vendredi 27 octobre 2023

Propos centristes. France – Sanctionner les émeutiers de l’été / L’écologie ne doit pas être un luxe / Dépense de santé / Politique familiale / Crise au Proche-Orient / Production de drones …

Voici une sélection, ce 27 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Crise au Proche-Orient] Nous reconnaissons totalement le droit et la volonté légitime de lutter contre le terrorisme. Nous sommes prêts à y apporter notre aide. Mais nous considérons que le blocus complet, le bombardement indifférencié et plus encore la perspective d’une opération massive terrestre ne sont pas de nature à protéger comme il se doit les populations civiles.
Il faut mieux cibler l'action utile contre les terroristes. Il est indispensable que la distinction soit faite dès le début, très clairement, avec les populations civiles. Sinon, le risque est celui de l'embrasement, de la confusion des esprits. Et paradoxalement, je pense que c'est aussi très contreproductif pour la sécurité d'Israël.

> [Crise au Proche-Orient] Une trêve humanitaire est aujourd’hui utile pour pouvoir protéger ceux qui sont sur le terrain, qui ont subi des bombardements.

> [Aide aux populations civiles de Gaza] Nous allons bâtir une coalition humanitaire avec plusieurs pays européens, en particulier Chypre, qui va servir de base arrière à ce corridor humanitaire maritime. Nous avons une discussion en ce sens avec (…) la Grèce également qui est prête à envoyer des équipements.

> [Gaza] La France a environ 170 ressortissants français – personnels travaillant dans nos instituts et ayants droit. Nous souhaitons les évacuer dans les meilleurs délais, c’est ce qu’on est en train d’organiser avec à la fois les autorités israéliennes, palestiniennes et l’Egypte, et ce que d’autres pays européens veulent faire en coordination avec nous.

> [Rencontre Orban-Poutine] Cela ne me choque pas. (…) Ce que je demande (...) c'est que, dans la situation où nous sommes vis-à-vis de la Russie, on n'utilise pas ces contacts bilatéraux pour négocier des choses (...) qui viendraient affaiblir l'unité qui est la nôtre [Union européenne].

> Très souvent dans les discours de Viktor Orban ou d'autres, la comparaison est faite entre Bruxelles et Moscou. Il y a une différence fondamentale: c'est que l'Union européenne n'a pas envahi la Hongrie; la Hongrie a décidé souverainement de rejoindre notre Europe.
Le peuple hongrois vit beaucoup mieux depuis qu'il a rejoint notre Europe, mais c'est un choix souverain (...) Si on confond un choix souverain avec un acte de domination militaire, alors c'est la confusion des esprits, et c'est grave.

