménage, parfois forcées à
faire des heures de transports en commun au milieu de la nuit, tout ça pour
éviter qu’elles ne travaillent en même temps que les salariés. Là aussi, je
veux que l’Etat montre l’exemple et que, désormais, dans l’Etat, les personnels
d’entretien de l’administration qui le souhaitent puissent travaillent aux
mêmes horaires que tout le monde : aux horaires de bureau.
Oui, nous devons mieux prendre en compte notre rapport au temps, et nous
continuerons à avancer dans le chantier du compte épargne-temps universel,
véritable « sac à dos social » qui doit permettre à ceux qui le souhaitent de
travailler beaucoup plus à certains moments de leur vie où ils le peuvent,
notamment quand ils sont jeunes et n’ont pas encore de responsabilité
familiale, pour pouvoir, ensuite, travailler moins à d’autres moments de leur
vie, pour développer un projet, s’occuper de leur famille ou d’un proche qui en
a besoin.
Déverrouiller notre économie, c’est aussi conquérir de nouvelles libertés,
refuser le principe de rente, être capable, de continuer à transformer et
libérer. Un projet de loi en ce sens sera examiné au printemps. Il permettra
notamment de déverrouiller certaines professions comme les syndics ou encore
les ventes en ligne de médicaments par les pharmacies.
Mesdames et messieurs les députés, beaucoup d’entre vous me l’ont dit, s’il est
un secteur qu’il faut déverrouiller, c’est bien le logement. Le problème du
logement est clair : il tient à la fois à l’offre et à la demande. Or pouvoir
se loger, acquérir son logement, c’est pour tant de Français le projet d’une
vie, l’assurance d’une retraite sereine. En lien avec les élus locaux, nous
répondrons à cette crise du logement, en créant un choc d’offres, avec
plusieurs solutions immédiates :
- Nous allons simplifier massivement les normes : revoir les DPE, simplifier
l’accès à MaPrimeRénov, faciliter la densification, lever les contraintes sur
le zonage, accélérer les procédures
- Ensuite, nous désignerons dans deux semaines, 20 territoires engagés pour le
logement, où nous accélèrerons toutes les procédures, comme nous avons su le
faire pour l’organisation des Jeux Olympiques et paralympiques, avec comme
objectif d’y créer 30 000 nouveaux logements d’ici 3 ans.
- Nous n’hésiterons à procéder à des réquisitions pour des bâtiments vides,
notamment des bâtiments de bureaux. Nous l’avons déjà fait et nous continuerons
à le faire.
- Nous continuerons à soutenir le monde du logement social. Nous avons agi pour
lui en maintenant le taux du livret A, avec 1,2 milliard d’euros pour leur
rénovation énergétique, avec des plans de rachat massif. Nous voulons également
répondre aux causes structurelles de la crise : le coût élevé du foncier, grâce
un nouveau prêt de très long terme : 2 milliards d’euros, distribués par la
Banque des Territoires. Et nous allons aussi le faire évoluer
- Le faire évoluer pour inciter les élus à développer de nouveaux programmes.
Aussi, je vous annonce que nous allons donner aux maires la main pour la
première attribution dans les nouveaux logements sociaux construits sur leur
commune. C’était une mesure très attendue par les élus locaux.
Nous allons aussi engager un chantier, une réflexion pour faire évoluer le
logement social, pour qu'il réponde davantage aux classes moyennes. Vous le
savez, d’ici 2025, toutes les communes soumises à la loi SRU doivent posséder
au moins un quart de logements sociaux sur leur territoire. Nous proposerons
d’ajouter pour une part les logements intermédiaires, accessibles à la classe
moyenne, dans ce calcul des 25%.
Mesdames et messieurs les députés, désmicardiser pour promouvoir le travail, déverrouiller
pour libérer l’initiative et la croissance, je veux aussi débureaucratiser la
France. Je veux alléger le fardeau des règles et des normes qui pèse sur ceux
qui créent nos TPE et nos PME, sur tous ces Français qui travaillent sans
compter et créent de l’activité et de l’emploi. Il a été évalué que chaque
année, ce sont 60 milliards d’euros que nous perdons à cause des démarches et
des complexités de notre quotidien. Aussi, nous engagerons après l’été une
nouvelle étape de la réforme du droit du travail. Avec un objectif clair :
libérer les énergies de nos TPE et PME, simplifier considérablement leur
quotidien et leur permettre de négocier certaines règles directement,
entreprise par entreprise.
Mais cet élan de simplification ne doit pas se limiter au travail. Partout dans
notre pays, les Français me racontent combien les normes les oppressent, les
brident, les empêchent de faire et d’avancer. Je pense à nos agriculteurs. Je
pense à tous les petits patrons. Je pense à nos élus locaux, qui croulent sous
les règles et les procédures administratives. A date, le nombre de mots pour
dire des normes, sur légifrance, s’élève à 44,1 millions de mots. C’est
pratiquement deux fois plus qu’il y a 20 ans. A tous les échelons, je veux
débureaucratiser la France. Nous évaluerons les normes qui peuvent être
supprimées ou simplifiées, avec les Français, avec les professionnels, avec les
élus. Nous regarderons les démarches qui peuvent être améliorées. Tous les
sujets sont sur la table. Mon seul objectif, c’est de libérer les Français !
C’est de les laisser vivre et respirer !
Supprimer des normes, c’est possible : vendredi dernier, j’ai annoncé la
suppression de 10 normes nationales pour nos agriculteurs – et beaucoup
d’autres suivront ! Au niveau local, en Haute-Garonne, en quelques réunions sur
une semaine, le préfet et les agriculteurs se sont accordés sur l’abrogation de
4 arrêtés préfectoraux. Cette logique est étendue dès cette semaine à
l’ensemble des départements français. Simplifier des démarches, c’est possible,
et je vous annonce que dès cette année, chacun pourra enfin porter plainte en
ligne, partout sur le territoire. Simplifier
pour éviter la gabegie, c’est possible, et je vous annonce une règle générale
simple : tous les organes, organismes, comités ou autres, qui ne se sont pas
réunis ces 12 derniers mois, seront supprimés automatiquement.
Enfin, des pans entiers de notre économie demandent des simplifications encore
drastiques, notamment pour accélérer le retour de notre industrie. Pourquoi ?
