Voici une sélection, ce 24 janvier 2023, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Réforme des retraites] Après un temps social de concertation avec les
syndicats, il y a maintenant un temps politique qui s’ouvre à l’Assemblée et il
faut le respecter. Et, donc, je souhaite que le gouvernement avec les
parlementaires à l’Assemblée nationale puis au Sénat puissent travailler le
texte et l’aménager.
> > [Réforme des retraites] Je ne vais pas me
substituer ni au gouvernement, qui va proposer » un « projet à
64 ans lundi au conseil des ministres, ni au débat parlementaire qui suit.
Mais nous savons à peu près, et même exactement, les besoins qui sont les
nôtres. Ils sont connus.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Pour ce qui est
[de la livraison de chers Leclerc à l’Ukraine] j’ai demandé au ministre des
Armées d’y travailler. Rien n’est exclu et cela s’apprécie en effet
collectivement. (…) La manière dont nous avons agi par le passé est toujours
étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en
fonction de la situation concrète.
La décision sera prise au regard de trois critères. Le premier est que cela ne
soit pas escalatoir, le deuxième est que cela puisse apporter un soutien réel
et efficace à l'Ukraine, et le troisième est que cela n'affaiblisse pas "nos capacités
propres de défense.
> [Discours à l’occasion de la célébration du 60e
anniversaire du traité de l’Elysée] Je suis très heureux, très heureux de vous
retrouver pour célébrer l'amitié franco-allemande entre nous, et avec vous,
représentantes et représentants de nos parlements, nos gouvernements, nos
sociétés civiles et nos jeunesses.
Nos deux pays, jumeaux d'histoire et de destins, ont vécu tant d'années en
miroir, dans la forge même de leur identité. Ils ont alterné pendant tant de
siècles entre l'émulation, la fascination, la compétition. Unis sous la même
couronne franque, jusqu'à ce que l'histoire ne les sépare – car il y eut,
mille ans avant les tranchées de Verdun, le traité de Verdun. Rivaux ou alliés,
ennemis jusqu'à la déraison, au cours de l'époque où l'on comptait ce temps
commun au rythme des guerres, avant, entre et après. Si bien que parler de
l'Allemagne, pour un Français, c'est toujours parler d'une part de
soi-même.
Pourtant, il a fallu, pour accepter cette part respective d'altérité si proche,
d'identité si confondante, l'acte fondateur que nous commémorons aujourd'hui.
Le 22 janvier 1963, l'Allemagne de Konrad Adenauer et la France du Général De
Gaulle accomplissaient un immense geste de courage.
Ce jour-là, nos deux pays qui avaient été les plus âpres ennemis, décidaient de
devenir les plus étroits alliés. Ils refermaient presque cent ans de guerre
moderne et de tragédie universelle que nous rappellent encore aujourd'hui les
rangées de croix s'étendant à l'infini dans nos cimetières militaires.
Ce jour-là, en scellant leur réconciliation, nos deux pays décidaient d'ouvrir
« toutes grandes les portes d'un avenir nouveau pour l'Allemagne, pour la
France, pour l'Europe et par conséquent pour le monde », selon les mots du
Général De Gaulle. Soixante ans après sa signature, le Traité de l'Élysée
demeure le socle de ce lien inaltérable, exemplaire entre nos deux pays, unis
pour la paix, la liberté, la défense de nos valeurs démocratiques. Unis dans le
rêve commun de l'Europe à la faveur de mille fibres tissées d'une rive à
l'autre du Rhin à travers ces routes millénaires.
Oui, nous sommes toutes et tous aujourd'hui les enfants de ce courage, convoqué
au-delà des épreuves, par une génération sur laquelle plusieurs fois la guerre
avait laissé sa marque, qui refusait de léguer la fatalité du combat et du
chagrin à la suivante et qui pour cela, fondait son espoir sur la jeunesse. Et
nous devons à ces fondateurs de sans cesse enseigner à la génération suivante
le chemin parcouru, d'expliquer et d'enrichir encore cette victoire de
l'amitié, si parfaite aujourd'hui que ses racines douloureuses pourraient
s'oublier.
C'est pourquoi cette amitié se doit de ne jamais cesser d'être ce qu'elle est.
Pour détourner une formule qui jadis était employée pour la France seule, mais
que je convoque en ces lieux, pensant à Renan, pour nous deux : cette amitié
est un «plébiscite de tous les jours».
Le geste fait il y a soixante ans était un geste de courage car il n'avait rien
d'évident. Tout documentait dans les vies de chacun la nécessité de ne pas
faire ou de faire le contraire. Les histoires de ces générations de fondateurs
leur disaient le contraire et ils l'ont fait. Notre amitié et ce plébiscite de
tous les jours reposent sur une volonté, une coopération, une confiance qui
doivent irriguer l'ensemble de nos institutions, de nos sociétés, de nos forces
vives.
Mais jamais ce combat ne peut être, ni ne sera celui des fatigués, des habitués
et de ceux qui ne regardent que le passé, jamais. C'est aussi pourquoi, il y
quatre ans, à Aix-la-Chapelle, nous avons signé un nouveau traité d'amitié.
Actant le succès historique de notre réconciliation permise par le Traité de
l'Elysée, nous avons décidé d'approfondir notre intégration et nos convergences
dans tous les domaines. Au service de l'Union européenne, de la paix, de nos
transitions environnementales et numériques, pour les jeunesses de nos deux
pays. Pour nos concitoyens qui vivent et travaillent de part et d'autre de nos
frontières Et avec vous, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, grâce à
l'Assemblée parlementaire franco-allemande instituée parallèlement au Traité
d'Aix-la-Chapelle.
Je voudrais, au-delà de ces initiatives que vous faites vivre, saluer la première
promotion ici présente du programme « Génération Europe » porté par l'Office
franco-allemand pour la jeunesse, illustration concrète de cette ambition, au
cœur de nos Traités de l'Élysée et d'Aix-la-Chapelle, de compréhension mutuelle
entre nos peuples et d'ambitions que vous aurez à aujourd'hui et demain.
Mesdames et Messieurs et Monsieur le Chancelier vient de le dire parfaitement,
cher Olaf, ce 60ᵉ anniversaire a une signification particulière, au moment où
l'Ukraine résiste à l'agression de la Russie, où l'idéal de paix et de dialogue
a été bafoué, où l'espoir même d'un ordre humaniste en Europe est menacé et où
les dérèglements du monde bousculent tant de certitudes dans nos pays.
Face à ces périls, il nous faut plus que jamais porter l'idéal d'une Europe
plus unie et pleinement maîtresse de son destin.
Oui, cette Europe que nous avons défendue l'un l'autre : en septembre 2017 sous
cette même coupole et vous-même, Monsieur le Chancelier, en août 2022 à
l'Université Charles de Prague, dans cet autre temple des valeurs humanistes de
notre Europe. Ce projet de renforcement de la souveraineté européenne a pris la
force d'une nécessité et d'une évidence pour tous. À présent, l'Allemagne et la
France partagent la responsabilité de le faire advenir dans tous les domaines
avec leurs partenaires au sein de l'Union européenne.
Nous avons su le faire face à la pandémie par une relance économique qui nous a
permis une capacité d'investissement inédite à 27 et la mutualisation de dettes
communes pour des investissements à venir, impensables quelques mois plus tôt.
