Voici une sélection, ce 8 décembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Nous serons prêts dans un
an à réouvrir Notre-Dame. La promesse de la rebâtir en 5 ans sera tenue grâce
au formidable engagement des Françaises et des Français qui sont sur le
chantier depuis le premier jour.
> [Discours sur
l’avenir de la recherche française]
Je suis très heureux de vous accueillir ici après les travaux que vous venez de
conduire pour parler de science, de recherche, d'innovation. D'abord parce que
nous nous retrouvons au terme d'une année faste pour la science française, je
pense évidemment à nos prix Nobel.
Je pense aux équipes qui, à leurs côtés, ont été ainsi reconnues et à plusieurs
de nos organismes après les récompenses des années passées. Ceci montre, si
besoin était de le rappeler, que la France est un grand pays de recherche et
doit le demeurer.
Néanmoins, on pourrait se dire : pourquoi s'empresser de parler de recherche en
cette fin d'année alors que le monde bascule, qu’il semble y avoir tant de
priorités d'urgence ? Parce que je pense que parler de recherche, de science
est une priorité du pays encore plus aujourd'hui qu'hier et que garder le cap,
plutôt le préciser, prendre des décisions aujourd'hui pour le présent, mais
aussi un futur proche ou un futur lointain est absolument indispensable tant la
période que nous vivons montre le rôle essentiel que la science, la recherche,
jouent pour notre pays et plus largement pour notre Europe et pour le monde, au
moins à trois égards.
Le premier, c'est qu'en soi la science, la recherche de la vérité, la volonté
de bâtir un progrès collectif de la connaissance et du mieux vivre en société
est une valeur intrinsèque et doit retrouver sa place de valeur intrinsèque
dans la société qui est la nôtre. Nous l'avons vu au moment de la pandémie,
parce que ça a été sans doute le moment de simplification, si je puis dire, le
plus extrême, où chacun de nos compatriotes guettait les informations et
l'avancée de la connaissance pour comprendre un virus qui changeait leur
quotidien, puis la découverte d'un vaccin qui allait permettre de retrouver la
liberté. Mais cette période fut comme la métaphore de ce qu'est, parfois dans
un temps plus long, le rapport à la science et à la recherche. Et nous avons
aussi vu combien, dans nos sociétés, ce rapport pouvait être bousculé par des
relativismes nouveaux. Donc se battre pour la science, la recherche
aujourd'hui, c'est se battre aussi pour des éléments fondamentaux de notre
société et de la capacité à bâtir de la vie possible et, au fond, un humanisme
éclairé, c’est-à-dire des avancées scientifiques, technologiques, mais aussi
des avancées philosophiques, une manière de la concevoir dans la société.
C'est pourquoi j'y reviendrai à plusieurs reprises mais je ne sépare pas ici
les sciences et je considère qu’en particulier les sciences humaines et
sociales ont à éclairer l'avancée de la technologie ou des sciences dites dures
pour pouvoir cheminer justement ensemble dans la société.
Ce premier combat pour la science et la recherche est absolument fondamental,
je le disais, il convient de l'éclairer pour attirer de plus en plus de jeunes
à le rejoindre. Il l’est dans un monde où le relativisme a gagné de plus en
plus de place et où le grand risque est en quelque sorte une forme de
démantèlement de l'autorité académique et scientifique. Parce qu'alors, la
société ne placerait plus son investissement collectif ou sa croyance humaniste
dans les bons endroits, et alors la société n’avancerait plus droit.
Je crois, pour citer l'un de mes maîtres, que la légitimité et l'autorité — que
plusieurs d'entre vous avez dans cette salle, et je le dis avec beaucoup
d'humilité en ce qui me concerne — vient du fait que vous avez lu plus de
livres. Et ça représente quelque chose d'un ordre du savoir, d'une légitimité
reconnue par les pairs, qui permet ensuite de mener une recherche, mais de dire
aussi dans la société des choses qui ont un poids et une valeur.
Ensuite, parce que la science, la recherche permettent de bâtir la croissance
d'une société par l'innovation et c'est un élément très important. C'est un
élément très important parce que nos sociétés vivent une équation hyper
contrainte. Nous sommes des démocraties et des sociétés matures qui avons une
force, c'est un modèle social édifié à travers le temps, généreux, et des
sociétés qui vieillissent et qui ont face à elles des investissements massifs à
conduire pour accompagner le vieillissement de la population, la digitalisation
de nos sociétés, faire face au réchauffement climatique, aux troubles
géopolitiques. Il n'y a qu'un moyen de répondre intelligemment à cette
problématique, c'est de créer plus de richesse pour pouvoir la louer sur ses
priorités. Il n'y a pas de société de la décroissance possible avec le modèle
social qui est le nôtre. Et donc nous sommes dans des sociétés qui devons tout
à la fois nous décarboner, être plus sobres en consommation d'énergie, faire
face à leur vieillissement, faire face à une géopolitique qui suppose de continuer
à nous réarmer et être dans la compétition des grands défis très consommateurs
de capital, de l'espace à l’intelligence artificielle et ailleurs.
Le seul moyen de le faire, c'est de continuer de réformer. Je crois que, y
compris les réformes impopulaires prises cette année, travailler plus longtemps
quand on vit plus longtemps, c'est ce qui permet de créer plus de richesse et
de financer la science. Donc je suis cohérent dans mon approche et on ne peut
pas ensuite déplorer des conséquences dont on aurait chéri les causes. Je pense
surtout que c'est en innovant et en créant plus de richesse qu'on peut financer
tout cela. A cet égard, la science et la recherche jouent un rôle absolument
fondamental pour nos sociétés, encore plus vitales que dans des sociétés de
rattrapage, dans des sociétés dont les modèles économiques, en quelque sorte,
leur donnent plus de souplesse.
On a besoin de continuer à chercher pour créer, pour inventer, pour ensuite
déployer des innovations de plus en plus fortes.
Enfin, c'est un enjeu fondamental de souveraineté. Nous sommes de plus en plus
confrontés, là aussi, à une géopolitique non coopérative de la connaissance qui
est, je dirais, une recomposition accélérée du monde dans lequel nous vivons.
Je souhaite, je me bats pour qu'on continue à avoir une science ouverte, vivant
sur la coopération et l'ouverture entre les chercheurs, quels que soient les
troubles géopolitiques. Mais regardez ce qui se passe dans le monde où nous
vivons. On a vu au moment de la pandémie, pour la première fois depuis bien
longtemps, de la non-coopération académique venant du Grand Est, du non partage
d'informations sur certaines données. On voit en ce moment même, y compris
entre des chercheurs qui coopéraient et qui avaient très bien coopéré en Guerre
Froide, des fins de coopération du fait de la décision de la Russie avec nos
propres chercheurs dans beaucoup de domaines. Et surtout et plus encore quand
on parle de quantique, d'intelligence artificielle, on a une compétition
géopolitique qui va structurer la souveraineté qui est la nôtre. Si nous
n'avons pas certaines briques de savoirs, d'innovations et de technologies, il
est fort à parier que nous serons en dehors des grandes avancées, exclus de
celles-ci, relégués peut-être, et qu'au fond, sur ces domaines comme aussi sur
celui de l'exploration spatiale, se jouent là des éléments véritables de notre
souveraineté d'aujourd'hui et de demain.
Pour ces 3 raisons au moins, je considère que parler de connaissance, de
science de recherche est absolument indispensable parce qu'on parle des
priorités, plutôt des fondations du soubassement, des priorités de ce qui fait
une nation, son indépendance et la capacité à dessiner son avenir. C'est cela
qui justifie que nous avons, durant ces dernières années, profondément
réinvesti sur notre Éducation nationale, notre enseignement supérieur et notre
recherche, et qu’il y a une cohérence au fond derrière tout cela : consolider
les savoirs, nous battre contre les déterminismes et les inégalités, les tests
PISA ont encore montré, pour le collège, qu'ils étaient très présents. Et donc
du redoublement des petites classes CP, du choc des savoirs au collège qui a
été présenté par le Ministre il y a deux jours, la transformation de notre
orientation scolaire, la réforme du lycée professionnel du premier cycle
universitaire, etc., c'est un continuum qui tient sa cohérence par la volonté
de remettre le savoir, la transmission des savoirs au cœur de la vie de la
nation. Et par l'investissement et les transformations que nous voulons
continuer de conduire sur l'enseignement supérieur et la recherche, une volonté
justement d'améliorer là aussi collectivement notre système pour les finalités
que je viens d'évoquer.
Alors, à cet égard, si je devais faire un bilan rapide et lucide, le plus
lucide possible, la place où je suis, on a toujours tendance à essayer de
défendre tout ce qu'on a fait. Et je suis toujours un ardent défenseur de
l'action de l'exécutif, j’essaye là aussi d'être cohérent. Mais si on regarde
lucidement les choses, je le disais en félicitant nos prix Nobel, nos médailles
Fields, etc, on est une grande nation de recherche, les présidents et
présidentes d'organismes de recherche qui sont là le savent. Ils portent
l'excellence avec nos universités, nos CHU de la recherche française, nos
Académiciens ici présents le savent aussi ô combien. Néanmoins, nous avons vécu
des moments difficiles ces dernières années aussi. Je ne peux pas vous dire que
le fait que la France ait guetté la découverte d'un vaccin et qu'elle l'ait
cherché chez les voisins fut le signe d'une formidable santé et justifie
quelques triomphalismes de notre part. Alors certes, certes, on pouvait se
dire, dans les deux sociétés qui l’avaient découvertes il y avait un Français,
c'est vrai, Moderna. Et certes, je dirais plus encore parce qu'il y a une forme
d'étrange défaite. Le principe même de l’ARN messager, ce sont des Français,
d'ailleurs primés pour cela qu'ils l’avaient découverts. La question, c'est
comment, à un moment donné, on a perdu le fil et on n'a pas réussi à garder
chez nous, en tous cas pour être au cœur de cette compétition et de cette
excellence. Ce n'est là qu’un symptôme et je ne veux pas ici résumer tout à un
vaccin. Les choses sont bien plus complexes, multifactorielles que cela.
Néanmoins, si j'essaie de faire le bilan de nos difficultés, de ce qu'on a
commencé à corriger et ce qu'il nous faut faire, parce que c'est un peu ça
l'objectif. Nous avons pendant plus de deux décennies eu un désinvestissement
trop important sur notre recherche, qui s'est traduit d’ailleurs par des reculs
dans plusieurs disciplines sur les publications, des classements qui se sont
dégradés et donc, si je devais regarder les difficultés structurelles qu'on a
trouvé en 2017, c'est d'abord un sous-investissement chronique dans notre
recherche. Je ne veux pas ici aborder les chiffres, mais les rémunérations de
nos chercheurs étaient inférieures de 37 % à la moyenne de l'OCDE. Les crédits
de l'Agence nationale de la recherche avaient diminué de 38 % entre 2010 et
2015 et nous avions atteint un taux de financement de l'ordre de 10 %. Avec ces
chiffres-là, il est difficile de ne pas engendrer beaucoup de frustration.
Ensuite, on avait — le passé doit être partiellement corrigé — une organisation
de notre recherche trop complexe, trop cloisonnée, souffrant de procédures
administratives trop lourdes et chronophages. Sur ce sujet, je dirais que le
passé peut être encore conjugué au présent, pour partie.
Notre troisième maladie, si je puis dire structurelle, un lien nettement
dégradé entre recherche et innovation, ce qui est historiquement une faiblesse
française malgré les efforts faits par les lois Allègre, tous les travaux sur
la valorisation, ce que plusieurs universités et organismes avaient essayé de
bâtir.
Quatrièmement, une tendance au jardin à la française et l'absence de
différenciation des parcours des universités et des organismes qui fait que, en
quelque sorte, en période de moyens limités, il y a eu un peu des moyens
limités pour tout le monde, parfois sans discernement et en touchant davantage
la compétitivité des équipes qui étaient le plus soumises à la compétition
internationale. Et au fond, maladie du système, là aussi, je ne conjuguerais
pas totalement la maladie au passé, qui fait qu’on demande tout le temps, tout
le temps, des rapports à des observatoires, à des systèmes d'évaluation, mais
on n’en tire à peu près aucune conséquence. Et puis le dernier point, une
insuffisance très forte du financement privé qui est liée, qui est le fruit de
la désindustrialisation française, plus rapide que chez beaucoup de nos
voisins, et de sa sectorisation qui fait que les forces économiques françaises
sont plutôt dans des domaines qui vont moins chercher de la R&D, et le fait
aussi qu'en structure la France a moins de PME et d’ETI dans les secteurs qui
demandent beaucoup de recherche, et des grands groupes qui avaient eu tendance
plutôt à internaliser cette recherche et à moins travailler avec les acteurs de
la recherche française.
Si je devais, à la cavalcade, définir un peu les grandes difficultés de notre
recherche, faiblesses qui s'étaient accumulées depuis 20 ans, c'est à peu près
ça. La France est ainsi passée du sixième au neuvième rang entre 2005 et 2017
en termes de volume mais aussi de qualité des publications, le top 1%. Et même
si les indicateurs sont toujours imparfaits, nous étions aussi un pays qui
avait le plus reculé dans les dernières années sur ces sujets, avec
insuffisamment aussi de participation et de candidatures aux grands projets de recherche
européens et insuffisamment de grandes structures présentes dans les
classements internationaux type Shanghaï ou autre.
Alors, depuis 6 ans, on a essayé de corriger les choses.
D'abord, on a, je crois collectivement renforcé nos sites universitaires avec
la loi ORE, accéléré la logique d'investissement sur les sites universitaires
qui avaient été lancés depuis 10 ans en s'appuyant là sur les réformes qui
avaient été faites en 2008, en renforçant, en accélérant le renforcement des
sites tels que Saclay, PSL, Aix-Marseille Université et en s'appuyant sur la
maturation de la dernière décennie. Il y a eu vraiment une phase d'accélération
qui a permis une logique de site encore plus forte. Et ça, c'est une dynamique
qui a payé ces dernières années, on l'a vu avec une amélioration dans les
grands classements internationaux.
Ensuite, on a engagé de vrais moyens publics au service de la recherche pour
inverser la tendance de fond. Quand je dis ça, on a rattrapé, pas du tout
surinvesti parce que j'entends parfois les débats qu’il peut y avoir, pas dans
cette salle, mais plutôt à l'extérieur. La loi de programmation de la recherche
a été promulguée en décembre 2020. Alors, elle est insuffisamment prise en
compte dans les classements parce qu'il y a toujours un effet de retard de deux
ans. Elle commence à se décliner en 21. Mais elle apporte sur sa trajectoire 25
milliards d'euros de plus dans notre recherche sur 10 ans. Et c'est un
rattrapage qui nous ramène aujourd'hui à un niveau comparable sur la partie publique
aux Etats-Unis, Royaume-Uni. On est encore dans la partie publique, largement
derrière nos voisins allemands qui continuent d'investir plus que nous en
recherche publique, en enseignement supérieur. Et ça, c'est ce qu'il nous faut,
avec cette trajectoire et cette clause de revoyure, rattraper le cœur de la
différence qu'on a en termes de financement, ce que je disais.
Il reste sur la partie privée où là on est beaucoup moins important que les
Britanniques ou les Américains, par exemple. Et ça c'est vrai de la recherche
comme de l'enseignement supérieur. Et on dépense par exemple beaucoup plus par
étudiant d'un point de vue part publique que chez beaucoup des anglo-saxons.
Mais au total, on a moins d'investissements parce qu'il y a beaucoup moins d'investissements
privés. Et sur la recherche, c'est pareil. Donc là, on a cet élément à
rattraper. Mais enfin, on a d'ores et déjà des effets de ce réinvestissement
historique de manière microéconomique, qui sont, là encore, je le dis, un
rattrapage, je ne considère pas que nous sommes au bout du chemin, mais nous
n’avons plus, dans notre pays, de chercheurs embauchés à moins de deux Smic, ce
qui était beaucoup le cas avant 2017. On a eu 20 % de revalorisation environ
avec ce qui a été fait ces 5 dernières années en début de carrière. On a plus
de 1 000 nouveaux postes de doctorants qui ont été créés, des hausses de 15 %
des moyens de fonctionnement fléchés vers nos laboratoires, des chaires de
jeunes chercheurs qui sont aujourd'hui beaucoup plus nombreuses et mieux
environnées avec 400 nouveaux postes et 49 % de chercheurs recrutés à
l'étranger. Ce qui est là aussi une inversion de la tendance qu'on avait connue
durant les 15-20 dernières années. L'Institut Pasteur, l'Institut Imagine, par
exemple, ont pu aussi et su attirer des talents internationaux avec un
investissement historique dans les talents et les infrastructures. Ce qu'on a
aussi su faire et commencer à faire dans certains domaines, je pense aux
calculateurs hautes performances exascale et à quelques autres. Ça, c'était
l'autre élément important sur lequel je voulais revenir, ce qui avait été
fait.
Troisième élément qui a été corrigé, on a relancé une politique sectorielle
d'innovation qui s'appuie sur les forces de notre recherche. Et donc ces
dernières années, sur l'intelligence artificielle, sur le quantique, sur la
biologie et la santé, on a relancé, je ne suis pas exhaustif, mais des
stratégies sectorielles qui, je crois, ont mis des moyens et ont permis
d'améliorer le lien recherche fondamentale, recherche appliquée, développement
et innovation. Le plan sur l'intelligence artificielle, on a été l'un des
premiers en Europe, puis après on a essayé sur tout ce qu'on pouvait de
l’européaniser. Mais avec les 3 IA, les investissements dans les chaires de
recherche notamment, certains d'entre vous en sont d'ailleurs la preuve. On a
bâti aussi une vraie dynamique autour de Inria Startup Studio. Notre stratégie
sur le quantique, lancée dès 2021, qui a permis l'émergence dans les deux ans
d'un vrai écosystème de start-up, je pense le plus solide aujourd'hui d'Europe
continentale à coup sûr, et l'un des deux meilleurs d'Europe. Mais on est très
loin de la compétition avec les Américains et les Chinois pour le moment.
Et puis, on a lancé une stratégie santé et innovation. On investit 7 milliards
et demi d'euros et qui a permis de consolider les IHU, de développer des bio
clusters annoncés et de travailler avec nos CHU, l'Inserm, etc. On a consolidé
le travail avec la banque publique d'investissement, les organismes de
recherche et les universités et démultiplié cet effort avec France 2030 qui a
permis, dans le cadre de cet investissement total de 55 milliards d'euros,
d'avoir 13 milliards d'euros supplémentaires sur la recherche et l'enseignement
supérieur à travers une quarantaine de programmes et équipements prioritaires
de recherche, les fameux PEPR dans une grande variété de domaines qui vont de
l'endométriose à l'hydrogène. Et j'aurai l'occasion d'y revenir.
