Voici une sélection, ce 15 mars 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Rendre la Seine et la Marne baignables. C'est
notre objectif pour 2024. 1,4 milliard d'euros investis, dont la moitié par
l’État. À J-500, nous sommes en passe de réussir ce qui sera l'un des plus
beaux héritages des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Réforme des retraites] Dans quelques jours, nous arriverons au terme
d’un long processus de concertation et de débats. Il y a un an, le Président de
la République s’est présenté au suffrage des Français en s’engageant à défendre
une réforme pour garantir l’avenir du système de retraite par répartition. Cet
automne, nous avons lancé avec Olivier Dussopt, ministre du travail, des
concertations avec les organisations syndicales et patronales et les groupes
parlementaires. Leurs propositions ont permis d’enrichir le projet de loi qui
vous a été ensuite présenté.
Depuis, le débat parlementaire se poursuit. Au Sénat, le texte a été discuté
jusqu’au bout et adopté en fin de semaine dernière.
L’Assemblée nationale a déjà consacré
plus de temps à l’examen de ce projet qu’à celui des deux réformes précédentes,
même si l’obstruction organisée a accaparé le débat.
Une majorité existe qui croit au travail, y compris à celui des
seniors. Une majorité existe, qui croit au système de retraite par répartition
et veut garantir à notre jeunesse qu’elle en bénéficiera. Une majorité existe,
qui refuse de financer les retraites par plus d’impôts, plus de charges et
moins de pensions. Une majorité existe, qui croit que ceux qui ont commencé à
travailler tôt devront partir plus tôt à la retraite. Une majorité existe, qui
veut mieux protéger ceux qui ont un métier difficile et oui, permettre à ceux
que le travail a usés de partir plus tôt à la retraite. Une majorité existe,
qui sait que la plupart des régimes spéciaux ne sont plus justifiés et qu’il
faut les fermer.
Une majorité existe, qui pense qu’il faut
augmenter les petites pensions des retraités et des futurs retraités. Une
majorité existe, qui veut réduire les inégalités de pension entre les femmes et
les hommes. Une majorité existe, qui n’a pas peur des réformes, même
impopulaires, quand elles sont nécessaires. Une majorité existe, qui fera
toujours passer la responsabilité avant l’affichage, la posture ou les petits
calculs du coup d’après. Une majorité existe, qui ne se laisse intimider ni par
les insultes, ni par les menaces, ni par le vandalisme sur les permanences.
Une majorité existe,
pour garantir aujourd’hui l’avenir de nos retraites et assumer demain des
désaccords ou des oppositions franches sur d’autres sujets.
La commission mixte paritaire se réunira demain. Vous serez ensuite conduits à
vous exprimer sur la réforme des retraites, sur ce projet seulement, pas sur un
soutien au Gouvernement.
Nous pouvons être fiers de ce
projet. Je dis bien « nous », car il a été considérablement enrichi, amélioré, complété par les propositions des
partenaires sociaux de la majorité, comme des oppositions.
Je suis pleinement engagée avec les
membres de mon gouvernement pour que, dans les prochains jours, une majorité
vote la réforme des retraites!
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Nous ne menons pas un combat contre les
influenceurs, mais pour les influenceurs. Notre objectif est très clair : les
protéger et les accompagner.
Nous voulons aussi protéger les consommateurs français. Nous voulons renforcer
les contrôles pour nous assurer que le Net ne soit pas le Far West. Les règles
qui s'appliquent aux médias traditionnels doivent s'appliquer aux influenceurs.
Je présenterai le 20 mars prochain à Bercy des mesures autour du secteur de
l’influence.
> [Faillite de la banque américaine SVB] Il n’y a pas de risque sur le système bancaire
français. Et comparaison n’est pas raison. La SVB présentait trois caractéristiques :
elle était exposée à un seul secteur d’activité, celui des technologies ; les
bons du Trésor américain étaient ses seuls placements, si bien que lorsque les
taux ont remonté, rendant les performances moins bonnes, les épargnants ont
retiré leurs avoirs et la banque s’est trouvée à court de liquidités ; son seul
superviseur était celui de San Francisco, un superviseur régional. Je rappelle
que 13 banques, sur les 3 500 que comptent les États-Unis, sont soumises aux
règles plus strictes de supervision de Bâle III, contre 400 banques en Europe.
Le système bancaire français est un système universel – six grandes banques
réunissent plus de 90 % des dépôts des épargnants et des entreprises – et très
diversifié, avec des placements variés. Les ratios de liquidité et de
solvabilité figurent parmi les meilleurs au monde. Je rappelle que, depuis la
crise de 2008, les banques françaises ont renforcé leurs fonds propres de 550
milliards d’euros.
Je veux donc vous rassurer, et à travers vous, rassurer nos compatriotes : le
système bancaire français est solide, il n’y a pas de risque sur les banques
françaises.
> [Faillite de la banque américaine SVB] Il y a une leçon
à retenir de cette faillite de cette banque régionale
américaine : prudence est mère de toutes les vertus, en particulier en matière
bancaire.
Que s’est-il passé dans le cas de la Silicon Valley
Bank (SVB) ? Elle s’est exposée à un seul secteur, la tech . Elle a placé ses
fonds sur des bons du Trésor sans que les règles établies par les accords de
Bâle III s’appliquent totalement à elle. En effet, le président américain
Donald Trump a décidé en 2019 d’exonérer les banques régionales américaines
d’un certain nombre d’obligations fixées par les accords de Bâle III, notamment
en cas de moins-value latente, ce qui était le cas pour ces placements sur les
bons du Trésor américain. En effet, dans le cas des banques que vous avez
mentionnées, les moins-values latentes étaient de plus en plus évidentes, car
les taux d’intérêt augmentaient tandis que ces banques avaient placé les fonds
qu’elles avaient levés sur des bons du Trésor à taux fixe et très bas.
Alors que les accords de Bâle III ont obligé les
banques à une solvabilité plus forte et à des placements en capitaux plus
importants, cette banque n’était pas soumise à cette obligation, d’où la
faillite à laquelle nous assistons. Nous en sommes protégés par le mécanisme de
supervision européen.
Nous avons instauré depuis plus de six ans le
mécanisme européen de supervision, le Fonds de résolution unique (FRU) qui s’élève
à 75 milliards d’euros. Nous avons donc renforcé les dispositifs de supervision
européens. Le mécanisme européen est plus puissant, plus solide, plus
protecteur que le mécanisme de supervision retenu par les États-Unis.
Je partage totalement votre avis. Il faut continuer
dans cette direction et s’attaquer à la création d’une véritable union bancaire
qui ne touche pas seulement la supervision mais également les mécanismes de
dépôt. Nous y travaillons et j’espère que nous parviendrons à un résultat dans
les mois qui viennent.
