Voici une sélection, ce 12 mai 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Pour ses talents. Pour ses transformations.
Pour sa politique d'attractivité. Les investisseurs étrangers choisissent la
France. Depuis 4 ans, nous sommes même leur destination favorite en Europe.
> En France ces dernières années, on crée plus d’usines qu’on en ferme. Accélérons !
> Demain, l'industrie française, l'industrie européenne, seront vertes et compétitives. Accélérer notre réindustrialisation, nous allons le faire. C’est clé pour répondre au défi climatique, atteindre le plein-emploi et assurer notre souveraineté.
> Si vous avez un droit du travail plus compliqué que le voisin, que vous taxez plus le travail et le capital, vous créez moins d'emplois parce que les industriels s'installent ailleurs.
> Récompenser les entreprises vertueuses, c'est ce que nous allons faire avec la mise en place du triple E pour certifier cette démarche.
> Le rapport à l’industrie
est une bonne partie de l’explication du mal français. Tous les pays européens
ont été frappés par une forme de désindustrialisation à partir de la fin des
années 1980 jusque dans les années 2000. Nous l’avons été beaucoup plus
que les autres. Il y a même eu à un moment la théorisation du choix d’un modèle
moins industriel afin de devenir une grande nation de services. Mais, quand
l’industrie part, ce sont des territoires qui décrochent. Quand l’industrie
décroît, c’est une capacité à tirer les bons emplois vers le haut qui s’érode.
Quand l’industrie diminue, le pays devient incapable de produire sa propre
richesse, et de préserver son indépendance. Il ne sait plus financer dans la
durée son modèle social.
Pendant trente ans, nous avons été le seul pays d’Europe à ne pas savoir gagner
la bataille contre le chômage de masse, à avoir de telles difficultés avec les
déficits publics et avec notre commerce extérieur. Tout cela est notamment lié
à notre désindustrialisation. Le décrochage de tant de villes moyennes, ce
sentiment d’abandon, de paupérisation, de déclassement dans la France
des sous-préfectures, ces phénomènes sont intimement liés à cette
désindustrialisation qui s’est faite durant les décennies passées.
> Quand on essaie de qualifier les difficultés du pouvoir
d’achat, ce n’est pas un problème lié aux politiques publiques: on n’a jamais
autant aidé les petits salaires que depuis 2017. Le gain de pouvoir d’achat a
été massif (prime d’activité, suppression de la taxe d’habitation, de la
redevance télé et de l’impôt sur le revenu sur ces tranches «petits salaires»).
Le véritable problème ? Avoir de bons emplois et de bons salaires, puis la
progression des salaires durant la carrière. Et ces emplois, ces
"bons" emplois, ce sont des emplois industriels. Précisément ceux qui
ont été massivement détruits, en particulier après la crise financière de 2008,
par exemple dans le secteur automobile. Réindustrialiser,
c’est créer du pouvoir d’achat, financer notre modèle social, construire un
avenir pour nos enfants, attirer l’innovation et les talents de tous les
secteurs, réduire le déficit du commerce extérieur. Et puis, bien sûr, stopper
le décrochage de cette France des territoires.
Cette bataille est économique, mais aussi identitaire pour notre pays. Elle
fait partie d’une projection française, qui permet de restaurer l’unité
territoriale du pays et une histoire de progrès. L’inverse d’une nostalgie.
> L’objectif est de bâtir une France et une Europe
indépendantes et justes. Si on ne gagne pas la bataille de l’industrialisation,
on ne pourra pas gagner celle du plein-emploi, redonner des perspectives et des
projets aux territoires et donc cimenter à nouveau notre unité nationale. Sans
industrie, nous serons incapables de financer le modèle social de plus grande
justice auquel je crois.
Cette stratégie a commencé. Elle a des résultats. Depuis six ans, nous
avons créé 1,7 million d’emplois, avec plus de 300 créations nettes
d’usines depuis 2017 et 200 depuis 2021. On enregistre 158 relocalisations
depuis 2017, dont 49 l’an dernier. Ces chiffres sont positifs, alors que nos
voisins, eux, sont plutôt dans une dérivée négative. Mais ils avaient pris de
l’avance… Si nous maintenons la dynamique de réindustrialisation dans laquelle
nous sommes, nous aurons rattrapé d’ici à la fin du quinquennat le choc de
désindustrialisation dû à la crise de 2008 en recréant autant d’usines et
d’emplois. Ça c’est concret !
Ces résultats sont le fruit d’une politique économique cohérente. On entend
souvent : «Réindustrialisons le pays, mais il faut taxer les riches!» Mais
quand on taxe le capital, le capital… fuit. C’est l’incohérence française !
Pendant des décennies, il y a donc eu de l’incohérence et de la lâcheté. Depuis
six ans, nous essayons d’avoir une politique cohérente. Et des résultats.
Prenons l’exemple du marché du travail. Le chômage de masse gangrenait le pays.
Aujourd’hui, les entreprises se demandent comment recruter, parce qu’il n’y a
pas assez de postulants. Nous avons simplifié le droit du travail pour le
rendre plus lisible, plus clair, mais aussi en confiant à l’accord d’entreprise
le soin d’adapter les normes au plus près du terrain ; notre droit est en
réalité plus protecteur.
Ensuite, nous avons baissé à la fois le coût du travail et le coût du capital: flat tax,
remplacement de l’ISF par l’IFI, baisse de l’impôt sur les sociétés pour
l’aligner sur la moyenne européenne, suppression de gros impôts de production,
la CVAE, qui pèse tout particulièrement sur l’industrie dans nos territoires…
Nous n’étions plus compétitifs. Le travail était surtaxé, trop complexe ;
le capital était lui aussi surtaxé. Tout ce «paquet» macroéconomique nous a
remis dans la course et nous a permis d’obtenir des résultats. Désormais, nous
venons de l’apprendre, nous sommes numéro un en termes d’attractivité et
pour la 4e année consécutive, la France a été en 2022 le
premier pays d’Europe en nombre de décisions d’investissements étrangers.
> Dans cette accélération du monde que nous traversons,
si on ne fait pas le travail maintenant, nous nous réveillerons dans cinq ou
dix ans avec la gueule de bois. Nous avons conduit, ces six dernières années,
un travail qui aurait dû être fait bien avant. Il faut poursuivre, et à grande
vitesse, en particulier en investissant dans l’amont et la recherche, en
accélérant avec France 2030 sur les grandes innovations technologiques que sont
le quantique, le cyber, l’intelligence artificielle. Et, bien sûr,
l’accélération des technologies propres, dont le nucléaire. Nous disposons de
compétences, d’acteurs industriels clés, et d’un mix énergétique
favorable. Ce sont autant d’atouts.
Aujourd’hui, la clé pour répondre aux Etats-Unis, c’est d’avoir une stratégie
européenne et française cohérente. Les semi-conducteurs sont un bon exemple,
avec 15 milliards d’investissements déjà décidés sur notre territoire.
Voilà une stratégie commune de la France, de l’Allemagne et de l’Italie. Un
projet franco-américain de 7,4 milliards d’euros, annoncé à Choose France il y
a un an, a été validé le 28 avril dernier, permettant de doubler
ainsi la capacité de production du site de Crolles, près de Grenoble. Il
y a le même type d’accélération concernant l’hydrogène, avec des projets dans
le Haut-Rhin, à Béziers ou à Compiègne. Et il y a enfin de plus en plus de
start-up et PME qui se lancent dans de premières usines. Au total, ce sont
d’ores et déjà une trentaine d’entreprises que nous accompagnons.
J’ai été le premier décideur européen à interpeller les Américains sur
l’Inflation Reduction Act. On a commencé à obtenir des exemptions avec, pour
objectif, d’être traités comme les Canadiens et les Mexicains.
Tout cela est possible parce que, comme chacun aura pu observer, il y a un
réveil européen sur cette question, réveil dont la France a été le moteur.
J’avais dit qu’avant la fin du premier trimestre 2023, il fallait que nous
ayons bougé ; nous avons bougé. L’Union européenne s’est engagée sur le
Net Zero Industry Act qui assouplit les procédures d’implantation et les aides
pour une liste précise de technologies.
Nous avons étendu les aides possibles et multiplié par dix le montant de celles
qu’il est possible d’apporter dans des secteurs clés, par exemple les énergies
renouvelables, les batteries ou les matières premières critiques associées. Ce
sont les mêmes facilités que celles que se sont données les Etats-Unis, et tout
cela sera décliné à travers le projet de loi Industrie verte.
> Le crédit d’impôt recherche marche. Est-il
parfait ? Non. Mais, objectivement, c’est un dispositif efficace
d’allègement du coût du travail pour les emplois les plus qualifiés dans la
recherche et l’industrie. Je
suis donc favorable à la stabilité. (…)
Les Américains distribuent de l’argent partout, créant des tas d’effets
d’aubaine et nous, nous ferions une pause ? Non, certainement pas, il faut
être simple et y aller. C’est une course de vitesse.
> La clé, c’est la simplicité et la rapidité. Nous avions
besoin de cela, en Europe et en France. Surtout face à la Chine et aux
Etats-Unis. Nous régulons plus que nos voisins et ce, dans tous les secteurs.
Notre modèle social est plus exigeant et notre coût de l’énergie est plus
élevé, parce que nous ne produisons pas d’énergies fossiles et que nous sommes
ambitieux sur le climat. Vous ne pouvez pas mener tous les combats de front, il
faut en choisir un.
Va-t-on changer du jour au lendemain le coût de
l’énergie ? Non. C’est une transition à dix ans. Nous avons une chance : le
nucléaire, et pour nous assurer que l’action climatique est la même partout,
nous avons mis en place la taxe carbone aux frontières de l’Europe. Et nous
poursuivons nos efforts pour production d’électricité compétitive : nous
allons investir massivement dans les renouvelables et le nucléaire et
poursuivre nos efforts de sobriété.
Ensuite, si en plus du coût de notre énergie et du coût de notre modèle social,
nous sur-réglementons, on n’envoie pas les bons signaux. Je vous annonce donc
que nous allons mettre en place des procédures hypersimplifiées pour accélérer
les implantations industrielles et diviser par deux les délais, réinvestir
davantage dans les sites clés en main, renforcer l’utilisation de friches
industrielles, afin aussi de réconcilier industrialisation et
non-artificialisation.
La priorité des grands investisseurs, qu’il s’agisse de data centers, d’usines
d’automobiles ou de grandes usines de batteries, d’Américains, d’Asiatiques ou
d’Européens, c’est la rapidité. Vous pouvez leur proposer des milliards
d’aides, si vous mettez deux ans à instruire une procédure et que ce sont des
mètres cubes de papier, l’échec est assuré.
J’en appelle à un agenda de simplification et d’accélération de nos procédures,
en mobilisant tous les acteurs qui participent à ces décisions. Nous savons le
faire quand nous le voulons. J’en tiens pour preuve l’immense projet immobilier
en Seine-Saint-Denis lié aux jeux Olympiques, la reconstruction de Notre-Dame et
les projets récents de batteries dans le Nord où les délais sont tenus.
Là où on se trompe de méthode, c’est quand on veut simplifier les règles
partout, pour tout le monde. Il faut assumer de différencier, puis d’y aller
massivement, en particulier sur les zones prévues pour cela.
> Beaucoup des politiques publiques ont un retour sur
investissement. L’année dernière, Bercy a collecté un montant d’impôt sur les
sociétés record, alors même que nous en avons baissé le taux. Plus on crée de
richesses, plus l’impôt rapporte ! Une partie de nos investissements vont
se retrouver en richesses créées à très court terme. Sur le long terme, mettre
de l’argent public pour accompagner la décarbonation industrielle vaut mieux
que de se battre pour des emplois condamnés. C’est aussi ça, l’investissement
gagnant.(…)
Cette politique d’efficacité ne peut être déployée que parce qu’on fait des
réformes courageuses à côté, comme celle des retraites. Nous avons fait la
démonstration que nous avions une capacité de décision, des institutions
solides et la possibilité de faire passer des réformes, y compris impopulaires.
On ne peut pas être le pays qui a le modèle social le plus généreux, les
déficits courants les plus importants, un pays qui a désindustrialisé et qui
choisit d’être celui où on travaille le moins longtemps en Europe. Celui où on
part plus tôt à la retraite et où on travaille moins d’heures par an. Ceux qui
disent le contraire sont dans le déni de réalité, c’est d’ailleurs leur
terreau.
Ils ont une lourde responsabilité car ils préparent ainsi l’arrivée au pouvoir
des extrêmes. J’ai défié deux fois l’extrême droite à l’occasion de l’élection
présidentielle, non pas en faisant la morale, non pas en donnant des leçons à
leurs électeurs. J’ai expliqué «ce que vous proposez sur l’euro est
irréalisable» en 2017, «ce que vous proposez sur le pouvoir d’achat est
irréalisable» en 2022. Je suis parti du réel pour construire un idéal. Il n’y a
pas de politique française si on ne parle pas du réel. Nous avons laissé
désindustrialiser ce pays, il faut gagner cette bataille de la réindustrialisation.
Y compris si, à court terme, c’est impopulaire.
> Mon objectif est d’embarquer le pays sur un agenda et
de partager la nécessité de réformes utiles pour bâtir notre indépendance. Je
veux un modèle plus juste, qui corrige les inégalités de départ plutôt que d’en
corriger les effets a posteriori. La difficulté à réformer n’est pas
insurmontable. Loin de là. Dans l’année qui vient de s’écouler, on a fait
passer des lois sur les énergies renouvelables, sur le nucléaire, sur
l’assurance-chômage et, maintenant, sur les retraites... France Travail arrive,
qui va nous permettre de mieux accompagner les bénéficiaires du RSA et de les
ramener à l’emploi, mais aussi de mieux répondre aux besoins de recrutement des
entreprises.
Après l’apprentissage, nous nous attelons à la réforme du lycée professionnel.
Elle est, dans mon esprit, aussi importante que celle des retraites. Nous
continuerons à réformer. L’enseignement supérieur, l’industrie verte,
l’énergie… L’agenda est chargé. Pour certains sujets, nous n’avons pas besoin
d’une loi, pour d’autres, lorsqu’une loi est nécessaire, nous bâtirons une
majorité.
L’essentiel est de garder le cap. Comment auraient réagi les investisseurs, les
agences de notation, si j’avais dit, confronté aux manifestations, tout ça
semble compliqué, oublions cette réforme? J’ai affronté la crise des gilets
jaunes, un mouvement historique, puis le Covid19. Est-ce que, depuis 2017, je
suis revenu sur des baisses d’impôts qui avaient été décidées. Est-ce que j’ai
manqué au cap qui avait été donné ? La constance bâtit la confiance.
> On aurait dû plus expliquer la nécessité de cette
réforme des retraites. Ce qui m’a frappé, c’est qu’un nombre considérable
d’acteurs de la démocratie sociale et politique se sont affranchis du rapport
au réel dans le débat que nous avons eu. On a vu des gens protester et
manifester contre, jamais en nous disant comment ils allaient faire face au
changement démographique et aux déficits de nos régimes de retraites.
S’opposer, ça ne fait pas une politique. Il y a eu un vote sur une motion de
censure à l’Assemblée nationale montrant qu’il n’y avait pas de majorité
alternative. Ce n’est pas un hasard.
J’ai entendu ces commentateurs expliquant en boucle qu’il ne fallait pas faire
cette réforme. Mais que disaient-ils mezza voce ? Qu’il aurait fallu
augmenter les cotisations des travailleurs. Pensent-ils, ces opposants à la
réforme des retraites, que les Français ont trop de pouvoir d’achat ? Ils disaient
aussi: «laisser filer les déficits du système de retraite, ce n’est pas
douloureux». Mais, dans ce cas-là, nous n’avancerions plus sur la
désindustrialisation, l’Education nationale ou la santé. Alors, bien sûr, il
existait une autre option: baisser les pensions ou transférer cette charge à
notre jeunesse à travers du déficit. Ça n’était ni mon mandat ni mon projet.
J’ai déjà dit que je n’abandonnais pas cette réforme. Mais il faudra qu’il y
ait un consensus. Par ailleurs, tout en assurant l’équilibre, comme dans le
projet de réforme systémique, avec la réforme votée nous avons supprimé les
principaux régimes spéciaux et renforcé les dispositifs de départs anticipés.
> Des élus qui ont été défenseurs, pendant les dernières campagnes présidentielle et des législatives, d’un projet retraites avec une mesure d’âge d’au moins 65 ans n’ont pas voulu voter ce projet. Ils ont trahi la promesse faite à leurs électeurs. Au jeu du déni de réalité, on trouve toujours beaucoup plus fort que soi et je regrette qu’on n’ait pas su construire un diagnostic partagé sur l’avenir de notre système de retraite, que ce soit avec les forces politiques ou syndicales. Si j’avais lâché et dit on peut continuer à vivre comme ça, j’aurais perdu la confiance de ceux qui travaillent et de tous ceux qui nous observent.
> Je crois qu’il faut continuer d’investir et de réformer, vite et fort. La bataille pour la réindustrialisation, ce sont des réformes macroéconomiques parfois impopulaires. La réforme des retraites est une bataille qui est notamment bonne pour la réindustrialisation. Elle permet de garder de l’emploi qualifié, d’améliorer le taux d’emploi des seniors et d’avoir plus de richesses dans le pays.
> Je crois très profondément qu’il est possible de bâtir
une coalition majoritaire autour de ce projet de réindustrialisation. Car c’est
aussi une bataille de la souveraineté qui consiste à retisser la trame du pays.
Si je suis devant vous aujourd’hui, c’est que je n’ai pas cru, en 2016 et
après, à un jeu politique figé et à des forces politiques pour lesquelles la
vie des Français ne serait qu’un décor. Je n’ai pas changé.
Je pense qu’il y a eu beaucoup de cynisme autour de la réforme des retraites,
beaucoup de postures. Je veux bien prendre à mon compte toutes les fautes,
toutes les erreurs, mais je ne céderai jamais au cynisme et à
l’irresponsabilité. Avec des projets de bonne volonté, il faut construire
des majorités pied à pied. On a su le faire. Il y a eu une réforme pour
laquelle ce fut plus compliqué.