Tout ça fait qu'on a beaucoup amélioré quand même dans plusieurs sujets, la
capacité à innover à travers ces politiques sectorielles qui vient s'appuyer
sur le substrat d'interdisciplinarité, de recherche fondamentale et de la
solidarité de notre recherche historique. Les organismes de recherche ont
commencé aussi leur mue avec les universités, les CHU, les écoles pour là
aussi, bâtir davantage de partenariats avec les start-up et avec le monde
économique. Ça, c'est ce qu'on a essayé de corriger ces dernières années. Je
parle de moyens, d'effets de structures, de dynamique à la fois nationale et de
site. Maintenant, je pense qu'il y a encore beaucoup de choses qui ne sont pas
satisfaisantes.
D'abord, et ça revient de partout de manière très claire, on vient à nouveau
d'en parler, notre organisation collective n'est pas un élément d'efficacité et
je pense que cela nous pèse. Nous avons une spécificité française qui tient à
la coexistence de plusieurs institutions de différentes natures : des
organismes nationaux de recherche, des universités, des grandes écoles, des
établissements d'enseignement supérieur qui conduisent chacun leurs travaux
avec une coordination et un partage des tâches qui fait encore parfois défaut.
Et à l'échelle de la nation, ce morcellement désordonné nous prive de nous
concentrer sur de grands défis partagés, nous empêche parfois d'être
suffisamment réactifs en cas d'urgence et diminue notre capacité à parfois être
attractif aussi dans le monde.
Ensuite, on a un système qui est trop peu lisible et qui parfois gaspille des
énergies par trop de bureaucratie rampante. Et ça, c'est très clair, on a remis
des crédits publics, on améliore les choses, pas encore assez à mes yeux. Mais
surtout on mange énormément du temps de recherche par de la bureaucratie et de
la complexité administrative, mais qui est le fruit de notre organisation. Je
veux dire tous ici, dans cette salle, nous sommes les co-dépositaires de cette
bureaucratie. On ne peut pas chérir la complexité et les éléments de structure
que chacun défend quand il parle pour lui-même et déplorer la bureaucratie
qu'il engendre. Et aujourd'hui, c'est vrai qu'un chercheur dans une UMR doit
dialoguer avec plusieurs interlocuteurs administratifs, remplir un dossier dans
un format sur un logiciel quand il s'agit de l'université, un autre quand il
s'agit de son organisme de tutelle recommandé, recommencer sur une troisième ou
une quatrième s’il fait un projet de recherche avec un tiers. Donc on a une
superposition des tutelles, des gestionnaires qui rend la vie complètement
impossible et qui génère cette bureaucratie. C'est de la perte de temps, c'est
de la perte de lisibilité, c'est de l'inefficacité aussi, du coup, des
évaluations. Et c'est ce qui fait que même si on augmente les moyens, même si
on va plus vite, etc., on a des équipes qui passent un temps considérable à
faire au fond du dossier administratif pour avoir de l’argent pour le programme
de recherche, qui leur permet de vivre. Et ça, c'est vraiment du gaspillage de
temps de chercheurs et d'argent public. Parce qu’on ne parle que d'argent
public. C'est de l'argent public qui prépare les appels à projet ou instruit
les choses. C'est de l'argent public qui finance au niveau local la réponse à
ces projets, puis ensuite qui va regarder et déplier les choses ou les
instruire. C'est fou. Et c'est quand même fou que collectivement, avec autant
d'intelligence embarquée, on arrive à générer ça. Je le dis pour nous tous,
donc on devrait là faire un hackathon comme on dit maintenant, et se dire
autour de la table, avec l'intelligence artificielle et beaucoup de choses, on
devrait pouvoir cracker ce truc. C'est fou ! Alors on a fait des rapports très
compliqués avec des travaux qui ont été menés par l'Académie des sciences… Mais
la vérité, c'est que tout ça devrait spontanément se faire. Moi, je le dis, je
l'assume, mais je pense qu'on devrait derrière le faire beaucoup plus
simplement, beaucoup plus fortement. Et ça, c'est le fruit d'une trop grande
complexité en termes organisationnels et c'est le fait qu'on a mis
l'appartenance à des structures et les statuts devant l'efficacité de
fonctionnement.
Et puis, on n'a pas été au bout d'une maladie structurelle que j'évoquais tout
à l'heure, c'est-à-dire qu'on a mis plus d'argent, on a été plus vite sur
beaucoup de sujets, mais on finance encore beaucoup trop des projets et pas
assez des équipes et on finance encore beaucoup trop sur des temps courts.
Parce qu'en fait on ne tire toujours pas assez conséquence des évaluations. Et
ça, c'est une réalité. Et la maladie de l'évaluation que j'évoquais ou ces
faibles conséquences tirées, ça reste vrai aujourd'hui, il faut être clair. Et
puis nous n'avons pas réussi complètement encore à aller au bout de la maladie
sur le financement privé. Du coup, maintenant, que faire pour regarder l'avenir
et ensemble le bâtir ?
Alors d'abord, j'ai souhaité assumer complètement ce que je vous dis tout à
l'heure et mettre pleinement la science au cœur de nos décisions. C'est
pourquoi j'ai pris la décision d'installer un Conseil présidentiel de la
science, installé aujourd'hui. Je vais ici vous rassurer, ça n'a pas vocation à
avoir le rôle que le conseil scientifique a joué pendant l'épidémie, cher
François, même si évidemment, il y aura des missions de prospective et des
éléments de recherche. Ça n'a pas vocation à se substituer à nos académies qui
continuent de nous alimenter, qui ont leur histoire, leur rayonnement, leur
prestige et que je veux encore associer davantage à des décisions. Mais c'est
permettre au moins une fois par trimestre d'échanger en toute liberté avec moi
pour pouvoir nous dire ce qui va, ce qui ne va pas, nous aider à voir les
émergences qu'il nous faut commencer à penser. De manière très libre aussi,
alerter sur des dysfonctionnements, essayer de bâtir des projets nouveaux et
essayer d'aller sur des éléments beaucoup plus de ruptures, indépendamment
évidemment des politiques publiques qui sont à décider ou de ce qui est la vie
normale du Gouvernement et de ce que porte la Ministre, de ce que les
organismes décident ou autre. Donc, ce n'est pas un élément de substitution de
concurrence avec les organismes de recherche ou les académies, bien au
contraire. Mais au fond, vers où concentrer nos efforts ? Sommes-nous au niveau
sur des sujets émergents ? Prenons-nous le bon chemin, etc., etc. avec liberté
de parole et méthode ? L'objectif est qu’au plus haut niveau, ce Conseil m’aide
dans l'orientation, l'alerte et le suivi des décisions prises.
Ensuite, je veux qu'on puisse prendre en matière de pilotage, d'organisation,
de mise en œuvre de notre politique de recherche, plusieurs éléments de
clarification qui sont indispensables. Et en effet, au-delà de la science au
cœur de nos décisions, le deuxième principe, c'est la clarté dans le pilotage
de nos organisations. J'ai décrit ce qui ne fonctionnait pas et je pense que
pour ce faire, il nous faut, et pour moi, le bon pas de temps, ce sont les 18
prochains mois ; c'est-à-dire que là, il nous faut finir les propositions.
On a le rapport Gillet qui est une première étape. J'y reviendrai. On a
plusieurs autres jalons dans les mois qui viennent. Il faut commencer pour la
rentrée prochaine à faire tout ce qu'on peut sur les choses. Mais pour moi,
d'ici à 18 mois, il faut qu'on ait, sur tout ce que je vais dire, essayer
d'avoir mené la transformation. 18 mois me semblent réalistes et ambitieux,
mais je pense que c'est indispensable, je le disais tout à l'heure, parce
qu’aller plus vite, c'est évidemment irréaliste, ce serait à mes yeux
impossible. Aller plus lentement, c'est prendre le risque de décourager toutes
celles et ceux qui veulent y croire dans ces transformations et le règlement
des problèmes que j'évoquais et c'est le risque de l'enlisement. Mais je pense
qu'on a amené des transformations que parfois, par le passé, on n'a pas réussi
à mener ensemble.
Dans la clarification du rôle et donc de nos organisations, la première, c'est
au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche de créer une vraie
fonction de pilotage et de stratégie Une fois que j'ai dit ça, ce n'est pas
qu'un mot dans ma bouche, c'est une fonction que l'administration centrale,
historiquement, sait très mal faire parce qu'elle n'a pas été conçue pour cela.
Et il est vrai… c'est vrai pour le ministère de l'Enseignement supérieur et de
la Recherche, et c'est vrai pour beaucoup des ministères qui de plus en plus
font la tutelle d'opérateurs parce que quand vous avez habitué les gens, les
organismes, les administrations au fond à décider, à faire du contrôle, a
priori, il est très difficile de les amener à faire de la stratégie, du pilotage
et de l'évaluation.
Ce ne sont pas les mêmes talents donc, il faut reformer les choses
profondément, les accompagner. Si on regarde avec honnêteté ce qui a été fait
après la réforme de l'autonomie des universités de 2008, le fait que très peu
de conséquences aient été tirées sur l'administration centrale, fait que nous
avons très peu fait de l'autonomie. J'y reviendrai, mais j'avais la chance
d'être avec France Universités il y a quelques jours, on parlait de nos fameux
COMP. On a produit beaucoup de sigles collectivement, donc contrats d'objectifs
de moyens et de performance. C'est vrai que quand on regarde en vrai ce qu'avec
ces contrats on pilote comme vraies dépenses au total, on a envie de se dire
que les gens qui sont prêts à les préparer, à les documenter et les évaluer
sont des héros, c’est les meilleurs COMP.
Présidents, regardez-moi, c'est 0,8 ou 1 % du budget de l'université.
Objectivement, on ne fera croire à personne que ça s'appelle de l'autonomie. Ce
n’est pas vrai. Donc, ça veut dire qu'on n'a pas pris les bonnes décisions et
qu'on ne doit pas rester au milieu du gué. Donc ça, c'est un vrai travail, une
tutelle efficace, elle sait définir les priorités. Le ministère est celui qui
doit agréger les éléments d'interdisciplinarité, être capable d'être un
interlocuteur qui oriente, stimule, questionne ces grands opérateurs comme ces
universités, lance les évaluations et sait en tirer les conséquences. Derrière
ce premier pilier de la clarification, il y a évidemment la fonction de l'évaluation.
Je souhaite que vraiment, et ça, c'est un des travaux que j'ai demandé à la
ministre et je sais combien elle y croit, on simplifie le système d'évaluation,
qu’on en réduise drastiquement le nombre et la fréquence, mais qu'on bâtisse un
consensus pour en tirer vraiment les conséquences. Aujourd'hui, une mauvaise
évaluation n'a aucune conséquence, quasiment sur une équipe de recherche. Ça
veut dire que collectivement, si on veut qu'il y en ait moins, il faut qu'on
accepte de se dire que sur une équipe de recherche qui a une mauvaise
évaluation, on accepte de la fermer mais qu'à l'inverse, une équipe qui a une
bonne évaluation, on sait lui faire confiance et lui donner un financement
d'équipe de 3 ans, 5 ans qui va lui permettre de ne pas aller chercher des
projets, de se concentrer sur sa recherche fondamentale ou sur la recherche de
grands projets européens ou de contrats partenariaux, etc. Deuxième pilier
d'évaluation.
Troisième élément, nos organismes nationaux de recherche. Je souhaite que nous
réussissions à transformer nos grands organismes nationaux de recherche en de
vraies agences de programmes. À ce titre, chaque agence doit être de plus en
plus stratège dans son domaine et participer à la définition de thématiques de
recherche prioritaires, organiser la veille scientifique pour l'ensemble des
chercheurs de son domaine de compétence, interagir avec les homologues
européens internationaux et veiller au développement des infrastructures de
recherche. Chaque ONR transformé en agence aura ainsi un vrai mandat et
disposera des ressources pour piloter les programmes qui lui seront confiés.
Sur les grands défis du temps, nous allons ainsi vers un principe de spécialité
par agence de programmes, même si, on le sait, des agences sont plus
généralistes que d'autres : climat, biodiversité et société durable au CNRS, en
lien naturellement avec l'Ifremer pour les océans, avec l'IRD pour le
développement durable, pour n'en citer que quelques-unes et illustrer la
nécessaire coordination de nos forces, agriculture, alimentation durable,
forêts, ressources naturelles associées pour l’INRAE, énergies décarbonées,
numérique, logiciel à l'INRIA, santé à l'INSERM en lien étroit avec nos CHU,
composants aux systèmes et infrastructures numériques au CEA, spatiales naturellement
au CNES, etc. Agence de programmes veut aussi dire capacité à oser davantage et
à laisser toute la liberté académique aux meilleurs et savoir encore mieux
accompagner toutes les équipes d'excellence émergentes. Ce que nous ne savons
pas encore assez faire aujourd'hui, les évaluations récentes le montrent, les
agences auront aussi un mandat fort et des moyens pour les encourager, je sais
que c'est votre volonté, à la prise de risque, à aller vers des recherches plus
disruptives, des innovations de rupture, préparer les grands programmes de
recherche de demain et donc permettre justement au fond d'accompagner dans la
durée des équipes d'excellence que vous aurez préparées, sélectionnées et à qui
vous donnez plus de visibilité et de profondeur de champ. C'est une vraie
révolution dans l'approche. C'est une vraie révolution dans l'organisation.
Mais j'y crois. Et je pense que c'est ce qui nous permettra d'être
véritablement compétitif et d'aller au bout de cette logique.
Alors on me dira légitimement dans ce contexte-là, que deviennent les
universités ? Justement, les universités doivent évoluer pour prendre une place
centrale en tant que cheffes de file pour organiser et gérer la recherche
scientifique de leur territoire. Si la prospective, la définition des
programmes nationaux sont majeurs, la recherche existe dans un continuum
essentiel et qui se fait dans une logique de site. Enseignement, formation,
recherche, dialogue avec la société, le monde socio-économique, responsabilité
sociale et environnementale, là aussi rôle avec nos homologues à
l'international, lien avec la clinique quand on parle de nos centres
hospitalo-universitaires, et ces liens, cette logique à la fois de site de
pluridisciplinarité sont absolument essentiels. Et c'est au niveau des
universités que cela se joue, avec les universités, au niveau des sites, des
pôles universitaires que nous souhaitons continuer de renforcer.
Construire son identité, sa politique scientifique sur un site, développer ses
collaborations avec les entreprises est là aussi un formidable enjeu avec ce
dialogue permanent, cette tension permanente entre une politique nationale et
une priorité locale. Et donc ça, c'est ce que nous voulons installer
véritablement. Et à terme sur chaque site universitaire, on doit pouvoir avoir
un gestionnaire unique suite aux échanges locaux qui devra être défini pour
chaque unité, en le rendant pleinement responsable de l'accompagnement
administratif de chacun des chercheurs. Et sans rentrer dans les détails, nous
allons amorcer un vrai effort de simplification dans le poids des procédures
administratives pour nos chercheurs. Là, dès maintenant, avec un pilotage local
des équipes et une évaluation réorganisée. C'est donc par cette logique de site
qu'on créera plus d'autonomie réelle et surtout plus de simplification de
gestion. Ce qui n'enlève rien à la qualité de la science qui continuera à être
faite dans ce dialogue avec les organismes de recherche, la gestion des pairs,
avec le dialogue national qui continuera de se faire réguler par les pairs,
mais qui permettra d'avoir une vraie efficacité sur une logique de site et de
simplifier infiniment la vie des équipes. Plus fondamentalement, ça implique
que nos universités renforcent leur autonomie, développent leur capacité à
opérer cette gestion et que nous construisions ensemble les moyens de cette
pleine responsabilité. Pour ça, il faut avancer sans tabou et c'est ce qu'il faut
faire dans les prochains mois pour le préparer. On en a parlé avec France
Universités, c'est-à-dire regarder les enjeux de gouvernance, de modèle
économique et en effet, bâtir des vrais contrats d'objectifs de moyens et de
performance avec des financements beaucoup plus incitatifs. Et moi, je souhaite
que les universités qui y sont prêtes et qui le veulent fassent des
propositions les plus audacieuses et permettent de gérer la ressource humaine,
qui sont sur leur site avec une vraie logique de délégation de cette fonction.
Et on peut tout à fait avoir et ça va au-dessus, je sais, parce la ministre m'a
interdit de prononcer le mot statut. Je le disais tout à l'heure au Conseil
présidentiel, vous avez des ministres pour qui j'ai beaucoup d'affection. Je
leur passe toujours avant ce que je vais dire pour voir s’ils sont d'accord ou
pas, parce qu'après c'est eux qui vont le faire. Et alors, vraiment, elle m'a
dit « si vous dites que vous avez changé de statut », d'abord, j'ai dit « dans
la mission de Monsieur Gillet qu'on n’allait pas le faire, voilà, ça va être
tout de suite la bronca. Tout le monde va se mettre en travers, on n'arrivera à
rien faire.» Donc je n'ai pas dit qu'on allait réformer les statuts. Mais à la
fin des fins, qu'est-ce qu'on veut ? On veut que vous puissiez former,
recruter, garder les meilleurs chercheurs au monde et les attirer. On veut que
ça puisse se faire dans une très grande liberté académique et donc que ce soit
entre pairs que ce soit décidé. Mais après, on veut quand même simplifier la
vie de tout le monde et que ce soit au niveau des équipes, que les choses se
décident avec beaucoup plus de liberté. Et moi, je suis incapable de dire au
fond s’il faudrait 100 % de temps de recherche pour la même personne tout au
long de sa vie, et c'est sans doute une stupidité absolue de notre système.
Tout ça parce qu'il est rentré à 25 ans dans un système et peut-être que cette
même personne, elle aura à un moment donné envie de faire un peu plus
d'enseignement. Les choses selon les disciplines, selon sa vie, ses choix font
qu'on a peut-être à un moment envie de faire plus d'enseignement, plus de
recherche, plus de clinique. Les statuts ne sont pas des protections
aujourd'hui, ce sont devenus des éléments de complexité. Donc moi, je vous invite
très sincèrement, vous êtes beaucoup plus intelligents que moi, tous dans cette
salle, à les changer vous-mêmes. À mon avis, c'est le meilleur truc à faire ;
c'est-à-dire qu'il faut préserver du temps de recherche pour les gens qui sont
très bons, qui en ont envie ou autres. Se dire d'ailleurs qu'à mon avis, pour
les très bons chercheurs, moi, je parle sous le contrôle de gens qui font ça,
j'ai beaucoup d'admiration. Il y en a qui considèrent que l'enseignement
nourrit leur recherche. Et moi, je crois vraiment qu'on a une approche et on a
en quelque sorte sur ce sujet des guerres de tranchées qui sont d'un autre âge.
