Voici une sélection, ce 23 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Déclaration du Gouvernement sur la situation au Proche-Orient à l’Assemblée]
Ce mois d’octobre a été marqué par un nouveau
surgissement de la violence au Proche-Orient, une violence aveugle, d’une brutalité
sans précédent. Face à cette situation, des inquiétudes et des interrogations
naissent légitimement dans notre pays. Dans ce contexte, il me paraissait
important, utile et nécessaire de tenir ce débat, dont je sais qu’il était
souhaité par la plupart d’entre vous.
Je ne peux m’exprimer devant vous sans revenir sur les
faits. Le 7 octobre dernier, une attaque terroriste barbare a été menée par le
Hamas et le Djihad islamique contre l’État d’Israël. Des centaines de civils
ont été massacrés, des crimes abjects ont été commis. Chaque jour a révélé son
lot d’atrocités : le meurtre sauvage de jeunes lors d’un festival dans le
désert ; les horreurs perpétrées dans des kibboutz, à Beeri, Kfar Aza ou Réïm ;
des femmes, des hommes, des personnes âgées, des enfants enlevés ou brutalement
assassinés. Au total, près de 1 400 personnes ont été tuées dans les attaques
terroristes de ce mois d’octobre. Et même si 2 otages américaines ont été
libérées, plus de 200 personnes sont encore retenues. Parmi les victimes, 30 de
nos compatriotes ont été tués et 7 sont encore portés disparus.
Cette attaque n’était en rien comparable aux épisodes
de violence qu’a malheureusement déjà connus la région par le passé. Le
déchaînement de barbarie, commandité et mis en œuvre par le Hamas, montre un
changement de nature et d’échelle. Le 7 octobre, c’est une action complexe et
préméditée qui a été menée, une action qui visait à atteindre Israël et sa
population en leur cœur.
Tout comme le Président de la République l’a déjà
fait, je dis une nouvelle fois ma solidarité, dans cette épreuve, envers le
peuple israélien. J’ai une
pensée particulière pour nos ressortissants, en particulier pour les victimes
françaises et les disparus, leurs proches et leurs familles. Nous sommes à
leurs côtés.
Minimiser, justifier, voire absoudre le terrorisme,
c’est accepter qu’il frappe à nouveau demain, en Israël, en France ou partout
ailleurs. Nous ne devons faire preuve d’aucune ambiguïté face à de tels crimes.
Le Président de la République l’a affirmé avec force : Israël a le droit à la
sécurité et a le droit de se défendre dans le respect du droit international.
Ceux qui confondent le droit des Palestiniens à disposer d’un État et la
justification du terrorisme commettent une faute morale, politique et
stratégique.
Ils ne servent en rien la cause palestinienne. Soyons clairs : les Palestiniens
ne sont pas le Hamas ; le Hamas n’est pas le peuple palestinien.
L’Autorité palestinienne est notre interlocuteur
légitime et se bat depuis des années pour la paix. En agissant comme il l’a
fait, le Hamas a exposé délibérément, de manière criminelle et cynique, toute
la population de Gaza. Il utilise les populations civiles comme bouclier humain
et met ainsi en péril les espoirs de paix dont les Palestiniens ont tant
besoin.
Si j’ai commencé par rappeler le bilan tragique des
attaques terroristes de ce mois d’octobre, si je m’apprête à évoquer les
milliers de victimes civiles de Gaza et la situation humanitaire épouvantable
de la zone, c’est parce que nous ne devons pas perdre de vue l’ampleur et la
gravité de la crise. Il y a des morts et des familles brisées. C’est une
tragédie ; or les tragédies se prêtent mal aux postures et aux indignations à
géométrie variable.
Il n’y a pas de victimes qu’il conviendrait de pleurer
moins que d’autres, pas de vies qui valent moins que d’autres.
La situation, la tragédie et le nombre catastrophique de victimes font monter
une profonde indignation dans le monde entier. Dans chacune de nos
interventions, nous aurons l’occasion de faire entendre nos sensibilités
politiques et nos différences. C’est sain et souhaitable. C’est le principe
même du débat démocratique.
Mais face à la gravité de la situation, nous devons
agir avec responsabilité. Un tel moment exige que nous soyons collectivement à
la hauteur et que nous fassions preuve de mesure. Ne le perdons pas de vue.
En prononçant ces mots, j’affirme mon soutien et celui
de mon gouvernement à la présidente de l’Assemblée nationale après les
accusations ignobles proférées à son encontre.
Depuis le 7 octobre, le Président de la République a
été en contact étroit avec les autorités israéliennes et exprimé un message
clair : Israël a évidemment le droit de se défendre face au terrorisme ; les
civils doivent être épargnés ; la réponse militaire doit garantir le respect du
droit international, notamment du droit international humanitaire ; les
populations ne doivent pas payer pour les crimes des terroristes.
Notre pays ne connaît que trop bien le lourd tribut
des attentats. Nous devons donc l’affirmer avec force : dans la lutte contre le
terrorisme, il s’agit de ne jamais se renier. Si le terrorisme doit être
combattu, la réponse des démocraties doit être juste. Même dans les combats les
plus durs, les plus âpres, nous ne devons jamais perdre de vue ce qui fait de
nous des démocraties : nos valeurs, le respect de l’État de droit, le respect
du droit international humanitaire.
Notre amitié et notre solidarité avec le peuple
israélien nous obligent à formuler cet appel : Israël ne doit pas tomber dans
le piège du Hamas. Plusieurs milliers de Palestiniens sont morts à Gaza, dont
de nombreux enfants. Les 2 millions d’habitants de Gaza sont dans une situation
d’une extrême gravité. Ces milliers de vies fauchées, nous ne les oublions pas,
je ne les oublie pas.
Dans ce contexte, le Gouvernement est mobilisé sur
plusieurs fronts. Nous avons pris ces derniers jours les mesures urgentes et
immédiates qui s’imposaient.
Tout d’abord, nous agissons depuis la première heure
pour la sécurité de nos ressortissants. Une cellule a immédiatement été activée
au centre de crise du ministère des affaires étrangères. Les services du Quai
d’Orsay, notre ambassade et notre consulat général à Tel-Aviv, ainsi que notre
consulat général à Jérusalem, travaillent jour et nuit pour assurer un soutien aux
familles de nos compatriotes portés disparus ou tués dans les attaques.
Nos ambassades dans la région, notamment à Beyrouth, à
Amman et au Caire, sont totalement mobilisées. Bien sûr, nous accordons une
attention particulière aux familles des disparus. Le Président de la République
s’est entretenu vendredi avec elles, tout comme la ministre de l’Europe et des
affaires étrangères, Catherine Colonna, avait eu l’occasion de le faire à
Tel-Aviv il y a une semaine. Nous sommes en lien permanent avec ces familles
pour répondre à leurs inquiétudes.
S’agissant des otages, je veux l’affirmer
solennellement : nous mettons tout en œuvre pour obtenir leur libération
immédiate et sans condition. Vous comprendrez que je ne puisse en dire
davantage.
Nous sommes par ailleurs en lien avec la communauté
française sur place pour lui apporter le soutien nécessaire. En deux semaines,
la France a permis à 3 600 de nos compatriotes de rejoindre le territoire
national depuis Israël grâce à l’affrètement de moyens civils et au soutien de
nos armées. Je n’oublie pas les dizaines de Français bloqués à Gaza, dans des
conditions extrêmement précaires. La ministre de l’Europe et des affaires
étrangères s’est entretenue par téléphone avec un grand nombre d’entre eux lors
de son déplacement dans la région. Nous poursuivons nos efforts pour qu’ils
puissent quitter la zone. Permettez-moi de rendre une nouvelle fois hommage aux
diplomates, aux militaires et aux fonctionnaires français pleinement engagés
dans cette situation éprouvante.
Ensuite, la France est mobilisée pour venir en aide
aux populations de Gaza. Nous devons regarder en face l’ampleur de la
catastrophe humanitaire en cours.
L’accès aux services essentiels est quasiment
interrompu. L’eau, la nourriture et le fioul manquent. C’est une évidence :
personne ne peut rester insensible à ce drame humanitaire. Derrière le vertige
des bilans macabres, il y a des femmes et des hommes, des familles. Il n’y a
pas de nationalité, d’origine ou de religion qui vaille pour mesurer la gravité
des événements quand des civils meurent. Chaque vie civile perdue est un échec
pour la communauté internationale. Les populations palestiniennes ne peuvent
être abandonnées à leur propre sort. Notre solidarité avec elles ne saurait
être mise en doute.
C’est pourquoi nous demandons une trêve humanitaire
permettant un accès sûr et immédiat à Gaza pour l’acheminement d’eau, de
nourriture, de fioul et de l’aide humanitaire et médicale. Cet accès doit se
faire sous l’égide des Nations unies et la sécurité des personnels humanitaires
doit être garantie.
Même si deux convois ont pu franchir la porte de Rafah
entre l’Égypte et la bande de Gaza, tout reste à faire pour qu’une aide à la
hauteur de la situation soit fournie aux populations civiles. L’ouverture du
point de passage de Rafah est encore très limitée. Nous demandons que la porte
soit ouverte pour permettre de nouveaux passages.
Comme l’a souligné le ministre Catherine Colonna au
Caire ce week-end, la distribution de l’aide exige une trêve humanitaire qui
pourrait mener à un cessez-le-feu. Nous demandons que cette trêve intervienne
au plus vite. J’insiste sur ce point important afin de mettre fin aux
contrevérités diffusées notamment par la propagande russe au Conseil de
sécurité des Nations unies, la France a soutenu le projet de résolution en
faveur d’une trêve humanitaire à Gaza présenté par le Brésil. La ministre de
l’Europe et des affaires étrangères part ce soir pour New York précisément pour
faire avancer les négociations. Nous appelons à mettre fin le plus vite
possible à cette période de violence.
La France a toujours soutenu les populations civiles
palestiniennes. Elle a ainsi fourni en 2022 aux Palestiniens près de 100
millions d’euros d’aide, concentrée sur des secteurs vitaux : l’eau, la santé,
l’éducation et l’agriculture.
