La mission de tout ministre de l’Education est fondamentale en démocratie.
On a eu tendance à l’oublier dans la deuxième partie du 20e siècle mais avec le retour des temps tragiques et des attaques contre le régime démocratique, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des pays du monde libre, on s’est enfin rappelé que celui-ci ne pouvait pas exister sans un citoyen correctement formé et informé, capable de comprendre et d’analyser les situations afin de prendre les meilleures décisions pour son intérêt et celui de la société dans laquelle il évolue.
Le projet et le pari démocratiques ont été bâtis pour un citoyen éveillé qui ne peut l’être qu’en ayant reçu un enseignement qui fera de lui réellement un humain libre et égal.
C’est dire l’enjeu du système d’enseignement dans les démocraties.
Mais, jusqu’à présent, malgré les gros efforts et les sommes considérables dépensées, le citoyen éveillé demeure, sinon un exception, tout au moins le membre d’un groupe minoritaire.
Or tout le défi est que ce groupe devienne largement majoritaire.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’engagement constant d’Emmanuel Macron qui est certainement le Président de la république qui est le plus investi dans la réalisation de ce défi gigantesque que près de 250 ans de régime démocratique – depuis la Révolution étasunienne – n’ont pas réussi à relever.
Et si les premiers ministres de l’Education de sa présidence, Jean-Michel Blanquer et Pap N’Diaye n’ont pas démérité, force est de reconnaître qu’ils n’ont pas été à la hauteur de l’enjeu.
Gabriel Attal semble, lui, être mieux à même d’occuper ce poste et de s’atteler à cette tâche même s’il est encore trop tôt pour juger de son action.
Mais son investissement et ses prises de position vont globalement dans le bon sens, celui de la mise en œuvre d’un enseignement démocratique et républicain qui ne laisse personne sur le bord du chemin et qui aille dans la direction de ce que cette transmission du savoir devrait être pour pérenniser, fortifier et développer le projet démocratique.
Espérons que les bonnes intentions se traduiront dans la réalité et que la société, grâce à cela, prendra vraiment conscience de ce que le savoir est primordial pour que nous soyons tous des êtres humains libres et responsables.
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