> [Propos lors de la conférence de Presse en Israël. / 24 octobre]
Je suis venu en effet ici exprimer au peuple israélien toutes les condoléances de la France. Ces condoléances sont celles d’un pays ami, apeuré devant l’acte terroriste plus terrible de votre histoire et saisi par votre chagrin et votre douleur. Ces condoléances sont celles d’une nation qui comme vous, a pleuré des jeunes vies, des vies ordinaires, des vies heureuses, fauchées par la sauvagerie du terrorisme. Ces condoléances sont celles de millions de femmes et d'hommes, nos compatriotes qui ont été sidérés par le degré inouï de violence pure et de cruauté, et qui pensent aux familles endeuillées, aux familles brisées, aux familles angoissées. 
Les actes que vous avez subis dépassent tout entendement. Comme toutes les victimes du terrorisme, ces morts n'ont pas d'autre mobile que la haine pure. Le 11 janvier 2015, vous étiez avec nous, Monsieur le Premier ministre, lorsque nous marchions dans les rues de Paris et que nous pleurions nos morts. Vous nous disiez la solidarité des Israéliens. Je vous apporte aujourd'hui l'émotion et la solidarité des Français. Nos deux pays sont liés par le même deuil. 30 ressortissants français ont été assassinés par le Hamas. Et c'est pour mon pays l'attaque terroriste la plus meurtrière subie depuis 2016. C'est une page noire de notre propre histoire. 
Nous partageons aussi avec Israël une terrible épreuve, celle des otages. Plus de 200 Israéliens sont retenus. 9 Français le sont. C'est plus que nous n'en avions dans le monde entier jusqu'à présent. Et vous savez, nous savons, combien est insupportable pour un pays d’imaginer la captivité de certains de ces enfants. 
J’ai tenu à voir les familles des victimes et des otages dès mon arrivée, et j’ai voulu partager leur détresse, leur redire le plein soutien de la France. Nous ne négligerons rien pour la sécurité de nos compatriotes, à vos côtés. Nous employons, avec Israël et d'autres partenaires, à obtenir la libération de tous les otages détenus à Gaza. Ils doivent tous être libérés. C'est pour la France une priorité et pour cela, nous devons tout faire pour obtenir du Hamas la libération de tous, sans complaisance. Et je veux ici remercier tous ceux qui nous aident à conduire ces discussions. 
Je suis aussi venu vous dire la solidarité de la France dans la lutte contre notre ennemi commun, le terrorisme ; rappeler devant tous le droit légitime d'Israël de se défendre face à ceux qui œuvrent à sa destruction. Cette cause est juste. Point final. Le Hamas est un groupe terroriste dont l'objectif même est la destruction de l'État d'Israël. C'est aussi le cas de Daesh, d'Al Qaïda, de ceux qui leur sont associés dans l'action et dans l'intention. 
La priorité, votre priorité, mais aussi celle de toutes les démocraties et de la France, est avec vous de vaincre ces groupes terroristes. Nous qui avons été frappés si durement par ces mêmes groupes, voulons vous dire une chose simple : « vous n'êtes pas seuls ». C'est pourquoi la France est prête à ce que la coalition internationale contre Daesh, dans le cadre de laquelle nous sommes engagés pour notre opération en Irak et en Syrie, puisse lutter aussi contre le Hamas. 
Je propose à nos partenaires internationaux — je l'ai évoqué avec vous ce matin — que nous puissions bâtir une coalition régionale et internationale pour lutter contre les groupes terroristes qui nous menacent tous. Je pense que c'est l'intérêt d'Israël, de sa sécurité, celle aussi de plusieurs de vos voisins menacés par ces mêmes groupes ou des groupes voisins. La lutte doit être sans merci, mais pas sans règles, car nous sommes des démocraties qui luttons contre des terroristes ; des démocraties, donc qui respectent le droit de la guerre et assurent l'accès humanitaire, des démocraties qui ne prennent pas pour cible les civils, ni à Gaza, ni nulle part. 
Le respect des populations impose en l’occurrence de permettre l'accès de l'aide, et nous en avons longuement parlé très en détail, de rétablir l'électricité pour les hôpitaux, pour les malades et les blessés, sans que cette électricité puisse être utilisée pour faire la guerre. Et nous allons bâtir des coopérations très concrètes sur ce sujet dans les tout prochains jours. 
Nous sommes prêts à apporter une aide concrète à toutes les populations, comme nous l'avons fait ces dernières années, ces derniers mois, mais avec des solutions très pratiques et concrètes que nous avons discutées durant cet entretien, prêt aussi à le faire en nous engageant avec les principaux voisins pour bâtir ces solutions. 
Cette lutte, nous devons aussi la conduire en veillant à éviter l'embrasement de toute la région. Je mets ici en garde le Hezbollah, le régime iranien, les Houthis au Yémen et l'ensemble des factions qui, dans la région, menacent Israël de ne pas prendre le risque inconsidéré d'ouvrir de nouveaux fronts. Ce serait ouvrir la porte à une conflagration régionale dont chacun sortirait perdant. C'est une nécessité pour tous les peuples de la région : faisons tout pour ne pas ajouter des larmes aux larmes et du sang au sang. 
Plus près d'ici, je souhaite aussi appeler l'attention de chacun sur les actes de quelques-uns à l'égard de civils palestiniens dont la violence menace de propager le feu à la Cisjordanie aussi. 
Enfin, la sécurité d'Israël ne peut être durable sans une relance décisive du processus politique avec les Palestiniens, nous l'avons aussi longuement évoqué. 
Le Hamas, je l'ai rappelé, est un groupe terroriste, c'est pourquoi il ne porte pas la cause palestinienne. Il doit être combattu avec force. Et la cause palestinienne, elle, doit être entendue avec raison. La stabilité de la région, le retour à la normalisation qui s'annonçait ne seront garantis que si la réponse d'Israël à la violence est évidemment sécuritaire et implacable face aux groupes terroristes, mais aussi politique en acceptant le droit légitime des Palestiniens à disposer d'un territoire et d'un État en paix et en sécurité aux côtés d'Israël, parce qu'il aura intégré l'existence et la sécurité d'Israël comme une condition première. 
La sécurité d'Israël, la lutte commune contre le terrorisme, le respect du droit humanitaire, l'ouverture d'un horizon politique, tous ces éléments sont indissociables. Il faut agir ici et maintenant en nous battant face au terrorisme et en offrant un espoir. 
Encore une fois, Monsieur le Premier ministre, merci de votre accueil, merci pour votre temps, pour cet engagement face au terrorisme. Et dans les prochaines heures, nous continuerons d'avancer ensemble. Nous avons défini une liste d'actions. 
J'aurai l'occasion de me rendre à Ramallah en fin de journée. Je serai demain avec plusieurs dirigeants de la région pour aussi très concrètement avancer sur l'agenda que nous nous sommes donnés.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Discours de présentation aux maires des mesures du Gouvernement suite aux  émeutes de l'été 2023]
Le 27 juin dernier, un jeune est mort lors d’un contrôle routier à Nanterre. Très vite, à l’émotion légitime suscitée par ce drame, ont succédé des violences urbaines inacceptables. Pendant plusieurs jours, vos communes ont été touchées. Certains parmi vous ont été directement visés. Vos mairies, nos écoles, nos commissariats, nos brigades de gendarmerie, nos tribunaux : tous les symboles de la République ont été pris pour cible. Du mobilier urbain, des véhicules ont été vandalisés.  Des commerces ont été pillés.
Face à la violence, notre première réponse a été le rétablissement de l’ordre républicain. Grâce à l’action des policiers, des gendarmes, des policiers municipaux et à une réponse pénale rapide et ferme, plus de 2000 personnes ont été condamnées, et l’ordre a pu être rétabli rapidement.
Je veux une nouvelle fois saluer les forces de l’ordre et les magistrats, pour leur action lors de ces violences. Je sais aussi tout le rôle que vous avez joué, vous les élus locaux, pour aider au retour au calme. Je veux vous rendre hommage. Je veux vous remercier.
Notre deuxième réponse a été de vous accompagner pour la reconstruction. En vous recevant cet été, le Président de la République avait pris l’engagement d’une reconstruction rapide, notamment grâce à une loi d’urgence. Cette loi nous l’avons votée en un temps record. Elle ouvre un droit d’exception pour reconstruire plus vite. Aujourd’hui, 60% des bâtiments publics partiellement ou totalement détruits ont d’ores et déjà été remis en état. Vous pouvez compter sur la mobilisation des services de l’Etat et nous veillons à celle des assurances.
L’Etat vous accompagnera et je vous annonce qu’une enveloppe de 100 millions d’euros pourra être mobilisée pour vous aider à la réparation et la reconstruction, en complément de l’indemnisation des assurances.
Mesdames et Messieurs les élus, nous sommes à vos côtés. Les violences de juin ont profondément choqué les Français.  Elles vous ont frappé de plein-fouet. Alors, nous devons collectivement tout mettre en œuvre pour qu’elles ne se reproduisent pas.
Bâtir des réponses adaptées imposait d’abord un diagnostic précis et objectif de ce qui s’était passé. Ces violences ont concerné des communes diverses. Vous en êtes le reflet. Des communes de toutes tailles, pour certaines avec des quartiers prioritaires de la politique de la ville, pour d’autres non.
Ensuite, en regardant le profil des émeutiers, plusieurs éléments ressortent : les trois quarts des auteurs sont nés en France, un tiers n’a pas de diplôme, les jeunes issus de familles monoparentales sont fortement sur-représentés. Mais ce qui nous marque le plus, c’est la jeunesse des émeutiers : un quart à peine des auteurs avaient plus de 25 ans ; un sur cinq était encore lycéen.
Ces constats nous interpellent.  Ils nous interrogent sur l’avenir de notre jeunesse et sur la force de notre pacte républicain.  Ils illustrent l’inquiétante banalisation de la violence, le manque de cadre et de repères et sans doute, plus largement, une crise de l’autorité.
Face à ces enjeux, nous devons agir collectivement. Ce mot, « collectivement », je l’assume. C’est le cœur de mon message aujourd’hui. Certaines réponses viennent de l’Etat. D’autres peuvent venir des collectivités, des parents, des responsables associatifs. Toutes se construisent et se mettent en œuvre ensemble. Et c’est ensemble que nous apporterons des réponses de long-terme, fermes, efficaces, adaptées.
Pour bâtir nos réponses, nous avons choisi de prendre le temps de la réflexion et de la concertation, plutôt que de réagir à chaud, dans la précipitation. Nous sommes partis du terrain. Partis de vos témoignages et de vos idées. Ainsi, le Président de la République a eu l’occasion de vous rencontrer dès le mois de juillet. Un Conseil national de la refondation a permis d’entendre les propositions des élus, de la société civile et des chercheurs. J’ai échangé et j’échange régulièrement avec beaucoup d’entre vous. Et les ministres ont eu l’occasion de vous écouter, de vous consulter.
Les réponses que nous vous présentons aujourd’hui avec mon Gouvernement sont donc le fruit de nos concertations.
La première attente que vous avez exprimée, c’est d’assurer la sécurité de nos concitoyens. Depuis 6 ans, nous avons augmenté les moyens du ministère de l’Intérieur à des niveaux sans précédent. Nous avons créé 10 000 postes de policiers et gendarmes lors du précédent quinquennat et 8 500 de plus seront créés d’ici 2027. Comme l’a annoncé le Président de la République, nous allons créer 238 brigades de gendarmerie supplémentaires. Nous avons fait adopter la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur, qui prévoit notamment le doublement de la présence des forces de l’ordre sur la voie publique, d’ici 2030.
Ensuite, cette présence accrue auprès de nos concitoyens sera un des leviers pour raffermir le lien entre police et population. Les émeutes de juin ont montré l’importance de cet enjeu, notamment vis-à-vis de notre jeunesse.  Là encore, beaucoup d’entre vous nous en ont parlé. Les violences de cet été sont riches d’enseignements et de leçons sur notre organisation.
De plus, au cours de nos échanges, il a souvent été question des polices municipales. Nous le savons, elles ont été extrêmement sollicitées et déterminantes au cours de la crise. Je veux une fois de plus leur rendre hommage. Il est indispensable de mieux reconnaître leur rôle et de leur donner les moyens d’agir. Pour les maires qui le souhaitent, je vous propose de franchir une nouvelle étape dans le continuum de sécurité et de donner la possibilité aux polices municipales d’accomplir certains actes de police judiciaire. Ces pouvoirs s’exerceront naturellement sous le contrôle des parquets. Nous lancerons une concertation avec vous et les associations d’élus afin de bâtir un texte de loi.
Enfin, dans chacun de nos échanges, vous avez parlé du fléau que constitue le trafic de stupéfiants. C’est la matrice de toutes les délinquances et la cause de nombreuses violences. C’est un combat du quotidien, et je connais la mobilisation du ministre de l’Intérieur et de nos forces de l’ordre pour le livrer. C’est aussi un combat qui doit se mener contre la criminalité organisée et les réseaux internationaux.
Nous sommes déterminés à agir à tous les niveaux. Aussi, je vous annonce que nous présenterons prochainement un nouveau plan national de lutte contre les stupéfiants. De plus, nous devons veiller à sanctionner rapidement les consommateurs de drogue. Les amendes forfaitaires sont une avancée importante. Mais nous devons aller plus loin, pour faciliter leur paiement immédiat et améliorer leur recouvrement. Conformément à la demande du Président de la République, le ministre de l’Intérieur et le ministre chargé des Comptes publics finalisent actuellement nos dispositifs pour assurer l’effectivité et la rapidité de la sanction.
La deuxième attente dont vous nous avez fait part, c’est celle d’une réponse pénale exemplaire et du refus total de l’impunité. Cette nécessité, nous la partageons, et c’est notamment parce que la réponse pénale a été ferme et immédiate, que nous avons pu rétablir l’ordre en quelques jours en juillet. Depuis 6 ans, nous avons considérablement augmenté les moyens de la Justice pour la rendre plus accessible, plus rapide. Nous continuons avec la loi de programmation de la Justice, qui vient d’être votée, et qui prévoit la création de 10 000 postes. Et d’ici 2027, 15 000 places de prison seront construites.
Lors de ces émeutes, nous avons constaté qu’une grande partie des auteurs mineurs n’avaient jamais eu affaire à la Justice. Il faut donc que nous élargissions notre palette de sanctions, afin qu’aucun acte ne reste impuni. Il s’agit d’assurer une réponse ferme, effective et adaptée dès la première infraction.
D’abord, nous allons multiplier par cinq l’amende pour non-respect du couvre-feu, en la portant à 750€. Ensuite, nous allons proposer au Parlement de pouvoir placer des jeunes délinquants, de manière obligatoire, dans des unités éducatives de la protection judiciaire de la jeunesse. J’ajoute que dans certains cas, nous pouvons envisager un encadrement de jeunes délinquants par des militaires, qui pourront notamment transmettre des valeurs de discipline et de dépassement de soi.
Des expérimentations ont été lancées. Il faut maintenant franchir une nouvelle étape. Le dispositif doit se déployer et s’étendre davantage sur le territoire.
Face à la jeunesse des émeutiers, il faut aussi davantage responsabiliser les parents. Nous devons aider ceux qui en ont le plus besoin, j’y reviendrai. Mais nous devons aussi agir face à la démission de certains devant les dérives de leurs enfants. Nous proposerons au Parlement que des stages de responsabilité parentale ou des peines de travaux d’intérêt général puissent être prononcés à l’encontre des parents qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs.
Nous allons aussi créer une contribution financière citoyenne et familiale que les mineurs et leurs parents devront payer à des associations de victimes. Et quand un mineur a causé des dégradations, nous allons nous assurer que les deux parents, qu’ils soient séparés ou non, qu’ils vivent avec leur enfant ou non, soient responsables financièrement des dommages causés. Personne ne doit pouvoir se dédouaner. Chacun est responsable devant la société.
Ensuite, les émeutes de cet été ont montré le rôle clé joué par les réseaux sociaux pour encourager les violences et créer l’escalade. Avec le règlement européen DSA, nous disposons désormais d’outils puissants pour faire retirer les contenus violents en ligne. Et pour punir ceux qui les diffusent, incitent à la violence ou alimentent une compétition inacceptable entre les quartiers, le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, en cours d’examen au Parlement, prévoit justement de renforcer les sanctions. Nous mettons notamment en place un bannissement numérique, qui permettra de suspendre un compte pendant 6 mois.
La troisième attente dont vous nous avez fait part, c’est un accompagnement renforcé des familles et des jeunes.
D’abord, le soutien aux parents est essentiel. De nombreux dispositifs sont portés par l’Etat, les conseils départementaux, les communes et les CAF. Cependant, vous nous l’avez dit : ces réponses sont encore souvent mal connues et insuffisamment coordonnées. Pour y remédier, la ministre des Solidarités et des Familles va lancer une concertation visant à favoriser les synergies, donner de la visibilité à nos dispositifs, souvent trop complexes, et gagner en efficacité.
Nous devons mieux accompagner les parents face aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer aux moments clés de la vie de leurs enfants.
Ensuite, nous devons améliorer la prise en charge des jeunes.  Afin de limiter au maximum les temps pendant lesquels les enfants sont livrés à eux-mêmes, les Caisses d’allocations familiale donneront aux communes les moyens nécessaires pour étendre les horaires d’accueil en centres de loisirs, le matin ou le soir.
De plus, vous nous l’avez dit : il faut accroître la présence d’adultes qui peuvent être des repères et des référents dans les quartiers. En lien avec les élus et les associations, nous voulons renforcer la médiation sociale. Nous partageons notamment la volonté de professionnaliser les parcours et de mieux former.
Plus globalement, vous avez souligné l’importance de la prévention de la délinquance. Des mécanismes existent déjà dans vos communes, en lien avec la Justice. Je pense au rappel à l’ordre des mineurs ou aux conseils des droits et des devoirs des familles.  Nous devons nous appuyer sur vos initiatives et vos idées. Cela nourrira la nouvelle stratégie nationale de prévention de la délinquance, qui sera présentée début 2024.
Bien sûr, l’école a aussi un rôle capital à jouer. Nous devons rendre à l’école et aux enseignants leur autorité. Nous devons tout mettre en œuvre pour éviter le décrochage scolaire. Le temps de l’école est un temps précieux, qui doit être utilisé pleinement, jusqu’à la fin de l’année. C’est le sens, à la demande du Président de la République, de la reconquête du mois de juin pour les collégiens et les lycéens. C’est aussi notre objectif en proposant d’ouvrir les écoles quelques jours en août avant la rentrée, notamment pour les élèves en difficulté. 
L’école, c’est aussi la formation du citoyen. C’est pourquoi nous doublerons le nombre d’heures d’enseignement moral et civique au collège. J’ajoute que l’internat peut être une solution pour donner un autre cadre aux jeunes et leur permettre de suivre au mieux leur scolarité. Mais aussi une solution pour accompagner les familles. Je pense notamment aux mères seules qui ont parfois des difficultés avec leurs enfants.
Nous voulons aider ces familles. C’est pourquoi, pour les élèves boursiers concernés, je vous annonce que l’hébergement en internat pourra désormais être intégralement pris en charge. De plus, je reste convaincue que notre jeunesse a besoin de mieux se connaître et de faire Nation. C’est précisément le rôle du Service National Universel. Sa montée en puissance continue et 80 000 jeunes seront accueillis cette année. Le Président de la République aura prochainement l’occasion de s’exprimer sur le sujet.
Je crois également que nous devons continuer à conduire les jeunes sur le chemin de la formation et de l’insertion. Pour y parvenir, nous allons ouvrir de nouveaux EPIDE dans les territoires où le taux de chômage est particulièrement élevé, en particulier les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Enfin, je connais comme vous la situation de certains quartiers, où tous les défis sécuritaires, sociaux, familiaux ou éducatifs, semblent s’additionner. Dans ces quartiers, nous devons avoir une réponse forte et globale. C’est le sens de la « Force d’action républicaine », proposée par le Président de la République lors de la campagne électorale. Son objectif sera de concentrer dans un quartier tous les efforts de l’Etat, à vos côtés, pendant plusieurs mois. A partir d’un diagnostic commun, nous déploierons des moyens pour traiter les difficultés que les populations rencontrent, en matière de sécurité, mais aussi pour des réponses judiciaires, éducatives ou sociales. Nous proposerons des solutions à la carte et adaptées à vos territoires. Je vous annonce que le premier déploiement de cette Force d’action républicaine se fera d’ici la fin de l’année dans les communes de Besançon, Valence et Maubeuge.
Je l’ai dit, la diversité de vos communes le montre, la réponse aux émeutes dépasse largement la question des quartiers et des banlieues. Avec vous, c’est à la perte de repères et à la crise de l’autorité que nous voulons apporter des réponses. Mais bien sûr, tous les territoires ne sont pas égaux face aux difficultés. La politique de la ville n’est pas le seul vecteur de solutions, mais elle est l’un d’entre eux.
C’est ici, dans le grand amphithéâtre de La Sorbonne, que j’ai choisi de vous présenter nos propositions. Ce choix n’a rien d’un hasard. La Sorbonne, c’est notre Histoire. C’est l’Éducation. C’est la jeunesse. Cette jeunesse de France pour laquelle nous devons toutes et tous agir. Une jeunesse qui évolue dans une société où la violence est banalisée et les cadres flous. Mais une jeunesse qui ne se résigne pas et qui veut prendre son destin en main. Face aux difficultés, vous incarnez les actions concrètes et les solutions du quotidien. Vous êtes les visages d’une France qui agit et ne baisse jamais les bras. Autour du Président de la République, et avec mon Gouvernement, c’est également le chemin que je prends. Je ne cèderai jamais aux discours défaitistes.
Même face aux défis les plus complexes, même face aux événements les plus graves, nous n’abandonnerons pas. Nous ne renoncerons pas sur le chemin de l’exigence républicaine et de la cohésion nationale. Les mesures dont je viens de vous faire part en sont la preuve. Avec vous, nous continuerons à agir. Nous relèverons les défis à venir ensemble, dans un esprit de responsabilité partagée. Comme vous, j’en suis convaincue : la France et les Français ont tout pour réussir. Nous serons à la hauteur.
Vive la République ! Vive la France !

