dimanche 31 décembre 2023

Centriste de l’année – Edition 2023. Les centristes polonais

Logo de la Coalition civique

Il a fallu attendre la fin de 2023 pour trouver le «Centriste de l’année», peu de prétendants ayant jusque-là les critères pour être éligible à notre distinction.

Nous aurions pu choisir Jacques Delors qui vient de disparaître le 27 décembre.

L’ancien ministre de l’Economie de François Mitterrand et ancien président de la Commission européenne pendant dix ans avait toutes les qualités pour être distinguer.

Cependant, outre le fait qu’il s’est toujours dit socialiste, cette distinction aurait été plus un hommage à son héritage qu’une récompense due à son action actuelle plutôt limitée.

Surtout, quelques semaines plus tôt, le 15 octobre, est parvenue de Pologne l’excellente nouvelle, celle que tous les démocrates espéraient depuis huit ans, la défaite des populistes radicaux de droite du PiS et la victoire de leurs opposants qui, autour de la coalition centriste-libérale, la Coalition civique, se sont alliés pour former un gouvernement d’axe central où se retrouvent les centristes, les libéraux, les, socialistes et des conservateurs et à la tête duquel on trouve le libéral Donald Tusk.

Ce gouvernement s’est fait élire sur la promesse que la démocratie n’était pas morte en Pologne et que les populistes pouvaient être battus.

Avec un programme en 100 points, la coalition a du travail en perspective, de la légalisation de l’avortement à l’indépendance de la justice par la restauration de l’ordre juridique qu’une réforme du PiS avait pratiquement supprimé en passant par la dépolitisation de l’ensemble de l’administration, de l’école à l’armée en passant  par les médias publics qui étaient devenus de vulgaires outils de propagande du PiS, le renforcement des droits des femmes.

En réalité, la tâche principale de Tusk au début de son mandat est de «dé-PiS-iser» la Pologne et un système d’appropriation du pouvoir, une tâche qui devrait passer in fine par la case justice avec des enquêtes et des poursuites d’un certain nombre de membres du parti populiste, une promesse de campagne de la Coalition civique.

Mais c’est aussi dans les relations internationales que les changements devraient se faire jour sans parler de la politique européenne.

Tusk, ancien président du Conseil européen de 2014 à 2019, est un européen convaincu, ce qui tranchera avec l’ancienne majorité qui, comme tout populisme, jouait constamment contre l’UE.

En 2025, une élection présidentielle est programmée qui pourrait enfin permettre si le candidat de l’axe central est élu de mettre en route sans obstacle d PiS (l’actuel président Duda qui en est membre peut ainsi utiliser un droit de véto sur certaines mesures prises par le gouvernement de Tusk et lui mettre également des bâtons dans les roues) les mesures et réformes promises et indispensables pour que la Pologne redevienne une véritable démocratie.

Premier ministre de 2007 à 2014, Tusk est à la tête d’une majorité qui comprend la Coalition civique (composée de la Plateforme civique, Moderne et Initiative polonaise), Troisième voie et La Gauche.

Alors que monte l’autoritarisme et le totalitarisme dans le monde et que les extrêmes de gauche et de droite dominent le débat politique dans les démocraties avec des succès électoraux, de l’Italie aux Pays Bas en passant par la Slovaquie, la victoire de centristes dans un pays de première importance de l’Union européenne est tout sauf anodin.

Le parti Renaissance en France ne s’y est pas trompé qui a tweeté:

«La Pologne tourne la page de l’extrême-droite Donald Tusk, chef de file des pro-européens, a été élu ce lundi Premier ministre avec le soutien de nos alliés de Polska 2050. C’est une excellente nouvelle pour le retour de l’état de droit et la démocratie en Pologne. Au pouvoir pendant les 8 dernières années, le parti d’extrême-droite, le PiS, a mené une politique ultraconservatrice, restreignant notamment le droit à l'avortement, instaurant des zones anti-LGBT et exerçant un contrôle sur le système judiciaire. Aujourd’hui, la Pologne retrouve le chemin d’une Union européenne de progrès et de valeurs.»

Ce qui s’est passé en Pologne mérite que les centristes polonais soient nommés comme «centriste de l’année 2023».

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

 

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La quotidienne centriste du 31 décembre 2023. Une année 2023 qui doit alerter les démocrates dont les centristes


2023 est une année où les dangers qui pèsent sur le monde et plus particulièrement la liberté et les démocraties n’ont, non seulement, pas disparu mais se sont accrus de manière inquiétante.

