Voici une sélection, ce 4 avril 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Bienvenue à la Finlande dans l’OTAN !
J'espère que nous accueillerons très prochainement nos amis suédois également.
> Discours à l’occasion de
la réception des conclusions de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
Je tenais aujourd'hui à vous recevoir, ici, au lendemain de l'achèvement de ces
travaux, marquant, vous l'avez dit, la fin d'un premier temps et ouvrant un
deuxième.
D’abord pour saluer la qualité du travail mené par chacune et chacun d'entre
vous, parce que vous vous êtes engagés dans cette entreprise démocratique. Il y
a un tirage au sort qui, en quelque sorte, par la main du hasard, garantit une
neutralité avec des règles et une procédure mais ce tirage au sort ne signifie
pas une absence d'engagement ou une forme de passivité. Il donne une légitimité
à une convention qui a été définie par un texte organique, puis par le choix
que nous avons fait avec la Première ministre.
Vous vous êtes engagés pleinement, avec sérieux et avec le sens des
responsabilités et avec une rigueur intellectuelle qui vous honore. Vous avez
accepté d'être tiré au sort, de suspendre pour 9 sessions votre quotidien, de
consacrer ainsi de votre temps, de votre réflexion pour vous consacrer à cette
question de la fin de vie. En effet, la vigueur d'une démocratie suppose que le
plus grand nombre franchisse ce seuil de la sphère privée vers l'agora
publique, et franchir ce seuil, ce n'est pas simplement avoir un avis ou dire
“je suis contre ceci ou cela ou cette décision qui est prise”, c'est de
participer à la formation de la décision collective et que les citoyens se
délestent un peu de ce que Tocqueville appelait la rouille démocratique. Vous
l'avez fait et qui plus est, à vous lire, à vous entendre et au récit de vos
délibérations, avec tout à la fois cette rigueur que j'évoquais mais un
respect, une considération les uns pour les autres, remarquables. C'est un
geste de courage, a fortiori, pour réfléchir et débattre de la plus impensable
des choses de la vie, celle qui en constitue le terme, c'est à dire notre
mort.
Vous l'avez fait aussi avec une sincérité d'autant plus notable que
l'expérience de vos prédécesseurs, ceux de la Convention climat, avait
imparfaitement convaincu. Non pas qu'ils aient été moins engagés et rigoureux
ou que la convention n'ait rien donné, comme je l'entends parfois. Elle a au
contraire permis des avancées considérables et a été très largement marquée par
des applications, dans les textes de loi et les textes règlementaire. Grâce à
elle, la Nation a accompli des pas décisifs dans la lutte contre le changement
climatique. Pour autant, il est vrai que c'était la première convention
citoyenne et elle comportait des imperfections. Elle avait suscité des
interrogations quant à la méthode, l'encadrement et le suivi. Nous tous,
d'ailleurs, nous avons appris de cette première expérience, de ce que nous
avons collectivement, je m'inclus dedans, bien fait et mal fait. Vous avez
bénéficié de tout ce que nous avons appris. Vous avez perfectionné et porté à
maturité cette innovation démocratique de la convention citoyenne. La
consolidation inédite de cette innovation démocratique qu’est la convention
citoyenne fait que maintenant, il y a une forme de maturité à laquelle nous
arrivons par le travail que vous avez conduit et auquel vous avez participé.
Cela intervient à un moment très particulier de notre vie démocratique et de
notre nation. Nous sommes, et nous ne sommes pas les seuls, à un moment, on le
voit bien, de troubles.
La conception séculaire de la démocratie représentative est bousculée, même
attaquée. Pourtant, il existe un Parlement et la légitimité de son pouvoir est
un pilier de nos démocraties. Le peuple s'exprime par ses représentants ou par
référendum, au terme d'un débat qui reproduit à plus grande échelle ce
mouvement qui a été le vôtre, de décentrement individuel et de discussions
fécondes. Mais on le voit bien aussi, parfois, les rouages de notre démocratie,
sa temporalité, ses mécanismes, font qu’il manque comme quelque chose. Cette rouille
démocratique que j'évoquais en citant Tocqueville, il nous faut lui trouver un
remède. La densité de certains sujets, soit concentrés dans le vertige éthique
d'une question fondamentale comme la fin de vie, soit d'une ampleur telle
qu'une multitude de situations en sont bouleversées et que les enjeux
techniques s'y ajoutent, comme par exemple, le changement climatique, suppose
un travail préalable de décantation démocratique. Et c'est pourquoi une
convention citoyenne, vous l'avez d'ailleurs parfaitement rappelé, ne se
substitue jamais à la délibération parlementaire. Elle la prépare et surtout,
je le crois, dans certaines circonstances, elle la permet parce qu’en son sein,
se joue toute la complexité du débat, parce qu'elle favorise ainsi un cheminement
des avis, enclenche une maïeutique et refroidit les passions brûlantes. Une
convention citoyenne apaise parce qu'elle est une enceinte de scrupules, de
travail, de pure aventure intellectuelle et éthique.
Et c'est vrai que c'est la limite de nos démocraties, c'est le moins mauvais
des systèmes mais au moment du vote, le fait majoritaire peut donner le
sentiment qu'il écrase les voix minoritaires.
Vous avez, par vos travaux, le compte rendu que vous en avez fait et le
rapport, donné une place au dissensus, à la voix minoritaire. Et c'est tout le
défi qui est le nôtre dans la vie, dans nos démocraties, c’est de pouvoir
continuer à avancer, à décider, parce qu’on ne peut pas rester en quelque sorte
des enceintes impuissantes où, dès qu’on n’aurait pas l’unanimité on ne
pourrait plus avancer, mais c’est de définir des voix majoritaires, mais de
réussir à respecter les voix minoritaires en leur donnant une place et en leur
permettant de cheminer à côté, en les entendant, en leur donnant leur place
dans la délibération, puis en les reconnaissant dans le travail. Et c’est ce
qui permet à ces travaux que sont les conventions citoyennes et aussi au sort
qu’on doit en donner, de compléter ce qui est l’exercice du vote dans une
élection qui est libre, dans une élection qui permet de voter un texte.
C’est donc à une œuvre de réinvention démocratique que vous avez prêté votre
concours, et cette œuvre a été permise par l’action du Conseil économique,
social et environnemental, dont je salue à nouveau le président ainsi que le
travail de la présidente du conseil de gouvernance, chère Claire Thoury,
cheville ouvrière de cette convention. Vous l’avez rappelé, président, par la
loi organique du 15 janvier 2021, nous avons fait en sorte que le CESE soit
pleinement ce carrefour des consultations publiques en réformant sa
composition, mais on lui offrant, aussi, la faculté de recourir au tirage au
sort, en lui confiant largement l'organisation des consultations citoyennes. Je
crois profondément que s'est inventée, avec cette convention citoyenne, une
expérience unique qui doit nous servir de référence. Naturellement, d'autres
pays nous ont précédé pour des exemples dont on rappelle souvent les succès, un
peu plus rarement les échecs, mais tous nous apprennent quelque chose.
Après l'expérience de la convention climat, nous pouvons être fiers d'avoir
porté collectivement à maturité un modèle français d'éthique de la discussion,
une éthique de la discussion organisée par une institution de la République et
incarnée par des citoyens engagés. C'est cela qui s'est cristallisé avec cette
convention grâce à votre engagement, votre écoute, votre respect mutuel, et
c'est un moment très important de notre vie démocratique. Je souhaite à ce
titre que cet instrument désormais mûr de la convention citoyenne soit mis en
œuvre pour d'autres sujets. C'est pourquoi, je compte dans les prochaines
semaines saisir le Conseil économique, social et environnemental sur d'autres
questions relatives à la vie de la Nation.
Je veux maintenant revenir à la question, si vertigineuse qui, durant ces
semaines, a été l'objet de vos travaux. Je disais qu'une convention citoyenne
permet le débat parlementaire. Cette fois-ci, en outre, ce qui n'était
aucunement assuré, elle s'est faite la chambre d'écho de tout un pays. La
convention citoyenne s'est en effet pensée, dès l'origine, comme la référence
des références, mais au sein d'un ensemble de facettes conçues pour refléter
l'ensemble des images philosophiques, éthiques, politiques de notre société.
Dès que le Conseil consultatif national d'éthique, dont je salue le président
et les travaux, a rendu un avis important le 13 septembre dernier, un travail
associant de multiples acteurs s’est déployé à travers le pays ; des espaces
éthiques régionaux, ce qui était l’un des apports de nos dernières décennies du
CCNE. Ces espaces éthiques régionaux ont organisé des réunions très nombreuses
partout sur le territoire. Un travail a été mené avec un groupe de travail
parlementaire transpartisan, animé par les ministres responsables, ainsi qu’une
mission d’évaluation de la loi dite Claeys-Leonetti, loi dont je salue les
auteurs, cher Alain. Un groupe de travail de professionnels de santé s'est
constitué, afin de consulter précisément les soignants en premier chef
concernés. Des missions des organismes d'évaluation, comme un rapport à venir
de la Cour des comptes, apporteront aussi leur contribution. Vous le voyez,
toute notre vie institutionnelle s'est en quelque sorte emparée de la question,
chacune avec ses méthodes, son champ d'élucidation et sa légitimité.
