Voici une sélection, ce 16 décembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Mieux protéger les Français, c’est cela qui m’importe et j’en
suis le garant.
> Nous décidons d’ouvrir les
négociations pour l’adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie à l'Union
européenne, et d’accorder à la Géorgie le statut de candidat.
Félicitations ! (…)
Nous sommes très loin d’un élargissement effectif à l’Ukraine. Quelque
élargissement que ce soit supposera une réforme en profondeur de nos règles.
> Ce n’est pas moi qui ai déclenché la guerre de manière
unilatérale et en rompant les traités et ce n’est pas la France qui a décidé de
commettre des crimes de guerre dans le nord de l’Ukraine, rendant impossible la
poursuite des discussions.
Je n’ai pas changé de numéro. Si le président Poutine a des propositions
sérieuses, une volonté de réengager un dialogue qui permet de bâtir la paix
dans le respect du droit international, la France sera toujours une puissance
qui aidera et qui ne ménagera pas ses efforts pour obtenir un résultat (…). Si
le président Poutine a une volonté de dialoguer et des propositions sérieuses
pour avancer, sortir du conflit et bâtir une paix durable, je prendrai l’appel.
> J’attends de Viktor Orban dans les prochains mois qu’étant respecté, ses intérêts légitimes étant pris en compte il se comporte en Européen et ne prenne pas en otage nos avancées politiques.
> Notre compatriote Elia Toledano a été enlevé le 7 octobre par le Hamas. Profonde tristesse en apprenant son décès à Gaza. Je partage le choc et la peine de sa famille. Il avait 28 ans. La France continue d’œuvrer sans relâche pour libérer tous les otages.
> Sur la loi Immigration, l’opposition a fait un jeu d’obstruction et a refusé le dialogue. Ce que les Français ne peuvent pas comprendre et moi, non plus.
> Je veux vous parler d'écologie et de voiture. Vous le
savez, on veut continuer de réduire nos émissions de CO2. On a une
planification écologique qui a été présentée. Et parmi les actions qu'on va
mener, il y a remplacer nos véhicules qu'on appelle thermiques, par des
véhicules électriques.
On s'est d'ailleurs organisés. On va produire de plus en plus de véhicules
électriques en France. On va produire de plus en plus de batteries électriques
en France durant les mois, les années qui viennent. Et le but, c'est qu'on vous
aide à acheter des véhicules électriques plutôt produits chez nous.
J'en avais pris l'engagement pendant la campagne présidentielle, en 2022. Je
voulais vous annoncer qu'à partir du 1er janvier va être mis en place le
système de leasing à 100 € par mois.
Et donc, quand vous avez besoin de la voiture pour travailler avec des
conditions de revenus qui seront détaillées sur la plateforme, vous pourrez
être les premiers bénéficiaires à partir du 1er janvier de ce système de
leasing. 100 € par mois pour avoir un véhicule électrique.
Le nom de la plateforme, ce sera mon-leasing-electrique.gouv.fr. C’est un peu
long, je suis d'accord avec vous mais ça s'affiche en dessous de l'écran. Et
donc vous y allez, vous regardez. Vous verrez si vous remplissez les conditions
et vous serez peut-être parmi les premiers Français à avoir accès à ce leasing
et ces véhicules électriques.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Vous avez des entreprises qui réussissent, tant mieux, parce que
derrière vous avez des centaines de milliers de salariés qui travaillent dans
ces entreprises du CAC 40 et puis vous avez une situation économique qui
effectivement est difficile, reste difficile pour beaucoup de nos compatriotes
parce que l'inflation depuis deux ans tire sur tout le monde. Elle tire sur les
ménages, elle tire sur les familles, en particulier l'inflation alimentaire.
Tout notre objectif maintenant que nous sortons de cette crise inflationniste,
va être justement de relancer l'activité des entreprises pour qu'elles puissent
avoir toutes, pas simplement les entreprises du CAC 40 mais les PME, les TPE,
une meilleure situation et donc de meilleurs salaires pour ceux qui y travaillent.
Un des objectifs décisifs pour moi du début de l'année, c'est le projet de loi
sur la simplification pour que ce ne soient pas que les entreprises du CAC 40
qui tirent leur épingle du jeu, mais toutes les entreprises : les TPE, les PME,
les indépendants, tous ceux qui n'en peuvent plus de la paperasse, des
complications administratives et qu'on dise : je ne peux pas bosser tranquille,
simplifiez-moi la vie et je créerai des emplois. C'est à elles que je vais
m'adresser en priorité début 2024.
> On a fait une loi qui a bien fonctionné, la loi PACTE,
avec un certain nombre de dispositions de simplification. On a simplifié par
exemple les seuils pour les petites entreprises, c'était trop compliqué. On a
pris des dispositions sur l'intéressement, la participation, les primes
défiscalisées : la prime Macron, c'est un plébiscite, ça marche remarquablement
bien. On fait un deuxième étage et, croyez-moi, cet étage de la fusée, on va
mettre des boosters très puissant. (…)
Je ne veux pas qu'il y ait des explications comme «ç'a déjà été fait» ou «ça va
être trop difficile». Tous les obstacles qui sont déjà en train de se
multiplier pour me dire «c'est trop compliqué, vous allez heurter telle
profession, vous allez heurter tel intérêt particulier», je souhaite que nous
puissions les écarter pour qu'un patron de PME, un patron de TPE, un
indépendant, se dise «enfin, je respire». C'est ça l'objectif: « enfin, je
respire». (…)
En tout cas, je mettrai de la clarté, de la puissance et une détermination
totale parce que, étant engagé en politique depuis maintenant de nombreuses
années, je vois à quel point cette accumulation de normes, de paperasse et de
règles désespère ceux qui veulent créer de l'activité dans notre pays.
> Je pense qu'il n'a échappé à personne que l'année 2023, elle a été marquée par une succession de calamités, d'épisodes de sécheresse. Vous avez 11 millions d'habitations qui sont victimes du phénomène de retrait gonflement, argile, donc qui perdent de leur valeur. Vous avez des difficultés sur le trait de côte, vous avez des phénomènes de sécheresse qui sont absolument calamiteux partout désormais en France, ça renchérit le coût de l'assurance. Ce que je constate, c'est qu'en 2023 les assureurs ont tenu la parole qu'ils m'avaient donnée, c'est-à-dire que les tarifs n'ont pas augmenté de plus que l'inflation. J'ai veillé à ce que leur parole soit respectée.
(…)
Nous veillerons à ce que les augmentations soient raisonnables mais je ne vais
pas vous dire ce matin : «il y a une multiplication des catastrophes
climatiques qui ont un coût vertigineux, mais je vais vous garantir, moi, que
je vais stopper les primes d'assurance», parce que ce serait un mensonge et que
je préfère dire la vérité. Le vrai sujet maintenant, c'est d’abord faire jouer
la concurrence. Je veux dire, si on n'est pas satisfait de sa prime
d'assurance, on peut désormais en changer très rapidement. Ça fait partie des
mesures de simplification que nous avons mises en place et j'invite tout le
monde à faire jouer la concurrence en matière de primes d'assurance. Et
ensuite, il faut qu'on regarde sur le long terme comment est-ce qu'on peut
assurer des risques qui ne sont plus des risques probables mais des risques
certains. C'est la mission que nous avons lancée, dont nous attendons les
réponses d'ici quelques jours, que je présenterai début janvier. Il faut qu'on
réfléchisse à l'avenir de l'assurance dans un monde où le changement climatique
crée tant de dégâts maintenant, toutes les semaines et tous les jours.
> Il y a depuis des années un chèque sur l'énergie qui aide les plus modestes à payer leur facture énergétique. C'est juste, c'est nécessaire et ça, on continue. Il n'y a pas de raison qu'on n'aide pas les plus modestes à se chauffer et à s'éclairer. Ça fait partie des biens de première nécessité. Et par ailleurs, nous mettons en place au 1er janvier 2024, comme ç'a été le cas l'année dernière, une indemnité carburant pour les travailleurs, c'est-à-dire pour tous ceux qui, si jamais les prix du carburant devaient exploser, ne pourraient plus se rendre sur leur travail parce que le plein serait trop cher. J'ai été élu quinze ans d'une circonscription rurale dans l'Eure, je peux vous garantir que j'en ai vu des travailleurs qui me disaient : «je ne peux pas aller bosser, le plein coûte trop cher».
