Voici une sélection, ce 16 janvier 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> Contre la hausse des prix, l’Etat agit pour 10
millions de travailleurs : Les salariés, agents publics et indépendants qui
utilisent leur véhicule peuvent bénéficier d’une indemnité carburant de 100€.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Réforme des retraites] J'accuse, ceux qui ne
se soucient pas du déficit du régime des retraites, de faire le jeu des plus
favorisés au détriment des plus modestes.
> [Approvisionnement des Français en produits de grande consommation] Notre objectif, c'est celui qu’on a réussi à obtenir avec la loi Egalim. Il est de trouver le bon équilibre entre les intérêts des distributeurs, du producteur agricole et du consommateur. Il faut que tout le monde en ait pour son argent.
> [Panier anti-inflation] C’est une manière de dire aux distributeurs, dans le fond, est-ce qu’on ne peut pas tous faire un effort? 20 produits de première nécessité, des produits d’hygiène, des produits alimentaires, sur lequel vous vous engageriez à avoir le prix le plus bas possible de façon à ce que tous ensemble nous amortissions le choc inflationniste. Celui-ci, aujourd’hui, touche beaucoup les produits alimentaires. Donc c’est dur pour les familles, c’est dur pour les ménages et il y en a encore pour quelques mois.
> Face à la hausse des prix du
carburant, l’État agit. Nous ouvrons dès maintenant sur le site http://impots.gouv.fr une aide spécifique de 100 € à destination des Français les
plus modestes qui utilisent leur véhicule pour travailler ou se rendre sur leur
lieu de travail.
100 € est l’équivalent d’une remise de plus de 10 centimes par litre pendant un
an pour un automobiliste moyen (12 200 km par an avec un véhicule consommant
6,5L/100km).
La demande de cette indemnité carburant devra être effectuée avant le 28
février 2023.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Avec cette réforme nous
allons revaloriser les petites retraites. Ce que nous souhaitons c’est
reconnaître le travail !
> [Réforme des retraites] Je pense que les Français aiment travailler, beaucoup sont très attachés à leur emploi.
> [Réforme des retraites] Je ne fais pas la météo du climat social, je respecte les mouvements et je suis convaincu que cette réforme est juste et nécessaire.
> [Réforme des retraites] Il y a 1,8 million de retraités qui ont une retraite autour de 1000€, proche du minimum vieillesse, en ayant cotisé toute leur vie. Ce que nous souhaitons c'est reconnaître le travail, et donc avoir une pension minimum à 85% du Smic.
> [Réforme des retraites] Les parlementaires, quel que soit leur groupe, sont conscients que nous avons intégré beaucoup de leurs attentes, de leurs demandes.
> [Réforme des retraites] Lors de la réforme de 2003, il a été écrit dans la loi que la nation se fixait pour objectif que la pension minimum pour une carrière complète soit à 85% du Smic. Sauf que ça n'a jamais été mis en œuvre.
> [Réforme des retraites] La seule chose qui peut interdire le débat, c'est l'obstruction. Quand j'entends Mathilde Panot de LFI dire qu'elle veut 150 000 amendements, c'est la garantie de l'obstruction.
> [Réforme des retraites] On doit assumer nos points de désaccord. J'ai mené des consultations avec l'ensemble des organisations syndicales et patronales, il y a des points sur lesquels on a avancé, et d'autres sur lesquels il subsiste des désaccords.
> Chaque année, 650 personnes meurent au travail. Qu'on puisse mourir au travail pour des questions de conditions de sécurité, de respect des normes, je ne l'accepte pas.
> emploi des séniors : "L'effort est légitime, il permettra d'avancer. Les entreprises ont cette responsabilité, elles vont devoir donner le la de l'emploi des séniors.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Mon objectif est la réussite de tous les
élèves, d’où qu’ils viennent. Savoir bien écrire en fait partie.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Nous avons annoncé vendredi la création de la
plateforme MonMaster
pour:
- centraliser tous les voeux sur une plateforme unique
- rassembler les dates de voeux et de réponses autour d'un calendrier unique.
Le tout sans aucun algorithme !
> L'orientation aujourd'hui, c'est aussi le droit de se tromper. Il est bon qu'un jeune puisse avoir la possibilité de se réorienter. C’est pour cela que nous mettons en oeuvre pour la formation tout au long de la vie !
> Nous avions promis des
améliorations pour parcoursup: en décembre, nous avons ouvert une plateforme plus riche, plus
claire et plus transparente.
Les candidats pourront y formuler leurs vœux dès mercredi.
> [Réforme des retraites] J’entends les jeunes me dire qu’ils vont cotiser mais que dans tous les cas eux n’auront pas de retraite. Ce serait une injustice terrible ! C’est pour cela que le Gouvernement a souhaité bâtir un projet assurant l’avenir de notre système.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Alors que l’agriculture fait face à de nombreux
défis climatiques, sanitaires, sociétaux et internationaux, nous agissons et
continuerons de le faire pour assurer l’avenir de notre ferme France et retrouver
notre souveraineté alimentaire.
> Malgré ces crises, notre
système alimentaire a tenu. Tout cela n’est pas le fait du hasard, mais celui
de la très grande mobilisation des pouvoirs publics, bien sûr, mais surtout de
ces femmes et de ces hommes qui font l’agriculture et l’agroalimentaire
français au quotidien. Et qui n’ont jamais, jamais manqué à l’appel, ni pendant
le Covid19 ni depuis la guerre en Ukraine ! Il faut les en remercier et les
Français se sont rendu compte qu’il n’était pas toujours facile de produire et
d’assurer la continuité d’une chaîne alimentaire.
Il est vrai cependant que ces crises ont aussi mis en évidence des faiblesses
et certaines dépendances trop fortes de notre système alimentaire, notamment
sur des intrants comme l’alimentation animale ou les engrais. Cela nous oblige
à trouver les solutions pour les résoudre.
> Il faut arriver, à tout prix, à renforcer notre souveraineté, c’est-à-dire à identifier nos dépendances et à faire les transitions nécessaires en agriculture. Sans transformation de nos modèles agricoles, notre souveraineté alimentaire sera menacée. C’est notre responsabilité pour préserver notre force agricole.
> Sur le bio et le haut de gamme, je ne serai pas le ministre qui oppose les modèles. Là n’est pas la question. Il faut arriver à combiner les demandes des consommateurs : développer le bio dans un contexte inflationniste, c’est travailler sur la demande et le coût de production. Comme en volaille, le choix du Label rouge ou de l’appellation d’origine contrôlée, l’AOC, a un prix. Il faut aussi s’adapter aux nouveaux modes de consommation : valoriser de la viande d’excellente qualité tout en répondant à la demande en steak haché qui représente près de 50 % de ce qui est consommé en France. Le vrai sujet, au fond, est celui de la rémunération des producteurs et du prix de l’alimentation.