> On a utilisé, pour la centième fois dans l’histoire de la Ve République, l’article 49 alinéa 3. Le général de Gaulle a décidé de la dissuasion nucléaire sur la base de cet article. La privatisation de TF1 l’a été aussi. La CSG de Michel Rocard l’a été encore.
> Le cap qui est le mien, c’est l’intérêt du pays
aujourd’hui et celui de nos enfants. Pour une France du travail, pour continuer
à rebâtir nos services publics de la santé et de l’éducation, pour l’ordre et
la justice. Je pense que si nous gagnons cette bataille de la
réindustrialisation, alors nous bâtirons une France et une Europe plus
indépendantes. C’est la clé pour pouvoir produire de l’énergie, pour gagner la
bataille de la transition écologique, pour être plus souverain, pour proposer
des emplois de qualité.
Les protestations contre la réforme des retraites, ce sont aussi des
revendications pour la qualité du travail et de bons salaires. La
réindustrialisation du pays permettra d’y arriver. Cette bataille se joue
maintenant. Cela nous permettra ensuite de continuer à réinvestir dans notre
modèle social. C’est au cœur de ce que nous faisons depuis 2017.
Nous n’avons jamais autant investi pour la justice, pour la sécurité, pour la
santé et pour l’école, plus que la droite ou la gauche ne l’ont jamais fait.
Quand y a-t-il eu une telle augmentation des salaires dans les métiers de la
santé ? Pas depuis 1968. Dans l’éducation ? Pas depuis 1990. La politique
économique est courageuse, elle produit des résultats. Elle permet de
réinvestir dans notre modèle social.
Mais avec quelle volonté ? Prévenir plutôt que guérir, davantage corriger.
Une forme d’habitude de l’injustice a été prise : nous nous sommes
habitués à la désindustrialisation, au chômage de masse, aux inégalités
scolaires. La réponse jusqu’à 2017 ? De l’argent public pour corriger.
Mais cela n’enlève pas le malheur.
> Ma politique, c’est de permettre à chacune et chacun
d’évoluer dans une nation plus juste, avec des services publics plus forts – ce
que nous avons fait ces dernières années : 2.500 maisons France services
(ça parle à tous les Français qui vivent en région), réouverture de
sous-préfectures ou de lieux de justice, ouverture prochaine de 200 brigades de
gendarmerie mobiles.
Quand on fait la réforme de l’école et le dédoublement des classes, quand on
lance la réforme du lycée professionnel, quand on mène la bataille de
l’orientation scolaire dès la cinquième, ce sont de vraies réformes,
essentielles pour le pays.
La réforme du lycée professionnel touche un tiers de nos élèves chaque année.
Je suis frappé de voir le silence assourdissant autour de cette question. Nous
n’avons tenu les objectifs de 80 % de bacheliers que parce qu’un grand
nombre de lycéens suivent la filière pro. Mais, derrière, il est indispensable
d’ouvrir le capot. Et que découvre-t-on ? Qu’un tiers d’entre eux sont en
réalité des décrocheurs scolaires, que 40 % seulement auront un emploi à
l’issue du bac ou après un passage à l’université. Seuls 3 % de ces
lycéens ont des parents cadres ou en profession libérale, contre 30 % dans
la filière générale ! Ma politique est faite pour lutter contre ce
déterminisme social. La réforme conduite sous le précédent quinquennat sur
l’apprentissage était tout aussi clé.
Tout se tient. Ce que nous allons mettre en place pour réformer le lycée
professionnel, c’est de l’argent que nous ne dépenserons pas en Garanties
jeunes, en contrats aidés et, demain, en RSA ou en chômage. Nous avons beaucoup
trop de dépenses curatives et pas assez de dépenses préventives.
Il en est de l’école comme de la santé. Le travail de réinvestissement sur
l’hôpital et sur la médecine de ville consiste à avoir beaucoup de prévention,
un accompagnement plus individualisé, afin de mieux dépenser, de mieux
accompagner, d’avoir une société en meilleure santé avec moins de soins parce
qu’on aura prévenu les crises les plus graves. Ainsi, nous parviendrons à
corriger les inégalités.
> On a réussi la grande réforme de la haute fonction
publique et celle de la fonction publique, qui n’avaient jamais été faites.
Combien de présidents ont dit :le problème de la France, c’est l’ENA? Nous
l’avons supprimée. Nous avons mis fin aux corporatismes ministériels. Nous
avons créé un corps unifié d’administrateurs de l’Etat avec une vraie
interministérialité, avec une école qui forme en continu, avec l’ouverture des
recrutements pour plus de diversité.
Nous avons la même ambition pour l’Ecole nationale de la magistrature avec un
texte de loi qui arrive, fondamental à cet égard, puisqu’il va permettre de
former beaucoup plus de magistrats, plus vite, des magistrats avec de
l’expérience professionnelle, des magistrats venant d’autres horizons. Une
véritable révolution est en train de se faire.
N’ayez pas non plus la mémoire sélective. L’impôt à la source, qui d’autre l’a
fait ? Et ça a marché. La réforme du versement automatique des pensions
alimentaires pour les femmes qui ne les touchaient pas de leur ex-mari ? Nous
l’avons faite. La réforme de la solidarité à la source ? Elle est lancée.
La réforme qui ne fonctionne pas, c’est celle où l’on taille à la serpe et où
on essaye de dégager tout de suite des gains. En payant moins les
fonctionnaires ou en en supprimant. Est-ce qu’il fallait moins de militaires,
de professeurs, de médecins et d’infirmiers ? Qu’on m’explique donc où il
fallait réduire massivement le nombre de fonctionnaires ?
Le levier décisif se trouve dans la modernisation, la numérisation, la réforme
de la haute fonction publique pour plus d’interministérialité et d’ouverture.
Il fallait aussi revaloriser les salaires parce qu’il y avait eu une
paupérisation. Nous allons désormais ouvrir plusieurs nouveaux chantiers :
la simplification sur laquelle nous ne sommes pas allés assez loin, la
déconcentration pour "remettre du muscle" dans notre fonction
publique. Nous avons aussi un problème de clarification, toutes administrations
publiques confondues : l’Etat n’est pas le problème de la dépense publique
quand on regarde les trente dernières années.
La première dynamique, ce sont les transferts sociaux. La deuxième, ce sont les
dépenses des collectivités locales. Je l’ai dit, je suis prêt à ouvrir une
phase de décentralisation et de clarification. Ce qu’on a trop fait ces trente
dernières années, c’est de multiplier des financements croisés. Il faut
reconnaître qu’il y a eu de la fonction publique territoriale engagée au-delà
de ce que qui était nécessaire.
Tout ce que nous sommes en train de faire, c’est la vraie bonne économie.
> Je suis responsable de ce que peut faire la majorité. Je ne suis pas responsable de ce que sont prêtes ou non à faire les oppositions. Vous avez deux partis de gouvernement à gauche, socialistes et écologistes. Ils ont fait le choix de s’aligner, à des fins électorales, sur un mouvement qui, lui, n’a rien d’un parti de gouvernement. Si le PS et EELV sont prêts à s’inscrire dans une démarche constructive nous y sommes prêts. Tout comme pour LR, comme je l’ai déjà dit. Je constate que, jusqu’à présent, nous avons réussi à faire passer des textes avec les uns et les autres, avec la droite, avec la gauche.
> Je veux défendre la majorité parlementaire et le
gouvernement. Le gouvernement a courageusement défendu une réforme. Il l’a
portée et il était seul. Quand on regarde l’histoire politique récente, des
partis, parfois centenaires, étaient incapables de tenir leur majorité. Je suis
fier d’avoir une majorité – certes relative – dont tous les députés
étaient là, y compris par gros temps. Ce sont des fantassins de la réforme, de
la République et de l’engagement que nous avons pris ensemble. La majorité
derrière moi est cohérente, soudée et courageuse.
Elle ne fait pas une majorité absolue, c’est le choix qu’ont fait les électeurs
il y a un an ; donc il faut la bâtir. Il faut la bâtir texte par texte et
il faut la bâtir aussi avec moins de textes. Beaucoup de nos voisins ne votent
pas de lois pour faire des réformes. La loi définit une règle générale et je
pense qu’on peut faire avancer le pays avec moins de lois, en bâtissant des
accords de responsabilité et de progrès avec les oppositions au Parlement,
selon les textes et selon les convictions de chacun. Je les respecte tous.
> Le logement est un sujet clé. Il y a beaucoup
d’efforts qui ont été faits, mais on doit aller encore beaucoup plus loin.
Logement, déplacements, garde des enfants, ce sont des difficultés qui
s’accroissent avec le coût de la vie. C’est un des freins au retour à l’emploi.
On a une crise multifactorielle du logement, notamment une hausse des taux et
moins d’accès aux crédits. Vous avez aussi des maires, mis à la tête de grandes
métropoles, qui ne veulent plus construire.
Ensuite, on a créé un système de sur-dépenses publiques pour de l’inefficacité
collective. C’est un secteur où on finance l’offre, l’investissement et la
demande. Malgré tout, on produit moins, et c’est plutôt plus cher qu’ailleurs.
Cette économie mixte n’est pas efficace. La vérité, c’est qu’on a beaucoup
d’aides et qu’on a créé un paradis pour les investisseurs immobiliers. Mais ce
n’est pas au cœur de la crise qu’il faut déposer le moteur et le refaire.
On doit aujourd’hui mobiliser le maximum de nos leviers. A mes yeux, on a
besoin d’un double choc. D’abord, une simplification et une réduction des
délais pour produire de nouveaux logements. Ensuite, regarder comment
développer beaucoup plus de logements locatifs intermédiaires pour baisser les
prix, parce que la crise du logement se situe là. Accompagner dans des zones où
il y a de la tension sur l’emploi et dans les métropoles. On doit provoquer ce
choc en concertation. Via une conférence des parties. On ne peut tout attendre
de la réforme gouvernementale.
> [Inflation] Grâce aux dispositifs que le gouvernement a
mis en place, les prix ont moins augmenté que dans d’autres pays européens,
nous n’avons pas eu d’inflation à deux chiffres, contrairement à beaucoup
d’autres. Reste que la hausse des prix alimentaires est un réel problème. Aujourd’hui,
le système entre les agriculteurs, les transformateurs et les distributeurs
n’est pas équilibré. La loi est certes venue corriger les effets de la
surconcentration des distributeurs en défendant les agriculteurs et les PME de
l’agroalimentaire. C’est une bonne chose, y compris en période d’inflation.
Mais il faut surveiller l’évolution des marges des grands de l’industrie et de
la distribution. Nous allons les remettre autour de la table et renégocier
certains prix. Quelques marques grand public ont augmenté leurs prix de 20, de
30, parfois de 40 %. Et les ménages les plus modestes achètent les produits de
ces marques…
> Discours «Accélérer notre reconquête industrielle]
Je voudrais commencer au fond par deux constats qui sont sans appel et je pense
sur lesquels on doit s'appuyer pour essayer d'accélérer et de construire une
action utile.
D'abord, la France s'est davantage désindustrialisée que les autres pays en
Europe. Il y a eu une crise et une désindustrialisation qui a frappé beaucoup
d'économies, mais nous avons subi une désindustrialisation plus importante.
Parfois, on l'a laissé faire. Il y a eu un choix presque idéologique de dire
finalement l'industrie, ce ne sont pas des bons emplois. Il vaut mieux être un
pays de services et de tourisme. Parfois, ça a été aussi subi. Et vous le
voyez, on a perdu 12 points de la part de la part de l'industrie dans le PIB
français en un peu plus de 40 avec les pertes d'emplois industriels qui vont
avec. Donc cette désindustrialisation est le fait que depuis la fin 2000
jusqu'à l'été 2017, nous avons perdu chaque trimestre des emplois industriels
et qu'il y a eu au fond près d'un million d'emplois industriels en moins durant
cette période. Ce que nous avons découvert à notre dépens, c'est que ça
entraîne toute l'économie vers la décrue parce que quand l'industrie s'en va,
les services qui y sont attachés s'en vont et les administrations qui restent
pour tenir un territoire partent avec.
Donc l'industrie a un rôle structurant économiquement et territorialement. Ce
sont plutôt des bons emplois, des emplois mieux payés que d'autres. Et donc ça
tire, si je puis dire, le reste de l'économie vers des bons emplois. Donc quand
on désindustrialise, on en souffre encore davantage. Les chiffres sont là pour
montrer la grande difficulté. Donc dans la fin de cette période où la part
s'est quasiment stabilisée, post crise financière, on perd environ 600 usines.
Donc il y a une phase de désindustrialisation, si je puis dire progressive. Il
y en a une quand d'autres pays font les réformes au début des années 2000,
qu'on ne fait pas et post crise financière, on désindustrialise encore plus
vite que les voisins. Donc il y a eu un aspect procyclique.
Oui, nous avons plus désindustrialisé que les autres, ce qui nous place dans
une situation d'impasse. D'abord parce que cela veut dire qu'on crée des
dépendances quand on désindustrialise, qu'on le veuille ou non. On l’a vécu
parfois plus que d'autres dans la période Covid ou ailleurs. La deuxième chose,
c'est qu'on ne peut pas avoir un modèle social fort en désindustrialisant. Et
c'est l'impasse dans laquelle nous nous sommes mis parce qu'on peut le faire
jusqu'à un certain niveau. C'est celui qui a été testé, c'est-à-dire on monte
les impôts, on est malgré nos baisses, encore très hauts, on fait du déficit,
on en a accumulé beaucoup. Mais il y a un moment donné, il faut produire plus
de richesse et on a créé un énorme différentiel. Si je prends le PIB par
habitant, on a un différentiel de 10 points par rapport à nos voisins
allemands, 12 points par rapport à nos voisins néerlandais. L'explication de
ça, c'est la désindustrialisation. Ce n'est pas soutenable par rapport à
notre modèle social, par rapport à nos finances publiques et ce n'est pas
soutenable en termes de commerce extérieur.
Quand on regarde notre commerce extérieur on exporte note agriculture, notre
agroalimentaire, nos services. Après l’énergie, c'est l'industrie notre problème.
Sans industrie on ne peut pas réussir notre transition écologique. On ne peut
pas réussir la bataille pour le climat et la biodiversité par une stratégie de
désindustrialisation. Pourquoi ? Parce qu'en fait, on importe des produits
qu'on ne choisit pas et donc on importe de modèles qui sont peut-être moins
disant que nous sur le plan climatique et qui sont plus attentatoires à la
biodiversité. Ce n’est pas non plus une bonne solution. Ça, c’est la situation,
premier constat.
On vit ces dernières années une accélération très forte : pas la nôtre, celle
du monde. On a une accélération très forte d’un défi jumeau qu’on lie très
profondément dans notre stratégie : le changement climatique et la protection
de la biodiversité. Ce défi qui est le nôtre, qui a été documenté par l’IPES,
le GIEC font que nous avons une transformation à faire de notre tissu
industriel et productif si on veut le relever. Et si l'on veut le relever de
manière cohérente nous devons avoir un mode de production dans notre industrie,
notre agriculture, notre industrie agroalimentaire qui permette de réduire nos
émissions et d'être plus respectueux de la biodiversité. Tout en étant cohérent
dans notre stratégie d'importation pour ne pas créer des dépendances nouvelles
qui vont encourager la déforestation à l'autre bout du monde ou la destruction
de biodiversité, ou des pratiques qui sont l'exact contraire de ce qu'on
demande chez nous. Ça, c'est la première accélération qui justifie d'avoir une
stratégie cohérente d'industrialisation décarbonée, en tout cas respectueuse de
l'objectif climatique et biodiversité.
Deuxième accélération, c'est l'accélération technologique qui transforme
l'industrie au carré. C'est le quantique, l'intelligence artificielle entre
autres et qu'on voit se déployer dans absolument tous les segments industriels
et qui révolutionnent les méthodes de production, voire les produits
industriels eux-mêmes. On a très clairement sur ce sujet une accélération
technologique qui fait qu'on le voit bien, la clé est de savoir décider très
vite, d'investir massivement pour être au sommet de la vague. Et si je puis
dire, on l'a vécu sur d'autres segments comme le médicament. Plusieurs d'entre
vous, dont je reconnais les visages sont plutôt dans l'industrie pharmaceutique
ou les dispositifs médicaux. On l'a vécu en période Covid. On a eu une alerte
générale dans le monde. Les pays qui avaient un bon système d'innovation et qui
ont mis beaucoup de capital ont su faire en moins d'un an ce qu'on pensait
impossible. On n’avait jamais, en moins d'un an, inventé un vaccin et on
n'avait jamais stabilisé un vaccin à ARN messager. Ça a été fait parce qu'il y
a eu de la concentration des moyens et de l'innovation technologique. Donc il y
a eu une accélération de l'innovation technologique et en particulier
d'éléments de rupture.
Puis la troisième accélération, elle est géopolitique. Il y a une accélération
de la montée des conflits, évidemment, le retour de la guerre en Europe avec
l'Ukraine et des conséquences qui touchent directement notre industrie et notre
capacité à produire parce que pour l’Europe. Ce n’est pas simplement un choc
géopolitique, mais c'est un choc énergétique assez asymétrique parce qu'on est
beaucoup plus touchés que les autres. Et si je nous compare aux Américains,
nous ne sommes pas producteurs de gaz et de pétrole et donc nous avons
essentiellement subi un renchérissement de nos coûts sans être producteurs, en
devant mener une diversification accélérée. Evidemment, il y a l'accélération
de la tension géopolitique entre la Chine et les Etats-Unis, avec deux modèles
de production, deux choix très polaires. Évidemment, je ne nous mets à
équidistance. Les Américains sont nos alliés, nous partageons les mêmes
valeurs. Mais dans cette bataille, nous n'avons pas envie de dépendre. Nous
n'avons pas vocation à devenir les consommateurs de l'industrie américaine.
Donc très clairement, dans ce jeu, on voit bien qu'on a une Chine qui investit
massivement avec un modèle très stato-centré et un rapport aux libertés
publiques qui n'est pas le nôtre. Et on a un choix américain qui a été fait et
qui est en rupture avec les 20 dernières années, qui est plutôt America First,
et qui est de dire on ne va pas tant se battre pour que les Chinois respectent
les règles du commerce international — ce qui était ce qu'on faisait jusque-là.