> Si demain, ce que je ne souhaite pas, bien entendu,
vous avez une crise qui s'aggrave au Proche-Orient, que les prix du pétrole
explosent, et que, par conséquent, vous avez des prix à la pompe qui approchent
les 2 euros, je déclencherai le dispositif d'indemnité carburant travailleur,
et chacune des personnes éligibles avec les normes que j'ai fixées, que je
viens de présenter ce matin, pourra aller demander à la direction des Finances
publiques d'avoir cette indemnité de 100 euros par véhicule assuré. Voilà
exactement ce que nous mettons en place. (…)
On voit très bien quand le prix du carburant atteint une cote d'alerte et que
les gens vous disent, les travailleurs vous disent : désolés, on ne peut plus
aller travailler. La dernière fois, nous l'avons mis en place, lorsque les
carburants ont atteint 1,95 euro. Ça me paraît un seuil raisonnable, si en
février, en mars ou même plus tard, vous avez des prix du carburant qui
atteignent ces niveaux-là, qui sont insupportables pour les gens,
insupportables pour ceux qui vont travailler et insupportables, en particulier
pour les gens qui sont dans les zones rurales. Eh bien, dans ce cas-là,
immédiatement, nous mettrons en place ce dispositif de protection, et ceux qui
travaillent pourront aller continuer à travailler sans avoir la boule au ventre
parce qu'ils vont faire des pleins qui sont trop chers. (…)
Qu'est-ce qui compte, ce n'est pas d'inciter les gens à continuer à utiliser
des énergies fossiles, à continuer à utiliser du pétrole. Ce qui compte, c'est
de protéger ceux qui travaillent pour qu'ils n'aient pas l'impossibilité de
prendre leur véhicule parce que le prix du litre d'essence est trop cher. C'est
un dispositif de protection. Il est responsable pour les finances publiques, et
il est efficace pour ceux qui travaillent, en particulier dans les zones
rurales.
> La loi Immigration n'a pas été rejetée. Ce qui a été
rejeté, c'est l'examen. Et aujourd'hui, il faut poursuivre dans la voie de la
discussion, de la négociation pour parvenir à un texte de loi. (…)
C'est un échec parlementaire. C'est un échec collectif. Et je pense
qu'il faut que nous en prenions tous notre part. Mais c'est un échec
parlementaire. Ce n'est pas une crise politique. Gardons notre sang froid. Oui,
il y a eu, il y a quelques jours maintenant, un échec politique collectif à
l'Assemblée nationale. Ça ne fait pas une crise politique. En revanche, si on
prend un tout petit peu de distance par rapport à l'agitation de l'Assemblée
nationale. Regardons la réalité du problème, l'immigration déstabilise tous les
gouvernements en Europe. C'est vrai en Grande-Bretagne, c'est vrai en Italie,
c'est vrai également en France. Tout simplement parce que les citoyens
européens demandent légitimement de la fermeté en matière migratoire. La
fermeté, ce n'est pas la stigmatisation de l'étranger. La fermeté, c'est le
contrôle des frontières. Et c'est l'assurance que lorsqu'une personne est en
situation irrégulière sur le territoire, elle quitte effectivement et
rapidement le territoire national. Le projet de loi qui a été présenté est un
bon projet de loi, qui permet justement de garantir cette fermeté qu'attendent
tous nos compatriotes, et nos compatriotes, je le remarque, plébiscitent les
mesures du projet de loi.
> Je pense qu'il est important de garder une aide médicale d'Etat qui soit évidemment circonscrite, mais qui permette d'éviter tout simplement la propagation de maladies dans notre territoire. C'est l'intérêt général. Je pense que sur les prestations sociales, il faut que le texte du Sénat puisse évoluer, et je suis convaincu que Les Républicains seront prêts à faire évoluer cela.
> La fermeté, ça n'est pas être totalement sourd au bon
sens et ce n'est pas manquer de sens des responsabilités. Vous avez des gens
qui travaillent dans des restaurants, dans des hôtels, qui ont leur famille qui
est déjà installée en France, qui respectent nos valeurs, qui parlent
parfaitement nos langues, qui respectent tous nos codes, qui respectent la
société française et qui même aiment la France. Eh bien, ceux-là, il faut les
régulariser, et il faut les régulariser en faisant attention à ce que ce soit bien
au cas par cas, bien contrôlé. C'est le point d'équilibre que nous devons
pouvoir trouver. Et puis, il y a une autre question, mais qui est très
différente, qui est de savoir si, face à la pénurie de main d'œuvre qu'il y a
dans un certain nombre de secteurs, les services à la personne, l'hôtellerie,
la restauration, nous faisons appel à une main d'œuvre étrangère où nous
essayons de former et de qualifier nos propres jeunes sur le territoire. Pour
moi, la réponse est très claire, il ne faut pas faire appel à une main d'œuvre
étrangère. Je note au passage que c'est pourtant ce qu'a fait madame Meloni en
Italie. Il faut former et qualifier les jeunes qui aujourd'hui n'ont pas
d'emploi. (…)
Je pense que c'est important de distinguer les choses et c'est important aussi
d'être honnête avec soi-même. Quand vous discutez avec un cuisinier dans un
restaurant, un serveur ou une personne qui peut vous aider quotidiennement ou
aider des personnes âgées, que vous vous entendez avec elle, que vous savez une
fois encore qu'elle respecte nos valeurs, notre langue, notre histoire, qu'elle
est parfaitement intégrée, et que dans le secret des discussions vous dites «dans
le fond, vous auriez votre place en France», je ne vais pas venir ensuite sur
un plateau de télévision vous dire «cette personne-là ne mérite pas ses papiers».
Elle doit être régularisée, c'est une affaire de justice et d'humanité. Pour
autant, je le redis, nous avons aujourd'hui des centaines de milliers d'emplois
qui ne sont pas pourvus. Là, il y a un vrai choix politique à faire. Est-ce que
nous osons, comme madame Meloni qui vient de décider en Italie d'ouvrir tout
grand ses frontières parce qu'elle a un besoin impératif d'un certain nombre de
personnes, notamment dans les aides à domicile et les soins à domicile ? Ou
est-ce que nous formons et nous qualifions pour que ce soient nos propres
jeunes qui occupent ces emplois ? Ma réponse, elle est très claire, ce qui se
passe en Italie doit être un message d'alerte pour que nous formions et nous
qualifions nos jeunes sur les métiers qui sont en tension où on n'arrive pas à
trouver les personnes. J'ai même fait une proposition très concrète. J'ai dit :
vous avez un compte personnel de formation, j'ai proposé qu'on abonde ce compte
personnel de formation pour tous les jeunes qui accepteraient d'aller
travailler dans les métiers en tension. Allons chercher ceux qui n'ont pas d'emploi
dans notre pays, c'est ça la priorité absolue. Et pour terminer sur ce sujet
immigration, je tiens à dire que si nous sommes capables, sur la base de ce
texte du Sénat, de faire preuve de sens des responsabilités, nous devons et
nous pouvons trouver un accord et un compromis sur ce texte de loi immigration.
Il n'y a pas un de nos compatriotes, pas un, qui comprendrait qu'en raison de
jeux politiciens, nous ne soyons pas capables de nous mettre d'accord sur un
texte de loi qui rétablit la fermeté en matière de contrôle des flux
migratoires.
> [Franchise médicale] Chacun connaît ma position. Je souhaite que par sens des responsabilités cette franchise puisse passer de 50 centimes à un euro. Elle n'a pas bougé depuis 2008, ce qui est une incitation à être responsable sur notre consommation de médicaments, et je souhaite dans le même temps que le plafond à 50 euros pour tous ceux qui consomment beaucoup de médicaments parce qu'ils sont en affection de longue durée, qu'ils n'ont absolument pas le choix et qu'ils ont besoin de ces médicaments, ce plafond à 50 euros soit maintenu.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Loi immigration] Il faut des mesures extrêmement fortes et rapides
contre l'immigration irrégulière, contre les délinquants étrangers pour pouvoir
tenir les flux migratoires. Il y a des dispositions également qui nous
permettent d'organiser les Jeux olympiques. Je pense à un dispositif européen
qui permet à tous les policiers français d'avoir une connexion avec les
fichiers de toutes les polices européennes. Enfin, bref, il nous faut ces
mesures de fermeté. Je pense que chacun, en tout cas dans les oppositions que
nous avons rencontrées, notamment les LR et les centristes, nous avons chacun
compris qu'il fallait désormais arrêter le jeu politicien et avoir un texte
pour les Français. Moi, je me félicite de ces discussions que nous avons. (…)
Ce qui est sûr, c'est que c'est à partir du texte du Sénat que nous
travaillons. C'est la loi désormais. Je rappelle que la motion de rejet a
rejeté le débat, n'a pas rejeté le texte, ce qui rend incompréhensible la
position de la Nupes. Mais je mets ça de côté. Donc, à partir du texte du
Sénat, nous allons travailler. Ce ne sera pas intégralement le texte du Sénat.
