Il a évidemment parler de la loi sur l’immigration qu’il considère comme nécessaire même s’il a de lui-même demandé au Conseil constitutionnel de dire si toutes les dispositions, notamment celles venant de LR, étaient en accord avec la Constitution.
Il est revenu sur la guerre de Poutine contre l’Ukraine en expliquant que la France et l’Europe ne laisseraient pas tomber cette dernière.
Il a à nouveau plaidé pour une réponse humanitaire à la crise au Proche-Orient et aux combats dans la bande Gaza.
Il a rappelé l’importance de l’école dans le projet démocratique et républicain mais aussi de la laïcité ainsi que de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Il s’est réjouit de l’accord de la COP28 et rappelé les efforts fait par la France en matière de réchauffement climatique.
Il s’est longuement expliqué sur les objectifs de la future loi sur la fin de vie ainsi que sur celle sur les soins palliatifs.
Il a estimé que la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques pouvait se dérouler sur la Seine mais qu’en cas de menaces terroristes, il existait des alternatives.
Enfin, il a défendu Gérard Depardieu accusé de violences sexuelles envers des femmes qui ont porté plainte ainsi que sur les propos scandaleux et scabreux qu’il a tenu sur les femmes et les petites filles.
Tout en déclarant son admiration pour l’acteur, il a demandé que l’on respecte la présomption d’innocence et qu’on le laisse continuer travailler.
En revanche, il a précisé que si la justice reconnaissait la culpabilité de Depardieu alors des mesures seraient prises à son encontre notamment le retrait de sa légion d’honneur.
Il a ajouté qu’il ne fallait pas se méprendre sur ses propos et qu’il avait fait de la lutte contre les violences, notamment sexuelles, faites aux femmes ainsi que de celle sur l’égalité homme-femme, deux de ses priorités de sa présidence mais que l’on ne pouvait pa condamner quelqu’un sans qu’il ait pu se défendre devant la justice.
► Voici les principaux propos tenus par Emmanuel Macron lors de cette entretien:
> Depuis le premier jour j’ai un cap, des valeurs. Je veux rendre le pays plus fort et plus juste dans un monde où tout s’accélère. Je suis toujours parti du réel pour essayer de protéger et unir.
> Je n’ai pas fini le travail et je ne compte pas arrêter. J’ai encore trois ans et demi devant. Il y a toujours des choses à améliorer.
> Nos sociétés sont en train de perdre un certain rapport à la civilité, à la décence et au respect de l’autre. On s’habitue à une violence langagière, à des attaques aux biens et aux personnes. Il y a un changement anthropologique qui est à l'œuvre.
> La laïcité pour moi est une valeur cardinale de notre République, mais je pense que la laïcité ne signifie pas l'effacement des religions du débat public, chacun doit simplement la vivre de manière libre sans subir celle des autres.
> Toutes les bonnes âmes qui m’expliquent que ce n’est pas bien ce que nous faisons, ce sont tous les gens qui ont gouverné le pays pendant 40 ans. Ils ont réglé le chômage, la désindustrialisation, les problèmes d’immigration et d’insécurité ? Non.
> Le covid19, l’Ukraine et la tension entre les Etats-Unis et la Chine nous ont enseigné que nous voulons être maîtres de notre destin. Quand on parle d’immigration, d’économie, de réindustrialisation, on se bat pour une France et une Europe plus souveraine.
> Sans cesse je continuerai de me battre contre l'antisémitisme.
> [Marche contre l’antisémitisme du 12 novembre] Qu’est-ce qui se serait passé si j’y avais été ? D’abord, les gens auraient dit, «c’est donc ça son travail» (…) A juste titre, d’autres (…) diraient, «donc, pour vous, le racisme, c’est moins important que l’antisémitisme».
> J’ai allumé la bougie du souvenir [de la Shoah], qui
n’a aucun caractère religieux, le grand rabbin de France a lui allumé une
bougie religieuse. Est-ce que j’y ai participé? Non. Est-ce que c’était le but
de la rencontre ? Non. Est-ce qu’il fallait que je bondisse sur le grand
rabbin, que je le plaque au sol ? Non.
Jacques Chirac, oui, a déjà allumé les bougies de Hanoukka.
> Tout le monde a besoin de transcendance et de spiritualité.
> On ne va pas dire, à chaque fois qu’on utilise un mot qui aurait été repris par le RN, qu’on est comme eux. Je ne dis pas la même chose et surtout je n’en tire pas les mêmes conclusions.
