jeudi 6 avril 2023

Propos centristes. France – 413 milliard d’€ pour la Loi de programmation militaire / Relations franco-chinoises / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Réforme des retraites / Plan eau/ Industrie verte / Revalorisation des salaires des enseignants…

Voici une sélection, ce 6 avril 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Je suis convaincu que la Chine a un rôle majeur à jouer dans la construction de la paix. Voilà ce sur quoi je viens échanger, avancer. Avec le Président XI Jinping, nous allons parler aussi de nos entreprises, du climat et de la biodiversité, de la sécurité alimentaire.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L’intérêt de la Chine n’est pas d’avoir une guerre qui dure . (…) La crainte que la Chine fournisse des armes à la Russie a été exprimée par plusieurs et nous l’exprimons aussi. (…)
Nous avons aussi très clairement indiqué que quiconque aiderait l’agresseur se mettrait dans une situation de complicité d’infraction au droit international. (…)
La Chine a proposé un plan de paix (…) Il s’agit bien d’une volonté d’avoir une responsabilité et d’essayer de bâtir un chemin vers la paix. (…)
Cette guerre, qu’à plusieurs reprises j’ai qualifiée d’impérialiste, de coloniale, est venue en effet fouler aux pieds nombre des principes de la Charte des Nations unies, que les deux membres du Conseil de sécurité que nous sommes doivent résolument défendre. (…) Je crois que les défendre, c’est aussi cheminer ensemble et essayer de trouver un chemin de paix. (…)
La Chine, «forte de sa relation étroite avec la Russie, encore réaffirmée ces derniers jours peut jouer un rôle majeur » dans la résolution du conflit.