Face à la situation actuelle, comme l’a annoncé le
Président de la République, nous avons décidé d’une aide supplémentaire de 10
millions et enverrons prochainement un avion de fret humanitaire pour soutenir
la population de Gaza. En outre, l’Union européenne est le premier fournisseur
d’aide humanitaire à la Palestine et, au sein de l’Union, la France en est l’un
des premiers contributeurs.
Face à l’urgence, l’Union européenne a répondu présent
: le montant de son aide humanitaire à Gaza a été triplé et deux vols ont
permis d’acheminer plus de cinquante tonnes d’aide à la frontière.
Le Conseil européen de cette fin de semaine sera
l’occasion de revenir sur le sujet et de faire le point sur le soutien que
l’Europe peut apporter.
Puisque j’évoque l’aide que nous offrons à la
population palestinienne de Gaza, j’en profite pour revenir sur certaines
questions soulevées ces derniers jours. Il est légitime de s’interroger et de
veiller à ce que notre aide humanitaire ne puisse tomber entre de mauvaises
mains.
Pour autant, gardons-nous de jugements hâtifs et
définitifs qui ne se fondent que sur une vision biaisée des faits. Les
procédures mises en place pour éviter tout détournement de notre aide par le Hamas
ou par le Djihad islamique sont strictes et scrupuleusement respectées.
D’abord, notre aide bilatérale – comme celle de tous
nos partenaires – est fournie avec l’accord de la communauté internationale,
dont Israël, selon des procédures agréées. Ensuite, elle est déployée par des
agences de l’ONU et porte sur des projets concrets – comme je l’ai évoqué.
Enfin, les aides sont contrôlées par l’administration israélienne elle-même. Il
en est ainsi pour nous comme pour nos partenaires.
Le troisième pilier de l’action de la France, c’est la
mobilisation pour éviter un embrasement régional. Depuis le 7 octobre, le
Président de la République, la ministre de l’Europe et des affaires étrangères
et le ministre des armées ont multiplié les échanges avec leurs homologues –
ces discussions se poursuivent. La ministre Catherine Colonna s’est rendue en
Israël, à Jérusalem-Est, au Liban et en Égypte. Elle est également retournée au
Caire samedi dernier pour y participer à la conférence de paix. Enfin, le
Président de la République sera demain dans la région pour faire valoir nos
propositions et éviter l’escalade.
Plus largement, la France se mobilise pour un
règlement durable du conflit avec la mise en place d’un processus politique
pour une solution à deux États.
Car, nous le savons, la lutte contre le terrorisme ne
peut remplacer la recherche de la paix. Il n’y aura pas de paix durable pour
Israël et pour les pays de la région sans une perspective politique pour les
Palestiniens.
La solution est claire : des garanties indispensables
pour la sécurité d’Israël et un État pour les Palestiniens. C’est la ligne que la
France défend avec constance et elle continuera à le faire.
La sécurité durable de l’État d’Israël, la lutte
résolue pour l’éradication du terrorisme dans la région et le respect des
aspirations légitimes de chacun forment un ensemble indissociable.
Les États de la région ont à cet égard une
responsabilité particulière. La dynamique de normalisation des relations entre
Israël et plusieurs d’entre eux est souhaitable. Elle doit s’accompagner d’un
processus politique pour répondre aux aspirations légitimes des Palestiniens et
des Israéliens.
Notre responsabilité est grande et nous l’assumons. La
France est capable de parler à tout le monde. Elle est l’amie d’Israël, l’amie
des Palestiniens et l’amie des pays arabes de la région. C’est une position
indépendante que nous avons toujours assumée et qui nous donne un rôle pivot
pour aider à tracer le chemin de la paix.
La situation au Proche-Orient est complexe, difficile.
Elle conduit à des drames épouvantables, comme nous avons encore pu le mesurer
ces derniers jours. Elle a des conséquences lourdes sur la sécurité
internationale et trouve un écho particulier dans chaque pays.
Dans ce contexte, la France a une voix singulière,
issue d’une longue histoire qui nous confère une responsabilité, une voix qui
ne méconnaît aucune des souffrances et défend toujours l’exigence de justice et
le respect du droit humanitaire.
Cette voix, la France continuera inlassablement à la
porter. Nous n’avons pas le droit de renoncer. La seule solution, c’est la
paix. (
> [Intervention d’Elisabeth Borne à l’Assemblée lors de
la discussion sur la motion de censure contre le gouvernement rejetée / 20
octobre]
C’est dans un contexte particulier que
nous nous retrouvons ce soir. Bien sûr, ce contexte n’efface pas nos
convictions, nos différences et nos débats. Ils doivent continuer à vivre et à
s’exprimer : c’est l’essence même de la démocratie.
Dans ce débat nocturne, j’ai entendu beaucoup d’inexactitudes, pour ne pas dire
de contre-vérités, beaucoup
d’exagérations, pour ne pas dire d’outrances ; beaucoup de postures, pour ne
pas dire de mauvaise foi.
Mais une chose me marque plus que tout :
une fois de plus, tout à l’heure, les groupes Rassemblement national et La
France insoumise voteront ensemble. Je ne m’en étonne plus, c’est devenu une
habitude.
Toutefois, pour m’être penchée sur les
textes de vos motions de censure, le moins que l’on puisse dire, c’est que vous n’avez pas la même lecture du
budget. À l’extrême droite, on nous parle de hausses d’impôt quand, à l’extrême
gauche, on nous reproche au contraire de les baisser. À l’extrême droite, on
ment en affirmant que ce budget ne prévoit aucune économie, quand, à l’extrême
gauche, on invente une trajectoire d’austérité.
De ces constats, je tire trois
conclusions.
La première est que vous partagez la même culture de la démagogie. Vous mentez
aux Français ! Lorsque nous dégageons des moyens exceptionnels pour nos armées,
pour nos forces de l’ordre, pour notre justice, pour la transition écologique,
pour l’école, comment osez-vous, à gauche, parler de budget d’austérité ?
Nous avons baissé l’impôt sur le revenu pour les premières tranches, supprimé
la redevance audiovisuelle et la taxe d’habitation, baissé les impôts de
production – ce que nous faisons à nouveau dans ce budget : comment osez-vous,
à droite, parler de hausse de la pression fiscale?
Ce sont des baisses d’impôt massives,
plus massives que celles de n’importe quelle autre majorité avant nous ! Ce
sont des baisses d’impôt pour les Français, notamment les classes moyennes.
Nous baissons de 16 milliards d’euros nos
dépenses en 2024, et nous tenons le cap pour passer sous les 3 % du PIB de
déficit d’ici à 2027 grâce aux réformes des retraites et de l’assurance
chômage, que vous n’avez d’ailleurs pas votées, mesdames et messieurs les
députés du Rassemblement national.
Comment osez-vous parler de hausse du
déficit ? La responsabilité budgétaire, c’est nous !
Ma deuxième conclusion est que vous
partagez le même goût de l’outrance, la même quête d’instabilité. Vous
multipliez les injures, les incidents de séances, les cris, et nous avons
encore vu mercredi et ce soir que cette attitude n’était pas l’apanage de La
France insoumise.
Vous n’avez ni proposition, ni solution
pour les Français : votre seul objectif est de faire tomber le Gouvernement !
Vous n’avez ni majorité ni budget de substitution pour la France : vous ne
voulez que le blocage et le chaos !
La troisième conclusion que je tire de
cette union sacrée des extrêmes, c’est
que le Gouvernement est sur la bonne voie : quand chaque extrême nous fait des
reproches inverses, c’est que nous tenons la voie de l’équilibre. Votre
programme, c’est la démagogie et le chaos. Notre programme, c’est l’action et
les solutions !
Engager la responsabilité du Gouvernement
ne se fait jamais avec légèreté, ni par facilité. Je le fais par devoir, parce
que la France ne peut pas se passer d’un budget, parce que nous avons besoin de
cette première partie du projet de loi de finances pour accompagner les
Français et pour faire fonctionner nos services publics, pour payer nos enseignants, nos policiers, nos
gendarmes, nos magistrats. J’ai engagé la responsabilité de mon Gouvernement en
conscience, car il n’existe pas d’autre majorité capable de faire adopter un
budget sur ces bancs.
J’ai engagé la responsabilité de mon
Gouvernement par conviction, car je crois dans ce budget et dans les solutions
qu’il apporte. Ce projet de loi de finances met en actes les priorités de notre
action : protéger le pouvoir d’achat de nos compatriotes, mener la transition
écologique, atteindre le plein emploi, améliorer la qualité de nos services
publics et garantir l’ordre républicain.
Certains disent regretter que le vote
n’ait pas pu avoir lieu dans l’hémicycle. Pourtant, la discussion a duré plus
de quarante heures en commission. Je veux saluer le travail remarquable du
rapporteur général, Jean-René Cazeneuve.
Des amendements des oppositions ont été
adoptés. Malgré cela, vous avez rejeté le budget. Pouvait-on prendre le risque
du même résultat dans l’hémicycle, nous empêchant ainsi de débattre de la
deuxième partie du texte ?
Et comment pouvez-vous prétendre que vous
vouliez aller au bout de l’examen ? Vous avez déposé plus de 5 000 amendements,
ce qui, mécaniquement, nous empêchait d’aller au bout du débat en respectant
les délais constitutionnels.
Depuis un an et demi, la méthode de mon
Gouvernement est la recherche de compromis. Cette méthode fonctionne. En dehors
des textes financiers, nous avons réussi à construire des majorités sur tous
les textes. Le Parlement
fonctionne. Cinquante textes ont été votés grâce à des compromis avec tous les
groupes de l’arc républicain. Notre main est toujours tendue pour le compromis.
Quand les oppositions acceptent de travailler avec la majorité, nous en
trouvons. En dépit de vos décomptes fallacieux, seuls trois textes ont été
adoptés par le 49.3 depuis le début de la législature.
En effet, chacun le sait, la situation
est spécifique pour les textes budgétaires. Depuis les collectivités
territoriales jusqu’au Parlement, le vote du budget marque l’appartenance à la
majorité ou à l’opposition. Aucun groupe d’opposition n’était donc prêt à voter
ce projet de loi de finances, quel qu’en soit le contenu. Vous l’avez prouvé en
commission. Pour autant, nous n’avons pas renoncé à trouver
des points d’accord. Nous avons échangé avec tous les groupes, de la
majorité comme des oppositions. Nous avons retenu un nombre record de 358
amendements : c’est deux fois plus que l’année dernière. Nous
avons fait très largement évoluer notre texte. Le travail parlementaire a bien
eu lieu et il porte ses fruits.
