L’information des citoyens en démocratie repose sur deux piliers qui peuvent être en concurrence voire même en opposition frontale.
Le premier est celui qui consiste à apporter à l’individu l’information qui lui donne la capacité de comprendre le monde donc de lui permettre d’exercer au mieux ses droits et devoirs de citoyen, de défendre et protéger ses intérêts: c’est le droit à l’information.
Le second est celui qui donne à la liberté de pensée donc d’avoir une d’opinion et de pouvoir la communiquer grâce à la la liberté d’expression et plus particulièrement grâce à la liberté de la presse, afin de permettre à tous les courants de pensée de pouvoir s’exprimer dans le cadre des lois de la république (qui doivent punir tout excès de cette liberté comme la diffamation, l’appel au meurtre et à la violence contre les personnes): c’est le droit à exprimer publiquement ses opinions.
On comprend quel choc frontal peut avoir lieu entre le droit à l’information et le droit à exprimer ses opinions.
Dans le premier cas, la rectitude dans la narration des faits est essentielle et prime sur leurs interprétations; dans le second c’est l’interprétation de ces faits qui est à l’objectif premier afin de leur donner un sens en rapport avec une idéologie particulière.
Bien entendu, il est tout à fait possible que l’opinion s’appuie sur une narration au plus près de la réalité des faits mais il n’en reste pas moins que la presse partisane privilégie d’abord des grilles de lectures idéologiques particulières.
Il faut donc prendre en compte cette dichotomie de l’information.
Pour cela, il convient de mettre en place un régime hybride de l’information qui garantit au citoyen, d’une part, d’avoir accès à une information la plus objective possible et, d’autre part, de pouvoir créer et/ou consulter un média qui défend ses opinions.
Il faut donc qu’il y ait des organisations qui donnent de l’information et l’expliquent le plus objectivement possible et d’autres qui commentent l’information avec des points de vue idéologiques différents.
S’il n’existe pas de régime dual alors il ne peut y avoir de réelle démocratie.
Certains diront que ce régime hybride existe dans la plupart des démocraties de la planète où coexistent un service public de l’information et une presse libre.
Mais, en réalité, il n’existe pas vraiment de service public de l’information réellement indépendant et dont le travail est guidé par l’objectivité.
C’est là qu’il faut agir sans pour autant mettre en péril la presse d’opinion.