On va continuer de donner plus de moyens et j'en serai le garant devant vous.
On ne gère donc pas la pénurie avec la réforme que je vous propose parce qu'on
réinvestit, on a cette loi de programmation, je vais y revenir et je veux qu'on
continue à mettre davantage. Mais si on veut simplifier nos structures, vous
aider à terrasser la bureaucratie, faisons des vraies agences de financement
qui arrêtent de gérer directement les personnels. Faisons des vraies
universités autonomes avec des logiques de site et ayons des équipes qui sont
gérées au niveau d'un site. Mais après, avec de la possibilité de bouger de
l'un à l'autre et donc de la fluidité et de la mobilité nationale, selon les
équipes, et de la mobilité interdisciplinaire, beaucoup plus qu'aujourd'hui. Ça
m'a été dit tout à l'heure. Parce que la logique du statut, ne vous trompez
pas, elle crée de la rigidité interdisciplinaire aujourd'hui alors créons cette
liberté. Moi, je crois en tout cas que ce qu'on est en train de se dire, c'est
bon pour les universités parce qu'au fond, ce que je leur propose, c'est d'ici
à 18 mois d'ouvrir l'acte 2 de l'autonomie et d'aller vers la vraie autonomie avec
des vrais contrats pluriannuels où on a une gouvernance qui est réformée, vous
avez les moyens de vous engager en tant qu’université et collectif
universitaire sur des objectifs et à l'issue du contrat où ils sont évalués.
Vous avez de la visibilité et ce faisant, on va mettre en place une vraie
révolution pour nos chercheurs, parce que ce sera un élément de simplification.
Je vais y revenir. Pluriannualité, autonomie, évaluation. Concrètement, si on a
un tel modèle, si une nouvelle pandémie survenait, les pouvoirs publics se
tourneraient vers l'Inserm —qui aurait préalablement défini et accompagné tous
les laboratoires de recherche sur les vaccins du territoire, serait, dès lors
qu'elle est l'équipe, quel que soit son rattachement au sein de son université,
qui serait la mieux placée et en lien avec l'Institut Pasteur, les CHU, les
universités— piloterait, si je puis dire, la stratégie nationale avec des
vraies équipes qui auraient une gestion bien plus simplifiée.
De la même manière, sur la planification écologique, on a posé les premiers
jalons d'un plan complet où les défis pour la France de 2040 sont massifs.
C'est exactement la même ambition fixée. Le CNRS bâtirait la stratégie
nationale, aurait tous les labos de référence avec les partenaires, organismes
de recherche, laboratoires, structures, écoles et serait — et va savoir,
puisque là, ce n'est pas l'éventualité d'une pandémie, c'est la certitude qu'on
doit justement avancer sur ce plan — nous identifier les meilleurs éléments de
solutions, de recherche en décarbonation, en énergie, etc.
L'autre élément qui va avec cette simplification, c'est une différenciation
assumée. Je ne veux pas ici réinventer un jardin à la française. Tous les
organismes et les sites n'iront pas à la même vitesse, même si certains ont
déjà commencé à prendre ce virage. Ce qu'on doit bâtir et ça, c'est un
intangible, on doit partout avoir un enseignement supérieur de qualité, on doit
partout avoir une recherche de qualité mais on sait que dans des disciplines,
on doit accepter la différenciation et ce n'est pas une logique, là, de Paris
contre la province ou forcément des gros sites contre la province. L'exemple de
La Rochelle, par exemple, est sans doute la meilleure illustration que sur
telle ou telle discipline, on peut tout à fait avoir un site universitaire qui
décide d'aller sur un secteur où il a un écosystème qui lui permet de faire la
meilleure recherche mondiale, d'avoir une meilleure équipe. Il faut donc
l'aider à aller beaucoup plus vite. Mais ce n'est pas vrai qu'on aura la
meilleure recherche mondiale compétitive dans tous les domaines, dans toutes
les universités et qu'on doit du coup donner tous les moyens identiques à tout
le monde ou en quelque sorte faire avancer tout le monde de la même manière. Ce
ne serait pas lucide. Et donc commençons dès à présent par confier aux grands
organismes de gestion de nos grands programmes thématiques et nos programmes de
recherche de France 2030, accélérons la prise de risque, ce qui va permettre à
ce qu’il y ait un élément de différenciation pour les meilleurs qui n'ont pas
encore assez d'argent public avec la loi de programmation de recherche,
laissons d'ici 2025 le temps de prendre toutes les mesures pour mettre en œuvre
ces transformations aussi en agence de programmes, mais dès maintenant, donc
dans les 18 mois, ce que je veux du CNRS, du CEA, de l’INRAE, de l’INSERM, de
l'INRIA, de tous les organismes, du CNES, c'est véritablement d'utiliser cet
argent de France 2030 pour les priorités qu'on a déjà définies. Au-delà des crédits
qui sont les leurs, d'accélérer sur ces priorités et d'amorcer à marche forcée
ce travail de différenciation qui est le leur et de travailler avec les autres
organismes, les universités, les écoles et les CHU dans cette direction. De
façon similaire, expérimentons avec nos universités pour arriver à construire
une autonomie renforcée. Mais moi, je souhaite que si certains sites souhaitent
aller plus vite, ils puissent aller plus vite et qu'on donne de la liberté,
qu'on ne soit pas forcément homogène. Et peut-être que d'ici à 18 mois, tous
les sites universitaires ne seront pas prêts à aller vers des contrats
d'objectifs, de moyens et de performances aussi ambitieux que ceux que je
décrivais. Et il faudra qu'on assume peut-être un système qui accepte de faire
vivre une transition à plusieurs vitesses, et ça n'est pas grave. Et là-dessus,
je veux aussi le dire, il faut qu'on accepte d'avoir un système qui est
différencié, qui gagne en flexibilité parce que c'est le seul moyen en tout cas
de pouvoir créer de la confiance collective qui permettra d'avancer.
Ensuite, tout ça doit s'accompagner évidemment d'une simplification et de plus
de confiance pour nos chercheurs. Si on a cette clarté dans l'organisation, si
on a justement des unités de gestion clarifiées et une plus grande autonomie de
nos universités, en découlera une plus grande simplicité pour nos chercheurs.
Et je le dis parce que tout ce que je viens de dire, si on dit ce n'est pas
possible, on ne va pas le faire, etc., on continuera du coup d'avoir de la
complexité au niveau des unités de recherche, qu'on le veuille ou non. Donc on
peut me dire “Vous faites des trucs, mais c'est trop lent, c'est trop
compliqué, etc.” mais il faut qu'on bouge tout le système parce qu'on
continuera à avoir des unités mixtes, c'est une formidable force. Il faut juste
qu'on ne soit pas entravés par ces complexités. Et donc, sur ce sujet, je veux
un véritable choc de confiance. Il nous faut délester nos chercheurs des
réponses à des cahiers des charges, leur éviter les temps d'attente sur des
projets parfois trop longs. On l'évoquait encore, même quand on a des projets
prioritaires, on met parfois 18 mois à avoir les crédits, ce qui est fou. Tout
cela doit se faire de plusieurs manières.
D'abord, pour les appels à projets qu'on appelle blancs, ou en bon breton
curiosity driven. Donc, avec la loi recherche, on a redonné du sens aux appels
à projets de l'Agence nationale de la recherche et on a rendu, je crois, plus
crédible ces financements. On a commencé à réduire les délais, on a donné
beaucoup plus de capacité. On doit réduire drastiquement les délais de réponse,
je le sais, qui doivent être similaires à ceux en cours pour les aides aux
entreprises. Et on doit viser de les diviser par deux, de passer d’un an à six mois,
ce qui impliquera une mobilisation de tous à l'ANR, je le sais, mais aussi pour
les évaluations que j'évoquais. Les appels à projets nationaux voient et
verront leurs montants augmentés et concentrés sur les projets de recherche de
grande ampleur aux standards internationaux qui atteignent 5 ans, ce qui
permettra là aussi d'éviter les financements successifs incertains et
variables. Et pour les projets blancs, c'est la même logique que celle que
j'évoquais, c'est-à-dire aller vers un financement d'équipes avec plus de
durée, avec des financements plus massifs, qui permet de libérer ces équipes
d'excellence de la multiplicité des appels à projets et du temps perdu sur ce
sujet. La simplicité doit être une exigence absolument constante et pour cela,
nous allons mettre en place des outils de mesure à destination des chercheurs
pour avoir une mesure en temps réel de la simplicité et mettre de la
transparence sur ce sujet. Et là, au fond, moi, j'appelle à la bonne volonté
collective. Je pense qu'on n'a pas intérêt à déployer un outil administratif
pour faire ça, mais à demander aux meilleurs chercheurs de nous aider à avoir
des instruments de mesure et d'avoir en quelque sorte des startups d'État qui
vont nous aider à faire ça. Vous avez tous là, beaucoup plus que moi,
l'intelligence pour permettre d'avoir de la mesure, si je puis dire, en temps
réel, de la complexité subie par les chercheurs. Il faut la déployer partout
pour nous permettre de traquer l'inefficacité et au fond l'ensemble des
structures, ONR comme universités, doivent faire de l'accompagnement humain des
chercheurs une priorité. Là où tout notre système s'est en quelque sorte replié
sur lui-même parce qu'il a subi 15 années de disette budgétaire et là où la
culture administrative collective est plus de la défiance. Et donc on a
beaucoup plus mis une logique de contrôle que d'accompagnement.
On doit aussi réfléchir à faciliter les passerelles entre les agences de
programmes et les universités pour gagner en fluidité. Et là aussi, je le dis
clairement, ça va avec ce que j'évoquais sur les statuts, autant de statuts
différents dans une même politique publique, à coup sûr, n'est pas efficace ni
agréable à vivre pour les acteurs, et donc on doit cheminer là aussi vers des
rapprochements des sentiers. Et au fond, vous l'avez compris, moi je pense que
ce que je suis en train de vous proposer, qui est le fruit de discussions du
compagnonnage depuis tant d'années avec vous, est une vraie révolution
collective. Mais je ne crois pas au grand soir qu'on fait d'en haut avec des
textes de loi. Je crois qu'il y a un constat suffisamment partagé que le
système marche mal pour se dire de manière collaborative, on peut trouver des
systèmes beaucoup plus intelligents. Les passerelles entre les statuts les uns
les autres en font partie. Et c'est un élément de simplicité. La clarté dans la
chaîne de responsabilité, la simplicité pour les acteurs, vous le voyez bien,
ce sont des éléments absolument clés pour rebâtir notre système, pour libérer
du temps de recherche, pour redonner là aussi, je dirais, une plus grande
visibilité aux équipes et pour accroître notre attractivité, je dirais
attractivité à l'égard des chercheurs que nous formons et parfois qu'on perd,
attractivité à l'égard des jeunes doctorants qui sont parfois sous vos
responsabilités, qu'il faut convaincre de rejoindre la recherche et
l'attractivité à l'égard des meilleurs chercheurs à l'étranger qu'on veut faire
revenir. Voilà le cœur, si je puis dire, de la transformation collective que je
vous propose dans les 18 mois qui viennent. Placer la France au niveau qui est
le nôtre et à l'ambition qui est la nôtre, suppose aussi de valoriser tous nos
domaines d'excellence.
Et je le disais dans mon propos introductif, je pense aussi à cet égard aux
sciences humaines et sociales. En la matière, la France est aussi une nation
d'excellence qui a créé des véritables disciplines, qui a su les porter et de
la sociologie à l'anthropologie a su bâtir son excellence académique et de
recherche. Ce que je veux, c'est qu'on puisse là aussi renforcer nos sciences
humaines et sociales, les inscrire dans le même paysage, la même organisation
que je viens de décrire. Il faut pour cela aussi mieux les structurer pour
qu'elles retrouvent leur rayonnement et leur visibilité. À cet égard, plusieurs
de nos programmes prioritaires de recherche ont d'ores et déjà été dédiés aux
sciences humaines et sociales parce qu'ils seront un levier absolument
indispensable de notre organisation et de la transformation qui est la nôtre.
Par exemple, le PEPR dédié à l'intelligence artificielle, au numérique, associe
étroitement nos SHS et je souhaite que nous lancions dans les prochaines
semaines des programmes de recherche dédiés au SHS et orientés sur des
thématiques prioritaires sur lesquelles savons qu'on a besoin d'éclairage. Les
évolutions de nos démocraties, la question du travail, les âges de la vie, le
patrimoine, les religions et les civilisations, mais aussi les conséquences du
changement climatique, les évolutions de nos habitats et modes de vie. Je n'en
cite que quelques-unes. Celles-ci ont fait l'objet d'un très fort consensus.
Ces travaux permettront à nos perceptions et nos jugements d'être plus
éclairés, enracineront à nouveau aussi nos débats publics sur des faits. Plus
largement, c'est tout le domaine de la recherche qui doit mieux s'appuyer sur
les ressources de créativité et de curiosité de la société. Et je sais que
l'aspiration est, à cet égard, à plus d'interdisciplinarité et de
transdisciplinarité fortes. Et là aussi, nous l'avons vécue au cœur de la
pandémie, l'éclairage par l'anthropologie, la sociologie de la médecine ou
d'autres disciplines a été absolument clé pour accélérer la diffusion de
certaines innovations ou de certaines bonnes pratiques qui étaient essentielles
pour avoir des résultats scientifiques quand on parlait de l'approche
collective. Là-dessus, nous continuerons donc d'apporter nos efforts et je le
dis aussi dans un moment grave pour nous collectivement, nous continuerons
d'accentuer nos efforts pour porter des projets de science ouverte et en open
source, là où dans beaucoup de pays, ils sont de plus en plus menacés. Vous le
voyez, tout ce que j'essaie de dessiner, qui est le fruit d'échanges
collectifs, c'est un changement complet de philosophie, d'organisation à la
fois au niveau national, mais dans l'intimité de nos structures, de notre
recherche. Je crois que le pays y est prêt parce qu'il y a eu beaucoup de
réformes réussies ou ratées, parce que nous sommes dans une phase où on a
commencé à rattraper le retard qui s'était accumulé et nous réinvestissons et
vous savez ma détermination pour tenir cette ligne. Et je crois qu'aujourd'hui,
on doit prendre des décisions avec un caractère vraiment irréversible. Tout ça,
évidemment, doit s'accompagner de moyens. En 10 ans, deux quinquennats, nous
aurons engagé des investissements historiques et des réformes profondes
d'organisation.
Je le disais, le rattrapage budgétaire est déjà amorcé par la LPR et France
2030. Je vous annonce que ce sont d'ores et déjà près d'un milliard d'euros
issus de France 2030 que nous sommes en train de débloquer là pour lancer les
premiers travaux dans les prochaines semaines et pour piloter de nouveaux
programmes, prendre plus de risques et faire rester les meilleurs dans tous les
domaines. Je pense à l'exemple d'ailleurs des mathématiques où nous allons
investir massivement en recherche dans le domaine parce que, là aussi, nous
savons les éléments de fragilité qui ont été soulignés par plusieurs d'entre
vous dans une tribune récente. Je pense aussi qu'il faut continuer à renforcer
les dispositifs de soutien à l'attractivité de nos jeunes chercheurs pour faire
revenir les plus prometteurs en France et faire rester ceux qui seraient tentés
par la recherche. Et à cet égard, si nous avons des réinvestissements à faire,
je veux tout de suite prioriser ce point. Les chaires de professeur junior
fonctionnent, les dispositifs, notamment en santé, ont été mis en place avec
des montants exceptionnels de soutien sur chaque poste qui seront annoncés prochainement.
Là-dessus, à coup sûr, il nous faudra les amplifier, les pérenniser et les
étendre à tous les secteurs parce que cette dynamique fonctionne. Je souhaite
aussi qu'on accroisse notre capacité à mobiliser davantage les financements
privés pour accélérer justement l'investissement dans notre recherche. Je le
disais, c'est le point sur lequel nous sommes le plus en retard par rapport à
nos grands comparables. Et donc là, le but, c'est que, par les réformes que je
viens de décrire, nos équipes aient aussi plus de temps pour aller chercher des
contrats partenariaux ou faire émerger des startups et de la création
d'entreprises dans nos laboratoires. On a déjà beaucoup accéléré ces dernières
années, il faut poursuivre ce mouvement qui est un des leviers de financement
de notre recherche par le secteur privé. Je suis aussi très confiant et j'en
appelle à tous les acteurs de l'ensemble du monde de l'innovation et de la
technologie française, mais les startups, la French Tech et à travers elles
aussi tout ce que nous avons su développer ces dernières années dans la deep
tech, les entreprises qui ont commencé à émerger et ont pris des tailles plus
importantes, qu'il s'agisse du secteur de la santé, de l'énergie, du spatial,
des secteurs les plus technologiques, de manière native, ont un réflexe de
collaboration avec la recherche publique beaucoup plus fort. Tout ce
développement que nous sommes en train de réussir, qui fait de la France la
nation la plus attractive en termes de financement sur ces secteurs et la
première nation en termes de création et de développement de startups, doit
avoir un effet sur notre recherche publique et son financement. Et donc, là
aussi, nous serons très vigilants pour que tous ces acteurs émergents nouent
des liens, maintiennent leurs liens, développent des liens encore plus
importants avec la recherche publique au travers des contrats de recherche et,
là aussi, des logiques de brevets ou de création de startups.
Je souhaite aussi que les liens se renforcent avec nos plus grands groupes. Un
travail a été fait ces dernières années par l’Académie nationale de la
technologie, l’ANRT, et plusieurs autres, pour qu'il y ait plus de docteurs
dans nos grandes entreprises au plus haut niveau. Je pense que c'est un
changement absolument essentiel sur le plan sociologique et nous continuerons à
l'accompagner. Là aussi, nous serons vigilants pour que les plus grands groupes
s'appuient davantage sur la recherche publique.
Puis nous allons multiplier les efforts de financements conjoints sur les
infrastructures de recherche. Qu'on parle de supercalculateurs, des
infrastructures, du quantique ou de l'intelligence artificielle, de certains
domaines de l'innovation en exploration spatiale ou des capacités de calcul ou
de découvertes dans la physique de la matière et des particules, les montants
sont tels que nous avons de plus en plus besoin de réussir à mobiliser des
projets publics privés et c'est indispensable en garantissant l'open source et
la capacité d'avoir une science ouverte, mais d'avoir des approches où on va
mobiliser des grands acteurs privés français et européens dans ce sens pour
avoir des infrastructures de recherche à un niveau critique, là où sinon nous
sommes concurrencés d'ailleurs parfois exclusivement par des acteurs privés. Je
pense aux capacités de calcul aujourd'hui, quand on les regarde, qui nous
placeraient hors de la capacité à être compétitif.