En fait, on va faire comme eux, on va sur-subventionner les parties de
l'industrie qu'on veut garder parce qu'au fond, on veut défendre notre sécurité
économique nationale et produire chez nous ce qui nous semble critique en
matière numérique ou en matière de cleantech, et donc des industries qui sont
stratégiques.
Cette accélération géopolitique, elle implique une accélération de nos
décisions et très clairement pas simplement un réveil — parce que, comme l'a
dit le commissaire BRETON, on n'avait pas attendu — mais des choix critiques
pour nous. La réindustrialisation de la France et de l'Europe, c'est un enjeu
clé de souveraineté. Si nous ne le faisons pas, nous dépendrons des autres. Il
y a à un moment donné une immense tension géopolitique ou des crises comme on
l’a vécu ou une nouvelle pandémie de Covid, nous pouvons être en rupture. Je
vous laisse imaginer ce que ça voudra dire. Donc, c'est un élément de
souveraineté. C'est clé pour le climat et la biodiversité pour les raisons que
j'évoquais tout à l'heure. C'est clé pour nos territoires et la cohésion du
pays. Réindustrialiser est le seul moyen de redonner des projets et des emplois
partout dans le pays. C'est clé pour créer des bons emplois et donc donner des
perspectives aux classes moyennes, parce que c'est ce qui permettra le progrès
pour ces générations et leurs enfants. Et c’est clé évidemment pour plus de
productivité et l’amélioration du commerce extérieur. Donc c’est une bataille
économique, politique, territoriale et géopolitique. La bataille pour
l’industrialisation, et sur laquelle nous devons intensifier les efforts pour
toutes les raisons que j’évoquais.
Alors deuxième élément, nous avons beaucoup fait et moi je suis convaincu que
cette bataille, on peut la gagner. On peut la gagner parce que d’abord on a des
atouts objectifs : nous sommes un pays qui a des très bonnes infrastructures,
qui a une structure de services publics qui est extrêmement résistante, ce qui
est une force, et on a une bonne école, un bon système d’éducation et de
formation. On a des tas de choses à améliorer, j’y reviendrai, mais quand on
regarde les voisins on a une structure solide, on a des très bonnes
infrastructures de transport, d’aménagement.
On continue à investir, on veut le faire, mais elles sont là. On a un très bon
mix énergétique parce qu’on produit d’ores et déjà de l’énergie très
décarbonée. Et ça, ce sont les choix qui ont été faits par nos prédécesseurs,
mais la base installée nucléaire est une chance pour l’industrie et le climat
et ça, c'est une réalité qu'il ne faut pas négliger. Et puis, nous avons engagé
une politique résolue autour de quatre piliers. Je pense que cette pente qu’on
a commencé à infléchir, on doit maintenant l'intensifier.
Le premier pilier, c'est une politique macroéconomique de compétitivité. Bien
souvent, il y avait une forme d'incohérence dans le débat public français, il
faut être honnête. C'est-à-dire qu’on défendait tous l'industrie, mais on était
contre les réformes qui le permettaient. C'est-à-dire qu’on était pour
l'industrie, mais pour taxer beaucoup plus le capital. Qu’on était pour
l'industrie, mais pour complexifier le droit du travail. L'expérience a été
faite, ça ne marche pas. Si vous avez un droit du travail plus compliqué que les
voisins, si vous taxez plus le travail et le capital, vous créez moins
d'emplois parce que les industriels vont s'installer ailleurs. Pardon de le
dire en des termes aussi crus, mais c'est un peu la base du constat qu'on a
fait.
Et donc, on ne peut pas continuer de déplorer les conséquences dont on chérit
les causes. Donc on s'est attaqué aux causes, c'est-à-dire une vraie politique
de compétitivité. On a baissé le coût du travail et du capital et on a baissé
de 52 milliards les impôts. 52 milliards, moitié sur les ménages, moitié sur
les entreprises ; sur les ménages, en le concentrant sur les classes moyennes
qui travaillent et sur celles et ceux qui investissent dans notre économie avec
la flat tax ; et sur les entreprises, à travers en particulier la baisse de
l'impôt sur les sociétés qui nous a remis dans le champ européen.
La flat tax, la baisse de l’IS, la baisse de l'impôt sur le revenu, la baisse
des cotisations travail qui va se poursuivre maintenant avec la baisse de la
CVAE qui est l’un de nos impôts de production, nous ont permis de revenir dans
le jeu européen en termes de taxation du capital et du travail. Les ordonnances
travail prises il y a six ans ont permis de nettement simplifier les choses.
J'en veux pour preuve, et c'est la meilleure expérience en terme politique ;
c'est quand on ne parle plus d'un sujet. Quand on vous parle beaucoup d'un
sujet, c'est un problème. On vous disait merci de l'avoir réglé, mais ça veut
dire qu'on n'en parle plus. Je constate avec bonheur qu'il n'y a pas de
manifestations relatives au chômage. Plus personne ne parle de chômage. On n'a
pas totalement réglé le sujet. Mais dans une période compliquée où plusieurs de
nos voisins ont ré-augmenté leur chômage, nous l'avons baissé de manière
continue et il continue de baisser, de plus de deux points. Et ça, c'est le
fruit de ces réformes et de votre engagement à tous.
Ensuite, on a investi sur la formation et la qualité du travail. Les réformes
sur l'école, mais aussi et surtout la réforme de l'apprentissage qui a été, je
crois, l’un des grands acquis de la période récente et qui a un impact
industriel très clair. On est passé d'environ 250 000 par an à maintenant
environ 850 000 par an et on atteindra le million d'apprentis par an.
L'investissement dans les compétences à travers le plan d'investissement en
compétences. Le travail qui a été fait avec nos régions et nos collectivités
territoriales en la matière. On a réinvesti dans la recherche, ce qui est clé
et l'innovation avec une loi pluriannuelle 25 milliards d'euros
d'investissement. Pour simplifier, en mettre plus sur certaines verticales de
recherche et réaméliorer l'attractivité des métiers de chercheurs et
d'enseignants chercheurs.
Et puis, nous avons investi sur l'énergie avec des mesures d'urgence pendant la
crise qu'il faut totalement assumer parce que ce sont des mesures qui ont
permis de résister. Pendant la crise Covid et pendant l'inflation énergétique,
en sortie de Covid puis pendant la période de guerre. Et c’est clé parce que ce
sont des mesures de résistance qui évitent de détruire du capital productif. Et
puis en assumant de porter une stratégie énergétique qui est la seule
compatible avec une réindustrialisation décarbonée. C'est la stratégie dite de
Belfort : sobriété, efficacité énergétique, développement massif des énergies
renouvelables, développement massif du nucléaire. Parce que grâce au travail
qui a été fait par RTE, l’AIE, tous les experts, on a vu qu'il n'y avait pas
une stratégie unique qui fonctionnait, mais qu'on avait besoin de ces trois
leviers et ce qui nous permet aujourd'hui et demain d'avoir une production
d'énergie sûre, l'une des plus décarbonées d'Europe et de jouer sur nos acquis
en accélérant sur ce qu'on doit justement améliorer qui est le développement du
renouvelable. Cette stratégie est, je crois, la bonne. Ça, c'est le premier
pilier, c'est une politique de compétitivité. On améliore la qualité, on baisse
les coûts, on investit sur les facteurs de production.
Le deuxième levier, c'est l'investissement, parce qu’en même temps qu'on fait
ces réformes, on a assumé d'investir massivement dans plusieurs plans dès 2018
sur les batteries, sur l'électronique, sur les industries pharmaceutiques, sur
l'intelligence artificielle, sur le quantique qui sont à chaque fois plusieurs
milliards d'euros qui ont été mis avec les acteurs des différents secteurs pour
justement développer des verticaux avec, à chaque fois, évidemment des centres
clés, je n’y reviendrai pas ici, j'aurai l'occasion d'y revenir dans les
semaines qui viennent pour certains d'entre eux. D'avoir une stratégie, si je
puis dire, microéconomique, avec des axes très forts qu'on a ensuite cherché,
j'y reviendrai, à européaniser.
Ensuite avec les Territoires d'Industrie et France relance, on a irrigué cela
en développant nos filières stratégiques et en réduisant nos dépendances. Ce
sont plus de 800 projets de localisation ou de relocalisation qui ont été
financés. Et puis, France 2030 a été construit pour justement poursuivre
l'effort sur différents segments. La plupart de ceux que je viens de citer,
mais je compléterai avec l'agroalimentaire, avec les industries culturelles et
créatives et évidemment la pharma, le spatial et plusieurs autres que je n'ai
pas cités, j'aurai l'occasion, là aussi, de revenir sur France 2030.
Le troisième pilier de cette approche, c'est l'Europe et une politique
industrielle européenne. Et là, je vais être très clair, c'est une petite
révolution doctrinale qu'on a conduit ces dernières années. Jusqu'alors,
l'Europe ne parlait qu’aux consommateurs. L'Europe avait une politique de
concurrence et une politique commerciale et elle se pensait comme un marché
ouvert. C'est ça la réalité. Et elle, elle faisait de facto le choix de
renoncer à de la base industrielle si ça permettait de faire baisser les prix
et d'ouvrir l'économie. Alors certains pays qui avaient beaucoup joué sur leur
propre compétitivité s'en sortaient bien ou qui avaient beaucoup intensifié
leurs choix, s'en sortaient bien. Mais ce n'est pas soutenable et surtout,
cette approche, elle n'est pas soutenable avec une stratégie climat et
biodiversité et une stratégie de souveraineté.
Et donc, cette approche souveraineté européenne annoncée dès le discours de la
Sorbonne, nous l’avons déclinée et le Commissaire européen a tout à fait raison
de dire « très tôt et avant les crises ». On a commencé à avoir une stratégie
d'industries de défense dès 2018 densifiée. On a créé ces fameux PIIEC, ces
plans d'investissements européens. C'est quand même 50 milliards d'euros de
financements publics et privés qu’on a massifié sur des premières priorités.
Ensuite, il y a eu une accélération de cette phase durant la période Covid où
là, sous l'impulsion de la Commission européenne, on a inventé une politique
qui n'existait pas et je dirais quasi sans mandat mais de structuration de
notre industrie de santé pour recréer de la chaîne de valeur, sécuriser des
parts de notre chaîne de valeur, et développer là aussi de l'investissement.
Je l'ai souvent dit, sans l'Europe et cette politique, nous n'aurions pas pu
vacciner comme on a vacciné en France. Il y a eu une accélération par ce qu'on
appelle l'agenda de Versailles, qui est ce qu'en mars 2022, nous avons bâti
ensemble qui, à la lumière des premières semaines de guerre, nous a conduit à
dire qu’on voit bien qu'il nous faut accélérer sur notre autonomie stratégique
et qu'il nous faut, en matière de technologie, en matière de semi-conducteurs,
en matière d'énergie, en matière aussi évidemment, de santé, d'agroalimentaire
et autres, accélérer notre souveraineté et notre autonomie. Ce réveil est
salutaire et je pense qu'il a vraiment permis de bâtir, de soutenir
l'innovation, la reconstruction de chaînes de valeur. En microélectronique sur
des batteries, sur l'hydrogène, on a développé des projets très importants avec
une vraie alliance franco-allemande, mais un vrai portage européen.
Et nous avons pu, se faisant bâtir en parallèle, l'une des politiques
climatiques les plus ambitieuses au monde avec Neutralité carbone 2050, des
objectifs 2030 déclinés, l'arrêt des véhicules thermiques 2035, un mécanisme
d'ajustement carbone aux frontières et un fonds social climat pour accompagner.
Tout ça, c'est une politique de remise en cohérence. On a réinjecté de la
souveraineté et du climat dans une politique qui était essentiellement pour le
consommateur et l'ouverture. À cela s'ajoute une phase d'accélération ces
derniers mois qui a été en effet la réaction à l’IRA américain où là, nous
avons, un, négocié d'avoir des mécanismes d'exemption comme les Canadiens et
les Mexicains, ou ensuite nous avons bâti des règles similaires et le
commissaire a eu raison d'insister sur deux choses.
On a défini les secteurs sur lesquels on va mettre plus d'investissements et
d’accélération, ceux qui sont les technologies qui permettront d’aller vers la
neutralité carbone et on a adapté nos règles d’aide d’Etat en créant de la
souplesse et en se disant, au fond, c’est une urgence donc on doit adapter le
cadre pour faire face à tous ces défis et permettre de décarboner, d’investir,
de porter cette transition et d’avoir une politique industrielle pleinement
adaptée. C’est ce que nous avons défendu dès le mois de décembre lors de
la visite d’Etat aux Etats-Unis. C’est d’avoir cette accélération en quelque
sorte pour nous mettre en situation de faire la même chose.
Le quatrième pilier de notre stratégie, jusqu’ici, c’est une stratégie
territoriale, Mme la maire l’a rappelée. Le programme Territoires d’industrie,
c’est une alliance avec tous les territoires qui avaient cette histoire, ce
désir, cette volonté de faire. Le programme a associé 149 territoires
d'industrie, 550 intercommunalités. C'est une démarche qui a donné carte
blanche aux élus et industriels pour construire leur plan d'action. Et on a
ainsi bâti 2000 actions qui ont été identifiées dans le cadre du programme, 2
milliards d'euros mobilisés, environ 50 000 emplois qui sont en cours de
création. Et ceci, c'est branché sur tout ce qu'on a pu faire à travers France
Relance et la mission France 2030, et évidemment nos “coqs bleus” de la French
Fab comme nos startups qui sont venues irriguer tous ces territoires.
La territorialisation de cette politique, elle est absolument clé. Et c'est ce
qui fait d'ailleurs que l'essentiel de ces emplois sont hors Paris. Ils sont
parfois souvent dans des villes de province qui sont des sous-préfectures ou
des villes qui avaient été touchées de plein fouet par la désindustrialisation,
et sur quelques grands sites industriels qui concentrent les défis
énergétiques. On a ainsi aussi sur Fos, Le Havre, Dunkerque, des vrais pôles
d'attraction pluri-entreprises. Le bilan de tout ça, ce sont des résultats très
clairs sur lesquels je veux insister sur le plan macro et microéconomique.
Et au fond, j'évoquais quelques territoires, mais quand on regarde Chalampé
dans le Haut-Rhin, Fos, Le Havre ou même Denain, on a des vraies
transformations industrielles qui sont en train d'arriver. Dunkerque, où je me
rendrai demain, c'est simple : nous avions perdu 6 000 emplois industriels en
20 ans. Grâce à ce qui est déjà signé, il y aura 16 000 créations d'emplois
d'ici à 2030. Sur certains sites, ce n'est pas simplement qu'on répare, on est
même en train de dépasser.
Néanmoins, au niveau macroéconomique, nous avons des résultats : un chômage qui
recule, je le disais, d'un peu plus de 2 points ; une croissance qui reste
solide, 1,7 millions d’emplois qui ont été créés, et surtout, on recrée de
manière nette des usines : 200 créations nettes d’usines en 2021-2022 et 300
depuis 2017, ce qui veut dire qu'on a réparé la moitié des destructions
d'usines faites depuis la crise financière, et environ 90 000 emplois
industriels créés depuis 2017.
Cela signifie que si l’on poursuit ces efforts, au fond, on aura réparé les
conséquences de la crise financière et du décrochage post-crise financière à
horizon 2027.
Ma conviction, c'est que compte tenu de l'accélération que j'évoquais, on peut
et on doit aller beaucoup plus loin sur de nombreux territoires à horizon 2030.
On a aussi de vrais résultats en matière d'attractivité. Le fruit de cette
politique, c'est ce qu'on voit à travers Choose France et ce qu'on verra avec
les ministres lundi lors du sommet. Pour la quatrième année consécutive, nous
sommes le pays le plus attractif d'Europe en termes d'investissements et je
pense qu'on dépassera lundi les records d'investissements. 75 % de ces
investissements, et leurs conséquences en termes d'emplois sont dans des villes
moyennes de province et dans tous les territoires. C’est donc des vies qu'on
change un peu partout sur notre sol.
Ensuite, sur le plan sectoriel, là aussi, nous avons de vrais résultats. Sur
les semi-conducteurs, on avait une base installée grâce à notre tradition et en
particulier à la force du site grenoblois. On a su utiliser, en volant un peu
le départ, le Chips Act européen. Nous allons doubler la production de
semi-conducteurs en France, en particulier à Grenoble. Pour les médicaments, je
remercie tous les acteurs du secteur, on va accélérer l'accès au marché des
traitements innovants avec l'accès précoce et l'accès direct et donc notre plan
innovation santé, sur à la fois les médicaments, l'innovation, les dispositifs
médicaux. On a simplifié les procédures, accéléré, investi, on va donc réussir les
traitements innovants et leurs accès. On va avoir aussi la relocalisation
d'autres médicaments stratégiques que nous annoncerons, dès le mois de juin et
je serai sur le terrain pour le faire avec les ministres compétents. Cela est
clé pour faire face aux tensions qu'on a pu connaître encore ces dernières
semaines sur certains médicaments qui sont le fruit de nos dépendances et de
goulots d'étranglement sur certaines parties de la fabrication. Sur les métaux
critiques, là aussi, avec un fonds métaux qui va se déployer dans les
prochaines années, une mine du recyclage de lithium dans l'Allier et donc des
vrais résultats sectoriels très concrets, avec des projets de décarbonation des
transports et des industries. Pour prendre la tête de la course aux véhicules
électriques, on a trois projets de très grandes usines, les gigafactories, dans
le Nord : l'usine ACC qui ouvrira en mai avec une autonomie de production à
horizon 2027 et une capacité à exporter à horizon 2030 en termes de batteries
électriques.