Parce que trop de délais, c’est moins de projets. Et donc moins d’emplois et
moins de croissance. Quand un investisseur veut implanter un projet en Europe,
quelque chose lui saute aux yeux : en France, il faut 17 mois en moyenne pour
implanter un projet industriel, en Allemagne, c’est deux fois moins. Ça ne peut
pas continuer !
Avec le projet de loi industrie verte, nous avons marqué une première étape. Je
vous annonce que nous déposerons un deuxième projet de loi industrie verte. Il
proposera notamment de concentrer les travaux de la CNDP, uniquement sur les
projets d’envergure nationale. C’est 6 mois de gagnés dans les procédures sur
les autres projets.
La bureaucratie qui recule, c’est la liberté qui avance ! Je veux libérer les
Français des contraintes qui les freinent et sont autant de boulets pour notre
économie.
Mesdames et messieurs les députés, déverrouiller,
désmicardiser, débureaucratiser. Oui, mais dans un seul objectif : réarmer
notre pays. Je veux le dire d’emblée, le préalable au réarmement de la France,
c’est la responsabilité budgétaire. Nous devons faire preuve d’une
responsabilité exemplaire dans nos finances publiques. Il en va de notre
souveraineté. Il en va de la survie de notre modèle social. Il en va de la
protection des plus fragiles et des classes moyennes, qui seraient les
premières victimes des coupes massives et des hausses d’impôts drastiques,
auxquels nous serions contraints si nous ne tenons pas notre trajectoire de
réduction de nos déficits et de notre dette. Et je le dis : pour nous, le
meilleur moyen de réduire nos déficits, c’est le travail et la croissance.
Pour certains, la croissance est un gros mot et ils n’ont que le mot « taxer »
à la bouche. Tout y est passé dans les propositions parlementaires ces deux
dernières années ! J’étais aux premières loges en tant que ministre des Comptes
publics : les heures supplémentaires des ouvriers, le patrimoine des retraités,
et même les successions des petits agriculteurs ! A ceux-là je leur réaffirme :
quand on taxe tout, très vite, il n’y a plus rien à taxer, et on ne taxe plus
rien du tout !
Je vous confirme que nous tiendrons le même cap : repasser sous les 3% de
déficit public d’ici 2027, grâce à plus de croissance, plus d’activité et à la
maîtrise de nos dépenses ; pas grâce à trop d’impôts. Grâce à des économies de
structure, aussi. Nous mettrons toutes nos forces dans la bataille. Nous allons
poursuivre et renforcer les revues de dépenses, auxquelles tous les ministères
et tous les secteurs de l’action publique seront associés. Les premières
propositions d’économies pour le prochain PLF issues de ce travail seront
annoncées dès le mois de mars, et je souhaite qu’elles donnent lieu, très vite,
à des échanges avec la représentation nationale.
Mesdames et messieurs les députés, ce réarmement que nous construisons avec le
Président de la République, il a un objectif prioritaire : assurer notre
souveraineté. Alors oui, nous continuerons à renforcer notre souveraineté
nationale, où nos frontières sont respectées. La lutte contre l’immigration
illégale doit continuer à s’intensifier. Il faut assumer d’accueillir moins
pour accueillir mieux. Nous continuerons à déployer la Border force, lancée
dans les Alpes-Maritimes, qui a déjà permis plusieurs dizaines de milliers
d’interpellations à la frontière italienne. Je tiendrai l’engagement de ma prédécesseuse
de réformer l’aide médicale d’Etat. Nous le ferons avant l’été par voie
réglementaire, avec une base qui est connue : le rapport Evin–Stefanini.
Défendre notre souveraineté nationale, c’est aussi donner les moyens
nécessaires à nos Armées pour protéger notre territoire et nos valeurs. Nos
militaires se battent, au péril de leur vie, pour défendre notre pays et notre
République. Et dans le cadre de la loi de programmation militaire, nous
tiendrons nos engagements vis-à-vis d’eux. En deux quinquennats, nous aurons
doublé le budget du ministère des Armées. Avec vous toutes et tous, je veux
rendre hommage aux femmes et aux hommes de nos Armées. Rendre hommage à ceux
qui sont tombés pour nous défendre. Leur sacrifice nous oblige. Notre
reconnaissance est infinie.
Notre souveraineté, c’est aussi notre capacité à répondre aux besoins de nos
concitoyens. Et donc, sur ces fondements, nous allons réarmer nos services
publics. Ils ont toujours été une fierté. Ils doivent le rester et pour
certains d’entre eux le redevenir !
Nous allons continuer à réarmer notre système de santé ! Et, avec vous, je veux
rendre hommage à tous les soignants de France ! Chacun à leur poste, chacun
dans leur spécialité, ils sont les visages de l’engagement et de
l’accompagnement ! De l’attention et de l’humanité ! Aujourd’hui, quel est le
problème ? Malgré le travail de nos soignants, le temps médical manque. Nos
compatriotes ne trouvent pas de médecins et les délais aux urgences se
rallongent. Cela se traduit par la désertification de notre pays, et par la
saturation de nos hôpitaux, en particulier des urgences. L’objectif est clair :
plus de temps médical.
Premier pilier : agir pour qu’il y ait plus de médecins devant les Français. Les
effets de la suppression du numerus clausus ne se feront pas sentir
immédiatement, alors nous allons mettre en œuvre des solutions fortes, tout de
suite. C’est pourquoi, comme l’a annoncé le Président de la République, nous
procèderons à la régularisation des médecins étrangers sur notre territoire. C’est
pourquoi aussi, je vous l’annonce, je nommerai un émissaire, chargé d’aller
chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en France. Nous
devons trouver les moyens de faire revenir nos jeunes français, qui sont partis
étudier à l’étranger. Nous devons aussi,
et c’est ce qu’a proposé le député NEUDER, mieux reconnaitre l’expertise et de
la volonté de soignants, qui ont fait beaucoup d’études et ont une vraie
expérience. Une infirmière anesthésiste, qui a un bac+5, plusieurs années de
carrière et d’expérience, elle doit pouvoir si elle le souhaite entrer
directement au moins en 3ème année de médecine.