Et ce miroitement institutionnel s'est reflété dans la société entière. Des
tribunes, des débats dans des municipalités, une conversation de tout le pays
s'est faite entendre. Car nous sommes tous par essence concernés par la fin de
vie. Et nous savons d'expérience, ou par ouï-dire, ce qu'elle comporte
toujours, à la fois de douleur irrémédiable, mais aussi, trop souvent de
chagrins évitables, ces autres drames, qui s'ajoutent aux plus grands d'entre
eux et ne font que l'amplifier cruellement.
Cela vient de ce que, et c'est l'un des points tranchés par votre convention,
mais qui fait en outre l'objet d'un consensus, notre système d'accompagnement
de la fin de vie reste mal adapté aux exigences contemporaines. Et ce, malgré
le formidable engagement de tous ceux qui y contribuent. De nombreux
témoignages le disent, soulignant d'ailleurs l'excellence de la chaîne des
soins. Les chiffres d'ailleurs le montrent, ils montrent tout le chemin que
notre nation a fait. On constate une progression du nombre de lits de soins
palliatifs : 9 526 en 2022 contre 7 500, 3 ans plus tôt. Mais la progression
est trop lente, vous l'avez rappelé, l'offre trop inégalement répartie. 21
départements ne disposent pas d’unités de soins palliatifs. D'autres régions ne
comptent pas du tout d'équipes mobiles de soins palliatifs pédiatriques, un
besoin pourtant croissant. Par ailleurs, la culture palliative n'a pas été
assez appropriée par les soignants, faute de formation. Le très faible recours
aux directives anticipées démontre aussi le décalage entre le besoin
d'accompagnement des Français et l'administration de la réponse.
Alors, en lisant vos travaux, j'essaie maintenant de cheminer vers l'ouverture
de ce deuxième temps, et donc ce que nous devons faire. Je crois qu'une
solution unanimement préconisée doit être maintenant rigoureusement mise en
œuvre. Il nous faut mieux faire appliquer la loi Claeys-Leonetti, comme le
souligne aussi très bien la mission d'évaluation de l'Assemblée
nationale.
Nous avons en la matière une obligation d'assurer l'universalité de l'accès aux
soins palliatifs, de diffuser et d'enrichir notre culture palliative et de
rénover la politique de l'accompagnement du deuil. Car je crois profondément
que nous n'avons pas le choix entre une société où l'exigence de mourir dans la
dignité est légitimement devenue commune, et où l'insuffisance de l'offre de
soins palliatifs est pointée, l'écart est devenu insupportable. Il est
insupportable pour les patients et leurs familles, notamment les plus
vulnérables, car cela crée une inégalité face à la mort. Il est insupportable
aussi pour les soignants et je ne le sous-estime pas. Il est insupportable,
enfin, pour une société et un pays convaincu qu'il faut accompagner chacun,
comme le disaient les inventeurs même de notre Etat providence, du berceau à la
tombe. Menons ce combat, il doit nous rassembler et je sais que l'amélioration
de l'accompagnement de la fin de vie est à cet égard un chemin indispensable.
Il peut paraître, pour certains, la solution de prudence. Je crois, au
contraire, que c'est le premier pilier de la réponse que nous devons apporter,
peut-être, la réponse la moins spectaculaire, mais la plus courageuse, parce
qu'elle fait consensus et qu'elle est la possibilité du reste, parce qu'elle
concerne le plus grand nombre et probablement la plupart. Parce qu'elle offre
de l'apaisement et de la dignité et qu'en conscience, on ne peut tolérer cette
inégalité selon laquelle on est accompagné vers la mort différemment, dans de
plus ou moins bonnes conditions, selon le lieu où l'on vit, le lieu où l'on est
soigné, la direction de ses dernières volontés. C'est une inégalité
fondamentale que nous devons corriger.
Concrètement, il nous faudra donc avancer dans les prochaines semaines pour
mieux garantir l'égalité d'accès et développer la prise en charge des soins
palliatifs. Cela signifie adapter les réponses en fonction des publics et des
lieux, mieux intégrer à l'hôpital les soins palliatifs dans le parcours de
soins, former les professionnels, fixer un seuil de lits identifiés par
territoire et un meilleur maillage par des équipes mobiles, poursuivre le
développement des soins palliatifs à domicile. Un accent particulier devra
aussi être mis en œuvre avec la prise en charge pédiatrique de la douleur et
dans le milieu médico-social.
Ensuite, il nous faut mieux accompagner les aidants, bénévoles ou familles,
offrir du répit à ceux qui vouent leurs vies à leurs proches, en train de la
quitter. Enfin, il nous faut, et c'est sans doute le moins aisé, conduire
chacun à la perspective de se déterminer par avance, apprivoiser un peu de
cette part impensable, engager une appropriation de la culture palliative
auprès de nos soignants, des travailleurs sociaux et de chacun d'entre
nous.
Cela, c'est un travail de la société, souterrain, philosophique, médical que
l'État peut seulement accompagner. Sur le reste, c'est-à-dire la garantie d'un
accès effectif et universel aux soins d'accompagnement à la fin de vie, l'État
a une obligation de résultat. Aussi, je veux que nous avancions avec
détermination et pour cela, il nous faut bâtir dans la durée. C'est pourquoi je
veux que nous élaborions un plan décennal national pour la prise en charge de
la douleur et pour les soins palliatifs avec les investissements qui
s’imposent. Ça, c’est le premier pilier, si je puis dire, et le premier élément
de la réponse.
Je sais aussi que l’accompagnement de la fin de vie est seulement un aspect du
sujet. Parce que, et c’était la justification de cette Convention citoyenne,
les lois n’ont pas épuisé le grain de chaque situation, chaque cas, chaque
drame. Le peuvent-elles et le doivent-elles d’ailleurs ? C’était justement la
question qui vous était posée. Vous y avez apporté des réponses claires, vous
vous êtes forgé une conviction propre. Vous vous êtes prononcés aux
trois-quarts pour une aide active à mourir, sous ses formes différentes, du
suicide assisté, avec exception d'euthanasie ou des deux au libre choix de la
personne concernée. Et vous venez nous rendre compte, en rappelant les
proportions, de ce qui ressort de vos travaux. J'ai déjà eu l'occasion de
le dire et j'ai en la matière une opinion personnelle qui, comme celle de
nombreux Français, peut évoluer, évolue, évoluera, qui le sait ? Sur un tel
sujet, j'ai aussi en tant que président de la République, une responsabilité de
concorde et une volonté d'apaisement.
Vos réponses sont importantes parce qu'elles traduisent une forme de vérité qui
ne peut qu’interpeller. Comme il y a une volonté générale qui dépasse la somme
de toutes les volontés particulières, voilà une conviction générale, au sens où
elle est celle formée, forgée au-delà de la conviction de chacun. Celle-ci est
non le produit d'une somme de perception, mais elle est le fruit d'une
délibération. Elle est un ouvrage même de réflexion. Et je le dis clairement,
cette expression de la convention porte en elle une exigence et une attente,
c'est celle d'un modèle français de la fin de vie. Nous y répondrons.
Nous avons déjà des éléments irrécusables de convergence. Dans ce modèle
français de la fin de vie, vous avez fixé des bornes, en deçà desquelles vous
estimez que nous ferions fausse route. D'abord, vous avez souligné l'importance
de la prise en compte et de l'analyse du discernement afin de garantir
l'expression de la volonté libre et éclairée, que cette expression soit directe
ou par des directives anticipées ou une personne de confiance. La question de
la réitération du choix est tout aussi cruciale. Ensuite, vous jugez primordial
que la condition médicale des patients présente le caractère d’incurabilité, de
souffrances réfractaires, psychique et physique. Voire l'engagement du
pronostic vital. Vous insistez pour que jamais une aide active à mourir, ne
devrait, ne devra être réalisée, pour un motif social pour répondre à
l'isolement qui parfois peut culpabiliser un malade qui se sait condamné à
terme et voudrait en hâte programmer l'issue, afin de ne pas être une charge
pour les siens et pour la société. En outre, l'aporie – ou en tout cas
l'absence de conclusions – sur l'aide active à mourir pour les mineurs suggère
de ne pas ouvrir cette faculté. Enfin, vous avez voulu assortir l'aide active à
mourir de procédures qui permettent une écoute, un accompagnement et une
collégialité.