Nous l'avons décidé ensemble, Allemagne et France, quelques semaines après le
début de la pandémie, pour que cela puisse advenir dès juillet 2020.
Nous le faisons jour après jour pour la défense de l'Ukraine. Après le 24
février, notre Union ne s'est ni divisée, ni dérobée à ses responsabilités. Et
notre soutien indéfectible aux côtés du peuple ukrainien se poursuivra dans
tous les domaines. Nous avons soutenu l'Ukraine, sanctionné la Russie et, ensemble,
sommes allés à Kiev pour ouvrir, là aussi, un chemin que, quelques semaines
plus tard, notre Europe a consacré. Et nous continuerons à soutenir le choix
clair fait par le Conseil européen de donner à l'Ukraine, comme à la Moldavie,
le statut de candidat. Nous continuerons à les accompagner, ainsi que les
autres pays candidats des Balkans occidentaux sur le chemin des réformes
nécessaires. Cette responsabilité de l'Allemagne et de la France est aussi de
renforcer la cohésion de l'ensemble de la famille européenne à travers la
Communauté politique européenne. Et je vous remercie, Monsieur le Chancelier,
du soutien que vous avez apporté à ce projet fédérateur à l’échelle du
continent.
Nous avons aussi su prendre les décisions qui s’imposaient pour nous-mêmes,
pour la réduction de nos dépendances stratégiques, pour une Europe plus forte
et souveraine en matière énergétique, technologique, militaire, industrielle,
alimentaire. C’est l’agenda que nous avons désigné ensemble, en Européens, à
Versailles en mars dernier. Et grâce à ces décisions, d’ores et déjà notre
Union n’est plus la même. Et les choix faits ces derniers mois en matière de
défense, en matière énergétique par nos deux pays sont des choix historiques
qui nous permettront de continuer, d’avancer et d’aller plus loin.
Mais le travail qui reste à accomplir est immense, pour atteindre notre
objectif d’une Europe plus souveraine, plus démocratique et plus solidaire. Et
cela ne dépend presque que de nous, Européens, de nos choix, des décisions que
nous prenons et de celles que nous ne prenons pas.
Alors, comme nos deux pays ont su le faire à chaque tournant de la construction
européenne et – non que ce fût facile, bien au contraire – l'Allemagne et la
France feront le choix de l'avenir. Vous l'avez parfaitement dit, cher Olaf à
l’instant. Le couple franco-allemand est un couple pour lequel rien n'était
écrit. Et si tout était simple, ce couple n'aurait ni à être célébré ni à
constamment se réinventer. Il est grand quand il arrive en quelque sorte à bousculer
la fatalité, à revisiter les intérêts d'un côté l'autre du Rhin et à bâtir un
chemin plus grand que ceux qui le composent, celui d'une unité, d'une fusion
entre nos peuples, nos histoires pour rendre notre Europe plus forte. C'est ce
choix d'avenir qui est le nôtre aujourd'hui.
Et l'Allemagne et la France, parce qu'elles ont défriché le chemin de la
réconciliation, doivent devenir pionnières pour la refondation de notre Europe
ensemble.
Pionnières d'abord, pour bâtir ensemble un nouveau modèle énergétique par-delà
nos différences. Nous devons encourager et accélérer au niveau européen les
investissements publics et privés nécessaires à la transition écologique. Nous
devons achever la diversification de nos sources et voies d'approvisionnement
et encourager la production d'énergies décarbonées sur notre continent.
Pionnières ensuite pour l'innovation et les technologies de demain, pour bâtir
la prospérité, l'avenir écologique et le modèle social qui nous unit. Cela
passe par l'accélération de nos convergences, la simplification de nos règles.
Cela passe par une stratégie industrielle européenne ambitieuse qui assure la
résilience de la production sur le sol européen par une stratégie « made in
Europe » 2030. Comme nous l'avons l'un l'autre poussé pour faire de notre
continent le champion de ces nouvelles technologies et de l'intelligence
artificielle.
Pionnières, ensemble pour une Union européenne capable de s'assumer comme
puissance géopolitique à part entière en matière de défense, en matière
spatiale, en matière diplomatique.
Pionnières, enfin, pour une Union plus efficace, plus protectrice et qui défend
ses valeurs. Car au fond, notre objectif de souveraineté est de s'assurer de
tenir notre destin entre nos mains. Et nous devons le mettre au profit de nos
valeurs communes, de notre modèle européen qui repose sur notre humanisme,
notre attachement à la liberté et à la solidarité. Alors, achevons ensemble
d'en faire en l'espace d'une génération, un espace de solidarité et de liberté,
celle de penser, de créer, de voyager, d'entreprendre, d'innover, de
rêver.
Cette Europe pour laquelle, ensemble, Allemagne et France seront pionnières,
est celle des universités, de la musique, de la littérature, de la création,
des théâtres, de la culture. Cette Europe, c'est celle qu'ensemble nous voulons
refonder.
Et telle est notre ligne d'horizon en ce jour de célébration où nous réunirons
le 23ᵉ conseil des ministres franco-allemand. Chers amis, l'itinéraire de
fraternité que nos deux peuples ont su bâtir après s'être tant déchirés nous
oblige. Le Traité de l'Elysée et l'aventure européenne étaient des pas inouïs
que tout des habitudes et des facilités pouvait empêcher. Et c'est pourquoi, à
mes yeux, ce jour ne doit pas simplement être celui d'une célébration, mais d'une
promesse, d'un engagement, d'un appel, d'une ambition nouvelle. À l'heure où
l'histoire semble sortir à nouveau de ses gonds, trouvons le ressort d'être à
la hauteur de l'espoir que tous ceux qui nous ont précédés avaient placé en
nous. Affrontons les périls du temps avec cet héritage de courage et
d'imagination, avec ce devoir de fidélité à l'audace. Avec l'assurance que tout
est possible si l'on demeure uni.
Eh oui, cher Olaf, en célébrant ensemble aujourd'hui avec vous, Mesdames les
Présidentes, Messieurs les Présidents et nos représentants des assemblées comme
nos ministres, cet itinéraire fraternel à la Sorbonne, c'est que nous voulons
bâtir une ambition nouvelle ici, dans ce lieu de savoir ici, à la Sorbonne,
dans cette université qui porte le nom de son fondateur et celui d'un village
des Ardennes dont les paysages ont vu les cendres de la guerre entre nos deux
nations. Dans ce lieu de culture et de savoir où passèrent des érudits de toute
l'Europe, de Thomas D'AQUIN à Albert de COLOGNE et qui inventèrent l'esprit
universaliste du continent. Ici, dans ce lieu où l’on a toujours rêvé tout à la
fois le patriotisme comme l'aventure européenne comme étant aussi un appel à
l'universel. Ici, où par le savoir, l'apprentissage, la compréhension, les
arts, on a toujours voulu bâtir l'amour de ce que nous sommes, nos héritages, à
travers quelque chose de plus grand que nous.
Et dans cette faculté qui honorera Ernst-Robert Curtius, un Allemand pleinement
européen et qui, voilà cent ans, ne voulait pas se résoudre à éteindre son
amour pour la littérature française. Mann a écrit des pages sublimes pour
qualifier l'amitié entre Curtius et Gide. Il a écrit qu'ils étaient « deux âmes
dans une même poitrine ». Voilà une haute image de la complicité morale, de la
fraternité de destin, de ce que nous sommes. Deux âmes dans une même poitrine.