Deuxième pilier : agir pour qu’il n’y ait aucun territoire oublié. Nous avons
depuis 2017 déployé le service d’accès aux soins – le SAS. Il permet un progrès
notable dans l’accès aux soins non programmés. Je l’ai vu encore récemment à
Dijon. Dès cet été, chaque département
devra être doté d’un service d’accès aux soins, avec des professionnels
organisés pour assurer la permanence des soins. Dans les départements où il n’y
aurait toujours pas de service d’accès aux soins et de réponse satisfaisante,
je suis prêt à aller plus loin, en restaurant des obligations de garde pour les
médecins libéraux, en soirée ou le week-end, dans leurs cabinets, à l’hôpital
ou en maisons de santé.
Troisième pilier : libérer les médecins pour qu’ils se concentrent sur le soin.
Nous poursuivrons les chantiers que nous avons engagés, notamment pour
l’attractivité de tous les métiers du soin. Nous allons accélérer le passage de
6 000 à 10 000 assistants médicaux, qui permettront aux médecins de pouvoir se
consacrer davantage aux patients et moins aux formalités administratives. Cela
représentera 2,5 millions de consultations libérées tous les ans pour les
patients ! Ensuite, nous allons poursuivre notre action en faveur de l’hôpital.
Les moyens du Ségur de la santé ne sont pas encore arrivés partout. Ces
lourdeurs et ces lenteurs sont insupportables. Cela changera rapidement !
Enfin, il y a encore aujourd’hui trop de rendez-vous médicaux qui ne sont pas
honorés. Pour les médecins, il est insupportable d’avoir chaque jour, des
patients qui ont un rendez-vous et ne se présentent pas. Pour les Français, il
est insupportable de savoir que des millions d’heures sont perdues alors qu’ils
attendent parfois des mois pour un rendez-vous. Je souhaite un principe simple,
qui se traduise par des mesures claires dès cette année : quand on a un
rendez-vous chez le médecin et qu’on ne vient pas sans prévenir, on paye.
Protéger nos concitoyens, c’est aussi les accompagner à tous les âges de la vie
et toutes les étapes de la vie. Nous continuerons à agir pour l’enfance,
notamment l’enfance en danger. Nous continuerons à bâtir une société où chacun
peut vieillir dignement et comme il l’entend, en facilitant le maintien à
domicile de ceux qui le souhaitent et en améliorant le quotidien en EHPAD. Le
défi humain et financier est immense. Nous avancerons ensemble.
Mesdames et messieurs les députés, parler de santé, c’est trop souvent oublier
la santé mentale. Le mal-être, les dépressions, les pensées suicidaires ont
beaucoup progressé chez nos jeunes. Je veux faire de la santé mentale de notre
jeunesse une grande cause de notre action gouvernementale. Avec, là aussi, des
mesures claires et immédiates. D’abord, réformer le dispositif MonSoutienPsy.
Il faut être lucide : ce dispositif partait d’une bonne intention, mais il n’a
pas donné les résultats escomptés. Il faut avoir le courage de le reconnaître,
même si c’est nous qui l’avons mis en place. Je vous annonce donc que nous
allons le rénover de fond en comble. Nous allons augmenter le tarif de la
consultation remboursée pour limiter au maximum le reste à charge pour les
jeunes patients et leurs familles. Pour lever tous les verrous, nous
permettrons aussi aux jeunes d’avoir accès directement à un psychologue pris en
charge, sans nécessairement passer par un médecin.
De plus, nous devons mailler notre territoire de maisons départementales des
adolescents. Il y en a 50 aujourd’hui, je souhaite qu’il y en ait une par
département.
Pour la santé et notamment la santé psychologique, les infirmières scolaires
sont des relais essentiels auprès des élèves. Elles accomplissent un travail
remarquable. Elles accompagnent les jeunes avec disponibilité, écoute et soin.
Nous devons recruter davantage d’infirmières scolaires et mieux reconnaître
leur engagement. Aussi, je vous annonce que grâce à un budget supplémentaire
issu d’un amendement porté par les groupes de la majorité dans le dernier PLF,
j’ai décidé de leur verser en mai prochain une prime exceptionnelle de 800€ et
de revaloriser leur salaire de 200 euros nets par mois en moyenne à compter de
cette date. Je demande également au Gouvernement de travailler à des
revalorisations pour les autres personnes sociaux et sanitaire en milieu
scolaire.
Mesdames et messieurs les députés, renforcer nos services publics, c’est aussi
agir pour notre école. Je veux ici rendre hommage à nos professeurs. Ils
s’investissent tous les jours au service de notre école, de nos élèves, et donc
de notre pays. J’ai souvent dit ma fierté d’être leur ministre, et aujourd’hui,
comme Premier ministre, je n’oublie rien de ce que nous leur devons. Je serai
toujours à leurs côtés. Je l’ai dit sur le perron de l’hôtel de Matignon, dès
mes premières minutes comme Premier ministre : l’école est la mère des
batailles. Sur l’école, là aussi il faut partir de la réalité des faits. Pas
besoin des études internationales pour cela, il suffit d’écouter les Français !
Que nous disent les parents, les grands-parents d’élèves ? Que ces dernières
décennies, le niveau a baissé. Que si le nombre d’heures d’absence remplacées a
triplé ces derniers mois, le compte n’y est toujours pas ! Que nous disent les
professeurs ? Qu’ils croient en leur métier, mais qu’il est de plus en plus
difficile à exercer ! Qu’ils ont parfois peur d’enseigner des pans entiers de
notre Histoire ou de notre littérature ! Que nous disent les jeunes qui
envisagent de devenir enseignants ? Quel la formation initiale telle qu’elle
est organisée ne correspond pas à leurs attentes et freine leur vocation.