>[Cultures à privilégier] Il y a d’abord les relais de
croissance interne comme ceux des fruits et légumes. Il y a trente ans nous
étions davantage autosuffisants, aujourd’hui nous importons globalement un peu
moins de 50 % des fruits et légumes que nous consommons. Nous présenterons un
plan de souveraineté en février. Si la France est encore exportatrice en pommes
de terre et autosuffisante en endives, elle est déficitaire dans beaucoup
d’autres productions, que ce soit la fraise, la cerise, la tomate… Il faut
continuer à reconquérir notre autonomie dans toutes les cultures où cela est
possible, mais également dans l’élevage – plus de 50 % de la consommation de
poulet est importée, ce n’est pas acceptable ! – et à produire pour exporter car
être souverain, ce n’est pas arrêter toute importation notamment de denrées qui
ne sont pas produites en France. Être souverain en matière alimentaire, ce
n’est pas le protectionnisme, mais garantir l’équilibre économique de nos
filières et leur capacité à investir pour l’avenir.
Il faudra aussi développer de nouvelles filières et productions pour répondre
aux demandes de la bioéconomie, par exemple de béton de chanvre, et apporter
davantage de revenus diversifiés à nos agriculteurs.
> Si le prix des céréales augmente, c’est, certes, parce qu’il y a une tension sur le marché, à Chicago ou à Rouen, mais surtout parce qu’il en existe une sur les engrais minéraux produits dans un endroit en guerre. Il faut, comme pour l’énergie, retrouver sa souveraineté afin de ne plus être dépendant du pétrole et du gaz. Il faut choisir ses dépendances mais aussi ses interdépendances.
> Face à nous, nous avons des radicaux persuadés qu’une
agriculture sans eau est possible. Ce qui se passe à Sainte-Soline est
caractéristique de ce courant de pensée. L’histoire de l’accès à l’eau est
multimillénaire ; il faut voir ce qu’ont fait les Grecs et les Romains. La
vérité, c’est que de nombreux territoires qui n’avaient pas besoin d’eau, comme
la Bretagne et le Massif central, vont se retrouver confrontés à des stress
hydriques. Jusqu’alors, il suffisait de diviser la quantité de pluie annuelle
par douze et vous obteniez, pour faire simple, la pluviométrie mensuelle. Dans
les années qui viennent, la pluviométrie totale va diminuer sur la majeure
partie du territoire et elle sera concentrée sur huit mois, donc moins efficace
; il y aura ainsi quatre mois de stress hydrique.
Les agriculteurs doivent réfléchir à la question de la rareté de l’eau et
adapter leurs modèles agricoles : comment faire pour que la goutte d’eau donnée
soit la plus efficace ? pour réduire les besoins en eau de mon système ? Mais
nous devons également travailler sur des réserves de substitution
approvisionnées par l’eau tombée en hiver et la réutilisation des eaux usées.
> Les risques climatiques, épidémiques qui s’accumulent
actuellement à travers le monde peuvent faire chuter à tout moment des
productions. Prenez la betterave. Si la France n’avait pas autorisé, pour une
période de trois ans, de nouvelles dérogations pour les néonicotinoïdes, la
filière aurait disparu. Mais nous ne sommes pas restés les bras croisés : avec
le monde de la recherche, avec un soutien financier public dédié, avec les
travaux menés par les professionnels, cette période a donné lieu à un travail
intense qui doit permettre de se passer définitivement de ces substances tout
en garantissant la capacité de produire des betteraves en France dans des
conditions économiques viables.
Le risque de voir disparaître une filière est encore plus destructeur quand
vous n’avez pas d’outils de transformation. Sans eux, impossible de remonter
une filière. Si vous allez trop loin dans la décapitalisation du cheptel de
vaches laitières en France, vous n’aurez plus de collecte de lait. Vous rentrez
alors dans un cercle de décroissance. La France a des besoins en légumes, en
fruits, en viande, en lait, ne serait-ce que pour reconquérir ses propres
marchés intérieurs. C’est tout le sens des politiques menées qui passent avant
tout par la juste rémunération de ceux qui produisent, qui doivent pouvoir
vivre de leur travail et assumer les transitions qui s’imposent. Cette ambition
a été traduite dans les lois Egalim qui portent leurs fruits. L’année dernière
a permis de rompre avec un cycle continu de déflation des prix de l’amont
agricole.
> [Filière lait] Le sujet immédiat, c’est la rémunération
des éleveurs et la situation de leur trésorerie pour éviter qu’ils ne vendent
pour payer la nourriture de leurs animaux. Il y a plusieurs sujets qui
expliquent la situation actuelle. D’abord, le conjoncturel, c’est-à-dire les
prix proposés par la grande distribution et les transformateurs. Ils
s’améliorent depuis quelques mois. Sans doute les professionnels ont-ils
compris qu’ils doivent rémunérer les agriculteurs s’ils veulent assurer la
continuité de la chaîne alimentaire. La loi les y oblige d’ailleurs. Que
cherchent les distributeurs ? À avoir tous les produits dans leurs rayons.
S’ils ne rémunèrent pas les éleveurs, il y aura un problème
d’approvisionnement. En parallèle, le gouvernement a déployé de nombreuses
aides (résilience à l’alimentation animale, allègement des charges, aides
sécheresse, énergie… ) dans des délais extrêmement courts. Les versements pour
calamités agricoles interviennent ces jours-ci dans 19 départements, alors
qu’ils étaient effectués généralement en mars ou avril.
Ensuite, on a besoin d’accompagner puissamment les unités de transformation
laitières et les exploitations agricoles dans les différentes étapes de
modernisation. La productivité n’est pas un gros mot. Il y a aussi la question
du portage capitalistique. Un jeune qui reprend une exploitation peut
s’endetter à hauteur de plusieurs millions. J’ai régulièrement des débats pour
expliquer que je ne défends pas un capitalisme débridé mais l’accès aux
capitaux. Enfin, il y a les conditions de travail. Les éleveurs que je
rencontre n’en peuvent plus de travailler du matin au soir, pour la traite par
exemple, 365 jours par an. Ce qui veut dire que la question du salariat doit
être posée.