Elles ne se ressemblent pas et elles n'ont pas la même histoire, mais elles
sont dans cette même poitrine et elles battent à l'unisson. Deux âmes
dans une même poitrine, c'est nous.
Alors sachez toutes et tous ici aujourd'hui, pouvoir compter sur notre
détermination ensemble à continuer à faire de l'amitié entre l'Allemagne et la
France l'un des arbres de vie de la souveraineté européenne. Sachez que l’un
l’autre, nous continuerons de faire avancer ce couple jadis impossible qui est
le fruit simplement de la volonté, du courage et de la force et nous le ferons
ensemble pour qu’à votre tour, vous, vous puissiez célébrer cette part
d’histoire, mais surtout continuer de bâtir la vôtre en ayant tous les choix et
la liberté en particulier de choisir votre avenir. C’est notre responsabilité
pour vous.
Vive l’amitié entre l’Allemagne et la France et vive notre Europe !
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> La dgccrf a ciblé et contrôlé depuis 2021 plus d’une soixantaine
d’influenceurs disposant d’un nombre très significatif d’abonnés, actifs dans
la promotion de produits et services ou faisant l’objet de signalements par les
consommateurs.
Près de 60 % des influenceurs contrôlés
présentent des anomalies. Parmi ceux en infraction, tous omettaient
systématiquement l’indication de leur intention commerciale dans leurs
publications.
Parmi eux, certains seront poursuivis pour pratiques commerciales trompeuses
pour avoir fait la promotion illégale de pratiques médicales ou de sites de
conseils en paris sportifs, utilisé des allégations « santé » interdites ou
encore organisé des loteries prohibées.
Ces pratiques seront sanctionnées à l’issue des procédures engagées. Personne
n’est au-dessus des lois. Personne ne doit se sentir intouchable.
Cette situation montre qu'un meilleur encadrement de ce nouveau secteur
d’activité est nécessaire. En 2023, la dgccrf poursuivra ses actions de
contrôle afin de protéger les consommateurs.
> Les influenceurs ont aujourd’hui
beaucoup de poids, les règles doivent être renforcées, Internet doit être le
lieu du respect des règles.
> [Réforme des retraites] il y a une réforme à faire passer
et il est toujours difficile de dire aux gens qu'il faut travailler plus
longtemps. C'est plus simple de faire la politique de l'autruche, de mettre la
tête dans le sable et de dire 'ne vous inquiétez pas, dormez bien, bonnes gens,
tout ira bien' sauf qu'on se retrouvera avec des déficits qui seront
insurmontables, un régime fragilisé et une répartition qui, du coup, ne sera
plus garantie.
> [Réforme des retraites] Cette
réforme des retraites est une garantie que le système de répartition par
solidarité entre les générations sera préservé.
> [Réforme des retraites] Il est essentiel que la
majorité fasse bloc parce qu'il en va de son identité politique.
> [Réforme des retraites] Il ne
faut pas exagérer l’impact des mouvements sociaux sur la croissance et
l’activité économique, ils sont légitimes, cette réforme des retraites est
juste car elle ne touche pas aux retraités.
> [Réforme des retraites] On peut
dire qu’en 2030 le régime des retraites sera à l’équilibre.
> [Réforme des retraites] Le travail est au cœur de notre
identité. Nous avons créé du travail, nous avons créé des emplois, nous avons
créé plus d'1,2 million d'emplois au cours du quinquennat passé. Nous pouvons
atteindre le plein emploi, nous nous sommes battus pour la revalorisation du
travail, nous avons mis en place des dispositifs d'intéressement, de
participation, de prime défiscalisée, d'actionnariat salarié.
> [Inflation] Nous sommes
aujourd’hui sur des prix qui ont beaucoup augmenté sur l’alimentation, nous
sommes confiants sur le reflux de l’inflation à partir de la mi-2023.
> [Réforme des retraites] Nous savions avec le président de la République, avec la Première ministre
que nous proposions une réforme qui est
difficile pour beaucoup de nos compatriotes ; on demande à tous les Français de
travailler plus longtemps. Il est évident que ce n'est pas très populaire mais
c'est ce qui va sauver le régime de retraite par répartition. C'est ce qui va
garantir l'équilibre financier d'ici 2030. Donc il faut continuer à expliquer,
continuer à convaincre, continuer à défendre cette réforme dont j'estime
qu'elle est juste, qu'elle est équilibrée et qu'elle est efficace pour le
rétablissement des comptes de ce système de retraite par répartition.
> [Réforme des retraites] Maintenant,
c'est le temps du Parlement. Le Gouvernement a fait une proposition qui me
paraît juste, équilibrée et qui je le redis, a un énorme avantage : elle
garantit l'équilibre financier d'ici 2030. Maintenant, c'est le Parlement qui
va prendre la main ; donc il peut toujours y avoir dans le cadre du Parlement
des discussions, des améliorations du texte que nous avons proposé ; moi je ne
fixe qu'une seule limite à ces améliorations : c’est l'équilibre financier en
2030. L'un des éléments clés de cette réforme, c'est de pouvoir garantir aux
générations qui viennent qu’en 2030, nous aurons retrouvé l'équilibre, que nous
n’allons pas accumuler les déficits, que nous n'allons pas nous mettre en
difficulté financière. Donc je le redis, toutes les ouvertures, toutes les
discussions sont intéressantes, toutes les propositions sont utiles mais elles
doivent s'inscrire dans un cadre financier qui garantit le retour à l'équilibre
en 2030. Pour moi, c'est un point absolument fondamental de cette réforme.
> [Réforme des retraites] Si on veut qu'une réforme tienne bon, il faut que les piliers fondamentaux
soient préservés : les 43 ans de durée de cotisation, l'âge légal à 64 ans, ce
sont des piliers qui garantissent cet équilibre financier en 2030. Donc il ne
faut pas affaiblir les piliers d'une réforme. Je rappelle par ailleurs que ces
propositions représentent déjà une avancée, une concession par rapport à ce que
le président de la République avait proposé pendant la campagne présidentielle
: nous avions proposé 65 ans et cela a été validé au premier tour de l'élection
présidentielle par 28% des Français, puis au second tour de l'élection
présidentielle. Nous avons entendu, discuté, la Première ministre a passé
beaucoup de temps à discuter avec les organisations syndicales, avec les partis
politiques pour essayer de trouver le meilleur équilibre possible qui nous
amène à un âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Je crois qu'il faut
préserver les éléments fondamentaux de cette réforme, laisser au Parlement la
possibilité d'améliorer notre copie parce qu'on peut toujours l'améliorer mais
je le redis, avec une exigence : l'équilibre financier en 2030.
> [Grande distribution] Il ne faut
jamais jouer avec les peurs des Français, il y a suffisamment d’angoisse
légitime face à l’augmentation des prix sur lequel nous protégeons nos
compatriotes.
> [Indemnité carburant ] Pour
l’instant, plus de 3 millions de Français ont fait la demande pour obtenir
cette aide mais il y a 10 millions de nos compatriotes qui sont éligibles.
> L’Allemagne a toujours été
opposée à l’idée d’une politique industrielle européenne mais nous obtenons
avec Emmanuel Macron des résultats spectaculaires.
> [Marché européen du marché de
l’électricité] Nous trouvons des compromis qui sont d’autant plus solides.
> [Marché européen de l’énergie] Ça fait des mois que nous nous
battons avec le président de la République pour obtenir des modifications du
marché européen (…) c’est aberrant d’un point de vue écologique.
