Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.
Afin d’évaluer la pertinence d’une réforme, la question n’est pas de savoir qui est pour ou qui est contre, mais de savoir si elle sera bonne pour le pays et sa population face à la réalité des faits et non dans une manipulation idéologique de ceux-ci.
Dès lors, le «gagnant» ou le «perdant» n’est pas le gouvernement ou son opposition mais ceux à qui cette réforme s’adresse.
La réforme des retraites n’échappe évidemment pas à cette grille de lecture.
Savoir si le gouvernement d’Elisabeth Borne et par voie de conséquence le président de la république Emmanuel Macron seront «vainqueurs» ou «vaincus» est anecdotique et déplace dangereusement le débat sur un terrain politicien.
En revanche, savoir s’il devait y avoir une réforme et de quelle nature elle doit être permet de dire si son adoption est une bonne chose pour le pays.
En l’occurrence, peu de gens sauf les démagogues populistes, affirment qu’aucune réforme n’était nécessaire en matière de retraites.
Ensuite, sur le contenu de cette réforme, les avis divergent grandement et c’est bien une question de fond sur ce à quoi doit ressembler notre organisation économique et sociale dans le cadre de la réalité de la situation en France mais aussi de l’organisation de l’économie à l’échelle mondiale.
Faire fi de ces circonstances est un déni dangereux qui mène aux impasses qui coûtent cher.
Ceux qui prétendre que face à la situation – baisse de la démographie, augmentation des coûts, compétition internationale, attractivité mondiale – on doit dépenser autant voire plus sans se préoccuper de l’avenir à court et moyen terme, ne font pas que déplacer le règlement du problème dans le temps mais font perdre tous les avantages qu’il y a de bien anticiper celui-ci en mettant en place les mesures qui pérennisent le système des retraites tout en lui permettant de faire face aux défis qui sont déjà là pour certains et qui ne feront que s’amplifier dans les années qui viennent, celles où justement la plupart des mesures prendront effet.
Une réforme comme celle des retraites vise donc à ne pas se retrouver au pied du mur quand il est déjà trop tard et à devoir prendre des décisions douloureuses, non pas pour le gouvernement où l’opposition du moment, mais pour la France et les Français.
Face aux faits, il faut donc agir.
Avec comme devoir de trouver le bon équilibre.
Celui-ci n’est pas de faire plaisir mais de faire bien, en tout cas du mieux possible.
Evidemment, tout gouvernement rêve de pouvoir offrir le beurre et l’argent du beurre aux citoyens.
Cela évite des crises et assure une réélection ad vitam aeternam!
Mais rentrer dans cette logique de l’irresponsabilité démagogique, c’est de faire sûrement deux perdants: la France et les Français.
Aris de Hesselin