> [Discours à la communauté française de Chine] Je suis très heureux de vous retrouver trois ans après, un peu plus de trois ans après la dernière visite effectuée, ici même, en novembre 2019 ; plusieurs d’entre vous étaient déjà à mes côtés. 
Et je sais que ces trois années ont été particulièrement difficiles à vivre. Je voulais avoir d’abord un mot pour vous, l’ensemble des équipes, et vous dire la reconnaissance et le soutien de la France. Je sais en effet, l’engagement qui a été celui de notre ambassade, de nos consulats généraux, des réseaux de chefs d'îlots et des relais associatifs, éducatifs ou médicaux, sans oublier, aussi, nos élus locaux. 
Je mesure ce que l'expatriation, en ces temps de pandémie, a pu entraîner de difficultés, parfois même de souffrances pour vous et pour vos familles. Alors permettez-moi de saluer plus particulièrement le dévouement du personnel médical et soignant, ici même à l'ambassade, le sens du devoir de la direction des écoles françaises et des professeurs, l'esprit de résistance des familles et bien sûr des élèves qui ont permis de traverser cette crise. 
L'ensemble de la Communauté française en Chine a fait montre d'un courage remarquable à Shanghai, où nos compatriotes ont connu un confinement, je le sais, particulièrement strict et long, en particulier au printemps dernier, mais aussi à Wuhan, Chengcheng, Canton, Hong Kong, Chengdu, Shenyang et dans tant d'autres endroits. La solidarité dont vous avez su faire preuve durant cette période a forcé notre admiration, et je veux ici vraiment remercier toutes celles et ceux qui ont traversé cette période, si difficile, avec le sens des responsabilités, beaucoup de sacrifices pour continuer d'être là. 
Vous êtes désormais un peu plus de 22 000 à explorer cette relation et cet autre pôle de l'expérience humaine dont parlait Simon Leys, répartis à parts égales entre Chine continentale et Hong Kong. C'est une communauté moins nombreuse qu'avant la pandémie, mais soudée et qui continue, je le sais, à accompagner nombre de projets et je compte sur vous pour accompagner toutes celles et ceux qui, dans les mois, les années à venir, viendront continuer de nourrir cette relation. 
Les temps, nous le savons, sont exigeants. Mais nous avons ici d'indéniables atouts et la volonté de relancer un partenariat stratégique et global avec la Chine. Je voulais commencer par ces mots pour vous, parce que je sais combien ces années ont été dures et je n’aurais pas l'opportunité, en quelque sorte, de parler de l'avenir si vous n'aviez pas résisté dans cette période. La force de cette relation, ce sont les femmes et les hommes qui la nouent : étudiants, artistes, scientifiques, chercheurs, femmes et hommes d'affaires, entrepreneurs, entrepreneuses, responsables politiques. Et cette relation bilatérale, nous avons à en écrire la suite dans des temps particulièrement difficiles.
Alors, je voulais aussi vous dire quelques mots de ce voyage et des objectifs que nous poursuivons. En effet, je veux saisir l’occasion de cette première prise de parole pour partager, en quelque sorte, les grandes lignes de nos objectifs. De plus en plus, nous entendons des voix s’élever pour exprimer une forte inquiétude sur l’avenir des relations entre l’Occident et la Chine, et en quelque sorte conclure à une forme d'irrésistible engrenage de tensions croissantes. Si nous ne faisions que lire, en quelque sorte, les commentaires où, somme toute, tout est déjà écrit, nous n’avons pas le choix, le découplage est déjà à l'œuvre, et la question est simplement celle de son rythme, de son intensité, et nous n’aurions qu’à assister à la scène. Je ne crois pas, en tout cas, je ne veux pas croire à ce scénario. 
En effet, il va absolument sans dire que nous ne partageons pas le système politique de la Chine. Il existe même une rivalité que nous assumons pleinement avec l’Union européenne, mais nous savons aussi que nous avons des grands sujets internationaux sur lesquels il nous faut engager, nous avons des relations humaines un peu particulières. Et au fond, cette page singulière que la France a su ouvrir avec la Chine, elle est pluriséculaire, mais elle s'est réaffirmée, et ces dernières décennies nous obligent. 
Cette page d'histoire plus contemporaine, ouverte dès 1964 avec le général De Gaulle, sous prétexte, justement, que la situation internationale était devenue plus instable, nous ne devons pas, en quelque sorte, la renier. Et ce n'est pas au moment, pour le citer, où le poids de l'évidence et celui de la raison ont effectivement grandi, que nous devons nous désengager, nous recroqueviller sur nous-mêmes ou accepter en quelque sorte une logique de bloc à bloc. J'entends déjà les commentaires. Ça ne veut pas dire qu'il y aurait une forme d’équidistance, ou un système d'équivalence qu'on mettrait entre les blocs l'un ou l'autre, mais simplement la lucidité qui consiste à regarder ce que nous avons à faire, dans cette conversation, en quelque sorte, avec le reste du monde. 
La Chine a une place toute particulière pour nous, nourrie par notre histoire intellectuelle, artistique, scientifique, industrielle, géopolitique et nourrie, aussi, par ce que la Chine représente aujourd'hui. La Chine produit désormais autant de richesses chaque année que l'ensemble des Etats de l'Union européenne. Elle est le premier partenaire commercial de plus de 60 pays dans le monde, le premier consommateur de charbon aussi, le premier créancier des pays les plus vulnérables, l'une des principales puissances militaires. 
Cette accumulation de puissances a évidemment transformé ce pays. Et pour beaucoup d'entre vous, qui avez une profondeur historique, vous l'avez vu changer, y compris dans sa conscience de lui-même durant ces quinze, vingt dernières années, résolument. 
Les dirigeants chinois assument pleinement désormais ce nouvel équilibre de force, et leur relation à l'économie, une forme d'hégémonie, à ses équilibres internationaux, à la puissance, ne sont plus les mêmes. Mais c’est précisément dans cette période que ce dialogue contemporain que nous avons su nouer, sur la base justement d’une histoire pluriséculaire, a du sens. 
Dès le début de mon premier mandat et mes visites en 2018 et 2019, j’avais acté cet engagement, sans naïveté aucune, et avec beaucoup d’humilité, la place que notre pays peut avoir. Celui de porter cette relation singulière, d’être une voix qui unit l’Europe, ce que nous avons fait dès 2019, où lors de la visite d’État du Président chinois, nous avons associé la Chancelière Merkel et le président Juncker autour de la table, assumant en quelque sorte de consolider un dialogue sino-européen et essayant de défendre des valeurs universelles qui constituent le cœur de notre identité dans un dialogue respectueux. 
Venir à Pékin, accompagné de la présidente de la Commission européenne, Madame von der Leyen, c'est souligner la cohérence de cette démarche et c'est vouloir la réinscrire, en quelque sorte, dans cet axe que nous avons fixé. 
Alors, quels sont les paramètres de cette relation, et que peut-on attendre ? Je commencerai avec la question politique et stratégique, celle évidemment, de la guerre en Ukraine et de ce que nous pouvons essayer d'engager avec la Chine. La guerre menée par la Russie en Ukraine a profondément atteint l'ordre international, que nous connaissons depuis 1945 et cette guerre, qu’à plusieurs reprises j'ai qualifié d'impérialiste, de coloniale est venue fouler aux pieds nombre des principes de la Charte des Nations unies, que deux membres permanents du Conseil de sécurité que nous sommes doivent résolument défendre. 
Alors la Chine, précisément forte de sa relation étroite avec la Russie, encore réaffirmée ces derniers jours, peut jouer un rôle majeur. Le défi qui est le nôtre, c'est en quelque sorte de ne pas pousser, bloc à bloc, et en quelque sorte, de ne pas déjà écrire l'histoire en considérant que cette guerre viendrait rejouer des logiques stratégiques déjà écrites. Je crois le contraire. La Chine a assumé une responsabilité sur la question du nucléaire. Nous aussi, nous pouvons nous y engager, et ça aura un rôle déterminant dans ce qui est en train de se passer aujourd'hui, évidemment, dans le cadre de l'agression russe en Ukraine, mais dans les choix qui ont été faits avec la Biélorussie ou sur le nucléaire civil. 
La Chine a réaffirmé son attachement à la Charte des Nations unies, l'intégrité territoriale et la souveraineté d’une nation en font partie. Et je crois que les défendre, c'est aussi cheminer ensemble et essayer de trouver un chemin de paix. La Chine, justement, a proposé un plan de paix, nous l'avons salué. Est-ce que nous nous y retrouvons dans son intégralité ? Non. Néanmoins, il a un intérêt et il montre une volonté de s'engager sur la résolution du conflit. Et donc, s'il ne s'agit pas d'un plan de paix, il s'agit bien d'une volonté d'avoir une responsabilité et d'essayer de bâtir un chemin vers la paix, et je l’espère, de pouvoir participer à des initiatives utiles à la population ukrainienne. 
Je pense que ce dialogue avec la Chine est indispensable, parce que nous, Européens de l’Union européenne, nous aurions tort de laisser l’exclusivité du dialogue à la Chine, à d’autres Européens continentaux que sont les Russes, et considérer que ce serait la seule voie qui, en quelque sorte, viendrait donner sa lecture des événements, sa lecture du jeu et proposer des options stratégiques. Parler directement à la Chine de ce conflit, de cette agression russe, de ce qui s’y joue, des conséquences, des conséquences pour notre Europe, des conséquences pour le Proche et Moyen-Orient, comme pour le continent africain et tant d'autres. Et c'est assumé d'essayer de les engager dans une relation stratégique, peut-être plus complexe que celle qu'on voudrait déjà écrire. 
C'est ce que j'aborderai, vous l'avez compris, demain, après-demain avec le Président. Essayez de bâtir en quelque sorte et d'engager la Chine dans cette responsabilité partagée pour la paix et la stabilité à l'international et donc à travers ce conflit, mais également sur la question de l'Iran, de la Corée du Nord et je crois que c'est notre responsabilité. 
Ensuite, et ce sera pour moi le deuxième axe de ce déplacement, nous devrons aussi parler des paramètres de notre relation commerciale et je veux saluer la délégation économique qui est ici présente. Nous aurons ce conseil que nous avons créé, en 2018, ce conseil franco-chinois d'affaires qui est extrêmement important, qui va se réunir pour la première fois depuis la pandémie. Plusieurs contrats importants seront signés par plusieurs d'entre vous et dans tous les domaines qui sont ici représentés et que vous portez sur le terrain, qu'il s'agisse de l'aéronautique, des grands transporteurs, de la tech, de l'énergie décarbonée, de l'agroalimentaire, du luxe, des cosmétiques, à l'automobile et bien d'autres, nous avons une présence, dans nos grands groupes en passant par nos PME, nos ETI, et start-ups. Et nos 2 000 entreprises, implantées souvent de longue date, sont cette force que nous voulons encore déployer. 
Nous avons un agenda aussi agroalimentaire, que nous poursuivons depuis 2018 où dans d'autres domaines que nous consoliderons. Et cette communauté dynamique et innovante, force de proposition, je veux ici en saluer les représentants : la Chambre de commerce et d'industrie France Chine, les conseillers du Commerce extérieur et les communautés French Tech et du Comité France Chine qui jouent un rôle très important pour structurer toutes celles et ceux que vous êtes, bâtir cette relation et nous permettre d'avancer. 
Néanmoins, la lucidité me conduit à observer que la relation n'est pas totalement, aujourd'hui, équilibrée. Et qu'en effet, nous devons, quand on parle de relations commerciales, essayer de réengager des efforts pour que l'ouverture au marché s'améliore et que lorsque nous concédons certaines ouvertures, elles soient accompagnées de gestes symétriques, en tout cas comparables. Et je crois que dans ce contexte stratégique de tension que j'évoquais, lorsque je lis la volonté accélérée qui existe de dé-associer les grands blocs économiques, la voix que nous portons et que nous portons ces dernières années avec, je crois, beaucoup d'amitié, de franchise et d’esprit de responsabilité, est une voix que je ne me permettrai pas de qualifier de médiane, mais réaliste et ambitieuse qui est à suivre. Nous n’avons jamais été dans la naïveté avec la Chine, son gouvernement comme ses entreprises. 
Il y a cinq ans, quand je suis venu, j'ai expliqué que pour moi, sur certaines composantes de télécommunications, c'était un sujet de sécurité nationale. Et d'ailleurs, la Chine pouvait bien le comprendre, elle qui faisait la même chose quand il s'agissait de son économie. Mais quand on le dit respectueusement, plutôt d'abord en tête-à-tête avant de le clamer, quand on n'en fait pas des débats d'affrontement public et télévisé et qu’on est respectueux, je crois qu'on est entendus et nous avons pu être un des pays les plus rigoureux, le plus tôt, sur la télécommunication, tout en obtenant des ouvertures sur l'agroalimentaire. Je crois que c'est ce chemin qu'il nous faut poursuivre, d'une exigence ambitieuse. Donc, il ne faut pas de naïveté. 
C'est ce que notre Union européenne, je m'en félicite, actant cette démarche de souveraineté européenne que j'ai défendue il y a 5 ans, bâtit, des instruments de défense commerciale qui sont nécessaires à notre crédibilité, mais elle doit aussi s'engager, avec volontarisme pour continuer d'avoir une relation commerciale avec la Chine. Donc, il nous faut en quelque sorte dé-risquer nos économies, ne jamais dépendre totalement. Et d'ailleurs, c'est ce que la Chine veut pour elle-même, quand elle regarde l'Europe ou les Etats-Unis. Mais, il ne faut pas nous désassocier et nous séparer dans une logique qui, en quelque sorte, viserait à penser que nous avons vocation, à terme, à ne plus rien faire ensemble, ce qui serait à mes yeux une erreur funeste. 
Crédibilité, défense de nos intérêts, mais engagements dans des grands projets économiques communs, dans l'ouverture de l'agroalimentaire, en passant par la consolidation de tous les grands marchés que vous défendez et où des parts de marché considérables pour vos groupes ou vos entreprises sont représentées ici en Chine, avec une plus grande réciprocité de nos échanges. C'est cette approche, je le crois exigeante, ambitieuse et lucide, que je veux ici défendre. Mais, il y a du chemin parce que nous le voyons, nous pouvons être aussi pris dans cette logique de bloc à bloc et ce qui veut dire que nous, Européens, si nous voulons que ce chemin soit possible, nous devons aller beaucoup plus loin sur celui de notre autonomie stratégique, et donc avoir une Europe qui doit assumer que lorsqu'elle prend des choix, elle ne dépend pas de l'extraterritorialité des choix pris par d'autres et qu'elle peut assumer un chemin qui est le sien. 
Le troisième objectif, c'est de réengager sur un cadre commun d'actions sur les grands sujets internationaux. En 2019, nous avions engagé - je lisais beaucoup de commentaires sceptiques à l'époque sur la question de la biodiversité avec la Chine - préparant les COP qui étaient à venir. Ce que nous avons consolidé en 2019 a produit des effets. Jusqu'à la COP biodiversité, il y a quelques mois à Montréal, et encore sur les négociations sur la haute mer, dite BBNJ, où nous avons eu des résultats par ce travail diplomatique commun que nous avons engagé. Et je crois qu'il y a là la possibilité de faire ensemble et que c'est même une condition de crédibilité de notre action internationale. Parce que quand vous parlez à une économie aussi puissante, qui est comme je le disais, le premier consommateur de charbon, qui a dit qu'elle atteindrait son pic en 2030 et qui, je le pense, je le crois, peut faire beaucoup mieux, et qui donc structure les émissions de la planète sur les années à venir ; quand vous parlez à une grande puissance en termes de biodiversité, quand vous parlez à une très grande puissance, là aussi, en termes d'intelligence artificielle, de quantique ou de numérique, la régulation de ces biens communs passe par un travail partenarial avec la Chine et donc, de la lutte contre le changement climatique et ses effets, à la protection de la biodiversité, nous avons réussi des avancées. 
Je souhaite que nous continuions à les engager. La France organisera une Conférence sur les océans à Nice en 2025 et je souhaite engager pleinement la Chine. Dans ces efforts sur la sécurité alimentaire, nous devons aussi travailler ensemble. Et en juin prochain, nous aurons un sommet très important pour rebâtir le nouveau pacte financier mondial et définir justement les termes financiers de la solidarité internationale, qu'il s'agisse des questions de dette, qu'il s'agisse de la mobilisation de la Banque mondiale, du FMI, pour lutter tout à la fois contre les inégalités et les conséquences du dérèglement climatique. Nous avons besoin de l’engagement de la Chine sur cette question. Et c'est ce que je tâcherai, ici, de bâtir et ce dont je tâcherai de convaincre les dirigeants chinois. 
Vous le voyez, la relation n'est pas simplement bilatérale. Elle se construit aussi au niveau européen, comme je le disais. C'est tout l'enjeu de la présence de la Présidente de la Commission. Mais elle se bâtit aussi sur ces grands sujets internationaux. 
Et puis, nous aurons l'occasion, durant ce déplacement, juste après ce rendez-vous, en allant avec des artistes et nos dirigeants d'instituts culturels, avoir un moment justement important en matière de culture. Et puis à Canton, après-demain, dans ce qui est l'un des poumons à la fois économique et culturel du pays, de consolider cette politique de rayonnement, cette politique de culture et ces échanges croisés. Je crois que c'est un des éléments clés de notre relation. La force des liens humains, beaucoup d'entre vous les font vivre et se nourrissent de cette fascination réciproque, et je la crois encore vraie, entre la Chine et la France. 
Elle a éprouvé nombre de métamorphoses, mais ces liens humains qui se nourrissent tout à la fois de culture, de création, de science et de commerce, ce sont ceux qui existent entre deux vieux pays qui ont le goût de l'audace. Un rapport à l'universel constant et pour lesquels, en quelque sorte, il y a un dialogue qui n’a pas à s’interrompre, bien au contraire. Et donc, je serai heureux tout à l’heure de pouvoir justement avancer sur ce chemin, ces croisements, et à Canton, poursuivre ce travail et cette rencontre profondément personnelle qui existe entre le peuple chinois et le peuple français. 
Ces croisements ont donné leur nom au festival que j’aurai le plaisir d’inaugurer ce soir et qui célèbre chaque année depuis 20 ans la vitalité de la culture françaises en Chine et l’inspiration jumelle de nos artistes. Je souhaite que d’ailleurs, ce chemin se poursuive. Et les décisions récentes de la Chine, de permettre aux Chinois de visiter à nouveau la France et de reprendre la délivrance des visas aux touristes est absolument essentielle. Nos établissements culturels le savent, notre gastronomie l’attend et nos artistes le veulent. 
C’est d’autant plus essentiel que nous avons en 2023 à faire repartir la vitalité de ces liens, parce que 2024 est à préparer avec beaucoup de force. Ce sera évidemment l’année des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques. Ce sera également l’année du tourisme culturel franco-chinois et l’année du 60ème anniversaire de nos relations diplomatiques. 2024 doit être un rendez-vous extrêmement important dans cette relation et je souhaite que nos amis chinois aient encore et toujours davantage envie de visiter notre pays, nos paysages, notre culture, notre gastronomie qui les attend. 
Voilà, en ce début de visite et avec le bonheur de vous retrouver, les quelques mots que je voulais partager avec vous. Des remerciements et des encouragements, et surtout la perspective offerte par cette visite, cette première visite en sortie de pandémie en Chine, et vous dire la volonté qui est la mienne, celle du gouvernement de la France, de poursuivre avec beaucoup de détermination, sur le plan bilatéral, mais aussi avec notre Europe et pour les grands sujets internationaux qui sont les nôtres, ce dialogue indispensable avec la Chine. Ce dialogue, c'est vous qui le faites vivre, chaque jour, par votre engagement, votre travail et votre action. Et de cela, soyez infiniment remerciés. 
Vive la République et vive la France !

