Voici une sélection, ce 11 janvier 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France sur la réforme des retraites et le projet présenté par le gouvernement.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> [Présentation du projet du gouvernement
pour garantir l’avenir de nos retraites]
Nous l’avons dit, nous voulons préserver notre système de retraite par
répartition. C’est-à-dire un système où ceux qui travaillent financent
les pensions des retraités. C’est pour le préserver que des majorités, de
droite comme de gauche, ont mené des réformes ces dernières années. Et c’est
pour le préserver, que nous devons le faire évoluer.
Présenter un tel projet est toujours un moment de vérité. C’est un choix
politique essentiel. C’est défendre l’un des fondements de notre modèle social.
C’est faire vivre la solidarité entre les générations.
Mais cette solidarité repose sur un équilibre : il faut que les cotisations des
actifs financent les pensions des retraités. Dire que cet équilibre n’est plus
assuré n’est pas une posture. C’est un constat. Un constat réalisé par tous
ceux qui se sont penchés sur les retraites. Car sans entrer dans des études et
des hypothèses complexes, il y a une réalité que chacun connaît : le nombre de
ceux qui cotisent pour les retraites diminue par rapport aux nombres de
retraités.
C’est un fait, pas un argument politique. Nous devons être capables de regarder
la réalité en face et de trouver des solutions pour préserver notre modèle
social. J’ai bien conscience que faire évoluer notre système de retraite
suscite des interrogations et des craintes chez les Français. Nous voulons y
répondre, et convaincre.
Ce sujet n’est pas nouveau. Il a fait l’objet de très nombreuses discussions au
cours du précédent quinquennat. Un projet ambitieux avait été présenté par Édouard
Philippe. Il avait suscité à la fois des attentes et des contestations. Nous
avons appris de cette période et nous en avons tiré les conséquences pour bâtir
ce projet. Nous conservons une ambition de justice et de progrès.
Par ailleurs, la nécessité d’adapter notre système pour le préserver a été au
cœur de la campagne présidentielle, puis de celle des législatives. Ce n’est
donc une surprise pour personne. Notre ambition a été portée en toute
transparence par le Président de la République et partagée avec les Français.
Je souhaite maintenant indiquer le cadre dans lequel s’inscrit le travail que
nous conduisons depuis plusieurs mois afin d’assurer la pérennité de notre
système de retraite.
Tout d’abord, nous proposons un projet qui finance exclusivement nos retraites.
Je le répète : chaque euro cotisé servira à financer nos retraites – rien
d’autre.
Ensuite, nous refusons d’augmenter le coût du travail et les impôts – car nous
voulons atteindre le plein-emploi.
Enfin, et c’est un élément majeur dans un moment d’incertitudes, nous
présentons un projet qui garantit l’équilibre de notre système en 2030.
Nous avons également posé deux principes structurants: d’une part, nous voulons
que ceux qui ont cotisé toute leur vie partent avec une meilleure retraite et d’autre
part, nous voulons prendre en compte les différences entre les métiers, comme
entre les carrières. Nous ne sommes pas égaux devant le travail. On ne peut
donc pas demander à chacun de travailler uniformément plus longtemps.
Autour de ce cadre et de ces principes, nous avons mené des concertations
denses. Nous avons avancé avec des
convictions, mais sans idée définitive.
Le ministre du Travail a mené trois cycles de concertations avec les
partenaires sociaux depuis octobre. J’ai personnellement rencontré à trois
reprises, et encore la semaine dernière, les dirigeants des organisations
syndicales et patronales. Chacun a participé aux discussions. J’ai également
rencontré, tous les présidents de groupes parlementaires à plusieurs reprises,
spécifiquement sur la question des retraites.
Ce dialogue a été utile. Car je suis certaine que l’échange, même en cas de
désaccord sur des points importants, nous fait collectivement progresser. On ne
mesure pas l’intérêt d’une concertation par une réponse binaire, soutien ou
refus de la réforme.
Des mois de travail ce sont de multiples avancées, qui dessinent un projet
différent. Et je veux le dire simplement, pour moi comme pour Olivier Dussopt
qui le défendra au Parlement, ce projet est meilleur qu’il n’était il y a six
mois.
Nous proposons aujourd’hui :
- un projet pour l’équilibre de notre système de
retraite ;
- un projet de justice ;
- et un projet porteur de progrès social.
Premier objectif : un projet d’équilibre. Le déséquilibre entre le nombre
d’actifs et le nombre
de retraités va provoquer des déficits, qui vont se creuser année après année. Laisser s’accumuler ces déficits serait irresponsable.
Les aggraver davantage en prônant des
mesures démagogiques, comme abaisser l’âge de départ à la retraite, le serait
plus encore. Cela conduirait
inéluctablement à augmenter massivement les impôts, à diminuer drastiquement
les pensions, voire à mettre en péril notre système de retraite. Cela,
nous n’en voulons pas.
Je suis bien consciente que ce n’est neutre pour personne, mais pour l’avenir
de notre système de retraite par répartition, nous proposons que celles et ceux
qui le peuvent travaillent progressivement plus longtemps.
Ce choix, des majorités, de droite comme de gauche, l’ont fait avant nous. Ce choix,
c’est aussi celui qu’ont réalisé tous nos voisins européens.
Dans un premier temps, chacun le sait, nous avions envisagé de repousser l’âge
légal de la retraite à 65 ans, pour équilibrer le système en 2030. Comme le
Président de la République et moi avons pu le dire à de nombreuses reprises,
ces 65 ans n’ont jamais été une fin en soi. Nous avons examiné les différentes
hypothèses qui permettraient d’atteindre l’équilibre, en bougeant d’autres
éléments. Nous avons par ailleurs regardé de près les propositions de chacun,
notamment l’amendement voté depuis plusieurs années par le Sénat. En effet,
chacun des choix, en apparence technique, a des impacts en termes de
répartition des contributions ou de justice sociale.
Si nous présentons aujourd’hui une proposition différente de celle que nous
portions initialement, c’est précisément grâce à ces semaines de
dialogue.
Je suis reconnaissante à tous les partenaires sociaux et aux différentes forces
politiques, même les plus opposés à toute réforme, d’avoir contribué à cet
exercice collectif.
Aussi, à compter du 1er septembre, l’âge légal de départ à la retraite sera
relevé progressivement de 3 mois par an pour atteindre 64 ans en 2030. Nous
serons donc à 63 ans et 3 mois à la fin du
quinquennat.
Parallèlement, nous n’irons pas plus loin que les 43 ans de cotisation prévus
par la réforme Touraine pour partir avec une retraite à taux plein. Mais nous atteindrons cette cible plus vite,
en passant à un rythme d’un trimestre par an. Nous serons à 43 ans en 2027.