Il y a sans doute à modifier la loi pour pouvoir l'améliorer, pour ne pas
qu'elle soit censurée par le Conseil constitutionnel, et puis, parce que la
majorité ne votera pas tout, absolument tout. Mais il est évident qu'on doit se
rapprocher du texte du Sénat. (…)
Il ne faut pas faire un texte pour la majorité ou pour l'opposition, pour le
ministre de l'Intérieur ou pour la Première ministre, encore moins pour les
journalistes. Il faut faire un texte pour les Français, ce projet de loi, il a
des mesures de grande fermeté, et en même temps il répare des injustices.
Après, il faut trouver un compromis. C'est le principe lorsque vous avez une
majorité relative, vous devez travailler avec les oppositions. La main était
tendue depuis très longtemps. Je constate que, d'ailleurs, dans le texte du
Sénat, il y a une mesure de régularisation. Les LR eux-mêmes ont voté une
mesure de régularisation au cas par cas, différente de la majorité. Mais enfin,
le principe a été accepté, et c'est tant mieux, parce que c'est ça la République.
On régularise, la nourrice et on expulse l'étranger délinquant. Donc je pense
que sur cette base, qui rassemble, je crois, de larges Français, tous les
sondages sont favorables au texte Immigration tel que nous l'avons présenté. On
est prêt évidemment à tendre la main aux LR, aux centristes et de trouver un
compromis le plus rapidement possible puisqu'on doit, lundi, avoir cette
commission mixte paritaire.
> Tout dépend de votre conception de la démocratie parlementaire. Moi, j'ai toujours préféré le dialogue, la main tendue, le compromis, convaincre plutôt que contraindre. Alors, oui, il faut des mesures extrêmement fortes. Si jamais les choses devaient être difficiles, le gouvernement prendra ses responsabilités, bien évidemment, pour protéger les Français. Mais il faut quand même considérer que les députés, moi, je suis député, ça fait dix ans que je suis député, eh bien, ils sont là pour débattre, quitte à dire des désaccords. Et je n'ai pas compris, franchement, personne n'a compris. Les députés, notamment du Rassemblement national, qui sont élus pour parler d'immigration, j'imagine qu'ils ont fait campagne sur ce sujet, et dès le moment, le sujet arrive, ah, non, non, cachez-moi cette immigration que je ne saurais voir. Voilà, bon, c'est un jeu politicien, moi, ce n'est pas ce qui m'intéresse. Ce qui m'intéresse, c'est la protection des Français. Donc je me battrai pour avoir un texte, et pour avoir le texte le plus ferme possible.
> Moi, je n'ai jamais peur des électeurs, vous savez, on dit ça à chaque fois. Et puis, enfin, moi, je me présente dans le Nord, à Tourcoing, à chaque fois, le Front National, dans les sondages, fait 30 %. Et puis, quand je me présente, il n'est pas au second tour, donc ça veut dire qu'il y a peut-être une différence entre le monde des commentaires et puis la rencontre avec les gens. Je pense que les gens qui votent, peut-être avec raison parfois pour le Rassemblement national, parce qu'ils sont énervés de la politique nationale, s'aperçoivent qu'ils ont élu des députés qui servent à pas grand-chose. Ils ne veulent même pas débattre du sujet principal pour lequel ils ont été élus. Bon, voilà ça, ça a petit côté Trissotin, voilà, on ne va peut-être pas commenter ça. Ce qu'il faut, c'est des mesures concrètes. On a désarmé les policiers et les gendarmes en rejetant le débat, il y a des policiers et des gendarmes, des préfets, des magistrats, des agents de préfecture qui attendaient des mesures fermes qu'on proposait, l'expulsion des étrangers délinquants, c'est incompréhensible que le Parlement n'ait pas voulu en débattre. Et après, on fait la Une des médias et on dit : mais pourquoi le ministre de l'Intérieur ne les expulse pas ? On ne peut pas expulser ces criminels parce que la loi l'interdit. Donc je demande à changer la loi. Mais les députés ne veulent pas débattre. Avouez que c'est un petit peu sapeur-camembert, cette histoire.
> Moi, je me bats pour les Français. Si vous voulez me faire dire que j'ai des convictions, en effet, peut-être que je les annonce fortes, et que j'essaie de dire ce que je pense bien sûr, et que je suis ministre depuis quatre ans à l'Intérieur dans une situation très difficile. Et ce n'est pas facile d'être au ministère de l'Intérieur. Je ne demande pas qu'on me plaigne, je dis qu'on peut quand même avouer que c'est quelque chose de compliqué. Moi, ce qui m'intéresse, c'est d'avoir des mesures pour protéger les Français, mais quand il y a un échec à l'Assemblée nationale, et je respecte profondément le Parlement, il est normal qu'un ministre puisse présenter sa démission, c'est le sens de l'honneur, au président. Après, il en dispose comme il le souhaite. Cependant, je n'ai pas fait le choix de la facilité. Je n'ai pas proposé à la Première ministre et au président de dire : on arrive, on fait un 49.3, on s'en va. Ça, c'est très facile à faire.
> Jusqu'à la dernière minute, tant que j'ai la confiance du président de la République, je protégerai les Français et je me battrai pour dire la vérité. Et je me battrai pour avoir des mesures de fermeté pour l'immigration. Après, on peut aussi ne rien faire. Alors, quand on ne fait rien, c'est sûr qu'on a moins d'échecs. Moi, j'essaie de faire, parfois, j'ai des échecs, parfois, j'ai des réussites. Ce que je peux vous dire, c'est que nous attendons tous des mesures de fermeté, et que les petits jeux politiques soient mis de côté. L'intérêt général, c'est ce qui compte. Moins de drames, plus de protection de nos frontières, meilleure intégration, sans pouvoir rentrer dans le délire de la haine des étrangers.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Immense peine à l'annonce par les forces
armées israéliennes du décès de notre compatriote Elia Toledano, otage du Hamas
et dont la dépouille a été retrouvée à Gaza. Nous partageons la douleur de sa
famille et de ses proches. La libération de tous les otages est notre priorité.
> [Déclaration sur l'aide
aux réfugiés / Genève]
C'est un très grand honneur pour la France de coparrainer ce deuxième Forum
mondial sur les réfugiés. Le Président de la République et la Première Ministre
m'ont chargée de les représenter et de réaffirmer le plein engagement de la
France, à vos côtés, pour aider les réfugiés.
Le Haut-commissariat pour les réfugiés a été créé au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale pour venir en aide aux milliers de personnes orphelines d'une
Europe détruite. Sa mission devait durer trois ans mais, sept décennies plus
tard, le HCR reste plus que jamais indispensable.
Je veux rendre hommage à son travail exceptionnel et à celui de ses personnels
pour aider des millions de personnes à survivre et à reconstruire leur vie
après avoir fui l'horreur de la guerre.
La multiplication des conflits armés a contraint des millions de personnes, de
plus en plus, à l'exil : plus de 110 millions de personnes avaient été
déplacées de force l'an dernier, vous l'avez rappelé, dont un tiers de
réfugiés.
Alors que s'achève la COP28, avec un consensus appelant à une sortie des
énergies fossiles afin de permettre d'arriver au "net zéro" en 2050,
comme c'est indispensable - ambition qu'il va maintenant falloir concrétiser -
je tiens aussi à rappeler que le dérèglement climatique a des conséquences très
lourdes sur les mouvements migratoires. Le Pacte de Paris pour les peuples et
la planète, lancé par le Président de la République au sommet de Paris en juin,
doit nous permettre d'avancer pour agir face à l'urgence climatique comme pour
lutter contre la pauvreté.
Depuis l'adoption en 2018 du Pacte mondial sur les réfugiés, nous apportons une
réponse globale. Mais cette réponse doit être aussi une réponse adaptée à
chacun des conflits armés.