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Je suis convaincue que c’est par le dialogue que nous continuerons de réunir toutes les bonnes volontés pour faire avancer le pays.

> J’ai échangé avec les organisations patronales sur la nécessité de poursuivre le dialogue social. Je compte sur l’engagement des employeurs pour répondre avec les organisations syndicales et le Gouvernement aux préoccupations des travailleurs.

> Nous avons eu un échange important avec l’intersyndicale. Je mesure les colères qui peuvent s’exprimer. Je crois toujours autant à la nécessité du dialogue social face aux défis, que connaît le monde du travail. Je resterai toujours disponible.

> Au-delà de nos divergences, je resterai toujours ouverte au dialogue avec les forces républicaines prêtes à débattre et à construire comme nous le demandent les Français.

> Grâce à la Convention citoyenne et aux concertations, nous avons abouti à deux conclusions :
- Renforcer d’urgence l’offre de soins palliatifs
- Adapter notre cadre législatif pour aborder l’aide active à mourir Ensemble, nous construirons un projet de loi d’ici la fin de l’été.

> Écologie, éducation, sécurité ou encore plein emploi, je mettrai toute mon énergie à faire avancer ces priorités avec celles et ceux qui veulent œuvrer à la réussite du pays.

> Pas d’égalité réelle sans égalité professionnelle. Adoption en 1ère lecture à l’unanimité au Sénat de la proposition de loi visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique. Des avancées concrètes grâce à un travail parlementaire transpartisan.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Les manifestations en tant que telles, le maintien de l'ordre en tant que tel, ne posent pas de problème. Ce qui pose problème, c'est la guérilla urbaine"

> La menace terroriste reste très élevée dans notre pays. Depuis 2017, 41 attentats islamistes ont été déjoués dont 9 depuis 2020.

> Oui, quand on dit que les policiers doivent se faire rééduquer mentalement comme le fait Mélenchon, c'est une forme de terreur et de terrorisme intellectuel.

> Vous ne ferez croire à personne que je ne soutiens pas les policiers et les gendarmes . C'est sûr que s'il y a quelqu'un qui se défausse sur les policiers, c'est bien Mme Le Pen et son groupe politique.

> [A Sainte Soline] Les policiers et les gendarmes ont appliqué l'état de droit, ils ont appliqué des décisions de justice prises par des juges indépendants

> Il y a une européanisation de la violence. Nous avons procédé à de nombreuses interpellations aux frontières de l'Italie, de l'Allemagne et de la Suisse.

> A Sainte-Soline, environ 200 personnes radicalisées à l'ultragauche ou à l'écologie radicale suivies par les services de renseignement étaient sur site.

> Les Soulèvements de la terre pour une très grande partie font partie des gens qui étaient déjà suivis par les services de renseignement depuis Notre-Dame-Des-Landes.

> Nous avons rédigé un nouveau schéma de maintien de l'ordre validé par le Conseil d'Etat. C'est la première fois en France que ce schéma est rédigé et écrit.

> les casseurs ont fait usage de drones. C’est un renversement de l'usage de l'outil médiatique et de surveillance. Les casseurs surveillaient les gendarmes, mais les gendarmes ne pouvaient pas surveiller les casseurs.

> On voit une poussée extrêmement forte des violences du fait de l'ultragauche.

> La drogue est la mère des batailles. En deux ans, on dénombre 800 points de deal en moins dans notre pays. Les consommateurs ont aussi une lourde responsabilité. C’est pourquoi nous avons créé les amendes forfaitaires délictuelles en 2020. Depuis, plus de 300 000 ont été dressées.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Le Secrétaire général des Nations Unies a raison: la honteuse politique de répression et d'exclusion systématique des femmes par les Taliban en Afghanistan doit être dénoncée et combattue.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Au congrès d’Alliance [syndicat de policiers], j’ai rappelé que le problème de la police n’est pas la Justice. Police & Justice sont dans la même barque républicaine pour garantir l’état de droit. Mon soutien aux forces de l’ordre est indéfectible. Mon attachement à l’état de droit inébranlable.

> À Bois d’Arcy, avec des chefs d’entreprise, partenaires sociaux, associations, pour parler du travail en détention. Je veux que 50% des détenus travaillent d’ici 2027 pour redonner du sens à la peine, baisser la récidive grâce à la réinsertion, mieux indemniser les victimes!

> Je suis personnellement contre la libéralisation de la consommation de produits stupéfiants, d'abord parce que sur notre jeunesse ça a des effets délétères que nous connaissons, et notamment des pathologies psychiatriques parfois lourdes, donc je pense qu'il faut interdire et maintenir cette interdiction. Mais nous avons aussi un certain nombre de résultats notables en termes de saisies, nous avons récemment, au ministère de l'Intérieur d'ailleurs communiqué sur les résultats. (…)
Mais non n'est pas condamné à subir ! Il y a, je le dis, et il faut que vous m'entendiez, des saisies de plus en plus importantes. On a par exemple réglé la question des mules de Cayenne, vous savez ces très jeunes gens qui prenaient l'avion pour importer des produits stupéfiants. (…) On a réglé cette question. Il y a 100% de contrôles aujourd'hui. Ça ne s'arrête jamais. Ça génère beaucoup d'argent. Je vais vous dire que nous avons développé aussi la saisie des avoirs criminels. Aujourd'hui on peut saisir des immeubles, et on le fait. On peut saisir des biens et on le fait, et on peut même les redistribuer à des associations caritatives. Donc il faut continuer cette lutte, elle est incessante et il faut évidemment renforcer les moyens, ce que je compte faire bientôt d'ailleurs, parce que nous avons un programme pour renforcer considérablement les moyens de la justice et de façon historique, vous le savez, 1 500 magistrats de plus, 1 500 greffiers, des juristes assistants, nous en avons embauché récemment 300, et c'est comme ça que nous parviendrons à mieux combattre ce trafic de stupéfiants.

> [Sainte-Soline] Voilà des bassines qui ont été discutées par des élus, de tous bords, la justice a validé la création de ces bassines. Alors, on peut être pour, on peut être contre, on peut manifester, c'est un droit constitutionnel, sauf que là les manifestations étaient interdites. Donc, des gens, en dépit de cette interdiction, sont venus sur place, y compris des élus, ceints de leur écharpe tricolore, et un certain nombre de casseurs, qui ne venaient pas, comme l'a dit monsieur Mélenchon, pour se promener dans les champs, puisqu'ils étaient armés de boules de pétanque, il n’y avait pas de concours de pétanque ce jour-là ; ils avaient des cocktails Molotov, ils avaient des cagoules, ils avaient des haches, je pense que ni vous ni moi nous nous promenons dans la campagne de cette façon. Là, on s'en est pris violemment aux forces de l'ordre qui étaient là pour sécuriser ce lieu. Au fond, demain des casseurs souhaitent saccager les bâtiments de France 2, vous êtes ravi j'en suis convaincu qu'il y ait des forces de l'ordre pour protéger votre bâtiment et votre outil de travail. On a tout mélangé, et je pense que dans les expressions publiques, il y a un certain nombre de choses qui sont dites, notamment par monsieur Mélenchon, ce sont des choses qui sont Irresponsables et qui sèment la confusion. (…)
Il y a 1.093 blessés, chez les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers. Et vous avez monsieur Mélenchon qui vous explique que la police tue, vous avez monsieur Mélenchon et les siens qui nous expliquent que les violences ne sont, selon eux, que policières.

> Le garde des Sceaux, puisque vous m'interrogez en cette qualité, doit vous dire qu’une démocratie est dévoyée quand elle ne respecte plus l'Etat de droit. Ce n’'est pas plus compliqué que ça. Le 49.3 appartient à la Constitution, c'est notre règle fondamentale, adoptée en 58 par 80% de nos compatriotes. Le droit de manifester est aussi garanti par la Constitution, la même. La liberté syndicale est aussi garantie par la Constitution. (…)
Certains, en permanence, jettent de l'huile sur le feu pour abattre la République. Ce n'est pas plus compliqué que ça. Vous voulez un dernier exemple ? On a caricaturé le président de la République, il apparaît sur un mur près d'Avignon, en nazi. Monsieur Bompard, LFI, est interrogé, et il dit, mais vraiment du bout des dents, «je ne crois pas que le président de la République soit un nazi». On ne peut pas y aller un peu plus fort ? On ne peut pas dire les vraies choses ? Moi, si l'on disait demain que monsieur Mélenchon est Staline, je dirais «non, monsieur Mélenchon n'est pas Staline». Je ne dirais pas «Je crois que peut-être», en minaudant. Vous voyez? Alors, à force de semer la confusion, naturellement on récolte quoi au fond ? On récolte un climat de violence, un climat délétère, qui profite à qui ? Qui profite à une extrême droite silencieuse. Voilà la réalité dans laquelle nous nous trouvons.

> Moi j’ai demandé de la fermeté contre les casseurs. Je n’ai rien contre les manifestants, je le redis, manifester est un droit constitutionnel, comme le 49.3, c'est le même texte.

