Voici une sélection, ce 9 janvier 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Le 9 janvier 2015, parce qu’ils étaient nés
juifs, que leur chemin avait croisé celui d’un fanatique islamiste, Philippe,
Yohan, Yoav et François-Michel ont été tués.
Les résurgences d’actes antisémites, anti-chrétiens, anti-musulmans,
antireligieux, trop fréquentes encore hélas, nous rappellent que l’humanité a
vite fait de basculer, de retrouver ses démons enfouis. Rien n’est jamais
acquis.
> Le 9 janvier 2015, au nom de la folie, un terroriste islamiste assassine Philippe, Yohan, Yoav et François-Michel. Nous ne les oublierons jamais. L’héroïsme de nos forces de sécurité et de secours, le courage de Lassana, non plus.
> Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, Bernard Maris, Elsa Cayat, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Clarissa, Jean-Philippe, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada. Nous ne vous oublierons jamais.
> La volonté du peuple brésilien et les institutions démocratiques doivent être respectées ! Le Président Lula peut compter sur le soutien indéfectible de la France.
> La défense, face à l’adversité, de Dreyfus et de la République. L’amour, jusqu’au sacrifice, de la patrie. 150 ans après sa naissance, Charles Péguy nous invite toujours à retrouver la mystique française qui nous unit.
> Solidaires avec le Pakistan qui a fait face à des inondations dévastatrices, nous sommes là pour répondre à l’urgence et aider à bâtir la résilience face aux conséquences du changement climatique. La France sera au quotidien et dans la durée aux côtés du peuple pakistanais.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première
ministre)
> C’était il y a 8 ans. Hommage aux victimes de
l’attentat de Charlie Hebdo, l’Hyper Cacher, Montrouge et aux policiers
assassinés. Face au terrorisme islamiste, la République se tient debout. Pour leurs
familles, pour nos valeurs, pour notre liberté : n’oublions pas.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Hommage aux victimes de l’attentat islamiste de
l’Hyper Cacher, lâchement assassinées parce que juives. C’était il y a 8 ans.
N’oublions jamais.
> Hommage à la policière municipale Clarissa Jean-Philippe, victime du terrorisme islamiste le 8 janvier 2015. N’oublions jamais.
> Hommage au lieutenant de police Ahmed Merabet, tombé en héros sous les tirs de terroristes islamistes le 7 janvier 2015. N’oublions jamais.
> Hommage aux victimes de l’attentat islamiste de Charlie Hebdo. C’était il y a 8 ans. N’oublions jamais.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
>[Déclaration sur l'aide française au développement]
Notre politique d'aide au développement a toujours été un pilier majeur de
notre politique étrangère. C'est vrai pour beaucoup de pays, mais je crois que
c'est particulièrement vrai pour la France. Elle l'est à plus forte raison
quand le monde s'embrase ou se désarticule. Et c'est un fait, l'espace de la
confrontation s'est élargi - ou s'élargit, cela devrait parler au présent. Nous
le voyons sur le continent européen, où la Russie a ramené la guerre en
agressant l'Ukraine. Nous le voyons aussi, et vous le voyez, en constatant les manœuvres
dont nous sommes l'objet de la part de forces que je ne nommerai pas ici mais
qu'il m'arrive de nommer, qui diffusent un discours anti-français. Je vous en
prie, parlez de discours anti-français plus que sentiment anti-français, même
si l'un crée l'autre, mais je ne crois pas que ce soit à nous de reprendre les
vocables de l'adversaire. Et donc ce discours anti-français existe en vue de,
c'est évident, manipuler les esprits et mener un travail de sape par la
désinformation. Et on sait le rôle que jouent les médias sociaux à cet égard ;
c'est peu cher, et c'est hélas assez efficace.
Des rivalités stratégiques s'aiguisent, par ailleurs au détriment du droit
international et au détriment de ce multilatéralisme d'action dont nous avons
pourtant besoin pour apporter des réponses efficaces et durables aux défis de
notre temps. Et nous constatons chaque jour que, face à ces défis, alors même
que nous savons que seule la coopération permettrait de les relever, on voit
aussi la tentation du "chacun pour soi", comme dans toutes les
périodes un peu difficiles, qui reste trop présente ou qui revient et qui se
diffuse.
La conclusion toute provisoire est simple : c'est que, face à de tels risques
de fracturation du monde, il nous faut redoubler d'efforts pour maintenir
ouvertes les voies du dialogue, de la coopération et de la solidarité. C'est
une responsabilité particulière que vous avez, au-delà de votre mission
quotidienne. Je me permettais de passer ce premier message global, sans prendre
trop de distance par rapport à votre quotidien, mais soyez bien conscients que
ce qui est en jeu, c'est entre autre ceci.
Et c'est en effet une question de fidélité aux valeurs de la France, à nos
engagements, une question aussi évidemment d'efficacité dans notre politique
étrangère. Mais que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient, dans l'espace
Indopacifique, en Amérique latine ou dans nos territoires d'Outre-Mer, les
projets que menez sont au cœur de nos partenariats bilatéraux et
internationaux, et donc ils font partie intégrante de la politique étrangère de
la France. Votre directeur m'entend souvent le dire mais il me plaît de le
rappeler, car si c'est une évidence, il est bon tout de même de le dire.
Comme l'a rappelé le Président de la République à Charm el-Cheikh, lors de son
déplacement à l'occasion de la COP 27, les crises successives sont à la fois la
cause et la conséquence du renforcement des inégalités dans le monde. Et nous
ne pourrons sortir de ce schéma que par une recomposition profonde de nos
mécanismes de solidarité. C'est ce qui a été engagé et je vous en remercie.
Nous sommes tous à la tâche, à cet égard : des Nations Unies, à la COP 27, au
G20 ou à la COP 15 plus récemment, nous redoublons d'efforts pour faire émerger
des réponses collectives aux grands déséquilibres mondiaux, et endiguer le
risque d'une fracture Nord-Sud qu'on croyait s'atténuer et qui en fait revient,
et revient même sous des formes idéologiques, que l'on n'imaginait pas il y a
quelques temps.
Et donc cette année encore, nous avons augmenté nos contributions
multilatérales, en doublant par exemple notre contribution au Fonds vert, ou
encore en augmentant très significativement - merci - notre contribution au
Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.