> Il ne faut pas tomber dans l’excès déclamatoire rejetant le système économique du monde actuel ou appelant à faire table rase du passé des soixante-dix dernières années. Ce genre de comportement n’est pas nouveau. Il faut penser “modestement” les choses, c’est-à-dire en tenant compte de la complexité des éléments. Si je savais décarboner en huit jours, je le ferais ; si je pouvais restaurer la biodiversité plus vite, je le ferais. Ce que je veux, c’est avancer concrètement et que chacun d’entre nous fasse sa part. Changer un système répond à des équilibres écologiques, agronomiques, économiques, sociaux qu’on ne peut pas bouleverser d’un revers de main. En ce sens, l’industrie agroalimentaire est à la pointe de l’agriculture de demain.
> Au-delà des moyens financiers impressionnants qui sont
parfois mis sur la table, il y a quelque chose de l’ordre de l’apprenti
sorcier, sans recul scientifique pour le développement de la viande cellulaire.
Cela ne gêne pas certains au motif qu’il faudrait crier haro sur l’élevage
naturel. Les mêmes qui ont critiqué les OGM vous disent qu’on peut manipuler
les cellules pour fabriquer de la viande. Et cela ne pose pas de problème
éthique ? La viande cellulaire est pourtant une réelle manipulation du vivant :
on reconstitue un aliment qui existe naturellement.
C’est plonger avant les temps préhistoriques, dans des temps qui n’ont jamais
existé. Les mêmes qui vous parlent de «renaturation» veulent faire un monde
sans activité humaine et sans animal. Au-delà, je suis gêné par la démarche
d’injonction, de jugement binaire opposant des gentils et des méchants, ceux
qui mangent de la viande et ceux qui n’en mangent pas… Je suis frappé par ceux
qui prônent la tolérance mais ne respectent pas les majorités, et pas même les
minorités qui ne pensent pas comme eux. Il ne faut pas chercher l’innovation
pour l’innovation : elle doit aider les agriculteurs, à un coût acceptable, et
non pas jouer contre eux, et assurer une réelle souveraineté. (…)
Il faut connaître le sens profond qui se cache derrière ces démarches. Le monde
risque de se mettre dans les mains de quelques industriels qui décideront un
jour de ne plus vous fournir, s’ils le veulent, en protéines animales. C’est
pour cela qu’il faut défendre notre agriculture et notre élevage, à taille
humaine et diversifiés. C’est une force et un atout pour les consommateurs, et
la garantie de la qualité de l’alimentation produite. Ne croyons pas que ces
nouveaux industriels déploieront des petites usines de production, ce seront
des mastodontes ! Les mêmes qui critiquaient Monsanto laissent accréditer la
thèse selon laquelle nous pourrions tous être nourris par des multinationales
qui vont faire de la manipulation du vivant.
En tant que ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, ce
n’est pas la vision que je défends ni le modèle que je soutiens ! L’avenir et
l’orientation de l’agriculture méritent mieux qu’un débat sur la viande
cellulaire. Il faut parler formation, installation des jeunes, transition et
capacité de penser la ferme France en 2030. C’est ma feuille de route.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Mise en œuvre globale de la loi «climat et
résilience»] Le processus législatif, qui a commencé à l’issue des travaux de
la Convention citoyenne, a totalisé 210 heures de débats dans cet hémicycle,
entrecoupés par une commission mixte paritaire dont la durée reste à ce jour la
plus longue puisque plus de neuf heures de discussions ont été nécessaires pour
parvenir à un accord sur ce qui est devenu la loi portant lutte contre le dérèglement
climatique et le renforcement de la résilience face à ces effets. De 69
articles au départ, le texte en compte finalement 305 – un chiffre important
qu’il convient de rappeler au moment où on parle des décrets d’application et
du pourcentage des mesures réglementaires mises en œuvre. Mais c’est bien parce
que les articles votés sont une chose et leur mise en œuvre en est une autre
qu’il faut se pencher sur les mesures d’application de ce texte.
Au 11 janvier 2023, 69 % des décrets d’application ont été
pris. Par rapport aux chiffres que vous avez donnés pour le début de l’année
2022, on mesure l’accélération puisque 88 textes d’application sur les 127
requis par la loi sont désormais entrés en vigueur.
Rappelons que certaines dispositions étaient applicables
dès la promulgation de la loi : la possibilité pour le juge d’ordonner des
mesures de restauration du milieu naturel ; l’extension du référé pénal ; le
renforcement des pouvoirs de police du maire en matière de publicité ; la
possibilité d’encadrer les écrans publicitaires dans les vitrines ; les amendes
en cas de publicité faisant la promotion de la mise au rebut d’un matériel sans
promouvoir sa réutilisation ; la qualification du greenwashing comme pratique
commerciale abusive ; la faculté pour le maire d’adresser ses observations sur
l’implantation d’éoliennes ; la formation à l’écoconduite pour les conducteurs
de transports routiers ; les mesures de réglementation pour faire face à
l’hyperfréquentation des sites touristiques rendues possibles pour les maires
et les préfets – alors que rien n’était prévu en ce cas auparavant ; le menu
végétarien hebdomadaire obligatoire dans les cantines scolaires ;
l’expérimentation pour trois ans des voies réservées, etc.
Un certain nombre de ces mesures sont entrées en vigueur
dans l’année qui vient de s’achever. Certes pas toujours dans la joie,
l’allégresse, et à la satisfaction de l’ensemble des particuliers. Cela m’amène
à saluer Barbara Pompili en lui répondant que même quand on s’efforce de
conduire une transition qui soit juste et ambitieuse, et qui prenne en compte
les parties prenantes, y compris les citoyens, cet effort ne peut pas se faire
sans rien changer à nos habitudes, à la manière dont on vit, consomme, se
nourrit ou se déplace. Parmi les dispositions d’ores et déjà en vigueur, citons
la fin du chauffage sur les terrasses ; la mise en œuvre des premiers
affichages environnementaux à travers la classe CO2 dans les publicités de
véhicules motorisés ; l’interdiction des vols d’avions publicitaires ; le gel
du loyer des logements classés F ou G et considérés dorénavant comme des
passoires thermiques. Je vous rappelle également que toute zone commerciale de
plus de 10 000 mètres carrés de surface de vente qui artificialise les
parcelles est interdite depuis octobre 2022.