Tous ces points, sans faire l'unanimité, ont fait consensus. Mais sur les
questions éthiques, mêlant l'intime et le politique, il y aura toujours, et
c'est d'ailleurs sain, la possibilité de conscience qui objecte à l'assentiment
général. Ainsi, ces quelques lignes rouges me paraissent utilement encadrer
l'hypothèse d'un modèle français de la fin de vie, et constitue notre point de
départ.
Mais au-delà de ces bornes, qu'en est-il de ce modèle ? Je contredirais
aussitôt ce que je viens de dire sur l'articulation des légitimités, si j'en
concluais que le dernier mot sur la question devait être dite aujourd'hui. Nous
sommes tous collectivement dans une forme de maïeutique. C'est pourquoi je
demande au Gouvernement — en lien avec les parlementaires désignés par le
président du Sénat et la présidente de l'Assemblée nationale qui, avec leur
conférence des présidents, auront à faire ce travail transpartisan — de mener
une œuvre de co-construction, sur la base de cette référence solide, qui est
celle de la convention citoyenne et en lien avec toutes les parties prenantes. Je
souhaite que ce travail permette de bâtir un projet de loi d'ici à la fin de
l'été 2023. Ainsi, continuera une maturation collective, de l'éthique à la
politique, respectueuse de l'épaisseur des vies de l'humanité. Trouvons aussi
les bons mots, et je parle sous le contrôle sur un tel sujet de notre seul
immortel de la salle, cher Erik Orsenna, et nous pourrons ainsi, à travers
cette maturation, permettre, je le souhaite, je le crois, de tracer un nouveau
jalon vers ce modèle français de la fin de vie.
Mesdames et Messieurs, voilà ce que je souhaitais vous dire aujourd'hui. Ce
serait trahir l'esprit qui a été le vôtre, que de déduire de vos réponses
celles de la société. Parce que vous aussi, vous avez changé d'avis. Au fil
d'échanges remarquables, par la qualité de respect et la dose d'investissement
personnel qui ont présidé à vos 27 jours de débat, vous avez constaté qu'il
existe des sujets incommensurables. Vous avez approché la distance qui sépare
parfois la douleur des familles et la conception de leur métier par beaucoup de
nos soignants. Vous aussi, vous avez érodé telle doctrine à l'aune d'un
témoignage, telle certitude au frottement d'un avis, d'un témoin, d'un expert.
Vous savez donc les ressorts d'une délibération et la cadence nécessaire à l'émergence
d'un avis collectif. Tout ça, c’est indispensable, et le défi qui est le nôtre,
c'est de continuer à le faire vivre dans le pays parce qu'à un moment on doit
avancer, on doit prendre une décision. Et il faut faire partager au plus grand
nombre ce cheminement qui a été le vôtre pour essayer que le maximum de nos
compatriotes puissent sortir, parfois, des convictions qu’ils se forgent. Et
vous le voyez bien, je crois qu'à travers le travail qui est le vôtre, il y a
l'antidote à une forme de démocratie du commentaire permanent ou de la
confrontation permanente des avis irréductibles, qui est ce dans quoi parfois
nos quotidiens sont pris. Je parle du vôtre, comme du mien. On a besoin de ce
chemin partagé, où nous sommes dans le déséquilibre des confrontations
respectueuses et de l'avis des autres. Ce chemin doit conduire, à un moment
donné, à prendre une décision, à bâtir, ce sera ce projet de loi.
Un pays vous a attendu, désormais, il vous entend. Et c'est ce pas
supplémentaire vers le consensus qui n’aurait pu avoir lieu sans vous, qui fait
la force de cette aventure démocratique et qui sera désormais poursuivi par le
Gouvernement et les parlementaires, d’ici à la fin de l’été. Je n’ai donc pas à
vous promettre de reprendre l’une ou l’autre de vos conclusions, elles suivront
leur cours. Quelque part, votre victoire c’est qu’elles existent. Votre succès,
cela a été de les former, par-delà la diversité de vos parcours et vos réponses
sont ainsi, en quelque sorte aussi, hors les murs de la convention. Nous avancerons
vers un modèle français de la fin de la vie et ce chemin sera irrémédiablement
différent, car vous avez travaillé, échangé, décidé. Oui, quel que soit ce
chemin, grâce à vous, nous savons désormais qu’il est possible, et comment il
doit s’arpenter : avec sérieux, avec scrupule, avec respect, en refusant les
controverses et en acceptant, au fond, de vivre avec des doutes. C'est en étant
fidèle à votre méthode, à votre éthique, que nous serons fidèles à votre
ambition.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> Je poursuis une nouvelle semaine de
consultations avec les chefs de groupe et responsables politiques pour bâtir un
nouvel agenda parlementaire. Nous devons construire des majorités de projet sur
les priorités à venir et continuer à tisser la culture du compromis.
> Le Fonds vert est un succès c’est pourquoi j’échangerai dès la semaine prochaine avec les associations de collectivités sur la façon dont nous pouvons pérenniser le soutien de l’Etat. C’est ça, concrètement, la territorialisation de la planification écologique.
> J'annonçais cet été la création du Fonds vert : 2 milliards d’euros pour accélérer la transition écologique dans les territoires. C’est une fierté d'être aux côtés des 150 premières collectivités bénéficiaires. La planification écologique avance et ça se voit !
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Opinion : «Projet de loi industrie verte : la révolution
industrielle verte est lancée !»
Nous aurons dans les semaines qui viennent un projet de loi qui répondra à une
grande ambition économique : engager la France dans la révolution verte,
engager la France dans la révolution industrielle verte. C'est l'engagement du
président de la République de faire de la France la première nation de
l'industrie décarbonée en Europe.
C'est une ambition politique forte : inverser un demi-siècle de
désindustrialisation en France, 50 années qui ont affaibli la France et
appauvri tous nos compatriotes. Ne cherchez pas ailleurs la raison de
l'appauvrissement relatif de nos compatriotes, c'est la désindustrialisation et
la perte des emplois industriels qui en sont la première raison.
Regardons dans les ruines de pans entiers de l'industrie française ce qui s'est
passé. Regardons la trace des erreurs économiques, politiques, fiscales des 50
dernières années.
D'abord la désindustrialisation, c'est une spécificité française. Aucune autre
nation occidentale, aucune, n’a connu une telle vague de délocalisations
industrielles. Aucune n'a autant affaibli son industrie au cours des 50
dernières années.
Les chiffres sont sans appel. 1973, part de l'industrie de la richesse
nationale : Allemagne, 22 %; France, 22 %; Italie, 16 %. 50 ans plus tard :
Allemagne, toujours 22 %; Italie, toujours 16 %; France, 11 %, moitié moins.
Nous avons divisé par deux la production industrielle en France. Nous avons
détruit 2,5 millions d'emplois industriels. Nous avons fermé des milliers
d'usines. Nous avons divorcé avec la France des trains, des forges, des fusées,
de l'automobile, de l'électroménager, du textile et de l'innovation, de la
production et de la science. Et nous en avons presque été fiers parce que nous
pensions avoir inventé le concept de l'industrie sans usine.
Nous pensions avoir inventé le concept des très grands groupes nationaux très
puissants. Sauf qu'ils ne produisaient plus de richesse sur notre territoire et
qu'ils détruisaient des emplois sur notre propre territoire, entraînant, je
l'ai dit, l'appauvrissement relatif de la France. Il n'y a pas de plus grand
scandale économique en France depuis un demi-siècle.
Aujourd'hui, 50 ans plus tard, chaque citoyen français est de 7 à 10 % moins
riche qu'un citoyen allemand ou qu'un citoyen américain, parce que nous avons
laissé faire cette désindustrialisation.
Alors, je sais bien qu'il y a des raisons internationales qui sont communes à
tous. Oui, la Chine est entrée dans l'Organisation mondiale du commerce et a
livré une concurrence farouche à nos produits. Oui, l'Union européenne est
allée trop loin dans la libéralisation, trop loin dans la croyance, que le
commerce international libre nous permettrait de nous enrichir.
Nous avons commis nous-mêmes, nos propres erreurs. Nous avons alourdi la
fiscalité de production. Nous avons alourdi la fiscalité sur le capital,
alourdi la fiscalité sur les industries.
On n'est pas à une contradiction près en France. Nous avons dévalorisé les
métiers manuels, dévalorisé des filières, des lycées professionnels. Laisser
entendre que tout le monde devait aller plus loin à l'université et que dans le
fond, le lycée professionnel était un échec alors qu'il est une immense
réussite.
Et nous avons, je le redis, inventé ce concept fumeux issu des élites
économiques et politiques françaises qui portent une lourde responsabilité.
L'industrie sans usine comme le canard sans pattes.
La conclusion, elle est cruelle et elle est simple. De toutes les grandes
nations occidentales, la France est la seule à avoir abandonné son industrie.