> [Discours lors de l’inauguration de l'Ecole des drones de l'armée de Terre]
Inaugurer cette école des drones est un symbole fort. Le symbole de la volonté du président de la République, de doter notre pays d’armées à la hauteur de notre rang. D’armées modernes, avec les meilleurs équipements servis par les meilleures compétences. D’armées à la pointe pour mener les combats de notre temps.
Cette cérémonie est le symbole de la remontée en puissance de nos Armées, initiée depuis 6 ans. Depuis 2017, sous l’autorité du Président de la République, des augmentations sans précédent des moyens de notre défense nationale ont été décidées. La loi de programmation militaire 2024-2030 prévoit d’investir 413 milliards d’euros pour nos Armées.  Ces décisions se traduisent en actes.
Pendant des décennies, des régiments ont fermé. Le nombre de nos soldats a diminué. Désormais, les moyens sont là. Et aujourd’hui, une école ouvre. C’est le fruit d’une volonté politique claire et intangible.
Alors que la situation internationale est préoccupante, l’ouverture de cette École des drones montre la détermination de la Nation à être toujours capable de se défendre, à toujours garder son destin en main. La France ne renoncera jamais à être libre et indépendante.
L’ouverture de cette école est une promesse. Elle permettra de placer l’autonomie au cœur du fonctionnement opérationnel de nos Armées. A chaque échelon du combat, et jusqu’au plus bas niveau tactique, des soldats formés pourront utiliser les drones. Et grâce à la maîtrise de cette technologie, ils pourront innover, imaginer, prendre des initiatives avec un seul objectif : la réussite de la mission.
La raison d’être de cette école, c’est aussi de participer à la transformation profonde de nos armées, et singulièrement celle portée par le modèle « Armée de Terre de combat » lancé l’été dernier. Pour réussir, je sais aussi pouvoir compter sur le soutien d’acteurs privés, essentiels pour notre indépendance, et déterminés à offrir à nos soldats les meilleurs équipements. Je salue à ce titre nos entreprises de la base industrielle et technologique de défense. Je sais qu’elles seront au rendez-vous.
Officiers, sous-officiers, brigadiers-chefs, brigadiers, militaires du rang et personnels civils de l’école des drones, l’inauguration de cette école est aussi un geste militaire, incarné par la remise du fanion de l’école à son chef de corps. Je veux insister sur cette militarité. Plusieurs milliers de drones seront en service demain dans les unités de l’armée de Terre. Leur utilisation ne s’improvise pas. Comme autrefois pour le char, l’avion ou l’hélicoptère, disposer d’une arme nouvelle ne suffit pas à s’assurer de gains tactiques décisifs. C’est l’emploi, c’est la doctrine, c’est la détermination des chefs et des opérateurs qui confèrent l’avantage et garantissent le succès des opérations.
Alors que la guerre gronde aux portes de l’Europe, alors que les tensions entre les puissances vont croissantes, alors que la violence a surgi de nouveau de manière aveugle au Proche-Orient, alors que le terrorisme djihadiste a encore frappé sur notre territoire, votre mission n’en sera que plus cruciale.
Je veux l’affirmer : les drones seront demain une composante essentielle du succès des armes de la France. Cette école est une composante essentielle du succès des armes de la France. Avec vous, je veux dire ma reconnaissance aux militaires de notre pays, et ma confiance dans leur capacité à défendre notre Nation et à protéger les Français. Je veux aussi dire ma reconnaissance à tous ceux mobilisés en opération ou pour aider nos compatriotes partout dans le monde. Je pense en particulier à nos militaires qui ont permis à près d’un millier de nos ressortissants de rejoindre le territoire national depuis Israël. Je pense également aux milliers de soldats engagés dans l’opération Sentinelle. Quelles que soient les circonstances, pour protéger nos concitoyens et nos valeurs, la France doit être prête. Prête à se défendre, prête à intervenir avec une doctrine solide et les meilleurs équipements. C’est le sens même de cette école. C’est le sens même de l’engagement de tous les militaires de France.
Vive la République ! Vive la France !

