Bon, Poutine n’a pas perdu la guerre qu’il a déclaré à l’Ukraine.
Il n’est pas mort non plus d’une maladie fatale quelconque qu’on lui affuble à périodes répétées.
Il n’a pas non plus été renversé par un coup d’Etat.
Et il peut encore parler à quelques potentats de la planète.
Mais cela en fait-il un gagnant comme nous le suggèrent l’ensemble des médias occidentaux?
Le magazine Time, qui n’est plus l’ombre de ce qu’il était voici quelques années, voulait même en faire sa «personnalité de l’année»!
Même si ce titre ne récompense pas une personne qui a accompli des actions positives – Hitler et Staline l’ont eue –, elle revient à quelqu’un qui a été un leader et qui a pesé sur le monde.
Or, quel est le bilan du maître du Kremlin?
Une guerre qu’il est incapable de gagner, un pays qui s’il n’a pas encore coulé, se détériore d’années en années économiquement, socialement et sociétalement sous sa direction, un boycott de sa personne sauf par les régimes autocratiques et totalitaires et une inféodation de plus en plus grande vis-à-vis de la Chine.
On est loin du personnage que l’on nous décrit dans les médias qui aurait surmonté ses problèmes et voguerait vers un avenir radieux.
Cela ne veut pas dire, évidemment, que sa capacité à faire le mal et à rendre le monde moins sûr ont disparu.
Ni même à semer la désolation dans certaines régions de l’Ukraine ou a faire des massacres en Afrique avec ses mercenaires.
Il peut encore semer le chaos ici ou là, assassiner des innocents et menacer les démocraties de l’apocalypse.
Mais il n’a pas la capacité de changer le monde, ni de remporter une guerre et d’en faire d’autres un peu partout.
Il ne peut même pas enrayer le déclin de la Russie où l’on ne fait plus d’enfants, où l’alcoolisme est un fléau national qui fait que l’espérance de vie est au plus bas, où l’économie n’existe que par la vente de matières premières et où toute une jeunesse est bridée ou meurent sur le front.
Le bilan de Poutine est catastrophique tant pour sa personne que pour son pays et son peuple.
Mais c’est vrai que le répéter sans cesse est moins vendeur.
En revanche, le présenter aujourd’hui comme un «come-back kid», voilà qui donne du piment à ce que certains appellent de l’«information».
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