Et elle en a payé le prix fort, le prix économique, avec un déficit structurel
de sa balance commerciale extérieure qui tient au prix de l'énergie, mais qui
tient surtout au fait que nous ne produisons plus suffisamment de biens
manufacturés, que nous pouvons exporter à l'étranger.
Le prix social, avec cet appauvrissement dont je viens de parler, le prix
politique avec une dépendance à l'égard des chaînes de valeurs étrangères dont
nous nous sommes aperçus de manière spectaculaire au moment du Covid. Et enfin,
le prix climatique parce qu'il faut bien des voitures, il faut bien de
l'électroménager, il faut bien un mixeur et il faut bien s'habiller. Donc, nous
avons importé des produits lourdement carbonés, des produits que nous aurions
pu produire sur notre propre sol en émettant moins de CO2.
Nous avons été quadruplement perdants. Nous en avons payé le prix fort.
Et je dirais aussi que si aujourd'hui nous avons un Rassemblement national qui
se porte si bien, c'est parce
que nos compatriotes sont conscients de cet abandon. Lorsqu'une
usine ferme, je le dis souvent, vous avez une permanence du Rassemblement
national qui s'ouvre.
Tous ceux qui connaissent bien mon département ou ma région, le savent et le
voient. Ce constat, nous l'avons fait dès 2017. Nous l'avons fait avec le
président de la République et nous avons engagé depuis 2017 cette reconquête
industrielle. Mais pas en paroles, en acte. En prenant des décisions qui ont
été souvent très critiquées, mais qui étaient courageuses, nécessaires et qui
nous alignait sur les mieux disant des pays développés.
D'abord, des décisions fiscales. Que d’encre elles ont fait couler. Nous
aurions fait la politique des riches, nous aurions fait la politique des
entreprises, nous aurions fait la politique des grands industriels.
Tous ces mots creux qu'on emploie sans cesse pour cacher une vérité simple : il
n'y a pas d'industrie sans capital. Et donc, si on ne réduit pas la fiscalité
sur le capital, si on n'a pas le courage de l'expliquer à nos compatriotes, on
ruine l'industrie et on ruine les ouvriers.
Notre politique fiscale n'a jamais été une politique pour les riches, elle est
une politique pour l'économie, pour l'industrie, pour les usines, pour les
ouvriers et pour les catégories populaires, car lorsqu'il y a des usines qui
ouvrent, des ouvriers qui sont embauchés, des jeunes sortis de lycées
professionnels qui trouvent un emploi, c'est la meilleure réponse à
l'appauvrissement français.
Oui, nous avons baissé l'impôt des sociétés et nous pouvons en être fiers.
Comment voulez-vous qu'une usine ouvre en France quand le taux d'impôt sur les
sociétés est à plus de 33 %, quand il est à 25 ailleurs ? Il fallait bien
redevenir compétitif par rapport à nos partenaires. Nous avons baissé les
impôts de production seul contre tous. Qui était là pour nous soutenir ?
Personne. Qui nous a critiqué ? Tout le monde.
Mais il ne faut pas oublier que lorsqu'une usine s'installe, qu'un groupe
cherche où ouvrir sa nouvelle installation où créer des centaines ou des
milliers d'emplois, il est bien obligé de regarder quel est le niveau des
impôts de production, ce qu'on prélève avant même que quoi que ce soit, soit
produit en France et à l'étranger. Et il suffit de franchir le Rhin pour avoir
des impôts de production sept fois moins élevés que les nôtres.
Avec le président de la République, nous avons eu le courage de baisser les
impôts de production de 10 milliards dans le dernier quinquennat, de 8
milliards dans ce quinquennat. Nous avons transformé le CICE en baisse pérenne
des charges. Nous avons pris toutes les mesures fiscales difficiles et
impopulaires qui ont permis aux usines de rouvrir dans notre pays.
Nous avons aussi, et je pense que c'est une vraie fierté collective, valorisé
l'apprentissage, multiplié par deux le nombre d'apprentis. Voilà des décennies
qu'on nous explique qu'il faut une filière d'apprentissage crédible et
d'excellence en France. Nous l'avons fait. Nous avons doublé le nombre
d'apprentis dans notre pays de 400 000 à 980 000 entre 2017 et 2022.
Nous avons soutenu l'innovation en mettant en place France 2030. 54 milliards
d'euros pour l'innovation industrielle et en relançant la filière nucléaire
sans laquelle il n'y a pas de réindustrialisation possible.
Les résultats sont là, encore fragiles, encore modestes, je le reconnais, pas
encore visible pour tous nos compatriotes. Mais ils sont là et ils sont prometteurs.
Pour la première fois depuis plusieurs décennies, on ouvre plus d'usines en
France qu'on en ferme. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, nous
recréons des emplois industriels dans notre pays.
Pour la première fois en France depuis des décennies, nous pouvons citer, une
seule c’est vrai, mais une nouvelle filière industrielle. Ce sont les batteries
électriques. Qui aurait cru il y a 4 ou 5 ans ? Qui aurait pensé qu'il serait
possible en France et en Allemagne de produire des batteries électriques alors
qu'elles étaient toutes intégralement produites ou presque en Chine.
Je connais tous ces esprits qui ont renoncé à livrer des batailles, tous ceux
qui ne croient pas suffisamment en la France et qui nous ont expliqué par A + B
qu'il était impossible de faire concurrence avec les produits chinois,
impossible de produire des batteries électriques en France car jamais nous ne
serions compétitifs par rapport à la production chinoise.
C'est exactement les mêmes qui vous ont vendu l'industrie sans usine. Ce sont
les mêmes, des esprits forts, des esprits intellectuels, puissants qui ont la
renonciation à la place du cerveau.
Nous, nous croyons qu'il est possible de relancer la production industrielle.
Nous, nous pensons qu'il est possible de donner désormais un deuxième élan à
cette reconquête industrielle amorcée en 2017, c'est l'objet de ce projet de
loi sur l'industrie verte.
Pourquoi est-ce que nous le faisons maintenant ? Pour 3 raisons que vous
connaissez tous.
La première, c’est le Covid. Le Covid a montré que nous avions des lacunes
béantes dans des secteurs de la production industrielle et tout simplement
inacceptables : la santé, le médicament, les semi-conducteurs.
Quand vous voyez une usine automobile à l'arrêt parce qu'il n'y a pas
suffisamment de semi-conducteurs, vous dites : Il est peut-être temps de gagner
notre indépendance ou au moins de combler le déficit d'indépendance en matière
de semi-conducteurs.
La deuxième raison, je ne reviendrai pas dessus, a été longuement citée, c'est
l'IRA américaine, où tout d'un coup un président américain, en cohérence totale
d'ailleurs par rapport à son prédécesseur, c'est peut-être la seule cohérence
qui existe, mais elle mérite d'être notée, décide de soutenir massivement
l'industrie américaine.
Dans la théorie des jeux, il y a un principe qui est très simple, quand les
joueurs ne respectent plus les règles, le dernier à les respecter est sûr de
perdre. La Chine a décidé depuis très longtemps de ne plus respecter les règles
du jeu sur les aides d’État. Les États-Unis s’en sont largement affranchis avec
l’Inflation Reduction Act.
Nous pouvons, nous Européens, continuer à suivre les règles du jeu, croire dans
un commerce libre, équitable, totalement ouvert, sans aucune aide d’État aux
industries. Dans ce cas-là, croyez-moi, nous perdrons la bataille industrielle
du XXIᵉ siècle. Et personnellement, comme les ministres, comme les
parlementaires et comme chacun d'entre vous, je préfère gagner les batailles
que les perdre.
Enfin, il y a une troisième raison, c'est la transition climatique. La
transition climatique, c'est le grand défi économique du XXIᵉ siècle. Et ce
défi, je pense qu'il est la chance exceptionnelle pour la France de se
réindustrialiser.
Cette chance, nous voulons la saisir et c'est ce projet de loi. 3 mois de
travaux en commun, une consultation publique qui s'ouvre sur la base des
propositions qui viennent d'être présentées par les pilotes. Le site est
industrieverte.make.org. Vous pouvez donner votre avis sur les propositions qui
sont faites, les commenter, les critiquer, les soutenir si elles vous plaisent
et en proposer d'autres si vous en avez de meilleures.
Enfin, je souhaite associer tous les parlementaires à ces travaux parce qu'une
loi, c'est bien, mais une loi votée, c'est mieux. Et par les temps actuels, il
ne vous a pas échappé que c'est un défi.
Donc pour essayer de relever ce défi, je propose à tous les groupes
parlementaires représentés à l'Assemblée nationale et au Sénat de venir nous
rencontrer ici au ministère de l'Économie et des Finances groupe par groupe.
Alors, qu'est-ce que ce sera que ce projet ? Je ne vais pas le dévoiler
entièrement puisqu'il est encore en consultation. Mais je pense qu'il est bien
de définir un cadre global.
D'abord, cela doit être un projet simple et court. Pas plus de 15 articles. Et
si c'est 10, c'est mieux.
