Voici une sélection, ce 31 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Je réitère mon appel à une trêve humanitaire
pour protéger les populations de Gaza. 17 tonnes de fret humanitaire sont
arrivées de France en Égypte. Nous poursuivons nos efforts par les airs et par
la mer. Solidaires ensemble, aux côtés de l'Égypte et du Croissant-Rouge.
> Au Château de Villers-Cotterêts, par son ordonnance sur la langue française, François Ier nous rassembla comme Nation. Ce lieu d’Histoire et de culture devait renaître. Je m’étais engagé à le restaurer, à en faire la Cité internationale de la langue française. Nous y sommes !
> [Discours à l’occasion de l’inauguration de la cité
internationale de la langue française.] Je dois dire que j’ai longtemps attendu
ce moment et que je suis très heureux d’être parmi vous. J'aurais voulu
convoquer tous les auteurs qui ont changé ma vie et dont le simple nom évoque
pour moi tant de souvenirs, beaucoup de nos plus grands auteurs qu'on retrouve
au détour d'une Pléiade ou ceux qui forgent notre panthéon plus intime. Il y a
nombre d'odeurs, de couleurs, de goûts, d'expériences que j'ai sans doute vécus
dans la littérature française avant même de les connaître, que notre langue m'a
fait percevoir avant même de les vivre.
Mais si je suis là devant vous, c'est peut-être pour tâcher de répondre à trois
questions simples. La première : pourquoi, dans ce lieu et ce château
aujourd'hui, faire une Cité internationale de la langue française ? La
deuxième, c'est en quelques mots essayez de dire ce que sera cette cité. Et
puis le troisième, plus difficile encore, est d'essayer de dire ce que la
langue française a d'essentiel pour nous tous et toutes aujourd'hui.
Nous retrouver ici, dans ce beau département de l'Aisne, dans ce Valois aux
confins de l'Aisne et de l'Oise, pour un enfant de la Picardie comme moi, est
une expérience que je n'aurais pas imaginée. Elle a pour racine un moment : il
y a presque 7 ans, c'était en mars 2017, au cours d'une campagne
présidentielle. Certains m'accompagnaient,. Nous descendions place du docteur
Mouflier, face à la statue d'Alexandre Dumas. Première expérience en arrivant
dans cette ville : Dumas est né ici.
Par les hasards de l'histoire et des aventures familiales, comme vous le savez,
son père, général d'empire à la retraite, qui était lui-même le fils d'un
marquis parti à Saint-Domingue et d’une esclave noire, était insolent,
indiscipliné. Il avait fini ses jours avec peu de fortune dans la famille de sa
femme. Alexandre Dumas, oui, est né ici avec beaucoup de fierté, lui-même
revendiquait d'être né à deux pas de La Ferté-Milon, où Racine avait vu le
jour, et de Château-Thierry, où la Fontaine avait grandi. La langue française
est là, partout déjà. Dans ce pays, dans ce lieu, derrière cette statue, dans
ce pays de Valois que j'évoquais, qui est au fond au cœur d'une carte du tendre
de la vie politique et littéraire française. Nos rois, j'y reviendrai, y ont
vécu, chassés, parfois décidés. Et ces paysages ont été au cœur à la fois des
auteurs que je viens de citer, de Racine à La Fontaine, Nerval y fut tant
inspiré, Claudel là aussi partagea une partie de son imaginaire et de sa vie.
Et donc, oui, le Valois n'est pas un lieu comme les autres, épicentre politique
et littéraire.
Et puis, en parcourant quelques mètres, nous sommes arrivés devant ce château.
Il était, en mars 2017, totalement fermé à la ville. On s'en souvient.
Claquemuré et poussant la porte, on rentrait dans cette cour qui était
totalement délabrée. On ne pouvait pas rentrer. Il menaçait de s'effondrer,
patrimoine en péril. Et je prenais alors le soir même à Reims, l'engagement de
pouvoir raviver ce lieu, de lui redonner sa force, sa beauté, d'y retrouver
l'histoire.
Ce lieu, ce château fait partie des quelques-uns qui ont été en effet, si je
puis m'exprimer ainsi, réinventés par François Iᵉʳ. En effet, François Iᵉʳ,
sortant de sa captivité, revient en France et décide avec plusieurs grands
architectes de l'époque, au début des années 1530, de créer ou de réinventer
plusieurs de nos lieux, donnant d'ailleurs à l'architecture renaissante
française ses heures de gloire. Villers-Cotterêts, Fontainebleau, quasiment
cousin de ce château, Saint-Germain-en-Laye, le Louvre dans sa nouvelle figure.
Et donc ici même dans ce qu'il appelait lui-même Montplaisir, les travaux sont
lancés au début des années 1530 et ce lieu deviendra un lieu de chasse
régulière, de séjours réguliers et de gouvernement. Et donc en effet, dans ce
lieu où, imaginez une seule seconde, Rabelais, Clément Marot sont venus passer
des séjours. François Ier vient chasser et gouverne. Henri II l’adore. Molière,
dit-on - certains y ont fait référence - y donne Tartuffe pour Louis XIV. Puis,
au moment de l'an II, cela devient une caserne pour soldats, et le consul
Bonaparte décide d'en faire un asile pour les mendiants. Puis, à travers les
âges, ce lieu devient hospice, Kommandantur durant la Deuxième Guerre mondiale,
puis redevient un lieu de solidarité pour les sans-abris âgés durant plusieurs
décennies, avant de tomber progressivement à l'abandon. Et l'abandon fut
complet en 2014, même si une partie du bâtiment fut abandonnée bien des années
plus tôt.
Ce lieu, vous l'avez compris, à travers l'histoire, ne méritait qu'une chose,
c'était d'être ranimé. Il est au cœur de ce pays de Valois que j'évoquais, de
cette forêt de Retz, qui était, elle aussi, un bijou du patrimoine naturel. Il
nous fallait donc restaurer ce trésor de notre patrimoine, et en quelque sorte,
en le restaurant, lui redonnant sa vocation. Or celle-ci, sa voix, au sens
propre du terme, est notre langue. Toujours, comme dans ce pays, au croisement
de l'aventure littéraire et politique. Car si, en effet, François Iᵉʳ a pris
cette décision architecturale, il a ici aussi pris un acte éminemment
important, cette ordonnance d'août 1539. L'un des textes juridiques les plus
anciens que l'on retrouve dans les collections et dans le parcours ici décidé,
l'un des textes juridiques les plus anciens en vigueur en France, et François Iᵉʳ
décide ainsi d'imposer que tous les actes du royaume fussent désormais «
prononcés, enregistrés, délivrés », je cite l'ordonnance, « aux parties en
langage maternel français et non autrement », c'est-à-dire non plus en
latin.
Savoir si cette expression de langage maternel français désignait le français
uniquement ou englober d'autres langues maternelles de la France d'alors est un
débat de spécialistes dans lequel je ne me hasarderai pas. Mais le français
devient alors, par cette ordonnance, la langue de nos lois, de nos textes, la
langue de la justice, et elle devient alors symboliquement et réellement
ouverte à la compréhension de tous et non plus réservée simplement aux clercs
et aux lettrés. Égalité, règles communes. 10 ans plus tard, 10 ans à peine,
Joachim Du Bellay, dans sa défense et illustration de la langue française,
allait mener le combat, mais mener le combat si je puis dire, au contact réel,
en expliquant que cette langue n'était pas la langue des barbares et qu'elle
avait quelques mérites, y compris par rapport au grec et au latin, conduisant à
nouveau une de ces aventures entre les anciens et les modernes. C'est ça
l'aventure de la langue française. Et elle fut toujours animée par ces
tensions. Et durant cinq siècles, le français s'est imposé progressivement
langue du royaume, langue forgeant la nation, puis langue de la République,
jusqu'à sa consécration en 1992 dans notre Constitution, puis la loi qui allait
en défendre l'importance dans nos textes et usages.
Aussi, faire revivre ce lieu devait nous conduire, comme par une évidence, à en
faire un lieu dédié aux Français, à notre langue et à l’aventure de celle-ci.
En fidélité à l’ordonnance de 1539 et à ce Valois, si essentiel dans notre
littérature, et en nous embarquons jusqu’à aujourd’hui à travers l’histoire et
les continents pour les faire vivre. Alors maintenant, que sera ce lieu ? Cette
cité internationale de langue française que vous allez pouvoir découvrir dans
quelques instants. À partir de 2017 à commencer un chantier inédit : 23 000
mètres carrés, 265 000 ardoises, des milliers de pierres de détails aux mains
de plusieurs dizaines d’entreprises, 600 compagnons coiffés d'une verrière
unique en son genre.
Ce projet a été voulu comme exemplaire. Exemplaire par son efficacité et sa
durabilité, comme on dit, preuve aussi que les délais courts ne détournent pas
du temps long. Les clauses d'insertion sociale ont permis de recruter 150
salariés locaux et de réaliser plus de 90 000 heures d'insertion. Exemplaire
aussi dans sa volonté d'être au service des Cotteréziens. Que cela reste leur
diamant dans la forêt, pour reprendre les mots de l'une d'entre vous, celui qui
a toujours veillé sur les promenades, les pique-niques et les premières
romances qu'abritait son parc. Jusqu'ici, il y veillait derrière des grands
murs, comme je le disais, ils vous sont désormais ouverts.
