vendredi 17 mars 2023

Propos centristes. France – Réforme des retraites / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Union européenne / Etats généraux de la diplomatie / Transition écologique…

Voici une sélection, ce 17 mars 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Au téléphone avec la Présidente Maia Sandu, j’ai exprimé le soutien de la France à la Moldavie, son engagement à l’accompagner dans sa vocation européenne, à faire face aux tentatives de déstabilisation comme aux conséquences de la guerre en Ukraine.

> Discours à l’occasion de la clôture des états généraux de la diplomatie.
Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui et il faut souvent une pandémie ou quelque évacuation massive de ressortissants pour que vous voyiez un président de la République dans ces murs. Je voulais aussi par ma présence aujourd’hui, hors situations exceptionnelles et catastrophes, venir témoigner parce qu’en effet, vous êtes les bras armés de notre action internationale et vous l’avez amplement démontré, en assurant une présence courageuse et efficace, dans des pays en guerre, de l’Afghanistan à l’Ukraine pour n’en citer que quelques-uns, en rapatriant des centaines de milliers de Français et parfois d’ailleurs d’autres ressortissants européens bloqués à l’étranger par le Covid19, en négociant des accords historiques avec d'autres puissances ou en permettant des percées diplomatiques inédites, comme celle d'ailleurs il y a encore quelques jours, du Traité international de protection de la haute mer, ou en promouvant notre vision de la souveraineté européenne. 
La diplomatie est un métier, par ailleurs, dont je mesure bien la spécificité et les contraintes. Un métier d'engagement qui vit au rythme des crises et ne compte pas ses heures. Un métier de passion qui a aussi ses servitudes et où l'obligation constante de mobilité, avec ses aléas, ses destinations parfois difficiles, pèsent sur les conjoints et les familles. Mais je viens, conscient aussi des interrogations qui ont été les vôtres ces derniers mois. Il faut bien le dire, car c'est à la racine de beaucoup de choses. 
Le ministère a aussi connu, et avant les interrogations qui ont pu naître ces dernières décennies, une profonde attrition de ses moyens, qui étaient déjà parmi les plus faibles quand on le compare avec les autres grandes puissances européennes, et tout particulièrement de sa matière humaine qui ne compte plus que 13 600 agents. Ceci s'est accompagné d'une diminution de ses emprises et même, dans une certaine mesure, de sa place dans l'État. Ce ne sont pas les parlementaires ici présents qui me contrediront, ils le savent. Permettez-moi tout de même de noter que c'est bien sous mon premier quinquennat que cette longue baisse a enfin été interrompue à partir de 2020. Je veux ici saluer le travail aussi de votre prédécesseur, Madame la ministre. Certains auraient voulu que nous adaptions, en quelque sorte, nos ambitions à la faiblesse des moyens, ou à leur attrition. Je suis très simplement venu vous dire que j'entends faire le choix contraire : mettre les moyens en conformité avec nos ambitions. 
J'ai entendu aussi les préoccupations concernant la réforme de la fonction publique et de la haute fonction publique qui sont venues sur ce terreau propice, celui du doute, parce que les moyens étaient de plus en plus réduits. Je veux ici le redire avec beaucoup de clarté : je pense que cette réforme est bonne pour l'État et je pense qu'elle est en particulier bonne pour votre Ministère et pour ses agents. Je veux ici être très clair : aussi vrai que je reconnais l'existence d'un métier, un métier n'a pas besoin de corps pour exister. Je vous parle avec beaucoup de simplicité, moi qui, sortant de l'ENA, ai rejoint un métier et un corps, j’ai totalement assumé de supprimer ce même corps. Ça n'a rien à voir. Et dans toutes les meilleures diplomaties du monde où le métier est reconnu et existe, il existe dans une filière professionnelle avec un jugement des pairs, des carrières qui doivent être sanctuarisées, ça ne veut pas dire pour autant qu'il faille pour cela un corps, c'est différent. Donc oui au métier, non au corps, en d'autres termes mais le métier, nous le défendrons bien. 
Je pense que cette réforme va permettre d'affirmer et de mettre en lumière la position déjà d'ouverture de ce Ministère. Et étant un des ministères les plus ouverts, vous avez un grand intérêt à cette réforme. D'ores et déjà, j'ai été informé que plus de 60 % des agents éligibles ont manifesté leur intention de rejoindre justement les administrateurs de l'État, ce qui est un signe encourageant d'inscription dans cette interministérialité. J'ai demandé à la ministre d'enrichir encore la réforme et il sera nécessaire, en particulier, de pérenniser les perspectives de progression de carrière décidées l'an dernier au bénéfice des secrétaires des Affaires étrangères. 
Mais cette réforme n'est qu'un des aspects de la réflexion plus large sur l'avenir de notre diplomatie. C'est pour cela qu'il m'a semblé si nécessaire, au fond, comme je vous l'avais dit à la fin de l'été dernier, de conduire des États généraux, ce travail d'introspection et de projection vers l'avenir qui a été conduit sous l'autorité de la ministre et dont nous avons suivi avec attention les travaux, c'est un exercice inédit auquel vous vous êtes livrés. 
J'aimerais remercier tout particulièrement la ministre, l'équipe des États généraux, à commencer par son rapporteur général, Jérôme Bonnafont, et toutes celles et ceux qui ont œuvré avec lui. Vous avez, au fond, toutes et tous, mener cet exercice avec le bon esprit, je le crois, et avez fait un bilan sans complaisance, une réflexion solide et des propositions crédibles. Le futur ministère que vous esquissez ainsi doit être profondément rénové. Je crois que c’est une nécessité et chacun de nos déplacements le montrent. Si l’on se projette, quelle est la diplomatie dont notre pays a besoin à l’horizon de la décennie ? Je ne vais pas ici revenir sur, au fond, la doctrine et ce que j’ai pu déployer en particulier lors du dernier discours que j’ai pu faire à la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs. Je voudrais simplement souligner quatre traits dominants qui relèvent de ces convictions établies ces dernières années, des grands travaux poursuivis à vos côtés ces dernières années et des Etats généraux. 
Le premier, c'est un cœur de métier profondément rénové. Le monde change, personne ne nous attend, la géopolitique de notre siècle sera un système contradictoire, fait de coalitions mouvantes et d'inévitables polarisations, un monde au fond querelleur et tenté par la renationalisation. Alors nous devrons y rivaliser tout à la fois de cohérence et d'agilité pour trouver notre place. Nous devrons être sans cesse sur le qui-vive, capable d'assembler des cercles de solidarité : l'Europe, bien évidemment, et cette autonomie stratégique que nous avons imposée dans le paysage ces dernières années, et l'alliance bien entendu, mais l'Indo-Pacifique aussi pour être au pivot, pour assurer notre souveraineté, notre liberté de manœuvre, et beaucoup d'autres alliances que nous sommes en train de rebâtir aussi dans des cadres régionaux totalement rénovés. Notre diplomatie devra donc s'équiper pour cela. 