En deuxième lieu un projet qui soit cohérent avec les grandes options
européennes. Nous nous sommes battus avec Agnès Pannier-Runacher pour des
modifications du marché européen de l’électricité, avec de la visibilité pour
le prix. Notre projet doit être cohérent avec ce marché européen de
l’électricité. Il doit être cohérent également et utiliser les propositions qui
sont faites dans le Net Zero Industry Act porté par la présidente de la
Commission européenne, Ursula Von Der Layen, et qui répondent à beaucoup de
demandes faites par le président de la République.
C’est un projet, en troisième lieu, qui comprendra deux volets. Chacun doit
bien comprendre quel est l’objet de fond de ce projet.
D’abord, accélérer, faciliter, financer la décarbonation des industries
existantes. On ne construit pas l’industrie de demain sur les ruines de
l’industrie d’hier. Il faut permettre à l’industrie d’hier de se décarboner,
d'accélérer sa décarbonation, c’est un des volets de ce projet.
Et le deuxième volet, c'est la fabrication sur notre sol, sur nos territoires
de produits verts : hydrogène, batteries électriques, panneaux solaires,
éoliennes et pompes à chaleur.
Enfin, ce projet devra répondre aux quatre grands défis de la révolution
industrielle verte et répondre à ce défi français que nous n'avons pas su
relever depuis 1973.
D'abord, accélérer les autorisations d'ouverture ou de développement de sites
industriels. Vous savez quand un groupe industriel étranger vient investir en
France, la première chose qu'il cherche, c'est un terrain. Et puis il vous
demande tout de suite “mais ça va prendre combien de temps?” Si vous lui répondez
“c'est merveilleux, ça va prendre 18, 19 ou 20 mois, c'est ultra rapide”, comme
les gens sont polis, ils vous disent “oui, c'est tout à fait merveilleux” mais
vous ne les revoyez jamais car le dossier est clos, ça ne les intéresse pas.
Nous, nous voulons diviser par deux les procédures d'autorisation des nouveaux
sites industriels ou d'agrandissement des sites industriels de 18 à 9 mois. Le
climat n'attend pas. Et je voudrais tordre le cou à cette idée reçue selon
laquelle plus on prend de temps, plus le climat est protégé.
C'est exactement le contraire. Je pense que nous pouvons avoir et que nous
devons avoir, des procédures environnementales rigoureuses, sérieuses, mais
qu'elles peuvent être rigoureuses, sérieuses et rapides. Et que si nous laissons
le temps filer, au bout du compte c'est le climat qui est perdant. Car vos
panneaux solaires, votre hydrogène vert, vos batteries électriques viendront de
pays où la décarbonation est beaucoup moins avancée qu'elle ne l'est en France
et où les émissions de CO2 sont beaucoup plus importantes qu'elles ne le sont
en France. Le climat n’attend pas, on peut conjuguer climat et vitesse.
Le deuxième grand défi, c'est évidemment le financement. Cela fait maintenant 6
ans que je suis ministre de L'économie et des Finances, j’'ai vu des
investisseurs venir me proposer dans les premières années du précédent
quinquennat des projets industriels à 200, 300, 400 millions d'euros. J'ai
écarquillé les yeux. C'était Byzance. 400 millions d'euros, 500 emplois.
C'était pour la France des investissements considérables.
Aujourd'hui, à cause du Covid, à cause de cette transition climatique, parce
que la bataille est mondiale pour récupérer sur son sol les investissements qui
vont définir le partage de puissance industrielle du XXIᵉ siècle. On parle
d'investissements en milliards ou en dizaines de milliards d'euros représentant
des milliers ou des dizaines de milliers d'emplois.
Et une fois que le Yalta industriel vert sera fait, vous allez en prendre pour
un demi-siècle. Je préfère que dans le Yalta industriel vert, la France soit
autour de la table de négociation plutôt que spectateur de la
négociation.
C'est bien ça l'enjeu. Une fois que les grands industriels automobiles auront
choisi leur localisation des chaînes de valeur, c'est fini. Une fois que les
grands producteurs de batteries électriques auront choisi de s'installer à tel
ou tel endroit, c'est fini pour plusieurs décennies. Une fois que la production
d'hydrogène vert sera répartie entre les grands continents de la planète, c'est
fini pour plusieurs décennies. Donc, c'est maintenant que ça se joue.
C'est maintenant qu'il faut trouver des financements et c'est maintenant qu'il
faut investir. Nous voulons donc mettre de l'argent public sur la table. Nous
l'avons fait avec France 2030 et avec des subventions. Nous voulons étudier la
possibilité de mettre en place les crédits d'impôt pour accélérer ces
investissements.
Nous voulons aussi étudier toutes les propositions qui ont été faites sur le
financement privé, que ce soit des produits d'épargne ou des produits
d'investissement. Toutes les propositions faites par les groupes de travail me
semblent intéressantes.
Troisième grand défi : favoriser. Quel mal y aurait-il à ce que la commande
publique favorise notre production nationale ? Il semblerait que ça choque
certains qu'on puisse dire que la commande publique doit favoriser la
production nationale ou européenne. Mais que fait la Chine ? Que font les
États-Unis ? Sinon systématiquement favoriser leur production.
Pourquoi nous, Européens, interdirions-nous de favoriser notre production,
notre industrie et nos emplois ? Je pense que c'est un défi qui mérite
également d'être étudié. Le label triple E qui a été envisagé me semble une
piste très intéressante.
Enfin, le dernier défi, c'est évidemment former aux compétences indispensables
pour l'industrie, que ce soit dans les lycées professionnels, dans les IUT et
dans les universités, dans les écoles d'ingénieurs.
L'Industrie doit devenir le maître mot des étudiants et des élèves de demain.
Il faut que dès le collège, on apprenne à nos enfants que l'industrie du 21ᵉ
siècle n'est pas celle du 20ᵉ et encore moins celle du 19ᵉ. Je vous le dis en
connaissance de cause.
Enfin, dans cette formation, il y a un point qui me tient particulièrement à
cœur, c’est la féminisation des métiers de l’industrie. C'est une exception, je
voudrais qu'elle devienne la règle. Et qu’il y ait autant de femmes que
d’hommes dans les métiers industriels. Et que nous formions autant de femmes
ingénieurs qu’il y a d’hommes ingénieurs. C’est ma conviction la plus profonde.
Il n’y a pas d’avenir pour un métier dans lequel il n’y a pas de féminisation
du métier.
C’est un combat qu’il faut livrer et je suis ouvert à toutes les propositions,
même les plus radicales, pour que nous parvenions enfin à la féminisation des
métiers de l'industrie, notamment des métiers d'ingénieur.
Pour terminer et pour résumer, chacun voit bien que la France est à la croisée
des chemins, soit la décroissance, soit la croissance verte. Soit la
désindustrialisation accélérée, soit la révolution industrielle verte que nous
voulons porter avec ce projet de loi.
Soit nous importons massivement notre production industrielle et nous serons
triplement perdants du point de vue économique, industriel, social et aussi du
point de vue climatique.
Soit, à l'inverse, nous tirons parti de nos entreprises qui ont des compétences
exceptionnelles dans ce domaine. Nous tirons parti de nos savoir-faire, de nos
savoirs technologiques pour produire plus, produire mieux, produire plus vite
et surtout renouer avec la grande histoire industrielle française. Parce que,
dans le fond, le défi que nous voulons relever aujourd'hui n'est pas simplement
un défi économique, pas simplement un défi politique, pas simplement un défi
technologique, c'est un défi culturel.
La France est une grande puissance agricole, elle est aussi une grande
puissance industrielle. Nous devons renouer avec cette histoire industrielle
française. C'est l'objectif de ce projet de loi. Je suis sûr qu'il nous
emmènera tous très loin.
> La douane est la garante de
notre souveraineté économique. Elle protège les Français contre les trafics de
marchandises dangereuses, de drogues ou de contrefaçons. Elle lutte contre les
réseaux criminels nationaux et internationaux. C’est l’incarnation régalienne
par excellence.
Nous avons vu son efficacité en 2022 avec des résultats records et historiques
: → 104 tonnes de drogues saisies, → 650 tonnes de cigarettes de contrebandes
saisies, → 176 millions € d’avoirs saisis ou identifiés, → 12 millions
d’articles retirés du marché.
Nous voulons donner à la douane des moyens encore plus efficaces, plus
sécurisés et plus modernes pour qu'elle puisse mieux exercer ses missions
d’intérêt général. C’est toute l’ambition du projet de loi que nous avons
présenté.