La tyrannie du régime syrien a mis sur les routes plus de 13 millions de
personnes. En Jordanie et au Liban, on sait ce que représente l'accueil de ces
millions de réfugiés.
L'agression russe contre l'Ukraine a forcé le départ de 8 millions
d'Ukrainiennes et d'Ukrainiens, qui ont abandonné leurs foyers et tout ce
qu'ils possédaient pour fuir la guerre.
Au Haut-Karabagh, près de 100 000 Arméniens ont dû quitter leur territoire en
quelques jours après l'offensive de l'Azerbaïdjan cet automne.
Au Soudan, les affrontements militaires, qui durent, forcent le déplacement de
millions de personnes.
La France continuera donc à soutenir le HCR et a décidé de tripler, en trois
ans, sa contribution financière, comme elle s'y était engagée. Cette
contribution s'élèvera à 120 millions d'euros pour le compte de l'année 2023 et
la France s'efforcera de la maintenir à ce niveau en 2024.
La France agit également auprès des réfugiés palestiniens, qui sont pris en
charge par l'UNRWA. Lors de la conférence internationale humanitaire organisée
par la France à Paris le 9 novembre dernier, nous avons augmenté notre
contribution française à 100 millions d'euros pour porter secours à la
population civile de Gaza, dont 54 millions pour l'UNRWA. La France a appelé
lors de cette conférence à une trêve humanitaire durable, qui doit conduire à
un cessez-le-feu.
Il faut par ailleurs soutenir les pays limitrophes des zones de conflits armés,
qui sont les premiers pays d'accueil. Ils doivent pouvoir accueillir dignement
les réfugiés et leur offrir des perspectives. C'est l'esprit de ce pacte
mondial sur les réfugiés, fondé sur un «partage de la charge et des
responsabilités».
Il faut également offrir un soutien technique, juridique et organisationnel aux
Etats engagés dans le développement du droit d'asile. La France s'y emploie
avec le HCR. Je pense par exemple au Tchad qui, depuis le mois d'avril, a
accueilli près de 500 000 réfugiés soudanais en garantissant les droits,
l'intégration et la protection des réfugiés.
La France a consacré cette année 8 millions d'euros pour soutenir via le HCR
les pays voisins du Soudan et une coopération entre l'agence en charge de
l'asile en France, l'OFPRA, et les autorités tchadiennes sera lancée
prochainement.
Une autre activité prospère sur les crises et mérite toute notre attention : il
faut lutter résolument contre les réseaux criminels, qui exploitent la misère
et de la détresse des plus fragiles et les condamnent à la pauvreté, à
l'exploitation voire, parfois, à la mort. J'en suis convaincue nous devons nous
mobiliser davantage, collectivement, pour éliminer la traite des êtres humains,
par des poursuites judiciaires, par des sanctions sévères et par le tarissement
des financements de ces trafics. La France vient d'adopter cette semaine un
nouveau plan national de lutte contre la traite.
Enfin, nous devons contribuer à alléger la pression qui s'exerce sur les pays
d'accueil. Chacun doit prendre sa part. La France prend la sienne.
Face à la crise en Afghanistan, la France a su réagir vite et accueillir les
Afghanes et les Afghans fuyant les Talibans.
Face à l'agression russe contre l'Ukraine, la France a accueilli, dès le
printemps 2022, plus de 100 000 Ukrainiennes et Ukrainiens, dont 20 000 enfants
étudient aujourd'hui dans des écoles françaises.
La France accueille aussi 3 000 réfugiés par an dans le cadre du programme de
réinstallation du HCR. Elle maintiendra cet engagement en 2024 et en 2025.
Un accueil digne exige non seulement une solution d'hébergement décent et
pérenne mais aussi un accès à l'éducation, à la formation, à l'emploi. Pour les
pays d'accueil, on sait que c'est un défi. Il faut y répondre. C'est pourquoi
la France accompagne, dès leur arrivée sur le territoire national, les réfugiés
ayant obtenu le droit d'asile. Et je tiens à saluer ici l'action remarquable de
toutes nos administrations et des associations qui travaillent avec elles en ce
sens. La France a ainsi mis en place plusieurs programmes dédiés :
- Le programme Agir, pour accompagner 4 000 réfugiés vers un logement pérenne
et un emploi durable ;
- Le programme HOPE, pour apprendre à 4 500 réfugiés le Français et qu'ils
puissent accéder ainsi à la formation professionnelle ;
- L'initiative Volont'R, pour que 10 000 jeunes réfugiés ou primo-arrivants
s'engagent dans un service civique ;
- Le programme Fai'R, pour permettre à de jeunes réfugiés venant d'arriver en
France de rencontrer d'autres réfugiés déjà établis et de nouer des liens grâce
au sport, à la culture et à la citoyenneté.
Dans ce contexte si difficile, je tiens à mettre en lumière la situation
particulière des femmes, dont les droits continuent d'être violés, bafoués, sur
les douloureux chemins de l'exil comme dans plusieurs pays de départ. Et je
pense notamment, une fois de plus, à l'Afghanistan, où le régime des Talibans
leur impose des châtiments corporels, des traitements dégradants et inhumains,
piétinent tous leurs droits et veulent les effacer de la vie en société,
étouffer leurs rêves et leurs espoirs. Je pense plus largement aux 55 millions
de femmes qui sont réfugiées. 55 millions.
La France est au rendez-vous et dans le cadre de sa diplomatie féministe,
officiellement nous avons une diplomatie féministe. Elle s'engage à réinstaller
en France, via le dispositif «Femmes en danger», des femmes réfugiées isolées
et particulièrement vulnérables, notamment les victimes de violences,
d'exploitation ou de traite des êtres humains. Ce dispositif sera mis en place
conjointement avec le HCR et permettra, dans un premier temps, l'accueil de
femmes afghanes. Je pense en particulier, au moment où je prononce ces mots, à
Masomah, qui est aujourd'hui avec nous au banc de la France. Son exemple, votre
exemple Masomah, prouve que le sport peut être une voix d'intégration et de
succès pour les personnes réfugiées et prouve que notre pays est un pays
accueillant.
Nous devons également mieux prévenir, identifier et orienter les demandeuses
d'asile, les femmes réfugiées, les victimes de la traite et de violences liées
à leur genre. C'est pourquoi nous allons renforcer la coopération entre les
acteurs institutionnels et associatifs, pour permettre une mise à l'abri plus
efficace, permettre un accès à l'hébergement d'urgence et à l'accompagnement
social et sanitaire.
Et je suis fière de lancer aujourd'hui l'initiative «Avec elles», portée par la
France pour renforcer la protection des femmes et des filles réfugiées. Cette
initiative invite chaque Etat, chaque acteur de la société civile, à prendre
des mesures concrètes pour la protection de ces femmes, de ces filles, dans
l'ensemble de leur parcours d'exil, jusqu'à leur intégration dans la société du
pays d'accueil. J'appelle chacune et chacun d'entre vous à redoubler d'efforts,
à s'engager pour elles, pour que ces femmes menacées, persécutées et arrachées
de force à leur foyer bénéficient de notre aide à tous.
Dimanche dernier, avec le Président de la République, au Palais de Chaillot,
sur les lieux mêmes où la Déclaration universelle des droits de l'Homme fut
prononcée, nous célébrions les 75 ans de cette déclaration, Déclaration
universelle pour des droits de l'homme dont je rappelle qu'ils sont universels.
Ce socle doit nous rassembler, nous guider, et ce socle nous oblige.
Aujourd'hui, nous devons nous engager à faire plus, à faire ce qu'il faut tout
simplement, pour aider celles et ceux qui fuient la guerre et les persécutions
à retrouver une vie digne, en paix, en sécurité, en liberté et quand les
conditions le permettent, à revenir.
La France est au rendez-vous, et le restera. Elle fera en sorte que ce Forum
soit un lieu de principes, d'action et d'humanité. Pour eux, pour elles, avec
eux, avec elles.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> [Loi immigration ] La vie démocratique, elle est faite parfois de
succès, les succès sont collectifs, et puis parfois la Constitution prévoit ce
qui s'est passé, mais pour autant la question, de mon point de vue, c'est qui a
gagné et qui a perdu ?
