Voici une sélection, ce 19 septembre 2023, des derniers
propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> Face à la pauvreté, nous avons un devoir
d'action : corriger les inégalités de destin et répondre à l’urgence sociale
face à l’inflation. C'est le sens du Pacte des solidarités présenté
aujourd’hui, qui alloue 50% de crédits supplémentaires à la lutte contre la
pauvreté.
Aux côtés des associations qui jouent un rôle majeur, nous avons quatre grandes
priorités :
- Agir contre la pauvreté des enfants,
- Favoriser le retour à l’emploi,
- Renforcer la lutte contre la grande pauvreté,
- Mener une transition écologique solidaire.
> Une feuille de route ambitieuse
et crédible pour réussir la transition écologique : voilà l'enjeu de la
planification. Cette méthode, je l'ai présentée aux chefs de parti. Par sa mise
en œuvre, nous tiendrons nos engagements pour le climat et la biodiversité.
> Je mesure à quel point l’inflation, qui dure
depuis des mois, est difficile à vivre pour les Français. Nous sommes le pays
qui a agi le plus et le plus tôt en Europe pour protéger ses concitoyens. Juste
après les élections législatives, le premier texte de loi que nous avons fait
voter concernait le pouvoir d’achat. Industriels, pétroliers, grande distribution,
chacun doit prendre sa part. (…) Ils doivent accepter de réduire leurs marges
pour redonner du pouvoir d’achat aux Français. L’inflation ralentit désormais,
les prix des matières premières ont baissé. Il faut que les Français le
perçoivent à la caisse.
> La
shrinkflation (produit en moins même prix dans le même emballage) est choquant.
Nous allons l’interdire. Dès novembre, tous les produits concernés par des
changements de quantité devront le signaler sur les étiquettes pour ne plus
tromper le consommateur.
> Donner un emploi
à chacun est un enjeu majeur, mais encore faut-il pouvoir vivre dignement de
son travail. Ce n’est pas le cas pour les temps partiels subis ou dans
certaines professions essentielles dans notre vie quotidienne comme les agents
de nettoyage, les caissières, les aides à domicile. Ce n’est pas acceptable par
ailleurs que certaines branches professionnelles aient dans leur grille
salariale cinq ou dix niveaux de rémunération en dessous du Smic.
> [Immigration] On
porte un texte équilibré avec des mesures efficaces. Notre objectif est
d’éloigner plus rapidement ceux qui ne doivent pas rester sur notre territoire
et en même temps de mieux intégrer ceux qui ont vocation à y rester.
> Le Rassemblement
national porte des thèses contre lesquelles je continuerai à me battre. Nos
positions sont, pour moi, irréconciliables.
> On constate
depuis un an que LFI ne souhaite absolument pas s’inscrire dans le
fonctionnement de nos institutions. Ses membres cherchent le chaos à
l’Assemblée et dans la rue, ils le disent eux-mêmes. On ne peut donc pas
construire avec un groupe parlementaire qui porte ces positions.
> L’unité de la
majorité est un préalable à tout. Chacun doit être concentré pour répondre aux
défis de notre pays et aux difficultés des Français. D’autant plus que c’est
comme cela qu’on évitera l’arrivée des populistes au pouvoir. Pour éviter les
victoire des populistes, restons unis et obtenons des résultats.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> C’est ma détermination d’avoir une augmentation des salaires, de
protéger les salaires les plus modestes et de faire baisser les prix en même
temps, sans passer par la case de la récession, car nous avons de la croissance
en France.
> Une augmentation de la facture
d'électricité en janvier est une possibilité mais il est hors de question
d'avoir une hausse de 10 à 20 %. Nous maintiendrons une protection en 2024. (…)
Nous payons à l’heure où je vous parle, 37% de la facture d’électricité
des ménages. Ça va nous coûter plus de 10 milliards d’euros.
> [Marges de la grande distribution] Nous avons des
instruments de contrôle que nous n'hésiterons pas à utiliser.
> Il faut que tout le monde soit engagé dans cette lutte
contre l’inflation. (…) Nous allons sortir de cette inflation très brutale. Je
souhaite parvenir à une inflation à 2% en 2024. (…) Je ne veux pas un jour de
pouvoir d’achat perdu.
> Aujourd’hui l’inflation commence à reculer. (…) C’est
lent, c’est difficile, par moment il y a de nouvelles poussées de fièvre.
> [Shrinkflation (produit en moins même prix dans le même
emballage)] Nous passerons par un texte
législatif et nous allons obliger les industriels à afficher de manière clair
lorsqu'ils réduisent le grammage, et pas en Times 10 en bas du paquet. Il faut
le temps de le notifier à la Commission européenne.
> [Possibilité de vendre à perte du carburant par les
distributeurs] La mesure durera six mois et ça permettra de trouver des
carburants moins chers partout en France.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> À Rome, réunion de travail avec mon homologue
italien Matteo Piantedosi. La France se tient aux côtés de l’Italie pour lutter
avec fermeté contre l’immigration irrégulière. La solution ne peut être
qu’européenne. Nous y travaillons à la demande d’Emmanuel
Macron.
> [Accueil d’une partie des
migrants de Lampedusa] Non, la France ne s’apprête pas à le faire. La France va
aider l’Italie à tenir sa frontière pour empêcher les gens d’arriver.
> Notre volonté, c’est
d’accueillir ceux qui doivent l’être, les persécutés politiques. Mais nous
devons absolument renvoyer chez eux, ceux qui n'ont rien à faire en Europe.
> La France trouve une solution,
la demande d’asile aux frontières. (...) Ceux qui bloquent ça au Parlement
européen, c’est le RN qui après va en Italie pour dire que l’Europe ne fait
rien. Il y a du tourisme électoral de la part de Marine Le Pen.
> En Libye, les dégâts provoqués
par la tempête sont immenses. La France est solidaire. Notre hôpital de
campagne est opérationnel. Merci aux sapeurs-sauveteurs et sapeurs-pompiers
mobilisés auprès des populations.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Discours à l’occasion de la 78e Assemblée générale des Nations unies]
Je voudrais vous présenter, comme c’est
la tradition, les principaux enjeux, tels que nous les voyons, de cette semaine
de haut-niveau de l’Assemblée générale des Nations unies.
Cette Assemblée générale intervient, vous
le savez, dans un contexte de mise en cause et d’atteintes graves à la
gouvernance internationale.
Un membre permanent du Conseil de
sécurité des Nations unies, la Russie, a envahi son voisin, en dehors de tout
cadre moral, légal et politique, et a agressé un Etat souverain et indépendant,
l’Ukraine. Les effets de cette guerre sur l’ordre international sont massifs et
indéniables : le Conseil de sécurité s’en trouve entravé, tandis que des
défis qui devraient nous réunir ici et ailleurs, sont utilisés comme des armes
géopolitiques : l’arme de l’énergie a été utilisée, et désormais c’est l’arme
alimentaire, que la Russie exploite dans un chantage absolument sans scrupules.
C’est la raison pour laquelle j’ai voulu
ouvrir cette semaine, dès hier après mon arrivée, avec Mme Cindy McCain,
la directrice exécutive du Programme Alimentaire mondial, et annoncer le
financement par la France de livraisons de céréales au Nigéria et au Soudan,
des céréales venues d’Ukraine et dont la Russie essaye de priver ceux qui en
ont besoin, particulièrement les pays les plus fragiles. Je voudrais souligner
qu’en deux ans, nos financements au PAM auront triplé puisque j’ai pu annoncer
à Madame McCain 40 millions d’euros supplémentaires. Vous le voyez, il y a ceux
qui détruisent et menacent et ceux qui construisent, en particulier la
possibilité pour tous de se nourrir à leur faim, et la France est de ceux-là.
Voilà une première action qui illustre l’esprit dans lequel nous allons
travailler au cours de cette semaine de haut-niveau.
Le risque, évidemment, dans ce monde dont
nous voyons qu’il est menacé de grands désordres, de plus en plus, c’est le
chacun pour soi et l’accroissement des tensions. La ligne de conduite de la
France sera de montrer qu’un autre chemin est possible, avec les autres
puissances, les autres pays intéressés à la paix et à la coopération
internationales. Notre message principal est simple, il formera le fil
conducteur de cette semaine : il y a des pays qui croient dans les
principes de la Charte, la paix par le droit, la coopération internationale, le
dialogue, les solutions collectives aux défis communs et qui travaillent à les
mettre en œuvre. La France est de ceux-là.
Cette semaine, nous agirons selon trois
axes prioritairement :
Le premier de ces axes, c’est celui des
enjeux communs à notre humanité, qui doivent évidemment nous réunir.
D’abord, le climat et l’environnement
évidemment, qui étaient au centre du Sommet de Paris pour un nouveau pacte
financier mondial, les 22 et 23 juin derniers. Ce sujet a uni des pays du Nord
et du Sud, nombreux, et en réalité une très vaste majorité de la communauté
internationale. Si la France est autant mobilisée, aussi vite et avec autant
d’efforts, c’est tout simplement parce que nous devons le voir, collectivement,
nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire. Nous devons collectivement agir
plus et plus vite pour relever les défis globaux qui nous concernent
tous : la lutte contre la pauvreté, la santé, la lutte contre le
changement climatique, la protection de la biodiversité. Je pourrai en citer
d’autres.
