Alors que des voix dans son propre camp demande une «pause» dans la future application de la réforme des retraites, il est important de rappeler pourquoi Emmanuel Macron doit tenir.
Au-delà de son image et de son bilan, il y a cette fidélité à ses convictions qu’il ne veut pas abandonner pour cette réforme qu’il estime importante.
Il ne veut pas être un Mitterrand ou un Chirac qui n’ont pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de réformes par peur de l’impopularité.
En outre, céder serait plomber sa présidence pour les quatre ans à venir.
Mais l’essentiel n’est pas là.
Sans même parler de l’intérêt de cette réforme pour l’économie et le sauvetage du régime de retraite par répartition, il y a deux raisons principales pour la sauvegarde des institutions républicaines et démocratiques, pour le fondement même du régime politique français régi par la Constitution de la 5e République.
La première est que cette réforme a été adoptée par le Parlement.
L’abandonner serait purement et simplement bafouer la légitimité du Parlement qui seul vote la loi.
Ainsi, après avoir adoptée dans les conditions difficiles que l’on sait, ce serait une véritable injure faite aux députés et au sénateurs que de remettre en cause leur décision.
Ce serait affaiblir une Assemblée nationale avec toutes les conséquences négatives que l’on peut imaginer.
La deuxième est qu’une démocratie représentative ne peut pas céder face à la rue, face à la foule d’autant plus quand elle est dominée par les extrémistes populistes qui remettent en cause même son existence.
Seul un vote du peuple lors d’une élection législative peut faire en sorte qu’une nouvelle majorité abroge la loi, en particulier si elle l’a clairement indiqué dans son programme électoral.
Faire procéder à un référendum aujourd’hui, comme le demande les extrêmes reviendrait à nier la légitimité du vote des représentants du peuple.
En revanche, une nouvelle majorité qui aurait proposé de donner la parole au peuple par cette voie pourrait le faire sans attenter la légitimité du Parlement.
Si Macron doit tenir, ce n’est donc pas pour sa présidence mais pour la sauvegarde et la pérennité de la démocratie républicaine.
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