Enfin, nous maintiendrons à 67 ans, l’âge auquel les personnes peuvent partir à
la retraite sans décote, quelle que soit leur durée de cotisation. C’est
essentiel pour celles et ceux qui ont eu une carrière hachée ou incomplète – et
je pense ici particulièrement aux femmes.
Ce projet est bien universel. Il concernera tous les actifs : salariés,
indépendants et fonctionnaires. Travailler plus permettra aux futurs retraités
de bénéficier de meilleures pensions.
Pour que ce projet soit pleinement équilibré, il faudra que chacun prenne sa
part. C’est pourquoi nous demanderons aux employeurs une contribution
supplémentaire pour le financement de la retraite. Mais nous refusons qu’elle
augmente le coût du travail.
C’est pourquoi nous baisserons, symétriquement, la cotisation des employeurs au
régime des accidents du travail et des maladies professionnelles, qui est très excédentaire.
Et je veux le souligner : avec un âge légal de départ à la retraite qui
atteindra 64 ans en 2030, et 43 années de cotisation, l’objectif sera atteint à
cet horizon : notre système par répartition sera
alors à l’équilibre.
Le deuxième pilier de notre projet, c’est la justice. Car derrière les
principes généraux, il y a la situation de millions de travailleurs. n
système juste, c’est permettre à ceux qui ont commencé à travailler tôt de
partir plus tôt. Nous allons conserver
et améliorer le dispositif dit « carrières longues » en le rendant plus juste
et plus lisible. Nous créerons notamment un niveau intermédiaire pour ceux qui
ont commencé à travailler avant 18 ans.
En 2030, lorsque l’âge légal de départ à la retraite aura été porté à 64 ans,
il restera à 58 ans pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt, avant 16
ans; pour ceux qui ont commencé entre 16 et 18 ans je pense notamment aux
apprentis, la retraite sera possible à partir de 60 ans; et pour ceux qui ont
commencé entre 18 et 20 ans, elle le sera à partir de 62 ans.
Nous rendrons le dispositif « carrière longues » plus juste,
notamment pour les femmes.
Avant ce projet, les périodes de congé parental n’étaient pas prises en compte
dans la durée pour en bénéficier. Cela sera désormais le cas.
Ainsi, davantage de Français seront concernés par le dispositif : 1 Français
sur 5 arrivant à la retraite dans les prochaines années.
Un système juste, c’est aussi tenir compte de la pénibilité de certains
métiers. Nous devons prendre en considération l’usure professionnelle liée aux
conditions d’exercice de certains métiers hier et aujourd’hui.
Au-delà des facteurs intégrés au compte professionnel de prévention, le C2P,
nous devons mieux reconnaître l’impact d’autres contraintes sur la santé des
travailleurs : notamment le port de charges lourdes ou les postures pénibles. Pour
ces travailleurs, nous allons renforcer le suivi médical, repérer les
fragilités, et mieux accompagner ces salariés vers des dispositifs de départ
anticipé à 62 ans, pour raison de santé.
Ensuite, je ne peux pas me résoudre à ce que le travail puisse abîmer tant de
nos compatriotes. C’est pour cela que la prévention est au cœur de notre
projet. Nous allons créer un fonds d’investissement dans la prévention de
l’usure professionnelle, doté d’un milliard d’euros.
Nous voulons ensuite réfléchir différemment à l’évolution des carrières et
faciliter les reconversions. Ainsi, nous allons améliorer le C2P, et permettre qu’il
soit utilisé pour des reconversions professionnelles. Ce sont des avancées
sociales, tout au long de la
carrière.
Je souhaite préciser que les militaires et les fonctionnaires en catégorie
active, comme les policiers ou les sapeur-pompiers, dont les métiers sont plus
dangereux, pourront continuer à partir plus tôt. Ce sera aussi le cas
pour les aides-soignantes dans la fonction publique hospitalière.
La durée de service permettant de bénéficier d’un départ anticipé, tout comme
l’âge d’annulation de la décote, n’évolueront pas.
Un système juste, c’est également prendre en compte les situations de chacun –
et en particulier les plus fragiles. Un départ à 62 ans à taux plein sera
maintenu pour les personnes en invalidité, en incapacité ou en inaptitude. Cela
représente 100 000 personnes par an. Par ailleurs, les années passées comme
aidant auprès d’un parent âgé ou d’un enfant en situation de handicap seront
désormais comptabilisées.
Et je veux également, que l’on répare une injustice de notre système actuel :
les trimestres que près de 2 millions de nos concitoyens ont passé en travaux
d’utilité collective, les TUC des années 80, pourront enfin être pris en pris
en compte.
Au total, grâce aux dispositifs que je viens de vous présenter, 4 personnes sur
10 partant en retraite chaque année pourront bénéficier de départs anticipés et
n’auront pas à travailler jusqu’à 64 ans.
Un système juste, c’est tenir compte, enfin, de l’évolution des professions et
faire en sorte que le même métier donne la même retraite.
Aussi, nous allons fermer la plupart des régimes spéciaux de retraite
existants. C’est une question d’équité. Cette mesure ne s’appliquera qu’aux nouveaux embauchés,
qui seront désormais affiliés au régime général de retraite.
Troisième pilier : notre projet apportera des progrès sociaux. Une vie de
travail doit garantir une retraite digne. Conformément à notre engagement, les
salariés et les indépendants, notamment les artisans et commerçants, qui ont
cotisé toute leur vie avec des revenus autour du SMIC, partiront désormais avec
une pension de 85% du SMIC net, soit une augmentation de 100 euros par mois. C’est
près de 1200 euros par mois dès cette année.
Au-delà de la majorité présidentielle, lors des concertations, certains groupes
parlementaires, je pense aux Républicains, ont insisté sur la nécessité de
prendre en compte les retraités actuels. Cette demande a également été portée
par des organisations syndicales et patronales, je pense à la CFDT, l’UNSA, la
CFTC, la CPME ou l’U2P.
Les uns et les autres ont souligné que les femmes et les indépendants étaient
la majorité de ceux qui touchent les plus petites retraites. C’est une
inégalité majeure à laquelle nous voulons répondre. Aussi, avec le Président de
la République, nous avons décidé d’intégrer dans notre projet la revalorisation
des pensions des retraités actuels, pour tous ceux qui ont une carrière
complète au niveau du SMIC.
Grâce à cette mesure, près deux millions de petites retraites vont être
augmentées. Ce choix est le fruit de la concertation et notamment des dernières
discussions qu’Olivier Dussopt et moi-même avons menées la semaine dernière.