Il faudra renforcer la capacité d'analyse des directions politiques, consolider notre culture stratégique, nous doter de capacités d'anticipation. Et pour tout cela, c'est un point cardinal, davantage valoriser l'innovation, questionner nos habitudes, revoir nos dogmes, utiliser l'intelligence artificielle et le traitement de sources ouvertes. Au fond, si je puis dire, consolider ce qui, je crois, est une force de notre modèle, c'est-à-dire l'expertise très profonde qu'il y a dans les directions et gagner sans doute en agilité et capacité à recomposer nos organisations à travers des équipes projet, des task forces comme le font peut-être certains voisins. 
Derrière tout cela, il y a notre devoir de bâtir des partenariats et en quelque sorte, d'aligner l'ensemble des opérateurs de notre action : l'Agence française de développement au premier chef mais tous les opérateurs, pour que quand on décide des partenariats, il y ait une très grande cohérence politique. Et c'est d'ailleurs cela que je vois dans l'exercice de la tutelle — je ne reviens pas sur des débats qu'on connaît par cœur et j'aperçois le directeur général ici — mais je pense que l'AFD est une force, et que c'est une force qui doit travailler en synergie avec le Quai et que la bonne tutelle est une tutelle stratégique, pas une tutelle tatillonne qui cherche au fond à faire le même métier ou à le doublonner. Par contre, on doit collectivement gagner en cohérence pour partout, redéployer des partenariats à 360° quand on décide de stratégies nouvelles. 
L'Afrique est un formidable théâtre d'opérations. Quand on décide d'une cohérence d'action au Sahel, on doit tous s'aligner dans cette même cohérence d'action et ne pas, je dirais, jouer à géométrie variable. Quand on décide de se réengager avec tel ou tel pays et de dire qu’au fond, on a un partenariat nouveau, que le sécuritaire n'est plus primo-dominant, on doit réengager plus efficacement avec toute la palette. On doit le faire et le faire vite et que ce soit visible. Cela, je crois que c'est au fond de la clarté stratégique et de la force d'exécution. Gardons les sillons d'expertise qui sont les nôtres et les cultures métiers, mais gagnons en agilité, en cohérence dans ce monde profondément rénové. C'est, je crois, ce qui nous rendra plus forts, plus lisibles pour nos partenaires et alliés, plus lisibles aussi pour les pays auprès desquels nous allons défendre nos intérêts et bâtir des coalitions. 
Le deuxième trait, c'est une diplomatie qui se structure autour de la capacité d'influence. Mon premier mandat a été marqué par un accroissement sans précédent de notre action de solidarité internationale. La cible de 0,55 % de notre PIB a été atteinte et nous avons retrouvé notre place de grande puissance de la solidarité. Et là aussi, nous avons mis fin à des années de baisse de nos investissements solidaires. De la RDC où nous étions il y a quelques jours au Vanuatu, de l'Ukraine à la Syrie, nous sommes présents, là où nous devons l'être, avec nos actions évidemment humanitaires et l'ensemble de ce que nous finançons à travers cet investissement. 
Nous sommes aussi à un point de bascule qui nécessite d'ajouter au fond à la grammaire de la solidarité, celle de l'influence. Les puissances autocratiques tentent de réécrire les principes du système international, de rallier le vaste monde à la faveur d'une certaine fatigue de l’Occident, fatigue d’ailleurs qu’on voit chez nous quand le doute s’installe. Il y a une espèce de relativisme ambiant qui s’installe, y compris dans nos propres ondes, y compris d’ailleurs parmi celles et ceux qui sont perçus comme la voix de la France parfois à l’étranger et qui viennent servir des discours de déconstruction, ou de révision de ce que serait notre propre passé et l’action des autres. Je ne m’y résous pas. Je ne crois pas, pour ma part, que l’autocratie se soit illustrée récemment. Du COVID jusqu’à l’échec de la Russie en Ukraine, ce combat ne se gagne pas que dans les faits, il se gagne aussi dans les esprits. Et dans ce domaine, nous avons encore beaucoup à faire, et je l’ai dit lorsque j’ai esquissé des principes du projet de loi de programmation militaire : nous devons organiser notre capacité d’influence, et le ministère des Affaires étrangères en est la cheville ouvrière pour l’international. Il faut maintenant en prendre toute la mesure, changer radicalement d’échelle pour notre dispositif de communication mais aussi moderniser nos outils, prendre à bras le corps la bataille des réseaux sociaux, y compris face aux manipulations en tous genres et considérer que c’est un lieu de la guerre hybride. C’est un lieu aussi au fond d’efficacité de notre propre diplomatie. Beaucoup des dirigeants regardent ce que leurs peuples croient, lisent, définissent leurs choix aussi par rapport à cela et lorsque nous perdons la bataille informationnelle, parfois nous annihilons des efforts réels et des investissements concrets. Et c'est malheureusement une réalité, et une réalité qu'on voit sur le théâtre africain et ailleurs. 
J'ai vu à l'instant un tout petit échantillon des équipes qui se déploient sur ce sujet et qui décrivaient parfaitement mieux que je ne viens de le faire tout ce qu'ils font au quotidien et ce que vous allez continuer de déployer. Cela veut dire qu'il nous faut structurer des stratégies autour des effets d'influence, de l'impact, de la valeur ajoutée, définir aussi des stratégies d'alliés très concrètes sur le terrain et les réseaux sociaux à peu près dans toutes les géographies, et avancer pour être beaucoup plus efficaces. 
Enfin, l'influence ne se joue pas que dans les lieux du pouvoir. Les printemps arabes nous ont montré que les révolutions ne se détectent pas dans les palais et nous devons aussi être hors les murs, dans l'intimité de la population, dans sa vie, ses réseaux. Je sais que c'est au cœur de l'engagement de beaucoup d'entre vous. Mais ça veut dire qu'on doit partout, sur toutes les géographies, je dirais démultiplier nos efforts pour considérer que le cœur de l'action aujourd'hui est d'aller justement chercher aux avant-postes celles et ceux qui font l'action politique, mais aussi les opinions publiques, descendre plus profondément dans l'intimité des pays et de ce qui s'y joue, et peut-être mieux nous organiser collectivement. 
Je dis souvent, il y a plusieurs pays, je ne les citerai pas parce que, sinon, je créerai trop d'émotions, il y a beaucoup de pays où on investit beaucoup d'argent public et où, au fond, quand je regarde les choses, le président, les ministres, les directeurs d'agence, les ambassadeurs, les directeurs de service, les militaires, on voit tous les dix mêmes personnes. On les connaît très bien, ils nous disent tous la même chose. Mais ce n'est pas tout le pays. Alors ça fait des décennies qu'on voit les 10 mêmes personnes, on les aime beaucoup, mais cela ne suffit plus. Et parfois d'ailleurs, ce sont dans ces mêmes pays là que des coups d'État arrivent. Si nous nous sommes habitués à ne pas voir le reste, et à ne pas voir qu'au fond, travaillent en sous-main des mouvements profonds, et que certains de nos compétiteurs, car partout maintenant ce sont des théâtres de compétition, ont travaillé ces pays, les ont travaillé par le bas, en rachetant des radios locales, en retournant des services de sécurité privée, parfois des conciergeries — j’en parle très concrètement parce que c'est des cas qui arrivent et que nous voyons sur le terrain — en travaillant des réseaux sociaux, parfois en achetant évidemment des influenceurs ou des faux comptes, eh bien on se retrouve dans la même situation que ces 10 dirigeants, c'est-à-dire que nous ne sommes plus dans leur pays réel. 