Nous avons accepté des propositions de
tous les groupes de l’arc républicain, lorsqu’ils étaient cohérents avec nos
priorités : accompagner les secteurs les plus fragiles, en particulier
l’agriculture; agir pour les outre-mer, notamment pour Mayotte, mais aussi pour
la Guadeloupe, où nous allons investir près de 200 millions d’euros d’ici à
2027 dans l’eau et l’assainissement ; lutter contre toutes les fraudes ;
répondre aux préoccupations urgentes des Français, notamment sur le pouvoir
d’achat et l’accès au logement. Je confirme que nous allons lancer une
réflexion plus globale sur la fiscalité locative en étant à l’écoute des
propositions des différents groupes de cet hémicycle.
Grâce à des amendements transpartisans
portés au-delà des clivages dans cette assemblée, nous prolongeons la réduction d’impôt « Coluche
» en faveur des dons pour les personnes en difficulté. Nous avons trouvé un
accord pour le financement d’Île-de-France Mobilités. Nous avons rétabli des
exonérations d’impôts pour les services départementaux d’incendie et de secours.
Nous avons prolongé un crédit d’impôt pour les exploitations agricoles à haute
valeur environnementale et augmenté les moyens des chambres d’agriculture.
Grâce à des amendements déposés par la
majorité, nous facilitons l’accès au logement. Nous augmentons considérablement
le nombre de Français ayant accès au prêt à taux zéro en l’ouvrant à six
millions de Français supplémentaires et en l’étendant aux classes moyennes.
Nous libérons des terrains à bâtir grâce
à un dispositif exceptionnel d’abattement sur les cessions. Nous donnons plus d’autonomie fiscale aux
collectivités pour fixer la taxe d’habitation sur les résidences secondaires.
Nous prolongeons la taxation des bénéfices exceptionnels des énergéticiens.
Avec des amendements de LR, nous
renforçons les dispositifs d’aide au carburant pour les travailleurs, et nous
veillons au juste dédommagement de nos concitoyens en cas d’erreur de
l’administration fiscale. Avec des amendements du groupe LIOT, nous exonérons
totalement les Mahorais de redevance sur l’eau potable et nous attirons de
nouveaux secteurs d’activité dans les zones franches dans les outre-mer. Avec des
amendements des groupes socialiste, écologiste et communiste, nous renforçons
le contrôle de la fraude à l’impôt sur la fortune immobilière. Nous luttons
contre les abus sur les droits de mutation. Nous facilitons la vie des
associations en permettant aux collectivités d’exonérer celles-ci de taxe
d’habitation sur les résidences secondaires.
Ce ne sont que quelques exemples. Grâce à
vos idées et à vos propositions, notre budget a évolué, il s’est enrichi, il
s’est amélioré. Je veux remercier toutes celles et ceux qui ont travaillé avec
nous en ce sens. Avec mon Gouvernement, avec la majorité, nous chercherons
toujours à bâtir des compromis et,
toujours, nous défendrons l’action et les solutions au service des Français.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Merci aux forces de l’ordre, qui grâce à leur
courage, ont empêché les individus violents d’établir une ZAD dans le Tarn.
L’autorité de l’État et des décisions de justice permettent de ne pas revivre
un nouveau Notre-Dame-des-Landes. Force est restée au droit.
> Une nouvelle fois, les forces de l’ordre subissent des violences inouïes et inacceptables alors que, sous l’autorité des magistrats, ils font évacuer un projet de nouvelle ZAD dans le Tarn. Des interpellations sont effectuées.
> [Menace terroriste actuelle] Le risque principal, c’est
le risque à l’intérieur, les gens autoradicalisés qui passent à l’acte. On ne
peut jamais exclure le fait qu’avec ce qui se passe au Levant, ce qui se passe
en Afghanistan, les cellules terroristes extérieures se reconstituent. Mais
aujourd’hui, on n’a pas de menaces caractérisées, on n’a pas d’informations de
partenaires étrangers, on n’a pas constaté la reconstitution concrète de ces
menaces. Mais il faut rester très humble devant les crises terroristes que nous
connaissons et être conscient du fait que les Américains et les Français se
sont retirés de théâtres d’opérations où il y avait des entraînements, des
financements, des cellules. Ça rend le monde plus dangereux.
La menace intérieure est très forte. Des
personnes qui peuvent passer à l’acte dans un « djihadisme
d’atmosphère » comme dit le professeur Kepel parce qu’ils sont
radicalisés, notamment par l’imam YouTube, ou l’imam Google, vous l’appelez
comme vous voulez. C’est évidemment une menace forte, et il y a une acmé qui
est possible lorsqu’il y a des moments médiatiques mimétiques. C’est évidemment
le cas avec les attaques terroristes du Hamas contre Israël.
> [Loi immigration] Je me bats à chaque fois pour obtenir
un compromis sur ce texte ferme et si important. Au Sénat, je suis sûr que nous
trouverons, avec la majorité sénatoriale, un terrain d’entente : l’enjeu
est trop important pour la nation pour faire de la politique politicienne. Et
j’espère évidemment, par la discussion, y parvenir avec les forces politiques à
l’Assemblée nationale grâce à l’action de notre majorité courageuse. Jusqu’à
présent, tous mes textes sont adoptés sans 49.3. Mais je sais aussi que
l’extrême gauche peut être tentée de faire de l’obstruction systématique… C’est
à la Première ministre de décider si elle engage ou non la responsabilité de
son gouvernement. (…)
Ce texte est essentiellement fondé sur une grande fermeté contre les
délinquants étrangers et la simplification drastique des procédures qui nous
empêchent d’expulser. Il y a aussi un volet fort d’intégration des immigrés qui
passe par le travail, la maîtrise de la langue, les valeurs de la République.
Les débats sont nombreux, y compris au sein de la majorité sénatoriale, entre
les centristes et les LR par exemple, et personne, je le sais, ne veut
continuer l’hypocrisie sur la régularisation des travailleurs. Certains veulent
un décret ou une circulaire, d’autres que ce soit dans la loi. Nous discuterons
donc de ce sujet comme de tous les autres mais le gouvernement est attaché à
des mesures de justice envers ceux qui produisent dans notre pays sans jamais
poser de problème d’ordre public. (…)
Il s’agit du texte le plus ferme avec les mesures les plus dures depuis ces
trente dernières années. Il est radical sur chacun des thèmes. Au fond, quel
est notre sujet principal ? Notre capacité d’intégration. Les gens se
demandent : y a-t-il trop d’immigrés en France ? Pourquoi
n’arrive-t-on pas à les intégrer ? Est-ce de leur faute ou de la
nôtre ? Cela pose des questions de travail, de logement, d’emploi, de
langue, de comportement, d’urbanisme.
Sur l’intégration, le projet de loi dit qu’on doit obligatoirement parler
français pour avoir un titre de séjour. Jusqu’à présent, la seule obligation
était de prendre des cours de français. C’est une révolution. Le texte attaque
tout « l’écosystème » de l’immigration irrégulière :
les passeurs, les marchands de sommeil, les employeurs voyous qui exploitent la
misère. C’est très fort. Ce texte n’est pas ambigu, il est équilibré. Je le
résume ainsi : on simplifie fortement les procédures ; on expulse
systématiquement du sol national les délinquants étrangers ; on intègre
par le travail, la langue, et les valeurs de la République les étrangers qui
sont sur notre sol, comme mes deux grands-pères se sont assimilés par le
travail et l’amour de la France. On propose encore un autre ajout dans le
projet de loi : toute personne qui adhérera à une idéologie radicale se
verra retirer son titre de séjour immédiatement.
> J’ai dit qu’il y avait encore 193 étrangers irréguliers
radicalisés présents sur le territoire national. Au lendemain de l’assassinat
de Samuel Paty, j’avais annoncé 231 éloignements d’étrangers fichés. Non
seulement, nous avons tenu mon engagement, mais on a expulsé en tout plus de
400 personnes radicalisées ! Pour arriver à ce résultat, nous avons retiré
des titres de séjour à certains qui, devenus irréguliers, ont donc pu être
éloignés. Il y avait, il y a six ans, 1 152 étrangers radicalisés
irréguliers sur le territoire national. Aujourd’hui, à peu près trois quarts en
moins. Et parmi ceux qui restent, la moitié est en prison. Je ne peux donc pas
expulser ceux-là, il faut attendre la fin de leur peine. Nous étudions, avec le
garde des Sceaux, qui est très investi, l’idée d’établir une forme de liberté
conditionnelle, non pas pour qu’ils puissent sortir, mais pour qu’ils puissent
être expulsés. L’idée serait d’obtenir, un peu avant la fin de la peine, un
laissez-passer consulaire, de libérer de manière anticipée la personne pour la
mettre immédiatement en centre de rétention administratif puis de l’expulser.
L’autre moitié de ces étrangers radicalisés est en attente d’expulsion dans les
centres de rétention ou assignée à résidence, souvent en contentieux devant la
justice. Nous perdons parfois ces procès, il faut donc regarder les raisons et
changer le droit. C’est l’objet du projet de loi immigration. (…)
Il y a en effet des personnes contre lesquelles je ne peux même pas prononcer
un arrêté de reconduite à la frontière en raison des « réserves
d’ordre public » imaginées dans les années 2000. C’est, par exemple,
quelqu’un qui est arrivé avant 13 ans, ou qui est marié à un Français, qui a
des enfants… Pour ces personnes, la question n’est même pas l’exécution de
l’arrêté d’expulsion : je n’ai pas le droit de la prononcer. C’est ce qui
est arrivé avec le terroriste d’Arras qui n’était pas terroriste au moment où
il frappait sa mère voilà quelques mois. Aujourd’hui, on ne peut faire sans ces
réserves d’ordre public que si la personne menace les intérêts fondamentaux de
l’État. Or, il nous faut la même mesure pour les gens qui troublent l’ordre
public : violence contre les femmes, cambriolages, trafiquants de drogues.
Avec cette future loi, le fait de frapper sa mère, comme l’assaillant d’Arras,
permettra de mettre en œuvre l’éloignement.
