Voici une sélection, ce 12 décembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Il y a cinq ans, le marché de Noël de Strasbourg était la
cible d'une attaque terroriste. Nous n'oublierons jamais nos cinq compatriotes
qui ont perdu la vie. Ce soir nous pensons aux familles avec émotion, et à tous
nos policiers, gendarmes et militaires qui nous protègent.
> [Discours à l’occasion du 75e anniversaire de la Déclaration des
Droits de l’Homme]
Ici même, il y a 75 ans exactement, dans ce palais de Chaillot qui se tient au
cœur battant de Paris, fut adopté un texte qui héritait d’une longue tradition
des Lumières, et l’élargissait aux dimensions du monde : la déclaration
universelle des droits de l’Homme. Après trois mois de session au Trocadéro,
devenu pour l’occasion territoire international, les 58 délégués de l’Assemblée
générale des Nations unies, au terme d’un débat vigoureux, s’accordèrent le 10
décembre 1948, à une large majorité, sur une déclaration de trente articles
qui, depuis, reste une boussole pour la communauté internationale.
Nous avons bien entendu complété ce socle ensuite par les Pactes pour les
droits civils et politiques, pour les droits économiques, sociaux et culturels,
ainsi que de sept conventions visant à mieux protéger les droits des plus
fragiles et de mettre fin aux situations les plus inhumaines.
Car c’est au fond ce qui nous rassemble tous ici, il y a ici, rassemblés, des
femmes et des hommes venant de pays qui tout à la fois ont négocié ce texte,
qui l’ont voté, ou pas, et de pays que l’histoire avait privés d’être autour de
la table à ce moment-là. Mais une chose est sure, c’est que ces droits sont
universels et j’insiste en ce moment, où certains dirigeants de pays qui
pourtant étaient là et l’avaient signée, sont en train de nous expliquer que
ces droits seraient devenus relatifs ou régionaux et que d’autres viendraient
nous expliquer qu’au fond, le respect de la dignité ou l’égalité entre les
femmes et les hommes, serait quelque chose qui changerait selon la latitude ou
la longitude. Non, c’est faux et résolument faux, et ce serait faire terriblement
reculer l’Histoire que de céder à cette espèce de révisionnisme contemporain
qu’on voit partout réapparaître et qui vient au fond fracturer ce que cette
déclaration universelle a permis de faire, le fait qu’il y a un intangible
derrière ces droits et qu’ils s’appliquent sur la planète tout entière.
Ces principes ne sont pas culturels, ils ne sont pas occidentaux, ils ne sont
pas datés ni géographiquement circonscrits. Ouverts à tous les peuples, quels
que soient leur histoire et leur bagage culturel, ils constituent l’horizon
d’un projet humaniste sur lequel sont fondées nos démocraties et le projet
multilatéral onusien de paix et de prospérité partagée.
Il faut redire tout cela aujourd’hui et élever la voix quand il le faut pour
défendre cet héritage si précieux, rappeler qu’il s’est construit sur le refus
de la violence et de la déshumanisation de la Seconde guerre mondiale. Et ce
sont les mêmes formes qu’on voit réapparaitre aujourd’hui, à peu près sur tous
les continents. Il est donc de notre responsabilité en cet anniversaire de
rappeler combien ce projet est important.
Notre République française est elle-même fondée sur ce principe d’universalité
de nos citoyens, égaux devant la loi « sans distinction d'origine, de race ou
de religion. » Elle respecte toutes les croyances et dès lors, ces
institutions, que ce soit l’école, les administrations publiques, avec un
devoir de neutralité, protègent les libertés de conscience de chacun face à la
pluralité des convictions religieuses ou philosophiques. La position de
la France, porteuse de ce message universel, d’une France qui reconnait la
valeur égale de chaque être humain, indépendamment de ses appartenances,
indépendamment de ses identités, c’est la puissance de ce message depuis 1948
ou plutôt devrais-je dire, depuis 1789, message qui continue de se battre
contre tous les obscurantismes.
C’est ce que nous nous attachons à faire, au quotidien, en France et à
l’étranger, pour faire avancer la bataille des droits. En tant que pays membre
des Nations unies, nous nous soumettons bien sûr aux examens périodiques
universels, qui permettent à chacun d’entre nous d’identifier ses faiblesses et
de renforcer sans cesse la protection des droits sur notre propre sol et nous
continuerons de le faire. Je veux ici dire toutefois que la défense de cet
universalisme, la défense de ces principes dans un temps où le pire revient, où
l’état de droit est parfois bousculé sur notre continent, où la guerre revient,
où les principes mêmes, je le dis sont bousculés, ne doit pas s’accompagner
d’un relativisme par lequel, à l’issue de ces enquêtes, on pourrait être surpris
de voir que des parallèles scabreux sont dressés entre des situations que l’on
constate ici et qui n’ont absolument rien à voir et rien de comparables avec ce
qui est ensuite dénoncé à l’étranger. Je continuerai de corriger tout ce qui
doit l’être en France mais par respect pour ceux qui vivent dans des pays où
les droits sont foulés au pied, je pense que tous les combattants des droits
humains, de l’état de droit, gagneraient à l’esprit de finesse et de
distinction et à éviter les raccourcis qui servent les discours qui ne
nourrissent que les extrêmes.
Ces dernières années, nous avons fait ensemble avancer sur plusieurs fronts de
manière très concrète plusieurs combats, et je veux ici les rappeler parce que
vous en êtes les artisans :
- Les droits des femmes d’abord. Les droits des femmes d’abord. Grandes
causes des deux quinquennats, porté par plusieurs d'entre vous, militantes et
militants et évidemment représentants gouvernementaux, nous avons ensemble en
2021, accueilli avec le Mexique le Forum Génération Égalité afin de mobiliser
la communauté internationale à une heure où la pandémie avait fait régresser
les droits des femmes et notamment des filles sur la planète. Plus de 40
milliards de dollars d'engagements pour mener la bataille de la santé sexuelle
et reproductive, de l'éducation, de l'autonomisation économique ont été réunis
à cette occasion. C'est un combat que nous devons poursuivre sans relâche
partout. Et quand je vois aujourd'hui, à chaque fois que la violence
s'installe, ce sont les femmes et les jeunes filles qui sont les premières
victimes. Quand le terrorisme revient, elles sont touchées. La pandémie, nous
l'avions vu, avait bousculé les droits économiques et sociaux dans de nombreux
pays d'Afrique. Ce sont les jeunes filles avant toutes choses qui en ont été
les victimes et qui ont été le plus privées d'écoles. Quand la guerre est venue
et continue de sévir au Proche et Moyen-Orient, ce sont les jeunes filles, et
je le dis devant Nadia MURAD, dont le combat est si courageux en la matière,
qui ont été les premières victimes, jeunes filles yézidies mais de tant
d'autres peuples, des violences et des violences sexuelles, en particulier, de
la sortie de l'école, de l'abandon, de la séparation des familles. Ce combat
universel est indispensable et le combat pour l'éducation des jeunes filles est
un combat essentiel, en particulier à continuer de mener sur le continent
africain. Et je le dis à un moment où, malheureusement, en raison des coups
d'État répétés, le Sahel aujourd'hui est tenu bien trop souvent par des
militaires qui ont oublié l'intérêt de leurs peuples et où on voit encore
aujourd'hui le recul de la scolarisation des jeunes filles après des efforts
salutaires qui avaient été faits par plusieurs dirigeants ces dernières années.
Nous continuons de nous battre avec les organisations non gouvernementales,
avec les acteurs de notre investissement solidaire en la matière mais ces
combats sont aussi à mener dans nos pays et nous l'avons vu ces dernières
années, car les libertés reconnues aux femmes, que l'on pensait en quelque
sorte impossible de faire reculer, sont remises en cause par des mouvements
politiques, parfois par des dirigeants qui arrivent au pouvoir, par des
jurisprudences qui changent, en fonction d'équilibre politique. C'est pourquoi
j'ai pris l'engagement de mener ce combat, et c'est pourquoi la France se
félicite de montrer l'exemple en inscrivant dans sa constitution la liberté de
la femme de recourir à l'interruption volontaire de grossesse. Cette liberté
sera inscrite dans notre constitution, et le texte, suite à son passage au
Conseil d’Etat arrivera dans les prochains jours sur la table du Conseil des
ministres pour que nous puissions l'adopter, et qu'il fasse ensuite son chemin
législatif puis constitutionnel.
- Pour les droits des enfants, le combat est aussi mené chaque jour. Ils
sont les plus vulnérables, et je l'évoquais à l'instant en parlant de
l'éducation, tout particulièrement des jeunes filles. La France est devenue un
soutien majeur du Partenariat mondial pour l'éducation, et pour nous, c'est une
grande occasion de présenter sur l'importance de celui-ci, qui a réussi ce tour
de force de faire augmenter les budgets consacrés à l'éducation dans tous les
pays d'intervention ces dernières années, grâce à la mobilisation avec le
Sénégal que nous avions conduite en 2018, et à beaucoup des acteurs aussi sur
ce sujet sur la terre entière. Nous avons également lancé, avec le Programme
Alimentaire Mondial, dont je veux saluer la mobilisation, une grande coalition en
faveur de l’alimentation scolaire. Cette coalition a permis de retrouver le
niveau pré-Covid en nombre de repas servis, et notre objectif, nous l'avons
réaffirmé ici même en octobre dernier, vise à assurer que chaque enfant dans le
monde ait accès à un repas nutritif par jour d'ici 2030. En le disant en ces
termes, mesurons tous combien c'est fou de se dire que c'est un objectif pour
2030, mais nous en sommes là. Et donc nous devons continuer de mobiliser les
financements internationaux et l'organisation, avec évidemment tous les réseaux
gouvernementaux et non gouvernementaux, pour pouvoir venir en soutien de tous
ces enfants, car nous avons encore des centaines de millions d'enfants à
travers le monde qui n'ont même pas un repas normal par jour. Ce combat est
essentiel pour l'ordre. Et bien évidemment, nous continuerons le combat, mené
en lien étroit avec l'UNESCO et avec plusieurs d'entre vous, pour la protection
des enfants, la protection de leurs droits, leur sécurité, la lutte contre les
crimes qui les touchent et les violences, pour que justice soit faite et que
les politiques de prévention soient menées dans tous nos pays, la lutte
évidemment contre la pédophilie et la pédopornographie.
- Pour les droits des personnes LGBT+, là aussi, le combat ces dernières
années s'est poursuivi. Et conformément à mon engagement, j'ai nommé l'an
dernier un Ambassadeur qui défend aux quatre coins du monde et porte devant les
Nations unies ce combat qui est pour nous essentiel de la dépénalisation de
l'homosexualité. Nous ne pouvons pas accepter aujourd'hui encore que quiconque
puisse être jugé en fonction de son orientation sexuelle. Ce combat est très
loin d'être gagné. Là aussi, cette pénalisation est aujourd'hui portée par des
discours relativistes sur de nombreux continents. Elle est portée par des
discours religieux ou traditionalistes qui sont complètement falsifiés sur de
nombreux continents. Et ces discours reviennent, y compris sur le continent européen,
y compris au sein de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe, d'une
manière intolérable, en justifiant en quelque sorte le pire par une forme de
conservatisme détourné ou de traditionalisme qui aurait lui-même perdu le nord.
Rien, rien ne peut justifier une pénalisation, quelle qu'elle soit, de
l'homosexualité.
- Pour le droit à un environnement sain, nous nous battons au quotidien
pour la transition écologique en France, en Europe, dans le monde, pour une
transition solidaire qui permette d'assurer qu'aucun pays n'ait à choisir entre
lutter contre la pauvreté et investir pour la planète, avec une mobilisation
financière inédite de la France, qui, je veux le dire ici, non seulement est
sur sa trajectoire des accords de Paris, mais est aussi, et surtout, sur la
trajectoire de sa juste part en termes de financements internationaux. Nous
sommes peu dans le club des pays du G7 à avoir ces deux qualificatifs. Mais je
veux le dire ici aussi, car il s'agit de rendre ces droits effectifs et nous
sommes à un moment de la vie de la planète, où beaucoup de pays, de peuples qui
n'ont rien fait pour créer les dérèglements climatiques sont les premiers à en
être victimes. C'est pourquoi je me félicite des avancées que nous avons
ensemble construites la dernière année avec un fonds permettant de faire face
aux dommages et préjudices qui a obtenu un début de mobilisation
internationale. C'est pourquoi nous devons aller plus loin et plus fort pour
accompagner beaucoup plus massivement des pays qui déjà subissent les
conséquences de la vulnérabilité climatique. Ce que nous allons signer dans
quelques semaines avec le Bangladesh où nous investirons, levant des
financements internationaux, nous mobilisons également plus d'un milliard et
demi d'euros pour le Bangladesh. Mais nous devons aussi prendre en compte le
fait qu'aucun pays n'a à choisir entre lutter contre la pauvreté, pour la
biodiversité et contre le réchauffement climatique. C'est le sens même du Pacte
de Paris pour les Peuples et la Planète que nous avons bâti ici même en juillet
dernier et bâti ensemble. Car pour la première fois depuis bien des années, ce
pacte a été construit, conçu avec des pays de tous les continents, sur un
consensus établi entre toutes les latitudes et permettant justement de
mobiliser, là aussi, plus de financements internationaux sur une philosophie commune.
C'est aussi par ce texte que nous mettons au cœur de ce projet pour le droit à
un environnement sain, la reconnaissance du droit des peuples autochtones. Et
je le dis devant le Cacique Raoni qui nous fait l'amitié d'être là, à nos
côtés, avec plusieurs autres représentants dans cette salle des peuples
autochtones. Il n'y a pas de solution durable véritable si elle ne prend pas en
compte le fait que la lutte pour la biodiversité, la lutte contre le
réchauffement climatique est une lutte respectueuse des peuples qui vivent dans
ces écosystèmes, de leurs droits et de leur mode de vie. Et c'est pourquoi, aux
côtés du gouvernement brésilien, nous continuerons de nous battre pour lutter
contre toute déforestation, pour reconnaître le droit des peuples autochtones
de manière solide et effective.
- Le XXIᵉ siècle a vu également l'avènement d'un monde numérique. Et
parler des droits humains, c'est parler de ce qui existe dans ce nouvel ordre
public dans lequel les normes de l'État de droit doivent s'appliquer. Défi que
nos pères, il y a 75 ans, n'avaient évidemment pu prévoir. Depuis 2017, nous
avons œuvré sans relâche avec nos partenaires, que ce soit pour la protection
de la démocratie qui passe par l'intégrité des processus électoraux ou la
protection de l'information, la lutte contre la pédopornographie, mais
également contre le harcèlement en ligne ou contre les contenus terroristes et
haineux. Et je veux le dire ici, nous avons, ces dernières années, procédé à un
début de révolution normative. D'abord en Europe, avec les directives DSA et
DMA, mais également à l'international, en réussissant à construire une forme de
droit innovant grâce à l'appel de Christchurch d'abord, que nous avons réussi à
transposer, permettant le retrait des contenus terroristes dans la fameuse
heure d'or et continuons à nous battre pour le retrait des contenus haineux.
Mais nous avons encore beaucoup à faire pour bâtir une véritable régulation en
dur. Parce qu'aujourd'hui, nos enfants sont plongés dans un ordre public où
tout est possible, où les discours de haine, d'antisémitisme, de racisme
peuvent pulluler sans qu'ils soient protégés de cela, où la désinformation est
partout et où le harcèlement, contre lequel nous luttons en classe et auprès
des familles, peut revenir à travers les réseaux. Et donc nous allons continuer
de nous battre pied à pied pour l'inscrire, comme on a commencé de le faire
dans notre droit européen et le droit dérivé, mais aussi pour l'inscrire dans
le droit international. Parce que c'est ça la réalité qui est seule efficace,
on le sait, dans le droit numérique. Nous avons plusieurs travaux qui sont en
cours, et je veux saluer, les états généraux de l'information qui ont cette
mission difficile. Et je souhaite que la France puisse être, en quelque sorte,
aux avant-postes de ce combat, mais avec la volonté qu'il soit tout de suite
internationalisé parce que c’est la question de savoir comment, en quelque
sorte, nos démocraties, à l’ère numérique peuvent continuer de vivre. Quelle
démocratie peut survivre aux fausses informations répandues sans limite, à
l'hyperconcentration économique dans le monde de la presse, des médias, à la
manipulation de l'information qui est la forge de l'opinion publique ?
L'hypothèse de base de nos démocraties, c'est que les consciences sont libres,
éduquées, librement informées. Et tout cela est en train d'être perverti par un
système de plus en plus opaque sur ses fondamentaux, dont les équilibres
économiques ne sont pas ceux de l'ordre public et de l'intérêt général, mais de
la publicité individualisée et au fond qui vend de l'information en ligne,
plutôt qu'il fait mine de la donner pour mieux vendre derrière d'autres choses
qu'il monétise. À cet égard, notre responsabilité est de créer de la
transparence, des règles internationales nouvelles, et de le faire avec
détermination et force, c'est l'objectif ô combien ambitieux de ces États
généraux, et ce que nous continuerons de faire. À ce titre aussi, nous avons
évidemment à mener ce combat à l'heure de l'intelligence artificielle, qui a
des conséquences sur l'information, sur nos démocraties et sur beaucoup
d'autres éléments touchant nos droits. La France s’honore d'accueillir le
prochain sommet de l'intelligence artificielle, et compte sur vous tous pour
nous aider à établir un cadre de gouvernance qui nous permette le respect des
droits de chacun. Nous devons innover, faire de l'Europe une terre
d'innovations en la matière, mais aussi de règles qui font que cette innovation
soit au service de l'humanisme auquel nous croyons.