C'est un lieu aussi unique car jamais une institution n'avait été consacrée à
l'histoire de notre langue. Aucun projet culturel porté par un président de
cette ampleur n'avait encore été implanté en dehors de Paris. Et jamais de tels
investissements n'avaient bénéficié en matière de culture au département de
l'Aisne.
C'est bien une cité et non pas un musée. Car le parcours permanent s'enrichit
de lieux de vie, de rencontres, de loisirs et de savoirs où se tiendront des
formations, des ateliers, des résidences d'artistes, des chercheurs, un
auditorium, un laboratoire de technologie linguistique. Chacun doit s'y sentir
chez lui.
Ceci a été possible et je veux en remercier les principaux artisans parce qu'il
y a eu une alliance extraordinaire de beaucoup de forces. D'abord, l’ensemble
des équipes du ministère de la Culture, madame la ministre, et je veux
remercier vos prédécesseurs, l'ensemble de vos équipes, vous-même, remercier
tout particulièrement également, l'équipe du Centre des monuments nationaux en
lien avec le ministère de la Culture, l'Organisation internationale de la
Francophonie (…).
La forêt qui est là a abrité à coup sûr l'imaginaire des aventures des Trois
Mousquetaires et de Lupiac à Maastricht, ce lieu est aussi sur la dorsale des
aventures de Dumas et de ses épopées françaises. Rien n'aurait été possible
aussi sans la participation de tous les opérateurs de l'Organisation
internationale de la francophonie, chère Louise. Le soutien humain et financier
de partenaires généreux du monde entier, au premier rang desquels le
gouvernement du Québec, qui ont montré combien le français était un bien
commun. Ensemble, vous avez façonné une prouesse architecturale, muséale,
pédagogique que nous allons continuer de faire grandir et surtout de faire
vivre. Vous avez exploité le meilleur du numérique et de l'immersif, remonté le
temps, collecté nos expressions et régionalismes, adapté votre discours à tous
les publics, rendu palpable l'immatériel, mis des mots sur ce qui échappe aux
mots, justement une langue, son histoire, sa spécificité, ses paradoxes.
Et ce lieu sera évidemment en lien avec tous ceux de la région, avec tous les
autres lieux d’ailleurs de Château-Thierry que j'évoquais tout à l'heure,
Pierrefonds, Compiègne. Il y a justement cette carte complète et je ne suis pas
ici exhaustif, de toute la région pour faire ce chemin culturel, mais aussi la
Bibliothèque nationale, l'Imprimerie nationale, le Centre national du livre et
tant d'autres qui auront à faire vivre et rayonner ce qui est autour de notre
langue et sans laquelle elle n'est rien.
Et donc, vous l'avez compris, ce projet est à la fois un projet patrimonial,
qui permet de faire revivre cette façade royale, l'escalier du roi et de la
reine, la chapelle de manière magnifique. Et donc, ces trésors de notre
architecture renaissante française, réinventer la cour du Jeu de paume, inonder
de mots, ce sera un lieu de culture vivante. Musée, odyssée, et donc cité à
travers laquelle nous irons de mot en mot, de livre en livre, interactive,
immersive, salle de spectacle également, qui permettra ici de partager
l'expérience de la langue comme vous l'avez à l'instant vécue avec plusieurs de
nos actrices et acteurs. Ce sera un lieu pour les enseignants et leurs élèves,
pour venir apprendre, découvrir, étudier la langue française, pour venir se
former également aux Français et à la littérature. Un lieu pour les
traducteurs, un lieu pour les artistes, et j'y reviendrai tout à l'heure, et
donc lieu de spectacle ouvert à la ville, à la région, et dès ce soir, un
spectacle sera ici offert. Mais je sais que cela n'a pas attendu l'ouverture
officielle, et que vous avez depuis plusieurs mois, ici même, déjà commencé à
créer et à faire vivre le lieu. Voilà répondu rapidement à la deuxième
question.
Maintenant, dans un moment aussi difficile, grave, lourd, pour la nation et
pour le monde, pourquoi venir parler de la langue française et pourquoi est-ce
si important ?
J'entendais les voix qui s'élevaient pour dire « c'est bien le moment »,
d'autres pour dire « ce n'est pas le bon projet, il ne fallait pas faire ceci,
il ne fallait pas faire cela », « projet de tartuffe », disaient les uns. « La
langue ne se met pas dans un musée », ça tombe bien, c'est une cité, elle est
ouverte. La langue a toujours été un objet de controverse, et qu'il y ait des
débats passionnés sur la langue française est un signe de bonne santé. Peu de
pays ont des débats aussi passionnés sur leur langue. Merci de le permettre.
Les indices : il y a des bouderies à l’Académie. La crème de la crème est
là.
C’est important, pourquoi ? Je le dirai au fond de manière simple pour deux
raisons.
Parce que la langue française bâtit l’unité de la nation et parce que la langue
française est une langue de liberté et d’universalisme. Et ces deux raisons
dans le moment que nous vivons, suffisent à justifier l’importance de ce projet
et du moment que nous partageons. Notre unité d’abord, à un moment où les
divisions reviennent, les haines ressurgissent où on voudrait renvoyer les
communautés dos-à-dos, les religions, les origines ; la langue française est un
ciment. C’est un ciment. Et elle explique très bien notre rapport tout à la
fois à la nation qu’à la République. Elle est ce qui nous forge. Choisissez-la
et adoptez-la où vous en êtes. Nous sommes un pays qui a adopté tant et tant
d'écrivains, qui n'étaient pas nés dans cette langue, mais l'ont fait vivre.
Mais surtout, nous sommes un pays qui s'est unifié par la langue. C'est le cœur
même du choix politique fait par François Iᵉʳ en 1539. Face à tous ses royaumes
et ses duchés, unifier la langue dans ses textes administratifs, c'était en
quelque sorte lutter contre toutes les forces centrifuges, tous les
irrédentismes et tous celles et ceux qui voulaient bousculer le royaume. A
chaque moment important, la langue a joué ce rôle. L'Académie française, à cet
égard, et je salue les Immortels, Monsieur le secrétaire perpétuel, Mesdames et
Messieurs les académiciens, est un travail tout à la fois de normalisation,
d'uniformisation pour être sûr que les bons mots sont là face à toutes ces
langues vernaculaires ou à ces divisions, à ces incompréhensions. Mais elle est
un travail façonnant l'unité du royaume et de la nation.
L'Abbé Grégoire n'a pas une autre volonté au moment de la Révolution française
et au moment où le maître étalon est décidé, la langue française avec sa force
unificatrice, normalisatrice diraient certains, est là pour bâtir, dans un
moment si difficile pour le pays où tout menaçait de s'effondrer, d'éclater,
l'unité au cœur de la révolution et de la République naissante.
Lorsque la troisième République, après le coup de la défaite de 1870, cherche à
consolider le pays, que fait-elle : la langue, encore. La première
mission demandée à nos enseignants, c'est la langue française, l’apprendre, la
transmettre.
Là où Maurice Genevoix le dit admirablement quand ils parlent de nos soldats
dans la guerre de 14-18, il y avait encore beaucoup de nos poilus qui ne
parlaient pas la même langue. Ne nous trompons pas. Mais durant ces décennies,
le Français fut cette langue qui continuait à unifier, travail sans fin d'unité
de la nation, de normalisation, volonté au fond d'avoir cette langue une,
forte, tenue, qui permettait de tenir ce faisant, le pays en lui-même.
Alors pour autant, est-elle si simple, si unificatrice, si unilatérale ou
uniforme ? Pas une seule seconde. Ductile et rigoureuse, souple et ordonnée,
elle est figée, mouvante, centralisée et décentrée, métisse et unifiée. Les
oxymores manquent pour décrire les contrastes de cette langue qui est rétive à
toute étiquette. On a souvent tenté de définir le génie de la langue française
par la clarté, la précision. Un des fondements de ce travail de l'Académie,
c'est la langue de Racine - mais Rabelais, Mallarmé et tant d'autres.
On l’a cherché dans la concision - mais Proust, Huysmans et tant
d'autres.
Dans la raison - mais Ionesco, Queneau, les Oulipos et tant d'autres.
Peut-être faut-il renoncer à cerner ce génie singulier et accepter qu'il
s'agisse de génies pluriels, aussi nombreux qu'il y eut de talents pour se
l'approprier et la faire leur.
Accepter que la langue de Corneille soit aussi celle de Césaire, celle de
Beauvoir, de Baudelaire, des surréalistes et du slam. Celle de tous les
écoliers, en tout cas grands ou petits, qui ont un jour inscrit « cahier de
français » avec application en tête d'une page vierge, comme de tous ceux qui
ont cueilli au détour de l'existence un français buissonnier. Tous ceux qui
l'ont reçue et tous ceux qui l'ont choisie.
La langue française nous rassemble dans notre unité et notre diversité. À
travers les voyelles ouvertes des Parisiens, les infections chantantes des
Outre-mer, les “A” du Nord qui s'arrondissent en “O”, les « R » rocailleux de
l'est, les “E” muets du Sud qui se font sonores et solaires. La langue se
colore aussi de nos climats, des régions, des humeurs, des traditions, ni tout
à fait la même, ni tout à fait une autre, mais une et indivisible comme la
République, comme notre peuple, comme son socle de valeurs.