Nous sommes fiers d’être à la tête d’une si belle administration avec plus de
17 000 agents des douanes qui montrent au quotidien toute leur efficacité, leur
professionnalisme et leur dévouement.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Félicitations à la Finlande qui devient aujourd’hui
le 31ème membre de l’OTAN. Nous attendons que la Suède la rejoigne sans tarder car avec ces 2 pays notre Alliance
sera plus forte pour assurer la sécurité de l’espace euro-atlantique.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Certains jettent en permanence de l'huile sur
le feu pour abattre la République.
> On a besoin de l'engagement de tous les chefs d'entreprise pour augmenter le taux d'emploi en prison.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Pour transformer nos armées. Pour une France
indépendante. Avec 413 milliards d'euros sur 7 ans, le projet de loi de
programmation militaire que j’ai présenté en Conseil des ministres aujourd’hui
nous permettra de garder notre rang.
> [Budget de l'armée] 69 milliards d'euros/an en 2030, une enveloppe budgétaire inédite. On a une succession de menaces : le terrorisme, la guerre en Ukraine, l'espace militarisé, le cyber.
> L'Ukraine donne une leçon à tout le monde. Le front est relativement figé. Je prépare notre système à tenir dans la durée.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Je souhaite qu'il y ait plus de concertation
avec les élus locaux sur les ouvertures et les fermetures de classe :
désormais, chaque territoire rural pourra préparer ces évolutions sur 3 ans.
Nouveaux venus, naissances... 3 ans pour anticiper ensemble l'avenir de leurs
écoles.
> Nous allons étendre les Territoires éducatifs ruraux (TER) à de nouveaux territoires. Permettant un meilleur dialogue entre l'École et les autres acteurs du territoire et entre le premier et le second degré, c'est un dispositif adapté au milieu rural, pour la réussite de tous.
> Les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) permettent de regrouper des écoles dont les effectifs diminuent. Je souhaite les encourager : nous créons pour cela un système de bonus supplémentaire en termes de moyens humains, incitant les élus à se lancer dans la démarche.
> Pour que la France devienne une grande Nation sportive, la mobilisation de l’École est essentielle. La rentrée scolaire 2023-2024 sera « rentrée olympique et paralympique » : une semaine de temps pédagogiques autour des valeurs olympiques et paralympiques, pour tous les élèves.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Extinction Rebellion] Une campagne abjecte,
méticuleusement pensée pour intimider et livrer à la vindicte des femmes et des
hommes… Parce qu’ils nous nourrissent ! Un appel clair à des actes de
vandalisme et de dégradation, qui sonne comme une atteinte préméditée à nos
lois, à nos valeurs, et à notre démocratie. La manipulation des faits et la
radicalité, enfin, pour interdire toute autre pensée que la sienne, toute
nuance et tout dialogue sur ces défis, par nature, complexes et que nous ne
pourrons relever que collectivement. Plein et entier soutien à nos agricultrices et agriculteurs, acteurs de la
transition environnementale et écologique au quotidien, ainsi qu’à leurs
familles et leurs proches qui souffrent tant de ces agressions indignes.
> J’étais hier après-midi dans le département de la Nièvre pour une visite sur le thème du maillage vétérinaire, alors que leur nombre a diminué de près de 20% en 5 ans dans les zones rurales. Je me suis rendu dans un élevage de bovins allaitants en agriculture biologique avant de visiter une clinique vétérinaire assurant le suivi d’animaux d’élevage. Les échanges ont permis d’évoquer les difficultés rencontrées et l’importance de bénéficier d’un réseau vétérinaire de proximité pour maintenir une activité d’élevage, prévenir les maladies animales et encourager l’installation de jeunes éleveurs. Le maintien d’un maillage vétérinaire au sein des territoires passera par un travail collaboratif permanent entre tous les acteurs locaux concernés, vétérinaires, éleveurs, collectivités, services de l’État. L’Etat poursuivra sa mobilisation aux côtés des organisations professionnelles agricoles et vétérinaires pour conforter la dynamique engagée.
> Le 9 septembre 2022, le Président de la République proposait un Pacte et une loi d’orientation et d’avenir agricoles pour que notre pays s’inscrive dans l’objectif stratégique de renforcement et de reconquête de la souveraineté alimentaire française. Ce Pacte et cette loi ont pour ambition d’assurer le renouvellement des générations, et de mobiliser ce renouvellement pour accélérer l’adaptation face au changement climatique et la transition agro-écologique. Le 7 décembre dernier, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a annoncé le lancement de concertations au niveau national, et dans les régions, pour répondre collectivement à ce défi. Dans ce cadre, j’ai eu le plaisir de me rendre vendredi au lycée agricole de Vendôme (Loir-et-Cher) pour me nourrir d’échanges avec des jeunes engagés dans l’enseignement agricole. Je me déplacerai de la même manière dans toutes les régions de France pour écouter la voix de celles et ceux qui réfléchissent aujourd’hui à l’avenir de l’agriculture et des agriculteurs !
> L’objectif global du plan
eau, qui concerne tous les acteurs, est la sobriété et la gestion durable
de la ressource en eau. Les fluctuations du climat entraînent de plus en
plus de tensions sur la ressource hydrique, avec la hausse des épisodes de
sécheresse. L’agriculture aura toujours besoin d’eau, il faut donc
penser la sobriété différemment, et travailler en priorité à ce que la
ressource mobilisée contribue effectivement au besoin de la plante, en
minimisant les pertes. En France, 7% des surfaces agricoles sont
actuellement irriguées et des besoins d’irrigation vont intervenir dans de
nouveaux territoires en raison du changement climatique. À terme, l’agriculture
devra donc irriguer plus de surface, mais sans consommer davantage : c’est
la sobriété à l’hectare. (…)
Fixer un tel objectif général est à mon sens inadapté aux enjeux car la logique
pour le prélèvement doit être territoriale. Certaines zones n’ont pas de
difficultés pour s’approvisionner dans les nappes même s’il peut y avoir des
tensions l’été. Les besoins dépendent des sols, de l’impact du changement
climatique et des cultures.
Nous allons définir des objectifs par territoire et par filière. Dans certaines
zones, nous devons peut-être réfléchir à un meilleur partage de l’eau. Et là où
elle se fait rare, il faut transformer le modèle. Le Sud-Ouest cultive
beaucoup de maïs mais les précipitations baissent. Il faut donc ici miser sur
l’efficacité, la sobriété à l’hectare, avec des efforts contraints, et
réfléchir à l’évolution des pratiques et des semences.
La seule création de réserves de substitution ne va pas résoudre les problèmes
là où il ne pleut plus assez. Sur le modèle de Sainte-Soline, l’installation de
rétentions ou de bassines pour parer aux évènements climatiques doit se
conjuguer à un prélèvement d’eau plus efficace et dans le respect des
équilibres avec la ressource. C’est le sens de ce projet que nous défendons
avec le Gouvernement.
> Une fois l’eau prélevée, il faut maximiser son usage
utile. C’est dans cette logique que nous préparons deux décrets d’ici l’été
pour rendre la norme moins contraignante. L'un pour l’industrie
agro-alimentaire et l’autre pour l’irrigation agricole. Là aussi, il faudra
regarder territoire par territoire. La France est une exception en Europe. Les
Danois, les Espagnoles ou les Italiens réutilisent beaucoup plus l’eau que
nous. Nous avons donc des marges d’améliorations. (…)
Les mesures qui concernent l’agriculture relèvent uniquement du niveau
réglementaire. Le cadre législatif, largement décliné de la réglementation
européenne, est adapté et j’invite à ne pas le rigidifier alors que nous devons
constamment nous adapter à la situation du changement climatique.
> Le Plan eau comprend 30 millions d’euros d’aides pour
des équipements plus sobres en eau, 30 millions pour les ouvrages
hydrauliques, dont les réserves de substitution, (les retenues collinaires
et bassines ndlr) et 80
millions pour la transformation des pratiques agricoles (réduction des
phytosanitaires dans les zones de captages, conversion à l’agriculture
biologique…).
Les agences de l’eau flécheront ces fonds pour installer des systèmes de goutte
à goutte ou des systèmes d’arrosage plus sobres. Ils pourront servir à de
l’adaptation pour des surfaces qui n’étaient pas irriguées auparavant. Mon
ministère s’occupera quant à lui du soutien aux ouvrages hydrauliques.
> Nous devons trouver le bon modèle économique et cibler l’utilisation de l’eau pour les productions à plus forte valeur ajoutée.
> C’est une incitation forte, en conditionnant les aides aux réserves de substitution à la sobriété à l’hectare, à l’équilibre entre prélèvements et ressource. Si certains ne veulent pas optimiser l’utilisation de l’eau, nous en tirerons les conséquences.
> C’est un faux procès. Le protocole de Sainte-Soline impose une réduction de 21 à 14 millions de m3 d’eau prélevés chaque année par les agriculteurs, couplés à des engagements contractuels et chiffrés sur l’assolement, la plantation de haies, la réduction de produits phytosanitaires. Les prélèvements d’eau sont soumis à autorisation annuelle et interdits en cas de sécheresse hivernale. Le projet de Sainte-Soline acte au contraire la transformation du modèle agricole.