> On peut tout faire en prison. L'idée c'est que la peine ne soit pas un moment inutile. La peine c'est une punition et il faut l'assumer avec fermeté, et c'est aussi permettre la réinsertion. Et le travail permet la réinsertion. Le sens de l'effort n'est pas un sens interdit, même en prison, et d'ailleurs j'ai supprimé les réductions automatiques de peines. Je les ai conditionnées au travail

>[Discours lors du lancement du tour de France du travail pénitentiaire]
C’est un grand honneur pour moi de vous recevoir ici, dans un lieu pour le moins insolite, dans ce centre pénitentiaire de Bois d’Arcy. J’aimerais introduire mon propos par une anecdote : il y a quelques années, pour promouvoir le travail en détention, le gouvernement belge avait réalisé une publicité, fidèle à cet humour qui a fait la réputation des Belges, où l’on pouvait voir un patron habillé en costume-cravate et muni d’un attaché case, avec derrière lui des rayures suggérant le milieu carcéral, avec comme légende « les patrons n’ont plus peur d’aller en prison ».
Je suis donc très fier ce matin de pouvoir dire également que « les patrons n’ont plus peur d’aller en
prison ».
Je veux tout d’abord vous remercier chaleureusement de votre présence ici. Je sais que vous agendas
sont au moins aussi chargé que le mien, et que si vous avez décidé de passer 2 heures de votre temps ici derrière les barreaux si j’ose dire, c’est parce que vous avez une conscience de l’importance du sujet qui nous rassemble ce matin.
Car en effet, et je n’irai pas par quatre chemin, si j’ai souhaité organiser ce grand évènement sur le travail
en détention, c’est parce que j’ai besoin de vous.
J’ai besoin que vous, chefs d’entreprises, associations et structures d’insertion par l’activité économique,
vous vous implantiez en détention.
Aujourd’hui je souhaite donc à la fois sensibiliser le plus grand nombre sur l’importance du travail en détention, en tant que levier contre la récidive, mais également vous sensibilisez, vous, chefs d’entreprise, aux avantages que vous pourrez retirer d’employer des détenus.
Mon action en matière pénale et pénitentiaire est guidée par une idée fixe : faire du temps de la peine
un temps utile, redonner sens et efficacité à la sanction.
Je me suis forgé deux convictions, que le temps et l’expérience ne cessent de renforcer:
- Le sens de l’effort n’est pas, même en détention, un sens interdit ;
- Et la réinsertion des personnes un temps détenues passe, en premier lieu, par leur insertion professionnelle.
Et c’est justement dans ce cadre que j’ai supprimer les remises de peine automatique pour les
conditionner à cette notion d’effort !
En clair, un détenu qui travaille en détention, c’est un détenu qui décuple ses chances de travailler en
sortant de détention et qui a donc beaucoup, beaucoup moins de risques de récidiver.
Je souhaite donc âprement développer la formation professionnelle et le travail en détention.
L’objectif que je poursuis est clair : au moins 50% des personnes détenues doivent avoir une activité professionnelle rémunérée.
Alors comment attendre cet objectif ?
Tout d’abord, j’ai signé une convention avec Régions de France pour que les exécutifs régionaux, développent la formation professionnelle, dont elles ont la charge, au profit des personnes placées sous main de justice.
Je soutiens, grâce à l’essaimage des structures d’insertion et des entreprises adaptées, comme vous avez
pu le voir avec YOTI, le développement de l’insertion par l’activité économique pour que nos publics, même les plus éloignés de l’emploi, accèdent au travail en détention.
Nous développons aussi, au travers de l’agence du travail d’intérêt général et de l’insertion
professionnelle (ATIGIP), l’ouverture de nouveaux ateliers en régie, autour de métiers qualifiés, pour permettre l’acquisition de compétences valorisables à l’issue de la détention.
Enfin, et c’est sans doute le point qui vous intéresse le plus, nous avons donné un véritable cadre au
travail pénitentiaire en mettant en place un contrat d’emploi pénitentiaire.
Je veux, à cet égard, remercier Elisabeth Borne, tant en sa qualité d’ancienne ministre du Travail que de
Première Ministre, qui m’a aidé et soutenu pour l’élaboration de ce contrat.
Ce cadre normatif rénové fait une place centrale aux donneurs d’ordre, aux patrons, afin de créer une
relation de travail qui se rapproche le plus possible de celle que les personnes détenues connaîtront une fois libérées.
Si ce contrat protège mieux le détenu, il est aussi très attractif pour les entreprises.
Les cotisations patronales pour les assurances vieillesse et chômage sont désormais à la charge de l’Etat. A cela s’ajoute un seuil minimal de rémunération à 45% du SMIC, pour tenir compte des contraintes inhérentes à la détention.
Enfin, les locaux de production sont mis à disposition gracieusement.
Les ateliers en détention, au nombre de 600 et avec de réelles capacités de stockage, offrent une solution de proximité et la possibilité d’une production « made in France » dont la crise sanitaire et les tensions internationales nous ont rappelé de manière aiguë tout l’intérêt.
J’ai veillé, aussi, à ce que les démarches administratives soient réduites et le plus possible dématérialisées.
C’est donc l’administration qui établit les contrats d’emploi pénitentiaire et qui gère la paye ainsi que
les déclarations aux organismes sociaux.
Au-delà d’une forme de flexibilité, grâce à une main d’œuvre d’appoint et une capacité à s’adapter à l’évolution de vos carnets de commande, le travail pénitentiaire est une opportunité, pour les entreprises, de se constituer des viviers de recrutement sur des métiers qui peuvent être en tension.
Nous avons cette chance, je le disais, de disposer de véritables compétences au sein de nos
établissements pénitentiaires. Je le dis et je le redis : on fait de tout en prison !
Vous trouverez une kyrielle de savoir-faire, même les plus techniques, passant notamment par les
métiers de traitement du son, du dessin assisté par ordinateur, de l’aéronautique, des centres d’appel, mais également de la boulangerie, de la menuiserie, de la métallerie, de la confection d’appareil de détection des risques chimiques et bactériologiques, de l’imprimerie, de la restauration des mobiliers ou encore de la confection, du façonnage et du conditionnement d’articles et de nombreux autres métiers à découvrir et solliciter.
Je vous rappeler enfin l’existence d’un site « travail-prison.fr » qui vous permet de disposer de toutes le
s informations utiles.
Je veux également vous dire qu’il existe au sein de chaque direction interrégionale des services
pénitentiaires un référent travail et Relation-Entreprises qui saura vous guider dans vos démarches. Et dans la plaquette qui vous sera distribuée, figureront leurs coordonnées pour les contacter.
Le travail pénitentiaire vous permet enfin d’exercer pleinement votre responsabilité sociétale en
participant très directement à la lutte contre la récidive par une meilleure insertion des personnes détenues.
Alors oui, j’ai besoin, nos concitoyens, nous tous, avons besoin de votre investissement en faveur du
travail en détention et de l’embauche à l’issue.
Deux possibilités s’ouvrent à vous pour faire appel au travail pénitentiaire :
- Passer des commandes aux ateliers de l’ATIGIP ou des prestataires de gestion déléguée qui vous offriront, en sous-traitance, des productions de qualité ;
-  Implanter une partie de vos activités en détention, en encadrant vous-mêmes la production.
Dans les deux cas vous accéderez à tous les avantages du travail en détention que je viens de vous
rappeler et même à un dernier que j’ai fait ajouter récemment : l’accès aux marchés réservés pour les productions réalisées en détention à savoir, donc, le bénéfice d’une réduction de la concurrence pour les commandes publiques.
Ensemble, grâce à vous, nous pouvons susciter un mouvement vertueux quatre fois gagnant :
- Gagnant pour la personne détenue, qui peut se constituer un pécule de sortie, et surtout se
projeter vers l’avenir avec une possibilité réelle d’insertion professionnelle et sociale.
- Gagnant pour la victime que le détenu peut mieux indemniser
- Gagnant pour l’entreprise, qui y trouve un intérêt économique et la possibilité d’exercer sa
responsabilité sociétale
- Gagnant pour la société, puisqu’on participe ainsi à la lutte contre la récidive.
Je vous propose donc sans attendre davantage, d’entendre certains acteurs déjà engagés dans le travail
pénitentiaire.

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> La loi de programmation militaire amplifie l’effort de défense engagé par la précédente LPM et traduit la volonté du Président de la République de mettre un terme à plusieurs décennies de diminution de nos capacités militaires.

> La loi de programmation militaire que nous allons présenter devant le Parlement est historique. Par son ampleur, comme par ses ambitions : préparer l’armée de demain, conserver notre supériorité opérationnelle. 413 milliards d’euros. Le prix de notre sécurité.

> Je pense qu’il y a plusieurs objectifs, pour retenir quelques chiffres tout simples, quand le président de la République a été élu en 2017, le budget annuel des armées était de 32 milliards d’euros, en 2030, il sera par année de 69 milliards d’euros, donc ça donne la marge de progression, et c’est évidemment quelque chose d’historique, assez comparable au fond à ce que les Gaullistes ont fait dans les années 60. Au fond, il y a plusieurs objectifs avec cette enveloppe budgétaire inédite, 1°) : c’est de continuer à réparer, alors pourquoi réparer, ça veut donc dire que ça a été abîmé, oui, il y a eu un certain nombre de décisions de baisses de budgets dans le passé, qui ont infecté notre modèle d’armée ; alors, ces décisions d’ailleurs, elles n’étaient pas forcément sans sens, parce qu’on a un modèle qui s’est aussi construit adossé à la guerre froide, dissolution du pacte de Varsovie, au début des années 90, plein de décisions d’ailleurs ont été prises assez logiquement.
On n’avait plus besoin de dissuader, donc la disparition du service, suspension du service national, disparition du plateau d’Albion, pour donner des exemples un peu grand public et un peu connues, et puis d’ailleurs, un OTAN, une Europe, qui s’est évidemment tournée vers d’autres défis, et c’est évidemment le 11 septembre 2001 avec les Etats-Unis, et c’est la lutte contre le terrorisme. Et là, on est dans un moment qui est tout à fait invraisemblable, d’ailleurs, à certains égards, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, dans lequel on a une succession de menaces qui s’additionnent entre elles, le terrorisme n’a pas disparu, on n’en parle malheureusement trop peu, il suffit de regarder l’actualité en Afrique pour voir qu’il galope de nouveau. On le voit bien, la guerre en Ukraine est quelque chose qui réhabilite des enjeux de sécurité, y compris en matière de dissuasion nucléaire, puisque Vladimir POUTINE mène cette agression sous voûte nucléaire, des besoins évidemment de se défendre et de protéger et de dissuader l’Europe. Et puis, enfin, et c'est peut-être aussi ce qui explique ce pour quoi – j’en termine par-là – ça coûte cher, parce qu'il y a des sauts technologiques importants et des espaces nouveaux qui se militarisent, l'espace, il y a 20 ans, n'était pas militarisé, dans 20 ans, ça sera un espace complètement militarisé, pareil pour les fonds sous-marins, et peut-être encore de manière plus évidente pour nos auditeurs, la question du cyber, on a bien vu récemment des attaques importantes sur nos hôpitaux. C’est un des exemples parmi d’autres, et ce sont autant de champs sur lesquels au fond il y a une question un peu historique, c’est : est-ce que la France saisit cette opportunité et qu’on reste parmi les quelques nations en capacité de se protéger seules, de manière autonome, ou est-ce qu’au contraire, on décroche et on se met dans la main d’autres capitales, c’est un peu comme si les Gaullistes dans les années 60 avaient dit l’atome, pour la dissuasion nucléaire, ce n’est pas pour la France, et là, le choix que le président de la République a fait, c’est de nous dire à la hauteur de nos moyens, et par définition, il faut faire attention à l’argent public, comment rester dans le club des nations capable de se protéger.