> Je sais que c’est très dur pour
beaucoup de boulangers, ils ont le droit à un bouclier tarifaire à la demande
du président de la République nous avons mis en place un bouclier tarifaire.
>C’est à la Banque
centrale européenne de définir la politique monétaire mais ce que je veux dire,
c'est que depuis des semaines, le gouvernement explique que nous n'aurons pas
de récession ; et quand les Cassandre nous annonçaient en décembre qu’il allait
y avoir une multiplication de faillites, la récession pour la France, que les
nuages s'accumulaient, nous, nous avons continué à expliquer que l'économie
française résistait. Et aujourd'hui, le Fonds monétaire international, la
Banque centrale européenne confirment qu’effectivement, l'économie française
résiste. Donc je crois que face à ces vents de pessimisme où à chaque fois, on
voit les choses trop en noir par rapport à la réalité de la situation
française, je veux dire que je ne mésestime pas les difficultés de notre
économie mais notre économie a des fondamentaux qui sont solides; elle résiste.
L'Europe devrait échapper à la récession pour la plus grande partie de ses
États membres ; la France devrait aussi échapper à la récession et avoir une
croissance positive en 2023. Elle a fait de bons chiffres en 2023 ; elle a un
des niveaux d'inflation les plus faibles de la zone euro ; l'investissement
continue à se porter bien, l'investissement industriel en particulier et je
peux vous dire qu’ici, avec tous les chefs d'entreprise étrangers que je
rencontre, il y a un endroit où il faut investir en Europe, un pays qui est le
plus attractif grâce aux réformes qui ont été engagées par le président de la
République Emmanuel Macron : c'est
la France ! Tous les investisseurs que je vois ici, tous les investisseurs
étrangers disent : il y a un endroit où il faut être, c'est la France !
> Moi je rejoins
Ursula Von Der Leyen quand elle
dit qu'il faut qu'on change notre politique industrielle. Quelle est la bonne
réponse à l’inflation reduction act ? Pour nous, il y en a deux : la première,
c'est de demander à nos partenaires américains, des concessions, des exemptions
; c'est ce que nous allons faire avec mon homologue allemand Robert Habeck; nous allons nous rendre à Washington dans les
prochains jours et demander à nos alliés américains à la suite de la visite
d'Etat d'Emmanuel Macron à
Washington : nous voulons des concessions, nous voulons des exemptions pour
certains secteurs industriels européens. Et puis la deuxième réponse, c’est
aussi celle que nous avons proposée en Franco-allemands avec Robert Habeck, qui a été soutenue hier par nos amis
espagnols, dont nous allons rediscuter dimanche au sommet franco-allemand,
c'est une nouvelle politique industrielle européenne avec des investissements
dans quelques secteurs limités mais absolument stratégiques comme les
semi-conducteurs, l'hydrogène, les panneaux solaires, les batteries électriques
avec des décaissements plus rapides, avec des dispositifs plus simples, avec
une préférence européenne pour les biens qui sont produits, réalisés, fabriqués
en Europe, de façon à ce que nous ayons une industrie verte indépendante,
souveraine, puissante. Voilà les deux réponses que nous proposons ; elles sont
à la hauteur des enjeux et elles doivent permettre à l'Europe de compter au 21e siècle face à la Chine et face aux Unis.
> L'Espagne et la
France, sur la politique industrielle, partagent la même vue. Je regarde ce qui
se passe en Italie ; je vois nos partenaires italiens réclamer eux aussi une
politique industrielle plus volontariste. Donc je pense que ces idées que nous
défendons avec Emmanuel Macron
depuis maintenant des années, qui sont des idées de souveraineté,
d'indépendance sont en train de gagner. Eh bien tant mieux pour la France, tant
mieux pour l'Europe !
> Il faut être lucide
: si nous voulons au 21e siècle
garder une industrie européenne puissante et même profiter du changement
climatique pour réindustrialiser l'Europe et réindustrialiser la France, c'est
maintenant que ça se joue. Il n’y a pas une seconde à perdre pour mettre les
investissements sur la table ; ça peut être des investissements publics, ça
peut aussi être des investissements privés et il est essentiel de mobiliser
aussi des investissements privés. De ce point de vue, réaliser l'union des
marchés de capitaux, c'est-à-dire un marché unique des capitaux européens,
devient maintenant une urgence absolue parce que c'est la seule façon de lever
des fonds suffisants pour que les investisseurs industriels se disent :
l'Europe nous donne les fonds dont nous avons besoin, les modalités de
financement dont nous avons besoin pour réaliser nos investissements sur le
territoire européen.
> Ce qui
m'intéresse, c'est de regarder pour l'avenir comment est-ce qu’on décarbone le
plus rapidement possible l'économie française ; ça, c'est un enjeu majeur. Et
le projet de réindustrialisation ouverte que nous portons avec un certain
nombre de parlementaires, avec d'autres ministres, doit permettre à la France
de passer un cap historique : passer d'une économie qui a été une économique
brune, carboné, à une économie la plus décarbonée en Europe. Nous avons des
atouts pour cela, notamment l'énergie nucléaire ; nos industriels qui sont très
engagés dans l'hydrogène, des technologies de pointe ; il faut simplifier les
choses ; il faut mieux les financer ; il faut associer évidemment les
collectivités locales ; il faut former et créer de nouvelles qualifications.
Donc il y a des enjeux absolument considérables mais tournons-nous vers
l'avenir plutôt que de regarder vers le passé - qui est responsable de quoi -
regardons comment accélérer la décarbonation de l'économie française ; avec le
président de la République, avec la Première ministre Elisabeth Borne, nous sommes totalement déterminés à faire de
cette loi pour l'industrie verte une des grandes lois de 2023.
> Le dividende
salarié a été proposé par le président de la République et il sera mis en œuvre. C'est une question de justice. Quand une
entreprise est capable de verser des dividendes à ses actionnaires, elle doit
être capable de verser une meilleure rémunération à ses salariés. Et on voit
bien à l'occasion de ces manifestations - je reviens à vos questions sur les
retraites - que derrière, il y a une interrogation plus profonde sur le
travail, sur la valorisation de chacun, sur la juste rémunération de chaque
salarié. Eh bien nous voulons y répondre, notre réponse, c’est le partage de la
valeur, c’est le dividende salarié. Vous savez que je suis en général très
transparent et très direct : nous mettrons en place ce dividende salarié et
nous progresserons dans le partage de la valeur. (…)
J'entends parfaitement les arguments des
uns et des autres et nous allons discuter mais un des éléments cardinaux de la
politique que nous menons avec le président de la République depuis maintenant
six ans, c'est le travail ; on ne peut pas demander aux Français de travailler
plus longtemps et ne pas leur garantir en même temps une plus juste
rémunération de leur travail. C'est absolument fondamental de bien comprendre
les principes politiques qui sont au coeur de notre action avec le président de
la République : nous voulons plus de travail mais nous voulons aussi un travail
mieux rémunéré. Les deux vont ensemble. Quand on demande un effort aux Français
en leur demandant de travailler deux ans de plus, il faut dans le même temps et
c'est exactement ce que je porte avec beaucoup de détermination, garantir à
tous les Français quels qu'ils soient, quel que soit leur métier : qu'ils
soient ouvriers, qu'ils soient aides-soignants, qu'ils soient ingénieurs,
qu'ils soient techniciens de maintenance, qu'ils seront mieux payés et qu'il y
aura effectivement une juste répartition de la valeur. L'un ne peut pas aller
sans l'autre.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> À l’occasion du Conseil des ministres franco-allemand,
nous avons signé avec mon homologue l'accord créant l'unité conjointe de lutte
contre l’immigration irrégulière. La France et l'Allemagne agissent ensemble
pour mieux maîtriser les flux migratoires.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Au premier ministre palestinien ,
M. Shtayyeh, j'ai redit l'attachement de la France à la relation UE-Palestine.
L'Union européenne continuera à défendre la solution des 2 États et à soutenir
l'Autorité et la société civile palestiniennes.