Une, car unique, car unie, mais non pas excluante. Elle a vécu avec tant de
langues vernaculaires, de patois, d'argots. Surtout, elle peut, elle doit
cohabiter harmonieusement avec nos 72 langues régionales, dont le breton, le
basque, le béarnais, le gascon, le provençal, tous les occitans, le catalan, le
corse, les parlers romans ou créoles, les langues kanakes, polynésiennes.
Un français peut parfaitement se réclamer de plusieurs appartenances
linguistiques. Chacun a le droit de connaître, parler, transmettre sa ou ses
langues, et c'est un droit non négociable. Toutes les langues sont égales du
point de vue de la dignité. C'est pourquoi je veux que nos langues régionales
soient encore mieux enseignées et préservées, qu'elles trouvent leur place dans
l'espace public en un juste équilibre entre leur rôle d'ancrage de langue
régionale et le rôle essentiel de cohésion de la langue nationale. « Chez tout
être humain », écrit Amine Maalouf, « existe ce besoin d'une langue
identitaire. Chacun de nous a besoin de ce lien puissant et rassurant ». Mais
il faut entendre dans ce mot d'identité, surtout chez vous, non pas une
identité contre une identité meurtrière, mais une identité avec, qui ajoute,
qui grandit, qui multiplie. Et là est précisément la force du français. Nous
avons besoin de toutes ces langues et d'une langue qui soit la même de Lille à
Nouméa, de Marseille à Pointe-à-Pitre, pour nous sentir appartenir à la même
entité nationale en nos différences. Nous avons besoin du français pour former
la France.
Elle est sa langue. Le « riche leg indivis » déposé dans son oreille, ses
livres, ses lois par des générations. Il y aura toujours de multiples langues
dans la République et une langue de la République. L'un des traits les plus
marquants dans l'histoire de la France, c'est justement peut-être ce travail
puissant et permanent consacré par notre nation à sa propre formation, quête
d'elle-même par elle-même, à travers les mains de ceux qui l'habitent et qui la
font. Et c'est pourquoi dans quelques mois, quand la nouvelle édition de
l'Académie française sortira, ce sera un moment solennel et important, car
c'est un moment de reconnaissance dans notre langue de mots qui sont là, et
c'est la continuation de la forge de notre nation. Et c'est pour cela aussi
qu'il faut permettre à cette langue de vivre, de s'inspirer des autres, de
voler des mots, y compris à l'autre bout du monde, j'y reviendrai tout à
l'heure, de continuer à inventer, mais d'en garder aussi les fondements, les
socles de sa grammaire, la force de sa syntaxe, et de ne pas céder aux airs du
temps.
Dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n'a pas besoin d'y rajouter
des points au milieu des mots ou des tirées ou des choses pour la rendre
visible. La France est une œuvre née de volonté, de volontés plurielles,
contrastées, contraires parfois bouillonnant dans le grand creuset tricolore.
On y lit tous ces tiraillements, ceux d'un peuple à la forge de sa nation.
L'unité, donc. C'est important, la langue. Et c'est important parce que
chercher ce qui nous divise le plus, les malentendus, ce qui fait qu’on peut
parfois aller jusqu'au pire, monter jusqu'aux plus grandes tensions, c'est
quand la langue fait défaut, lorsque les malentendus naissent et que les
quiproquos deviennent des sujets de conflit, et plus encore, lorsqu'on
considère que la langue n'est plus l'expression des désaccords et que la
violence peut se substituer. La langue est un trésor d'unité, surtout en
France, à commencer par la France.
La deuxième raison, je l'évoquais, c’est que le français est la langue de
l’universalité, de la liberté et dans le moment que nous vivons, c’est sans
doute plus qu’utile de le rappeler. L’accent immortel de la langue française,
sa vibration la plus intime, c’est sans doute la révolte de la pensée face à
l’arbitraire, l’effort d’une sensibilité vers l’idéal.
C’est d’avoir été la langue du doute cartésien, de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen, de « J’Accuse », d’avoir forgé le Traité sur la tolérance
et Le Dernier jour d’un condamné, il lui restera toujours quelque chose dans
son architecture comme une facilité à offrir ses résonances à la veuve,
l’orphelin et l'opprimé, une invitation à prêter ses échos au chant universel
de la liberté.
En disant cela, il ne faut pas avoir une seule seconde d’angélisme. La
propagation du français dans nos régions comme à travers le monde, dans nos
colonies, s'est faite aussi par la contrainte. Son sacre s'est aussi fait
contre ses valeurs. Mais la grande force de ceux auxquels on a imposé cette
langue, ce fut d'adopter ses valeurs et de les y réinsuffler. Ce fut souvent de
prendre à leur compte la langue des dominateurs et la dominer à leur tour en la
possédant et la retourner en outil d'émancipation. C'est la métaphore de
Toussaint Louverture. C'est lui le plus beau rapport à la langue, à la
République. Enfant de la colonisation et de l'esclavage, émancipé par la
République, qui se retourne contre l'Empire quand il veut revenir sur la
colonisation, lui, qui reste fidèle à la vraie promesse de la France et de la
République. Il est la métaphore de ce chemin de la langue, de la colonisation à
la décolonisation.
Car en choisissant pour langue de leur création artistique le français, ils
abolissaient et continuent d’abolir le rapport subi, ils l’anoblissaient, ils
retournaient l'humiliation en fierté, c’est par Senghor, par Césaire, par Kateb
Yacine, Mariama Bâ, Maryse Condé tant d'autres qu'a été fondée la possibilité
morale de dissocier l'opprobre des colonies et la beauté du français.
« La langue française, cet outil merveilleux dans les décombres de la
colonisation. » Ces mots sont de Senghor. Et d'ailleurs, tous les grands
discours de décolonisation n'ont-ils pas été pensés, écrits et dits en français
? Et la Francophonie ne fut-elle pas cette organisation inédite défendant une
langue, la paix, la liberté, la démocratie et ses valeurs voulues par des présidents
qui n'étaient pas français : Bourguiba, Senghor, Diori, Sihanouk. Aventure
d'émancipation par le français.
La plus vaste capitale francophone du monde aujourd'hui, celle où le français
compte le plus grand nombre de locuteurs, n'est pas Paris, mais Kinshasa. Oui,
le français nous élargit aux dimensions de l'histoire et aux dimensions du
monde. Il n'appartient pas aux seuls Français. Notre langue compte plus de
locuteurs en dehors qu'en dedans de nos frontières. Plus de 320 millions de
femmes et d'hommes l'ont en partage dans des dizaines et des dizaines de pays
sur cinq continents, du Vanuatu à l'Acadie, des bords de la Loire au fleuve
Congo jusqu'au Mississippi. Tant d'autres prononcent sans le savoir des mots
enchâssés dans leur langue natale. Des éclats de cette langue française qui a
donné 5 000 mots aux turcs, 30 000 mots à l'anglais. Quel plus bel hommage à
cette force toujours ardente de la langue française que l'élection, il y a
quelques semaines, du premier secrétaire perpétuel de l'Académie française qui
ne soit pas né en France.
La langue française est cette langue qu'on peut apprendre à 4 ans, comme Hélène
Carrère d'Encausse ou Amin Maalouf, ou même à 20 ans passés comme François Cheng.
Ils ont cependant trouvé en elle l'hospitalité, toutes portes ouvertes jusque
dans ses plus hauts cénacles. Langue qui résonnait dans toutes les cours
d'Europe comme l'ambassadrice d'une diplomatie des mœurs et de l'esprit et dont
Pouchkine et Tolstoï émaillent chaque page. Langue élue entre toutes par
l'irlandais Beckett ou le japonais Akira Mizubayashi, pour leurs œuvres, pour
écrire, pour créer. Langue refuge choisie par Julia Kristeva ou Milan Kundera
pour échapper à l'étau de fer qui broyait leur pays.
Langue havre, langue vivier qui servira toujours de passeport et de signe de
ralliement à ceux qui se réclament d'une certaine communauté de valeurs et
d'art de vivre. Il semble y avoir un pouvoir d'affranchissement propre à cette
langue. Oui, « l'universalité, notre plus belle aspiration, souvent notre plus
beau titre », disait Paul Valéry et il ajoutait « observez ce paradoxe, avoir
pour spécialité le sens de l'universel ». Oui, la langue française est la
langue de l'universalité des alliances qui ont fondé notre intelligence, celle
du cœur et de la raison, de la mesure et de la grandeur. Oui, la langue
française est depuis toujours la langue des minorités partout à travers le
monde. La langue de ces minorités dans l'Orient fut toujours la langue
française parce qu'elle est celle de la liberté, celle qui refuse le dos à dos,
la séparation des identités. C'est pourquoi parler français à Téhéran, Damas,
au Caire, à Beyrouth ou à Alexandrie, c'était parler en femme et en homme libre
et c'est toujours le cas. C'est refuser l'incompréhension. Et c'est cela ce que
le Français a toujours à dire au monde aujourd'hui. Là où on voudrait continuer
de refermer, de replier derrière les religions ou entre l'opposition entre un
Occident et un Sud qu’on dit maintenant mondial, de refuser la coexistence
pacifique.