Nous allons donc travailler à ce dispositif dans les prochains jours avec les
parlementaires de la majorité, mais aussi des groupes qui, au-delà de la
majorité, portent cette mesure et pourraient soutenir la réforme. Je pense en
particulier aux Républicains.
Notre objectif est de pouvoir l’intégrer au projet de loi qui sera présenté en
Conseil des ministres le 23 janvier.
Enfin, le dernier progrès majeur de ce projet concerne l’emploi des seniors. Et
c’est là aussi un combat auquel je crois profondément. Nous sommes l’un des
pays d’Europe où la part des
personnes de 60 à 64 ans qui travaille est la plus faible. Cela nous conduit à nous priver de leur
expérience, de compétences précieuses et de leur contribution à notre richesse nationale.
C’est aussi trop souvent le fait d’une pratique abusive et – disons-le –
discriminatoire, qui consiste à faire partir les salariés quelques années avant
leur retraite.
Les entreprises doivent faire leur place aux personnes proches de la retraite
et veiller à une meilleure qualité de vie au travail.
Il est temps que les employeurs prennent en main ce sujet. Un index sera
créé sur la place des salariés en fin
de carrière.
Cet index sera simple. Il sera public. Il permettra de valoriser les bonnes
pratiques et de dénoncer les mauvaises. Le construire sera obligatoire pour les
entreprises de plus de 1000 salariés dès cette année, et en 2024 pour celles de
plus de 300 salariés.
Nous souhaitons aussi donner plus de souplesse à la transition entre l’activité
et la retraite. Nous allons assouplir le
dispositif de retraite progressive pour les salariés et l’étendre à la fonction
publique. Nous permettrons ainsi à ceux qui le souhaitent de passer à temps
partiel, deux ans
avant l’âge légal de départ, en liquidant une partie de leur retraite.
Nous allons aussi rendre le cumul emploi-retraite plus simple et créateur de
droits nouveaux.
Replacer les seniors au cœur des
entreprises et mieux maîtriser sa fin de carrière : ce sont aussi des progrès
majeurs permis par notre projet.
J’aimerais revenir sur quelques points.
Ce projet suscitera des commentaires, des débats et des oppositions, mais je
souhaite d’ores et déjà dire que la confrontation d’idées peut se faire sans
désinformation, sans agiter les peurs.
Alors je le dis clairement .
Non, ce projet ne se mettra pas en œuvre du jour au lendemain. L’âge de départ
sera relevé progressivement sur une durée de 8 ans.
Non, l’âge d’annulation de la décote ne changera pas. Il restera à 67 ans.
C’est une protection pour les plus modestes, pour celles et ceux qui ont eu des
carrières hachées ou incomplètes – le plus souvent des femmes.
Non, ce projet ne concerne pas les retraités actuels. Le montant des pensions
sera toujours indexé sur l’inflation. Le seul changement pour eux, c’est une
augmentation de pensions pour près de 2 millions de petites retraites.
Je viens de vous présenter les grandes orientations de notre projet pour les
retraites. Dans deux semaines, le projet
de loi de financement de la sécurité sociale rectificatif qui le porte sera
présenté en Conseil des ministres, puis débattu au Parlement.
Nous voulons le dialogue – nous l’avons montré ces derniers mois. Nous sommes
ouverts à la discussion – nous la voulons et nous savons ce qu’elle
apporte.
Cette présentation n’est donc pas un point final. Nous sommes prêts à faire encore
évoluer notre projet. Et cela sera possible grâce à un débat parlementaire
loyal et constructif.
Je mesure ce que travailler plus longtemps signifie pour beaucoup. Notre
système de retraite par répartition est un bien précieux. Il est l’un des fondements de notre modèle social.
C’est une spécificité dont nous sommes fiers, et un symbole de la Nation.
Nous sommes déterminés à le protéger. Déterminés
à préserver la solidarité entre les générations.
Notre projet : C’est agir pour les retraités actuels et pour leur pouvoir
d’achat. C’est préserver notre système par répartition et le rendre plus juste
pour les actifs d’aujourd’hui, qui seront les retraités de demain. C’est donner
l’assurance aux plus jeunes, qu’ils bénéficieront d’une retraite. Trop d’entre
eux pensent qu’ils n’auront pas de retraite et qu’ils devront compter sur ce
qu’ils économiseront d’ici-là. Je ne m’y résigne pas.
Réussir ce projet, c’est montrer que le collectif a du sens. Que nous sommes
capables de veiller à la solidarité entre nous et entre les générations.
Réussir ce projet, c’est aussi montrer que lorsque les analyses et les faits
sont nombreux et étayés, et que le dialogue social et politique a été mené,
notre pays est capable de se transformer pour préserver son modèle social. C’est
tout le sens de ce projet juste, équilibré et porteur de progrès.
> [Réforme des retraites] Il faut changer le regard porté sur les seniors. Nous ne pouvons pas nous priver de leurs compétences et de leur expérience. Les entreprises doivent s’engager pour favoriser leur emploi en fin de carrière. Nous allons aussi faciliter les retraites progressives.
> [Réforme des retraites] Nous allons améliorer le dispositif des carrières longues en le rendant plus juste. Ceux qui ont commencé à travailler entre 16 et 18 ans pourront toujours partir plus tôt, jusqu'à 4 ans avant l'âge légal de départ à la retraite.
> [Réforme des retraites] Si l'on ne fait rien, les déficits vont se creuser, ce qui va conduire inévitablement à baisser le pouvoir d’achat des retraités ou à augmenter des impôts.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Réforme des retraites] La France possède un des systèmes de retraite
parmi les plus généreux au monde. C’est une force et une fierté.
Il repose sur la cohésion entre les générations, entre ceux qui travaillent et
ceux qui ne travaillent plus. Il exprime ce que nous voulons comme nation : la
solidarité plutôt que le chacun pour soi.
Mais compte tenu du vieillissement de la population, son équilibre est menacé.
Il accusera 13,5 Md€ de déficit en 2030. C’est un problème grave. Certains
prétendent que cette somme est négligeable. Aucun déficit n’est négligeable
pour un État qui approche 3 000 Md€ de dette.
Pour que nous puissions continuer à avoir un régime de retraite par
répartition, nous voulons réformer notre système de retraite pour travailler
plus longtemps. C’est l’option que nous choisissons.
Nous refusons de baisser les pensions des retraités.
Nous refusons d'augmenter les cotisations sociales, donc de baisser les
salaires nets des Français. On nous explique que cela serait indolore. C’est
faux. Une augmentation de 1 pt de cotisation, c’est 440 € de revenu net en
moins par an en 2030 par salarié.