Sur tous ces sujets importants pour notre
avenir, importants pour notre planète, importants pour notre humanité, je
reprends le mot : la France est à l’initiative. Elle l’est avec le Sommet
de Paris pour un nouveau pacte financier mondial, que je viens de citer, et
j’appellerai cette semaine toutes les nations qui ne l’auraient pas encore fait
à endosser le « Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète » qui
résulte du Sommet de juin. Plus de 30 Etats ont d’ores-et-déjà rejoint cet appel
à plus d’efficacité, plus de prise de responsabilités dans la gouvernance
financière internationale. Mais nous devons être plus nombreux : cette
cause est juste et cet effort collectif est indispensable. Je lancerai cet
appel au Sommet sur les Objectifs de développement durable tout à l’heure, ce
lundi.
Avec le président du gouvernement
d’Espagne et le président du Conseil européen, je présiderai mardi après-midi
une réunion sur l’architecture financière internationale pour prolonger cette
dynamique de Paris et continuer d’œuvrer à réduire la fracture Nord-Sud.
J’appellerai à une mobilisation de nos partenaires pour permettre une mobilisation
collective des financements.
Je participerai par ailleurs mercredi au
Sommet pour l’ambition climatique organisé par le Secrétaire général des
Nations unies. J’y annoncerai que la France dépasse dès cette année les
engagements pris pour les financements pour le climat, qui contribuent à
relever les défis immenses auxquels nous faisons face : la réduction des
émissions, en premier lieu, qui exige évidemment de nouveaux efforts et en
particulier de nouveaux efforts en vue de la sortie progressive des énergies
fossiles ; mais aussi l’adaptation et la prise en compte de la situation
particulièrement difficile des pays les plus vulnérables.
Ainsi, au total, en 2022, ce sont 7,2 MDS
d’euros que la France aura consacré à la finance climat. Au-delà de son
engagement : elle fait partie des quelques pays qui tiennent leurs
engagements, et qui non seulement tiennent leurs engagements, mais qui les
accroissent.
La France est également engagée pour une
protection ambitieuse des océans, les océans ce sont les deux tiers de la
surface du globe et aussi notre patrimoine commun. Alors après l’accord
historique aux Nations unies, une négociation longue de quinze ans, je signerai
ce mercredi, en présence du Secrétaire d’Etat à la Mer, le traité international pour la protection de
la haute-mer, dit BBNJ, et j’exposerai les objectifs de la Conférence des
Nations unies sur les océans de juin 2025, conférence qui est coorganisée, vous
le savez, par la France et le Costa Rica et qui se tiendra à Nice au mois de
juin 2025.
Le but est simple : nous devons
protéger les poumons de la planète, dont font partie les océans, comme les
forêts. Et pour cela, nous devons élever le niveau d’ambition collective,
rassembler la communauté scientifique pour qu’elle puisse faire un bilan de
santé régulier des océans, c’est ce qui était sorti des négociations récentes
ici, et, bien sûr, mobiliser les financements nécessaires, qui sont d’ailleurs
à ce jour mal comptabilisés, mal comptés, c’est aussi un axe d’effort qui avait
été souligné au moment de ces négociations et de leurs conclusions.
La santé mondiale sera également un enjeu
important pour la délégation française. La pandémie de Covid19 a bouleversé nos
vies partout sur la planète, pendant plus de deux ans. Nous rappellerons l’engagement historique de la
France sur les questions de santé mondiale. Je le ferai en participant au
sommet sur la préparation, la prévention et la réponse aux pandémies, mercredi.
Notre soutien, et c’est un soutien constant, un engagement de longue date de la
France, résulte dans la mobilisation de moyens très importants par la France.
Ils s’élèvent à près de 2 milliards d’euros par an, et ceci au bénéfice de
tous : je pense à l’initiative COVAX que nous avons portée, ou à notre
place de contributeur essentiel aux grands fonds dédiés aux questions de santé,
le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme,
ONUSIDA dont nous sommes le deuxième contributeur, et désormais le Fonds
pandémie où nous avons pris une place importante, en ralliant à notre
contribution celles des Néerlandais et des Espagnols. Notre engagement est
également en faveur de la régulation et de la coopération, et nous agirons
concrètement pour faire progresser les négociations sur un accord international
sur les pandémies.
Cette action de solidarité française,
elle se mesure et je voudrais y consacrer quelques brefs développements. Elle a
des effets tangibles : en 2022, la France est devenue le quatrième
bailleur mondial en termes d’aide publique au développement. Ces fonds
permettent d’agir concrètement dans les luttes contre la pauvreté, pour relever
les grands défis environnementaux, climatiques, pour appuyer partout dans le
monde des programmes d’éducation ambitieux et accessibles à tous ou pour agir
au bénéfice de la santé et au bénéfice de l’alimentation des plus démunis.
La France a augmenté de 50% son aide
publique au développement depuis 2017. C’était un engagement pris par le
Président de la République, et il a été tenu. Et non seulement il a été tenu
mais, là aussi, il a été dépassé puisqu’en 2022 la France a pu consacrer 0,56%
de son PIB au partenariat pour le développement, l’investissement solidaire,
0.56% de son PIB pour une cible fixée par la loi à 0,55%. Cette place que la
France a prise dans tous les domaines essentiels de la vie humaine, nous avons
toutes les raisons d’en être fiers, nous faisons ce que nous devons, et nous le
faisons plus que d’autres.
Deuxième axe de cette semaine : nous
devons collectivement nous attacher à traiter les crises qui fracturent notre
monde et elles sont nombreuses. Et nous devons le faire sur la base de nos
principes communs, c’est-à-dire tout simplement les principes de la Charte des
Nations unies.
Le Conseil de sécurité se réunira
mercredi, en présence du Président ZELENSKY pour examiner la grave violation de
la Charte des Nations unies que représente la guerre d’agression russe contre
l’Ukraine, examiner aussi ses conséquences négatives, parce qu’il y en a pour
l’ensemble de la Communauté internationale.
Je porterai au Conseil de sécurité le
témoignage d’un constat simple : celui que la guerre d’agression dans
laquelle la Russie a choisi de s’engager contre l’Ukraine – et je dis
« choisi » car c’est bien un choix délibéré, il n’y a pas d’autre
mot, tant aucun des arguments avancés par la Russie ne permet de la justifier.
Cette guerre d’agression choisie par la Russie menace les fondements-mêmes de
notre sécurité collective.
Cette agression est la négation, la
violation des principes les plus fondamentaux de la Charte des Nations unies,
qu’il s’agisse du respect de la souveraineté des Etats ou de leur intégrité
territoriale, du règlement pacifique des différends ou, plus fondamentalement,
de la primauté du droit sur la force. Et c’est, au fond, une remise en question
de l’idéal qui fonde les Nations unies.
Comme je l’ai dit en ouverture, je
rappellerai aussi que c’est la Russie qui empêche l’exportation des céréales
ukrainiennes par la mer Noire. Sans blocus russe de la Mer noire, pas de
difficultés d’exportation ; que c’est la Russie qui bombarde les
infrastructures portuaires à Odessa et alentours, qui détruit des centaines de
milliers de tonnes de céréales ; et que c’est la Russie qui a, seule, mis
fin à l’initiative céréalière en Mer noire, conduisant à une hausse des prix
dont elle bénéficie massivement.
Je rappellerai bien sûr que la
résignation face à cette agression n’est pas de mise. Tout règlement de la
crise qui conduirait à récompenser l’attitude de la Russie en validant des
pseudo-annexions, illégales, de pans entiers du territoire d’un autre pays,
l’Ukraine, ne ferait que poser les jalons de conflits futurs. Je veux le dire
et le redire : si cette agression devait être récompensée, une autre
agression se reproduira là ou ailleurs, n’en doutons pas. Voilà pourquoi cette
question nous concerne tous, tout membre de la communauté internationale, et
pas seulement les Européens, pas seulement les Ukrainiens, qui bien sûr sont
concernés au premier chef, attaqués dans leur existence même et dans leur
identité. Cette affaire nous concerne tous pour cette raison : il en va de
la paix et de la sécurité internationales.
Je marquerai aussi bien sûr l’engagement constant de la France pour la lutte
contre l’impunité des crimes commis en Ukraine et notre soutien au travail des
juridictions ukrainiennes comme à celui de la Cour pénale internationale, lors
de la réunion ministérielle de jeudi du Groupe des Pays amis sur la
Responsabilité découlant de l’Agression contre l’Ukraine.
La France organisera enfin ce mardi, en
plus de la rencontre d’hier avec la directrice du PAM, une réunion sur la
sécurité alimentaire mondiale. Avec le PAM, le FIDA, l’Ukraine et de nombreux
pays, nous y soulignerons une réalité très simple : personne ne peut ni ne
doit prendre pour cible les infrastructures agricoles. Le faire, c’est immoral,
c’est indigne, c’est irresponsable, et il faut le dire. C’est le sens d’une
déclaration que nous ferons à l’occasion de cette réunion pour que le plus
grand nombre s’y rallie.
