Voici une sélection, ce 27 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Crise au Proche-Orient] Nous reconnaissons totalement le droit et la
volonté légitime de lutter contre le terrorisme. Nous sommes prêts à y apporter
notre aide. Mais nous considérons que le blocus complet, le bombardement
indifférencié et plus encore la perspective d’une opération massive terrestre
ne sont pas de nature à protéger comme il se doit les populations civiles.
Il faut mieux cibler l'action utile contre les terroristes. Il est
indispensable que la distinction soit faite dès le début, très clairement, avec
les populations civiles. Sinon, le risque est celui de l'embrasement, de la
confusion des esprits. Et paradoxalement, je pense que c'est aussi très
contreproductif pour la sécurité d'Israël.
> [Crise au Proche-Orient] Une trêve humanitaire est aujourd’hui utile pour pouvoir protéger ceux qui sont sur le terrain, qui ont subi des bombardements.
> [Aide aux populations civiles de Gaza] Nous allons bâtir une coalition humanitaire avec plusieurs pays européens, en particulier Chypre, qui va servir de base arrière à ce corridor humanitaire maritime. Nous avons une discussion en ce sens avec (…) la Grèce également qui est prête à envoyer des équipements.
> [Gaza] La France a environ 170 ressortissants français – personnels travaillant dans nos instituts et ayants droit. Nous souhaitons les évacuer dans les meilleurs délais, c’est ce qu’on est en train d’organiser avec à la fois les autorités israéliennes, palestiniennes et l’Egypte, et ce que d’autres pays européens veulent faire en coordination avec nous.
> [Rencontre Orban-Poutine] Cela ne me choque pas. (…) Ce que je demande (...) c'est que, dans la situation où nous sommes vis-à-vis de la Russie, on n'utilise pas ces contacts bilatéraux pour négocier des choses (...) qui viendraient affaiblir l'unité qui est la nôtre [Union européenne].
> Très souvent dans les discours de Viktor Orban ou
d'autres, la comparaison est faite entre Bruxelles et Moscou. Il y a une
différence fondamentale: c'est que l'Union européenne n'a pas envahi la
Hongrie; la Hongrie a décidé souverainement de rejoindre notre Europe.
Le peuple hongrois vit beaucoup mieux depuis qu'il a rejoint notre Europe, mais
c'est un choix souverain (...) Si on confond un choix souverain avec un acte de
domination militaire, alors c'est la confusion des esprits, et c'est grave.
> [Propos lors de la conférence de Presse en Israël. / 24
octobre]
Je suis venu en effet ici exprimer au peuple israélien toutes les condoléances
de la France. Ces condoléances sont celles d’un pays ami, apeuré devant l’acte
terroriste plus terrible de votre histoire et saisi par votre chagrin et votre
douleur. Ces condoléances sont celles d’une nation qui comme vous, a pleuré des
jeunes vies, des vies ordinaires, des vies heureuses, fauchées par la
sauvagerie du terrorisme. Ces condoléances sont celles de millions de femmes et
d'hommes, nos compatriotes qui ont été sidérés par le degré inouï de violence
pure et de cruauté, et qui pensent aux familles endeuillées, aux familles
brisées, aux familles angoissées.
Les actes que vous avez subis dépassent tout entendement. Comme toutes les
victimes du terrorisme, ces morts n'ont pas d'autre mobile que la haine pure.
Le 11 janvier 2015, vous étiez avec nous, Monsieur le Premier ministre, lorsque
nous marchions dans les rues de Paris et que nous pleurions nos morts. Vous
nous disiez la solidarité des Israéliens. Je vous apporte aujourd'hui l'émotion
et la solidarité des Français. Nos deux pays sont liés par le même deuil. 30
ressortissants français ont été assassinés par le Hamas. Et c'est pour mon pays
l'attaque terroriste la plus meurtrière subie depuis 2016. C'est une page noire
de notre propre histoire.
Nous partageons aussi avec Israël une terrible épreuve, celle des otages. Plus
de 200 Israéliens sont retenus. 9 Français le sont. C'est plus que nous n'en
avions dans le monde entier jusqu'à présent. Et vous savez, nous savons,
combien est insupportable pour un pays d’imaginer la captivité de certains de
ces enfants.
J’ai tenu à voir les familles des victimes et des otages dès mon arrivée, et
j’ai voulu partager leur détresse, leur redire le plein soutien de la France.
Nous ne négligerons rien pour la sécurité de nos compatriotes, à vos côtés.
Nous employons, avec Israël et d'autres partenaires, à obtenir la libération de
tous les otages détenus à Gaza. Ils doivent tous être libérés. C'est pour la
France une priorité et pour cela, nous devons tout faire pour obtenir du Hamas
la libération de tous, sans complaisance. Et je veux ici remercier tous ceux
qui nous aident à conduire ces discussions.
Je suis aussi venu vous dire la solidarité de la France dans la lutte contre
notre ennemi commun, le terrorisme ; rappeler devant tous le droit légitime
d'Israël de se défendre face à ceux qui œuvrent à sa destruction. Cette cause
est juste. Point final. Le Hamas est un groupe terroriste dont l'objectif même
est la destruction de l'État d'Israël. C'est aussi le cas de Daesh, d'Al Qaïda,
de ceux qui leur sont associés dans l'action et dans l'intention.
La priorité, votre priorité, mais aussi celle de toutes les démocraties et de
la France, est avec vous de vaincre ces groupes terroristes. Nous qui avons été
frappés si durement par ces mêmes groupes, voulons vous dire une chose simple :
« vous n'êtes pas seuls ». C'est pourquoi la France est prête à ce que la
coalition internationale contre Daesh, dans le cadre de laquelle nous sommes
engagés pour notre opération en Irak et en Syrie, puisse lutter aussi contre le
Hamas.
Je propose à nos partenaires internationaux — je l'ai évoqué avec vous ce matin
— que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale pour
lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous. Je pense que
c'est l'intérêt d'Israël, de sa sécurité, celle aussi de plusieurs de vos
voisins menacés par ces mêmes groupes ou des groupes voisins. La lutte doit
être sans merci, mais pas sans règles, car nous sommes des démocraties qui
luttons contre des terroristes ; des démocraties, donc qui respectent le droit
de la guerre et assurent l'accès humanitaire, des démocraties qui ne prennent
pas pour cible les civils, ni à Gaza, ni nulle part.
Le respect des populations impose en l’occurrence de permettre l'accès de
l'aide, et nous en avons longuement parlé très en détail, de rétablir
l'électricité pour les hôpitaux, pour les malades et les blessés, sans que
cette électricité puisse être utilisée pour faire la guerre. Et nous allons
bâtir des coopérations très concrètes sur ce sujet dans les tout prochains
jours.
Nous sommes prêts à apporter une aide concrète à toutes les populations, comme
nous l'avons fait ces dernières années, ces derniers mois, mais avec des
solutions très pratiques et concrètes que nous avons discutées durant cet
entretien, prêt aussi à le faire en nous engageant avec les principaux voisins
pour bâtir ces solutions.
Cette lutte, nous devons aussi la conduire en veillant à éviter l'embrasement
de toute la région. Je mets ici en garde le Hezbollah, le régime iranien, les
Houthis au Yémen et l'ensemble des factions qui, dans la région, menacent
Israël de ne pas prendre le risque inconsidéré d'ouvrir de nouveaux fronts. Ce
serait ouvrir la porte à une conflagration régionale dont chacun sortirait
perdant. C'est une nécessité pour tous les peuples de la région : faisons tout
pour ne pas ajouter des larmes aux larmes et du sang au sang.
Plus près d'ici, je souhaite aussi appeler l'attention de chacun sur les actes
de quelques-uns à l'égard de civils palestiniens dont la violence menace de
propager le feu à la Cisjordanie aussi.
Enfin, la sécurité d'Israël ne peut être durable sans une relance décisive du
processus politique avec les Palestiniens, nous l'avons aussi longuement
évoqué.
Le Hamas, je l'ai rappelé, est un groupe terroriste, c'est pourquoi il ne porte
pas la cause palestinienne. Il doit être combattu avec force. Et la cause
palestinienne, elle, doit être entendue avec raison. La stabilité de la région,
le retour à la normalisation qui s'annonçait ne seront garantis que si la
réponse d'Israël à la violence est évidemment sécuritaire et implacable face
aux groupes terroristes, mais aussi politique en acceptant le droit légitime
des Palestiniens à disposer d'un territoire et d'un État en paix et en sécurité
aux côtés d'Israël, parce qu'il aura intégré l'existence et la sécurité
d'Israël comme une condition première.