Maintenant le combat va être de revenir sur l'amont pour sécuriser les éléments
de la production, en amont de la batterie, sur notre sol en matière
d'hydrogène, là aussi, avec des gigafactories d'électrolyseurs, de la
production d'équipements pour la mobilité et deux premiers projets de
production d'hydrogène décarboné. Nous avons par exemple les projets de Plastic
Omnium, qui est le plus grand d'Europe en termes d'industrie automobile basée
sur l'hydrogène, jusqu'à des projets comme GENVIA à Béziers, qui sont clés en
termes d'innovation entre le CEA et Schlumberger, qui vont nous permettre de
sécuriser l'amont et la production d'électrolyseurs. On est en train de
sécuriser toute la chaîne et de tirer les leçons du passé, c’est-à-dire que
nous ne développons pas simplement des solutions décarbonées, mais nous nous
mettons en situation de produire les solutions industrielles, et de réduire nos
dépendances sur toute la chaîne. C'est la même chose qu'on est en train de
faire et qu'on veut accélérer avec la filière bois qui est absolument clé pour
la décarbonation, à la fois en sécurisant l'aval et l'utilisation avec les
changements réglementaires, la RE2020 et les nouvelles normes qui vont
valoriser le bois dans la construction. C’est là aussi absolument clé pour notre
décarbonation et avec toute une stratégie allant vers l'amont pour améliorer,
baisser le coût de la production en continuant d'améliorer la qualité et
permettre de mieux utiliser la forêt française. Cela suppose une structuration
de l'amont, on le sait, des investissements qu'on est en train de faire et un
accompagnement de tous les acteurs. Sans l'accompagnement constant de tous, et
je veux vraiment tous vous remercier parce qu'à chaque fois, ce sont des
logiques de territoires et de filières, c'est ça la matrice, ce sont les
acteurs industriels, ce sont leurs salariés, ce sont les organisations
syndicales, ce sont les organisations de branche et de filière, les élus de
terrain et les services de l'Etat. Je veux vraiment remercier les ministres ici
présents, leurs administrations et leurs équipes, pas simplement pour
l'événement d'aujourd'hui, mais pour tout le travail qui est fait derrière et
qui permet d'avoir ces résultats.
Au plan de l'innovation, nous avons aussi des résultats très convaincants. La France
est devenue un pays entrepreneurial avec 25 000 startups et créations
d'entreprises au plus haut. On est donc toujours dans les 2 ou 3 de tête en
termes de nombre de création de start-ups, mais maintenant aussi en termes de
nombre de tickets et de levées, de taille de ces tickets et de ces levées, on a
consolidé notre tissu entrepreneurial, qui était déjà une force réelle depuis
quasiment 10 ans. Les faiblesses qu'on avait en termes de consolidation et de
croissance en Europe de nos start-ups, on y a répondu en approfondissant, en
améliorant l'intégration du marché européen et en construisant des solutions de
financement plus innovantes, avec en particulier le fonds Tibi et avec là
plusieurs fonds sectoriels qui ont permis d'avoir des levées beaucoup plus
importantes, en matière de santé, par exemple, mais également d'intelligence
artificielle, de quantique, d'énergie et d'hydrogène. On a des start-ups qui
montent et des start-ups industrielles qui irriguent le territoire avec nos
fameuses Deep tech. Ces start-ups qui deviennent de plus en plus industrielles
et contribuent aux objectifs que nous avons fixés, c'est Verkor qui va nous
aider sur la production de véhicules électriques, Rosi Solar sur le recyclage,
Pasqal sur le quantique et là aussi avec des résultats tout à fait clairs aux
côtés de nos collectivités. C'est cette dynamique que j'évoquais qui rassemble
l'ensemble de celles et ceux que je mentionnais, plus nos opérateurs, BPI
France, Business France, l'ADEME, mais également la CRE et la Caisse des Dépôts
et plusieurs autres, ici présents.
Alors, maintenant, qu’on a fait tout ça, on a irrigué le territoire, on a ces
premiers résultats, on a montré qu'il n'y avait pas de fatalité, on a une vraie
cohérence d'approche, il nous faut aller plus loin. C'est sur ce point que je
voulais terminer mon propos en m’appuyant sur le travail qui a été mené — je
les en remercie, par Bruno Le Maire et Roland Lescure — les consultations très
larges avec plusieurs parlementaires ici présents, qui ont travaillé à leurs
côtés et élus et entreprises, entrepreneurs, salariés et syndicats pour bâtir
le projet de loi industrie verte. Je veux ici le redire, l'industrie française
de 2030, elle devra être décarbonée, respectueuse de la biodiversité, numérisée
et transformée. C'est ce défi, au fond que nous voulons relever, que nous
allons relever. C'est développer une filière bois dans ce sens ; une filière
ciment qui doit se décarboner et plus globalement toute la filière construction
hors site qui va se déployer ; une filière chimie, ça a été très bien dit, qui
doit se transformer mais dont on ne peut pas se passer ; une filière
électronique qui doit elle aussi se renforcer ; une filière hydrogène,
batteries, capture de carbone qui doit émerger, et en même temps tout ce qu’on
a su faire sur la filière santé. Pour ce faire et pour accélérer, on va
concentrer notre effort d’abord en accélérant ce qui a marché et en tenant la
ligne de la compétitivité. Je le dis ici avec beaucoup de clarté, j’entends les
gens qui disent “il faudrait un tournant, un ceci, un cela”, ce qui marche le
mieux, c’est de ne pas le casser. Je vous le dis en toute sincérité, j’aurai
une politique de constance sur le plan macroéconomique.
Qu’à besoin de faire notre pays ? De continuer d’être compétitif sur le
capital, le travail, l’innovation, de continuer d’être fiable et clair sur sa
stratégie et d’augmenter la quantité de travail. C’est dans cette stratégie que
s’inscrit la réforme des retraites, je le dis en l’assumant de manière très
claire et très tranquille. Si la France s’est désindustrialisée et a une
faiblesse par rapport aux voisins, et les 10 points de PIB d’écart avec
l’Allemagne, c’est que nous travaillons moins que nos voisins dans le cycle de
vie, c’est qu’il y a moins de jeunes qui sont dans l’emploi, c'est qu'on
travaille moins dans les âges clés, et c'est qu'on travaille moins longtemps.
Et ce n'est pas vrai qu'on réindustrialisera si on ne fait pas ça et ce n'est
pas vrai qu'on aura le modèle social le plus ambitieux d'Europe si on dit “c'est
formidable et ça va vivre de toute éternité.” Non. Donc on doit aussi réussir
la bataille pour aller vers le plein emploi et plus d'emplois. Mais on doit
aussi avoir une industrie compétitive. Nous allons donc tenir la ligne des
baisses d'impôts, confirmer la baisse de la CVAE, offrir de la visibilité aux
industriels pour qu'ils bénéficient d'une électricité décarbonée à des prix
compétitifs. Cela s'appuie sur des politiques ciblées d'aide, quand il y a des
envolées à très court terme, ce qu’on a assumé, une politique de réforme du
marché européen qui est indispensable parce qu'elle va permettre d'éviter la
volatilité parce que, compte tenu de notre structure de production et de nos
coûts de production, il n'y a aucune raison qu'on ait de la volatilité, nous,
en France, et donc la réforme du marché de l'électricité européen nous
permettra de réduire la volatilité des prix et de les rapprocher des coûts de
production et de notre mix électrique. Il faut simplement faire le pont
jusqu'au début d'année prochaine quand elle entrera en vigueur. C'est le
déploiement de notre stratégie propre qui est de continuer d'avoir de la
production souveraine, décarbonée, nucléaire et renouvelable, avec deux textes
majeurs qui ont été passés ces derniers mois avec des majorités ad hoc, et j’en
félicite la ministre, mais qui ont permis d'accélérer les projets sur le
renouvelable et de déployer une stratégie sur le nucléaire.
Le deuxième levier d'accélération de notre stratégie, c'est de continuer à
amener les Français vers l'emploi et vers l'industrie. Nous allons en effet
poursuivre nos efforts pour amener chacun vers l'emploi et au fond, répondre
aux besoins et en même temps à la chance pour le pays.
C'est qu'on va avoir des offres d'emploi, vous l'avez parfaitement décrit, dans
énormément de métiers et donc il faut à la fois casser les représentations
qu'on se fait parfois, réussir à mieux orienter nos jeunes, à adapter nos
formations et à investir au bon endroit. C'est ça la meilleure des batailles,
et c'est celle que nous allons conduire. L'Industrie a besoin de compétences et
si on veut gagner cette bataille d'accélération, c'est une formidable nouvelle,
je vous donne les chiffres, 60 000 emplois sont non pourvus aujourd'hui dans
l'industrie.
Et encore, ce n’est que la face émergée, on a 100.000 emplois, pour ne prendre
qu'un exemple, dans le nucléaire pour les prochaines années. Donc on aura des
centaines de milliers d'emplois qui vont apparaître dans la réindustrialisation
du pays. Et donc nous devons tout faire pour former plus d'ingénieurs chaque
année, de techniciens, d'opérateurs, de collaborateurs dans tous les domaines
et à tous les niveaux de qualification. Pour cela, que va-t-on faire ?
Un, on doit améliorer l'orientation. Si on veut changer les représentations, il
faut informer les jeunes et leurs familles dès la cinquième. C'est la journée à
venir de l’apprentissage. J'ai besoin de vous. On a vécu dans un dogme
jusqu'ici qui était en quelque sorte de fermer l'école au reste du monde. Je
tiens, je crois, très profondément au modèle du collège unique et à la
nécessité de former tous nos jeunes à l'apprentissage des connaissances,
l'esprit critique jusqu'à la troisième au moins. Mais il faut leur donner la
possibilité de s'orienter dans ce monde et de connaître des métiers. Le stage
de troisième ne suffit pas. Et donc le travail d'orientation doit être fait par
les acteurs du monde économique. Et donc faire rentrer pour expliquer, donner
le goût, montrer où sont les opportunités, c'est ce dont on a besoin dans chaque
territoire, avec les collectivités locales, les acteurs de l'industrie, de
l'orientation.
Nous allons nous aussi mieux faire le lien entre le lycée et le collège pour
améliorer celui-ci. Ensuite, c'est la réforme fondamentale du lycée
professionnel. Elle est fondamentale parce que c'est un tiers de nos lycéens,
600.000 lycéens chaque année. Et c’est une des plus grandes injustices du pays.
C’est 600 000 lycéens chaque année parce qu’on n’a pas suffisamment adapté la
carte des formations. Il y en a un tiers d’entre eux qui vont décrocher et pour
ceux qui iront jusqu’au bac ou qui auront un diplôme du supérieur, seuls 40 %
auront un emploi. Si on avait ces chiffres sur le reste de notre système
éducatif, il y a bien longtemps qu'on s'y serait attaqué. Simplement, c'est là
que se concentrent les enfants des familles les plus modestes. Et donc on a
pensé que parce qu'on avait 80 % de bacheliers, on pouvait ne pas réformer. On
doit s'y attaquer.
Et la réindustrialisation est une opportunité formidable pour nos lycées pros.
Et donc, qu'est-ce qu'on va faire ? On va d'abord changer la carte des
formations, au plus près des territoires avec les régions, les villes,
l'ensemble des acteurs du terrain pour se dire quels sont nos besoins
aujourd'hui, quels sont nos besoins prospectifs et que donne chaque filière
professionnelle ? Et quand une filière ne donne ni accès à un emploi, ni accès
à un diplôme, il faut accepter de la fermer. Et donc il faut fermer les
filières sans débouchés et il faut ouvrir les filières où il y a des besoins.
On va mener ce travail ardemment dans les prochains mois pour changer la carte
d'ici à la fin de l'année et réinvestir évidemment massivement dans les
formations où il y a de la demande.
Le deuxième point : on va investir sur le zéro décrochage, ce qui veut dire
avoir des classes de plus petit nombre, et investir sur les compétences pour
qu'il n’y ait plus de décrochage en lycée pro et aller vers 100 % d’insertion,
ce qui va permettre d'adapter la maquette pédagogique, le lien avec les
entreprises, adapter la durée des stages et améliorer ce lien. Ceci, on le fait
en s'appuyant sur le succès de l'apprentissage qu'on va évidemment consolider.
Je le disais, on a triplé le nombre d'apprentis, on va aller au million. Mais à
côté de ça, on va mener cette réforme du lycée pro. Et puis, on va continuer de
rapprocher l'école et l'université des acteurs économiques.
Et à cet égard, nous allons poursuivre la réforme des filières courtes dans
l'enseignement supérieur, du rapprochement entre nos universités et le monde de
l'entreprise, ce qui est un élément décisif. À côté de ça, on va accélérer
massivement sur la formation aux métiers d'avenir de l'industrie en s’en
donnant les moyens. Avec les moyens de France 2030, plus de 15 000 nouvelles
places de formation aux métiers de l'industrie seront ouvertes dès la rentrée
2023. Ça, c'est un travail avec les CFA, les écoles d'ingénieurs, les
universités. Et c'est là aussi la déclinaison pour le supérieur de ce que je
viens de dire pour le lycée professionnel. Mais ce sont des formations adaptées
aux besoins, au plus près du terrain et qui permettent aussi de conjurer une
autre forme d’inégalité. C’est que pour beaucoup de familles, envoyer les
enfants se former à la Métropole, c’est un coût, en termes de logement, parfois
de transport. Et donc, développer de la formation parfois plus courte, adaptée,
supérieure, au plus près de l’endroit où on habite, parfois dans des villes,
dans des sous-préfectures ou des petites préfectures, c’est beaucoup moins coûteux
et c'est ce qui permet là aussi d'accéder à ces formations. On va accélérer cet
effort, en particulier sur les métiers aujourd'hui en tension dans l'industrie,
sur ceux de demain qui seront la clé. 700 millions d'euros seront aussi engagés
dès les prochains jours et dans l'année à venir pour faire évoluer la carte des
formations à tous les niveaux de diplôme et au fond, systématiser ce que je
viens de dire dans le lycée professionnel jusqu'au master et au doctorat, mais
aussi aux métiers de technicien et d'ingénieur, en passant par la
requalification des salariés aux nouvelles technologies.
On a besoin, comme je le disais pour les jeunes qui sont en lycée
professionnel, pour les jeunes qui entrent dans les premiers cycles
universitaires, nos salariés qui se requalifient, les chômeurs de longue durée
qui ont besoin de se requalifier, d'avoir à l'échelle de chaque territoire une
carte des besoins et à côté de ça, des formations adaptées. Et c'est cet
investissement qu'on va accélérer. C'est exactement ce qu'on a commencé à faire
avec, par exemple, l'académie de la batterie dans le Nord, le projet de filière
hydrogène en Occitanie, les écoles de production ou les campus des métiers
qu'on a développé ces dernières années. Je pense qu'il y a aussi évidemment le
rôle de nos écoles d'ingénieurs et de nos différents cycles universitaires.
Pour ça, nous aurons besoin de vous, pour bâtir des parcours de formation
adaptés et surtout pour les rendre attractifs.
Le troisième levier, c'est d’accélérer la dynamique de France 2030. Donc la
compétitivité, la formation, les compétences et la dynamique de France 2030. On
va continuer d'accélérer le déploiement avec l'ensemble des acteurs
industriels. Sur France 2030, 13 milliards d'euros ont déjà été engagés pour 2
800 projets qui ont été soutenus et nous aurons engagé plus de 20 milliards
d'euros avant la fin de l'année, avec des projets portés par des start-up
industrielles comme des ETI ou des grands groupes, dans le domaine du spatial,
du nucléaire, du médicament, de l'agroalimentaire, de la culture, avec aussi
des premières usines. On a déjà une trentaine de projets annoncés et 13
nouveaux projets seront révélés aujourd'hui de deep tech et donc de startups
industrielles.
Vous avez au sein de cette carte la représentation de l’ensemble des projets
industriels, avec 13 nouveaux projets qui sont aujourd’hui révélés qui vont
ainsi irriguer le territoire. Et là aussi, c’est dans la France entière. Et
donc France 2030, c’est aussi, au-delà de cette politique d’accélération sur tous
les territoires, un levier majeur de décarbonation sur les 50 sites les plus
émetteurs. Je vous le rappelle, on l’a lancé il y a quelques mois. L’industrie,
c’est 20% des émissions de CO2, et la moitié de cela, c’est sur 50 sites. On a
donc concentré l’effort pour dire à ces sites “On fait un pacte, on vous aide
et vous baissez les émissions.” Et on va accélérer cette démarche dans le cadre
de la planification écologique, filière par filière et site par site.
Le quatrième levier d’accélération, c’est de réenclencher la dynamique des
territoires et de démultiplier ce qui a marché et que j’évoquais. Et donc là
aussi, le programme Territoires d’industrie va être relancé en faisant évoluer
la carte des 149 territoires qui ont marché. Nous allons investir 100 millions
d’euros dès cette année en appuyant des projets de réindustrialisation à fort
impact territorial et en allant chercher, si je puis dire, des territoires qui
sont encore plus en difficulté ou plus loin de l’emploi. Au fond, on a les
modèles qui marchent très bien, sur lesquels on est déjà en train de réussir,
type Dunkerque, parce qu'on avait du potentiel industriel existant mais la
désindustrialisation avait mordu. On a déjà réparé les 10 dernières années et
on va largement dépasser parce que c'est au cœur de la décarbonation et des
filières d'avenir.
Dans la même région, on a des territoires très en déprime (Béthune, Denain) et
là on va mettre le paquet avec Territoires d'industrie, deuxième génération,
pour aller les chercher plus avant et rouvrir — on a commencé ces derniers mois
à accélérer —des sites industriels et accélérer cette stratégie de
réindustrialisation dans ces territoires. On va réenclencher une phase avec des
élus, qui pour beaucoup sont là, pour avoir de la simplification, des projets
qui sont portés au fond à l'échelle, de chaque sous-préfecture pour aller
chercher les projets dont on a besoin et qui vont permettre de redonner des
perspectives.
Et puis pour réussir cette accélération, on a besoin aussi d'ouvrir un nouveau
chapitre et, au fond, de rentrer dans une logique nouvelle compte tenu de cette
accélération du monde. Et c'est au fond le dernier point de cette accélération.
C'est le sens même du nouveau cadre européen que j'évoquais. Qu'est-ce qu'on a
fait au niveau européen ces derniers mois ? On a dit : on met en place, on
adapte toutes les règles, on définit des objectifs de politique industrielle et
on adapte nos règles d’aides d’Etat. On lève en quelque sorte nos contraintes
pour répondre à un besoin de vitesse. C’est la même chose qu’on doit faire au
niveau français et on doit le décliner. Et donc, si on veut ouvrir un nouveau
chapitre et une nouvelle méthode, on doit s’appuyer sur ce qu’on a réussi ces
dernières années mais en quelque sorte en le stressant, en le poussant à ses
limites compte tenu de l'accélération des défis auxquels nous sommes
confrontés.
