Voici une sélection, ce 25 février 2023, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Avec l'Ukraine, la France, l'Allemagne, le
Canada, les États-Unis, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni, l'Union européenne.
Unis et déterminés. Jusqu'à la victoire et au retour de la paix.
> Avec le Président Erdogan, nous
venons d'échanger sur le conflit en Ukraine. Il nous faut intensifier, encore,
notre soutien à l'Ukraine pour lui permettre de l’emporter. Continuer, aussi, à
accroître la pression sur la Russie, la pousser à renoncer à son agression.
Dès les heures qui ont suivi le séisme en Turquie, nos forces de sécurité
civile participaient aux recherches. À Gölbasi, notre hôpital de campagne prend
en charge cent blessés chaque jour. Au Président Erdogan, j'ai confirmé que
nous restions pleinement mobilisés, solidaires.
> Déclaration des chefs d’État et de gouvernement du G7
sur la guerre de Poutine contre l’Ukraine].
1. Un an après le début de l’invasion brutale de l’Ukraine par la
Russie, nous, chefs d’État et de gouvernement du Groupe des sept (G7), nous
sommes réunis avec le président ukrainien M. Volodymyr Zelensky pour réaffirmer
notre soutien inébranlable à l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra. Les
attaques haineuses que la Russie mène depuis 365 jours témoignent de la cruauté
de l’agression en cours. Nous condamnons la guerre illégale et injustifiable de
la Russie, qui ne fait suite à aucune provocation, le mépris dont elle fait preuve
envers la Charte des Nations Unies et son indifférence quant aux conséquences
de la guerre qu’elle mène sur les populations du monde entier. Nous saluons
l’héroïsme du peuple ukrainien, qui résiste courageusement. Nous sommes
déterminés à renforcer notre soutien diplomatique, financier et militaire en
faveur de l’Ukraine, à accroître le coût de la guerre pour la Russie et pour
ceux qui soutiennent son effort de guerre, et à continuer de lutter contre les
répercussions néfastes de la guerre sur le reste du monde, notamment sur les
populations les plus vulnérables.
2. La Russie a commencé cette guerre ; elle peut y mettre
fin. Nous demandons à la Russie de mettre un terme à l’agression en cours et à
retirer de manière immédiate, complète et inconditionnelle ses troupes de
l’ensemble du territoire ukrainien dans ses frontières internationalement
reconnues. Depuis un an, les forces russes ont tué des milliers d’Ukrainiens,
forcé des millions de personnes à fuir et déporté de force des milliers
d’Ukrainiens, y compris des enfants, vers la Russie. La Russie a détruit des
hôpitaux, des écoles, des infrastructures énergétiques et essentielles, et
réduit à l’état de ruines des villes historiques. Dans les zones libérées des
forces russes, l’existence de fosses communes, de violences sexuelles, de
tortures et d’autres atrocités est attestée. Nous condamnons fermement tous les
actes odieux commis par la Russie. Face à l’agression russe, les Ukrainiens
sont plus unis, plus fiers et plus déterminés que jamais.
3. La guerre que mène la Russie contre l’Ukraine est également une
attaque contre les principes fondamentaux de souveraineté des nations,
d’intégrité territoriale des États et de respect des droits de l’homme. Nous
demeurons unis dans notre détermination à soutenir la Charte des Nations Unies.
Nous réaffirmons notre condamnation sans équivoque et notre ferme rejet de la
tentative illégale d’annexion par la Russie des régions ukrainiennes de
Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson. Nous ne reconnaîtrons jamais ces
tentatives illégales d’annexion, comme nous n’avons jamais reconnu celles de la
Crimée et de Sébastopol.
4. Nous réaffirmons que le discours irresponsable de la Russie sur
le nucléaire est inacceptable et que tout emploi par la Russie d’armes chimiques,
biologiques, radiologiques ou nucléaires aurait de graves conséquences. Nous
rappelons le consensus auxquels sont parvenus tous les membres du Groupe des
vingt (G20), y compris la Russie, selon lequel l’emploi ou la menace de
l’emploi d’armes nucléaires est inadmissible. Nous rappelons l’importance du
fait que la période de non-recours aux armes nucléaires dure maintenant depuis
77 ans. Nous regrettons profondément la décision de la Russie de suspendre la
mise en œuvre du nouveau traité sur des mesures visant de nouvelles réductions
et limitations des armements stratégiques offensifs (« nouveau traité START »).
Nous exprimons la plus vive préoccupation au sujet de la poursuite de
l’occupation et du contrôle par la Russie de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
La situation ne peut être réglée que par le retrait complet des troupes et des
équipements russes des installations. Nous soutenons les travaux de l’Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA) visant à renforcer la sûreté et la
sécurité nucléaires en Ukraine, notamment par la présence continue d’experts de
l’AIEA et la cessation de toutes les opérations de combat dans la centrale, les
infrastructures environnantes et leurs alentours.
5. Nous saluons la résolution A/ES-11/L.7 intitulée « Principes de
la Charte des Nations Unies qui sous-tendent une paix juste, globale et durable
en Ukraine » adoptée avec le vaste soutien de la communauté internationale lors
de la session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations
Unies qui s’est tenue hier. Nous demeurons attachés à la diplomatie, et nous
saluons et soutenons les efforts de bonne foi déployés par le Président Zelensky
pour promouvoir une paix globale, juste et durable qui soit conforme à la
Charte des Nations Unies et dont il a souligné les principes de base dans son
plan de paix. Dans la perspective d’un règlement pacifique après la guerre,
nous demeurons prêts à parvenir ensemble à des arrangements avec l’Ukraine
ainsi qu’avec les institutions et pays intéressés en matière de sécurité
durable et d’autres engagements afin d’aider l’Ukraine à se défendre, à assurer
son avenir libre et démocratique et à dissuader la Russie de toute agression
future.
6. Nous demeurons déterminés à coordonner nos efforts pour
répondre aux besoins urgents de l’Ukraine en matière d’équipements militaires
et de défense, en ciblant en priorité les systèmes et les capacités de défense
aérienne et les munitions et les chars d’assaut nécessaires.
7. Sur la base des résultats obtenus lors de la conférence
internationale qui s’est tenue à Paris le 13 décembre, nous réaffirmons
également notre détermination à fournir une assistance humanitaire accrue au
peuple ukrainien, un soutien au secteur énergétique ukrainien et d’autres
formes d’aide en Ukraine et dans les pays voisins, notamment pour garantir
l’accès aux soins, y compris en matière de santé mentale. Nous saluons la mise
en place de la plateforme interinstitutionnelle de coordination des donateurs
pour contribuer à faire progresser le programme de réformes ukrainien, à
promouvoir une croissance durable menée par le secteur privé et à garantir une
étroite coordination entre les donateurs internationaux afin de fournir l’aide
de manière cohérente, transparente et responsable.
8. Nous continuerons à contribuer au maintien de la stabilité
économique et financière de l’Ukraine, en répondant notamment aux besoins
économiques urgents à court terme. Dans ce contexte, nous nous félicitons des
progrès accomplis par nos ministres des Finances pour accroître notre soutien
budgétaire et économique à hauteur de 39 milliards de dollars américains en
2023 et nous appelons de nos vœux des engagements supplémentaires. Nous
demandons à nos ministres des Finances de poursuivre leur collaboration avec le
Fonds monétaire international (FMI) et l’Ukraine afin d’élaborer un programme
ambitieux d’ici fin mars 2023 et de continuer à travailler de concert ainsi
qu’avec le FMI et d’autres acteurs pour apporter le soutien nécessaire au
budget de l’Ukraine tout au long de 2023 et au-delà.
9. Nous soutenons les efforts de reconstruction de l’Ukraine,
notamment la remise en état des infrastructures détruites par l’agression
russe. Il est essentiel que ce processus continue d’être mené par un grand
nombre d’acteurs, parmi lesquels des entités infranationales et la société
civile en Ukraine, des organisations et des institutions financières
internationales et le secteur privé. La Conférence sur le relèvement de
l’Ukraine qui se tiendra à Londres en juin 2023 permettra à l’Ukraine, aux
partenaires internationaux, au secteur privé et à la société civile de
continuer la mobilisation au service du redressement du pays. Dans le même
temps, nous continuerons à soutenir la détermination de l’Ukraine à bâtir une
société sans corruption. Nous soutenons les efforts déployés par le
gouvernement ukrainien pour mettre en œuvre le renforcement nécessaire des
institutions s’inscrivant dans la trajectoire européenne du pays, notamment
dans le domaine judiciaire et la promotion de l’état de droit en donnant les
moyens aux institutions indépendantes ukrainiennes de lutte contre la
corruption de remplir leur mission. À cet égard, nous réaffirmons notre
confiance pleine et entière dans le Groupe de soutien des ambassadeurs du G7
pour soutenir la mise en œuvre du programme de réformes.
10. Nous réaffirmons notre détermination à renforcer les sanctions
et autres mesures économiques sans précédent prises à ce jour de manière
coordonnée par le G7 et les pays partenaires afin de continuer à affaiblir la capacité
de la Russie à mener son agression illégale. Nous demeurons attachés à faire
front commun en prenant de manière coordonnée au cours des jours et des
semaines à venir de nouvelles mesures économiques contre la Russie. Voici les
nouvelles mesures que nous adoptons, dans le respect de nos autorités et
procédures juridiques respectives et conformément au droit international :
- Nous maintiendrons, mettrons pleinement en œuvre et étendrons les mesures
économiques déjà prises, notamment en prévenant tout évitement ou contournement
de celles-ci et en y réagissant grâce à la mise en place d’un mécanisme
coordonnant leur exécution afin de renforcer leur respect et leur mise en œuvre
et d’empêcher la Russie de tirer profit des économies des pays du G7. Nous demandons
aux pays tiers ou aux autres acteurs internationaux qui cherchent à contourner
ou à affaiblir nos mesures de cesser leur aide matérielle à la guerre menée par
la Russie, sous peine de s’exposer à des coûts sévères. Afin de dissuader
partout dans le monde ce type d’activités, nous prenons des mesures contre les
acteurs de pays tiers qui apportent un soutien matériel à la guerre menée par
la Russie en Ukraine. Nous nous engageons également à harmoniser encore nos
mesures, notamment les interdictions de transit ou de services, notamment pour
éviter leur contournement par la Russie.
- Nous sommes résolus à empêcher la Russie de trouver de nouveaux moyens de se
procurer des matériels, des technologies et des équipements militaires et
industriels de pointe provenant de nos pays et qu’elle pourrait utiliser pour
renforcer ses industries et continuer de violer le droit international. À cette
fin, nous prendrons de nouvelles mesures pour empêcher la Russie d’avoir accès
à des intrants alimentant ses secteurs militaire et manufacturier, notamment en
matière de fabrication de machines industrielles, d’outillage, de matériel de
construction ou d’autres technologies utilisées par la Russie pour reconstruire
sa machine de guerre.
- Nous continuerons à affaiblir les revenus de la Russie qui servent à financer
son agression illégale en prenant des mesures appropriées pour limiter ses
revenus énergétiques et ses capacités extractives futures, sur la base des
mesures déjà adoptées, notamment les interdictions d’exporter et l’application
d’un plafond tarifaire au pétrole brut et aux produits pétroliers raffinés
russes transportés par voie maritime. Nous nous engageons à prendre des mesures
permettant de limiter les effets indirects sur la sécurité énergétique,
notamment s’agissant des pays les plus vulnérables et les plus touchés.