> [Faillite de la banque américaine SVB] Les Européens ont tiré toutes les leçons de la crise
financière de 2008: la protection du système des banques européennes – en
particulier des banques françaises – a été renforcée et est désormais solide.
Je tiens à rassurer tous les épargnants et entrepreneurs ayant déposé leurs
fonds auprès des banques françaises, et je répète donc avec beaucoup de gravité
que la faillite de la SVB ne fait pas courir de risques aux banques françaises
et au système bancaire français.
Le montant des fonds propres exigé des banques
françaises a été doublé suite à la crise de 2008 et est désormais fixé à 550
milliards d’euros. Le ratio de solvabilité, qui a donc été considérablement
renforcé, et le ratio de liquidité ne s’appliquent cependant qu’aux banques
européennes – françaises notamment –, et non aux banques régionales
américaines. Partant, lorsque ces dernières réalisent un mauvais placement et
subissent des pertes latentes, elles n’ont pas de liquidités ni de collatéral –
c’est-à-dire de garantie – pour protéger les dépôts des épargnants et des
entrepreneurs.
Devons-nous aller plus loin dans les mécanismes
européens ? Oui : nous avons tout intérêt à renforcer encore l’union bancaire.
Nous avons d’ores et déjà instauré un mécanisme de supervision unique – premier
progrès – et, deuxième progrès, doté le Fonds de résolution unique de 75
milliards d’euros – nous devons d’ailleurs être bien conscients que la France
abondant à ce fonds, nous n’avons pas forcément intérêt à renforcer davantage
les exigences en termes de capital. Nous serons, en revanche, très favorables à
l’instauration d’un système de résolution unique en cas de crise bancaire, afin
qu’en cas de défaillance d’une banque européenne, les actionnaires et les
banques paient, et non les contribuables. Telle est la prochaine étape de
l’union bancaire que nous sommes bien déterminés à faire aboutir.
> Le rétablissement des finances publiques est une de nos
priorités avec Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. Notre objectif, c'est
d'avoir une dépense publique qui progresse moins vite que notre croissance.
Pour y arriver, nous avons une méthode : la revue des dépenses publiques.
Nous présenterons mi-avril le programme
de stabilité qui fixera les objectifs en termes de déficit. Nous tiendrons
aussi autour de la Première ministre un séminaire avec tous les principaux
ministres concernés sur la maîtrise des dépenses publiques.
Nous aurons avant l'été des Assises des
finances publiques qui nous permettront de présenter notre stratégie globale et
d'avoir un projet de loi de finances 2024 qui comportera des économies.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan] La
France est sans doute le pays le plus engagé dans la défense des Arméniens. (...)
Nos contacts sont permanents avec les deux pays pour parvenir à un accord de
paix.
> La Corée du Nord a procédé à de nouveaux tirs de missiles: elle doit se conformer sans délai à ses obligations internationales et revenir à la table des négociations
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Si nous ne faisons
rien, ce sont 150 milliards de dettes en plus et un décrochage du niveau des
pensions par rapport aux salaires, l'équilibre des comptes c'est ce qui permet
d'agir.
> [Réforme des retraites] La responsabilité c'est de porter une réforme des retraites pour équilibrer le système et pour créer de nouveaux droits !
> [Réforme des retraites] Avec cette réforme des retraites nous avons fait le choix de la responsabilité !
> [Réforme des retraites] Cette obstruction n'avait que pour but de nous freiner mais elle avait aussi pour but de cacher leur division sur la question des retraites.
> [Réforme des retraites] Nous sommes convaincus qu'il y a une majorité sur ce texte.
> [Réforme des retraites] Ce cap, c’est le retour à l’équilibre du
système de retraites. Nous le
répéterons jusqu’au bout des débats et même après, le système est structurellement
déficitaire. Si nous ne faisons rien, le déficit, qui sera de 12,5 milliards
d’euros en 2027, atteindra 13,5 milliards en 2030 et 20 milliards en 2035. Si,
comme vous le proposez, nous ne faisons rien, nous nous retrouverons avec 150
milliards de dettes accumulées et une baisse du niveau des pensions des
retraités actuels, dont le niveau de vie décrochera par rapport à celui des
actifs. (…)
Il y a bien eu un débat et une
concertation avec les organisations syndicales ; il y a eu un débat également
au Sénat, où le texte a été voté dans son intégralité. Le Sénat a voté le
report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite ! Et s’il n’y a pas eu assez
de débat à l’Assemblée, c’est de votre responsabilité : c’est de la
responsabilité de la coalition autour de La France insoumise, qui a pratiqué
l’obstruction pour cacher ses divisions ! C’est vous qui avez fait le choix de
bloquer le débat et de ne pas assumer cette responsabilité.
Vous dites qu’il ne faudrait rien faire
ou, plus exactement, qu’il existe d’autres solutions. On les connaît, vos
autres solutions : des impôts, encore des impôts, toujours des impôts, comme si
l’augmentation des impôts était la solution ! Au contraire, une augmentation
des impôts signifierait baisse de pouvoir d’achat, perte de compétitivité,
augmentation du chômage et faillite de la France. Finalement c’est une
alternative mortifère que vous nous proposez : la baisse des retraites ou la
faillite du pays. Nous, nous avons fait le choix de la responsabilité !
Dans toutes les fonctions que j’ai eu le privilège d’exercer, en tant que maire, parlementaire ou membre du gouvernement, j’ai acquis une conviction : l’équilibre des comptes est ce qui permet d’agir ; c’est aussi lui qui permettra à nos successeurs d’agir et de décider pour eux-mêmes. Oui, la réforme sera équilibrée. Ce sera une réforme de progrès, mais nous voulons aussi qu’elle soit équilibrée.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Par souci d’égalité entre les candidats, j’ai
demandé à ce que dans tous les lycées, les journées du vendredi ou du samedi
soient consacrées pour les élèves de terminale aux révisions des épreuves de
spécialité, sous forme de séances de révision ou de temps libéré.
> C’est aujourd’hui la Journée internationale des mathématiques. Retour dans le tronc commun en première, parité filles-garçons, clubs de maths, formation des professeurs… Plus que jamais mobilisés pour réconcilier les élèves avec les maths et permettre l’excellence pour tous !
> Savoir bien écrire, déployer son imagination, lire avec fluidité : des savoirs fondamentaux qui fixent les apprentissages et assurent la réussite à l’entrée au collège. De la maternelle au CM2, l'École est là pour les apporter à tous.