- Enfin, notre combat passe évidemment par le soutien à tous ceux qui
défendent les droits humains au quotidien. Vous êtes nombreux ici parmi nous ce
soir, je le sais, et j’en ai croisé quelques-unes et quelques-uns. J'ai
souhaité créer, avec le soutien de collectivités et d'organisations que je
remercie, un dispositif d'accueil en France de défenseurs des droits actifs aux
quatre coins de la planète, qui peuvent ainsi trouver chez nous un temps de
repos, de recul, de formation. Nous avons eu la chance de rencontrer le lauréat
des deux premières promotions de cette initiative Marianne, et je veux redire
ici tout mon respect pour les combattantes et les combattants de la liberté que
vous êtes ; pouvoir les accueillir pendant six mois sur notre sol et garder sur
le long terme des liens d'amitié avec la France nous honore et nous
continuerons de le faire dans la durée. La France conserve sa longue tradition
d'asile pour tous ceux dont les droits se trouvent menacés dans leur pays, et
nous continuerons de défendre ce droit d'asile ; c'est celui qui protège les
combattantes et les combattants de la liberté, qui a été conçu au sortir de la
deuxième Guerre mondiale quand tant d'apatrides circulaient à travers l'Europe,
et penser régler nos problèmes contemporains en oubliant ces droits qui sont
dans le socle même de notre République pour ce qui est de la France, mais dans
l'identité même de notre Europe, serait une faute pas simplement politique mais
morale. Le Forum mondial sur les réfugiés qui se tient dans 3 jours sera
l'occasion de redire le soutien fort de la France à tous ceux qui ne peuvent
aujourd'hui plus rester chez eux, car ils sont en danger pour ce qu'ils sont,
pour les combats qu'ils mènent. La France, à cette occasion, s'engagera en
particulier aux côtés des femmes afghanes, dont les droits les plus
élémentaires sont aujourd'hui si gravement bafoués.
S'engager pour le respect des droits, c'est aussi s'engager auprès de ceux qui
le font respecter, notamment auprès des juridictions internationales, afin que
les principes de 1948, notre unique standard, soient pleinement appliqués sur
tous les terrains d'affrontement. La fin de la Seconde guerre mondiale a tourné
la page de l'impunité comme modalité de règlement des conflits, avec le procès
de Nuremberg, mais aussi la Convention pour la prévention et la répression du
crime de génocide, adoptée ici même le 9 décembre 1948. Et c'est cette même
volonté qui nous a conduit à mettre en place la Cour pénale internationale, à
qui je souhaite redire notre soutien sans faille, y compris contre les
tentatives d'intimidation inadmissibles dont elle a été victime récemment.
J'espère que nous pourrons rapidement parachever ce mouvement avec une
Convention contre le crime contre l'humanité, actuellement discutée par les
Nations unies, parce qu'il n'y a pas de paix sans justice. Et la lutte contre
l'impunité n'est pas négociable. La laisser de côté au motif qu'elle rendrait
la négociation de paix impossible revient à nier la lourde responsabilité que
nous avons, nous, dirigeants, que de faire la vérité sur les faits afin de
préparer la paix. Le travail est immense, tant les terrains de conflit sont
nombreux, Sahel, Soudan, Proche-Orient, Ukraine, Caucase connaissent en ce
moment même la violence. La Cour pénale internationale a été saisie de 17
situations. Tous les continents sont concernés. J'ajouterai ici le courage que
je veux mentionner de l'Arménie qui a décidé d'adhérer au statut de Rome ;
geste ô combien remarquable alors que les derniers mois ont amené leur lot de
tragédies dans ce pays et pour ce peuple si courageux.
Je le dis ici, cette lutte contre l'impunité est essentielle. Et les gens qui
voudraient en quelque sorte faseiller avec ce principe confondent deux choses :
la possibilité d'oublier et de pardonner et la négociation sur les crimes. Il y
a ensuite dans le travail des sociétés des moments de réconciliation et de
vérité. Mais ils sont le choix des sociétés elles-mêmes, de leurs dirigeants
éclairés par les historiens, décidés par l'ensemble des protagonistes et ils
peuvent prendre des années et des années. L'Afrique du Sud l'a vécu, le Rwanda.
Nous y avons modestement œuvré avec plusieurs historiens présents dans cette
salle et d'autres pays ont amené ce chemin. Mais jamais ce chemin et le chemin
du pardon ne peuvent s'inscrire sur l'impunité et la négation du droit des
victimes. Jamais. C'est une confusion funeste. Et donc nous continuerons de
nous battre aux côtés des militants, des avocats, des magistrats, des
diplomates sur ce sujet.
Face à notre droit international, là aussi, il n'y a pas de Nord ni de Sud, il
n'y a pas d'Est ni d'Ouest. Il y a des faits qui doivent être documentés,
qualifiés, jugés. Nous mobilisons des moyens importants pour aider les
juridictions internationales dans leurs investigations, avec des renforts
judiciaires, policiers d'enquête. Le ministre de l'Europe et des Affaires
étrangères, le garde des Sceaux, qui m'accompagnent, se sont par exemple
immédiatement mobilisés dès le début de l'agression russe en Ukraine pour que
nous ayons justement, aux côtés du peuple ukrainien, ces moyens qui sont
mobilisés pour établir les faits et pour que la vérité, dans la durée, puisse
être faite et que la justice puisse passer. Toutes les victimes ont droit à la
justice, toutes les situations doivent faire l'objet de la même attention
impartiale et objective. Les démocraties qui respectent le droit, incriminent
et enquêtent sur leurs crimes, ne peuvent avoir peur de la CPI. Avec le
principe de subsidiarité, une démocratie qui fait bien son travail n'a rien à
craindre.
Chers amis, nous héritons des siècles de lumière et d'engagement en faveur des
droits mais une grande partie de nos combats sont devant nous encore. Paris
n'oubliera pas qu'elle a été le berceau de la déclaration universelle des
droits de l'Homme et que cette filiation l'honore et l'oblige. Bientôt, elle
accueillera une Maison des droits de l'Homme pour épauler les organisations qui
les font vivre et que je tiens ici à remercier tout particulièrement et pour
sensibiliser également le grand public à leur cause. Nous avons établi
l'initiative Marianne pour offrir chaque année à 15 combattantes et combattants
de la liberté un répit, un havre, avant de poursuivre leur combat dans leur
pays. Et je souhaite que désormais, les défenseurs des droits identifiés par
nos ambassades et que nous savons porter un combat juste, bénéficient par
défaut d'une procédure de traitement accélérée de leur demande de visa afin
qu'ils puissent circuler en France qui est et doit rester un repère, une
boussole pour ceux qui croient en nos valeurs et les portent coûte que coûte
dans leur pays.
En écho aux travaux engagés par la présidence espagnole du conseil de l'Union
européenne, je souhaite également renforcer la collaboration européenne en
matière de visa, en développant notre réponse d'urgence face aux dangers qui
pèsent sur les défenseurs des droits.
Enfin, il y a encore un combat, et je finirai sur ce point qui me tient
particulièrement à cœur. J'ai l'honneur ainsi de vous annoncer que la France
accueillera en 2026 le prochain Congrès mondial pour l'abolition universelle de
la peine de mort en faveur du pardon et de la réconciliation. Ce combat est
essentiel. Rendons justice à nos prédécesseurs de 1948 qu’en nous voyant
rassemblés aujourd'hui ils soient fiers du respect des combats qu'ils ont
menés, de notre volonté de reprendre le flambeau. Et nous, soyons lucides sur
la nécessité de ce texte et des combats qu'ils ont conduits, sur leur extrême fragilité,
y compris aujourd'hui, et la nécessité de mener tant de combats encore qui sont
devant nous. Rien n'est acquis, rien.
Il faut chaque jour remettre ces combats dans nos sociétés, où parfois les consciences
s'endorment, chez nos voisins, où parfois, par facilité, le discours des
combattants de liberté l'emporte, dans la planète entière, quand les vents
mauvais se lèvent, ou quand l'universalité de ces combats a été bafouée. Le
travail est immense, mais je vous sais courageux, et je nous sais surtout
ensemble, unis par la force de ces combats et par la certitude qu'à chaque fois
que nous cédons un centimètre, c'est un centimètre de recul que nous acceptons
pour nous-mêmes, ou pour nos enfants, ou pour nos frères et nos sœurs. Car
parce que ces combats sont universels, les céder à un endroit, c'est les
accepter ou en accepter le recul pour nous-mêmes.
Rien, rien ne doit être cédé.
> [Discours
à l’occasion des deux ans du plan France 2030]
Les grands groupes, qui sont une force française, ont d'abord été des
entreprises naissantes, fragiles qui ont failli mourir plusieurs fois, qui ont
plusieurs fois échoué, qui ont résisté, qui ont appris leurs échecs et qui
ensuite ont franchi les différentes étapes. C'est exactement ce que nous
voulons avec France 2030.
Alors vous retrouver ici et dans ce site, c'est au fond célébrer cette aventure
industrielle collective à Toulouse, dans cette capitale qui n'est pas
simplement celle du rugby, mais également en effet, de notre aviation devant ce
petit bijou que vous avez testé il y a quelques jours, qui va nous permettre,
je l'espère, d'avoir un des champions de l'aviation zéro émission, cet avion
hybride et qui est au cœur de la stratégie que vous avez rappelée. Je serai
très rapide sur ce point : on l'exposait au Bourget avec les acteurs de
l'industrie il y a quelques mois.
Au fond de se dire : nous pouvons rester une grande nation de l'aéronautique en
réussissant la décarbonation et en investissant chaque année, en effet,
plusieurs centaines de millions d'euros pour financer des carburants durables,
dont certains se développent là aussi massivement dans la région, pour financer
une motorisation beaucoup plus légère, transformer l'ensemble de la chaîne et
de la production et vos systèmes à venir et pour aller aussi vers l'hydrogène,
tout ça étant des modèles complémentaires auxquels nous croyons parce que nous
y sommes tous engagés, de l'électrique à l'hydrogène en passant par
l'hybride. (…)
Je voudrais essayer dans quelques minutes d'abord de replacer France 2030 dans
une stratégie plus large. Parce que, au fond, si on avait mis l'objet France
2030 dans un écosystème ou en tout cas une stratégie macroéconomique qui
n'était pas efficace, ça ne donnerait à peu près aucun résultat. Et donc tout
ça se tient. Et je le dis parce que sans doute l'un des défauts de notre pays a
été que trop longtemps nous avons déploré des conséquences dont on avait chéri
les causes. On ne peut pas vouloir de l'innovation et de la réindustrialisation
si on continue d'aimer les taxes qui augmentent, de sanctionner la réussite et
de ne pas faire les réformes qui permettent de réussir. Et parfois, ces
réformes sont aussi très impopulaires. Et on est au terme d'une année où on a
eu des réformes, j'en sais quelque chose, qui ont été très impopulaires.
Mais quand on est un pays qui a un système qui est complètement décalé par
rapport aux autres, on ne peut pas dire, «Vous allez voir, on va avoir des
champions, on va réussir» et ne pas faire ces réformes. Tout se tient. Et tout
se tient, mais il faut qu'on arrive à remettre l'ensemble de ces réformes,
transformations, et je viendrai ensuite aux objets et aux horizons, au fond,
autour d'un cap qui a du sens.
Et quel est pour moi le cap de notre nation quand on regarde de la recherche
jusqu'aux objets les plus industriels ? Quel est le sens de ce qu'on veut faire
? On veut atteindre trois objectifs : la souveraineté, c'est-à-dire notre
indépendance ; le plein emploi, et donc sur notre territoire partout permettre
d’avoir un travail, de nourrir sa famille, de donner un avenir à nos enfants ;
et la décarbonation, c'est-à-dire au fond l’objectif climat, baisser nos
émissions et sauver aussi notre biodiversité.
Ces trois objectifs, à chaque fois qu’on en prend un détaché des autres, on se
trompe et c'est parfois ce qu'on a fait, c'est ce que d'autres font. Si on dit
: « on va foncer sur le climat, qu'importe l'industrie, c'est une erreur
profonde ». Parce que quel serait l'avenir d'un pays qui va chercher à
décarboner son économie en sacrifiant ses emplois ? Un pays à qui on va dire :
« très bien. Nous, on va décarboner, on va être sur notre trajectoire, mais on
ne saura plus financer nos hôpitaux, notre école ou autres ». Non, c'est un
schéma qui est insoutenable. Dire : «on va réindustrialiser et être souverain
en oubliant le climat», là aussi, c'est un schéma insoutenable. On ne va pas
livrer une planète à nos enfants qui n'ira pas vers la neutralité carbone 2050
ou ne préservera pas la biodiversité. Et faire cela en oubliant ce qu'on a vécu
à plein pendant le Covid, en ne voulant pas regarder la géopolitique actuelle,
qui est que nous avons une vraie compétition, c'est une erreur massive parce
que vouloir aller vers la décarbonation ou défendre le plein emploi en
sacrifiant notre souveraineté et les chaînes essentielles de notre indépendance,
c'est faire le choix d'un modèle de court terme.
On doit tenir ensemble les 3 objectifs et je crois que c'est totalement
possible. C'est ce que nous sommes en train de faire et France 2030 est au
cœur, en quelque sorte, de ce nexus.
Alors pour ça, on a ensemble réussi ces dernières années à mener plusieurs
réformes : réforme du marché du travail avec les fameuses ordonnances, de
simplification, réforme de l'assurance chômage. Maintenant, France Travail qui
arrive. On a simplifié nos règles pour se dire : on se met au fond comme nos
voisins. Ça ne doit pas être plus compliqué d'embaucher et de changer
l'activité en France qu'à l'extérieur. Ça ne doit pas être un système qui est
déraisonnablement plus généreux en France qu'à l'extérieur. Et en faisant ça
progressivement, on a donc mené ces réformes.
En parallèle, on a mené des réformes fiscales importantes qui ont conduit à
baisser nos impôts, même si on reste une des nations où le taux de fiscalité le
plus élevé dans l'OCDE. On a baissé par rapport à la tendance, de plus de 60
milliards nos impôts, moitié ménages, moitié entreprises en le concentrant sur
une chose qui est la création d'activité et le travail.
Là aussi, en incitant davantage à investir, la fameuse Flat tax, en baissant
l’impôt sur les sociétés d’un tiers à 25 %. Imaginez, et devinez quoi ? L'impôt
sur les sociétés rapporte aujourd'hui plus d'argent qu'il y a 5 ans. Parce que
ça marche. C'est-à-dire que quand on baisse la fiscalité jusqu'à un certain
niveau, ça crée de l'activité et ça attire de l'activité. Et on a aujourd'hui
une fiscalité comprise sur le capital qui produit plus de richesse pour
financer notre politique publique que quand elle était confiscatoire. Et donc,
on a mené une série de réformes fiscales.
On a mené des réformes économiques sectorielles dans différents domaines, des
mesures de simplification, la loi ASAP, les lois PACTE, etc. Des mesures de
réindustrialisation, de territoires d'industrie à la politique de relance après
le Covid, jusqu'à la loi industrie verte. Le plan export encore récemment, avec
les grands acteurs qui sont là et des réformes profondes comme celle de
l'apprentissage qui a permis de simplifier massivement les choses.
A côté de ça, on a commencé à réinvestir et réformer nos universités, nos
grandes écoles, nos organismes de recherche avec la loi dite ORE, la loi de
programmation pluriannuelle, 25 milliards de plus sur ce secteur sur la
décennie, avec les annonces que j'ai faites en début de semaine, là aussi, dans
la matière. Derrière cette stratégie, en 6 ans, on a déjà des résultats qui
sont très concrets. En 6 ans, on a créé 2 millions d’emplois salariés.
Collectivement, c'est le fruit d'une mobilisation collective des
entrepreneuses, des entrepreneurs de nos territoires et de ce cadre
macroéconomique. On est passé de 9 % à 7 % de chômage là où la plupart de nos
voisins en Europe ont plutôt stagné, en tout cas, ont maintenu leur niveau de
2017. On a dans la zone euro la meilleure combinaison, taux de croissance,
création d'emplois en 6 ans. Là où on avait détruit depuis le début de la crise
financière 300 usines, on en a recréé net 300. Et pour la première fois depuis
12 ans, on a recréé de l'emploi industriel, plusieurs centaines de milliers
d’emplois créés. On a recréé de l’emploi industriel net.
On a le taux de chômage des jeunes le plus bas depuis qu’on le mesure, et le
taux d'activité le plus haut depuis qu'on le mesure. Et cela, nous l'avons fait
en tenant notre objectif des accords de Paris, c'est-à-dire en réduisant nos
émissions de CO2 deux fois plus vite que dans la période précédente. Et donc
partout où on vous dit : il faudrait choisir entre l'industrialisation et le
climat, les 6 dernières années de la politique française sont la démonstration
du contraire.
En faisant ça, évidemment, on a baissé notre chômage. On est passé de 250 000
apprentis par an à aujourd'hui plus d'un million et on a conjuré beaucoup de ce
qui étaient des fatalités françaises. Ça, c'est le résultat du boulot
collectif. Et ceci n'aurait pas été possible sans ces réformes et votre
mobilisation collective. Tout ça, c'est le terreau sur lequel on lance France
2030. Mais si tout ça n'existait pas, tout ce dont on a parlé serait resté,
même en deux ans, des formidables projets. C'est pour cela que je voulais
ramener la base, la fondation. Il n'y a pas de projet industriel qui marche
s'il n'y a pas une politique macroéconomique, de recherche, d'innovation, de
développement économique qui derrière, se tient et doit rester la même. Ça,
c'est la clé et c'est le premier point que je voulais faire.
Le deuxième point, c'est qu'on est en train d'essayer de faire ça maintenant,
au niveau européen, c'est le fameux agenda de Versailles. C’est ce qu'on va
conduire dans les prochains mois, on a commencé à mettre en place les grands
jalons, on l’a mis en place avec ces projets d'intérêt généraux
européens.
Maintenant un autre défi, en particulier au moment où je vous parle, c'est de
réussir à consolider sur cette action, mais à encore l'accélérer. Et c'est
indispensable parce que le monde va lui aussi plus vite, parce que la
compétition est encore plus dure. D'où le choc sur les savoirs fondamentaux et
l'accélération qu'on donne à notre politique scolaire : écoles, collèges,
lycées. D'où l'accélération, avec la réforme qu'on est en train de mener du
lycée professionnel et ce qu'on est en train de faire sur le premier cycle
universitaire. D'où la stratégie recherche annoncée il y a quelques jours. D'où
également l'accélération de ce que nous sommes en train de faire en matière
d'innovation avec les formidables réussites de notre écosystème. Mais on doit
aller plus vite, plus fort.