Ce n'est pas comme ça que nous bâtirons notre influence et surtout l'avenir de notre présence. C'est donc un immense chantier. C'est une révolution organisationnelle, culturelle, ici et sur le terrain, mais elle est à mettre au cœur de notre action. 
Le troisième trait, c'est une diplomatie qui prend pleinement le tournant des enjeux globaux. Ce n'est pas une nouveauté, votre ministère les a déjà pris, vous avez structuré une direction générale. Mais je crois pouvoir dire que la crédibilité de notre nation, de notre Europe se jouera pour beaucoup à l'avenir sur sa capacité à trouver un contrat avec le reste du monde pour l'alimentation, l'énergie, le climat, la biodiversité, mais aussi l’éducation, la santé, les grands sujets culturels. Nous l’avons vu encore il y a quelques semaines au G20 de Bali lors du Sommet, il y a quelques jours sur les forêts au Gabon, ce seront autant de coalitions variables qu’il faudra savoir mettre en place. 
La France, je le crois profondément, a un rôle central à jouer car tous ces enjeux sont d’abord des enjeux internationaux qui sont des objets de négociation complexe. Par ailleurs, toutes liées entre elles ou nous avons une expertise, une crédibilité. On l'a encore montré sur les sujets maritimes. Mais ça nécessitera de monter en compétence et d'adapter l'organisation. Et là-dessus, je le dis avec clarté, nous devons, si je puis dire, remémorer la cohérence de notre action à l'international. 
Parce qu’il y a au fond deux mouvements, et on est encore dans l'ambiguïté aujourd'hui. L'idée de dire que la technicité l'emporte sur la compétence internationale. Et au fond, à chaque fois, il y aura une espèce de conflit entre deux types de métiers. Les gens qui font du climat vous diront : « c'est un métier ». À juste titre les diplomates nous disent : « c’est un métier ». Et donc la question de savoir où on met le centre de gravité est une décision politique. Alors, il y a plusieurs choix, on peut dire : on va tout interministérialiser, c’est ce qu'on a fait sur les affaires européennes, par exemple. À la fin, si on interministérialise tout, on refait un Gouvernement. Il faut accepter, et je crois que c'est la vocation de votre ministère, d'avoir une culture interministérielle et d'être cette vocation interministérielle projetée. Mais ce qui veut dire qu'il faut continuer et peut-être intensifier d'abord la cohérence et de se dire que quand on parle d'action internationale, c'est ici que ça se joue. Mais ça veut dire importer des compétences techniques beaucoup plus fortes, continuer de le faire, et votre ministère qui l'est déjà doit encore plus devenir un lieu d'accueil et de coordination des compétences interministérielles. Il devra exercer une tutelle stratégique sur les opérateurs, rayonner davantage et réussir justement à envoyer ces bons éléments en mobilité aussi sur des postes clés, pour bâtir des compétences techniques dans certaines filières. 
C'est pour ça qu'au fond, la diplomatie est un métier et sans doute des métiers. Des métiers dans des filières qui vont se structurer de plus en plus, se professionnaliser. C'est aussi pour ça qu'il faut se doter d'un instrument de formation continue et d'une académie diplomatique, comme vous le proposez au service de l'ensemble de l'Etat, ouverte aux diplomates étrangers. Je vois ici beaucoup de visages amis venant d'autres diplomaties d'excellence et je crois que cet outil serait un formidable moyen à la fois de projection et de débat, mais aussi de formation, justement au métier de diplomate et pour toutes ces filières. 
Je pense que nous avons aussi à utiliser, dans ce contexte, ce qu'on a commencé à bâtir à travers le Forum de Paris sur la Paix qui avait bâti justement des premières filières et qui doit être en synergie avec cette académie. 
Le quatrième trait, c'est une diplomatie plus proche des Français. Pour beaucoup de nos compatriotes, la diplomatie, c'est le consulaire, les passeports, les visas, c'est la gestion des crises. Et merci infiniment au travail remarquable que font les équipes et c’est vrai que je veux ici saluer votre action. Je commençais en évoquant ces crises du fait desquelles on se rend plus facilement ici, mais notre dispositif consulaire, dont je veux saluer l'engagement et l'efficacité, fait plus pour nos compatriotes que beaucoup d'autres et quand je regarde les services comparables, nous avons vraiment un service d'excellence. Mais à présent, nous devons encore faire davantage, faire mieux, simplifier, dématérialiser.
Il y a eu beaucoup de très grandes réformes ces dernières années qui ont été lancées et je veux vraiment saluer tous ces chantiers, mais nous devons poursuivre notre effort pour doubler l'enseignement français à l'étranger, pour réussir à mieux nous enraciner dans les territoires, réussir à aller au bout de ce travail de dématérialisation et de simplification, également mieux travailler avec l'ensemble des régions et de nos territoires pour en particulier, améliorer le réflexe export et les synergies avec les collectivités territoriales et d'autres. A ce titre, je souhaite qu'on puisse donc renforcer cette diplomatie au service des Françaises et des Français de manière concrète, qui vient, si je puis dire, renforcer une tendance qui a été à l'œuvre ces dernières années et à cet égard, je souhaite qu'on aille là aussi au bout de la logique, par la création d'une réserve diplomatique citoyenne qui permettra de diffuser cette culture. Là aussi, des milieux d'affaires aux engagés en matières académiques, culturels, aux acteurs de terrain, elle permettra d'avoir une plus grande proximité avec la culture du ministère, avec sa projection et c’est ce qui permettra de bâtir une intimité culturelle plus grande avec tous nos compatriotes et avec certains secteurs qui s'estiment parfois éloignés de ce qu'est la diplomatie, à mon avis à tort. 
Tout ceci - et vous avez compris que j'étais à dessein parcellaire, mais je voulais simplement dégager ces grands axes - tout ceci doit s'appuyer sur une gestion renouvelée. Le Ministère est un Ministère de ressources humaines et doit donc placer les agents au cœur de sa gestion, qu'il s'agisse des catégories A, B, C, des contractuels ou des agents de droit local. C'est pourquoi je pense que dans cette réforme et sa mise en œuvre, il va falloir, et c'est un impératif, grâce aux moyens, et je vais y venir, donner de la visibilité aux contractuels, beaucoup plus qu'ils n'en n'ont et permettre de bâtir des perspectives de carrière pour tous et toutes.
Rénover les carrières, professionnaliser la fonction RH, anticiper les nominations et nous y prendrons notre part avec la ministre, en entamant dans les jours prochains un mouvement d'ambassadrices et d'ambassadeurs. Mais il nous faudra aussi assurer les recrutements, y compris avec un nombre suffisant d'agents issus de l’INSP. Et je le disais tout à l'heure, vous êtes un Ministère beaucoup plus ouvert qu'on ne le dit parfois et peut-être que vous ne le pensez vous-même. Vous devez continuer à vous adjoindre des talents venus d'ailleurs avec, si je puis dire, un esprit de conquête qu'il vous faut, vos qualités d'organisateurs, de négociateurs, de gestionnaires de crise, de communicants, là aussi, doivent permettre de mieux projeter tous les agents du Ministère aussi à l'extérieur, dans le secteur privé, mais aussi dans l'État. 