Enfin, il nous faut aussi beaucoup plus mobiliser les financements européens.
Plusieurs d'entre vous ont témoigné sur les grands programmes européens de
recherche. Là aussi, je souhaite que nous puissions en faire un chantier
prioritaire pour nos organismes et nos universités. Aller chercher davantage de
crédits et de grands projets de recherche à l'Europe et nous allons continuer à
nous battre pour aussi nos grands projets d'intérêt européen commun, les fameux
PIIEC, qui nous ont permis, sur plusieurs disciplines de mobiliser des
financements massifs pour l'innovation, mais aussi sur de la recherche et
surtout de mutualiser les efforts entre Européens. Je crois que sur beaucoup
des domaines que nous évoquons, on peut avoir un effet démultiplicateur en la
matière. Et puis enfin, nous aurons l'année prochaine une clause de revoyure
qui devra nous permettre de redéfinir des priorités et de pouvoir ainsi
recalibrer de nouvelles ambitions côté financements publics de la recherche à
horizon 2030, sur la base de cette évaluation et accompagnant les évolutions de
structures que j'évoquais. Voilà les points principaux que je voulais ici bâtir,
mais au fond, tous les grands défis qui sont les nôtres, qu'il s'agisse de la
protection de notre nature et du défi climatique pour aller vers la neutralité
carbone, de l'intelligence artificielle et de ses conséquences sur notre
société, de la capacité à être au cœur de l'exploration spatiale, des aventures
de ruptures qui s'y joueront, de l'exploration des grands fonds et là aussi,
des innovations de rupture qui s'y décideront à coup sûr, des évolutions en
santé, de la médecine individualisée ou prédictive, et j'en passe, nous avons
des révolutions qui nous imposent de réussir et nous devons conduire ensemble
ces transformations.
Ce que j'ai essayé de dessiner à grands traits aujourd'hui devant vous qui,
encore une fois, est le fruit de beaucoup de travail ces derniers mois, je
dirais ces dernières années, s'appuie sur une crédibilité des dernières années
et des premières transformations que nous avons bâties, mais suppose dans les
18 prochains mois un travail important et beaucoup de courage de votre part à
tous et toutes, parce qu'aucune des transformations que je viens d'évoquer
n'est naturelle. Et beaucoup des choses que j'ai pu dire ici ont pu être dites
ou tentées, puis interrompues. Je pense que nous avons déjà conduit beaucoup de
transformations et d’évolutions qui nous permettent, en particulier sur les 18
prochains mois, de mener ce travail. Vous l'avez compris, plusieurs rendez-vous
dans les prochains mois seront donnés à Madame la ministre qui, avec vous et
sur la base des premiers travaux, va avancer sur cela. Nous aurons pour l'été
et l'automne prochains déjà, des évolutions massives dans les éléments de
simplification et des premiers points d'étape sur ce que je viens de dire. Mais
pour moi, l'automne 2025 est vraiment le point d'aboutissement de ces
transformations et de la vision que je viens d'évoquer. Ce qui suppose des
rendez-vous réguliers que nous aurons les uns avec les autres. Peut-être
faudra-t-il ajuster tel ou tel point, peut-être faudra-t-il transformer, nous
adapter, gagner en flexibilité, être peut-être plus ambitieux là, être plus
pragmatique ici. Je considère que c'est comme ça que les choses doivent
avancer. Et au fond, ce que je vous propose, c'est une transformation
collaborative où l'esprit de recherche est mis au service de notre organisation
administrative collective. Ça me semble le meilleur moyen de faire avancer et
de vraiment transformer notre système de recherche et d'enseignement supérieur.
Vous m'aurez en tout cas à vos côtés. Et pour terminer, je voudrais simplement
vous dire deux dernières choses avant de partager un verre avec vous.
La première chose, c'est que derrière tout cela, il y a une très grande
confiance de la nation à votre endroit, à l'endroit de tous vos pairs et de
toutes celles et ceux qui se tournent vers la recherche, le savoir et
l'enseignement supérieur. Et je le dis sous ce plafond où les arts et la
science soutiennent la République, parce que je pense que le défi de notre
République, et la France y tient un rôle tout particulier dans le concert des
nations, est en effet de mettre le savoir, la science au cœur des choix, des
décisions, et de la vie collective. Derrière tout ce que nous sommes en train
de faire et de décider, de partager, il y a cette volonté de dire que la
recherche de la vérité, la liberté académique qui doit l'accompagner et la
volonté de placer le savoir au cœur, plutôt au sommet de la République, est
vital pour elle. Parce que la République s'est construite sur ces valeurs et
ces principes, celui de la dignité humaine au-dessus de laquelle rien ne se
bâtit et celui de démocraties libérales qui peuvent fonctionner aussi longtemps
que les citoyens sont éclairés, c'est-à-dire que ce sont des esprits bien
formés pour pouvoir décider et être maîtres de leur choix et que ce sont des
citoyens bien éclairés par une décision rationnelle, objective, nourrie par la
science, qui leur permet de réagir aux décisions des dirigeants, de les valider
ou de les invalider, mais en connaissance de cause. Il n'y a pas de République,
de démocratie qui survive longtemps s'il n'y a pas une science forte, ouverte,
reposant sur la liberté académique et donc c'est un principe de confiance
intéressé si je puis dire, qui est le mien, intéressé dans la vie, la vitalité
et la solidité de notre démocratie.
La deuxième chose, c'est que derrière tout cela, je sais pouvoir compter sur
vous pour créer des vocations. Parce que notre responsabilité est aussi d'être
sûr que demain, des jeunes garçons et des jeunes filles, peut-être encore plus
des jeunes filles parce que je n'oublie pas la nécessité d'attirer les talents,
en particulier dans certaines disciplines de ce côté, rejoignent à leur tour la
recherche, l'enseignement supérieur, la clinique et puissent continuer de faire
de la France une grande nation de savoirs, de connaissances, de recherches. Une
grande nation au service de la science et à laquelle la science apporte tant.
Voilà pourquoi je suis avec vous aujourd'hui. Je crois à tout ce que je viens
de vous dire. Je me battrai à vos côtés pour que cela advienne et en tout cas,
vous saurez que je serai à vos côtés dans les mois, les années qui viennent,
pour que cela puisse advenir. Merci à vous. Vive la République et vive la
France !
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne (Première ministre)
> Il est hors de question
de baisser les bras face au terrorisme. Ce terroriste a fait l’objet d’un suivi
judiciaire pendant trois ans après sa libération. Il a fait l’objet d’un suivi
psychiatrique et était suivi par les services de renseignements. Malheureusement,
ça n’a pas empêché qu’il passe à l’acte. Dès dimanche, j’ai réuni les ministres
de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé pour analyser toute la chaîne de
suivi. S’il y a des enseignements à tirer, on les tirera. C’est trop tôt
aujourd’hui, alors que l’enquête vient de démarrer. (…)
Beaucoup de dispositifs de suivi ont été mis en place. Ça ne l’a pas empêché de
passer à l’acte. C’est l’ensemble des maillons de la chaîne qu’il faut
examiner.
> Tous les pays du monde sont exposés à des risques [terroristes] qu’il faut déjouer. Nous mobilisons des moyens pour ces Jeux olympiques et on en mobilisera davantage si c’est nécessaire. Il ne faut pas être naïf, il y a une part de désinformation.
> On a quasiment doublé les moyens de nos services de renseignements. Avec les lois de programmation récemment votées, les budgets des ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Armées ont encore été renforcés. S’il le faut, on ira encore plus loin. Il est vrai qu’un nombre important de personnes sont suivies au titre de la radicalisation et du terrorisme. Il y a des personnes suivies au titre de la psychiatrie. À l’intersection des deux, on peut avoir des individus qui exigent une attention encore plus soutenue.
> On ne peut absolument pas baisser les bras, quelles que soient les situations. On a déjoué 43 attentats depuis 2017 et 1500 personnes ont été interpellées et présentées devant la Justice pour des faits de terrorisme. On est à l’action sur ces sujets. La responsabilité du gouvernement est de regarder toujours s’il y a des mesures supplémentaires à prendre. C’est ce que l’on fait.
> Notre vigilance est totale. Dès la loi de 2017, on a pris des dispositions pour intensifier la lutte contre la radicalisation, notamment fermer les lieux de culte où étaient tenus des propos contraires aux valeurs de la République. Avec la loi contre le séparatisme, on a étendu la surveillance aux associations et aux écoles hors contrat.
> Toutes les propositions peuvent être sur la table mais il faut que chacun se penche sur les textes déjà adoptés. Je rappelle qu’avec la loi de 2021 il est possible d’avoir un suivi judiciaire, après la libération et la fin de la peine, sur une durée d’un an, renouvelable jusqu’à cinq ans pour les personnes condamnées pour terrorisme. C’est un outil puissant.
> [Crépol] Il y a un besoin évident d’autorité et une attente de sécurité sur tout le territoire. Je pense notamment aux villes moyennes, aux campagnes qui ne sont pas épargnées par ce sentiment que la violence augmente. Quand le président de la République a annoncé la création de 239 brigades de gendarmerie supplémentaires, cela répond à ce besoin. Dès janvier prochain, les forces d’action républicaine seront déployées dans des villes comme Maubeuge et Valence. Quand une situation peut déraper dans un territoire, il est important d’apporter des moyens renforcés pour une réponse globale. Et ne soyons pas naïfs, certains ont tout fait pour donner l’impression que la sécurité de l’ensemble de nos concitoyens était en cause. Quand, face à un tel drame, des militants d’ultradroite descendent dans un quartier pour en découdre, on doit éviter d’entrer dans une logique où chacun veut se faire justice soi-même.
> Comme lors des violences urbaines, les habitants des quartiers sont les premières victimes de quelques milliers d’individus. Nous présenterons un texte en début d’année prochaine sur la justice des mineurs pour mieux responsabiliser les parents et avoir des sanctions plus adaptées et sévères pour les jeunes. Le président de la République reviendra sur cette question avant les fêtes. Après ce qu’il s’est passé à Crépol, j’ai demandé au ministre de l’Intérieur et au garde des Sceaux de regarder quelles nouvelles réponses on peut apporter. On doit réfléchir à l’occasion de l’examen de ce texte aux sanctions que l’on peut prendre le plus tôt possible.
> Il y a clairement besoin d’actions fortes pour imposer le respect de l’autorité à ces bandes, avec une réponse pénale implacable. On a su le faire au moment des émeutes. Avec les moyens supplémentaires permis par les lois de programmation récemment votées, nous allons, avec mes ministres, déployer toutes les mesures pour répondre au besoin d’autorité. Ça ne retire pas l’intérêt de la politique de la ville, qui permet aux jeunes qui habitent ces quartiers d’avoir toutes leurs chances de réussite, de suivre une scolarité avec succès, de créer leur entreprise. La meilleure réponse, c’est aussi de permettre à chacun de s’insérer par le travail.
> Quand j’échange avec des maires de villes petites et moyennes, ils me font part des problèmes liés au trafic de drogue. C’est de fait un phénomène mondial avec une augmentation très importante des flux qui circulent. Pour y répondre, nous travaillons à une nouvelle stratégie renforcée de lutte contre les stupéfiants que nous présenterons d’ici la fin de l’année.
> Le projet de loi immigration n’était pas le cadre adapté pour porter des évolutions législatives sur l’AME. Ça aurait été un cavalier législatif retoqué par le Conseil constitutionnel. Mais ça ne doit pas nous empêcher d’apporter des adaptations pour l’avenir. Patrick Stefanini et Claude Évin confirment que l’AME est un dispositif essentiel pour la santé publique. J’attends d’avoir les propositions des ministres de l’Intérieur et de la Santé pour, le cas échéant, présenter des adaptations réglementaires ou législatives dans les prochaines semaines ou prochains mois.
> Ce qui m’importe, d’abord, c’est que notre majorité soit unie. C’est aujourd’hui bien le cas. Je referai le point avec elle avant l’examen en séance. J’ajoute que le groupe Liot a soutenu le texte en commission. Le ministre de l’Intérieur est très mobilisé pour aller chercher une majorité sur ce texte. Je lui fais confiance.
> Dans les conclusions du quatrième comité intergouvernemental de haut niveau France-Algérie, qui s’est tenu en octobre 2022, nous avions évoqué l’ouverture de discussions en vue d’un quatrième avenant à cet accord. Nous avons des demandes et le gouvernement algérien en a de son côté. C’est donc effectivement à l’ordre du jour.
> Dans un contexte de majorité relative où la vie parlementaire est plus difficile, c’est important d’animer la majorité, et je m’y emploie activement. Je voulais remercier les parlementaires pour leur mobilisation, entendre leurs préoccupations et rappeler l’importance de garder le cap fixé par le président de la République. La France est plus forte aujourd’hui qu’en 2017 grâce aux réformes qui ont été menées. Mon ambition de porter des réformes reste intacte pour que la France soit encore plus forte en 2027. Ça veut dire poursuivre les réformes en ayant en tête la promesse républicaine de donner une chance à chacun et transformer le pays. Le calendrier législatif des prochains mois sera guidé par l’affirmation de l’autorité, la recherche du plein-emploi, les questions de l’énergie et du logement, la transformation de notre agriculture, l’efficacité de l’action publique.
> La loi énergie, qui traitera notamment des prix de l’électricité, fera partie des premiers textes que nous présenterons en 2024. Elle contribuera à renforcer notre compétitivité. Nous devons revoir le cadre de fixation des prix de l’électricité et mieux protéger les consommateurs, notamment les entreprises, qui ont subi la flambée des prix. C’est un enjeu majeur pour la réindustrialisation. En février, nous présenterons également un projet pour rendre plus efficace l’action publique. Nous voulons donner plus de marge de manœuvre à nos services territoriaux. Le projet de loi sur la fonction publique prévoira de diversifier les voies de recrutement pour attirer des profils différents et valoriser l’expérience, notamment dans le privé. Il faudra mieux reconnaître l’engagement et le mérite dans l’avancement et les rémunérations.
> [Logement] Deux textes sont en préparation, car c’est une vraie préoccupation pour les Français et nos parlementaires. Un premier s’attelle à permettre d’accélérer la construction de logements. Nous avons lancé un appel à candidature pour des territoires dans lesquels il s’agira notamment d’instaurer des dérogations pour aller plus vite et faire plus simple. Un deuxième projet de loi de décentralisation qui sera présenté au printemps donnera davantage de leviers aux maires, qui sont en première ligne sur ces questions de logement. On leur donnera de nouveaux outils de maîtrise du foncier, d’attribution des logements sociaux.
> Nous préférons améliorer l’isolation de ces logements. L’idée n’est évidemment pas d’empêcher les propriétaires de louer leur bien. L’intérêt de tout le monde, surtout des locataires, c’est que les passoires thermiques disparaissent. Dans les crédits très conséquents que nous allons consacrer à la rénovation l’an prochain, il y aura des dispositifs pour permettre de sortir du statut de passoire thermique.
> Sur l’emploi, nous avons fait la moitié du chemin. Nous devons parcourir l’autre moitié pour parvenir au plein-emploi. Le premier enjeu, c’est de pourvoir les 350.000 emplois vacants qui représentent 1 point de taux de chômage. Il n’est pas normal que des industries ne puissent pas assurer les commandes, ou que des restaurants ferment le week-end parce qu’ils n’ont pas de personnel. Ce sera la priorité de France Travail de déployer un plan «pas d’emploi non pourvu», avec le renforcement des contrôles à la sortie des formations dédiées aux métiers en tension.
> C’est le chantier de l’adaptation des lycées professionnels qu’il faut prendre à bras-le-corps, pour s’assurer qu’on les oriente bien vers des filières qui débouchent sur un emploi. Cela passera par une transformation voire une fermeture d’un quart des formations actuelles d’ici 2027 pour répondre aux besoins de l’économie. Pour atteindre le plein-emploi, il y a aussi des réformes plus structurelles à mener. Il y a un paradoxe aujourd’hui: augmenter le salarié coûte cher à l’employeur et rapporte peu aux salariés. J’ai missionné deux économistes, Antoine Bozio et Étienne Wasmer, pour qu’ils réfléchissent à une meilleure articulation entre salaires et cotisations sociales. Il y aura une évolution en ce sens dans les prochains mois.
> Ma première préoccupation est que les seniors restent en emploi. C’est un des objectifs de la réforme des retraites. En facilitant la retraite progressive, nous permettons aux seniors de gérer le passage de l’activité à la retraite. Nous pourrions par exemple étendre ce dispositif. Les partenaires sociaux pourront en discuter dans le cadre de leur négociation.
> [Les trois grandes agences de notation ont décidé, ces dernières semaines, de ne pas dégrader la note de la France] C’est une bonne chose et nous nous sommes donné du mal avec les ministres pour arriver à ce résultat. J’ai mené des réformes difficiles, les retraites, l’assurance-chômage en tête. Nous allons nous donner les moyens de revenir sous les 3% de déficit public avant la fin du quinquennat. Nous avons lancé un travail avec tous les ministres pour qu’ils proposent des économies, c’est une première. Il y a des leviers. Si je dois vous citer un exemple, identifié depuis longtemps, ce serait celui de la formation professionnelle. Nous savons qu’il y a des marges d’optimisation et d’efficacité à tirer du système. Nous pouvons aussi nous interroger sur les dépenses informatiques de l’État et des économies qui pourraient être faites.
> [Pouvoir d’achat] Nous restons vigilants mais la situation devrait s’arranger dans les prochains mois pour les Français, avec la baisse de l’inflation. Ils bénéficient aujourd’hui du recul des prix des carburants -en espérant que la situation internationale ne vienne pas contrarier le mouvement-, et bientôt de la hausse des prestations sociales et des retraites, ainsi que d’un rattrapage sur les salaires. Tout cela va leur donner une bouffée d’oxygène. Nous avons de moins en moins de raisons de mener, comme vous dites, une «politique des chèques».
> Notre consommation de médicaments est parmi les plus élevées d’Europe. Sans pénaliser les patients en affection longue durée, le ministre de la Santé lance un chantier pour mieux responsabiliser l’ensemble des acteurs. Les franchises sont une piste.
> [Baisse du niveau des élèves] On ne va pas baisser les bras. Ce n’est pas que la France qui est concernée par cette baisse mais tous les pays de l’OCDE. En outre, la génération qui a été testée n’a pas bénéficié des mesures qui ont été prises pour le primaire. Le ministre a présenté un plan pour relever le niveau en français et en mathématiques.