Pour ce faire, on doit d'abord accélérer les implantations industrielles. Vous
l'avez très bien dit. C'est une question de rythme. Et moi, ce qui me frappe,
c'est que la force du plan américain, ce n'est pas seulement ses montants,
c'est que c'est très clair et cela va très vite. Au fond, on peut proposer
beaucoup de milliards à des industriels. Si on met trois ou quatre ans à les
déployer, on est déjà en retard. La Chine va beaucoup plus vite. Les Américains
sont en train d'aller beaucoup plus vite. Donc il est clair que nous, nous
devons changer nos approches. Alors un très gros travail a été fait ces dernières
années, en particulier la loi dite ASAP. Beaucoup de leviers de simplification.
Le député Kasbarian est là, qui en particulier porte ces sujets avec beaucoup
de courage. Mais si on regarde les choses, les délais réels sur les projets
industriels, aujourd'hui, c'est 17-18 mois. On les a déjà beaucoup réduits pour
certains. Avant, c'était plutôt deux ou trois ans. Aujourd'hui, en réalité,
c'est 17 ou 18 mois. Ce qu'on doit faire, c'est les amener en neuf mois
garantis. Et donc, dans le projet de loi industrie verte, nous allons mettre en
place un dispositif, qui va permettre de garantir à 9 mois, entre le moment où
on dit on a l'ensemble des autorisations et le début des travaux peut se faire
au maximum 9 mois après. C'est un élément clé de compétitivité et de réduction
des délais et donc du coût pour un investisseur. Ça c'est possible.
Madame le maire l'a très bien dit en mettant en parallèle toutes les
procédures. J'essaie de le dire de manière un peu concrète, mais vous l'avez
sans doute tous vécu. On a des procédures qui sont complexes, mais qui sont le
fruit aussi de demandes sociales, d'objectifs qu'on s'est donné. On ne va pas
dire on va réindustrialiser en n'ayant plus aucune contrainte environnementale,
de biodiversité ou autre, sinon je ne tiendrais pas la promesse que j'évoquais.
Ce qui n'est pas cohérent, c'est que nos procédures se font bout à bout ; on a
la procédure environnementale puis on a des procédures d'urbanisme, puis on a
la procédure. C'est ça qui ne va pas. Là, en quelque sorte, on dit que toutes
ces contraintes, c'est l'administration qui doit les prendre.
Vous avez un projet. On met une équipe projet, on prend la contrainte pour nous
et tout le monde va faire son travail en parallèle et on vous garantit que dans
9 mois, les sujets environnementaux, administratifs, d’urbanismes, de phyto
etc., sont traités. On vous le garantit et on sait le faire parce qu'en fait,
on ne prend pas plus que ça aujourd'hui.
Deuxième chose, c'est que ça évite le recours abusif. Il y a du recours légitime,
mais on sait très bien aujourd'hui que dans beaucoup de nos projets, on a du
recours abusif qui s'installe sur coup à l'inefficacité de nos procédures. Et
ça, ça crée du découragement. Quand des territoires n'ont plus la possibilité
de faire un projet. Ce n'est pas vrai qu'au bout de 3 ans, les gens découvrent
quelque chose de nouveau quand les études sont bien faites. Donc on va tous
gagner en professionnalisation. On fait tout ça en parallèle et on garantit en
9 mois, élément clé. Ça veut dire, en fond, vous l'avez compris, diviser par
deux les délais d'obtention des permis. Et tout ça, ça doit se faire, vous
l'avez très bien dit, en consultant mieux les publics et donc en optimisant nos
procédures, l'association des scientifiques, des experts, des publics dans la
matière.
Et puis, pour des projets majeurs d'intérêt national, nous allons prévoir une
procédure exceptionnelle pour éviter qu'ils ne partent vers des économies
concurrentes. Et là, sur certains projets d'intérêt national, on doit se donner
les moyens d'aller encore plus vite. Tout ça nous permettra, je le disais,
d'aller vers de la réduction des délais de contentieux. Premier point sur la
vitesse.
Si on veut aller encore plus loin et j'entends ce qui se dit parfois, je me
déplace sur les territoires, on a au fond un autre défi. On veut lutter contre
l'artificialisation de nos sols pour la biodiversité, c'est tout à fait
légitime. Et donc les gens nous disent « vous avez mis plein de contraintes,
avec la zéro artificialisation nette et vous voulez nous faire des projets
industriels ? Ça ne va jamais marcher ». Si. Si on s'organise, qu'on planifie
et qu'on prend la contrainte. On a environ besoin de 20 à 30 000 hectares
nouveaux si on veut vraiment réindustrialiser massivement. Il se trouve que
nous avons dans notre pays entre 90 000 et 150 000 hectares de friches
industrielles. Il faut savoir les utiliser comme il faut.
Aujourd'hui, la grande difficulté, c'est qu'on laisse des communes qui n'ont
parfois pas les moyens de faire cette conversion. On n'a pas de bon système
d'indemnisation, c'est extrêmement cher de reconvertir ces sites, c'est trop
long, trop lent. Et là, de la même manière, à l'heure de la sobriété foncière,
on va s'attaquer à ces sites et à ces friches en planifiant nos implantations.
Je crois qu'on peut faire du « en même temps » très concret sur ce sujet, pour
citer les grands auteurs, qui est de la réindustrialisation et de la
non-artificialisation et de l'hyper accélération.
En faisant quoi ? En dépolluant les friches et en mettant à disposition des
sites pré-aménagés et prêts à l'emploi. En fait, il ne faut pas attendre
d'avoir un projet pour réaménager ces friches. On doit dès maintenant s'y
attaquer et c'est ce qu'on va faire. Et donc, on va bâtir une stratégie pour
construire ce qu'on va appeler des sites France 2030. Avec les collectivités,
on va identifier ces sites et donc c’est un travail avec les régions, les
métropoles, les communes, etc, les intercommunalités. On va identifier ces
friches où les acteurs locaux sont prêts à dire : on y va ; où il y a un
consensus. On investit tout de suite. On n'attend pas que le projet soit sur la
table, on les reviabilise, on met en place tout ce qu'on peut mettre en place
avant d'avoir un projet. Et comme ça, on sait, le jour où il y a un projet, on
a déjà fait les trois quarts du boulot, on les a reviabilisés. 1 milliard
d'euros seront investis par la Banque des territoires pour ces projets
industriels dans la transition et notamment sur ces sites en choisissant un
terrain attractif pour les industriels et en préparant au maximum de
l'aménagement. Et là, il faudra être très concret.
Il y a des terrains, on sait très bien, qui ne sont pas adaptés à certaines
industries. Il y en a qui ont besoin de proximité, de connexions. Il y en a
d'autres, pas forcément. Donc il faudra qu'on soit très pragmatique, réaliste,
mais on va faire d'ores et déjà ce travail d'anticipation, de pré-aménagement,
de pré-équipement. Et donc on mobilise 1 milliard d'euros avec la Banque des
territoires, on mobilise les associations avec tous les élus qui y sont prêts
et on accélère pour justement dégager du foncier industriel disponible en
exploitant mieux les friches.
Pour mettre tout ça en musique, je souhaite que nous travaillions
collectivement à une stratégie nationale dédiée à la question du foncier
industriel, avec les collectivités évidemment, qui seront associées à ces
travaux. Mais c'est également un énorme enjeu pour tous les acteurs de la
filière du recyclage et de l'économie circulaire. Parce que derrière, il y a
énormément de travail pour cette filière qu'on veut développer, qui est
créatrice d'emplois. Quand on reviabilise un site, c'est énormément de
potentiel d'activité pour des acteurs de l'économie circulaire et du recyclage.
Donc ça, c'est une vraie stratégie d'accélération. Vous l'avez compris, dans le
changement de paradigme et de nouveau chapitre, on accélère les implantations
industrielles à travers ces nouveaux leviers.
Ensuite, on va aller plus loin en matière de financement. C'est au cœur du
projet de loi que le ministre a préparé et qui sera présenté au prochain
Conseil des ministres. Avec, au fond, on est les premiers en Europe à décliner
ce que les textes européens nous permettent de faire. Je vous le disais, les
Américains, leur IRA est bon parce qu’ils vont vite sur les procédures - c’est
ce qu’on va faire avec ce que je viens de vous dire - et ils mettent en place
des choses simples, du crédit d’impôt. On va mettre en place un crédit d’impôt
industries vertes.
Pour soutenir les technologies vertes, en soutenant fiscalement la
décarbonation, on va mettre en place un crédit d’impôt industries vertes pour
les technologies identifiées dans les textes européens, c'est-à-dire les
batteries, c'est-à-dire les pompes à chaleur, c'est-à-dire les éoliennes, les
panneaux solaires. L’analyse qui est faite par le ministère de l’Economie, des
Finances et de la Souveraineté industrielle, c’est que ça permettra de
déclencher 20 milliards d’investissement sur le territoire national d’ici 2030.
Pourquoi ? Parce que ce sont des mécanismes très simples, très visibles pour
l’industriel et immédiats, qui d’ailleurs vient compléter des aides qu’on peut
faire, des mécanismes de PIIEC européens. C’est tout de suite, c’est
visible.
Après, on verra si on les pérennise en fonction de ce que font nos concurrents,
mais c’est ce qui nous permettra aussi de diminuer massivement des importations
d’équipements ou de composants stratégiques venant d’autres pays, qui en
bénéficient. Parce que ce faisant, on se réaligne avec la Chine et les
Etats-Unis.
Deuxième élément, pour accompagner toutes les 20 000 PME et ETI industrielles
qui veulent décarboner, nos fameux coqs bleus, on va rendre plus lisibles
toutes ces aides, avec les outils Bpifrance et ADEME et leurs dispositifs,
prêts verts 1 milliard d'euros, des garanties vertes, 1 milliard d'euros qui
sont portés par le texte, avec une subvention verte pour les TPE et PME et avec
aussi de l'accompagnement en appui d’ailleurs avec les réseaux CDMA et CCI. Et
donc c'est un dispositif de simplification des aides pour les acteurs qui sont
les plus petits, si je puis dire, et de mise en synergie des réseaux de l'État,
des collectivités locales et de tous les acteurs du territoire.
À côté de ces innovations et de ce travail, c'est la mobilisation de l'épargne
privée. Le ministre aura l'occasion d'y revenir et de déployer, mais on va
développer du capital investissement dans l'assurance-vie et le PER pour le
flécher vers les industries vertes en développant des produits nouveaux et en
permettant de démultiplier. Des produits nouveaux d'une part et de faire pour
les industries vertes ce que nous avons fait sur les startups, et qu'on va
d'ailleurs porter à la deuxième génération. J'aurai l'occasion d'y revenir lors
de Viva Tech à mi-juin, ce sont les fameux fonds Tibi, c'est-à-dire mobiliser
les financeurs institutionnels pour soulever plus d'argent et financer en fond
propre des acteurs du secteur. Et puis, une labellisation industrie verte pour
flécher les investissements vers les projets les plus vertueux pour le
développement industriel en France, ce qui est là aussi absolument clé. Au
total, avec France 2030, ce cadre de financement doit nous permettre de
rivaliser avec l’IRA américain et nous serons un des premiers pays européens à
être aussi attractifs en déployant l'ensemble des instruments que permet le
texte proposé par la Commission. Tout cela sera précisé dans les prochaines
heures et les prochains jours par les ministres. Ce sera présenté au Conseil
des ministres de la semaine prochaine et arrivera au Parlement dans les
prochaines semaines pour pouvoir être voté au plus vite. Et donc ce sont des
choses qui vont se déployer dès cette année.
Et puis le dernier point pour compléter cette stratégie, vous l'avez compris,
c'est intensifier ce qu'on a déjà fait. Ouvrir une nouvelle logique
d’accélération, de nouveaux projets, qui est plus de financement en utilisant
les textes européens, changer de logique de soutien, et au fond, assumer une
nouvelle doctrine de sécurité économique européenne et de cohérence économique.
Et je finirai sur ce point de doctrine que j'ai eu l'occasion d'évoquer chez
certains de nos voisins européens, en particulier aux Pays-Bas, mais qui me
tient à cœur. Au fond, je pense que ce que nous sommes en train de faire et que
nous devons intensifier, c'est d'assumer le fait qu’on ne veut pas simplement
être un marché vert, mais produire vert sur notre sol. Et donc on a déjà passé
beaucoup de réglementations en européen, plus que tous les voisins. On est
devant, en termes réglementaires, les Américains, les Chinois ou toute autre
puissance au monde. On s'est donné les objectifs 2050 2030 pour décarboner,
réduire les phytos, etc.
J'appelle à la pause réglementaire européenne. Maintenant, il faut qu'on
exécute. Il ne faut pas qu'on fasse de nouveaux changements de règles parce
qu'on va perdre tous les acteurs. Donc on a besoin de stabilité. Maintenant, il
faut accélérer sur les déploiements parce que sinon, le risque qu’on court,
c'est au fond d'être les mieux disant en termes de réglementation et les moins
disant en termes de financement. Donc là, on est en train de compenser cela.
Mais c'était le décalage qu'on avait post IRA américain. Donc premier point de
resynchronisation et de cohérence au niveau européen. On va se battre pour ça.
On met en œuvre ce qu'on a décidé, mais on arrête d'en rajouter chaque jour. Et
on accélère les financements européens parce qu'on a besoin. Et je soutiendrai
le fonds souveraineté proposé par la Commission dans les mois à venir. Il faut
être très clair, on ne peut pas réussir la souveraineté technologique, la
transition pour le climat et la biodiversité, pour nos industriels et pour
accompagner les ménages, si on n'investit pas massivement au niveau européen.
La priorité doit être là et donc on doit assumer une cohérence. On fait ce
changement, on l'accompagne, il faut une vraie politique d'investissements
massifs. À côté de ça, on doit avoir une politique cohérente et mettre le
consommateur en situation de choisir. Plusieurs d'entre vous l’ont plaidé,
c'est d'ailleurs un des vrais apports de la convention climat dans notre pays.
Nous avons commencé à le faire avec le Score Carbone qui est prévu par la loi
climat et résilience. Il faut avoir un instrument d'étiquetage carbone et dans l'idéal,
il faudrait l’avoir au niveau européen. En franco-français, on aura dès l'année
prochaine, on commencera sur les textiles. On va ensuite généraliser cela à
l'alimentation. Mais ce Score Carbone, l'affichage environnemental, c'est une
très bonne chose parce que pour le consommateur, le citoyen, c'est un levier de
changement et c'est ce qui permet aussi de valoriser des industriels et des
producteurs français et européens qui font l'effort et de permettre aux
consommateurs de dire « Oui, le Score Carbone ou l'affichage environnemental
est très mauvais parce que c'est un produit qui, certes est là, mais vient du
bout du monde ». On doit avoir cette politique européenne, il faut l'étiquetage
carbone et environnemental au niveau européen. On doit mener cette bataille,
elle est clé pour être cohérents.
Troisième levier, une doctrine de cohérence et de sécurité économique. C'est
qu'on doit accepter de cibler nos aides et nos politiques d'achat sur ce qui
est bon pour le climat et ce qui est bon pour l'Europe. Et je le dis très
clairement, nous ne devons pas répliquer les erreurs que nous avons faites sur,
par exemple, le photovoltaïque. On a déployé massivement du photovoltaïque en
Europe et on a, au même moment, massivement détruit notre industrie photovoltaïque.
Et donc on a construit une dépendance à l'égard de la Chine et on a fait
réussir l'industrie chinoise. Et je ne veux pas qu'on le réplique sur, en
particulier la question de la batterie. C'est pourquoi, nous serons aussi le
premier pays européen à réformer les critères d'attribution du bonus automobile
dès le projet de loi, pour mieux prendre en compte l'empreinte carbone de la
production du véhicule et pour que le soutien public soit ciblé sur ces
objectifs. En somme, on va soutenir les batteries et les véhicules qui sont
produits en Europe parce que leur empreinte carbone est bonne. Et on ne va pas
mettre ces bonus, ça ne veut pas dire qu'on fait du protectionnisme, on ne va
pas fermer le marché. Mais on ne va pas utiliser l’argent du contribuable français
pour accélérer l’industrialisation non-européenne. Cela relève je crois d'un
solide bon sens. Mais en fait, on va faire maintenant ce qu'on ne faisait pas
jusqu'alors. Et donc, d'ici à la fin de l'année, nous allons flécher cela.
C'est une petite révolution et c'est celle que nous voulons aussi mener au
niveau européen. Quand je vois les discussions sur les règlements batteries, je
le dis très clairement, je ne veux pas que l'Europe puisse aider dans le
règlement de batteries des batteries qui ne sont pas faites en Europe parce
qu'il se trouve que ni les Américains ni les Chinois n'aident les batteries qui
sont faites en Europe. Pourquoi on serait le seul espace au monde qui aime ce
qui est fait chez les concurrents ? On ne leur ferme pas la porte, mais alors
même qu'ils ont des politiques non coopératives, on ne va pas en plus ajouter
nos aides. Ça va mieux en le disant. C'est un changement très fort de notre
politique, c'est une cohérence de la politique industrielle et de
décarbonation, c'est de récompenser les entreprises vertueuses et c'est ce
qu'on va faire. Et donc ce fléchage du bonus automobile dès le projet de loi
industries vertes, le combat qu'on va ensuite mener en Europe et la récompense
aux industries les plus vertueuses avec la mise en place du nouveau label
Triple E pour certifier cette démarche, est clé.
C'est la même chose que nous allons faire au niveau de la commande publique. Et
là-dessus, on va exactement faire la même chose. C'est une cohérence de
doctrine et donc on en tire les conséquences. Nous allons privilégier une
commande publique responsable, en particulier sur les marchés les plus
critiques : panneaux solaires, éoliens, pompes à chaleur et autres. Nous allons
accélérer de deux ans, c'est-à-dire dès juillet 24 au lieu d’août 26, la mise
en œuvre obligatoire de critères environnementaux dans les marchés publics pour
les produits clés de la décarbonation, par exemple ceux identifiés par le
règlement européen sur l'industrie Net zéro. Sur les panneaux solaires et
éoliens terrestres, les énergies renouvelables, maritimes, la géothermie, les
pompes à chaleur. Ce qui veut dire qu'on va pouvoir très clairement dans nos
commandes publiques favoriser la production européenne. Ça n’enlèvera pas de la
concurrence intra européenne. Ça, c'est le crédit d'impôt qui répondra à ce que
vous disiez et l'accélération de nos procédures. Mais cela veut surtout dire
qu’on va arrêter de financer des non-européens avec nos marchés publics et donc
ça, on le fera dès juillet 2024.