La sécurité d'Israël, la lutte commune contre le terrorisme, le respect du
droit humanitaire, l'ouverture d'un horizon politique, tous ces éléments sont
indissociables. Il faut agir ici et maintenant en nous battant face au
terrorisme et en offrant un espoir.
Encore une fois, Monsieur le Premier ministre, merci de votre accueil, merci
pour votre temps, pour cet engagement face au terrorisme. Et dans les
prochaines heures, nous continuerons d'avancer ensemble. Nous avons défini une
liste d'actions.
J'aurai l'occasion de me rendre à Ramallah en fin de journée. Je serai demain
avec plusieurs dirigeants de la région pour aussi très concrètement avancer sur
l'agenda que nous nous sommes donnés.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Discours de présentation aux maires des mesures du Gouvernement suite
aux émeutes de l'été 2023]
Le 27 juin dernier, un jeune est mort lors d’un contrôle routier à
Nanterre. Très vite, à l’émotion légitime suscitée par ce drame, ont succédé
des violences urbaines inacceptables. Pendant plusieurs jours, vos communes ont
été touchées. Certains parmi vous ont été directement visés. Vos mairies, nos
écoles, nos commissariats, nos brigades de gendarmerie, nos tribunaux : tous
les symboles de la République ont été pris pour cible. Du mobilier urbain, des
véhicules ont été vandalisés. Des
commerces ont été pillés.
Face à la violence, notre première réponse a été le rétablissement de l’ordre
républicain. Grâce à l’action des policiers, des gendarmes, des policiers
municipaux et à une réponse pénale rapide et ferme, plus de 2000 personnes ont
été condamnées, et l’ordre a pu être rétabli rapidement.
Je veux une nouvelle fois saluer les forces de l’ordre et les magistrats, pour
leur action lors de ces violences. Je sais aussi tout le rôle que vous avez
joué, vous les élus locaux, pour aider au retour au calme. Je veux vous rendre
hommage. Je veux vous remercier.
Notre deuxième réponse a été de vous accompagner pour la reconstruction. En
vous recevant cet été, le Président de la République avait pris l’engagement
d’une reconstruction rapide, notamment grâce à une loi d’urgence. Cette loi
nous l’avons votée en un temps record. Elle ouvre un droit d’exception pour
reconstruire plus vite. Aujourd’hui, 60% des bâtiments publics partiellement ou
totalement détruits ont d’ores et déjà été remis en état. Vous pouvez compter
sur la mobilisation des services de l’Etat et nous veillons à celle des
assurances.
L’Etat vous accompagnera et je vous annonce qu’une enveloppe de 100 millions
d’euros pourra être mobilisée pour vous aider à la réparation et la
reconstruction, en complément de l’indemnisation des assurances.
Mesdames et Messieurs les élus, nous sommes à vos côtés. Les violences de juin
ont profondément choqué les Français. Elles
vous ont frappé de plein-fouet. Alors, nous devons collectivement tout mettre
en œuvre pour qu’elles ne se reproduisent pas.
Bâtir des réponses adaptées imposait d’abord un diagnostic précis et objectif
de ce qui s’était passé. Ces violences ont concerné des communes diverses. Vous
en êtes le reflet. Des communes de toutes tailles, pour certaines avec des
quartiers prioritaires de la politique de la ville, pour d’autres non.
Ensuite, en regardant le profil des émeutiers, plusieurs éléments ressortent : les
trois quarts des auteurs sont nés en France, un tiers n’a pas de diplôme, les
jeunes issus de familles monoparentales sont fortement sur-représentés. Mais ce
qui nous marque le plus, c’est la jeunesse des émeutiers : un quart à peine des
auteurs avaient plus de 25 ans ; un sur cinq était encore lycéen.
Ces constats nous interpellent. Ils nous
interrogent sur l’avenir de notre jeunesse et sur la force de notre pacte
républicain. Ils illustrent
l’inquiétante banalisation de la violence, le manque de cadre et de repères et
sans doute, plus largement, une crise de l’autorité.
Face à ces enjeux, nous devons agir collectivement. Ce mot, « collectivement »,
je l’assume. C’est le cœur de mon message aujourd’hui. Certaines réponses
viennent de l’Etat. D’autres peuvent venir des collectivités, des parents, des
responsables associatifs. Toutes se construisent et se mettent en œuvre
ensemble. Et c’est ensemble que nous apporterons des réponses de long-terme,
fermes, efficaces, adaptées.
Pour bâtir nos réponses, nous avons choisi de prendre le temps de la réflexion
et de la concertation, plutôt que de réagir à chaud, dans la précipitation. Nous
sommes partis du terrain. Partis de vos témoignages et de vos idées. Ainsi, le
Président de la République a eu l’occasion de vous rencontrer dès le mois de
juillet. Un Conseil national de la refondation a permis d’entendre les
propositions des élus, de la société civile et des chercheurs. J’ai échangé et
j’échange régulièrement avec beaucoup d’entre vous. Et les ministres ont eu
l’occasion de vous écouter, de vous consulter.
Les réponses que nous vous présentons aujourd’hui avec mon Gouvernement sont
donc le fruit de nos concertations.
La première attente que vous avez exprimée, c’est d’assurer la sécurité de nos
concitoyens. Depuis 6 ans, nous avons augmenté les moyens du ministère de
l’Intérieur à des niveaux sans précédent. Nous avons créé 10 000 postes de
policiers et gendarmes lors du précédent quinquennat et 8 500 de plus seront
créés d’ici 2027. Comme l’a annoncé le Président de la République, nous allons
créer 238 brigades de gendarmerie supplémentaires. Nous avons fait adopter la
loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur, qui prévoit
notamment le doublement de la présence des forces de l’ordre sur la voie
publique, d’ici 2030.
Ensuite, cette présence accrue auprès de nos concitoyens sera un des leviers
pour raffermir le lien entre police et population. Les émeutes de juin ont
montré l’importance de cet enjeu, notamment vis-à-vis de notre jeunesse. Là encore, beaucoup d’entre vous nous en ont
parlé. Les violences de cet été sont riches d’enseignements et de leçons sur
notre organisation.
De plus, au cours de nos échanges, il a souvent été question des polices
municipales. Nous le savons, elles ont été extrêmement sollicitées et déterminantes
au cours de la crise. Je veux une fois de plus leur rendre hommage. Il est
indispensable de mieux reconnaître leur rôle et de leur donner les moyens
d’agir. Pour les maires qui le souhaitent, je vous propose de franchir une
nouvelle étape dans le continuum de sécurité et de donner la possibilité aux
polices municipales d’accomplir certains actes de police judiciaire. Ces
pouvoirs s’exerceront naturellement sous le contrôle des parquets. Nous
lancerons une concertation avec vous et les associations d’élus afin de bâtir
un texte de loi.
Enfin, dans chacun de nos échanges, vous avez parlé du fléau que constitue le
trafic de stupéfiants. C’est la matrice de toutes les délinquances et la cause
de nombreuses violences. C’est un combat du quotidien, et je connais la
mobilisation du ministre de l’Intérieur et de nos forces de l’ordre pour le
livrer. C’est aussi un combat qui doit se mener contre la criminalité organisée
et les réseaux internationaux.
Nous sommes déterminés à agir à tous les niveaux. Aussi, je vous annonce que
nous présenterons prochainement un nouveau plan national de lutte contre les
stupéfiants. De plus, nous devons veiller à sanctionner rapidement les
consommateurs de drogue. Les amendes forfaitaires sont une avancée importante.
Mais nous devons aller plus loin, pour faciliter leur paiement immédiat et
améliorer leur recouvrement. Conformément à la demande du Président de la
République, le ministre de l’Intérieur et le ministre chargé des Comptes
publics finalisent actuellement nos dispositifs pour assurer l’effectivité et
la rapidité de la sanction.
La deuxième attente dont vous nous avez fait part, c’est celle d’une réponse
pénale exemplaire et du refus total de l’impunité. Cette nécessité, nous la
partageons, et c’est notamment parce que la réponse pénale a été ferme et
immédiate, que nous avons pu rétablir l’ordre en quelques jours en juillet. Depuis
6 ans, nous avons considérablement augmenté les moyens de la Justice pour la
rendre plus accessible, plus rapide. Nous continuons avec la loi de
programmation de la Justice, qui vient d’être votée, et qui prévoit la création
de 10 000 postes. Et d’ici 2027, 15 000 places de prison seront construites.
