Que faut-il pour exercer réellement sa citoyenneté dans une démocratie républicaine?
On pourrait répondre, dans une sorte de tautologie, en étant citoyen!
Car être citoyen demande plus que de naître dans un pays, d’en avoir la nationalité et les droits et devoirs qui y sont attachés.
On a bien alors la dénomination légale de citoyen mais en a-t-on la qualité politique?
Par qualité, je parle de capacité.
En effet, être citoyen formel ne permet pas d’être un citoyen responsable de sa vie, de ses actes et de ses choix.
Pour cela, il faut avoir la connaissance, savoir s’en servir pour ses intérêts et ceux de sa communauté.
Il faut connaître ses droits et ses devoirs afin de les maximiser au mieux pour soi et la société dans laquelle on vit.
Posséder la qualité de citoyen demande ainsi d’être éveillé et au courant.
Cela ne requiert pas d’être d’une intelligence supérieure maisd’ avoir reçu une bonne formation (l’enseignement scolaire et extra-scolaire, l’éducation familiale, l’auto-culturation) et d’avoir accès à une bonne information.
De plus, il faut bénéficier et profiter de droits comme ceux qui s’attachent à la liberté, à l’égalité, au respect de sa dignité et à sa sécurité.
Tout ceci concoure au même objectif: faire de l’individu une personne qui possède la qualité de citoyen.
Il y a donc une cohérence à regrouper la formation, l’information et la défense des droits de l’humain dans un grand département ministériel pour donner plus de force et de cohérence à ce qui permet l’acquisition effective de la citoyenneté et non seulement une carte d’identité.
Précisions que lorsque l’on parle d’information, il s’agit avant tout de permettre à toute personne de pouvoir avoir accès à un service public dont la mission est de donner la priorité aux faits et à leur explication avec le plus d’objectivité possible.
Il s’agit aussi de contrôler que la presse commerciale et d’opinion respecte aussi les fondamentaux du journalisme et les lois mais sans interférer évidemment sur sa liberté d’expression.
La création d’un ministère de la citoyenneté, au vu de l’histoire des démocraties et des résultats en ce domaine, est essentiel si l’on veut enfin que le projet démocratique soit une réalité et non largement fictionnel.
L’échec de l’existence de ce citoyen responsable de sa vie démontre une large faille dans ce projet alors qu’il était au centre même de celui-ci selon les pères fondateurs de la démocratie moderne que ce soit aux Etats-Unis ou en France.
Mais il semble que eux et leurs héritiers – tout en répétant sans cesse l’importance de cette entreprise – n’ont pas assez pris en compte le gigantesque effort que cela nécessitait en termes de moyens tant matériel qu’humain.
Un tel ministère démontrera la volonté de réaliser l’ambition du projet démocratique et que la liberté, l’égalité et la fraternité ne soient plus seulement une devise sur le fronton des édifices publics mais la réalité de ce que vit chaque citoyen.