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
>
Chaque fois que les démocraties essaient de trahir leurs idéaux et leurs fondamentaux, elles s’affaiblissent. Oui, nos adversaires remettent en cause l’ordre international tel qu’il est bâti depuis 1945 mais les démocraties elles-mêmes, sans doute par hubris, ont abîmé ce modèle. En Irak, en Afghanistan et en Syrie, nous avons notamment vécu trois défaites majeures de la première démocratie au monde, la démocratie américaine.
Les Etats-Unis se sont d’abord affranchis du droit en prenant la décision d’envahir l’Irak sur la base d’éléments fallacieux. Ils ont affaibli du même coup la crédibilité et la légitimité des nations occidentales. J’ai le souvenir très vif du secrétaire d’Etat Colin Powell brandissant sa petite fiole et disant «Voici de l’anthrax. Il y en a 100 à 500 tonnes en Irak». Il n’y en avait pas un gramme.
Le deuxième affaiblissement, c’est celui de la force des nations occidentales. Le 11 septembre 2001 a été un moment de rupture. Tous, France comprise, nous avons pris la décision, cette fois sur la base de résolution des Nations unies, d’aller en Afghanistan et de mener le combat contre l’obscurantisme. Lorsque vingt ans plus tard, les États-Unis retirent leurs troupes et rendent les clés du pays aux talibans, c’est un échec.
Enfin, le troisième affaiblissement est d’ordre moral. C’est le renoncement américain de frapper le régime de Bachar al Assad en Syrie en 2013, alors que le président Obama avait pourtant fixé une ligne rouge en cas d’utilisation des armes chimiques. Les Etats-Unis ont reculé alors même que François Hollande était décidé à agir.
La leçon que je tire de tout cela, c’est qu’à chaque fois que les démocraties ne respectent pas les principes sur lesquels elles sont fondées, principe de droit, principe d’autorité militaire, principes moraux, elles sont affaiblies.

> Parler de choc des civilisations entre le monde musulman et le monde occidental est profondément insultant pour le monde musulman. Ceux qui nous attaquent, ce n’est pas la «civilisation musulmane», ce sont des terroristes islamistes. Si le monde occidental n’est pas capable de faire la distinction entre le monde musulman, avec sa diversité et sa complexité, et des terroristes islamistes, qui en veulent à notre vie, à notre civilisation, et qui souhaitent la destruction de l’Etat d’Israël, alors l’Occident a du souci à se faire sur sa capacité à penser le monde.
En réalité, ce sont avant tout des intérêts qui sont en jeu. Le Hamas, une formation sunnite, a décidé de livrer une guerre atroce et de mener une attaque digne d’un pogrom contre l’Etat d’Israël. Qui est l’allié du Hamas ? Un Iran chiite, qui utilise donc une organisation terroriste d’obédience sunnite pour faire pièce au rapprochement entre la plus grande puissance sunnite du Moyen Orient, l’Arabie Saoudite, et Israël.
Si l’on prend un peu de recul, nous observons que l’ordre international s’est totalement décomposé. Nous avons eu après 1945 un ordre fondé sur le droit, avec des institutions très bien identifiées : les Nations unies pour l’organisation politique, Bretton Woods pour l’organisation financière. Bon an mal an, ce système a tenu plusieurs décennies sur fond de conflit entre les Etats-Unis, modèle libéral, et la Russie, modèle communiste.
En 1989, une deuxième ère s’ouvre avec la chute du Mur de Berlin et le célèbre article de Francis Fukuyama sur la «fin de l’Histoire». C’est le début d’une hubris occidentale qui a estimé qu’un nouvel ordre s’imposait, dominé par la puissance des Etats-Unis. Très influents à l’époque, les néo-conservateurs américains affirmaient non seulement que notre régime, la démocratie, était le meilleur, mais qu’on pouvait aussi l’imposer au reste du monde. Cela a débouché sur l’invasion de l’Irak en 2003.
Nous entrons désormais dans un troisième ordre mondial que j’appellerais «transactionnel». Comme l’explique Francis Fukuyama, chaque Etat-nation essaie de défendre ses intérêts nationaux par tous les moyens possibles. Le drame de cet ordre transactionnel c’est que, comme toute transaction, il est forcément provisoire, forcément instable, et donc forcément menaçant. Il doit être remplacé par un ordre international plus solide et plus juste.