La langue française est la plus belle détermination que ces divisions ne valent
rien. Elle en est la preuve. Elle est une volonté. C'est pourquoi
Villers-Cotterêts en sera désormais un des centres à partir d'aujourd'hui et
plus particulièrement, Madame la secrétaire générale, à l'automne 2024, comme
le cœur battant du Sommet international de la Francophonie.
La francophonie que nous défendons, la voilà. Elle est celle qui ouvre des
portes aux étudiants du nouveau campus franco-sénégalais depuis 2018. Celle qui
a développé, à travers le réseau des Alliances françaises, des lieux
d'échanges, de création, de rencontres, riche de 829 implantations qui en font
le plus grand réseau culturel international du monde. Celle qui finance de 350
millions d'euros chaque année les systèmes éducatifs des pays francophones sur
d'autres continents. Celle qui a ouvert depuis mars 2018, 72 nouveaux
établissements français à l'étranger, changeant le quotidien de 40 000 élèves
supplémentaires, dont les deux tiers sont étrangers. Celle qui ne cesse
d'irriguer le français, d'alimenter les échanges de tous les horizons, de
l'Asie aux Caraïbes. Celle qui invente, ironise, façonne, s'amuse, avec une
fécondité à nous faire pâlir, nous autres métropolitains.
Tout le monde ne connaîtra pas ici le mot « ziboulateur », même si les élèves
ici présents, tout à l'heure, nous l'ont chanté ; ou « tataouiner » ou «
camembérer » : mots qui sont inscrits en bonne place sur la verrière de la cour
du jeu de paume et dont la signification pourrait vous surprendre, mais je ne
veux ici rien vous « divulgacher » pour employer une autre belle invention
québécoise.
Notre dictionnaire des francophones, lancé depuis deux ans, a déjà 600 000
entrées et peut tutoyer le million. Les Rencontres alternées des Premiers
ministres québécois et français ne cessent de porter leurs fruits. Les médias,
plateformes en ligne, la bibliothèque numérique francophone émergent, touchant
un public immense. Et je pourrais énumérer longtemps tous les salons, labels,
états généraux du livre francophone, universités d'été et d'hiver, expositions
qui fleurissent à travers le monde.
La francophonie, c'est cela ; un lieu de célébration, d'invention, de création
qui rassemble les forces vives autour d'un dynamisme créatif, culturel,
économique aussi. Et cette vitalité économique et entrepreneuriale sera au cœur
aussi de ce prochain sommet. Nous le savons car c'est aussi une langue qui
permet de commercer, d'échanger à travers le monde.
Cette puissance permet aussi à des générations de se laisser convaincre, de la
rejoindre, et de véhiculer d’un continent à l’autre, tel ou tel mot. Ne le
voyons-nous pas ici même dans cette Cité, à travers nos paquebots et
porte-conteneurs ? Voilà l’importance du français comme part d’universalité et
de liberté, et voilà l’importance de notre francophonie.
Alors, c’est pour cela, et je terminerai par cette dernière remarque, que
seront tout particulièrement honorées dans ces lieux cinq figures essentielles
pour poursuivre ce grand travail d'unité et d'universalité de la langue
française : les professeurs, les écrivains et créateurs, les comédiens, les
bibliothécaires et les traducteurs. Ces figures essentielles, ce sont toutes
celles et ceux qui transmettent et font vivre le français dans cette pulsation
constante qui fait que le français, comme toute langue, se transmet par ses
règles, son carcan diraient certains, mais la sédimentation de tout ce qui nous
a précédés et se libère, se crée, se réinvente.
Nos professeurs seront ici chez eux et je leur dis à nouveau toute ma
confiance, car oui, une langue se transmet et s'apprend. Son orthographe, sa
grammaire, sa syntaxe, car c'est apprendre un commun. En le disant ici, j'ai
évidemment une pensée pour Monsieur Bernard et tous ses collègues de français.
Ce professeur est mort, assassiné lâchement, parce qu'il allait protéger. Il
enseignait depuis des décennies le français et la littérature. Et dans cette
belle région qui est la nôtre, à Arras, je suis sûr qu'il avait lui aussi fait
découvrir tant de ces mots et de ces pièces de littérature à ses élèves.
Je pense avec lui, à tous les Monsieur Germain de la Terre, auquel Albert Camus
rendait hommage de manière si bouleversante ; et au fond, à travers eux, à tous
ceux qui transmettent l'enthousiasme de notre langue, aux Bernard Pivot et à
leurs lectures, aux Erik Orsenna et à leur grammaire et chansons douces, ou
Alain Rey et à leurs formidables dictionnaires qui sont des voyages uniques,
aux Claude Hagège et à leurs odyssées entre les langues si savantes. Tout
ceux-là ont changé la vie du jeune Amiénois que j'ai été. Ils m'ont ouvert des
continents par des mots, et avec mes enseignants, m'ont permis de découvrir
qu'on est libre dans cette langue parce qu'on peut y voir et comprendre le
monde.
Alors je veux qu'ici, les professeurs avec leurs classes puissent venir
découvrir des mots, que les professeurs puissent venir se former, car la France
est une puissance éducative et que l'ensemble des professeurs français, et de
toute la francophonie puissent venir y apprendre les fondamentaux de ce qu'est
la transmission du français, de l'importance, en effet de notre orthographe, de
l'importance de la dictée comme façon de transmettre notre langue - elle est
essentielle à tous les âges -, de l'importance de la lecture à voix haute pour
porter la langue française, la prononcer. Permettre à des élèves de sortir de
la timidité, montrer qu'une langue, ce sont ses sonorités, apprendre à la dire,
à la porter, car la lecture à voix haute change tout, elle apprend un rythme,
elle permet de s'exprimer, elle donne confiance.
Apprendre, ce faisant, les concours d'éloquence et continuer de lutter contre
l'illettrisme à tous les âges, qui est la pire des barrières car c'est celle
dont on n'ose pas parler. Un illettré ou une illettrée ne se voit pas et n'ose
le dire. Mais ce sont des murs qui vous empêchent d'accéder au commun de la
nation, du pays. C'est pourquoi les professeurs, là aussi à tous les âges, ont
un rôle indispensable à jouer. Ce lieu sera un lieu pour eux, épicentre de tout
ce travail que nous voulons continuer au cœur de l'éducation nationale. Au cœur
aussi de notre enseignement supérieur et du réseau que nous voulons avec l’AEFE
et tous nos enseignants à travers le monde, que nous avons profondément
transformé, à qui nous avons redonné de l'ambition avec, comme je le disais,
beaucoup plus d'élèves et d'élèves non-français.
Ce lieu sera ensuite un deuxième visage, celui des écrivains, des créateurs. Il
donne à la langue sa liberté, ses couleurs, sa force. Cette cité internationale
sera aussi un lieu de résidence, en lien étroit évidemment avec la Cité
internationale des arts et je l'en remercie, avec Villa Médicis, nos résidences
d'artistes du Japon, aux États-Unis, mais nos résidences aussi d'artistes et de
créations à Montfermeil et dans tant et tant de lieux de la République où nous
avons développé cette ambition parce que la langue ne s'enferme pas.
Cette cité sera aussi une cité épicentre de sa création, parce que nous n'avons
cessé, ces dernières années, de continuer le combat pour celles et ceux qui
créent en français, qui écrivent des livres ou des scénarios, qui écrivent où
mettent le français au sein de leurs sculptures ou de séries, et qui inventent
un imaginaire en français. C'est pourquoi nous avons voulu développer et
déployer une Afrique créative, ou Creative Africa, comme on dit en bas breton,
et que nous avons voulu en effet multiplier ces bourses pour pouvoir créer à
travers cet immense continent où les locuteurs français sont si nombreux.
C'est pourquoi aussi nous avons voulu ces dernières années, défendre notre
langue française et notre exception culturelle, avec en particulier la défense
en 2018, du droit d'auteur et des droits voisins que nous avons européanisés,
permettant non seulement de défendre celles et ceux qui créent en langue
française, mais obligeant les plateformes à produire en français, à faire
travailler des artistes, des scénaristes, des écrivains en langue française
pour leurs propres productions.
Et c'est pourquoi nous continuerons de le faire dans cette bataille qui peut
paraître sibylline, complexe, de l'intelligence artificielle. Car se joue, là
aussi, une partie de la création en langue française et dans notre français.
Nous en parlions tout à l'heure avec Barbara Cassin. L'intelligence
artificielle repose sur des algorithmes, mais on ne donne à cette intelligence
que la base, en quelque sorte, sur laquelle elle se nourrit. Elle a aujourd'hui
un biais formidable, elle est anglo-saxonne. À juste titre, nous avons raison de
défendre le droit d'auteur dans l'intelligence artificielle. Mais il y a ce
qu'on appelle les modèles fondationnels, qui sont les modèles d'apprentissage
de l'intelligence artificielle, son socle, sa structure d'esprit, si je devais
le dire en des termes simples. Si on y laisse les biais culturels, cognitifs,
de la langue anglaise, alors nous sortirons des chemins que l'intelligence
artificielle est en train d'inventer. C'est pourquoi nous devons mettre nos
œuvres, notre corpus au cœur de ces modèles dits fondationnels pour pouvoir
corriger ces biais. Travailler aussi sur les intraduisibles qu'il y a, corriger
les biais qui continueront d'exister pour que l'intelligence artificielle et
les algorithmes qui en procèdent soient les plus interlinguistiques, plurilinguistiques
possible et qu'ils permettent de voyager d'une langue l'autre.