L’année 2023 commence par l’entrée en vigueur, ce 1er
janvier, d’un nouveau train de mesures : l’interdiction pour les annonceurs
publicitaires d’affirmer qu’un produit ou un service est neutre en carbone sans
présenter un bilan de ses émissions de gaz à effet de serre ; la mise en place
de l’option végétarienne quotidienne dans les cantines gérées par l’État ;
l’extension du périmètre des bilans des émissions de gaz à effet de serre pour
y inclure des émissions indirectes ; l’expérimentation des prêts à taux zéro
dans les ZFE pour les ménages les plus modestes ; l’obligation pour les
plateformes de livraison d’utiliser une part croissante de véhicules à deux ou
trois roues motorisées à très faibles émissions ; la compensation carbone par
les compagnies de 70 % des émissions des vols intérieurs. J’ajoute que
s’agissant de la fermeture des lignes aériennes lorsqu’il existe une
alternative de trajet en train de moins de deux heures trente, le projet de
décret est en consultation publique – les liaisons aériennes correspondantes
n’existent plus d’ores et déjà, mais nous attendions la décision officielle de
l’Union européenne à ce sujet.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> À partir d'aujourd'hui, les Français les plus
modestes qui utilisent leur véhicule pour aller travailler peuvent solliciter
la nouvelle indemnité carburant. Une aide concrète pour 10 millions de travailleurs.
Rima Abdul-Malak
(ministre de la Culture)
> Un mot guide mon action, c’est la « relève ». La relève d’un
secteur qui, malgré les difficultés, a bien résisté pendant la crise liée au
Covid19 et qui doit faire face à de nouvelles épreuves. Mais travailler dans
l’incertitude, c’est aussi un moteur pour se réinventer. Nous devons également
faire face à une certaine crise des vocations. L’enjeu de la formation, du
repérage de nouveaux talents est une priorité.
Je souhaite que l’on repère, dans chaque département, des jeunes professionnels
qui seront les 100 visages de la France culturelle de demain. Issus de
différents horizons, ils seront accompagnés sur quatre ou cinq ans et
auront un mentor parmi les personnalités de la culture. Actuellement, lorsqu’on
lance des appels à candidatures pour une scène nationale par exemple, on a
assez peu de candidats nouveaux. Il faut ouvrir, diversifier ce vivier de
professionnels.
Le second projet concerne les écoles d’architecture. Elles comptent aujourd’hui
20 000 étudiants qui sont les bâtisseurs de demain. C’est un vivier
incroyable. Face aux enjeux de transition écologique, je veux créer un prix
annuel pour les projets de fin d’études axés sur l’architecture verte. Nous
réunirons ensuite les lauréats en résidence à Rome, à la Villa Médicis.
> J’ai entendu les inquiétudes, mais j’ai aussi constaté
un appétit pour des projets inspirants et une envie réelle de penser de
nouvelles manières de travailler, de s’adresser au public, de diffuser les
spectacles. Des projets naissent dans les territoires et permettent d’infuser
la culture selon des modalités plus écoresponsables. Ce sont des démarches
intéressantes pour repenser les équilibres entre création et diffusion. Envoyer
une compagnie à l’autre bout de la France pour deux représentations, est-ce que
cela a encore du sens sur un plan culturel, économique, écologique ?
Quant aux inquiétudes de très court terme, face à la hausse des factures de
l’énergie, les dispositifs de l’Etat peuvent bénéficier à toutes les catégories
de lieux culturels. Et nous avons une enveloppe, dans le budget du ministère,
qui va permettre, pour les cas les plus critiques, d’aider certaines
structures. Nous finançons aussi de nombreux travaux pour améliorer, à terme,
la performance énergétique des bâtiments. Le vrai enjeu est surtout de savoir
comment mieux diffuser, mieux produire, mieux toucher les publics. (…)
Le but est de préserver la diversité de la création et le soutien aux
compagnies, et cela n’est pas nécessairement contradictoire avec le fait de
décélérer, de dédensifier le rythme des créations pour mieux les produire et
permettre au public de voir les spectacles sur une plus longue période, ce qui
sera plus écologique, par ailleurs. Le consensus est beaucoup plus fort
aujourd’hui autour de ces enjeux.
> Il existe déjà un conseil des territoires pour la
culture, que j’ai réuni il y a quelques jours à Nantes. Il rassemble l’ensemble
des associations de collectivités. Je fais aussi des réunions spécifiques par
région, parfois par département, sur des cas précis. Ce dialogue est absolument
nécessaire, parce qu’on est face à des désengagements réels, de tous bords
politiques. Si certaines collectivités maintiennent des budgets ambitieux pour
la culture – je pense notamment au Havre, à Pau, à Cannes, à Lille, ou à
la région PACA –, d’autres utilisent la culture comme variable d’ajustement.
Les collectivités sont libres de leurs choix.
Mais, évidemment, j’exprime mes préoccupations, que ce soit quand Strasbourg
réduit les horaires d’ouverture des musées ou quand la région
Auvergne-Rhône-Alpes baisse les subventions. L’Etat ne peut pas
systématiquement compenser les désengagements des collectivités. C’est
impossible. Mais on doit repositionner notre accompagnement au cas par cas. Par
exemple, j’ai débloqué 100 000 euros supplémentaires à la Villa
Gillet, à Lyon, pour qu’elle ne ferme pas.
> Je trouve dangereux de vouloir choisir entre les catégories de patrimoine à préserver. Il s’agit d’une planification à long terme, et c’est un travail qui implique l’Etat, les collectivités et le secteur privé. Et le budget du patrimoine du ministère de la culture n’a jamais été aussi haut, dépassant, pour la première fois, le milliard d’euros !
> Le château de Villers-Cotterêts est un joyau inconnu de notre patrimoine. C’est très emblématique de dire que c’est ici que le grand chantier présidentiel se déploie, ici que nous investissons 185 millions d’euros. C’est le deuxième plus grand chantier de France, après Notre-Dame. Villers-Cotterêts sera un lieu consacré à la langue française sous toutes ses formes. L’ouverture est prévue pour juin. Au sein du CMN, pour le diriger, nous venons de faire le choix de nommer Paul Rondin, l’ancien directeur délégué du Festival d’Avignon. Il porte une belle ambition pour donner vie à ce monument, l’ancrer dans son territoire et construire des partenariats régionaux comme internationaux.
> Le boycott ne me semble pas la manière la plus efficace
de lutter contre le RN. Je crains même que ce soit contre-productif. Il faut
lutter contre le RN sur le terrain. Y compris dans les villes où il a pris le
pouvoir. Il faut l’occuper par la culture, par la force des artistes, en
s’adressant aux habitants qui vivent sur ces territoires. La bataille contre le
RN est une bataille culturelle.
C’est un combat politique, que je porte notamment au Parlement. J’essaie de
sensibiliser le milieu de la culture, qui, parfois, ne voit pas arriver cette
vague de l’extrême droite. Ce que j’ai entendu à l’Assemblée nationale donne
très clairement l’orientation qui serait celle du RN, s’il arrivait au pouvoir.