> Être dans le Fichier de traitement des signalements
pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste n’est pas une
preuve de culpabilité. C’est un fichier de suivi de renseignement, pas un
fichier judiciaire. Il y a des personnes qui sont fichées
pour « lever de doute » et beaucoup sont mises hors de
cause par le travail des services secrets. Dans un rapport très fouillé de
2018, le Sénat lui-même reconnaissait cela. L’assaillant d’Arras avait été
signalé par son lycée, par certains professeurs qui craignaient vraiment son
profil… Jusqu’à présent, si on applique la loi actuelle, ce n’est pas assez
fort pour obtenir l’éloignement. Cela ne relève pas d’un « intérêt
fondamental de l’État »devant un tribunal, c’est absolument certain. En
revanche, cela relève du trouble à l’ordre public ou de la non-adhésion aux
valeurs de la République et c’est pourquoi nous voulons changer la loi. C’est
ce que nous proposons dans les articles 10 et 13. Si la loi est votée, alors le
ministère de l’Intérieur pourra lui faire quitter le territoire.
On sait tous qu’il y a encore beaucoup de travail pour gagner devant le
tribunal lorsqu’il y a des recours, obtenir les laissez-passer consulaires
(LPC)… Mais nous arrivons à être efficaces. Depuis que je suis ministre de
l’Intérieur, on a expulsé 38 personnes de nationalité russe sur instruction du
président de la République, qui étaient particulièrement signalées, et pour
lesquelles nous avons systématiquement obtenu ces LPC. Il faut se battre mais
ce sera plus beaucoup plus simple avec la nouvelle loi. (…)
Évidemment, l’invasion de l’Ukraine a tout changé et les relations
diplomatiques en ont été affectées. Mais le président de la République m’a
donné son accord pour reprendre ces discussions avec la Russie dans ce domaine.
Dans le cas précis de l’assaillant d’Arras, j’aurais eu de fortes chances
d’obtenir le LPC nécessaire si la loi me l’avait autorisé. Je pense donc qu’il
ne faut pas s’autocensurer : je vois beaucoup d’esprit de défaite, y
compris dans les oppositions radicales, qui pensent que quoi qu’il arrive,
devant le juge, on perd. Mais regardez l’imam radical Iquioussen. Ça a pris six
mois, c’est long, j’ai perdu devant le tribunal administratif, mais nous avons
fini par réussir, grâce à un préfet courageux et à notre détermination et
persévérance. À la fin, il n’est plus en France. Et pourtant, ses quatre
enfants sont nés en France, il vivait ici depuis quarante ans, il était
propriétaire, parlait français et s’était marié en France. Être ministre de
l’Intérieur, c’est se battre tous les jours. Et je me bats pour protéger les
Français.
> Le sentiment d’impuissance est vrai dans tous les pays européens, qui ne
parviennent pas à mieux expulser que nous. En général, ils font même moins
bien. Bien sûr, cela demande énormément d’énergie. Je comprends que beaucoup
puissent ressentir un découragement, voire un désespoir, surtout lorsque l’on
sait que le droit des étrangers représente près de la moitié des dossiers des
juridictions administratives. C’est parce que le droit est trop compliqué. Et
là encore, on s’y attaque résolument dans le projet de loi. Inspirés par le
rapport du sénateur LR Buffet, nous proposons une simplification drastique de
la procédure pour réduire le temps d’examen des dossiers. (…)
On a réussi, avec la loi Collomb, à passer de 10 à 5 mois l’examen des dossiers
par l’Office des réfugiés. Désormais, c’est la Cour nationale du droit d’asile,
c’est-à-dire la cour qui étudie les recours des déboutés de l’asile, qui prend
beaucoup de temps. Ensuite, une fois que la personne est déboutée, il y a un
arrêté de reconduite prononcé. Puis des recours devant les juridictions
administratives contre cet arrêté… C’est pourquoi nous proposons avec cette loi
de fusionner les recours : là où il y avait 12 catégories de procédures,
il n’y en aura plus que 4. Voilà qui devrait rassurer toute la chaîne, du
policier au juge : tout sera plus rapide et donc efficace.
Parce que plus ces étrangers restent longtemps sur le territoire national, plus
ils augmentent leurs chances de renforcer les arguments en évoquant l’article 8
de la CEDH qui consacre la vie privée et familiale. Plus nous mettons du temps
à répondre, plus ces personnes ont de temps pour se marier, avoir des enfants,
travailler irrégulièrement, s’engager dans une activité culturelle ou
associative, et donc ne plus être expulsables…
> [Loi immigration] Dans ce projet de loi, il y a aura deux choses supplémentaires. D’abord un amendement LR du président Buffet que je vais accepter en séance, qui consiste à examiner tous les types de séjour sur une seule demande. Aujourd’hui, vous pouvez tous les enchaîner l’un après l’autre alors qu’il en existe à peu près 170 ! Si le préfet examine en une seule fois, à 360 degrés , on gagne énormément de temps et on répond par ailleurs au droit de l’étranger. Ensuite, en effet, on gagne du temps sur les voies de recours : on réduit le temps pour lequel on dira oui ou non. Et ce temps est précieux pour tous afin d’appliquer les décisions de l’État avec autorité.
> Contrairement à ce que disent certains, « je
ne m’assois pas » sur la CEDH. Il faut distinguer la Cour européenne
des droits de l’homme et la convention du même nom. Certains articles de la
convention (3 et 8 notamment) nous empêchent parfois d’expulser. Je constate
d’ailleurs que certains veulent pour partie rendre cette jurisprudence
inopérable : discutons-en. Mais pour ma part, je respecte l’intégralité
des règles de l’État de droit. En l’occurrence, ce que j’assume, c’est de ne
pas attendre la décision que prend la Cour européenne des droits de l’homme
alors que le tribunal administratif, la cour d’appel et le Conseil d’État ont
donné raison à l’État. Je respecte la CEDH, puisque le recours devant elle
n’est pas suspensif. Auparavant, on attendait, avant d’avoir l’avis, quitte à
garder sur notre sol des personnes extrêmement dangereuses. Désormais nous
n’attendrons plus. (…)
Nous expulsons et nous attendons de savoir ce que dit la Cour. La conséquence
de cela, c’est effectivement une amende. Nous sommes républicains et
démocrates. La loi dit qu’il faut que nous exécutions cette amende, nous
l’exécutons. Je pense que les Français, même s’ils peuvent se poser la même
question que vous, trouvent de bon sens que quelqu’un, qui est condamné à dix
ans de prison parce qu’il a participé à des activités terroristes, puisse être
expulsé car très dangereux sur notre territoire. (…)
Je suis ministre, je ne propose donc que des lois ordinaires ! Mais il
faut également comprendre pourquoi la CEDH fait ça. C’est en raison de
l’article 3. Cet article dit qu’il est interdit d’expulser quelqu’un qui
risque, dans son pays d’origine, la peine de mort puisque nous sommes engagés
contre. Cela se comprend parfaitement mais il se pose une question très
politique aux gouvernants : ces gens risquent peut-être de retourner dans
leur pays d’origine, mais faut-il les garder chez nous même s’ils peuvent aussi
donner la mort dans notre pays ? Quel est alors le rôle du ministre de
l’Intérieur ? Protéger la population. Mon opinion, c’est que la CEDH doit
comprendre qu’elle juge dans une situation de crise terroriste qui n’existait
pas lorsque ses règles furent imaginées.
Nous avons d’ailleurs fait reconnaître ce principe par la cour, qui a déjà
estimé que la situation n’était pas telle en Tchétchénie que tout renvoi en
Fédération de Russie constituerait une violation de l’article 3 de la
Convention. La Convention de Genève elle-même prévoit d’ailleurs qu’elle ne
peut pas être invoquée par un réfugié s’il y a des raisons sérieuses de le
considérer comme un danger pour la sécurité du pays où il se trouve.
> Il n’y a aucune question taboue si c’est pour être efficace pour protéger les Français. Le président de la République lui-même a répondu, lors des Rencontres de Saint-Denis, à monsieur Ciotti, qui demandait une réforme de la Constitution. Mais je pense qu’on peut déjà bien fonctionner, y compris dans le cadre actuel. La CEDH ne m’empêche pas outre mesure de faire mon travail de ministre de l’Intérieur.
> Qu’il y ait des personnes qui, depuis des années, soient passées par Lampedusa et qui, un jour, arrivent en France et dans les autres pays européens, c’est tout à fait juste et c’est pour cela que, sous la présidence française de l’Union européenne, nous avons fait adopter des règles fermes européennes pour l’asile à la frontière. C’est une immigration irrégulière que nous combattons avec ce projet de loi également. En revanche ce que j’ai dit nous l’avons tenu : aucun migrant venu à Lampedusa lors de cette crise n’a été accueilli volontairement par la France et nous avons d’ailleurs renforcé considérablement nos frontières.
> Cela ne me choque pas, personnellement, que des associations subventionnées par des collectivités publiques ou par l’État puissent faire un travail de service public. L’Europe nous oblige, et je trouve ça assez normal, que dans les lieux de rétention qui sont difficiles, il y ait des gens en dehors de la police qui soient là pour aider, y compris juridiquement. Ça ne me choque pas non plus lorsqu’elles aident les personnes étrangères irrégulières, les réfugiés, les migrants, à avoir une demande d’asile acceptée ou avoir leur droit à l’ADA (allocation pour demandeur d’asile). Ce qui est plus choquant, c’est lorsque ces associations continuent de combattre une fois que l’État a donné l’intégralité des droits et que la justice a jugé intégralement en faveur de l’État lorsqu’il demande l’expulsion. C’est ce qu’il s’est passé en 2014 avec cette famille russe radicalisée, puisque l’intégralité de la chaîne a été respectée. Tous les tribunaux ont donné raison à l’État et il y a eu une pression, pas que des associations, aussi des partis politiques, pour faire reculer la décision préfectorale. Je reparlerai avec ces associations, à la lumière de ce qui s’est passé à Arras. Quand il y a un drame aussi horrible que l’assassinat de ce professeur, il faut évidemment que chacun se pose des questions.