Plus largement, j'appelle tous les acheteurs publics de l'État, des
collectivités, des hôpitaux, du secteur privé à nous suivre dans cette
démarche. Les règles sont là, elles existent. Il faut que les acheteurs publics
et privés s'en saisissent. Et ça, c'est une discipline collective. Et puis
enfin, je crois pour ma part à un agenda de réciprocité. Nous allons continuer
de défendre au niveau européen, évidemment, la taxe carbone aux frontières qui
est un mécanisme de réciprocité, des réglementations sectorielles mais partout
ce que nous appelons la clause miroir. Et c’est un point clé de cette stratégie
industrielle et d’une doctrine de sécurité économique cohérente. Qu’est-ce que
cela veut dire ? Ça veut dire que quand on impose à un industriel européen ou à
un agriculteur européen une norme, on l’impose à son concurrent non-européen
quand on importe le produit. Parce que sinon, ce qu’on fait ne sert à rien pour
notre finalité. Parce qu’on réduit l’empreinte sur notre sol, mais si on
continue à consommer des produits qui ne sont pas respectueux du climat et de
la biodiversité simplement on les important, on ne les produisant plus, c’est
la double perte. Je vous le dis, c'est ce qu'on fait aujourd'hui. Donc je ne
suis pas pour les accords commerciaux faits avec des pays qui n'ont pas les
mêmes contraintes et qui ne signent pas ces clauses miroirs. C'est pourquoi on
va continuer de se battre pour dire que les accords commerciaux ne peuvent
exister qu'avec des gens qui ont les mêmes normes sur le climat, la
biodiversité, et les mêmes contraintes sanitaires que celles qu'on impose à nos
industriels, à nos agriculteurs, etc. Parce que c'est le seul moyen d'avoir un
vrai agenda de réindustrialisation et pro-climat et pro-biodiversité.
Voilà les quelques points sur lesquels je voulais ici revenir aujourd'hui, en
vous remerciant pas simplement pour votre présence et votre attention, mais
pour votre mobilisation. Vous l'avez compris, la bataille pour la
réindustrialisation est clé sur le plan économique, est clé sur le plan
géopolitique, est clé sur le plan politique et sur l'unité de la nation. Ces
dernières années, nous avons beaucoup fait tous ensemble. Vous avez beaucoup
fait pour réussir un vrai retournement collectif. On a conjuré des décennies de
désindustrialisation, on a mis fin à cette période. Maintenant, on doit
accélérer, aller beaucoup plus loin. Et donc le projet de loi que nous allons
annoncer lundi, mais toute la stratégie qu'on va accélérer, nationale et
européenne, est une accélération de cette réindustrialisation qui est
absolument clé. Il nous faut plus de travail, plus de capital, plus de progrès
technique, avec une finalité derrière tout ça : avoir une vraie réponse au
climat et à la biodiversité, plus de bons emplois pour nos compatriotes et plus
d’indépendance pour notre nation dans un monde géopolitique incertain. Ce cap
est possible si nous avons de la constance, de l’ambition et de la mobilisation
collective. C’est cela sur quoi je compte et donc c’est votre mobilisation à
toutes et tous sur le cap que je viens de dresser et autour des quelques
instruments que je viens d’évoquer pour les mois et les années qui
viennent.
> Libres, enfin. Benjamin Brière et Bernard Phélan vont retrouver leurs proches. C’est un soulagement. Je salue leur libération. Merci à tous ceux qui ont œuvré à cette issue. Nous continuerons à agir pour le retour de nos compatriotes encore détenus en Iran.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Situation de l’île de la Réunion] Je voulais dire qu'on a eu un échange à la fois dense et cordial, et je
pense qu'on a certains désaccords, sur d'autres sujets, mais on partage la même
volonté d'agir dans l'intérêt général pour servir les Réunionnaises et les
Réunionnais.
Je pense qu'on peut se dire qu'on a su le
faire déjà par le passé, notamment avec le plan Petrel qui avait été annoncé
par le président de la République qui a contribué à faire baisser le chômage de
7 points depuis 2017. On a su le faire sur la nouvelle route du littoral où
l'État apporte 420 millions d'euros pour permettre de finaliser le projet, on a
su le faire sur Air Austral et je pense qu'on va continuer à avancer dans cette
bonne direction avec effectivement la poursuite en 2024 du plan
d'investissement dans les compétences, donc de la formation des demandeurs
d'emploi. On voit, compte tenu du taux de chômage, qu'il a baissé mais il
reste élevé à la Réunion. C'est donc important de continuer à former des
demandeurs d'emploi, et l'État sera aux côtés de la Région sur sa compétence.
Et puis c'est aussi cohérent avec ce qu'on veut faire sur France Travail et
qu'on aura l'occasion de présenter plus en détail sur l'expérimentation qu'on
va mener sur France Travail. On veut aussi avancer au côté de la région sur
deux projets, de très beaux projets de lycée, un projet sur les métiers de la
mer qui sera au port et puis un projet sur le tourisme vert qui sera dans l'est
de l'île. Donc l'Etat mettra 60 millions d'euros pour accompagner ces deux
projets de lycées, pour renforcer l'appareil de formation de la région. Et par
ailleurs, il y a une grosse préoccupation à la Réunion sur les enjeux de
mobilité. La présidente a lancé les états généraux de la mobilité qui font écho
aux Assises de la mobilité que j'ai pu mener dans des vies antérieures et sur
ces sujets-là. Enfin, je confirme que l'État participera au financement des
études détaillées sur les réponses qui peuvent être apportées en termes de
mobilité pour les Réunionnais, les systèmes de transport en commun qui peuvent
être mis en place pour répondre à tous ces enjeux d’embouteillage que vivent au
quotidien les Réunionnais. Donc voilà, je pense qu’on avance bien ensemble.
(…)
Je pense que c'est important de dire aux
Réunionnaises et aux Réunionnais que dans la réforme des retraites, il y a des
sujets qui les intéressent. On sait que notamment l'âge de départ moyen à la
Réunion, il est de plus de 64 ans aujourd'hui parce que beaucoup de
Réunionnaises et de Réunionnais n'ont pas eu des carrières complètes et donc
ils doivent attendre l'âge d'annulation de la décote, 67 ans, pour pouvoir
partir, donc sans décote, à la retraite. On a fait le choix de ne pas décaler
cet âge. Donc pour toutes ces personnes, ça ne change rien. On sait aussi qu'à
la Réunion, la retraite moyenne est plus basse que la moyenne nationale. Et
vous savez que dans la réforme, à partir du 1ᵉʳ septembre, on aura une
revalorisation jusqu'à 100 euros par mois pour ceux qui ont une carrière
complète au SMIC et donc la proportion de futurs retraités et de retraités qui
bénéficient de cette revalorisation est beaucoup plus forte à la Réunion que
dans la moyenne nationale. Et puis, par ailleurs, il y a aussi un enjeu
important qui est la possibilité de faire appel au minimum vieillesse, c’est ce
qu’on appelle l’ASPA, quand on a une trop petite retraite. Il y a un certain
nombre de personnes qui hésitent à faire appel à cet ASPA parce que ça fait
l’objet d’une récupération sur succession. Et là aussi, dans la réforme des
retraites, on a remonté le seuil en dessous duquel il n'y a pas de récupération
de 100 000 à 150 000 euros. Donc, je pense que ce sont des avancées très
concrètes sur le sujet des retraites, au-delà de ce sujet qui peut faire réagir
du décalage de deux ans pour une partie des Français. (…)
Que ce soit à la Réunion ou sur
l'ensemble du territoire, le Gouvernement s'est beaucoup mobilisé sur les
enjeux de pouvoir d'achat, notamment avec le bouclier tarifaire. À la Réunion,
ce bouclier tarifaire bénéficie à toutes les entreprises et à toutes les
collectivités. Donc c'est une dépense très importante de l'État pour protéger
nos concitoyens face à la flambée des prix de l'énergie. Et il y a par ailleurs
le bouclier qualité prix, un bouquet que vous connaissez tous j'imagine à la
Réunion, qui permet de garder une offre de produits de première nécessité
d'alimentation à coût maîtrisé. Donc, c'est important de prolonger ce bouclier.
C'est ce qui a été fait et je pense qu'au-delà, on partage avec les élus du
territoire la nécessité de s'attaquer aux causes structurelles qui font que le
coût de la vie est plus cher à La Réunion qu'en métropole. C'est un travail qui
sera effectivement un travail de plus longue haleine auquel il faut qu'on
s'attaque. (…)
Je voudrais saluer la qualité du travail que l'on mène ensemble dans l'intérêt
des Réunionnaises et des Réunionnais. Vous savez que le département joue un
rôle essentiel sur beaucoup de politiques sociales, notamment les politiques
d'insertion sur lesquelles on a un projet d'avancer ensemble pour une
expérimentation de France travail qu’on regardera, qu'on pourra avoir demain de
façon plus détaillée. Je voudrais aussi saluer l'implication du département à
l'égard des personnes âgées. Et évidemment, l'État souhaite soutenir
l'engagement du conseil départemental. On a pris l'engagement de financer la
création ou l'extension de 5 établissements pour les personnes âgées et donc
c'est ce qu'on est en train de faire avec les deux premiers lauréats qui seront
désignés dans les prochains jours et les appels à projets qui seront ensuite
lancés sur les 3 suivants. On veut aussi avancer sur l'accueil des personnes
handicapées où on a un programme de travail aussi très important dans ce
domaine-là. Et puis, au-delà, on doit continuer à soutenir les collectivités
Réunionnaises qui investissent pour l'avenir et ça sera tout l'objet du contrat
de convergence et de transformation pour la période 2024-2027 auquel on
commence à travailler. On maintiendra le niveau d'engagement de l'État, on
s'engagera au même niveau que dans le cadre du contrat actuel. Et notamment,
j'ai indiqué au président qu'on s'engage à financer à hauteur de 30 millions
d'euros le projet très impressionnant de gestion de l'eau et d'amélioration de
la gestion de l'eau à la Réunion qu'on a pu voir ce matin, le projet MEREN.
Voilà donc on a beaucoup de projets en commun et je pense qu'on est déterminé à
agir ensemble dans l'intérêt de La Réunion, dans l'intérêt des Réunionnaises et
des Réunionnais.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Soutenir les formations aux métiers d’avenir,
diviser par deux les délais d’implantation d’une usine, soutenir la production
de batteries, pompes à chaleur ou panneaux solaires: le projet de loi Industrie verte permettra à la
France d'être la première Nation décarbonée en Europe.
> Les chiffres sont sans appel : 2,6 millions d’emplois industriels détruits avant 2017. Nous inversons cette dynamique : 200 usines ouvertes et 80 000 emplois industriels créés depuis 2021. Cela va s’accélérer avec le projet de loi Industrie verte.
> La France se réindustrialise et séduit les investisseurs étrangers. Cela se traduit par 200 ouvertures d’usines et 80 000 emplois industriels au cours des deux dernières années. Cela va s'accélérer avec le projet de loi Industrie verte, présenté par Emmanuel Macron.
> Il fait bon investir en France ! Selon Business France, en 2022 il y a eu 1 725 projets d’investissements étrangers créateurs d’emplois (soit +7 % par rapport à 2021 et +33 % par rapport à 2017). Ces nouveaux projets ont permis de créer ou de maintenir près de 59 000 emplois. Depuis 2017, ce sont plus de 8 700 projets d’investissements étrangers en France. Grâce à notre politique économique et fiscale, je le redis : il fait bon investir en France.
> La France performe! Pour la quatrième année consécutive, c’est la première destination des investisseurs étrangers en Europe. La constance de notre politique économique et fiscale paie. Nous accélérerons cette politique d’attractivité notamment avec le projet de loi #ndustrie verte.
> Il y a deux objectifs très clairs dans ce texte sur l'industrie verte: produire de nouveau en France et produire mieux. Produire mieux parce que nous voulons être la première puissance industrielle décarbonée en Europe. Produire de nouveau en France parce que nous avons perdu plus de deux millions d'emplois industriels au cours des quatre décennies passées. C'est la faute économique la plus grave commise en France depuis l'après-guerre. Nous avons commencé à inverser la tendance avec la réforme de la fiscalité du capital en 2017, en créant un cadre fiscal favorable à l'industrie, notamment en baissant les impôts sur les sociétés et les impôts de production. Aucune majorité ne l'avait fait avant nous ! Avec ce projet de loi industrie verte, nous voulons accélérer la relance de notre machine à produire. C'est plusieurs dizaines de milliers d'emplois industriels supplémentaires d'ici 2030. L'enjeu est stratégique : face à la transition climatique, les grandes puissances s'organisent. La Chine soutient massivement son industrie et protège son marché. Les États-Unis, avec l'IRA, soutiennent massivement la production industrielle verte et protègent leur marché. Il faut que l'Europe fasse de même et la France, sous l'impulsion du président de la République, va être la première nation en Europe à s'engager dans cette voie.
> Les États-Unis ont un avantage compétitif. Mais nous avons tous les moyens pour nous défendre. Encore faut-il avoir le courage de briser un certain nombre de tabous ! Premier tabou : la fiscalité sur le capital. Oui, il faut une fiscalité sur le capital attractive si on veut réindustrialiser. Parce que l'industrie a une caractéristique, elle est lourdement capitalistique. Nous l'avons fait. Résultats : 300 usines ouvertes en deux ans et 90 000 emplois industriels créés. Deuxième tabou : l'accès à une électricité décarbonée à un coût raisonnable. La question énergétique est la grande question économique du 21e siècle. Notre réponse, c'est construire six nouveaux EPR et investir dans le nucléaire de nouvelle génération, notamment les réacteurs de petite taille. Le nucléaire doit s'accompagner d'une accélération du développement des énergies renouvelables et de sobriété.
> Deux millions de voitures électriques construites en France c’est atteignable! Grâce à une mobilisation générale de tous les acteurs. D'abord, une mobilisation des pouvoirs publics en lien avec les industriels pour couvrir toute la chaîne de valeur. C'est ce que nous avons fait sur les batteries électriques. Je rappelle qu'il y a quatre ans, nous ne produisions pas une batterie électrique sur le sol français. Nous avons donc lancé avec Total, Saft et PSA une grande initiative franco-allemande pour ouvrir des giga factories de batteries électriques. Nous y sommes arrivés ! Nous allons devenir une des grandes nations productrices de batteries électriques en Europe grâce à la volonté politique du président de la République, des pouvoirs publics et des industriels. La deuxième condition pour y arriver, c'est évidemment l'engagement des constructeurs. Nous discutons régulièrement avec Luca de Meo et Carlos Tavares sur la localisation de leur production de véhicules électriques. Ils ont déjà fait beaucoup, notamment pour les véhicules lourds et les véhicules utilitaires. Nous attendons désormais des constructeurs qu'ils prennent des décisions favorables à la production de véhicules électriques en France, y compris les petits véhicules, parce qu'ils représentent les volumes les plus importants. Renault l'a fait avec la fabrication de la R5 à Douai. Troisième condition : il faut protéger notre marché. Soyons capables de prendre des mesures qui favorisent la fabrication et la vente de véhicules européens et qui préservent nos capacités de production industrielle en Europe et en France.
> La baisse du chômage est la plus grande victoire politique du président de la République et de la majorité. Quand je me suis engagé en politique il y a 20 ans, le chômage de masse et notamment le chômage des jeunes était une angoisse quotidienne de tous les Français. L'accès au travail était semé d'embûches et le chômage touchait un quart des jeunes de moins de 25 ans. 26 % très exactement. A l'heure actuelle, nous l'avons ramené à un peu moins de 17 %. C'est le niveau le plus faible depuis deux décennies. Nous avons fait de l'apprentissage la voie royale d'accès à l'emploi avec près d'un million d'apprentis. Concernant le chômage des personnes de plus de 50 ans, il diminue depuis la crise du Covid - 1 point de moins par rapport à l'année dernière. Mais il est vrai que lorsqu'on a plus de 55 ans, il est difficile de retrouver un travail. Il est difficile de faire valoir son expérience et son savoir-faire. Nous devons tout faire pour valoriser leur sagesse sur le marché du travail.
> Le plein emploi est notre objectif pour 2027. Nous sommes sur la bonne voie ! Cela demande de poursuivre le travail que nous avons engagé depuis six ans sur la réforme du marché du travail, la réforme de l'assurance chômage, l'accompagnement des personnes les plus éloignées de l'emploi, une meilleure adéquation entre la formation professionnelle et les besoins de l'économie. C'est toutes ces politiques publiques qui doivent nous permettre d'atteindre le plein emploi. Ce qui ne s'est plus produit depuis un demi-siècle en France...
> Le rétablissement des finances publiques n'est pas
négociable. Il est un impératif catégorique pour notre Nation. Toutes les
difficultés dans l'Histoire de France ont été précédées par des difficultés sur
les finances publiques. Nous tiendrons donc les comptes publics indispensables
pour la cohésion du pays. C'est aussi une question de crédibilité. Notre
objectif est d'accélérer le désendettement de la France pour la ramener à
108 % du PIB en 2027, soit quatre points de plus de désendettement que ce
qui était prévu lors du précédent programme de stabilité 2022. Nos objectifs
sont volontaristes mais raisonnables. Ils n'ont rien à voir avec de
l'austérité. L'austérité, c'est réduire drastiquement la dépense publique. Nous
voulons que les dépenses publiques augmentent moins vite que la croissance,
mais nous ne voulons pas les réduire drastiquement. Ce serait l'austérité et
l'austérité se solde toujours par des difficultés économiques et de la
récession. (…)
Nous avons défini une méthode. Elle repose sur trois piliers que nous défendons
avec constance. Le premier, c'est la croissance. La meilleure façon d'accélérer
le désendettement, c'est d'avoir de la croissance. En début d'année, nous avons
évité la récession que tout le monde nous prédisait. La croissance française
est solide mais nous devons faire mieux. Cela suppose de préserver les
capacités d'investissement dans l'innovation et dans l'industrie. France 2030,
c'est 54 milliards d'euros d'investissement qui vont créer de la richesse,
des emplois, de la prospérité et donc du désendettement. Le deuxième pilier,
c'est la sortie définitive du « quoi qu'il en coûte ». Contrairement
à ce que j'entends dire trop souvent, nous avons commencé à en sortir. Sur les
carburants, nous sommes passés d'un soutien général et massif avec la remise de
0,30 €/l qui coûtait 8 milliards d'euros par an à un soutien ciblé
sur les travailleurs qui a coûté cette année moins d'un milliard d'euros.