Ceux qui ont gagné c'est les passeurs par exemple. Vous savez, il y avait dans
ce volet de loi le durcissement des pénalités contre les passeurs, j'ai
souhaité en faire un crime, c'est le petit volet justice de ce texte. Ils
doivent se frotter les mains ces gens, qui n'ont aucune considération pour la
vie humaine, enfin la Méditerranée est un cimetière à ciel ouvert, ils prennent
du pognon à des malheureux qui veulent quitter la misère qui est la leur, eh
bien les passeurs ils se frottent les mains. Et puis qui a perdu ? eh bien ce
sont ceux qui travaillent chez nous, qui sont étrangers, que l'on se proposait
de régulariser. 60 % des gens qui travaillent dans le BTP en région parisienne
sont étrangers, tous ne sont pas en situation irrégulière, mais certains
d'entre eux le sont, et si l'on veut un instant imaginer la France sans cette
main-d'œuvre, je ne sais pas qui ramasse les fruits et légumes, je ne sais pas
qui conduit les taxis, je ne sais pas qui fait la cuisine, je ne sais pas qui
est dans le BTP, tous les métiers en tension ont besoin de cette main-d'œuvre.
> [Loi immigration] Les Français ont envie de ce texte, ils le disent dans tous les sondages, très très majoritairement, donc je ne suis pas convaincu, moi, que l'extrême droite sorte gagnante, que l'extrême gauche sorte gagnante, d'ailleurs ils ont poussé une espèce de cri de joie, mais ça s'arrête là, ils ne sont pas allés ensemble dans la même salle des fêtes, ils ne voulaient pas les mêmes choses, donc nous verrons. C'est à la fin du bal que l'on paie les musiciens, dit-on, moi, je vais vous dire, j'ai confiance dans le travail qui va être conduit devant la commission mixte paritaire et on va trouver une voie de passage qui permettra de durcir, contre ceux qui sont indésirables chez nous, tout en permettant de régulariser ceux qui participent à notre économie, qui sont parfaitement intégrés.
> Pour ne rien vous cacher, quand on lit la Constitution de la Ve République, naturellement on préférerait avoir une majorité absolue, mais il n'en reste pas moins que 50 textes ont été passés, dans les conditions que nous savons, et avec le Parlement tel qu'il est, donc évidemment que c'est possible. Ensuite, ça dépend ce que l'on choisit, ou on choisit l'intérêt des Français, ou on choisit la petite politique politicienne, c'est ce que RN et l'extrême gauche ont souhaité faire sur ce texte.
> On a tous eu une idée de la France, de son universalité, des communautarismes qui nous rongent, un certain nombre de choses de cette nature, de la décivilisation, d'un certain nombre de phénomènes auxquels nous assistons, voilà. J'imagine, pardon, l'imaginaire étant le dernier refuge de la liberté, qu'il y aura sans doute ce souffle-là dans les annonces présidentielles, mais je ne peux pas vous en dire plus
> [IVG] Quand une femme voulait avorter, on lui faisait entendre les battements de coeur de l'embryon qu'elle portait, c'est pour moi une torture, donc rien n'est jamais acquis en réalité. Et aux Etats-Unis vous savez après un demi-siècle de droits qui paraissaient absolument certains, la Cour suprême a rendu une décision qui évidement a mis en péril la liberté des femmes. Et puis la France, celle que nous aimons je pense, sera le premier pays au monde à inscrire cette liberté dans la Constitution et ce sont d'abord des droits, des libertés mais aussi des symboles qui sont très forts, que notre pays qui est le pays des lumières s'illustre de cette façon, moi je le dis ça emporte mon enthousiasme et je le dis avec modestie ma fierté.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Comme proposé, puis voté par le Parlement dans
la loi de programmation militaire, à partir du 1er janvier, tout militaire ou
civil ayant travaillé dans des domaines sensibles des opérations militaires,
devra déclarer l'activité qu'il souhaite mener pour une puissance
étrangère. Le ministre des Armées pourra
s'y opposer. Une mesure dissuasive et de bon sens pour empêcher la transmission
non souhaitée de savoir-faire opérationnel.
Gabriel Attal
(ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Déjouer les pronostics, renverser la
sociologie par la pédagogie, c’est la promesse de notre École républicaine.
Parce que je souhaite qu’elle soit tenue, dès la rentrée 2024, tous les
collégiens en REP et REP+ seront accueillis de 8h à 18h.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Le 7 décembre
dernier, le Président Emmanuel Macron a annoncé le déploiement d’un milliard d’euros pour mener
de nouvelles actions de recherche. Dès janvier 2024, 150 millions d’euros
seront consacrés au lancement du programme « recherche à risque ».
Il sera porté par 5 organismes nationaux de recherche : le CNRS, le CEA, l’INRAE, l’INRIA et l'INSERM
Mais au fait, la recherche à
risque c’est quoi ? Le « risque », c’est celui de ne pas trouver, ou pas
forcément ce que l’on imaginait découvrir. C’est en recherchant ainsi qu’ont
été produites certaines de nos plus grandes découvertes. Son financement est
donc essentiel.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Le constat : Plus
d’un tiers des agriculteurs sera parti à la retraite dans 10 ans. Le
lien entre la société et nos agriculteurs qui nous garantissent une
alimentation de qualité est aujourd’hui distendu. Annoncé par le Président de
la République en septembre 2022, et près d’un an après le lancement de
concertations à l’échelle nationale et territoriale, j’ai présenté le Pacte en
faveur du renouvellement des générations en agriculture, qui vise à assurer
l’émergence d’une nouvelle génération d’agriculteurs en capacité de relever le
défi de rebâtir notre souveraineté alimentaire et de réaliser la transition
agroécologique, dans un contexte de changement climatique. Pour y arriver, des
moyens budgétaires inédits et ambitieux de l’Etat sont déjà prévus. Je tiens à
remercier toutes les personnes qui ont contribué à bâtir ce Pacte. Il faut
maintenant le défendre, le faire vivre, l’enrichir. Ensemble, contribuons à
renforcer notre souveraineté alimentaire et à construire l’agriculture de
demain.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> La transition écologique c’est aussi
développer des solutions, pour les élus, pour les entreprises, les
agriculteurs, pour chacune et chacun.
> Pour inciter les françaises et les français à opter pour des mobilités plus écologiques, nous renforçons les aides de l'État. Pour que chacun puisse trouver sa solution car la transition écologique doit être accessible à tous.
> 100 euros par mois pour un véhicule électrique. Bon pour la planète, bon pour la souveraineté, bon pour le pouvoir d’achat. C’est cela, l’écologie à la Française !
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La voiture
électrique permet d'économiser 1200 euros par an de carburant. Avec l’offre de
leasing annoncée par Emmanuel Macron, les Français les plus modestes pourront y accéder sans
avoir à avancer une somme de départ : ça change la donne pour beaucoup de nos
concitoyens.
> 100€ par mois, c’est une moyenne : des modèles de voitures électriques sont disponibles en leasing à partir de 54€ par mois, et d’autres jusqu’à 150€. Il y a dans ce prix une assurance sur les accidents de la vie, encore une fois pour protéger les Français les plus modestes.
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> [Taux de vaccination contre le papillomavirus]
On est moins élevés que ce que je pouvais espérer.
> Je n'ai pas de religion sur la légalisation de la consommation de cannabis, mais je n'y suis pas favorable aujourd'hui. L'action du cannabis n'est pas neutre, en particulier sur l'action du cerveau.
> Je ne pense pas que le vin soit une drogue, mais la consommation de vin peut devenir une addiction. Ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas avoir une consommation raisonnable.
> Des gens souffrent aujourd'hui des suites du covid19. La communauté scientifique, si je caricature, se déchire parfois pour savoir si c'est somatique ou organique. (...) Le Covid long, il existe, il n'y a pas de déni là-dessus.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> Le Conseil Constitutionnel valide le Service
Public de la Petite Enfance. Un grand pas pour l'accueil de nos jeunes enfants,
construit avec les Maires.
- Les communes deviennent les autorités organisatrices
- Les moyens sont renforcés pour la petite enfance
> Un couple peut se séparer mais on ne quitte pas ses enfants. Favoriser le lien entre les parents et les enfants malgré les séparations est nécessaire. Cela nécessite d'être soutenus et accompagnés par des professionnels engagés.
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> Nous sanctuarisons
l’accès à l’IVG
dans la
Constitution. Un signal fort envoyé aux femmes dans le monde où le droit à
l’avortement recule. La Constitutionnalisation de l’IVG protège la loi
renforcée en 2022 qui permet aux sage-femmes de pratiquer des IVG chirurgicales.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Nous signons aujourd'hui le contrat 2024-2027
pour la filière aéronautique. L’Etat accompagne et soutient la filière avec une
enveloppe annuelle de 300 millions d’euros pour le développement des futurs
aéronefs décarbonés.