Pour parvenir à l’équilibre du régime des retraites, nous devons donc trouver
13,5 milliards € en 2030. Cette réforme rapportera 17,7 milliards € en 2030 aux
caisses de retraite. Je confirme que chaque euro économisé ira bien aux caisses
de retraite.
Nous dégagerons donc avec cette réforme
4,2 milliards € de marge de manœuvre pour financer les retraites des plus
fragiles, en raison de leurs inaptitudes ou de leurs invalidités, qui pourront
continuer de partir à la retraite à 62 ans.
Ces 4,2 milliards € permettront également de financer le coût des mesures sur
la pénibilité, sur les carrières longues et sur la revalorisation des petites
pensions pour les nouveaux retraités.
Cette réforme des retraites présente un avantage majeur : elle favorisera
l’emploi des séniors. Il est inacceptable de voir qu’en France les personnes
âgées de 55 à 64 ans sont à peine 56 % à travailler, là où elles sont plus de
70 % en Allemagne et en Suède.
Cette réforme va augmenter ce taux
d’emploi des séniors, qui vont retarder leur départ à la retraite. C’est ce que
nous avons observé lors de la réforme de 2010 : leur taux d’emploi était alors
de 40 %, contre 56 % aujourd’hui.
> [Réforme des retraites] L'équilibre financier des retraites sera garanti en 2030.
> [Réforme des retraites] Il n'y a ni brutalité, ni déséquilibre dans la réforme des retraites que nous proposons avec Elisabeth Borne. Au contraire, il y a la justice d’un système solidaire qui est préservée et la justice d’une pension minimale garantie pour tous.
> [Réforme des retraites] La majorité est à portée de main. Je salue l'esprit de responsabilité des Républicains qui ont retrouvé leur identité politique
> [Réforme des retraites] Faire des tours de passe-passe et de bonneteau, pas sûr que ce soit de bonne gestion.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Il y a urgence à
réformer nos retraites. Nous considérons que l’équilibre est nécessaire car
nous n’acceptons pas de casser notre système de retraite pour nos enfants, de
leur léguer un système assommé par la dette, étouffé par les impôts !
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Réforme des retraites] Allier justice sociale
et pérennité de notre système par répartition. Le faire avec le souci du débat
et du dialogue. De la vérité due aux Français. Gouverner ce n’est pas aller à
la facilité. C’est rechercher inlassablement l’intérêt général.
Augmentation du minimum de pension, création de nouveaux droits en cas de cumul
emploi-retraite, protection des plus fragiles... Pour nos agriculteurs aussi,
ce nouveau système de retraites sera plus équilibré, plus juste et plus
équitable.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> La réforme des retraites : C’est une obligation
morale et de justice pour les générations à venir. C’est la hausse des petites
retraites et la pérennité de notre modèle de solidarité.
Jean-Christophe Combe
(ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Réforme des retraites] Dès sa mise en œuvre,
grâce à la réforme que nous portons, l’emploi des seniors sera valorisé et
l’usure professionnelle mieux préparée. C’est cela, une société du bien
vieillir qui prend en compte tous les parcours et protège les plus fragiles.
> [Réforme des retraites] Demain, grâce à la réforme juste que nous portons, nous prendrons en compte les parcours des aidants afin que leurs retraites ne soient pas impactées.
> [Réforme des retraites] Le moment venu, grâce à la réforme ambitieuse que nous portons, notre jeunesse aura des pensions de retraite en plus et de la dette en moins.
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> [Réforme des retraites] Cette réforme, de justice, d'équilibre, de
progrès, souligne les enjeux fondamentaux de gestion des carrières, des
parcours professionnels, des conditions de travail des agents. Ils sont au cœur
de la réforme que je porterai en 2023 sur l’attractivité de la fonction
publique.
une réforme de justice, d'équilibre, de progrès. Pour les
agents publics, concrètement, qu'est-ce que ça change ?
Cette réforme poursuit un principe d’équité : nous demandons aux agents publics
des trois versants de travailler eux-aussi un peu plus longtemps. C’est le sens
même de la solidarité contributive de tous les actifs.
Les caractéristiques propres au régime de
la fonction publique demeurent inchangées :
- Le mode de calcul des pensions reste
fixé sur la base des six derniers mois travaillés.
- La prise en compte de la pénibilité
continue à se faire par le régime des catégories actives.
Le gouvernement a décidé de porter des mesures de cohérence et d’équité. Elles
sont le fruit des concertations que nous avons eues avec les partenaires
sociaux et les employeurs jusqu’à ces derniers jours.
- La retraite progressive sera désormais possible pour les agents publics :
c’est ce qui permettra, par exemple, à un agent d’entretien d’espaces verts à
62 ans de se mettre à temps partiel tout en touchant par anticipation une
partie de sa retraite.
- Les agents publics, s'ils le souhaitent, pourront demander à prolonger leur
carrière au-delà de la limite d’âge actuelle. Ce n'est pas possible aujourd’hui
dans la fonction publique.
- La pénibilité des métiers doit être mieux prise en compte : -Nous garantirons
la portabilité des droits associés aux catégories actives; les contractuels
pourront comptabiliser leurs années exercées dans un métier pénible, s’ils se
titularisent.
Fonction publique hospitalière : parce que la situation des professionnels
des établissements de santé et médico-sociaux est spécifique et est une
priorité d'Emmanuel Macron, un fonds de prévention de l’usure professionnelle
sera créé auprès de l’Assurance maladie.
Fonction publique territoriale : pour prévenir l’usure professionnelle
dans la territoriale, nous poursuivrons les travaux lancés avec les
collectivités, sur la base de leurs propositions, pour développer des instruments
collectifs de prévention et maintien dans l'emploi.
Cette réforme, de justice, d'équilibre, de progrès, souligne les enjeux
fondamentaux de gestion des carrières, des parcours professionnels, des
conditions de travail des agents. Ils sont au cœur de la réforme que je
porterai en 2023 sur l’attractivité de la fonction publique.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> [Réforme des retraites] Actuellement, les
Français débutant leur carrière très tôt cotisent davantage que ceux ayant
commencé plus tard. Nous corrigerons cette inégalité.
> [Réforme des retraites] Notre projet pour les retraites est indispensable et urgent. En 2000, 2 salariés cotisaient pour un retraité. Avec le vieillissement de la population, on comptera seulement 1,5 cotisant pour 1 retraité en 2040. Le système n'est plus à l'équilibre, les chiffres sont là.
> [Réforme des retraites] Si nous n'intervenons pas, notre système des retraites cumulera 150 milliards d'euros de déficit en 2030. Travailler un peu plus, c'est préserver pour tous nos retraites. Sans augmenter les impôts des Français, sans baisser les pensions de nos retraités.