> Les savoirs fondamentaux c’est lire, écrire, compter et se comporter. Je pense que le respect des règles en société et de l’autorité, c’est essentiel. Les parents attendent cela de l’Éducation nationale. D’autant que, quand certains d’entre eux ne sont pas en situation de pouvoir l’enseigner à leurs enfants, c’est très important de pouvoir les suppléer.
> Il faut en priorité s’assurer que l’on progresse sur les savoirs fondamentaux. L’école est aussi le lieu où on doit apprendre le respect et la vie en société. L’expérimentation nous permettra d’éclairer le débat.
> [Fin de vie] C’est un sujet très intime et très grave. C’est important de bien y réfléchir. Il ne faut donc pas se précipiter. Il n’y a pas de doute que l’on doit porter un meilleur accès aux soins palliatifs car n’y a pas toujours de réponses adaptées dans certains territoires et dans les Ehpad. La ministre recevra dans les quelques jours un rapport sur le sujet. Nous présenterons une stratégie pour les soins palliatifs et notre proposition sur la fin de vie au début de l’année.
> Notre majorité est la seule force proeuropéenne. Nos militants et nos élus sont tous dans les starting-blocks pour mener ce combat. Dans un monde aussi incertain que celui que l’on connaît, avec la guerre à nos portes, le conflit au Proche-Orient, l’affrontement entre la Chine et les États-Unis, nous portons le projet d’une Europe plus forte.
> Ce que j’attends d’abord des ministres, c’est qu’ils montrent à quel point notre action s’articule à l’échelle nationale et européenne. Ils vont s’y employer davantage dès les prochaines semaines.
> Je ne crois pas à la normalisation du RN. Je n’ai pas entendu Madame Le Pen dénoncer les positions historiques de son parti. Je continue de penser que c’est une idéologie dangereuse. Une partie de nos concitoyens qui se tournent vers le RN ne le font pas par idéologie mais parce qu’ils peuvent être dans le désarroi, dans la colère et qu’ils attendent des réponses très concrètes à leurs préoccupations du quotidien. Il faut s’employer à répondre à leurs attentes et aussi dénoncer les incohérences de ce parti qui ne vote aucun des textes qui renforcent les outils contre le terrorisme depuis 2017 ; ou qui vote contre les mesures pour le plein-emploi. Les électeurs RN trouvent-ils formidable de se lever tôt le matin pour travailler quand d’autres gagnent autant sans ces mêmes efforts? Je ne le pense pas, pourtant le RN ne vote pas les mesures visant à remettre en activité les bénéficiaires du RSA.
> Factuellement, nous n’avons pas entendu Marine Le Pen, y compris quand elle tente de se présenter comme premier rempart contre l’antisémitisme, dénoncer les positions de son père. Moi je n’ai rien entendu.
> Ce n’est pas parce que je dénonce le RN que je ne dénonce pas aussi le fait que régulièrement LFI se place en dehors du cadre républicain. C’est le cas lorsque les Insoumis sont incapables de dire que le Hamas est un groupe terroriste, quand ils expliquent que c’est un mouvement de résistance, quand ils disent que la police tue, quand ils s’en prennent à une journaliste. Ils sont dans l’outrance en permanence à chercher des provocations, à attiser la violence.
> Je n’ai pas de doute quant à l’attente d’autorité. Mais on doit expliquer que la réponse est d’abord européenne. Regardez Madame Meloni en Italie. J’observe qu’elle a dû choisir l’Europe et aller chercher Madame von der Leyen face à la crise migratoire à Lampedusa. Elle a réalisé que la réponse était forcément européenne. Ceux qui pensent qu’on fait mieux face aux problèmes migratoires en étant en dehors de l’Europe, peuvent regarder ce qui se passe au Royaume-Uni. Quant à l’écologie, j’ai dit aux députés qu’il est important de ne pas opposer les ruraux aux urbains, les écologistes aux agriculteurs. Il faut être très attentif à porter une vision ambitieuse sans mettre personne dans l’impasse. C’est le sens de notre planification écologique. On présentera aussi un projet de loi d’orientation agricole l’an prochain pour faire face au renouvellement des générations dans ce secteur.
> Quand on a l’honneur d’être première ministre, on ne commente pas les hypothétiques ambitions des uns ou des autres. Ma seule ambition c’est de mettre en œuvre le programme du président de la République, au service de mon pays. Nous avons un programme de travail très consistant pour les prochains mois. Depuis 2017 je suis au front sur les réformes les plus difficiles, de la réforme de la SNCF à celle de l’assurance-chômage et des retraites. On doit continuer à consacrer notre énergie à mener les réformes suivantes. C’est ce que j’attends de tous les ministres.
> J’ai montré que j’ai de l’énergie, de la détermination pour porter les réformes du Président. Et cette détermination ne faiblit pas.
> Depuis plusieurs mois, les Mahoraises et les Mahorais vivent une crise de l’eau sans précédent. J’ai tenu à venir sur place pour vous transmettre ce message : nous sommes à vos côtés. Pour que la situation s’améliore rapidement, et dans la durée, nous mettons tout en œuvre. Nous avons pris des mesures d’urgence : distribution d’eau en bouteille, prise en charge des factures d'eau, aide financière aux entreprises dont l’activité est perturbée... Et nous continuerons. Mais notre priorité, c'est d'augmenter la production d'eau potable à Mayotte. Nous avons financé l’extension de l’usine de dessalement d’eau de mer que j’ai visité aujourd’hui et nous accélérons la réparation de fuites et les forages. Au total, ce sont 4,5 millions de litres d’eau de plus par jour. Et nous poursuivons nos investissements : nous allons construire une nouvelle usine de dessalement et une troisième réserve collinaire. La crise de l’eau à Mayotte impose des actes forts. Avec mon Gouvernement, nous les prenons dès aujourd'hui et pour demain. Nous ne laisserons pas les habitants de Mayotte sans solution.
Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des
Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Bonne nouvelle pour les
automobilistes ! Nous supprimons la vignette verte à placer sur le pare-brise.
Fini les amendes parce que ce n’est pas affiché sur le pare-brise. Fini la
paperasserie trop longue. Fini l’impression de cette vignette qui a un coût
écologique important de près de 1 200 tonnes de CO2 par an. C’est une mesure de
bon sens qui constitue une étape importante dans la simplification et la
modernisation de notre système d’assurance.
Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des
Outre-mer)
> Avec le projet de loi
immigration, nous pourrons expulser 4000 délinquants étrangers supplémentaires
chaque année : personne ne peut croire que Les Républicains ne soutiennent pas
ces mesures pour protéger les Français. Notre responsabilité collective est
grande.
> Dès lundi, nous débattrons en séance, à l’Assemblée nationale, du projet de loi immigration. Un projet de loi de fermeté, notamment contre les étrangers délinquants. Nous faisons preuve d’une grande ouverture pour trouver un compromis : chacun doit prendre ses responsabilités pour protéger les Français.
> Quand on doit protéger les Français, toutes les questions doivent se poser. Aucune n’est taboue. La rétention de sûreté est une des réponses possibles.
> On va instaurer un examen de français pour avoir un titre de séjour.
> [Régularisation des travailleurs sans-papier] On parle de 7 000 personnes par an, c’est-à-dire objectivement pas énormément de monde.
> Je ne vois pas comment un parlementaire de droite peut voter contre un texte qui prévoit d’expulser 4000 étrangers délinquants par an. Imaginez que, une fois ce texte rejeté, un délinquant étranger passe à l’acte. La responsabilité des LR serait énorme.
> [Retour du délit de séjour irrégulier] J’ai toujours dit que j’étais favorable à ce délit. Il n’y a pas de peine de prison prévue mais un délit avec une amende pour permettre d’interpeller les personnes.
> À la gare de
Menton, je suis venu réaffirmer mon engagement à lutter avec détermination
contre l’immigration irrégulière. Nous avons augmenté les effectifs de 80% à la
frontière. Avec la loi immigration, nous pourrons avec encore plus de fermeté
contre les délinquants étrangers.
Nous devons combattre les passeurs avec une fermeté absolue. Avec le projet de
loi immigration que je porte, les passeurs seront criminalisés avec des peines
allant jusqu’à 20 ans de prison.
> Une enquête a été ouverte par le procureur de la République après la découverte de tags à caractère anti-musulman apposés sur une salle de prière à Guingamp. Solidarité avec les musulmans de la commune. Ces inscriptions haineuses n’ont pas leur place sur notre sol et l’enquête permettra de confondre les auteurs.
> C’est désormais officiel : à partir du 1er janvier, fin du retrait d'un point de permis en cas d'excès de vitesse de moins de 5 km/h. L’amende bien sûr sera maintenue. La mesure sera effective à partir du 1er janvier. Une mesure de bon sens pour nos concitoyens !
> [Loi immigration]
Le texte donnera aux forces de l’ordre des moyens supplémentaires très
importants. Par exemple, un suspect ne pourra plus refuser la prise
d’empreintes. Les passeurs risqueront 15 à 20 ans de prison. Je ne veux pas
croire que les LR choisiront la politique du pire ou de l’irresponsabilité.
Absolument personne ne le comprendrait! (…)
Sur soixante articles proposés par les sénateurs, nous en avons retenu plus
d’une trentaine: les restrictions au regroupement familial, la suppression de
la gratuité des transports en commun pour les étrangers en situation
irrégulière. Ceux qui menacent des élus perdront leur titre de séjour. Le
contrôle des étudiants sera renforcé.
> Pour l’AME, cela ne relève pas du Code des étrangers. Si on avait conservé cet article dans la loi, le Conseil constitutionnel l’aurait censurée. Mais ce point pourra revenir dans le débat à court terme: nous ne sommes pas fermés. Quant au délit de séjour irrégulier, réclamé par Les Républicains, je pense que leur demande mérite qu’on y prête attention. Je rappelle que c’est la gauche qui l’a supprimé en 2012. Moi, je suis ouvert à une discussion.
> Les LR veulent exclure les étrangers qui ont un casier judiciaire; je suis d’accord avec cela! On veut des étrangers qui travaillent et qui respectent les règles de la République. On veut être méchant avec les méchants, gentil avec les gentils.
> Je souhaite qu’on quitte les postures politiciennes. Je suis gaulliste et j’appelle les gaullistes à voter pour défendre l’intérêt général. Est-ce que M. Ciotti est opposé à ce que l’on impose un examen de français à ceux qui sollicitent un titre de séjour? Je ne le pense pas. Cette mesure concernerait 400.000 personnes par an. Comment les Républicains pourraient-ils voter contre une mesure qui va permettre, enfin, d’expulser les délinquants étrangers? Quelle responsabilité énorme si l’un d’eux passait à l’acte demain...
> Oui. Il y a des choses à changer dans l’Europe, mais la sortie de l’Europe n’est pas la solution. Voyez la situation en Grande-Bretagne, où la poussée migratoire n’a jamais été aussi forte depuis le Brexit! L’Europe n’est pas le problème. Mais décider unilatéralement de ne pas appliquer les traités, c’est impossible. Même Giorgia Meloni ne le fait pas. Il faut changer les règles par la négociation, comme l’a fait le président Sarkozy. Encore une fois, je ne veux pas croire qu’Éric Ciotti se place sur la ligne du Rassemblement national.
> Il ne faut pas confondre cet islamisme radical avec nos compatriotes musulmans. Ceux qui utilisent la religion à des fins politiques, on doit les traquer. Je n’ai jamais hésité à le faire!
> Le premier responsable de l’attentat de Paris, c’est l’islam radical qui est aujourd’hui la menace la plus importante pour notre pays. Ceci posé, le terroriste a été vu quarante fois par un psychiatre. Il n’était plus suivi depuis neuf mois. On ne peut que constater qu’il y a eu un problème…
> [JO de Paris] Nous sommes totalement mobilisés vers cet objectif. Nous avons accueilli le pape, le roi et la reine d’Angleterre, la coupe du monde de rugby, sans incident notable. Nous serons prêts.
> J’ai beaucoup de respect pour le président du Sénat. Je pense qu’il a résumé ce que pense une grande partie des électeurs. M. Mélenchon était un pompier pyromane; maintenant, c’est un pyromane tout court. Ses propos, visant une journaliste qui a déjà été menacée, sont irresponsables.
Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre
de la Justice)
> [Attentat à Paris] Le
seul responsable de cet acte terroriste, c'est son auteur. Exiger le risque
zéro, ce n'est pas possible.
Gabriel Attal (ministre de l'Education
nationale et de la Jeunesse)
> Il n'y a pas mieux que
l'enseignant pour connaître le niveau des élèves. Ils pourront proposer si
l'élève a des difficultés mais peut passer en classe supérieure un
accompagnement pédagogique ou s'il y a des lacunes trop importantes un
redoublement.
> On a une organisation au collège qui fait qu’aujourd'hui on n'arrive plus à faire progresser tout le monde. Je veux sortir d'une situation où des élèves sont condamnés à stagner et d'autres sont empêchés de s'envoler.
> Les réformes du système éducatif elles se sont concentrées sur le primaire et le premier degré parce que c'est là où tout se joue. Il y a moins d'élèves en difficulté en 6ème aujourd'hui qu'il y a 5 ans.
> [Résultats de l’enquête internationale Pisa 2022] Cela confirme le diagnostic que j’avais déjà fait il y a deux mois au moment de la publication des évaluations de début d’année en sixième et quatrième. Il y a une baisse très claire du niveau au collège et elle est particulièrement importante en mathématiques : les élèves peu performants, ceux qui n’atteignent pas un niveau élémentaire, passent ainsi de 21 à 29 %. Ce qui me frappe par ailleurs, c’est que même nos meilleurs élèves aujourd’hui déclinent, la proportion de jeunes très performants chutant en quatre ans de 12 à 7 %. Pendant longtemps, la France a pu s’enorgueillir d’avoir – je puis dire – des « meilleurs meilleurs que les meilleurs des autres ». Ça n’est même plus le cas. J’en retire un enseignement majeur : l’organisation actuelle du collège ne nous permet plus d’élever le niveau. On a beaucoup avancé ces dernières années sur l’école primaire et on commence à en voir les résultats avec une légère amélioration des scores aux évaluations de sixième. Maintenant, il faut qu’on avance sur le collège. Il n’est pas normal que les élèves y stagnent voire y régressent. Cela érode la confiance des Français en notre école. Notamment cette grande classe moyenne qui, de plus en plus, considère qu’elle n’en a pas pour son argent et se détourne du public, doutant de sa capacité à élever ses enfants.
> Je ne veux pas
utiliser des mots qui contribueraient à stigmatiser les femmes et les hommes
remarquables qui enseignent à nos collégiens. La seule question qui vaille
aujourd’hui est celle de l’organisation. Et cette organisation ne permet plus
d’élever le niveau. On a un grand principe en France qui est le collège unique.
Mais cela ne justifie nullement que l’on perpétue un collège uniforme qui
empêche les uns de s’envoler et conduit les autres à stagner. Il faut permettre
à chacun de progresser à son rythme. Nous allons donc repenser fondamentalement
l’organisation du collège en mettant en place des groupes de niveau en français
et en mathématiques. Cette mesure s’appliquera en sixième et cinquième dès la
rentrée prochaine. Et en septembre 2025 pour les quatrième et troisième. Les
établissements qui le souhaiteront pourront par ailleurs choisir cette modalité
d’enseignement pour les langues vivantes. (…)
Il y aura un test de positionnement qui permettra de mesurer le niveau des
élèves à chaque début d’année et de les répartir en trois groupes. Le groupe 1
pour les plus fragiles, le groupe 2 pour les « intermédiaires » et le groupe 3
pour les plus avancés. Evidemment, un effort particulier sera fait pour le
groupe 1 dont les effectifs ne dépasseront pas les 15 ou 16 élèves. Nous allons
recruter massivement en maths et en français pour y parvenir. Sur le
quinquennat, cela représentera plusieurs milliers d’enseignants
supplémentaires.
Le principe de répartition en trois niveaux sera appliqué dans tous les collèges
de France, même si le nombre d’élèves inscrits dans tel ou tel niveau variera
bien sûr d’un collège à l’autre. Par ailleurs, ces groupes ne seront pas figés.
L’enseignant constatant une progression ou une régression notable de son élève
pourra le faire changer de niveau. Nous laisserons les équipes décider de la
manière dont elles s’organisent mais les choses pourront être décidées par
exemple en conseil de classe.
> Il y a toujours de la controverse en matière éducative. Vous savez, dans mon action, j’ai une boussole, c’est « science et bon sens ». J’écoute tous les chercheurs, y compris ceux qui ont des idées très arrêtées et pensent détenir la vérité. Après, je prends des décisions. La recherche n’est pas aussi négative que vous le dites sur le sujet. Par exemple, les groupes de niveau disciplinaires – et non les classes de niveau, j’insiste bien sur la différence – sont recommandés par les experts de l’OCDE. Et, pour cause : beaucoup de pays obtenant de très bons résultats à Pisa ont opté pour cette organisation. C’est notamment le cas du Danemark, où je me suis rendu en septembre et qui ne passe pas pour un système scolaire particulièrement conservateur. Par ailleurs, la mesure que je porte résulte d’une recommandation faite par la mission « Exigence des savoirs » coordonnée par un professeur au Collège de France – Stanislas Dehaene –, un recteur – Gilles Halbout –, le directeur général de l’enseignement scolaire et la cheffe de l’Inspection générale dont la légitimité ne peut être remise en cause. Enfin, comme je vous l’ai dit, ma boussole, c’est aussi le bon sens, ce que j’entends sur le terrain. Qui mieux que les enseignants sait ce qui est bon pour leurs élèves ? Or, dans la consultation que nous avons organisée dans le cadre de la mission, 80 % des 230 000 professeurs qui ont répondu soutiennent cette idée.
> Je n’ai aucune raison de douter de la compétence des enseignants. Il me semble évident que leur vocation est de faire progresser les élèves. Rien ne justifie de les rémunérer différemment. Ceci étant posé, nous allons poursuivre les efforts de formation continue et initiale à leur destination.
> Le risque de stigmatisation me paraît surtout se poser pour les classes de niveau. Avec les regroupements purement disciplinaires que nous allons mettre en place, les enfants continueront à passer la majorité du temps en classe entière avec des camarades de tous profils. Et, pardon, mais un élève qui fait toute sa scolarité en étant celui qui, d’année en années, est toujours à la remorque, enchaîne les mauvaises notes, n’est pas capable de répondre aux questions des enseignants, vous pensez qu’il ne se sent pas stigmatisé ? Moi, je pense qu’il se sentira mieux dans un groupe qui lui permettra de progresser.