Nous avons aussi répondu immédiatement aux besoins des pays les plus
vulnérables à la crise alimentaire. On voit bien, partout dans le monde et
notamment dans des pays que vous suivez de près, les conséquences négatives de
l'agression russe en termes de sécurité alimentaire, en termes de prix de
l'énergie ou d'accès à un certain nombre de biens. Et nous y avons répondu par
les initiatives que vous connaissez mais que je veux rappeler : l'initiative
"FARM", l'initiative "sauvetage des récoltes" - je le dis
pour ne pas reprendre le "save crops" habituel -, ou celle des
couloirs de solidarité européens, qui à ce jour d'ailleurs reste le mécanisme
le plus efficace pour faire sortir d'Ukraine les céréales dont le monde a
besoin. Nous faisons des choses, ces efforts sont importants, et ils se
poursuivront.
Nous poursuivrons aussi notre engagement en faveur de la biodiversité, avec
l'organisation à Libreville, vous le savez, au mois de mars, du One Forest Lab,
un sommet sur les forêts, co-organisé par la France et le Gabon. Et puis à
Paris, même ligne d'effort : nous accueillerons la Conférence des Nations unies
sur les océans, que nous coprésidons avec le Costa Rica, 2024 pour le Costa
Rica, 2025 pour la France.
La France continuera aussi de défendre un meilleur accès des pays vulnérables
aux financements. Ce sera l'objet d'un autre sommet. Ce sommet, initié et
annoncé par le Président de la République, qui se tiendra à Paris au mois de
juin en faveur d'un nouveau pacte financier mondial, et pour reprendre ses
mots, de façon à «bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud». Et donc
nous voulons, c'était l'un des efforts au moment de la COP 27, permettre
l'accès plus aisé aux financements dont ces pays les plus vulnérables ont
besoin et dont ils sont privés, alors même qu'ils souffrent parfois, les
premiers, des conséquences du changement climatique.
Votre action de l'AFD contribue évidemment et même résolument à répondre à ces
défis : en luttant contre la pauvreté, en soutenant les partenariats pour une transition
énergétique juste, en soutenant l'adaptation au changement climatique,
l'amélioration de la santé mondiale, le développement d'une agriculture durable
- et je saluais, il y a quelques instants, les effets bénéfiques du Moringa,
qui ne pousse pas seulement en Afrique mais, ai-je appris, en Arabie saoudite
-, en promouvant l'éducation ou encore l'égalité entre les femmes et les
hommes. Merci, Monsieur le Directeur général, d'avoir rappelé que cela faisait
partie de vos missions et de continuer, parce qu'il y a encore un petit peu de
chemin, même si nous sommes deux ministres sur le podium à vous parler
aujourd'hui, et deux ministres femmes.
Les ambitions de notre pays sont à la mesure des défis actuels : dès 2017, le
président de la République a impulsé cette revitalisation de notre politique de
développement, que vous incarnez au premier chef, avec - vous le savez et je
citerai quelques chiffres si Rémy Rioux ne l'a pas fait, parce que je sais que
vous les connaissez et que c'est inutile, mais je me dois de les rappeler - une
augmentation des moyens sans précédent, qui est allée de pair avec la
revitalisation de notre politique de développement.
La loi de programmation d'août 2021 est un instrument fondamental pour nous.
Vous connaissez les grandes priorités qu'elle décline, et donc la loi nous
oblige : ce sont la lutte contre la pauvreté, la lutte contre les inégalités
mondiales, la protection des biens publics mondiaux. Et ce sont, par ailleurs,
autant de conditions de notre capacité à œuvrer en faveur de la stabilité
internationale que j'évoquais au tout début de ce bref discours. Vous
connaissez également les moyens que cette loi du 4 août 2021 a permis de nous
confier pour atteindre nos objectifs, dans le cadre d'une programmation
budgétaire qui, d'ores et déjà, nous a permis de porter l'aide publique au
développement à 0,55% du RNB en 2022. Cela a été fait, c'est une belle
performance, et c'est une belle première pour notre pays.
La mission APD, et là je parle des programmes ministériels 209 et 210, a ainsi
doublé depuis 2017. C'est un chiffre simple à mémoriser, mais au-delà du
chiffre, je crois qu'il faut vraiment que vous nous aidiez à faire comprendre,
parfois tout le monde ne le comprend pas - je ne reviens pas aux difficultés
qu'on a en Afrique -, mais à faire comprendre l'effort que ça représente,
l'effort que ça représente de la part de la Nation au service d'une politique
de paix et de développement.
C'est un effort qui s'est traduit par une hausse des moyens financiers et
humains de l'AFD. Je m'en félicite. Les crédits délégués par mon ministère à
l'AFD sont ainsi passés de 260 millions d'euros en 2016, à plus d'un milliard
d'euros en 2022. Un vrai bel effort. Et dans le même temps, les effectifs de
l'Agence ont augmenté de 32% je crois, Rémy ; là aussi, c'est une bonne chose,
ça vous permet d'avoir une action démultipliée et plus efficace. Et je mesure
vraiment, je vous salue pour cela, le rôle que vous avez, jour après jour, mois
après mois, année après année, pu jouer pour permettre ce changement d'échelle
de notre politique de développement. Et je sais que, derrière, il faut du
travail, de l'énergie, du talent, de l'engagement, de l'envie, des compétences
et tout ce que vous avez.
La nomination enfin d'un secrétaire d'Etat, qui se trouve être une secrétaire
d'Etat, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats
internationaux, permet de porter clairement à mes côtés, aux côtés de la
ministre chargée de l'Europe et des affaires étrangères, cette impulsion
politique voulue par le Président de la République. Merci de cela, et merci,
Chrysoula, du bon tandem que nous formons.
Venons-en à nos méthodes. Je voudrais vous dire quelques mots à ce titre :
Afin de tirer tout le potentiel de ces moyens considérablement rehaussés, nous
devons continuer à faire évoluer, dans le prolongement du discours du Président
à Ouagadougou en 2017, ou plus récemment à Montpelier, nous devons faire
évoluer nos méthodes, et j'ajouterais peut-être, des quelques expériences que
j'ai de voyages en Afrique en tant que ministre, nos regards et nos attitudes.
Ça pourrait concerner peut-être les militaires, mais je crois que ça nous
concerne aussi, nous tous, et que nous devons être très attentifs à ce que rien
dans nos attitudes, dans nos regards, ne permette de sous-estimer ce changement
profond qui est celui de la France et de son approche à l'égard de ses
partenaires africains.