> L'école est la mère des batailles. Choc des savoirs, réforme du système en profondeur, autorité, lutte contre le harcèlement : c'est l'action que nous menons.
> Le dédoublement des classes grandes section de maternelle, CP, CE1 est sans doute la mesure de justice sociale la plus efficace des dernières années, peut-être des dernières décennies. Parce que si notre pays a un problème de rapport à l’inégalité, c’est à la racine.
> Les redoublements dans les années charnières qui vont permettre d’éviter qu’on passe de classe en classe, avec parfois des connaissances qui ne sont pas acquises.
> [Loi immigration] Lutter contre l'immigration irrégulière et mieux intégrer par l'apprentissage de la langue et le travail : en ce sens, le texte voté hier est utile.
> [Loi immigration] L’électorat populaire est pour cette loi. Quand vous vivez dans des quartiers où parfois l’immigration n’est pas bien contrôlée, eh bien vous êtes pour cette loi.
> [Loi immigration] Cette loi c’est pour moi le bouclier qui nous manquait. Il faut la regarder d’ailleurs avec son complément européen qui a été pris.
> [Loi immigration] Si l’on veut que le RN n’arrive pas aux responsabilités il faut traiter les problèmes qui le nourrissent. C’est ce que l’on a fait au niveau européen avec le Pacte asile et migration et cette loi.
> [Loi immigration] Le texte qui sort à l'issue de la CMP, il est le fruit d'un compromis, est-ce que c'est le texte du gouvernement ? Non. Mais les dispositions qui ont été acceptées, même si elles ne plaisent pas, ne justifiaient pas de tout bloquer
> [Loi immigration] C'est une manœuvre de garçon de bain du Rassemblement national, une manœuvre grossière pour nous dire : "au fond c'était mon texte", mais c'est faux !
> [Loi immigration] J’ai
beaucoup de respect pour tous les députés de la majorité qui ont voté une loi
qui n’était pas une loi dont ils aimaient toutes les dispositions, mais dont
ils ont considéré que c’était une loi utile pour le pays.
Je veux d’abord dire merci à ceux de la majorité qui ont voté ce texte, même
quand ils ne l’adoraient pas et remercier ceux qui, n’étant pas de la majorité,
l’ont voté et ont permis de faire une majorité absolue, y compris sans le
Rassemblement national.
Je respecte les femmes et les hommes qui m’accompagnent depuis le premier jour,
se sont abstenus ou n’’ont pas voté.
Je les respecte, mais est-ce que vous en avez entendu dire «je quitte la
majorité, je suis en rupture»? Je ne suis pas d’accord avec ça et je ne peux
pas dire que c’est une rupture complète. Parce que ce n’est pas exactement le
texte de la majorité, mais ça s’apprend de travailler en majorité relative.
> [Loi immigration] L’asile, c’est intangible et c’est dans notre Constitution. C’est un vrai désaccord avec le Rassemblement national et avec une partie des Républicains qui proposent de revenir sur ces textes constitutionnels
> [Loi immigration] Il y a un problème d’immigration en France mais le pays n’est pas dépassé. Il n’y a pas de submersion, non, je n’ai jamais utilisé ces termes, mais on a des vrais problèmes d’immigration. Il y a plus de pression migratoire qu’il y a dix ans dans le pays. Et oui, ça fait pression sur notre système.
> [Loi immigration] Il y a des choses qui ne me font pas sauter au plafond. La caution demandée aux étudiants étrangers n’est pas une bonne idée. Je vous le dis en toute sincérité, parce que je pense qu’on a besoin de continuer à attirer des talents, des étudiants du monde entier; je pense que c’est une force de la France. Cela revient à dire que parce que vous êtes étrangers, on vous demande une caution. C’est ça le message de la France? Il y a un problème et la question peut être retravaillée.
> [Loi immigration] Il n’y
a pas de victoire idéologique de l’extrême droite. (…) Faire barrage à
l’extrême droite, c’est-à-dire ne pas reprendre ces idées. Dans le texte, il
n’y a pas ses idées (…). Moi, j’ai combattu à deux reprises madame Le Pen (…).
Elle était pour la suppression de l’aide médicale d’Etat. Dans ce texte on la
préserve.
Cette loi, elle va nous permettre de lutter contre ce qui nourrit le
Rassemblement national parce qu’elle va nous rendre plus efficace.
Je revendique de porter le projet qui est le plus à l’opposé de ce que fait le
Rassemblement national. Simplement, je pense que lutter contre lui, ce n’est
pas refuser de traiter les problèmes qui le nourrissent. Au contraire, c’est
s’attaquer à eux et montrer qu’il y a une réponse dans le champ républicain.