Et je l'ai dit, c'est la demande que j'ai faite aux différents ministres, à la DIESE et à l'ensemble des directions compétentes, c'est de pouvoir nommer plus d'ambassadrices et d'ambassadeurs préfets, rectrices et recteurs, directrices et directeurs d'administration centrale ou à la tête d'établissements publics. La confiance s'installera par ces mouvements réciproques.
Comme vous le voyez, c'est une vaste tâche qui nous attend et pour moi, elle est indissociable du renforcement régalien de notre pays. J'ai ainsi décidé, dès 2017, de renflouer les moyens de nos armées, puis cette année, de les renforcer très nettement avec la LPM. Et je pense que nous devons avoir une approche cohérente avec notre diplomatie. Donc, je le dis très solennellement devant vous aujourd'hui, je souhaite un réarmement complet de notre diplomatie, un réarmement au service de la paix, dans la défense de nos intérêts et de nos valeurs, mais en cohérence aussi avec l'ambition qui est la nôtre.
Sur la base des éléments que je viens d'esquisser, s'inscrivant dans le droit fil des éléments de doctrine que j'ai pu déployer ces derniers mois, j'ai donc décidé de répondre favorablement aux demandes formulées par la ministre, et en particulier celle d'une augmentation sur quatre ans des effectifs du Ministère de 700 ETP. J'ai également décidé d'augmenter les crédits du Ministère de plus de 20 % pour cette période et de le porter à 7,9 milliards d'euros en 2027. Nous devons assumer, pas simplement de mettre fin à des décennies de baisse et d'affaiblissement, ce que nous avons fait depuis 2020, mais à nous donner les moyens de réengager des capacités nécessaires, de pouvoir déployer des compétences nouvelles et au fond, au moment où la guerre est revenue sur le sol européen, où des réarticulations profondes sont à l'œuvre, de pouvoir nous donner les moyens, de servir nos intérêts, de défendre nos priorités, notre influence et de nous donner les capacités au rayonnement de notre pays. 
Ces moyens, je sais que vous les mesurez en période de sobriété où nous devons réformer sans cesse. Si besoin en était, la seule journée d'aujourd'hui permet de montrer que, par ailleurs, faire des économies intelligentes de finances publiques n'est pas un mouvement spontané, ni de la nation, ni des administrations, et suppose des choix que j'assume par ailleurs.
Et je souhaite que, vous mesuriez le prix de cette confiance. Je demanderai à la ministre de me faire tous les six mois un bilan de la transformation du Ministère. Mais au fond, pour moi, c'est un investissement au service d'une transformation. Ça n'est pas plus de moyens pour rebâtir ou en quelque sorte, être au service d'une nostalgie. Non. C'est pour nous donner les moyens d'une action nouvelle au service d'une doctrine que j'ai déjà élaboré et des quelques quatre grands traits que je viens ici d'esquisser. 
Donc, il y aura, avec cette ambition de ma part, beaucoup d'exigences, mais je sais que je peux compter sur chacune et chacun d’entre vous pour être à la hauteur des réformes à mener. Et d’ailleurs, beaucoup d’entre elles, ce sont des chantiers interministériels et je remercie toutes celles et ceux qui sont engagés sur la modernisation de l’Etat et la transformation de l’action publique. Vous devrez en faire la démonstration dès les grands jalons des prochains mois, et nous la ferons tous ensemble. Les grands déplacements de printemps, en Chine notamment, les évolutions de la guerre en Ukraine, le sommet sur le financement du climat et la lutte contre les inégalités en juin, l'OTAN en juillet, le G20 en septembre. 
Mais nous aurons, surtout, dans les mois et les années qui viennent des points de bascule et de vérité pour notre pays. L'année 2024 sera une année décisive. La France recevra les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques. Ce sera sans doute une année clé sur le conflit en Ukraine. Nous aurons des élections européennes, des élections américaines et nous aurons, au fond, des questions essentielles parce que beaucoup de tout ce qui se joue derrière — et c'est aussi pour cela que je fais ce choix profond — c'est la question de la force des démocraties dans un monde, vous le voyez bien, qui est en train de se recomposer pour savoir si les autocraties ou les puissances régionales autoritaires ne sont pas plus efficaces que nous. C'est la summa divisio qui est en train de structurer les choses. Et donc, nous n'avons pas le droit de perdre ce combat. 
Ensuite nous, nous avons un combat pour savoir comment en Européens, nous sortons plus fort, dans un contexte qui est beaucoup plus difficile pour nous que nombre d'autres démocraties. Parce que cette guerre est sur notre continent, parce qu'elle affaiblit plus notre modèle économique et qu'une guerre qui dure est plus difficile à assumer pour nous. Elle peut être porteuse de divisions, je ne l'espère pas et nous ferons tout contre. Et donc, vous voyez bien que les mois, et en particulier les toutes prochaines années qui viennent, vont être décisives pour le cœur même de ce que nous sommes. 
La démocratie est sa force d'influence et d'attraction dans le monde, notre Europe est son autonomie stratégique et donc, la capacité aussi de notre pays à garder une diplomatie indépendante et cohérente. Et c'est au service de cet objectif que je vous demande ces transformations et que j'ai décidé d'allouer ces moyens, que nous puissions, parce que c'est notre devoir, continuer de savoir, de comprendre ce monde par nous-mêmes et de faire nos grands choix par nous-mêmes et pour nous-mêmes, en décidant d'avoir des partenaires et des alliés, de bâtir des coalitions. Mais jamais par nécessité, toujours par choix. Parce que c'est ainsi, je crois, que la France, y compris pour nos compatriotes, se pense, se vit dans le monde et se vit pour elle-même. 
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que j'étais venu vous dire aujourd'hui. Ce jour a quelque chose de symbolique et le faire en cette journée, c'est aussi la manifestation de ma considération et de ma confiance et de vous dire que, peut-être, plus que naguère encore, tout est lié. Et la force d'une nation, c'est sa capacité à tenir des choix cohérents pour elle-même et à se dessiner un destin, mais à les faire comprendre au reste du monde, à défendre ses intérêts, sa politique à l'étranger, et à bâtir des coalitions fortes parce qu'elle est un partenaire stable et responsable.
C'est tout cela ce que nous allons faire ensemble et qui est en quelque sorte le résultat de vos travaux des derniers mois. Et donc, vous l'avez compris, nous continuerons de moderniser et de transformer l'action publique et l'État, mais en ayant une diplomatie plus forte au service de ses ambitions.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Réforme des retraites] Si chacun votait selon sa conscience et en cohérence avec ses prises de position passées, nous n'en serions pas là cet après-midi.