> Le respect de la
laïcité à l’école est fondamental, c’est la condition sine qua non de la
formation d’esprits libres et de l’émancipation de nos élèves. Face à
l’augmentation des atteintes à la laïcité à l’automne dernier, nous avons agi
pour ne pas laisser de place à ceux qui tentent de fragiliser les fondements de
la République et qui ne veulent le bien ni de nos élèves, ni de l’école ni de
la République. C’est la raison pour laquelle j’ai pris une série de mesures.
Elles sont d’abord destinées à inciter les personnels éducatifs à signaler toute
atteinte. Elles consistent également à renforcer les équipes académiques
Valeurs de la République, qui rassemblent désormais 600 personnes, et à leur
donner les outils, la formation et la protection nécessaires. Elles visent à
rendre publics chaque mois les chiffres relatifs aux atteintes à la laïcité.
J’ai été très clair sur les instructions
transmises aux recteurs et aux chefs d’établissement. Il importe d’abord
d’entamer un dialogue avec les élèves concernés et leurs familles car l’école,
c’est d’abord le lieu de la pédagogie. Quand celui-ci ne porte pas ses fruits,
un conseil de discipline se réunit pour prononcer des sanctions.
Depuis la rentrée, le nombre d’atteintes à la laïcité a diminué de manière
significative mais je n’en tire aucune conclusion hâtive. Il nous faut
persévérer. L’une des enquêtes que vous citez reflète l’avis de certains chefs
d’établissement et je les invite à ne rien cacher. Nous les formons pour les
encourager à rendre publiques ces atteintes. Pour éviter qu’ils ne soient tentés
de mettre la poussière sous le tapis, il convient de leur offrir toutes les
garanties nécessaires afin qu’ils procèdent aux signalements le plus
sereinement possible.
Le combat contre les atteintes à la laïcité est un travail de conviction qui
réclame opiniâtreté et fermeté sur les principes et sur les actes.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> 01010110 01101001 01110110
01100101 00100000 01101100 01100101 01110011 00100000 01101101 01100001
01110100 01101000 11000011 10101001 01101101 01100001 01110100 01101001
01110001 01110101 01100101 01110011 00100000 00100001
Pour Isocrate, « les mathématiques sont une gymnastique de l'esprit et une
préparation à la philosophie ». À l'occasion de la journée mondiale des
mathématiques, renforçons l'attractivité de cette matière, nécessaire pour
relever les défis de notre siècle !
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Nous devons fixer un cap à l’agriculture : si
je devais n’en donner qu’un, ce serait celui de la souveraineté. Qu’est-ce que
la souveraineté ? C’est donner les moyens de production – c’est-à-dire l’accès
au foncier, aux capitaux ou encore à l’eau – qui permettront aux agriculteurs
de faire face aux grands défis qui sont les nôtres.
Le deuxième élément de la souveraineté, c’est faire
face aux dérèglements climatiques et aux nouveaux besoins en matière
environnementale : cela passera par la recherche, l’innovation et
l’accompagnement à l’investissement de nos agriculteurs, afin qu’ils puissent
se transformer et évoluer. Face au dérèglement climatique, le statu quo en
agriculture n’est pas permis. Ce serait une grande crainte que de ne pas
parvenir à relever ce défi. Nous devons y réfléchir.
Le troisième sujet, c’est celui de la rémunération :
nous avons commencé à y répondre grâce à la loi pour l’équilibre des relations
commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine,
durable et accessible à tous, dite loi Egalim. Nous en constatons les premiers
résultats, mais ne soyons pas trop péremptoires ni dans l’autosatisfaction.
Néanmoins, cette question est importante parce que, sans rémunération, ces
métiers ne seront pas attractifs et les agriculteurs n’auront pas de capacité à
investir.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Rénovation énergétique, construction bas
carbone : concilier l’accès au logement et la préservation de l'environnement
est notre cap. Le secteur du logement fait partie de la solution pour tenir nos
engagements climatiques et atteindre la neutralité carbone en 2050.
> Partout sur notre territoire des initiatives sont mises en place pour assurer une meilleure gestion de l’eau.
> Décarbonation des infrastructures, des matériaux, ville intelligente, ville durable, biodiversité, îlots de fraîcheur: vous mesurez bien qu’il y a un enjeu essentiel. 80% de la ville de 2050 existe déjà. Il y a aussi la question du zéro artificialisation nette: comment faire en sorte de consommer moins d’espace?
>Les épisodes cévenols et méditerranéens, avec beaucoup de pluie dans un temps limité, profitent, entre guillemets, de sols imperméabilisés. C’est la double peine. Non seulement on ne remplit pas les nappes mais on se retrouve avec des dégâts directement liés à cette artificialisation. Ce sont des enjeux de transition écologique. Il y a aussi des enjeux de cohésion des territoires.
> [Réforme
du Diagnostic de performance énergétique] Je mesure les
inquiétudes des propriétaires. Mais les locataires de ces logements ont la
double peine. Ils ont non seulement des factures élevées, mais n’ont pas la
qualité de vie qui va avec le loyer qu’ils payent. Mon job est de penser aux
locataires de ces passoires et pas seulement aux difficultés que peuvent avoir
un certain nombre de propriétaires. Ce n’est pas pour autant un sujet que nous
évacuons. Cela explique la montée en puissance de Maprimerenov’ et toutes les
discussions que nous commencerons à avoir avec les collectivités locales autour
des questions de décentralisation du logement et de soutien à la rénovation.
(…)
Il est évident qu’il n’y a pas d’intérêt à ce que des logements sortent du
parc, mais il y en a un à ce que des travaux y soient faits. Il y a un chemin
de crête entre les deux sur lequel il faut qu’on pense aux locataires. Dire
"Je ne vais pas pouvoir louer" ou "Il va me falloir davantage de
temps": on ne peut exposer de manière prolongée les locataires à des
factures énergétiques qui sont en train de s’envoler…
> Le plan eau est quasi finalisé, il sera présenté par Elisabeth Borne, la Première ministre dans les prochains jours. Il reste une réunion pour quelques points mineurs sur la cinquantaine de mesures prévues.
> L’objectif du plan eau n’est pas de prendre des mesures
pour l’été qui arrive. Il faut un changement de philosophie sur la quantité, la
qualité, la gouvernance et les moyens. La plus importante et prometteuse est
celle des eaux usées. Le potentiel devant nous est très important. (…)
Moins de 1% de nos eaux usées traitées sont réutilisées. En Italie, c’est
presque 10%, et entre 15% et 20% en Espagne. Le deuxième enjeu, c’est le taux
de fuite dans ce pays. 20% de l’eau potable de ce pays part dans des fuites.
Dans 170 communes de ce pays on enregistre plus de 50%. Il faut aussi
encourager à la récupération des eaux de pluie et arrêter de considérer que
l’eau issue de votre machine ne peut être réutilisée pour nos toilettes.