La guerre d’agression criminelle de Poutine a continué en Ukraine qui est de plus en plus épuisée par ce conflit malgré l’aide – pas assez importante – de l’Occident avec la bénédiction de la Chine de Xi Jinping et grâce à l’aide de l’Iran et de la Corée du Nord.

Le régime communiste de Pékin qui a sans cesse menacé Taïwan, Xi Jinping venant à nouveau de déclarer en cette fin d’année que la «réunification» (entendez l’invasion et l’annexion de l’île au régime démocratique) de la Chine était en marche.

Quand au régime des mollahs, il continue sans vergogne et avec un plaisir pathologique à assassiner le peuple iranien et à faire une chasse aux sorcières à toutes les femmes qui veulent vivre libres et égales aux hommes.

De son côté, le dictateur de Pyongyang menace constamment le monde d’une guerre nucléaire, la seul manière pour lui de garder un pouvoir qui asservit une population qui vit dans l’extrême pauvreté à part les suppôts du régime.

En Afrique, les militaires apprentis-dictateurs ont repris du service de manière si caricaturale que l’on en rirait bien s’il n’y avait des populations qui en payent le prix. Après le Mali, le Burkina Faso et maintenant le Niger se sont ajoutés à la longue liste des pays autocratiques voire totalitaires du continent.

Des régimes identiques sont en place un peu partout, de la Turquie à la Birmanie en passant par le Venezuela – qui menace d’une guerre le Guyana pour s’emparer de ses richesses –, Cuba, la Syrie, l’Azerbaïdjan, l’Aghanistan…

Dans l’Union européenne, on trouve toujours au pouvoir des ennemis de la démocratie républicaine libérale comme, évidemment, Orban en Hongrie (qui, en plus, est un allié de Poutine) ou Meloni en Italie.

Et la victoire de l’extrême-droite aux législatives aux Pays Bas montrent que le mouvement n’est nullement termine malgré la victoire de l’axe central en Pologne.

En France, évidemment, avec la possibilité de l’arrivée au pouvoir du RN de Marine Le Pen mais aussi en Espagne avec la montée de Vox, en Allemagne avec celle de l’AfD ainsi qu’au Danemark, en Suède ou en Slovaquie

Dans le même temps, le terrorisme international demeure une menace.

En témoigne l’action particulièrement barbare du Hamas contre les civils israéliens qui, le 7 octobre, a fait 1200 morts et qui a provoqué la réaction d’Israël avec les milliers de morts à Gaza qui sont imputables en premier lieu à cette organisation terroriste dont le but ultime demeure de tuer tous les juifs comme cela est contenu dans sa charte.

Une crise au Proche-Orient qui a permis au régime terroriste en place en Iran de jouer la carte de la tension en faisant agir le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen.

En France, l’extrême-gauche, qui sait qu’elle ne peut parvenir au pouvoir par les urnes, joue la carte du chaos pour permettre à l’extrême-droite de gagner les élections et espérer alors en une révolution prolétariennes alors même que la majorité des ouvriers (57%) et employés (50%) votent RN!.

Cette stratégie esT revendiquée par Jean-Luc Mélenchon et ses fan(atique)s de LFI.

Et Marine Le Pen en profite tous les jours…

Mais la Gauche avec le PS et la Droite avec LR, marginalisées par leurs extrêmes, au lieu de se ressaisir dans une prise de conscience citoyenne, tentent de survivre en adoptant les comportements de LFI et du RN sans se rendre compte que leurs agissements sont en train de détruire la démocratie républicaine.

Il ne reste plus que l’axe central, composé de libéraux réformistes de droite, des libéraux sociaux du Centre et des sociaux-démocrates de gauche pour défendre cette démocratie républicaine libérale, ses principes et ses valeurs humanistes.

Pourtant, alors même que les sondages montrent un attachement à la démocratie de la population, cet axe ne parvient pas à emporter la majorité dans les urnes même si Emmanuel Macron est président de la république, sans doute, en partie, parce que les électeurs d’extrême-gauche ne sont pas encore tout à fait prêts à voter pour l’extrême-droite…

Quoiqu’il en soit, oui, la démocratie républicaine est en danger.

Avons-nous besoin d’un Comité de salut public pour la sauver?

Au-delà des errements de celui de la Révolution – mais la patrie était alors en danger, ne l’oublions pas –, une union de tous les démocrates demeurent, non pas nécessaire mais indispensable, un impératif catégorique si nous voulons vivre encore, demain, dans un pays de liberté, d’égalité, de fraternité.

Cette union vaut d’ailleurs pour toutes les démocraties du monde et celles-ci doivent également renforcer leurs relations pour faire un front commun contre l’offensive totalitaire.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]