> Les démocraties occidentales ont perdu le sens de la mesure : c’est tout ou rien. Pendant des années, nous avons cédé à cette démesure qui consistait à penser que nous pourrions imposer des régimes démocratiques au Moyen-Orient ou dans le reste de la planète. Désormais, c’est l’inverse : il y a une fascination pour les régimes autoritaires qui réussiraient mieux et seraient plus efficaces que les démocraties libérales.
Je conteste totalement cette dernière idée. Je pense que les régimes autoritaires sont profondément inefficaces, qu’ils vont rencontrer des difficultés grandissantes, et que les démocraties ont de belles décennies devant elles si elles savent se renouveler.
Lors de la crise du covid19, dieu sait que la tentation autoritaire a existé chez nous mais nous n’avons pas cédé. Nous avons eu raison car cela a débouché sur un échec complet en Russie et en Chine. Par ailleurs, on tenait comme un fait acquis que, d’ici peu, la Chine deviendrait la première puissance économique mondiale. Elle reste encore loin du compte face aux Etats-Unis, qui résistent. Enfin, on prenait comme un fait acquis que l’Europe se résumait à un grand marché ouvert à tout le monde. Sous l’impulsion du président de la République, l’Europe a pourtant réussi à prendre des mesures pour défendre ses intérêts économiques et son autonomie stratégique. Elle contrôle les investissements étrangers sur son territoire et elle décide que les aides pour les véhicules électriques ne seront plus accordées qu’à des usines en Europe.
Nous apprenons à nous défendre. Nous avons plus de force que nous ne l’imaginons. Il faut arrêter de nous laisser intimider par l’attitude parfois très brutale des régimes autoritaires.

> La nation s’incarne dans des principes collectifs qui nous rassemblent, alors même que le principe fondamental de la démocratie libérale réside dans la reconnaissance de la liberté individuelle. Tout le défi est d’arriver à conjuguer ces deux espaces contradictoires qui peuvent amener à des déchirements très importants, marqués par l’expression de revendications individuelles ou communautaristes qui sont à mes yeux le contraire même de la nation.
Je vois trois piliers qui permettent d’éviter ce déchirement. Le premier, c’est la langue. Je suis heureux que vous ayez cité Léopold Sédar Senghor. Personne n’a jamais douté de son identité et de sa participation à l’histoire française parce que personne n’a jamais manié la langue française comme lui. Ce qui nous rassemble, ce qui fait que nous pouvons nous parler même si nous ne sommes pas d’accord, c’est la langue française. Pour cette raison, quand la démocratie cède aux querelles, aux invectives, aux insultes et qu’elle abîme la langue, elle abîme aussi la nation.
Le deuxième pilier, c’est notre histoire. Si chaque individu ne s’inscrit pas dans une histoire qui le dépasse, il n’y a plus de nation possible et plus de démocratie possible. Je vais prendre pour exemple la laïcité, qui est l’un des principes fondamentaux de notre histoire. Si un individu estime que ses convictions religieuses l’emportent sur notre loi, alors il déchire le tissu national.
Troisième pilier essentiel : être embarqués dans un projet collectif, sur le long terme. Qu’est-ce qui va porter l’identité et l’ambition nationales pour les décennies à venir ? Ce n’est pas à moi de me prononcer là-dessus aujourd’hui, mais il s’agit d’un enjeu fondamental.

> Le praticien de la politique que je suis s’inquiète terriblement de l’abolition de la frontière entre vérité et mensonge. Laissez-moi vous raconter deux anecdotes à ce sujet.
La première anecdote concerne un opposant politique qui avait répandu sur les réseaux sociaux une rumeur totalement fausse sur une décision fiscale que j’aurais prise et qui serait profondément injuste. Surpris, je l’appelle : «Tu sais comme moi que ce que tu dis est faux et que je n‘ai jamais pris cette décision fiscale». Il me répond, de but en blanc: «Je le sais parfaitement Bruno! Le problème, ce n’est pas que ce soit vrai ou faux mais que les gens le croient». C’est vous dire jusqu’où va le débat politique…
La deuxième anecdote nous renvoie à Donald Trump et un appel qu’il aurait eu avec Emmanuel Macron sur la taxation des géants du numérique. Faisant le show comme à son habitude, il a déclaré: «J’ai appelé Emmanuel et je lui ai demandé de retirer la taxation sur le numérique, sinon je déciderai d’une énorme hausse des taxes contre la France. Vous savez quoi ? Emmanuel m’a rappelé cinq minutes plus tard et m’a dit ‘je retire la taxation’». La réalité, c’est que nous avons résisté et que la taxation numérique nous rapporte 800 millions d’euros par an. Cela illustre à quel point, même au plus haut niveau, le mensonge peut devenir monnaie courante. Quand le président de l’une des plus grandes démocraties au monde s’y met, il joue avec le feu.

> Je crois que les jeunes de demain vivront dans un monde plus propre, plus respectueux et plus prospère. Nous vivons déjà dans une société où les parents et grands-parents n’ont plus la boule au ventre en se demandant si leurs enfants ou petits-enfants vont trouver un emploi, parce que nous approchons du plein emploi.
Je suis d’ailleurs convaincu que le travail pour tous et le travail qui paie mieux peut répondre aux attentes des classes moyennes et à leur sentiment de déclassement. Comme je le disais, cela suppose un projet de long terme pour la nation française, en partant par exemple du constat que nous sommes devenus une nation de consommateurs et non plus de producteurs. En quelques décennies, nous avons fermé des milliers d’usines et réduit le nombre d’exploitations agricoles par quatre. C’est une catastrophe à laquelle nous essayons désormais de remédier.
Devenir davantage un pays de production voilà, selon moi, la solution. C’est en étant un grand pays de production que vous créez de la valeur, et c’est en créant de la valeur que vous pouvez distribuer de la richesse aux citoyens, en particulier aux classes moyennes, qui pourront envisager un avenir meilleur.

> Laisser penser que la lutte contre le changement climatique devrait passer par des régimes autoritaires est criminel, faux et stupide. C’est criminel parce que cela reviendrait à dire qu’on peut outrepasser notre liberté individuelle au nom d’un bien supérieur. Je ne connais pas de bien supérieur à la liberté. C’est faux, parce que si on compare une grande démocratie comme la France et un régime autoritaire comme la Chine, on constate que la Chine émet quatre fois plus de CO2 pour la production d’un bien, qu’il s’agisse d’une voiture, d’un avion ou d’un train. C’est stupide, parce que c’est au contraire dans la confrontation des intelligences qu’on trouvera les meilleures solutions pour lutter contre le changement climatique. Personne n’a la vérité révélée sur ce sujet et je préfère les débats que nous avons avec des scientifiques de haut niveau, avec des responsables politiques, avec des climatologues. L’ensemble de l’hydrogène vert doit-il être produit en France ? Ne vaut-il pas mieux construire un gazoduc pour l’hydrogène qui vient du Maroc, qui traverse l’Espagne, qui sert Fos-sur-Mer, dans le sud de la France, puis qui remonte le long du Rhin jusqu’à l’Allemagne ? Combien de centrales nucléaires faut-il bâtir ?
Le débat vaut mieux que d’avoir un seul chef qui vous dit: «j’ai décidé». Il y a dix chances sur dix que cette décision soit une erreur, contrairement à ce qui sera proposé par cent cerveaux affûtés, servant le bien commun.

> Nous croyons dans l'e-sport français et dans son développement. Pour mieux les accompagner, la TVA sur les billets des événements dans l'e-sport sera alignée sur celle des concerts et des rencontres sportives à compter du 1er janvier 2024.

> Excellente nouvelle pour les 2 millions de Français pratiquant régulièrement ou occasionnellement l’équitation : les poneys-club et les établissements équestres vont de nouveau bénéficier d’un taux réduit de TVA sur leurs activités à compter du 1er janvier 2024.