Donc soyons plus efficaces, encore, si c'est possible. Et il faut, vous le
savez, travailler davantage avec la jeunesse. On peut dire que c'est un cliché,
mais d'abord : oui, c'est la génération d'après, c'est elle qui prendra la
relève, c'est elle qu'il faut bien former, y compris en l'aidant à porter un
regard plus "naturel", peut-être, sur nous, débarrassé de certains
clichés du passé. Il faut aussi cibler des champs peut-être moins grandioses
mais plus prometteurs et stratégiques, les industries culturelles et créatives,
les startups... Chaque fois qu'on s'est déplacés avec le Président de la
République, ou encore récemment quand je suis allé en Côte d'Ivoire, je suis
passé par Yopougon, qui n'est pas un fief gouvernemental, délibérément
évidemment, pour parler avec des jeunes : il y a des gens formidables - Vous
étiez là, Rémy -, mais qui sont top-niveau, qu'on saluerait partout, et que
nous devons pouvoir aider. Alors, je sais, nous en avons parlé avec le chef de
l'Etat, avec la ministre, avec votre directeur : ça suppose un petit changement
de notre part, pour être capables de mieux s'appréhender, également, ce type de
projet, ce type d'activité... Mais je crois vraiment que nous devons, dans
notre politique de développement - merci par avance de cela -, pouvoir aider
aussi ces jeunes à émerger. Ils ne demandent que ça, ils sont beaucoup plus
positifs, me semble-t-il, que beaucoup d'autres, et je crois qu'ils nous
attendent. Donc nous devons répondre présents. Tout le secteur de la formation
professionnelle, aussi ; on y a un intérêt évident, il y a une demande, et ce
n'est pas très compliqué.
Donc il faut gagner en agilité, comme on dit aujourd'hui, en étant capable de
soutenir davantage de petits projets - mais des petits projets utiles,
évidemment, pas pour s'amuser -, et des projets qui pourront avoir un impact
sur le terrain, sur la vie de ces jeunes, et sur la vie économique du pays à
terme. Et donc, c'est pour ça que nous venons de lancer un nouvel outil, le
FSPI «fast-track», afin de financer rapidement des projets autour de
l'engagement citoyen, l'entrepreneuriat, la créativité, les idées, la culture,
le sport, les industries créatives, tant et tant d'autres choses. Tout ça
figure, vous le savez bien, sur l'agenda présidentiel pour l'Afrique ; à nous
de nous adapter s'il le faut et, vraiment, de relayer toutes ces idées et de
tirer le meilleur parti du potentiel de la jeunesse africaine, si l'on parle
d'Afrique - mais vous travaillez dans bien d'autres régions du monde.
Ce changement de méthode, à nous d'y penser, ici, mais à vous aussi, ensuite,
de le mettre en œuvre. Je sais que vous avez déjà commencé, je ne suis pas en train
de vous dire qu'il faut réinventer l'eau chaude, mais, vraiment c'est
important. Je crois que si on ne fait pas ça en changeant même un petit peu
d'échelle, on ratera une marche et on augmentera les risques d'incompréhension.
Pour faire tout ça, je crois qu'il faut que je vous dise qu'ici, nous sommes
non seulement désireux mais ouverts à tout travail de proximité avec vous, en
symbiose et avec la meilleure fluidité, si possible. Nos outils de
développement, notre diplomatie, font partie de la même chose, qui s'appelle la
politique étrangère de la France, peut-être même la France tout court. C'est le
souhait que je forme aujourd'hui devant vous. C'est l'un des chantiers
prioritaires que je me suis donné, à la tête de ce ministère.
Et je sais, je ne veux pas revenir sur des débats passés, mais que parfois
certains considéraient que la politique de développement, même dans sa partie
publique, est distincte de la diplomatie. Ça n'est pas vrai, ça n'est pas la
réalité, c'est vraiment la même chose, et au bout du tuyau - si vous me
permettez cette familiarité d'expression -, c'est bien un certain nombre de
valeurs qu'on porte, d'intérêts de notre pays et de vision du monde. Je vais
jusqu'à dire cela.
Et puis, il faut faire comprendre - et je crois qu'on ne le fera bien
comprendre -, faire comprendre, tant à nos compatriotes, qui ont consentis à
cet effort financier considérable, que nous travaillons pour eux. Sans esprit
de chapelle, nous sommes au service d'un objectif qui est un objectif noble, et
dont se flatte notre pays.
Donc voilà, vive l'Equipe France, qui est là, qui est présente, que vous saluez
régulièrement, Madame la Ministre, et qui doit agir de façon évidemment
cohérente, mais peut-être un peu plus visible, encore une fois ; pas
grand-chose, je pense, pour que ceux qui nous regardent comprennent mieux.
Je le souligne lourdement une nouvelle fois, parce que notre action, nos
intérêts à l'étranger font l'objet d'attaques concertées, de campagnes
manifestement organisées, et je le disais, assez efficaces. Notre politique de
développement ne peut pas faire abstraction de ces attaques ; au contraire,
elle doit les prendre en compte et anticiper, voire même les déminer et rendre
sans objet la plupart de ces attaques. Vous avez un rôle de prévention, si nous
réussissons, qui est capital. Et je ne parlerai pas des difficultés ou des
évolutions en RCA, des difficultés persistantes au Mali ou de celles qui,
peut-être, nous attendent - et nous espérons avoir tort, mais peut-être nous
attendent - au Burkina Faso, voire même ailleurs. Vous êtes partie d'une
politique d'influence, de défense de nos valeurs, soyez-en conscients. Nous
sommes ouverts à toutes vos idées, et on est tous ensemble, dans ce combat pour
nos valeurs, pour la démocratie et pour une commune humanité, dans laquelle
nous croyons.
J'ai vraiment envie et même le devoir de vous rappeler, pour conclure, les
fortes paroles du Président de la République lors de la Conférence des
ambassadrices et des ambassadeurs, puisqu'il disait, je le cite : «Sur le
terrain, c'est l'ambassadrice ou l'ambassadeur qui doit piloter les différents
opérateurs. Il y a une France, partout dans le monde.» Alors, on va me dire : «Mais
pourquoi le dites-vous, puisque le Chef de l'Etat l'a dit, puisque de toute
façon c'est évident qu'il n'y a qu'une France ?». Je le dis parce que je crois
que c'est nécessaire qu'on s'en souvienne tous, et parce que c'est dit
simplement et clairement. C'est d'ailleurs pleinement dans la loi du 4 août
2021 que cette demande de coordination figure, avec les conseils locaux de
développement, ceux qui associent sur le terrain l'ensemble des ambassadrices,
des ambassadeurs, des acteurs de notre politique, et donc avec les
stratégies-pays - je n'y reviens pas, vous connaissez tout ça.