> Si on veut garder de la diversité sociale et culturelle dans les collèges dont vous parlez, il faut que ces établissements redonnent confiance aux familles, et notamment aux classes moyennes, dans leur capacité à faire progresser leurs enfants. Ce n’est pas en conservant des groupes hétéroclites qui finissent par tirer tout le monde vers le bas qu’on y arrivera.
> L’objectif de mon
plan, c’est un électrochoc et de l’exigence à tous les étages. Cela concernera
le lycée général et technologique où nous allons créer une épreuve anticipée de
mathématiques et de culture scientifique en première, dans la continuité de
l’heure et demie de maths que nous avons rétablie cette année dans le tronc
commun. Cela concernera le lycée professionnel, où nous augmenterons
sensiblement le volume d’enseignement des fondamentaux en petits effectifs,
quitte, je l’assume, à revenir sur la réforme de 2019 qui avait réduit ce
nombre d’heures. Cela concernera également l’école primaire où nous allons
fixer des attendus à chaque fin d’année, voire à chaque semestre, non pas sur
ce que l’enseignant doit avoir enseigné mais sur ce que l’élève doit avoir
absolument acquis.
Nous allons aussi reprendre les programmes de mathématiques pour avoir une
adoption plus claire et assumée de la « méthode de Singapour », une approche
très concrète permettant aux enfants d’entrer sereinement dans l’abstraction
par le biais de manipulations. Cette approche nous permettra d’introduire des
notions comme les fractions ou les décimales beaucoup plus tôt, en CE1 et non
plus en CM1. Sachant que ce sont ces notions cruciales sur lesquels beaucoup de
nos élèves butent encore en fin de collège, voire au lycée. Nous allons enfin
labelliser les manuels scolaires pour garantir que les méthodes utilisées sont
celles considérées comme les plus efficaces par la science et par la pratique.
J’étudie d’ailleurs la possibilité que le ministère achète lui-même l’ensemble
des manuels de CP, l’entrée dans la lecture constituant évidemment un enjeu
majeur.
> Les enseignants veulent des préconisations claires et nous les leur donnerons. S’il y a bien quelqu’un à leur écoute, c’est moi. Au cœur de ma philosophie, il y a d’ailleurs un principe très simple : le respect de l’autorité du professeur. Le professeur est le détenteur du savoir et c’est lui qui sait le niveau réel de son élève. Or, depuis des décennies, on a affaibli son autorité, notamment son autorité pédagogique. Ce n’est pas le professeur qui a le dernier mot pour dire si son élève peut, ou non, passer dans la classe supérieure. Ce n’est pas lui non plus qui fait autorité par sa notation. Un exemple : les notes données aux épreuves du brevet et du baccalauréat sont « harmonisées » au niveau académique. En conséquence de quoi, les correcteurs découvrent régulièrement que le 8 qu’ils ont donné à tel ou tel élève s’est transformé en 10 ou 12. J’y mettrai un terme. Dans cette logique de vérité, je vais d’ailleurs faire du diplôme national du brevet (DNB) un examen d’entrée au lycée général, technologique ou professionnel. Seuls les élèves l’ayant obtenu pourront s’y inscrire. Le format de l’examen va également évoluer à partir de l’année 2025. Le poids des épreuves anonymisées va passer de 50 à 60 % et le contrôle continu va se baser sur les notes réelles obtenues par les élèves tout au long de l’année et non sur le système actuel par blocs de compétences où une « maîtrise fragile » suffit pour obtenir la moyenne.
> Tout notre plan est pensé pour permettre aux élèves de hausser leur niveau. Mais, oui, il faut assumer que, de manière transitoire, le taux de réussite au brevet et au baccalauréat diminue fortement. Je suis pour une école de la sincérité. Que l’on arrête de laisser croire à certaines familles et à certains élèves qu’ils ont le niveau de passer dans la classe supérieure, alors que l’enseignant, celui qui sait, sait que ce n’est pas le cas. Cela vaut pour les élèves de troisième qui, s’ils échouent au DNB, seront reversés dans une « prépa-lycée » pour effectuer une année de renforcement axée sur les fondamentaux avant d’entrer en seconde. Mais cela vaut également pour tous les élèves de la maternelle à la terminale, avec une vigilance plus forte sur les classes charnières : CP, CE1, CM2. Au début de l’année 2024, je prendrai un décret pour modifier le Code de l’Education. Il redonnera le dernier mot aux professeurs et non aux familles en cas de redoublement. Il faut faire confiance aux équipes quand elles considèrent que laisser passer un élève dans la classe supérieure, c’est le condamner à l’échec.
> Il vaut mieux réussir son primaire en six ans que de l’échouer en cinq. Idem pour le collège. Ça me paraît du bon sens. 70 % des enseignants ayant participé à la consultation « Exigence des savoirs » y sont d’ailleurs favorables. Mon but n’est toutefois pas de revenir aux taux de redoublants records d’il y a vingt ans. Dans les pistes que je propose, des alternatives existent. Le passage dans la classe supérieure peut être subordonné à des mesures d’accompagnement pédagogique : faire sa rentrée deux semaines avant les autres ou participer à des stages de réussites pendant les petites vacances… De même, pour les élèves qui redoublent, il ne faudra pas un redoublement sec mais des activités pédagogiques complémentaires, ou encore un changement de groupe de niveau quand on est au collège.
> La leçon que je tire des quatre premiers mois que je viens de passer au ministère, c’est « quand on veut, on peut ». Sur l’abaya, on m’a dit qu’il n’était pas possible d’agir, on y a été, et le problème est désormais derrière nous. Idem sur le calendrier du bac, le harcèlement : on y a été, tout n’est pas résolu mais les choses bougent dans le bon sens. Quand il y a un consensus assez large sur un constat et sur la nécessité d’évoluer, je reste persuadé qu’on peut avancer. Dès le mois de janvier, tous les recteurs, inspecteurs d’académie et chefs d’établissement de France recevront une lettre de mission clarifiée avec un objectif principal : l’élévation du niveau. Toutes les mesures que nous mettons en place – lutte contre le harcèlement y compris – découlent de cette priorité absolue.
> Le choix a été fait il y a six ans de laisser la main aux communes et, dans leur immense majorité, celles-ci ont fait le choix de passer à la semaine des quatre jours. Je n’ai pas de mandat pour rouvrir ce dossier-là.
> Le premier levier de la lutte contre les inégalités est de redonner confiance aux Français en la capacité de tous les établissements à élever le niveau et à faire respecter l’autorité. Et, oui, je pense plus particulièrement à ces Français des classes moyennes qui travaillent dur, ne peuvent compter ni sur les aides sociales ni sur un patrimoine conséquent et qu’il faut absolument retenir dans le public si l’on veut assurer sa mixité.
> Au lieu de critiquer les gens qui mettent leurs enfants dans le privé, je préfère me demander pourquoi ils considèrent qu’ils n’ont pas d’autre choix. Par ailleurs, je ne vous laisserai pas dire que la lutte contre les inégalités n’est pas une priorité du gouvernement. Notre majorité a investi plus que jamais sur l’école : pas moins de 15 milliards pendant le premier quinquennat alors que depuis 2017 nous avons perdu 300 000 élèves. Nous avons mené la plus grosse revalorisation des enseignants depuis 1990. Enfin, nous allons continuer à faire d’énormes efforts dans les quartiers populaires en étendant les classes dédoublées à 12 élèves à toutes les grandes sections de maternelle. Sans oublier que les collèges de l’éducation prioritaire seront ceux qui bénéficieront le plus, en matière de moyens, de la mise en place des regroupements par niveau, puisque c’est là en toute logique que l’on retrouvera le plus grand nombre d’élèves fragiles et donc de « groupes 1 » à effectifs réduits.
> Je ne crois pas qu’il y ait de gauche et de droite chez les Français quand il s’agit d’ériger en priorité absolue la relance de l’ascenseur scolaire, l’élévation du niveau général et la formation de républicains et de citoyens qui connaissent leurs droits et leurs devoirs. Sur tous ces sujets, il y a à mes yeux consensus. Un sondage de l’Ifop a d’ailleurs récemment montré que l’éducation a très fortement crû ces derniers mois parmi les préoccupations de nos concitoyens, notamment au sein des classes moyennes laborieuses – les artisans, les commerçants – qui en font leur priorité à 95 % contre 75 % chez le reste des Français. Mon souci n’est donc pas de faire une politique de droite ou de gauche. Mais de répondre aux inquiétudes légitimes de cette grande classe moyenne. Contrairement à ce qu’on entend parfois, la pertinence du dépassement politique incarné depuis six ans par le président de la République n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui.
> Les résultats PISA ne sont pas bons. Ils révèlent une nouvelle baisse du niveau de nos élèves dans toutes les matières, et particulièrement en mathématiques. C’est un nouveau signal d’alerte pour notre système éducatif qui j’espère sera décisif.
> Les écarts entre les élèves de plus faible et de plus haut niveau se réduisent très légèrement mais c’est une fausse bonne nouvelle car, en réalité, cette réduction est d’abord liée à la baisse du niveau des meilleurs élèves… C’est du nivellement par le bas. Les inégalités entre les enfants des familles riches et pauvres demeurent.
> Les élèves qui ont été évalués dans cette enquête Pisa sont âgés de 15 ans. C’est la dernière génération qui n’a pas bénéficié du dédoublement des classes dans les CP, CE1 et grande section de maternelle des établissements des zones défavorisées, démarré en 2017. Les autres évaluations dont nous disposons attestent de l’efficacité de ce dispositif. La part des élèves de sixième en grande difficulté en lecture est ainsi passée d’un tiers à un quart entre 2017 et 2023. Cela reste beaucoup trop mais cela s’améliore. Dans les écoles de « Marseille en grand », les élèves en fin de CP ont même effacé en un an seulement la moitié de leur retard en mathématiques par rapport à la moyenne nationale. Le choix du président de la République d’investir massivement dans le premier degré avec une dépense moyenne par enfant qui a grimpé de 7 000 à 8 000 euros par an était le bon.
> Il ne faut pas
céder au fatalisme. Le pire serait d’être dans le déni, de mettre sous le tapis
ces comparaisons internationales et de laisser s’aggraver la fracture scolaire.
Si on ne prend pas des mesures radicales, le niveau des élèves va continuer de
baisser et la confiance des Français dans l’école publique, en particulier de
la classe moyenne, va s’effriter davantage. (…)
Comme l’Allemagne il y a vingt ans ou le Portugal plus récemment, je veux créer
un «choc Pisa», un « choc des savoirs » pour élever le niveau de tous les
élèves en primaire, au collège et au lycée. A cette fin, la première mesure
sera d’être plus clair sur les attendus de chaque niveau et d’instaurer à
partir de la rentrée 2024 des repères annuels, voire mi-annuels sur les apprentissages
nécessaires. Cela aidera les enseignants à se concentrer sur l’essentiel et à
élever le degré d’exigence général. Les manuels scolaires dont les méthodes
pédagogiques sont éprouvées par la recherche et la pratique seront labellisés,
en commençant par les manuels de lecture et de mathématiques en CP dès
septembre prochain. Et, si besoin, l’Etat financera ces manuels aux côtés des
collectivités.
> Concernant les programmes, ma première décision est de généraliser la méthode de Singapour dans l’apprentissage des mathématiques du CP jusqu’à la terminale. Cette méthode, qui consiste à manipuler des objets avant de découvrir les concepts abstraits et à enseigner les fractions dès le CE1, a d’ailleurs des racines en France puisque le pédagogue Ferdinand Buisson avait lui-même théorisé au début du XXe siècle « le concret avant l’abstrait ». Les élèves de CP et CE1 seront les premiers concernés dès la rentrée de septembre 2024, puis nous l’étendrons progressivement à l’ensemble des autres niveaux les années suivantes.
> La France est passée d’un extrême à l’autre. En 1987, un tiers des élèves avait redoublé au moins une fois avant l’entrée au collège. Aujourd’hui, c’est 4,5 %. Ma conviction est qu’il vaut mieux réussir avec une année supplémentaire que rater en suivant le cursus classique. Nombre d’études montrent que le redoublement peut être utile, particulièrement dans les premières classes du primaire, et s’il s’accompagne d’aides complémentaires pour les élèves. C’est une chance supplémentaire. Dès le début 2024, je publierai un décret pour supprimer le dernier mot aux parents lorsqu’un redoublement est préconisé par les enseignants.
> La parole des professeurs doit être entendue, respectée et faire autorité sur le parcours des élèves. Qui sait mieux qu’un professeur ce qui est bon pour la réussite de son élève ? Le passage dans la classe supérieure pourra aussi être conditionné à des « stages de réussite » obligatoires se déroulant durant les vacances d’hiver, de printemps ou lors des deux dernières semaines des congés d’été, ainsi qu’à un accompagnement personnalisé ou du tutorat pour remédier aux fragilités scolaires.
> Le collège est
clairement une zone de fragilité forte de notre système scolaire. Le collège
unique est devenu un collège uniforme qui ne prend pas assez en compte les
écarts de niveau entre élèves. Dès la rentrée prochaine, les cours de français
et mathématiques en sixième et cinquième seront organisés en trois groupes de
niveaux. Et les quatrièmes et troisièmes suivront en septembre 2025. Avec des
classes réduites, dédoublées à quinze élèves pour les plus faibles pour leur
permettre de rattraper les autres groupes. (…)
Ces groupes de niveaux ne doivent pas être confondus avec des classes de
niveaux. Les élèves demeureront dans des classes mélangées pour toutes les
autres matières, soit les deux tiers de leur emploi du temps. Par ailleurs, les
groupes seront flexibles : les élèves pourront progresser d’un groupe à l’autre
au long de l’année. Et, contrairement à ce que j’entends, les groupes de
niveaux ont prouvé leur efficacité dans de nombreux pays, comme en Suisse, en
Suède ou au Danemark. Cela m’a été confirmé par Andreas Schleicher, le
coordinateur du classement Pisa de l’OCDE. (…)
Si j’en crois la consultation lancée par le ministère à laquelle 230 000
enseignants ont répondu, plus de 80 % y sont favorables. J’ajoute que le niveau
des élèves étant mesuré par un test national, les établissements comptant le
plus d’élèves en difficulté bénéficieront de davantage de groupes à quinze
élèves et donc de postes d’enseignants. Cette mesure nécessite un effort
budgétaire conséquent avec la création de plusieurs milliers de postes
d’enseignants.
> Je veux renforcer le niveau d’exigence du brevet pour en faire un véritable examen d’entrée au lycée à partir de la rentrée 2025. Les notes des épreuves finales compteront pour 60 % de la note, contre 50 % aujourd’hui, et les élèves qui n’obtiendront pas leur brevet n’entreront plus au lycée l’année suivante. Ils seront orientés dans de nouvelles classes de « prépa-lycée ». Il s’agira d’une année d’enseignements sur-mesure pour combler les lacunes. A mes yeux, faire passer un élève dans la classe supérieure alors qu’il n’en a pas le niveau est une forme de déni, avec laquelle il faut rompre.
> Pour le bac comme pour le brevet, j’ai décidé de supprimer dès cette année la pratique du « correctif académique », qui consiste à élever le niveau général des notes afin d’atteindre un meilleur pourcentage de réussite. C’est une manière de conforter l’autorité de la note des professeurs et d’élever le niveau d’exigence des examens. Je sais qu’à court terme cela risque de diminuer le taux de réussite au bac et au brevet, mais je l’assume. Ne soyons plus dans le déni.
> Les épreuves du bac resteront- identiques mais j’y ajoute à partir de la rentrée 2025 une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques pour tous les élèves de première, comme il existe déjà un « bac de français ». L’objectif est d’élever le socle commun des élèves en mathématiques et en culture scientifique. Dans les lycées professionnels, nous avons décidé avec Carole Grandjean, la ministre de l’Enseignement professionnel, que le nombre d’heures de mathématiques et de français-histoire-géographie sera augmenté, avec un dédoublement des classes en seconde et première dans ces matières fondamentales.
> A partir du mois de février 2024 sera accessible, dans plusieurs académies, un outil de soutien scolaire basé sur l’intelligence artificielle à destination des élèves de seconde. Ce logiciel, financé par l’Etat, a été développé par la start-up française Evidence B et l’entreprise Docaposte, filiale de La Poste. Il propose des exercices personnalisés dont la difficulté s’adapte aux réponses de l’élève. Tous les enseignants et les 800 000 élèves de seconde pourront l’utiliser à la maison à partir de la rentrée 2024. Ce qui fera de la France le premier pays du monde à généraliser un tel usage de l’intelligence artificielle pour l’ensemble d’une classe d’âge.
> Les exemples étrangers, comme celui du Portugal, montrent que les réformes mettent dix ans à porter leurs fruits. L’enjeu de ce plan est d’amplifier ce qui a été engagé par le président de la République depuis 2017 pour obtenir des résultats en 2027, et surtout donner à chaque enfant une chance de réussir.
> Nous sommes en train d’affiner les montants. Je plaide pour que le budget de l’éducation soit vu comme un investissement pour la nation. Le Conseil d’analyse économique estime qu’une hausse de 10 points des compétences en mathématiques des élèves à Pisa augmente la croissance potentielle de 0,2 point par an, soit 75 milliards d’euros sur quinze ans, c’est considérable !
> La mixité des établissements publics baisse fortement quand les familles n’ont plus confiance et se tournent vers le privé. En élevant le niveau d’exigence, je veux justement éviter ce phénomène de fuite. Mon prédécesseur a signé avec l’enseignement catholique un protocole visant à augmenter la mixité sociale dans les établissements privés sous contrat. Donnons sa chance à ce protocole, qui sera évalué dans les années à venir.
> Environ 25 % des enseignants de premier et second degrés ont signé le Pacte et jusqu’à 37 % au collège et 45 % en lycée professionnel. Je communiquerai le détail des chiffres début 2024.
> J’assume totalement mon passé au Parti socialiste, mais je ne me vois pas comme l’incarnation de l’aile gauche de la Macronie. Je m’inscris pleinement dans le dépassement du clivage gauche-droite et l’espace central ouvert par Emmanuel Macron depuis 2017. C’est une offre politique qui continue de rassembler une majorité de Français et est plus nécessaire que jamais à une époque de grands bouleversements écologiques et géopolitiques.
Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche)
> Depuis 2017, nous
réinvestissons massivement dans notre recherche. Sous l'impulsion d'Emmanuel
Macron, nous poursuivons aujourd'hui ces transformations pour que la France
demeure une grande puissance de recherche. Explications en trois points :
1. En apportant un éclairage scientifique aux décisions publiques, grâce au
Conseil présidentiel de la science.
2. En simplifiant les démarches et le quotidien de nos chercheurs, pour laisser
plus de temps à leurs vrais travaux.