> [Réforme des retraites] Certains au sein de ce groupe ont joué une carte personnelle en contradiction avec ce que portent les Républicains depuis des années, et en contradiction pour certains avec ce qu'ils ont proposé il y a quelques mois. On a constaté que le compte n'y était pas. Donc en accord avec le président de la République j'ai engagé ma responsabilité, celle de mon gouvernement, non pas sur le texte initial présenté par le gouvernement mais sur le compromis qui a été trouvé hier entre les sénateurs et les députés.

> [Réforme des retraites] La décision de déclencher le 49.3 était collective, constatant qu'on ne pouvait pas jouer l'avenir d'une réforme essentielle pour préserver notre système de retraite en stipulant, postulant, sur d'éventuels changements de position de députés de l'opposition. 

> [Réforme des retraites] La méthode du gouvernement était basée sur des mois de concertations qui ont conduit à des mesures sur les carrières longues, la pénibilité, les petites pensions. 

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Réforme des retraites] Les manifestations sont légitimes, le bordel ou la bordélisation et la violence non.

> [Réforme des retraites] Toucher un parlementaire, c'est toucher à la République.

> [Réforme des retraites] Je respecte le choix d'Anne Hidalgo mais je le regrette, elle n'a pas souhaité prendre ses responsabilités.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La Russie a commis des crimes de guerre en Ukraine, estime la Commission d'enquête internationale indépendante créée par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.

> [Conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan] Le blocage du corridor de Latchine se poursuit, et vous savez combien cette situation nous préoccupe également. J'ai dénoncé ici même, le 28 février, ce blocage et les conséquences humanitaires dramatiques qui s'ensuivent.
Après le grave événement du 5 mars, auquel vous avez fait référence, nous avons demandé une enquête transparente, et nous avons également demandé que ses conclusions soient rendues publiques.
Nous souhaitons par ailleurs que l'approvisionnement des populations civiles du Haut-Karabakh soit rétabli et que les négociations en cours sur l'accès aux infrastructures aboutissent.
Dans ce cadre, je confirme que l'ordonnance de la Cour internationale de justice doit être appliquée, - doit être immédiatement appliquée - et que la Cour ne manquera pas d'en tenir compte dans sa décision au fond qui va suivre cette décision en référé. Tout comme l'Union européenne et la communauté internationale, par l'intermédiaire des Nations unies pourront en tirer les conséquences.
Par ailleurs, l'Union européenne est extrêmement attentive aux risques de contournement des sanctions visant la Russie, et elle doit encore renforcer sa vigilance. Nous y travaillons.
La France est sans doute le pays le plus engagé dans la défense des Arméniens. Avec l'Union européenne, avec les Etats-Unis, nos contacts sont permanents avec les deux pays, Arménie et Azerbaïdjan, pour parvenir à un accord de paix et faire en sorte que les populations du Haut-Karabakh puissent continuer d'y vivre dans le respect de leur histoire, de leur culture et de leur dignité.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Le Sénat vient de voter la réforme des retraites. Merci à tous les sénateurs qui ont enrichi le texte.