Lors de ces émeutes, nous avons constaté qu’une grande partie des auteurs
mineurs n’avaient jamais eu affaire à la Justice. Il faut donc que nous
élargissions notre palette de sanctions, afin qu’aucun acte ne reste impuni. Il
s’agit d’assurer une réponse ferme, effective et adaptée dès la première
infraction.
D’abord, nous allons multiplier par cinq l’amende pour non-respect du
couvre-feu, en la portant à 750€. Ensuite, nous allons proposer au Parlement de
pouvoir placer des jeunes délinquants, de manière obligatoire, dans des unités
éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse. J’ajoute que dans
certains cas, nous pouvons envisager un encadrement de jeunes délinquants par
des militaires, qui pourront notamment transmettre des valeurs de discipline et
de dépassement de soi.
Des expérimentations ont été lancées. Il faut maintenant franchir une nouvelle
étape. Le dispositif doit se déployer et s’étendre davantage sur le territoire.
Face à la jeunesse des émeutiers, il faut aussi davantage responsabiliser les
parents. Nous devons aider ceux qui en ont le plus besoin, j’y reviendrai. Mais
nous devons aussi agir face à la démission de certains devant les dérives de
leurs enfants. Nous proposerons au Parlement que des stages de responsabilité
parentale ou des peines de travaux d’intérêt général puissent être prononcés à
l’encontre des parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs.
Nous allons aussi créer une contribution financière citoyenne et familiale que
les mineurs et leurs parents devront payer à des associations de victimes. Et quand
un mineur a causé des dégradations, nous allons nous assurer que les deux
parents, qu’ils soient séparés ou non, qu’ils vivent avec leur enfant ou non,
soient responsables financièrement des dommages causés. Personne ne doit
pouvoir se dédouaner. Chacun est responsable devant la société.
Ensuite, les émeutes de cet été ont montré le rôle clé joué par les réseaux
sociaux pour encourager les violences et créer l’escalade. Avec le règlement
européen DSA, nous disposons désormais d’outils puissants pour faire retirer
les contenus violents en ligne. Et pour punir ceux qui les diffusent, incitent
à la violence ou alimentent une compétition inacceptable entre les quartiers,
le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, en cours
d’examen au Parlement, prévoit justement de renforcer les sanctions. Nous mettons
notamment en place un bannissement numérique, qui permettra de suspendre un
compte pendant 6 mois.
La troisième attente dont vous nous avez fait part, c’est un accompagnement
renforcé des familles et des jeunes.
D’abord, le soutien aux parents est essentiel. De nombreux dispositifs sont
portés par l’Etat, les conseils départementaux, les communes et les CAF. Cependant,
vous nous l’avez dit : ces réponses sont encore souvent mal connues et
insuffisamment coordonnées. Pour y remédier, la ministre des Solidarités et des
Familles va lancer une concertation visant à favoriser les synergies, donner de
la visibilité à nos dispositifs, souvent trop complexes, et gagner en
efficacité.
Nous devons mieux accompagner les parents face aux difficultés qu’ils peuvent
rencontrer aux moments clés de la vie de leurs enfants.
Ensuite, nous devons améliorer la prise en charge des jeunes. Afin de limiter au maximum les temps pendant
lesquels les enfants sont livrés à eux-mêmes, les Caisses d’allocations
familiale donneront aux communes les moyens nécessaires pour étendre les
horaires d’accueil en centres de loisirs, le matin ou le soir.
De plus, vous nous l’avez dit : il faut accroître la présence d’adultes qui
peuvent être des repères et des référents dans les quartiers. En lien avec les
élus et les associations, nous voulons renforcer la médiation sociale. Nous
partageons notamment la volonté de professionnaliser les parcours et de mieux
former.
Plus globalement, vous avez souligné l’importance de la prévention de la
délinquance. Des mécanismes existent déjà dans vos communes, en lien avec la
Justice. Je pense au rappel à l’ordre des mineurs ou aux conseils des droits et
des devoirs des familles. Nous devons
nous appuyer sur vos initiatives et vos idées. Cela nourrira la nouvelle
stratégie nationale de prévention de la délinquance, qui sera présentée début
2024.
Bien sûr, l’école a aussi un rôle capital à jouer. Nous devons rendre à l’école
et aux enseignants leur autorité. Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter
le décrochage scolaire. Le temps de l’école est un temps précieux, qui doit
être utilisé pleinement, jusqu’à la fin de l’année. C’est le sens, à la demande
du Président de la République, de la reconquête du mois de juin pour les
collégiens et les lycéens. C’est aussi notre objectif en proposant d’ouvrir les
écoles quelques jours en août avant la rentrée, notamment pour les élèves en
difficulté.
L’école, c’est aussi la formation du citoyen. C’est pourquoi nous doublerons le
nombre d’heures d’enseignement moral et civique au collège. J’ajoute que l’internat
peut être une solution pour donner un autre cadre aux jeunes et leur permettre
de suivre au mieux leur scolarité. Mais aussi une solution pour accompagner les
familles. Je pense notamment aux mères seules qui ont parfois des difficultés
avec leurs enfants.
Nous voulons aider ces familles. C’est pourquoi, pour les élèves boursiers
concernés, je vous annonce que l’hébergement en internat pourra désormais être
intégralement pris en charge. De plus, je reste convaincue que notre jeunesse a
besoin de mieux se connaître et de faire Nation. C’est précisément le rôle du Service
National Universel. Sa montée en puissance continue et 80 000 jeunes seront
accueillis cette année. Le Président de la République aura prochainement
l’occasion de s’exprimer sur le sujet.
Je crois également que nous devons continuer à conduire les jeunes sur le
chemin de la formation et de l’insertion. Pour y parvenir, nous allons ouvrir
de nouveaux EPIDE dans les territoires où le taux de chômage est
particulièrement élevé, en particulier les quartiers prioritaires de la
politique de la ville.
Enfin, je connais comme vous la situation de certains quartiers, où tous les
défis sécuritaires, sociaux, familiaux ou éducatifs, semblent s’additionner. Dans
ces quartiers, nous devons avoir une réponse forte et globale. C’est le sens de
la « Force d’action républicaine », proposée par le Président de la République
lors de la campagne électorale. Son objectif sera de concentrer dans un
quartier tous les efforts de l’Etat, à vos côtés, pendant plusieurs mois. A
partir d’un diagnostic commun, nous déploierons des moyens pour traiter les
difficultés que les populations rencontrent, en matière de sécurité, mais aussi
pour des réponses judiciaires, éducatives ou sociales. Nous proposerons des
solutions à la carte et adaptées à vos territoires. Je vous annonce que le
premier déploiement de cette Force d’action républicaine se fera d’ici la fin
de l’année dans les communes de Besançon, Valence et Maubeuge.
Je l’ai dit, la diversité de vos communes le montre, la réponse aux émeutes
dépasse largement la question des quartiers et des banlieues. Avec vous, c’est
à la perte de repères et à la crise de l’autorité que nous voulons apporter des
réponses. Mais bien sûr, tous les territoires ne sont pas égaux face aux
difficultés. La politique de la ville n’est pas le seul vecteur de solutions,
mais elle est l’un d’entre eux.
C’est ici, dans le grand amphithéâtre de La Sorbonne, que j’ai choisi de vous
présenter nos propositions. Ce choix n’a rien d’un hasard. La Sorbonne, c’est
notre Histoire. C’est l’Éducation. C’est la jeunesse. Cette jeunesse de France
pour laquelle nous devons toutes et tous agir. Une jeunesse qui évolue dans une
société où la violence est banalisée et les cadres flous. Mais une jeunesse qui
ne se résigne pas et qui veut prendre son destin en main. Face aux difficultés,
vous incarnez les actions concrètes et les solutions du quotidien. Vous êtes
les visages d’une France qui agit et ne baisse jamais les bras. Autour du
Président de la République, et avec mon Gouvernement, c’est également le chemin
que je prends. Je ne cèderai jamais aux discours défaitistes.