On me parle des conventions d'expérimentation qui ont commencé dans certains
pays, avec une coordination renforcée entre ambassades et représentations
locales de l'Agence. Moi-même je ne les ai pas vues fonctionner, mais on me dit
que cela a donné de premiers résultats positifs. Si tel est le cas, cher
Aurélien, on peut peut-être passer à une étape où on poursuivrait, où on
multiplierait ce genre d'expérimentation. Mais à vous d'en juger.
J'insiste une dernière fois sur la visibilité de ce que nous faisons : il y a
un objectif, ce n'est pas faire pour faire. Et il y a sûrement des marges à
gagner dans ce que nous donnons à voir de nous-même, ce que nous présentons aux
autres, la façon dont nous sommes visiblement une équipe, et aussi la façon
dont nous communiquons. D'autres communiquent, parfois contre nous. Nous
n'adopterons pas les mêmes méthodes, nous n'avons pas les mêmes valeurs et il
est hors de question d'adopter les mêmes méthodes. En revanche, nous avons le
devoir, sûrement, de faire encore mieux pour nous expliquer, encore mieux pour
faire voir ce que nous faisons. Au Quai d'Orsay, vous savez qu'on a créé une
petite sous-direction pour détecter, faire de la veille, de la détection et de
l'analyse de la désinformation. Mais il faut aussi que, dans l'action, chacun
de nous, à nos niveaux, dans nos responsabilités respectives, veille à diffuser
un message unique, qui est celui que j'essayais - trop longuement - de vous
passer.
Il me reste à vous dire qu'on a fait beaucoup, qu'on a encore beaucoup à faire,
que l'année 2023, de sommet en sommet, vous l'avez vu, et d'anglicismes menant
au Sommet de la Francophonie ensuite, en 2024, sera une année charnière. Ce
sera aussi un moment où nous avons demandé, et la Première ministre a bien
voulu y consentir, qu'il y ait un Comité interministériel de la coopération
internationale et de développement, ces fameux CICID, qui ne se réunissent pas
assez souvent. Donc, on en aura prochainement, et cela nous donnera à tous
notre feuille de route pour les années à venir, avec, à la clé aussi, pour
cette année, le prochain contrat d'objectifs et de moyens, reflétant les
priorités dégagées par le CICID pour votre Agence, qui est un élément clé, bien
sûr, du pilotage de votre action.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> [Plan de réforme de la justice] En deux mots, ce plan d'action est
opérationnel et concret. L'idée de ce plan d’action, c'est de diviser par deux
les délais de jugements, en renforçant comme jamais auparavant les moyens
donnés à la Justice et en simplifiant les procédures. Il faut répondre
rapidement aux attentes de nos compatriotes, mais aussi des professionnels de
Justice. Les premiers estiment, à raison, que la Justice est trop lente et trop
complexe, les seconds soulignent, eux aussi à raison, un manque de moyens et
des problèmes d'organisation qui les entravent. Pour résoudre ces problèmes, il
faut des moyens supplémentaires, ce que nous allons faire en investissant 7,5
milliards d’euros sur le quinquennat, mais il faut aussi simplifier notre
système.
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> [Plan de réforme de la justice] Le budget est un levier majeur. Nous allons recruter, en cinq ans, 10 000 personnels dont 1500 magistrats et 1500 greffiers, soit autant de magistrats que dans les vingt dernières années. C’est un plan de recrutement historique. En parallèle, en 2027, nous aurons achevé la construction de 15 000 places de prison supplémentaires promises par le président de la République. Tout ceci est accompagné d'une volonté de mieux incarcérer et de le faire dans des conditions dignes. Il ne faut pas oublier le personnel pénitentiaire, pour qui cela va améliorer concrètement les conditions de travail au quotidien. Par ailleurs, quand les conditions d’incarcération sont meilleures, l’efficacité de la réinsertion est bien plus grande.
> [Politique de l’amiable] C’est simple, il s’agit de
mettre les justiciables au cœur de leur procès, tout en préservant le rôle clef
des magistrats et des avocats. En tant que citoyen, une décision de justice à
laquelle vous participez, c'est une décision que vous comprenez mieux et, donc,
que vous acceptez mieux. Prenons l'exemple d'un procès en responsabilité. Il y
a deux questions à trancher : qui est responsable, et si une responsabilité est
retenue, comment faire en sorte pour que celui qui a subi le dommage soit
indemnisé. Aujourd'hui, ce qui se passe, c'est que les deux partis doivent tout
dire au juge, par écrit. Ensuite, il peut y avoir des renvois, souvent demandés
par les avocats et, parfois, par le juge lui-même. Cela prend beaucoup de temps
et les Français ne supportent pas ça. Quand une affaire est au-dessus d'eux, à
l’image d’une épée de Damoclès, ils veulent que ça aille vite. Dans notre
système actuel, les juges ne statuent sur la responsabilité qu'à la fin de tous
les échanges.
Nous nous sommes inspirés du modèle des Pays-Bas, qui connaissent deux fois
plus de procédures que nous, mais les traitent en deux fois moins de temps. En
moyenne, une procédure civile en France, c'est deux ans. Mon objectif est de
réduire ce temps de moitié. Pour réduire ce délai, il faut recentrer le juge
sur son cœur de métier : trancher le droit et permettre aux justiciables de
participer à une action de justice. Et tout ceci, en gagnant du temps. Il faut
inciter les partis à tendre vers la médiation et la confier à un magistrat. La
culture de l'amiable fait gagner du temps et de la satisfaction. Cela
représente 80 % des procédures aux Pays-Bas et 1 % en France, et, cela, sans
qu’il n’y ait le juge au milieu, alors qu'il pourrait apporter son aura et sa
technicité. Il faut encourager l’ensemble de la société à tendre vers cela. Les
assureurs pourraient par exemple inciter leurs assurés à opter pour une
résolution à l'amiable. Les avocats aussi seront incités à s’approprier cette
réforme et nous y mettrons là aussi les moyens en augmentant l’aide
juridictionnelle pour ce type de procédure.