> [Réforme des retraites] Nous pouvons dire que le débat a eu lieu (...) Cette réforme a été davantage discutée que les deux précédentes réformes des retraites cumulées, en termes de temps d'expression et débat.

> [Réforme des retraites] Je n'ai jamais connu un hémicycle où la haine prend autant de pas sur la raison.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Fonds vert] Si on veut réussir la transition écologique, il faut s’appuyer sur les territoires et donc sur les élus locaux. (…) Depuis l’ouverture du guichet numérique, le 27 janvier, près de 3 862 dossiers complets ont été déposés et presque autant ont été commencés, en grande majorité par des municipalités. (…) C’est un immense succès de ce dispositif très simple et très souple .

> En lien avec les élus locaux, Emmanuel Macron s’est engagé avec force pour simplifier l’action publique à tous ses échelons. La charte signée entre le gouvernement et le Sénat marque une nouvelle étape dans le combat commun pour faciliter le travail des collectivités.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Grâce à la sobriété, au renforcement de la solidarité européenne et au débridage de nos moyens de production, nous avons surmonté collectivement un hivers ans coupures. Nos actions de sobriété doivent se poursuivre et s’intensifier pour être au rendez-vous du défi climatique !

> L’Etat se doit d'être exemplaire. Un millier de bâtiments publics ont été sélectionnés partout dans notre pays pour les rendre moins énergivores très rapidement. Nous y consacrerons 130 millions cette année.

> En 2023, voter un plancher d'énergie nucléaire dans notre mix énergétique n'a pas de sens (...) nous voulons plus d'énergie renouvelable et plus d'énergie nucléaire sans se donner de limite sur l'une ou l'autre.

> Marché européen de l'énergie : je salue les propositions de la Commission européenne: permettre à nos concitoyens de payer l’électricité à des prix correspondant à leurs coûts de production nationale pour éviter la volatilité des prix. Nous agissons pour faire aboutir cette réforme au plus vite.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> Nous sommes le 17 mars et c’est la 1ère journée nationale des aides à domicile. Un grand merci à l’ensemble des aides à domicile. Par leur dévouement, ils et elles sont essentiels pour faire vivre le lien et apporter un soutien quotidien à nos concitoyens les plus fragiles.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> [Réforme des retraites] La Première ministre est une femme d’Etat qui a pris ses responsabilités en faisant passer l’intérêt du pays avant son intérêt personnel.

> [Réforme des retraites] Face aux risques pour le pays, nous avons fait le choix d’engager notre responsabilité pour faire adopter cette réforme. Nous assumons de ne pas jouer à la roulette russe notre système de retraites.

> Nous devons faire plus pour l’attractivité de la fonction publique hospitalière : protection sociale complémentaire, logement des soignants, prévention de l’usure professionnelle.

> Madame Hidalgo a une gestion militante de sa ville, en traitant de façon différenciée les grévistes en fonction des motifs de préavis. J’ai demandé au préfet de contrôler la légalité de cette pratique sur laquelle nous avons un sérieux doute.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> [Réforme des retraites] Pourquoi nous faisons cette réforme, c'est une façon plus ouverte de poser la question. Nous le faisons parce que notre système de retraite n'est pas équilibré. Si nous avions pris la décision de retirer notre réforme et de ne pas demander aux Français de travailler progressivement plus longtemps, nous aurions dû revenir vers eux avec une nouvelle réforme.

> [Réforme des retraites] On fait cette réforme qui est difficile, qui n'est pas populaire, pour équilibrer le système des retraites. Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée, il aurait dû y avoir une majorité. (…)
Il y avait un groupe partenaire, parce qu'ils l'ont porté dans la campagne présidentielle, parce que c'est dans leur idéologie de responsabilité. Une partie d'entre eux a été à la hauteur de leurs idées et de leurs électeurs. Et il y a une partie d'entre eux qui ont moins pensé à l'avenir du pays ou de leur parti qu'à ce que pourraient dire les électeurs de leur circonscription et se sont assis sur les engagements pris devant leurs propres électeurs.

> [Réforme des retraites] Si on a utilisé, avec une progressivité, l'ensemble des procédures à disposition face à une obstruction de l'opposition, c'est parce que nous voulions à tout prix éviter le 49.3. Je ne considère pas que c'est banal un 49.3, mais je peux vous dire que l'Assemblée nationale n'est pas une assemblée banale.

> [Réforme des retraites] Vous dites qu'on est restés sourds à la mobilisation, mais je vous dirais qu'on avait initialement la possibilité de faire une réforme par amendements à un projet de budget de la sécurité sociale en octobre, et que le Président a souhaité donner du temps à la concertation.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> [Réforme des retraites] La Première ministre a pris ses responsabilités face à ceux qui n'ont pas pris les leurs sur les retraites. Elisabeth Borne est une femme d’État qui met le service de l'intérêt général au-dessus des considérations politiques personnelles.

> [Réforme des retraites] Bien sûr que nous allons continuer à rechercher des compromis au Parlement pour réformer notre pays ! Nous avons fait adopter tous les textes depuis le début du quinquennat, la plupart avec une majorité claire, et plus large que la majorité présidentielle.

> [Réforme des retraites] M. Mélenchon dit que la réforme des retraites n'a aucune légitimité parlementaire : faux ! Il y a eu 175h de débat. La réforme a été votée 3 fois : le texte est celui du Parlement, pas du gouvernement ! Il y aura un vote sur les motions de censure.

> [Réforme des retraites] Nous voulions tous aller au vote. Simplement, à partir du moment où il y avait une incertitude, il fallait prendre ses responsabilités face à ceux qui n’ont pas fait preuve de responsabilité, notamment un certain nombre de députés LR.

> [Réforme des retraites] On ne fait pas ça pour se faire plaisir, par idéologie mais parce que c’est nécessaire. C’est l’intérêt supérieur du pays.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Réforme des retraites] La Première ministre, le gouvernement ont pris leurs responsabilités pour faire adopter un texte qu'on considère majeur pour l'avenir du pays. Si on ne le fait pas aujourd'hui c'est des mesures beaucoup plus brutales qu'il faudrait prendre à l'avenir.