J’ai entendu « ministre de la déculture », j’ai entendu un député
dire qu’il fallait « conditionner les aides au cinéma à des films qui font
la promotion de l’histoire de France comme ceux sur Jeanne d’Arc ou les épopées
napoléoniennes ». J’ai entendu que le budget du Pass culture devait être
limité à ce qui serait « réellement culturel ». Cette vague du
populisme sera très violente pour la culture, si on ne lutte pas contre elle
sur le terrain et politiquement.
Il faut mener des projets locaux. Par exemple, je tiens beaucoup à notre
soutien aux fanfares. Ces sociétés musicales, ces harmonies ont, pour
certaines, cent cinquante ans d’histoire, notamment dans le Nord, sur des
bassins industriels très touchés par la désindustrialisation. Les fanfares sont
des espaces intergénérationnels de transmission de la musique, de
rassemblement. Jusqu’ici, le ministère de la culture ne les soutenait pas. Avec
un million d’euros par an pérennisés, on arrive à soutenir ces formations musicales
qui créent du lien dans des territoires qui se sentent souvent abandonnés.
> Je me suis engagée à donner le plus de visibilité
possible aux entreprises de l’audiovisuel public. Cela passe par le mode de
financement, mais aussi par les contrats d’objectifs et de moyens des
différentes entreprises, dont j’ai proposé que la durée passe de trois à cinq
ans.
La première priorité, c’est la qualité de l’information dans le chaos
informationnel que nous connaissons avec une sophistication de plus en plus
grande des fausses informations. L’autre priorité est celle du numérique afin
de toucher un nouveau public, notamment s’adresser davantage aux jeunes. On a
aussi besoin d’un audiovisuel public fort pour la proximité, la création,
l’accès à la culture. C’est un enjeu civilisationnel. (…)
Il faut prendre les choses dans l’ordre : définir nos priorités, puis
décider des synergies souhaitées par les entreprises et l’Etat actionnaire,
afin de déterminer si un changement de gouvernance est nécessaire ou pas. Je
privilégierai l’organisation la plus efficiente, celle qui permettra des
avancées concrètes, sans ajouter des coûts ni de la complexité.
> Nous ne pouvons pas, d’un côté, reprocher à Cyril
Hanouna de réclamer une justice expéditive pour le meurtre de Lola [une adolescente de 12 ans tuée à
Paris, mi-octobre] et, de l’autre, faire appel à une forme de
justice expéditive pour lui ! Nous sommes dans un Etat de droit, il faut
respecter le temps des procédures – je rappelle qu’il est arrivé que le Conseil
d’Etat donne tort à l’Arcom.
L’Autorité dispose d’un panel de moyens d’action et de sanctions prévu par la
loi. Elle est intervenue une vingtaine de fois depuis 2019 à propos de C8 et de
CNews. Il faut responsabiliser les présentateurs, les chroniqueurs, mais aussi
les patrons de chaînes, pour leur rappeler que l’autorisation d’utilisation
gratuite de leurs fréquences s’accompagne d’obligations, comme celle de traiter
les affaires judiciaires avec mesure, celle de respecter le pluralisme des
opinions, etc. Lorsqu’on arrivera, en 2025, au moment de l’analyse de
leur bilan pour la reconduction de leurs autorisations de diffusion, l’Arcom
saura regarder comment elles ont respecté ces obligations.
> [Etats généraux du droit à l’information] L’objectif est de créer une
mobilisation citoyenne autour de la nécessité de s’informer de manière fiable,
notamment grâce à l’éducation aux médias. C’est un enjeu crucial pour l’avenir
de notre démocratie dans un moment de guerre mondiale de l’information. Il faut
se donner la possibilité que ces débats puissent aboutir à des évolutions
législatives.
> Le discours de Ouagadougou d’Emmanuel Macron,
en 2017, a créé une vraie dynamique sur le sujet des restitutions. Nous
avons posé des actes forts de reconnaissance et de réinvention d’une nouvelle
relation entre la France et les pays africains. Comme nos collections sont
inaliénables, si on doit faire une loi spécifique à chaque restitution, cela va
être long et complexe. Le président a souhaité que l’ancien président du Louvre
Jean-Luc Martinez puisse mener un travail pour préparer une loi-cadre qui
fixerait une doctrine et des critères de restituabilité. Concernant les restes
humains, la sénatrice [centriste]
Catherine Morin-Desailly est très investie sur ce sujet. Leur restitution
justifie une loi-cadre spécifique, qui arrivera prochainement dans le
calendrier législatif.
Depuis plusieurs années, nous avons également entamé un travail colossal sur
les spoliations à l’époque du nazisme. C’est un enjeu différent, mais, là
aussi, une loi-cadre est nécessaire pour faciliter les prochaines restitutions
de biens culturels aux familles juives spoliées, et je suis prête à la porter
dans les prochains mois. Il s’agit de regarder l’histoire en face et d’aller au
bout de notre devoir de mémoire.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> 10 millions de travailleurs aux revenus
modestes peuvent dès aujourd'hui demander une aide de 100 euros. Un coup de
pouce juste, pour alléger le budget carburant de ceux qui en ont le plus
besoin.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Réforme des retraites] Le premier argument,
c'est qu'on est tous attaché à un système de solidarité qu'on risque de perdre
si on ne prend pas des mesures pour l'équilibrer.
> [Réforme des retraites] La réalité c’est que l’on a un système des retraites qui est structurellement déficitaire. Si on ne fait rien, c’est 500 milliards de dettes sur les années qui viennent.
> [Réforme des retraites] Avec notre réforme (...) c'est 40% des Français qui partiront à la retraite avant 64 ans.
> [Réforme des retraites] On doit aussi agir sur les conditions de travail (...) je crois profondément que c'est la question du rapport au travail qui est posée avec cette réforme.
> [Réforme des retraites] La réforme présentée par Borne mardi est déjà un compromis.
> [Réforme des retraites] Je ne suis pas favorable à ce que l’on baisse la pension des retraités.
> [Réforme des retraites] Il y a d'un côté le camp du blocage, avec LFI et ses alliés écologistes et socialistes (...) et de l'autre côté, il y a le camp du mensonge, le RN.
Ce qui alimente le RN, c'est d'abord le fait que des travailleurs ont le sentiment de travailler pour les autres pendant que d'autres Français font peut-être le choix de ne pas aller travailler.
> À midi, en seulement 3h, 250 000 Français ont déjà demandé l'indemnité carburant sur le site impots.gouv.fr. Pour rappel, c'est 100€ pour 10 millions de Français qui travaillent et qui ont besoin de leur voiture.