Autre géographie, autre crise : au
Moyen-Orient, la France est également engagée pour la stabilité et la
prospérité de la région. Avec l’Irak, nous organiserons ainsi ce mercredi une
réunion pour préparer le troisième sommet dit « de Bagdad » qui aura
lieu fin novembre à Bagdad, et auquel se rendra le Président de la République
française. Je participerai ce matin à une réunion ministérielle sur le
Proche-Orient, co-organisée par l’Union européenne, la Ligue arabe et l’Arabie
saoudite, avec l’espoir bien sûr de restaurer un horizon politique, cet horizon
politique qui fait cruellement défaut, avec tous les dangers qui s’y attachent.
Enfin, la France sera à l’initiative,
avec l’Allemagne, d’une rencontre sur le Soudan, une crise qui s’aggrave et qui
est une véritable tragédie pour des millions et des millions de victimes
innocentes, meurtries, déplacées, qu’elles soient déplacées au sein du pays
même, au Soudan ou dans les pays avoisinants. A cet égard, il est nécessaire
que les différentes initiatives qui existent se coordonnent mieux afin de
tracer le chemin d’une solution politique au conflit.
La situation au Niger, bien sûr, sera
aussi discutée pendant cette semaine, notamment dans un certain nombre
d’entretiens bilatéraux. Comme le reste de la communauté internationale la
France condamne cette tentative de coup d’Etat et ne reconnaît que le Président
démocratiquement élu et son gouvernement. Comme eux tous, elle exige le retour
à l’ordre constitutionnel et, depuis le début, la France soutient résolument
les efforts de la CEDEAO qui est en première ligne pour faire reculer les
putschistes et rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays.
Enfin, troisième axe de travail de cette
semaine : la promotion et la défense des droits de l’Homme. Vous
m’entendez souvent parler de ce sujet mais si je le fais cette fois, c’est
aussi parce cette année marquera le 75e anniversaire de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme.
La promotion et la défense des droits de
l’Homme, ça vaut aussi, pour les droits des femmes, souvenons-nous du fameux
aphorisme de Madame Merkel, auquel je souscris pleinement. Je co-présiderai
demain un événement en soutien aux femmes afghanes pour condamner, avec nos
partenaires présents, leur effacement de la société que leur impose le régime
taliban. Je co-présiderai aussi mercredi une réunion des diplomaties féministes
comme nous l’avions fait l’an dernier, avec l’Allemagne, l’Espagne, les
Pays-Bas, le Chili et la Mongolie, où j’étais à la fin de mois de juin pour
promouvoir la diplomatie féministe avec nombres d’homologues venant de
plusieurs régions du monde.
La promotion et la défense de ces droits,
cela vaut aussi pour les droits des personnes LGBT+. A ce titre, je
participerai à la réunion organisée par mes collègues néerlandaise et argentin.
Dans cette réunion comme eux, je porterai l’appel à mettre fin partout dans le
monde à la criminalisation de l’homosexualité, c’est le principal axe d’effort
pour nous sur ce thème. Et vous voyez que non seulement certains pays n’ont pas
mis fin à cette criminalisation, mais que d’autres y procèdent, c’est
absolument inacceptable. L’intolérable prend souvent racine dans l’intolérance,
une occasion de plus de le rappeler donc ne l’oublions pas.
Enfin, j’inviterai également nos
partenaires à rejoindre notre appel pour renforcer la protection du personnel
humanitaire qui est un engagement constant de la France, avec toute la
préoccupation qui s’attache à la multiplication d’actes contre le personnel
humanitaire. Nous le ferons vendredi à l’occasion d’une réunion avec l’ONU et
le CICR.
Voici donc exposé à grands traits le
programme de cette semaine et les axes d’effort qui seront les nôtres lors de
cette Assemblée générale des Nations unies. Chaque ministre et secrétaire
d’Etat a son programme particulier, mais tous l’auront pour appuyer les trois
axes que je viens de vous décrire.
> [Crise migratoire à Lampedusa] Sur cette tragédie qu’est l’afflux de migrants et depuis des années, même
si nous voyons en ce moment, un moment particulier difficile, je veux redire
comme le Président de la République, comme toutes nos autorités, notre entière
solidarité avec l’Italie. Je l’ai déjà fait, mais puisque vous m’en offrez
l’occasion Madame, je la réitère. L’Italie est exposée par sa géographie, à
proximité des côtes d’Afrique du Nord. La réponse doit être trouvée évidemment
dans la coopération entre Européens et leur solidarité avec l’Italie, ainsi que
dans la coopération des Européens avec la Tunisie en particulier en ce
moment ; il s’est trouvé dans le passé que j’aurais cité d’autres pays.
Notre priorité, vous avez vu le plan 10
points qu’a annoncé la présidente de la Commission européenne, c’est d’abord la
prévention des départs, c’est le plus important. Et nous devons travailler pour
cela avec nos partenaires. Un certain nombre de mécanismes a été défini déjà il
y a plusieurs mois. Prévention des départs plus efficace ; protection de
nos frontières plus efficace - elle passe par Frontex notamment ; lutte
acharnée contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains, il s’agit d’un
trafic honteux, misérable, nous devons être sans pitié avec les passeurs et les
trafiquants d’êtres humains.
Et puis, nous devons avancer sans tarder
maintenant pour finaliser le pacte « asile et migration » au sein de
l’Union européenne, avant la fin de cette année, vraiment. Ce pacte est négocié
au niveau des ministres de l’Intérieur, et il a permis de grandes avancées, un
accord s’est fait. Il prévoit notamment le traitement des demandeurs d’asile
aux frontières de façon à pouvoir distinguer plus vite, plus tôt, ceux des
migrants qui sont des personnes persécutées dans leurs pays d’origine et qui, à
ce titre, peuvent bénéficier de l’asile, relèvent de la Convention de Genève,
et les distinguer des migrants irréguliers. Et puis, il faudra obtenir, mais
c’est un sujet bien connu et de long terme, une meilleure coopération des pays
d’origine et des pays de transit, avec en particulier pour ce qui concerne les
pays d’origine, toute la question des retours, sur laquelle nous avons
progressé mais pas suffisamment.
Le ministre de l’Intérieur français s’est
exprimé notamment ce matin, il a indiqué qu’il se rendrait en Italie. Nous
avons tous eu, les uns et les autres, des contacts avec nos homologues
respectifs. Nous nous reverrons cet après-midi en format européen, puisque nous
avons une réunion informelle des 27 ministres des Affaires étrangères de
l’Union européenne tout à l’heure. Et bien sûr, cela fera partie des questions
que nous voulons évoquer à 27 pour rechercher cette solidarité de façon
efficace dans les trois priorités en particulier que je viens de citer. (…)
Je veux redire que, contrairement à ce
que certains démagogues veulent faire croire, la réponse est dans la
coopération entre Européens. Faire croire autre chose, c’est vraiment une
méthode indigne pour tenter de profiter des malheurs du monde à des fins de
politique intérieure. Je me dois le souligner aussi simplement que ça, et le
condamner par la même façon.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous verrons tous les membres du Conseil de
sécurité, peut-être quelques autres à d’autres occasions, le président Zelenski lors de la réunion du Conseil de sécurité
mercredi. Nous répéterons, je crois avoir été assez précise, l’ensemble des
messages importants que nous ne cessons de passer à propos de cette
guerre : une guerre choisie sans raison, une guerre d’agression ; une
guerre qui menace l’existence-même, l’indépendance d’un pays souverain,
indépendant, européen qu’est l’Ukraine ; une guerre qui viole les
principes les plus fondamentaux de la Charte des Nations unies ; une
guerre qui a des conséquences négatives sur l’ensemble des pays de la planète
affectés par les actions de la Russie, l’énergie, la sécurité alimentaire, les
tensions. Ce qui ne doit pas être un exemple car ce serait terrible : une
agression qui prospère et qu’on laisse prospérer.
Tout ceci, nous le dirons de même que
nous dénoncerons les exactions commises par la Russie : les crimes de
guerre, peut-être les crimes contre l’humanité, la nécessité de soutenir la
justice internationale, parce qu’il n’y aura pas de paix durable sans justice.
Et puis ces actions cyniques qui conduisent ce pays à vouloir entretenir des
dépendances sur le plan alimentaire de pays qui ont besoin des exportations de
céréales et des biens alimentaires pour nourrir leurs populations.
Tout ceci m’amène aussi à vous redire ce
que je crois avoir déjà dit dans mon introduction : nous soutiendrons
l’Ukraine parce que nous sommes fidèles à ces principes, dans cette Assemblée
générale ce sera répété, et dans nos comportements depuis le début, parce que
nous sommes fidèles à la promesse que nous lui avons faite, parce que nous
sommes fidèles à nos valeurs. Mais aussi parce que c’est notre intérêt, il en
va de la paix et de la stabilité, il en va du respect de l’ordre international,
il en va de la capacité des Etats membres de la communauté internationale de
vivre ensemble et ce vivre ensemble ne peut se trouver que par le plein respect
des principes fondamentaux de la Charte.