> J’ai visité beaucoup de centres de rétention administrative. Ce ne sont pas les endroits les plus joyeux du monde. Il y a des associations qui font ce travail très courageusement et qui ne sont pas du tout politisées. Pour revenir à la Cimade, dont il faut respecter l’histoire, elle fait des choses intéressantes, pour les connaître dans ma ville, qui n’ont rien à voir avec la contestation de l’État. Je pense qu’il y a sans doute à discuter avec ces associations pour leur rappeler que quand on est une nation, quand il y a un État de droit, chacun doit le respecter. Vous savez ce qu’ils me disent les gens à Tourcoing ? Qu’ils soient étrangers ou d’origine étrangère, ils disent : « À chaque fois qu’il y a un attentat terroriste, à chaque fois que quelqu’un se comporte mal, c’est ma fille ou mon fils qui va subir parce qu’il n’a pas un prénom comme les autres, il n’a pas une couleur de peau comme les autres. » Les étrangers délinquants font aussi du tort à tous les autres gens qui viennent de l’étranger et qui se comportent parfaitement.
> Le Parlement a posé la question du nombre et de la nature de l’immigration qui est née sur le territoire national. C’est normal d’avoir ce débat chaque année comme s’y est d’ailleurs engagé le président. Je pense qu’il y a plusieurs questions. Quelle est votre capacité d’intégration de ces personnes ? Est-ce qu’on a assez de logements ? Est-ce qu’on a assez de profs de français ? Est-ce qu’on a un système de santé qui tient assez ? Est-ce qu’ils ne sont pas tous concentrés dans un même endroit ? Quelle est la nature de cette immigration ? Est-ce qu’elle est économique ? Est-ce qu’elle est étudiante ? De quels pays viennent-ils ? C’est un fait que certaines personnes arrivent à mieux s’intégrer que d’autres. C’est pour ça que le débat sur le nombre de papiers donnés ou le nombre de visas donnés est un peu inopérant, parce que l’on compte parfois les visas touristiques ou étudiants… Le sujet n’est pas tellement le nombre d’étrangers mais quels étrangers et notre capacité d’intégrer. Et ce n’est pas un mauvais débat. Il faut accepter que comme beaucoup de pays, on dise « nos capacités d’intégration, c’est ça ». On sait qu’on peut intégrer tel type de personnes. La vérité me pousse à dire qu’on a quand même aujourd’hui beaucoup moins de demandes d’asile qu’avant en proportion. Aujourd’hui, on peut être à 130 000, 140 000 demandes d’asile, c’est certes beaucoup. Mais on en refuse les deux-tiers. En Allemagne, ils sont à 225 000. Nous avons resserré à la demande du président de la République l’accès à la naturalisation en demandant un niveau de langue plus élevé. On naturalise environ 30 % de gens de moins que sous le président Sarkozy, qui avait déjà limité les naturalisations.
> 40 % des demandes d’asile, ce sont des gens qui viennent d’autres pays européens. Ce n’est pas des gens qui viennent directement des pays en guerre, ce sont des gens qui ont fait d’autres demandes. La Première ministre m’a demandé de porter une proposition dans la loi qui consiste à refuser très rapidement une demande d’asile à quelqu’un qui l’a déjà obtenu dans un autre pays. On s’est aussi aperçu qu’il y a des demandeurs qui ont obtenu l’asile et qui parfois repartent dans leur pays en vacances ou repartent dans leur pays tout court. On va mettre dans la loi le fait que si quelqu’un retourne dans son pays, évidemment, il doit perdre automatiquement le bénéfice de l’asile. J’en profite pour dire que dans le texte de loi que je propose, il y a beaucoup de choses contre les passeurs, ces criminels. On passe le fait d’être passeur de délit à crime. On permet aux policiers de contrôler dans la bande des 20 kilomètres. Aujourd’hui, ils ne peuvent contrôler qu’à la frontière. On peut leur permettre d’inspecter les véhicules, ce n’était pas le cas avant.
> L’immigration, c’est la conséquence des dérèglements du monde, des dérèglements économiques, des dérèglements démographiques, des dérèglements climatiques, des dérèglements religieux. Je suis ministre de l’Intérieur au moment où le monde est pourchassé par ces questions. L’islamisme gagne des pays et pourchasse les chrétiens, les homosexuels… Les dictatures sont de plus en plus nombreuses ailleurs dans le monde. Les dévastations climatiques, par exemple au Bangladesh, ça n’existait pas avant et c’est notre quatrième demande d’asile. Je pense que devant l’état du monde et devant ce qui va arriver encore, ce projet de loi très ferme est extrêmement nécessaire. J’invite les parlementaires de bonne volonté à épouser ce texte courageux de la majorité et à l’enrichir dans un esprit de responsabilité nationale.
> Depuis le début de l'année,
conformément aux instructions de grande fermeté donnée par le Président de la
République, 89 étrangers radicalisés ont été expulsés du territoire, dont 8 le
mois dernier. Parmi eux
- A. O., né en 1957, qui était suivi par les services de renseignement depuis
plusieurs années. Individu violent, il lui est également reproché d’avoir mis
en place depuis la France un réseau de trafiquants de faux papiers notamment au
profit d’islamistes. Il a été expulsé le 24 septembre 2023.
- Y. A., né en 1970, qui avait été incarcéré en 2006 pour des faits de droits
communs et fréquenterait des réseaux virtuels extrémistes et adhèrerait aux
thèses de l’islam radical. Son statut de réfugié lui avait été retiré par
l'OFPRA. Il a été expulsé le 21 septembre 2023.
- A. N., né en 1987, suivi depuis 2020 pour radicalisation par les services et
incarcéré pour des faits de droits communs. il a été expulsé le 17 septembre
2023.
- M. M., né en 1985, qui avait été
incarcéré 3 ans pour des faits de violences volontaires. Son ex-compagne avait
signalé en novembre 2022 sa radicalisation. Il a été expulsé le 17 septembre
2023.
- Les frères T. et T. D., nés à Gien en 1993. En 2014, ces deux frères jumeaux rejoignaient la Syrie pour y mener le jihad armé avec l’Etat
Islamique. Interpellés à leur retour en France en 2016, ils ont été condamnés
en 2018 à une peine de 6 ans de prison. En mars 2023, ils ont été déchus de
leur nationalité et expulsés le 23 août 2023.
- M. B., né en 1997. En octobre 2020, à la faveur d’un placement en garde à vue
à l’issue d’un refus d’obtempérer suivie de menaces de mort, alors qu’il
écoutait ostensiblement des chants religieux dans un bus, il avait déclaré ne
pas s’adresser aux femmes, ni aux mécréants. Il a été condamné à 4 ans
d’emprisonnement pour ces faits en novembre 2020. Il a été expulsé dès la fin
de son incarcération le 4 août 2023.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Réunion du Caire sur Gaza] La question humanitaire a progressé. Je
suis venue au Caire avec trois messages : condamner le Hamas et son action
terroriste, éviter l'embrasement dans la région et pour cela rappeler qu'il
faut un horizon politique autour de la solution à deux Etats, rappeler que le
droit international humanitaire doit être respecté, et bien sûr obtenir un
accès humanitaire d'urgence pour les populations civiles à Gaza. (…)
La situation s'aggrave chaque jour qui passe. Parmi les toutes premières
priorités
humanitaires à apporter aux populations de la bande de Gaza, il y a l'accès aux
biens de première nécessité, les vivres, les médicaments. Dès les premiers
jours du
conflit, la France a fait une priorité d'un accès sans entrave et durable de
l'aide
humanitaire.
C'est aux Nations unies et aux responsables humanitaires de dire ce que sont
les besoins dans la bande de Gaza. L'énergie en fait partie bien entendu, pour
dessaler l'eau de mer ou se chauffer, alors que les températures commencent à
baisser.
La France va apporter une aide supplémentaire de 10 millions d'euros, en
complément de ce qu'elle apporte déjà aux populations palestiniennes en
Cisjordanie
et dans la bande de Gaza. Le Président de la République a annoncé vendredi un
vol
spécial qui sera consacré à du fret médical. Et je travaille en ce moment même
à des
contributions supplémentaires notamment au Programme alimentaire mondial, qui a
fait état de besoins additionnels.
> [Otages français du Hamas] Nous sommes sans nouvelles de plusieurs personnes. Nous savons avec certitude qu'une d'entre elles est détenue par le Hamas. Il y a plusieurs compatriotes pour lesquels nous estimons que cela est très probable. Le Président s'est entretenu avec les familles des Français disparus, vendredi. Je les ai aussi vues dimanche à Tel Aviv. Elles savent qu'elles peuvent compter sur la France, qui n'abandonne jamais les siens. La libération de premiers otages est un signe positif.
> Nous sommes en contact permanent avec les familles françaises présentes à Gaza. Nous avons une centaine de Français et membres de leurs familles à Gaza. Nous faisons tous les efforts possibles pour qu'ils sortent de cette zone dangereuse où il y a encore des bombardements. Une partie d'entre eux vivent dans des conditions précaires. Lorsque le passage sera durablement possible à Rafah, que l'aide humanitaire pourra être acheminée sans difficultés, nous espérons pouvoir les aider à sortir. Cela suppose, évidemment, une trêve des actions militaires et des bombardements et une parfaite coordination avec l'Egypte, qui est d'ores et déjà en place.
> Il faut commencer par le commencement et rappeler les actes terroristes d'une ampleur sans précédent qui ont frappé Israël et sa population. Ces actes ont été accompagnés d'atrocités, je dirais même, de monstruosité. Les civils n'ont pas été pris dans des combats, ils étaient spécifiquement visés, et ont été assassinés dans des conditions pensées par le Hamas pour maximiser l'effroi. C'est le propre d'un groupe terroriste : n'avoir aucun cadre moral. Face à cela, Israël a évidemment le droit de se défendre. En même temps, Israël a le devoir de respecter le droit international, en particulier le droit international humanitaire. Cela signifie assurer la protection des civils. La lutte doit viser le Hamas, pas les Palestiniens qui souffrent aussi de la situation.
> L’objectif d’Israël est de mettre le Hamas hors d'état de nuire. Remplir cet objectif dans un territoire aussi densément peuplé que Gaza est extrêmement difficile et rend d'autant plus nécessaire de respecter scrupuleusement le droit international, qui dit assez précisément ce qui peut être fait et ne peut pas être fait dans le cadre d'un tel conflit.