Notre écosystème de start-up, grâce à la French Tech, à tout ce que vous avez
fait collectivement, BPIFrance, les équipes Innovation France 2030, le plan
deeptech fait qu'on a environ 300 start-up par an qui sont en train de
décoller. L'objectif qu'on doit se donner, c'est 500 par an d'ici à la fin du
quinquennat. Là aussi, nous allons accélérer, mettre en place des choses
beaucoup plus fortes et transformantes, et nous appuyer sur nos résultats, mais
aller beaucoup plus loin.
Nos résultats sont là, je les évoquais sur le niveau national, et on a réussi
ces 4 dernières années à être le pays le plus attractif d'Europe. On a réussi à
multiplier par 10 en 10 ans nos levées, mais là aussi, sur ces sujets, on doit
aller plus vite et plus fort. Alors sur toute cette stratégie qu'on est en
train d'accélérer, France 2030 a été un catalyste, en quelque sorte, de
l'accélération. France 2030, c'est du concret, vous l'avez très bien dit par
vos propos. Ce sont 3 200 projets portés par des entreprises, des organismes de
recherche, des universités, qui ont déjà été soutenues avec la sélection que
vous évoquiez. C'est la production d'un million de véhicules électriques et
hybrides d'ici 2027, 4 nouveaux projets de gigafactories d'électrolyseurs, le
doublement de la production de puces électroniques d'ores et déjà, avec ce
qu'on a fait sur le site de Crolles.
Ce sont 5 bioclusters, 12 nouveaux instituts hospitalo-universitaires, c'est
l'Agence d'innovation santé, notre plan à 7,5 milliards d'euros en santé, ce
sont les premiers projets de métavers dans la culture qui font de nous un des
leaders européens. C'est le doublement de la capacité de tournage en France,
avec la grande fabrique de l'image. Trois studios de tournage ont ainsi été
lancés, qui nous permet de recoller sur les retards qu'on avait avec les
Britanniques et de faire de nous là aussi un des leaders de la Culture et des
industries culturelles et créatives en Europe. Ce sont 30 000 places en
formation diplômante en deux ans, ce qui est essentiel pour les talents. Ce
sont des projets ancrés partout sur le territoire parce que 60 % de ce qui a
été financé par France 2030 est alloué en des projets hors Île-de-France.
Pour ne prendre qu’un exemple, en Occitanie, la région a bénéficié de 1,2
milliard d'euros d'aides déployées aujourd'hui pour plus de 900 millions
d'accompagnement de la région. À chaque fois aussi des collectivités et des
communes qui sont venues à nos côtés, d'autres financements privés qui sont
venus à nos côtés et je pourrais citer, parmi d'autres, l'Institut
hospitalo-universitaire HealthAge, prévention, vieillissement en santé et
Géroscience, porté par le CHU de Toulouse, centré sur la prévention et la
longévité en bonne santé. Les projets, par exemple Microphyt qui vise à devenir
le leader mondial de la production d'ingrédients naturels issus de micro-algues
ou Loft Orbital qui développe des constellations de satellites pour ne prendre
que quelques-uns des projets emblématiques parmi les 470 d'Occitanie que vous voyez
sur cette carte.
Mais au fond, au moment où je vous parle, on a fait toute cette stratégie
nationale, on a essayé de la faire au niveau européen, on a lancé en plein covid19
France 2030, convaincus qu'il fallait encore accélérer à ce moment-là. Si je
suis là, devant vous, c'est pour vous dire deux mots : merci et encore. Merci
parce que tout ça, ces projets, ces investissements, ces emplois créés, c'est
votre travail collectif. C'est ce qu'on a su faire, c'est de la confiance,
c'est, je le sais aussi, énormément d'engagements humains parce que derrière
tout ça, ces chiffres, ces stratégies, ce sont des aventures humaines. Et à la
fin, c'est ce qu’il y a de plus beau. Des start-ups aux entreprises familiales,
aux grands groupes, ce sont des aventures humaines. Et tout ça, c'est votre
engagement. C'est du sacrifice immense fait sur votre temps personnel, le temps
de vos familles et beaucoup d'enthousiasme.
Encore, parce qu'on n'est pas du tout arrivé. On n'est pas du tout, du tout
arrivé. Et donc c'est formidable, il faut célébrer les anniversaires. On n'est
pas en train de rater. Je suis très claire. Et si je devais vous dire les
choses en toute sincérité, je pense qu’en Europe, on fait très bien les choses
et que fort de tout ce que j'ai dit, je pense sans doute qu'on a une des
stratégies les plus efficaces au niveau européen. Parce qu’il y a peu de
stratégie en Europe qui produisent autant de résultats au moment où je vous
parle. Je ne vois pas d'autres Européens aujourd'hui qui réduisent ces
émissions aussi vite que nous, qui créent autant d'emplois que nous, autant de
croissance et qui a une stratégie aussi cohérente.
Mais quand je dézoome, je ne peux pas vous dire qu'on est bon parce que ça va
beaucoup, beaucoup plus vite et beaucoup plus vite ailleurs et qu'on a une
Chine qui continue d'investir, de sur-subventionner ses grandes industries, et
que du quantique au spatial, à l'intelligence artificielle, ça va plus vite,
plus fort.
Je l'ai dit en termes très durs pour nous-mêmes il y a un an, mais l’Inflation
Reduction Act aux États-Unis, c'est la politique de sur-subventions de
l'industrie la plus forte depuis sans doute l'après-guerre. Et c'est une
politique qui n'est absolument pas compatible avec l'Organisation mondiale du
commerce. On n'a pas le temps de faire des contentieux, mais de fait, elle a
été très vite et très fort et donc nous, nous devons continuer d'accélérer.
Alors, comment on va faire ? C'est ce que je suis venu vous dire aujourd'hui.
D'abord, on va aller plus vite, plus fort dès la rentrée sur les questions
d'énergie. On va présenter une politique, une programmation pluriannuelle de
l'énergie qui va décliner notre planification qui a été présentée. Mais là, on
va déployer plus vite et plus fort nos énergies renouvelables, nos projets
nucléaires, notre stratégie et surtout, on va finaliser ce qu'on fait depuis
des mois, c'est-à-dire enfin une stratégie française et la réforme de notre
stratégie européenne qui va nous permettre d'avoir une énergie qui corresponde
à nos coûts de production. C'est une force pour nous.
Donc là, on aura une série de textes, une stratégie à la rentrée et de la
visibilité avec des grands projets industriels sur tous les territoires, des
filières de recherche, d'innovation derrière et de la visibilité pour les
ménages comme pour les industries, pour un coût de l'électricité stable,
prévisible qui nous protègera des pics comme on les a vécus au moment et de la
sortie Covid et de la guerre en Ukraine, et avec une énergie qui sera l'une des
plus compétitives d'Europe, si ce n'est la plus compétitive d'Europe et qui
nous permettra, avec ce qu'on est en train de discuter au niveau européen avec
nos voisins, d'être là aussi au rendez-vous de la compétitivité internationale.
Le deuxième élément clé du « encore », c'est l'accélération, l'accélération,
l'accélération. On doit produire beaucoup plus vite, parce que c'est la clé
pour réduire les coûts. Il y a tout ce qu'on fait en termes d'aide,
d'accompagnement, je l'assume et on va continuer de déployer.
Mais le pire du coût, c'est le coût caché, c'est celui de la lenteur. C'est
celui qui fait qu'on accumule les délais et que, au fond, même si on est d'un
projet, si c'est deux fois plus long chez nous qu'en Asie ou aux États-Unis,
c'est terrible. Parce que c'est du coût que nous créons nous-mêmes. Donc, on a
su ces dernières années, le texte Industrie verte qui arrive et rentrera en
vigueur dès le début d'année en est l’illustration, ce qu'on a su faire avec la
loi dite ASAP, que les parlementaires ont portée, en est l’illustration. Mais
on doit aller encore plus vite et plus fort.
Donc le Gouvernement, en particulier le ministère de l'Économie, mais avec les
collègues ici présents dont la Transition, vont proposer dès le début d'année
prochaine une série de dispositions très concrètes pour encore simplifier,
accélérer nos procédures dans tous les domaines, accompagner beaucoup plus les
entrepreneurs, écraser l'accumulation des procédures, simplifier, et au fond
aller au bout de ce qu'on a commencé à faire mais qui est insuffisant, qui est la
conversion de la méthode.
C'est qu'aujourd'hui, on a créé des procédures d'exception pour simplifier, là
où il faut au contraire dire que la complexité doit se justifier, et la
justification doit être du côté de l'administration. On va prendre au fond des
parangonnages, comme on dit, ou des benchmarks comme on dirait, beaucoup plus
simples : on va regarder les meilleures références sur chacun des domaines au
niveau des grandes plaques régionales, et en particulier avec les concurrents
américains et asiatiques, et on ne peut pas avoir des procédures qui sont deux
fois plus longues que nos concurrents américains et asiatiques.
Donc, dès le début de l’année prochaine, simplification drastique, hyper
simplification. Cette accélération, ça va être aussi une série de réformes
qu'on va continuer : French Tech, ETIncelles, qu'on a présenté pour les PME de
croissance et les ETI : c'est une méthode qui marche dont on a besoin. Et puis,
une accélération de notre politique, là aussi d'attractivité, avec la campagne Make
it iconic, mais qui va s'appuyer sur un déploiement de réformes sectorielles
profondes pour nous rendre encore beaucoup plus attractifs.
Mais derrière ça, nous devons être des pionniers sur plusieurs secteurs clés
que porte France 2030. Et le « encore » vaut aussi pour France 2030, ce sont
quelques-uns de ces axes que je voulais ici détaille. Je ne vais pas revenir
sur tout ce que j'ai pu détailler il y a maintenant deux ans et une partie des
choses sur lesquelles vous êtes revenus, mais je voulais simplement vous donner
le cap sur quelques lignes très fortes, essentielles, dont on a besoin.
D'abord l'énergie. En effet, France 2030, c’est beaucoup de projets
énergétiques. Je le disais, nous, on va faire beaucoup de choses en ce début
d'année avec des textes, nos réformes européennes. Mais en matière d'énergie,
on a besoin d'accélérer nos innovations de rupture, c’est clé, et il faut qu'on
soit dans la bataille. En matière d'énergie, on a beaucoup avancé, on a posé
une stratégie à Belfort en matière énergétique qui est claire. Elle repose sur
des axes simples : sobriété, renouvelables nucléaire. C'est la stratégie qu'on
défend au niveau européen et qu’on a réussi à imposer ces 10 dernières années
là où beaucoup nous bloquaient sur le nucléaire. Les choses ont complètement
changé. C'est la stratégie qu'on a portée à la COP et c'est exactement ce sur
quoi la COP est en train de conclure. La sortie des énergies fossiles et en
particulier du charbon pour 2030, la sobriété et l'accélération sur le
renouvelable et le nucléaire, c'est la bonne stratégie. Alors nous, on déploie
nos EPR. C'est formidable ! On a donné les nouvelles paires de réacteurs, on
les déploie. Ça, ce sont les projets industriels, si je puis dire, matures. On
a 8 autres lots qui seront en fabrication, enfin 8 équivalents que j'aurai à
annoncer dans les prochains mois.
Mais à côté des autres pays, on a le défi des SMR français, des petits
réacteurs et réacteurs modulaires. Donc ces petits réacteurs modulaires, c'est
un complément : ils permettent d'alimenter en électricité ou faire de la
production de chaleur industrielle. Il y a beaucoup de start-ups qui sont
présentes dans la salle qui sont là-dessus et c'est une petite révolution ou
plutôt une grande révolution, parce que ça va nous permettre d’avoir des
projets de plus petite taille, ça va nous permettre de révolutionner là aussi
le chauffage collectif, de révolutionner des projets industriels de
décarbonation.
Ces SMR français sont une solution formidable, et ça va nous donner aussi
beaucoup de force à l’export. On va poursuivre, ce sont des projets qui sont
proches de la maturité. Je veux remercier le CEA de les accompagner tout
particulièrement, l'ASN aussi, qui est le régulateur, de faciliter leur
croissance et d'avoir mis en place des procédures très compétitives. Et ça
aussi, c'est grâce à France 2030. On a nos organismes de recherche qui
accompagnent, qui alimentent. On a l’ANR qui pose à côté ses grands projets «blanc».
On a nos universités qui jouent en collectif avec nos organismes de recherche.
Et puis on a notre régulateur qui met en place des procédures beaucoup plus
courtes pour permettre d'avoir des autorisations qui viennent plus vite. Ça,
c'est nos technologies matures. On consolide, mais je voulais ici aussi vous
dire que nous croyons dans les technologies qui sont les plus en rupture et on
va accélérer les choses dans plusieurs d'entre elles.
Je veux qu'on accélère en effet le développement de moyens de stockage à moyen
et long terme pour mieux gérer la flexibilité du système électrique qui est
rendue nécessaire par le recours en particulier aux renouvelables et répondre à
la croissance des besoins en électricité. Cette croissance, en fait, va être de
plus en plus importante, même si on économise de l'électricité. Pourquoi ?
Parce qu'on électrifie de plus en plus de nos pratiques et parce qu'en
particulier, l'intelligence artificielle et toutes ces innovations sont
extrêmement gourmandes en capacités de calcul et sollicitent énormément nos
capacités à avoir de l'énergie décarbonée.
Cette décarbonation électrique va passer aussi, je le disais, par des
techniques beaucoup plus en rupture. Et donc au-delà du nucléaire de fission
qui constitue une des clés pour atteindre la neutralité carbone en 2050, la
fusion représente une voie à explorer. On sait que beaucoup reste à faire.
C'est plus loin en effet que la fission, mais on ne doit pas abandonner cette
voie, et je veux ici vous redire la confiance de la France en celle-ci. Notre
volonté avec France 2030, c'est de consolider des briques technologiques,
d'être en capacité d'intégrer aussi en son sein et au sein de la réponse
française, certaines d'entre elles et des objets qui se nourrissent justement
de la fusion et de ce que nous sommes en train d'explorer. On a aussi des
investissements majeurs en physique des particules qui font partie des domaines
de leadership européen dans lesquels nous sommes très bons et nous allons
continuer, avec France 2030, à innover en la matière, en particulier sur les
matériaux.
Et si demain les progrès sur les aimants supraconducteurs se confirment, cela
viendra en particulier non seulement transformer ces machines de fusion par
confinement magnétique, mais aussi permettre des percées dans d'autres champs
d'application comme l'imagerie médicale. Et donc, je voulais vous dire
qu'au-delà des SMR que nous avons beaucoup poussés, fusion et aimants
supraconducteurs seront deux verticales que nous allons beaucoup encourager
avec France 2030 et sur lesquelles je veux qu'on redouble d'efforts. Sur ces
enjeux de stockage et de nouvelles formes d'énergie, des start-ups, des
industriels, des chercheurs se lancent pour que nous puissions, d'ici à 2 ans,
avoir atteint un niveau d'avancement aussi fort en relatif que sur les
réacteurs innovants d'aujourd'hui. Ça, c'est le premier point clé, l'énergie,
fusion, aimants supraconducteurs, car si on veut gagner cette bataille de
l'innovation de rupture, on doit aller encore plus vite et plus fort sur ces
axes.
Le deuxième axe qui est voisin et jumeau, c'est la décarbonation de notre
industrie. Ça couvre énormément de sujets qu'on a beaucoup travaillés ces deux
dernières années. Parler de décarbonation d'industrie et d'usage, c'est
évidemment parler de la décarbonation de notre mobilité, de son
électrification, et on a ensemble réussi, là aussi, avant France 2030, mais ça
s'est encore accéléré avec la décarbonation de nos véhicules par exemple. Parce
qu’on a déjà sécurisé plus d'un million de véhicules électriques produits en
France. Je le dis parce qu'en 2020, on produisait au total 1 million 400 000
véhicules thermiques et hybrides en France. Et on a sécurisé 1 million de
véhicules électriques pour 2027, ce qui veut dire qu'à l'issue de ce mandat, on
aura réussi une vraie révolution industrielle de la décarbonation. L'objectif,
c'est d'aller sur les 2 millions en 2030. Mais dans le même temps, on a réussi,
grâce à votre effort collectif, à sécuriser un élément clé de notre
décarbonation qui est la production de nos batteries électriques. Vous savez,
quand je parlais il y a 6 ans à nos grands constructeurs de « allons plus vite
sur la véhicule électrique », ils me disaient tous à raison, « non, non,
n'allons pas plus vite, on ne sait pas les produire plus vite » parce que 100 %
des batteries électriques sont faites en Chine et en Corée du Sud. On est en
train de déployer 4 gigafactories dans notre pays, donc beaucoup plus en
Européens de batteries électriques et nous aurons, d'ici à 2027, 2 millions de
batteries électriques produites par an sur notre sol. On est donc en train
d'accélérer cette transition. Elle était pensée impossible il y a 5 ans. C'est
la crise Covid, ce sont nos efforts qui nous ont conduits à accélérer tout
cela, c’est notre investissement collectif.
Maintenant, on doit réussir à gagner une bataille en amont qui est celle de la
transformation du lithium pour nos batteries. Parce qu'au moment où je vous
parle de ça, 80 % de cette technologie est maîtrisée par la Chine. Les
Américains ont le même problème que nous, simplement, grâce à l'IRA, ils sont
en train d'aller beaucoup plus vite sur le développement de ces technologies
sur leur sol. Et c'est pourquoi nous allons, avec France 2030, redoubler
d'efforts pour avoir, et le projet de loi Industrie verte nous permet d'aller
dans ce sens, sur notre sol les éléments clés de cette chaîne de valeur.