> J'ai décidé qu'à partir du 1er juillet, on ne pourra plus verser d'allocations sociales sur les comptes bancaires étrangers (...) on pourra aussi retirer à une entreprise son numéro de TVA quand il y a de forts soupçons de fraude à la TVA.
> [Ecole] Il faut un retour aux fondamentaux (...) on s'en est un peu éloigné ces dernières décennies.
> Je pense qu’il y a un chantier majeur qui est un engagement de campagne du Président de la République, c’est le service public de la petite enfance.
> Il y a une grande avancée qui interviendra cette année sur la question de l'optimisation fiscale, c'est l'imposition minimale pour les grandes entreprises.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Le harcèlement tue nos enfants. C’est
insupportable. Des dispositifs existent à l’école pour écouter et accompagner
les enfants victimes et les enfants auteurs. Mais il faut aller plus loin.
Adultes, jeunes, témoins… nous devons tous agir avant qu’il ne soit trop tard.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Prix du gaz] Aujourd’hui, le comité directeur
de la plateforme d'achats européens de gaz se réunit pour la 1ʳᵉ fois. Ce
combat porté par la France est un pas décisif vers une baisse des prix du gaz
et une sécurité d’approvisionnement, au service des consommateurs européens.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> [Réforme des retraites] C’est une réforme de
responsabilité et de justice. L’objectif, c’est de garantir la pérennité de
notre système de retraites et de l’améliorer.
Les Français ont aujourd’hui une Assemblée qui les représente pleinement. C’est dans l> [Réforme des retraites] C’est dans l’hémicycle, avec l’intégralité des sensibilités politiques pour porter leur voix, que le débat sur la réforme doit avoir lieu.
> [Réforme des retraites] Nous aurons plus de 80 heures pour débattre dans l’hémicycle de la réforme. Ce qui pourrait tronquer le débat, c’est le fait que certains déposent 150 000 amendements. Ce n’est ni souhaitable ni acceptable.
> [Réforme des retraites] Passer par un 49.3 pour la réforme des retraites est politiquement acceptable mais ce n'est pas souhaitable.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] La question est,
est-ce que l’on peut vivre sans réforme des retraites ? Est-ce qu'on peut
continuer sur l'équilibre, enfin le déséquilibre actuel ? Est-ce que c'est
vivable ? Est-ce que c'est durable ? Est-ce que c'est tenable ? Et
c'est sur ce point que je crois vraiment qu'on doit faire la démonstration
précise, donner des éléments à chacun des citoyens, pour qu'ils se fassent
eux-mêmes leur propre opinion.
> Je crois profondément à une société plus démocratique
que j'appelle de coresponsabilité. En France, depuis des années, des siècles,
on s'est habitué à ce que ce soit, vieille culture monarchique, le sommet qui
décide et la base qui subit. Comme s'il ne s'agissait pas de citoyens mais de
sujets. Alors peut-être suis-je idéaliste mais je veux bien accepter d'être
idéaliste, je plaide pour qu'on ait au contraire un travail, un effort de
coresponsabilité, que chacun des citoyens ait les moyens de se faire une
opinion.
> [Réforme des retraites]Je vais vous donner
des chiffres simples qui ont été établis par le Plan dans un rapport que vous
avez lu à la fin du mois de novembre ou au début du mois de décembre, et ce
rapport est très simple : les retraites, les pensions versées à tous les
Français coûtent 345 milliards au système de retraite.
Sur ces 345 milliards, l'Etat en verse, écoutez bien, 143. Alors que les
fonctionnaires de l'État représentent à peu près 20 % de tous les salariés. Et
vous voyez donc que l'État ayant 20 % des salariés, verse plus de 40 % des
ressources du système de retraite. Alors il y a des versements qui sont
absolument légitimes, absolument normaux. Par exemple, si les fonctionnaires
sont des salariés qui doivent avoir une retraite, l'Etat verse sa quote-part du
système de retraite, ça fait 25 milliards.
> [Réforme des retraites] Contrairement à ce qui est avancé, les régimes ne sont pas équilibrés, l'Etat les subventionne à hauteur de plus de 30 milliards. Et ce que décrivent les rapports que vous indiquez, c'est très simple, c'est que la situation va se détériorer, d'entre 10 et 15 milliards.
> [Réforme des retraites] J'ai toujours plaidé pour que cette réforme soit un jour, si on voulait qu'elle soit acceptée sans difficulté, la thèse que j'ai défendue comme citoyen, comme candidat à l'élection présidentielle, à chaque élection présidentielle où j'ai proposé un projet pour les Français, il y avait cette idée qu'au bout du compte, si chaque Français a le sentiment ou la certitude que cette réforme, elle n'est pas faite pour des intérêts du gouvernement, ni pour des intérêts de la majorité, ni pour des intérêts idéologiques, ni pour des intérêts de classe, elle est faite pour sauver le système de retraite. À ce moment-là, oui, c'est ça aurait été logique qu'elle soit ainsi proposée au référendum.
> Un mot sur la démocratie sociale. Moi je
considère que le projet de la France, le projet républicain et démocratique du
pays, impose un dialogue avec les organisations syndicales et une organisation
du pays qui prend en compte ce dialogue-là. Je ne considère pas du tout les
syndicats comme des emmerdeurs. Parfois, ils prennent des décisions que je ne
peux pas approuver, ce qui s'est passé à Noël avec le blocage des trains et qui
a empêché un très grand nombre de gens et de gens seuls d'aller voir leur
famille, j'ai trouvé que ça n'était pas juste. (…)
Si on avait une démocratie sociale qui fonctionne, ce type de dysfonctionnement
ne serait pas arrivé. Mais sur le fond et en règle générale, je considère
qu'une organisation syndicale est utile. À l'intérieur de cette
organisation des syndicats, il y a une sensibilité qui est très importante
selon moi pour l'avenir du pays, c'est ce qu'on appelle les réformistes.
> [Réforme des retraites] Je pense que dans les tréfonds de la société, l'idée que comme on vit plus longtemps, comme il va y avoir moins de gens qui vont travailler en raison de la démographie et que les retraites prennent une part très importante de la production nationale, alors forcément, il faudra qu'on trouve un nouvel équilibre, je crois que cette idée a diffusé, même si je le répète, les éléments précis n'ont jamais été donnés à la société, aux citoyens dans leur ensemble.