- Compte tenu des revenus importants que la Russie tire des exportations de
diamants, nous travaillerons ensemble à l’adoption de nouvelles mesures portant
sur les diamants russes, qu’ils soient bruts ou polis, en veillant à associer
des partenaires clés.
- Nous prenons de nouvelles mesures relatives au secteur financier russe pour
compromettre encore la capacité de la Russie à mener son agression illégale.
Tout en nous concertant pour préserver les canaux financiers des transactions
essentielles, nous prendrons pour cible de nouvelles institutions financières
russes pour empêcher le contournement de nos mesures.
- Nous continuons d’imposer des sanctions ciblées, notamment contre les
personnes responsables de crimes de guerre ou de violations des droits de
l’homme, celles qui exercent une autorité illégitime en Ukraine ou qui
profitent de la guerre d’une autre façon.
11. Nous poursuivrons nos efforts pour veiller à ce que la Russie
finance la reconstruction à long terme de l’Ukraine. La Russie est entièrement
responsable de la guerre et des dommages qu’elle a causés, notamment aux
infrastructures critiques de l’Ukraine. Nous réaffirmons d’une manière unanime
la nécessité qu’un mécanisme international recense les dommages causés par la
Russie. Nous sommes déterminés, conformément à nos systèmes juridiques
respectifs, à poursuivre le gel des actifs souverains russes présents dans nos
juridictions nationales jusqu’à ce qu’intervienne un règlement du conflit remédiant
à la violation par la Russie de la souveraineté et de l’intégrité de l’Ukraine.
Tout règlement du conflit doit garantir que la Russie réparera financièrement
les dommages qu’elle a causés. Nous travaillerons avec nos partenaires non
membres du G7 qui détiennent des actifs souverains russes à bâtir une coalition
aussi large que possible pour atteindre ces objectifs.
12. Nous sommes unis dans notre détermination à demander au
Président Poutine et aux autres personnes responsables de rendre des comptes,
dans le respect du droit international. Nous soutenons les enquêtes conduites
par le procureur de la Cour pénale internationale, par le procureur général
ukrainien et par les procureurs d’autres pays compétents en la matière selon
leur droit national respectif. À cet égard, nous sommes favorables à l’examen
de la possibilité de mettre en place un centre international chargé des
poursuites pour l’Ukraine, en lien avec l’équipe commune d’enquête existante
appuyée par Eurojust.
13. Nous déplorons le fait que de nombreux pays dans le monde
souffrent grandement des répercussions de la guerre d’agression contre
l’Ukraine. L’instrumentalisation par la Russie des denrées alimentaires dans le
contexte de la guerre a détérioré la situation économique mondiale et provoqué
une hausse des prix de l’alimentation, en renchérissant le coût de la vie pour
les populations, en aggravant les vulnérabilités des pays en développement, les
crises humanitaires et l'insécurité alimentaire déjà aiguës dans le monde
entier. Nous réaffirmons la volonté unanime du G7 d’apporter rapidement une
aide, notamment en ce qui concerne l’alimentation, aux pays qui en ont besoin
et aux populations touchées ; nous continuerons de concevoir nos mesures
restrictives de façon à protéger ces populations d’éventuels effets pervers en
veillant à en exclure la nourriture ou les engrais. Nous continuerons à appuyer
la sécurité alimentaire ainsi que la disponibilité et l’utilisation durable des
engrais pour les pays vulnérables qui ont besoin d’aide et nous saluons les
travaux entrepris par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies ainsi
que d’autres organisations compétentes dans ce domaine. Nous reconnaissons
l’importance des corridors de solidarité entre l’UE et l’Ukraine, de
l’initiative « Grain from Ukraine » du Président Zelensky, et de l’initiative
sur les céréales en mer Noire facilitée par les Nations Unies et la Turquie. À
cet égard, nous soulignons la nécessité de prolonger automatiquement
l’initiative sur les céréales en mer Noire d’ici le 18 mars et d’en élargir le
champ.
14. Nous exprimons notre soutien à toutes les personnes qui ont
souffert des terribles tremblements de terre en Turquie et en Syrie. Nous
sommes solidaires des populations en Turquie et en Syrie et nous engageons à
continuer de leur apporter notre soutien pour faire face aux conséquences de
cette catastrophe. Il est essentiel que l’aide humanitaire parvienne de manière
aussi efficace que possible à toutes les personnes qui en ont besoin. Nous
sommes favorables à davantage d’aide transfrontalière pendant une période
initiale de trois mois, et nous soulignons qu’il convient de continuer à
répondre aux besoins humanitaires des populations du Nord-Ouest de la Syrie.
Nous accueillons favorablement l’initiative de l’Union européenne d’organiser
en mars prochain une conférence des donateurs en appui aux populations de la
Turquie et de la Syrie.
15. D’une manière générale, nous demeurerons inébranlables dans
notre solidarité aux côtés de l’Ukraine, notre soutien aux pays et aux
populations en difficulté, et notre défense de l’ordre international fondé sur
les règles de droit.
> [Communiqué conjoint des chefs d'Etat et de
gouvernement du Triangle de Weimar concernant la guerre de Poutine contre l’Ukraine]
Le 17 février 2023, le Président de la République française, le Président de la
République de Pologne et le Chancelier de la République fédérale d’Allemagne se
sont réunis à Munich. Ils ont réaffirmé leur condamnation dans les termes les
plus vifs de la guerre d’agression brutale, ne répondant à aucune provocation,
que mène la Russie contre l’Ukraine et qui constitue une violation manifeste de
l’ordre international fondé sur la Charte des Nations Unies.
Un an après le lancement de cette guerre brutale et à haute intensité par la
Russie, les chefs d’État et de gouvernement du Triangle de Weimar expriment
leur solidarité inébranlable avec l’Ukraine et leur soutien inconditionnel à
l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine
dans ses frontières internationalement reconnues, ainsi qu’à son droit
intrinsèque à la légitime défense face à l’agression russe. Les pays du
Triangle de Weimar continueront de se tenir fermement aux côtés de l’Ukraine et
de son peuple aussi longtemps qu’il le faudra. Ils demandent instamment à la
Russie de cesser ses hostilités sans conditions et de retirer ses forces de
l’ensemble du territoire ukrainien.
Les trois chefs d’État et de gouvernement ont réaffirmé leur attachement aux
efforts de coordination déployés pour répondre aux besoins urgents de l’Ukraine
en équipements militaires et de défense. La France, la Pologne et l’Allemagne
soutiennent l’Ukraine sans réserve dans l’exercice de son droit à se défendre
contre l’invasion russe, notamment en lui apportant une aide militaire et de
défense, et continueront de le faire aussi longtemps que nécessaire, y compris
dans le cadre de la Facilité européenne de paix et de la mission d’assistance
militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine (EUMAM).
Nous sommes déterminés à mettre en œuvre le nouveau scénario de référence pour
la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN et à renforcer la présence
militaire de l’Alliance dans sa partie orientale. La France, la Pologne et
l’Allemagne réaffirment que l’OTAN et l’engagement de défense mutuelle en vertu
de l’article 5 constituent le fondement de la sécurité euro-atlantique.
À cet égard, les trois chefs d’État et de gouvernement expriment leur
détermination commune à continuer de mettre en œuvre rapidement les décisions
prises lors du sommet de Versailles et dans le cadre de la Boussole
stratégique, notamment le renforcement de la base industrielle et technologique
de défense européenne, ainsi que la complémentarité croissante entre la défense
européenne et l’OTAN.
La France, la Pologne et l’Allemagne soutiennent les efforts de reconstruction
de l’Ukraine, notamment la remise en état des infrastructures détruites par
l’agression russe ainsi que les efforts de coordination internationale déployés
actuellement en faveur de la reconstruction économique et du relèvement de
l’Ukraine.
Les trois chefs d’État et de gouvernement demeurent résolus à maintenir les
sanctions contre la Russie et à en étudier de nouvelles afin de peser sur son
effort de guerre, ainsi qu’à accroître encore les pressions collectives sur
Moscou, en consultation avec leurs partenaires internationaux, afin d’amener la
Russie à mettre fin à sa guerre d’agression et à retirer totalement ses soldats
et ses équipements militaires de l’Ukraine.
La France, la Pologne et l’Allemagne condamnent la poursuite des attaques
russes contre les civils et les infrastructures critiques ainsi que les
déportations forcées de civils ukrainiens, et elles réitèrent qu’il ne saurait
y avoir aucune impunité pour les crimes de guerre et autres atrocités. À cet
égard, elles soutiennent totalement les enquêtes menées par le Procureur de la
Cour pénale internationale et les juridictions ukrainiennes. Elles se
félicitent des efforts déployés par la communauté internationale pour envisager
la mise en place d’un mécanisme adéquat de poursuite des crimes d’agression,
ainsi que la création à La Haye d’un centre international de poursuite du crime
d’agression contre l’Ukraine.
Les trois chefs d’État et de gouvernement se félicitent de la résolution «
Principes de la Charte des Nations Unies qui sous-tendent un règlement global,
juste et durable en Ukraine », adoptée hier avec le soutien écrasant de la
communauté internationale lors de la session extraordinaire d’urgence de
l’Assemblée générale des Nations Unies.
Elles réaffirment leur soutien au plan de paix en dix points de l’Ukraine comme
base de discussions futures et à l’idée d’un sommet sur la paix avec la plus
grande participation internationale possible.
Les trois chefs d’État et de gouvernement sont convenus que l’avenir de
l’Ukraine se trouve en Europe. Ils ont pris note des aspirations
euro-atlantiques de Kiev et réaffirmé l’importance de la solidarité avec
l’Ukraine. La France, la Pologne et l’Allemagne saluent la décision du Conseil
européen en 2022 d’accorder à l’Ukraine le statut de pays candidat à l’Union
européenne ainsi que les efforts de réformes déployés par ce pays en cette
période particulièrement difficile. Elles encouragent vivement le pays à
continuer sur cette voie.
Le Triangle de Weimar se tiendra aux côtés de l’Ukraine et du peuple ukrainien
aussi longtemps que nécessaire. En particulier, nous sommes prêts à continuer
d’accueillir et d’aider celles et ceux qui ont dû chercher refuge en raison de
l’agression russe.
Les trois chefs d’État et de gouvernement sont convenus d’intensifier leur
coordination et de se réunir à nouveau lors d’un sommet à Paris avant l’été
2023.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Plan d'avenir pour les transports]
De l'accès au travail, jusqu'à nos services publics, de notre capacité à
accéder aux commerces, à la culture et aux loisirs, les transports façonnent
notre vie de tous les jours. Mais ils représentent en réalité bien plus encore.
Ils structurent notre pays et sont le reflet de défis de notre société, comme
la qualité de nos services publics ou la cohésion entre ruralité et métropole.
Les transports ont toujours été synonymes de liberté. Ils sont un des leviers
de l'émancipation. S'ils ne sont pas là, trop rares, ou que leur qualité fait
défaut, ce sont autant d'assignation à résidence qui demeurent. Ce sont autant
de territoires dont le développement est freiné. Alors, parce que les décisions
que nous prenons ont des impacts majeurs sur la vie des Français, parce
qu'elles ont des impacts sur les territoires et doivent se construire en lien
avec eux, et parce que les travaux s'inscrivent souvent dans le temps long, les
transports exigent d'anticiper, de concerter, de planifier.