> L'industrie sera centrale dans notre nouveau modèle social et productif. Elle est à la fois la clé de la transition écologique et un levier fort pour refaire société. Un CNR pour réfléchir ensemble aux défis à venir de l'industrie: climatique, démographique, géopolitique.
> Une France attractive, c’est plus d’industrie et d’emplois dans tous nos territoires. C’est aussi plus de débouchés à l’export pour nos entreprises !
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des
Télécommunications)
> [Plan France Très Haut Débit] Le plan a permis à 20,6 millions de
foyers français d’accéder au très haut débit. À ce jour,
36,9 millions de locaux sont désormais éligibles à ce réseau qui offre
100 fois plus de débit que le réseau cuivre, et donc l’ADSL.
Ce plan, qui a été lancé il y a dix ans grâce à un accord entre l’État, les
collectivités et les opérateurs, représentait un investissement total de
36 milliards d’euros. L’État a injecté 3,5 milliards, les
collectivités ont investi 25 % de cette somme, le reste a été pris en
charge par les opérateurs.
Ce plan a considérablement accéléré le déploiement du très haut débit. Pour
mémoire, il y a cinq ans, seuls 12,5 millions de foyers français étaient
éligibles… L’objectif du plan, qui visait 80 % de foyers éligibles, est
atteint en termes de déploiement et sur le plan budgétaire.
L’objectif est que chacun puisse accéder au très haut débit dans les meilleures conditions possibles. Je m’emploie depuis un an et demi à faire en sorte qu’un droit au très haut débit pour tous soit garanti et effectif dès 2025, pour permettre à tout foyer qui le souhaite d’accéder à la fibre dans des conditions abordables, et avec le maintien des tarifs sociaux par les opérateurs.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Les récents actes antisémites qui ont touché
notre pays doivent être condamnés sans équivoque. Lorsqu’ils touchent nos
enfants ou ceux qui travaillent à leurs côtés, c’est encore plus insupportable.
Le Gouvernement est mobilisé pour soutenir les professionnels.
> L'inceste est dans tous types de familles et les violences sexuelles touchent tous les milieux.
> Un enfant victime d'agression sexuelle toutes les 3 minutes] Un chiffre sous-estimé.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Très grande émotion d’apprendre le décès de
notre compatriote Elia Toledano, 28 ans, enlevé par le Hamas le 7 octobre
dernier. Je m’associe à la douleur de sa famille et de ses proches. Nous,
parlementaires, restons pleinement mobilisés pour la libération de tous les
otages !
► Haut-commissariat
au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Loi immigration] Il s'est passé quelque chose à quoi, me semble-t-il,
on n'a pas fait assez attention et qui est historique au sens propre du terme,
parce que c'est sans aucun précédent. L'Assemblée nationale a refusé, a annulé
le rôle législatif qui est le sien sur un texte présenté par tout le monde -
les pour et les contre - comme un texte essentiel. Et l'opposition s’est
applaudie: un sentiment de victoire totalement déplacé parce que de ça, il va
évidemment rester des conséquences très importantes. C'est que le texte qui va
être examiné, c'est le texte du Sénat et que l'Assemblée nationale, élue pour
écrire et discuter la loi, décide que sur un texte des principes sur lesquels
on s'est écharpés, on n’en parlerait pas, on se tiendrait à l'écart. A mon
sens, c'est complètement déplacé et même pas loin d'être délirant.
Il y a plein de responsables partout, dans le style, dans la manière, dans la
vie, dans les attitudes, mais si des députés refusent de voter la loi, à quoi
bon être élu député ? Et tout ça participe bien à un mouvement qui est
lancé depuis longtemps, ou en tout cas quelques mois : les aboiements à
l'Assemblée nationale, les insultes réciproques. Cette espèce de caricature de,
à la fois, cour de récréation et ring de boxe est complètement déplacée et je
crois complètement éloignée de ce que les électeurs et les citoyens voudraient
d'une assemblée comme celle-là. Il y a des positions extrêmement tranchées, des
clivages qui dans l'opinion n'existent pas à ce point ou n'existent pas de
cette manière parce qu’on voit bien ce qu'ils veulent, en tout cas, si je le
traduis, et probablement il y a un peu de ce que je préférerais dans ce que je
vais dire. Si je le traduis, c'est assez simple, les Français veulent qu'il y
ait de la rigueur et même de la sévérité quand il y a des dérapages et des
dérives de la part de personnes immigrées et en même temps - ou en tout cas
c'est comme ça que je le ressens dans mon pays, je suis élu dans les Pyrénées -
lorsqu'il y a des personnes qui nous ont rejoints, chassées par beaucoup de
misère et de violence parfois, qui sont chez nous, qui travaillent, qui veulent
parler français, qui parlent français ou qui apprennent le français et qui
comprennent que notre pays n'est pas une page blanche sur laquelle on peut
écrire n'importe quoi, que nous avons des principes, des modes de vie, et je
pense par exemple à la laïcité que chez nous, ce n'est pas la religion qui fait
la loi. La loi protège la religion mais ce n'est pas la religion qui fait la
loi. (…)
Il y a la trace d'un désordre dans les esprits qui fait que les oppositions
entre guillemets ont choisi de se supprimer elles-mêmes, de s'effacer
elles-mêmes, de se faire hara-kiri comme législateurs, au lieu d'examiner les
questions, les éventuels changements, les amendements. Vous avez au moins trois
gauches, peut-être quatre gauches absolument inconciliables, comme on le voit
tous les jours, et à droite, c'est semble-t-il la même chose. J'accepte que
vous disiez que je suis quelqu'un du centre éternellement et que je pense que
c'est là qu'est une des clés de l'avenir : la capacité à considérer qu'on
peut faire se parler ensemble des gens qui partent d'un désaccord, qui
regardent la situation et qui disent on ne peut pas en rester là. C'est
précisément là que repose ou que réside la clé de l’avenir.
> [Loi immigration] On a un Parlement qui n'a pas de
majorité absolue et à vue humaine et pendant longtemps, ça va durer comme ça. Et
je préfèrerais, moi, qu'il y ait une loi proportionnelle qui fasse que chacun
soit assuré d'avoir sa part représentative des sièges à la mesure des voix
qu'on représente dans l'opinion. Et ça serait un pluralisme organisé et on
apprendrait à travailler ensemble. Mais le président de la République est le
gardien des institutions. Tous les présidents de la République successifs,
c'est leur métier de garder les institutions. On a un processus parlementaire
et le texte n'est pas allé au bout de la discussion au Parlement, on peut
regarder s'il y a une possibilité. Après, on votera. Pour moi, c'est un gâchis
épouvantable parce que si un texte est conclu par la commission mixte
paritaire, ce groupe d'entente entre des sénateurs et les députés pour voir si
on peut trouver si un texte est conclu et s'il est voté, il sera voté sans
avoir jamais été examiné. Patrick Cohen l'a dit « C'est
dingue » ! L'Esprit partisan l'a emporté sur le minimum de conscience
du devoir de cette mission de représentant du peuple.
J'ai toujours été opposé au 49.3 sur un texte de cet ordre. Je vous dis le
principe que j'ai défendu et que je continuerai à défendre puisque je le crois
juste : c'est qu'il y a deux sortes de textes. Il y a les textes vitaux
sans lesquels vous ne pouvez pas exercer la fonction de gouvernement, par
exemple le budget, vous ne pouvez pas gouverner sans avoir de budget. Donc, si
le budget est menacé de ne pas être adopté, alors vous mettez votre existence
en jeu. Il y a des gens qui disent clairement que le 49.3 n'est pas
démocratique : c'est le summum des institutions de la cinquième
République ! On dit : « Vous considérez qu'un texte est
essentiel. S'il est essentiel, vous mettez votre existence en jeu. ».
Et puis il y a les autres textes qui sont les textes que j'appelle
« utiles » sur des sujets très importants. Les textes utiles, c'est
des textes dans lesquels on propose une orientation au Parlement. Cette
orientation est discutée et débattue. Si elle est acceptée, vous avez une
nouvelle règle, une nouvelle norme. Si elle ne l'est pas, eh bien, vous
remettez sur le métier l'ouvrage. Il n'y a rien de plus simple que ça et il
faut apprendre à vivre avec cette vision-là. Et puis deux chambres, l'Assemblée
nationale et le Sénat, à condition que les deux jouent leurs rôles.