Et figurez-vous que ça tombe bien. Nous avons une chance en France, c'est qu'à
côté de l'ordonnance de Villers-Cotterêts, parmi d'autres, le même François Ier
a pris à Montpellier une autre ordonnance royale en 1537, celle qui a permis le
dépôt légal. Et depuis, nous avons ainsi accumulé une forme de thésaurus en
langue française. Eh bien, c'est cela qu'il nous faudra partager et réussir à
faire vivre pour continuer de créer, y compris dans l'intelligence
artificielle.
Nos acteurs et nos comédiens, troisième immense figure dont nous avons besoin,
seront ici, chez eux. Car cette cité internationale sera, je le disais, un lieu
aussi où l'on dira, où l'on jouera la langue française, où l'on jouera avec les
mots. Éric RUF était là tout à l'heure et je le remercie. Les actrices et les
acteurs du français, je le souhaite, je l'espère, viendront ici, jouer. Il y a
une salle formidable, un auditorium, et toutes celles et ceux qui disent le
français, qui disent les textes, qui font œuvre, justement, de se perdre dans
les livres, de donner le théâtre, de transformer les romans pour pouvoir les
dire, de dire nos poèmes, feront vivre sur scène nos auteurs de langue
française.
Ce lieu sera aussi un lieu pour nos bibliothécaires et avec eux, nos libraires,
nos éditeurs, tous ceux qui permettent d’y avoir accès. Et je souhaite qu’on
continue d’aider ces professions, ici, de les former, d’échanger. La première
salle qui m’a été donnée de voir est d’ailleurs une formidable salle de
bibliothèque. Car face aux mots qui parfois nous divisent, face aux
incompréhensions, parfois l’ennui qui s’installe et qui peut faire commettre le
pire, les bibliothèques jouent un rôle essentiel. Erik Orsenna et Monsieur Corbin,
il y a quelques années, m’avaient rendu un rapport sur les bibliothèques et
leur ouverture. Je souhaite qu'avec tous les maires de France, nous puissions
continuer ce travail d'ouverture de nos bibliothèques au-delà des heures qui
sont la plupart du temps les nôtres.
Ouvrir une bibliothèque le soir, le samedi après-midi et même le dimanche, en
sachant aménager les horaires, c'est permettre à des parents qui travaillent et
qui parfois rentrent tard, à des enfants, d'avoir accès à des livres, qu'ils
n'ont pas forcément chez eux et surtout de se protéger de l'ennui, qui est une
maladie dont il ne faut pas oublier les risques et les dangers. Les
bibliothécaires jouent un rôle essentiel et ce lieu sera un lieu pour
eux.
Et enfin les traducteurs et avec eux, les interprètes. Une langue existe,
s'invente et se réinvente si elle est traduite. Et je n'ai jamais vu le
français d’ailleurs comme une langue qui devait résister ou avoir peur des
autres langues. C'est une bonne chose de dire que le français doit protéger des
faux-anglicismes ou convoquer des mots anglais quand il n'a pas besoin. Mais
quand vous parlez à des gens qui ne parlent qu’anglais, refuser de parler leur
langue, c'est une absurdité. Donc quand vous parlez à des investisseurs
internationaux, oui, il vaut mieux dire Choose France, on se fait mieux
comprendre. Et combat d'anciens, le français peut rayonner, exister en aimant
sa rigueur et sa linguistique en étant moderne. De même, Amin Maalouf disait si
joliment d’ailleurs qu'il fallait trois langues. Il donnait tout de suite une
place à l'anglais, comme ce nouveau latin, il fallait une autre pour pouvoir
justement voyager, trouver une autre identité, soit cette langue identitaire,
soit une autre langue pour voyager dans notre Europe. Je crois très
profondément que le français se pense, se pose, vit dans ce voyage avec
plusieurs autres langues, pas comme une compétition, un conflit, une
résistance, comme une richesse. Nous sommes sur des continents qui ne vivent
que dans le multilinguisme ou le plurilinguisme. Acceptons ce voyage,
acceptons-le avec audace et avec confiance et refusons de voir en quelque sorte
dans le repli sur une langue à laquelle on ne céderait rien, ce qui est au fond
une fausse idée de ce qu'est la langue française, qui n'a cessé de convoquer
les autres langues pour s'inventer elle-même et de s'exporter elle-même chez
les autres. Et donc, continuons d'avancer, c'est essentiel sur le continent
africain qui vit au milieu de centaines de langues, parfois elles-mêmes les
plus régionales, mais sur tous les continents où le français se déploie, nous
en avons besoin en européens. L'Europe est le continent dont la langue, pour
paraphraser Umberto ECO, la langue n'est ni le français, ni l'anglais, ni
l'allemand, ne cherchons pas la compétition. La langue de l'Europe est la
traduction, disait-il, c’est-à-dire ce point de passage de l'une à l'autre.
L'apprentissage de la langue d'autrui, celle qui fait que Madame de Staël avec
Benjamin Constant convoquait l'allemand ou l'anglais quand le français peinait
à dire la complexité des sentiments ou permettait de sortir d'une habitude ou
d'un mot qui était teinté d'autre chose. Nous vivons aussi dans cet
espace.
Oui, la traduction est importante pour la langue française. C'est pourquoi je
me félicite qu'en 2019, nous ayons créé ce Grand prix national de la traduction
pour célébrer et défendre nos traductrices et traducteurs. Mais je veux que
nous puissions aller beaucoup plus loin car la traduction du français dans des
langues étrangères devient dans beaucoup d'endroits une forme de combat
politique. Permettre à notre littérature, au fond, d'être accessible à des
jeunesses de continents entiers pour lesquels les livres en langue française ou
nos auteurs dans leur langue n'existent que dans des livres trop rares ou trop
chers. Kamel Daoud a eu une très belle formule. Il a dit : « lire Balzac en
arabe ou dans d'autres langues fait partie de la francophonie ». Faire voyager
nos auteurs de langue française dans des langues étrangères, c'est aussi faire
voyager la langue française. C'est pourquoi il en a accepté le travail. Je
souhaite aujourd'hui confier une mission toute particulière à Kamel Daoud,
celle avec évidemment le Centre national du livre, les ministères compétents et
également tous nos éditeurs, celle de travailler sur les traductions des
auteurs de langue française dans les langues étrangères, l'arabe et les
principales langues sur lesquelles justement cette compétition se joue, et de
pouvoir nous aider à réussir à multiplier ces traductions, mais surtout à les
rendre accessibles. Aujourd’hui, sur une bonne partie du continent africain,
pour reprendre cette géographie, vous n’accédez quasiment pour rien à des
livres qui véhiculent l'obscurantisme, à des livres qui disent des mensonges
sur telle ou telle religion et à des livres qui préparent le pire. Il est très
difficile d'avoir accès à des livres parfois d'un autre auteur africain s'il
l'écrit en langue française ou à nos classiques. C'est une réalité. Parce que
nous sommes trop chers ou trop peu traduits. Ce travail est essentiel. Parce
que le but du français doit être de continuer de se répandre et d'être compris
et de pouvoir faire ce pont pour que des jeunes, dont ce n'est pas la langue,
s'émerveillent devant Balzac, Flaubert, Kundera ou d'autres, en comprennent
l'intelligence, aillent vers ce chemin et qui sait peut-être, décident pour
cette même raison d'apprendre le français, demain d'écrire. Et donc, je
souhaite que ce travail soit conduit.
Il est pour moi ô combien important et je sais pouvoir compter sur tous nos
éditeurs, je le disais, sur le CNL, mais également sur notre audiovisuel public
qui joue un rôle important là aussi dans ce rôle de passeur, de traduction, de
compréhension des univers linguistiques. Notre audiovisuel extérieur public
joue ce rôle, passant du français, au haoussa ou à tant d'autres langues sur le
continent africain, ce que font très peu, très peu de médias publics ou de
médias internationaux. Ces cinq grandes figures qui permettent de transmettre,
de passer, d’inventer le français auront donc leur place ici, parce qu’elles
aident à abattre des murs comme on a abattu des murs du château vers le reste
de la ville, et qu’on a permis aux habitants d’en reprendre possession. Le
français est à vous, la langue française est à vous, ces lieux sont à vous.
Je ne veux pas être plus long, voilà ce que je voulais vous dire pour expliquer
pourquoi nous sommes là et pourquoi c'est un combat si important. C'était un
rêve fou, il y a presque 7 ans de vouloir faire revivre ce château et de
vouloir y faire une Cité internationale pour la langue française. Vous avez
réalisé ce rêve. Vous avez montré qu’une utopie, c'est une réalité qui
simplement dépend de la volonté, de l'ambition, de celles et ceux qui la
portent. C'est la plus belle métaphore de notre langue et sans doute de notre
nation. Les enfants de Villers-Cotterêts pourront ici se perdre dans la langue
et, qui sait, découvrir les odeurs qu'il y a sur le long du fleuve Maroni ou
entendre le bruit de la pluie dont parle Jacques Brel aux îles Marquises. C'est
la même langue, la même pluie, pas tout à fait, mais ils compareront les
impressions grâce à vous toutes et tous. Cet ultime lieu de l’utopie réalisée,
faites-le vôtre, emparez-vous en, faites-le vivre, continuez de le transformer,
de le réinventer, faites-le plus grand, plus beau, formez des enfants, apprenez
à des adultes, créez ici des écrivains, des comédiens, des traducteurs, des
interprètes, faites-les voyager, accueillez ! Soyez une langue hospitalière et
voyageuse, la langue française, la nôtre.