C'est tout le rôle du Conseil d'orientation des infrastructures, pierre
angulaire de nos décisions en matière de transport. Mais les transports, ce ne
sont pas seulement les technologies qui connaissent une accélération majeure ou
des infrastructures qui ont longtemps été la seule marque de nos politiques
publiques. Aujourd'hui, les transports, ce sont les usages de nos concitoyens,
les changements dans leurs aspirations, la possibilité de choisir son mode de
déplacement, tout en renforçant leur accessibilité à tous les sens de ce terme.
Depuis bientôt 6 ans, sous l'autorité du président de la République et en lien
avec les territoires, nous avons mené une politique de transport ambitieuse.
Comme ministre des Transports, j'ai porté une loi d'orientation des mobilités
pour adapter nos transports aux besoins et aux attentes des Français. Des
chantiers majeurs ont aussi été lancés sur le ferroviaire avec la réforme de la
SNCF et la relance des investissements sur le réseau. Tout au long du premier
quinquennat et aujourd'hui encore, nous avons suivi deux orientations majeures.
La première, c'est le développement des transports du quotidien, car en donnant
accès à la mobilité, on peut résorber les fractures territoriales, rompre
l'isolement, redynamiser certains territoires. Manquer d'accès aux transports,
c'est parfois devoir renoncer à une offre d'emploi, rater une formation,
renoncer à voir un proche. En investissant dans les transports du quotidien, on
améliore concrètement la vie de nos concitoyens.
La seconde ambition, c'est la décarbonation. Les transports sont la première
source d'émission de gaz à effet de serre. Un tiers du total. Agir est donc une
nécessité absolue. Nous n'avons pas d'alternative. Dans le cadre de France
Nation verte, nous devons mener une planification écologique ambitieuse en
matière de mobilité et actionner tous les leviers pour faire baisser nos
émissions.
Aujourd'hui, je me réjouis que le rapport du Conseil d'orientation des
infrastructures confirme ces deux axes. Avec le ministre de la Transition
écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, et le ministre
en charge des Transports, Clément Beaune, nous les poursuivrons avec force et
détermination. Affirmer simultanément ces deux orientations signifie aussi
assumer de faire face à certaines de nos contradictions ou au moins reconnaître
une forme de complexité dans nos décisions.
Les infrastructures doivent être conçues pour permettre l'intermodalité. Les
infrastructures doivent être pensées pour permettre à nos concitoyens de
modifier leurs usages. Je l’ai dit, dès ma déclaration de politique
générale, des mouvements radicaux sont nécessaires, des changements dans nos
modes de vie s’imposent et des décisions fortes sont à prendre. C’est vrai,
nous devons faire des choix, les défendre, les assumer. Assumer des
orientations en matière d’infrastructure est tout sauf une décision uniquement
technique ou budgétaire. C’est un choix politique qui nous engage pour le temps
long.
Dans ce contexte, c’est à partir du scénario de planification écologique du
conseil d’orientation des infrastructures que nous conduirons nos échanges avec
les collectivités. C’est grâce à vos orientations, que nous construirons, d’ici
l’été, la déclinaison de notre plan d’avenir pour les transports. Avec les
collectivités, nous devons penser plus globalement encore, lier les
infrastructures aux services et trouver des solutions adaptées à chaque bassin
de vie. Ce dialogue avec les collectivités, ce n’est pas un passage obligé,
c’est une impérieuse nécessité pour que chaque euro dépensé ait la plus grande
efficacité. Je l’ai dit devant les associations d’élus, ce sont bien les
collectivités qui ont en main les outils nécessaires pour que nos
investissements améliorent concrètement le quotidien de nos concitoyens.
Nous faisons donc le choix d’investir en priorité dans les infrastructures qui
nous permettront de réussir la transition écologique, à commencer par le
ferroviaire qui est la colonne vertébrale des mobilités. Concrètement,
cela signifie que l’État souhaite s’engager aux côtés de la SNCF, de l'Union
européenne et des collectivités locales pour réussir une nouvelle donne
ferroviaire de l’ordre de 100 milliards d’euros, d'ici 2040. Ces moyens
exceptionnels nous permettront d'atteindre deux objectifs.
D'une part, mettre un terme au vieillissement du réseau et le moderniser. Bien
sûr, le travail mené depuis 2017 porte ses fruits. Mais, nous augmenterons
encore les investissements dans le réseau existant pour atteindre, d'ici la fin
du quinquennat, 1 milliard d'euros supplémentaires par an pour la régénération
du réseau et 500 millions d'euros par an pour sa modernisation. Pour nos
concitoyens, moderniser le réseau, cela se traduira par davantage de trains,
une meilleure ponctualité et des temps de parcours moins longs. C'est à ces
conditions, et à ces conditions seulement, que le train sera pleinement une
alternative attractive et crédible à la voiture.
D'autre part, nous devons investir dans le développement du réseau. Au-delà de
la poursuite des projets de lignes nouvelles engagées et de la relance des
trains de nuit, cela passera par le déploiement des RER métropolitains, comme
l'a annoncé le président de la République. Derrière le concept de RER
métropolitain, ce n'est pas un sujet de centre-ville, c'est la relation entre
métropole, territoires périurbain et villes moyennes qu'il s'agit d'améliorer.
C'est l'usage du train qui va évoluer, avec des trains plus nombreux, plus
réguliers et desservant mieux les bassins de vie. Évoquer les RER
métropolitains, ce n'est donc pas seulement parler de trains, c'est construire
des réseaux de transport complet pour les Français, c'est permettre de se
rapprocher d'une gare ou développer les transports en commun ou partagés là où
ils sont absents. C'est lorsque nos concitoyens pourront trouver un transport
en commun régulier, facilement accessible et fiable qu'ils pourront réduire
leur usage de la voiture.
Alors, je le sais, nous décidons d'un investissement important, mais il est
nécessaire et essentiel, pour améliorer la qualité de nos transports, pour
baisser nos émissions de gaz à effet de serre, pour continuer à développer une
filière industrielle solide, car 80 % des investissements ferroviaires
bénéficient à des entreprises françaises. Ce chantier s'appuiera sur l'expertise
de la Société du Grand Paris, la SGP. Au cours des 5 dernières années, elle a
fait la preuve de sa capacité à mener le plus grand projet d'infrastructure et
d'aménagement d'Europe, en maîtrisant les coûts et en maintenant un lien
permanent avec les élus. Aux côtés de la SNCF, la SGP mettra ses compétences au
service des régions et entamera, dès le mois de mars, des discussions avec les
exécutifs locaux concernés pour déterminer le calendrier, les modalités
opérationnelles et de financement pour les nouveaux projets de RER
métropolitains. Pour atteindre notre ambition, nous aurons besoin de
dispositions législatives nouvelles, notamment pour élargir les missions de la
SGP. Nous porterons ces sujets au Parlement, il s’agit d’un sujet de transition
écologique et d’équilibre entre les territoires, il s’agit de faciliter la vie
des Français alors je suis convaincue que nous pourrons bâtir des solutions
communes. Et je veux le redire, notre stratégie doit bénéficier à tous les
Français, où qu'ils vivent, des petites communes jusqu'aux grandes métropoles.
C'est notamment pourquoi le développement de ces RER est indissociable du
renouveau des petites lignes, cruciales pour la cohésion de notre territoire.
Enfin, nous n’oublions pas le transport de marchandises qui représente une part
importante des émissions du secteur. Nous avancerons dans sa décarbonation par
la modernisation du réseau ferré, bien sûr, mais aussi par des investissements
pour la régénération du réseau fluvial, pour la modernisation des grands ports
et en facilitant les connexions entre les différents réseaux.
Mener ces investissements implique de les financer en gardant notre cap, la
responsabilité budgétaire et le respect de nos grands équilibres financiers.
J'ai déjà eu l'occasion de le dire. Nous ne pouvons pas préparer la France de
demain sans penser à notre dette. Nous engagerons des discussions avec tous les
acteurs impliqués, au premier rang desquels les collectivités. Nous souhaitons
également mettre à contribution les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet
de serre, comme l'aérien et ceux qui dégagent des profits importants comme les
sociétés d'autoroutes. Nous devons aussi imaginer des ressources
complémentaires, car une meilleure desserte, c'est d'abord un soutien pour
l'attractivité et le développement économique.
Pour décarboner les transports, nous devons offrir des alternatives à l'usage
individuel de la voiture. Mais ma conviction, et celle de mon Gouvernement,
c'est que ce changement ne doit pas se faire brutalement. C'est que pour
changer d'usages, il faut offrir des solutions. Pour beaucoup de nos
compatriotes, notamment dans les territoires ruraux ou encore dans les
outre-mer, la voiture reste indispensable pour la vie quotidienne, notamment
pour se rendre au travail. J'en prends l'engagement : ils ne seront ni
pénalisés ni oubliés. Mais le COI nous invite à réinterroger chaque projet
d'extension du réseau routier. Nous le ferons. Certains projets sont attendus
depuis longtemps, je le mesure. Ce travail de priorisation, je peux vous
assurer que nous le mènerons avec objectivité et transparence et cela ne se
fera pas au détriment de la qualité de notre réseau. Nos concitoyens demandent
à circuler sur des routes en bon état. C'est la moindre des choses, nous leur
devons. Je peux donc d'ores et déjà vous dire que nous renforcerons nos
investissements pour mieux entretenir et moderniser notre réseau routier
national. Mais nous ne devons pas nous limiter à la question des infrastructures.
Nous voulons rendre les véhicules propres, plus attractifs et plus accessibles.
C'est le sens des primes à la conversion que nous avons prolongées ou de
l'augmentation du bonus écologique.
Le président de la République s'est également engagé à la mise en œuvre d'un
dispositif de location de longue durée à moins de 100 euros par mois. Nous y
travaillons et je vous confirme que les personnes éligibles pourront, à compter
de l'automne, réserver leur véhicule qui leur sera livré en 2024. Cela va bien
sûr de pair avec la poursuite du déploiement des bornes de recharge, au-delà du
cap des 100 000 dans l'espace public que nous franchirons d'ici la fin du
premier semestre. Comme l'indiquait le président de la République au Salon de
l'automobile, les investissements dans les infrastructures et la décarbonation
de la voiture vont de pair. Ce sont des combats que nous mènerons de front.
J'ajoute que nous devons, en parallèle, prolonger nos travaux sur les services
permettant un usage collectif et partagé de la voiture. Je pense en particulier
au plan covoiturage présenté en décembre dernier par Christophe Béchu et
Clément Beaune. Je pense aussi à l'autopartage adapté aux villes comme aux
territoires ruraux. Ce sont des changements de pratiques qui permettent de
maintenir une grande flexibilité dans les déplacements tout en réduisant nos
émissions.
Au-delà de la voiture, nous devons faciliter et promouvoir les modes de
déplacement doux comme le vélo. C'est un sujet qui me tient particulièrement à
cœur. Un comité interministériel se réunira le mois prochain pour assurer le
suivi du plan présenté en septembre dernier et nous maintiendrons
l’ambition de ce plan sur les prochaines années.
Enfin, nous faisons le choix de l’innovation. Avec France 2030, nous avons
choisi d’investir pour inventer les transports propres de demain ou offrir
davantage de services aux usagers. Je pense en particulier au billet unique
porté par le ministre en charge des Transports, Clément Beaune.