 

Olivier Becht (ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger)
> La situation en Haïti est très grave, à la fois sur le plan humanitaire, sécuritaire et politique. Aux côtés des Etats-Unis et du Canada, la France est l’une des nations les plus actives.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> [Réforme des retraites] Je préside une Assemblée nationale composite, les Français l’ont voulu ainsi. Cela nous oblige au dialogue, au compromis. Et ça marche : nous avons adopté 20 textes depuis le début de la mandature en trouvant des majorités.

> [Réforme des retraites] Ne résumons pas la vie parlementaire au chaos et aux coups de com’ de certains. Au quotidien, la démocratie s’exprime, l’Assemblée nationale fonctionne. J’en suis la garante. 

> [Réforme des retraites] L’Assemblée nationale n’est pas un lieu de happening politique !

> [Réforme des retraites] Les violences qui se sont produites hier à Paris sont inacceptables. Tous les démocrates de notre pays doivent condamner toute forme de violence.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> [Réforme des retraites] Les femmes et les hommes d’État bâtissent des compromis. Ils ne cèdent pas au chantage. C’est ce qui a conduit à l’usage de l’article 49 alinea 3 de notre Constitution et nous le regrettons collectivement. Un scrutin aura bien lieu, ce lundi. Chacun votera en conscience.

> Oui, plus d'Europe, c'est plus d'emplois. Pour créer les ruptures technologiques, plutôt que les subir. Pour être le modèle d'économie décarbonée pour le reste du monde. Rien ne peut se faire sans l'échelon européen.

> L’Europe ne peut pas être le continent qui conserve un modèle moribond. Nous devons adopter le Green deal et ne pas le considérer comme une menace, comme le font certains parlementaires issus des rangs de la droite. Notre compétitivité industrielle a diminué en raison des coûts de l'énergie. C'est au niveau européen que nous devons investir massivement dans les énergies renouvelables et l'isolation des bâtiments. Ceux qui inventeront un modèle économique durable et à faible émission de carbone auront le reste du monde comme client.

 

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] La réforme des retraites, c'est celle qui permet de continuer à réformer et transformer le pays. C'est celle qui permet de faire la réforme du travail, de l'emploi des seniors, de l'égalité salariale. Nous devons aller au bout.

> [Réforme des retraites] Les députés sont en prise directe avec les Français. Ils débattent et sont au contact. Ils ne peuvent vivre sous le régime des menaces et intimidations. Je refuse de voir des députés avoir peur de leur expression individuelle, peur de voter librement.

> [Réforme des retraites] Anne Hidalgo est irresponsable. Des tonnes de déchets s'accumulent, des commerçants tirent le rideau, il y a un enjeu majeur de salubrité publique. Qu'elle prenne ses responsabilités !

 

Eric Woerth (député)
Quelle est la cohérence de certains LR qui applaudissaient V. Pécresse et le report de l'âge à 65 ans et maintenant se disent prêts à voter une motion avec LFI + RN qui demandent la retraite à 60 ans? Il s'agit de luttes internes, pas d'un combat pour notre système de retraites !

 

● MoDem
Bruno Millienne (député)

> [Réforme des retraites] LR préfère le 49.3 car ils n'auront pas besoin d'exprimer leur vote et sauvent ainsi ceux qui sont contre après avoir soutenu pendant 2 présidentielles la retraite à 65 ans. Aujourd'hui, les députés LR ont prouvé que ce parti n'était plus un parti de gouvernement.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La Cour pénale internationale (CPI) accuse le président russe Vladimir Poutine de crime de guerre pour «déportation illégale» d’enfants ukrainiens depuis le début de l’invasion russe.

 

Nathalie Loiseau
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Dans une décision attendue mais sans précédent, les juges de la Cour Pénale Internationale émettent un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine en raison de la déportation forcée d’enfants ukrainiens.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a le feu à nos portes et nous ne pouvons pas regarder ailleurs. L’Ukraine est assaillie et l’Europe menacée. Dans ce contexte il nous faut actionner tous les leviers dont nous disposons en même temps : fournir en urgence des munitions à Kiev, d’où qu’elles viennent, en nous appuyant sur la Facilité européenne de paix. Être capables de tenir dans la durée en augmentant nos productions propres, à la fois pour continuer à aider l’Ukraine, car la guerre sera longue, et en nous assurant que nous avons pour nous-mêmes les équipements dont nous avons besoin. La paix et la liberté n’ont pas de prix, mais elles ont un coût. Notre devoir est de l’assumer.

> Violer des enfants: voilà à quoi en est réduit le regime de Teheran, protecteur imaginaire de la vertu contre le vice. Le rapport d’Amnesty International est effroyable. Iran: des mineurs emprisonnés victimes d’actes de torture, selon Amnesty International.

> Nous avons aujourd’hui voté sur une résolution concernant le gazage de fillettes iraniennes. Il y manquait une évidence : la jeunesse iranienne se révolte contre l’imposition du port du voile par un régime théocratique. Manque corrigé par l’amendement que j’ai fait adopter.

> [Réforme des retraites] Il faut du courage pour réformer ce pays, lui éviter le déclin et ne pas sombrer dans la démagogie. Ce courage a malheureusement manqué à une partie de l’opposition, qui s’était pourtant faite élire sur une promesse de réforme des retraites. Dont acte.

 

Stéphanie Yon-Courtin
> Le semestre européen est un processus complexe que très peu de citoyens comprennent. Il doit être simplifié et le Parlement européen doit avoir un plus grand mot à dire. Le cycle du semestre européen de 2023 arrive à un moment donné, car nous attendons la révision du pacte de stabilité et de croissance. Le nouveau cadre doit être pragmatique et ambitieux pour relever les défis d'aujourd'hui.

 

Marie-Pierre Vedrenne
> La réforme du semestre européen est impérative. Les indicateurs de surveillance et de coordination de nos politiques doivent évoluer pour permettre à l'Union européenne de faire face à des crises toujours plus grandes. Cette réforme que nous appelons devrait être ancrée dans le progrès social et la lutte contre le changement climatique, conformément aux attentes des citoyens.