Même face aux défis les plus complexes, même face aux événements les plus
graves, nous n’abandonnerons pas. Nous ne renoncerons pas sur le chemin de
l’exigence républicaine et de la cohésion nationale. Les mesures dont je viens
de vous faire part en sont la preuve. Avec vous, nous continuerons à agir. Nous
relèverons les défis à venir ensemble, dans un esprit de responsabilité
partagée. Comme vous, j’en suis convaincue : la France et les Français ont tout
pour réussir. Nous serons à la hauteur.
Vive la République ! Vive la France !
> [Discours lors de l’inauguration de l'Ecole des drones
de l'armée de Terre]
Inaugurer cette école des drones est un symbole fort. Le symbole de la volonté
du président de la République, de doter notre pays d’armées à la hauteur de
notre rang. D’armées modernes, avec les meilleurs équipements servis par les
meilleures compétences. D’armées à la pointe pour mener les combats de notre
temps.
Cette cérémonie est le symbole de la remontée en puissance de nos Armées,
initiée depuis 6 ans. Depuis 2017, sous l’autorité du Président de la
République, des augmentations sans précédent des moyens de notre défense
nationale ont été décidées. La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit
d’investir 413 milliards d’euros pour nos Armées. Ces décisions se traduisent en actes.
Pendant des décennies, des régiments ont fermé. Le nombre de nos soldats a
diminué. Désormais, les moyens sont là. Et aujourd’hui, une école ouvre. C’est
le fruit d’une volonté politique claire et intangible.
Alors que la situation internationale est préoccupante, l’ouverture de cette
École des drones montre la détermination de la Nation à être toujours capable
de se défendre, à toujours garder son destin en main. La France ne renoncera
jamais à être libre et indépendante.
L’ouverture de cette école est une promesse. Elle permettra de placer
l’autonomie au cœur du fonctionnement opérationnel de nos Armées. A chaque
échelon du combat, et jusqu’au plus bas niveau tactique, des soldats formés
pourront utiliser les drones. Et grâce à la maîtrise de cette technologie, ils
pourront innover, imaginer, prendre des initiatives avec un seul objectif : la
réussite de la mission.
La raison d’être de cette école, c’est aussi de participer à la transformation
profonde de nos armées, et singulièrement celle portée par le modèle « Armée de
Terre de combat » lancé l’été dernier. Pour réussir, je sais aussi pouvoir
compter sur le soutien d’acteurs privés, essentiels pour notre indépendance, et
déterminés à offrir à nos soldats les meilleurs équipements. Je salue à ce
titre nos entreprises de la base industrielle et technologique de défense. Je
sais qu’elles seront au rendez-vous.
Officiers, sous-officiers, brigadiers-chefs, brigadiers, militaires du rang et
personnels civils de l’école des drones, l’inauguration de cette école est
aussi un geste militaire, incarné par la remise du fanion de l’école à son chef
de corps. Je veux insister sur cette militarité. Plusieurs milliers de drones
seront en service demain dans les unités de l’armée de Terre. Leur utilisation
ne s’improvise pas. Comme autrefois pour le char, l’avion ou l’hélicoptère,
disposer d’une arme nouvelle ne suffit pas à s’assurer de gains tactiques
décisifs. C’est l’emploi, c’est la doctrine, c’est la détermination des chefs
et des opérateurs qui confèrent l’avantage et garantissent le succès des
opérations.
Alors que la guerre gronde aux portes de l’Europe, alors que les tensions entre
les puissances vont croissantes, alors que la violence a surgi de nouveau de
manière aveugle au Proche-Orient, alors que le terrorisme djihadiste a encore
frappé sur notre territoire, votre mission n’en sera que plus cruciale.
Je veux l’affirmer : les drones seront demain une composante essentielle du
succès des armes de la France. Cette école est une composante essentielle du
succès des armes de la France. Avec vous, je veux dire ma reconnaissance aux
militaires de notre pays, et ma confiance dans leur capacité à défendre notre
Nation et à protéger les Français. Je veux aussi dire ma reconnaissance à tous
ceux mobilisés en opération ou pour aider nos compatriotes partout dans le
monde. Je pense en particulier à nos militaires qui ont permis à près d’un
millier de nos ressortissants de rejoindre le territoire national depuis
Israël. Je pense également aux milliers de soldats engagés dans l’opération
Sentinelle. Quelles que soient les circonstances, pour protéger nos concitoyens
et nos valeurs, la France doit être prête. Prête à se défendre, prête à
intervenir avec une doctrine solide et les meilleurs équipements. C’est le sens
même de cette école. C’est le sens même de l’engagement de tous les militaires
de France.
Vive la République ! Vive la France !
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Chaque fois que les
démocraties essaient de trahir leurs idéaux et leurs fondamentaux, elles
s’affaiblissent. Oui, nos adversaires remettent en cause l’ordre international
tel qu’il est bâti depuis 1945 mais les démocraties elles-mêmes, sans doute par
hubris, ont abîmé ce modèle. En Irak, en Afghanistan et en Syrie, nous
avons notamment vécu trois défaites majeures de la première démocratie au
monde, la démocratie américaine.
Les Etats-Unis se sont d’abord affranchis du droit en prenant la décision
d’envahir l’Irak sur la base d’éléments fallacieux. Ils ont affaibli du même
coup la crédibilité et la légitimité des nations occidentales. J’ai le souvenir
très vif du secrétaire d’Etat Colin Powell brandissant sa petite fiole et
disant «Voici de l’anthrax. Il y en a 100 à 500 tonnes en Irak». Il n’y en
avait pas un gramme.
Le deuxième affaiblissement, c’est celui de la force des nations occidentales.
Le 11 septembre 2001 a été un moment de rupture. Tous, France comprise, nous
avons pris la décision, cette fois sur la base de résolution des Nations unies,
d’aller en Afghanistan et de mener le combat contre l’obscurantisme. Lorsque
vingt ans plus tard, les États-Unis retirent leurs troupes et rendent les clés
du pays aux talibans, c’est un échec.
Enfin, le troisième affaiblissement est d’ordre moral. C’est le renoncement
américain de frapper le régime de Bachar al Assad en Syrie en 2013, alors que
le président Obama avait pourtant fixé une ligne rouge en cas d’utilisation des
armes chimiques. Les Etats-Unis ont reculé alors même que François Hollande
était décidé à agir.
La leçon que je tire de tout cela, c’est qu’à chaque fois que les démocraties
ne respectent pas les principes sur lesquels elles sont fondées, principe de
droit, principe d’autorité militaire, principes moraux, elles sont affaiblies.
> Parler de choc des civilisations entre le monde
musulman et le monde occidental est profondément insultant pour le monde
musulman. Ceux qui nous attaquent, ce n’est pas la «civilisation musulmane», ce
sont des terroristes islamistes. Si le monde occidental n’est pas capable de
faire la distinction entre le monde musulman, avec sa diversité et sa
complexité, et des terroristes islamistes, qui en veulent à notre vie, à notre
civilisation, et qui souhaitent la destruction de l’Etat d’Israël, alors
l’Occident a du souci à se faire sur sa capacité à penser le monde.
En réalité, ce sont avant tout des intérêts qui sont en jeu. Le Hamas, une
formation sunnite, a décidé de livrer une guerre atroce et de mener une attaque
digne d’un pogrom contre l’Etat d’Israël. Qui est l’allié du Hamas ? Un
Iran chiite, qui utilise donc une organisation terroriste d’obédience sunnite
pour faire pièce au rapprochement entre la plus grande puissance sunnite du
Moyen Orient, l’Arabie Saoudite, et Israël.
Si l’on prend un peu de recul, nous observons que l’ordre international s’est
totalement décomposé. Nous avons eu après 1945 un ordre fondé sur le droit,
avec des institutions très bien identifiées : les Nations unies pour
l’organisation politique, Bretton Woods pour l’organisation financière. Bon an
mal an, ce système a tenu plusieurs décennies sur fond de conflit entre les
Etats-Unis, modèle libéral, et la Russie, modèle communiste.
En 1989, une deuxième ère s’ouvre avec la chute du Mur de Berlin et le célèbre
article de Francis Fukuyama sur la «fin de l’Histoire». C’est le début d’une hubris
occidentale qui a estimé qu’un nouvel ordre s’imposait, dominé par la puissance
des Etats-Unis. Très influents à l’époque, les néo-conservateurs américains
affirmaient non seulement que notre régime, la démocratie, était le meilleur,
mais qu’on pouvait aussi l’imposer au reste du monde. Cela a débouché sur
l’invasion de l’Irak en 2003.
Nous entrons désormais dans un troisième ordre mondial que j’appellerais «transactionnel».