> L'accès des populations à l'eau, aux soins, est une obligation. Imposer un siège contrevient au droit international. En parallèle, je crois que les derniers jours, et notamment les évènements de mardi soir dernier doivent nous amener à beaucoup de prudence. C'est pour cela que la France n'a désigné aucun responsable de la frappe sur l'hôpital de Gaza et appelé à ce que toute la lumière soit faite sur cet épisode. Aujourd'hui, vous connaissez l'analyse de nos services de renseignement, qui est publique. Elle n'est pas celle qui avait été avancée le soir même.
> Il y a en une unité de vue pour Israël sur la nécessité
de protéger sa population en mettant l'organisation terroriste hors d'état de
nuire. (…)
Nous affirmons avec force le besoin de protection des civils. L'opération doit
s'en prendre au terrorisme du Hamas, pas à la population palestinienne de la
bande de Gaza.
> Les Nations-Unies et le Conseil de sécurité ont été saisis de deux projets de résolution. Le projet élaboré par le Brésil et discuté entre les différentes délégations, est un bon texte que la France a voté. Douze pays l'ont soutenu, et notamment la Chine et le Brésil mais aussi les Emirats Arabes unis, seul Etat arabe au Conseil de Sécurité. Il rappelle la condamnation de l'action terroriste du Hamas, appelle à la libération des otages, préconise une trêve humanitaire et encourage à la cessation des hostilités. C'est ce à quoi nous nous employons. Il faut parallèlement travailler à restaurer les conditions permettant de redonner un horizon politique. C'est l'intérêt du sommet du Caire qui ne traitait pas que des questions immédiates mais de ce qui devra suivre.
> [Relance du processus de paix au Proche orient] Les paramètres sont connus depuis longtemps. Il faut trouver les moyens d'assurer à Israël son droit à la sécurité et assurer aux Palestiniens leur droit à un État. La solution à deux États vivant côte à côte en paix et en sécurité est la seule viable. C'est ce que la France affirme avec constance et continuera d'affirmer avec force. Il faut un Etat palestinien.
> Nous faisons passer les messages les plus directs et
les plus clairs pour éviter toute
escalade, même s'il y a eu quelques escarmouches. Lorsque j'étais au Liban le
15 octobre, j'ai eu l'occasion d'en parler avec le Premier ministre et le
président du Parlement afin qu'ils passent le message de la façon la plus nette
au Hezbollah. De même, le président de la République a appelé le président
iranien pour le mettre en garde contre toute implication dans ce conflit.
> [Rôle l'Iran dans l'attaque contre Israël] Il y a des interrogations mais nous n'avons pas de réponses précises, tout en sachant bien quelles sont les porosités idéologiques et politiques, ainsi que les liens financiers entre l'Iran, le Hamas ou d'autres groupes, comme le Hezbollah. A l'heure actuelle, aucun pays n'a affirmé disposer de preuves d'une implication directe. En revanche, on voit clairement qu'un certain nombre d'Etats sont tentés de souffler sur les braises pour faire oublier ce qu'ils font par ailleurs ou bien pour empêcher la région d'être en paix. Mon homologue iranien a de nouveau franchi tous les excès en appelant à éradiquer les Juifs et rayer Israël de la carte.
> Avant l'Europe et les Etats-Unis, parlons des pays de la région. Ce sont d'abord eux qui, peut-être par lassitude de ne pas voir les choses progresser, ont imaginé que le sujet palestino-israélien devait être abordé sous une approche économique. Cela a débouché sur la logique des accords d'Abraham [traités de paix entre Israël et les Emirats arabes unis puis Bahrëin en 2020, NDLR]. L'intérêt majeur était de permettre une normalisation de certains Etats avec Israël et de faire baisser les tensions. Mais pour les Palestiniens, il faut aussi une solution politique et elle manque aujourd'hui. Nous le constatons aujourd'hui. Les États-Unis et les Européens doivent aussi réaffirmer la nécessité d'un dialogue politique et d'une solution à deux Etats, que nous avons toujours défendue et promue. Et il faut évidemment amener Israël à comprendre qu'un Etat palestinien sera un facteur de sécurité pour eux. Nombreux sont les Israéliens qui le savent même si aujourd'hui le pays est centré sur la réponse aux attaques du 7 octobre.
> Dans un contexte si tendu, il est important d'informer la représentation nationale de façon transparente, de répondre à toutes ses interrogations et d'éviter qu'il y ait des approximations, des erreurs d'analyse, des manipulations. Face à la gravité de la situation, je veux croire que l'esprit d'unité et le sens des responsabilités prévaudront au cours de ce débat.
> Nous progressons dans les expulsions, Gerald Darmanin a donné les chiffres, et je crois que ce qui vient de se passer va permettre de renforcer nos discussions avec les pays qui seraient trop longs à délivrer les laissez-passer consulaires. C'est un travail que nous menons conjointement avec le ministre de l'Intérieur, en parfait accord.
> [Intervention lors du Sommet du Caire pour la paix]
Le 7 octobre, Israël a été frappé par une attaque terroriste massive, menée par
le Hamas, un groupe terroriste dont le projet est de détruire un État, Israël,
et de semer la haine et le chaos, et non de réaliser les aspirations des
Palestiniens. D’autres groupes terroristes ont revendiqué des actions en
soutien. L’ampleur des massacres et des atrocités commises ne laisse que peu de
doutes sur le fait que cette attaque a été préparée, orchestrée, planifiée.
Elle marque aussi par sa brutalité, sa sauvagerie, sa barbarie.
La France elle aussi a été touchée. A ce jour, 30 de mes compatriotes y ont
perdu la vie et 7 autres sont portés disparus ou sont retenus en otage.
Je réitère instamment ici notre demande de libération de tous les otages, sans
délai et sans condition
Rien ne peut jamais justifier le terrorisme, jamais.
Face au terrorisme, Israël a le droit de se défendre pour que jamais ceci ne se
reproduise.
Pour être forte, sa réponse doit être juste.
Pour être juste, elle doit être conforme au droit international, nous le
rappelons tous car le droit s’applique à tous.
En toutes circonstances les principes politiques, moraux et éthiques qui nous
animent doivent être respectés. C’est un impératif qui s’impose à tous.
Le Président de la République française l’a rappelé au Premier ministre
israélien et il continuera de le faire. Je le fais également.
Israël, dans sa réponse légitime à l’attaque terroriste dont elle a été
victime, doit donc protéger les populations civiles en application du droit
humanitaire car ces populations civiles n’ont pas à payer le prix de crimes
commis par des groupes terroristes, qui ne les représentent pas.
Sur ce point il faut être très clair. Les terroristes du Hamas ne représentent
pas le peuple palestinien, ni la cause palestinienne. Il faut le dire encore
plus dans le contexte actuel de grande volatilité où certains acteurs tentent
d’installer de la confusion. Le rejet le plus ferme des actions du Hamas est le
moyen le plus sûr de faire entendre la voix des Palestiniens.
La France condamne les agissements du Hamas, mais elle soutient les droits des
Palestiniens. Elle l’a toujours fait, et elle continuera à le faire, d’autant
plus aujourd’hui. Elle continuera aussi à conforter l’Autorité palestinienne.
Face à cette crise humanitaire qu’endure une population civile qui souffre à
Gaza, j’ai annoncé dimanche dernier, ici en Égypte, 10 millions d’euros
supplémentaires, qui passeront par les agences des Nations unies (UNRWA, PAM),
le CICR et les ONG. Cela permettra de fournir des biens de première nécessité,
de l’eau, de la nourriture, des médicaments, etc. Nous sommes prêts à accroitre
cet effort et nous venons de le faire puisque le Président de la République
vient d’annoncer 10 M € encore supplémentaires et un avion d’aide humanitaire.
Et cette aide aux populations et aux déplacés, il faut la leur faire parvenir
d’urgence. La France salue donc l’accord annoncé à cette fin et salue tous les
efforts déployés pour y parvenir, notamment ceux menés par l’Égypte et par les
Nations Unies. La mise en œuvre de cet accord est urgente, et l’aide doit être
pouvoir apportée durablement. Un premier pas a été franchi ce matin, nous
l’avons tous salué, mais il doit être suivi d’autres et de façon durable.
La distribution de l’aide aux populations civiles, à commencer par les plus
vulnérables, suppose une trêve humanitaire, qui pourra mener à un
cessez-le-feu.
Enfin, les personnes qui souhaitent pouvoir sortir de Gaza doivent pouvoir le
faire sans en être empêchées. Je l’ai demandé pour nos agents, nos
ressortissants, et leurs familles.
Il y a l’urgence humanitaire, mais si nous sommes tous ici aujourd’hui, c’est
que nous savons qu’il faut mieux répondre aux aspirations légitimes des
Palestiniens.
Les Palestiniens veulent vivre dans la dignité. Loin des atrocités des
terroristes du Hamas, ils veulent pouvoir vivre en paix, avec les Israéliens,
non pas face à face, mais côte à côte.
Il est de notre responsabilité collective de redessiner un horizon politique, à
même de répondre à cette aspiration.
La position de la France est constante, et nous la réaffirmons aujourd’hui avec
force : il faut de la sécurité pour Israël, et un État pour les
Palestiniens. Ces deux éléments forment un tout indissociable.
La seule solution viable est une solution à deux États, vivant en paix et en
sécurité côte à côte.
Notre responsabilité est de forger un consensus sur ces lignes afin de
refermer, enfin, cette plaie au Proche-Orient.
Mais avant tout, dans les tout prochains jours, il sera primordial d’éviter
l’escalade, qui peut mener à l’embrasement de la région. Des puissances que
nous connaissons tous ici ont décidé de souffler sur les braises pour faire
oublier leurs crimes, leurs guerres, leur agenda hégémonique, et pour fragiliser
les pays de la région, répandre le chaos.
Notre unité face à eux est un impératif.
Nous devons déjouer leur piège.