Aujourd’hui ce n’est pas permis et c’est au cœur des ultimes arbitrages du Plan
eau. Un Français utilise presque 150 litres d’eau potable par jour et par
personne. Il faut sortir d’une culture de l’abondance où on pense qu’on n’en
manquera jamais.
> [Plan eau] L’agriculture fait partie des usages essentiels. Mais je ne peux pas dire que je donne la priorité à un agriculteur sur quelqu’un qui en a besoin pour boire ou sur un dispositif qui peut me permettre d’assurer une production d’énergie. L’enjeu est de tenir compte des réalités territoriales.
> Sur France télévisions, la météo évolue et devient le journal de la météo et du climat! Une initiative qui permet au quotidien de décrypter les enjeux climatiques. Un grand merci aux experts qui travaillent sur ce projet !
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Je vais mettre cette réforme de la sûreté nucléaire
dans son contexte plus général. Comme vous le savez, le grand combat de ce
siècle, celui que mène le Gouvernement, consiste à sortir notre pays des
énergies fossiles. Pour cela, il y a deux leviers : baisser notre consommation
d’énergie – nous y travaillons en améliorant la sobriété et l’efficacité
énergétique –, et produire plus d’électricité bas carbone. Cela
suppose d’accroître la part des énergies renouvelables, ce que nous avons fait
à travers un projet de loi et de produire
plus d’énergie nucléaire. Pour cela, il faut faire face au remplacement
de nos réacteurs nucléaires qui arriveront un jour à leur terme. Nous sommes à l’aube du lancement d’un des plus
grands programmes de réacteurs nucléaires. Nous fortifions l’ensemble des
briques technologiques de la filière nucléaire. Or l’une de ces briques est la
sûreté nucléaire. C’est ce qui nous amène effectivement à regrouper les forces
de l’ASN et de l’IRSN. Il s’agit de réunir les forces de ces deux
organismes sous une même bannière, celle d’une autorité administrative indépendante, pour être enfin au niveau
des grandes organisations qui assurent la sûreté nucléaire dans les autres pays
dotés de grands programmes nucléaires. Savez-vous que la France a l’une des
autorités de sûreté nucléaire qui a le plus faible nombre d’employés? En quoi
est-il problématique de réunir enfin sous la bannière d’une autorité
administrative indépendante l’ensemble des forces au service de cette ambition
nucléaire ?
Je l’affirme clairement : l’expertise et
la recherche seront évidemment préservées. Le projet de loi relatif à
l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles
installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au
fonctionnement des installations existantes élargit simplement les missions de
l’ASN, sécurise le parcours des agents de l’IRSN, sans changer une ligne de
notre droit sur la sûreté nucléaire.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Il n’est plus acceptable que des milliers de
Français atteints d’une affection longue durée n’aient pas de médecin traitant.
Pour leur offrir une solution d’ici la fin de l’année, objectif fixé par Emmanuel Macron, j’ai lancé
aujourd’hui notre plan d’action avec l’Assurance maladie.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Enfants victimes de la pauvreté] J’ai reçu
il y a quelques jours la présidente de l’Unicef France, Adeline Hazan, pour
faire le point sur la situation. Dans notre pays, un trop grand nombre
d’enfants sont effectivement victimes de pauvreté et d’exclusion sociale. C’est
pourquoi, ces dernières années, le Gouvernement a agi résolument et avec force
pour réduire la pauvreté des enfants, ce qui a notamment permis d’éviter son
explosion durant la crise sanitaire et d’en maintenir la progression à un taux
relativement stable.
Nous devons évidemment continuer à agir. Partant du
constat que la pauvreté, dans notre pays, découlait d’un déterminisme
important, nous avons élaboré un plan de lutte contre la pauvreté pour les
années 2018 à 2022, comprenant plusieurs mesures spécifiques aux enfants, comme
le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les zones d’éducation
prioritaire et l’instauration d’un bonus pour assurer la mixité sociale dans
les crèches. Le Gouvernement a également octroyé aux collectivités des
subventions pour assurer une tarification sociale de la cantine, offrir des
repas à 1 euro et des petits-déjeuners gratuits dans les écoles, afin que les
enfants aient accès à une alimentation plus équilibrée.
Nous ne nous arrêtons pas là : dans quelques semaines,
je présenterai un pacte des solidarités élaboré avec l’ensemble du Gouvernement
pour faire face à la pauvreté dans toutes ses dimensions. Il faudra poursuivre
notre travail pour prévenir les inégalités sociales en matière de santé et le
décrochage scolaire, et garantir l’accès à une alimentation de qualité, mais
aussi – et c’est très important – à des temps libres favorisant
l’épanouissement des enfants. Nous défendrons ces mesures au niveau européen. À
cet égard, je vous rappelle que la France a été l’un des premiers pays à
appliquer la garantie européenne pour l’enfance.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Lutte contre les déserts médicaux, et enquête
d’opinion après enquête d’opinion, le sujet qui se retrouve systématiquement
sur le podium des préoccupations de nos concitoyens est celui de l’accès aux
soins, notamment, aux médecins. Vous le savez : nous manquons de médecins sur
le sol français car, pendant près de cinquante ans, l’État a empêché de jeunes
Français d’apprendre la médecine en France. Nous avons supprimé
en 2018 l’outil qui les empêchait de suivre une formation en médecine, le
numerus clausus , mais vous le savez, étant vous-même médecin, il faut dix ans
pour former un médecin. De ce fait, les fruits de cette décision juste et
urgente ne peuvent être récoltés tout de suite. D’ici à ce qu’ils puissent
l’être, comment agissons-nous ?
D’abord, nous agissons sur l’organisation du travail
des soignants dans les territoires, avec un maître mot : épargner du temps
médical, réduire les tâches administratives. Cela est rendu possible par les
centaines, les milliers d’assistants médicaux qui viennent en renfort partout
où les médecins sont regroupés. La délégation de tâches et d’actes à des
soignants paramédicaux dûment formés et offrant des soins de qualité – en accès
direct, à l’avenir, grâce à un récent vote de l’Assemblée nationale – permet
d’éviter une visite chez le médecin quand on peut consulter un autre
professionnel. Nous agissons aussi au travers de l’organisation et du maillage
en communautés professionnelles territoriales de santé dans l’ensemble du
territoire. Je crois également en la télémédecine : à la faveur du covid, si je
puis dire, nous sommes passés de quelque 10 000 à près d’1 million d’actes par
semaine. Cela ne résout pas tout, mais cela peut aider.