Voilà tout ce que nous rappellerons, en
encourageant les efforts de paix ukrainiens. L’Ukraine depuis le début, avant
même cette guerre, et y compris depuis le déclenchement de cette guerre
d’agression par la Russie, parle de paix, présente des propositions de paix,
promeut son plan de paix. Nous avons beaucoup progressé par rapport à la
première présentation par le président Zelenski de son plan en 10 points au moment du sommet du G20 en novembre dernier.
Vous avez vu les réunions de Copenhague, puis de Djeddah, avec plus de 40 pays
qui se réunissent pour voir comment faire progresser ce plan, voir comment
décliner les principes qui ont été énoncés par le président Zelenski en actions opérationnelles. Beaucoup de pays
qui parlaient peu à l’Ukraine se sont retrouvés à Djeddah : plus de 40
pays, c’est un bon signe. Nous devons continuer à progresser, faire en sorte
que progressivement le cercle s’élargisse. Prenons en compte le fait que la
très grande majorité de la communauté internationale s’exprime sur les mêmes
termes de condamnation de cette agression, de recherche de la paix. La Russie
adopte une autre attitude. Cette Assemblée générale lui a demandé à plusieurs reprises,
expressément, clairement, à une très forte majorité venant de pays de toutes
les régions du monde, contre une petite poignée d’Etats, et d’Etats que je ne
citerai pas parce qu’on voit qu’ils se retrouvent non seulement peu nombreux
mais en mauvaise compagnie les uns avec les autres.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Aujourd’hui l’Ukraine est le seul des deux pays
à parler de paix. La Russie a choisi la guerre ; l’Ukraine ne l’a pas
choisie. La Russie a envahi une partie du territoire ukrainien ; l’Ukraine
ne menaçait pas la Russie. La Russie bombarde, jour après jour, ce pays, y
compris en bombardant des infrastructures civiles ou en visant les populations
civiles ce qui est constitutif, en droit international, d’un crime de guerre.
Et pourtant c’est l’Ukraine qui parle de paix, c’est l’Ukraine qui présente un
plan de paix, qui le fait progresser dans la communauté internationale. Alors
même que de son côté la Russie ne donne aucun signe, d’aucune sorte, de sa
disponibilité à négocier, si ce n’est le rappel de ce qu’elle avait demandé au
mois de mars ou d’avril dernier, qui était purement et simplement une demande
de reddition de l’Ukraine, ce qui est inacceptable. Donc nous soutenons
l’Ukraine dans ses efforts.
> Les crises sont
nombreuses mais l’Assemblée générale des Nations unies, dans son segment de haut niveau cette
semaine, ne traitera pas que des crises, même si nous devons évidemment traiter
ce qui menace la paix et la stabilité internationales, et par conséquent aussi
la prospérité des Etats membres de l’ONU. Elle traitera bien sûr de ça mais
elle traitera aussi des enjeux globaux, des défis que nous devons
collectivement affronter ensemble et que nous ne résoudrons qu’ensemble, par un
effort collectif plus important que celui que nous faisons même si d’ores et
déjà il y a eu beaucoup de progrès. Je les ai cités : le climat,
l’environnement, les océans, l’éducation, la santé. Donc, non, nous ne serons
pas seulement, même si nous devons les traiter, pris par la gestion des crises.
Nous nous réunissons aussi pour faire
progresser cette conscience qu’il y a des enjeux qui unissent l’humanité. Nous
en faisons nous-mêmes, dans notre action, un axe d’efforts et la France entend
être l’un de ces pays qui veut développer la coopération, qui veut montrer
qu’un autre chemin est possible, qui s’emploie à le rechercher avec ses
partenaires, parce que nous pouvons agir collectivement et nous devons le
faire. N’oublions pas que face au changement climatique par exemple, nous
sommes tous dans le même bateau. Il n’y a pas de planète de rechange. Nous
devons tous agir, dans la même direction ; nous avons tous intérêt à agir
dans la même direction. Alors, comment ? Un certain nombre de voies ont
été tracées. Je les ai rappelées. Le Sommet de Paris des 22 et 23 juin a permis
de grandes avancées, avec un consensus qui s’est forgé dans tous les Etats qui
ont participé : ils étaient plus d’une centaine. Les organisations
internationales étaient là, et pas seulement les organisations, institutions
financières internationales, mais au-delà. Le Secrétaire général des Nations
unies était là. Maintenant il faut décliner ce consensus, ici lors de
l’Assemblée générale, bientôt à Marrakech lors de la réunion de la Banque
mondiale, par exemple, et du FMI, à la COP 28 et ainsi de suite. Nous pouvons
progresser, la voie est tracée.
> Je voudrais parler
de l’expression « Global
South » parce qu’au risque de me répéter, je crois que c’est une expression erronée. La planète est vaste, elle est
diverse, et quand j’entends le ministre russe des Affaires étrangères parler du
« Global South » comme si la Russie faisait partie du Sud, cela ne
manque pas de m’interpeler, de trouver que c’est à la lettre quelque chose
d’inexact, peut-être même que c’est une expression trompeuse et qui vise à vous
tromper. La Russie n’est pas un pays du Sud. La Chine est plus qu’un
« grand émergent » : une grande puissance économique et
politique. Donc traitons les situations une à une.
Et bien sûr tout cet effort suppose des
progrès dans la réforme de la gouvernance mondiale. C’était l’un des thèmes du
sommet de Paris. Y compris, mais pas seulement, au sein des Nations unies. La
France est de longue date un promoteur d’une réforme des Nations unies, avec
plusieurs axes, la réforme du Conseil de sécurité qui devrait s’élargir pour
être plus représentatif et ouvert à d’autres pays que ceux qui actuellement le
composent, une réforme aussi du droit de véto. On voit par cette terrible guerre
que fait la Russie en Ukraine, que le Conseil de sécurité est paralysé par le
comportement aberrant d’un pays violant tous les principes de la Charte. Qu’en
tant que membre des Nations unies, mais qui plus est membre permanent du
Conseil de sécurité, il devrait non seulement respecter, mais veiller à faire
respecter, plus que d’autres, par tous les Etats membres.
> L’Iran, dans son
attitude depuis plusieurs années, mais y compris récemment, ne démontre pas sa
volonté de coopérer avec les Nations unies, ou avec l’agence de Vienne, n’a pas
respecté les engagements qui avaient été pris par ce pays le 4 mars, que ce soit
sur ses engagements anciens vis-à-vis de l’AIEA ou sur ce que nous lui
demandons, qui est de stopper ses activités de prolifération, préoccupantes,
menaçantes même. Et donc au dernier Conseil des gouverneurs vous avez vu qu’une
déclaration a été adoptée, réunissant de très nombreux États, plus que la fois
précédente, pour exprimer cette préoccupation et pour souhaiter que l’Iran
coopère, comme ce sont ses obligations internationales, en particulier avec
l’Agence de Vienne, et respecte ses propres engagements. Donc l’avenir dira si
nous trouvons une meilleure coopération avec les autorités de ce pays. C’est
une question qui reste ouverte.
> Sur le Niger, les
choses sont simples. On pourrait bien sûr y passer beaucoup de temps, mais je
voudrais rappeler que l’ensemble de la communauté internationale - ONU, Union
africaine, CEDEAO, Europe, États-Unis, je pourrais en citer d’autres - a
condamné cette tentative de coup d’état militaire, a demandé le rétablissement
de l’ordre constitutionnel. Le président Bazoum est un président qui a été démocratiquement élu, et pour ce qui nous
concerne nous n’avons eu d’autre ligne que de le rappeler : condamnation,
demande de libération, retour à l’ordre constitutionnel, soutien aux efforts
des pays de la région. La CEDEAO est compétente et a pris un certain nombre de
prises de positions et de mesures. Elle est en première ligne. Nous sommes à
ses côtés. Nous la soutenons dans ses efforts pour rétablir l’ordre
constitutionnel. Voilà où nous en sommes sur le plan du traitement de cette
crise.
Notre Ambassadeur va bien. Je redis qu’il
est en sécurité, que sa situation certainement n’est pas la plus agréable du
monde, et qu’elle n’est pas justifiée. Notre Ambassadeur a été accrédité par
les autorités légitimes du Niger. Et donc il est à son poste et il restera à
son poste tant que nous le souhaitons. Nous n’avons pas à reconnaître des
décisions d’un pouvoir qui n’a aucune légitimité. Nous regardons en permanence
l’évolution de sa situation, l’évolution de la situation générale, les
conditions de sécurité. Mais ça n’est pas sur une injonction qu’une décision
sera prise.
> [Intervention lors du Sommet sur les objectifs de développement
durable (ODD)]
Les objectifs de développement durable
adoptés en 2015 ont profondément transformé notre compréhension du
développement, qui doit ne faire qu’un avec le développement durable en
abordant de front la lutte contre la pauvreté, celle contre le changement climatique
et celle contre la perte de biodiversité. Aucun pays ne doit avoir à choisir
entre les trois. Aucune sortie de la pauvreté n’est durable si l’on ne
s’attelle pas en même temps à dispenser une éducation de qualité, à renforcer
les systèmes de santé, à construire des institutions protégeant les droits de
l’Homme, à agir pour l’égalité des Femmes et des Hommes et à protéger la
planète.