> [Propos lors de la réunion de travail sur les biocarburants avec les acteurs économiques]
L'objectif, c'est de rassembler l'ensemble des filières et des représentants de la filière biocarburant, qui est une filière essentielle à la réussite de la transition écologique. Il ne peut pas y avoir de transition écologique dans les domaines du bâtiment ou de l'agriculture sans les biocarburants. Et donc, il faut que nous construisions ensemble l'avenir de cette filière aux côtés évidemment, sur le plus long terme, de l'électrification et de l'hydrogène qui auront aussi un rôle important à jouer.
L'objectif de cette réunion, c'est de répondre à la demande des filières économiques concernées qui ont accepté, et je les en remercie, d'accélérer la décarbonation de leur secteur, mais qui demandent de l'autre côté d'avoir de la visibilité sur la disponibilité immédiate des biocarburants et sur le plus long terme sur l'électrification des usages.
Derrière cette réunion, il y a d'abord une méthode. Et je veux vraiment insister dessus parce que je considère que la méthode que nous avons retenue collectivement est exemplaire et qu'elle doit servir de modèle pour la transition écologique dans notre pays.
La transition écologique, elle suscite énormément d'anxiété. Parce que c'est des coûts, c'est des appartements qu'il faut rénover, qui peuvent être plus difficiles à vendre ou à louer, c'est des voitures qu'il faut changer et qui sont plus coûteuses quand elles sont électriques que quand elles étaient thermiques, c'est des coûts pour les ménages, c'est des coûts pour les entreprises, et donc ce sont des inquiétudes pour l'ensemble de nos compatriotes. Et la seule façon de répondre à ces inquiétudes, c'est du dialogue et de la visibilité. Et c'est exactement ce qu'on a réussi à faire pour la filière du bâtiment et pour la filière agricole sur la fiscalité du gazole non-routier.
Alors c’est vrai que le dialogue, c’est long. Et il nous a fallu quasiment 8 mois, tous ensemble, pour parvenir à un accord. Mais il vaut mieux prendre 8 mois, dialoguer et avoir un accord collectif que de se précipiter à faire des effets de manche, en disant, je vais supprimer les avantages fiscaux sur le GNR, vous le dites à l’Assemblée, vous le dites au Sénat, vous le dites au 20h de TF1, et puis au bout du compte, les agriculteurs et les acteurs des travaux publics ne sont pas contents, et vous reculez.
La méthode qui passe par la précipitation vous met dans le fossé. La méthode qui passe par le dialogue permet de construire sur le long terme.
Deuxième chose, c'est donner de la visibilité qui permet d'engager les acteurs. Et là, je veux dire aussi les choses avec beaucoup de clarté, je crois à une écologie du contrat et je ne crois pas une écologie de la contrainte.
Vous avez aujourd'hui des espèces de Savonarole de l'écologie qui vous expliquent qu'il faut tout détruire, renoncer à ceci, renoncer à cela, renoncer à telles exploitations, renoncer à telles pratiques économiques, mais ça ne sèmera que du désordre et davantage d'anxiété.
On ne contraint pas les Français. On ne contraint pas le peuple français. Ça n'a jamais existé dans notre histoire, et ça n'a jamais fonctionné. En revanche, je crois au contrat. Je crois à la contractualisation. Je crois aux engagements volontaires et déterminés des filières. C'est ce sur quoi nous avons bâti.
Et je voudrais saluer au passage le courage des organisations qui sont représentées ici et saluer le rôle essentiel qu'elles ont à jouer. Parce que s’il n’y a pas des représentants des corps intermédiaires pour faire l'interface entre le gouvernement et la TPE de travaux publics ou l'exploitation agricole sur le terrain, ça ne marche pas. Vous vous êtes engagés, vous avez eu le courage de vous engager et je veux saluer le courage des organisations qui sont représentées autour de cette table et qui, comme je l'ai indiqué, ont consacré des dizaines d'heures au dialogue et à la concertation.
À quoi nous avons abouti ? Une hausse très progressive des tarifs du gazole non-routier agricole et non agricole. Une hausse étalée sur 7 ans jusqu'en 2030. A un rythme de 2,85 centimes d'euros par litre par an pour les agriculteurs et entrepreneurs agricoles et de 5,99 centimes pour le bâtiment et pour les travaux publics. Dialogue et donc visibilité sur 7 ans.
Chacun sait quels seront les tarifs et donnera le temps et la visibilité aux secteurs concernés pour s'adapter dans leurs pratiques et répercuter progressivement l'augmentation du tarif dans les prix tout en s'adaptant et en optimisant les consommations. Ce choix que vous avez fait et que nous avons fait ensemble est le seul responsable. Il l’est d'autant plus dans une période de crise géopolitique qui de toute façon ne laisse apercevoir aucune éclaircie possible sur le front des prix des énergies fossiles.
Enfin, il faudrait franchement être totalement aveugle à ce qui se passe dans le monde pour penser qu'avec la crise que nous avons en Ukraine, le conflit que nous avons avec la Russie et le conflit qui s'est ouvert au Proche-Orient, nous pourrions avoir demain une baisse des prix du baril ou du gaz. Très franchement c'est peu probable. Et donc la responsabilité politique, ce n'est pas de promettre aux gens qu'on va faire baisser les prix des carburants à la pompe ou les prix des énergies fossiles ou qu'on va renoncer à des taxes qui permettent de financer la transition écologique, ce qui est totalement irresponsable, ce qui revient à enfermer les ménages comme les professionnels dans des énergies que nous ne produisons pas. Ça, c'est la voie irresponsable, c'est la voie qui consiste à se mettre la tête dans le sable.
Et puis, il y a une autre voie, celle que nous avons suivie ensemble, qui est la voie de la responsabilité de se dire : les énergies fossiles on n'en produit pas, les énergies fossiles elles vont coûter de plus en plus chers, et donc on accélère la décarbonation et on utilise les recettes fiscales pour encourager les ménages comme les entreprises à aller dans cette voie de la décarbonation et donc de l'indépendance. Parce que derrière tout cela, l'enjeu clé, c'est l'indépendance énergétique de la France. Et face à l'envolée des prix des énergies fossiles que nous ne produisons pas, la seule réponse responsable de long terme, elle tient en un mot : indépendance énergétique. C'est ça que nous construisons aujourd'hui et c'est pour cela que je souhaite que notre accord soit un modèle pour d'autres filières et d'autres pratiques de décarbonation.
Alors ça suppose évidemment qu'il y ait, une fois que ce dialogue a eu lieu, qu'on a fait ce choix collectif et donné de la visibilité aux acteurs, des engagements et des compensations prises par les pouvoirs publics et je tiens à les rappeler. Le premier engagement que je prends comme ministre des Finances qui est responsable des comptes publics, c'est que chaque euro de recette fiscale ira à la décarbonation des filières. L'augmentation de la fiscalité sur le GNR, progressive jusqu'en 2030, apportera des recettes fiscales qui seront intégralement et totalement mises à disposition des

filières pour décarboner ces filières. C'est un engagement formel que je veux rappeler. Cet engagement, il doit se traduire aussi par des mesures fiscales qui permettent de