> Nous avons trop peu de stocks de munitions, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai annoncé il y quelques jours que j’ai demandé au président de la République, qui l’a accepté, et à la Première ministre, une somme de 1,5 milliard d’euros, un peu en urgence en quelque sorte, pour procéder au recomplètement de nos stocks. Mais là aussi, je me suis souvent insurgé, je vais le refaire une nouvelle fois à votre micro ce matin, celles et ceux qui comparent la France à l’Ukraine, en clair, s’il nous arrivait la même chose qu’en Ukraine, on pourrait tenir seulement 15 jours, mais ça, c’est une hérésie, parce que nous sommes dans une puissance dotée avec une dissuasion nucléaire et nous sommes membres de l’OTAN, l’OTAN qui a fait couler beaucoup d’encre pendant la campagne présidentielle dont on voit bien quand même que cette alliance crée une sécurité collective, ça ne sera d’ailleurs pas consensuel au Parlement sur ce point, et ça sera intéressant d’y revenir.

> Je crois que la guerre en Ukraine rappelle quand même que la paix n'est jamais complètement acquise, même si une fois de plus notre modèle de sécurité est très différent, et je ne vois pas bien comment on aurait un modèle social qui fonctionnerait, qui serait généreux et vertueux, dans un univers sécuritaire complètement dégradé. Donc je pense qu’au bout d'un moment il faut arrêter avec cette démagogie que certains manipulent, en quelque sorte, en plus les chiffres ne sont pas là pour dire cela, parce que notre modèle social globalement c'est 30% de notre PIB, notre défense nationale c'est 1,9% du PIB. (…)
L'enjeu c'est que ce soit soutenable aussi pour les finances publiques. Vous savez par le passé, il y a eu des lois de programmation militaire avec des chiffres alléchants, et derrière l'exécution comme on dit si bien, c'est-à-dire en clair l'argent réellement voté par le Parlement pour le gouvernement n'était pas au rendez-vous. Ce que le président de la République m'a demandé, c'est de faire une programmation qui soit soutenable et tenable, réaliste à l'euro près, comme Florence Parly l’avait fait d'ailleurs avant moi, entre 2017 et ce jour.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les Ukrainiens nous attendent sur deux segments pour être très clair. Le premier c'est le segment terrestre, en clair la capacité à les aider à mener des contre-offensives efficaces dans les semaines qui viendront, l'artillerie, les canons CAESAR désormais connus, mais il n’y a pas que ça, il y aussi les VAB, les AMX-10 RC dont je viens de vous parler. Et puis bien sûr la défense sol-air, qui est un point important parce qu'il y est autant militaire que civil. Protéger le champ de bataille, protéger les grandes agglomérations civiles ukrainiennes, sur toutes les couches, petites couches, lutte anti drones, jusque les couches les plus importantes le fameux SAMP T que nous allons livrer avec nos amis italiens, ce sont les deux segments sur lesquels on a choisi de se spécialiser avec le troisième qui est la formation.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] On voit bien que l'Ukraine donne une leçon à tout le monde. Qu'est-ce que l'on voit dans cet hiver dont le climat je rappelle est un des paramètres importants aussi de l'analyse de la situation sur le terrain, c'est que de fait le front est relativement figé. Ça veut dire quoi, c’est que les Russes avancent, mais ils avancent de manière modérée, au prix de pertes humaines absolument invraisemblables, c'est-à-dire en clair pour avancer Vladimir POUTINE et ses chefs d'état-major ont accepté une forte létalité sur le terrain. Bakhmout, par exemple, là où en lus la milice paramilitaires Wagner est employée on parle de plusieurs centaines de morts par jour du côté russe. (…) On sent que les Ukrainiens tiennent et régulent justement la ligne à Bakhmout, ce qui leur permet aussi de régénérer leurs forces en arrière.

> [Tribune co-écrite avec Patricia Mirallès: «Préparer les victoires de demain grâce aux héros d’hier»]
Par les ambitions qu’elle porte et par l’engagement qu’elle exige de la part de tous, la loi de programmation militaire (LPM) qui sera soumise à la représentation nationale sera un moment de vérité. Elle prépare la France aux menaces qui la visent pour les années à venir.
Ce texte rappelle également que le succès des armes de la France ne repose pas uniquement sur l’augmentation des moyens et matériels de nos armées. Il est aussi intimement lié au soutien moral et populaire dont nos militaires bénéficieront. Ce soutien moral puise sa force dans nos valeurs et dans notre mémoire nationale ; dans les actes de courage qui ont forgé notre histoire. Cette loi de programmation prend ainsi ses racines dans notre passé pour se projeter avec pertinence dans l’avenir. L’article 11 pérennise l’ordre de la Libération, faisant ainsi vivre l’héritage des Compagnons qui refusèrent la fatalité face à l’occupant allemand et l’infâme complicité du régime de Vichy. La LPM protège leur legs et s’inspire de leur combat.
Parce qu’ils aimaient la France, les membres de ce petit groupe ont su, dans l’adversité et la nuit de la collaboration, regarder en face l’intérêt supérieur de la nation et préserver son honneur. Ils ont eu la conscience qu’ils devaient se rassembler pour la défendre et le courage de prendre les armes pour vaincre.
Ils étaient 1032 hommes et 6 femmes de tous âges. Ils étaient militaires, magistrats, membres du clergé, tirailleurs africains, ouvriers ou étudiants. Leurs convictions embrassaient tout le spectre politique, du royalisme au communisme. Le but commun qu’ils s’étaient donné a démontré la capacité des Français à transcender leurs divergences quand l’essentiel était en jeu. Leur esprit de concorde doit aujourd’hui nous inspirer.
Cinq communes ont également été accueillies dans l’Ordre: Nantes, Grenoble, Paris, Vassieux-en-Vercors et l’île de Sein. Nous voulons rendre hommage à leurs élus successifs, qui, depuis la Libération, font vivre cette mémoire et aujourd’hui concourent à sa pérennité. Nos soldats, aviateurs, marins et anciens combattants des 18 formations militaires qui sont Compagnons de la Libération prennent eux aussi pleinement leur part dans la transmission de l’esprit de la Résistance, et ce grâce aux traditions de ces unités.
Ces exemples d’engagement et de solidarité, cette volonté de prendre l’ascendant sur le cours des événements quand ils sont tragiques, cultivent les forces morales de la nation. Ils s’inscrivent dans la droite ligne de la conviction du président de la République Emmanuel Macron et de la pensée du général de Gaulle, pour qui le souvenir n’était «pas seulement un pieux hommage rendu aux morts, mais un ferment toujours à l’œuvre dans les actions des vivants».
Dans un contexte où notre continent européen connaît à nouveau un conflit de haute intensité, où les enjeux d’alliances comme les rivalités à l’échelle mondiale prennent une dimension nouvelle et où la désinformation est une arme chaque jour plus dangereuse, la connaissance de notre histoire nationale et la transmission à notre jeunesse des valeurs de la République sont des enjeux décisifs.
Beaucoup de ces compagnons sont morts au combat ou dans les geôles de l’ennemi, avec pour seule espérance que leur sacrifice n’ait pas été vain. Ceux qui ont vécu ont poursuivi leur vie en participant à la reconstruction du pays - obligés par les sacrifices qu’ils avaient consentis -, toujours soucieux que la destinée de la France ne croise pas de nouveau la route de l’abîme.
À l’heure où la LPM affiche une ambition historique pour nos armées, en s’inspirant des lois de programmation militaire de Pierre Messmer, l’un des plus jeunes compagnons de la Libération devenu ministre du général de Gaulle, il était essentiel de pérenniser cet héritage. Depuis la disparition d’Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération, la continuité de l’ordre n’était garantie par aucun texte. Nous avons donc souhaité présenter au Parlement une mesure visant à y remédier, afin que les valeurs et l’exemplarité des Compagnons de la Libération continuent d’irriguer notre société.
Elles sont plus vivantes que jamais. Nous sommes fiers de les défendre dans le projet de loi de programmation militaire que nous présentons devant le Parlement.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Si la décision du Conseil constitutionnel est favorable au gouvernement (...), ça donnerait une légitimité supplémentaire à la loi mais ça n'effacerait pas les désaccords.

> [Réforme des retraites] Retirer la réforme, c'est laisser les déficits s'accumuler. Il n'y a que vous qui pensez que les marches seraient plus facile à gravir dans quelques années. Cela signifie des pensions de retraite qui décrochent.

> [Réforme des retraites] Nous ne voulons pas tourner la page. Il n’est pas question de considérer que cette réforme, une fois votée, serait oubliée, qu’elle serait dépassée ou qu’elle serait derrière. Elle fait partie de notre histoire, elle fait partie désormais des acquis.

> [Réforme des retraites] La réforme des retraites est nécessaire. Nécessaire pour garantir le système par répartition, nécessaire pour garantir la solidarité intergénérationnelle.

> [Réforme des retraites] Les semaines se suivent et se ressemblent. Votre mobilisation est totalement stérile et vaine. Vous avez joué la carte de l'obstruction. (...) Vous n'avez jamais dit quel était votre projet alternatif.