> [Réforme des retraites et manifestation des syndicat du 19 janvier] Ça ne me fait pas peur, la dernière fois qu’il y a eu un front uni, c’est quand il a fallu réformer les retraites. (…) On peut comprendre que le fait de travailler un peu plus longtemps puisse mobiliser et inquiéter mais la manifestation, ne permettra pas d’équilibrer par magie, hélas, un système de retraite qui est extrêmement déséquilibré dans les années à venir.
> [Réforme des retraites] Le gouvernement veut aller jusqu’au bout. Le projet de loi pourra être amendé lors des débats parlementaires, mais d’ores et déjà, nous avons fait quelque chose qui est assez différent des réformes précédentes : la Première ministre a déjà internalisé, intégré, annoncé, les propositions principales des groupes de majorités et d’opposition, notamment les LR. (…) Le gouvernement souhaite adopter la réforme sans 49.3. (…) Il me semble que nous ne sommes pas loin d'obtenir un vote favorable des Républicains.
> [Réforme des retraites] Je crains que les conditions du débat ne soient pas réunies. La secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier veut mettre en place une «ZAD parlementaire». Madame Panot de LFI nous explique que chaque député de la France insoumise déposera 1 000 amendements. Ce sont des amendements dont le nombre vise à interdire le débat.
> [Réforme des retraites] Le minimum de pension "va être augmenté de 100 euros par mois". Deux millions de retraités actuels, qui ont une retraite inférieure à 1 200 euros, verront leur retraite majorée à 1 200 euros brut par mois
> [Réforme des retraites] Si vous augmentez de 0,7 ou d'un point les cotisations des entreprises pour financer les retraites, vous cassez 150 000 à 200 000 emplois directs. Ça va nous coûter plus cher en prestations sociales à verser aux chômeurs et ça va déséquilibrer davantage le système des retraites.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> [Réforme des retraites] Oui nous
utilisons un projet de loi de financement de la sécurité sociale pour la
réforme des retraites ... et c'est tout à fait normal !C'est le type de texte
qui correspond au sujet. Notre objectif est évidemment de construire une
majorité sur cette réforme sans 49.3.
> [Réforme des retraites] Nous avons essayé d'écouter ce qui était proposé par les oppositions. On a pris un certain nombre de propositions de LR.
> [Réforme des retraites] Faire de l’Assemblée nationale une ZAD ! Voilà tout le programme de Marine Tondelier d’EELV sur la réforme des retraites, qui scelle son alliance avec le chaos mélenchonniste. C’est là votre vision de la démocratie et du débat ? Affligeant.
> [Réforme des retraites] « C’est notre capacité à réformer le pays qui est en jeu, y compris l’avenir de notre modèle social. » Ce matin à l’Assemblée, l’ensemble de la Majorité parlementaire unie derrière Elisabeth Borne sur la réforme des retraites.
> [Réforme des retraites] Après avoir perdu l’élection présidentielle, Marine Le Pen va tenter désormais, avec LFI et Mélenchon, de jouer l’obstruction stérile au Parlement contre une réforme juste et nécessaire des retraites. Les Français ne peuvent pas compter sur eux …
> [Réforme des retraites] Elisabeth Borne claire et forte contre les caricatures de notre méthode au Parlement pour la réforme des retraites : « Chaque fois que nous présentons un texte, mon gouvernement recherche des accords avec les groupes parlementaires : c'est ce que nous allons faire ! »
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> [Réforme des retraites] Augmenter
la pension minimale à 1200€ c’est améliorer la situation des personnes ayant eu
des carrières complètes à faibles revenus. 60% des bénéficiaires seront des
femmes.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> [Réforme des retraites] On est vigilant, qu'il y ait des mobilisations à
l'endroit de cette réforme des retraites, ce serait rien de nouveau sous le
soleil, on sait qu'il y a un certain nombre d'acteurs syndicaux qui appellent à
la mobilisation.
> [Réforme des retraites] Ça fait 20 ans que je m'intéresse à la politique,
c'est qu'on en parle toujours par le biais uniquement de fiscalité, de dépenses
budgétaires, il y a toute une dimension de progrès social, vous savez, moi, je
suis une femme, j'ai eu un enfant, la situation des femmes qui ont des
carrières hachées parce qu'elles ont des congés maternité, la situation de ceux
qui ont commencé à bosser très, très tôt, la situation de ceux qui sont pour un
retraité sur trois à moins de 1.000 euros. (…)
On va adapter les choses pour faire en sorte que, notamment ceux qui
travaillent le plus longtemps, et ceux qui ont des carrières... celles qui ont
des carrières hachées, bien souvent, soient mieux accompagnés, donc il y a
toute une dimension d'amélioration du système.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> [Réforme des retraites] La réforme des retraites est un
projet de justice, d’équilibre et de progrès qui garantit notre système de
répartition. Une réforme nécessaire pour notre pays, et pour l’avenir de nos
enfants !
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Réforme des retraites] Réformer le système de retraites alors qu’on
vit + longtemps en prenant en compte la pénibilité, l’emploi des seniors et les
retraites les + modestes. C’est l'équilibre nécessaire à notre modèle social,
c’est le rendre durable pour tous, et c’est ce qu'ont fait nos partenaire
européen.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> [Réforme des retraites & menace d’EELV de transformer l’Assemblée
en ZAD] Non, l'Assemblée nationale n'est pas et ne sera
jamais une ZAD. Représenter la Nation, voter la loi, contrôler l'action du
gouvernement : tel est son rôle qui doit être respecté par chacun. J’y
veillerai.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] Lorsque
vous présentez une réforme, si vous entrez dans le débat en considérant que
vous allez reculer, ce n’est même pas la peine de la présenter donc bien sûr le
gouvernement va défendre son projet, peut-être l'enrichir. La Première ministre
a dit que on n'était pas au bout du travail qui devait être fait.
> [Réforme des retraites] Quel est le but du texte ? Le but du texte, c'est en constatant que les régimes de retraite vont être en déficit aggravé dans les années qui viennent, de supprimer, d'effacer le déficit pour ces années à venir. Ça ne veut pas dire que tous les déficits actuels sont effacés mais on verra ça dans le temps parce que cette question se posera nécessairement. Mais on efface, ou en tout cas on supprime les causes des déficits à venir.