C'est bien du ciblage. S'agissant des tarifs de l'électricité, nous avons
effectué une hausse des prix de l'électricité de 15 % début 2023.
Désormais, nous allons sortir du bouclier tarifaire sur le gaz d'ici l'été et
du bouclier tarifaire sur l'électricité d'ici fin 2024. Tout cela permet d'économiser
30 milliards d'euros.
> Se désendetter, c'est réduire notre charge de la dette et donc allouer cet argent à nos services publics plutôt qu'au remboursement de la dette. Freiner les dépenses publiques et garantir qu'elles soient bien employées là où elles sont utiles et efficaces, c'est aussi dégager des marges de manœuvre pour nos services publics. Dépensons moins mais dépensons mieux ! Cela suppose également que tous les ministères fassent chacun leur revue de dépenses publiques pour financer ces priorités. Ces revues des dépenses publiques sont désormais inscrites dans la loi et seront réalisées en continu, chaque année.
> La lettre adressée par la Première ministre à tous les ministres leur demande d'identifier 5% de marge de manœuvre [de baisse de budget]. Cela représente 7 milliards d'euros qui vont permettre en partie de financer la transition écologique.
> Il est possible de freiner la dépense publique pour qu'elle progresse moins vite que la richesse nationale et que l'inflation. C'est ce qui permet de dégager des marges de manœuvre et de préserver notre politique de baisse d'impôts. Nous sommes la majorité qui a le plus baissé les impôts depuis 20 ans. Et si les Français le voient peu, c'est parce que justement nous gardons un niveau de pression fiscale extrêmement élevé par rapport à nos grands voisins de l'OCDE. Donc, nous maintiendrons cette politique. Mais cela demande effectivement un pilotage fin. Je ne crois ni au laisser-aller, ni aux coupes claires dans les dépenses publiques. Les premières participent au déclassement français. Les secondes participent à l'appauvrissement du pays avec un risque de récession. Pour naviguer par gros temps, il faut un pilotage fin, c'est-à-dire moins de dépenses publiques que de croissance et la capacité à trancher entre les différentes dépenses pour valoriser celles qui sont les plus utiles.
> Nous avons pris note de la décision de Fitch. Mais nous savons faire passer des réformes. Nous avons fait passer une réforme de l'assurance chômage il y a quelques mois, qui est essentielle pour faire revenir le maximum de personnes sur le marché du travail. Nous venons de faire passer une réforme des retraites, dont Fitch reconnaît qu'elle est indispensable pour rétablir les comptes du régime de retraite par répartition. Et nous continuerons à en apporter la preuve dans les semaines qui viennent. Que ce soit sur France Travail et le RSA, la lutte contre la fraude fiscale, sur l'industrie verte, sur l'intelligence artificielle. Dans le domaine économique et financier, nous poursuivons la transformation du modèle économique français.
> Je suis surtout le ministre qui a eu à affronter la crise économique la plus grave depuis 1929, la crise inflationniste la plus grave depuis les années 70, la crise énergétique la plus violente depuis le choc pétrolier depuis 1973. Il était donc légitime et nécessaire de protéger nos compatriotes face à ces trois crises pour éviter la flambée du chômage et prévenir une vague de faillites. Notre protection économique a été efficace pour notre outil de production comme pour nos finances publiques. Il est moins coûteux de protéger que de réparer. Par ailleurs, je me permets de rappeler que cette personnalité a conseillé les pouvoirs publics de 1981 à 1983, au moment des nationalisations, du retour à la retraite à 60 ans et des dévaluations du franc, qui ont obligé François Mitterrand à faire en 1983 le tournant de la rigueur.
> J'ai eu l'occasion d'en discuter longuement avec le
président Larcher et je partage sa détermination à rétablir les comptes
publics. En parallèle du budget 2024, nous avons un autre rendez-vous
important : c'est le projet de loi de programmation des finances publiques
pour garantir notre trajectoire financière de 2024 à 2027. Nous comptons le
préparer étroitement avec lui mais également avec les présidents Eric Ciotti,
Bruno Retailleau, Olivier Marleix et Hervé Marseille, que nous savons également
attachés au rétablissement de nos finances publiques. (…)
Il n'y a aucun tabou. Je regarderai toutes les propositions avec beaucoup
d'attention. Je précise que les opérateurs de l'État ont effectivement une
trésorerie qui est élevée. C'est surtout que la trésorerie est plus élevée que
la masse salariale. Mais je le redis, je n'ai aucun tabou. Je tiens juste à ce
que notre trajectoire de finances publiques soit respectée. Plus nous serons
capables de dégager une majorité dans ce sens-là, plus l'intérêt supérieur de
la Nation sera préservé.
> Lorsque les prix du fret maritime explosent, que les prix de gros et du blé explosent, la répercussion des prix est immédiate. Les grands industriels ont demandé la réouverture des négociations commerciales il y a un an pour qu'ils puissent répercuter les prix à la hausse, ce qui était légitime à l'époque. Maintenant que les prix du fret maritime ont été divisés par dix, de 15 000 € à 1 500 € le container, que les prix du blé baissent, il est tout aussi légitime que les prix des produits alimentaires baissent également. Nous allons donc réunir distributeurs et grands industriels dans les prochains jours pour discuter de la réouverture des négociations commerciales. J'ai également demandé à l'Inspection générale des finances (IGF) de mettre à jour leur étude sur les marges des distributeurs et des grands industriels. Mon objectif est de casser la spirale de l'inflation des prix alimentaires d'ici l'automne prochain.
> Dans cette période de forte inflation, personne n'a apporté de solution crédible alternative. Le trimestre anti inflation, c'est quoi ? Ce sont des milliers de produits dont le prix depuis mars a baissé de 13% là où il augmentait de l'ordre de 2% sur un mois. Donc ça marche ! Quelles sont les alternatives ? Le Rassemblement national propose de baisser la TVA. Cette mesure va directement dans la poche du distributeur, et certainement pas dans la poche du consommateur. L'Espagne a essayé. Elle a baissé la TVA et les prix alimentaires ont augmenté de 14 à 17 % ! Les solutions du Rassemblement national ne marchent pas. La NUPES nous dit qu'il faut bloquer les prix. La Hongrie l'a fait. Résultat : près de 40 % d'inflation alimentaire et des pénuries. Notre politique n'est peut-être pas la plus spectaculaire, mais elle est la plus efficace face à un problème structurel d'explosion du prix des produits alimentaires. Ni la TVA, ni le blocage des prix ne sont des solutions efficaces.
> Il faut établir la vérité des prix, en définissant très clairement les marges qui sont faites par les acteurs économiques. C'est le rôle de l'Inspection générale des finances (IGF). Tous les trois mois, l'IGF nous remet un rapport sur la base des comptes trimestriels de l'INSEE pour avoir des données objectives et transparentes. Évitons de jeter en pâture une entreprise ou une autre, un secteur ou un autre. Il faut établir la vérité des prix pour pouvoir prendre les bonnes décisions.
> Je note que les syndicats, dont la CGT, acceptent de reprendre le dialogue avec la Première ministre. C'est encourageant. Par ailleurs, au-delà des casseroles et du bruit, il y a la réalité des Français qui travaillent ; la réalité des usines qui tournent ; la réalité des investisseurs étrangers qui continuent à investir massivement dans notre pays ; la réalité des entrepreneurs qui continuent à prendre des risques et créer de l'activité. Toute cette France-là qu'on n'entend pas, qui ne fait pas la une des 20 heures, elle est largement majoritaire. Et c'est aussi à cette France-là qu'il faut répondre. Elle a pu être d'accord ou pas avec la réforme des retraites, mais elle veut que le dialogue reprenne et que le pays redémarre.
> L'immobilisme n'est pas une option pour la France. Depuis un an, nous avons fait passer 25 textes. Dans les semaines qui viennent, nous présenterons un texte stratégique sur l'industrie verte, un texte majeur pour nos finances publiques (la LPFP), un plan pour mieux lutter contre la fraude fiscale et sociale, un texte visant à sécuriser et réguler l'espace numérique (transposition du DSA DMA), et un texte pour réguler le secteur de l'influence commerciale. Ces lois passeront et amélioreront le quotidien des Français !
> Le ministère de l'Économie et des Finances s'empare pleinement de cette question politique et économique la plus essentielle des décennies qui viennent. L'intelligence artificielle, notamment l'intelligence artificielle générative de chaque outil, est un défi économique, politique, moral, comme nos générations n'en ont pas connu depuis plusieurs années. Cela va demander d'abord des besoins d'investissement considérables et nous avons, nous en France, des chercheurs, des scientifiques, des laboratoires, des centres de recherche comme le CEA qui sont parmi les meilleurs au monde. Nous devons les utiliser pour être leader sur ce sujet en Europe. Nous avons en deuxième lieu besoin d'une régulation pour contrôler nos données, éviter qu'elles soient détournées, éviter que le rapport à la vérité ou au mensonge soit totalement déformé dans nos démocraties. Éviter également qu'elles ne soient menacées par cette intelligence artificielle et le mauvais usage qui pourrait en être fait. La Commission européenne s'est prononcée sur ce besoin de régulation. Est-ce qu'il ne faut pas réfléchir à un traité international sur cette question de l'intelligence artificielle, de son utilisation, de sa réglementation ? Cela pourrait être une piste pour s'assurer que toutes les grandes puissances de la planète respectent le même ordre international en matière d'intelligence artificielle.
> Un texte sur l'immigration est nécessaire. Un texte qui permet de garantir que partout sur le territoire français, la règle de droit est respectée. Que les obligations de quitter le territoire français, le sont réellement. Que lorsqu'un étranger a commis un crime ou un délit sur notre territoire, non seulement il est condamné, mais il ne reste pas dans notre pays. Toutes ces propositions qui sont portées par Gérald Darmanin, je les soutiens et je soutiens totalement la détermination du ministre de l'Intérieur. Il a raison de se saisir de ce sujet et la majorité a raison de confirmer sa détermination à faire adopter un texte sur ce sujet d'ici la fin de l'année 2023.
> Je crois avoir porté depuis maintenant dix ans cette idée d'une réforme en profondeur des institutions dans un sens de simplification et d'efficacité. Mais pour le moment, la priorité me semble aller aux questions économiques et sociales.
> Je crois de plus en plus au temps long. Il n'y a d'efficacité politique que dans la durée. Qu'est-ce que nous faisons depuis six ans ? Nous accomplissons une transformation réelle du modèle économique français pour qu'il garantisse le plein emploi et la production de richesse. Nous ouvrons des entreprises, des usines. Nous innovons, et nous souhaitons garder cette richesse sur notre territoire en inversant la courbe de délocalisations. Et tout cela dans un contexte de décarbonation de l'économie et de lutte contre le changement climatique. C'est notre ambition. Mais une ambition pareille ne se réalise pas en un an ou en deux ans. Il faut dix ans. Le temps nous est précieux parce qu'il vous permet d'aller au bout de cette transformation.
> Prenons l'exemple d'une image picturale : un tableau politique. Nous pouvons nous focaliser sur un détail ou nous pouvons nous intéresser à la perspective. Si on prend un tout petit peu de recul, chacun voit bien que la vie politique française est organisée en trois blocs : le bloc de la décroissance (la Nupes), le bloc nationaliste (le RN) et le bloc de la majorité qui se rassemble autour de valeurs très claires le travail, la défense des entrepreneurs, l'ordre républicain, la construction européenne. Tous ceux qui croient dans ces valeurs et dans ces principes devraient apprendre à travailler ensemble. C'est toujours plus simple de focaliser son attention sur les différences. Il est infiniment plus courageux et infiniment plus salutaire pour le pays de rassembler nos points communs et de travailler ensemble. Oui, je souhaite que nous travaillions ensemble sur un certain nombre de textes. Je l'ai fait sur le projet de loi de finances rectificative cet été et sur le texte pour protéger le pouvoir d'achat des Français. Je le ferai sur le projet de loi « industrie verte ». Nous allons le faire texte par texte et j'espère que, en travaillant ensemble, nous parviendrons à clarifier le jeu politique. Ce goût de la différence et ce goût de la querelle doivent s'effacer devant l'intérêt général.
> François Bayrou exprime sur la fin de vie des convictions personnelles qui sont infiniment respectables. J'ai une appréciation très différente. Nous venons de vivre un temps de débats et de difficultés politiques. La majorité a tenu bon. Elle ne s'est pas divisée. Je suis fier de la solidité de cette majorité.
> Je suis inquiet de voir notre démocratie fonctionner à l'émotion et plus à la raison. Oui, notre nation doit rester une Nation de la raison. Récemment, j'ai encore fait une émission au cours de laquelle la journaliste n'avait qu'un mot à la bouche «est-ce que vous êtes choqué?», choqué par ceci; choqué par cela... Mais nous ne sommes pas là pour être choqués. Nous ne sommes pas là pour agir sous l'emprise de l'émotion. Nous sommes là pour raisonner, pour décider, pour construire le bien commun. Nous ne sommes pas là pour polémiquer tout le temps.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> 200 cybergendarmes mobilisés pour lutter contre
l’escroquerie à la vente de faux billets pour les JO
de Paris. Depuis le début du mois de mars 44
sites de faux billets ont été détectés ! Félicitations aux cyber-patrouilleurs
de la gendarmerie pour
leur action.
> Chaque jour sur le terrain, les caméras-piétons, très largement déployées, prouvent leur utilité : au bénéfice de la sécurité de nos concitoyens et de nos forces de l’ordre.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Les tensions persistantes en Israël et
Palestine rappellent la nécessité de continuer à œuvrer pour la paix. Avec mes
homologues allemande, égyptien et jordanien pour marquer notre mobilisation :
préserver le dialogue, protéger la solution à 2 États.
> Avec la ministre allemande des Affaires étrangères, une coopération franco-allemande étroite au service d'une Europe souveraine fondée sur des valeurs communes, un soutien à l' Ukraine sur la durée, un travail conjoint sur nos relations avec la Chine et dans l'Indopacifique.
> Entretien dense avec mon homologue Qin Gang, et les ministres Chen Jie & Lu Yingchuan. Au cœur de nos échanges : notre relation bilatérale avec la volonté d'approfondir nos échanges économiques et humains, l'environnement, les crises internationales Ukraine, la Corée du Nord.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Il n’y a qu’une seule finalité au projet de loi
de programmation militaire : quel est l’effet militaire que nous souhaitons
atteindre. Et nous avons fait le choix de la cohérence. Car une armée qui
manque de cohérence est en échec sur le terrain.
> « Pourquoi n'avez-vous pas
programmé l'achat d'encore plus de matériel ? » Cette question revient souvent,
et même si le volume de commandes est historique, nous avons privilégié la
cohérence de notre armée sur la masse d'équipements dans le projet de LPM.
Cohérence de nos équipements au
regard des missions actuelles et futures de nos armées. Cohérence, car chaque
achat inclut la formation, les infrastructures - physiques et cyber -,
l’entretien, les pièces de rechange, les femmes et les hommes qui
l’utiliseront, etc.
Cohérence, car avoir 1 000 Caesar ou Leclerc dans des
entrepôts, non maintenus, sans munitions ou infrastructures ne sert pas nos
armées. Cohérence, car l'objectif est que la France puisse à horizon 2030 mener
une coalition d'alliés en projetant :
- Un niveau corps d’armée
multinational, ses appuis & soutiens dont une division
- Une force navale autour d’un
porte-avions au sein d’un groupe aéronaval
- Un commandement de forces aériennes à
40 avions de chasse avec leur environnement d’accompagnement et de soutien.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> France Travail, c’est la volonté de réformer le
service public de l’emploi avec plus de coordination, plus de partage
d’informations pour faire en sorte que les demandeurs d’emploi et les
allocataires du RSA soient tous suivis.
> [Initiative parlementaire pour supprimer la retraite à 65 ans] C’est une démarche irresponsable et totalement politicienne (…) c’est déraisonnable . (…) La réalité, c’est qu’avec ce type d’initiative posée par des parlementaires d’opposition, ça ne peut faire qu’une chose, c’est une machine à déception.
> Dans les semaines qui viennent avec Gérald Darmanin et l’ensemble de la majorité nous allons voir s’il y a une voie de passage, une possibilité de construire une majorité large autour de ce texte.
> Chaque fois qu’un maire démissionne sous la contrainte, sous la pression, c’est la démocratie qui recule.
> Pour le 9 mai, Journée de l’Europe, nous avons lancé l’Année européenne des compétences. L’occasion de rappeler combien l’accès à la formation tout au long de la vie est essentiel pour permettre aux actifs de s’émanciper et aux entreprises de préparer leur avenir.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> L’extrême droite, c’est cela: intimider,
harceler, faire pression sur un maire qui a souhaité ouvrir un centre d’accueil
de réfugiés dans sa commune, le poussant à la démission. Tout mon soutien à
Yannick Morez, maire courage, et aux habitants de Saint-Brevin-les-Pins.
> Je condamne fermement les agissements d'un enseignant de l'académie de Paris ayant brûlé devant son lycée les copies de ses élèves. Ce dernier a été suspendu, une plainte a été déposée. Toutes les dispositions ont été prises pour que les élèves concernés ne soient pas pénalisés.
> En 1847, Victor Schoelcher écrivait : « Nous demandons l’abolition immédiate et complète de l’esclavage dans les colonies françaises ; (...) ; Parce que toutes les notions de justice et d’humanité se perdent dans une société à esclaves. »
> Dès la rentrée, les professeurs pourront effectuer de nouvelles missions d'accompagnement, de coordination ou de face-à-face pédagogique.