Notre méthode, enfin, est celle de la concertation et
de l’innovation dans les territoires, au travers des conseils nationaux de la
refondation qui se tiennent par centaines, partout dans notre pays. On en parle
peut-être peu à Paris, mais je peux vous garantir que là où ils se tiennent,
des solutions efficaces sont identifiées. Conformément à notre objectif, 700
000 patients en affection de longue durée auront bientôt un médecin traitant.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)
> Christophe Béchu et moi
travaillons depuis juillet 2022 en vue d’atteindre l’objectif fixé par la loi «
climat et résilience » : zéro artificialisation nette en 2050. C’est là une
ambition dont nous sommes heureux et fiers. Si la lutte contre
l’artificialisation des sols doit rester acceptable et soutenable, le fait est
que personne, pas même les collectivités locales que vous avez évoquées, ne
remet en cause cet objectif essentiel. Depuis le mois de juillet, je le répète,
nous œuvrons avec les associations d’élus, les parlementaires, dans un esprit
d’ouverture, aux ajustements et aux évolutions dont dépend son acceptabilité ;
nous sommes ainsi d’accord pour remanier légèrement le dispositif.
Au cours de ces discussions, nous avons reconnu la
nécessité de se donner du temps pour coconstruire les documents d’urbanisme,
celle de décompter à part les projets d’envergure nationale ou européenne,
celle de conserver aux territoires ruraux une capacité minimale de
développement – d’où la garantie rurale à laquelle nous sommes précisément en
train de travailler. L’absence de Christophe Béchu dans cet hémicycle
s’explique d’ailleurs par sa présence au Sénat, où est examinée cet après-midi
la proposition de loi de Jean-Baptiste Blanc visant à faciliter la mise en
œuvre des objectifs de « zéro artificialisation nette » au cœur des territoires.
J’en suis, depuis l’été, à ma cinquante-troisième visite dans les départements
– j’écoute, je prends note, je rassure. Je suis certaine qu’à l’issue de ces
travaux, de ces débats, nous serons parvenus à concilier les enjeux liés à la
transition écologique qui traversent notre société et les légitimes préoccupations
de nos élus locaux.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
>{Santé mentale des enfants] La santé mentale de nos enfants se dégrade, le
Gouvernement veut mener une politique ambitieuse de prévention et de prise en
charge. Nous en parlons aujourd’hui à l’occasion de la conférence organisée par
le Collectif national pour la santé des jeunes.
>{Santé mentale des enfants] On a un enjeu de la santé mentale de nos enfants très lourd. 13% d'enfants en France ont des troubles mentaux légers à lourds qui conduisent à des prises en charge. Dont certaines sont de nature médicamenteuses. On évalue mieux la santé mentale des enfants, on a fait beaucoup de progrès sur l'autisme et les troubles de neurodéveloppement. (…) Le contexte est extrêmement anxiogène. (…) La crise sanitaire a provoqué beaucoup de difficultés chez les enfants et les étudiants. On a aussi le numérique qui renforce l'anxiété. (…) L'environnement conduit également à plus de naissances d'enfants avec des troubles de neurodéveloppement.
>{Santé mentale des enfants] On a un vrai enjeu dans la prévention et l'accompagnement primaire des enfants qui ont des troubles mentaux. On manque de place dans les instituts et d'accompagnement dans et avec les familles. On renforce les dispositifs mais ils sont parfois insuffisants et conduisent parfois les médecins de ville à prescrire des médicaments. Devant le désarroi des parents, le médicament est parfois rassurant. (…) L'objectif est d'avoir trois niveaux de réponse. Le premier par les médecins de ville dans le diagnostic et le repérage. Le second dans l'accompagnement des familles et des enfants pour éviter qu'on se retrouve au troisième niveau : la pédopsychiatrie lourde et les médicaments.
>{Santé mentale des enfants] Les tentatives de suicide et les troubles alimentaires des 16/18 ans sont passés chez les 13/16 ans.
> Nous avons un problème de pédocriminalité en France !. 160.000
mineurs au moins chaque année sont victimes de pédocriminalité. Dans une
classe, il y a deux enfants probablement victimes d'inceste. Des adultes vont
régulièrement sur des sites de pédocriminalité. Il y a un sujet à l'étranger,
le tourisme sexuel a repris. Mais il est temps que notre pays ouvre les yeux
sur le fait que nos enfants ne sont pas à notre disposition pour nos pulsions
sexuelles ! (…)
Il faut continuer à avoir une chaîne police-justice la plus efficace possible.
(…) Il y aura une campagne de sensibilisation assez trash pour que tout le
monde ouvre les yeux sur la réalité d'ici cet été. (…) Il faut également transformer l'éducation
sexuelle à l'école.. Les objectifs de cette éducation sont multiples : santé,
lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Mais il faut renforcer
l'approche protection de l'enfant dès la maternelle.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> À la conférence « Une Europe
unie face à l’État de droit » organisée par l’association parlementaire
européenne, j’ai rappelé que face aux
menaces sur les libertés et la démocratie, c’est toute l’Europe qui se
mobilise. Restons unis et engagés pour défendre ce socle du projet européen.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Nous devons passer d’une politique de gestion
des risques à une politique d’aménagement du territoire ! Avec le lancement du
Comité National du Trait de Côte, mon objectif est clair : 1 an de concertation
pour l’inscrire dans une stratégie concrète de financement.
> Avec le réchauffement climatique, le niveau des mers et des océans pourrait s’élever d’au moins un mètre d’ici à 2100. Au total, 20 % de nos 20 000 km de littoral seraient affectés par l’érosion côtière. Cela représente un cinquième du territoire, où il va falloir repenser l’aménagement, alors qu’il s’agit souvent de territoire densément peuplé. C’est un sujet majeur et l’attente des élus est forte à ce sujet, en particulier en outre-mer.