> [Réforme des retraites] La Première ministre a eu raison d'insister sur le fait qu’il faut que ce soit une réforme juste, il faut qu'elle soit perçue comme juste. Il faut que tous les citoyens, tous les Français se disent « Bon, on voit bien que c'est nécessaire mais tout de même l'essentiel des préoccupations a été pris en compte. »
> [Réforme des retraites] Je pense qu'elle est améliorable. Je pense qu’on va entrer dans une discussion parlementaire qui va être ardue - on en dira peut-être un mot bien sûr - on va entrer dans un dialogue avec les Français.
> [Réforme des retraites] Peut-être faut-il lire attentivement ce que Laurent Berger a dit. Laurent Berger a dit qu’il n'y a pas de doutes : il y a des avancées et des progrès notamment sur la pénibilité et les carrières longues. Il faut en tenir compte, il faut accepter de le reconnaître, mais sur les mesures d'âge nous sommes contre le déplacement de l'âge.
> [Réforme des retraites] Le gouvernement ne peut pas faire autrement que de défendre ce principe qui est de voir plus de Français au travail et notamment plus de Français de plus de 60 ans au travail parce que nous sommes le pays en Europe et peut-être parmi tous les pays développés, dans lequel les plus de 60 ans sont le moins nombreux au travail et ceci est une donnée vraiment très importante.
> [Réforme des retraites] Il y a beaucoup de nuances parmi les syndicats. Il y a pour l'instant un combat qu'ils ont décidé de livrer sur l'âge. Mais quand vous êtes dans un pays où le système de retraite, l'ensemble de l'équilibre des retraites est si profondément menacé y compris pour les pensionnés, ceux qui aujourd'hui touchent des retraites, vous entendez des voix qui disent « Il faut demander des efforts aux retraités », ce qui pour moi est une rupture d'un contrat social très important. Baisser les pensions de retraite, pour moi c'est inacceptable. Écraser de cotisations les salariés, pour moi c'est inacceptable.
> [Réforme des retraites] La situation est que beaucoup de Français ont le sentiment qu'on demande les
efforts toujours aux mêmes, c'est à dire à ceux qui sont au travail, et pas du
tout à ceux qui sont à la tête des entreprises ou dans les entreprises ou
aux entreprises elles-mêmes. (…) Je pense qu'on peut progresser dans la définition de ce texte. D'ailleurs
le gouvernement, comme vous l’avez vu, a fait un pas dans la direction que je
souhaitais. (…)
Il ne s’agit pas de faire contribuer les
patrons, il s'agit de faire contribuer les entreprises qui contribuent déjà pas
mal et j'avais chiffré cet effort à environ 0,7% de la masse salariale alors que
cette année la masse salariale va augmenter en moyenne de plus de 5%.
> [Réforme des retraites] Si vous voulez financer un système de retraite pour qu'il soit à l'équilibre ou plus exactement pour qu'il ne connaisse pas de déséquilibre supplémentaire. Aujourd'hui il n'est pas à l'équilibre, aujourd'hui les régimes de retraite, le système de retraite est à l'équilibre parce que l'Etat contribue pour au moins 30 milliards pour retrouver l'équilibre, 30 milliards ça fait 30 mille millions d'euros chaque année.
> [Réforme des retraites] Je ne suis pas dans la recherche d'un compromis avec le gouvernement, j'essaie de regarder comment les Français vont trouver que le nouveau système est juste.
> [Réforme des retraites] La Première ministre l'a dit hier. Elle a dit : ce texte n'est pas au bout de son évolution. On va pouvoir discuter avec les groupes parlementaires et c'est ce que nous allons faire et ils le font très bien et ils sont très courageux dans cet exercice. Je veux dire seulement un sujet au moins qui devrait être très bien précisé, c'est la pénibilité. Il y a des travaux qui sont des travaux usants pour les salariés et il faut que tout le monde soit rassuré sur le fait que cette usure… j'évoque toujours la situation des aides-soignantes - je les connais bien - dans un organisme comme le CCAS, l'aide sociale de Pau, je vois très bien ce que ça représente et la charge, les charges que ces femmes - ce sont souvent des femmes - sont obligées de lever, c'est évidemment usant.
> [Réforme des retraites] Il ne faut pas restreindre l'effet de ces mois supplémentaires : je pense que cet effet a été très important pour au moins 2 sujets sur les 3 que j'évoquais à votre micro. Le premier de ces sujets, c'est qu'on a pu progresser avec les organisations syndicales sur les carrières longues, sur la pénibilité il y a eu un travail de bonne foi qui a été conduit et je crois que les responsables syndicaux le reconnaissent. On a fait des pas en avant dans la précision de ce qui était nécessaire. Deuxièmement, très important, on a évité l'écueil que je trouvais dangereux de faire une réforme brutale, à l'emporte-pièce, par amendement, qui aurait été interprétée comme un passage en force.
> [Réforme des retraites] Une partie de l'opposition a annoncé qu'ils allaient en déposer 75 000 et qu’il faut 5 minutes par amendement au moins, alors vous voyez que c'est fait pour empêcher toute discussion et je trouve que ce n'est pas une bonne démarche.
> [Réforme des retraites] Je ne suis pas sûr qu’elle passera par 49.3, il y a d'autres solutions. Il y a d'autres articles dans la Constitution qui permettent d'accélérer l'examen pour un texte de cet ordre.
> [Réforme des retraites] Il y a une chose que j'attendais et on n’a pas réussi à l'obtenir, c'est une démarche pédagogique pour que l'opinion soit informée, chacun des citoyens, précisément, de la situation des systèmes de retraite. Comme vous le savez nous avons fait une analyse au Plan qui a examiné la situation financière, budgétaire, de notre système de retraite et qui a fait apparaître les déficits actuels, en sachant très bien que toute aggravation irait évidemment dans un sens.
> [Réforme des retraites] Beaucoup de Français en fin de carrière ont un sentiment de très grande
lassitude, ils ont fait le même métier depuis des années et des années, il n’y
a pas d'évolution, il n’ y a pas de responsabilité supplémentaire et quand il y
a évolution et responsabilité supplémentaire, la plupart du temps ils
choisissent de prolonger leur carrière, ils choisissent de rester quelques
années de plus pour améliorer leur situation financière, pour améliorer leurs
futures pensions de retraite ou parce que simplement ils ont de jeunes
enfants et tout ça fait évidemment autant de raisons pour eux d’allonger la
présence au travail. (…)
Je pense que non seulement le
gouvernement doit agir, mais que les entreprises doivent agir et que les
syndicats doivent agir. C'est l'organisation du travail qui fait que la France
est le pays de tous les pays en Europe où l'on part plus tôt à la retraite et
si c'était un système financièrement équilibré ça pourrait aller mais les
déséquilibres de ce système menacent la vie de beaucoup de ceux qui sont
aujourd'hui à la retraite.