Sylvie Retailleau (ministre
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Former nos jeunes et nos talents aux métiers
d’avenir et aux technologies vertes, au plus près des besoins de nos
territoires et de nos industries, c’est le sens des 700M€ annoncés aujourd’hui
par Emmanuel Macron.
Du lycée professionnel au doctorat, du technicien à l’ingénieur, ensemble, nous
accélérons la réindustrialisation de la France et la transition écologique !
> Connaitre les océans, c’est
pouvoir les protéger. Alors que les évolutions du climat affectent les
milieux marins, la recherche doit permettre de mieux comprendre leurs
profondeurs.
Aujourd’hui, cette collaboration permet la construction d’un nouvel
observatoire sous-marin au large de la Nouvelle-Calédonie. Ce projet ScinObs permettra de mieux
analyser les évolutions des écosystèmes d’eau profonde, et de protéger les
populations des risques naturels.
La connaissance des profondeurs marines fait également l’objet dans notre pays
d’importants investissements via France 2030, avec notamment un programme de recherche Grands fonds marins.
> En cette journée nationale du
doctorat, je salue toutes celles et ceux qui s'engagent dans la recherche,
animés par cette volonté de faire rayonner les sciences ! Pour vous, nous
agissons.
- Nous avons augmenté la rémunération
de tous les contrats doctoraux depuis le 1er janvier en la passant à plus de 2000
€ brut/mois. En 2026, elle atteindra 2300€ brut/mois.
- Depuis 2020, le Gouvernement a
également :financé plus de 1100 nouveaux
contrats doctoraux ; mis en
place plus de 300 contrats CIFRE
supplémentaires pour des doctorants en entreprise.
- Avec une valorisation
salariale à l’embauche des jeunes chercheurs, le diplôme de docteur est
également mieux reconnu.
Grâce à la LPR, les docteurs peuvent désormais utiliser leur titre dans tout
emploi et en toute circonstance professionnelle !
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> On aurait envie de redonner à Michel-Edouard Leclerc
la définition du patriotisme et de la souveraineté. Et qu’il défende la France
et l’agriculture. Et puis finalement on se dit que les consommateurs sauront
parfaitement aller dans les enseignes qui elles défendent les emplois et les
agriculteurs en France.
> À la suite de l’état des lieux
dressé par le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des
espaces ruraux (CGAAER) que j’avais souhaité, heureux de lancer les travaux
opérationnels en vue du Pacte en faveur de la haie. D’ici le début du mois de juillet, nous initions un travail
pour :
- mieux suivre l’état et le linéaire de haie au cours du temps et renforcer les
connaissances ;
- structurer des filières locales de structuration et de plantation durable des
haies ;
- accompagner le développement et la gestion durable des haies. Ce n’est pas à
une obligation de moyens que nous sommes tenus. C’est à une obligation de
résultats.
Nous avons besoin de la haie pour notre agriculture et pour notre
environnement.
Et nous avons un défi immense : sortir des postures, trouver des compromis,
pour réussir.
> Je suis intervenu lors de l’examen de la proposition de résolution à l’Assemblée visant à lutter contre les sur-transpositions en matière agricole. Ce qui est en jeu, c’est la meilleure façon d’accompagner les transitions pour préserver une agriculture française souveraine. La méthode adoptée était la bonne : travailler dans la coopération et la confiance entre les agriculteurs, les acteurs de la recherche, les citoyens et les pouvoirs publics. C’est également dans cet esprit que j’envisage les prochaines étapes qui s’ouvrent, et en particulier dans le cadre de la préparation du pacte et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Industrie verte:
des avancées majeures pour l’écologie en 4 mesures
Le Président l’a annoncé : le bonus écologique prendra en compte l’empreinte
carbone des véhicules électriques ! Il s’agit d’une mesure de bons sens, pour le
climat et le pouvoir d’achat des Français. La transition écologique est un
véritable levier pour notre réindustrialisation.
Car l’industrie est un vecteur de développement et de cohésion des territoires,
nous investissons 100 millions d’euros pour Territoires d’Industrie reconnu
comme moteur de notre réindustrialisation. Une stratégie de reconquête
industrielle par les territoires !
En divisant par deux les délais d’obtention des permis, nous allons accélérer
les implantations industrielles et réhabiliter les anciennes friches.
Un nouveau crédit d’impôt industrie verte verra également le jour. Il permettra
de soutenir les technologies bonnes pour le climat, comme les batteries, les
pompes à chaleur, les éoliennes ou encore les panneaux solaires.
Notre réindustrialisation doit s’accélérer pour préparer la France de demain,
répondre au défi climatique, préserver le modèle social et atteindre le plein
emploi. Ces objectifs répondent à l’ambition du Gouvernement de placer les
enjeux climatiques au cœur de notre action.
> En divisant par deux les délais d’obtention des permis, nous allons accélérer les implantations industrielles et réhabiliter les anciennes friches.
> Nos maires sont les premiers piliers de notre République. Je me refuse à la banalisation de la violence à leur égard. Notre pays compte 600 000 élus locaux qui, quotidiennement et aux dépens de leurs proches, de leur engagement associatif, de leur profession, sont sur le terrain pour nos concitoyens. J’avais eu l’occasion au mois de mars de faire part de mon soutien à Yannick Morez après les attaques dont il avait été la cible. Aucun mandat ne doit amener à voir sa vie et celle de sa famille menacées. Nous poursuivons notre travail avec les associations d'élus pour toujours plus protéger nos maires et nos élus, et mettre fin à cette spirale de violence qui abime notre démocratie.
> Avec le Fonds vert, nous faisons confiance aux maires pour financer les projets utiles à la transition écologique dans leur commune. Le résultat est là : 10 000 projets déposés !
> Nous avons un enjeu crucial sur la totalité de notre gestion forestière en France, une brique essentielle de la panification écologique. (…) Les sanctuaires de biodiversité méritent d’être travaillés par l’homme.
> [Recyclage des bouteilles et des emballages en plastique] Il y a des disparités dans notre pays qui devraient nous interpeller. (…) Nous somme seulement à 25% sur les emballages plastique, pour un objectif de 50% d’ici 2 ans.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Je lance en cette journée internationale des
infirmiers la refondation profonde de la formation et du métier, car ils ne
correspondent plus pleinement aux besoins de santé des Français et aux attentes
des professionnels, alors qu’ils ont un rôle clé dans notre système de santé.
> Inventer les médicaments de demain en associant chercheurs, étudiants et entreprises de pointe, c’est l’ADN de Bio Innovation et RD-Biotech à Besançon. Les biomédicaments révolutionnent la médecine, et l’État investit massivement dans cette excellence française avec France 2030.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> La sécurité des enfants est ma première
priorité. J’ai fait de la lutte contre les maltraitances, un fil rouge de mon
action. J’aurai à cœur de mettre en œuvre les 39 propositions de l’Igas dans le
cadre de la mise en place de la garantie d’accueil du jeune enfant.
> Les crédits de l’Etat à l’aide alimentaire, qui étaient de 56 millions en 2021, atteindront cette année 156 millions d’euros.
> Mieux manger pour tous c’est une ambition et des moyens. 60 millions d’€ mobilisés pour fournir à 4 millions de Français en précarité alimentaire, un accès à des produits sains et de qualité grâce à des paniers, des chèques & des ateliers verts et solidaires.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Notre politique industrielle porte ses fruits,
comme l’a rappelé le Président de la République Emmanuel
Macron. Nous devons maintenir notre ligne de
compétitivité, en continuant la baisse des impôts de production.
Nous devons aussi ramener davantage les Français vers l’emploi et l’industrie.
C’est tout le sens de la réforme des lycées professionnels et de la relance du
programme Territoires d’industrie.
Nous ouvrons aujourd’hui un nouveau chapitre pour accélérer la
réindustrialisation de la France : faciliter les implantations industrielles,
mieux financer la décarbonation, et changer notre logique de commande et achats
publics et privés.
C’est le cœur du projet de loi Industrie verte que nous présenterons la semaine prochaine.
> Compétitivité, politique industrielle, protection des intérêts stratégiques, réciprocité des normes et un cadre de solidarité multilatérale. Les cinq piliers d’une politique économique européenne rénovée.
> L’industrie française est attractive, on y recrée des emplois, on y recrée des usines.
> Pour s'installer en France, les industriels ont besoin de savoir à quelle sauce ils vont être mangés dans les 5 à 10 ans qui viennent.
> La réindustrialisation est un impératif politique. Quand une usine ouvre, la colère diminue (...) et on a tous besoin que la colère diminue dans le pays.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Pour la quatrième année consécutive la France
est le pays le plus attractif en Europe, ce n'était jamais arrivé avant Emmanuel Macron. L'emploi repart
depuis 2017 : 1.7M emplois ont été créés, le chômage est au plus bas depuis 15
ans.
Ces performances exceptionnelles bénéficient aux villes moyennes, sinistrées
par la désindustrialisation, et aux départements les plus pauvres. Avec le
projet de loi Industrie verte, le retour en force de l'industrie va
s'accélérer.
> Le retour des usines et de l'emploi industriel, fruits du travail engagé depuis 6 ans sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, c'est la revanche des territoires sinistrés par la désindustrialisation et délaissés par nos politiques publiques pendant 30 ans.
> [Cyberharcèlement] Il faut que certaines peines exemplaires puissent être prononcées. (…) Il faut en outre une peine complémentaire de bannissement des réseaux sociaux.
> [Cybersécurité anti-arnaques] Le filtre anti-arnaques filtrera préventivement les sites identifiés comme étant malveillants. Il coupera la mal à la racine.(..) et tous les Français seront protégés.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Pour soutenir la decarbonation de nos
entreprises, le projet de loi Industrie verte propose de simplifier l’accès aux
aides existantes. Travail que nous avons engagé avec la création d’une
subvention verte pour aider jusqu’à 20 000 PME et ETI
> 75% des investissements étrangers bénéficient à nos villes moyennes en région. Partout en France, nous recréons un tissu industriel fort. Depuis 2017, ce sont 90 000 emplois industriels créés. Avec constance, nous poursuivons ce travail via le projet de loi Industrie Verte.
> Depuis 6 ans, nous avons créé 1,7 million d’emplois, plus de 300 usines et permis 158 relocalisations. Reindustraliser le pays, baisse du chômage : beaucoup l’ont promis, nous le faisons. Face aux prophètes du déclin, les faits et rien que les faits.
> De nombreuses communes touristiques connaissent aujourd’hui un problème d’équilibre entre logement permanent et logement touristique. Nous créerons un intermédiaire chargé de recenser ces logements afin de mieux les réguler.
> Nous devons ensemble trouver les moyens de continuer à protéger les Français, que ce soit en prolongeant le trimestre anti-inflation ou en rouvrant les négociations avec les industriels.
> En sept semaines, les prix des produits concernés par le trimestre anti-inflation ont baissé de 13%. Dans le même temps, les volumes des produits concernés augmentent. Le trimestre anti-inflation ça marche.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Bloquer les sites pornos qui ne vérifient pas
l’âge des utilisateurs sera plus facile! Avec le projet de loi numérique, les
sites concernés pourront être bloqués plus rapidement. C’est une nécessité pour
nos enfants, soumis trop tôt à ces images.
> Très fière d’avoir mené la délégation française à l’ONU lors de l’audition de notre pays par le comité des droits de l’enfant. Un moment important où nous avons présenté nos engagements et nos priorités pour protéger nos enfants.
> Les élus locaux et notamment les maires sont les fantassins de la République. Tout mon soutien à Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins. Sa démission doit nous alerter : la démocratie ne peut pas reculer face à la violence. L’engagement républicain est essentiel.
> J’ai eu le plaisir d’installer le Conseil national de l’adoption aujourd’hui. Le Gouvernement a souhaité rassembler une large représentation des parties prenantes de l’adoption. Ils pourront ainsi émettre des avis éclairés et nourrir nos réflexions. Merci à eux!
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> La démission d'un Maire victime de violences
est une blessure démocratique. Quand la démocratie est en danger, nous devons
tous être à son chevet. Tout mon soutien à Yannick Morez, Maire de
Saint-Brévin, harcelé par l'extrême droite.
> En ce 10 mai, journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et leur abolition, je pense à toutes les victimes de ce monstrueux trafic. Le combat pour la dignité humaine doit guider notre action.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Ce qui s'est passé à Saint-Brévin est un défi
lancé à la République : rien ne serait pire qu'à l'indignation d'un jour
succèdent l'inaction et l'impuissance. Ceux qui, à l'extrême droite, ont attisé
la haine sont complices et devront aussi répondre de leurs forfaits.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Le combat démocratique n'est pas un combat de
rue. Aucune insulte, aucune intimidation, aucune menace à l'encontre des élus
n'est acceptable. Personne ne devrait encourager ce climat de violences.
> Aucun universitaire ne devrait avoir à renoncer à une conférence. Le soutien à Florence Bergeaud-Blacker doit être total et son travail de recherche sur les Frères musulmans pouvoir être présenté sans entrave ni menace.
> Oui nous avons besoin d'agriculteurs pour assurer notre souveraineté alimentaire. Oui nous avons besoin d'industries pour assurer notre indépendance et nos emplois. Dunkerque avait perdu 6 000 emplois en 20 ans et va en créer 16 000 en 10 ans !
> Il ne doit y avoir aucune ambiguïté pour condamner l'attaque insupportable qu'a subie le maire de Saint Brévin. Les maires sont en première ligne dans notre République, ils doivent être respectés et soutenus.
> Renaissance, ce ne sont pas les méthodes de LFI. La majorité présidentielle, ce n'est pas la Nupes. Cette proposition de loi est un mensonge aux Français, une arnaque, et un coût de 15 milliards d'euros.
> Nous avons créé 1,7 million d'emplois depuis 2017. Nous pouvons atteindre le plein emploi. Dunkerque avait perdu 6000 emplois en 20 ans et en aura recréé 16000 en 10 ans !
> Il faut rendre hommage au maire Yannick Morez. La meilleure réponse au drame qui s'est produit, c'est que le centre d'accueil des demandeurs d'asile voit le jour. C'est aussi que les menaces et intimidations contre les élus soient unanimement condamnées.
> On a adopté deux projets de loi majeurs sur les enjeux de planification et de transition écologiques.
> On a recréé 1,7 million d'emplois depuis 2017, ça veut dire autant de familles qui sont sorties du chômage : aujourd'hui, on est en capacité de sortir définitivement du chômage de masse.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> L’Assemblée nationale a voté ce soir en faveur
du pavoisement de nos mairies aux couleurs françaises et européennes marquant
ainsi notre attachement européen. Parce que l’Europe est un projet politique, elle est porteuse de symboles. Le
drapeau bleu aux 12 étoiles, en est un magnifique
Guillaume Kasbarian (député)
> Depuis 2020, nous avons réduit les procédures
administratives d’installation des sites industriels. Nous souhaitons aller
plus loin : diviser par 2 les délais d’implantation. Car la France n’est pas
dans un igloo: face à la concurrence mondiale, nous devons accélérer.
> Après 40 ans de
désindustrialisation, nous avons agi depuis 2017 pour la réindustrialisation du
pays et les résultats sont encourageants :
- Plus de 250 sites industriels nets créés dont 200 depuis 2021
- 1,7 million d’emplois créés Aujourd’hui, nous voulons accélérer la
réindustrialisation du pays. C’est l'objectif du Président de la République.
> L’enjeu à l’avenir, ce n’est pas d'inventer de nouvelles normes environnementales: les objectifs climatiques français et européens sont déjà les plus ambitieux du monde ! L'enjeu à l'avenir, c'est de se donner les moyens de les atteindre.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Iran: l’accélération
de l’exécution des peines de mort est une tentative de propager la terreur. En
réponse à l’appel des prisonnières politiques d’Evin, j’exhorte le
gouvernement iranien à mettre fin immédiatement aux
exécutions quotidiennes d’opposants.
Bruno Millienne (député)
> «Récompenser les entreprises
vertueuses, c'est ce que nous allons faire avec la mise en place du triple E
pour certifier cette démarche» (Emmanuel Macron)
Le développement de notre industrie
verte passe par la valorisation de ses atouts, au niveau français comme
européen.
> Si certains semblent l'avoir oublié, l'information, réelle et vérifiée, est une composante essentielle de notre démocratie. Des journalistes y consacrent leur vie, jusqu'à la perdre, pour que nous y ayons accès. Toutes mes pensées aux proches de Arman Soldin.
> Sur la méthode, il faut qu'on travaille en amont les textes au sein de la majorité, mais aussi en impliquant les députés de l'arc républicain dès l'écriture. C'est notre responsabilité, mais aussi celle de nos oppositions républicaines, sinon on va à la catastrophe en 2027.
> Le drapeau européen sur les mairies n'est peut-être pas la priorité immédiate des Français. Ça amène de la polémique là où on pourrait faire confiance aux maires pour jouer la carte de la discussion avec leur concitoyens sur ce thème.
> Le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale est un très bon signe envoyé aux Français. Il est normal que chacun participe à sa hauteur au budget de l'Etat. C'était un engagement du Président de la République.
● Parti radical
> Démission du maire de Saint-Brevin: Le Parti radical déplore des menaces
envers les élus de la République, et rappelle que la sénatrice radicale Nathalie Delattre a fait voter en janvier à
l'unanimité une loi pour protéger et soutenir les élus agressés.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Pascal Canfin
> 3000 emplois directs, 5 milliards
d’investissements… le projet de batteries électriques annoncé aujourd’hui à
Dunkerque c’est l’industrie verte XXL… et c’est en France que ça se passe.
C’est aussi une victoire contre tous les déclinistes
> Hier le Parlement européen a voté la demande de création d’un impôt européen sur les grandes entreprises qui bénéficient le plus du marché unique. Nous avons besoin de construire une nouvelle fiscalité pour renforcer l’Europe puissance.
Marie-Pierre Vedrenne
> Le haut du podium pour la France! Pour la quatrième
année consécutive ! Nous demeurons le pays d’Europe le plus attractif en terme
d’investissements étrangers contribuant à notre réindustrialisation & à
assurer notre objectif de transition