> [Accélération des procédures] Ce n'est pas la première fois qu'on annonce un certain nombre de réformes en ce sens, mais, cette fois, nous y mettons en face des moyens conséquents et nécessaires. Je rappelle que ces mesures sont le fruit d'un grand travail démocratique et qu’elles représentent des centaines d'heures de travail, après une écoute attentive de tous les acteurs du système judiciaire. Face à un problème, on peut prendre des mesurettes. Le président de la République, lui, a décidé de réunir des États Généraux pour tout mettre à plat. Ils ont d'autant plus de valeur que je n’en fais pas partie du comité, pour lui laisser toute l'indépendance dont il a besoin. Ce n'est pas moi qui ai décidé seul de ces mesures, elles sont le fruit de huit mois de consultation. Cette concentration de bonnes volontés doit porter ses fruits, j’y mettrai toute ma détermination et tout mon enthousiasme.
> Je me souviens de la première visite que j'ai faite avec Jean Castex au tribunal de Bobigny. Moi, j’en avais l’habitude, mais, lui, a été surpris en voyant la hauteur des piles de papier. Nous sommes en train de changer cela. Nous accélèrerons nos efforts pour que le numérique ne soit plus le talon d’Achille de la justice, mais bien son point fort. Concernant l’application mobile que je veux mettre en place pour nos concitoyens, si certains ont du mal à accéder aux smartphones, il ne faut pas priver pour autant priver des millions de compatriotes de cette fluidité. D’autant que pour la rendre plus accessible, nous avons ouvert plus de 2 000 points-justice, au plus près des justiciables. Ces lieux dédiés aux plus démunis permettent d'obtenir des premiers renseignements et, ce, gratuitement.
> [Propos tenus par Michel Houellebecq] Dire que les musulmans ne sont pas des Français comme les autres, c'est insupportable. Dire qu'ils sont des voleurs... Tout ça génère la haine, c'est contraire à toutes les valeurs qui sont les miennes. Il y a 15 ans, on serait tous monté en première ligne pour les dénoncer. On s'est habitué à ça. C'est ce qu'Hannah Arendt appelait la banalité du mal.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> la prime de 6000€ pour l'embauche d'un apprenti
est garantie jusqu'en 2027! 6000€ par embauche, sans différence d'âge, de
niveau ou de taille d'entreprise.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Ils s'appelaient Yohan, Yoav, Philippe et
François-Michel. Ils ont été tués parce que Juifs. Aujourd'hui, n'oublions pas
les victimes de l'attentat de l'Hypercasher à Vincennes. Tous les jours,
continuons d'éduquer les jeunes générations à la tolérance, à la liberté de
religion.
> Pensée pour Clarissa Jean-Philippe, policière municipale qui a perdu la vie le 8 janvier 2015 dans l’exercice de ses fonctions, après avoir reçu la balle d’un terroriste islamiste. Pensée aussi pour sa famille et mes amis de Sainte-Marie en Martinique d’où elle était originaire.
> 8 ans après, nous nous souvenons des victimes de Charlie Hebdo et du lieutenant Ahmed Merabet, lâchement assassinés par des terroristes islamistes. La liberté d’expression doit être plus que jamais défendue contre l’obscurantisme et enseignée aux jeunes générations.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Depuis dimanche, le gouvernement a rendu le préservatif gratuit en pharmacie pour tous les
étudiants et jeunes de moins de 26ans. Un vrai progrès pour la protection de
votre santé !
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Notre système de santé soigne et sauve tous les
jours, mais il souffre. Emmanuel Macron a fixé un cap clair : mettre fin à la souffrance inacceptable
des patients et des soignants. Remettre l’humain au centre, c’est le sens de la
réforme que nous mènerons dans les prochains mois.
Gabriel Attal (ministre
délégué chargé des Comptes publics)
> [Réforme des retraites] Les mois écoulés ont permis de donner toute sa
place à la concertation pour avancer sur de nombreux sujets : équilibre du
système, pénibilité, carrières longues… Ces échanges avec les partenaires
sociaux et les partis étaient essentiels. Mais je perçois aujourd’hui
l’importance de nous adresser directement aux Français.
Il y a un temps pour tout. Et nous aurions eu tort d’enjamber la concertation.
Maintenant, parlons aux Français. Parce que cette réforme, c’est pour eux qu’on
la fait ! Notamment pour ceux qui travaillent et qui ne peuvent compter
sur un patrimoine rendant leur future pension accessoire.
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> [Réforme des retraites] Depuis le début, nous nous sommes montrés ouverts. Le Président lui-même a dit qu’il n’y avait pas de tabou sur un des éléments clés de la réforme : le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Mardi, la Première ministre montrera combien la concertation a été utile. Mais si nous sommes prêts au compromis, ce n’est pas à n’importe quel prix. Quand les syndicats proposent de financer notre système par l’augmentation des cotisations, clairement c’est non ! Ce serait une baisse des salaires de 440 euros par an en moyenne, ou 150 000 emplois supprimés. On ne reconstruira pas notre pays en détruisant le travail !
> [Réforme des retraites] Les peurs, les doutes sont réels. On les entend et on agit massivement pour les Français, notamment en matière d’inflation. Comme ministre du Budget, je peux vous dire qu’on y met les moyens. Ma préoccupation, c’est la classe moyenne, qui a le sentiment de bosser pour d’autres. C’est aussi pour elle qu’on fait la réforme de l'assurance chômage, qui incite à la reprise d’emploi. Le statu quo ne construit pas l’unité. Les réformes, oui. Or les Français sont unis dans leur volonté de préserver notre système de retraite par répartition, fruit de leur travail. Le laisser se fragiliser, ce serait dilapider le patrimoine construit par et pour eux. Baisser leurs salaires en augmentant leurs cotisations, ce serait plus qu’une étincelle.
> [Réforme des retraites] Soyons clairs : chaque euro issu de la réforme des retraites sera consacré aux retraites. Mais travailler plus longtemps, c’est être plus nombreux à travailler, et donc des recettes fiscales et sociales supplémentaires. La direction générale du Trésor les estime à 12 milliards d’euros en 2027.