> [Réforme des retraites] Est-ce que la démocratie est de bonne qualité en France ? Pas assez, très loin d'être un bon seuil. Pourquoi ? Parce qu'en France ça fonctionne de la même manière, il n'y a de réforme que dans des crises, chaque fois qu'il y a une réforme, c'est une crise. Je ferai remarquer au demeurant que les gouvernements suivants ne reviennent jamais sur la réforme telle qu'elle a été adoptée, mais cette conflictualité, cette organisation systématique de conflit sur toutes les décisions à prendre est une mauvaise chose et ça empêche la France d'être ce qu'elle devrait être : un exemple démocratique. Pourquoi ? Parce qu'on considère en France qu’au fond les citoyens, ils n'ont qu'un rôle : c'est attendre la décision du sommet et puis soit l'accepter soit s’y opposer et ce n'est pas comme ça que pour moi la démocratie devrait être. La démocratie devrait être, ce que j'appelle une démocratie de coresponsabilité, c'est à dire qu'on devrait considérer les citoyens - ceux qui nous écoutent ,les femmes, les hommes qui sont dans la vraie vie - comme des partenaires, des codécideurs et on devrait notamment leur donner tous les éléments pour que se forme leur opinion.
> [Réforme des retraites] Beaucoup de gens le disent ou le pensent et c'est vrai qu'une élection ne règle pas la suite du quinquennat mais c'est vrai aussi que c'est le projet que le président de la République avait mis en avant. Vous vous souvenez dans un voyage entre le premier et le second tour dans le nord, il a dit 64 ans. Donc vous voyez bien que c'était présent dans son esprit mais pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas laisser la situation comme ça, la seule certitude qui était celle du président de la République, qui est celle du gouvernement et qui est la mienne, c'est que la situation dans laquelle nous sommes n'est pas tenable, ce n'est pas les actifs qui paient les retraites contrairement à ce que devrait être un système par répartition, c'est le budget de l'Etat, donc les impôts des français.
> [Réforme des retraites] Il y a un sujet qu'il faudra aborder - je ne sais pas si ce sera dans la période de cette réforme - mais c'est la gouvernance des systèmes de retraite. On a, comme vous savez, à l'heure actuelle 42 régimes de retraite. Si l'on croit que c'est viable 42 régimes de retraite, moi je crois qu'on pourrait simplifier tout ça ! La question à se poser pour faire évoluer les systèmes de retraite c'est : comment les décisions sont prises et par qui. Il y a un très bon exemple : c'est les régimes de retraite du privé qui s'appellent agirc-arrco, où là ce sont les partenaires sociaux qui décident. Et ils ont fait toutes les adaptations nécessaires comme ils avaient la responsabilité, comme c'était leur régime de retraite, moi je souhaite qu'on ait une gouvernance qui puisse en temps réel au travers du temps corriger les difficultés et je suis sûr que les partenaires sociaux y ont leur place : ils l'ont prouvé !
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
La majorité présidentielle unie et déterminée pour une réforme des retraites qui protège notre modèle et finance des progrès sociaux essentiels.
Stéphane Séjourné
(Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement
européen)
> [Réforme des retraites] Pas d'augmentation
d'impôts, pas de baisse des
pensions, retraite minimale à 1200
€, 2 millions de pensions
revalorisées, fin des régimes
spéciaux, 4 départs sur 10
anticipés, un âge légal relevé,
un système par répartition sauvé, plus
juste et équilibré.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] Nous avons tous des
vies professionnelles différentes, il est légitime d'avoir une retraite
différente.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] Les cinq prochaines
vont être décisives pour réformer notre pays, prendre des décisions trop
longtemps repoussées par les gouvernements successifs. En annonçant la réforme
des retraites, Elisabeth Borne montre que notre détermination est totale pour assurer
l’avenir du pays.
> [Réforme des retraites] Nous sommes prêts au compromis parlementaire sur la réforme des retraites. Je me réjouis du discours constructif des Républicains sur ce sujet, eux qui ont toujours défendu le décalage de l’âge de départ.
> [Réforme des retraites] Il y a 3
leviers pour équilibrer notre système de retraites:
- Baisser le montant des retraites: nous voulons les revaloriser !
- Augmenter les cotisations: nous n’augmenterons pas les impôts et charges.
- Décaler l’âge de départ comme l’ont fait tous nos voisins européens : décaler
l’âge de départ à la retraite, le Président de la République si y est engagé :
c’est la seule façon de pouvoir de pouvoir financer à terme, notre système de retraite!
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> [Réforme des retraites] Pénibilité, carrières
hachées, travail des seniors : sur tous ces sujets nous serons attentifs à ne
laisser personne sur le bord de la route. Le Gouvernement et la majorité sont
très attachés à garantir cette solidarité.
> [Réforme des retraites] Il ne faut pas se laisser intoxiquer par toutes les FakeNews qui peuvent circuler !» Nous portons un projet de progrès avec une retraite minimale à 1200€ pour ceux qui ont une carrière complète une meilleure prise en compte de la pénibilité.
Marie Lebec (députée)
> [Réforme des retraites] Notre réforme
est juste, équilibrée, nécessaire et tournée vers le progrès pour les
travailleurs d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Nous défendons notre système
par répartition auxquels les Français tiennent tant.
Paul Midy (député)
> [Réforme des retraites] La mission sera
accomplie lorsque la réforme des retraites sera mise en œuvre et que les Français bénéficieront de
nouveaux progrès sociaux :
- minimum retraite à 1.200€ net ;
- meilleure prise en compte de la pénibilité, des carrières longues et hachées.
Louis Margueritte (député)
> [Réforme des retraites] La réforme des retraites correspond à une promesse des campagnes présidentielle et législative. Il faut garantir l'équilibre de notre système, qui représente un quart des dépenses publiques. Notre modèle social a un coût qu'il faut financer.
Violette Spillebout (députée)
> [Réforme des retraites] Nous portons cette
juste réforme des retraites avec pédagogie et écoute:
- pour un minimum vieillesse à 1200€
- pour l’emploi des seniors
- pour que les trimestres d’apprentissage des jeunes de 16 à 18 ans soient comptabilisés.
Maud Bregeon (députée)
> [Réforme des retraites] La réforme des
retraites est nécessaire pour équilibrer le système sans baisser les pensions,
en protégeant ceux qui ont des carrières longues et difficiles, avec de réels
progrès comme la retraite min à 85% du SMIC. Des avancées qui découlent
notamment des concertations menées.
Jean-René Cazeneuve (député)
> [Réforme des retraites] Le nombre de
ceux qui cotisent diminue par rapport au nombre de retraités. C'est un fait. Pour
préserver notre système par répartition, la réforme
des retraites est indispensable. C'est un projet
de justice, d'équilibre et de progrès.