Surtout, nous le voyons à mi-parcours,
nous devons collectivement accroître nos efforts pour atteindre les cibles
fixées. Les fragiles progrès accomplis sont remis en cause par les guerres,
comme la guerre d’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine, par les
pandémies, le changement climatique, les violations massives des droits de
l’Homme. Et ainsi les personnes vulnérables, ainsi que les femmes et les
filles, payent systématiquement le plus lourd tribut. Il nous faut agir plus
résolument.
La France prend toute sa part pour ne
laisser personne de côté. Elle est devenue le 4ème bailleur mondial d’aide
publique au développement en 2022, avec un montant total de 15 milliards
d’euros. Elle est également l’un des principaux bailleurs humanitaires et
augmentera son aide humanitaire à 1 milliard d’euros par an en 2025. Elle est
un acteur majeur du financement du climat. Elle a dépassé à ce titre son
engagement de donner 6 milliards d’euros par an et ajoutera en 2025 1 milliard
d’euros. Elle a décidé de concentrer au moins la moitié de son effort financier
sur l’aide en faveur des pays les moins avancés – les PMA – dès 2024.
Nous avons besoin d’un électrochoc de
solidarité. C’est dans cet esprit que s’est tenu à Paris, les 22 et 23 juin, le
Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, qui nous a permis de lancer une
dynamique en faveur de la lutte contre la pauvreté et des transitions
écologiques et d’accroître les capacités de notre architecture financière
internationale.
Le Pacte de Paris pour les peuples et la
planète, qui résulte de ce Sommet, pose des jalons concrets. Une trentaine de
pays se sont déjà engagés, et je salue le soutien exprimé par nos partenaires
africains lors du Sommet Africain pour le Climat qui s’est tenu ce mois-ci.
Nous appelons tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait à endosser le Pacte
pour les peuples et la planète.
Et enfin, parce que je veux parler aussi
des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, je voudrais vous dire,
Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les chefs d’Etat et de
gouvernement, Mesdames et Messieurs les ministres, chers collègues, que de
concert avec les mobilisations du Secrétaire Général, et de vous tous, les Jeux
Olympiques de Paris qui se tiendront à l’été 2024 doivent – nous le voulons -
contribuer à l’avancée des ODD. Rendez-vous donc à Paris, aussi, dans un an.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Projet de loi pour le plein emploi] Contre le
chômage, nous n'avons manifestement pas tout essayé. Nous devons continuer nos
efforts pour permettre l'accès à un véritable plein emploi.
> Personne
n'est inemployable. Le projet
de loi pour
le plein emploi doit permettre
l'accès au marché du travail à tous en incluant ceux qui sont les plus éloignés de l'emploi,
notamment grâce à un meilleur accompagnement.
> L'objectif est de créer
700 000 emplois
d'ici la fin du quinquennat en rénovant
le service public de l'emploi.
> Les
entreprises peinent à recruter alors que le chômage reste important.
> 16%
des allocataires du RSA y sont encore inscrits plus de 10 ans après leur
première inscription. Il s’agit d’une carence d'accompagnement des allocataires. La
loi sur le plein emploi texte prévoit de créer un nouveau contrat d'engagement pour tous les demandeurs d'emploi
inscrits à France Travail. Celui-ci devra fixer des obligations qui seront adaptées à chaque personne au regard de
sa situation, comme, par exemple, des actions de formation, d’accompagnement et d’appui.
Il ne s'agit évidemment pas
de travail gratuit, ni de bénévolat obligatoire.
> Concernant les personnes violemment abimées par la vie, et confrontés à des problématiques de santé
mentale, s'il y a
une difficulté qui est trop importante pour être surmontée, est-ce que ça n'est
pas un peu hypocrite de maintenir ces personnes sur des revenus de solidarité
qui renvoient à l'activité et à l'insertion professionnelles? (…)
Il est hors de question que
les plus fragiles, ceux qui peut-être devraient relever d'une allocation qui
n'est pas une allocation de retour d'activité, en soient privés
mais il leur faut un accompagnement social sans
perspective immédiate d'insertion professionnelle.
> [RSA ] Seulement 47 % des
allocataires signent un contrat d'engagement aujourd'hui. Notre objectif, c'est
qu'il soit proposé à tous en tenant compte des parcours individuels.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Comprendre les conditions qui ont permis
d’aboutir à la vie sur la Terre, c’est un défi pour des générations de
chercheurs. Avec France 2030, nous investissons aujourd’hui 45 millions d’€ dans le
programme de recherche Origines, qui fera progresser la connaissance de l’univers.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Conseil des ministres européens de
l’Agriculture à Bruxelles] La Russie menace plus que jamais la sécurité
alimentaire mondiale en continuant d’imposer un blocus maritime à l’Ukraine et
en frappant délibérément les infrastructures portuaires et agricoles
ukrainiennes. Nous devons à tout prix éviter de nourrir le narratif russe, qui
consiste précisément à dire que l’Union européenne est passive face aux sujets
de sécurité alimentaire.
La Commission a décidé de ne pas renouveler les mesures préventives temporaires
et exceptionnelles et il était logique de le faire pour ne pas entretenir ce
narratif. La proposition de confier à l’Ukraine le soin de réguler les flux
entrant dans l’UE pour éviter les pics d’importations, y compris en mettant en
place un système de licences, est une piste intéressante. Mais nous avons
désormais besoin d’informations détaillées de la part de la Commission et de
l’Ukraine sur les modalités de fonctionnement envisagées.
Ainsi que sur la manière de les crédibiliser en rendant les informations
transparentes. Il n’y a pas de solidarité sans unité et pas de solidarité sans
unité. Ni d’unité sans transparence. Dans ce cadre, les mesures unilatérales
prises par certains Etats membres ne peuvent en aucun cas constituer une
solution. Elles menacent nos efforts collectifs pour préserver la sécurité
alimentaire mondiale.
Nous devons travailler ensemble à des solutions de long terme aux conséquences
de cette guerre peuvent aller jusqu’à la révision, quand cela est nécessaire,
de nos règles et de notre cadre législatif y compris la PAC. J’invite le
Commissaire à nous faire rapidement des propositions sur l’adaptation du cadre
législatif de la Politique agricole commune qui prennent la mesure de la
situation dans laquelle nous nous trouvons.
Nous devons retrouver de l’agilité. Avec la fermeture de la voie maritime de la
Mer Noire, la priorité sur laquelle nous devons travailler tous ensemble doit
être de trouver des solutions pour consolider et rendre étanches les corridors
de solidarité européens, améliorer les chaînes logistiques et fluidifier le
trafic en vue d’une exportation des produits ukrainiens vers les pays-tiers.
J’invite ainsi la Commission à redoubler d’effort, avec les pays concernés et
en lien avec l’Ukraine, pour augmenter les capacités de toutes les voies
alternatives à la Mer Noire.
> [Le nouveau «PNA loup»] Ce plan
est un plan d’équilibre et de rupture : il pose les bases d’un rééquilibrage de
la politique de conservation du loup en faveur de l’élevage et du pastoralisme.
Plus de 40 mesures nouvelles seront prises :
- Réforme du comptage ;
- Changement de statut du loup ;
- Accélération des procédures de tir et d’indemnisation ;
- Réparation des dommages indirects causés par la prédation ;
- Simplification du protocole de tirs ;
- Augmentation du nombre de tireurs ;
- Spécialisation et équipements des louvetiers pour un déploiement rapide et
efficace en cas d’attaque ;
- Statut pour les chiens de troupeau.
Le plan va être désormais soumis à consultation du public et des arrêtés
devront ensuite préciser ces mesures. Le plan c’est le cadre général pour les
années à venir. Suivront des dispositions réglementaires diverses pour le
mettre en œuvre. L’ensemble des parties sera bien évidemment associé à ces deux
étapes.
Désormais, il convient d’avancer sur le sujet du statut de l’espèce au niveau
européen pour permettre, sur des bases scientifiques, de passer d’une logique
de défense dérogatoire à une logique de prévention.
La France sera force de proposition et sera au soutien de la Commission
européenne.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Quand, au Havre, en octobre 2021, Édouard Philippe annonce qu’il
lance un parti politique, il se fixe deux objectifs : s’appuyer sur les
maires et assumer la réflexion, les cercles d’idées. Deux ans après, nous
sommes 20 000 adhérents. Nous avons, avec nous, des parlementaires,
500 maires, 250 experts de différents sujets… C’est un parti qui va
bien, assumant son positionnement de droite modérée, sans avoir une obsession
identitaire du matin au soir.
> Il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre Emmanuel
Macron et nous. Nous sommes d’une totale loyauté au sein de la majorité
présidentielle, tout en revendiquant notre liberté. Au fur et à mesure que le
quinquennat va avancer, nous aurons vocation à être de plus en plus audibles
dans le débat d’idées.