> Les agriculteurs paient une redevance sur l’eau prélevée. Elle finance d’ailleurs en partie des ouvrages comme les bassines de Sainte-Soline. Pour l’agriculture, cette question de tarification progressive est devant nous, avec un modèle spécifique.
> Le maïs a toujours un avenir en France. Dire le contraire est une erreur tragique. D’abord parce qu’on en a besoin pour notre souveraineté alimentaire. On peut toujours faire le choix hypocrite de ne plus en produire. Dans ce cas-là, il sera importé et l’eau sera toujours consommée quelque part. Nous sommes dans le marché commun européen, nous ne pouvons pas interdire l’importation. Mais le stress hydrique dans certains territoires entraînera sans doute une migration géographique des cultures. La filière du maïs a besoin de penser sa propre sobriété.
> Je n’ai jamais dit que je ne voulais pas me
conformer à l’avis de l’Anses (qui souhaite interdire le S
métolachlore pour protéger les nappes). Je souhaite simplement que nous
coordonnions nos décisions françaises et européennes. La réglementation doit
être européenne, le calendrier également. Ne soyons pas naïfs: une
interdiction pour nos cultures françaises aurait-elle du sens si d’autres
concurrents produisent avec cet herbicide et que nos agriculteurs importent ce
maïs traité? Quel gain pour la nature alors? Attendons la décision
européenne et pensons aux alternatives. C’est l’ordre des choses.
C’est ainsi que nous ouvrons en France un chantier phytosanitaire. A partir de
la semaine du 10 avril, nous réuniront chaque semaine une filière différente
(fruits et légumes, semences, maïs…) pour évaluer les molécules dont
l’autorisation risque de ne pas être renouvelées. Mais nous penserons aussi aux
alternatives disponibles, priorisant les programmes de recherche à lancer en
collaboration avec l’Anses, l’Inrae ainsi que l’ensemble des instituts
techniques et les filières.
> La transmission des exploitations agricoles est un enjeu majeur et un formidable atout pour la transition du modèle. Nous devons construire un système où la transmission de l’exploitation se conjugue à l’impératif de "transition" écologique des modes de productions. Ainsi, un jeune exploitant qui s’installe doit avoir accès au foncier, aux outils de production, à la formation pour mettre en place une exploitation résiliente et adaptée au changement climatique. 180.000 agriculteurs partiront à la retraite d’ici 10 ans. Cette philosophie permettrait de transformer la moitié du monde agricole français en une décennie, et de concilier transition écologique et souveraineté alimentaire.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> L'écologie ne se résume pas à l'interdiction.
Nous devons repenser la manière dont nous concevons les piscines, en intégrant
des solutions respectueuses de l'environnement.
> [Plan eau] On va territorialiser les objectifs. Il faut qu'on s'habitude à vivre avec moins [avec une] lutte contre le gaspillage et le retraitement des eaux usées.
> On a désindustrialisé ce pays. C'est socialement, économiquement une bêtise et climatiquement une erreur. Il est crucial de réindustrialiser notre pays pour accélérer la décarbonation.
> [Sainte Soline] Jeter des boules de pétanque sur des gendarmes, se munir de bonbonnes de gaz, tirer des mortiers d'artifice, [...] ça n'est pas être écologiste
> Le gouvernement ne veut pas réduire la vitesse sur l'autoroute.
> Interdire les jets privés
dessert la cause de l’écologie. (…)
Nous émettons 400 millions de tonnes de gaz à
effet de serre. Les jets privés, c'est 400 000 tonnes, soit 0,1 % des émissions
nationales
> Le Fonds vert, ce sont 2 milliards € pour financer et accélérer la transition écologique dans nos territoires. J’ai réuni les 150 premiers lauréats de ce fonds. Des élus locaux qui sont les 150 visages de l’action écologique partout en France.
> [Interdiction des trottinettes en libre-service] C’est la solution de facilité. Il faut au contraire encadrer son utilisation.
> Depuis le début de la législature, sur les 23 textes présentés par le gouvernement, il y en a 20 qui ont été adoptés sans utiliser l'article 49.3, avec des logiques de dépassement, texte par texte.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Nouveau point d’étape du plan de sobriété énergétique avec les
entreprises du CAC 40 et du SBF 120. Les économies d’énergie réalisées cet
hiver montrent que notre méthode fonctionne. Il faut maintenant tenir le cap et
pérenniser les mesures en allant plus loin encore.
> Décarbonation, sobriété: les résultats sont là. Nos émissions ont baissé de 8,5% au dernier trimestre 2022. Nous devons continuer d’avancer ensemble en étant plus ambitieux encore. C’est le sens de la prochaine programmation énergie-climat que je porterai dans les prochains mois.
> L’hiver est passé, la sobriété doit continuer. C’est un impératif climatique. État, entreprises, collectivités nous pouvons aller plus loin encore !
> Télétravail peut rimer avec sobriété. C’est le résultat de l'étude conduite dans laquelle nous mesurons concrètement pour la 1ère fois les économies d’énergie permises par le télétravail.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Lutter contre les dérives de l’intérim médical
à l’hôpital, c’est l’objectif de l’encadrement des rémunérations qui débute
aujourd’hui.
> Le plafonnement des tarifs de l’intérim médical débute aujourd’hui. C’était un cap à franchir pour refonder notre hôpital sur des bases éthiques. Des solutions sont trouvées localement : aucun patient ne sera laissé sans solution.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> La réforme du grand âge aura 4
priorités.
- Reconnaitre & simplifier la vie de
ceux qui entourent les personnes âgées.
- Repérer l’isolement et mieux prévenir
la perte d’autonomie.
- Simplifier l’accès aux services publics
et à l’offre. - Lutter contre les
maltraitances.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Une petite France de 184 citoyens et un pari :
renouveler la démocratie. 5 mois plus tard, les résultats sont là. Les travaux
de la Convention citoyenne sur la fin de vie permettront de bâtir un projet de
loi et de nouvelles conventions seront organisées. Promesse tenue !
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> Le 4 avril 2017, Sarah Halimi était tuée parce
que juive. Je pense à sa famille. L’antisémitisme est notre fléau collectif.
Son expression n’est jamais anodine. En la mémoire de toutes les victimes de
cette haine, nous continuerons à lutter contre ce poison.
> Les pôles spécialisés pour les violences intrafamiliales permettront : → une formation spécifique des magistrats et greffiers → une réponse adaptée au civil et au pénal → une meilleure protection des victimes et une prévention de la récidive des auteurs renforcée.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Il y a 150 ans aujourd'hui [3 avril] naissait Marc Sangnier, fondateur du Sillon et
figure centrale du courant démocrate qui irrigue la vie politique française
depuis 1 siècle. Dans les temps que nous vivons résonne plus que jamais son
appel à la conscience et la responsabilité civiques.
> Les électeurs de l'Ariège ont préféré la gauche républicaine à la dérive insurrectionnelle de la France insoumise. Félicitations républicaines à Martine Froger élue députée de l'Ariège.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Il n’y a pas de mur de faillites. Il y a des
difficultés face à la hausse des prix de l’énergie et l’Etat accompagne nos
entreprises. État, préfectures, conseillers départementaux à la sortie de crise
et chambres consulaires, nous sommes tous mobilisés au côté de nos TPE PME.
> Depuis quelques jours, l’extrême
droite communique avec une joie à peine dissimulée le nombre de défaillances de
boulangeries pour le mois de janvier 2023. Pour ce même mois, on compte 161
installations de boulangeries, soit bien plus que les défaillances.
Pour mars 2023, Altares [data sur 500 millions d'entreprises] dénombre moins de défaillances qu’en mars 2018 et mars 2019.
Je sais que la situation n’est pas simple pour nos artisans et commerçants et
c’est bien pour cela que le Gouvernement a mis en place plusieurs aides
disponibles.
Les tartuffes ce sont ceux qui plutôt que de communiquer sur les aides de
l’Etat préfèrent laisser mourir nos artisans pour en récolter les miettes. La
démagogie et le cynisme en écharpe.
Les chiffres sont têtus mais comme à son habitude l’extrême droite préfère
montrer les arbres qui tombent plutôt que ceux qui poussent. Ils se délectent
du malheur des autres en espérant pouvoir faire leur beurre sur le dos des
boulangers.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> La France toujours aux côtés de l’Ukraine. Des tonnes de céréales
sortent d'Ukraine par le Danube. L'acier et le carburant y entrent par la même
voie. Depuis septembre, la France s'engage pour ces échanges vitaux. Comme
aujourd'hui, avec la remise à la Roumanie d'un « bateau pilote ».
> Heureux et soulagé de la victoire claire de Martine Froger dans l’Ariège, face à une candidate radicale et complotiste. Espérons que ce résultat montre à la gauche responsable que son avenir ne s’écrit pas avec LFI au sein de la Nupes !