Mathieu Lefèvre (député)
> [Réforme des retraites] Oui, je préfère
la posture des LR qui privilégient la légitimité
du Parlement à la légalité de la rue. Oui, je préfère le compromis en faveur de
la rémunération d’une vie de labeur comme l’a proposé Aurore Bergé pour les retraites minimum au blocage permanent.
● MoDem
Isabelle Florennes (porte-parole)
> [Réforme des retraites] Le
système des retraites qui serait à l'équilibre ? Des régimes qui feraient des
bénéfices ? Baisser l'âge de départ à la retraite à 60 ans ou au contraire
l'augmenter à 67 ans ?" Sur
le sujet des retraites, on entend tout et n'importe quoi à longueur de
journée dans le débat politique, dans les médias, de la part des
syndicats...
Au MoDem, on considère qu'il est
important d'être honnête avec les Français, de leur présenter les faits et
simplement les faits pour qu'ils puissent se faire une opinion et décider en
libre conscience.
Parce qu'on ne gouverne pas sans votre
adhésion, sans débattre de vos droits avec vous, sans construire ensemble
l'avenir de notre pays.
François Bayrou l’a démontré avec le
Haut-commissariat au Plan, le Conseil d'Orientation des Retraites l’a
également écrit, le système de retraites va être en déficit lourd avec 30
milliards d'euros par an.
30 milliards, c'est l'équivalent du
budget du Ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur.
C'est l'équivalent du budget du Ministère de l'Intérieur et de la Justice
cumulés !
On ne peut pas continuer à laisser la
dette se creuser. Cette dette qui nuit à nos services publics, au porte-monnaie
de chaque famille, à l'avenir des futures générations.
La réalité, c'est donc qu’il faut agir
sur ce système, que réformer est indispensable.
Une réforme oui, mais pas simplement une
réforme qui augmentera l’âge de départ à la retraite en vous demandant de
travailler toujours plus.
Parce que les parcours de vie de chaque
personne sont différents parce qu’on ne fait plus le même métier dans la même
entreprise toute sa vie, il faut être capable de tenir compte de tous ces
facteurs pour le départ à la retraite.
Prendre en compte la pénibilité de chaque
emploi parce qu’être maçon, éboueur, pompier, caissier, cadre administratif ou
infirmier, ça n’a pas le même impact.
Prendre en compte les carrières longues
en comptabilisant plutôt la durée de cotisation parce que certains Français et
certaines Françaises ont commencé à travailler très jeunes.
Cette réforme des retraites devra être
individualisée en tenant compte également de la situation des femmes, des choix
de vie, des carrières hachées comme des carrières longues, du travail à temps
partiel.
En somme, tenir compte simplement des
différences de parcours de vie pour être plus juste que le système de retraites
ne l'a été jusqu'ici.
Mais il y a aussi d’autres leviers
au-delà de demander toujours plus d’efforts aux salariés.
L’arme la plus puissante pour le
rééquilibrage des retraites, c’est le plein emploi. Grâce à l'action de notre
majorité présidentielle, nous avons réduit le taux de chômage à un niveau
historiquement bas.
Nous devons poursuivre nos efforts pour
que chaque Français puisse obtenir un emploi avec une rémunération digne peu
importe son âge, peu importe son niveau de qualification.
C'est un sujet aussi pour nos aînés
souvent peu considérés dans les entreprises. Près de la moitié arrivent à la
retraite en étant au chômage. Pourtant nos seniors sont une richesse notamment
pour nos jeunes auxquels ils ont tant à transmettre !
Enfin un effort pourrait probablement
être demandé aux entreprises en relevant d’un point leurs cotisations pour
financer les retraites sans nuire ni à leur trésorerie, ni au bulletin de
salaire des salariés.
Il y a des voies de rééquilibrage, il y a
des droits à définir. En discutant, en débattant, en se concertant avec chacune
et chacun d’entre vous.
Si on veut garantir les retraites de nos
aînés qui ont travaillé toute leur vie si on veut permettre à nos enfants
d'avoir une retraite, c'est à nous d'avoir le courage de mener cette réforme
tous ensemble.
Avec le MoDem, nous ferons une réforme
des retraites oui, mais une réforme de justice sociale avant tout !
Jean-Paul Matteï (président
du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Réforme des retraites] Je pense que l'opinion
peut évoluer compte tenu de la qualité et de la recherche d'une forme de
justice sociale de ce texte
● Parti radical
> [Communiqué de presse : Réforme des retraites : Propositions du Parti
Radical]
Les Radicaux rappellent qu’ils sont
favorables à une adaptation urgente de notre système de retraite.
L’augmentation des ressources liées à leur financement est indispensable afin
de garantir son équilibre financier et de ne pas reporter cette charge sur les
générations à venir. Pour les Radicaux, l’allongement de la vie implique
nécessairement un allongement de la durée de cotisation.
En préambule à la présentation par la
Première ministre du projet de loi gouvernemental sur la réforme des retraites,
le Parti Radical propose :
– La prise en compte d’une part de la
valeur ajoutée dans le financement des retraites pour les entreprises à faible
intensité de main-d’œuvre mais forte valeur-ajoutée.
– Un minimum retraite devant bénéficier à tous les retraités : les nouveaux
entrants mais également ceux qui ont fait valoir leur droit à la retraite avant
la réforme.
– La valorisation de l’engagement citoyen
bénévole par l’attribution de trimestres « retraites » de bonification.
– L’aide au maintien des seniors dans l’emploi car son effectivité est la
condition sine qua non de la crédibilité de cette réforme.
– La prise en compte réelle de la pénibilité pour aboutir à un départ anticipé
en fonction de l’EVSI (Espérance de Vie Sans Incapacité) des professions
concernées. On peut par exemple proposer une majoration de la durée des
trimestres travaillés sous ce statut.
Au-delà des mesures d’urgence, les Radicaux
appellent à une refonte globale du système (régime universel de retraites par
points, rapprochement des régimes du privé et du public) s’inscrivant dans un
esprit prospectif qui tienne compte des transformations sociétales et permette
un consensus durable.
Joël Giraud (député)
Tous les parlementaires de la majorité réunis ce
matin autour de la première ministre Elisabeth Borne
pour échanger sur la réforme des retraites. Une réforme
nécessaire pour préserver notre système par répartition et le rendre plus
juste.
David Valence (député)
La première ministre devant les parlementaires de la
majorité ce matin pour évoquer la réforme des retraites. Un texte juste (minimum de 85% pour les carrières complètes,
index seniors, carrières longues...) et nécessaire.