> Édouard Philippe se projette clairement pour l’après.
Tout le monde comprend ce que cela signifie… Mais il a, à la fois, le respect
des Français et du temps. 2027, d’abord, n’est pas la préoccupation de nos
concitoyens en ce moment. Leurs sujets, c’est la baisse de l’inflation, le
pouvoir d’achat, les tensions internationales, l’immigration, l’écologie…
Ensuite, s’il y a quelqu’un qui ne se laisse pas berner par les sondages, c’est
bien Édouard Philippe. Sa feuille de route, aujourd’hui, est d’aller à la
rencontre des Français, d’être à l’écoute de leurs problèmes.
> [Elections sénatoriales] Au soir du 24 septembre,
il ne faudra pas s’attendre à des bouleversements au Palais du Luxembourg.
Malgré tout, des mouvements sont possibles, notamment le renforcement
d’Horizons et de la droite modérée au sein de cette chambre haute. C’est notre ambition.
(…)
Cette élection sera le premier scrutin national depuis les législatives de
2022, et le dernier avant la prochaine présidentielle. S’il y a un bien un
sujet sur lequel Renaissance, le MoDem et Horizons sont pleinement d’accord,
c’est l’Europe. Sans être béats, nous allons la défendre pour ce qu’elle nous
apporte.
> Depuis des années, on nous annonce des rentrées
tendues. Comme une rengaine automatique… Il n’en est pas moins vrai que le
contexte est difficile, avec les crises internationales et l’inflation qui pèse
encore sur le pouvoir d’achat ; avec des dossiers importants sur la table
comme la loi immigration, la planification écologique…
> Sur la question climatique, nous assistons clairement à
une tripartition : un Rassemblement national assumant de plus en plus son
climatoscepticisme, rejoint par une partie de la droite sur le mode : vous
en faites trop ; une extrême gauche et les Verts qui nous reprochent de ne
rien faire ; et nous, gouvernement, qui faisons en sorte d’accélérer, tout
en tenant compte des conséquences géographiques, industrielles, économiques et
sociales des décisions que nous prenons.
> La hausse des prix des carburants, directement liée aux
cours mondiaux, doit nous obliger à accélérer la sortie des énergies fossiles.
C’est un sujet sensible parce qu’il concerne beaucoup de gens. Mais appeler à
envahir les préfectures, comme le fait le communiste Fabien Roussel, parce que
soi-disant l’État prendrait trop de taxes, est une forme d’irresponsabilité.
Que ceux qui considèrent qu’il faut subventionner les énergies fossiles le
disent, l’assument… Mais cette position n’est pas responsable vis-à-vis du
réchauffement climatique.
> On ne va pas
pouvoir continuer collectivement à vivre comme avant. Un degré de plus, ce
n'est pas se passer d'un pull les soirs de printemps. Ne rien faire peut avoir des conséquences plus
importantes sur la vie des Français que faire quelque chose.
> Depuis des
semaines, on entend des patrons d'enseignes de distribution qui disent que ce
n'est pas qu'ils ne veulent pas baisser leur prix, c'est qu'il n'ont pas le
droit parce qu'ils sont bloqués par des décisions législatives qui empêchent de
négocier plus vite et surtout de vendre à perte. Eh bien chiche: puisque vous
considérez que ce sont des obstacles législatifs qui vous empêchent de rendre
une partie des profits que vous avez accumulés, on va changer ces règles.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Avec une voiture électrique, tous les 10000 km,
c'est 1000€ d’économie. Nous réformons le bonus écologique pour récompenser les
voitures électriques les plus vertueuses, en particulier celles produites en France
et en Europe. Et nous les rendrons plus accessibles.
> Le plan de bataille, secteur par
secteur, pour baisser nos émissions de CO2 et sortir des énergies fossiles.
Cette planification est une première en Europe et le fruit de nombreuses
concertations.
Dans le secteur de l'énergie, ce sont des mesures très concrètes que nous
mettons à portée de main des Français, sur la production d'énergies
renouvelables et de nucléaire, sur la rénovation thermique ou encore les
véhicules électriques.
> Tout ce qui peut redonner du
pouvoir d’achat aux Français est bon à prendre. C’est le sens de la décision de
la Première ministre qui permettra aux distributeurs de carburant qui le
peuvent d’aller encore plus loin sur leurs opérations coup de poing.
> Des pays comme l'Arabie Saoudite
et la Russie s'organisent pour augmenter le prix du pétrole sur les marchés
internationaux.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> Notre pays a un modèle social unique. Il évite
chaque année à 5 millions de personnes de tomber dans la pauvreté. Et nous
renforçons nos actions de lutte contre la pauvreté avec un plan dédié de 20
milliards d'euros sur le quinquennat.
> Nous devons lutter contre deux
fléaux : la reproduction de la pauvreté entre les générations et la difficulté
à sortir de la grande pauvreté.
> Dès cette semaine, nous
débattons à l'Assemblée du renforcement des contrôles dans les crèches. Aucun
parent ne peut laisser son enfant le matin avec une boule au ventre : nous
devons garantir la qualité et la sécurité d'accueil de tous nos enfants.
> Les minimas sociaux ont été
revalorisés de 5,6% pour faire face à l’inflation. Et nous soutenons les
classes moyennes depuis 6 ans en baissant les impôts et en recréant de
l'emploi.
> Notre priorité absolue, ce sont
nos enfants. 80 000 enfants sont aujourd'hui mal logés et la moitié d'entre eux
n'est pas scolarisée. Mon objectif est clair : 100% de scolarisation pour tous
nos enfants. Nous y mettons les moyens.
> Tous les migrants qui arrivent à Lampedusa
n'ont pas vocation à rester dans l'UE et la victoire seule de Marine Le Pen ne
permettrait pas d'endiguer la question migratoire. Il faut des règles
européennes fermes et partagées.
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Les agents publics, notamment ceux de guichet,
font face à des violences diverses, inacceptables et inexcusables. Mon message
: vous n’êtes pas seuls et vous ne le serez jamais.
Quand les violences surviennent, les agents et leurs proches doivent être mieux
protégés juridiquement.
Des dispositifs déjà existants, et méconnus, comme la
protection fonctionnelle, permettent de protéger tous les agents victimes
d’atteintes. Nous allons la renforcer.
> Cessons de pointer du doigt les
fonctionnaires. Encourager les Français à déverser leur colère dans nos
guichets de préfecture, nos services publics, c’est d’une grande lâcheté.
> Mieux qualifier, mieux prévenir,
mieux protéger. Avec ce plan de protection, nous disons aux agents publics :
vous n'êtes pas seuls et ces violences ne resteront pas impunies.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> La première des solidarités, c'est l'emploi. Depuis 2017, nous avons
permis d'en créer plus d'un million, sans compter l'apprentissage ! La
solidarité nationale est aussi au rendez-vous. Les minima sociaux augmentent.
Nous soutenons nos associations et continuerons d’agir.
> [Crise migratoire à Lampedusa] C'est en européens que
nous ferons face avec le plus d'efficacité et d'humanité (...). Ce n'est pas en
travaillant tout seul, chacun chez soi, les uns contre les autres, qu'on y
arrivera.
> [Crise migratoire à Lampedusa] On ne peut pas
accueillir tout le monde, mais il y a des gens qui justifient que la France et
l'Europe respectent cette tradition d'accueil pour des gens qui sont en danger.
Certains de ces migrants ont vocation à rester dans l'Union européenne parce
qu'ils sont en danger dans le pays d'où ils viennent. (…)
On parle là de personnes qui ont traversé la Méditerranée sur des embarcations
de fortune, a balayé le porte-parole du gouvernement. Il y a des gens qui ont
une sexualité qui n'est pas compatible avec des lois, qui risquent la peine de
mort. Il y a des gens qui ont fui une détresse totale. (…)
Lorsque vous arrivez dans un pays européen, il doit y avoir l'examen minutieux
de votre situation pour savoir si vous avez vocation à rester en Europe.
> [Prix des carburants] Ceux qui le souhaitent, ceux qui
le peuvent, (…) pourront vendre de l’essence à prix cassés. On parle quasiment
d’un demi euro potentiellement en moins par litre (…)
On ne dit pas que l'essence va tomber à 1,40 euros dans toutes les stations
pendant six mois. Il y aura des périodes pendant lesquelles des Français
pourront aller dans des stations, faire le plein et se mettre à l'abri quelques
jours ou quelques semaines.
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> Pacte des Solidarités :
40M€ d'ici 2027 pour accompagner les 115
000 femmes sans domicile.
- 20 accueils de jour
- Un réseau de promotion de la santé dans
10 territoires
- 1500 places pérennisées plus une prise en charge médicale adaptée aux mères
sortants de maternité et leurs enfants
> Je suis consternée par les
commentaires négatifs concernant les propos de Muriel Robin. Ne pas parler de
sa vie privée, avoir peur des discriminations, tel est encore le quotidien de
beaucoup de personnes LGBT+ sur leur lieu de travail.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Plutôt que l'écologie de contrainte, je
privilégie l'écologie du contrat. On est en train de signer 50 contrats dans
lesquels on s'engage à appuyer les industriels dans leur transition et eux
s'engagent à la faire
> [Bilans carbone des industriels]
On va renforcer les obligations, doubler les amendes et exclure des marchés
publics les entreprises qui ne le feront pas.