Un premier décret publié en avril 2022 en a identifié
126communes à risques, sur une base volontaire. Dans les prochains mois,
cinquante pourraient venir s’ajouter à la liste, mais des échanges auront lieu
et ont eu lieu avec les territoires concernés. La priorité pour elles, c’est
d’engager la cartographie locale des risques et l’ingénierie nécessaires pour
lancer des opérations de prévention et d’adaptation. On va consacrer un budget
de 20 millions d’euros cette année pour les accompagner. (…)
Les digues, les installations en dur, coûteuses, ne peuvent être les seules
réponses. On a focalisé sur la gestion du risque, mais il faut avoir une
stratégie plus ambitieuse. Même l’évolution se fait sur le temps long, il faut
maintenant préparer l’avenir et réfléchir à la manière dont on va aussi devoir
s’y prendre, d’ici les prochaines décennies, déplacer ici ou là des quartiers,
des zones d’activités, des équipements… D’ici à 2100, le recul du trait de côte
pourrait concerner 50 000 logements, 750 entreprises. Le coût a pu être évalué
à près de 10 milliards d’euros mais je souhaite que nous affinions au plus
juste cette estimation. Il faut chercher des leviers de financement. (…)
On se donne un an pour concerter l’ensemble des parties prenantes afin de
trouver un modèle de financement avec un équilibre entre la solidarité
nationale et la part des communes. L’objectif est de constituer un fonds qui
permettra de lancer les aménagements nécessaires au cours des trente prochaines
années. Il faut définir ce qu’on accepte de financer en priorité : et à
quel prix définir la valeur de ces biens. La concertation est lancée. On se
donne un an pour la faire aboutir, car c’est un sujet complexe. (…)
C’est un sujet qu’on ne doit plus ignorer. C’est pourquoi, à la suite de la loi
Climat et résilience adoptée sous le précédent quinquennat, le risque d’érosion
doit désormais figurer sur les annonces de biens immobiliers à vendre ou à
louer dans les zones concernées. Dans le Nord, les élus avec qui j’ai échangé
en sont tous conscients. L’érosion est bien visible et on en voit les
stigmates. J’ai confiance dans notre capacité collective à répondre à ce genre
de défis pour les générations futures.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> L’investissement public comme privé est le nerf
de la guerre pour faire prospérer notre industrie et nos PME européennes.
Prisca Thévenot (députée, porte-parole)
Oui, toutes les voix doivent être
entendues et elles l’ont été.
- les syndicats via les concertations
menées.
- les Français inquiets quant à la
pérennité du système de retraite. Ne nous trompons pas, nous avons tous le même
objectif : défendre notre système de solidarité.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Un naufrage sur le plan climatique comme
stratégique. Ne faisons pas la même erreur que nos voisins: nous devons
relancer notre filière nucléaire.
Charles Sitzenstuhl (député)
Toutes les sensibilités ont pu s’exprimer sur la réforme des retraites depuis un an. Il est important qu’il y ait un vote à l’Assemblée nationale sur ce texte. A chaque député, à chaque groupe de prendre ses responsabilités.
> [Faillite de la banque américaine SVB] Ne jouons pas avec les peurs sur le cas de la Silicon Valley Bank. Notre système bancaire est l'un des plus puissants et plus régulés au monde.
> On ne sait pas faire 100% d'énergies renouvelables. Un pays a essayé : l'Allemagne. C'est un naufrage. Le gouvernement allemand rouvre des centrales à charbon. Nous avons besoin du nucléaire!
> Pourquoi le nucléaire français ne va pas bien depuis plusieurs années ? Parce qu’on a détourné nos plus brillants esprits de cette filière par un matraquage médiatique anti-nucléaire des écologistes et de LFI.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> [Rapport de la Cour des comptes] Vous nous présentez aujourd’hui, monsieur le premier président
[Pierre Moscovici], le rapport public annuel
de la Cour des comptes. Ce rapport concrétise, par son retentissement dans les
médias, la mission dévolue à la Cour des comptes par l’article 47-2 de la
Constitution, lequel dispose que, « par ses rapports publics, elle contribue à
l’information des citoyens ».
Ce rapport se concentre en premier lieu sur la situation de nos finances
publiques. Vous nous dites qu’à la suite des dispositifs d’aide mis en place au
titre de la crise sanitaire, puis pour faire face à l’inflation dans le
contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, « 2022 et 2023 devraient
rester caractérisées par des déficits importants, retardant d’autant
l’engagement d’une trajectoire crédible de réduction des ratios de déficit et
de dette publics ». Vous avez raison. Mais que n’aurions-nous pas entendu si,
face à ces crises exceptionnelles, nous n’avions pas mis en place ces
dispositifs exceptionnels ! Qui, ici, s’est élevé contre la prise en charge du
chômage partiel pendant la crise du covid-19 ? Qui, ici, s’est élevé contre le bouclier
tarifaire pour lutter contre l’inflation ? Qui ? Personne.
Protéger les Français, protéger les
entreprises, protéger les collectivités territoriales : oui, nous l’avons fait,
nous le revendiquons et nous l’assumons. Comme vous le soulignez, ces aides ont
eu, depuis 2020, un coût élevé. Mais, comme vous le soulignez également, elles
sont particulièrement efficaces. Vous constatez ainsi que l’économie française
est, parmi les principaux pays de la zone euro, celle qui a le mieux absorbé le
choc de la crise sanitaire : à la fin de l’année 2022, l’activité se situait en
France 1 % au-dessus de son niveau de 2019. Ce ratio s’élève à + 0,6 % en
Allemagne, + 0,9 % en Italie et - 1,3 % en Espagne. Vous reconnaissez également
que notre pays a connu l’inflation la plus faible de la zone euro en 2022 « en
raison des mesures prises pour atténuer l’impact de l’augmentation des prix de
l’énergie ». J’ajoute que, conformément aux préconisations du FMI que vous
citez dans le rapport, ces dispositifs sont dorénavant davantage ciblés.
Je salue votre travail pour retracer le coût net des mesures de lutte contre
l’inflation qui bénéficient à nos concitoyens – bouclier tarifaire, indemnité
carburant –, à nos entreprises – amortisseur, guichet d’aide au paiement des
factures d’électricité – et à nos collectivités territoriales – amortisseur,
filet de sécurité –, puisqu’il
faut prendre en compte les nouvelles recettes publiques assises sur les profits
exceptionnels des énergéticiens. Au total, nous parlons d’environ 20 milliards
de coûts nets pour chacune des années 2022 et 2023. Reste à déterminer les
effets de la baisse très marquée, depuis quelques mois, des prix du gaz et de
l’électricité sur le montant des aides versées et sur celui des recettes. Le
Gouvernement nous doit, en la matière, une information précise et régulièrement
actualisée.
Si nous avons alloué beaucoup d’argent à ces dispositifs qui étaient, je le
rappelle, nécessaires, cela ne nous exonère pas de l’obligation de mener une
politique ambitieuse, déterminée et pluriannuelle pour redresser nos finances
publiques. Sur ce point, je rejoins pleinement vos conclusions : il faut
ramener nos niveaux de déficit et de dette sur un chemin raisonnable et
maîtrisé. Nous parlons là non pas de rigueur – nous en sommes très loin –, mais
simplement de sérieux budgétaire. Vous le soulignez d’ailleurs dans le rapport,
où vous estimez indispensable d’adopter une stratégie combinant redressement
résolu des finances publiques et préservation du potentiel de croissance à
moyen terme. Certains voudraient réchauffer de vieilles
recettes cent fois utilisées en France, mais recourir massivement à l’impôt a
toujours mené au chômage de masse ! Nous faisons, nous, le pari de
l’investissement, de la réindustrialisation du pays et du plein emploi.