La décarbonation de notre industrie, c'est aussi la décarbonation de nos grands
sites industriels. Il y a maintenant, là aussi, un an et demi, à l'Élysée, j'ai
fait venir les grands sites industriels et les collectivités associées. Parce
qu'on sait que quand on regarde notre industrie, qui est évidemment une part
non négligeable de notre production de CO2, et bien si on prend les 50 sites
industriels les plus importants, on les retrouve sur cette carte, rien qu'à eux
seuls, c’est 55 % des émissions du secteur. Donc au fond, si on concentre
beaucoup de moyens, on règle une bonne partie de nos problèmes. Je veux
remercier tout le monde parce que tout le monde a joué le jeu et on a réussi à
accélérer fortement les choses. On a, sur ce sujet, avec France 2030, engagé 2
milliards d'euros. On a encore 3 milliards d'euros à engager parce qu’au total,
sur la décarbonation de ces sites, c'est 5 milliards. Mais qu'est-ce que c'est
cet objectif ? C'est permettre à des sites qui font de l'acier, qui font du
ciment, qui font de l'industrie, qui par ses modes de production ou de
logistique, étaient extrêmement polluants, de complètement convertir nos
modèles de production pour garder, voire créer des emplois, baisser les coûts
et réduire énormément les émissions. Ce faisant, on change complètement la
technique de production et on change au fond notre stratégie. L'agroalimentaire
aussi est un des secteurs absolument clé. On est en train d'accélérer cette
stratégie, mais on doit redoubler d'efforts parce que là aussi, on a un grand
concurrent américain qui a mis beaucoup de subsides et qui essaie d'attirer
certains de nos sites. Il n'y a personne en Europe qui va plus vite que nous,
personne qui est plus attractif dans les financements que nous. Mais on a une
concurrence américaine ou asiatique très forte sur la décarbonation, avec des
projets qui sont beaucoup moins contraignants que les nôtres.
Si on veut aller vite sur cette bataille, au-delà de ce qu'on a fait sur le
véhicule électrique et la décarbonation de notre industrie, il y a deux axes
sur lesquels il faut qu'on accélère avec France 2030, c'est l'hydrogène et la
capture du carbone qui sont des axes sur lesquels on a commencé à faire des
choses, mais on doit aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.
Alors sur l'hydrogène, point n'est besoin ici de le défendre. On développe,
défend des projets ; la région, y a toute sa part et tout son sens pour
justement être au cœur des grands projets d'infrastructures hydrogène et de
transport d'hydrogène. Et on va continuer, avec des financements européens,
avec des financements français, de structurer pour faire de la France une
plaque tournante du transport d'hydrogène, avoir des nœuds et être très
compétitif. Mais l'une de nos caractéristiques, c'est que je pense qu'on peut
être bien meilleurs que les voisins sur la production d'hydrogène bas carbone.
Pourquoi ? Parce qu'à la fin, il ne faut jamais oublier l'hydrogène et c'est
souvent la confusion qui est faite dans le débat public, ce n'est pas une
source d'énergie, c'est un moyen de la transporter, voire la transporter et
stocker. Je parle sous votre contrôle, c'est un moyen de substitution à du
carburant pour nos avions, nos trains, en tout cas pour des catégories de
modèles qui se substituent à des carburants beaucoup plus polluants. C'est un
moyen de se substituer à du gaz naturel ou autre. Il faut, si on ne l'a pas de
manière naturelle, il faut produire cet hydrogène. Et donc là aussi, il faut
faire de l'électrolyse bas carbone. On en revient à la même chose être un grand
pays de production d'hydrogène, c'est être un pays qui est capable de faire de
l'énergie d'un carbone en masse et nous sommes les meilleurs et les plus sûrs
d'Europe parce qu'on a une stratégie qui repose sur ces trois piliers, parce
qu'on a et la sobriété et le nucléaire et le renouvelable et qu'aucun pays ne
pourra faire de l'hydrogène bas carbone vraiment compétitif s'il n'a que du
renouvelable. Aucun pays n'a une stratégie qui ne repose que sur du nucléaire,
mais aucun pays ne pourra produire de l'hydrogène bas carbone s'il le fait avec
du gaz importé, encore moins du charbon ou autre, ça n'aurait aucun sens. La
France a donc un avantage comparatif massif et c'est pour ça qu'on s'est battus
ces dernières années et qu'on a stabilisé des règlements européens qui nous
permettent de reconnaître dans les modèles notre hydrogène bas carbone reposant
sur le modèle français.
On a aussi réussi dans l'hydrogène à développer nos gigafactories
d'électrolyseurs. Parce que la clé, ce n'est pas simplement de faire de
l'électrolyse, mais c'est de produire les électrolyseurs et de remonter toute
la chaîne de valeur, de dépendre le moins possible des autres, et de créer une
chaîne de valeur en France quand on parle de l'hydrogène. Là aussi, nos efforts
ont doté notre pays de plusieurs gigafactories d'électrolyseurs, d'une maîtrise
de nos principales briques technologiques permettant à la filière française de
faire face à la concurrence internationale. Ça, c'est un acquis très fort sur
l'hydrogène. 2 à 3 gigawatts de production sont sécurisés, avec tous les
mécanismes, aujourd'hui. Et on est en train d'avoir une vraie filière sur
l'hydrogène, grâce à ces forces françaises, grâce à nos investissements, avec
des champions — j'étais à leurs côtés il y a quelques mois, Genvia, par
exemple, en Occitanie, qui est une formidable histoire de génie français, où on
a un laboratoire du CEA qui développait ces techniques, qui d'ailleurs pilotait
en quelque sorte toute la filière hydrogène française ces dernières années, qui
s'est appuyé sur un groupe mondial, Schlumberger, sur le site de Béziers, sur
tous les savoir-faire, qui, aidé par la ville, la région, l'État, a su
accélérer, et on est en train de structurer un des champions, j'espère, de la
capacité à produire des électrolyseurs et à sécuriser notre chaîne. Tout ça, on
lui donnera de la consolidation, grâce à la mise en œuvre de la loi industrie
verte et à notre programmation pluriannuelle énergie, qui va donner de la
visibilité, permettre d'avoir des vrais modèles pour ces infrastructures de
transport et de production d'hydrogène, et d'aller beaucoup plus vite et plus
fort. Et c'est clé aussi, parce que tout se tient pour notre industrie
aéronautique, parce que nous, nous croyons et nous finançons la conversion à
l'hydrogène pour une partie de notre industrie aéronautique. C'est une très
bonne chose de pouvoir le produire et de pouvoir le produire et d'avoir toute
la chaîne. Imaginez ce que nous sommes collectivement en train de faire, là où
aujourd'hui nos avions circulent avec du carburant qui pollue et qu'on importe,
on est en train par nos innovations, de produire des avions qui vont pouvoir tourner
avec de l'hydrogène, qu'on se donne la capacité à produire sur notre sol, qui
sera bas carbone et avec des électrolyseurs et des structures que nous
produisons en France : souveraineté, climat, industrie, plein emploi. On tient
les 3 objectifs.
Alors, en plus de cela et pour nous renforcer, je voulais ici vous dire que
nous allons aller plus loin et que dans France 2030, nous allons mettre des
financements massifs pour explorer le potentiel de ce qu'on appelle l'hydrogène
blanc, c'est-à-dire l'hydrogène naturel. En effet, ce sujet est connu,
figurez-vous, depuis les années 80. Nous venons d'autoriser pour la première
fois en France, dans les Pyrénées-Atlantiques, un projet de recherche de ce
combustible naturellement présent dans le sous-sol et dont l'intérêt est
croissant pour la décarbonation de l'industrie et des transports. La France
peut devenir un des pays pionniers dans la production de cette énergie du
futur. Nous allons accélérer massivement ces recherches et ces travaux pour
voir dans quelle mesure cette technologie peut nous aider à franchir un cap en
matière de disponibilité de l'hydrogène. Quand on regarde aujourd'hui toutes
les études, la France est l'un des pays qui a le plus de réserves d'hydrogène
naturel. Pyrénées Atlantiques, Lorraine, on ne peut pas laisser dormir cette
ressource et il faut innover. Pourquoi ? Pour regarder, cartographier et
avancer sur les techniques extractives les plus respectueuses de
l'environnement qui nous permettront pleinement de l'utiliser. Plus largement,
ces nouveaux champs en matière d'énergie, de matériaux stratégiques sont rendus
possibles par la réforme du code minier. Monsieur le ministre, vous vous
souvenez de ces combats menés successivement l'un puis l'autre, modernisés
après de longues années, mais qui permet aussi de retrouver pour la France une
vraie stratégie minière et d'extraction des ressources qui soit cohérente avec
les meilleurs standards environnementaux. Nous sommes plus exigeants sur le
plan environnemental, ce qui nous permet de sécuriser les projets, de les
inscrire dans notre stratégie de souveraineté, mais aussi de les exploiter. Ça,
c'est pour l'hydrogène. Et donc, vous voyez, on a tout pour gagner la bataille,
on y va à fond sur les électrolyseurs, mais maintenant on y va deux fois plus
vite sur l'hydrogène naturel.
L'autre élément clé, ce sont les technologies de captage, de transport et de
stockage du carbone, ce qu'on appelle CCS. C'est un levier là aussi très
important de notre transition écologique. Il y a quelques jours, le Haut
Conseil pour le climat a rendu un avis positif sur ces technologies, soulignant
la pertinence du CCS pour la décarbonation de l'industrie, en particulier dans
la cimenterie où les solutions de décarbonation sont limitées. Alors je vais
ici juste faire une petite remarque parce qu'il y a un débat qui peut prêter à
confusion sur ce sujet du stockage du carbone, son captage et son stockage. Il
y a, si je puis dire, le faux CCS et le vrai CCS. Je m'explique. Il y a les
gens qui vous expliquent qu’avec ça, on va régler tous les problèmes ; c'est-à-dire,
on va pouvoir faire comme avant avec les énergies fossiles, tirer tout le
pétrole qu'on a, continuer avec le charbon, vous allez voir parce qu'on va
réussir à le capter puis à le stocker. Certaines puissances ou certains grands
acteurs industriels voudraient nous faire croire ça ; le sous-titre c’est “ne
faisons aucun d'effort. La décarbonation peut s'arrêter, oublier tout le reste.
On continue comme avant, on s'en met dans les poches, on crée des dépendances.
N'allons pas si vite. On capte et on stocke le carbone. Tout ira bien”. Je n'ai
vu aucun scientifique ou technologue sérieux nous expliquer que ça, ça
permettait de traiter le problème que nous avions. C'est faux.
Deuxième sujet, là aussi, j'essaie de vous donner le film dans son ensemble et
la cohérence de notre stratégie, c'est qu'on a des technologies de captage et
de stockage du carbone, quand je regarde à l'échelle de la planète, qui sont
très bonnes ; ça s’appelle, les forêts, les océans. C'est même les meilleures
et les moins chères au monde. Donc déjà, préservons-les. C'est toute la
stratégie de biodiversité que la France porte et ce que nous sommes en train de
faire avec notre stratégie forêts et océans. Et que ceux qui nous proposent de
financer à un milliard des éléments pour qu'ils puissent continuer à forer puis
à stocker, nous aident d'abord à protéger les océans et les forêts et les pays
qui ont ces trésors de biodiversité. Ça, c'est pour remettre les choses en
perspective.
Par contre, nous aurions tort de ne rien faire sur ces technologies, elles sont
bonnes parce qu'il y a des secteurs où, quels que soient les efforts qu'on
fait, on ne va pas assez vite. On ne peut pas aller au bout du modèle de décarbonation
dans les cimenteries par exemple, même si vous changez, si vous convertissez
les modèles de chaleur, de transformation, de production, vous avez toujours de
l'émission de CO2. Et si vous voulez complètement décarboniser ces sites que
j'évoquais tout à l'heure, vous devez développer aussi ces technologies. C’est
clé. Donc, on a besoin de ça, mais on en a besoin dans ce cadre, un cadre
sérieux, limité et pertinent. Et donc, pour ça, nous allons clarifier le cadre
réglementaire, sécuriser ces projets, et c'est la clé pour atteindre à horizon
2030 la décarbonation profonde dans l'industrie à des coûts abordables,
notamment en euros d'aide publique par tonnes de CO2 par rapport à d'autres
technologies moins matures. Peut-être que dans 20 ou 30 ans, on saura
totalement décarboner un site de cimenterie sans passer par du CCS.
Aujourd'hui, ce n'est pas vrai. Comme on veut les décarboner vite, on doit
passer par ces technologies-là et donc accélérer nos financements. C'est
pertinent. Dans ce cadre, je souhaite que nous fassions le choix technologique
de la capture et stockage de carbone pour décarboner jusqu'à 10 % des émissions
industrielles d'ici 2030, soit jusqu'à 8 millions de tonnes de CO2. Les
mécanismes d'aide à la décarbonation pourront ainsi soutenir les premiers
projets CCS en France dès 2024, ce qui veut dire qu'on va passer les textes dès
les prochains mois. Ces technologies de rupture qui utilisent ce carbone stocké
pourront se développer en France pour réfléchir, elles aussi, à de nouveaux matériaux
et produits dans le sens de ce que vous avez très bien expliqué tout à l'heure.
Nous allons aussi sur ces technologies continuer les partenariats, en
particulier avec le Danemark ou la Norvège. Les ministères y travaillent et ont
déjà engagé ces travaux. Et là aussi, je souhaite que le potentiel géologique
en France métropolitaine puisse être étudié, car il en va du stockage du
carbone comme des autres technologies. On doit être souverain sur l'ensemble de
la chaîne et donc on doit identifier nos capacités de stockage, les valoriser,
permettre aussi un juste retour au niveau des territoires qui s'engageront dans
ces techniques. Vous le voyez, ça, c'est un axe, je vous en ai donné le cadre,
pas de fausse promesse, il est clé pour réussir la décarbonation industrielle.
On va donc mettre de l'argent dans l'innovation, mais aussi dans la
construction d'un cadre réglementaire stable pour nous aider à aller en ce
sens. Voilà le deuxième levier pour accélérer sur la décarbonation : hydrogène,
CCS.
Ensuite, l'un des axes sur lequel je veux qu'on accélère avec France 2030, ce
sont les ressources minérales et plus largement, de maîtriser la chaîne de
valeurs des métaux critiques. Nous sommes dans la course pour sécuriser ces
derniers, avec en particulier l'accélération de nos besoins en matière de
lithium, nickel, cobalt. 20 % de nos besoins en lithium sont déjà sécurisés à
date. Et ça, c'est quoi ? Le code minier, la mine durable, réussir à
réexploiter sur notre sol. Ce sont des partenariats nouveaux qu'on a signés ces
derniers mois qui nous permettent de dérisquer la chaîne. C'est aussi tout ce
que vous avez parfaitement décrit, pour plusieurs d'entre vous, c'est la
capacité de réutilisation. Et là, je le dis sur les ressources minérales,
l'économie circulaire est absolument clé parce qu'on a partout des ressources
minérales dans notre industrie qu'on gâche, qu'on jette ou qu'on laisse
réexporter et qu'il faut pouvoir beaucoup mieux réutiliser. Nous avons lancé la
création d'un fonds d'investissement français en mai dernier, dont je rappelle
que l'État est souscripteur de premiers plans, à hauteur de 500 millions
d'euros.
Je veux ici vraiment inviter tous les industriels et investisseurs qui sont là
: engagez-vous dans ce fonds pour les ressources minérales et les métaux
critiques ! On a besoin de vous, même sur des petits tickets. À un moment
donné, on donnera des avantages à ceux qui investissent à nos côtés et on a
besoin de vous parce que c’est la clé, la clé de notre souveraineté dans un
monde où la géopolitique ne va pas se simplifier, demain. Ce qu’on a vécu et
qu’on a tous encore en souvenir au moment du Covid : les masques, telle
composantes médicales, puis tels éléments pour le vaccin, ce sera ça demain
pour notre industrie. Quand il faudra accélérer sur telle ou telle composante,
sur telle part de votre industrie, l'un des goulots d'étranglement, ce sera sur
les ressources minérales ou sur le début de leur transformation. Il nous faut
donc absolument les sécuriser. Notre approvisionnement en métaux et matières
doit être pensé dans une logique de durabilité, d'exploitation de long terme de
ressources, parce qu'elles sont rares et chères.
Avec France 2030, nous allons accélérer fortement sur les enjeux de
cartographie de nos ressources stratégiques, que toutes ces ressources soient à
terme cartographiées. Très concrètement, cela veut dire que les premières
investigations pourraient avoir lieu dès la mi-2024. C'est simple, on doit
cartographier partout sur notre sol nos capacités à avoir des ressources
minérales, on ne le sait pas aujourd'hui, cartographier aussi notre capacité à
les sécuriser et à les prélever en matière de manière soutenable. Nous devons
aussi développer beaucoup plus fortement le recyclage de matières comme le
plastique avec Carbios. Vous l'avez très bien dit tout à l'heure, vous
recyclez, vous réduisez les émissions, vous réduisez la dépendance et vous nous
permettez, ce faisant, de sortir en effet du tout pétrole à terme avec cette
formidable innovation. C'était une magnifique démonstration. Je n'en ferai pas
ici mais vous êtes l'illustration de ce qu'il faut faire. On doit donc se poser
la même question pour toutes les ressources minérales, c’est-à-dire de notre
capacité aussi à les préserver et à les recycler. Ça, c'est pour les ressources
minérales dès 2024, on cartographie, on accroît notre indépendance et on
accroît les investissements en matière de recyclage.
Autre axe : nos ressources naturelles. Et je vais être très rapide, sur les
ressources naturelles, on a au fond deux éléments : l'agriculture et la
biodiversité. Je vais être ici très clair. Ces deux éléments sont jumeaux et la
stratégie française doit être de les rendre compatibles. Je le dis dans une
région qui est championne de l'agroalimentaire, qui en a besoin, nous en avons
tous besoin : il faut qu'on sorte d’une espèce de conflictualité impossible ou
en quelque sorte, là aussi, on nous dirait que la bonne biodiversité est celle
qui se ferait sans agriculture, ou les uns les autres, qui nous expliqueraient
aujourd'hui que l'agriculture pourrait se passer du souci de la biodiversité.