Comme l’explique Francis Fukuyama, chaque Etat-nation essaie de défendre ses
intérêts nationaux par tous les moyens possibles. Le drame de cet ordre
transactionnel c’est que, comme toute transaction, il est forcément provisoire,
forcément instable, et donc forcément menaçant. Il doit être remplacé par un
ordre international plus solide et plus juste.
> Les démocraties occidentales ont perdu le sens de la
mesure : c’est tout ou rien. Pendant des années, nous avons cédé à cette
démesure qui consistait à penser que nous pourrions imposer des régimes
démocratiques au Moyen-Orient ou dans le reste de la planète. Désormais,
c’est l’inverse : il y a une fascination pour les régimes autoritaires qui
réussiraient mieux et seraient plus efficaces que les démocraties libérales.
Je conteste totalement cette dernière idée. Je pense que les régimes
autoritaires sont profondément inefficaces, qu’ils vont rencontrer des
difficultés grandissantes, et que les démocraties ont de belles décennies
devant elles si elles savent se renouveler.
Lors de la crise du covid19, dieu sait que la tentation autoritaire a existé
chez nous mais nous n’avons pas cédé. Nous avons eu raison car cela a débouché
sur un échec complet en Russie et en Chine. Par ailleurs, on tenait comme un
fait acquis que, d’ici peu, la Chine deviendrait la première puissance
économique mondiale. Elle reste encore loin du compte face aux Etats-Unis, qui
résistent. Enfin, on prenait comme un fait acquis que l’Europe se résumait à un
grand marché ouvert à tout le monde. Sous l’impulsion du président de la République,
l’Europe a pourtant réussi à prendre des mesures pour défendre ses intérêts
économiques et son autonomie stratégique. Elle contrôle les investissements
étrangers sur son territoire et elle décide que les aides pour les véhicules
électriques ne seront plus accordées qu’à des usines en Europe.
Nous apprenons à nous défendre. Nous avons plus de force que nous ne
l’imaginons. Il faut arrêter de nous laisser intimider par l’attitude parfois
très brutale des régimes autoritaires.
> La nation s’incarne dans des principes collectifs qui
nous rassemblent, alors même que le principe fondamental de la démocratie
libérale réside dans la reconnaissance de la liberté individuelle. Tout le défi
est d’arriver à conjuguer ces deux espaces contradictoires qui peuvent amener à
des déchirements très importants, marqués par l’expression de revendications
individuelles ou communautaristes qui sont à mes yeux le contraire même de la
nation.
Je vois trois piliers qui permettent d’éviter ce déchirement. Le premier, c’est
la langue. Je suis heureux que vous ayez cité Léopold Sédar Senghor. Personne
n’a jamais douté de son identité et de sa participation à l’histoire française
parce que personne n’a jamais manié la langue française comme lui. Ce qui nous
rassemble, ce qui fait que nous pouvons nous parler même si nous ne sommes pas
d’accord, c’est la langue française. Pour cette raison, quand la démocratie
cède aux querelles, aux invectives, aux insultes et qu’elle abîme la langue,
elle abîme aussi la nation.
Le deuxième pilier, c’est notre histoire. Si chaque individu ne s’inscrit pas
dans une histoire qui le dépasse, il n’y a plus de nation possible et plus de
démocratie possible. Je vais prendre pour exemple la laïcité, qui est l’un des
principes fondamentaux de notre histoire. Si un individu estime que ses
convictions religieuses l’emportent sur notre loi, alors il déchire le tissu
national.
Troisième pilier essentiel : être embarqués dans un projet collectif, sur le
long terme. Qu’est-ce qui va porter l’identité et l’ambition nationales pour
les décennies à venir ? Ce n’est pas à moi de me prononcer là-dessus
aujourd’hui, mais il s’agit d’un enjeu fondamental.
> Le praticien de la politique que je suis s’inquiète
terriblement de l’abolition de la frontière entre vérité et mensonge.
Laissez-moi vous raconter deux anecdotes à ce sujet.
La première anecdote concerne un opposant politique qui avait répandu sur les
réseaux sociaux une rumeur totalement fausse sur une décision fiscale que
j’aurais prise et qui serait profondément injuste. Surpris, je l’appelle : «Tu
sais comme moi que ce que tu dis est faux et que je n‘ai jamais pris cette
décision fiscale». Il me répond, de but en blanc: «Je le sais parfaitement
Bruno! Le problème, ce n’est pas que ce soit vrai ou faux mais que les gens le
croient». C’est vous dire jusqu’où va le débat politique…
La deuxième anecdote nous renvoie à Donald Trump et un appel qu’il aurait eu
avec Emmanuel Macron sur la taxation des géants du numérique. Faisant le show
comme à son habitude, il a déclaré: «J’ai appelé Emmanuel et je lui ai demandé
de retirer la taxation sur le numérique, sinon je déciderai d’une énorme hausse
des taxes contre la France. Vous savez quoi ? Emmanuel m’a rappelé cinq minutes
plus tard et m’a dit ‘je retire la taxation’». La réalité, c’est que nous avons
résisté et que la taxation numérique nous rapporte 800 millions d’euros par an.
Cela illustre à quel point, même au plus haut niveau, le mensonge peut devenir
monnaie courante. Quand le président de l’une des plus grandes démocraties au
monde s’y met, il joue avec le feu.
> Je crois que les jeunes de demain vivront dans un monde
plus propre, plus respectueux et plus prospère. Nous vivons déjà dans une
société où les parents et grands-parents n’ont plus la boule au ventre en se
demandant si leurs enfants ou petits-enfants vont trouver un emploi, parce que
nous approchons du plein emploi.
Je suis d’ailleurs convaincu que le travail pour tous et le travail qui paie
mieux peut répondre aux attentes des classes moyennes et à leur sentiment de
déclassement. Comme je le disais, cela suppose un projet de long terme pour la
nation française, en partant par exemple du constat que nous sommes devenus une
nation de consommateurs et non plus de producteurs. En quelques décennies, nous
avons fermé des milliers d’usines et réduit le nombre d’exploitations agricoles
par quatre. C’est une catastrophe à laquelle nous essayons désormais de
remédier.
Devenir davantage un pays de production voilà, selon moi, la solution. C’est en
étant un grand pays de production que vous créez de la valeur, et c’est en
créant de la valeur que vous pouvez distribuer de la richesse aux citoyens, en
particulier aux classes moyennes, qui pourront envisager un avenir meilleur.
> Laisser penser que la lutte contre le changement
climatique devrait passer par des régimes autoritaires est criminel, faux et
stupide. C’est criminel parce que cela reviendrait à dire qu’on peut outrepasser
notre liberté individuelle au nom d’un bien supérieur. Je ne connais pas de
bien supérieur à la liberté. C’est faux, parce que si on compare une grande
démocratie comme la France et un régime autoritaire comme la Chine, on constate
que la Chine émet quatre fois plus de CO2 pour la production d’un bien, qu’il
s’agisse d’une voiture, d’un avion ou d’un train. C’est stupide, parce que
c’est au contraire dans la confrontation des intelligences qu’on trouvera les
meilleures solutions pour lutter contre le changement climatique. Personne n’a
la vérité révélée sur ce sujet et je préfère les débats que nous avons avec des
scientifiques de haut niveau, avec des responsables politiques, avec des
climatologues. L’ensemble de l’hydrogène vert doit-il être produit en France ?
Ne vaut-il pas mieux construire un gazoduc pour l’hydrogène qui vient du Maroc,
qui traverse l’Espagne, qui sert Fos-sur-Mer, dans le sud de la France, puis
qui remonte le long du Rhin jusqu’à l’Allemagne ? Combien de centrales
nucléaires faut-il bâtir ?
Le débat vaut mieux que d’avoir un seul chef qui vous dit: «j’ai décidé». Il y
a dix chances sur dix que cette décision soit une erreur, contrairement à ce
qui sera proposé par cent cerveaux affûtés, servant le bien commun.
> Nous croyons dans l'e-sport français et dans son développement. Pour mieux les accompagner, la TVA sur les billets des événements dans l'e-sport sera alignée sur celle des concerts et des rencontres sportives à compter du 1er janvier 2024.
> Excellente nouvelle pour les 2 millions de Français pratiquant régulièrement ou occasionnellement l’équitation : les poneys-club et les établissements équestres vont de nouveau bénéficier d’un taux réduit de TVA sur leurs activités à compter du 1er janvier 2024.