Nous allons continuer à leur répondre ! Pour élever le niveau des élèves, j’ai
lancé le « choc des savoirs », il doit maintenant se déployer. Le choc des
savoirs, c’est assumer que tout le monde ne progresse pas au même rythme, que
tout le monde n’a pas les mêmes facilités ou les mêmes difficultés. La décision
du redoublement sera désormais à la main de l’équipe pédagogique, et les
groupes de niveaux commenceront à se mettre en place, dès cette année, dans nos
collèges. Une école du passage automatique, où l’on glisse de classe en classe
sans vérifier si on a le niveau pour passer dans la classe supérieure, c’est
une école où tout le monde stagne et le niveau baisse. Nous assumons de porter
une école des savoirs et de l’excellence, où chacun apprend à son rythme. Améliorer
les savoirs, c’est aussi agir sur la question des remplacements. Nous
évaluerons le Pacte enseignant et si de nouvelles mesures s’imposent, nous les
prendrons. Veiller au niveau des élèves, c’est réagir face aux nouveaux défis
qui le menace. Les écrans sont une catastrophe éducative et sanitaire en
puissance. Nous avons d’ores et déjà interdit le portable au collège. Et comme
l’a annoncé le Président de la République, nous travaillerons à mieux réguler
l’usage des écrans dans et en dehors de l’École pour nos enfants. J’ajoute
qu’une école des savoirs, c’est aussi une école qui permet de se projeter dans
l’avenir. Désormais, tous les élèves de seconde devront faire un stage de deux
semaines. Nous continuerons à rapprocher l’école et les métiers, des
administrations, des associations.
Une école qui fonctionne, c’est une école où les professeurs sont mieux formés.
Nous réformerons la formation des enseignants, pour construire les écoles
normales du XXIe siècle. Cette réforme sera présentée d’ici au mois de mars. Une
école qui marche, c’est aussi une école où les élèves sont heureux. Trop
longtemps, le bien-être des élèves est resté un impensé. Le résultat, nous le
connaissons : ce sont notamment les drames du harcèlement. Notre stratégie
contre le harcèlement, qui a permis de briser des tabous majeurs, est très
concrète : désormais, c’est l’élève harceleur qui doit quitter l’école, plus
l’élève victime qui subissait une double-peine. Je suis fier que nous ayons
décidé de ce changement.
Le bien-être à l’école, c’est aussi donner toute leur place aux élèves en
situation de handicap. Bâtir une société inclusive est au cœur des priorités de
mon Gouvernement. Cela vaut dans tous
les domaines, j’y serai très attentif. Nous accompagnerons nos concitoyens en
situation de handicap en toutes circonstances. Nous leur simplifierons la vie.
Nous prendrons intégralement en charge le remboursement des fauteuils roulants
de ceux qui en ont besoin !
Nous agirons partout – et particulièrement à l’école. Depuis des années, l’Etat
et les collectivités se renvoient la balle sur la prise en charge des AESH sur
la pause du midi. Résultat, dans beaucoup d’endroits, personne ne le finance.
Et la conséquence, c’est une double défaite : des élèves pas suffisamment bien
accompagnés au moment du repas, et des AESH qui ne peuvent faire un temps
complet pour améliorer leur rémunération. Il faut sortir de cette situation et
je prends une décision claire : l’Etat prend ses responsabilités et financera
désormais l’accompagnement des enfants en situation de handicap sur leur pause
déjeuner. C’est un enjeu de solidarité, de dignité, de reconnaissance.
Réarmer notre école, c’est réaffirmer nos valeurs. Car je crois que la
transmission du savoir est impossible sans respect de l’autorité. Sans respect
de nos valeurs républicaines – au premier rang desquelles, la laïcité. On ne
négocie pas avec la République. On l’accepte et on la respecte, en entier, sans
mais, sans la moindre exception !
C’est pourquoi nous soutenons l’expérimentation de l’uniforme à l’école,
symbole d’égalité républicaine. Et comme l’a annoncé le Président de la
République, si cette expérimentation est concluante, nous généraliserons
l’uniforme en France à la rentrée 2026.
Je veux le dire également : je ne peux pas me résoudre à ce que certains
professeurs craignent d’aborder certains chapitres du programme. A la moindre entorse à notre pacte
républicain, il y doit y avoir des décisions fortes et des sanctions fermes.
Cela doit nous conduire à revoir l'échelle des sanctions dans nos
établissements scolaires pour ne rien laisser passer. L’école sera le fer de
lance du réarmement civique demandé par le Président de la République. Comme il
s’y est engagé, le nombre d’heures d’instruction civique sera doublé au
collège.
Mesdames et messieurs les députés, réussir le réarmement civique, c’est au cœur
des priorités de mon Gouvernement. Nous devons faire respecter l’autorité
partout : dans les classes, dans les familles, dans les rues. Ce respect
s’apprend à l’école, je le disais. Ce respect de l’autorité passe aussi par les
familles. Les violences de juillet dernier ont profondément marqué notre pays.
Parmi les émeutiers, des jeunes, très jeunes parfois, qui semblaient avoir déjà
coupé les ponts avec notre société. Qui ne respectent plus leurs parents ou
pour qui la violence semble un moyen comme un autre de tromper l’ennui. Je ne
me résoudrai jamais à ce qu’on préfère attendre avant de donner une lourde
peine, alors que bien souvent, c’est très tôt qu’il aurait fallu agir. Nous
devons disposer de sanctions adaptées pour les mineurs de moins de 16 ans. Pour
eux, on ne peut pas aujourd’hui prononcer de peine de travaux d’intérêt
général. Je vous annonce que nous créerons des travaux d’intérêt éducatif, qui
seront leurs équivalents et seront données plus facilement que les peines
d’intérêt général. Cela fera partie d’une revue de l’échelle des sanctions dans
nos établissements scolaires. Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un
principe simple : « tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies
l’autorité, tu apprends à la respecter ».
Nous responsabiliserons aussi davantage les parents. Dans le cadre du projet de
loi sur la justice des mineurs, nous soutiendrons la mise en place de travaux
d’intérêt général pour les parents de jeunes délinquants, qui se sont
totalement et volontairement soustraits à leurs obligations et responsabilités
parentales. Mais je le dis : il est hors de question d’accabler certaines
familles. Quand on est une mère seule, de plusieurs enfants dans un quartier,
on peut être totalement dépassée par les évènements, et on n’est pas toujours
responsable de la dérive de ses enfants. Pour elles, au contraire, cette dérive
est un échec et une douleur terrible. Nous devons les aider. Je ne me résous
pas à ce que nous ayons une situation, où nous avons des familles dépassées par
les événements, avec des enfants qui ne respectent pas nos règles et qui sont
violents d’un côté et 50 000 places d’internat disponibles, de l’autre. Aussi,
désormais, quand un jeune sera sur la mauvaise pente, plutôt que de le laisser
plonger dans la délinquance, nous proposerons aux parents de le placer en
internat, en y facilitant l’accès, y compris financier. Nous allons le couper
de ses mauvaises fréquentations. Nous allons lui offrir un cadre, un
enseignement et une chance !