> Les Établissements pour l'insertion dans l'emploi sont un formidable outil pour aider les volontaires à s'insérer socialement et professionnellement. Nul n’est inemployable, les accidents de la vie peuvent être surmontés avec de la volonté, mais aussi avec de l’aide.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> La revalorisation des enseignants est une priorité pour le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse. Tout ce que fait l’école, tout ce que nous voulons faire, repose sur l’engagement des centaines de milliers de professeurs qui, chaque jour, assurent la mission essentielle de transmission des savoirs et de formation des citoyens.
L’école, ce sont avant tout les hommes et les femmes qui la constituent, et il se trouve que je suis moi aussi professeur, madame Keloua Hachi. Or, nous le savons, la reconnaissance due à ces hommes et à ces femmes ne se traduit pas par une rémunération à la hauteur de leur engagement. C’est un fait, les enseignants français ont connu une diminution relative de leur salaire par rapport aux enseignants des autres pays de l’OCDE. Ce phénomène dure depuis plusieurs décennies et était déjà constaté avant 2012, lorsque votre formation politique était au pouvoir, monsieur Di Flilippo, ou même lorsque la vôtre l’était, madame Keloua Hachi. Que n’avez-vous, les uns et les autres, augmenté alors les rémunérations des enseignants à hauteur de ce que vous réclamez aujourd’hui avec tant d’insistance ?
Les promesses de l’opposition, nous le savons bien, ne sont jamais celles de ceux qui gouvernent.
Des efforts substantiels ont été faits sous le quinquennat précédent pour rehausser le salaire des nouveaux entrants, mais il est indispensable de prolonger et d’intensifier cet effort si nous voulons continuer à attirer des candidats compétents et motivés, mais aussi à retenir les enseignants tout au long de leur carrière.
Le chantier de la revalorisation, annoncé par le Président de la République lors de la campagne présidentielle, a donc été engagé il y a près d’un an. Nous avons tout d’abord dégagé les moyens budgétaires nécessaires à travers la préparation du projet de loi de finances pour 2023. La revalorisation débutant en septembre, nous disposons, pour les quatre derniers mois de l’année, d’une enveloppe de 635 millions d’euros pour la partie socle et de 300 millions d’euros pour la rémunération des missions associées au nouveau pacte. Une concertation a été lancée à l’automne dernier avec les organisations syndicales représentatives. Je me réjouis de la richesse et de la qualité des échanges qui se sont tenus pendant plus de quatre mois et qui ont permis d’enrichir notre projet. Alors que la concertation s’achève, nous sommes près d’aboutir : les revalorisations seront ainsi effectives en septembre, comme je m’y suis engagé.
La revalorisation se présente en deux volets. Tout d’abord, comme je l’ai indiqué à l’instant, il s’agit de rehausser le salaire des enseignants pour garantir l’attractivité du métier et mieux reconnaître le travail réalisé. J’ai déjà eu l’occasion d’insister sur l’importance de porter une attention particulière aux premières moitiés de carrière, qui souffrent le plus de la comparaison internationale. De fait, nous allons tenir cet engagement et revaloriser substantiellement la prime d’attractivité pour les premiers tiers de carrière.
Les échanges de ces derniers mois nous ont par ailleurs permis d’élargir le sujet : dans le projet que je serai prochainement amené à présenter, c’est l’ensemble des enseignants qui bénéficieront d’une revalorisation substantielle grâce à la hausse de la prime statutaire pour tous les enseignants du premier et du second degré. Ce choix permettra à toute la profession de connaître une hausse substantielle de son pouvoir d’achat dès septembre prochain. Nous ajoutons à cette revalorisation financière des mesures d’amélioration de carrière qui permettront à davantage d’enseignants d’atteindre les grades supérieurs : elles auront des effets concrets pour les enseignants expérimentés, madame Keloua Hachi, puisqu’ils pourront accéder plus rapidement à des niveaux de rémunération intéressants.
Je tiens à insister sur l’ampleur de ces mesures, qui représenteront 1,9 milliard d’euros, en année pleine, en 2024. Elles concerneront tout le corps enseignant, y compris les stagiaires et les contractuels. Nous y intégrons également les conseillers principaux d’orientation et les psychologues de l’éducation nationale.

Bref, il s’agit d’un acte global de reconnaissance des équipes pédagogiques, qui nous permettra de continuer à attirer des candidats de qualité et de les retenir tout au long de leur carrière. Outre cette hausse, nous allons rémunérer l’exercice de missions nouvelles à travers la mise en place du nouveau pacte. Les échanges sur ce sujet ont été particulièrement riches et je tiens ici à clarifier certains points qui sont connus des organisations syndicales, mais qui ont pu être mal interprétés.
La vocation du pacte est de proposer des missions nouvelles – ou déjà remplies mais de manière bénévole –, qui seront spécifiquement rémunérées, aux enseignants qui le souhaiteront. J’insiste : l’adhésion se fera exclusivement sur la base du volontariat. Tous les enseignants qui le voudront, dans le premier et dans le second degré, pourront s’engager dans ce pacte, selon des modalités qui ont été présentées lors de la concertation et que je détaillerai prochainement.
Ces missions, quelles sont-elles ? Il s’agit de travailler sur des sujets qui sont prioritaires pour la réussite des élèves et dont les familles attendent que nous nous en saisissions. Elles seront de deux types : des missions de face-à-face pédagogique, où les enseignants réaliseront des tâches supplémentaires face à des élèves, qu’il s’agisse de remplacer des collègues absents – dans sa propre discipline, bien entendu – ou d’apporter une aide individualisée aux élèves qui en ont besoin. Elles seront quantifiées en nombre d’heures à réaliser, et les enseignants qui souhaiteront s’y engager sauront à l’avance le nombre d’heures dont ils devront s’acquitter. Il y aura également des missions non quantifiables en nombre d’heures, correspondant à des tâches de coordination, de conduite de projet ou de tutorat. On y trouvera par exemple les classes de découverte

Les enseignants pourront choisir de s’engager sur une mission ou sur plusieurs, ce qui donnera lieu à une rémunération adaptée. Un pacte complet, correspondant à trois missions, donnera ainsi lieu à une prime de 3 750 euros. Cette rémunération viendra s’ajouter au régime indemnitaire existant et aux différents dispositifs de rémunération accessoire que sont les heures supplémentaires – je précise que la rémunération du pacte sera bien plus élevée que celle des heures supplémentaires – et les indemnités pour mission particulière (IMP). J’insiste : il s’agira de moyens nouveaux, qui permettront aux enseignants volontaires de bénéficier d’une nouvelle forme de revalorisation.
En bref, le Gouvernement va tenir sa promesse
, il s’apprête à mieux rémunérer nos enseignants grâce à une revalorisation d’ampleur. Près de 3 milliards d’euros en 2024 : oui, c’est tout à fait considérable. Cette revalorisation s’accompagnera d’une amélioration du service public de l’éducation au bénéfice de nos élèves, en particulier les plus fragiles, qui perdront moins d’heures de cours et qui seront mieux accompagnés. Je suis heureux d’en parler avec vous aujourd’hui pour préciser les modalités de ce projet. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)

> Vous avez fait allusion à l’érosion dans le temps du pouvoir d’achat des enseignants, et je crois que nous pouvons unanimement nous mettre d’accord sur ce sujet : c’est un fait mesurable, il n’y a aucun doute là-dessus et c’est pourquoi nous nous y attaquons. S’agissant des néotitulaires, aucun ne sera rémunéré moins de 2 000 euros net par mois ; c’est un progrès significatif. Mais j’insiste sur le fait que tous les enseignants verront leur rémunération s’accroître, de manière à éviter des faux plats au bout de quelques années et des rémunérations stagnantes entre la cinquième et la quinzième année – ce qui est assez largement le cas aujourd’hui, il faut le reconnaître.
Vous faites ensuite allusion à la ruralité. La Première ministre, que j’accompagnais dans la Nièvre la semaine dernière, a présenté un plan Ruralité comportant notamment un engagement pluriannuel, de manière à donner aux élus de la visibilité dans leurs relations avec l’éducation nationale, ce qui est absolument nécessaire.
Ce plan prévoit également un soutien aux territoires éducatifs ruraux, de même qu’aux regroupements intercommunaux pédagogiques qui permettent à des communes de regrouper leurs écoles. À ce sujet, nous avons présenté l’idée d’un bonus en termes de ressources humaines, que l’éducation nationale apportera aux communes qui souhaitent s’engager en la matière.
La question du pouvoir d’achat se pose sans doute de manière moins aiguë en zone rurale que dans la région parisienne. Du reste, nous rencontrons plus de difficultés de recrutement dans les académies urbaines que dans les académies les plus rurales. Quoi qu’il en soit, sachez que les questions de ruralité sont prioritaires pour le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> 80% des communes privées d'eau potable l'été dernier géraient la ressource en eau seules. Préserver un système de gestion de l'eau avec des communes isolées n'est pas une option : nous devons accélérer les mutualisations pour offrir à tous un accès à l’eau de qualité.

> Notre objectif avec le projet de loi Industrie verte, c’est de faire de la France la première nation de l’industrie verte en Europe : réindustrialiser tout en réduisant nos émissions de CO2, c'est possible !

> La transition écologique ne se fera pas sans toutes les entreprises. L'objectif est de mettre en place une méthode pour faire en sorte que les PME et les TPE ne soient pas les oubliées de la transition écologique.

> La transition écologique est un bouleversement. Il y a des changements de techniques, de technologies, de comportements chez les consommateurs. Il y a de nouvelles attentes dans les chaînes de valeur. Ces changements s'inscrivent dans la durée. Ce n'est pas une révolution, c'est une transition. Cela crée de la complexité. Le but est de ne pas ajouter de la complexité dans la vie des TPE et des PME.
Sur la méthode, la philosophie de ce plan est d'accompagner tous les patrons de TPE et PME dans la transition écologique en déportant la complexité vers l'Etat. Cette plateforme va nous permettre d'identifier les angles morts et les déceptions des TPE. Il s'agit de changer de logique, en passant d'une logique d'aide en silos, et de dispositifs dans lesquels c'est au patron d'aller faire la démarche, à un changement matriciel.

> Les entrepreneurs sont des femmes et des hommes qui ont une conscience politique et écologique. L'année 2022 a été un accélérateur de prise de conscience. Les Français ont compris que le changement climatique était une réalité qui avait déjà des conséquences.
Le signal-prix envoie un message sur l'épuisement des ressources. La flambée des prix est la conséquence d'événements montrant la fragilité des modèles qui ne reposent pas sur des schémas souverains. Des milliers de patrons ont engagé des dispositifs accompagnés par l'Ademe et par la BPI mais il y a 4 millions de PME en France. Il faut un changement d'échelle.

> Notre stratégie est centrée sur la réalité de notre tissu économique. Si on décide de créer demain un plan par filière, il y a un risque d'amplifier le maquis. Ce que nous proposons est l'exact inverse. On doit partir d'une phase d'autodiagnostic. En renseignant leur fiche d'identité, les entreprises vont rapidement avoir accès à l'éventail des outils disponibles. On a fait le choix de la simplicité pour l'entrepreneur. Les connexions à la plateforme et les demandes d'intervention vont nous permettre de nous adapter derrière au niveau budgétaire.

>Je pense que le sens de l'histoire est que, globalement, l'argent public se portera sur les dépenses vertes, et plus sur les dépenses brunes, peu importe le ministère. Ensuite, on sait bien que le type de conditionnalité dépend des sujets dont on parle, de la taille de l'entreprise et de la crédibilité du dispositif. Sur le diagnostic, clairement, on n'est pas dans cette logique de conditionnalité.

