mardi 29 août 2023

Vues du Centre. Donner une phalange aux totalitaires, il vous prendront les deux bras!

Par Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

La controverse à propos du port à l’école de l’abaya, un vêtement féminin qui couvre l'ensemble du corps à l'exception du visage et des mains, qui vient d’être interdit par le nouveau ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, illustre bien la lutte entre les défenseurs de la démocratie républicaine et ses ennemis qui cherchent partout, par tous les moyens et tout le temps des brèches pour l’affaiblir avant de la détruire.

Ce n’est donc pas un hasard que les extrémistes religieux et les extrémistes islamo-gauchistes soient, une nouvelle fois montés au créneau.

Le problème n’est évidement pas le vêtement lui-même – qui n’est d’ailleurs absolument pas interdit dans l’espace public – mais le symbole qu’il représente pour les idéologies totalitaires s’il parvienne à l’imposer de gré ou de force dans l’école de la République.

Parce que c’est de ça dont il s’agit.

Il en est ainsi de nombre d’objets ou de comportements qui, en soit, n’ont pas de signification particulière mais qui en acquièrent une lorsqu’ils deviennent emblématiques pour des groupes politiques, religieux et autres à l’intérieur d’une société particulière ou dans le monde entier.

C’est le cas de porter la croix gammée, de saluer avec le bras levé à l’horizontal, de revêtir la burka, de se coiffer d’une cornette et de s’habiller avec une robe-chasuble, d’associer la faucille et le marteau, de manger hallal, d’être circoncis, de s’accoutrer d’un gilet jaune ou d’une casquette rouge dans certaines circonstances, d’avoir un pendentif avec une croix ou une main de Fatima, etc. qui sont devenus des marqueurs culturels et/ou politiques de par la volonté et/ou l’instrumentalisation de ceux qui se les sont accaparés à leur profit.

Pour ce qui concerne les signes extérieurs, qui sont donc visibles dans l’espace public, l’idée est qu’ils ne soient pas une provocation au sens large de l’ordre démocratique républicain.

Il est donc possible de porter l’abaya, de se mettre une croix autour du cou, d’acheter hallal, d’entrer librement dans une église, une mosquée, une synagogue, un temple hindou ou bouddhiste…

En revanche, dès qu’il s’agit de faire du prosélytisme ou de défier la loi avec comme volonté de remettre en question des fondements de la démocratie républicaine, il n’est plus question de libre-choix mais d’un acte d’agression à l’encontre de cette dernière.

Comprenons-nous bien, toute personne peut suivre des enseignements religieux dans un lieu privé et habiller comme il le veut.

En revanche, celle-ci ne peut revendiquer de pouvoir le faire dans un lieu public où sa neutralité impose, non pas de penser comme tout le monde mais de respecter celle-ci comme tout le monde.

A l’école, aujourd’hui, nombre d’élèves du service public de l’éducation refusent ou perturbent de simples enseignements – c’est-à-dire qui leur présentent et leur expliquent telle ou telle discipline – au motif qu’ils ne seraient pas conformes à leurs croyances ou leurs cultures.

Ceci n’est évidemment pas acceptable.

Tout comme ne peut être accepter de se présenter avec des signes extérieurs affichant un refus des fondements républicains de la démocratie.

Dès lors, toute organisation, tout individu, tout groupe culturel ou communautaire qui incite ou qui soutient cette transgression faite sciemment, agit ainsi pour déstabiliser la démocratie.

C’est le cas des idéologies totalitaires extrémistes qu’elles soient politiques, religieuses ou culturelles.

Leur céder, c’est, non pas respecter les différences mais c’est, à chaque fois, ouvrir une brèche dans l’ordre démocratique républicain.

N’oublions jamais que la démocratie est un régime d’une extrême fragilité parce que, justement, il est ouvert à tous, et que, par conséquent il doit être défendu contre toutes les agressions dont il est constamment l’objet.

C’est pour l’avoir oublié trop souvent que le totalitarisme s’est imposé.

Aris de Hesselin

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Oui, nous devons!

En 2008, le slogan de la campagne de Barack Obama fut le célèbre, «Oui, nous pouvons!» («Yes, we can!»)

La situation du monde aujourd’hui avec les menaces sur notre environnement, notre liberté, notre sécurité, en résumé, sur notre existence doit nous faire passer du «Yes, we can!» à «Yes, we must»

D’une volonté de changer le monde tout en préservant les avancées positives de l’Humanité, il convient de passer à un devoir de nous atteler à cette tâche avant qu’il ne soit trop tard.

Savoir que nous pouvons n’est plus suffisant.

Cela est évidement une obligation en matière d’environnement où il n’est plus temps de se demander si nous voulons sauver notre espèce de multiples catastrophes dans lequel nous entraînerons une grande partie du vivant de la planète.

Agir, ici, n’est pas une option.

Mais, c’est également le cas pour les valeurs humanistes qui forme la matrice des régimes démocratiques dans lesquels une partie de la population mondiale vit tandis qu’une autre vit de l’espoir de les conquérir.

La protection de notre environnement et la défense de la démocratie font partie de la sécurité globale qui demeure fragile partout sur la planète et qui impacte l’existence de nous tous et plus particulièrement celle des plus faibles.

Changement climatique et pollution, offensive des régimes et des idéologies totalitaires, précarisation et violences, les défis ne manquent pas.

Et nous n’avons pas d’excuse, nous, l’Humanité, car si nous le devons c’est parce que nous le pouvons!

Oui, il nous est possible d’agir, nous en avons les moyens intellectuels, technologiques et physiques.

Encore faudrait-il que notre espèce est une once de lucidité et de responsabilité pour s’unir er s’attaquer à changer ce monde.

Car je ne suis pas un naïf idéaliste qui croit qu’il faut seulement appeler les gens à de donner la main et former une chaîne humaine de huit milliards d’individus (chiffre de la population mondiale à la fin de l’année).

Mais je sais aussi que nous n’avons pas le choix de nous «mettre du plomb dans la tête» si nous voulons vivre la meilleure existence possible, voire si nous voulons tout simplement exister et non devenir une espèce en voie d’extinction…

Au-delà des déclarations de principes, des initiatives exemplaires, des réalisations collectives, c’est le logiciel de nos comportements globaux qu’il nous faut absolument mettre à jour le plus rapidement possible avant de créer des situations irrémidédiables aux conséquences cataclysmiques.

Il faut que nous soyons conscients qu’il nous faut être dans l’action et non la réaction, ne pas attendre que les problèmes deviennent pratiquement insolubles pour nous résoudre à les affronter…

Et c’est parce que nous savons que nous le pouvons que nous le devons.