Vive la langue française, vive la République et vive la France !
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Intervention à l’Assemblée suite au dépôt de deux motions de censure
par LFI et le RN à propos du Budget de la Sécurité sociale après activation de
49.3]
Nous nous retrouvons à nouveau, et cet
examen de deux motions de censure ressemble à tous les autres : beaucoup
d’outrances, beaucoup de postures, beaucoup de contrevérités et à la fin, l’extrême droite et l’extrême
gauche qui votent ensemble.
Monsieur l’orateur du Rassemblement
national, vous prétendez condamner les positions de La France insoumise, mais
motion après motion, vous votez ensemble ! Pourtant, avec mon gouvernement,
avec la majorité, je ne m’habitue pas. Je ne m’habitue pas aux mensonges de
ceux qui se proclament les défenseurs de notre modèle social et veulent
censurer 640 milliards d’euros d’investissements.
C’est 30 milliards d’euros de plus que
cette année, trois fois plus que le chèque de 10 milliards brandi par La France
insoumise. Je ne m’habitue pas aux
impostures de ceux qui se proclament les défenseurs de notre hôpital et de la
santé des Français, et se sont pourtant coalisés pour rejeter une augmentation
de 2,8 milliards d’euros de l’Ondam pour 2023 – augmentation que vous dites
pourtant appeler de vos vœux, monsieur Guedj !
Je ne m’habitue pas aux hurlements de
ceux qui se proclament les défenseurs du débat parlementaire, mais le
dénaturent à coups d’invectives et de tentatives d’obstruction. Je ne m’habitue
pas à la mauvaise foi de ceux qui crient au passage en force, mais refusent
toute recherche de compromis. Je ne m’habitue pas, mais plus encore, je refuse
de m’habituer.
Les excès et la surenchère constante, les faits tronqués et les réalités
déformées, minent la confiance de nos concitoyens dans nos institutions. Ce n’est
pas ma conception de la politique, ce n’est pas celle de mon gouvernement, ce
n’est pas celle de la majorité Nous resterons toujours les partisans du
dialogue et de la recherche de compromis. Ce projet de loi de financement de la
sécurité sociale ne fait pas exception : les ministres ont échangé avec les
représentants de tous les groupes parlementaires et nous avons retenu des
amendements de la majorité comme des oppositions. Nous resterons toujours
déterminés à apporter des solutions et des résultats aux Français.
Je n’ignore rien de la spécificité des textes budgétaires, marqueurs de
l’appartenance à une majorité, qui conduit les oppositions à ne pas les voter,
quel que soit leur contenu. Quelle mauvaise foi, monsieur Peytavie, de faire
semblant de l’ignorer !
De notre côté, notre devoir, c’est l’action. Nous ne pouvions pas prendre le
moindre risque, car ce serait priver notre sécurité sociale de ses moyens. Nous le
pouvions d’autant moins qu’il n’existe sur ces bancs aucune majorité
alternative capable de s’accorder sur un budget. Aussi, comme je l’ai toujours
fait et comme je le ferai toujours, j’agis dans l’intérêt du pays et je prends
mes responsabilités.
Mesdames et messieurs les députés, notre modèle social doit être protégé. C’est
pour le défendre que j’ai engagé la responsabilité de mon Gouvernement. Grâce à
cette deuxième partie du PLFSS, nous marquons une nouvelle hausse des moyens de
la sécurité sociale, tout en garantissant la soutenabilité financière de notre
modèle. Les moyens consacrés à la santé augmentent encore : entre 2017 et 2024,
l’Ondam aura augmenté de 65 milliards d’euros. Cette hausse de plus de 33 % est
sans précédent ! (Applaudissements sur les bancs du groupe RE.) Et les moyens
dégagés par cette deuxième partie du PLFSS permettront de revaloriser les
salaires des soignants et de renforcer l’attractivité de l’hôpital, d’amplifier
notre politique de prévention, essentielle pour la santé de nos concitoyens, de
financer notre objectif de 50 000 postes supplémentaires dans les Ehpad d’ici
2030, dont 6 000 dès l’année prochaine de garantir des solutions d’accueil pour
les jeunes enfants, de revaloriser les prestations familiales et les pensions.
Ils permettront de déployer, dès 2024, 7 000 nouvelles solutions
d’accompagnement pour les personnes en situation de handicap.
Je le demande à l’extrême droite comme à l’extrême gauche : comment pouvez-vous
prétendre que c’est un budget d’austérité ? Grâce à cette deuxième partie du
PLFSS, nous renforçons encore nos actions de lutte contre la fraude sociale.
C’est une lutte que nous menons avec détermination, car frauder, c’est voler la
République et priver ceux qui en ont le plus besoin !
Grâce à cette deuxième partie du PLFSS,
nous tenons les engagements que nous avons pris lors de la réforme des
retraites : ne pas opérer de transfert du recouvrement des cotisations de
retraite complémentaire vers les Urssaf, garantir le financement des pensions
de tous les affiliés des régimes spéciaux que nous avons fermés malgré
l’absence de nouveaux cotisants, respecter le dialogue social, déterminant pour
répondre aux préoccupations majeures des Français.
Grâce à cette deuxième partie du PLFSS, nous améliorons la régulation
économique des produits de santé et grâce aux amendements de la majorité comme
des oppositions, nous avons pu enrichir le texte.
Je tiens d’ailleurs à saluer le travail mené par la présidente de la commission
des affaires sociales, Charlotte Parmentier-Lecocq, et par la rapporteure
générale, Stéphanie Rist. Ces amendements rendront plus efficaces encore nos
dispositifs de lutte contre la fraude. Ils sécuriseront le niveau des
contributions pharmaceutiques pour les industriels. Ils permettront des
avancées pour les agriculteurs ou pour les lycéens de la voie professionnelle.
Ils sécuriseront les recettes de la sécurité sociale en 2024, en limitant
l’augmentation du coût des allègements de cotisations. C’est grâce au travail
conduit avec les organisations professionnelles que la deuxième partie du PLFSS
a été enrichie d’une mesure très attendue par les travailleurs indépendants.
Grâce à cette réforme, les artisans, les commerçants et les professions
libérales amélioreront leurs retraites à prélèvement social inchangé. C’est une
mesure de justice que les indépendants attendaient depuis longtemps : grâce à
ce PLFSS, nous la prenons !
Enfin, par ces amendements, comme par ceux que nous avons décidé de ne pas
déposer, nous montrons notre confiance dans le dialogue social. Certains
d’entre vous – à commencer par votre président, monsieur Neuder – m’ont
interrogée sur la situation de l’Agirc-Arrco. Mon objectif a toujours été de
garantir que la réforme des retraites produise tous ses effets. Il en va de
notre responsabilité collective. Pour y parvenir, je crois au dialogue social. Je
préfère laisser aux partenaires sociaux le soin de trouver des solutions plutôt
que de contraindre les ressources de l’Agirc-Arrco. Dans leur accord, les
partenaires sociaux ont eux-mêmes ouvert la porte pour financer des dispositifs
de solidarité. À la lumière des déclarations de la semaine dernière, je leur
fais confiance pour trouver un accord assurant une solidarité financière entre
régimes au profit des pensions des plus modestes.
La sécurité sociale, c’est notre histoire
et notre bien commun. C’est la solidarité et la promesse d’égalité républicaine
en actes. Sur ce texte, plus encore que sur d’autres, nous devrions être
capables de nous retrouver, capables de débattre de bonne foi et de chercher
ensemble les meilleures solutions pour nos concitoyens. Mais sur ce texte,
comme sur tous les budgets, nous avons le devoir d’avancer et de prendre nos
responsabilités. Ce texte est nécessaire pour pouvoir verser les prestations
familiales et les retraites, financer nos hôpitaux et rémunérer nos soignants. Je
ne renoncerai ni au dialogue ni à l’action, et je suis fière de défendre ce
texte qui renforce encore notre modèle social.
> [Intervention à l’Assemblée pour engager la
responsabilité du gouvernement sur le Budget de la Sécurité sociale]
Nous nous retrouvons ce soir, quelques
heures après le rejet de deux motions de censure, pour une raison simple : les
mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Première cause, le refus des
oppositions de trouver des points d’accord avec nous. Pour ce projet de loi de
financement de la sécurité sociale, comme pour tous les textes depuis un an et
demi, les ministres ont mené des concertations et nous avons tendu la main aux
oppositions. Cependant, malgré notre volonté de dialogue, aucun groupe d’opposition
n’a souhaité dévier de sa ligne, refuser
de voter un budget, quel qu’il soit.
Deuxième cause, le besoin de respecter
les délais constitutionnels pour l’examen des textes financiers. En commission,
un débat de fond a été longuement mené sur le projet de loi de financement de
la sécurité sociale. En séance, plus de 2 200 amendements ont été déposés pour
la seule troisième partie du texte. Mais le temps imparti pour la discussion du
PLFSS s’achève ce soir, pour que les débats sur le projet de loi de finances
puissent reprendre demain. Malgré ces délais, je souhaite que le texte, dont
l’examen doit débuter en commission la semaine prochaine au Sénat, soit enrichi
par vos propositions, et que vos amendements puissent y être intégrés.