Et assumer cette responsabilité collective de savoir retrouver le chemin de la
paix.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Nous devons regarder les vraies menaces en face. Car elles sont
multiples et nous devons pas les ignorer. Il y a bien évidemment la menace
terroriste sur le territoire national ou chez nos alliés. Mais il y a aussi les
menaces hybrides de nature immatérielle comme les attaques cyber, la
manipulation de l’information ou encore la déstabilisation de nos
infrastructures (pipeline, câble sous-marin, etc.). Ces menaces font l’objet d’actions
préventives voire dissuasives de nos forces armées. Il y a des menaces sur des
espaces maritimes de plus en plus vulnérables et contestés. Et puis je n’oublie
pas ces espaces qui font l’objet d’une militarisation progressives notamment le
spatial. Nous sommes la génération qui va connaitre des capacités de destruction
de satellites depuis l’espace. La stratégie de la France est simple: elle repose
sur un renforcement inédit de nos capacités pour nos hommes, pour nos armes,
pour nos équipements. Cela repose aussi sur nos alliances.
> On ne va pas cesser de vivre. La menace terroriste ne doit pas conduire à ce qu’il n’y ait plus de vie diplomatique, culturelle, sportive et associative. On est la France! Ne vivons pas comme si on était incapables de faire de grandes choses. L’âme française, c’est aussi de ne pas avoir peur.
> Sentinelle a été portée au lendemain de l’assassinat de Dominique Bernard jusqu’à un potentiel de 7000 soldats. 600 sites sont sous la protection de l’armée française. Des lieux de cultes, culturels, sportifs, commerciaux… Nous sommes aguerris à cette mission. Nous avons d’ores et déjà doublé les effectifs de Sentinelle en lien avec le ministère de l’Intérieur.
> Tout est fait pour qu’un nouveau 13 novembre n’arrive pas. La DGSI et la DGSE accomplissent un travail remarquable. Daesh est très affaiblie mais garde néanmoins des capacités. Ce qui vient de se passer en Israël, un pays avec un tel appareil sécuritaire, montre bien que c’est un combat de chaque instant. Alors, pas de naïveté: il faut une société de vigilance. N’attendons pas que cette menace potentiellement projetée arrive jusqu’à nous.
> Le terrorisme islamiste est par principe l’ennemi de tous ceux qui ne s’y soumettent pas. Il frappe la France. Il frappe Israël. Il a aussi frappé la Belgique.
> Les débordements de LFI deviennent un problème pour l’image de la France à l’international. Le fait de ne pas qualifier le Hamas d’entité terroriste, est une faute, de la lâcheté et du cynisme.
> Le Hamas est une organisation terroriste responsable d’atrocités. Elle doit être détruite. La question c’est comment et avec quelle efficacité.. Après la vague d’attentats en France en 2015 et 2016, nous nous sommes défendus. Nous avons frappé Raqqa. Nous nous sommes engagés encore davantage dans l’opération Chammal. Nous l’avons fait avec efficacité, proportionnalité et dans le respect du droit international de la guerre. Israël doit pouvoir se défendre pour mettre hors d’état de nuire le Hamas dans le respect du droit international en préservent les populations civiles.
> Depuis septembre 2022, il y a eu 2 500 morts au Burkina Faso liés à des actions terroristes, dont 1 500 civils. Au Mali, en 2022 : 1 500 morts ! Ces juntes, par leur inefficacité, par le recours inopérant à Wagner, sont responsables de l’affaiblissement du Sahel.
> Il est indispensable de permettre à l’Arménie de protéger ses populations et de défendre ses frontières. Lundi, nous allons officialiser l’acquisition d’armements par l’Arménie, avec notamment la signature d’un contrat qui lui permettra d’assurer la protection de son ciel.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> Le massacre [monsieur Mélenchon], c'est celui
perpétré par le Hamas sur des bébés, des vieillards, des femmes et des hommes
décapités et brûlés dans leurs maisons [pas celui de l’opération d’Israël].
Plus personne ne pourra soutenir, s'allier ou voter LFI en disant qu'il ne
savait pas. Nous savons et nous vous combattons.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> L’union nationale, elle est dans l’arc
républicain. L’extrême droite et l’extrême gauche préfèrent aujourd’hui
profiter de la crise pour faire leur beurre politique. Sur l’antisémitisme,
elles se renvoient la balle, sans condamner ceux qui posent problème dans leur
propre rang.
> Il souffle sur les braises du chaos. Il cherche à diviser quand nous avons besoin d’unité. La période le montre : Jean-Luc Mélenchon n’est pas à la hauteur des grands moments. Mais la gauche, en créant la Nupes, le savait. Elle a pris son risque et elle en paie le prix cher.
> [Israël] Je ne veux pas qu'on ait le sentiment qu'il y aurait une extrême gauche irresponsable, ce qu'elle est, et une extrême droite qui essaye d'engranger des points par son silence.
> [Non-respect de l'hommage à Dominique Bernard] La place de ces élèves radicalisés exclus de leur établissement n'est pas au contact des autres parce qu'ils sont dangereux.
> [Déplacement d'Emmanuel Macron en Israël] Au Moyen-Orient, la voix de la France porte . Le président mènera des entretiens pour la région, les ressortissants français mais aussi pour le peuple palestinien.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Le laboratoire Lilly annonce un nouvel investissement de 160 M d’euros sur son site
de Fegersheim pour renforcer ses capacités de bioproduction de traitements à
base d'insuline. La production de biothérapies et de biomédicaments sur le
territoire est l'une des priorités du Gouvernement.
Laurence Boone (secrétaire
d’Etat chargée de l'Europe)
> Le Conseil européen et les
vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement des vingt-sept pays membres de
l'Union européenne se sont exprimés exactement tous sur la même ligne : on
condamne les attaques terroristes du Hamas contre Israël, on reconnaît le droit
d'Israël à répliquer dans le respect du droit humanitaire et du droit
international.
> L'Union européenne prévoit le triplement de son aide humanitaire portée à 75 millions d'euros pour la bande de Gaza. Les Vingt-Sept se disent prêts à continuer à soutenir les civils qui en ont le plus besoin à Gaza, en veillant à ce que cette assistance ne fasse pas l'objet d'une utilisation abusive par des organisations terroristes, c'est-à-dire le Hamas ; est-ce que c'est possible à vérifier vraiment ?
> L'Union européenne n'est pas du tout naïve. Bien évidemment, la première chose, d'ailleurs, que j'ai demandé à l'Union européenne, c'est de vérifier que tous les fonds qui étaient destinés à Gaza allaient bien à de l'aide humanitaire - et le Président de la République lui-même l'a dit - à l'éducation, à l'aide alimentaire et à de l'eau potable. Evidemment, la France comme l'Union européenne ont augmenté un peu leur aide humanitaire - dans des circonstances qui sont très difficiles - pour les civils de Gaza. Evidemment, comme la situation est compliquée et que le Hamas est aussi à Gaza, il y a besoin de vérifications accrues. C'est pour cela qu'on explique que cela passera par le sud de la bande de Gaza par l'Egypte, et qu'on fera très attention à la fois à protéger les civils et à ce qu'ils bénéficient de cette aide.
> Quand il y a une menace sur notre territoire et une menace terroriste, bien évidemment, nous renforçons aussi les frontières à l'intérieur, c'est prévu dans le cadre de l'Union européenne.
> C'est fantastique
ce qui s'est passé en Pologne, absolument fantastique, à plein de points de
vue. D'abord, il y a eu un taux de participation très élevé : il a pris près de
15 points, c'est 74% des Polonais qui sont allés voter, vous vous rendez
compte, par rapport à ce qu'on voit, c'est colossal. C'est colossal aussi parce
que ce sont les jeunes qui sont allés voter. 63% des jeunes entre 18 et 29 ans
sont allés voter. Si je vous dis combien de pourcents des jeunes vont voter aux
élections européennes, chez nous, entre 18 et 24 ans, c'est à peine 25%. Donc,
il faut bien se rendre compte, et ça, j'ai envie de dire, c'est un appel à la
jeunesse, que quand on va voter, on peut changer le cours des choses. La
troisième chose avec ces élections qui est aussi remarquable, c'est qu'il y
avait en même temps un référendum sur l'immigration, et celui-là, il n'y a eu
que 40% des gens qui sont allés voter, donc ce référendum n'est même pas
valide, quelle que soit la réponse qui a été apportée.
Donc c'est un vrai retour. C'est un
retournement de situation et on ne va pas cacher notre plaisir de voir des gens
qui ne sont pas populistes, qui ont envie de travailler en Européens, même
s'ils sont plus conservateurs que notre gouvernement, que le gouvernement
auquel j'appartiens ; on va pouvoir travailler avec des personnes qui pensent
de façon républicaine et en direction pro-européenne.
Q - Vous vous attendez à ce que Varsovie puisse revenir à l'Etat de droit, et en particulier dans son système judiciaire, peut-être aussi dans ce qui était appliqué en matière de droits des femmes et de minorités sexuelles et ethniques assez vite, ou au contraire, il y aura la lourdeur de l'appareil?
> La première angoisse de la Pologne qui, ne l'oublions pas, a été rayée de la carte européenne pendant 120 ans de son histoire, c'est qu'après les Ukrainiens ils soient les prochains sur la liste. Donc je pense que c'était une erreur massive de campagne. Bien évidemment, et Donald Tusk l'a dit dans la campagne : soutien à l'Ukraine et soutien à l'Ukraine dans la durée comme le reste de l'Union européenne.
> Orban, très franchement, il va un peu trop loin. Il faut rappeler que, quand on bénéficie d'investissements chinois, on a un prix à payer après. Avec l'Union européenne, quand on bénéficie d'investissements, c'est pour faire partie de cette grande famille qui respecte la démocratie et la liberté.
> L'Europe, c'est à peu près un tiers de notre cadre juridique, ce qui est quand même beaucoup. Donc la première chose que j'ai envie de dire, c'est "allez voter aux élections européennes". Le Parlement européen a du pouvoir. Un pouvoir qui façonne à la fois notre vie quotidienne sur l'instant dans le court terme, mais aussi sur la durée. La deuxième chose, c'est qu'il s'agit d'un scrutin européen ; ce n'est pas un scrutin français de mi-mandat. Parce que comment ça marche, le Parlement européen ? Ça marche par des alliances pour faire aboutir des textes. Ce dont il faut s'assurer, c'est d'être représentés par des personnes qui vont faire aboutir, qui vont être capables de forger des alliances - et cela, je vais être très claire, ni l'extrême droite ni l'extrême gauche ne savent faire cela - de façon à pouvoir façonner notre cadre, notre destin commun, qui est celui d'être une grande région démocratique, unie, - diverse, mais unie -, démocratique, avec la transition énergétique, avec un modèle social à préserver.