Mesdames et Messieurs, l'ambition que j'ai dessinée devant vous est simple
: permettre à chacun d'avoir accès à des transports propres, adaptés à sa
situation. Pour la mettre en œuvre avec Christophe Béchu, nous agirons, main
dans la main, avec les élus. Les élus locaux disposent de la plupart des
compétences pour agir avec efficacité. Ils sont les meilleurs connaisseurs de
leur territoire, des atouts et des défis de chaque bassin de vie. Alors, c'est
ensemble que nous allons bâtir les infrastructures et les usages de demain.
Plusieurs des élus locaux et des parlementaires présents ici ont déjà eu
l'occasion de me le dire : la stratégie et la vision globale, c'est bien, sa
mise en œuvre opérationnelle, c'est mieux. Dans ce but, nous travaillerons à
l'échelle nationale avec les associations d'élus et les parlementaires. Dans
les territoires, la programmation des infrastructures de transports se
construira avec les collectivités concernées, en particulier dans le cadre de
la négociation des volets mobilité des contrats de plan État-Région. Les
mandats de négociation des préfets seront envoyés dès le mois de mars, et je
sais qu'ils étaient attendus. Les échanges pourront ainsi commencer au plus
vite. Et, Monsieur le président Franck Leroy, je sais pouvoir compter sur votre
détermination et la mobilisation de Régions de France. Ces contrats doivent
aller au-delà d'une liste d'infrastructures à financer. Les contrats de plan
État-Région devront inclure des engagements réciproques sur l'organisation des
mobilités et l'offre de services que les collectivités déploieront autour de
ces infrastructures. Je souhaite que ces nouveaux contrats permettent de
mesurer davantage les effets de notre action, notamment en matière de
décarbonation et de report modal, et qu'ils permettent de relier les
financements des infrastructures aux usages qui en seront faits. Ces contrats
de plan devront être prêts d'ici l'été, comme l'ensemble de la programmation
des infrastructures que je demande au ministre de préparer. Nous veillerons à
ce que l'ensemble des outils de la loi d'orientation des mobilités soit mis en
œuvre, en particulier la cartographie des bassins de mobilités et les contrats
opérationnels de mobilité. Ce sont des outils précieux pour mieux prendre en compte
la réalité du quotidien de nos compatriotes, y compris dans les communes
rurales.
J'en suis convaincue, ce rapport du Conseil d'orientation des infrastructures
ouvre la voie à des discussions approfondies avec les régions, non seulement
pour trouver les clefs de financement et les calendriers de chaque projet, mais
surtout pour bâtir l'avenir des mobilités vertes et trouver des solutions
adaptées à chaque bassin de vie.
La planification écologique et la cohésion des territoires sont au cœur du
projet du président de la République et de l'action de mon Gouvernement. Au
croisement de ces deux ambitions se trouvent les transports, la décarbonation
de la voiture, le soutien massif au ferroviaire, l'amélioration des réseaux
existants et la priorité aux transports du quotidien. C'est tout notre
engagement depuis 2017 et toute notre ambition pour les années à venir. Alors,
avec détermination, en travaillant main dans la main avec les élus locaux, nous
offrirons aux Françaises et aux Français les transports qu'ils attendent,
qu'ils demandent qu'ils méritent. Je vous remercie.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La
résolution pour une paix juste et durable basée sur les principes des Nations
unies est adoptée à une très large majorité par l’Assemblée générale de l'ONU.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Personne d'autre que la Russie
n'a voulu la tragédie qui se déroule sous nos yeux. Elle peut et doit
s'arrêter, dès demain. La résolution d'aujourd'hui demande une paix juste &
durable, respectant pleinement ces principes, comme notre intérêt à tous nous
le commande.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Sous la présidence française du Conseil de l'Union
européenne, les 27 États membres de l'UE ont réagi rapidement, à partir de
février, et leur unité n'a jamais faibli.
Je tiens également à souligner le rôle de la France pour que l'Ukraine obtienne
le statut de candidat à l'UE. Le président Macron a en effet effectué une
visite hautement symbolique à Kiev avec (le Premier ministre italien) Mario
Draghi et (le chancelier allemand) Olaf Scholz en juin dernier, la veille de
l'annonce de la décision de la Commission européenne.
Par ailleurs, vos responsables politiques et militaires soulignent le haut
calibre des équipements qu'ils ont reçus, notamment dans les zones les plus
sensibles : obusiers CAESAR, systèmes de missiles sol-air Crotale, et bientôt
un système de défense anti-aérienne SAMP/T.
Une fois de plus, la France a été le premier pays à envoyer des véhicules
blindés en Ukraine. Ils arriveront cette semaine à un moment critique.
Il en va de même dans d'autres zones : les enquêteurs français ont été les
premiers à arriver en avril dernier pour assister leurs collègues ukrainiens
sur le terrain dans des villes comme Bucha et Izium libérées de l'occupant
russe.
Nous avons fourni des équipements de pointe pour aider les enquêteurs à
documenter les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité.
Concernant les secours d'urgence, Paris a accueilli la conférence
internationale du 13 décembre qui a permis l'envoi rapide de fournitures et
d'équipements pour aider le peuple ukrainien à passer l'hiver malgré le
bombardement russe d'installations civiles.
Pour ma part, je me suis rendu quatre fois en Ukraine, et je suis allé à Odessa
en janvier, le jour même d'une nouvelle vague de bombardements russes.
Au cours de ma visite, j'ai réitéré notre solidarité absolue et notre soutien à
l'Ukraine. L'agression russe doit échouer et nous aiderons l'Ukraine à
atteindre cet objectif.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous sommes prêts à apporter un soutien à long terme,
qu'il n'y ait aucun doute là-dessus. Dans les semaines à venir, nous voulons
aider l'Ukraine à vaincre les offensives russes. Nous avons donc annoncé
de nouvelles livraisons de missiles de défense aérienne pour protéger vos
villes et de nouveaux obusiers CAESAR. Le Danemark nous rejoindra, portant le
nombre total d'obusiers à 30. Les chars AMX ont quitté la France après que
votre personnel ait été formé à leur utilisation.
En matière d'assistance civile, les cargaisons annoncées lors de la conférence
de Paris (en décembre) ont été acheminées vers l'Ukraine. Ils contiennent des
générateurs de très haute capacité, des transformateurs et des millions
d'ampoules LED pour réduire la consommation d'énergie et rendre votre système
électrique plus résistant.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L'OTAN est une alliance défensive. La France est un
membre actif de l'OTAN et a donc un rôle important à jouer au sein de
l'alliance. Avec d'autres pays, nous participons aux efforts visant à renforcer
le flanc oriental de l'alliance. Nous avons déployé 1 000 soldats en
Roumanie, renforcés par des contingents belges et néerlandais, et nous avons également
des troupes dans les pays baltes dans le cadre de la présence étrangère
renforcée de l'OTAN. En Pologne, nos avions de chasse aident à surveiller le
ciel.
En ce qui concerne l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, chaque nation doit être
libre de choisir ses alliances. Certes, personne ne remet en cause la politique
de la porte ouverte de l'OTAN, et nous sommes ouverts à toutes les
possibilités. Mais pour l'instant, la priorité est ailleurs : nous devons aider
l'Ukraine à gagner cette guerre.
Et après la guerre, nous devons garantir la sécurité à long terme de l'Ukraine
afin qu'elle ne puisse plus être attaquée. Le sommet de Vilnius en juillet nous
permettra d'aborder toutes ces questions.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a eu un effort humanitaire massif. Notre aide à
l'Ukraine comprend des groupes électrogènes, de la nourriture, des ampoules
LED, du matériel de déminage, des ponts préfabriqués, des enquêteurs, un
soutien aux journalistes ukrainiens et des soins médicaux dispensés en France
aux enfants ukrainiens gravement malades. Notre aide humanitaire s'élève à elle
seule à quelque 300 millions d'euros, auxquels s'ajoutent les aides
considérables en provenance de l'UE, à laquelle nous appartenons. Et je peux
vous assurer que cette aide continuera.
Je suis particulièrement touché par le fait que ce ne sont pas seulement le
gouvernement mais aussi les entreprises, les collectivités locales et les
particuliers qui font preuve d'une grande solidarité.
En septembre, j'étais à Marseille pour marquer le départ de « Un navire pour
l'Ukraine », qui a transporté mille tonnes d'aide à l'Ukraine. Cette opération
était symbolique, mais le Centre de crise et de soutien du ministère de
l'Europe et des Affaires étrangères a mené plus de 40 opérations depuis le 24
février, transportant au total quelque 3 000 tonnes de matériel.
Jour après jour, la Russie lance des missiles et des drones contre des civils,
et chacune de ces attaques constitue un crime de guerre. La lutte contre
l'impunité est vitale car il n'y a pas de paix durable sans justice. Nous
ferons tout notre possible pour identifier et traduire les responsables en
justice.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La présidence française du Conseil de l'UE a joué un
rôle clé dans l'obtention du statut de candidat pour l'Ukraine, et le président
Macron y était absolument engagé. Une fois la guerre (à grande échelle)
déclenchée en Ukraine, la politique d'élargissement de l'UE est entrée dans une
nouvelle ère.
L'UE est une famille très unie avec des règles très strictes qui contribuent à
assurer sa force. L'adhésion est un parcours exigeant pour tous les pays qui
souhaitent rejoindre l'UE, mais en fin de compte, l'Ukraine sera plus forte et
l'Europe sera renforcée par l'Ukraine.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L'objectif de l'Ukraine d'adhérer à l'UE est dans son
intérêt stratégique et celui de l'UE. Vous savez que le processus d'adhésion
nécessite l'adoption et la mise en œuvre de « l'acquis communautaire ». La
cohésion et l'efficacité de l'UE en dépendent. Cependant, bien avant son
adhésion, l'Ukraine bénéficiera de liens plus étroits avec l'UE, grâce à son
intégration progressive dans les politiques de l'UE et le marché européen. De
plus, l'objectif de la Communauté politique européenne est de permettre une
coopération concrète dans des domaines allant de l'énergie aux infrastructures.
> [Principales
réformes que l'Ukraine doit mettre en œuvre pour remplir les critères
d'adhésion à l'UE] La réponse est très claire puisque la Commission
européenne l'a précisé dans son avis du 17 juin. Il y a sept recommandations
prioritaires couvrant des domaines essentiels tels que la réforme judiciaire,
la lutte contre la corruption, l'indépendance des médias et les droits des
minorités. Malgré la guerre d'agression de la Russie, les autorités ukrainiennes
font des efforts remarquables pour mettre en œuvre les réformes demandées pour
entrer dans l'UE. Je tiens à les en féliciter et la France peut apporter son
expertise pour faire avancer nombre de ces dossiers.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Concernant les crimes de guerre et les crimes contre
l'humanité que la Russie a commis, nous sommes résolus dans notre lutte contre
l'impunité, et nous apportons une aide concrète à l'Ukraine sur ces questions.