> [Réforme des retraites] L’enjeu, c’est de rétablir l’équilibre du système de retraite tout en préservant le pouvoir d’achat des Français. J’entends le Parti socialiste défendre un âge légal à 60 ans en maintenant les 43 annuités de cotisation : ils proposent donc aux Français de partir à 60 ans, mais en baissant leur retraite de 10 % ! Certains préféreraient 64 ans, avec une accélération de l’allongement de la durée de cotisation. Ça fait partie des pistes possibles. Quel que soit le choix, la réforme permettra le retour à l’équilibre de notre système en 2030, comme s’y est engagée Élisabeth Borne . Sans réforme, il y aura 500 milliards d’euros de dette supplémentaires sur vingt-cinq ans. En clair : c’est la réforme ou la faillite.
> [Réforme des retraites] Plusieurs partis ont défendu pendant la présidentielle un recul de l’âge légal : si on compte les députés issus de ces camps, il y a une majorité ! Je dis aux LR : on ne peut pas remettre à demain ce qu’on voulait hier. Ne devenez pas des lobbyistes du surplace. Accompagnez une réforme que vous avez appelée de vos vœux, parce que, comme nous, vous la savez nécessaire.
> [Réforme des retraites] La Première ministre a clairement indiqué qu’elle concernerait les nouveaux retraités. Il y a d’ailleurs une logique à ce que les droits nouveaux soient prioritairement accordés aux Français concernés par les efforts liés à la réforme. Travailler plus, pour gagner plus une fois retraité. Plusieurs responsables politiques dans la majorité et l’opposition souhaitent que cela concerne aussi les retraités actuels. Cela supposerait d’en compenser le coût pour ne pas remettre en question l’équilibre des retraites. Le Président et la Première ministre trancheront.
> [Réforme des retraites] Les Français les plus fragiles le sont parce qu’ils ont commencé à travailler tôt, parce qu’ils ont eu un métier pénible, et parce qu’il persiste dans notre pays des inégalités de santé. On prendra des mesures pour qu’ils puissent partir à la retraite plus tôt et pour prévenir les conséquences de conditions de travail difficiles. On préfère agir pour ceux que le travail use le plus, plutôt que se résoudre à cet état de fait.
> [Dette de la France] La confiance des investisseurs est réelle, la France est toujours crédible. Mais la confiance se construit et se protège : on doit tenir notre trajectoire de réduction du déficit et le ramener sous les 3 % en 2027, notamment grâce à des réformes structurelles, à la croissance et au plein-emploi. D’où les réformes de l'assurance chômage et des retraites, et au travail que nous engagerons dans les prochaines semaines avec Bruno Le Maire [ministre de l’Économie] et le gouvernement pour revoir la qualité de notre dépense publique et repérer des économies possibles. Dans le secteur du logement, par exemple, nous dépensons beaucoup plus que nos voisins pour des résultats qui ne sont pas meilleurs. Je pense aussi aux aides à l’emploi.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> [French tech] En 2022, la France
a connu des levées de fonds croissantes face à des investissements décroissants
en Allemagne et aux États-Unis. Nous avons une 29ème licorne au mois de
décembre et c’est une grande satisfaction.
> La France est le premier écosystème greentech en Europe et elle a un énorme potentiel pour réussir la transition écologique
> Je souhaite que Twitter, qui a pris une place dans notre espace public, puisse retrouver la voix de la responsabilité, c’est ce à quoi appelle la réglementation européenne nouvelle. »
> Nous voulons utiliser l’ensemble des leviers entre nos mains : BPI France, Buisness France et France 2030 pour que nous prenions de l’avance dans le domaine du numérique, du cloud, du cyber, de l’intelligence artificielle.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)
> Clarissa Jean-Philippe, les Français ne vous oublieront jamais. Nous honorerons inlassablement votre abnégation. Votre engagement continuera à nous inspirer. Nous continuerons à combattre la haine, l'antisémitisme et tous ceux dont vous avez été la victime le 8 janvier 2015.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Les conservatismes ne doivent plus pouvoir
mettre en péril la vie des femmes : c'est pour cela que nous voulons inscrire
le droit à l'IVG dans la Constitution française, et dans la Charte des droits
fondamentaux de l’Union européenne.
> [Inflation Reduction Act aux Etats-Unis] C’est une piqûre de réveil pour l’Europe qui réagit face à ses partenaires commerciaux en renforçant sa politique industrielle dans les secteurs les plus stratégiques, et en se mobilisant pour accélérer et simplifier les procédures.
> [Énergie] Achats groupés, solidarité, contrats négociés avec les partenaires, plateforme d’achats communs : nous avons déjà fait beaucoup pour assurer l’approvisionnement énergétique de l’UE pour cet hiver et faire baisser les prix à leur niveau d’avant la guerre.
> [Soupçons de corruption au Parlement européen] Il y a des marges d’amélioration pour plus de transparence et de contrôle des institutions européennes, notamment en nous inspirant de certaines mesures mises en place par la HATVP [Haute Autorité pour la transparence de la vie publique].
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Deux ans après le Capitole, l’extrême-droite
s’en prend à nouveau aux institutions au Brésil pour remettre en cause le verdict des urnes. Mon soutien aux
Brésiliens et au président Lula. Plus que jamais, défendons et protégeons nos
démocraties, chaque jour.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Réforme des retraites] Ce qui
me frappe, c'est que beaucoup de Français, faute d'informations précises, même
s'ils pressentent une réforme, n'en perçoivent ni la nécessité ni l'urgence. On
nous a fait vivre avec l'idée que, grosso modo, jusqu'à maintenant, nos régimes
sont équilibrés. Certains disent même excédentaires. Alors qu'en réalité notre
système n'arrive à boucler chaque année que parce que l'Etat verse, sous une
forme ou sous une autre, des dizaines de milliards d'euros pour assurer son
équilibre ! Et ce n'est pas durable !
> [Réforme des retraites] Il faut avoir les chiffres en tête : la totalité des pensions versées
représente 345 milliards. Sur ces 345 milliards, 143 proviennent des budgets
publics ! 24 pour assumer de manière normale les cotisations patronales des
fonctionnaires des trois fonctions publiques, 90 pour compenser les efforts
exceptionnels que l'Etat impose aux caisses (avantages de famille, allègement
de charges sur les bas salaires, etc.), et 30 milliards - 30.000 millions
d'euros par an ! - pour assurer l'équilibre des régimes !
