Mais pourquoi donc la nature serait bonne et juste par définition selon une vision romantique véhiculée par les intégristes de l’écologisme?
La nature n’est pas bonne ou mauvaise, elle est.
Et, non, la nature n’est pas bonne; et oui, nous en avons besoin.
Nous devons tout faire pour la respecter quand elle apporte et soutient la vie.
Nous devons tout faire, en même temps, pour la combattre quand elle apporte la mort et la désolation.
Ceux qui divinisent la nature sont aussi niais que ceux qui la diabolisent.
Nous n’avons ni à faire notre «retour à la nature», ni à vivre dans une bulle étanche, nous devons «vivre avec» ce qui signifie en tirer tout ce qui est bénéfique et nous protéger de tous ses maux.
Avec cette évidence: nous faisons partie de la nature.
Mais faire partie de la nature ne dit rien de la manière dont nous devons la percevoir et la vivre ni comment elle peut être hostile aux créatures qui la composent.
Ainsi, nous devons lutter contre ses travers.
Qui peut dire que respecter les virus tueurs est une bonne chose?!
Qui peut dire que les tremblements de terre, les tsunamis, les typhons et autres ouragans, les orages diluviens et les vents violents sont une bénédiction?!
A l’opposé qui peut affirmer que les terres arables, les forêts, les océans, les rivières et fleuves ne nous sont pas indispensables?
Qui peut affirmer qu’un air sain, une eau potable, une hygiène et un environnement propre ne sont pas cruciaux?
Il s’agit donc d’avoir une approche rationnelle et évacuer le plus possible tout ce qui est émotionnel et fantasmagorique.
C’est pour avoir crier au loup sans cesse et avec un catastrophisme irresponsable que la plupart des mouvements écologistes se sont fourvoyés et ont certainement fait perdre des années dans la lutte contre les pollutions et le changement climatique.
Mais c’est à cause de populistes démagogues et/ou de vrais pilleurs de la planète qui ont mené des campagnes agressives pour décrédibiliser cette lutte ô combien essentielle que nous avons perdu encore plus d‘années.
L’un dans l’autre, la population, mal informée ou ne voulant pas être informée, a renvoyé dos à dos les prophètes de malheur qui, pour les uns, promettaient l’apocalypse si rien n’était fait, pour les autres, promettaient le cataclysme si la société était entravée par des règles strictes en faveur de l’environnement.
Elle s’est le plus souvent réfugiée dans l’espoir que l’être humain serait capable de trouver une solution technologique du genre énergie propre, invention d’espèces animales et végétales renouvelables à l’infini, création de produits nettoyants miracles pour les mers et les terres.
Mais s’il faut continuer la recherche scientifique et mettre le paquet sur les outils qu’elle met au point en la matière, nous n’arriverons pas à une planète habitable pour tous les êtres vivants si nous ne changeons pas aussi nos comportements envers la nature.
Sans pour autant la laisser nous menacer sans rien faire.
La crise de la pandémie de la covid19 est, de ce point de vue, un exemple emblématique de notre rapport à la nature.
D’un côté un virus inconnu qui débarque et sème la mort avant que nous trouvions, en un temps record, un vaccin et que la population s’immunise, de l’autre, une activité économique au ralenti qui a permis, en même temps, de dépolluer la planète.
Tout cela prouve que nous pouvons trouver des solutions grâce à notre génie face aux agressions de la nature mais également qu’une autre façon de produire et de consommer s’avère indispensable pour respecter cette même nature.
Mais pour cela, il semble qu’une condition sine qua non existe: une gouvernance mondiale.
Et nous en sommes loin.