Le réarmement civique, c’est bien entendu le respect de la loi. Nos concitoyens
attendent de nous que nous agissions encore et toujours contre les violences,
les trafics, les cambriolages. Contre l’insécurité du quotidien et la
délinquance. Ils demandent de l’ordre dans nos rues. Tout n’est pas une
question de moyens. Il faut les mettre au service d’une stratégie plus
offensive encore. Comme l’a dit le Président de la République, nous allons
doubler la présence policière dans les rues d’ici 2030. Nous allons mener des
actions coordonnées de tous les services de l’Etat, forces de l’ordre,
éducation, services sociaux, dans certains quartiers. C’est le sens des Forces
d’Actions Républicaines. Nous les déploierons fin février dans trois premiers
territoires : à Maubeuge, Valence et Besançon.
Contre l’insécurité, nous nous sommes fixé deux priorités : la lutte contre les
stupéfiants et la lutte contre la délinquance du quotidien, en particulier les
cambriolages. Nous allons encore monter d’un cran dans notre combat contre la
drogue, en mettant en œuvre un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants. Notre
stratégie de harcèlement et de pilonnage contre les dealers porte ses fruits.
Nous avons réussi à faire disparaître un quart des points de deal ! Alors, nous
allons poursuivre avec 10 opérations place nette par semaine. Nous devons aussi
taper les dealers au porte-monnaie et leur couper les vivres. C’est pourquoi,
je vous annonce que nous allons désormais geler les avoirs des trafiquants de
drogue identifiés. Notre réarmement civique passe par une justice plus rapide
et plus efficace. Ensemble, nous allons envoyer un message clair : l’impunité,
c’est fini !
Nous avons décidé de moyens exceptionnels pour notre Justice. Ils seront au
rendez-vous. Nous allons améliorer le fonctionnement de la Justice, avec plus
de magistrats et de greffiers. Avec une organisation plus respectueuse de nos
concitoyens, et une nouveauté : désormais, les Français ne seront plus
convoqués sur des créneaux pouvant courir sur une demi-journée entière, mais
sur un créneau horaire bien défini. C’est aussi par ce type de mesures et de
preuves de respect que l’on renoue le lien entre la justice et les
justiciables.
Enfin, notre réarmement civique, c’est renforcer l’unité républicaine de notre
jeunesse. C’est permettre à tous les jeunes de France de faire Nation. C’est le
rôle même du Service national universel. Je lance les travaux en vue de sa
généralisation à la rentrée scolaire 2026.
Mesdames et messieurs les députés, parler de nos services publics, c’est aussi
parler de nos territoires. Chacun n’a pas les mêmes défis, les mêmes attentes,
les mêmes besoins. J’évoquerai demain longuement, devant le Sénat, ma stratégie
pour nos territoires. Je veux d’ores et déjà, ici, puisque vous êtes aussi élus
de circonscriptions et pour un bon nombre d’entre vous, élus locaux comme moi,
vous dire quelles sont nos engagements. Mon Gouvernement sera toujours à
l'écoute des territoires et des élus locaux. Toutes les solutions se
construiront avec eux. Je peux vous assurer, aussi, que nous chercherons
toujours des solutions adaptées aux réalités du terrain, en ayant recours à la
différenciation, à l’adaptation des normes.
Nous continuerons à avancer. C’est le sens de la mission confiée à Eric Woerth,
qui nous remettra ses propositions dans les prochains mois. Nous chercherons,
ensemble, un chemin pour une autonomie de la Corse dans la République, comme
s’y est engagé le Président de la République.
Mais alors que je parle de différenciation, j’ai une pensée pour les
territoires d’Outre-mer – où elle s’impose tout particulièrement. Y réarmer nos
services publics y est peut-être encore plus crucial, plus vital qu’ailleurs. Les
Outre-mer sont un atout déterminant pour notre pays. Il y a dans chaque
territoire d’Outre-mer, l’enthousiasme de notre jeunesse et la détermination à
réussir l’avenir. Mais nos Outre-mer concentrent aussi tous les défis : contre
la vie chère, pour l’emploi, pour la sécurité, pour la santé, l’école, la lutte
contre l’immigration illégale et la transition écologique. Chacune de nos
politiques publiques doit tenir compte des spécificités des Outre-mer. J’y
tiens. Et pour faire face aux enjeux exceptionnels auxquels son territoire est
confronté, nous déposerons une loi sur Mayotte. Je veux ici avoir un mot
particulier pour la Nouvelle-Calédonie. Je souhaite que le processus politique
en cours aboutisse. J’y veillerai et vous examinerez dans quelques semaines un
projet de loi constitutionnel sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Mesdames et messieurs les députés, ensemble, je vous propose d’accélérer encore
notre transition écologique. Le dérèglement climatique, ce ne sont pas
seulement quelques degrés de plus. Ce sont des vies détruites par les
intempéries. Ce sont des exploitations agricoles menacées – et avec elles,
toute notre capacité à nous nourrir. Ce sont des maisons et des immeubles
menacés par la montée des eaux, fissurés par les mouvements des sols. Face à
ces constats, certains voudraient une écologie de la brutalité. Pour eux, l’écologie doit être punitive,
douloureuse, passer par la désignation de bouc-émissaires et par la
décroissance. La décroissance, c’est la fin de notre modèle social. C’est la
pauvreté de masse. Jamais, je ne l’accepterai.
Je crois, au contraire, qu’on ne fera pas l’écologie contre le peuple. Je
crois, au contraire, qu’il faut entendre les inquiétudes des Français – de tous
les Français. Il faut entendre les agriculteurs, qui s’inquiètent de l’avenir
de leur métier. Il faut entendre les élus locaux, qui veulent développer leurs
communes. Il faut entendre les millions de Français, des villes moyennes, des
petites communes et de la ruralité, pour qui la voiture est gage de travail et
de liberté. L’écologie sans le peuple, c’est paver le chemin aux crises
sociales et aux renoncements.