> Les tensions existent dans le monde, pas seulement en France. C'est en France que nous avons l'écho des tensions qui existent dans le monde, qui existent depuis longtemps et qui remontent aussi très loin dans l'histoire. Comment on peut les apaiser ? Un : il y a un travail d'éducation, y compris par les médias. Ce n'est pas seulement les éducateurs professionnels qui doivent porter la mission d'éducation civique, tout le monde doit le faire. Deuxièmement, je pense qu'il faut se garder d'exacerber les conflits, de jeter de l'huile perpétuellement sur le feu pour une raison profonde qui attrait au premier sujet qu'on a traité tout à l'heure de l'immigration, c'est que nous devons, nous devrons et nous devons vivre ensemble.
> Il y a cette idée qu'on gagne plus de voix en opposant les gens les uns aux autres qu'en essayant de les rassembler pour les faire travailler ensemble. Si vous regardez la situation des Etats-Unis et Trump en particulier, mais il y a eu des exemples en France, naturellement du même ordre. L'idée que c'est plus attractif pour les partisans, les esprits partisans et les esprits sectaires de désigner un ennemi, de le vouer à la vindicte populaire. C'est beaucoup plus attractif que d'essayer de comprendre sa part de vérité et cependant notre responsabilité - alors je dis notre au sens le plus général du terme, mais des hommes politiques en particulier, en tout cas ceux qui croient à cette mission - notre responsabilité, c'est pourtant d'essayer d'aller dans le sens d'une meilleure compréhension réciproque. Peut-être ce sont de bons sentiments, mais je crois que ce sont des sentiments sans lesquels nous ne pouvons pas vivre. Et je pense qu'on l'oublie trop parce que la fascination des sondages ou des intentions de vote est très puissante et il faut avoir pas mal de caractère pour y résister.
> Je pense que notre pays, depuis des années est dans
l'attente de quelque chose qui permette d'imaginer autrement que dans le
conflit perpétuel, caricatural. Pour moi, la vie démocratique, ce n'est pas que
le conflit. Et c'est précisément cette recherche-là de reconnaissance des
grands courants, des grandes philosophies et de leurs possibilités de vivre
ensemble.
Pendant très longtemps, j'ai cru comme tout le monde, que la politique, ça
consistait à faire triompher ses idées sur celles des autres. J'ai cru ça,
comme tout le monde. Je trouvais mes idées assez bonnes. Je continue d'ailleurs
les trouver assez bonnes. Je trouvais mes idées assez bonnes et je trouvais que
les victoires électorales devaient permettre de les imposer. Et avec le temps,
je suis allé vers une autre vision. La politique, ça consiste à pouvoir faire
vivre ensemble des idées différentes et que vos idées soient prises en compte
dans le débat général. Prises en compte. Pas écraser les autres. Je ne crois
pas une seconde avec l'expérience qui est la mienne de ce secteur de la vie
d'un pays, je ne crois pas une seconde que ça existe d'imposer Ses idées au
point d'écraser les autres. Simplement quand on est au pouvoir, on a l'illusion
qu'on peut faire ça et ça ne marche jamais. Il faut aussi être capable
d'entendre ce que vos concurrents, adversaires complémentaires, disent et
pensent et leur manière d'être.
> L'organisation du pouvoir et de la vie publique, je vais vous dire ce que c'est : j’entre au gouvernement, il faut absolument que je prouve que mes prédécesseurs sont des incapables et que deuxièmement, vous allez changer définitivement la réalité. J'ai été comme ça, comme tout le monde, à une nuance près. J'avais dit dans ma mission d'éducation sur l'éducation nationale, j'avais dit que je ne ferai pas de loi qui porterait mon nom parce que je pense que la vraie méthode, c'est la sédimentation. Vous prenez en compte ce qui est arrivé, les décisions qui ont été prises, et puis vous essayez de leur donner une orientation.
> Il y a une chose évidente pour moi, c'est le changement de la loi électorale, c'est la première chose. Tous les pays d'Europe, sans exception, ont adopté un principe simple qui est le pluralisme doit être reconnu. Nous avons cinq ou six grands courants dans le pays et ces grands courants-là, ils doivent être représentés à la mesure du soutien qu'ils trouvent dans l'opinion. Et ça, - alors il y a plusieurs manières de le faire - mais il n'y a qu'un principe et un principe qui est reconnu dans tous les pays européens sans exception. Je ne crois pas qu'on puisse l'écarter d'un revers de main ou qu'on doive l'écarter d'un revers de main. Surtout quand vous avez une loi qu'on appelle majoritaire et qui fait une division de l'Assemblée comme elle n'a jamais eu lieu.
> Je pense que ce que nous vivons est très profondément historique, que c'est quelque chose d'infiniment troublé dans le cœur des gens, infiniment déplacés dans les relations de pouvoir entre ceux qui sont au sommet et ceux qui sont à la base, et que c'est là que la prochaine élection présidentielle se jouera.
> [Ukraine dans l’UE] C'est une décision historique à
l'échelle de l'après-guerre. C'est une
décision historique parce qu'elle est une tentative d'ajouter à l'Ukraine, ou
d'apporter à l'Ukraine, ce que les armes ne peuvent pas lui apporter seule. La
vérité, c'est qu'on ne livre pas des armes à l'Ukraine de manière à équilibrer
l'agression sans précédent depuis Hitler, que son pays a connu et l'héroïsme
que les Ukrainiens manifestent devant la puissance militaire pour arrêter la
puissance militaire russe. Et donc on essaie d'apporter une autre arme, qui est
une arme diplomatique qui est la reconnaissance par l'Union européenne du
destin européen de l'Ukraine. (…)
Dans un pays qui est en train de vivre ce qu’il vit, dans un peuple qui est en
train de supporter ce qu'il supporte avec les familles déchirées, tous ceux qui
sont partis à l'étranger et les jeunes hommes qui meurent… Je ne pense pas que
ce soit la corruption qui soit le trait à retenir.
L'Union européenne a fait ce qu'elle a pu pour ajouter un poids d'équilibre à
ce conflit qui dépasse évidemment les incidents militaires habituels. C'est
quelque chose qui porte une atteinte incroyable au principe qui a fait la paix
en Europe depuis la guerre de 40. Le principe qui a fait la paix en Europe,
c'est le principe de l'intangibilité des frontières.
On a failli détruire l'Europe à cause de cette question des frontières. Et là,
pour une fois, a t-on dit, après la guerre de 40-45, on respectera les
frontières. C'est ce principe que Poutine a attaqué et c'est cette attaque qui
menace aujourd'hui notre avenir.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> En responsabilité,
les députés Renaissance ont choisi des points qui nous semblent essentiels en vue de
la commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration. Nous continuerons à
œuvrer pour obtenir un texte efficace au service des Français. (…)
Il était nécessaire que le groupe se
réunisse et décide ensemble d'une position ferme et claire pour les
négociations qui débutent. La régularisation des travailleurs dans les métiers
en tension est une nécessité pour notre groupe, nous n'y dérogerons pas!
(…)
C’est aux parlementaires de décider ce qu’il y aura à la fin dans ce texte.
Nous souhaitons un texte de fermeté et d’autorité et c’est ce que nous
incarnons depuis 2017.
> J’en appelle à la responsabilité de chacun. Comment garder les étrangers délinquants sur notre sol? Comment expliquer aux Français que nous n’agissons pas?
> Airbnb : Il n’y aura plus d’exonération pour les locations de meubles touristiques courte durée.
Astrid
Panosyan-Bouvet (députée)
> [Tribune: «Emploi des seniors: Se cantonner à une diminution de la
durée d’indemnisation de l’assurance-chômage passerait à côté d’une très grande
partie du problème»]
Depuis les premières préretraites des années 1970, le monde du travail a
internalisé que « passé 50 ans, surtout quand on est une femme, on
n’a plus tout à fait sa place dans l’entreprise ». Le serpent de mer de
l’emploi des seniors est un immense gâchis humain et économique. La nation
exclut. Elle se prive d’expériences, de savoir-faire, comme de forces
productives et contributives.