> [Loi immigration] J’ai soumis la loi au Conseil constitutionnel parce que je pense qu’il y a des dispositions qui ne sont pas conformes à notre Constitution.
> [Loi immigration] Est-ce parce qu’il y avait des articles qui n’étaient pas conformes à notre Constitution, qu’il fallait dire «on ne fait pas d’accord et donc il n’y a pas de texte»? Ma réponse est non. Je suis le garant des institutions et je l’ai dit : je pense qu’on peut protéger le pays, lui apporter ce bouclier sans changer nos valeurs et notre Constitution
> [Lutte contre le réchauffement climatique] On continue d’accélérer, on y est [sur la réduction des émissions de CO2] On est sur la trajectoire et donc ça ne sert à rien (…) de se fouetter, de se flageller. La France a accéléré ces cinq dernières années ; elle a fait deux fois plus et elle va devoir, dans les cinq années qui viennent, faire 2,5 fois plus. Et c’est ce qu’on est en train de faire.
> Les objectifs climatiques en France ne passent pas par de la décroissance mais par de l’innovation, de la sobriété, plus de renouvelable, par du nucléaire.
> [COP28] Une des victoires de cette COP qui, au niveau international, a reconnu l’importance du nucléaire.
> [COP28] On tient nos baisses d'émissions de CO2, on est sur la trajectoire ! La grande victoire de cette COP28, c'est la sortie du charbon, nous on va sortir du charbon, en 2027 on aura tout fermé.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Depuis le premier jour nous avons une position claire qui correspond à nos intérêts et à nos valeurs. L’Europe est restée unie. Elle a sanctionné la Russie et elle a soutenu l’Ukraine. Je me félicite que nous ayons tenu cette position.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous ne sommes pas nous en guerre contre la Russie, mais nous ne pouvons pas accepter que la Russie gagne en Ukraine. Nous devons nous tenir aux côtés de l'Ukraine, parce que se joue notre capacité à vivre en paix là-bas.
> [Crise au Proche-Orient] Toutes les vies se valent : la réponse complète que porte la France est cohérente, elle n'a pas varié, simplement elle ne fait plaisir à aucun camp simplificateur.
> [Crise au Proche-Orient] Les semaines passant, on ne peut pas laisser s’installer l’idée que lutter efficacement contre le terrorisme serait de tout raser à Gaza ou d’attaquer de manière indistincte les populations civiles et de faire des victimes civiles »
> [Fin de vie] Quand on parle de cette question, il faut
le faire avec une immense humilité. J’assume de prendre le temps parce que je
pense que si on fait mal ces choses-là, si on les fait à moitié, on fracture le
pays.
On va déployer d’abord, en janvier, un plan décennal pour nos soins palliatifs
en continuant à investir, en corrigeant les inégalités qui existent dans nos
territoires (…) et en continuant à renforcer les moyens parce qu’on doit mieux
accompagner la douleur et en particulier celle des enfants.
En février, je présenterai les contours du texte sur la fin de vie avec des
lignes rouges. Elle ne concernera ni les enfants ni les cas psychiatriques, des
déficients mentaux ou des gens qui veulent se suicider pour des problèmes de
santé mentale. Le texte visera à bâtir un modèle français qui traitera nos
compatriotes en âge adulte qui ont leur discernement et qui ont des maladies
incurables avec des souffrances qu’on appelle «réfractaires aux traitements»
comme quelqu’un qui a aujourd’hui une maladie dégénérative sans espoir, la
maladie de Charcot, quelqu’un qui a un cancer dont on sait qu’il est incurable.
On doit lui donner, la possibilité, dans des conditions de délibération avec sa
famille, dans des conditions médicalement encadrées, d’avoir une fin de vie
digne et d’avoir une réponse qui est plus adaptée, plus humaine que celle que
nous avons aujourd’hui.
> Sur la question de la fin de vie, nous voulons apporter plus d'humanité à des femmes et à des hommes qui vivent dans le désarroi et la douleur. Nous le ferons en bâtissant un modèle français des soins palliatifs, en accompagnant avec humanité.
> [Inflation] Les prix vont arrêter de monter comme ils ont monté. Est-ce qu’ils vont retrouver le niveau des prix d’avant? Non. Comme les salaires, qui ne reviendront au niveau d’avant. On absorbe ce choc causé par la sortie du covid19 avec le prix des matières premières qui a augmenté puis le choc énergétique lié à la guerre en Ukraine. a promis le chef de l’Etat.