> [Tribune : «La nouvelle stratégie de l’Europe sur les matières premières critiques est indispensable à l’heure du changement climatique » coécrite avec les députées Vert allemande et italienne Sandra Detzer et Eleonora Evi, le député travailliste néerlandais Joris Thijssen]
Avec le futur Raw Materials Act, l’Union européenne (UE) entend réduire drastiquement ses dépendances économiques et ouvrir ainsi un nouveau chapitre de sa souveraineté. Cette grande opportunité mérite d’être soutenue.
Au sein de l’UE, le souvenir des crises pétrolières et gazières de 1973 demeure dans les esprits. Dans le contexte de l’agression de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine, ce dernier utilise le gaz comme arme de guerre contre l’Europe. Autant de situations passées qui doivent alerter.
Mais qui d’entre nous a déjà pensé à une crise du nickel, du lithium ou du cobalt comme à un possible tournant historique pour sa propre vie et celle de nos Etats ? Que se passerait-il si la Chine ou si certains pays africains arrêtaient de fournir ces métaux ? Prendrions-nous à nouveau des mesures d’urgence pour sauvegarder nos économies nationales ? Nous demanderions-nous comment nous avons pu tomber si naïvement dans des dépendances critiques ?
Afin d’éviter que de telles crises ne se produisent, l’Europe doit être mieux armée pour l’avenir. C’est pourquoi la Commission européenne, en la personne du commissaire au marché intérieur, Thierry Breton, doit présenter le 15 mars un nouveau projet pour un cadre européen sur les matières premières critiques.
Ce cadre doit nous permettre de disposer de suffisamment de matières premières critiques telles que le nickel, le lithium, le cobalt ou les terres rares pour que jamais une éolienne ou une installation solaire européenne ne manque de matières premières pour fournir de l’électricité.
Jusqu’à présent, nous n’avons jamais connu de pénurie de ces métaux critiques, que nous achetons le plus souvent à la Chine sous une forme transformée. Et c’est aussi la raison pour laquelle nous ne sommes pas préparés en Europe à une crise des matières premières.
La nouvelle législation européenne marque un nouveau départ. Pour la première fois, l’Union européenne se dote d’une stratégie commune pour les matières premières critiques. Nous tous, les nations européennes, leurs Parlements, leurs citoyennes et citoyens, devons comprendre ce dont il s’agit, à savoir des dispositions élémentaires pour notre propre sécurité et notre objectif de neutralité carbone. La sécurité sans ces matières premières critiques n’existe plus à l’heure du changement climatique. Nous en avons besoin comme nous avons besoin d’hôpitaux et d’écoles.
Les écologistes – en particulier – pensent parfois que le soleil et le vent sont suffisamment présents et qu’il ne manque que la volonté politique de les utiliser comme sources d’énergie. Mais pour développer les énergies solaire et éolienne en tant que sources d’énergie d’envergure, tout comme pour développer l’électromobilité, de grandes quantités de matières premières critiques sont nécessaires.
Le Raw Materials Act donne un cap pour un approvisionnement pérenne, sécurisé et diversifié pour les prochaines décennies. Ce nouveau cadre permettra une compréhension commune de l’importance des matières premières critiques dans la compétitivité de nos économies. Elle permettra une action commune des acteurs européens pour que nos chaînes d’approvisionnement garantissent le respect des normes environnementales et sociales élevées dans l’exploitation minière et la transformation.
Pour atteindre ces objectifs, de véritables partenariats seront nécessaires entre les pays du Sud riches en matières premières et l’UE. En investissant dans l’infrastructure et l’industrie de transformation sur place, nous pourrons créer de véritables situations gagnant-gagnant. De cette manière, la loi devrait garantir des normes environnementales élevées et des emplois décents, tant en Europe qu’à l’étranger. Une chance pour une mondialisation équitable !
L’Europe doit aussi renforcer son indépendance stratégique et industrielle. Notre continent doit être en mesure de créer des chaînes pour l’extraction et l’exploitation des ressources existantes sur le sol européen. Cela nécessitera une clarification des législations nationales afin de garantir des règles appropriées qui respectent également nos ambitions environnementales élevées et favorisent notre souveraineté.
Mais notre autonomie passe aussi par la réutilisation des matières premières déjà en circulation au sein de l’Union. C’est pourquoi ce nouveau cadre entend fixer des objectifs ambitieux et raisonnables : à l’horizon 2030, 10 % des matières premières critiques nécessaires devront être extraites au sein de l’UE, 15 % devront avoir été recyclées et 40 % devront avoir été transformées dans l’UE.
Pour atteindre ces objectifs, c’est l’intégralité de notre appareil industriel qui devra être impliqué dans ces transformations. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons utiliser, transformer et réutiliser durablement les matières premières directement en Europe.
Par le passé, chaque pays européen disposait de ses propres méthodes d’approvisionnement en matières premières. A Paris et à Rome, les vieilles relations internationales, à Berlin, la confiance en la force de ses grandes entreprises, à Amsterdam, la proximité de la Bourse des métaux de Londres. Tout cela ne suffira plus.
Il est donc nécessaire que la Commission européenne et les Etats membres agissent d’autant plus rapidement et résolument sur la base de ce nouveau cadre. Dans le même temps, il nous appartient, en tant que parlementaires, de veiller à ce que les nouvelles règles écologiques et sociales pour l’approvisionnement en matériaux critiques soient effectivement mises en œuvre.
La nouvelle stratégie de l’Europe sur les matières premières critiques est une stratégie de survie indispensable à l’heure du changement climatique. Aucun Etat ne pourra s’en passer pour mener à bien sa transformation, pour mettre en place une économie qui soit compétitive, circulaire et neutre sur le plan climatique, et pour créer des emplois durables et de qualité.
Jusqu’à présent, nous n’avons pas pu nous passer de pétrole et de gaz. Il nous faut en tirer les leçons. Cette nouvelle politique européenne des matières premières devra être transparente, durable et équitable. Il s’agit du premier pas important : donnons-lui vie !

 

Véronique Trillet-Lenoir
> En tant qu'élément clé du pacte vert pour l'Europe et de son ambition zéro pollution, le règlement REACH contribue activement à la mise en œuvre du plan européen de lutte contre le cancer en limitant davantage la présence de substances nocives dans notre vie quotidienne et en prévenant des maladies telles que le cancer. Il est urgent de réviser ce règlement, pour le rendre plus protecteur de la santé, plus cohérent et plus efficace. Dans cette révision, l'Union européenne doit être ambitieuse et ne pas céder à la pression des groupes d'intérêts.