Au contraire, nous allons continuer à bâtir ensemble, une écologie populaire. Une
écologie à la Française, avec les Français et pour les Français. C’est tout le
sens de la planification écologique qui protègera la biodiversité et permettra
une baisse radicale de nos gaz à effet de serre : une baisse de 55% d’ici 2030
! Une écologie populaire, c’est une écologie où chacun agit à la hauteur de ses
moyens. C’est pourquoi l’Etat sera exemplaire. C’est pourquoi nous continuerons
d’aider les entreprises à participer activement à l’effort. Je suis fier que
les 50 sites industriels les plus émetteurs, 50 sites qui représentent à
eux-seuls 10% des émissions de gaz à effet de serre en France, se soient tous
engagés à réduire leurs émissions de près de moitié d’ici 2030. Je vous annonce
que nous lancerons une initiative similaire, contre la pollution plastique,
pour les 50 sites qui mettent le plus d’emballages plastiques sur le marché. Une
écologie populaire, c’est une écologie des solutions. Le Président de la
République s’était engagé à lancer une offre de véhicule électrique pour moins
de 100 euros par mois. Cet engagement est tenu et le succès est déjà au
rendez-vous. Le Président de la République s’était engagé à développer les RER
métropolitains et à investir massivement dans le ferroviaire. Cet engagement,
lui aussi, nous le tiendrons.
Une écologie populaire, c’est une écologie de la croissance et de l’emploi. Le
retour de l’industrie, les investissements en faveur de la décarbonation grâce
à France 2030, les métiers de la rénovation thermique ou le secteur de
l’économie circulaire… : oui, la transition écologique regorge d’opportunités,
de secteurs en croissance et de filières nouvelles. Oui, nous ferons rimer
climat avec croissance.Une écologie populaire, c’est une écologie qui se
construit au plus près des réalités des Français et des territoires. Des
concertations sont en cours, partout en France, aux côtés des élus locaux. Nous
donnerons à chacun les moyens de faire, et je souhaite que le financement de
leurs plans locaux de transition écologique soit établi partout, d’ici l’été. Une
écologie populaire, c’est une écologie qui protège et assure notre
souveraineté. Grâce à la sobriété, aux énergies renouvelables et au nucléaire,
nous allons assurer notre indépendance énergétique. Je veux le dire sans
ambiguïté : le nucléaire est une fierté française. Le nucléaire est un atout
majeur pour notre pays. J’assume pleinement d’être à la tête d’un Gouvernement
pro-énergie nucléaire, avec une majorité pro-énergie nucléaire. Nous allons
continuer la montée en puissance de notre parc nucléaire, investir massivement
dans les programmes – et cette année, l’EPR de Flamanville sera opérationnel. C’est
aussi grâce au nucléaire que nous pouvons garantir les meilleurs prix aux
Français. Nous protégerons mieux les consommateurs et régulerons les prix de
l’électricité afin qu’ils se rapprochent des coûts de production. Nous
continuerons à développer les énergies renouvelables, comme nous agissons pour
le nucléaire dans notre pays.
Enfin, Mesdames et messieurs les députés, bâtir une écologie
populaire, c’est répondre aux aspirations de notre jeunesse. Réussir la
transition écologique est le défi de notre génération. Notre jeunesse veut
s’engager, participer, aider. Elle se demande comment être utile pour la
planète. C’est pourquoi nous lancerons un Service civique écologique, qui
rassemblera d’ici la fin du quinquennat 50 000 jeunes prêts à s’engager
concrètement pour le climat. J’ajoute que si nous devons réduire nos émissions
et protéger notre biodiversité, nous devons aussi nous adapter au dérèglement
climatique. Nous adapter, c’est nous préparer. C’est veiller à ce que chacun,
même les plus fragiles soit prêts face aux ravages du dérèglement climatique. Nous
présenterons dès ce trimestre un nouveau plan d’adaptation au changement
climatique. Il proposera des solutions adaptées à chaque territoire, notamment
dans les Outre-mer.
Enfin, je vous annonce nous ferons évoluer le régime de catastrophe naturelle
pour le moderniser et éviter que certains assureurs n’abandonnent les
territoires les plus à risques.
Enfin, je l’ai déjà évoqué et je tenais à y revenir, nous devons mener notre
réarmement agricole. Produire et protéger pour notre souveraineté, voilà mon
approche. Depuis 2017, nous avons engagé ce combat de la souveraineté et du
revenu. C’est le sens des plans de filière, des différentes lois EGALIM, du
Varenne de l’eau. Nous avons débloqué 250 millions d’euros pour trouver des
alternatives aux pesticides, c’est un effort inédit.
Sur l’Union Européenne, nous avons toujours été moteurs sur la réciprocité et
les clauses-miroirs, et nous les ferons respecter. Produire, c’est d’abord
donner du temps à nos agriculteurs pour passer plus de temps dans leurs champs
et moins devant leurs écrans. Produire, c’est être souverains : je souhaite que
cet objectif de souveraineté alimentaire soit clairement inscrit dans la loi.
Protéger, aussi. Protéger face aux crises climatiques et sanitaires. Le
Gouvernement l’a toujours fait, lors du gel, des sécheresses, de la grippe
aviaire. Nous avons adopté une réforme de l’assurance récolte sans précédent
avec un budget historique. Nous continuerons à le faire. Protéger face à la
concurrence déloyale. C’est le combat pour la réciprocité et les mesures
miroirs que je vais continuer à mener avec détermination. Ce combat il doit se
mener en Europe, comme nous l’avons fait sur les médicaments vétérinaires.
Mais nous devons aller plus loin. Changer de logique. J’assume de dire que tout
ne sera pas réglé en quelques semaines, j’assume de dire que les chantiers sont
complexes et que pour certains il faudra y travailler encore et encore. J’assume
aussi d’apporter des réponses rapides partout là où c’est possible.
Très concrètement :
- Sur Egalim : dès la semaine dernière, 100 inspecteurs de la DGCCRF
supplémentaires ont commencé leurs contrôles sur le terrain, qui seront deux
fois plus nombreux qu’auparavant. C’est une vague de contrôles sans précédent.