> [Propos lors de la réunion de
travail sur les biocarburants avec les acteurs économiques]
L'objectif, c'est de rassembler l'ensemble des filières et des représentants de
la filière biocarburant, qui est une filière essentielle à la réussite de la
transition écologique. Il ne peut pas y avoir de transition écologique dans les
domaines du bâtiment ou de l'agriculture sans les biocarburants. Et donc, il
faut que nous construisions ensemble l'avenir de cette filière aux côtés
évidemment, sur le plus long terme, de l'électrification et de l'hydrogène qui
auront aussi un rôle important à jouer.
L'objectif de cette réunion, c'est de répondre à la demande des filières économiques
concernées qui ont accepté, et je les en remercie, d'accélérer la décarbonation
de leur secteur, mais qui demandent de l'autre côté d'avoir de la visibilité
sur la disponibilité immédiate des biocarburants et sur le plus long terme sur
l'électrification des usages.
Derrière cette réunion, il y a d'abord une méthode. Et je veux vraiment
insister dessus parce que je considère que la méthode que nous avons retenue collectivement
est exemplaire et qu'elle doit servir de modèle pour la transition écologique
dans notre pays.
La transition écologique, elle suscite énormément d'anxiété. Parce que c'est
des coûts, c'est des appartements qu'il faut rénover, qui peuvent être plus
difficiles à vendre ou à louer, c'est des voitures qu'il faut changer et qui
sont plus coûteuses quand elles sont électriques que quand elles étaient
thermiques, c'est des coûts pour les ménages, c'est des coûts pour les
entreprises, et donc ce sont des inquiétudes pour l'ensemble de nos
compatriotes. Et la seule façon de répondre à ces inquiétudes, c'est du
dialogue et de la visibilité. Et c'est exactement ce qu'on a réussi à faire
pour la filière du bâtiment et pour la filière agricole sur la fiscalité du
gazole non-routier.
Alors c’est vrai que le dialogue, c’est long. Et il nous a fallu quasiment 8
mois, tous ensemble, pour parvenir à un accord. Mais il vaut mieux prendre 8
mois, dialoguer et avoir un accord collectif que de se précipiter à faire des
effets de manche, en disant, je vais supprimer les avantages fiscaux sur le
GNR, vous le dites à l’Assemblée, vous le dites au Sénat, vous le dites au 20h
de TF1, et puis au bout du compte, les agriculteurs et les acteurs des travaux
publics ne sont pas contents, et vous reculez.
La méthode qui passe par la précipitation vous met dans le fossé. La méthode
qui passe par le dialogue permet de construire sur le long terme.
Deuxième chose, c'est donner de la visibilité qui permet d'engager les acteurs.
Et là, je veux dire aussi les choses avec beaucoup de clarté, je crois à une
écologie du contrat et je ne crois pas une écologie de la contrainte.
Vous avez aujourd'hui des espèces de Savonarole de l'écologie qui vous
expliquent qu'il faut tout détruire, renoncer à ceci, renoncer à cela, renoncer
à telles exploitations, renoncer à telles pratiques économiques, mais ça ne
sèmera que du désordre et davantage d'anxiété.
On ne contraint pas les Français. On ne contraint pas le peuple français. Ça
n'a jamais existé dans notre histoire, et ça n'a jamais fonctionné. En
revanche, je crois au contrat. Je crois à la contractualisation. Je crois aux
engagements volontaires et déterminés des filières. C'est ce sur quoi nous
avons bâti.
Et je voudrais saluer au passage le courage des organisations qui sont
représentées ici et saluer le rôle essentiel qu'elles ont à jouer. Parce que
s’il n’y a pas des représentants des corps intermédiaires pour faire
l'interface entre le gouvernement et la TPE de travaux publics ou
l'exploitation agricole sur le terrain, ça ne marche pas. Vous vous êtes
engagés, vous avez eu le courage de vous engager et je veux saluer le courage
des organisations qui sont représentées autour de cette table et qui, comme je
l'ai indiqué, ont consacré des dizaines d'heures au dialogue et à la
concertation.
À quoi nous avons abouti ? Une hausse très progressive des tarifs du gazole
non-routier agricole et non agricole. Une hausse étalée sur 7 ans jusqu'en
2030. A un rythme de 2,85 centimes d'euros par litre par an pour les
agriculteurs et entrepreneurs agricoles et de 5,99 centimes pour le bâtiment et
pour les travaux publics. Dialogue et donc visibilité sur 7 ans.
Chacun sait quels seront les tarifs et donnera le temps et la visibilité aux
secteurs concernés pour s'adapter dans leurs pratiques et répercuter
progressivement l'augmentation du tarif dans les prix tout en s'adaptant et en
optimisant les consommations. Ce choix que vous avez fait et que nous avons
fait ensemble est le seul responsable. Il l’est d'autant plus dans une période
de crise géopolitique qui de toute façon ne laisse apercevoir aucune éclaircie
possible sur le front des prix des énergies fossiles.
Enfin, il faudrait franchement être totalement aveugle à ce qui se passe dans
le monde pour penser qu'avec la crise que nous avons en Ukraine, le conflit que
nous avons avec la Russie et le conflit qui s'est ouvert au Proche-Orient, nous
pourrions avoir demain une baisse des prix du baril ou du gaz. Très franchement
c'est peu probable. Et donc la responsabilité politique, ce n'est pas de
promettre aux gens qu'on va faire baisser les prix des carburants à la pompe ou
les prix des énergies fossiles ou qu'on va renoncer à des taxes qui permettent
de financer la transition écologique, ce qui est totalement irresponsable, ce
qui revient à enfermer les ménages comme les professionnels dans des énergies
que nous ne produisons pas. Ça, c'est la voie irresponsable, c'est la voie qui
consiste à se mettre la tête dans le sable.
Et puis, il y a une autre voie, celle que nous avons suivie ensemble, qui est
la voie de la responsabilité de se dire : les énergies fossiles on n'en produit
pas, les énergies fossiles elles vont coûter de plus en plus chers, et donc on
accélère la décarbonation et on utilise les recettes fiscales pour encourager
les ménages comme les entreprises à aller dans cette voie de la décarbonation
et donc de l'indépendance. Parce que derrière tout cela, l'enjeu clé, c'est
l'indépendance énergétique de la France. Et face à l'envolée des prix des
énergies fossiles que nous ne produisons pas, la seule réponse responsable de
long terme, elle tient en un mot : indépendance énergétique. C'est ça que nous
construisons aujourd'hui et c'est pour cela que je souhaite que notre accord
soit un modèle pour d'autres filières et d'autres pratiques de décarbonation.
Alors ça suppose évidemment qu'il y ait, une fois que ce dialogue a eu lieu,
qu'on a fait ce choix collectif et donné de la visibilité aux acteurs, des
engagements et des compensations prises par les pouvoirs publics et je tiens à
les rappeler. Le premier engagement que je prends comme ministre des Finances
qui est responsable des comptes publics, c'est que chaque euro de recette
fiscale ira à la décarbonation des filières. L'augmentation de la fiscalité sur
le GNR, progressive jusqu'en 2030, apportera des recettes fiscales qui seront
intégralement et totalement mises à disposition des
filières pour décarboner ces filières. C'est un engagement formel que je veux rappeler. Cet engagement, il doit se traduire aussi par des mesures fiscales qui permettent de
faciliter cette décarbonation, c'est
le deuxième engagement que je prends. Nous avons déjà dans le projet de loi de
finances pour 2024 des mesures qui vont dans ce sens-là. Je pense au
suramortissement pour l'acquisition d'engins non routiers qui utilisent des
carburants alternatifs. Cette disposition est prévue dans le projet de loi de finances
pour 2024, ou des mesures de réduction de la fiscalité agricole qui faisait partie
aussi de l'accord global, je pense par exemple à l'augmentation de la déduction
pour l'épargne de précaution qui fait partie des engagements que nous avons
pris. Donc premier engagement, l'intégralité des recettes vont à la
décarbonation.
Deuxième engagement, nous prenons des mesures facilitant la transition écologique
sur le plan fiscal.
Troisième engagement, nous augmentons les moyens de la transition écologique avec
cette année 7 milliards d'euros supplémentaires qui iront directement au secteur
agricole, au secteur du bâtiment, des transports publics et des transports.