> La planification écologique doit
permettre de s'assurer qu'on a les moyens de nos ambitions. La planification lance la mobilisation générale. Il n'y a pas
un acteur qui peut faire cela tout seul, il faut que tout le monde fasse sa
part du boulot.
> Donner envie d’industrie et
attirer les jeunes, notamment les jeunes femmes : c’est ma priorité. Les
besoins sont immenses, la mobilisation pour la réindustrialisation l’est aussi!
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> [Projet de loi pour sécuriser internet] Pour la
première fois, cette loi impose aux grandes plateformes de réseaux sociaux de
se soucier des conséquences qu’elles ont sur le monde.
> [Projet de loi pour sécuriser
Internet] Jusqu'à présent, les réseaux sociaux n'avaient aucunes
responsabilités vis-à-vis des contenus qui étaient postés sur leurs
plateformes. Désormais, elles auront des obligations beaucoup plus élevées.
> Le groupe de travail pour
évaluer le rôle des réseaux sociaux dans la propagation des violences urbaines,
qui a réuni jusqu’à quatorze groupes parlementaires, nous a permis d’analyser à
froid la place qu’ont pu occuper les réseaux sociaux dans les violences
urbaines qu’on constatait à la fin du mois de juin. De clarifier ce qui, dans les
nouvelles règles européennes qui sont entrées en vigueur à la fin du mois
d’août, permettrait d’éviter que de tels dysfonctionnements puissent advenir.
Il s’avère que l’activité sur les réseaux sociaux liée aux violences urbaines a
représenté moins de 15 % de l’activité totale pendant cette semaine-là.
C’est considérable, mais il convient de noter que les contenus appelant au
calme sont huit fois supérieurs aux contenus appelant à la violence, d’après
les premières analyses. (…)
J’ai proposé qu’on ajoute à la liste des délits qui sont passibles d’une peine
complémentaire de bannissement des plates-formes les appels manifestes à la
violence non suivis d’effet. Ce qui est typiquement l’une des situations que
l’on a observées dans le cadre des émeutes, avec des appels qui n’allaient pas
nécessairement jusqu’à la matérialisation d’actes violents, mais qui étaient
néanmoins des incitations à la violence.
J’ai aussi proposé aux élus qu’ils puissent porter, s’ils le souhaitent, l’idée
que l’auteur de violences en ligne qui a été suspendu ou à l’encontre duquel
une peine de bannissement des réseaux sociaux serait prononcée puisse être
lui-même sanctionné s’il venait à se réinscrire en contournant les obstacles
érigés par les plates-formes.
Enfin, constatant qu’avaient été lancés un certain nombre d’appels au calme sur
les réseaux sociaux pendant les émeutes, j’ai proposé la création d’une réserve
citoyenne du numérique qui rassemblera les associations et les acteurs engagés
dans l’apaisement de l’espace numérique.
Ces acteurs pourront devenir, aux termes de nouvelles règles
européennes, ce que
l’on appelle des « signaleurs de confiance », c’est-à-dire un point
de contact pour les Français dans leurs signalements aux plates-formes, les
notifications de ces signaleurs de confiance étant traitées avec un niveau de
priorité plus élevé.
> Les plates-formes [internet] utilisent aujourd’hui un
certain nombre de données identifiantes pour prévenir la réinscription des
personnes qu’elles ont exclues aux termes de leurs conditions générales
d’utilisation. Désormais, si le juge décide de prononcer cette peine
complémentaire de bannissement, elles auront l’obligation de mettre tous les
moyens en œuvre pour éviter cette réinscription.
> Nous ne pouvons plus attendre: il y a deux millions
d’enfants qui, dans notre pays, sont exposés chaque mois à la pornographie. A
douze ans, un garçon sur deux est confronté chaque mois dans notre pays à de la
pornographie. Pourquoi ? Parce que ces sites ne respectent pas l’obligation
qui leur est faite par la loi de vérifier l’âge de leurs utilisateurs et
profitent au passage de ce trafic engendré par nos enfants pour faire des
recettes publicitaires. Et c’est tout simplement inacceptable. L’idée c’est de
pouvoir agir plus vite et plus fort. (…)
Il y a évidemment une dimension technique au sujet. J’ai invité des entreprises
françaises à s’en saisir et à développer des solutions qui répondent aux
exigences de nos autorités de contrôle que sont l’Arcom et la CNIL en leur
indiquant que nous en aurions besoin, une fois la loi adoptée, pour la protection
des enfants contre l’exposition précoce au porno, mais aussi, à terme, pour
d’autres services réservés aux adultes.
La vérification de l’âge en ligne, c’est la mère des batailles pour la
protection des enfants. Et non seulement la France en aura besoin, mais le
reste du monde aussi, parce que, partout, chacun est à la recherche de
solutions fiables, robustes. En 2020, nous avons fait une loi visant à
protéger les victimes de violences conjugales qui, malheureusement, n’est pas
encore appliquée. J’ai pris contact avec un certain nombre des pays avec
lesquels nous pourrons avancer, car je suis sûr qu’ils voudront suivre notre
exemple.
> Ce sont 18 millions de Français qui ont été
concernés par une cyberarnaque l’année dernière. Ce dispositif filtrera
préventivement les sites identifiés comme étant malveillants : dès qu’une
campagne aura été lancée et qu’une adresse aura été enregistrée, on coupe le
mal à la racine et on protège ainsi de manière très simple les Français. Et
j’ajoute même qu’on décourage les pirates.
Il y a une discussion sur la manière de mettre en œuvre ce filtre qui implique
à la fois les fournisseurs d’accès et les navigateurs. Mais j’ai toute
confiance dans le fait que, avec les débats à l’Assemblée nationale, nous
trouverons la formule équilibrée qui garantisse les libertés fondamentales tout
en assurant son rôle de protection. (…)
Ce sont des autorités qui aujourd’hui ont parmi leurs missions de recueillir
les signalements de personnes qui peuvent être lésées ou victimes de ce type de
campagne qui mettront en commun ce type d’adresses, de façon qu’elles puissent
être très rapidement filtrées. Vous avez évidemment un acteur central qui est le
groupement d’intérêt public Acyma [Action contre la cybermalveillance], mais
vous avez aussi des acteurs comme la DGCCRF et l’ANSSI [Agence nationale de la
sécurité des systèmes d’information], qui reçoivent aussi des signalements qui
pourront contribuer à l’efficacité du filtre.
> Nous avons un impératif qui est celui de faire cesser
l’impunité en ligne. Et nous avons un autre impératif qui est celui de
préserver les libertés fondamentales. Il y a effectivement des marges pour
confier, dans certains cas, à l’autorité administrative la possibilité d’agir
là où, auparavant, c’est l’autorité judiciaire qui agissait. Vous citiez le
terrorisme et la pédopornographie, où l’infraction ou le délit est univoque et
ne se prête pas à l’interprétation. S’agissant de la vérification d’âge à
l’entrée sur les sites pornographiques, il n’est pas demandé à l’Arcom
d’interpréter quoi que ce soit. Il est simplement demandé à l’Arcom de vérifier
si, oui ou non, il existe à l’entrée du site une vérification d’âge.
Thomas Cazenave
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Le budget de la sécurité sociale représente 45%
de nos dépenses publiques, soit 700 Mds€ ! En vue de la présentation du PLFSS,
le budget de la sécurité sociale, nous avons échangé ce matin, avec les
Parlementaires de la majorité et des oppositions. Ce dialogue est essentiel.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et
de la Ruralité)
> Les émeutes ont mis en lumière les
difficultés de certaines collectivités à assurer leurs biens. J’ai réuni
aujourd’hui les principaux assureurs du secteur pour faire un point sur leurs
situations et leur mobilisation, notamment dans l’accompagnement des
collectivités.
Olivier Becht
(ministre délégué chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des
Français de l’étranger)
> En cette année cruciale pour l’Europe, un
objectif commun : fixer un cap ambitieux pour nos politiques économiques, en
France comme dans toute l'UE.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Pleinement mobilisée derrière Jean-Noël
Barrot qui porte le projet
de loi numérique. Ce texte va permettre : de vérifier l'âge des visiteurs des
sites pornos ou encore d’empêcher les cyberharceleurs condamnés de se
réinscrire. Des actes concrets pour nos enfants!
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Immigration] Les chiffres : en 2022, 966 000
demandes d’asile ont été déposées, en Allemagne (41 %), en France (13 %), en
Italie (10 %) et en Espagne (9 %); 384 000 personnes ont obtenu une protection
en Europe.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> C’est avec nos partenaires européens que nous
pourrons prévenir les migrations, casser les filières de passeurs et accueillir
celles et ceux qui en ont le droit à l’asile. Certainement pas en se repliant
sur les frontières nationales comme le propose le RN.