> La transition &écologique sera un moteur de croissance, laquelle sera génératrice d'emplois, de richesse et de valeur ajoutée. D'ailleurs, le financement de la transition n'est pas seulement une question d'argent public. Dans les montants que l'on présente, une part doit bien sûr faire l'objet d'un financement par l'Etat. Néanmoins, il y a aussi une part d'argent privé, avec une quantité d'investissement qui sont rentables budgétairement, voire qui génèrent des opportunités.
Par exemple, pour la rénovation énergétique des bâtiments, la hausse des prix de l'énergie que l'on observe actuellement rend le retour sur investissement d'un certain nombre d'opérations beaucoup plus rapide. Autre exemple : avec la fin de la vaisselle jetable dans la restauration rapide au 1er janvier 2023, McDonald's s'est tourné vers une entreprise française basée à Besançon pour se fournir en vaisselle lavable. Il s'agit là d'une opportunité de création de valeur ajoutée, d'emplois et de savoir-faire dans le pays. Preuve qu'en étant à la pointe de ces sujets de transition, on peut aussi redonner de la croissance et des perspectives.

> [Réchauffement climtatique] es experts du Giec tablent sur +2,8°C à +3,2°C à l'échelle mondiale d'ici à la fin du siècle s'il n'y a pas de modification des politiques, au lieu des +1,5°C à +2°C ciblés par l'Accord de Paris. Or, +2,8°C en moyenne sur la planète, cela signifie +4°C sur les terres. Il faut donc regarder le monde pas seulement tel qu'on a envie qu'il soit, mais tel qu'il risque d'être s'il n'y a pas de réaction de l'humanité à la hauteur du défi.
C'est pourquoi nous avons un plan national d'adaptation au changement climatique, qui devait de toute façon être révisé en 2023. La nouveauté, c'est qu'on compte y écrire noir sur blanc une trajectoire d'un monde qui se réchauffe à +3°C. Le ministère de la Transition écologique présentera ce travail fin avril, et y associera le monde économique. Y seront abordés, par exemple, les enjeux très importants dans le secteur des assurances, sur les niveaux d'indemnisation avec la multiplication des catastrophes naturelles.

> [Réforme des retraites] C’est une semaine importante, tout le monde a évidemment les yeux rivés vers la décision du Conseil constitutionnel la semaine prochaine, parce que c’est la prochaine étape officielle dans le parcours d’un texte, mais en attendant faire en sorte d’échanger à la fois avec les forces politiques et les forces syndicales c’est nécessaire parce que le sujet retraites ce n’est pas le seul sujet dans le pays. Le moment de tension que nous vivons il ne doit pas masquer aussi, au-delà de ça, les sujets, d’ailleurs que le débat des retraites a permis de mettre en avant, sur la pénibilité, sur le rapport au travail plus largement, sur le partage de la valeur dans notre pays, autant de sujets où le gouvernement ne peut pas agir seul, il a besoin de travailler avec d’autres.

> La transition écologique on peut en parler, on peut prendre des textes, mais à la fin il faut que ce soit les élus locaux qui, au plus près du terrain, font les travaux nécessaires, ou pour atténuer le changement climatique, ou pour nous y adapter. Il va faire plus chaud, il fait déjà plus chaud, donc il faut faire des îlots de fraîcheur dans nos villes, planter des arbres, débitumer, rendre perméable une partie des sols, le fonds vert le permet, il faut baisser nos émissions de gaz à effet de serre, donc limiter nos émissions d'hydrocarbures, changer les lampadaires pour faire en sorte qu'ils soient en Led plutôt qu'avec des ampoules au sodium, rénover énergétiquement ou thermiquement nos bâtiments, le fonds vert le permet, bref, le fonds vert c'est l'outil à disposition de l'ensemble des collectivités pour être capable concrètement de passer à l'acte en termes de transition écologique et d'accélérer, et on a reçu 6345 demandes de subventions de la part des 30.000 communes de France en l'espace de deux mois, c’est la preuve que ça fonctionne et qu’on a un appétit réel.

> Depuis 50 ans on a désindustrialisé ce pays, on a laissé les usines partir à l'extérieur et on a imaginé que, après tout, une France sans usine ce n’était pas grave, il suffirait qu'on achète nos produits dans le supermarché du monde ailleurs, sauf que c'est socialement une bêtise, ça nous a privés d'emplois, c'est économiquement une bêtise parce que ça nous a privés de rentrées fiscales, et c’est climatiquement une erreur parce que ça veut dire qu'il a fallu à chaque fois qu'on fasse venir par bateaux, par avions, des produits dont on a besoin. Les produire ici, c'est bon pour le climat, c'est bon pour notre pouvoir d'achat, c'est bon pour notre souveraineté, et on a vu que quand on était dépendant d'autres pays et qu'on avait une crise, comme la pandémie, eh bien tout à coup les livraisons n'arrivaient plus, les chaînes de logistique étaient interrompues, ça a été vrai à une époque pendant les masques, et ça a été vrai très récemment avec toute une partie des puces ou des semi-conducteurs qui ont bloqué, mis à l'arrêt une partie de nos usines, donc l'enjeu c'est réindustrialiser notre pays pour accélérer la décarbonation. On a besoin pour la voiture électrique de batteries lithium, autant les construire ici, et même autant faire en sorte que les voitures elles soient faites ici plutôt qu'ailleurs. (…)
Notre ambition elle est bien au contraire de mener cette bataille, de faire en sorte d'accompagner cette transition dont on en a besoin et de la faire pour les emplois et pour l'industrie, c'est vrai pour les batteries, c'est vrai pour les semi-conducteurs, c'est vrai pour les panneaux photovoltaïques, c'est quand même hallucinant qu'on soit aujourd'hui en train de financer des trucs qui sont faits au bout du monde, c'est vrai pour beaucoup de choses dont on a besoin et dont on aura besoin demain.

> Il faut que nous Européens on sorte de cette naïveté libre-échangiste dans laquelle nous sommes, on a besoin d'un commerce parce que ça permet un développement, mais il faut aussi qu'on soit capable de protéger notre industrie, en particulier quand elle est stratégique. Ça passe par des terrains clés en main, par la recherche de sites et de fonciers qui soient immédiatement disponibles parce que quand il y a un projet d'implantation, si on explique qu'on va mettre 12 mois ou 18 mois pour trouver un terrain, puis 12 à 18 mois pour faire des enquêtes et des études, puis 12 à 18 mois pour faire en sorte ensuite, enfin bref, vous comprenez qu'il y a évidemment des enjeux de temps, donc comment on accélère, sans pour autant renoncer aux examens, aux ambitions, aux enquêtes environnementales qu'on doit conduire, mais au lieu de mener des enquêtes, par exemple publiques, les unes après les autres, les mener en parallèle ça peut permettre de raccourcir les délais de manière claire, bref, tout un panel de mesures qui seront présentées dans le cadre de ce projet de loi porté par Bruno LE MAIRE dans les prochaines semaines.

> [Lutte contre les feux de l’été] Alors d'abord au cours de ces dernières années la flotte a été modernisée, le président de la République a expliqué qu'elle est renforcée, que, en l'espèce, dans l’état, nous allions y compris louer des hélicoptères ou du matériel aérien pour l'été parce que les commandes qu'on a passées et les délais de production fait que quand vous passez une commande d'un Canadair il n’est pas forcément livré à temps, mais nous allons augmenter cette capacité, on va changer son positionnement en faisant aussi en sorte que la totalité de la flotte ne soit pas uniquement basée dans le Sud de la France et donc qu'elle puisse être plus proche d'une partie des lieux d’incendies qu'on a constatés, et puis il y a surtout, à la fois dans la campagne, qui commence maintenant au printemps, sur les obligations de débroussaillement pour éviter qu’on ait des départs de feu qui soient facilités, donc renforcement des moyens donnés aux services départementaux d'incendie et de secours, 50 millions d'euros de dotation, d'investissement, qui ont été donnés pendant l'hiver, beaucoup de leviers qui nous permettent de nous préparer pour cette saison. Mais, je veux le redire, 95% des feux sont d'origine humaine, et donc à la fin se préoccuper de comment on les éteint c'est bien, se préoccuper de comment on ne les allume pas c'est mieux.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Nous avons réuni les 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2 pour un point d’étape de la planification écologique de l’industrie. Objectif : accélérer la décarbonation et faire de notre pays le 1er grand pays industriel à sortir des énergies fossiles.

> Le télétravail peut être un vrai levier pour diminuer notre consommation d'énergie, à condition de pouvoir mieux l’organiser au sein des entreprises et administrations où cela est possible. Cela doit devenir un objet de dialogue social.

> La France baisse ses émissions de CO2 de plus en plus vite. Sur le seul 4ème trimestre 2022, nous avons réduit nos émissions de 8,5%. Le plan de sobriété fonctionne ! Nous devons maintenant continuer et intensifier nos efforts.

> Relancer la filière nucléaire, c’est relancer la plus grande aventure industrielle de notre pays. Soudeurs, chaudronniers, ingénieurs, tuyauteurs… la filière recrutera 10.000 nouveaux talents en 2023, et plus  de 100.000 d’ici 2030.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Depuis son lancement il y a 1 an, plus de 90 000 Français ont bénéficié de séances chez un psychologue intégralement remboursées par la Sécu, grâce à MonParcoursPsy. Ce dispositif révolutionnaire a déjà changé des vies et il peut vous aider à votre tour si vous en avez besoin.

> La France est le premier pays européen, depuis la semaine dernière, à rembourser la télésurveillance pour les patients chroniques.

> Mon objectif c’est que cette réintégration des soignants non vaccinés se passe le moins mal possible.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Adoption à l’unanimité de la proposition de loi visant à renforcer l'accès des femmes aux postes à responsabilité dans la fonction publique. Ensemble, de manière transpartisane, nous faisons avancer concrètement l'égalité professionnelle.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> La crise démocratique, c'est si les extrêmes arrivent au pouvoir.

> On a passé beaucoup plus de temps à calculer le plan de vol de l'hélicoptère du Samu qu'à s'interroger sur les violences de Sainte Soline... J'ai été adhérent à la Ligue des droits de l’homme... Je reconnais le côté très politisé que peut avoir la LDH, point.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Le Président de la République n'a pas reçu de mandat pour rester immobile. Il a fixé un cap, celui de bâtir une France du plein emploi et de la réindustrialisation, avec notamment le plan France 2030, que nous voulons rendre encore plus accessible aux PME qui sont le poumon économique de notre pays. Les Français ont exprimé leur volonté lors des élections législatives : en choisissant une majorité relative, ils ont demandé des lois qui soient des lois de compromis, peut-être aussi moins de lois et mieux de lois.
Nous avons un lourd arsenal de dispositions législatives qui ne sont pas toutes appliquées, nous avons aussi de nombreuses possibilités réglementaires qui ne sont pas toutes utilisées. Nous allons redoubler nos efforts avec une boussole : améliorer le quotidien des français et faciliter la vie de nos entreprises.