Enfin, il faut que nous réfléchissions à des mesures pérennes de compensation
qui doivent se mettre en œuvre dans l'année prochaine pour aboutir dans le
budget 2025 et doivent concerner tous les acteurs. Et je dis bien tous les
acteurs. Ce n'est pas simplement les exploitations agricoles et les entreprises
de travaux publics, c'est aussi les paysagistes, c'est tous les acteurs de
travaux publics et du bâtiment, c'est les entrepreneurs agricoles, c'est le
secteur sylvicole et le secteur du bois. Je le dis pour un certain nombre
d'acteurs qui se disaient : mais nous n’allons pas bénéficier de ces mesures.
Tous les acteurs de ces filières concernés doivent s’y retrouver.
Enfin, dernier élément de notre discussion ce matin, c’est l’organisation de la
filière des biocarburants. C’est le seul moyen disponible immédiatement pour
décarboner les engins de vos professions. Alors, il existe évidemment des
solutions de plus long terme, avec les batteries électriques, avec l'hydrogène
sur lesquelles nous allons continuer et à investir et à travailler. Nous avons
d'ailleurs commencé à le faire, par exemple, sur le rétrofit pour les poids lourds.
On peut parfaitement envisager d’étendre ces mesures de rétrofit à d'autres engins.
Mais sur les batteries électriques et sur l'hydrogène, soyons clairs, les
solutions ne sont pas immédiates. La moissonneuse batteuse avec des batteries
électriques, ça arrivera peut-être un jour, mais ce n'est pas pour demain. Tout
simplement puisque les batteries électriques aujourd'hui, elles restent très
lourdes et que le principe d'une moissonneuse batteuse, je le dis avec mes
souvenirs de ministre de l’Agriculture, c'est que plus elle est légère, mieux
c’est parce que sinon, ça écrase le champ.
Donc, outre les problèmes de puissance que ça pose, notamment pour les engins de
chantier, ça pose aussi un problème de poids pour ne pas écraser les champs quand
on fait les moissons. Mais on peut parfaitement envisager que dans 5 ans, dans
10 ans, on ait des batteries électriques beaucoup moins lourdes ou que
l'hydrogène puisse être une solution dont il ne faut pas écarter cette
solution-là.
Mais les gens ont besoin de solutions pour le mois prochain, pas pour dans 10
ans. Et notre responsabilité, c’est vous apporter des solutions tout de suite.
Et la solution tout de suite, c’est les biocarburants. Donc, il faut organiser
la filière. C'est cette filière qui doit permettre de pallier les difficultés
que l'on peut rencontrer aujourd'hui. De ce point de vue-là, nous sommes bien
dotés.
La France est un champion européen des biocarburants. Elle consomme environ 36 térawattheures
de biocarburant chaque année. C'est à peu près l'équivalent de la production de
6 centrales nucléaires. Donc, c'est considérable en termes de puissance. Nous
sommes le premier producteur européen de bioéthanol, le second producteur de
bio gazole. Donc, nous avons des atouts absolument considérables.
Maintenant, il faut organiser la filière. Et l'objectif de cette réunion ce
matin, c'est de voir : quels freins faut-il lever pour augmenter la production
? Comment mieux structurer la filière ? Et quels sont les besoins et les
attentes des consommateurs ? Voilà les objectifs de la réunion. je veux vous
dire à quel point je suis heureux de voir aboutir une méthode politique, qui repose
sur la concertation avec les acteurs, le dialogue et l'esprit de
responsabilité. Dans un temps politique où les passions l'emportent sur la
raison et où la violence l'emporte sur la sérénité, sur un sujet aussi sensible
que celui-là, être capable d'avancer avec intelligence et mesure, ça mérite
d'être souligné. Donc je veux vous remercier et vous dire qu'il faut que cet
exemple sur les biocarburants reste un modèle pour d'autres filières et pour
l'ensemble de la décarbonation de notre économie.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Devant près de 500 maires de France, nous
annonçons que le travail est lancé par l’État avec les élus, pour renforcer les
pouvoirs des polices municipales et créer une école de formation spécifique à
ce métier si essentiel.
> J’ai signé avec mon homologue suisse, un accord très important car aujourd’hui, nous n’avons pas d’accord bilatéral pour lutter contre l’immigration irrégulière à notre frontière. Il y a 63 points de passages autorisés entre la France et la Suisse dont 11 en Haute-Savoie. Je vais également rencontrer les agents de la préfecture de Haute-Savoie qui comme tous les agents de préfecture de France travaillent assidûment dans les services dits des étrangers pour mettre en application les mesures que j’ai décidées. Je vais également tenir une réunion avec le préfet sur la radicalisation dans le département. »
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Israël est une démocratie qui doit respecter le
droit de la guerre, un impératif moral et une règle internationale de protéger
les civils.
> On aimerait entendre LFI qualifier le Hamas pour ce qu'il est, une organisation terroriste qui a commis des actes terroristes et des atrocités contre des civils, c'est honteux et indigne.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Pour la première fois en présence de Gérald Darmanin et Gabriel Attal, j’ai réuni ce soir
les procureurs généraux et les procureurs afin de les mobiliser sur la lutte
contre l’apologie du terrorisme, les actes antisémites, les alertes à la bombe
ou encore la radicalisation des mineurs.
Nous avons souligné l’importance que nos trois ministères travaillent de
concert pour protéger les Français! J’ai pu aussi redire à nos procureurs ma
reconnaissance pour leur action efficace. Oui, face aux crises, la Justice a
été à la hauteur. Merci à eux!
> 500 places de prison en plus grâce à la nouvelle prison de Troyes-Lavau. En octobre, j’ai inauguré plus de 1000 nouvelles places. Je remercie les élus locaux et notamment pour leur sens des responsabilités. Sans les élus, les projets prennent au moins 3 ans de retard!
> Sans greffiers, point de justice. L'accord majoritaire que j’ai signé ce matin avec 3 syndicats de greffe porte des avancées inédites: nouveau corps de catégorie A, revalorisations, accélération des carrières! Il fallait reconnaître l’engagement de nos greffiers qui le méritent!
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Au 61e RA pour l’inauguration de l’École des
drones. Avec 5 Mds € dédiés aux drones durant la LPM, la France se donne les
moyens d’accélérer la dronisation des armées. Pour répondre aux nouvelles
menaces, innover et massifier notre utilisation des drones.
> Très heureux de lancer l'Académie de défense de l’Ecole militaire, qui rassemble 21 organismes de recherche et de formation des armées. Pour unifier et ouvrir sur le monde notre recherche stratégique. Et faire travailler ensemble chercheurs, enseignants et militaires pour permettre le succès de la France.
> La France se tient aux côtés de l’Arménie et des Arméniens. Notre soutien constant et résolu ne faiblit pas.
> Notre soutien à l'Ukraine est durable.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Plus de 500.000 jeunes ont signé un Contrat
d’Engagement Jeune depuis mars 2022 ! Ce succès met en lumière les attentes de
la jeunesse vis-à-vis du service public de l’emploi.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Logements étudiants] Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, un
plan de 60000 logements étudiants a été lancé. Trente mille ont déjà été construits.
Avec le crise sanitaire, certains chantiers ont pris du retard. Le point noir c’est
le foncier disponible. Pour l’instant nous avons identifié des terrains
permettant de construire environ 10000 logements supplémentaires. En parallèle
nous rénovons des résidences en rehaussant des bâtiments.
> Il faut trouver des solutions d’urgence [pour les étudiants sans logement] Les instructions sont très claires: les rectorats sont prêts à aider financièrement ces étudiants quitte à les loger à l’hôtel pour les dépanner. (…) Ces problèmes sont anciens (…) mais actuellement nous sommes confrontés à une crise exceptionnelle, c’est vrai. Il faut agir.
> Nous allons aider les facs en difficulté à la fois sur le foncier mais aussi sur leurs frais d’énergie et leur masse salariale.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Par la production de
biocarburants, les agriculteurs jouent un rôle clé dans la décarbonation des
transports depuis 30 ans. Avec la planification écologique, nous allons
consacrer 80 millions d'euros à la décarbonation de l'agriculture, y compris
des engins agricoles et forestiers. Dans ce cadre, je serai attentif à ce que
la production de biomasse agricole et forestière soit soutenue pour être en
capacité de répondre aux différents usages, au premier rang desquels
l’alimentaire. Et que l’on donne à nos agriculteurs les moyens en termes
techniques et de facteurs de production, d’atteindre nos objectifs collectifs.