> Nous soutiendrons l'Ukraine️ aussi longtemps que
nécessaire, pour l'aider à se défendre et pour préserver l'ordre international
fondé sur les principes de la Charte des Nations unies.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Pour garder une base industrielle de défense
autonome et souveraine, il faut la protéger et la stimuler. La hausse du budget
des Armées donne de la visibilité à nos industriels, qui doivent réapprendre à
livrer vite.
> Si on ne veut pas être
condamné à acheter à Moscou, à Washington, ou encore à Pékin, il faut
développer et consolider notre base industrielle et technologique de défense
autonome et souveraine. C’est un effort permanent que de garder une BITD que je
qualifierai «d’athlétique». Parfois il faut la protéger, parfois la stimuler.
Et aussi la mettre sous tension… avec bienveillance. Aujourd’hui nos
industriels doivent réapprendre à livrer vite, après trente années où les
commandes étaient retardées.
> On ne peut plus faire comme avant. Il faut tirer les
enseignements de la guerre en Ukraine. Les dépendances critiques vis-à-vis de
l’extérieur ne sont par exemple plus acceptables. Le président de la République
a fait de notre souveraineté un axe fort de notre politique depuis 2017. La
crise du Covid a néanmoins entraîné une prise de conscience supplémentaire
quant à la dépendance de certaines de nos chaînes d’approvisionnement. Des
équipements aussi clés que les corps de bombe ou la poudre pour les obus de
gros calibres nous étaient parfois fournis par des pays hors Union européenne!
Désormais, ce n’est plus acceptable.
> Ravi d’accueillir mon homologue
allemand Boris Pistorius à l’hôtel de Brienne à l’occasion du conseil des
ministres franco-allemand. La relation de défense entre nos deux pays est
porteuse : elle s’articule autour de nombreux projets concrets, capacitaires
comme opérationnels.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> L’emploi des seniors doit être un objet de
négociation et social dans l’entreprise, un objet obligatoire tous les trois
ans L'index sur l'emploi des seniors permettra de mesurer l'implication des
entreprises de plus de 300 salariés. Un non-respect sera accompagné d'une
sanction financière avec une obligation de négociation en cas de positionnement
insuffisant sur l'index.
> [Réforme des retraites] Nous
avons intégré beaucoup de demandes portées par les parlementaires.
> [Réforme des retraites] Le texte
tient compte des carrières longues avec ceux qui ont commencé à travailler
avant 18 ans.
> [Réforme des retraites] Nous
voulons améliorer la prise en compte de la pénibilité en facilitant l'obtention
de points.
> [Réforme des retraites] Il n'est
pas acceptable que des carrières soient différentes en fonction du sexe de
celles et ceux qui les mènent. (...) On ne peut pas dire demain, dans deux ans
ou trois ans, qu'il y aura une parfaite égalité de retraite.
> [Réforme des retraites] Quand il
y a une mobilisation, il faut savoir écouter les messages, il faut répondre aux
inquiétudes [...]. Il y a des messages auxquels il faut savoir dire qu'ils sont
irréalisables.
> A l’occasion du 23e
Conseil des ministres franco-allemand ce dimanche à l’Elysée, nos deux pays se
sont engagés à développer la mobilité transfrontalière des travailleurs et des
apprentis.
Les 60 ans du Traité de l’Elysée marquent ainsi la relance d’une coopération
étroite entre la France et l’Allemagne en matière de travail et d’emploi,
moteur de l’Europe sociale.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Je souhaite que les échanges et les projets
entre les lycées et les établissements d'enseignement supérieur se multiplient
: dès la seconde, les élèves doivent pouvoir préparer progressivement leur
orientation afin de réussir leurs études supérieures.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Développement des batteries de demain,
coopération sur la recherche contre l'endométriose, cursus universitaires
binationaux... : le conseil des ministres franco-allemand est aussi l'occasion
d'avancer avec mes homologues sur nos projets communs.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Cette décision de la cour de justice de l'UE va
dans le sens d'une meilleure protection de l'environnement, de la qualité de
l'eau et des pollinisateurs. Il est toutefois nécessaire d’accompagner les
agriculteurs pour aménager des alternatives à l'usage des néonicotinoïdes.
> L’Allemagne et la France doivent
continuer d'être des moteurs de la transition écologique. Nous avons convenu de
lancer un conseil écologique conjoint pour avancer sur la protection de la
biodiversité, les substances chimiques ou encore la gestion de l'eau.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Conseil des ministres franco-allemand. Des
avancées notables sur l’hydrogène bas carbone et notre détermination à travailler étroitement
ensemble sur la réforme du marché de l’électricité.
> Nous mettons en place un
plafonnement du prix de l'électricité. J'invite toutes les TPE et PME de
s'inscrire sur leur espace client.
> [Energie] Ceux qui vous disent
qu'on peut sortir du marché européen sont des plaisantins.
> Si nous voulons baisser nos gaz
à effet de serre, il va falloir baisser de 40% notre consommation d'énergie.
> [Coupures de courant] Si nous
continuons nos efforts, nous sommes en mesure de passer l'hiver.
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> [Réforme des retraites] Je fais partie d’une
majorité qui croit en la valeur travail, comme sujet de justice et comme
facteur d'émancipation. Nous ne sommes pas naïfs pour autant, nous savons la
pénibilité du travail. C'est pour cela que nous avons voulu une réforme juste
et équilibrée.
> [Réforme des retraites] Cette
réforme, nous la faisons parce qu'elle est nécessaire, d'abord pour des raisons
d'équilibre financier, ce qui est une justice entre les générations.
> [Réforme des retraites] Si vous
voulez être parfaitement populaire, vous ne faites pas de réforme des
retraites. Notre responsabilité est de porter les réformes nécessaires et justes
pour les prochaines générations, sinon mécaniquement les pensions vont baisser.
> [Réforme des retraites] Un
système déséquilibré c’est la rupture du pacte entre les générations. Avec
cette réforme des retraites, nous le préservons tout en restant l'un des systèmes les
plus généreux d'Europe.
> [Réforme des retraites et fonction
publique] Nous allons appliquer de façon symétrique les évolutions de
paramètres, à la fois sur le recul de l'âge de l'ouverture des droits et sur
l'accélération de la durée de cotisation. Ces mesures s'appliqueront à tous les
actifs.
> [Réforme des retraites] Nous
avons décidé de conserver les fondamentaux du système de retraites pour les
fonctionnaires (...) avec des mesures pour améliorer la gestion des carrières.
> [Réforme des retraites] Nous
intégrerons dans le projet de loi la création d'un fonds de prévention et
d'usure professionnelle dédié aux soignants de la fonction publique (...) Ce
seront 100 millions d'euros par an qui seront engagés.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> [Réforme des retraites] Temps de débats sur les
retraites en première lecture à l’Assemblée nationale :
- Réforme de 2010 : 9 jours.