faciliter cette décarbonation, c'est le deuxième engagement que je prends. Nous avons déjà dans le projet de loi de finances pour 2024 des mesures qui vont dans ce sens-là. Je pense au suramortissement pour l'acquisition d'engins non routiers qui utilisent des carburants alternatifs. Cette disposition est prévue dans le projet de loi de finances pour 2024, ou des mesures de réduction de la fiscalité agricole qui faisait partie aussi de l'accord global, je pense par exemple à l'augmentation de la déduction pour l'épargne de précaution qui fait partie des engagements que nous avons pris. Donc premier engagement, l'intégralité des recettes vont à la décarbonation.
Deuxième engagement, nous prenons des mesures facilitant la transition écologique sur le plan fiscal.
Troisième engagement, nous augmentons les moyens de la transition écologique avec cette année 7 milliards d'euros supplémentaires qui iront directement au secteur agricole, au secteur du bâtiment, des transports publics et des transports.
Enfin, il faut que nous réfléchissions à des mesures pérennes de compensation qui doivent se mettre en œuvre dans l'année prochaine pour aboutir dans le budget 2025 et doivent concerner tous les acteurs. Et je dis bien tous les acteurs. Ce n'est pas simplement les exploitations agricoles et les entreprises de travaux publics, c'est aussi les paysagistes, c'est tous les acteurs de travaux publics et du bâtiment, c'est les entrepreneurs agricoles, c'est le secteur sylvicole et le secteur du bois. Je le dis pour un certain nombre d'acteurs qui se disaient : mais nous n’allons pas bénéficier de ces mesures. Tous les acteurs de ces filières concernés doivent s’y retrouver.
Enfin, dernier élément de notre discussion ce matin, c’est l’organisation de la filière des biocarburants. C’est le seul moyen disponible immédiatement pour décarboner les engins de vos professions. Alors, il existe évidemment des solutions de plus long terme, avec les batteries électriques, avec l'hydrogène sur lesquelles nous allons continuer et à investir et à travailler. Nous avons d'ailleurs commencé à le faire, par exemple, sur le rétrofit pour les poids lourds. On peut parfaitement envisager d’étendre ces mesures de rétrofit à d'autres engins.
Mais sur les batteries électriques et sur l'hydrogène, soyons clairs, les solutions ne sont pas immédiates. La moissonneuse batteuse avec des batteries électriques, ça arrivera peut-être un jour, mais ce n'est pas pour demain. Tout simplement puisque les batteries électriques aujourd'hui, elles restent très lourdes et que le principe d'une moissonneuse batteuse, je le dis avec mes souvenirs de ministre de l’Agriculture, c'est que plus elle est légère, mieux c’est parce que sinon, ça écrase le champ.
Donc, outre les problèmes de puissance que ça pose, notamment pour les engins de chantier, ça pose aussi un problème de poids pour ne pas écraser les champs quand on fait les moissons. Mais on peut parfaitement envisager que dans 5 ans, dans 10 ans, on ait des batteries électriques beaucoup moins lourdes ou que l'hydrogène puisse être une solution dont il ne faut pas écarter cette solution-là.
Mais les gens ont besoin de solutions pour le mois prochain, pas pour dans 10 ans. Et notre responsabilité, c’est vous apporter des solutions tout de suite. Et la solution tout de suite, c’est les biocarburants. Donc, il faut organiser la filière. C'est cette filière qui doit permettre de pallier les difficultés que l'on peut rencontrer aujourd'hui. De ce point de vue-là, nous sommes bien dotés.
La France est un champion européen des biocarburants. Elle consomme environ 36 térawattheures de biocarburant chaque année. C'est à peu près l'équivalent de la production de 6 centrales nucléaires. Donc, c'est considérable en termes de puissance. Nous sommes le premier producteur européen de bioéthanol, le second producteur de bio gazole. Donc, nous avons des atouts absolument considérables.
Maintenant, il faut organiser la filière. Et l'objectif de cette réunion ce matin, c'est de voir : quels freins faut-il lever pour augmenter la production ? Comment mieux structurer la filière ? Et quels sont les besoins et les attentes des consommateurs ? Voilà les objectifs de la réunion. je veux vous dire à quel point je suis heureux de voir aboutir une méthode politique, qui repose sur la concertation avec les acteurs, le dialogue et l'esprit de responsabilité. Dans un temps politique où les passions l'emportent sur la raison et où la violence l'emporte sur la sérénité, sur un sujet aussi sensible que celui-là, être capable d'avancer avec intelligence et mesure, ça mérite d'être souligné. Donc je veux vous remercier et vous dire qu'il faut que cet exemple sur les biocarburants reste un modèle pour d'autres filières et pour l'ensemble de la décarbonation de notre économie.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Devant près de 500 maires de France, nous annonçons que le travail est lancé par l’État avec les élus, pour renforcer les pouvoirs des polices municipales et créer une école de formation spécifique à ce métier si essentiel.

> J’ai signé avec mon homologue suisse, un accord très important car aujourd’hui, nous n’avons pas d’accord bilatéral pour lutter contre l’immigration irrégulière à notre frontière. Il y a 63 points de passages autorisés entre la France et la Suisse dont 11 en Haute-Savoie. Je vais également rencontrer les agents de la préfecture de Haute-Savoie qui comme tous les agents de préfecture de France travaillent assidûment dans les services dits des étrangers pour mettre en application les mesures que j’ai décidées. Je vais également tenir une réunion avec le préfet sur la radicalisation dans le département. »

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Israël est une démocratie qui doit respecter le droit de la guerre, un impératif moral et une règle internationale de protéger les civils.

> On aimerait entendre LFI qualifier le Hamas pour ce qu'il est, une organisation terroriste qui a commis des actes terroristes et des atrocités contre des civils, c'est honteux et indigne.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Pour la première fois en présence de Gérald Darmanin et Gabriel Attal, j’ai réuni ce soir les procureurs généraux et les procureurs afin de les mobiliser sur la lutte contre l’apologie du terrorisme, les actes antisémites, les alertes à la bombe ou encore la radicalisation des mineurs.
Nous avons souligné l’importance que nos trois ministères travaillent de concert pour protéger les Français! J’ai pu aussi redire à nos procureurs ma reconnaissance pour leur action efficace. Oui, face aux crises, la Justice a été à la hauteur. Merci à eux!

> 500 places de prison en plus grâce à la nouvelle prison de Troyes-Lavau. En octobre, j’ai inauguré plus de 1000 nouvelles places. Je remercie les élus locaux et notamment pour leur sens des responsabilités. Sans les élus, les projets prennent au moins 3 ans de retard!

> Sans greffiers, point de justice. L'accord majoritaire que j’ai signé ce matin avec 3 syndicats de greffe porte des avancées inédites: nouveau corps de catégorie A, revalorisations, accélération des carrières! Il fallait reconnaître l’engagement de nos greffiers qui le méritent!

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Au 61e RA pour l’inauguration de l’École des drones. Avec 5 Mds € dédiés aux drones durant la LPM, la France se donne les moyens d’accélérer la dronisation des armées. Pour répondre aux nouvelles menaces, innover et massifier notre utilisation des drones.

> Très heureux de lancer l'Académie de défense de l’Ecole militaire, qui rassemble 21 organismes de recherche et de formation des armées. Pour unifier et ouvrir sur le monde notre recherche stratégique. Et faire travailler ensemble chercheurs, enseignants et militaires pour permettre le succès de la France.

> La France se tient aux côtés de l’Arménie et des Arméniens. Notre soutien constant et résolu ne faiblit pas.

> Notre soutien à l'Ukraine est durable.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Plus de 500.000 jeunes ont signé un Contrat d’Engagement Jeune depuis mars 2022 ! Ce succès met en lumière les attentes de la jeunesse vis-à-vis du service public de l’emploi.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Logements étudiants] Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, un plan de 60000 logements étudiants a été lancé. Trente mille ont déjà été construits. Avec le crise sanitaire, certains chantiers ont pris du retard. Le point noir c’est le foncier disponible. Pour l’instant nous avons identifié des terrains permettant de construire environ 10000 logements supplémentaires. En parallèle nous rénovons des résidences en rehaussant des bâtiments.

> Il faut trouver des solutions d’urgence [pour les étudiants sans logement] Les instructions sont très claires: les rectorats sont prêts à aider financièrement ces étudiants quitte à les loger à l’hôtel pour les dépanner. (…) Ces problèmes sont anciens (…) mais actuellement nous sommes confrontés à une crise exceptionnelle, c’est vrai. Il faut agir.

> Nous allons aider les facs en difficulté à la fois sur le foncier mais aussi sur leurs frais d’énergie et leur masse salariale.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Par la production de biocarburants, les agriculteurs jouent un rôle clé dans la décarbonation des transports depuis 30 ans. Avec la planification écologique, nous allons consacrer 80 millions d'euros à la décarbonation de l'agriculture, y compris des engins agricoles et forestiers. Dans ce cadre, je serai attentif à ce que la production de biomasse agricole et forestière soit soutenue pour être en capacité de répondre aux différents usages, au premier rang desquels l’alimentaire. Et que l’on donne à nos agriculteurs les moyens en termes techniques et de facteurs de production, d’atteindre nos objectifs collectifs.