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a eu le mérite de remettre le sujet
au cœur du débat en évoquant la diminution de la durée d’indemnisation des
seniors par l’assurance-chômage. Mais se cantonner à cette mesure passerait à
côté d’une très grande partie du problème. On peut saluer qu’il ait ensuite
proposé de s’attaquer au « cas français »
par un plan global, bien plus juste et pertinent.
Car, non, la sortie précoce des seniors du monde du travail n’est pas une
fatalité – pas plus que le chômage de masse. C’est, au contraire, un défi que
nous pouvons relever, à l’image de la Finlande il y a vingt ans. Mais, oui, il
y a bien des spécificités françaises au problème, et nous partons de loin.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), si
notre taux d’activité des 30-50 ans est relativement satisfaisant, il
chute de manière beaucoup plus précoce que celui des mieux-disants européens –
vers 53 ans au lieu de 60 ans. Résultat : 35 % de taux
d’activité des 60-64 ans en France contre 60 à 70 % pour les
Pays-Bas, l’Allemagne et les pays scandinaves. Ce différentiel explique une
grande partie de notre écart de produit intérieur brut par habitant de
15 % avec ces pays. L’enjeu est immense.
Cette particularité résulte en partie de mécanismes publics. Certes, nous
partons plus tôt à la retraite que nos voisins européens. Mais cette réalité
n’explique pas tout. Notre dispositif d’indemnisation chômage spécifique aux
seniors commence plus tôt – 53 ans contre 58 ans en Finlande – et
dure plus longtemps.
Notre assurance-chômage n’incite pas à la reprise d’emploi en fin de carrière,
et ce d’autant que les entreprises articulent leurs politiques de rupture
conventionnelle en fonction des paramètres publics. Par ailleurs, la France
est, avec le Portugal, le pays qui taxe le plus le retour à l’emploi d’un
senior par rapport aux revenus d’inactivité – 85 %, une fois prise en
compte la disparition d’aides avec la reprise d’emploi pour un salaire médian,
contre 50 % en moyenne dans l’Union européenne, selon l’OCDE.
D’autres freins sont à l’œuvre. Comme le montrent les enquêtes Eurofound, la
France reste relativement mal classée en Europe en matière de conditions de
travail, pour lesquelles la situation des seniors agit de fait comme un miroir
grossissant. Dans un pays survalorisant le diplôme, la formation
professionnelle ne concerne que 60 % des salariés de 25-44 ans et
seulement 35 % des plus de 55 ans.
Alors que les marges de progrès en matière de santé et de sécurité au travail
sont encore fortes en France, les seniors souffrent des accidents du travail
les plus graves. Selon France Stratégie, un tiers des 51-59 ans exercent
des métiers pénibles, et si 10 % en moyenne sortent précocement de
l’emploi pour des raisons de santé, c’est bien plus pour les ouvriers non
qualifiés de la manutention et du BTP (32 %), les aides à domicile
(22 %) et les aides-soignants (18 %).
C’est ainsi que, comme le
montrent les travaux de la direction de la recherche, des études, de
l’évaluation et des statistiques et de l’économiste Michaël Zemmour, le
décalage de l’âge de départ à la retraite de 2010 s’est traduit différemment
selon les échelles de qualification. Pour les cadres, il a mené presque
exclusivement à une augmentation de l’emploi, mais pour les ouvriers – au
capital santé et aux compétences souvent érodés en fin de carrière –, il s’est
traduit seulement au tiers par une augmentation du taux d’emploi et aux deux
tiers par l’augmentation du taux « ni en emploi ni à la retraite ».
Enfin notre monde du travail est encore marqué par d’importantes
discriminations, l’âge restant la première d’entre elles : en 2022,
un actif de 48-55 ans a trois fois moins de chances d’être rappelé pour un
entretien d’embauche qu’un actif de 23-30 ans.
Dès lors, atteindre dès 2030 le taux d’activité des seniors des mieux-disants
européens – ce que vise désormais le gouvernement – requiert de replacer le
travail dans la perspective de toute une vie. La formation professionnelle
pourrait ainsi faire l’objet d’une négociation et pas seulement d’une
information-consultation en entreprise. Les divers comptes (CPF, C2P, CET,
CEC…) peuvent être fusionnés en un outil unique et mobilisable facilement quand
on en a le plus besoin, en seconde partie de carrière. Il faut également aller
plus loin avec un vrai droit à la reconversion en milieu de carrière, entre 35
et 45 ans, dès lors qu’un travailleur a occupé un métier présumé pénible
pendant un certain temps.
Toutes les mesures incitatives spécifiques à l’activité des seniors doivent
également être mises sur la table. Il faut les considérer dans une approche
donnant-donnant, en prenant en compte l’impact sur l’ensemble des dépenses
publiques, qu’elles viennent de l’Etat ou des différentes branches de la
Sécurité sociale.
Pour les entreprises, le dégrèvement des cotisations patronales pour les
travailleurs de plus de 58 ans et le bonus-malus sur une partie des
cotisations chômage, à l’image des contrats courts, peuvent être mis en place,
en contrepartie d’un index senior et, comme le défend le groupe Renaissance
dans une proposition de loi à l’initiative du député Marc Ferracci, de testings renforcés.
Pour les salariés, les mécanismes existants de cumul emploi-chômage et de
retraite progressive peuvent être encore simplifiés et rendus plus incitatifs.
Seulement 0,2 % des départs à la retraite sont progressifs en France,
contre 50 % aux Pays-Bas. La marge de progrès est considérable. C’est dans
ces conditions que l’âge donnant droit à une indemnisation chômage plus longue
pourra être reculé.
L’ensemble de ces propositions ne seront efficaces que si elles s’intègrent
dans un plan de bataille cohérent et méthodique, qui s’appuie sur une grande
campagne de communication, comme en Finlande ou en Suède, pour changer enfin
nos préjugés sur les seniors au travail.
Un compromis historique est aujourd’hui possible. Le besoin de croissance, le
vieillissement de la société française et les tensions inédites de recrutement
l’exigent. Mais l’enjeu dépasse largement la question économique. Il y va d’une
société qui réponde à l’aspiration de chacun de trouver sa place et de ne
jamais avoir à se sentir invisible ou de trop. A chaque étape de sa vie.
● Parti radical
> L'accord signé à l'issue de la COP28 fera date : la sortie des énergies fossiles est pour la 1ère fois clairement mentionnée et grâce à la position de la France le nucléaire est reconnu comme une des solutions à la décarbonation aux côtés des énergies renouvelables.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Marie-Pierre Vedrenne
> Pour faire face à nos dépendances, l'UE doit diversifier ses
partenariats. En accord avec nos valeurs, Taiwan a exprimé son désir de
collaborer avec nous sur les transitions énergétiques et environnementales.
Malgré les appels persistants en faveur d'un accord bilatéral d'investissement,
une réponse claire de la Commission européenne se fait toujours attendre. Cette
question orale avec résolution est l'occasion d'insister sur la nécessité d'un
accord global avec Taïwan et d'appeler la Commission à définir un calendrier
précis pour les initiatives de collaboration à venir.
Pierre Kareleskind
> [Création du certificat européen de parentalité] Avec cette
législation capitale, nous envoyons un puissant message d’acceptation et de
confiance aux familles de toute l’Union européenne. Il ne s’agit pas seulement
d’une victoire juridique ; c'est une victoire pour l'amour, pour la
compréhension et pour les innombrables familles Arc-en-ciel qui attendent
depuis longtemps cette reconnaissance. La reconnaissance transfrontalière de la
parentalité est une étape cruciale pour garantir que les familles, en
particulier les familles Arc-en-ciel, puissent circuler librement à travers les
frontières de l’UE sans mettre en péril leurs droits parentaux et ceux de leurs
enfants.
Valérie Hayer
> [Budget] Il est temps pour les dirigeants de l'UE de finaliser leurs
interminables palabres alors que le Parlement a pris position depuis plus de
deux mois. Nous sommes prêts à commencer à discuter d'un avenir sûr pour
l'Ukraine, de disposer de suffisamment de moyens pour gérer les flux
migratoires, pour investir dans des technologies stratégiques et à veiller à ce
que le remboursement de la dette de l'UE n'entraîne pas de coupes dans nos
programmes. Il est temps d'accélérer ! »
> Viktor Orban tente de bloquer l’appui de l’Union aux Ukrainiens. Nous avons l’habitude de son chantage. Nous n’avons pas cédé sur le chemin d’adhésion à l’UE de l’Ukraine. Nous ne céderons pas sur notre soutien financier.