> [Présidentielle]
S'il y a un seul responsable politique qui ne pense pas à l'élection majeure,
on se demande ce qu'il fait dans cet engagement. C'est là comme vous savez bien
que tout se joue. Est-ce que c'est pour moi, à titre personnel, une obsession
de chaque matin ? Non. Est-ce que, cela dit, c'est un engagement
écarté ? Non. J'ai été candidat trop jeune, à certaines époques, à la
présidence de la République. On a même failli réaliser ce qui a été réalisé en
2017 avec Emmanuel Macron, on a failli le réaliser en 2007. Je suis pleinement
engagé dans la question de l'avenir du pays. (…)
Vous savez bien, aujourd'hui, si vous regardez tous les pays du monde sans
quasiment aucune exception, tous ont des présidents de la République qui sont
ou du même âge ou plus âgé que moi. Lula vient d'être élu au Brésil, il
est, comme vous savez, d'une génération un peu antérieure à la mienne. (…)
La question est, est-ce que vous avez le sentiment que la vision que vous avez
peut être utile à une nouvelle étape du pays, utile dans une fonction,
utile dans un engagement. J'ai toujours eu ce sentiment.
> [Réforme des retraites] Faire
payer les retraites d'aujourd'hui par ceux qui sont au début de leur carrière,
dans 10 ans, dans 20 ans, et leur mettre cette charge sur le dos, pour moi,
c'est moralement inacceptable. Et donc, il faut, il faut sortir de ce cycle.
C'est la raison pour laquelle ce que je plaide, c'est qu'on ait un plan de
retour progressif à l'équilibre, pas seulement l'effacement des déficits
futurs, ce qu'on est en train de faire et c'est déjà pas mal, mais
l'effacement des déficits actuels aussi, donc dans un plan progressif.
Ce plan progressif, comment peut-on faire pour y arriver ? Premièrement,
l'arme principale, c'est le plein emploi. C'est pour ça que le gouvernement a
raison de travailler sur ce sujet. Deuxièmement, des progrès de productivité
pour le pays, c'est très important aussi, et plus de personnes au travail, et
notamment que les seniors ne soient pas éjectés du travail.
> [Réforme des retraites] Les cotisations des entreprises sur les retraites, c'est 16,5% de la masse salariale. Mais il y a aussi tout ce qui touche à la sécurité sociale. Ce qui veut dire que cette partie, cette augmentation de 1% des cotisations patronales, ça doit représenter entre 0,5 et 0,7% de la masse salariale qui va augmenter cette année de 5%. C'est le dixième de l'augmentation de la masse salariale cette année. Je ne considère pas que ce soit un attentat contre l'avenir du pays, l'avenir des entreprises, l'économie. Je pense que c'est un des moyens, j'en ai cité quatre ou cinq devant vous, un des moyens de revenir à un équilibre progressif du système de retraite.
> [Réforme des retraites] Ce n'est pas une réforme pour le gain de quelques-uns, c'est une réforme pour tout le monde. Et plus il y a de gens qui participent à une réforme d'intérêt général, plus je trouve que c'est légitime, justifié, et d'une certaine manière rassurant.
> Le harcèlement scolaire, c'est une des choses les plus
dégueulasses qu'on puisse rencontrer. On ne peut lutter que par une alerte
perpétuelle et une éducation morale, pardon d'employer des mots qui ne
s'utilisent plus. Depuis des années, je suis obsédé par la question de la
solitude. On est une société avec des réseaux sociaux innombrables, où tout le
monde semble connecté à tout le monde, et en réalité, probablement jamais la
solitude n'a été aussi importante. Et c'est la même solitude à tous les moments
de la vie : les personnes âgées, les couples qui explosent, le chômage,
l'entrée à l'université, c'est autant d'occasions de solitude. Nous avons monté
à Pau un plan anti-solitude depuis déjà cinq ans, où on s'efforce d'aller
chercher à leur domicile les personnes. La solitude de la cour de récréation,
c'est la même solitude. Il y avait beaucoup de camarades qui avaient vu,
peut-être beaucoup de camarades qui avaient participé. Qui a expliqué à ces
enfants que quand on voit, il faut dire ? Est-ce que les médias eux-mêmes
le font ? (…)
Si vous croyez que la vie est facile et qu'il est facile de décider que les
comportements terribles, on va les changer parce qu'on aura changé un texte.
C'est beaucoup plus profond que ça, et c'est pourquoi je parle d'éducation
morale. (…) Dans la famille. Sur les écrans, ils passent leur vie sur les
écrans. Au lieu de pousser, comme on le dit, des publicités pour tout un tas de
choses qui les ciblent. Si on avait une action publique, les publicitaires
pourraient y participer, les médias pourraient y participer, les réseaux
sociaux pourraient y participer en disant que quand on voit, on dit. Parce que
au bout du compte, il y a le pire de ce qui peut arriver en tout cas. Je trouve
que d'une certaine manière, dire il faut faire un texte de plus, c'est se
débarrasser du sujet.
> Je peux vous faire une confidence. Toute ma vie,
j'ai rêvé de créer une école. Je ne l'ai pas fait parce que j'étais ce que
c'était un peu lourd et que ma famille, parfois, pense que j'en fais déjà assez
sur des tas de sujets, et que d'une certaine manière, c'est à leurs dépens.
J'aurais mis un uniforme dans cette école. Mais l'uniforme, c'est pas une
tradition française, il y a des gens qui disent qu'autrefois il y avait des
uniformes, ce n'est pas vrai. Il y avait une blouse, ce qui n'est pas tout à
fait un uniforme. (…)
La tradition anglo-saxonne est formidable. J'ai des souvenirs précis dans les
bidonvilles de Mumbai, de voir des gamins pieds nus, en uniforme, des petites
filles et des petits garçons d'école primaire. C'est un signe d'appartenance et
de valorisation. Mais je ne pense pas qu'on puisse l'imposer du sommet. Je
pense que les conseils d'école doivent s'en saisir. C'est à eux de discuter. On
verra des expériences. En tout cas, ça veut dire quelque chose de très
important. Au-delà du sujet de l'uniforme, c'est le débat sur l'uniforme, et le
débat sur l'uniforme, il dit quelque chose, c'est qu'il y a un besoin d'ordre
dans la société. Il y a un besoin de reprendre le contrôle. (…)
Je vais vous dire une chose de plus sur l'uniforme. Ce qui me plait,
d'ailleurs vous avez dit que je m'étais prononcé autrefois sur le sujet,
ce qui est insupportable c'est la tyrannie des marques. Et la tyrannie des
marques précisément chez les enfants qui sont dans des familles qui n'ont
pas les moyens. Je connais des exemples où ils martyrisent leurs parents, leurs
mères, c'est parfois des mères seules, ou souvent des mères seules pour trouver
une reconnaissance qui passe par les marques. Et là encore, la question de la
reconnaissance qui ne passe pas par l'argent est une question vitale de la
société dans laquelle en
> Je suis pour que notre démocratie intègre systématiquement le pluralisme. Jusqu'à maintenant, sauf lors de la dernière élection, le pluralisme était banni de nos institutions. Ce n'est pas acceptable. Ce n'est pas comme ça qu'on avancera.