Nous soutenons les systèmes judiciaires ukrainien et international. Sur le
terrain, nous avons envoyé des enquêteurs à Bucha et Irpin pendant plusieurs
semaines à partir d'avril. A Izium, encore une fois, nous avons été le premier
pays à y envoyer des équipes, avec nos partenaires ukrainiens. La mise à disposition
de deux laboratoires mobiles d'analyses ADN permet également une identification
plus rapide des victimes. En outre, nous avons mis plusieurs enquêteurs à la
disposition de la Cour pénale internationale, qui joueront un rôle important
dans l'établissement de la responsabilité de la Russie et pourront remonter
bien plus haut dans la chaîne de commandement que le niveau de simples
subordonnés. Enfin, nous faisons partie d'un groupe de pays qui travaillent
avec l'Ukraine pour trouver la meilleure façon de juger les individus
responsables de l'agression de la Russie contre l'Ukraine. Nous sommes très
confiants dans ce travail et nous nous associons à d'excellents experts
juridiques en France et à l'étranger afin de trouver une solution qui
recueillera le soutien de la communauté internationale.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le but des sanctions est de contrecarrer l'effort de
guerre de la Russie, et ce but a été atteint. Les dix paquets de sanctions qui
doivent être adoptés par l'UE visent à nuire aux capacités militaires de la
Russie. Ils ont également un impact sur son industrie de la défense. Ils
perturbent les exportations et les approvisionnements. Des centaines de
milliards de dollars d'actifs russes ont été gelés. La Russie a été contrainte
de puiser dans ses réserves financières et ses revenus en espèces ralentissent
parce que l'Europe a pu vivre sans le pétrole et le gaz russes. Je rappelle que
la France était peu dépendante de ces ressources par rapport à la plupart des
autres pays européens. Aujourd'hui, toute l'Europe agit rapidement pour
poursuivre sa souveraineté énergétique.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La France a joué un rôle actif dans l'adoption des
différents paquets de sanctions. Cette semaine, j'ai suggéré que nous imposions
des sanctions aux personnes et entités liées au groupe Wagner pour avoir un
impact sur le réseau Prigozhin, le patron de Wagner.
Nous continuons à faire pression sur Wagner, qui commet des crimes de guerre
aussi bien en Ukraine qu'en Afrique, où le groupe tire ses ressources de
pillages autorisés par des régimes autoritaires qui dépendent du groupe Wagner
pour se maintenir au pouvoir.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les dirigeants européens se sont réunis le premier
jour et ont décidé d'imposer des sanctions contre la Russie. Aujourd'hui, nous
en sommes à notre dixième paquet de sanctions. Vous ne pouvez pas dire que nous
étions trop lents quand vous regardez ce timing. Aujourd'hui, nous constatons
que ces sanctions ont produit des résultats très concrets. La Russie est en
récession et son secteur industriel est désorganisé. Les sanctions imposées aux
nouvelles technologies, notamment aux semi-conducteurs, ont un impact direct
sur l'industrie de la défense. Les sanctions imposées aux banques, qui les
excluent du système SWIFT, réduisent considérablement la capacité de la Russie
à financer cette guerre.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Cela se terminera par une victoire de l'Ukraine. Il
n'y a pas d'autre issue possible. La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner
cette guerre, et l'agression russe doit échouer, comme l'a encore dit le président français le 17
février, car nous ne pouvons pas permettre que l'usage illégal de la force soit
légitimé. Cela mettrait complètement en danger la sécurité de l'Europe et, plus
généralement, la stabilité mondiale.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Nous sommes prêts à faire le nécessaire pour soutenir
l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire. La France et les pays membres de l'UE
doivent faire des investissements supplémentaires à grande échelle dans leur
secteur de la défense et intensifier leurs efforts de production pour aider
l'Ukraine à repousser l'invasion russe. Cela permettra à l'Ukraine de se défendre,
de résister et de retrouver sa souveraineté.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> [Déclaration sur les surveillants pénitentiaires / Agen]
Que je suis heureux de revenir sur ces terres agenaises, dans cette si belle école
qui forme aux métiers de l'administration pénitentiaire, si essentiels pour la
sécurité de notre pays! Je n'oublie pas qu'ici même, en 2018, le président de
République, récemment élu, déclarait: Il faut faire de la prison un temps utile
et un lieu de dignité parce que c'est une condition même de cette fonction
éducative de la peine mais aussi de la protection de la société dans la durée.
»
S'adressant aux élèves surveillants, il disait également: «Je n'ignore rien de
ce que vous vivez au quotidien, des agressions inacceptables, des difficultés
des conditions d'exercice de votre mission. Je sais les problèmes
d'attractivité et de fidélisation. Ce sujet sera traité par l'amélioration de
la gestion des carrières et la formation.»
En 2020,je partageais avec vous mes priorités :
D'abord la sécurité des personnels: dans ce domaine, ce sont près de 250
millions qui ont été engagés depuis 2021 pour poursuivre les travaux de sûreté
sur les domaines, pour déployer les systèmes de brouillage des communications,
pour améliorer les dispositifs de lutte anti-drones et pour doter les
personnels en terminaux portatifs.
Ensuite le budget avec cette année encore une hausse du budget de 8% pour le
ministère et donc pour l'administration pénitentiaire dont 34 millions destinés
à la revalorisation de vos métiers. En 2023, je porte une revalorisation
importante des corps d'encadrement et des officiers, des corps techniques, des
formateurs, des moniteurs de sport.
Puis le programme immobilier et ses 15 000 places qui sont un levier essentiel
et pérenne pour améliorer tant les conditions de détention que vos conditions
de travail. Ce plan, vous le savez, permettra d'augmenter la capacité carcérale
de 60 000 à 75 000 places.
Depuis mon arrivée à la tête de ce ministère, j'y suis engagé pleinement. En ce
moment-même, ce sont 18 opérations qui sont en chantier dans toute la France et
dont 10 seront finalisées en 2023.
D'une façon générale, ce sont environ la moitié des établissements qui seront
opérationnels en 2024, sur la cinquantaine de chantiers que compte le plan 15
000.
La formation, ensuite, qui est également un enjeu crucial.
La formation initiale, celle que vous recevez ici, à l'ENAP, et la formation
dont vous devez bénéficier tout au long de votre parcours professionnel. Dans
ce domaine, je suis heureux de vous informer que, parmi les mesures du plan
d'actions issu des états généraux de la justice, j'ai décidé de créer plusieurs
centres interrégionaux de formation qui vous permettront de vous
professionnaliser de manière efficiente au plus proche de vous et de vos
besoins. Une vie professionnelle avec une formation de proximité, une carrière
avec des missions variées, c'est le gage d'un parcours professionnel attractif,
diversifié, valorisé et valorisant.
A de nombreuses reprises, j'ai porté devant vous le changement nécessaire du
rôle du surveillant, qui, parce qu'il est au contact permanent des détenus, est
un acteur essentiel de leur prise en charge et un interlocuteur de premier plan
pour la sécurité et la réinsertion des personnes incarcérées.
Ce choix d'un métier profondément humain vous honore car c'est un métier
difficile.
Afin d'en améliorer l'attractivité, et comme je m'y étais engagé, j'ai porté et
obtenu en 2022 une réforme d'ampleur de la carrière avec la fusion des grades
de surveillant et de brigadier afin de favoriser des parcours plus fluides,
plus rapides et mieux valorisés.
Un effort important a été fait pour revaloriser également les rémunérations des
jeunes agents débutant dans la profession. Ainsi un surveillant pénitentiaire
en début de carrière aura vu entre 2017 et 2022, sa rémunération augmenter de
200 euros net par mois pour passer de 1 770 à 1 980 euros nets mensuels.
C'était déjà très ambitieux mais il fallait, à mon sens, aller plus loin au
regard de l'évolution des missions qui vous sont confiées et de la difficulté
de vos tâches.
Nous voici en 2023 et c'est pour moi un immense plaisir de partager avec vous
une avancée majeure. Après cette réforme inédite de 2022, place à une réforme
historique, celle que vous attendez depuis longtemps.
A compter du 1er janvier 2024, le corps des surveillants pénitentiaires passera
en catégorie B et celui des officiers en catégorie A. C'est une avancée
historique car depuis longtemps réclamée, et totalement méritée, vous qui
incarnez la troisième force de sécurité de notre pays.
Je tiens à remercier le ministre de la transformation et de la fonction
publique ainsi que Madame la Première ministre qui ont rendu cette avancée
essentielle possible.
Elle est le plus beau signe de reconnaissance que la République puisse vous
témoigner. Outre une revalorisation indiciaire et indemnitaire importante,
cette réforme prévoit que le corps des surveillants sera désormais accessible
aux titulaires du baccalauréat.
Par ailleurs, et si le Parlement le valide, nous pourrons organiser des
recrutements d'agents contractuels qui viendront vous seconder dans vos
missions. Cela nous permettra d'attirer des jeunes, de les accompagner dans la
découverte des métiers pénitentiaires, de susciter des vocations. Vocations
dont nous avons tant besoin pour répondre aux enjeux qui sont les nôtres :
recruter des agents et fidéliser leurs compétences.
Vos fonctions sont essentielles pour assurer la sécurité de nos concitoyens,
assurer la réinsertion des personnes que nous prenons en charge et lutter
contre la récidive. En tant que troisième force de sécurité intérieure, il nous
fallait valoriser vos missions et reconnaître vos
compétences. Le Gouvernement l'a entendu, le Gouvernement l'a compris, le
Gouvernement le permet.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Rencontre ce soir avec le Premier ministre grec
Mitsotakis. La coopération de défense que nous
avons avec la Grèce, doit, tant sur le plan opérationnel qu’industriel, se
renforcer. Plus que jamais, les circonstances nous imposent de consolider une
Europe de la défense.
> Heureux de retrouver mon
homologue Panagioto pour faire un point d’étape
de la coopération franco-grecque.
Coopération opérationnelle d’abord avec des exercices en commun qui vont se
multiplier ces prochains mois pour renforcer notre sécurité collective en
Méditerranée.
Coopération industrielle ensuite. Pour développer ensemble les solutions
souveraines qui nous permettront d’affronter en alliés et en européens, les
nombreux défis qui nous attendent.
> Il y a de nouveaux espaces de
conflictualité: le cyber, le spatial, les fonds sous-marins… Emmanuel Macron
a fait un choix : il est impensable que la France
décroche. Nous devons les investir. Cela explique l’effort colossal pour la
prochaine Loi de programmation militaire.
> La question du terrorisme est
une actualité majeure en Afrique. Nous resterons disponible pour aider nos
partenaires qui souhaitent lutter contre le terrorisme.
> Il y a urgence à produire
davantage, souverainement et plus vite certaines de nos munitions. J’ai réuni
les industriels pour leur proposer un plan d’action en 3 points : Relocaliser,
accélérer et augmenter.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Le gouvernement poursuit
son action en faveur de l’apprentissage pour atteindre notre objectif du
million d’apprentis.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Climat, santé, transition énergétique, IA,
industrie... : le calcul scientifique haute performance est au cœur des grands
défis économiques et sociétaux. Nous lançons le programme de recherche NumPEx.
Ses 40,8 millions d'euros permettront de développer la technologie exascale,
grâce à France 2030.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a un an débutait
le conflit en Ukraine. Nos pensées se tournent vers les victimes et les
réfugiés, ainsi que vers le peuple ukrainien qui se bat avec un courage
admirable pour sa liberté. La France se tient à ses côtés, pour la victoire et
la paix.
Depuis un an, les conséquences de cette guerre pèsent fortement sur nos
agriculteurs. Le Gouvernement met tout en œuvre pour les aider à faire face
avec le plan de résilience. La souveraineté alimentaire n’est jamais acquise et
c’est une priorité stratégique.
> [Utilisation des pesticides] L'interdiction sans solution signifie la perte de
souveraineté pour la France. Le sujet, c'est la recherche et l'innovation pour
trouver des solutions
> Le grand sujet du mal-être des
agriculteurs, c'est que la parole se libère. La pudeur du monde agricole fait
qu'on ne dit rien avant de commettre l'impensable"
> La guerre en Ukraine nous a montré que la souveraineté alimentaire en Europe
n'était pas un acquis. Vladimir Poutine a construit une stratégie autour de 2
axes : l'énergie et l'alimentation.