- Sur la trésorerie des exploitants, nous avançons dès la semaine prochaine. Dès
février, 50% du remboursement TICPE sera versé aux exploitants, soit 733€ par
exemple pour une exploitation utilisant 7000 litres de GNR. Dès la semaine
prochaine, le 5 février précisément, un guichet pour la prise en charge des
frais vétérinaires concernant la MHE sera ouvert. Il permettra de verser les
premières indemnisations dès la fin du mois de février. Le taux de prises en
charge des frais vétérinaires a été réévalué à 90%. D’ici le 15 mars, toutes
les aides PAC seront versées sur les comptes bancaires des exploitants. Et nous
travaillerons avec les régions pour que les aides à l’installation des jeunes
agriculteurs puissent être versées dans les prochaines semaines. Et la semaine
dernière, le fonds d’urgence Bretagne a été doublé.
- Sur la simplification. J’en parlais tout à l’heure, 10 premières normes sont
simplifiées. Nous allons continuer le travail au niveau local. Et tout ce que
nous pouvons faire dès maintenant, nous le ferons.
D’ores et déjà, je peux vous dire que nous avons avancé ces
tout derniers jours avec les agriculteurs et leurs représentants, et ce, sur 5
sujets.
- Sur l’élevage : nous avons mis en œuvre un dispositif fiscal qui leur
permette de faire face à l’inflation, notamment sur le prix de leurs bêtes. Et
bien nous le renforcerons, pour protéger toujours davantage nos éleveurs.
- Sur Egalim, là, c’est très clair. J’ai déjà parlé des amendes et des
contrôles, mais je peux vous dire que toutes les amendes qui seront infligées à
l’industrie et à la grande distribution, elles seront réutilisées pour soutenir
financièrement les agriculteurs.
- Sur la viticulture : oui, nos viticulteurs souffrent. Mais notre filière
viticole est notre fierté, elle fait rayonner la France. Et donc je vous
annonce que nous allons débloquer dans les prochains jours des moyens nouveaux
avec un fonds d’urgence avant la fin de la semaine pour soutenir nos
viticulteurs, particulièrement en Occitanie.
- Sur les contrôles : je lance aujourd’hui un grand plan de contrôle sur la
traçabilité des produits. L’objectif est clair : garantir une concurrence
équitable ! Notamment pour que les normes qu’on applique aux agriculteurs
français soient aussi respectées pour les marchandises étrangères.
- Au niveau européen, nos 3 priorités immédiates sont claires : les jachères,
les importations ukrainiennes, notamment de volailles, et le MERCOSUR. Ces
sujets sont portés très fortement par le Gouvernement et le Président de la
République lui-même. Nous nous sommes engagés. Nous avons engagé une coalition
de 22 pays sur la question des jachères et nous sommes proches d’aboutir à une
nouvelle prolongation de la dérogation. Nous ne nous laisserons pas faire. Nous
prendrons également des mesures pour éviter toutes surtransposition, d’où
qu’elles viennent.
Je le sais, nous ne sommes pas au bout du chemin. Il y aura de nouvelles
conquêtes dans les jours qui viennent, je pense notamment aux jeunes
agriculteurs et à la transmission des exploitations. Mais nous agissons vite,
fort, avec détermination et respect pour nos agriculteurs.
Mesdames et messieurs les députés, réarmer la France, c’est continuer à
conquérir de nouveaux droits. Le Président de la République a fait de l’égalité
entre les femmes et les hommes, la grande cause de ses quinquennats. Elle sera
au cœur des engagements de mon Gouvernement. C’est le sens de la réforme du
congé parental, annoncée par le Président de la République. Aujourd’hui, le
congé parental ne laisse pas assez de revenus aux familles. Bien souvent, il
est inégalement réparti dans le couple, et éloigne durablement les femmes de
l’emploi. Alors, comme toutes les inégalités, nous devons la combattre. Aussi,
le congé parental sera transformé en congé de naissance de 6 mois au total,
mieux rémunéré, et que les parents se répartiront entre eux.
Conquérir de nouveaux droits, c’est reconnaître et défendre sans relâche le
droit des femmes à disposer de leur corps. Nous inscrirons le droit à
l’interruption volontaire de grossesse, au sein de notre texte fondamental, au
sein de la Constitution.
Conquérir de nouveaux droits, enfin, c’est être aux côtés de nos concitoyens
jusqu’au bout de la vie. La fin de vie est sans doute l’une des questions les
plus intimes et les plus délicates qui soit. C’est se pencher sur son histoire.
C’est repenser aux souffrances endurées par certains. C’est s’interroger sur
soi-même, sur ce que l’on voudrait face à l’insupportable et l’irréversible,
face à l’irréparable. On ne peut légiférer sur la fin de vie qu’avec la plus
grande prudence, la plus grande retenue et le plus grand respect. Aujourd’hui,
nos compatriotes appellent à revoir notre droit. C’est une demande des
familles. C’est une demande des malades. C’est un appel grave, auquel nous
devons répondre. Nous y répondrons. Nous renforcerons considérablement les
unités de soins palliatifs dans notre pays, avec une unité par département.
Avant l’été, nous examinerons, un projet de loi sur l’aide active à mourir dans
notre pays. Ce débat animera notre société, je le sais. Je souhaite qu’il
puisse se tenir dans une volonté d’équilibre et dans le respect des convictions
de chacun.
Mesdames et messieurs les députés, Je viens de tracer les grandes orientations
que suivra mon Gouvernement. En suivant ce chemin, je propose aux Français
d’avoir pleinement le contrôle de leurs vies. Je souhaite que la France
retrouve pleinement la maîtrise de son destin. Qu’elle soit pleinement
souveraine. Une souveraineté industrielle, technologique et numérique,
créatrice d’innovations et d’emplois. Une souveraineté énergétique, qui nous
protégera des crises, protègera l’environnement et garantira des prix plus bas
aux Français. Une souveraineté agricole, qui nous permettra de nourrir notre
pays avec les meilleurs produits et d’assurer l’avenir de notre agriculture. Une
souveraineté culturelle, où notre création et notre patrimoine sont soutenus.
Où notre exception culturelle est protégée. Où la culture est accessible à
tous.
Mesdames et messieurs les députés, je parle de souveraineté nationale, mais
c’est aussi par l’Europe que nous parviendrons à la consolider. Depuis 2017 et
le discours de la Sorbonne du Président de la République, l’Europe a changé.