3. En réorganisant la
recherche, avec :
- un ministère stratège,
- des organismes qui coordonnent toutes les actions
- de recherche sur une thématique en tant qu'agences de programme,
- des universités plus autonomes qui organisent la recherche et l’innovation
sur leur territoire.
C'est grâce à cette nouvelle organisation, aux connaissances de nos chercheurs,
à leur esprit de conquête au service de l'intérêt général et à la fluidité de
nos institutions que nous préparons la France de 2030, 2040 et 2050, en
répondant aux enjeux de notre temps !
Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de
la Souveraineté alimentaire)
> La filière laitière est
essentielle pour la France, contribuant à notre économie, à l’emploi dans nos
zones rurales, contribuant à dessiner et entretenir nos paysages, tout en
produisant aux consommateurs des produits de qualité. Le gouvernement est résolument engagé pour
accompagner la filière à faire face aux défis du changement climatique, de
renouvellement des générations, de rémunération et pour que cette filière
essentielle à notre souveraineté alimentaire continue d’être attractive.
> La « Transhumance, déplacement saisonnier de troupeaux » est inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La Transhumance est un symbole de la préservation de notre environnement, de l’identité de nos territoires, et du rôle vital des éleveurs. Cette reconnaissance souligne l’importance de notre héritage agricole et pastoral et renforcera le soutien aux politiques publiques visant à protéger cette pratique. (risque de prédation par le loup, par exemple).
Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion
des territoires)
> La COP se tient
cette année à Dubaï, elle est présidée par le patron d’une compagnie pétrolière
pour discuter de la sortie des énergies fossiles. Je peux comprendre qu’on se
demande si ça sert à quelque chose. On arrive généralement avec beaucoup
d’espoir et à la fin, quand on voit la frilosité ou le recul pour assumer des
positions fortes sur le plan international, on a des résultats décevants. La vérité, c’est que ce n’est pas la recette
magique ; mais il se serait passé quoi s’il n’y avait pas eu l’accord de
Paris ? La COP est au climat ce que la démocratie est à l’organisation des
sociétés. Comme disait Churchill, « c’est le pire des systèmes à l’exclusion de
tous les autres ».
C’est le format le plus visible, mais il y en a d’autres. Il n’y a plus un G7 ou un G20 où l’on ne discute pas d’écologie. On le fait
aussi à l’échelle de l’Union européenne avec le Green deal Ce n’est pas en refusant de discuter avec les autres pays qu’on réussira à
régler le problème.
> [COP28] Tout ce qu’on peut obtenir, il faut aller le chercher. L’idéal serait une date ferme de sortie sur les énergies fossiles. A défaut, une date par type d’énergie fossile. Et sinon, au moins des engagements sur le charbon, première source de gaz à effet de serre dans le monde. Par ailleurs, on a déjà eu de bonnes nouvelles sur les enjeux de justice climatique et de solidarité, avec la création d’un fonds « pertes et dommages » pour accompagner les pays les plus fragiles. Et sur l’engagement de 120 pays, sur les 195 présents, à tripler les investissements dans les énergies renouvelables.
> Il y a des nappes de pétrole en France. Celle en Gironde est exploitée depuis soixante-cinq ans, et il y a actuellement des demandes d’autorisation pour de nouveaux puits à l’intérieur de cette nappe. Il faut sortir d’une forme d’hypocrisie environnementale qui serait de fermer les puits en France pour augmenter la part de pétrole qu’on importe. La France a un calendrier : en 2040, tous les forages existants seront fermés. Mais sortir du pétrole, ça veut surtout dire se passer de la dépendance aux énergies fossiles, par exemple avec davantage d’aides, et en développant la voiture électrique.
> Notre ambition :
avoir 30 % de véhicules électriques au sein du parc automobile français à la
fin de la décennie. Il n’y aura pas de transition écologique sans transition
fiscale. L’écologie, ça ne peut pas être le prétexte pour augmenter les impôts,
avec le risque de monter les Français contre l’écologie.
Il faut
repenser notre modèle. La fiscalité doit refléter ce qui est bon ou non pour la
planète. Un exemple : acheter un champ ou une forêt pour faire un lotissement
coûte actuellement moins cher que de prendre une friche industrielle pour
reconstruire dessus. C’est un problème. Je suis pour augmenter la fiscalité sur
ces terrains naturels rendus constructibles. Il faut que les nouvelles taxes
d’un côté soient accompagnées par des baisses de taxes de l’autre.
> On ne fera pas l’écologie contre les Français. Les discours de radicalité, le disque rayé de ceux qui dénoncent une inaction climatique… Tout cela entretient une forme de climato-défaitisme qui fait qu’ensuite, lorsqu’on demande aux gens de faire des efforts, ils nous disent : « mais pourquoi, puisqu’on nous dit qu’on ne respecte pas l’accord de Paris ? ». Il faut tenir un cap, c’est la planification écologique. Et mettre des moyens, c’est le sens des 10 milliards d’euros supplémentaires débloqués en 2024. Ces moyens doivent être fléchés vers ceux qui en ont le plus besoin.
> Nous devons à la
fois baisser nos émissions et nous préparer à des températures plus élevées.
Les vagues de chaleur, les inondations… Tout cela est lié au dérèglement
climatique. En janvier, je présenterai le Plan national d’adaptation au
changement climatique, et les mesures permettant de faire face à une France à
+ 4 °C. Il va notamment falloir refonder notre système de résistance aux
catastrophes naturelles, repenser nos règles d’assurance et nos dispositifs à
destination des écoles et des crèches. (…)
Certains
de mes prédécesseurs n’ont pas voulu aller sur ce thème par peur que ce soit
compris comme un renoncement. Ça n’a d’ailleurs pas loupé. Quelques députés qui
n’y connaissent rien ont dit : « c’est la preuve qu’ils renoncent ». C’est
exactement l’inverse ! C’est le recto et le verso d’une même page. Même si
demain, on atteint la neutralité carbone, on devra aussi faire face au
dérèglement qui est la somme des émissions relâchées dans l’atmosphère depuis
des décennies.
> On a à la fois une génération qui participe au succès de la fast-fashion, notamment avec le Black Friday, ce qui accélère une partie de la difficulté dans laquelle on se retrouve. Et dans le même temps, elle est gagnée par une forme d’éco-anxiété. Je suis convaincu qu’il faut donner les moyens à cette jeunesse de s’engager.
> Plus vous restez longtemps, plus vous pesez. Quand vous avez un ministre de l’Économie et des Finances qui est là depuis sept ans, il y a un poids personnel. Il y a aussi un poids spontané de Bercy dans la République. Par ailleurs, on a beaucoup changé de ministre de l’Écologie. Quand vous arrivez au ministère et que vous voyez les photos de tous les prédécesseurs, ça montre à quel point il y a une forme d’obsolescence programmée.
Pourtant, il y a besoin de temps pour avoir des résultats. Le fait est qu’au bout de 18 mois dans ce ministère, ma visibilité, ma légitimité et ma capacité à gagner des arbitrages sont plus fortes. Par exemple, dans un contexte de tensions budgétaires, l’écologie est l’endroit où les crédits progressent le plus en 2024. Ça montre bien que la planification écologique promise par le président de la République n’est pas un slogan. C’est une réalité.
Agnès Pannier-Runacher (ministre de la
Transition énergétique)
> Aujourd'hui, c'est une
course contre la montre. Déploiement des ENR, du nucléaire, baisse de la
consommation d'énergie.. À la demande de la Commission européenne, je
représenterai l'Europe lors des négociations COP28 sur les financements climat.
> les habitants des HLM vont désormais pouvoir utiliser le chèque énergie pour régler leurs factures de chauffage. C'était une rupture d'égalité, nous l'avons corrigée.
Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de
la Prévention)
> La mission que j’ai
confiée au professeur Prabenyamina vise en effet à mieux comprendre les conduites addictives des jeunes, avoir
une approche adossée aux preuves et éclairée par les recherches en la matière
partout dans le monde. Chantier de longue haleine. Mais indispensable.
> La santé publique, ce n’est pas dire aux gens comment ils doivent vivre. Ce n’est pas un monde d’interdictions et obligations. Les mots justes sont : transparence, responsabilité et civisme. C’est au nom de ces principes que je redis l’importance de la vaccination grippe - Covid.
Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des
Familles)
> Accueillir, accompagner,
détecter dès le plus jeune âge : c'est ça l'inclusion et ce que nous devons à
tous nos enfants et leurs familles.
> Notre objectif est que toutes les crèches, évidemment, puissent accueillir des enfants en situation de handicap. C'est d'ailleurs pour ça qu'on finance plus et mieux les crèches qui permettent cet accueil parce que c'est ce qu'on doit évidemment aux familles, c'est ce qu'on doit évidemment aux enfants. C'est la raison pour laquelle dans cette crèche Tarnier, on a régulièrement des enfants qui sont en situation de handicap et qui sont accueillis avec un personnel formé à cet égard.
> On a un enjeu majeur au sein du secteur de la petite enfance, c'est recréer des vocations dans un secteur qui est à la fois formidable, parce que c'est permettre tout simplement l'accueil de nos petits bébés, de nos jeunes enfants, leur éveil, leur épanouissement, leur sécurité. Mais c'est aussi des métiers qui, pendant trop longtemps, n'ont pas été assez revalorisés, assez reconnus. C'est pour ça qu'à partir de janvier de l'année prochaine, dans quelques semaines à peine, on va revaloriser ces métiers. Concrètement, ce sera l'équivalent d'un treizième mois pour celles qui travaillent dans ce secteur. Je crois qu'il y a une volonté de plus en plus forte, quels que soient les groupes de crèche, qu'ils soient associatifs, privés, publics, municipaux, d'accueillir des enfants en situation de handicap. Il n'y a rien de pire, imaginez le, d'être un parent d'un enfant en situation de handicap et qu'on s'entende dire non, c'est pas possible.
> En cours d'année, on a des enfants qui rentrent, des enfants qui sortent de crèche. Ce qu'il faut, c'est qu'encore une fois on mette les moyens sur la formation, sur la revalorisation des professionnels et encore une fois, parce que ça demande aussi des personnels parfois supplémentaires en fonction des types de handicap. Et donc ça veut dire qu'on rémunère mieux, qu'on soutient mieux concrètement les crèches qui permettent cet accueil, mais moi systématiquement, c'est vraiment des questions que je pose. C'est des engagements aussi qui sont pris par les groupes de crèche de pouvoir continuer à accueillir et surtout d'améliorer encore et encore l'accueil des enfants en situation de handicap.
> Nous manquons de places dans les crèches pour tous les enfants, qu'ils soient en situation de handicap ou pas. Donc notre premier défi est là, c'est comment faire pour recréer des vocations, recréer de l'envie tout simplement d'exercer ces métiers, de se former à ces métiers. Je pense que pendant longtemps, on n'a pas considéré que c'étaient des métiers à part entière. Je pense qu'il faut aussi se remettre dans ce contexte là. Pendant longtemps, on se dit qu'après tout, c'était une forme de garderie.
> Nous, l'Etat, on
n'emploie pas de personnel de crèche, et pourtant, on va venir rémunérer et
revaloriser les rémunérations de ces professionnels. Ça ne s'est jamais fait.
C'est la première fois dans notre pays que l'Etat va revaloriser directement,
mieux rémunérer les professionnels de crèche. Mais sauf que ce que j'ai dit,
c'est qu'il n'y aurait pas un euro d'argent public qui serait attribué si, dans
le même temps, les conventions collectives n'étaient pas revalorisées par le
haut. Parce que c'est aussi du donnant donnant, c'est-à-dire, ok, l'Etat va
venir financer, va venir accompagner un soutien qui est nécessaire pour les
professionnels de crèches. Mais la contrepartie, c'est que les groupes qui
soient encore une fois publics, associatifs ou privés, fassent en sorte de
mieux considérer, mieux valoriser, mieux former leur personnel.
Je vous donne un exemple très concret.
Aujourd'hui, si vous avez travaillé pendant deux ans dans le secteur public et
que vous voulez basculer dans le secteur privé, c'est comme si vous n'aviez
jamais travaillé. Votre ancienneté n'est pas prise en compte, alors
qu'évidemment votre ancienneté est extrêmement importante, c'est elle qui crée
aussi de la compétence, de la professionnalisation. Donc ça, c'est ce que j'ai
imposé. Vous n'aurez pas de revalorisation si vous prenez pas en compte
l'ancienneté, vous n'aurez pas de revalorisation, si vous créez pas des temps
collectifs qui permettent aux professionnelles entre elles de pouvoir
débriefer, de pouvoir se former, de pouvoir améliorer leur prise en charge de
nos enfants.
> J'ai demandé à
toutes les préfectures qu'il y ait des contrôles beaucoup plus effectifs qui
soient mis en place pour garantir la qualité d'accueil et donc la sécurité
aussi de nos enfants. C'est une bonne chose, la décision de la préfecture et ça
doit poser une alerte pour continuer à mieux former et avoir plus de personnes
qui ont envie de s'engager dans ces métiers parce que vous n'aurez pas envie de
vous engager dans ces métiers si on ne revalorise pas les salaires, c'est ce
qu'on fait à partir de l'année prochaine et dès le mois de janvier. Mais aussi
si vous n'avez pas plus de formation qualifiante et si vous n'avez pas une
meilleure reconnaissance.
Et ça, c'est aussi finalement à nous tous
de le faire, de parler de ces métiers au quotidien pour ce qu'ils permettent,
pour l'éveil, pour l'épanouissement, pour la sécurité de nos enfants. Parce que
c'est des métiers qui font grandir nos enfants, qu'on ne parle pas d'eux qu'en
période de crise.
Bérangère Couillard (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les
femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations)
> Lutter
contre toutes les formes de discrimination est au cœur de ma mission ; c’est
agir en faveur de l’égalité.
Bien que l’égalité soit inscrite dans la loi de notre pays, elle est encore
loin d’être une réalité pour tous. Il s’agit donc à présent de donner à chacun
la possibilité d’accéder à l’emploi ou au logement qu’il mérite, et au prêt
bancaire pour financer ses projets.
Selon les données de l’Insee, près d’un Français sur cinq déclare avoir été
victime de discrimination au cours des cinq dernières années. Parmi les
personnes immigrées et leurs descendants, 82 % déclarent ressentir des
discriminations liées principalement à leur origine ou à leur couleur de peau.
L’accès à l’emploi et l’accès au logement sont particulièrement concernés.
L’être humain ne manque jamais d’imagination quand il s’agit d’écarter son
semblable pour ses différences.
Ces discriminations frappent aussi les femmes tout au long de leur vie,
qu’elles soient proches de connaître la maternité ou qu’elles soient
considérées par certains comme trop âgées pour exercer leur métier. Elles
n’épargnent pas non plus les personnes en situation de handicap, les personnes
LGBT+ ou les seniors. Il est donc grand temps d’agir.
Cette proposition de loi concrétise la promesse faite par le Président de la
République de lutter plus efficacement contre les discriminations dans notre
pays. Elle est en parfaite adéquation avec la volonté du Gouvernement et
s’inscrit dans le plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et
les discriminations liées à l’origine pour les années 2023 à 2026, annoncé en
janvier 2023 par la Première ministre. Je suis chargée de développer ce plan et
cette politique publique avec détermination, pour que nous obtenions enfin des
résultats concrets.
Je me réjouis que la commission des lois de l’Assemblée nationale ait adopté
cette proposition de loi défendue par le député Marc Ferracci dont je tiens à
saluer l’engagement sur ces sujets essentiels.
Ce texte comporte des mesures cruciales pour lutter contre des discriminations
qui vont à l’encontre de nos valeurs républicaines et de l’idéal de
méritocratie.
Il souligne l’ambition de lutter contre les pratiques discriminatoires, en
utilisant des tests statistiques et individuels. Il contribue à la justice
sociale et à la cohésion de notre pays en montrant à chaque citoyen que ses
origines, sa couleur de peau, sa supposée religion, son âge ou encore son
orientation sexuelle ne devraient jamais entraver ses chances d’emploi ou
limiter son accès au logement et aux crédits bancaires.
Certaines personnes sont contraintes de changer de nom et de mentir sur leur
âge ou leur adresse pour échapper à ces discriminations. Souvent, la
résignation les gagne. Cette proposition de loi vise précisément à leur
redonner espoir et à leur permettre d’obtenir réparation. Pour changer les
choses en profondeur, il nous faut d’abord changer les comportements des
entreprises et des administrations.
Pour atteindre cet objectif, ce texte renforce l’arsenal de lutte contre les
discriminations en généralisant le testing statistique, lequel consiste à
envoyer des candidatures fictives à des employeurs qui vont se différencier par
des critères de discrimination. Cela permettra de collecter des données à
grande échelle pour analyser les situations rencontrées par nos concitoyens et
détecter les entreprises ou les administrations discriminantes.
L’objectif est de permettre le test de 500 entreprises en 2024. Celles qui
seront identifiées comme défaillantes et qui n’auront pas engagé les actions
nécessaires pour limiter les discriminations se verront signalées par la
publication des résultats des tests. Le texte prévoit donc d’encadrer le name and shame pour sécuriser la publication de ces résultats.
Certains nous signaleront que l’arsenal juridique existe déjà. Ils auront
raison : depuis le début des années 2000, le principe des tests est un outil de
preuve dans le cadre d’une action en justice. Mais cela ne fonctionne pas. En
2020, il n’y a eu, en France, aucune condamnation pénale en matière de
discrimination. Aucune. Nous devons donc rendre plus effectif le droit à la
réparation.
Cette proposition de loi va permettre de recréer un parcours de justice pour
les personnes qui se sentiront discriminées. Le testing individuel va se
concentrer sur des situations de discrimination vécues par des personnes
réelles. Au lieu de collecter des données à grande échelle, cette approche se
base sur les signalements de discrimination faits par les victimes elles-mêmes.
Ces signalements sont examinés afin de déterminer si une discrimination a
effectivement eu lieu et d’apporter à la victime un soutien à sa démarche
juridique.
Dans la lutte contre les discriminations, le testing statistique et le testing
individuel sont complémentaires. Je soutiens ces pratiques car je nourris
beaucoup d’espoir quant aux résultats qu’ils obtiendront. Le dispositif global
s’appuiera sur la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme,
l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, qui aura pour mission d’organiser les
tests statistiques à grande échelle. Il ne s’agit pas de concurrencer le
Défenseur des droits – qui fait un travail reconnu pour identifier et combattre
les inégalités de notre société – mais plutôt de proposer une approche
complémentaire.