> {Eau] Je suis le ministre
de la Souveraineté alimentaire, et la souveraineté alimentaire, c’est en effet
la question de l’eau, des canicules, du gel tardif, des épisodes de grêle…
C’est-à-dire l’adaptation à un climat qui n’est plus tempéré. Cela passe par un
changement de modèle et de pratiques. Regardons aussi les cultures plus
résistantes, ce que l’on a déjà pu faire avec le maïs qui a besoin de 30 %
d’eau de moins qu’il y a vingt ans. Ce travail de recherche doit se poursuivre
en explorant les nouvelles techniques génomiques sur lesquelles un texte
devrait être prêt d’ici l’été à Bruxelles. Enfin, il faut se poser la question de
l’outil industriel, qui est souvent lié à la nature du sol et au climat qui s’y
applique. Si ce dernier change, l’outil industriel doit évoluer.
> [Eau] La meilleure assurance-vie contre les aléas
climatiques, c’est effectivement un accès à l’eau dans un contexte de
pluviométrie qui est en train de changer et qui devient arythmique. Il faut
donc utiliser tous les outils à notre disposition. Une partie de la réponse
viendra de la création de réserves de substitution: 51 nouveaux projets
d’ouvrages hydrauliques à vocation agricole vont être mis en service d’ici à
juin, en plus des barrages existants qu’on entretient pour sécuriser l’accès à
l’eau. S’il n’y avait pas Serre-Ponçon, les cultures maraîchères, arboricoles
et plantes aromatiques de la frange rhodanienne ne pourraient plus être
irriguées. Cela passe aussi par la réutilisation des eaux usées. Elle est très
peu développée en France, seulement 0,8 % des eaux usées y sont
réutilisées, soit dix fois moins qu’en Italie ou même cent fois moins qu’en
Israël. C’est aussi un meilleur entretien des infrastructures existantes. En
curant les canaux envasés, on peut récupérer 30 % d’eau en plus. Il faut
penser aux générations futures. Il va être aussi précieux pour un jeune qui
s’installe d’avoir l’accès à l’eau qu’à la terre.
> La difficulté est de s’adapter à un phénomène qui se
passe en mode accéléré. Le pire serait de dire aux agriculteurs que cela va
passer car la question du changement climatique est devant nous, et pour
plusieurs générations encore. L’année 2022 a ceci de particulier qu’elle a mis
sous les yeux de tous ce que peut être une année agricole type, soumise aux
effets du changement climatique (gel, grêle, sécheresse, y compris en hiver).
La priorité est donc de définir comment installer un jeune pour quarante-trois
ans, sur un système pérenne et résilient. On ne pourra le faire qu’en
investissant puissamment dans la recherche, et en planifiant les solutions pour
les producteurs. Mon obsession c’est d’embarquer les 400.000 agriculteurs dans
ce défi. Nous avons fait progresser les choses sur le revenu des agriculteurs
lors des cinq dernières années, et lutter contre le changement climatique est
un moyen important de préserver leur revenu futur. Le pays qui trouvera cette
martingale de l’adaptation climatique aura un avantage redoutable, ses
agriculteurs aussi.
> Il faut conjurer le grand danger de penser seul car le
risque, c’est effectivement de créer nos propres distorsions en faisant
isolément et différemment des autres. Arrêtons d’ajouter à la réglementation européenne,
comme on le fait depuis vingt-cinq ans, nos propres normes et contraintes!
Regardons, filière par filière, les molécules qui seront interdites ainsi que
les difficultés sur l’eau, et décidons au niveau communautaire. En faisant
ainsi, nous lèverons un certain nombre d’écueils. Si nous trouvons les
alternatives aux pesticides et si nous mobilisons la sélection variétale sur
des filières comme les légumineuses, nous garantirons la souveraineté
alimentaire. En outre, nous avons déjà consacré 428 millions d’euros à la
transition agroécologique depuis 2020 pour mettre en œuvre des pratiques
culturales moins consommatrices d’eau et de traitements phytosanitaires.
> [Eau] Toutes les filières demandeuses d’eau l’été en
période sèche et aride, comme le maïs au stade de la floraison, sont
fragilisées. Géographiquement, certaines zones des régions intermédiaires comme
l’Occitanie, le Berry, une partie de la Bourgogne en viticulture, qui dégagent
très peu de revenus et donc de faibles capacités d’investissement, sont
particulièrement concernées. Dans le Gers, où je me suis déplacé récemment, un
agriculteur avec 10 hectares d’ail réalise la quasi-totalité du revenu de sa
ferme d’une surface de 100 hectares. Il lui faut de l’eau pour produire et donc
se rémunérer. Le Massif central, le Centre-Val de Loire et la Bretagne sont
aussi affectés par le changement climatique. Dans cette dernière, habituée aux
précipitations abondantes, le système d’élevage herbager devra lui aussi se
repenser. Des migrations de cultures du sud vers le nord du pays sont
possibles. La surface agricole est assez grande pour que l’on assiste à une
recomposition des productions au sein de la ferme France et, non pas à un exode
des cultures hors de nos frontières.
> Il y a un «pacte d’avenir» qui vise à réaffirmer ce que
la société attend de l’agriculture. D’abord, qu’elle nourrisse notre
population, mais aussi qu’elle puisse contribuer à répondre aux défis mondiaux
de nourrir les populations en insécurité alimentaire. Nous ne devons pas être
pris en défaut là-dessus car l’alimentation est aussi une arme géopolitique. Il
y aura ensuite une loi qui vise à définir les outils pour installer les jeunes
sur un modèle qui va pouvoir les faire vivre plusieurs décennies. Cette loi
donnera les grandes orientations sur l’accès à l’eau, la taille des parcelles,
la diversification des cultures, la réintégration de la matière organique, la
formation ou encore le portage des capitaux… Le but est de réassurer
l’agriculteur sur l’accès aux outils et aux moyens fondamentaux pour changer de
modèle et ainsi assumer les transitions au service de notre souveraineté
alimentaire.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> À ceux qui disent «+4°C d'ici 2100 en France,
c'est baisser les bras!», je réponds que c'est tout l'inverse ! C'est le
scénario dont nous avons besoin pour se préparer, protéger nos concitoyens, se
donner les moyens d’agir face aux effets du changement climatique.
> [Sécheresse] Face aux risques de
sécheresse, nous sommes en état d'alerte et nous agissons. Je réunis lundi les
préfets pour prendre, si nécessaire, des mesures de restrictions dès maintenant
afin d'éviter le pire cet été.
> [Sécheresse] Prévenir tout
risque de sécheresse et accompagner nos collectivités, nos concitoyens, nos
agriculteurs, nos industriels : c'est notre priorité avec le premier comité
d'anticipation des sécheresses pour évaluer la situation dans chaque
territoire.
> 100 milliards d'euros d'ici 2040
: pour l’avenir des transports ! Décarboner la mobilité, réduire nos émissions
de CO2 et sortir de notre dépendance aux énergies fossiles : c'est notre
ambition.
> ElisabethBorne a présenté le plan d’avenir pour les transports. Mettre
davantage dans le ferroviaire, continuer à investir dans les mobilités actives,
en mettre moins dans la route : sortir du pétrole et continuer une trajectoire
qui soit bonne pour la planète !
> Pour accélérer la mobilité
décarbonée, nous devons investir dans le ferroviaire : à l'échelle nationale,
avec la régénération des réseaux et à l'échelle locale avec les RER
Métropolitains. C’est l’engagement d’Emmanuel Macron, nous le tenons !
> [Plan pour le ferroviaire] On va
mettre beaucoup d'argent sur la table.
Agnès Pannier-Runacher
(ministre de la Transition énergétique)
> [Futur Sommet sur le climat en juin, à Paris] L’enjeu
sera d’aboutir à des solutions innovantes de financements publics et privés au
service des pays les plus vulnérables au changement climatique.
> [Sobriété] La mobilisation porte
ses fruits ! De très nombreuses entreprises ont su intégrer les enjeux de
sobriété à leur fonctionnement quotidien. On avance !
> [Sobriété] Le bâtiment c’est
près de 45% de la conso d’énergie en France. Nous devons aller plus loin pour
encourager une sobriété d’usage avec des actions très concrètes sur le
chauffage, l’eau et l’électricité.
Rima Abdul-Malak
(ministre de la Culture)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] 365 jours
de guerre en Ukraine. 365 jours de courage et de résilience des Ukrainiens.
Merci à tous les artistes que nous avons rencontrés. Échanges intenses et
inoubliables. La force de leur engagement fait honneur aux valeurs de l’Europe.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Voir un musée vide est un choc. Les magnifiques collections
du musée Khanenko à Kyiv ont toutes été mises à l’abri. Ce qui a permis de les
sauver lorsqu’un missile s’est abattu devant le musée en octobre.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Solidarité aussi par les livres ! La littérature française
était peu traduite en ukrainien. Nous venons de financer la traduction de 200
ouvrages pour les bibliothèques de 25 villes d’Ukraine. Dont des livres
jeunesse
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> [Réforme des retraites] Il faut revenir à des arguments
simples, le bon sens, c’est le travail, le bon sens, c’est de dire que nos
systèmes de retraite, ils reposent sur le travail d’aujourd’hui, sur la
quantité de travail, sur aussi la qualité du travail qu’on est capable de
proposer. Le bon sens, ce sont les évolutions démographiques, c’est de dire
qu’il y avait quatre actifs pour un retraité il y a quelques décennies, que,
bientôt, il y aura 1,5 actif pour 1 retraité. Le bon sens, c’est de dire que
pour sauver notre système de répartition, on ne peut pas laisser des déficits
par dizaine de milliards d’euros s’installer, parce que ça, ça ne s’appelle
plus un système par répartition. Le bon sens, c’est ça tout simplement, c’est
aussi un peu de courage politique de dire des choses, qui ne sont pas tout le
temps populaires, vous me parlez de majorité de Français, on est au
gouvernement, dans la majorité présidentielle parfaitement lucide sur le fait
que cette réforme des retraites, c’est une réforme d’efforts, qui demande à
chacun de travailler un peu plus longtemps, c’est vrai, il faut le dire
clairement, et c’est aussi une réforme qui va apporter des progrès.
Quand il y a des réformes
difficiles à porter, il faut le faire en transparence, et c’est une marque du
président de la République, il a toujours pris ces risques, d’une certaine
façon, il est toujours parti du réel, y compris quand ça ne faisait pas plaisir
à entendre. Et je crois que ça fait partie de la relation de confiance aussi
qu’il a avec nos concitoyens, et qui fait qu’il a été réélu en 2022. Tout ça,
certains semblent l’oublier parfois. Ils sont très nombreux dans la classe politique, parfois dans la classe
médiatique aussi, qui disent au fond que la valeur des élections, ça peut être
secondaire par rapport à ce qui se passe parfois dans la rue, parfois en
appelant au référendum ; tout ça serait peut-être différent si le président de
la République n’avait pas proposé de façon très claire, pendant la campagne
présidentielle, une réforme des retraites qui, au moment de l’élection
présidentielle, était portée avec un âge de départ à 65 ans. La réforme que nous proposons aujourd’hui, ça
n’est plus la réforme que nous proposions il y a six mois. Ça veut dire que le dialogue social, ça veut
dire que le débat parlementaire a joué son rôle, et qu’on va continuer à
avancer.