> Le septennat, je serai contre pour des raisons que
je vous expliquerai quand vous m'interrogez sur ce sujet. Mais le pluralisme
dans nos institutions avec la spécificité française, notre chance, c'est qu'on
a un Président de la République qui permet que ça marche, et on peut avoir un
Parlement qui garantisse le pluralisme.
On peut avoir les deux, simplement, il faut tout réapprendre. Par exemple, je
suis de ceux, là encore minoritaires, qui pensent qu'il faut changer le mode de
fonctionnement de l'Assemblée nationale. Alors on me dit que c'est impossible,
on me dit toujours que c'est impossible, pour l'instant en tout cas, mais je
suis pour qu'on n'ait plus cette galopade dans les couloirs pour aller voter ou
ne pas voter sans avoir participé au débat. Je sais pour que, comme au
Parlement européen, on puisse examiner plusieurs textes en même temps et qu'on
vote toujours en présence, toujours en scrutin public, sur tous les textes et
tous les amendements.
Et puis je suis pour qu'on sorte de cette ambiance de corrida dans laquelle on
vit depuis presque un an à l'Assemblée nationale, et qui est une manière de
dévaloriser l'institution à laquelle on appartient.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> [Réforme des retraites] La réforme des retraites doit être
le moment d'un vrai débat démocratique. Chez Renaissance, personne ne le redoute. Nous y sommes prêts : argument
contre argument. Mais nous ne laisserons pas prospérer les mensonges et les
infox. Ce soir, je veux en dénoncer deux.
- Rien ne permet d'affirmer que notre système de retraites peut s'exonérer de
réforme. Sur les 8 scénarios du Conseil d’orientation des retraites, aucun ne prévoit
un retour à l'équilibre dans 10 ans.
- «À 64 ans, un quart des hommes les plus pauvres seront
morts » : c'est un biais statistique complexe qui ne concerne pas les actifs.
La France restera l'un des pays dans lequel on partira le plus tôt à la
retraite avec une des meilleures espérances de vie.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] Jusqu'au bout, nous continuerons
à tendre la main, à concerter et à négocier avec les partenaires sociaux. Il
n'y a pas d'affrontement. Il y a la nécessité de mener cette réforme et qu'elle
soit juste.
> [Réforme des retraites] Cette réforme demande des efforts à des millions de Français. Il ne faut pas montrer les muscles. (...) Si on ne nous transforme pas l'Assemblée nationale en ZAD, on aura des débats.
> [Réforme des retraites] Sans réforme, dans 25 ans, nous aurons 500 milliards d'euros de déficit cumulé. Le prix de l'inaction, le prix du mensonge, ce sont les plus fragiles qui les paieront.
> [Réforme des retraites] Le principe même de la réforme, c'est de dire qu'on va décaler l'âge de départ à la retraite, mais qu'il y aura une prise en compte de ceux ayant travaillé tôt et la pénibilité.
> [Réforme des retraites] Pour bâtir cette réforme des retraites, nous avons été très attentifs à ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt. Ceux-là pourront évidemment partir à 58, 60 ou 62 ans.
> [Réforme des retraites] 4 Français sur 10 partiront avant 64 ans. Cette réforme est juste et nous sommes très vigilants pour ceux qui ont commencé tôt ou sont dans des métiers pénibles. Ceux qui bloquent la réforme bloqueront aussi les progrès sociaux qu'elle finance.
> [Réforme des retraites] Aucun des syndicats n'a claqué la porte des concertations. Les points d'amélioration de cette réforme, on les doit aux syndicats. Je crois en leur utilité.
> La France Insoumise cherche en permanence à engendrer le chaos, à faire peur. Ceux qui bloqueront la réforme des retraites bloqueront aussi tous les progrès sociaux que cette retraite permet.
> S'il faut aller encore plus loin pour que nos séniors soient employés encore plus longtemps, alors on le fera.
> Les Français veulent de la clarté sur la question de l’immigration : ceux qui s’intègrent dans nos valeurs républicaines par le travail méritent de rester, ceux qui enfreignent nos lois et principes n’ont aucune raison de rester sur notre sol.
> Adrien Quatennens a été condamné, puis il revient, comme si de rien n'était, à l'Assemblée nationale... Comme si au bout de 4 mois il pouvait «regagner ses galons» comme l'a dit Mélenchon. Je ferai suspendre une, deux ou trois séances s'il le faut.
> L'indécence de JL Mélenchon monte d'interview en interview. Il est disqualifié. Adrien Quatennens a frappé son ex compagne, il a été condamné : sa place n'est certainement pas à l'Assemblée.
> Michel-Edouard Leclerc a fait une grande campagne de publicité, j'aurai préféré qu'il utilise l'argent de celle-ci pour mieux rémunérer nos arboriculteurs. Les prix des marques distributeurs ont plus augmenté que celles des grandes marques
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] Quelles sont les
alternatives pour préserver notre système de retraite? Baisser les pensions?
Augmenter le coût du travail au détriment du pouvoir d’achat et de l’emploi?
Cela peut être impopulaire mais nous assumons de dire la vérité aux Français.
Maud Bregeon (députée)
> On m’a dit : les sciences, ce n’est pas pour
les filles… 61 % des garçons sont encouragés par leurs parents à poursuivre des
études dans le numérique, contre seulement 31 % des filles.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Bientôt 4 mois que la mobilisation en Iran ne
faiblit pas. Que le peuple iranien ne rompt pas. Notre mobilisation doit
redoubler pour que cessent arrestations arbitraires et exécutions sommaires.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> On entend monter une petite musique affirmant
que la Chine a changé, qu’elle abandonne la propagande agressive des
« loups guerriers ». Son ambassade à Paris n’a pas l’air au courant.
Les mêmes accusations complotistes, le même déni, le même mépris de la presse.
Rien n’a changé.
> Le maire de Londres énonce une évidence en affirmant que le Brexit ne fonctionne pas. Mais il est la seule personnalité politique de premier plan à le faire. Pourquoi la classe politique britannique est-elle toujours aussi réticente à dire la vérité aux citoyens britanniques ? Une majorité d'entre eux le sait de toute façon.