> Présent hier lors de l’inauguration du salon européen Betteravenir 2023. L’occasion de saluer une filière betteravière vivante et engagée dans les territoires. L’innovation tient une place majeure au sein de la filière avec le déploiement du plan national de recherche et d’innovation dont j’ai annoncé le renouvellement pour trois ans à partir de 2024. L’Etat est et sera au rendez-vous pour le développement de solutions alternatives afin de sortir des impasses techniques.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Hier soir, j'ai longuement échangé avec
Emmanuel Denis, le maire de Tours concernant la transition écologique de la
ville : renaturation des écoles, soutien au vélo, alimentation… Je serai
toujours aux côtés des élus qui s’engagent, sans dogmatisme, pour la transition
écologique. RER Métropolitain, cuisine avec 100% de fruits et légumes bio pour
les crèches et les écoles, lancement d’un nouveau pôle économique autour du
vélo, des projets ambitieux que nous soutenons.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> J’annonce une nouvelle enveloppe de 200
millions d'euros pour accélérer le développement des bornes électriques.
Installation dans les copropriétés, prises individuelles : des moyens
supplémentaires pour faciliter l'accès à l'électrique.
> C'était un engagement du Président et il sera tenu : proposer aux Français les plus modestes une offre de leasing pour une voiture électrique à 100€ par mois. Les réservations ouvriront en novembre. L'écologie ne doit pas être un luxe : nous la rendons accessible.
> Production de biocarburants, priorisation des usages de biomasse, rétrofit des engins et poids lourds… Nous sommes mobilisés pour accompagner les filières du BTP et de l'agriculture à sortir des énergies fossiles. Je salue leur engagement sur ce sujet !
> Le sport et la culture : deux
secteurs de notre quotidien qui s’engagent pour la sobriété ! Saviez-vous que
la facture énergétique des cinémas pouvait représenter jusqu’à 40% de leur
chiffre d’affaire ?
Ou... que certains stades de foot avaient réduit de plus de 40% leur
consommation liée à la luminothérapie - technique utilisée pour l’entretien des
pelouses ?
Chez UGC, un cinéma consomme en moyenne 197 kWh par m2 par an. Multiplié par 50
cinémas… Je vous laisse faire le calcul !
L’hiver dernier, le sport et le cinéma ont été au rendez-vous pour réduire leur
consommation d’énergie. En prenant des engagements concrets pour la sobriété,
des acteurs comme la FNCF et la LFP ont obtenu des résultats inédits. Droit au but !
Je tenais à saluer cette mobilisation qui a contribué à baisser de 12% notre
consommation de gaz et d'électricité en 2022. LED, contrôle de la consommation,
covoiturage…
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> J’avoue une forme de malaise. J’hésite à le
formuler mais je m’y risque. J’étais « au banc » lors de la
discussion générale du PLFSS. Oui, le système de santé souffre. Oui, certains
territoires et certains professionnels sont en grande difficulté. Aucun déni.
C’est une bataille quotidienne que nous devons mener pour inventer des
solutions, pour redonner des moyens et du sens aux acteurs de la santé. Mais le
tableau totalement noir dressé par certains lors de l’examen du Budget de la
Sécurité sociale ne me paraît pas juste pour autant.
On peut dire à la fois les fragilités de notre système et en même temps son
caractère magnifique. Aujourd’hui, dans notre pays des millions de gens ont
accès à des lunettes et des appareils auditifs gratuits. Ce fut le choix d’un
PLFSS en 2019 et c’est une réalité désormais.
Nous restons un pays ou plus de 80% des frais de santé sont pris en charge par
l’assurance maladie, nous construisons des politiques de prévention pour
prévenir, repérer et soigner, vite et mieux. C’est un tournant majeur. Les
progrès thérapeutiques se déploient chaque jour.
Formidable et fragile. Voilà la situation est notre système. C’est un nuancier
complexe. Faire reculer la fragilité, c’est ma seule feuille de route. Elle
impose de la lucidité, parfois douloureuse, quand on ne trouve pas de solutions
pour garder un service ouvert par ex.
Mais elle impose aussi la même lucidité sur ce qui progresse, quand les mesures
prises permettent aussi de rouvrir des lits. Céder au monochrome, dans un sens
comme dans l’autre, c’est passer à côté du chemin que nous devons construire.
Un chemin de progrès et de confiance.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> On ne se sépare jamais de ses enfants. C'est
bien des 2 parents dont nous devons parler. C'est laisser de la place aux 2
parents avec la résidence alternée. C'est aller chercher la responsabilité
civile des 2 parents et pas uniquement de celui qui a la garde de l'enfant.
> Nous devons refonder une véritable politique d'accompagnement et de soutien à la parentalité. Pour soutenir les parents à chaque étape clé des vies des familles.
> L'engagement du gouvernement clair : nous réformons le congé parental dans l'intérêt des enfants et des familles. J’ai lancé la concertation avec les organisations syndicales, patronales et les associations familiales.
Thomas Cazenave
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Le 49.3, ce n'est plaisant pour personne. Mais
aujourd'hui, il n'y a pas de majorité, puisque les oppositions ne votent pas
les budgets. S'il n'y avait pas de 49.3, il n'y aurait pas de budget.
> [Faire des économies sur les dépenses de santé] Oui. Un système qui n'est pas financé est un système en danger.
> On met en place l'impôt minimum sur les sociétés, une négociation internationale pour éviter que les entreprises échappent à l'imposition de leurs bénéfices. Je crois qu'il faut faire la même chose pour les particuliers les plus fortunés.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Les violences urbaines ont rappelé à chacun
qu’il fallait redonner un cadre plus clair et rigoureux aux enfants. Elisabeth Borne porte aujourd’hui
un message fort. Notre réponse doit être collective. État, collectivités,
associations, parents, nous avons tous ont un rôle à jouer.
> La santé de nos enfants ne se négocie pas. En déplacement à Washington, j’ai rencontré les vice-présidents Meta pour échanger sur leurs responsabilités en tant que plateforme : modération des contenus, vérification de l’âge, contrôle parental, ils doivent faire mieux.
> Le sénateur américainBill Cassidy veut protéger les données personnelles des mineurs et leur sécurité en ligne. Un combat qu’il mène au Congrès et en Louisiane où la vérification d’âge a été mise en place à l’entrée des sites pornos. Nous travaillerons ensemble pour nos enfants.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Les États-Unis une nouvelle fois endeuillés par
une tragique fusillade dans le Maine. Mes premières pensées vont aux victimes, aux nombreux
blessés et à leurs familles. Courage aux forces de police sur place pour
arrêter l’assaillant en fuite.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Pour que l’Europe protège les Européens, elle
doit avoir une voix forte et unie face aux crises internationales.
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Nous ne céderons jamais face à la terreur. Ce
mardi soir, nous avons accueilli de nombreuses personnalités, pour affirmer
notre totale solidarité aux familles des victimes et otages retenus par les
terroristes du Hamas.
● MoDem
Bruno Millienne (député)
> Dès que l'on gratte un peu, le vernis craque...
Les cravates et les sourires convenus n'y feront rien, le RN n'a pas changé et
ses racines baignent toujours dans le racisme et l'antisémitisme.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> «Je voudrais exprimer tous mes remerciements à Emmanuel Macron pour son
dévouement et ses déplacements afin de contenir cette crise au Proche-Orient.
L'Histoire témoignera des efforts énormes déployés par le Président français.» (Président
égyptien Sissi).
> Tous les jours, rappeler que la guerre d’Ukraine, le nettoyage ethnique au Haut-Karabakh, les atrocités du Hamas et le malheur des Palestiniens ont lieu à nos portes et en même temps. Et tous les jours essayer d’agir parce que le chaos du monde menace notre sécurité.
> |Erdogan qualifie le Hamas de «groupe de libérateurs »] Si quelqu’un se demande encore pourquoi l’Union européenne ne négocie plus l’adhésion de la Turquie, voici un élément de réponse.
Christophe Grudler
Si nous voulons que la transition
climatique réussisse, nous devons augmenter considérablement notre production
européenne de technologies propres. Le règlement pour une industrie zéro net
nous aidera à y parvenir en facilitant les permis de construire et en soutenant
nos industries innovantes. Renforcer notre souveraineté industrielle en
produisant davantage de panneaux solaires, d’éoliennes, d’électrolyseurs, de
SMR ou de batteries en Europe, tel est notre objectif.