> [Réforme des retraites] Je suis ministre de la
Fonction publique, j'ai porté des mesures spécifiques pour les fonctionnaires,
dans ce texte de retraite, pas pour demain, on va dans ce texte de retraite
instaurer la retraite progressive dans la Fonction publique, ça veut dire quoi,
ça veut dire qu'un fonctionnaire, il va pouvoir se mettre à temps partiel à la
fin de sa carrière, parce qu'on lui dit : travailler un peu plus longtemps,
mais on peut se mettre à temps partiel et maintenir sa rémunération. C’est
majeur. Ça veut dire qu'on va pouvoir plus facilement changer de métier, avant,
quand on était par exemple dans l'administration pénitentiaire, quand on devenait
policier, on perdait tout le
bénéfice acquis de ces années passées en tant que surveillant pénitentiaire,
ça, ce sera fini demain. Par exemple, je vais vous donner un troisième élément,
qui est une petite révolution dans la Fonction publique, on va créer un fonds
de prévention de l'usure et de la pénibilité, 100 millions d'euros par an, un
demi-milliard d'euros sur le quinquennat pour faire ce que l'on ne faisait pas
suffisamment avant, s’intéresser aux conditions de travail, aménager des
postes, pouvoir financer des formations pour pouvoir changer de métier.
> [Réforme des retraites] La réforme, il faut
qu’elle soit suffisamment simple, faire une réforme simple, c'est de dire que
les 2 ans supplémentaires qui concernent les salariés du privé, ils concernent
aussi les agents de la Fonction publique, j'entends parfois le contraire, donc
disons les choses simplement. Et ensuite, il y a, dans la Fonction publique, un
dispositif qui est calculé différemment, effectivement, les six derniers mois,
mais aussi sur une rémunération qui ne concerne que le fixe des fonctionnaires.
Je n'ai pas de double langage avec les
fonctionnaires. Au, final, ce qui compte, c'est le taux de remplacement,
c'est-à-dire, qu'est-ce qu'on a à sa retraite par rapport à ce qu'on avait
pendant sa carrière, et quand vous regardez les choses, ce fameux taux de
remplacement, il est strictement identique pour les agents du public que pour
les salariés du privé. Donc arrêtons avec ce sous-entendu d'une certaine façon
qui consisterait à dire que les
fonctionnaires sont avantagés, ce
n’est pas le même mode de calculs, mais je ne vous fais aucun procès ce matin.
Ça n’est pas le même mode de calculs,
mais prenons toutes les différences, et quand on prend toutes les différences,
on se rend compte que les agents de la Fonction publique, ils ne sont
absolument pas privilégiés par rapport aux salariés du privé.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> L’OFCE le montre : en 2022, nos mesures ont
permis aux ménages de préserver en moyenne 790 euros de pouvoir d’achat. Si
nous n’avions rien fait, la baisse du pouvoir d’achat des Français aurait été
bien plus importante, en particulier pour les plus modestes.
> Nous entendons les aspirations
des salariés à faire évoluer l'organisation du travail pour qu'il apporte du
bien-être. Le partage de la valeur, une nouvelle culture du management, du sens
à chaque mission, autant de défis que nous voulons relever avec les Français.
> [Guerre de Poutine contre l'Ukraine] Selon Jordan Bardella, il y aurait eu
une «naïveté collective à l'égard de Vladimir Poutine». Le RN nous sort une
nouvelle fois sa carte des résistants de 45 ! Ne faites pas de votre mauvais
pari électoral une erreur de tous.
> Je salue l’engagement de la
Convention citoyenne sur la fin de vie. Les premiers votes tendent vers un
accès à l’aide active à mourir mais le débat continue jusqu'au 19 mars. Le
président de la République recevra les citoyens avec leurs propositions
finales.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Réforme des retraites] Le débat à l’Assemblée a eu un mérite : les
oppositions ont reconnu qu’il y a un problème de financement de notre système.
Il faut une réforme. Et elles ont assumé qu’elles proposaient une autre voie :
l’augmentation des impôts.
> [Fraude fiscale] En 2022, la
lutte a produit des résultats records: 14,6 milliards d’euros. (…) Si on était
capables de dire combien il y a de fraude fiscale, on la récupérerait dans son
intégralité. (…) Je vise surtout la fraude à la TVA.
> [Fraude fiscale] Un euro fraudé,
c’est un euro soustrait à la solidarité nationale. Quand on parle de fraude
sociale, il y a un enjeu majeur : la fraude aux cotisations pour les
entreprises.
> [Fraude fiscale] Ce sont les cas
les plus graves qui sont transmis à la justice. On a doublé le nombre de
dossiers transmis. Il y a aussi des contribuables de bonne foi qui peuvent
faire des erreurs. Dans ces cas-là, il y a des recouvrements amiables.
> Il y a une violence dans la
société. Un de mes agents, contrôleur fiscal, a été tué il y a quelques mois.
Une enquête est en cours, attendons de voir. Il ne faut jamais s’habituer à
quelque violence que ce soit”
> [Négociations commerciales et «mars
rouge»] Il y a une énorme pression qui est mise pour contenir au maximum les
augmentations des prix. On a mis en place des mesures pour limiter à la source
l’augmentation des prix”,
> [Indemnité carburant] Moins de 4
millions de Français l’ont obtenue. Le premier critère, c’est de travailler.
Beaucoup de Français travaillent dur et ont le sentiment de financer des aides
pour des personnes qui font le choix de ne pas travailler.
> [Total Energies annonce le
plafonnement de son litre de carburant à 1,99€] C’est un geste important que je
salue. (…) Les bénéfices réalisés à l’étranger sont taxés à l’étranger.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Ce n’est pas le cas partout, mais dans les
industries que je visite, je vois des gens qui apprécient leur travail. Ce
soir, j’échange avec 25 jeunes qui ont eu une orientation compliquée. Mon
objectif: recueillir leurs témoignages pour affiner la future réforme des
lycées pro.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Au CEA, nous avons réaffirmé l’ambition du gouvernement de doter la France
des technologies souveraines de calcul haute performance. Nous lançons un
programme de recherche de 40,8 millions d'euros pour mieux exploiter les
possibilités des supercalculateurs.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> Soyons fiers de notre service public des
transports ! Oui, nous devons investir plus.
> Notre service public ferroviaire
va mieux. C’est une bonne nouvelle pour tous : l’intégralité des résultats de
la SNCF est
réinvestie dans le système ferroviaire et permettra d’améliorer le réseau,
notre priorité absolue.
> [Plan ferroviaire] 100 milliards
€ d’ici 2040 pour le train! 1,5 milliard € de plus par an pour le réseau ferroviaire
d’ici 2027! Bientôt une loi au Parlement pour permettre le lancement des RER métropolitains !
Un investissement historique pour nos transports ! Une contribution centrale à
la transition écologique. Un effort essentiel pour le réseau ferroviaire. Nous
sommes à la hauteur et au rendez-vous.
> L’histoire de Renault est une grande histoire d’innovation industrielle : aujourd’hui,
ses femmes et ses hommes sont engagés pour réussir la révolution de la voiture
propre accessible à tous. C’est notre grand défi écologique et social !
> Toutes les semaines, j’échange
avec des agents de la RATP, de la SNCF. La retraite est une préoccupation, mais les débats portent avant tout sur
le pouvoir d'achat, les salaires, les conditions de travail.
> Le droit de grève est essentiel
; les entreprises publiques doivent aussi s’organiser et anticiper pour limiter
les perturbations.
Olivier Klein
(ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> L’émancipation et l’égalité des chances des
femmes et des jeunes filles issues de nos quartiers populaires : une grande
cause qui nous oblige !
> Le logement est l’une des clés
d’une transition énergétique réussie : efficace et juste ! Ensemble, pour la
planète et nos concitoyens, nous avançons !
> [Logement] Le partenariat
État-Territoires est vital pour construire des solutions concrètes et se donner
les moyens de changer la vie !
> Plan sobriété, acte 2! Nous avons
réuni les acteurs du logement afin de poursuivre notre effort collectif en faveur de
l’environnement, tout en protégeant les plus fragiles. Informer, accompagner et
protéger: nos priorités !
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Le Gouvernement met en place des dispositifs
innovants pour améliorer l’inclusion des enfants les plus vulnérables.
> La Commission européenne demande
à ses salariés de supprimer TikTok. Cela doit nous interroger aussi pour nos
enfants. L’application est sujette à de nombreuses dérives : pincements au
visage, désinformation… Il ne faut pas sous-estimer son impact.
Le parlement est saisi de trois propositions de loi : sur la majorité numérique,
le droit à l’image des enfants sur les réseaux sociaux, et les risques de
l’exposition aux écrans. Nous les suivrons avec attention !
Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de
l’Ecologie)
> [Sécheresse] Nous nous préparons, avec la
mobilisation des parties prenantes, à tout risque de sécheresse cet été. 100
millions d’€ ont déjà été renouvelés en 2023 pour financer des projets résilients.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
> [Réforme des retraites] Pendant deux semaines, ils ont
méprisé le débat, les syndicats, notre Assemblée et les Français ! Pendant 2
semaines, nous avons tenu ! Dénoncez la démagogie de LFI : la France indigne !
Stéphane Séjourné
(Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement
européen)
> Je me bats depuis 2019 avec pour que l'Union
européenne intègre la spécificité des outre-mer. Heureux d'annoncer que la
Commission vient d'autoriser 3 milliards d'euros d'aides de l'État à
destination de nos compatriotes ultramarins.
> Des moyens inédits sont déployés
à Mayotte pour lutter contre l'immigration clandestine et assurer la sécurité
de tous. L'effort va se poursuivre, grâce à l'engagement exemplaire de nos
forces de sécurité.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a des
moments, des décisions qui font l’histoire. Des grands hommes qui se révèlent
sur le coup d’un instant. Il y a un an, le président Zelensky et son entourage défient
l’agresseur et font le choix de rester se battre pour leur pays.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Zelensky ouvre sa conférence de presse avec une minute de
silence en hommage aux journalistes tués en couvrant la guerre.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Un an après le déclenchement de l’agression russe. La guerre
sera longue et les prochains mois très durs, mais une chose est sûre: le pari
de Poutine a échoué. L’Ukraine résiste, déterminée à reconquérir son
territoire. Les Occidentaux restent unis et fermes dans leur soutien.
Il a cru une fois de plus s’en sortir, extrapolant la faiblesse de nos
réactions précédentes. Ce qui a changé, c’est nous. Le 24 février nous a
tardivement éveillé à un monde qui est toujours resté dangereux et violent.
Nous sommes sortis d’une torpeur de 30 ans.
Deux défis ont été ouverts le 24 février:
- Soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire et la liberté, seule garantie d’une
paix réelle et durable.