Olivier Klein
(ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
Le DPE [diagnostic de performance énergétique] est un outil essentiel.
C’est un des socles de la politique de rénovation que nous avons engagée. Il
est en train de transformer le marché de l’immobilier en donnant une valeur
verte aux logements et c’est excellente évolution. Le DPE se doit donc d’être
fiable, c’est la condition de son efficacité et de sa crédibilité. Avec
l’ensemble de la filière, nous avons engagé depuis plusieurs mois une feuille
de route afin d’en améliorer sa réalisation. Aujourd’hui marque une étape
importante de cette feuille de route car nous allons d’ici cet été renforcer la
formation initiale, la formation continue et les contrôles des diagnostiqueurs.
C’est une évolution discutée et concertée avec l’ensemble de la filière qui est
pleinement mobilisée pour la qualité du DPE et qui joue un rôle indispensable
dans la transition environnementale et la planification écologique que nous
portons.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)
> Le retour des services publics dans les territoires, c’est maintenant ! Déjà 6 sous-préfectures réouvertes, 2600 France services, + de 4 000 conseillers numériques déployés dans toute la France… et ce n’est que le début !
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
Un an après le massacre de Boutcha, rappel utile de
la même ambiguïté de nombreux votes LFI et RN face à la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine.
Tous deux isolés au Parlement européen, alors que tous les États membres sont
restés unis pour soutenir l’Ukraine.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Le 4 avril 2017, Sarah Halimi était atrocement
assassinée. Parce qu'elle était juive. Un drame qui a légitimement conduit à
faire évoluer la loi. Ne baissons jamais la garde.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> J'adresses mes chaleureuses salutations
républicaines à Martine Froger. Sa nette victoire face à la France insoumise
envoie aussi un message clair : oui, il existe un espace pour une gauche de
gouvernement dont l'honneur et les valeurs ne sont pas solubles dans la Nupes.
> Le vote sur les trottinettes est l'aveu d'échec d'une maire de Paris qui n'a pas réussi à réguler leur utilisation alors que l'État lui en a donné les outils. C'est aussi le résultat d'une stratégie d'urbanisme qui a opposé les modes de transport et mis en danger les Parisiens.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Quand l'entreprise gagne, les salariés doivent
y gagner aussi ! Le partage des profits est une priorité sociale et politique
dont les partenaires sociaux se sont saisis. Nous sommes au rendez-vous à
l'Assemblée.
> Félicitations républicaines à Martine Froger pour sa nette victoire ce soir dans l'Ariège. Des désaccords oui mais une volonté commune de ne jamais se compromettre avec LFI, de ne jamais s'y soumettre.
Prisca Thévenot (députée, porte-parole)
> Face aux violences de la Nupes qu’il faut dénoncer, il y a
des silences à ne pas oublier. Le RN ne dit rien et les rares fois où ils
s’expriment : relent identitaire, discours pro-Poutine et anti-Europe. Plus Marine
Le Pen est silencieuse, plus nous devons être vigilants.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Emmanuel Macron se rend en Chine avec Ursula
von der Leyen pour y faire
entendre la voix d’une Europe qui défend ses intérêts et sa souveraineté. Le
temps de la naïveté avec la Chine est révolu. Nous devons parler d’une voix
unie et développer nos instruments de rétorsions.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Près de 90% des votants ont acté l’échec de la
maire de Paris sur les trottinettes et son incapacité à les réguler. Si elle
tient sa promesse, les trottinettes en libre-service rejoindront Autolib et les vélibs’ qui
fonctionnent au cimetière de la mobilité parisienne.
> Félicitations républicaines à Martine Froger, élue ce soir députée de l’Ariège. Les électeurs ariégeois ont démontré que la gauche universaliste et républicaine n'était pas fongible dans l'alliance de la Nupes.
Bruno Millienne (député)
> Immense camouflet pour Olivier
Faure et sa stratégie de soumission totale aux Insoumis,
au mépris de l'histoire et des valeurs du PS. Il reste une gauche en France qui
refuse les dérives violentes et antirépublicaines de la clique mélenchoniste,
et c'est une très bonne nouvelle !
Félicitations à Martine Froger pour son élection dans ce
contexte si difficile. Nous ne partageons pas les mêmes idées mais un idéal
républicain et un sens de l'intérêt général qui sauront certainement nous
réunir sur certains points. Bienvenue à l’Assemblée !
● Parti radical
Laurent Hénart (président)
> Au titre de Président du Parti radical, j’ai
été reçu à Matignon par la Première ministre. A cette occasion, nous avons pu
aborder deux sujets majeurs : celui de l’emploi et de la décentralisation de
nos territoires.
Concernant l’emploi
Même si le chômage a beaucoup baissé en France, je
remarque que les jeunes éprouvent toujours une difficulté à trouver rapidement
un emploi stable.
La question de l’emploi des seniors est également à
approfondir : à mon sens il a été évoqué mais pas suffisamment traité pendant
le débat sur les retraites. Nous devons valoriser leur travail et organiser
différemment les fins de carrière.
Enfin, de manière plus globale, nous pouvons constater
une grande part de chômeurs de longue durée; la France étant le pays européen
en ayant le plus.
Sur tous ces sujets, le Parti Radical a récemment
proposé des initiatives qui peuvent, nous l'espérons, donner lieu à des accords
avec les organisations syndicales mais surtout à un travail législatif.
Concernant la décentralisation des territoires en
France
Il faut plus que jamais confier des responsabilités
plus grandes aux régions. C’est fondamental si nous voulons relancer le pays
après la crise sanitaire et la crise sociale engendrée par le débat sur la
réforme des retraites. Nous devons faire émerger davantage d’initiatives
locales mais aussi une vraie politique d’aménagement du territoire, avec une
relance des contrats Etat-Régions, Etat-Collectivités autour des sujets
importants comme la santé, l’attractivité ou encore le transport.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Bernard Guetta
> [Opinion : «Tout appelle la France à la tête de l’Otan]
Le temps est venu. Cela ne s’est jamais fait mais, outre que le poste se libère
en septembre, il y aurait aujourd’hui trois raisons de souhaiter qu’un Français
devienne secrétaire général de l’Otan.
La première est qu’à l’heure où Américains et Européens apportent à l’Ukraine,
toutes aides confondues, des soutiens d’une ampleur comparable, il serait
pleinement justifié que ce soit la seule vraie puissance militaire de l’Union
et le seul de ses Etats siégeant au Conseil de sécurité qui prenne les
commandes de l’Alliance atlantique. Cela marquerait à quel point les Européens
ne sont plus, dans cette guerre, les protégés des Etats-Unis mais toujours
plus leurs égaux en droits et en devoirs. Cela donnerait à voir aux
contribuables américains qu’ils ne sont pas seuls à financer la résistance à
l’agression russe. L’aile droite des Républicains ne pourrait plus même laisser
entendre que c’est avant tout aux Européens de payer pour se défendre et plus
personne ne pourrait prétendre, en Europe, que ce sont les Etats-Unis qui
entraîneraient les 27 dans une réplique à chaud de la Guerre froide.
Parce qu’il n’y a plus, en ce début de siècle, deux superpuissances face-à-face
mais un nouvel équilibre qui se cherche entre la Chine, les Etats-Unis, l’Union
européenne, la Russie, l’Inde et bien d’autres acteurs en voie d’émancipation,
les démocraties doivent, en un mot, faire front dans la mêlée en affirmant
l’Alliance atlantique comme une alliance de puissances virtuellement égales. Un
consensus sur la nomination d’un Français au secrétariat général de l’Otan signifierait
que chacune des deux rives de l’Atlantique accepte la nécessité de cette
évolution et ce n’est pas tout.
En défendant la candidature d’un des siens, la France signifierait de son côté
que, contrairement à ce qui se dit toujours, elle ne souhaite aucunement
substituer une Défense européenne à l’Alliance atlantique mais bien au
contraire la renforcer en la dotant d’un pilier européen permettant un partage
des tâches entre Occidentaux. Le jour où un Français prendrait la tête de
l’Otan, non seulement les pays sortis du bloc soviétique pourraient perdre
leurs dernières craintes sur la supposée persistance d’un rejet de l’Alliance
atlantique à Paris mais le procès en antiaméricanisme constamment fait à la
France s’acheminerait vite vers un non-lieu.
Ce jour-là, c’est sans plus d’inquiétudes que l’ensemble des 27 pourraient
marcher à pas redoublés vers la Défense européenne dont ils ont jeté les bases
en armant en commun l’Ukraine puis en passant ensemble leurs commandes de
munitions. La guerre qui se mène en Europe n’est pas la dernière du XX° siècle
mais la première du XXI°. Tout bouge, tout change et de tels bouleversements
appellent une Française ou un Français à la tête de l’Otan.