- Réforme de 2014 : 7 jours.
Pour notre projet, les députés disposeront de 20 jours pour enrichir le texte.
Puis le texte ira au Sénat. Non à l'obstruction, oui au débat !
> [Réforme des retraites] Déficit
record, hausse des impôts, baisse des pensions de nos retraités : pour éviter
les scénarios catastrophes dans 10 ans, nous devons agir maintenant pour
préserver notre système de retraite.
> [Réforme des retraites] Nous
sommes ouverts à toutes bonnes idées de l’opposition pour améliorer notre
projet pour les retraites. Notre seule condition : pas d’augmentation d’impôts
et la garantie que notre système soit équilibré en 2030.
> [Réforme des retraites] Notre
système de retraite par répartition, c’est l’inverse du chacun pour soi. C’est
l’exemple même de faire Nation. Cette solidarité entre les générations, entre
ceux qui travaillent et ceux qui ont travaillé toute leur vie, nous devons la
préserver.
> Pour faire face à l’urgence
climatique, nous écoutons les jeunes. Ils étaient 200 ce dimanche à nous
partager leurs idées. Leurs propositions ont été entendues : elles serviront à
construire notre future loi sur l’énergie et le climat.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Réforme des retraites] Après notre réforme, la
France restera un des pays en Europe où l'âge légal de départ est le plus
faible et je rappelle que 4 Français sur 10 partiront avant 64 ans.
> [Réforme des retraites] Les
oppositions qui appellent au referendum, on voit la manœuvre. C'est pour éviter
le débat au Parlement, éviter de présenter une contre-réforme, ses modalités.
Aujourd'hui, les femmes sont victimes
d'inégalités dans la carrière. (...) Ces inégalités se traduisent au moment de
la retraite. Dans le
cadre de cette réforme, on prend des mesures pour corriger ces inégalités.
> [Réforme des retraites] La
retraite à 60 ans de la France insoumise, c’est 85Mds€, ça fait 3000€/an de
salaire en moins par français. Le RN ne veut pas supprimer les régimes spéciaux
mais veut supprimer le compte pénibilité. Injustices à tous les étages.
> Sous la présidence Emmanuel Macron, le budget du
ministère de l’égalité femme-homme aura doublé. On renforce aussi massivement
les moyens de la justice, de la police, pour mieux former et recueillir les
plaintes. L’enjeu c’est aussi l’Education et Pap Ndiaye
en fait une priorité.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> [Réforme des retraites] On a un bon équilibre.
Les régimes spéciaux, c’est un contrat social historique. Cette réforme a déjà
été faite à la SNCF. Le report de l’âge légal, il s’applique partout.
> [Service minimum en cas de grève
dans les transports en commun] On peut améliorer le système. La réquisition, c’est le dernier
recours quand un blocage menace le fonctionnement vital du pays”, rappelle le
ministre. Il dit vouloir “des délais d’anticipation plus grands” et assume de
vouloir faire rouler plus de trains lors des grèves.
> [Transports franciliens] Je sais
que c’est la galère. C’est une situation extrêmement difficile. Il y a une
pénurie massive de conducteurs et de chauffeurs”, souligne Clément Beaune.
“L’engagement pris, c’est qu’on revienne à la situation normale au début du
printemps.
> [Interdire les trottinettes en
libre-service] Comme ministre des Transports, je ne souhaite pas avoir une
mesure nationale d’interdiction. À titre personnel, je ne suis pas favorable à
l’interdiction. On annoncera un plan de régulation dans les prochaines semaines.
> [Zone à faible émission] Je le
redis : le calendrier des ZFE est dans les mains des collectivités locales”,
rappelle Clément Beaune. “On assume qu’il y ait des ZFE, c’est nécessaire.
L’Etat a mis des aides en place.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> [La France rapatrie 32 enfants détenus dans les
camps de prisonniers jihadistes en Syrie] Il est de notre devoir de protéger
ces enfants. Confiés par l’autorité judiciaire à l’aide sociale à l’enfance,
ils bénéficient dans notre pays d’un suivi médical et adapté à ce qu’ils ont
vécu. Tous les services compétents sont mobilisés pour qu’ils retrouvent une
vie normale.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Simplification des procédures, accélération de
l’action et appropriation par les citoyens : c’est le triple objectif que nous
nous sommes fixé lors de la première réunion du groupe de travail franco-allemand
sur les institutions européennes, que j’ai présidé avec Anna Luehrmann
Douze experts français et
allemandes vont travailler à des
propositions concrètes pour que les institutions de l’Union gagnent en efficacité
et garanties démocratiques, et qu’elles soient adaptées au prochain
élargissement.
> L'Europe a réussi
à réduire sa dépendance aux énergies fossiles russes ; elle ne l'a pas
supprimée. L'Europe a fait plusieurs choses : elle a réduit sa consommation,
elle a fait des plans de solidarité, et elle a préparé l'avenir avec des
directives qui vont permettre de construire beaucoup plus d'énergies
renouvelables. (…)
Il faut garder le cap, qui est celui
d'assurer à la fois la sécurité de nos approvisionnements, des prix peu élevés
et la transition énergétique. Et ce cap de transition, on ne le perd pas. Ce
qui s'est passé cette année, ce doit être un cri d'alarme pour que nous
accélérions sur la transition, tout en faisant très attention aux prix pour
protéger les entreprises et pour protéger les ménages.
> Il faut se
féliciter que tout le monde travaille à cette transition énergétique. Ensuite,
il faut être très clair, il y a un écart de compétitivité entre les Etats-Unis
et l'Europe à cause des prix de l'énergie et à cause de l' "Inflation
Reduction Act" américain. Quelle doit être la réponse européenne ? Trois
choses : on veut un choc de simplification, nos procédures pour permettre la transition
sont trop longues, trop compliquées ; l'Inflation Reduction Act c'est très
simple, très rapide, avec des crédits d'impôt. Donc un choc de simplification.
Un choc stratégique : investir plus et mieux dans les secteurs de la
transition, donc c'est tout ce qui est technologies numériques, technologies
énergétiques, et puis aussi la santé. Et un choc, ensuite, européen : nous
voulons préserver des conditions équitables et un environnement sain pour les
affaires dans toute l'Europe ; et ça, c'est des financements européens.
Simplification, stratégie, financements européens.
> Avec cet Inflation
Reduction Act, la réponse européenne elle doit venir d'elle-même. Ça doit être
à nouveau un cri d'alarme, un réveil, pour que nous ayons un plan industriel de
transition énergétique beaucoup plus important. C'est pourquoi, en écho à ce
que disait la présidente de la Commission mardi, avec le Président et la
ministre de l'énergie, ce plan en trois points de simplification,
d'investissements stratégiques et de financements européens doit absolument
être poursuivi. C'est ce qui nous permettra d'être concurrents à parts égales,
sur un pied d'égalité, avec les Etats-Unis.