Cette contribution, c'est du déficit
public, de l'impôt et de la dette. Et ce déficit va s'aggraver pour des raisons
démographiques dans les années qui viennent. Le système est donc gravement et
dangereusement déséquilibré. Nous ne sommes plus vraiment dans un système par
répartition, dont le principe est que ce sont les cotisations des actifs qui
financent les pensions. C'est l'Etat qui paie pour garantir l'équilibre.
> [Réforme des retraites] Le report de trois mois a été utile pour concerter, pour négocier, pour parler avec les organisations, notamment sur la pénibilité ou les carrières longues. Et il a écarté le sentiment de passage en force. Mais il n'a pas été utilisé pour informer les citoyens. Cela fait trente ans que l'on entretient le brouillard. Cette opacité empêche d'identifier le premier but de la réforme, qui doit être de revenir progressivement à l'équilibre. Sans ce rééquilibrage, la situation de la France sera durablement compromise. Et le montant des pensions finira par l'être aussi, ce qui serait une menace pour la société tout entière.
> [Réforme des retraites] Si on veut retrouver cet équilibre, une très légère augmentation des cotisations patronales, d'un point à peine, qui n'augmenterait que de 0,7 % la masse salariale, pourrait y contribuer puissamment et surtout garantir qu'il y a une juste répartition des efforts. Il n'y aura de réforme des retraites que si elle est ressentie comme juste par les Français. Il faudra des signes.
> Il faut une
réflexion générale sur le travail tout au long de la vie. Ce qui est usant, ce
sont les activités répétitives, sans aucune perspective de changement autre que
la retraite. Le salarié n'a plus qu'un horizon, partir ! Si sa vie
professionnelle est intéressante, il a souvent envie de la prolonger.
Nous devons réfléchir à l'enrichissement des carrières. Il faut aller vers plus
de responsabilités, proposer des cycles nouveaux, valoriser l'expérience au
lieu de la mépriser. Enrichir la carrière professionnelle au lieu de
l'écourter, c'est un grand sujet de société. Et les entreprises aussi y
trouveraient leur avantage.
>Pourquoi la réforme en France s'accompagne-t-elle toujours de crises ? Parce qu'on n'a pas construit la démocratie de coresponsabilité, on ne considère pas le citoyen comme un codécideur. On pense toujours que c'est le sommet qui décide, on traite le citoyen en sujet et pas en responsable. On ne lui donne pas les clés pour choisir. Notre système de gouvernement est déresponsabilisant. Le citoyen qui n'est pas informé n'a le choix qu'entre laisser faire ou se révolter.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Solidarité avec le peuple brésilien, dont les
Institutions sont attaquées par des militants d'extrême droite. Voilà où mène
le complotisme, la délégitimation d'un président démocratiquement élu et la
remise en cause du suffrage universel.
> Encore un dérapage. Après « la police tue », les « policiers factieux ». Jean-Luc Mélenchon est un peu le Noël Le Graët de la Nupes. Seule différence : il ne s'excuse jamais. Indéfectible soutien à nos forces de l'ordre.
> Le 9 janvier 2015, au nom de la folie, un terroriste islamiste assassine Philippe, Yohan, Yoav et François-Michel. Nous ne les oublierons jamais. L’héroïsme de nos forces de sécurité et de secours, le courage de Lassana, non plus.
> La revalorisation du minimum retraite à 1200 € est une avancée et une mesure de justice: comme le groupe Renaissance à l’Assemblée, je suis favorable à sa généralisation pour tous.
> Nos démocraties sont fragiles. Les évènements survenus hier au Brésil le rappellent à chacun d'entre nous. Je mets en garde les partis politiques qui ont parfois été tentés de remettre en cause la légitimité des scrutins : c'est irresponsable et dangereux.
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> La réforme des retraites est nécessaire et elle sera juste ! Minimum
de retraite à 85% du smic pour tous ceux qui ont travaillé toute leur vie,
prise en compte de la pénibilité, départs anticipés pour ceux qui ont commencé
tôt.
> Réformer nos retraites, c'est garantir un modèle de
justice sociale. Avec les députés Renaissance, nous proposons :
- Retraite minimale à 85% du SMIC pour tous
- Prise en compte de l'apprentissage
- Bonification pour les aidants familiaux
- Index seniors
> La revalorisation de la retraite minimale à 85 % du SMIC doit s'appliquer à tous ceux qui ont travaillé tout au long de leur vie. Y compris à ceux qui sont déjà à la retraite. Notre objectif, c’est que tous ceux qui seront à la retraite et qui y sont déjà touchent cette retraite minimale. » Il s'agit, selon elle, d'un « enjeu majeur de justice sociale ».
> [Réforme des retraites] La réforme, c'est garantir notre système de retraites par répartition et c'est en renforcer la justice sociale. Ce n'est pas 64 ou 65 ans pour tous ! C'est prendre en compte ceux qui ont commencé tôt et la pénibilité des métiers.
> [Réforme des retraites] Oui, je crois qu'une ligne majoritaire peut et va se dégager à l'assemblée et au sénat pour voter la réforme des retraites. Une réforme qui garantisse notre modèle et qui crée des droits sociaux nouveaux.
> [Réforme des retraites] Nous n'avons pas avancé masqués. Nous avons dit la vérité sur la nécessité de la réforme des retraites. Par 2 fois à la présidentielle et aux législatives. Où est l'autre projet qui permet de protéger notre système et d'avoir une majorité à l'assemblée ? Nulle part
> Zidane est plus important pour le foot, la France et les Français que Noël Le Graët ne le sera jamais. Sa place à la présidence de la fédération est de fait posée.
> Les images du Brésil font écho à celles du Capitole. Elles rappellent ce qu'est l'extrême droite : quand elle perd démocratiquement le pouvoir, elle refuse de le quitter.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> Nous demandons depuis 2014 la suppression des
jetons de présence. Les élus sont amenés à siéger dans de très nombreux
organismes. Certains donnent lieu à rémunération. D’autres non. Voir
s’accrocher ainsi des élus à cette pratique anachronique et dispendieuse est
désolant.
● Parti radical
> Après Trump Bolsonaro. Le Parti radical dénonce les méthodes des mauvais perdants incitant leurs troupes à la violence, et réclame de sévères sanctions. Ces dénis de démocratie sont intolérables car c'est le respect des institutions qui permet de garantir le droit à la liberté.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le Capitole il y a deux ans, Brasilia
aujourd’hui : quand ils sont au pouvoir, les populistes abîment la démocratie.