Enfin, la troisième cause, assurément la
plus forte, c’est que nous devons nous doter d’un budget pour préserver notre
modèle social. Ce PLFSS prévoit 640 milliards d’euros d’investissements pour
notre sécurité sociale : des investissements pour renforcer la prévention, pour
améliorer l’accès aux soins, pour revaloriser les salaires des soignants
pour recruter davantage de personnels
dans les Ehpad, (Applaudissements prolongés sur les bancs des groupes RE, Dem
et HOR) , pour déployer des solutions concrètes d’accompagnement des personnes
en situation de handicap, pour multiplier les options d’accueil de qualité pour
les jeunes enfants.
Ce sont des avancées pour nos concitoyens des avancées pour améliorer le quotidien des Français. Grâce à la
discussion parlementaire, nous avons amélioré notre texte, en reprenant des
amendements de la majorité comme des oppositions.
Au total, nous allons reprendre 250
amendements, c’est-à-dire 100 de plus que l’année dernière. Parmi eux, il y a des amendements pour
améliorer la prévention, par exemple le dépistage systématique du
cytomégalovirus chez les femmes enceintes, pour favoriser la santé mentale des
jeunes, en permettant à la médecine scolaire de les orienter vers le dispositif
Mon soutien psy pour répondre à la
fragilité des jeunes mamans avec l’expérimentation d’un parcours de prise en
charge de la dépression post-partum, pour améliorer les allocations aux proches
aidants, pour réguler les activités de dialyse et de radiothérapie pour faciliter le congé de paternité des
agriculteurs, pour renforcer la prise en charge du risque amiante.
Pourtant, en commission, les oppositions ont rejeté le texte dans son ensemble,
privant nos concitoyens de toutes ces avancées.
Pourtant, en commission, les oppositions
ont rejeté une nouvelle augmentation massive de 8 milliards d’euros des moyens
de la santé.
Nous devons protéger notre modèle social. Nous devons améliorer le quotidien de
nos concitoyens. Aussi, sur le
fondement de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, j’engage la
responsabilité du Gouvernement sur la troisième partie et l’ensemble du projet
de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Fermeté dans la lutte contre l’antisémitisme
Depuis le 7 octobre, 414 personnes ont été interpellées pour des actes
antisémites.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La Cité internationale de la langue française
de Villers-Cotterêts a été inaugurée par le Président de la République
aujourd'hui. «On n'habite pas un pays, on habite une langue.» (Emil Cioran)
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Riches échanges cet après-midi avec le
procureur général d’Ukraine. Nous poursuivons avec constance et détermination
notre coopération avec le peuple ukrainien pour lutter efficacement contre les
crimes de guerre et contre l’humanité.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Je me rendrai au Liban dans quelques jours.
Pour réaffirmer notre attachement à la stabilité du Liban et visiter la FINUL
où servent près de 700 militaires français. Je rendrai également hommage aux 58
soldats morts pour la France dans l’attentat du Drakkar il y a 40 ans.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> La France et la Suède sont deux des pays les
plus importants de l’Union en matière forestière, et des complémentarités
existent à l’heure du défi de l’adaptation des forêts au changement climatique
et de la valorisation des produits sylvicoles:
- Production de bois
- Promotion du puits carbone
- Développement de l’AI au service de la gestion forestière
- Promotion concertée des sujets forestiers au sein des instances européennes
- Organisation d’événements communs
- Développement des investissements et les échanges commerciaux dans le domaine
du bois
Autant de chantiers d’avenir entre nos deux grands pays forestiers !
Rima Abdul-Malak
(ministre de la Culture)
> [Écriture inclusive] Il y a une part du texte
avec laquelle on est d'accord. (…) L'interdiction
a du sens dès lors que cette écriture rend difficile d'accès la langue mais pas
si cela s'étend à la féminisation des noms et aux néologismes.
> Je crois beaucoup à la force de l'art pour créer des espaces de dialogue. J’attends des artistes non pas qu'ils signent des tribunes mais qu'ils agissent pour lutter contre l'importation du conflit Israël-Hamas en France.
> On a besoin que les journalistes soient sur le terrain et nous informent. C'est très grave de voir autant de journalistes tués [suite à l’attentat terroriste du Hamas].
> [Crise de Gaza]Une énorme inquiétude et une dévastation. (…) Je souffre dans ma chair quand je vois les victimes israéliennes (...) et les milliers de civils à Gaza qui sont touchés, les enfants innocents qui meurent.
> Nous inaugurons la Cité internationale de la langue française à Villers Cotterêts en Picardie. Un château en ruines qui renaît pour faire vivre notre amour de la langue française.
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Les « gestes barrières » ce n’est pas
qu’une histoire de covid19. Ce sont des réflexes quotidiens qui sont la
première barrière contre les épidémies. La plus simple et efficace des
réponses.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> Nos grands-mères et nos mères se sont battues
pour avoir le droit à l'IVG. Je ne veux pas que ma fille ait demain moins de
droits que les miens aujourd'hui. Alors oui, inscrivons l’IVG dans la Constitution!
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> L'antisémitisme affiché sur les façades des
immeubles. Effroi face à ces actes qui renvoient aux heures les plus sombres de
notre histoire. La solidarité de la nation doit être entière avec nos
compatriotes de confession juive.
Amélie Oudéa-Castéra
(ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques)
> Les images des bus caillassés de l'OL
et de ses supporters, et celles du visage ensanglanté de
Fabio Grosso sont révoltantes. Ces actes inadmissibles nient les valeurs mêmes
du football et du sport, et leurs auteurs doivent tous être retrouvés et
sévèrement sanctionnés. 7 premiers suspects ont d'ores et déjà été interpellés.
Face à la gravité des faits, la décision de la LFP d'annuler la rencontre OM-OL s'imposait. J'apporte tout
mon soutien à l'OL, à son entraîneur ainsi qu'à son adjoint Raffaele Longo
également touché au visage. J'ai une pensée pour l'immense majorité des
supporters qui ne souhaitaient ce soir qu'exprimer leur ferveur en tribune, et
pour qui la fête est gâchée de manière particulièrement injuste. Ces
agissements marqués par la bêtise et la haine, qui n’ont rien à voir avec le
sport, doivent être éradiqués avec la plus grande détermination par le
collectif de tous les acteurs, publics et privés, qui aiment véritablement le
sport et doivent s’unir plus fermement que jamais pour le défendre.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Une VIème République ? Pas besoin. Notre
Constitution a été pensée pour garantir de la stabilité. 65 ans plus tard, elle
fait ses preuves. Mais elle n'est pas figée : nous allons la modifier pour y
inscrire le droit à l'IVG.
> Marine Le Pen dites-le aux Américaines qui ont perdu ce droit ou à votre collègue argentin d'extrême droite qui le supprimera s’il devient président. Le droit à l’IVG met des années à se gagner, peu de temps à se perdre. Donc oui, on le grave dans la Constitution. Votre réaction nous conforte.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Je condamne avec force les tags antisémites
découverts ce matin en région parisienne. Ces actes abjects et haineux nous
rappellent les heures les plus sombres de notre Histoire. L’antisémitisme doit
être combattu, par tous, avec la plus grande fermeté.
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> Le combat des droits des femmes, de leur
liberté, de leur émancipation est au cœur de notre action depuis 2017. Le droit
à l’IVG met
des années à se gagner et si peu de temps à se perdre. Il sera inscrit dans
notre Constitution pour être protégé. Il sera donc irréversible.
> Des étoiles de David taguées à Saint-Ouen, Aubervilliers et Paris. Les inscriptions antisémites et les propos haineux n’ont pas leur place dans nos rues. Nous sommes aux côtés de nos concitoyens de confession juive. Nous ne laisserons rien passer.
> Lutte contre les discriminations dans l’accès à l’emploi, au logement, prêts bancaires… Les députés Renaissance votent l’amendement nécessaire pour doter la
DILCRAH [Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT] des moyens humains et financiers nécessaires pour mener dès 2024 des actions de testings statistiques. On continue !
> Il est impensable que des élus de la République, qui portent l'écharpe, puissent aller à une manifestation interdite.
> En 2015, la communauté internationale ne s'est pas posé la question de savoir si elle soutenait François Hollande et son gouvernement, elle soutenait la France. (...) La question se pose de la même manière" pour Israël.
> L'antisionisme nourrit l'antisémitisme. Il y a un travail historique à réaliser, mais aussi un travail plus contemporain pour casser l'idée même qu'Israël serait la cause des problèmes au Moyen-Orient.
> Nous avons assisté à un spectacle déplorable hier soir autour du match OM-OL. Les gestes racistes et nazis observés sont intolérables. Nous ne pouvons agir qu’avec le réveil de tous les acteurs. Clubs, ligue, supporters, une prise de conscience générale est urgente !
> L’homophobie tue. Au Sénégal, la dépouille d'un jeune homosexuel a été exhumée puis brûlée par une foule. Les autorités ouvrent une enquête sur ces actes barbares. J’espère vivement que la justice sera intraitable. Mes pensées vont à la famille et aux proches du défunt.