> Une Europe souveraine, c’est une
Europe capable de maîtriser ses frontières. Pour y parvenir la coopération
européenne est le seul chemin. Pour protéger les frontières, préserver le droit
d’asile et sauver des vies humaines l’approche nationaliste est une impasse.
Maud Bregeon (députée)
> Face à l’inflation, l’Etat prend toute sa part.
Le secteur privé doit en faire autant. Quand l’Arabie et la Russie portent le
baril à 100$, les finances publiques ne peuvent être l’unique réponse. À plus
long terme, la solution structurelle reste la sortie des énergies fossiles.
> La seule solution structurelle
durable face aux hausses des prix de l’énergie, c’est la sortie des fossiles.
Sans ça, nous serons toujours dépendants du bon vouloir des puissances
productrices. Notre objectif à long terme doit se concentrer sur cette indispensable
transition.
Violette Spillebout (députée)
> La situation à Lampedusa va accélérer le vote du nouveau pacte migratoire au niveau
européen et permettre de traiter les dossiers à l’entrée de l’UE. Toutefois,
nous ne devons pas oublier que derrière ces migrants, il y a des femmes et des
hommes qui quittent bien souvent un pays en crise politique ou climatique.
> [Crise migratoire à Lampedusa] Gérald Darmanin l’a reprecisé, l’entrée au sein de l’UE n’est pas de droit
pour tous. Le droit d’asile est soumis à des règles, lorsque l’on est persécuté
dans son pays.
> L’immigration a un impact
économique mais aussi culturel et social, comme l’affirment certaines études de
l’OCDE. Dans le Nord,
l’immigration polonaise, algérienne, marocaine, tunisienne, c’est une vraie
chance ! Je crois en l’intégration par le travail et par la culture.
> [Loi sur l’immigration] J’appelle le patronat à prendre
la parole sur le sujet des régularisations de travailleurs sans papiers.
Ecoutons les travaux publics, la restauration et l’hotellerie, la
régularisation dans les métiers en tension doit avoir lieu.
> La France est passée du second
au quatrième rang du nombre de demandes d’asiles. Les messages de fermeté
portés par Gérald Darmanin sont entendus !
Guillaume Kasbarian (député)
> Le dernier budget excédentaire date de 1974.
Depuis 49 ans, chaque année, l’État dépense plus d’argent pour les Français que
ce qu’il leur prélève. Il ne s’enrichit pas, il s’endette. Il doit 3013
milliards à ses créanciers… et Marine Le Pen propose d’ajouter 8 milliards à
l’ardoise.
Charles Sitzenstuhl (député)
> Marine Le Pen continue à diffuser sans vergogne
ces propos Complotistes. L'Etat ne s'enrichit pas grâce à l'inflation !
L'argent collecté est immédiatement réinjecté dans les services publics. Comment
un Etat avec un déficit à plus de 4% peut-il s'enrichir?
Paul Midy (député)
Pour combattre le harcèlement et les violences en
ligne: Oui au pseudonymat. Non à l'anonymat sur les réseaux sociaux.
Antoine Armand (député)
> Les discours populistes de Meloni n’ont empêché
personne de traverser la Méditerranée. La solution passera par une action
européenne concertée : réforme des règles européennes, renforcement de nos
frontières et aide au développement.
● MoDem
Aude Luquet (députée)
> L'écologie n'est ni de gauche, ni de droite, ni du centre. C'est un
combat transpartisan que nous devons mener collectivement. Sortons des
postures, du «yakafokon». Personne n'a le monopole sur les enjeux
environnementaux. 6 ans que nous sommes au travail. Poursuivons !
Anne Bergantz (députée)
> Début de l’examen de la loi sur le plein emploi.
Il a 4 objectifs:
- mieux coordonner les acteurs de l’emploi
- améliorer l’accompagnement des demandeurs d'emploi
- faciliter les parcours des pers. en situation de handicap
- lever le frein de la garde d’enfant
> La garde d'enfant demeure trop
souvent pour les femmes un des principaux blocages à l'accès à l'emploi.
● Parti radical
Laurent Hénart (président)
> En réunion « planification
écologique » avec Elisabeth Borne, j’ai exprimé l’engagement du Parti
radical pour
- accélérer & programmer la transition écologique,
- donner priorité aux train, tram, voie d’eau,
- rénover bâtiments et friches,
- développer emplois verts et formations.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Lampedusa signe l’échec du repli nationaliste
et oblige l’Europe à apporter enfin des réponses.
> islamistes et chrétiens radicaux
s’unissent en Belgique. Le prétexte : L’education sexuelle dans les collèges et
les lycées. Le discours : misogyne. homophobe et réactionnaire. Chacun étant
l’idiot utile de l’autre.
Bernard Guetta
> [Opinion: «Même Madame Meloni l’a compris»]
Elle s’était trompée, totalement trompée. Avant qu’elle n’ait gagné les
élections, il y a encore un an, Mme Meloni se faisait fort de résoudre la
question migratoire par la vertu nationale d’un « blocus naval ».
Maintenant que le nombre de migrants a tout simplement doublé sous son
gouvernement, elle en appelle à la solidarité de l’Union en faisant venir la
présidente de la Commission sur l’île de Lampedusa, plus de 7000 arrivées en un
jour pour une population de moins de 7000 habitants.
Mieux vaut tard que jamais mais Giorgia Meloni a dès lors le devoir de dire à
l’ensemble des extrêmes-droites européennes qu’elles ne peuvent plus continuer
à s’opposer à cette solidarité que prône la Commission et que défendent
l’écrasante majorité des eurodéputés et des 27 chefs d’Etat et de
gouvernements. Puisqu’elle-même s’en est enfin convaincue, elle se doit de dire
à ses amis et cousins politiques, notamment à ceux qui gouvernent à Budapest et
Varsovie, qu’il faut, oui, bien sûr, que les migrants arrivés sur les côtes
européennes soient répartis entre l’ensemble des Etats de l’Union et non plus
laissés à la seule charge des pays méditerranéens et que ceux des Etats qui
refuseraient cette répartition contribuent alors à un pot commun.
C’est une proposition incontournable car si nous ne la mettons pas en œuvre, il
n’y a qu’une alternative. Ou bien nous laissons l’Italie mais aussi Chypre,
Malte et la Grèce se débrouiller seules ou bien nous allons couler en mer ceux
des bateaux de migrants que les vagues n’ont pas envoyés par le fond. Sans
solidarité entre Etats membres, nous laissons vite exploser l’Union ou nous
résolvons à organiser des crimes de masse puisqu’il n’y a pas de solution
magique au problème auquel nous faisons face.
Des dizaines de milliers de jeunes gens sont poussés vers cette Terre promise
qu’est l’Europe par une misère que la démographie, les guerres et l’instabilité
politique de l’Afrique vont accentuer et que le réchauffement climatique va
bientôt décupler. Ils préféreront toujours le risque de la mort à sa certitude.
Rien, autrement dit, ne les empêchera de rêver d’atteindre l’Europe pour y
trouver une vie décente comme tant d’Européens avaient rêvé d’Amérique au
siècle dernier et tant de Latino-américains en rêvent aujourd’hui. L’Europe
aimante la jeunesse africaine et l’aimantera toujours plus mais est-ce à dire
qu’il faudrait nous résigner à un afflux désordonné qui nous menace de troubles
politiques, voire de chaos ?
Certainement pas. A long comme à court terme, cela nous oblige au contraire à
relever le défi.
Dans l’immédiat, il s’agit non seulement de faire prévaloir la solidarité des
27 mais aussi de faire le tri entre les migrants économiques et ceux qui fuient
la prison, les tortures ou l’assassinat. Les uns ont droit à l’asile politique.
Infiniment plus nombreux, les autres n’ont pas de droit à faire valoir. Il
s’agit, autrement dit, de savoir qui est qui et de se donner ainsi les moyens –
par une pression sur les pays d’origine et le développement d’un contrôle
commun de nos frontières communes – de renvoyer chez eux des gens que nous
n’avons pas de raison d’accueillir car l’Union, pour paraphraser Michel Rocard,
ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
A long et moyen terme, on ne pourra cependant tarir le flot des tentatives
d’entrées irrégulières qu’en contribuant à la création d’emplois en Afrique.
Beaucoup n’y croient pas. Beaucoup hausseront là les épaules. Il y a des
décennies qu’on en parle, penseront-ils, mais la nouveauté est que les
Européens voient maintenant que leur intérêt n’est pas d’enrichir et renforcer
un concurrent stratégique en continuant d’aller produire en Chine ; que
les coûts et les dégâts environnementaux du transport sont bien moindres entre
l’Afrique et l’Union qu’entre l’Asie et l’Europe et que plus il y aura
d’emplois de l’autre côté de la Méditerranée, moins il sera tentant d’aller la
traverser sur une coquille de noix.
Comme Mme Meloni a fini par le comprendre, ce n’est pas en appelant au repli
national qu’on luttera contre l’anarchie migratoire. C’est en serrant et
resserrant les rangs de l’Union car ce n’est qu’unis que nous pourrons
contrôler nos frontières et jeter les bases d’un co-développement avec
l’Afrique.