> Depuis le début
de cette année, l'Union européenne s'est dotée d'un instrument qu'on appelle «antisubventions». Il consiste en deux choses : si on peut prouver qu'un gouvernement
subventionne, j'allais dire, de façon excessive, une industrie comme celle des
véhicules électriques, alors l'Union européenne taxera ces entreprises à leur
entrée sur le marché européen, et restaurera donc des conditions de concurrence
saines et loyales.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] C'est sûr, l'agression de la Russie en Ukraine
est horrible et une horreur pour les Ukrainiens. Nous devons absolument tout
faire pour les soutenir, comme nous l'avons fait pour le début. C'est évident
que c'est sur le continent, avec le prix de l'énergie, que nous souffrons le
plus. Maintenant, je voudrais dire deux choses : la première, c'est que nous
avions beaucoup d'inquiétude à l'entrée dans l'hiver 2022-2023. Avec la
réduction de la demande, avec toutes les mesures mises en place en Européens,
nous avons passé un hiver sans souci de provisions d'énergie, et les prix du
gaz sont aujourd'hui revenus à ce qu'ils étaient avant la guerre. Donc on a
fait la preuve pour l'hiver 2022-2023. Nous ne sommes pas tout à fait sortis du
bois, nous avons l'hiver 2023-2024 ; il faut que nous continuions sur ces
efforts. Mais si nous continuons comme nous l'avons fait, il n'y aura pas de
récession.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Je salue l’envoi par l’Union européenne d’une
nouvelle mission d'observateurs à la frontière arménienne. Renforcer la
sécurité, restaurer la confiance : deux conditions nécessaires pour la paix que
l’Europe s’honore de favoriser.
> Climat, énergie, jeunesse,
égalité : oui, nos Assemblées ont leur mot à dire sur l’avenir de l'Europe ! Parce que la France et
l'Allemagne doivent continuer à jouer un rôle moteur sur tous les sujets, nous
signons une déclaration commune ambitieuse !
> Le traité de l’Élysée était un
acte de paix et un projet d’avenir. Depuis, l'amitié entre nos deux pays n'a
fait que croître. Et nos Assemblées y contribuent pleinement. Députés français et
allemands , nous sommes réunis dans l'hémicycle pour voir plus loin encore.
> Enfant, j'ai entendu des mots
allemands pour exprimer l’amour de ma grand-mère à sa petite-fille et l’espoir
d’une vie heureuse en Europe. Qu’elle serait heureuse de nous voir unis aujourd'hui, grâce
à l’esprit de responsabilité qui a su prévaloir entre nos deux pays.
> L’esprit qui anime notre
partenariat franco-allemand ignore le pessimisme et la morosité. Quand d’autres
se réfugient dans le protectionnisme, nous disons : concertation, confiance et
initiatives communes.
> A travers Simone Veil, c'est la
mémoire d'une grande européenne que nous saluons au Panthéon avec mon homologue
allemande. La mémoire d'une femme de convictions et d’action exemplaire. A nous
de continuer aujourd'hui à porter le flambeau de ses combats.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
> [Réforme des retraites] Les
femmes gagneront plus. Elles seront aussi les grandes gagnantes du minimum
retraite à 1200 € : 60% des bénéficiaires seront des femmes. Notre réforme va
enfin réduire les écarts de pensions entre hommes et femmes.
Stéphane Séjourné
(Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement
européen)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] On est dans une aide à l'Ukraine
qui nécessite plus de matériel militaire. On essaie de le faire à 27, justement
pour se protéger et avoir une réaction internationale.
> [Réforme des retraites] Extrême gauche et extrême
droite prétendent que la réforme des retraites serait issue d'un « deal » entre
le Gouvernement et la Commission européenne pour bénéficier du plan de relance
européen. C'est faux. Et c'est même complètement absurde.
> [Réforme des retraites] La durée du temps de travail et plus largement la place du travail dans
notre société sont des débats légitimes mais ce n'est pas la question posée
aujourd'hui. Concentrons-nous sur
les objectifs de la réforme : préserver le système par répartition corriger ses
inégalités.
> [Réforme des retraites] Aujourd'hui les actifs dès 16-18 ans partent parfois en retraite après
avoir cotisé 45 ans. Le dispositif pour carrières longues les protégera. S'il y
a des « trous dans la raquette », c'est aux parlementaires de les raccommoder,
tout en veillant à l'équilibre à horizon 2030.
> [Réforme des retraites] Le Président du COR a raison de
rappeler que les dépenses vont se stabiliser. Mais dans le même temps, ses
recettes baissent. Son rapport est formel : sur 25 ans, le système de retraite
serait en moyenne déficitaire, quels que soient la convention et le scénario
retenus.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les chars
lourds sont nécessaires à l’Ukraine pour mener une contre-offensive efficace contre l’armée
russe. Accompagnons nos partenaires allemands sur le chemin de la livraison des Léopard 2. Ne manquons pas ce
rendez-vous.
Maud Bregeon (députée)
> [Réforme des retraites] Avant d’être élue
députée, j’étais salariée des Industries Électriques et Gazières. Est-ce que
certains travaillent dans des conditions parfois difficiles ? Oui. Est-ce qu’il
est légitime que tous, cadres compris, aient accès au régime spécial de
retraite associé ? Non.
Prisca Thévenot (députée)
> Unis face au cancer du col de l’utérus ! Tous
les ans, 1000 femmes en meurent. Face à ce constat et à notre retard sur la
vaccination HPV, j’ai porté un amendement (voté largement) pour permettre aux
pharmaciens biologistes médicaux de réaliser les dépistages de prévention.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Célébration des 60 ans du traité de l’Élysée
scellant la réconciliation de la France et l’Allemagne. Une nouvelle page doit
s’ouvrir : celle de la refondation. La solidité de l’amitié franco-allemande
sera clef pour renforcer notre Europe et relever les innombrables défis.
> A l’heure où le renforcement de
l’Union européenne est une impérieuse nécessité, certains discours font mal. Mais
une large majorité, de part et d’autre le Rhin, est déterminée à utiliser le
levier de la diplomatie parlementaire pour œuvrer en faveur d’une Europe
puissance.
Erwan Balanant
(député)
> [Délit de harcèlement scolaire] La
loi a un an, avec une effectivité qui date de la rentrée. Voter des lois c'est
une étape, on a l'appareil juridique nécessaire, maintenant il va falloir
massifier les moyens dans toutes les écoles de notre pays.
> En tant que parlementaire, on a la chance de pouvoir aller
dans les prisons pour contrôler. Et je peux vous le dire : c'est terrible. Il
faut qu'on ait des actions politiques fortes sur le sujet pour de meilleures
conditions.
> [Justice] Une fois qu'on a parlé
du budget, il faut parler de réorganisation et de moyens qui soient affectés au
bons endroits. Les états généraux de la Justice et le président Sauvé ont fait
un travail remarquable de priorisation.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La
question qui se pose aujourd’hui, c’est celle de l’envoi de chars en Ukraine parce
que c’est la demande que font les autorités ukrainiennes. Il n’y a pas de temps
à perdre parce qu’il y a des vies qui sont en train d’être perdues.
> Il y a une situation terrible en
Iran avec un régime qui tire sur son peuple, en particulier sur sa jeunesse.
Puis il y a une complicité des Gardiens de la Révolution avec des mouvements
violents de déstabilisation qui ne datent pas d’hier.
> La première ingérence étrangère
hostile en Europe reste la Russie, servie par ses alliés d’extrême-droite, qui
n’ont rien changé depuis le début de l’agression contre l’Ukraine.
> Les Etats-Unis, comme le Parlement
européen, réclament que l’Azerbaïdjan mette fin immédiatement au blocus du
corridor de Latchine qui coupe du monde les populations arméniennes du
Haut-Karabakh.