C'est faux. Et donc par l'innovation, par France 2030, nous devons accélérer
notre stratégie, nos ressources, elles sont minérales, mais elles sont aussi
biosourcées.
Elles permettent à nos agriculteurs de produire pour l'industrie, par
exemple pour la chimie des matières renouvelables qui viendront remplacer les
hydrocarbures. Et donc devons aller beaucoup plus fort sur les technologies du
vivant, la bioingénierie, la bioproduction, tout ce qui permet de mieux
utiliser et de donner là aussi de l'aval à notre production agricole.
Avec France 2030, on va favoriser l'utilisation des mathématiques, de
l'informatique, de la biologie pour là aussi nous permettre d'aller beaucoup
plus vite et plus fort. Et je voudrais insister sur deux éléments : avec France
2030, nous allons véritablement mettre en place une stratégie forte, claire, de
sortie, crédible graduelle ou en rupture selon les molécules de la dépendance à
la chimie et au phyto. Cette sortie, elle ne peut pas se faire par
l'interdiction sans solution. Mais cette sortie, elle ne peut pas se faire non
plus par la procrastination. Et au fond, on a vécu là aussi au niveau européen,
on en parle avec le ministre en Europe, la meilleure démonstration de ce qu'est
le choix des deux extrêmes. Le règlement européen qui régentait les pesticides
a été complètement bloqué, cassé, si je puis dire, parce qu'il y a eu une
coagulation du fait des deux extrêmes. Les uns qui disaient : tout ça n'est pas
assez fort n'est pas assez ambitieux. Il faut aller beaucoup plus vite,
beaucoup plus interdire. On est contre un cadre raisonné. Et les autres disant
: non, non. Nous, on dit à nos agriculteurs tout ça c'est déjà trop, il faut
arrêter. La chimie qu'on connaît depuis les années 80, c'est la bonne méthode,
sinon on n'est plus compétitifs. On est contre. Du coup, plus de
réglementation.
Est-ce qu'on peut en rester là ? Non, parce qu'on sait qu'on doit sortir
progressivement des phytos. Mais je le redis ici, à tous les acteurs : on ne
peut jamais laisser un acteur agricole sans solution parce que sinon on arrête
de la production en France, mais on continuera à consommer et donc on importera
de la production qui se fera avec les mêmes règles qu'on a interdites chez
nous. Donc on doit regarder notre agriculture avec le même triptyque que
j'évoquais tout à l'heure : souveraineté et en particulier souveraineté
agricole et alimentaire, plein emploi agricole, et une stratégie crédible de
sortie des phytos.
La clé, c'est de redoubler d'efforts en matière de recherche et d'innovation,
c'est pourquoi, avec l'Inra et le CNRS, on va redoubler avec France 2030 nos
projets pour sortir de la dépendance aux phytos, ce qui est de l'investissement
massif par des technologies, on le sait, de génétique, des technologies qui
mettent les mathématiques, la bio, le numérique au service des changements de
la production et également de la capacité à aller sur l'aval pour aller
beaucoup plus vite et faire que ces innovations aillent jusqu'au champs et
permettent de sortir de ces dépendances.
En parallèle, les ressources naturelles : France 2030 sera au service de
notre stratégie nationale de biodiversité avec pour ambition de faire de la
France l'un des premiers pays au monde à réaliser le premier recensement
exhaustif de sa biodiversité, notamment grâce à l'étude de l'ADN. On a
plusieurs start-ups qui sont championnes en la matière et de l'étude des
génomes marins avec le CNRS et Sorbonne Université, aux travaux sur le stockage
de données dans l'ADN ou encore des développements de nouvelles thérapies, nous
allons accélérer massivement les investissements dans nos ressources naturelles
— cartographie, utilisation, développement — pour là aussi être des leaders.
L'autre domaine sur lequel je veux que nous accélérions, c'est la santé.
Là-dessus, je serai très rapide. Vous avez parfaitement résumé les choses, les
enjeux en santé sont massifs. J'ai développé et expliqué à l'Institut Curie il
y a quelques mois notre nouvelle stratégie, les nouveaux IHU, les bioclusters
qui permettent de consolider encore plus de financements, et on sait tous que
l'investissement en santé est clé.
On a mis 7,5 milliards d'euros avec France 2030, en plus du reste, sur cela. Je
parle sous le contrôle des champions qui nous ont fait des cœurs artificiels ou
des technologies dans tous les sens. Et au fond, avec France 2030, ce que nous
voulons, c'est simple : c'est 20 biomédicaments produits en France en 10 ans,
on a déjà 8 biomédicaments qui sont sécurisés ; et c'est la relocalisation de
plusieurs chaînes de la valeur de production qu'on avait perdues. Là aussi,
c'est déjà en cours. Il y a 15 jours, on était avec plusieurs d'entre vous à
Chartres, avec 2 milliards d'investissements de Novo Nordisk, qui remet encore
plus sur ces chaînes de production en France grâce à tout ça.
Là aussi, on doit avancer, accélérer. Je ne vais pas couvrir tous les sujets,
mais il y en a un que je veux ici redire et sur lequel je veux insister, qui
est au cœur de nos priorités en santé, c'est la prévention. Et nous devons
construire dans les prochaines semaines une feuille de route complète avec
l'agence Innovation Santé, sous le pilotage des ministères, fondée notamment
sur le lancement de nouveaux programmes de recherche, l'utilisation des
algorithmes et l'intelligence artificielle. L'idée, c'est quoi ? C'est
d'accroître la connaissance des facteurs de risque, des biomarqueurs
prédictifs, des situations pathologiques et de décliner ces connaissances en
actions concrètes pour prévenir, dépister, diagnostiquer, traiter en mobilisant
à la fois l'écosystème industriel de la santé et de la recherche. C'est un
immense bouleversement. Mais si je devais, au-delà de ce que vous avez
parfaitement décrit avec vos start-ups et vos projets, insister, c'est que là,
on va mettre le paquet sur la prévention, la médecine prédictive, pour qu’on
puisse aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort.
Autre axe, c'est évidemment l'intelligence artificielle. Là-dessus, point n'est
besoin d'y revenir, j'en ai beaucoup parlé il y a encore quelques jours. On a
une révolution en cours. Mais au fond, sur ce sujet, on a eu une étrange
semaine. On a eu à la fois Mistral qui a levé des financements record dans le
secteur, près de 400 millions d'euros. Chapeau, bravo ! Vous pouvez les
applaudir. C'est vraiment le génie français comme on aime à le voir et à le
célébrer. Et on a eu une réglementation européenne qui est venue consolider,
c'est une bonne chose, un modèle français de la régulation mais qui, à mes
yeux, je vous parle en toute franchise, fait qu'on est le premier endroit au
monde où sur les modèles dits fondationnels d'IA, on va beaucoup plus réguler
que les autres. Moi, je pense que ce n'est pas une bonne idée et je le dis en
toute honnêteté. Il faudra donc l'évaluer parce qu’aujourd'hui, quand je
regarde, la France est sans doute le premier pays en termes d'intelligence
artificielle en Europe continentale, on est au coude à coude avec les
Britanniques. Mais eux n'auront pas cette régulation sur les modèles
fondationnels et surtout, on est tous très loin des Chinois et des Américains.
Alors on peut décider de réguler beaucoup plus vite et beaucoup plus fort que
nos grands compétiteurs mais on régulera des choses qu'on ne produira plus ou
qu'on n’inventera pas. Ce n'est jamais une bonne idée. Il faut donc qu'on soit
toujours à la bonne vitesse et en tout cas au bon rythme. Donc moi, je demande
à ce qu'on évalue de manière régulière cette réglementation et si on perd des
leaders ou des pionniers à cause de ça, il faudra revenir. C'est clé.
On a mis 1,5 milliard sur notre stratégie IA. On a des labos qui font un boulot
formidable, des organismes de recherche, notamment INRIA qui est là, nos grands
sites. On a l'IA qu'on utilise même sur notre projet éducatif, l’IA de
remédiation, par exemple, qui va permettre vraiment la révolution du collège et
du lycée. Vous allez voir. Il y a l'IA qu'on est en train de développer avec
nos centres publics. On a mis 500 millions, notre supercalculateur Jean Zay. Et
donc, on fait énormément de choses. Mais au fond, moi, je voulais peut-être
insister sur deux points qu'il ne faut pas oublier. L’un, l'IA Open source :
continuer à investir, y aller, foncer. Deux, les briques qui sont en dessous.
Pour réussir la bataille de l'intelligence artificielle, il faut avoir des
capacités de calcul et il faut avoir des composants et architectures de
systèmes qui nous permettent d'être compétitifs. Et au fond, c'est évidemment
d'avoir des startups, des génies, des modèles fondationnels, des LLM, etc., et
des startups qui vont utiliser ensuite l'intelligence artificielle dans tous
les secteurs. Mais si on perd la maîtrise de base, on est fichu. La maîtrise de
base, c'est d'avoir des datacenters chez nous, un vrai cloud européen et
d'avoir des capacités à maîtriser les chaînes de valeur, grâce au programme de
recherche électronique et intelligence artificielle de France 2030, les équipes
de recherches sur des concepts novateurs comme le calcul en mémoire et le
calcul IA frugal en données. Et s'il y a un point sur lequel je voulais
insister ici, sur lequel on dit encore et plus fort, c'est que la communauté
scientifique française, avec les entreprises de l'électronique et les
différents acteurs du secteur élaborent une proposition de feuille de route
permettant de faire émerger des composants et des architectures systèmes pour
le traitement massif de données en intelligence artificielle, avec l'objectif
d'une consommation énergétique qui soit divisée par 100 ou 1 000 par rapport
aux standards actuels des processeurs et des cartes graphiques actuelles.
On a donc deux leviers : on doit réussir à maîtriser les puces et les
semi-conducteurs de l'IA beaucoup plus petites que ce qu'on a aujourd'hui. On a
fait grâce à France 2030, le projet à Crolles. On a doublé nos capacités de
semi-conducteurs, mais ce sont les semi-conducteurs qu'on utilise pour
l'industrie : l'automobile, l'aéro, etc. On a besoin de développer une capacité
de production beaucoup plus petite dont on a besoin pour l’IA. Mais on a besoin
de gagner la bataille de l'IA sobre. C'est clé et c'est là où on peut être
différenciant. Redoublant d'efforts, France 2030 doit nous permettre de
sécuriser cette chaîne.
Et puis, à côté de ça, on doit redoubler d'efforts pour avoir chez nous des
capacités de data center de calcul beaucoup plus fortes, bien plus massives. Et
là, il faut mobiliser le privé et le public pour avoir ce financement. Ça,
c'est la clé et out ça en lien entre le plan IA et le plan quantique.
Enfin, last but not least, l'espace. Là aussi, vous l'avez très bien dit, c'est
une de nos nouvelles frontières. Je le dis ici pour nos amis des grands fonds
marins, je ne les oublie pas. J'en ai parlé il y a quelques semaines à Nantes.
Mais sur l'espace, vous l'avez très bien dit, sur l'aventure spatiale, on a
beaucoup de projets que France 2030 accompagne. Vous en êtes un des grands
acteurs au demeurant. France 2030 accompagne ces projets. On a déjà réalisé
deux premiers essais de moteurs de micro-lanceurs. On a plus de 8 projets pour
les 6 micro-lanceurs français qui sont en développement et qui avancent en
parallèle, qui permettent d'envisager un mini-lanceur opérationnel d'ici 2026.
On est en train de révolutionner les lanceurs avec ce qu'on fait avec France
2030 et c’est un changement copernicien là aussi.
On a également des projets de constellations, l'autre grande bataille. France
2030, accompagne 4 projets de constellations qui doivent nous offrir des
applications inédites avec un grand nombre de secteurs : défense, sécurité,
forêts, eau, urbanisme, économie, finance, agriculture. On en a auxquelles on
tient beaucoup et auxquelles on croit, on va continuer de se battre. Je le dis
parce que ces grands domaines, des micro-lanceurs jusqu'aux plus grands, et
Ariane 6 qui arrivent et les constellations sont clés. C'est là où aussi on
parle de notre souveraineté. Il n'y a pas de souveraineté spatiale si l'Europe
perd son accès à l'espace. C’est pour cela qu'on a raison de se battre pour
garder un accès français, européen à l'espace. On doit se féliciter de l'innovation,
de ce qu'on est. Si là aussi j'ai un mot en toute franchise, on peut regretter
que l'Europe ne soit pas trop divisée. Alors je vais être simple. Nous, on a,
on s'est battu pendant des mois et des mois en disant, la souveraineté
européenne, c'est l'unité européenne. Malheureusement, on a certains de nos
partenaires historiques qui sont devenus des compétiteurs qui ont dit « Non, on
a décidé, on va y aller. » Donc je vais être simple, on va y aller au carré
pour être les meilleurs. À un moment, il faudra qu'on se retrouve autour de la
table parce qu'il faudra de toute façon un acteur européen, parce que face aux
Indiens, aux Chinois, aux Américains, on va devoir être sérieux entre
Européens. Sinon, ce sera de l'autophagie. Et on n'a aucune envie de ça. Donc,
il faudra reconsolider. Mais là, je vais vous dire une chose, on va se battre,
on sera les meilleurs et on consolidera autour de nous, sur les lanceurs comme
sur les constellations.
Mais sur l'aventure spatiale, vous l'avez très bien dit, il y a aussi des
nouvelles frontières. Et on a, en quelque sorte, il ne faut pas l'oublier, un
monde spatial qui se transforme. C’est la fin de la station internationale et
le secteur privé partout se transforme et les accès se transforment. Et on ne
peut pas se satisfaire d’un monde où toutes les sociétés de demain seront
américaines ou chinoises dans ce domaine. Et vous l’avez très bien dit, tout à
l’heure, nous devons nous lancer dans cette compétition, elle est très risquée.
Et donc c’est formidable que nous ayons des acteurs français, et derrière
j’espère après des consolidations européennes, sur les cargos mais on sait
qu’on aura des stations internationales qu’on va devoir payer le trajet. Si,
pour aller vers ces stations, les seuls moyens cargos sont ou des entreprises
indiennes ou chinoises ou américaines on aura tout perdu c’est-à-dire qu’on
perd là aussi la propre capacité d’envoyer les Thomas PESQUET de demain dans
l’espace où on devra payer très cher à d’autres. Ce serait une folie. Et donc
c’est également un instrument de souveraineté. Le vaisseau spatial cargo, ces
vaisseaux, qui permettent le transport de marchandises vers les stations
spatiales, les trajets aussi de personnes, toutes ces innovations c’est un
marché considérable dont les besoins sont civils et militaires, ce sera l’un
des axes principaux de France 2030 sur l’espace dans les prochaines années,
l’Etat soutiendra la démarche, France 2030 aussi, on y va à fond, encore.
Voilà Mesdames et Messieurs les quelques grands axes et innovations
supplémentaires sur lesquels je voulais revenir. Et au fond ce que je voulais
vous dire c’est qu’en cette fin d’année on peut célébrer les formidables succès
sur lesquels vous avez avancé, que nous avons consolidés. C’est le fruit d’une
volonté de réforme et d’une constance. Mais vous l’avez compris, à partir de
janvier prochain il faut aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort. Pour
qu’il y ait dans cette salle les Elon Musk et les Zuckerberg de demain, et avec
surtout des Elon Musk et des Zuckerberg qui sauront qu’ils viennent de Béziers,
de Pau, de Tarbes, de Besançon, de Dunkerque ou d’ailleurs et qui est, je
crois, cette touche française qu’on apporte en plus, qui est un rapport à la
responsabilité sociale, environnementale et au goût de l'avenir. C'est
possible, il n'y a aucune fatalité. Cette petite start-up qui a réussi et qui
était loin derrière les Américains il y a 50 ans et Airbus le démontre, si on a
de la constance et qu'on fait les bons choix. Les quelques axes que j'ai essayé
de dire là, je vais être très simple avec vous. Peut-être, sur certains, on va
se tromper. Et ce sera tant mieux, parce que ces erreurs permettront à d'autres
de rebondir et de réussir. Sur d'autres, on va formidablement réussir. Il y a
une chose qu'on n'a pas le droit, c'est de ne pas tenter et de ne pas prendre
des risques, de ne pas investir massivement pour accélérer encore et encore. Le
monde change et s'accélère. Et moi, je vois beaucoup trop dans le débat ambiant
des gens qui regardent le coin de la rue, ce qui ne va peut-être pas
formidablement ou assez bien et qui ne veulent pas voir qu'on joue aujourd'hui
notre capacité à décider le monde de demain. Et on a tout dans les mains pour
cela. Il faut simplement redoubler d'énergie, redoubler de courage, redoubler
de volonté. Et donc, vous l'avez compris, avec les axes que j'ai définis là, on
va redoubler d'énergie et de volonté sur nos grandes politiques
macroéconomiques et les réformes dès le début de l'année prochaine, et on va
redoubler d'énergie sur chacun des axes que j'ai évoqués. Et pour ça, en plus,
d'abord, j'ai besoin que le secteur privé soit encore plus à nos côtés et
redouble de prise de risques. Quand je regarde les choses, il n'y a aucun autre
pays en Europe qui fait ce qu'on est en train de faire. Mais on a besoin,
comme récemment plusieurs ont su le faire sur l'intelligence artificielle,
d'avoir des grands investisseurs privés qui viennent à nos côtés. On a réussi
avec les fonds Tibi à lever plus de 6 milliards. On a le fonds Tibi 2 qui est
là. Il faut encore plus d'investissements. J'ai besoin que les grands
investisseurs français prennent plus de risques, que les grands investisseurs
européens prennent plus de risques à nos côtés aux côtés de ces grands projets.
Alors pour cela, on a Tibi 2 qui envoie les investisseurs institutionnels vers
la prise de risque, on va prendre aussi des dispositions et un cadre et puis on
va accélérer le cadre européen. Et dès l'année prochaine, avec le ministre, on
va proposer d'aller deux fois plus vite sur le marché européen des capitaux.