> Présent hier lors de l’inauguration du salon européen Betteravenir 2023. L’occasion de saluer une filière betteravière vivante et engagée dans les territoires. L’innovation tient une place majeure au sein de la filière avec le déploiement du plan national de recherche et d’innovation dont j’ai annoncé le renouvellement pour trois ans à partir de 2024. L’Etat est et sera au rendez-vous pour le développement de solutions alternatives afin de sortir des impasses techniques.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Hier soir, j'ai longuement échangé avec Emmanuel Denis, le maire de Tours concernant la transition écologique de la ville : renaturation des écoles, soutien au vélo, alimentation… Je serai toujours aux côtés des élus qui s’engagent, sans dogmatisme, pour la transition écologique. RER Métropolitain, cuisine avec 100% de fruits et légumes bio pour les crèches et les écoles, lancement d’un nouveau pôle économique autour du vélo, des projets ambitieux que nous soutenons.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> J’annonce une nouvelle enveloppe de 200 millions d'euros pour accélérer le développement des bornes électriques. Installation dans les copropriétés, prises individuelles : des moyens supplémentaires pour faciliter l'accès à l'électrique.

> C'était un engagement du Président et il sera tenu : proposer aux Français les plus modestes une offre de leasing pour une voiture électrique à 100€ par mois. Les réservations ouvriront en novembre. L'écologie ne doit pas être un luxe : nous la rendons accessible.

> Production de biocarburants, priorisation des usages de biomasse, rétrofit des engins et poids lourds… Nous sommes mobilisés pour accompagner les filières du BTP et de l'agriculture à sortir des énergies fossiles. Je salue leur engagement sur ce sujet !

> Le sport et la culture : deux secteurs de notre quotidien qui s’engagent pour la sobriété ! Saviez-vous que la facture énergétique des cinémas pouvait représenter jusqu’à 40% de leur chiffre d’affaire ?
Ou... que certains stades de foot avaient réduit de plus de 40% leur consommation liée à la luminothérapie - technique utilisée pour l’entretien des pelouses ?
Chez UGC, un cinéma consomme en moyenne 197 kWh par m2 par an. Multiplié par 50 cinémas… Je vous laisse faire le calcul !
L’hiver dernier, le sport et le cinéma ont été au rendez-vous pour réduire leur consommation d’énergie. En prenant des engagements concrets pour la sobriété, des acteurs comme la FNCF et la
LFP ont obtenu des résultats inédits. Droit au but !
Je tenais à saluer cette mobilisation qui a contribué à baisser de 12% notre consommation de gaz et d'électricité en 2022. LED, contrôle de la consommation, covoiturage…

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention)
> J’avoue une forme de malaise. J’hésite à le formuler mais je m’y risque. J’étais « au banc » lors de la discussion générale du PLFSS. Oui, le système de santé souffre. Oui, certains territoires et certains professionnels sont en grande difficulté. Aucun déni.
C’est une bataille quotidienne que nous devons mener pour inventer des solutions, pour redonner des moyens et du sens aux acteurs de la santé. Mais le tableau totalement noir dressé par certains lors de l’examen du Budget de la Sécurité sociale ne me paraît pas juste pour autant.
On peut dire à la fois les fragilités de notre système et en même temps son caractère magnifique. Aujourd’hui, dans notre pays des millions de gens ont accès à des lunettes et des appareils auditifs gratuits. Ce fut le choix d’un PLFSS en 2019 et c’est une réalité désormais.
Nous restons un pays ou plus de 80% des frais de santé sont pris en charge par l’assurance maladie, nous construisons des politiques de prévention pour prévenir, repérer et soigner, vite et mieux. C’est un tournant majeur. Les progrès thérapeutiques se déploient chaque jour.
Formidable et fragile. Voilà la situation est notre système. C’est un nuancier complexe. Faire reculer la fragilité, c’est ma seule feuille de route. Elle impose de la lucidité, parfois douloureuse, quand on ne trouve pas de solutions pour garder un service ouvert par ex.
Mais elle impose aussi la même lucidité sur ce qui progresse, quand les mesures prises permettent aussi de rouvrir des lits. Céder au monochrome, dans un sens comme dans l’autre, c’est passer à côté du chemin que nous devons construire. Un chemin de progrès et de confiance.

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> On ne se sépare jamais de ses enfants. C'est bien des 2 parents dont nous devons parler. C'est laisser de la place aux 2 parents avec la résidence alternée. C'est aller chercher la responsabilité civile des 2 parents et pas uniquement de celui qui a la garde de l'enfant.

> Nous devons refonder une véritable politique d'accompagnement et de soutien à la parentalité. Pour soutenir les parents à chaque étape clé des vies des familles.

> L'engagement du gouvernement clair : nous réformons le congé parental dans l'intérêt des enfants et des familles. J’ai lancé la concertation avec les organisations syndicales, patronales et les associations familiales.

 

Thomas Cazenave (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Le 49.3, ce n'est plaisant pour personne. Mais aujourd'hui, il n'y a pas de majorité, puisque les oppositions ne votent pas les budgets. S'il n'y avait pas de 49.3, il n'y aurait pas de budget.

> [Faire des économies sur les dépenses de santé] Oui. Un système qui n'est pas financé est un système en danger.

> On met en place l'impôt minimum sur les sociétés, une négociation internationale pour éviter que les entreprises échappent à l'imposition de leurs bénéfices. Je crois qu'il faut faire la même chose pour les particuliers les plus fortunés.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Les violences urbaines ont rappelé à chacun qu’il fallait redonner un cadre plus clair et rigoureux aux enfants. Elisabeth Borne porte aujourd’hui un message fort. Notre réponse doit être collective. État, collectivités, associations, parents, nous avons tous ont un rôle à jouer.

> La santé de nos enfants ne se négocie pas. En déplacement à Washington, j’ai rencontré les vice-présidents Meta pour échanger sur leurs responsabilités en tant que plateforme : modération des contenus, vérification de l’âge, contrôle parental, ils doivent faire mieux.

> Le sénateur américainBill Cassidy veut protéger les données personnelles des mineurs et leur sécurité en ligne. Un combat qu’il mène au Congrès et en Louisiane où la vérification d’âge a été mise en place à l’entrée des sites pornos. Nous travaillerons ensemble pour nos enfants.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Les États-Unis une nouvelle fois endeuillés par une tragique fusillade dans le Maine. Mes premières pensées vont aux victimes, aux nombreux blessés et à leurs familles. Courage aux forces de police sur place pour arrêter l’assaillant en fuite.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Pour que l’Europe protège les Européens, elle doit avoir une voix forte et unie face aux crises internationales.

 

Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Nous ne céderons jamais face à la terreur. Ce mardi soir, nous avons accueilli de nombreuses personnalités, pour affirmer notre totale solidarité aux familles des victimes et otages retenus par les terroristes du Hamas.

 

● MoDem
Bruno Millienne (député)
> Dès que l'on gratte un peu, le vernis craque... Les cravates et les sourires convenus n'y feront rien, le RN n'a pas changé et ses racines baignent toujours dans le racisme et l'antisémitisme.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> «Je voudrais exprimer tous mes remerciements à Emmanuel Macron pour son dévouement et ses déplacements afin de contenir cette crise au Proche-Orient. L'Histoire témoignera des efforts énormes déployés par le Président français.» (Président égyptien Sissi).

> Tous les jours, rappeler que la guerre d’Ukraine, le nettoyage ethnique au Haut-Karabakh, les atrocités du Hamas et le malheur des Palestiniens ont lieu à nos portes et en même temps. Et tous les jours essayer d’agir parce que le chaos du monde menace notre sécurité.

> |Erdogan qualifie le Hamas de «groupe de libérateurs »] Si quelqu’un se demande encore pourquoi l’Union européenne ne négocie plus l’adhésion de la Turquie, voici un élément de réponse.

 

Christophe Grudler
Si nous voulons que la transition climatique réussisse, nous devons augmenter considérablement notre production européenne de technologies propres. Le règlement pour une industrie zéro net nous aidera à y parvenir en facilitant les permis de construire et en soutenant nos industries innovantes. Renforcer notre souveraineté industrielle en produisant davantage de panneaux solaires, d’éoliennes, d’électrolyseurs, de SMR ou de batteries en Europe, tel est notre objectif.