> L’Union européenne prend la
décision en faveur de laquelle je plaidais en créant une mission pérenne en
Arménie. Je me réjouis que la France ait décidé d’y participer.
> A mon initiative, le Parlement
européen s’était prononcé dès 2021 sur le groupe Wagner. Ceux qui s’associent à
lui s’associent à des criminels. « D’une milice à une armée» :
pourquoi Wagner est désormais considéré comme une «organisation criminelle».
Bernard Guetta
> [Opinion : «Le jour d’après]
Elles ne sont pas à rejeter mais à
prendre en compte, ces craintes. L’une est qu’en livrant des armes à l’Ukraine,
Américains et Européens ne puissent entrer dans l’engrenage d’une Troisième
guerre mondiale. L’autre est qu’en s’abstenant d’appeler les Ukrainiens à un
compromis territorial avec la Russie, les Occidentaux ne laissent de place qu’à
la guerre, au détriment de la diplomatie.
Entre les lignes ou clairement exprimées,
les deux s’entendent et se lisent aux Etats-Unis et dans bien des pays de
l’Union. Un ancien secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Pierre
Lellouche, vient de les formuler dans les colonnes du Monde mais, d’emblée, une
question. Où en seraient les 27 Etats de l’Union et l’ensemble des Démocraties
si le renseignement américain et les premières livraisons d’armes européennes,
improvisées mais immédiates et décisives, n’avaient pas empêché Vladimir
Poutine de prendre Kiev ?
Toute l’Ukraine serait occupée. Volodymyr
Zelensky aurait été assassiné. Poutine aurait trouvé son Quisling et, conforté
dans sa croyance en la décadence de l’Occident et sa lâcheté, il aurait bientôt
annexé l’Ukraine et le Belarus à la Fédération de Russie en leur donnant un
statut d’Etats associés. Il n’aurait alors pas eu besoin de reconquérir les
Pays baltes qui, preuve étant faite que les Démocraties ne défendent pas la
démocratie, n’auraient pas eu d’autre choix que de s’aligner sur Moscou ou
d’être soumis par la force.
La Russie serait, en un mot, devenue la
puissance dominante du continent puisque les Etats-Unis auraient acté leur
désengagement et que l’Union aurait dû renoncer à toute Défense commune devant
la montée des volontés d’apaisement et de neutralisme. Ne parlons pas même des
conséquences que ce triomphe de Vladimir Poutine aurait eu en Afrique, en
Amérique latine et, avant tout, en Chine où Xi Jinping s’en serait trouvé
encouragé à lancer ses armées contre Taiwan et à risquer, pour le coup, un
affrontement direct avec les Etats-Unis.
Non, restons en Europe et dans la seule
Ukraine car que s’y passerait-il maintenant si les Occidentaux, comme tant des
Républicains et certains Européens le souhaitent, arrêtaient ou restreignaient
leurs livraisons d’armes ? La réponse est que l’Union européenne se déferait
vite et qu’à cette immense victoire de M. Poutine s’en ajouterait aussitôt une
autre puisque les Ukrainiens ne seraient plus en situation de continuer à
libérer leurs territoires et n’auraient, au contraire, bientôt plus assez de
munitions pour faire face à une reprise de la progression russe qui menacerait
à nouveau Kiev.
Le jour où l’on en serait là, Vladimir
aurait eu le temps de réorganiser ses troupes et de les réarmer. Il aurait
repris espoir et les Démocraties se retrouveraient, rancœurs et déchirements en
plus, dans la situation qu’elles avaient su éviter en février, lorsqu’elles
avaient empêché Vladimir Poutine de l’emporter en Ukraine et, par voie de
conséquence, dans toute l’Europe.
On ne voit pas qui pourrait le souhaiter
à part MM. Poutine, Xi Jinping, Khamenei et quelques autres de ceux qui
haïssent le plus la démocratie mais la Troisième guerre mondiale ? En
continuant d’armer l’Ukraine et lui permettant de contraindre les mercenaires
et l’armée russes de reculer vers les frontières de la Fédération, irait-on
vraiment jusqu’à l’engrenage nucléaire ?
Alors, de deux choses, l’une. Ou bien le
président russe est réellement susceptible d’aller jusqu’à faire sauter la
planète et il n’est certainement pas recommandé de laisser un tel homme
l’emporter ou bien il n’est pas assez fou pour sacrifier le genre humain à son
désir d’empire et il faut instaurer le rapport de forces qui l’amènerait à la
table des négociations.
Dans le premier cas, il faut donner à
voir aux services secrets, à l’armée et à l’argent russes qu’ils doivent au
plus vite se débarrasser d’un tel danger public et les en convaincre en donnant
aux Ukrainiens tous les moyens d’écraser l’agresseur et de le chasser de leur
pays. Dans le deuxième cas, le plus probable bien sûr, c’est à Poutine lui-même
et à l’ensemble de son régime qu’il faut donner le choix entre une débâcle
totale et la recherche d’une issue honorable. Dans l’un comme l’autre cas, il
ne faut donc surtout pas limiter les livraisons d’armes à l’Ukraine mais cela
signifie-t-il qu’il n’y ait pas là de place pour la diplomatie ?
Tout dépend de ce que ce mot signifierait
aujourd’hui.
Si l’on veut dire par là qu’il faudrait
conduire les Ukrainiens – et en réalité les y obliger – à abandonner à M.
Poutine le Donbass en plus de la Crimée, attention ! Ce serait tout simplement
lui reconnaître une victoire qu’il n’a pas remportée et lui donner le temps,
comme en 2014, de digérer ses conquêtes et d’en envisager d’autres. Cette
diplomatie-là ne mènerait qu’à offrir au président russe les conditions les
plus favorables possibles à un conflit de plus grande ampleur mais la
diplomatie pourrait signifier tout autre chose.
Il faut voir grand. Il faut cesser de
penser à négocier les frontières de l’Ukraine à la place des Ukrainiens, leur
donner les moyens de défaire l’agresseur et, dans le même temps, proposer à la
Russie les grandes lignes de ce que devraient être demain, l’Ukraine ayant été
libérée, les conditions politiques, économiques et militaires d’une
stabilisation du continent permettant une coopération pacifique de tous les
Etats le constituant.
La diplomatie ne doit pas aujourd’hui
consister à chercher à amadouer un agresseur qui n’a fait, depuis onze mois,
qu’accumuler défaites, crimes et humiliations, mais à ébaucher la paix qui
suivra la guerre. Il nous faut solennellement rappeler à la Russie que ni
l’Alliance atlantique ni l’Union européenne n’ambitionnent de violer ses
frontières internationales et lui faire clairement comprendre qu’aussitôt
qu’elle aura renoncé à asservir, martyriser et fractionner l’Ukraine, elle
trouvera toute sa place dans le continent auquel elle appartient.
Jusque dans les antichambres du Kremlin,
beaucoup de gens pourraient comprendre à Moscou qu’un destin de partenaire de
l’Union est infiniment préférable pour la Russie à celui de vassal de la Chine.
Peut-être Poutine lui-même le pourrait-il lorsqu’il il verra la débâcle menacer
de l’emporter. Il faut tout à la fois combattre l’agression et parler à la
Russie. Il faut permettre à l’Ukraine de gagner la guerre et ouvrir aux Russes
l’horizon d’une paix pérenne à laquelle aspire notre continent commun, de
Lisbonne à Vladivostok.