> Les élections européennes, c'est le 9 juin. Nous sommes mi-octobre. Ce n'est pas pour moi une question de personne, c'est une question d'ADN de ce qui définit notre majorité qui est la seule majorité véritablement pro-européenne. Pour moi, le sujet aujourd'hui, c'est qu'on parle d'Europe et que chaque citoyen se rende compte de ce que fait l'Europe et de ce que ne fait pas l'Europe. Parce que l'Europe ne fait pas tout. Et qu'on arrive à être clairs, à exposer les enjeux et qu'on ait un vrai débat sur l'Union européenne qu'on veut à partir de 2024, et puis sur le bilan qu'on porte, puisque je crois qu'on est les seuls à avoir un bilan aussi large que celui qu'on apporte dans la corbeille de la mariée.
> Le chemin pour faire partie de l'Union européenne, est un chemin qui est nécessairement long, parce que c'est une transformation profonde des institutions pour qu'elles s'alignent sur nos institutions européennes, et c'est une transformation profonde de la culture, de la façon de faire de la politique, de protéger les partis politiques, d'éliminer la corruption. C'est un changement du système de justice. C'est un changement du système criminel. Donc, vous le voyez, c'est assez colossal comme changements. Ce sont des changements que nous avons fait en 70 ans, et qu'ils doivent rattraper plus vite.
> Le Président de la République a obtenu un grand succès, j'allais dire, à Grenade puisque l'ensemble des Vingt-Sept a reconnu qu'il fallait changer l'Union européenne en même temps que les pays qui sont candidats à adhésion se changent pour s'aligner sur nos institutions. C'est un travail qui va nous prendre cinq, dix ans peut-être.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Israël a le droit
de se défendre contre le terrorisme dans le respect du droit international et
du droit humanitaire. Et soyons clairs, je prône l’existence de deux États qui
puissent vivre en paix ! Je suis et serai toujours une partisane de la paix.
> Il faut assurer le strict respect du droit humanitaire et renforcer l'aide aux populations civiles à Gaza ! Je salue les efforts de la France et de l’Union européenne en ce sens. Cette aide doit pouvoir entrer sur le territoire et être distribuée aux populations qui sont victimes de ce conflit !
> En 2015, après Charlie, 50 chefs d'État défilaient en France à nos côtés pour exprimer leur solidarité et dire non au terrorisme ! Aujourd'hui, IsraëL a besoin de ces voix, pour dire non au terrorisme !
> Certains cherchent la division alors que la France c’est les Lumières, la fraternité et la solidarité entre les peuples. Certains soufflent sur les braises de façon incessante et méprisante. Monsieur Mélenchon n’a sans doute pas choisi par hasard le mot « camper » !
> La France est liée à la douleur d’Israël par le deuil et l’attente du retour des otages. Dans le Kibboutz de Beeri et à Re'im, marqués par les massacres commis par le Hamas dans la sauvagerie et l’horreur. Israël est légitime à se défendre, dans le respect du droit international.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée
nationale)
> « Israël casse-toi, la Palestine n'est pas à
toi » est scandée sur la place de la République. Il est clair désormais que ce
n’est pas la solution à deux États que vous défendez mais bien un seul au
profit de la destruction de l’autre. J'ai longtemps cru que LFI ne s’acoquinait avec les
islamistes que par clientélisme…Puis il y a eu l'invitation de Corbyn à Paris,
les propos des députées Obono et Soudais, et le Hamas qualifié de
« mouvement de résistance ». Je veux saluer Yael Braun-Pivet pour ce voyage
et son soutien aux familles d'otages prisonniers du Hamas. M. Mélenchon est incapable d'un tel
geste car pour lui, avant d'être des Français, ce sont des juifs.
Mathieu lefevre (député)
En Israël, nous avons
vu l'horreur et les stigmates de la barbarie. Nous avons vu des petits sacs
plastiques dans lesquels il y avait des corps d'enfants. Témoigner car l'oubli
serait une deuxième mort,
Marie Lebec (député)
> Les leçons de Mme Panot pour un bon
cessez-le-feu :
- Considérer le Hamas comme une organisation de résistance,
- Refuser de nommer une organisation terroriste,
- Relayer la propagande du Hamas,
- Et surtout : Désinformer!
La diplomatie version Insoumis...
Louis Margueritte (député)
La Première ministre l'a rappelé clairement:
- Ceux qui confondent le droit des palestiniens à
disposer d'un État et la justification du terrorisme commettent une faute
morale, politique et stratégique.
- Le Hamas n'est pas le peuple palestinien.
● MoDem
Bruno Millienne
(député)
> Dans le discours de certains responsables
politiques, à commencer par J.-L. Mélenchon, il y a cette petite musique
antisémite: «C'est grave ce qu'il vous arrive, mais vous l'avez quand même un
peu cherché...» Il faut combattre ce discours !
Le temps est à la riposte ciblée d'Israël. Les civils ne doivent pas payer le
prix de cette guerre contre une organisation terroriste. Ensuite viendra la
question des responsabilités. Les Israéliens feront l'analyse politique et
jugeront.
Chacune des outrances de Mélenchon amène un peu plus de monde vers le RN. il faut que la gauche
se réveille ! Plus ça va, plus Mélenchon s'enfonce dans l'antisémitisme par électoralisme islamiste.
> La Présidente de l'AN s'est rendue en Israël en solidarité avec les victimes. Elle travaille aussi à encourager l'arrivée de l'aide humanitaire à Gaza. Elle représente beaucoup mieux le peuple français que votre secte [monsieur Mélenchon] qui se vautre dans l'islamisme et l'antisémitisme.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Lisez cette phrase : « Face au terrorisme
rien ne doit empêcher la France de se défendre ». Qui serait choqué de
l’entendre ? Personne. Alors pourquoi diable en irait-il autrement si l’on
remplace la France par Israël, dans la même phrase ?
Bernard Guetta
> [Opinion: «Deux remèdes au face-à-face des deux mondes»]
Avec deux mondes face-à-face, cela ressemble à la Guerre froide mais c’est bien
plus inquiétant qu’elle ne le fut. D’un côté l’Europe, les Etats-Unis, la
Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Corée du Sud et le Japon, d’un côté les
Démocraties et de l’autre la Chine, la Russie et des pans entiers de l’Asie, de
l’Afrique et de l’Amérique latine – toute cette partie du monde (le « Sud
global », dit-on si faussement) qui voit le temps venu de prendre une
revanche historique en précipitant la fin de cinq siècles d’hégémonie
occidentale.
Cette frontière, la guerre d’Ukraine l’a dessinée et le drame que le Hamas a
ouvert avec la tuerie du 7 octobre en a aussitôt confirmé le tracé. Ceux qui ne
veulent pas que la Russie soit défaite en Ukraine car ils craignent d’y perdre
un partenaire de poids ne veulent pas non plus que le Hamas soit brisé car ce
serait indirectement une victoire des Occidentaux sur l’Iran, les mondes arabes
et la Russie.
Deux camps sont bel et bien aux prises mais la grande différence avec
l’affrontement Est-Ouest est qu’il n’est plus question d’idéologie mais de
rivalités de puissances et qu’aucune des deux parties n’a plus de champion car
il n’y a plus de maîtres du jeu, pas plus incontestables qu’incontestés. Le
capitalisme a partout triomphé. Il est l’idéologie dominante et il faut
désormais parler de convergences politiques et non pas de blocs puisque les
Etats-Unis ne prétendent plus à gouverner le monde et pas même leurs
alliés ; que deux des « Brics », l’Inde et la Chine, sont à
l’Asie ce que la France et l’Allemagne furent à l’Europe ; que l’alliance
entre Moscou et Pékin déguise une séculaire défiance et que l’Europe ayant
perdu foi en la protection américaine veut s’affirmer en puissance autonome.
Ce siècle nait dans le double chaos produit par la fin simultanée de la Guerre
froide et de la suprématie occidentale. Il n’y a plus d’ordre international,
plus de règles universellement admises, plus même de rapports de force évidents
et plus non plus d’équilibre de la terreur tant les puissances veulent
retrouver ou conserver leur rayonnement et tant la prolifération nucléaire
porte à l’impensable.
Alors que faire ?
Beaucoup en viennent à penser que le train serait parti, que M. Poutine va se
croire les mains libres en Ukraine et M. Xi à Taiwan, qu’il n’y aurait,
autrement dit, plus rien à tenter pour empêcher que l’épidémie de conflits ne
devienne pandémie mais il y a pourtant, si, deux choses à faire.
La première est de démentir la rengaine du « deux poids, deux mesures » en mobilisant
les Etats-Unis, l’Union européenne et les pays arabes pour rasseoir
Palestiniens et Israéliens à la table des négociations et les contraindre aux
compromis nécessaires à la paix. Vœu pieux tant que le canon tonne, dira-t-on,
mais non, pas du tout, puisqu’il n’y a pas d’autre solution à cette guerre que
les deux Etats, qu’il faut ressemer dès maintenant les graines du dialogue car
il leur faut le temps de pousser et éclore et que c’est sans attendre
qu’Américains et Européens doivent exercer une pression sur ces deux peuples en
mettant dans la balance les aides qu’ils leur apportent.
Le jour où les Occidentaux se joindront aux capitales arabes pour imposer une
paix juste et pérenne, la frontière entre les deux mondes deviendra autrement
moins durable et inquiétante qu’aujourd’hui et la deuxième chose à faire est de
décupler le soutien à l’Ukraine.
C’est un impératif parce qu’il ne faut pas que les nostalgies impériales d’un
dictateur puisse l’emporter sur la mobilisation des démocraties, le respect du
droit international et le principe de l’intégrité territoriale des Etats. Dans
cette nouvelle division du monde, de très vieux comptes sont à régler. Certains
ne relèvent que de la rancune. D’autres exigent de profonds changements. Il
sera notamment nécessaire de rompre avec les déséquilibres d’une gouvernance
mondiale désormais déconnectée des réalités mais il n’est pas envisageable
d’enraciner un nouvel ordre international dans une victoire de l’obscurantisme
sur les Lumières, de l’arbitraire sur le Droit et de la tyrannie sur la
liberté.