- Réarmer l’Europe, sur le plan intellectuel et matériel.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Protection des migrants environnementaux] La question de l’immigration
climatique n’est certes pas nouvelle, mais elle tend à avoir une
acuité plus forte aujourd’hui parce qu’on voit les changements climatiques
à l’œuvre. Aujourd’hui, les différentes raisons d’immigration se
cumulent : les populations victimes des changements climatiques sont
également souvent celles exposées aux conflits armés ou à la
pauvreté. Ces drames viennent s’ajouter aux difficultés structurelles
des pays. (…)
Aujourd’hui le cadre juridique international ne prend pas en
considération les réfugiés climatiques. D’ailleurs, le terme même « réfugié climatique » n’a pas de sens
juridique. Le statut de réfugié au titre de la convention de Genève
n’est pas attribué pour des questions climatiques : le climat n’est
pas une raison suffisante aujourd’hui pour permettre aux personnes
qui se déplacent d’être protégées. C’est pourquoi je suis favorable à
l’instauration de voies sûres. Il faut aussi souligner qu’aujourd’hui
les migrants environne mentaux se déplacent beaucoup plus à l’intérieur
même des pays (…)
Renégocier la convention de Genève est illusoire. Il faut plutôt
peser sur le pacte asile et migration au niveau européen. Sous l’effet
de la guerre en Ukraine, l’Europe a énormément avancé. Cela doit nous
inspirer. Le mécanisme européen de solidarité et des voies sûres
de migration pourrait être mis en place, en lien avec les besoins
économiques des pays membres. Nous assistons à une montée des populismes
avec un retrait sur soi et l’étranger fait peur. Je souhaite également
qu’on travaille sur les conditions d’intégration et sur un meilleur
accueil pour augmenter l’acceptabilité sociale. (…)
Nous devons agir pour limiter en dessous de 1,5 degré le réchauffement
climatique en prenant en considération les effets sur les territoires
fragilisés, mais également permettre à ceux qui le souhaitent de
quitter leurs pays en les accueillant dans les meilleures conditions possibles.
Personne ne quitte son pays par plaisir. Pour moi, il faut impérativement
préserver l’asile. C’est l’honneur des pays qui le défendent. Je suis
pour un traitement différencié entre l’asile et les autres types
de migration qui doivent faire l’objet d’un examen approfondi en fonction
des besoins. J’étais en ce sens pour la liste des pays sûrs.
Mais ça n’est pas parce qu’on n’est pas menacé de mort
pour ses opinions politiques que notre vie n’est pas en danger pour des
questions
économiques. (…)
J’entends le sujet de justice climatique. Mais je ne suis pas très à
l’aise avec l’idée. Nous devons tous agir en responsabilité face
aux enjeux climatiques à venir. Je vois les conséquences pour les
plus fragiles et la nécessité, à travers l’aide publique au développement,
d’accompagner les pays du Sud à aller vers des économies
moins carbonées.
Cette solidarité est garante d’humanité. Chaque jour, des centaines de personnes
risquent leur vie dans la mer Méditerranée. C’est inacceptable. Je ne
vois pas comment on ne peut pas mettre en place des routes sûres.
Il faut éviter cette errance pendant des années, avant et après le bateau.
Les gens sont abandonnés dans des conditions déplorables, c’est
le cas à Calais par exemple.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Et si on interroge
Bardella, le Président du RN, qui cohabite toujours avec le très poutinophile
Thierry Mariani, à une définition bien à lui de la souveraineté de l’Ukraine,
amputée du Donbass et de la Crimée. Ravalement de façade pour la galerie,
arrière-cour toujours insalubre: le RN.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Une manifestation anti-russe et pro-ukrainienne à Erevan
aujourd’hui. Le peuple arménien sait que son pays attaqué parce qu’il est
devenu une démocratie, exactement comme l’Ukraine, ne sera pas défendu par la
Russie. Une raison pour que l’Europe défende l’Arménie aussi bien que l’Ukraine.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Un an après le début de l’agression russe, 141 pays réclament
le respect de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Vladimir Poutine a
puissamment isolé la Russie.
Bernard Guetta
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Discours
de Poutine: à quel
moment a-t-il dit qu’il avait marqué des points en Ukraine? Pas à un seul
instant. Il n’a jamais fait allusion à la situation sur le champ de bataille.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Il y a eu dans la bouche de Poutine un mensonge effarant, il
a dit que les Américains avaient installé des bases à la frontière de la
Russie. Non. Il y a des bases américaines à la frontière russe si on considère
que l’Ukraine est russe.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Discours de Poutine: il y a une chose qui m’a frappé à propos de son passage sur
les soldats russes, c’est que c’est le seul moment où il était applaudi, comme
s'il y avait dans la salle la conscience très forte que le sort des soldats ne
va pas du tout.”
Pascal Canfin
> La transition écologique avance dans de nombreux secteurs parce qu’un
consensus est trouvé, pour le verdissement de la mobilité ou de l’industrie par
exemple. De son côté, l’agriculture reste très polarisée, avec aux extrémités
ceux qui refusent le principe même de transition, et ceux qui ont une posture
uniquement morale, voire moralisatrice. Partant de ce constat, nous devons
trouver des solutions, sans pour autant nier les difficultés, comme la baisse
de rendements, qu’implique la transition agroécologique.
> [Introduction à son rapport pour Terra Nova «Comment
réussir la transition agro-écologique ?»]
La transition vers l’agroécologie reste l’un des chantiers les plus compliqués
de la transition écologique. Extrêmement polarisé, il est pris en étau entre
d’un côté un conservatisme rétif à tout changement et de l’autre un simplisme
qui nie la réalité de la difficulté de ce changement pour des agriculteurs qui
sont la plupart du temps les acteurs les plus contraints de la chaîne de valeur
alimentaire. Cette tension structurelle et cette incapacité collective à
trouver un chemin partagé sont d’autant plus frappantes que dans les autres
secteurs de l’économie, une alliance de fait entre les pans progressistes du
monde politique et du monde économique a récemment permis des avancées
majeures. C’est le cas par exemple dans le domaine de la mobilité où le
consensus sur l’électrification est suffisamment fort pour prendre des
décisions de bascule de l’industrie et des infrastructures associées. C’est le
cas aussi dans l’industrie avec la concurrence actuelle, entre les Etats-Unis,
l’Europe et la Chine, pour localiser les chaînes de valeur clés de l’industrie
zéro carbone. L’intérêt de grands acteurs économiques concernés est
suffisamment aligné avec les objectifs climatiques pour permettre de s’engager
dans des transformations radicales et ambitieuses.
Cet alignement reste à construire pour l’agriculture alors que les grands défis
sont connus et objectivables :
1) Le renouvellement des générations et le maintien d’une agriculture présente
partout dans nos territoires. Il y a de moins en moins d’agriculteurs en Europe
et en France où près d’une exploitation sur deux ne trouve pas de repreneur. En
parallèle des secteurs comme l’élevage bovin extensif nécessaire à des modèles
de polyculture élevage sont dans une phase de décapitalisation intense de leur
cheptel.
2) La situation économique des exploitations: le taux d’endettement des
exploitations agricoles est stable ces dernières années en France mais reste
structurellement haut signe d’une grande dépendance mais aussi d’une moindre
capacité d’investissements dans la transition. Leur revenu moyen oscille entre
38 000 euros annuels en élevage de viande bovine et 68 000 euros
en viticulture selon les types d’exploitation. Ces chiffres font apparaître
d’assez grandes disparités de revenu. C’est pourquoi il faut toujours avoir en
tête la diversité des situations économiques des agriculteurs que le débat
public tend à minorer.
3) La qualité des sols. Elle est sur une pente déclinante au détriment des
rendements des exploitations qui en dépendent et de la biodiversité dont les
sols sont un réservoir. En Europe, l’érosion liée au ruissellement de l’eau
entraîne la perte de 2,46 tonnes de terre par hectare et par an (terres
agricoles et forêts), alors qu’il ne s’en forme que 1,4 t/ha/an, tandis
que la teneur en matière organique de certains sols diminue. C’est l’actif
principal de l’agriculture qui est en risque, et avec lui notre capacité à
assurer notre souveraineté alimentaire.
4) Les émissions de gaz à effet de serre. L’agriculture représente 15% des
émissions de gaz à effet de serre en Europe, et leur niveau ne bouge pas depuis
2005, malgré les cadres législatifs européens renforcés. En parallèle, malgré
l’augmentation du parc forestier français et européen, le puits carbone associé
lui décroit à cause du changement climatique et d’une baisse de la qualité des
forêts.
5) L’état de la biodiversité en Europe et sur les terres agricoles est en chute
libre. Quasi disparition des oiseaux des champs partout en Europe, diminution
de près de 75% en 30 ans des populations d’insectes volants dans les zones
protégées entourées de terres agricoles en Allemagne… Elle est pourtant un
déterminant des rendements des exploitations agricoles à travers la
pollinisation ou l’entretien des sols.
6) La ressource disponible en eau. La disponibilité en eau est structurellement
en train de baisser en raison du changement climatique. Les périodes sèches
s’allongent de plus en plus empêchant le rechargement classique des nappes. Dès
lors l’accès à l’eau et la préservation de ce capital deviennent des éléments
clés du maintien de l’activité agricole.
7) La dépendance calorique. La souveraineté alimentaire vient avec notre
capacité à fournir les calories suffisantes et pertinentes aux Européens dans
le cadre d’une alimentation saine. Aujourd’hui, l’Europe comme la France,
importe plus de calories qu’elle n’en produit. Nous importons en particulier la
majeure partie de nos protéines végétales que ce soit pour l’alimentation
humaine ou animale. Autrement dit, nous sommes déjà dans une situation de
dépendance.
8) La part consacrée à l’alimentation dans les dépenses des ménages baisse en
longue période. Elle est passée de 38% du budget des ménages en 1960 à
seulement 17% en 2019 alors que le volume de consommation a été, lui,
multiplié par trois entre ces deux dates. Cette tendance a longtemps été une
bonne nouvelle signe d’une plus grande prospérité collective, mais elle
témoigne désormais d’une logique qui empêche la valorisation correcte de la
production agricole et des revenus décents pour les agriculteurs.
Ces données sont susceptibles d’être aggravées par l’accélération des impacts
du changement climatique qui sont aujourd’hui très mal pris en compte dans les
scénarii des acteurs privés et publics. Il est indispensable dans la révision
du Programme National d’Adaptation au Changement Climatique (PNAC) qui devrait
idéalement être faite avant 2024 et dans la loi d’orientation et d’avenir
de l’agriculture en cours de préparation en France, de réaliser des stress test
du modèle agricole face à des trajectoires de réchauffement 1.5, 2, 3,
4 degrés.
Ces données objectives posent les termes du débat. En complément il s’agit de
fixer un cadre d’objectifs politiques qui structurent les politiques publiques
dans ce domaine. J’en vois trois qui constituent une forme de « triangle
d’or » :
- Plus de revenus pour les agriculteurs permettant notamment d’assurer le
renouvellement des générations ;
- Plus de transition agroécologique et de résilience face au choc climatique ;
- Plus de souveraineté et moins de dépendances à des modèles agricoles aux
standards économiques, sociaux et environnementaux inférieurs aux nôtres.
Pour parvenir à atteindre ces objectifs, nous devons dépolariser le débat et
construire un chemin partagé avec suffisamment d’acteurs. Cette méthode est en
cours dans de nombreux domaines (industries, transports, énergie…). Elle doit
maintenant le devenir aussi dans le cadre des chaines de valeur du système
alimentaire. Cela passe nécessairement par le fait de faire émerger les
conditions du succès dans la mise en œuvre des objectifs et les compromis à
passer lorsque des tensions existent entre les objectifs.
Autrement dit, nous devons construire le cadre de référence et les conditions
économiques pour passer d’une guerre de tranchées sur chaque dossier, chaque
texte législatif, à une guerre de mouvement collectif vers l’agroécologie.