Maintenant, ça fait 5 ans que nous, on pousse, qu'on est arrêtés par les plus
lents. Et donc on va prendre acte de ça. On va proposer à ceux qui sont prêts à
aller vite avec nous d'y aller. On a besoin d'une Europe de l'investissement,
de la prise de risque plus vite et plus fort, on fonce.
La deuxième chose, c'est qu'on va mettre, au-delà des capitaux, plus de
rapidité publique. Je l'ai dit, c'est les réformes dès le début de l'année, on
doit aller plus vite et plus fort. J'ai reçu les lettres de plusieurs d'entre
vous qui me disaient : on m’a demandé encore des procédures environnementales,
des autorisations locales, je reprends 12 mois sur mon projet d’usine, mon
concurrent ici ou là, lui le fait en 6 mois. C’est ce référentiel qu’on va
prendre. Et sur la partie publique, je vous annonce deux choses et on va être
vigilants, ça ne va pas se faire du jour au lendemain. Aller beaucoup plus vite
avec les lois qui vont écraser les délais pour les projets dès le début de
l’année prochaine. Ensuite, moi, je vous demande de travailler beaucoup mieux
avec nous sur les projets clés en main. Et ça, c’est ce qu’on doit continuer à
développer avec les métropoles, villes et régions. Ce qui est par exemple
parfaitement fait à Dunkerque, c’est de cartographier les sites, les friches,
de faire tout le travail avant qu’il y ait un projet. De les préparer en
quelque sorte et de se dire là, le projet est prêt à usage industriel,
agroalimentaire ou logement. Or, aujourd'hui, nous, collectivités publiques au
sens large du terme, on est trop lents. Parce que qu'est-ce qu'on fait ? On
répond à un projet quand il arrive et on commence tous les délais. Si on fait
tout ça, qu'on écrase tout ça, qu'on prépare la décision publique en
accompagnant beaucoup plus qu'en réagissant, en préparant, en anticipant, on
sera beaucoup plus efficace. Et donc on va écraser les délais, être plus
rapide. Mais je vous demande aussi d'aller beaucoup plus vers les projets clés
en main. Et l'autre point, avec la rapidité, l'efficacité, c'est l'achat
public. Et là, je demande que dans les projets de début d'année, le ministre
porte une réforme structurante, c’est que notre achat public aura deux
tutelles, budgétaire et industrielle. L’achat public prendra en compte la
composante que j’évoque. On ne peut pas avoir un achat public qui, quand deux solutions
sont en concurrence, pour des raisons simplement budgétaires, prend une
solution qui est non-européenne face à une solution qui sera plus locale ou
innovante d’un point de vue de recherche. Et puis, le dernier point, c’est que
pour réussir pour tout cela, il faut accélérer sur la bataille des talents.
C’est pour ça que vous m’avez entendu parler du choc des connaissances à
l’école, c’est pour ça que j’ai besoin de vous pour redoubler d’efforts sur la
réforme du lycée professionnel, du premier cycle universitaire, et surtout de
cette carte des formations au niveau local. Tout ce qu’on se dit là, cela va
très vite, beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine. Je vous le disais, il y a 5
ans, les acteurs du secteur me disaient “On n’arrivera pas à faire des
batteries électriques”. On a des gigafactories chez nous. Il y a 7 ans, on nous
disait “Les micro-lanceurs, dans l’industrie du spatial, ça ne marchera
jamais”, c’est ceux qui sont en train de gagner la bataille aujourd’hui, qui
nous taillent des croupières parce qu’ils sont allés plus vite que nous. Donc
tout ce qu’on vous dit impossible dans chacun de ces domaines est peut-être ce
qui va révolutionner les choses. On a besoin d'aller plus vite dans ces
compétences et pour former ces talents. Et donc là, on a besoin de former les
talents de demain avec les universités, les organismes de recherche sur les
secteurs les plus en pointe. Mais j'ai besoin qu'on aille tous, qu'on soit tous
beaucoup plus mobilisés pour qu'au niveau des territoires, on anticipe ces besoins
là aussi, mieux qu'on ne l'a fait et qu'on forme beaucoup mieux nos jeunes,
qu'on ait un appareil d'orientation, de formation qui nous permette de répondre
aux besoins de la France de 2030 et encore plus de celle de 2040 et de 2050.
Plus de risque dans le privé, plus de rapidité et de cohérence dans le public
et une plus grande formation et une accélération de la formation des talents.
C'est clé si on veut continuer comme on a commencé de le faire, de gagner cette
triple bataille souveraineté, climat, industrie, plein emploi. Elle est
possible. C'est la France de 2030, celle qu'on a commencé à bâtir. On est sur
la bonne direction, on est au rendez-vous. Mais je vais être simple : pour
l'économie, pour l'industrie comme pour le climat, on a la référence des cinq
dernières années. Prenez-là, il faut faire deux fois plus et deux fois plus
vite pour les 5 années à venir. On n'a pas le choix et on y arrivera. Vive la
République et vive la France ! Je compte sur vous.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement,
certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs
propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos
critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> L’intelligence
artificielle est déjà partout dans notre quotidien. Nous lançons une
consultation pour recueillir vos idées et comprendre vos attentes. Ensemble,
continuons d’écrire la feuille de route IA pour les années à venir !
> Attirer toujours plus d’investissements en France, c’est l’ambition. Notre attractivité est une chance : pour l’emploi, pour la vie de nos territoires et pour notre économie. Marquez les esprits : investissez en France !
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Je regrette que nous perdions du temps
pour protéger les Français. (…) Le rôle des députés est de débattre et
d'argumenter, ils ont refusé de le faire. (…) On a joué contre la France,
estime-t-il. Ce projet de loi, il est très important pour la protection des
Français.
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi
immigration à l’Assemblée] Quand on a un
échec, c’est un échec. C’est un échec, bien évidemment, parce que je veux
donner des moyens aux policiers, aux gendarmes, aux préfets, aux magistrats
pour lutter contre l’immigration irrégulière. C’est pour ça que j’ai présenté
ma démission, car je suis un homme d’honneur et que le Parlement compte. Il
fallait que le président de la République tranche, il a tranché. (…) Ce texte
va continuer son chemin institutionnel avec trois possibilités pour le
gouvernement:
- Soit arrêter le texte mais des mesures fortes pour les policiers, les
gendarmes, pour la protection des Français doivent être prises dans un texte de
fermeté qui, notamment, vise à expulser les étrangers délinquants. On voit
assez de drames pour ne pas prendre nos responsabilités.
- Soit une nouvelle lecture au Sénat.
- Soit on envoie directement le texte dans ce qu’on appelle la commission mixte
paritaire.
Nous verrons ce que nous déciderons. Le président de la République nous a
demandé de trouver cette ligne de crête pour faire adopter des mesures fortes.
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Je pense qu'indépendamment de ma personne, ce qui est inquiétant aujourd'hui dans notre démocratie, c'est que l'immigration, sujet crucial pour les Français, dont tous les pays débattent et adoptent des dispositions nouvelles, cette immigration a été prise en défaut dans le débat démocratique
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] De voir des LR faire la béquille du Rassemblement national, ça me fait mal. La majorité des députés ne représente pas la majorité de l'opinion, parce que l'opinion soutient ce texte ?
> Le gouvernement s'engage dans les tous prochains temps,
dès le début de l'année 2024, à répondre aux exigences et aux questions posées
par les sénateurs, comme une évaluation et une réforme de l'Aide médicale
d'État (AME).
Nous venons d'écrire, avec le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, aux
présidents des groupes de l'Assemblée nationale et du Sénat pour nous engager
clairement dans cette voie et annoncer le dépôt de textes qui permettent la
réforme de cette Aide médicale d'État directement inspirée par le rapport de
messieurs Stefanini-Evin.
> Moi j'ai toujours pensé qu'il y avait du racisme et qu'il touchait tout le monde, il touche les arabes, il touche les noirs, il touche les juifs, il touche la communauté asiatique, et il touche évidemment les blancs, bien évidemment. Le racisme, par nature, c'est la peur de l'altérité, c'est le refus de l'altérité et c'est la haine de l'altérité, donc évidemment qu'il y en a un contre les personnes de couleur blanche, personne ne dit le contraire.
> Le rajeunissement de la violence, des auteurs comme des victimes, il faut le dire aussi, des auteurs comme des victimes, et quand à 14, 15 ans on donne des coups de couteau à un notre adolescent de 14, 15 ans, ce n'est pas de la faute de la police, je crois qu'il y a une question de parents, et une question de société, il y a une question d'éducation, il y a peut-être une question aussi d'immigration, d'intégration.
> Les services de renseignement évoquent que la première des menaces c'est l'islam radical, mais il y a aussi, il y a aussi, une d'ultradroite et d'ultragauche, donc il faut la combattre. Quand on est républicain et démocrate, même quand on a des envies de fermeté, comme je pense les Français l'ont, on doit regarder que tous ceux qui attaquent la démocratie, la République, doivent être écartés, me semble-t-il, d'un point de vue administratif, et poursuivis pénalement.
> Le 11 décembre 2018, il y a 5 ans jour pour jour, à Strasbourg, la France a été frappée par la barbarie du terrorisme islamiste. 5 personnes ont lâchement été assassinées. Nous leur rendons hommage.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Nous sommes dans la dernière étape de la préparation du Conseil
européen des 14 et 15 décembre, cette semaine. Et d’ailleurs je dois saluer la
présidence espagnole, une présidence qui a été particulièrement délicate à
mener, qui a été très bien menée avec tous les défis que nous savons, et toutes
les crises qui se sont accumulées. Hommage à la présidence dans son rôle.
À l’ordre du jour de notre Conseil des Affaires étrangères, plusieurs
sujets ; je voudrais évoquer deux d’entre eux prioritairement, l’Ukraine
et le Proche-Orient.
Pour ce qui concerne l’Ukraine, nous savons la situation et nous savons la
nécessité de marquer notre soutien à l’Ukraine dans la durée, c’est-à-dire d’en
envoyer le signal, de le dire, d’envoyer ce signal stratégique, mais aussi de
le faire, de le programmer et de nous organiser à cette fin.
Cela signifie trois choses. D’abord, adapter la Facilité européenne de paix
pour qu’elle puisse continuer d’aider l’Ukraine et dans une logique nouvelle,
orientée davantage vers l’aide à la production et à l’acquisition de matériel
européen.
Deuxièmement, cela signifie renforcer les sanctions, et donc nous souhaitons
l’adoption avant la fin de l’année du douzième paquet de sanctions contre la
Russie pour peser sur l’effort de guerre russe.
Et troisièmement est ouverte bien sûr, la question de l’ouverture de
négociations d’adhésion avec en particulier l’Ukraine et la Moldavie. Vous avez
vu sans doute que le président de la République a indiqué que la France
soutenait l’ouverture de telles négociations.
Je veux croire que sur ces différents sujets, les Européens seront unis. Unis
dans ce qui correspond à leurs intérêts de sécurité autant qu’à leurs valeurs,
et nous passerons aujourd’hui lors de ce Conseil des messages clairs - je pense
là à notre partenaire hongrois - pour qu’il en soit ainsi. Voilà pour
l’Ukraine.
Le deuxième grand sujet bien sûr, c’est la situation au Proche-Orient. Là
aussi, beaucoup de choses ont été dites. Je rappelle que nous sommes inquiets
de la façon dont les opérations militaires sont menées à Gaza par Israël, avec
leur cortège de victimes civiles, trop nombreuses, et nous sommes très
préoccupés d’une situation humanitaire qui devient véritablement critique.
Donc aujourd’hui, l’urgence reste d’une part à la libération de tous les
otages, sans conditions, et d’autre part au retour à une trêve de longue durée,
durable, permettant de conduire à un cessez-le-feu.
Au-delà de ça, bien sûr, il faut continuer de travailler sur les questions de
sécurité. Un travail est en cours et vous avez sans doute vu qu’avec mes
collègues Annalena Baerbock et Antonio Tajani, donc à trois, France, Italie,
Allemagne, nous avons proposé l’instauration, la création, d’un nouveau régime
de sanctions visant le Hamas, l’organisation terroriste déjà désignée comme tel
par l’Union européenne de longue date. Mais il faut aller plus loin, et
permettre des désignations individuelles supplémentaires.
J’ajoute d’ailleurs que la situation en Cisjordanie nous préoccupe aussi, comme
vous le savez, en particulier en raison de trop nombreux cas de violences
commises par des colons extrémistes. Et sur ce point, la France réfléchit à
l’adoption de mesures nationales.
Dernier volet évidemment sur le Proche-Orient, et il faut en parler, nous en
parlerons aujourd’hui, la façon de travailler ensemble pour restaurer un
horizon politique, retrouver un chemin de paix qui permettra d’avancer vers la
solution à deux États.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Troisième plan de lutte contre la traite des
êtres humains pour 2024-2027. Le ministère du Travail se mobilise notamment avec les contrôles de l’inspection du
travail pour faire cesser ces situations.
Gabriel Attal
(ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> [Enseignante intimidée dans les Yvelines] Il y
aura une procédure disciplinaire à l'endroit des élèves responsables de cette
situation.
> À l'école française, on ne conteste pas l'autorité, on la respecte.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Curieuse conception que celle qui consiste à
réclamer toujours le débat parlementaire et à ne pas s’en saisir quand il est
possible. Quand le seul objectif est de ne pas se confronter à ses
responsabilités, quel avenir pour nos démocraties ?
> L’agriculture est porteuse de solutions pour le climat ! J’étais présent à la COP28 pour avancer sur la protection des sols et mettre en avant les sujets agricoles. L’agriculture doit être mobilisée pour le stockage carbone et la production de biomasse. Et valorisée pour cela aussi ! L’initiative 4 pour 1000 lancée par la France en 2015 fait partie des outils à développer et à promouvoir. Les coopérations sont aussi essentielles : la France doit être en appui et à l’écoute de ses partenaires. La solidarité internationale face au défi climatique sera un enjeu majeur pour mettre en place des systèmes résilients ; notamment en ce qui concerne la gestion de l’eau, les productions agricoles et la sécurité alimentaire. L’agriculture est donc désormais au cœur des COP et c’est une avancée majeure qu’il nous faut conforter pour être à la hauteur du défi climatique. Sans agriculture pas d’alimentation, de transition, ni d’atténuation.
> Heureux
de retrouver ici à la COP28 mon collègue américain. Une ambition partagée d’être ensemble au rendez-vous de la
transition agroécologique et de l’adaptation de nos systèmes agricoles et
alimentaires au changement climatique. Les nouvelles techniques génomiques
peuvent faire partie du panel de solutions pour rendre nos productions plus
résilientes et assurer notre souveraineté alimentaire. Reconnaissance, aussi
partagée, que les chemins pour y arriver son divers et que les spécificités de
chacun sont autant de voies possibles que nous devons mutuellement respecter.
Inquiétude toute aussi partagée pour l’avenir de nos forêts : le dépérissement
et les attaques de scolytes, induits par le changement climatique, nous mets
face à nos responsabilités en termes de renouvellement et de gestion. Les Etats-Unis
et la France, dans l’Europe, sont des partenaires et des alliés. L’agriculture
et les forêts sont deux domaines où nous pouvons renforcer notre coopération
pour relever, ensemble, le défi de la transition écologique et énergétique.
> [Conseil
des ministres de l’agriculture] Il y a des sujets qui sont des sujets
d’importance : les NBT/NGT, avec une proposition espagnole dont la France
dira tout le bien qu’elle pense, notamment sur un certain nombre d’éléments qui
avaient été demandés sur la transition écologique. Premièrement, le fait que ça
vienne bien servir les intérêts de la transition écologique, du «farm to fork».
Et, deuxièmement, que ça vienne bien évidemment veiller à la brevetabilité,
parce que c’est un sujet qu’on avait mis sur la table. Je m’exprimerai en ce
sens. Il y a encore quelques ajustements, des clauses de revoyure qui sont
demandées pour pouvoir rassurer les uns et les autres en continu, mais je pense
qu’on est tout prêt d’un moment où on peut trouver la majorité qualifiée.
Deuxième sujet, transport des animaux et bien-être animal. Comme vous le savez,
c’est une préoccupation constante de la France. Préoccupation de transporter
les animaux dans des conditions de bien-être qui soient satisfaisantes et, en
même temps, de faire en sorte qu’on puisse continuer à transporter des animaux.
Sinon, on créerait des conditions de distorsion avec des pays tiers. La France
est une pays qui transporte des animaux vivants et elle répond à un certain
nombre de pays tiers qui veulent qu’on transporte des animaux dans ce
« format-là » si vous me permettez cette expression et le point
d’équilibre est à trouver entre ces contingences-là.
Un point de marché. Nous ne l’avions pas fait la dernière fois, on va le faire
là : un point de marché qui est un point important pour nous parce que ça
permet de voir la situation des marchés agricoles. Le collègue du ministère des
affaires étrangères ukrainiens était là avec vous, on sait bien à quel point il
y a besoin de solidarité avec l’Ukraine et en même temps on sait qu’aux
frontières de l’Europe les plus à l’Est, cela peut avoir des conséquences en
termes de déstabilisation de marché, avec toujours les mêmes sujets qui sont
posés à la Commission. J’espère que nous aurons des réponses. Et par
« point sur les marchés », on entendra aussi « où en sont les
marchés?»: quels sont les flux, quelles sont les tendances, quelles sont les
perspectives ? Ça, c’est évidemment un élément très important sur lequel
il faut qu’on travaille parce que, sinon, on arrivera pas à donner de la
crédibilité. On a besoin de confiance sur la question des marchés.
Puis corollaire de ça aussi : le travail que nous poursuivons au niveau
français. On est un continent : l’Union européenne aura importé cette
année 20 millions de tonnes de céréales. C’est-à-dire 20 millions de tonnes de
plus que ce que nous avions fait l’an dernier. On ne peut pas se trouver dans
cette situation sans se poser des questions, notamment la question qu’on pose
sur l’équilibre des marchés et sur notre capacité européenne à produire dans ce
contexte ce qui me permet de rappeler la demande exprimée par la France la
BCAE-8. Il y a bien d’autres sujets mais enfin voilà les points qui sont des
points de vigilance et puis ça permettra de discuter aussi de la future
présidence belge puisque, dans 15 jours quasiment, on va démarrer une nouvelle
présidence.