Quand ils perdent le pouvoir ils veulent l’abattre.
> Reconnaissons à François Hollande d’avoir toujours été clairvoyant sur la vraie nature de Vladimir Poutine. On pourra regretter que, sous l’influence d’Angela Merkel, nous n’ayons pas été plus fermes plus tôt.
> L’Italie hésite à livrer davantage d’armes à l’Ukraine. La raison ? La présence au gouvernement de pro-Russes. Le réseau d’influence de Moscou dans nos démocraties est un poison.
Bernard Guetta
> [Opinion : Quatre despotes en danger]
Ces deux mots-là ne passent pas mes lèvres car enfin, « Bonne
année » ? Comme peut-on se souhaiter une bonne année après un tel
début brésilien et quand nous savons tous que 2023, ce sera la poursuite de la
guerre en Ukraine, des pendaisons en Iran, des ravages de la Covid en Chine et
du reste, tout le reste, sans même parler de la précipitation du dérèglement
climatique ?
Alors « Bonne année », non, vraiment pas, sauf que…
Je n’ose ni le penser ni l’écrire mais il n’est plus impossible que les grands
despotes du moment ne soient plus tous en place l’an prochain. Lequel, je ne
sais pas, mais il n’est même pas totalement exclu qu’ils soient plusieurs à
avoir perdu le pouvoir car prenons M. Erdogan.
Présidentielle et législatives, la Turquie vote en juin prochain alors que
l’inflation y a déjà dépassé les 120% et que « le sultan », comme on dit,
la nourrit obstinément à coup d’augmentations de salaires et de programmes de
logements sans financements. Son impopularité grandit sans cesse et si M. Xi
n’a, lui, pas d’urnes à affronter, il a dû se déjuger face aux manifestations
contre sa politique du zéro-covid.
Plus de confinements de masse, plus de tests à toute heure, plus rien, et
l’épidémie a donc pris de telles proportions qu’on ne compte plus les morts
dans un pays où la croissance recule, le virus gagne les campagnes et la
faillite du secteur immobilier perdure.
« Guide suprême » iranien, M. Khamenei a, quant à lui, si peu de
cartes politiques en main qu’il ne lui reste plus que les gibets pour intimider
sa population et la situation de M. Poutine est encore bien plus fragilisée que
celle des trois autres. Parce qu’il n’essuie plus que défaites et humiliations
depuis le 24 février, le président russe n’est plus qu’un funambule marchant
sur un fil mais l’idée reçue est pourtant qu’il ne pourrait pas tomber car
« il n’y a pas d’opposition ».
C’est vrai. Il n’y en a d’ailleurs pas non plus en Chine ou en Iran. Il n’y en
a qu’en Turquie mais face à ces quatre despotes, il y a de plus en plus
d’opposants car les Chinois voient bien que le roi est nu, les Iraniens ont
massivement basculé dans le rejet de la théocratie, les sondages donnent
Erdogan perdant et cessons de dire que personne ne s’attaquerait à Vladimir
Poutine.
Quand le patron des groupes Wagner, Evgueni Prigojine, traine le commandement
militaire dans la boue, est-ce qu’il ignore que le commandant en chef n’est
autre que le président lui-même ? Evidemment pas. Il le sait et ne
s’attaque au commandement que pour mettre, sans le nommer, le commandant en
accusation, exactement comme le font ces correspondants de guerre et blogueurs
militaires qui s’en prennent, en des termes toujours plus assassins, à la
conduite des opérations en Ukraine.
Il n’y a plus d’opposition en Russie car il y a longtemps que Vladimir Poutine
l’avait brisée mais la contestation y a gagné les sommets du pouvoir où chacun
pose ses jalons en vue de la succession d’un tsar en fin de règne. Aucun de ces
quatre hommes ne remplit ainsi plus les conditions qu’il faut à un tyran pour
durer : avoir une base sociale et assurer une stabilité politique à son
pays.
Faite des petits industriels pieux d’Anatolie et des laissés-pour-compte des
grandes villes, la base sociale de Recep Erdogan ne le croit plus à même
d’améliorer son sort. Grande industrie, haute-fonction publique et moyenne
bourgeoisie urbaine, le reste du pays voit désormais en lui un facteur
d’instabilité. Aux commandes depuis 2002, le président turc peut tenter de se
maintenir par la force, la triche ou les deux mais ni l’armée ni même son parti
ne le soutiendront à coup sûr.
Il est en sursis précaire, exactement comme l’est Xi Jinping car à la minute
même où la colère des Chinois deviendrait si grande que le régime pourrait en
être ébranlé, le parti sacrifierait son N°1 sans une seconde d’hésitation et au
plus grand bonheur de tous ceux qu’il avait écartés de la direction.
Le Guide suprême iranien est le seul de cette bande des quatre à conserver une
base sociale. Bras armé de la théocratie et première puissance économique du
pays, les Gardiens de la révolution ont un intérêt vital à empêcher qu’une
insurrection ne renverse le régime. Ils en ont les moyens militaires mais outre
que tous ne jugent pas appropriée la violence de la répression, ils ne sont
plus loin de penser que le meilleur moyen de conserver leur pouvoir serait de
ne garder le Guide et la théocratie qu’en rideau de scène, de prendre le
gouvernail et d’instaurer une dictature militaire.
Pour ce qui est enfin de Vladimir Poutine, son seul atout est que les
prétendants à sa succession sont si multiples qu’aucun d’entre eux ne peut trop
s’avancer sans risquer de coaliser tous les autres contre lui. C’est
l’assurance-vie de ce président mais elle le protège en fait peu parce que la
Russie utile, celle des villes, des services et de la haute-technologie, est en
exil ou complète dissidence ; que les services de sécurité ne peuvent plus
voir en lui un garant de la stabilité ; que l’armée a toutes les raisons
de lui reprocher de l’avoir précipitée dans une aventure dont elle ne voulait pas ;
que seul un changement de régime pourrait sauver les grands fortunes et que la
seule base qui reste acquise à cet homme est la paysannerie, naturellement
conservatrice mais sans poids dans ce grand sauve-qui-peut.
Alors finalement oui, peut-être, risquons un « Bonne année ! »,
pour l’un d’entre eux au moins.