Dans ce cadre, la proposition de loi prévoit la création d’un comité des
parties prenantes incluant des parlementaires, des experts des sujets
économiques, juridiques et sociaux, ainsi que le représentant du Défenseur des
droits – sa composition, je le sais, occupera une partie de nos débats. Son
rôle principal serait de choisir la méthodologie des testings et de déterminer
les actions correctrices que les entreprises et les administrations
discriminantes pourraient mettre en place.
Mesdames et messieurs les députés, cette proposition de loi représente une
étape cruciale dans notre lutte contre les discriminations. Un tel combat ne
devrait pas être une question de couleur politique ; il transcende les clivages
politiques, tant il est évident que nous avons l’obligation d’agir.
Je suis donc convaincue qu’une majorité peut être trouvée sur ce texte. Nos
concitoyens attendent de nous que nous soyons à la hauteur de cette question.
C’est ainsi que nous ferons vivre la promesse républicaine d’égalité.
Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des
Télécommunications)
[Métiers du numérique] Il s’agit avant tout
d’une méconnaissance de ces métiers. Des stéréotypes persistent : l’image du
"geek", technique et masculin a trop imprégné les esprits. Pourtant, le
numérique recouvre une pluralité de métiers qui paient bien et souvent en
tension de recrutement : de l’expert en cybersécurité au community manager en
passant par le développeur web ou d’applications.
Nous
devons mieux faire découvrir les métiers pour casser les idées préconçues et promouvoir
les débouchés dans le numérique dès le plus jeune âge : c’est l’objet de cette
première édition de la Semaine du numérique et des sciences Informatiques que
je lance cette année. Nous avons pour
horizon l’objectif fixé par le président de la République : former 400.000
professionnels du numérique supplémentaires d’ici la fin de la décennie.
> Les études longues
ne sont pas la seule voie d’accès au secteur du numérique, loin de là : nous
développons par exemple les baccalauréats professionnels dédiés à la
cybersécurité. Du niveau CAP au bac+5 en passant par le BTS : les métiers du
numérique recrutent à tout niveau de diplôme ! (…)
Il
existe une pluralité d’offres de formation, que vous cherchiez une place en
formation continue ou initiale, dans le secteur public ou privé hors contrat.
Au moment du passage dans le supérieur, les étudiants peuvent accéder à des
formations courtes de niveau BTS ou BUT spécialisés en informatique. Par
ailleurs, l’offre de formation en apprentissage s’est fortement développée et
permet aux étudiants d’accéder à la grande majorité des formations par la voie
de l’alternance. Enfin, il existe un marché de la formation dans le
secteur privé qui permet de trouver des formations adaptées à chacun.
> Tous les secteurs du numérique sont concernés par cette hausse de la demande dans les années à venir, aussi bien les entreprises de services du numérique (ESN), les éditeurs de logiciels, et les sociétés de conseil en technologie. Les secteurs à haut potentiel d’innovation tels que l'intelligence artificielle, la cybersécurité, la transformation digitale, le cloud computing mais aussi les jeux vidéo sont également concernés.
> Dans son rapport d’activités paru en juillet 2023, la Grande école du numérique mettait en avant divers métiers qui sont amenés à recruter dans les années à venir. On y retrouve notamment les métiers de chef de projet digital, ingénieur systèmes, chargé e-commerce, développeur web, technicien systèmes et réseaux ou encore de développeur full stack (professionnel chargé de gérer le design, l'architecture, l'expérience utilisateur et le développement d'un site ou d'une application mobile, NDLR).
> Force est d’admettre que l’IA va modifier un certain nombre de métiers en profondeur. Elle pourra notamment permettre de se libérer de tâches répétitives et fastidieuses tout en entraînant des gains de productivité. Charge aux entreprises d’inciter les collaborateurs à se saisir de ces nouveaux outils IA, à se familiariser avec le potentiel d’exploitation, et ce, afin d’en disposer une maîtrise totale plutôt que d’en subir les conséquences. Il en va de notre responsabilité de fixer le cadre de développement de l’IA qui permet d’améliorer la vie quotidienne de nos citoyens sans entraîner de dérive. C’est pour cela que depuis cinq ans, nous avons aussi beaucoup investi pour développer les formations et l'émergence de nouveaux métiers, notamment dans le secteur de l'IA et de la data science, tels que les spécialistes en éthique de l'IA, les ingénieurs en apprentissage automatique et les développeurs de modèles d'IA.
> [27,9% des métiers du
numérique sont occupés par des femmes] C’est insuffisant. Aujourd’hui, nous devons développer une vraie réflexion
autour de l’orientation des jeunes filles. Un trop grand nombre d'entre elles
sont sujettes à une certaine forme d'auto-censure. Pour cela, nous avons déjà
lancé des campagnes de sensibilisation ciblées, mettant en lumière les
réussites féminines dans le numérique. C'est le cas des «Cadettes de la cyber» dont je suis le parrain. Il s'agit de 20
étudiantes en cybersécurité qui seront des ambassadrices pour les générations à
venir et sont aujourd’hui accompagnées pour accéder à des formations
complémentaires et à un accompagnement à l’insertion dans la vie
professionnelle.
La mise
en place de "Tech pour toutes", un programme de bourse et
d’accompagnement pour les jeunes femmes souhaitant s’engager dans les métiers
scientifiques, notamment numériques lancé par la Première ministre cette année,
permettra également de sensibiliser davantage les jeunes filles à ces choix
d’orientation. C’est essentiel et je veillerai à son bon déploiement.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et
se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
> C’est
aujourd’hui la journée mondiale du climat. Son but ? Rappeler à tous l’urgence d’agir contre le réchauffement de la planète.
Dans cette lutte, l’objectif de la France est clair : devenir le premier pays neutre en carbone.
Abandon de l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes, arrêt du projet minier de la Montagne d'Or, ou encore,
accélération massive du déploiement des bornes et des véhicules électriques :
voilà autant de décisions fortes prises par Emmanuel Macron. Et cet engagement
ne s’arrête pas à nos frontières. Une véritable puissance écologique
se construit avec le Pacte Vert, largement poussé par la France. Parmi ces 75 lois majeures pour la transition :
la taxe carbone aux frontières
La fin de l’importation de produits issus de la déforestation
L’interdiction de la vente de voitures neuves thermiques en 2035 Preuve supplémentaire de cet engagement ?
À la COP28, Emmanuel Macron a appelé l’ensemble des dirigeants de la planète à sortir au plus vite des énergies fossiles, en particulier du charbon, et à tripler l’utilisation des renouvelables d’ici 2050.
Stéphane Séjourné
(Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement
européen)
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> Ainsi, le RN crache
éhontément sur une partie des Français en pleine Assemblée nationale ! Pour eux
les «Français de souche» = les Français blancs. Et les autres que
sont-ils ? Des «Français de papier»? Des sous-citoyens ? À vomir ! Le RN reste le
FN
Loïc Signor (porte-parole)
> Pourquoi Jordan Bardella et
les eurodéputés RN ont besoin d’assistants parlementaires ? Le RN est absent et
ne fait rien au Parlement européen. Ils critiquent l’UE. Quand ce n’est pas à
Moscou, c’est à Bruxelles qu’ils prennent les financements.
Marc Ferracci (député)
> [Testing] La Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789 affirme en son article 1er : « Les
hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions
sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »
Je n’ai pas l’habitude de présenter des témoignages personnels dans mon travail
parlementaire, mais je ferai une exception pour montrer que le principe
qu’exprime cette Déclaration ne s’applique pas toujours en France.
Je voudrais vous parler d’un proche parent. Il s’appelle Jean. Il y a des
années de cela, Jean a obtenu une thèse de doctorat en physique sur la
mécanique des fluides. Par la suite, il a publié de nombreux articles dans des
revues scientifiques de niveau international. Il intervient désormais comme
expert dans le cadre d’audits sur l’efficacité des circuits de refroidissement
des centrales nucléaires. Pour le dire simplement, Jean a très bien réussi sa
vie professionnelle.
Le problème, c’est que Jean n’est pas toujours appelé Jean. Son prénom de
naissance est Saïd. Après l’obtention de sa thèse, pendant plusieurs années,
Saïd a cherché un poste d’ingénieur en lien avec ses compétences. Pour pouvoir
vivre, il a été serveur et il a travaillé sur des chantiers. En désespoir de
cause, Saïd a demandé à modifier son état civil pour devenir Jean ; au passage,
il a supprimé devant son nom de famille le préfixe Ben, qui signifie « fils de
» en arabe. Il a obtenu, en moins de quinze jours, un entretien d’embauche
auprès d’une entreprise industrielle, entretien qui a débouché sur un
recrutement. Ce n’est qu’après de longues années de vie professionnelle qu’il a
repris son nom de naissance.
Le cas de Saïd n’est pas un cas isolé. Nombreux sont nos concitoyens qui, à
force de se voir refuser l’accès à un emploi, à un logement, décident de
changer de nom, de mentir sur leur âge, ou sur leur adresse. Nombreux sont
celles et ceux qui sont contraints de se dépouiller d’une partie de leur
identité pour pouvoir vivre dignement, car ils subissent des discriminations.
Nombreux aussi sont ceux qui se résignent et poursuivent leur chemin sans que
leur soit apportée de réponse à la hauteur de ce qu’ils subissent.
Cette violence symbolique que vivent nombre de Françaises et de Français n’est
pas acceptable en République. Lutter contre elle est l’objet de cette
proposition de loi.
Discriminer, c’est traiter de manière différente deux personnes dont la
situation est comparable, mais qui ne se distinguent que par un critère, tel
que l’origine, l’âge ou l’adresse. Les discriminations contreviennent au
principe d’égalité, qui est au fondement du pacte républicain. Elles créent du
ressentiment chez les personnes qui les subissent et favorisent le repli
communautaire autant que les tensions sociales. Les discriminations sur le
marché du travail ont un coût économique important, comme le montre France
Stratégie qui estimait, dans un rapport sur le coût économique des
discriminations publié en 2016, que la suppression des discriminations en
matière d’emploi augmenterait le PIB de 150 milliards d’euros à long terme.
Selon l’Insee, la proportion des personnes qui déclaraient avoir subi des
discriminations est passée de 14 à 18 % entre 2009 et 2020. Par ailleurs, 42 %
des personnes actives déclarent avoir été témoins de discrimination dans le
cadre de leurs activités professionnelles. Ces chiffres montrent que les
discriminations ressenties restent intenses dans notre pays. Non seulement les
discriminations ressenties ont augmenté, mais aussi les discriminations
objectives, ce que confirmait en 2020 le Conseil d’analyse économique (CAE) en
synthétisant les études réalisées depuis vingt ans.
Ces résultats peuvent surprendre car la France dispose d’un arsenal juridique
très étoffé contre les discriminations. Mais sa mise en œuvre est
particulièrement complexe pour les victimes. Dans le rapport « Discriminations
et origines : l’urgence d’agir » publié le 22 juin 2020, le Défenseur des
droits notait ainsi que « Si le droit des discriminations s’est
considérablement développé, le recours contentieux est une démarche lourde pour
les victimes et son impact reste limité comme outil de dissuasion et de lutte
contre les discriminations. »
De fait, démontrer l’existence des discriminations requiert des actions
spécifiques. L’enjeu est moins d’ajouter aux vingt-cinq critères de
discrimination que mentionne le code pénal que d’améliorer l’efficacité des
outils qui permettent de changer les pratiques. Parmi ces outils figurent les
tests de discrimination, qui ont fait l’objet, depuis plusieurs décennies, de
nombreux travaux académiques et d’expériences de terrain, lesquels ont établi
leur efficacité pour mettre en évidence les discriminations.
Deux types de tests méritent ici d’être distingués : le test statistique de
discrimination et le test individuel à portée judiciaire.
Le test statistique de discrimination est généralement pratiqué par des
chercheurs indépendants. Il consiste à envoyer un nombre important de
candidatures similaires, ne différant que par un critère de discrimination
choisi, afin d’observer d’éventuelles différences de réponses de la part des
acteurs testés.
Parce qu’ils reposent sur des candidatures fictives, ces tests statistiques ne
sauraient être admis comme preuve dans le cadre d’un recours juridictionnel. En
revanche, la publicité des résultats, qui consiste à « nommer et faire honte »,
selon l’expression anglaise name
and shame, peut conduire à changer les comportements des acteurs ; toutefois
cela suppose certaines conditions qui, à l’heure actuelle, ne sont pas réunies
en France.
En particulier, il est nécessaire d’organiser un dialogue entre les parties
prenantes que sont les représentants des entreprises et de leurs salariés, les
associations qui luttent contre les discriminations et les chercheurs, afin de
partager en amont la méthode des tests, de définir les conditions de
publication de leurs résultats et d’accompagner les organisations pour qu’elles
changent leurs pratiques.
Au cours des dernières années, des tests statistiques menés par le Gouvernement
ont conduit à la publication des noms d’entreprises identifiées comme
discriminantes, alors qu’il n’y avait pas eu de discussion en amont sur la
méthodologie des tests. Cela a conduit ces entreprises à contester les
résultats et à envisager des recours juridiques plutôt qu’à modifier leurs
comportements.
Pour remédier à de tels problèmes, la présente proposition instaure un cadre
permettant de discuter la robustesse des tests statistiques avant de réaliser
ces derniers, dans le but que les acteurs en acceptent mieux les résultats. Les
auditions menées durant la préparation ont montré que les partenaires sociaux
souhaitent être pleinement associés à ce cadre.
Un autre enjeu actuel est le développement de certains algorithmes qui, en
exploitant l’intelligence artificielle, conduisent à discriminer certains
profils, sans que ce résultat soit nécessairement voulu. Ces algorithmes se
développent très rapidement dans les services de ressources humaines, et les
auditions de chercheurs ou de directeurs des ressources humaines (DRH) menées
par la commission ont souligné l’intérêt des tests statistiques pour repérer
les biais qu’ils induisent.
Le test individuel à portée judiciaire consiste, quant à lui, à mettre en
évidence une discrimination subie par une personne réelle, en adressant une
candidature similaire à la sienne mais où le critère de discrimination
n’apparaît pas. Parce qu’ils permettent d’établir un préjudice, ces tests sont
admis par le code pénal comme une preuve de discrimination, ouvrant droit à
réparation.
Il faut signaler que les tests de discrimination, qu’ils soient statistiques ou
individuels, se distinguent clairement de la démarche des statistiques liées à
l’origine, ou « statistiques ethniques », puisqu’ils ne reposent nullement sur
la collecte systématique de données individuelles.
La présente proposition de loi vise donc à systématiser la pratique de ces deux
types de tests et ainsi à renforcer l’arsenal de lutte contre les
discriminations dans notre pays. Elle vise aussi à améliorer la connaissance
des phénomènes de discrimination.
Son article 1er prévoit la création d’un service placé sous l’autorité du
Premier ministre et ayant pour mission la lutte contre toutes les formes de
discriminations, notamment à travers la réalisation de tests.
Comme cela a déjà été annoncé, ce service n’est autre que la délégation
interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine
anti-LGBT, la Dilcrah. Afin de garantir que des moyens supplémentaires et
suffisants seront dévolus à la Dilcrah pour assumer ces nouvelles fonctions, un
amendement abondant son budget de 3 millions d’euros a été déposé par le groupe
Renaissance sur le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 et adopté en
première lecture.
L’article 2 prévoit la création au sein de ce service d’un comité des parties
prenantes, chargé d’élaborer et de valider la méthodologie des tests, de proposer
la publication des résultats de ceux-ci et de formuler des recommandations à
destination des personnes morales testées. Cela doit permettre de diffuser la
culture des tests à l’ensemble des acteurs et de consolider les connaissances
en matière de lutte contre les discriminations afin de faire progresser
effectivement les pratiques.
L’article 3 de la proposition de loi donne une base législative à la diffusion
des résultats des tests statistiques et donc à la publication des noms des
organisations dont le comportement discriminatoire a été établi par les tests.
Afin d’améliorer les pratiques des acteurs, cet article prévoit que, pour
éviter la publication des résultats, les personnes morales concernées, qui
pourront être des entreprises ou des administrations, puissent définir par le
dialogue social un plan de lutte contre les discriminations, sous peine de
sanctions pécuniaires.
Durant nos débats en commission, la proposition de loi a été améliorée. Des
amendements de différents groupes ont notamment été adoptés pour inclure les
partenaires sociaux interprofessionnels dans le comité des parties prenantes,
ou encore pour imposer la consultation du Défenseur des droits sur le programme
de tests statistiques défini par le Gouvernement. Un amendement a également été
adopté pour rehausser à 1 % de la masse salariale le niveau de l’amende
administrative due en cas d’inaction suite à un test statistique positif.
Je reconnais de manière claire que les tests ne sont pas une réponse miracle
aux problèmes de discrimination. Tout d’abord, ils sont établis à partir de
candidatures et ne sauraient donc permettre identifier des discriminations qui
ont cours pendant le déroulement de la carrière professionnelle. Ensuite et
surtout, les tests doivent s’insérer dans une stratégie globale, qui inclut
notamment des actions de sensibilisation, de formation, mais aussi des
sanctions. C’est le sens de cette proposition de loi que de contribuer à rendre
effective cette stratégie globale.
Chers collègues, je suis convaincu que tout n’a pas été tenté pour faire
reculer les discriminations dans notre pays. Systématiser la pratique des tests
est une voie prometteuse. Je vous propose de l’emprunter pour donner plus de
consistance à la promesse d’égalité républicaine.
● MoDem
Bruno Millienne (député)
> Alors que le classement
Pisa 2023, annoncé cette semaine, range la France à l'un de ses pires niveau en
matière de connaissance, notamment en mathématiques, je tire mon chapeau au
ministre Gabriel Attal que j'estime pragmatique et réaliste. Avec l'annonce de
son «Choc des savoirs», il s'illustre à nouveau, tant sur les mesures
innovantes en matières d'enseignement, que sur la place des parents à toutes
les grandes étapes du cursus de leurs enfants. La finesse de son approche
mérite qu'on s'attarde sur un sujet sur lequel tant de ses prédécesseurs ce
sont cassés les dents. L'Education doit redevenir une grande priorité
nationale, avec bon sens, simplicité et sagesse.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe
centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Si on ne choisit pas sa famille, on choisit au moins ses amis. Au RN,
non seulement Marine Le Pen a hérité du parti de son père, mais on s’allie avec
les plus radicaux des partis d’extrême-droite européenne. Et on s’en vante.
Normalisation, quelle normalisation ?
> L’annonce d’un échange de prisonniers entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est une lueur d’espoir. Puisse un accord de paix suivre rapidement entre les 2 pays.
> Une honte. Guerre en Ukraine: les nouvelles promesses d'aide occidentale n'ont jamais été aussi basses depuis le début de l'invasion russe.
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