> [Union européenne] Est-ce que le sujet des pesticides
est un sujet devant nous ? La réponse est oui. Est-ce qu’avant qu’il y ait
échec - ou pas, d’ailleurs - de SUR [règlement sur l’usage durable des
pesticides], nous travaillons sur les pesticides au niveau français comme
européen ? La réponse est oui. Donc on a besoin de continuer à travailler
sur la question des pesticides ; c’est une question de responsabilité. On
ne peut pas à la fois ne pas vouloir se retrouver dans des situations d’impasse
ou d’interdiction sans solution et ne pas essayer de travailler. Deuxièmement,
on a besoin plus que jamais d’harmonisation européenne sur ces sujets-là. Donc
on va voir comme relancer une mécanique. C’est aussi très symbolique cette
affaire de SUR : quand vous avez des positions aussi radicales de part et
d’autre, voilà ce à quoi on arrive : à rien. C’est-à-dire entre ceux qui
veulent aller beaucoup trop loin par rapport aux exigences et à la combinaison
d’exigences et ceux qui ne veulent rien changer. Résultat des courses, quand
vous êtes dans cette situation là, vous n’avancez pas. C’est quand même une
leçon pour tous celles et ceux qui ont envie qu’on avance sur ces sujets-là et
qui trouvent qu’à force d’être radicaux de part et d’autre, en fait on n’avance
pas. Je ne suis pas sûr que ça serve les intérêts des agriculteurs et que ça
serve les intérêts de nos concitoyens et des consommateurs européens. Donc il
faut remettre l’ouvrage sur le métier, comme on dit. C’est dans cet ordre-là
qu’il faut le faire et on va essayer de trouver un point de convergence. Notre
intérêt collectif, c’est d’avoir les mêmes méthodologies d’évaluation. Bref, le
travail est plus que jamais au niveau européen, parce que, si on veut activer
les clauses miroirs, si on veut faire valoir nos positions européennes, c’est
donc au niveau européen qu’il faut une réglementation. On a intérêt à avoir une
réglementation car un certain nombre de questions n’ont pas été levées, et
d’interrogations n’avaient pas été levées sur la capacité à produire notamment,
et les conséquences du règlement tel qu’il était proposé, il faut qu’on
continue à y travailler. (…)
Il y a toujours un peu de travail sur un certain nombre de sujets : clause
de revoyure - comment on travaille avec une revue par les pairs qui pourrait
arriver à partir de 2026, et quelques éléments sur lesquels nous allons faire
des propositions - mais on approche quand même, on voit bien qu’on approche
d’un moment d’équilibre. On a besoin de ces technologies ; on ne peut pas
à la fois porter la volonté de transition, la volonté d’avoir à disposition du
matériel végétal permettant à la fois de réduire l’utilisation des pesticides
et avoir du matériel végétal qui permette de lutter contre les effets du
dérèglement climatique, c’est à dire qui résiste mieux à la sécheresse, à la
chaleur, et ne pas se douter d’un outil qui est en train de se multiplier dans le
monde avec des clauses de sécurité. La France a toujours été attachée à cela, à
des clauses de sécurité et de vigilance, qui nous semblent être quasiment
atteintes dans la proposition espagnole. (…)
Le travail européen, c’est un travail de convergence : essayer de trouver
un compromis. Il peut arriver qu’on ne soit pas d’accord, et j’essaie de
comprendre, et c’est pour ça d’ailleurs que nous avons dit que cela doit servir
des objectifs de transition. C’est pour ça que nous avons dit qu’il fallait
bien distinguer la catégorie 1 de la catégorie 2 ; c’est pour ça que nous
demandons une clause de revoyure. Bref, nous avons essayé collectivement, en
pensant à ces collègues-là, d’essayer de trouver un terrain de compromis.
Nous-mêmes Français, il a pu arriver que nous soyons sur des sujets où c’était
pour nous blanc ou noir ; ça ne peut pas être blanc ou noir, ce sont des
technologies qui portent beaucoup d’espoir, il faut juste mettre des balises,
et c’est ce qu’on s’est employé à faire, et c’est ce qu’on va continuer à
s’employer à faire. (…)
J’essaie de ne pas être dans la politique fiction, il se passe que j’ai besoin
de NGT-NVT, qu’on en a collectivement besoin, les 27, pour assurer notre
souveraineté. Donc on va essayer de trouver une autre convergence. Je ne me
mets jamais dans une situation d’échec, parce que si je suis là, c’est pour
essayer de trouver une solution et réussir à trouver une solution et un
compromis, sinon, il ne faut pas faire de politique".
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> La recherche au service de notre planète. Lancement
à la Cop28 de l’Institut des Océans, laboratoire
de recherche transdisciplinaire spécialisé dans la surveillance des océans, de
la biodiversité et des environnements côtiers.
> Après le lancement du One water Summit, j’ai annoncé que la France rejoignait le Fresh water challenge : préserver et restaurer nos écosystèmes d'eau douce Une des priorités de notre stratégie nationale pour la biodiversité.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> En l'état actuel, le texte présenté par la
présidence de la COP28 est une déception. Il est insuffisant. Nous devons faire
mieux. Notre objectif reste d’obtenir l’accord le plus ambitieux possible sur
les énergies fossiles - et sur leur sortie.
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> France 2030 a deux
ans. La santé bénéficie à plein du plan d'investissement pour la recherche et
l’innovation annoncé par Emmanuel Macron. Santé numérique, biomédicaments, prévention, médecine
prédictive : les actions se déploient dans la poursuite de cette dynamique.
C’est une annonce décisive qui permettra d’ancrer le
virage de la prévention : nous avons de quoi financer des programmes de
recherche plus ambitieux pour comprendre les déterminants de santé et agir
toujours plus en amont en matière de santé publique.
> Les différentes épidémies sont prêtes à repartir. On peut pourtant éviter ensemble que tout ceci ne converge et ne s’aggrave pour les fêtes : gestes barrières et vaccination. Pour chacun de nous. Pour les plus fragiles. Pour le système de santé. Pas pour contraindre ou imposer.
> Est-ce beau ou glaçant que la Déclaration universelle des droits de l’homme soit si précisément ajustée aux maux de notre temps, 75 ans après son adoption ? C’est vertigineux en tout cas. Et cela mérite qu’on redise l’importance de défendre les principes de ce texte majeur.
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Irresponsable
et affligeant. Les Français méritent mieux que ce cynique spectacle. Ils
veulent et attendent un débat à la hauteur sur l'immigration. Le texte porté
courageusement par Gérald Darmanin le permet. Les oppositions ont décidé de l'en empêcher.
> [Lancement
de 96 maisons France services] Avec cette nouvelle vague, la promesse du
président de la République, faite à l’issue du Grand Débat national il y a
bientôt quatre ans, de ramener des services publics à proximité de nos
concitoyens, sera pleinement relevée. Désormais, avec 2.700 espaces France
services partout sur le territoire, l’ensemble de nos concitoyens ont des
services publics à moins de vingt minutes de chez eux. Ils sont portés par des
collectivités, des bureaux de Poste, des associations, des sous-préfectures… (…)
France services, ce sont d’abord des agents, désormais quasiment 7.500 sur le
territoire. Au moins deux par espace, formés à un bouquet de services autour de
neuf opérateurs : les impôts, la politique familiale, les retraites, mais
aussi la mutuelle des agriculteurs, la Poste. Sur tous ces services publics du
quotidien, nos concitoyens peuvent venir dans ces espaces physiques, sans
rendez-vous, pour trouver une réponse. Et ça marche : plus de neuf fois
sur dix, un usager qui rentre dans une maison France services voit sa démarche
résolue au moment où il en sort. (…)
On va continuer de progresser sur le réseau, mais notre priorité doit désormais
être d’enrichir le bouquet de services. D’abord sur la rénovation des
logements. On sait à quel point l’accès simplifié aux services de Ma Prime
rénov' ou Ma Prime adapt' est une attente des Français. C’est parfois un
service public complexe parce que les travaux de rénovation sont complexes. A
partir de janvier prochain, dans les 2.700 espaces France services, nos
concitoyens pourront trouver un premier niveau d’accès à ces politiques
publiques.
Ensuite, c’est l’énergie. A partir du 1er janvier 2024, les espaces France
Service pourront accompagner les Français dans leur demande du chèque énergie.
Aujourd’hui, il y a encore deux Français sur dix qui ont droit au chèque
énergie et qui n’en bénéficient pas. C’est un défi
central pour notre action : assurer le dernier kilomètre de nos politiques
publiques. France services permet de
recoudre les droits formels et les droits réels.
> Ce que manifestaient
les « gilets jaunes », c’était parfois un sentiment de déclassement
face à la fermeture de certains services publics. France services est une
réponse politique, au sens le plus noble du terme, à ce sentiment de
déclassement. On réinvestit largement dans nos services publics, dans l’école,
la santé, les politiques publiques régaliennes… Ma mission de ministre, c’est
de relever le défi de l’efficacité de tous les services publics du quotidien.
De la pension de retraite en passant par les papiers d’identité, jusqu’aux
caisses d’allocation familiale, c’est-à-dire tous les besoins qu’on rencontre
dans sa vie, de la naissance au décès.
Dans ces moments-là, on a besoin non seulement de services publics numériques
qui fonctionnent, mais surtout, à un moment donné, de voix et de visages en
face de soi. France services apporte des solutions là où les extrêmes vivent
sur les difficultés du quotidien. Comme pour la réouverture d’une usine, avec
la réouverture de services publics, on fait reculer les extrêmes.
C’est une manière de lutter contre le Rassemblement national, un parti
populiste qui vit sur le dos des difficultés des gens. On doit pouvoir, en
région, apporter des réponses concrètes, moins de discours d’amour et plus de
preuves.
> Je veux être très clair : France services est une politique publique centrale pour la simplification, la proximité des services publics, mais ce n’est pas la seule. Un des enjeux que nous avons devant nous, c’est de décloisonner les réseaux. Je pense notamment au premier réseau de guichets que sont les mairies, avec qui nous devons travailler. Dès lors que sur un bassin de vie, on met en synergie le réseau des secrétaires de mairie avec le réseau des agents de France services, on voit qu’on fait ce que les Français attendent : on résout des problèmes du quotidien. Il ne faut pas laisser penser que tout pourrait être simple du jour au lendemain, parce que la vie des gens est complexe. Mais ce qui doit être simple, c’est le point d’accès.
> Je suis le premier conscient que l’ensemble de nos
concitoyens ne peuvent pas faire reposer leurs démarches administratives sur
des points d’accès numériques. Il y a aujourd’hui 13 millions de Français
qui éprouvent encore des difficultés avec le numérique. C’est aussi pour cela
que nous avons déployé 4.000 conseillers numériques pour accompagner vers
l’autonomie numérique. Ce que je n’accepte pas, c’est qu’une part des démarches
en ligne ne soit, par exemple, pas accessible aux personnes en situation de
handicap : on investit 60 millions d’euros pour que 100 %
des démarches en ligne soient accessibles.
Il nous faut donc agir à tous les étages : ce serait une folie de tourner
le dos au numérique, mais il faut qu’on le fasse de façon exigeante. Il faut
faire du bon numérique. Par exemple, quand on a donné des informations à une
administration, l’ensemble des autres pourraient être également renseignées.
Ça, ça simplifiera la vie des gens. Mais ça veut dire aussi qu’il ne faut pas
que le numérique soit la voie unique d’accès aux services publics. J’assume de
numériser des démarches en ligne, mais à une condition : de pouvoir
toujours avoir une alternative au téléphone et une alternative au guichet,
notamment grâce aux espaces France services.
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> Prostitution,
travail, mendicité forcés: nous présentons un Plan national de lutte contre la
traite des êtres humains 2024-2027 avec la création d’un mécanisme national
d’identification, d’orientation et de protection.
> La constitutionnalisation de l'IVG se concrétise. Après avoir renforcé l'accès à l'IVG avec la loi de mars 2022, la France sera le 1er pays de l'Union européenne à en faire un droit fondamental. C'est un signal fort envoyé aux femmes du monde qui voient leurs droits reculer.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] L'alliance des contraires rejette le
projet de loi immigration avant même qu'il ne soit débattu. C’est
irresponsable. Entre cynisme pour les uns et lâcheté pour les autres, ils
privent les Français d'un débat démocratique à l'Assemblée nationale.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des
Télécommunications)
> Non, ce n'est pas aux européens de quitter
Twitter. C'est à Twitter de quitter l'Europe s'il ne se conforme pas à nos
règles. Une enquête a été ouverte par la Commission européenne. Si Twitter
n'est pas au niveau, des sanctions extrêmement lourdes pourront être prises.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Contre les
postures, les vents contraires, les idéaux abandonnés sur l’autel de la
politicaillerie, nous ne lâcherons pas. Quand l’intérêt général est en jeu il
faut savoir agir et prendre ses responsabilités pour protéger les Français. Gérald
Darmanin l’a toujours fait
et continuera.
Dominique Faure
(ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la
Ruralité)
> [France 2030] Anticiper, cartographier et
préparer les sites à l’accueil d’un projet industriel avant même leur lancement
est la clé du succès pour les collectivités territoriales. C’était le cas par
exemple à Dunkerque et cela doit nous inspirer collectivement !
Grâce à France 2030, nous avons doublé notre
capacité de semi-conducteurs et il faut aller encore plus loin. Pour être à la
pointe d’une technologie IA sobre, public et privé doivent se mobiliser pour
sécuriser la chaîne de développement et avoir des capacités de calculs de nos
datacenters, plus fortes et plus massives.
« Il n’y a pas de souveraineté spatiale si l’Europe perd son accès à l’espace.
» (Emmanuel Macron) Avec France 2030, nous accompagnons des projets d’innovation
aérospatiale, notamment de constellations pour développer des applications
inédites dans de nombreux secteurs.
> Le 11 décembre, depuis 20 ans, consacre les montagnes du monde : je veux cette année mettre en avant le thème de la restauration des écosystèmes, qui est un sujet d'actualité dans tous les massifs du monde, avec leur immense biodiversité. Cette biodiversité de nos territoires de montagne est une richesse d’intérêt général, une valeur collective, qu’il faut préserver et entretenir.
Hervé Berville
(secrétaire d’Etat chargé de la Mer)
> [Conseil européen des ministres de la pêche] C’est un moment important
pour notre pays, pour la France, pour le continent européen parce que se joue
dans ces prochaines heures, dans ces prochains jours, la souveraineté
alimentaire et la souveraineté économique de notre pays et de notre continent.
Derrière toutes ces négociations qui sont à la fois passionnantes, cruciales il
y a des femmes et des hommes il y a des ports, il y a des marins, que ce soit
le port de Sète, que ce soit en France, à Bayonne, à Audierne ou encore les
Sables-d’Olonne et donc ce qu’il faut qu’on arrive à faire, c’est d’assurer la
souveraineté alimentaire de notre continent. Cela veut dire pour moi deux
choses : faire en sorte de préserver la ressource et préserver nos stocks
de poissons parce que c’est ce qui permettra d’avoir encore des capacités de
pêche pour les futures générations et puis c’est d’assurer la viabilité et la
durabilité économique des entreprises de pêche dans toute leur diversité et
donc moi je suis ici au nom du gouvernement de la France en responsabilité. En
responsabilité pour faire en sorte de préserver ces ressources et en
responsabilité pour prendre en compte dans les discussions, dans les
négociations la réalité de nos entreprises de pêche et la réalité de la
diversité des façades maritimes et notamment un enjeu qui est vraiment
important pour la France notamment dans le golfe de Gascogne, c’est l’enjeu des
pêcheries mixtes. C’est-à-dire qu’on a des pêcheurs qui pêchent plusieurs
espèces en même temps et ça c’est important. Puis notamment je pense à la
Méditerranée il y a aussi là un enjeu important de reconnaître les efforts qui
ont été faits par nos marins pêcheurs depuis des années et donc d’avoir là
aussi des politiques publiques qui soient adaptées à la réalité de ce qu’on pu
fournir comme effort nos pêcheurs et de ce qu’il reste bien évidemment à faire.
Donc un moment important pour notre Union européenne, un moment important pour
les femmes et les hommes qui sont passionnés de la mer et qui garantissent
notre réalité alimentaire et je crois à un moment important on l’autonomie de
notre continent et notre capacité à répondre à deux grands enjeux la question
du changement climatique et la question de la souveraineté économique je vous
remercie".
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Les oppositions ont choisi de priver notre
pays d’un débat indispensable sur l’immigration. Elles devront s’en expliquer
auprès de leurs électeurs. Les Français méritent mieux que cette
politicaillerie.
> En amont du
Conseil européen du 14 et 15 décembre, l’enjeu principal est bien l’Ukraine :
- L’Europe continuera d’envoyer des
signaux clairs : un soutien financier et militaire dans la durée, ce n’est pas
le moment de faiblir.
- L’élargissement, c'est avant tout la
sécurité et la stabilité du continent. Il s’agit d’envoyer un signal très fort
à la Russie, ce qui s’est produit en 2008 ou en 2014 ne doit pas se reproduire.
> Le marché unique est, avec l’état de droit, le roc sur lequel repose l’Union européenne. Nous œuvrons pour adapter l’UE aux nouveaux enjeux géopolitiques, en renforçant la compétitivité des entreprises européennes, la coopération entre les pays et la solidarité entre nos concitoyens.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Je souhaite territorialiser la Stratégie
nationale biodiversité. Cette stratégie, c’est un plan d’action concret avec des
objectifs ambitieux pour les territoires.
> La France est l’un des premiers pays de l'Union européenne à intégrer dans sa législation la nouvelle directive sur le reporting extra-financier. Une avancée majeure pour la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux par les entreprises.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> J’ai décidé de ne plus répondre aux attaques
de monsieur Mélenchon et à ses outrances. Je méprise les propos qu’il peut
tenir et désormais je m’en tiendrai à cela.