Pour cela, nous devons continuer à mener
des réformes comme celles qui visent à augmenter la quantité de travail et sa
qualification ou encore à renforcer notre capacité productive. L’objectif que
nous nous sommes fixé est social : c’est celui de la lutte contre le chômage,
qui est la première source d’inégalités entre concitoyens ; c’est celui du
plein emploi. Or force est de constater des signaux positifs forts en la
matière : ainsi, au dernier trimestre 2022, la France a connu, avec un taux de
7,2 %, son niveau de chômage le plus bas pour la deuxième fois depuis quarante
ans.
Malgré les difficultés, notre économie a
encore créé 44 000 emplois au dernier trimestre 2022. Parmi les réformes à
mener, il y a aussi celle visant à garantir la pérennité de notre système de
retraite : je pense que vous ne me contredirez pas, monsieur le premier
président, sur sa nécessité. Pour définir notre politique de rétablissement des
finances publiques, il faut, me semble-t-il, suivre deux lignes directrices que
vous avez évoquées. Tout d’abord, il convient de mener une revue exhaustive des
dépenses publiques à échéance régulière. Je note que le Gouvernement a annoncé
en ce début d’année l’engagement d’une telle revue, dans la perspective de
l’organisation prochaine d’assises des finances publiques. Il importe que le
Gouvernement nous informe rapidement des modalités et du contenu de l’exercice
qu’il semble avoir entamé.
Ensuite, il est nécessaire de fixer une trajectoire pluriannuelle dans le
respect de nos engagements européens, alors que l’encadrement communautaire des
finances publiques nationales doit être rétabli sous une forme rénovée,
actuellement en négociation, à compter de 2024. Dans cette perspective, il me
paraît indispensable, comme à vous, que nous prenions appui sur une loi de
programmation des finances publiques. Je me réjouis que votre rapport réitère
les propos que vous avez tenus à plusieurs reprises en commission des finances
: le vote d’une telle loi de programmation constitue un enjeu d’intérêt
national. Il nous faut remettre l’ouvrage sur le métier.
J’en viens au bilan que vous dressez de quarante ans de décentralisation. Ce
sujet m’est cher : je crois dans les bienfaits d’une décentralisation réelle
car j’ai foi dans la sagesse, la compétence et l’engagement des élus locaux. Je
remercie la Cour des comptes pour ses constats lucides et objectifs. Je
considère que l’action locale doit être structurée autour d’engagements et de
garanties, y compris en matière de finances publiques. Nous savons tous quels
sont les objectifs de la décentralisation : renforcer la démocratie locale ;
rapprocher la décision administrative et politique du citoyen ; améliorer
l’efficacité et l’efficience de la gestion publique ; adapter nos politiques
publiques aux spécificités de chaque territoire.
En 2009, dans le cadre d’une première étude d’ensemble sur la décentralisation,
la Cour des comptes dressait un bilan contrasté. La lecture de votre rapport
confirme que les quinze dernières années n’ont pas permis une amélioration
nette de la situation, ce dont témoignent l’abstention massive aux élections
locales, la complexification continue du millefeuille administratif et les
interrogations des élus locaux eux-mêmes sur le sens et l’efficacité de leur
action, pourtant courageuse et déterminée. J’évoque ces points sans aucun
esprit polémique : je crois que la situation actuelle sédimente des
insuffisances cumulées dans le cadre de majorités politiques très variées. En
clair, sur beaucoup de politiques publiques, nous avons fait les choses à
moitié, nous sommes restés au milieu du gué. Vous soulignez également, à juste
titre, un manque de lisibilité pour nos concitoyens dû à des compétences
intriquées et un financement complexe. « Qui paie quoi ? Qui fait quoi ? Qui
est responsable de quoi ? », nous demandent-ils tous les jours. Si les dépenses
locales ont fortement augmenté ces dernières années, nos concitoyens n’ont vu
que le recul de l’État et s’en plaignent.
Nous devons, je crois, travailler selon quatre axes principaux. En premier lieu,
il faut aligner compétences, responsabilité et financement. Votre étude montre,
avec l’exemple des politiques en faveur du développement économique, qu’il faut
adopter autant que possible le principe de l’exercice d’une compétence bien
identifiée par un seul niveau de collectivité territoriale. Ce principe est
toujours plus efficace que la tentation que nous pouvons avoir de créer des
cénacles locaux de coordination chargés d’établir des schémas directeurs ou des
documents de planification.
En deuxième lieu, il faut simplifier l’organisation, mieux coordonner les
interventions et faire évoluer les modalités d’exercice des compétences. Cet
appel à la simplicité et à la cohérence vaut également pour l’État : vous
montrez que les politiques touristiques et culturelles nationales ne sont pas
exemptes d’actions doublonnant de celles des collectivités territoriales. Il
faut des chefs de file clairement identifiés. Nous sommes parvenus, ces
dernières années, à susciter la création de communes nouvelles, notamment dans
la ruralité, et à homogénéiser et à rationaliser la carte de
l’intercommunalité. Il faut poursuivre nos efforts pour tenir compte des
nouveaux enjeux du développement durable et du mur d’investissements qui leur
sont associés. Par exemple, pour la gestion de l’eau, il faudrait adopter
l’organisation territoriale au sous-bassin hydrographique. Je suis persuadé que
le verdissement de nos politiques publiques trouvera son levier le plus
efficace au plan local.
En troisième lieu, le rôle de l’État aux côtés des collectivités territoriales
doit être repensé. Celui-ci doit se recentrer sur son rôle de stratège et
favoriser la décision au plus près des territoires : pouvoir dérogatoire aux
normes attribué aux préfets, multiplication des possibilités de différenciation
territoriale, lois moins bavardes qui permettent aux élus de « faire le dernier
kilomètre » en lien avec l’État… Les solutions existent, il faut les mettre en
œuvre.
Quatrième et dernier axe : le dialogue financier avec les collectivités
territoriales est primordial, comme l’ont prouvé les filets de sécurité que
nous avons adoptés, d’abord durant la crise sanitaire, puis à l’occasion de
l’augmentation des coûts de l’énergie. Pour des politiques publiques locales
sereines, il faut donner aux collectivités des garanties sur leurs ressources,
ce qui passe par une refonte des dotations, devenues particulièrement
illisibles, et par la garantie de leur autonomie financière. Mais, parce que
l’État est le garant en dernier ressort de l’ensemble des finances publiques,
il faut aussi des engagements de la part des collectivités territoriales. Ces
engagements ne signifient pas nécessairement contrainte ou sanction, mais c’est
en partageant une trajectoire commune avec un effort identique que nous
arriverons conjointement à maîtriser nos finances publiques.