> Le ministère de la Transition écologique et Bercy vont travailler main dans la main pour rassembler l'ensemble des opérateurs (Ademe, BPIFrance, CCI et CMA) et des offres existantes sur une plateforme unique. Il s'agit de faire un site internet qui soit l'unique point d'entrée pour les TPE et les PME, qui représentent aujourd'hui 99% du tissu économique français. Très concrètement, ce site doit permettre à tout chef d'entreprise d'avoir une première réponse à ses questions sur les outils qui existent à son service pour enclencher ou accélérer sa transition écologique.

> L'objectif des prochaines années est l'accompagnement des entreprises. Comment faire en sorte que les TPE et les PME sachent à quoi elles ont droit ? Nous devons répondre aux besoins des entrepreneurs et nous mettre à hauteur de PME. Il s'agit de ne pas raisonner à partir des offres existantes des opérateurs mais à partir des besoins des entrepreneurs.
Parfois, des TPME font un premier pas, puis se découragent devant l'ampleur des investissements à mener... ou des formulaires à remplir. Si elles peuvent identifier rapidement comment contacter un opérateur pertinent pour savoir quelles sont les pistes d'action concrètes, cela leur enlèvera une partie de la charge mentale. Pour ce qui est du calendrier, un point est prévu avec les opérateurs le 18 avril sur l'avancée de la plateforme. On vise une mise en ligne en fin d'année. Et on fait tout pour qu'il soit sur pied avant. Rendez-vous donc dans quelques mois sur le site mission transition-écologique.

> Selon une récente étude de CCI France, 75% des TPE et PME interrogées n'ont pas réalisé de bilan énergétique. Dans le même temps, certaines actions sont menées sur la mobilité ou le bâti mais pas de manière globale. 33% des TPE et PME ont commencé à moderniser leur flotte automobile et 43% ont modernisé leur système de chauffage ou de climatisation. La mobilité et le bâti sont les deux points sur lesquels les TPE et les PME doivent agir pour faire baisser leurs émissions car elles représentent les 2 principales sources d'émissions directes de CO2.
Seuls 13% des dirigeants de PME estiment pouvoir réduire leurs émissions de manière importante dans les cinq prochaines années. C'est le rôle de l'Etat de les accompagner. La volonté est là. Le plan de sobriété n'a fait que renforcer cette volonté et permis une réelle prise de conscience. Jusqu'en 2020, de nombreux entrepreneurs ne regardaient pas leurs factures d'énergie. Depuis 2021, beaucoup d'entrepreneurs ont compris que la consommation d'énergie des bâtiments ou de la flotte automobile étaient des facteurs de compétitivité.

> Jusqu'à la guerre en Ukraine et la crise énergétique, la conscience de devoir mener cette transition était moins prégnante. Beaucoup d'entrepreneurs ont pris conscience qu'en investissant, on peut faire évoluer ses pratiques.
Il y a aussi deux autres enjeux. Le premier est celui de la compétitivité. On demande de plus en plus aux PME d'établir des bilans carbone et des bilans énergétiques pour pouvoir rester dans des chaînes de sous-traitance. Il y a ensuite un enjeu d'attractivité. Le principal défi des TPE et PME actuellement est l'emploi et le recrutement. Aujourd'hui, pensez-vous qu'une PME peut être attractive si elle n'enclenche pas ces mutations profondes ?

> Dès mon arrivée à Bercy en juillet 2022, nous avons fait avec Bruno Le Maire un audit des aides existantes pour les TPE et les PME. Entre l'Ademe, Bpifrance, les CCI (chambres de commerce et d'industrie) et les CMA (chambres des métiers de l'artisanat), il existe 340 dispositifs de financement et une trentaine de types d'aides différents uniquement pour accompagner les entreprises. Nous avons désormais recensé les principaux outils dans deux guides publiés sur le site du ministère de l'économie. L'enjeu est de ranger l'intégralité de ces aides sur une porte d'entrée unique. Charge à l'Etat d'internaliser la complexité et de simplifier la tuyauterie.
Par exemple, il y a le diagnostic écoflux proposé par BpiFrance et par l'Ademe qui permet aux TPE et aux PME de les aider à mettre en place des plans de sobriété et faire des choix plus durables et économiques en matière d'énergie, d'eau ou de déchets.
Fin 2022, 1.250 entreprises avaient réalisé un diagnostic écoflux. Cela permet de générer des économies annuelles de 45.000 euros en moyenne. Ce diagnostic leur permet de diminuer de 17% leur consommation énergétique, leur consommation d'eau de 24% et leur production de déchets de 16%. Ce diagnostic permet beaucoup d'économies aux PME. Mais on doit accélérer, et vite. C'est l'objet de ce plan.

> Nous menons déjà un travail de filière à Bercy avec le ministre Roland Lescure sur l'industrie. Dans l'artisanat, nous faisons un travail de sensibilisation par l'intermédiaire des branches professionnelles sur tous ces sujets. Nous sommes en train de constituer des guides de la transition écologique à destination des métiers de la coiffure sur l'ensemble de la branche par exemple, ou encore des métiers de bouche.

> Il y a un enjeu de non-recours aux aides chez les entreprises au même titre que les aides aux particuliers sur le plan social. L'entrepreneur ne se repose pas par nature sur les aides mais avant tout sur son chiffre d'affaires, sur son développement ou son recrutement. Il est parfois difficile pour un entrepreneur d'aller chercher des aides parce que ce n'est pas forcément dans leur état d'esprit et ils ne pensent pas y avoir droit. C'est à l'Etat de faciliter et simplifier au maximum les dispositifs.
Le tissu de 4 millions de PME et TPE est très hétérogène. Nous faisons un travail de titan avec les chambres consulaires pour aller ouvrir des portes chez ceux qui ne pensent pas à s'attaquer à la transition écologique. J'ai d'ores et déjà demandé aux CCI et aux CMA de contacter les 30.000 PMI. Le président de la République a annoncé une enveloppe d'un milliard d'euros pour accompagner la transition écologique de l'industrie française à destination des PMI. Il y a une vraie stratégie d'aller vers les entreprises qui n'auraient pas commencé leur transition. Dès que nous aurons simplifié l'usage de nos outils, j'entends aussi m'appuyer sur les réseaux bancaires et les experts comptables pour mieux les diffuser.

> A ce stade, près de 700.000 attestations ont été envoyées aux fournisseurs sur une estimation de 850.000 entreprises éligibles à l'amortisseur d'électricité, soit plus de 80%. On peut bien sûr aller au-delà, raison pour laquelle nous avons décalé de 3 mois le délai pour envoyer l'attestation, mais il faut souligner la mobilisation de tous les services de l'Etat, qui font un travail exceptionnel sur le terrain pour aller chercher une à une les entreprises concernées par ces aides. Nous continuons de suivre cela de près en lien avec le ministère de la transition énergétique.

> On observe que beaucoup de régions viennent compléter, renforcer et financer l'accompagnement de leurs TPME aux côtés de l'Etat. On travaille donc main dans la main avec celles-ci, notamment avec les plus en tête de file, comme la région PACA. Pour la mise en œuvre de la plateforme, on va d'ailleurs embarquer les régions dans ces travaux. Elles seront aussi présentes, je l'espère, pour accompagner à un second niveau les TPME en plus des opérateurs nationaux, avec leurs propres offres. On proposera en tout cas à celles qui le souhaitent de pouvoir réagir sur la plateforme.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> On a une culture politique qui doit évoluer. Faisons mieux nous-mêmes, lançons un appel à tous ceux qui sont prêts à faire mieux avec nous.

> Avancer par compromis, ce n’est pas se trahir ou se renier. Il faut arriver à construire des textes et de nouveaux projets législatifs ensemble.

> Le vrai sujet est que les élections législatives de 2022 sont une vraie nouvelle donne, dont on n'a pas tous tiré les conséquences.

> Je suis sûr qu'il y a une partie de la gauche qui n'est pas à l'aise avec la Nupes mélenchonisée.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Chaque année, 500 bébés sont secoués. 1 victime sur 10 décède et 75% des survivants présentent des séquelles graves. Aujourd’hui, à l’occasion de la journée nationale du syndrome du bébé secoué, faisons prendre conscience de l’ampleur de ces violences au plus grand nombre.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Ce qui est important, ce sont nos objectifs de décarbonation. Le nucléaire nous aide à les atteindre. Nous voulons l'application de la neutralité énergétique inscrite dans les traités européens et nous serons très fermes sur ce point.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Plutôt que d’acheter neuf, faites réparer avec le Bonus réparation. C’est bon pour le porte-monnaie et bon pour la planète. En réparant, on préserve nos ressources !

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Face aux blocages institutionnels, aux idéologues et à ceux qui refusent le débat, je suis convaincue que la solution passera par le dialogue avec ceux, de bonne volonté, qui sont prêts à constituer des majorités de projets.

 

Prisca Thévenot (députée, porte-parole)
> Stop à cette petite musique selon laquelle il y aurait un dysfonctionnement démocratique. Nous pouvons manifester, nous présenter à des élections, critiquer notre démocratie… En nourrissant l’idée que nos institutions sont défaillantes, les critiques font surtout le lit du RN.

 

Sylvain Maillard (député)
> [Réforme des retraites] Et si les syndicats étaient un peu de mauvaise foi ? Sans cette réforme des retraites, pas de revalorisation dès cette année des petites pensions, Sans cette réforme des retraites, aucune avancée sur l'usure au travail Sans cette réforme des retraites, les générations nées après 1973 travaillerons de toute façon jusqu'à 64 ans (loi Touraine votée en 2014). Sans cette réforme des retraites, les régimes spéciaux ultra déficitaires ne seraient pas mis en extinction, Sans cette réforme des retraites, les pensions baisseront obligatoirement dans les 10 ans venir, Nous acceptons, nous, députés Renaissance, l'impopularité d'une réforme d'effort pour les français qui le peuvent. Nous avons cette responsabilité de garantir la pérennité des pensions. Est-ce que les syndicats français seraient prêts en général à porter des mesures difficiles et impopulaires ? Je pose la question.