> Sur la polémique autour d’Hanouka, je ne commente pas la vie politique, j’en suis actrice. Avec Gérard Larcher nous avons pris nos responsabilités en organisant le 12 novembre dernier, une marche pour la République et contre l’antisémitisme.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Sylvain Maillard (président du groupe à
l’Assemblée nationale)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Hier, les
oppositions ont fait une alliance irresponsable ! Mais les députés Renaissance étaient au
rendez-vous de ce vote. Jamais, en 6 ans et demi, nous n’avions été aussi
mobilisés.
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier le seul but des oppositions était de se payer le gouvernement avec des alliances qui n'ont aucun sens ! Et ils l'ont fait au détriment des Français.
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier la droite a voté contre des mesures fermes pour expulser les étrangers délinquants. Hier la gauche a voté contre les régularisations de travailleurs qu’elle demandait depuis des années.
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier, les oppositions ont applaudi ensemble au détriment de la sécurité des Français. Hier, Sandrine Rousseau a voté avec Eric Ciotti. Mathilde Panot a voté avec Marine Le Pen. Mais que partagent-ils ?
> Depuis un an et demi nous avons trouvé des majorités sur chaque texte. Les Français nous ont demandé de travailler tous ensemble pour construire des textes structurants. C’est notre responsabilité.
> Les Français veulent que nous changions leur quotidien, que nous soyons efficaces. Nous y travaillons tous les jours car c'est comme ça que nous combattrons les extrêmes.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Ce qu'il s'est passé est extrêmement
dommage, triste pour notre démocratie. On a besoin de réponses efficaces sur
l'immigration.
Pieyre-Alexandre
Anglade (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] L’alliance
irresponsable du RN, LR, PS, LFI et des Verts rejette le projet de loi sur l’immigration. La majorité relative exige une
responsabilité absolue des oppositions. Cette coalition opportuniste démontre
qu’elles en sont dépourvues. Elles portent une lourde responsabilité envers le
pays
Maud Bregeon
(députée)
> Une partie de la gauche a un problème avec la
notion même d’autorité. Il faut pourtant en remettre, à tous les étages de la
société. Aider les parents qui en ont besoin est prioritaire, mais la recherche
permanente d’excuse sociale déresponsabilise et ne règle rien.
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Ce qui a gagné ce soir, c'est la politicaillerie plutôt que l’intérêt des français. Le mariage électoral d’Eric Ciotti et Sandrine Rousseau, de Marine Le Pen et Louis Boyard, plutôt que la sécurité des français. Que diront les députés LR demain à leurs électeurs ?
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Hier, la majorité des français n’a pas été représentée par une majorité de députés. Alors que 3 français sur 4 plébiscitent ce projet de loi immigration, l’intérêt général et la sécurité des français ont fait les frais des calculs partisans. Est-ce qu’on s’engage pour ça ? Non.
Nadia
Hai (députée)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration
à l’Assemblée] L’alliance
de la honte des LR/RN/Nupes pour rejeter un texte d’équilibre. Les oppositions
ont montré leur vrai visage, celui de l’irresponsabilité et du désordre. Les
français se souviendront du refus des oppositions à faire progresser notre pays
sur cette question fondamentale et, du double discours de LR qui refuse de
débattre d’un sujet dont il réclame le débat chaque année. Nous continuerons
d’œuvrer pour l’intérêt général des français.
Karl Olive (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration
à l’Assemblée] Les Français favorables au projet de
loi. Les Députés contre! Quand les partis prennent le pas sur le pays!…
> Charles
Sitzenstuhl (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] La loi immigration
était soutenue par une
majorité de Français. L’attitude irresponsable des oppositions ne fait que
creuser le fossé entre le peuple et les élus. Hélas seuls les extrêmes tireront
les bénéfices d’une pareille cacophonie.
Jean-René Cazeneuve
(député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Que LFI et le
RN s'allient pour voter contre le Gouvernement est devenu habituel. Que le PS et
LR refusent le débat sur un texte qui permet une meilleure régularisation pour
les métiers en tension et des mesures fermes envers les délinquants est
incompréhensible.
Mathieu Lefèvre (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Les tenants
d’une immigration
zéro ont joint leurs voix aux tenants de la régularisation de tous les
sans-papiers pour rejeter les mesures qui permettent à notre pays de lutter
contre l’immigration clandestine et favoriser l’intégration des travailleurs.
Où est la cohérence ?
Pierre
Cazeneuve (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] La Nupes et le
RN se sont à nouveau mariés pour rejeter le texte immigration sans aucun débat.
Même les LR ont rejoint la Nupen Loin des attentes des français : Le Pen,
Bompard, Rousseau et Ciotti qui ne sont d'accord sur rien ont choisi le chaos
et l'irresponsabilité.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Voter pour ne pas débattre, c’est déjà
lunaire pour des parlementaires. Mais voter pour ne pas débattre sur un sujet
qu’ils érigent en priorité, c’est prendre leurs électeurs pour des imbéciles.
L’énorme travail des députés sur ce texte doit se poursuivre.
Bruno Millienne
(député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Cette motion de rejet, c'est à la fois
irresponsable et un peu lâche. (…)
L'alliance Nupes-LR-RN fuit le débat sur un texte équilibré pour éviter d'avoir
à se prononcer sur le fond. Le pari est très risqué pour la gauche qui
risque de voir revenir un texte plus dur. (…)
Les mêmes qui hurlent au déni de démocratie lorsque le Gouvernement utilise le
49-3 pour faire adopter le budget viennent de faire taire le Parlement...
L'alliance LFI-LR-RN a ce soir raison du débat démocratique !
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à l’Assemblée] Je ne sais pas si c'est une crise politique, c'est une crise de la démocratie en revanche. Ce qui s'est passé hier, c'est l'alliance de la carpe et du lapin.
Erwan Balanant (député)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] L’Assemblée a décidé de ne pas faire la loi et s'est auto-mutilée. C'est
la première fois depuis la Vème République sur un texte aussi important.
> [Enseignante prise à partie au collège
Jacques-Cartier à Issou] Il ne s'agit pas d'un simple fait divers. Je crois que
cette situation est l'illustration d'un problème plus profond dans nos écoles :
la remise en question de notre principe de laïcité.
Réaffirmons ensemble notre soutien à l'ensemble des professeurs menacés et
remercions-les pour le courage de leur engagement!
Elodie
Jacquier-Laforge (députée)
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration
à l’Assemblée] On voit finalement que si ni la gauche,
ni la droite ne sont satisfaites, c'est qu'on a trouvé un chemin d'équilibre.
Quand on est parlementaire, c'est difficilement envisageable de dire qu'on
n'étudie même pas le texte. Au Parlement, on
parlemente, on essaie de trouver des solutions pour nos concitoyens.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement
européen)
Nathalie Loiseau
> [Refus de l’opposition de discuter du projet de loi immigration à
l’Assemblée] Les oppositions viennent d’envoyer aux
Français un signal terrible : elles se moquent de faire avancer le pays.
> 5 ans, 5 morts. C’était à Strasbourg le 11 décembre 2018. Le terrorisme islamiste faisait 5 victimes. Nous devons leur rendre hommage et poursuivre la mobilisation, en France, en Europe et avec nos partenaires internationaux, pour vaincre les groupes terroristes qui nous ciblent.
Bernard Guetta
> [Opinion: «Soyez logique, M. Orban»]
Viktor Orban lui-même le comprend. « L’Europe, vient-il de dire
dans une interview au Point, doit
être capable de se défendre par ses propres forces ». Il le
dit après avoir pourfendu à longueur de colonnes le « centralisme »
de l’Union européenne, après avoir appelé de ses vœux au rassemblement des deux
courants de l’extrême-droite pour qu’elle puisse peser au Parlement, après
avoir, en un mot, dit toute son hostilité à l’Union mais « dans
le domaine de la sécurité, constate-t-il,
nous devrions être plus centralisés ».
Alors passons sur la complète contradiction qu’il y a à vouloir « décentraliser »
l’Union tout en appelant au resserrement de ses rangs dans un domaine aussi
décisif que celui de la Défense et ne craignons pas de reconnaitre que,
là, sur ce point, Viktor Orban a raison. Il parle même d’autant plus juste
qu’il propose de nous y atteler sans attendre et en commençant par constituer
des industries paneuropéennes d’armement.
Il ne nous faut, en effet, plus perdre une heure puisque les chaos des autres
rives de la Méditerranée ne sont pas près de retomber ; que nous en
subirons toujours plus les conséquences ; que Vladimir Poutine ne
renoncera pas de sitôt à couper d’Ukraine en deux avant de poursuivre sa
tentative de reconstruction de l’Empire russe ; que tous les voyants
rouges s’allument en Chine où Xi Jinping pourrait maintenant vouloir contourner
ses difficultés intérieures en attaquant Taïwan et que Donald Trump, l’homme qui
avait fait prendre d’assaut le Congrès, pourrait bien être réélu en novembre
prochain.
Tout peut changer en onze mois mais tous les sondages le donnent aujourd’hui
gagnant et l’on sait, car il n’en fait pas mystère, ce qu’il ferait vis-à-vis
de nous, les Européens. Il arrêterait bien vite tout aide à l’Ukraine,
s’entendrait avec Vladimir Poutine en prenant son parti de l’annexion du
Donbass et de la Crimée et ferait tout pour décrédibiliser l’Alliance
atlantique et la tuer. Son objectif serait ainsi d’éloigner Moscou de Beijing
et de s’appuyer sur la Russie pour affaiblir d’un coup la Chine et l’Union
européenne qu’il regarde, l’une autant que l’autre, comme des rivaux
économiques à combattre.
Sans autre véritable armée que l’armée française qui ne suffirait pas à la
défendre, l’Union se retrouverait en conséquence nue, sans plus de parapluie
américain et sans Défense propre, alors que tout la menace à ses frontières
orientale et méditerranéennes.
Il y a urgence.
Il nous faut une Défense qui ne s’affirmera pas, Viktor Orban voit juste, sans
que nous ne mettions nos moyens en commun pour ne plus dépendre des fournitures
d’armes américaines. Capitaux et excellence d’un savoir-faire dans toutes les
armes, nous avons toutes les possibilités de créer un ou plusieurs Airbus de
l’armement mais là où le Premier ministre hongrois se trompe totalement est que
nous ne le ferons pas sans faire de l’Union une union politique et sans
l’élargir.
Lorsque Viktor Orban refuse que l’Union ouvre ses portes à l’Ukraine et menace
même d’y mettre son veto, il ne voit pas qu’en tournant le dos à ce pays
agressé au cœur de l’Europe, nous briserions le moral des Ukrainiens et dirions
à Vladimir Poutine que l’Ukraine lui appartient bel et bien et que ses troupes
peuvent donc marcher jusqu’à nos frontières.
Viktor Orban et tous ceux qui à l’extrême-droite, à droite, au centre et à
gauche, prônent sans le dire mais clairement d’abandonner l’Ukraine ne
comprennent pas qu’en faisant cela nous ferions immédiatement éclater l’Union
et nous mettrions dans la main les uns des Etats-Unis, les autres de Vladimir
Poutine et d’autres encore de la Chine ou de la Turquie – que l’Europe, en un
mot, se laisserait effacer de la carte.
On ne peut pas à la fois, M. Orban, appeler à une Défense commune et plier
l’échine, le dos et le genou face à un homme qui n’aurait alors aucune raison
de s’arrêter à Kiev.
Pascal Canfin
> Marine Le Pen et 26 personnes du Rassemblement National sont renvoyées
en correctionnelle pour soupçon d’emplois fictifs d’assistants parlementaires
européens ] C’est à la justice de se prononcer sur la fraude éventuelle
concernant l’utilisation de l’argent de l’Europe pour financer le
fonctionnement du parti. Ce qui est certain, et je peux en témoigner comme
parlementaire européen, c’est que les eurodéputés RN ne sont pas au Parlement
pour travailler. Ils sont absents de toutes les négociations. Ce sont largement
des députés fictifs !
> Contrairement à ce qu’il dit, le Rassemblement National
a un passé et un bilan au Parlement européen. Celui de Jordan Bardella, député
européen depuis 2019. En voici quelques exemples.
1/ Le RN n’a pas voté l’aide financière à l’Ukraine, y compris après le
déclenchement de l’opération terrestre de la Russie. En cela, il a clairement
mené une politique pro-Poutine même après le début de l’invasion.
2/ Non seulement le RN n’a pas voté la loi Climat de mise en œuvre de l’accord
de Paris, mais il a voté une motion de rejet avec une position radicalement
climato-sceptique, semblable à celle de Donald Trump.
3/Le RN n’a pas voté la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne. Elle
permet pourtant entre autres de taxer les importations et de lutter contre le
dumping climatique des Chinois.
4/ Le RN n’a pas voté pendant le Covid le plan de relance de 750 milliards
d’euros, un montant colossal qui s’est traduit en France par le « quoi qu’il en
coûte » et qui a permis de sauver des dizaines de milliers de petits
commerçants et des artisans.
C’est donc un bilan Zéro, y compris par rapport aux attentes de l’électorat du
RN qui cherche à se protéger contre les effets de la mondialisation. (…)
Personne ne connaît son bilan. Nous allons le faire connaitre pendant la
campagne. Par exemple, en refusant toute action sur le climat, il est le
meilleur allié des Pays du Golfe. Le RN est l’idiot utile des puissances
pétrolières : il contribue à faire en sorte que l’argent continue
d’affluer vers des pays qui ne se gênent pas pour financer l’islam radical dans
le monde.
Contrairement à ce qu’ils veulent faire croire, ils contribuent de fait à la
propagation de l’islam radical qu’ils sont censés combattre.
La démarche du RN est dictée par une idéologie anti-européenne primaire et
basique, mais ripolinée par le discours officiel de la normalisation. Il suffit
de creuser un peu pour s’apercevoir que le RN est systématiquement contre toute
politique européenne. Au point de même voter contre la directive sur l’égalité
des salaires entre les hommes et les femmes. Leur sentiment anti-européen est
tellement fort qu’ils votent même contre des idées qu’ils devraient approuver.
> Le RN se nourrit seulement des problèmes et des dysfonctionnements. Hypocrite, il se prétend normalisé. Marine Le Pen cherche à gommer les clivages qui la ramèneraient à son histoire d’extrême-droite. Nous publierons prochainement le « livre noir » du RN au Parlement européen pour révéler cette hypocrisie. Par exemple, qui sait que le RN a voté contre le fait de déclarer l’Europe une zone de liberté pour les personnes homosexuelles ? On est loin de la normalisation…
> On est à un moment de l’histoire où on a commencé à
construire une « Europe puissance », comme avec le plan de relance historique
de la période du Covid qui a sauvé des millions d’emplois en Europe. On a été
le continent qui a produit le plus de vaccins, vacciné le plus de monde pour
sortir le plus vite de la pandémie. Alors que le RN voulait qu’on achète… des
vaccins chinois et russes. Le RN est le parti de la soumission : aux
puissances du Golfe pour l’énergie, à la Russie pour la géopolitique, à la
Chine pour les vaccins.
Oui l’extrême-droite peut affaiblir à tel point l’Europe de l’intérieur qu’elle
la détruirait. Là est l’enjeu numéro un des élections européennes. Construire
l’ « Europe puissance » ? Ou connaître un coup d’arrêt qui fragmentera
l’Europe de l’intérieur ?
> C’est un phénomène nouveau, en quelque sorte l’importation du trumpisme en Europe. Il gagne à présent les extrême-droites européennes, l’AFD en Allemagne, le RN en France, VOX en Espagne, etc. Dans son ADN, le Trumpisme est antiécologique. Les mouvements d’extrême-droite sont en train de copier son logiciel, le trumpisme européen se répand. Un poison, que je combats évidemment.
> [Pacte asile et migration] Il s’agit d’un grand paquet de cinq textes européens qui durcit le jeu sur les flux migratoires et doit rendre plus performantes les règles d’accueil dans tous les pays européens, notamment les plus exposés comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce. Car une fois la frontière européenne franchie, tout est plus compliqué. L’enjeu est donc de faire respecter le droit. On accueille ceux qui ont le droit d’être accueillis, notamment au nom du droit d’asile, et on se donne le droit de ne pas accueillir ceux qui ne peuvent pas l’être.
> [COP28] Il y a deux bonnes nouvelles. La première est que nous sommes enfin en train de respecter, avec trois ans de retard, les fameux 100 milliards de dollars par an que l’on a promis de donner aux pays pauvres pour accompagner leur transition écologique. La deuxième, c’est la création d’un fonds inédit pour financer les pertes et dommages des pays les plus touchés par les changements climatiques, à condition qu’ils soient pauvres. La ligne rouge fixée par les États-Unis a sauté. Quant à l’Europe, elle acceptera de financer dès que la Chine le fera également.
> [Nucléaire] Ce qui est intéressant à noter, c’est que même dans la mouvance écolo, les lignes bougent. Les partis verts se sont historiquement construits contre le nucléaire et les anciens ne changeront pas. Mais les jeunes générations sont beaucoup moins antinucléaires que leurs aînés. À titre d’exemple, les verts en Finlande sont devenus pronucléaires. J’invite sur ce sujet les verts à sortir de l’idéologie.
> Quatre ans après sa signature, on aura délivré
80 % des ambitions du Pacte vert. C’est considérable. Dans les Hauts de
France, ma région, la « vallée de la batterie » est en train de créer des
milliers d’emplois industriels verts. C’est le résultat du Green Deal. Un
nouvel espoir pour toute une région !
C’est tout l’objet de la bataille des élections européennes : je refuse de
voir détricoter par le RN tout ce que nous avons bâti à l’instar de la
réindustrialisation de cette région qui me tient à cœur. Mon terrain d’action,
c’est l’Europe. Voilà pourquoi en juin 2024, mon intention est de participer
pleinement à la campagne pour poursuivre ce que nous avons fait depuis 2019.
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