Pour renouer avec les objectifs de la décentralisation, vous proposez la
création d’une instance de dialogue indépendante entre le Gouvernement, le
Parlement et les collectivités territoriales. J’y suis évidemment favorable et
je suis disponible pour aider à sa mise en place. Ce nouvel organe constitue
une condition nécessaire, mais non suffisante, pour construire une nouvelle
étape de la décentralisation dans un climat de sérénité, de responsabilité et
de confiance réciproque.
Dans un contexte marqué par l’obligation d’assurer le redressement des comptes
publics, auquel les collectivités territoriales doivent être associées, et par
la nécessité d’améliorer l’efficacité de nos services publics locaux, la
tentation de l’immobilisme doit être surmontée.
● MoDem
Jean-Paul Matteï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
La réforme des retraites, que nous
allons finaliser cette semaine après des mois de concertation et de travail,
est à nos yeux essentielle et nécessaire. Il s’agit ni plus ni moins de sauver
notre régime par répartition, presque unique au monde pour la solidarité qu’il
crée entre les générations.
Sans cette réforme, le
système, avec 1,5 cotisant pour 1 retraité en 2035, ne sera pas pérenne, la
baisse du pouvoir d’achat des retraités sera inacceptable et le déficit cumulé
que nous laisserons à nos enfants dépassera 150 milliards d’euros. Alors
oui, nous voulons cette réforme par responsabilité vis-à-vis des retraités
d’aujourd’hui et des jeunes générations, qui n’ont pas à porter la charge des
inconsciences passées. En outre, pour être plus acceptable, la réforme sera
étalée dans le temps.
Nous devons aussi, c’est notre
rôle, rassurer les Français et leur donner des garanties quand nous leur
demandons de travailler plus longtemps. Qu’en est-il des mesures destinées à
ceux qui ont commencé à travailler tôt ? La prise en compte de la pénibilité –
des pénibilités, devrais-je dire – est-elle garantie, en particulier pour les
carrières « actives »?
Les femmes, après toutes ces réformes qui
les ont ignorées, vont-elles enfin voir leur situation s’améliorer et leur
droit à une retraite digne garanti ? Vous savez à quel point le groupe Démocrate
y a travaillé.
Enfin, alors que deux tiers des seniors
ne travaillent plus, nous améliorerons leur taux d’emploi et mettrons un terme
à ce gâchis humain. Tous ces points, madame la Première ministre, sont
l’assurance du respect de notre contrat social.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Bernard Guetta
> [Opinion : Coup de théâtre à Beijing]
Où est le plus important ? Est-ce que deux adversaires aussi
irréconciliables que l’Iran et l’Arabie saoudite aient annoncé, vendredi 10
mars, le rétablissement de leurs relations diplomatiques sous deux mois ?
Ou bien est-ce qu’ils l’aient fait de Beijing et grâce à l’entremise de la
Chine ?
Il est trop tôt pour le dire car les conséquences de ce coup de théâtre sont
encore à venir mais cinq constats s’imposent dès maintenant.
Le premier est que la Chine a réussi là ce qu’aucune autre puissance n’aurait
pu. La Russie n’aurait pas même pu tenter de le faire parce que son échec en
Ukraine la décrédibilise et qu’elle est bien trop liée, surtout, à l’Iran pour
que l’Arabie saoudite ait pu envisager d’en faire un honest broker. Les
Etats-Unis restent, à l’inverse, trop proches de Ryad et sont bien trop
critiques du régime des mollahs pour que Téhéran ait pu même penser à leur
confier un rôle d’intermédiaire avec la monarchie saoudienne. L’Union
européenne n’est, elle, pas encore assez perçue comme une union politique pour
pouvoir agir en acteur de la scène internationale et aucun de ses Etats, pas
même la France, ne peut y prétendre seul.
Deuxième puissance économique du monde et membre permanent du Conseil de
sécurité, la Chine le pouvait en revanche d’autant mieux qu’elle est en bons
termes avec tous les pays du Proche-Orient et, notamment, avec l’Iran, l’Arabie
saoudite et Israël. Elle rêvait de s’affirmer en incontournable acteur de la
scène politique internationale. Elle y est parvenue sur un terrain
particulièrement difficile et ce succès fait d’elle une grande puissance à part
entière, politique et non plus seulement économique.
Reste à voir si elle pourrait maintenant transformer l’essai en Ukraine. Ce
serait autrement plus difficile mais pas forcément exclu et le deuxième constat
à faire est que, dans « l’amitié sans limites » dont elles se
réclament, la Chine pèse d’un tout autre poids que la Russie. En perte
d’influence sur toutes ses frontières et très isolée sur la scène
internationale, la Russie apparait depuis vendredi pour ce qu’elle est
devenue en envahissant l’Ukraine : un puissance déclinante et pauvre dont
le poids acquis par Beijing ne fait plus qu’un deuxième couteau, y compris au
Proche-Orient où elle avait pourtant repris pied en sauvant la mise à Bachar
el-Assad.
Le troisième constat est qu’il n’y a plus de blocs en ce début de siècle. Si un
pays qui s’était autant placé que l’Arabie saoudite sous protection américaine
depuis aussi longtemps peut se permettre de faire route commune avec la Chine,
cela signifie que chacun peut désormais jouer sa partie au mieux de ses
intérêts et comme il l’entend.
Là aussi, une nouvelle ère s’est ouverte, une ère d’anarchie internationale, et
le quatrième constat à faire est que le compromis qu’il vient de passer avec
Ryad signifie que le régime iranien a aujourd’hui besoin de concentrer ses
forces contre la contestation dont il est l’objet depuis six mois.
C’est un aveu de faiblesse que la théocratie a fait là et le cinquième constat
est que cet accord avec l’Arabie saoudite va sans doute permettre à ce régime
d’échapper à toute menace de bombardement de ses installations nucléaires par
Israël. Il y avait un front israélo-arabe contre l’Iran perse et chiite et ce
front, l’Arabie saoudite lui a tourné le dos vendredi en préférant la paix à
une épreuve de force régionale. Dans cette partie, le grand perdant a pour nom
Benjamin Netanyahou.
> [Tensions américano-chinoises] L'UE a une carte à jouer qui n'est pas une carte égoïste, cynique. Elle peut jouer un rôle de rappel à l'équilibre pour notre plus grand profit.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Ne sous-estimons pas la volonté chinoise d'être arbitre en Ukraine. Xi Jinping n'a pas intérêt à ce que le conflit dure à cause de la dégradation des relations commerciales.
> Xi Jinping a-t-il les moyens d'engager un conflit à Taïwan ? Je n'en suis pas certain car il pourrait éviter de faire la même erreur d'analyse que Poutine en Ukraine.
> Cet État d’Israël que notre Union soutient pourrait aujourd'hui prendre le chemin des démocraties illibérales dans lesquelles les contre-pouvoirs sont attaqués.