Elle a surmonté les crises et pris ses responsabilités. C’est grâce à l’Europe,
que nous avons pu avoir des vaccins face à l’épidémie. Grâce à l’Europe, que
nous avons bénéficié d’un plan de relance massif. Grâce à l’Europe, que nous
soutenons l’Ukraine depuis le premier jour de la guerre, face à l’agression
russe. Grâce à l’Europe, que nous avons imposé des normes aux géants du
numériques. Grâce à l’Europe, que nous avons instauré un impôt minimal sur les
sociétés pour lutter contre l’optimisation fiscale. Grâce à l’Europe, que nous
contrôlons mieux nos frontières, grâce au Pacte sur la migration et l’asile. Un
pacte que je peux résumer en une phrase : nous contrôlons enfin qui peut entrer
dans l’espace Schengen et qui ne le peut pas. Grâce à l’Europe, aussi, que nous
investissons massivement dans des secteurs stratégiques et pour notre
industrie.
Ceux qui prônent la fin de l’application des traités sont les partisans d’un
Frexit déguisé, qui affaiblirait la France. Moins d’Europe, c’est moins de
puissance pour la France. Je ne prendrai qu’un exemple : le Brexit ! Ses
partisans promettaient des jours heureux à l’économie britannique et au peuple
anglais. La semaine dernière, à cause du Brexit, les derniers hauts-fourneaux
de Grande-Bretagne ont fermé et on ne produit plus d’acier au Royaume-Uni !
Nous, en France, au contraire, notamment grâce aux investissements de l’Europe,
l’industrie revient ! Qui étaient les premiers soutiens du Brexit ? Qui, a
baptisé dans les villes qu’il dirige, des rues « Rue du Brexit » ? Qui s’est
affiché ouvertement avec le leader du camp du Brexit ? C’est le Rassemblement
National !
L’Europe. Eternel bouc émissaire de ceux qui, faute de pouvoir diriger un pays,
veulent toujours détruire un continent. Pas un Français ne pense que nous
pouvons nous passer d’Europe. Pas un Français, non plus, ne pense que l’Europe
a su pleinement trouver la place juste dans sa vie. Ils ont raison. Tout n’est
pas parfait, et il reste des chantiers à mener.
Mais les faits sont là : avec l’Europe, notre puissance est démultipliée. Et
ces dernières années, nous avons commencé à la changer. Et je le dis solennellement, à l’heure où il
est minuit moins une dans le siècle, face aux impérialismes, les masques devront
tomber. On peut vouloir changer l’Europe pour l’intérêt du pays, et nous le
faisons. Mais on ne peut pas vouloir sortir de l’Europe, sauf à avoir d’autres
intérêts, sauf à servir un autre pays, une autre puissance.
Mesdames et messieurs les députés, voilà les grands principes qui guideront mon
action, celle de mon Gouvernement, pour la France et pour les Français. Pour
notre France qui n’a jamais perdu son ambition de grandeur. Pour ces Français
qui n’ont jamais manqué à leurs devoirs. Ces axes que je vous ai présentés, ils
sont une réponse aux enjeux de la Nation. Probablement pas la seule. Mais le
reflet de l’ambition que nous portons avec le Président de la République. Ils
correspondent aussi aux rêves qu’une génération avait appris à ne plus porter. Trouver
un emploi stable. Acheter un logement. Fonder une famille. Faire des sacrifices
mais acceptables s’ils servent à l’ascension de leurs enfants. Aimer les
paysages, une culture commune, une société libre et tenue.
Dans une époque si difficile, il n’y a pas de réponse simple. Mais il y a des
espoirs tranquilles à raviver. J’assumerai toujours de débattre avec vous. Je
respecterai toujours vos opinions, vos propositions. Je ne rejetterai jamais la
critique, tant qu’elle est constructive. Ces mots, je les adresse à vous, et je
les adresse aux Français. Je sais leurs attentes, je sais qu’ils ne me
pardonneront rien. Les temps sont troublés, les doutes sont nombreux, mais
l’espoir est là.
La France est puissante. Parce que ce qui nous réunit est toujours plus fort
que ce qui nous divise. Parce que la France, notre pays, notre Nation, notre
terre, demeureront notre fierté. Parce-que oui, être Français, en 2024, oui,
c’est une fierté.
Notre société est plus ouverte, plus audacieuse, plus pionnière que l’image que
nous nous renvoyons parfois à nous-mêmes. Être Français en 2024, c’est vivre
dans un pays où l’histoire s’écrit. Être Français en 2024, c’est vivre dans un
pays qui n’a pas renoncé au progrès social, à protéger les droits de tous et
surtout de toutes, et à en conquérir de nouveaux. Être Français en 2024, c’est
vivre dans un pays dont l’honneur est de se battre pour la stabilité du monde,
pour la justice et pour la paix. Être Français en 2024, c’est – dans un pays
qui, il y a 10 ans seulement, se déchirait autour du mariage pour tous –
pouvoir être Premier ministre en assumant son homosexualité.
De tout cela, je vois la preuve que notre pays bouge. La preuve que les
mentalités évoluent. La preuve que nous n’avons aucune raison de céder à la
fatalité. Alors, je n’ai qu’une chose à dire à nos concitoyens, quelle que soit
leur couleur de peau, leur origine, leur adresse ou leurs croyances : la France
est votre pays ; et, en France, tout est possible !
Mesdames et messieurs les députés, oui, nous sommes fiers d’être français et,
avec vous, je veux faire briller cette fierté française ! Je viens de vous
présenter le cap de mon Gouvernement. Le
cap pris sous l’autorité du Président de la République, pour reprendre
pleinement notre destin en main et restaurer notre souveraineté. Et
aujourd’hui, nous sommes prêts. Prêts à voir la vérité en face. Prêts à écouter
et prêts à entendre la voix de tous les Français. Prêts à agir. Prêts à œuvrer
sans relâche, fidèles à notre devise républicaine. Prêts à garantir la Liberté.
A œuvrer pour plus d’Egalité. A toujours choisir la Fraternité. Parce que, mesdames
et messieurs les députés, nous ne sommes pas n’importe quel pays. Nous ne
serons jamais une puissance moyenne, qui se résignerait au déclin avec
fatalité. Nous ne sommes pas condamnés à subir, mais déterminés à agir. Déterminés
à prendre notre destin en main. Déterminés, mesdames et messieurs les députés,
parce que sommes la France et que rien ne résiste au peuple français !
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