> Face aux ambiguïtés de l’extrême droite, du Rassemblement national de Marine Le Pen, l’inscription de l’IVG dans la Constitution protège les françaises de tout recul. Rappel : en 18 mois, 14 États américains ont interdit l’avortement.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> L’inflation française [4% sur un an] est en
baisse en octobre. Une bonne nouvelle pour les consommateurs français !
> La France et la Norvège travaillent activement sur la capture et le stockage de carbone, un des quatre piliers de la décarbonation de l’industrie. (…) Avec une délégation de chefs d’entreprise pour découvrir le projet « Northern Lights ». Le terminal où le carbone est acheminé par bateau puis envoyé dans les fonds marins. C’est un projet d’avenir de capture et de stockage de carbone, porté par la France et la Norvège.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> L‘outil numérique doit nous permettre de vivre
une vie meilleure, mieux connectée avec nos semblables, plutôt que de nous
isoler.
> Jamais un lieu n'avait été consacré à l'histoire de notre langue. Avec Villers-Cotterêts, le français dispose désormais d'une Cité ouverte à toutes celles et ceux qui le font vivre.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Nous ne lâcherons rien face aux oiseaux de
mauvaise augure qui préféraient voir notre économie à terre plutôt que de se
réjouir de ses réussites. Nous continuerons à créer des emplois, améliorer
notre compétitivité et protéger le pouvoir d’achat des Français.
> Dès le 2 novembre, hôtels, cafés, restaurants, commerces de proximité pourront déposer en ligne un dossier pour engager des travaux de mise en accessibilité. L’Etat prendra en charge jusqu’à 50% du coût des travaux dans la limite de 20 000€.
> Ce n’est pas toujours facile pour nos commerçants d’avancer de l’argent pour effectuer des travaux, notamment de mise en accessibilité. C’est pour ça que dès la validation de leur dossier à partir du 2 novembre ils pourront recevoir une avance de 30% pour enclencher les travaux.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> [Projet d'autoroute A69] Il n'y aura pas un
centimètre carré de ZAD sur l'A69. La ZAD c'est la négation de l'état de droit,
la loi du plus fort qui s'impose aux autres. Cette force restera à la loi, à
chaque fois
> [Attentat terroriste] On doit pouvoir faire évoluer les pouvoirs des agents de sécurité de la SCNF et de la RATP, sous l'autorité de la Police nationale
> [Actes antisémites en France] Ces images rappellent les heures les plus sombres de notre histoire. Le gouvernement renforce la protection des lieux de vies de la communauté juive.
> À la SNCF, j'ai demandé à ce qu'on accélère le plan de recrutement des effectifs de sécurité.
Agnès Firmin Le Bodo
(ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de
santé)
> [IVG dans la constitution] Il suffit de
regarder ce qu'il se passe aux Etats-Unis, parfois tout proche de nous, en
Pologne ou Hongrie, pour se dire que ce droit peut être menacé
> L’objectif du gouvernement est très clair : favoriser un égal accès aux soins à tous nos concitoyens. C'est avec les professionnels de santé et les élus des territoires que nous réussirons à relever les défis.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Parents, adultes, faites attention aux images
violentes qui circulent. Lorsque des enfants les voient, les conséquences
peuvent être lourdes : trauma, anxiété, trouble du sommeil ou du comportement…
Parlez-en avec eux, protégez-les face à ces dangers sous-jacents.
> Entendu à la radio ce matin : le meurtre de trois enfants par leur père expliqué par « un contexte familial difficile ». Il n’est plus supportable d’entendre ce type de propos. Face aux infanticides, il faut nommer les choses et ne rien laisser passer.
> [Incidents avant le match OM-OL] Des images catastrophiques en terme d'éducation et du respect des valeurs du sport. C'est une honte pour notre pays.
Sabrina Agresti-Roubache (secrétaire d’Etat chargée de la
Ville et de la Citoyenneté)
> Atteindre le plein emploi dans les quartiers
est une des priorités annoncées par la Première ministre Elisabeth Borne lors du Comité
Interministériel des villes. Pour y arriver plusieurs leviers dont la
mobilisation de 5000 entreprises partenaires
> Il y a de la discrimination, pourquoi le testing ? Parce qu'on n'a plus le choix ! Il est temps d'agir.
> Des peines individualisées en fonction des situations familiales, sinon ça veut dire qu'on punit tout le monde de la même manière alors que tout le monde n'est pas sur la même ligne d'arrivée.
> Ce n'est pas qu'une histoire de notes, mais de se dire : est-ce qu'on va donner un peu plus à ceux qui ont moins ? Moi je dis oui. Le système n'est pas parfait mais ça reste à la marge.
Prisca Thevenot
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> [Service national universel] Celui qui me dit
que regarder le drapeau se lever et chanter la Marseillaise, c'est être
militaire, non, c'est être Français.
> [Service national universel] Entre 2019 et maintenant, 90 000 jeunes l'ont fait (...) rien que sur l'année 2024, 90 000 vont le faire. Il y a une montée en puissance du dispositif, plein de jeunes veulent faire le SNU.
> 35 000 étudiants qui ne pouvaient pas devenir boursiers, le sont devenus aujourd'hui (...) et 140 000 boursiers ont eu une revalorisation (...) tous les étudiants ne sont pas boursiers et c'est heureux, il faut cibler les aides.
> La création du repas à 1 euro [pour les étudiants précaires], c'est Emmanuel Macron qui l'a mis en place, nous l'avons créé et nous l'avons pérennisé.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Heureuse de recevoir à l'Assemblée, la présidente du
Parlement européen. Immigration, lutte contre le terrorisme, réchauffement
climatique et défense du droit international : l’UE et la France traversent des
défis qui nous concernent tous. Unies, nos deux institutions répondront
présentes !
> Nous levons le voile sur 80 ans d’oubli. Dans le seul camp de concentration français, 860 personnes, dont 800 juifs, ont été anéanties par la barbarie nazie. La stèle dévoilée est un hommage autant qu’un appel aux nouvelles générations : plus jamais !
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Antoine Armand (député)
> La France porte une voix claire : lutte
contre le terrorisme, respect du droit humanitaire, perspective de la paix avec
deux États.
Charlotte Parmentier Lecocq
(députée)
> Les premiers résultats de la réforme des retraites sont là :
- Augmentation de 30 € des pensions des nouveaux
retraités partis depuis septembre
- Revalorisation de 50 € pour environ 500.000
personnes déjà en retraite
- Sur ces 500 000 personnes, 20 000 personnes ont touché
100 €
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Condamnation la plus ferme face à ces actes
[antisémites] ignobles qui se multiplient. Ne rien laisser passer.
Bruno Millienne
(député)
> Ceux qui ont fait du juif une cible - du «détail
de l'histoire» de Le Pen père hier, au «Vous l'avez quand même un peu cherché»
de certains Insoumis aujourd'hui - portent une lourde responsabilité dans
l'expression de cet antisémitisme décomplexé. Honteux !
> Le courage de Olivier Faure n'aura malheureusement duré que quelques jours. Comme s'il cherchait de nouveau à faire allégeance à ce que la gauche produit de pire, le voilà qui met au même niveau le Hamas et Tsahal, c'est à dire des gens qui assassinent des bébés parce que juifs, et l'armée d'un Etat démocratique qui se défend après une attaque sans précédent, avec le lot de victimes collatérales inhérent à la guerre, notamment face à un adversaire qui les utilise à dessein... Toutes les victimes sont à déplorer mais toutes n'ont pas les mêmes causes. Feindre de l'oublier, c'est faire le jeu des islamistes, comme le font les amis d'Olivier Faure depuis le 7 octobre.
Aude Luquet (députée)
> La multiplication de ces actes [antisémites]
ignobles donne la nausée. Ils doivent être, chaque fois, dénoncés avec force.
La justice doit y apporter une réponse ferme, sans trembler. N'oublions jamais
que dans le triptyque de notre devise, il y a la fraternité. Elle est précieuse
et ne peut être mise à mal par quelques-uns.
● Parti radical
> Alors
que le droit à l'IVG recule dans le monde, le Parti radical se réjouit de
l'annonce d'Emmanuel Macron de déposer cette semaine un projet de loi constitutionnelle au
Conseil d'Etat pour inscrire le recours à l'IVG dans la Constitution dès 2024.
Joël Giraud (député)
> L'accord sur la réforme du
marché européen de l’énergie enfin adopté ! Cela signifie:
- Des prix plus stables et plus bas
- La prise en compte du parc nucléaire
français
- Une réponse européenne face aux défis
énergétiques et politiques
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Abou Marzouk, du Hamas, crache à la face du
monde que l’ONU n’a qu’à s’occuper des civils palestiniens, ce qu’elle fait. Le
Hamas, lui, a autre chose à faire: se protéger et attaquer Israël. Le Hamas est
le pire ennemi de la cause palestinienne et de la paix.
> [Dans la république du Daghestan en Russie, des militants pro-palestiniens prennent d'assaut l'aéroport international de la région afin de «tuer des Israéliens et des Juifs»] Vous vous souvenez des certitudes doctes de l’extrême-droite selon lesquelles Poutine serait le meilleur rempart contre l’islamisme ? Jetez un œil à ce qui se passe dans la Fédération de Russie et jugez par vous-mêmes.