Voici une sélection, ce 6 décembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Intervention à l’Assemblée concernant l’attentat de Paris]
Samedi dernier, près du pont de
Bir-Hakeim, un homme a été tué et deux autres personnes blessées, victimes du
terrorisme islamiste. Je veux leur rendre hommage. Je veux dire ma solidarité
et celle de mon gouvernement à leur famille et à leurs proches. Et je veux
saluer à mon tour nos forces de l’ordre et nos services de secours. Leur intervention rapide a permis d’éviter un
bilan plus lourd encore.
Pas plus que vous, je ne peux évidemment me satisfaire que cette personne, qui
a fait l’objet d’un suivi judiciaire, administratif, psychiatrique et qui était
suivie par nos services de renseignement, soit passée à l’acte, malheureusement
en tuant un homme.
Pour autant, nous pouvons tous ensemble reconnaître, me semble-t-il, que nous
avons considérablement renforcé notre arsenal depuis 2017. Je pense à la loi
renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, dite Silt,
qui a notamment permis la surveillance des individus qui présentent une menace,
la fermeture des lieux de culte où l’on fait l’apologie du terrorisme ainsi que
la visite des domiciles des personnes suspectées de représenter une menace
terroriste.
Je pense aussi à la création du parquet
national antiterroriste (PNAT) en 2019. Je pense à la loi de 2021 qui a créé
une mesure de prévention de la récidive terroriste, en permettant le suivi
judiciaire des individus condamnés jusqu’à cinq ans après leur sortie de
prison.
Je pense aussi à la loi sur le
séparatisme, qui permet de nous attaquer aux racines de la radicalisation.
Nous avons renforcé le contrôle des
associations, facilité la fermeture des lieux où l’on répand la haine de la
République et créé un nouveau délit de séparatisme.
Nous avons aussi considérablement
renforcé les moyens de la sécurité intérieure et de nos services de
renseignement. Cette détermination porte ses fruits, puisque quarante-trois
attentats ont pu être déjoués depuis 2017. Je pense que cela mérite d’être
souligné.
À la suite de ce drame, j’ai évidemment
réuni les ministres de l’intérieur, de la justice et de la santé, pour examiner
si notre dispositif peut encore être amélioré.
La mère de ce terroriste avait
signalé sa crainte quant à l’évolution de l’état psychiatrique de son fils. On
lui avait conseillé de solliciter un placement d’office de celui-ci, ce qu’elle
a refusé.
Faut-il compléter notre arsenal juridique
? Nous aurons à en débattre ; nous sommes en train d’y réfléchir. En matière de terrorisme, nous devons
évidemment, à chaque fois, tirer les leçons de ce que nous constatons ; nous le
ferons.
> [Intervention à l’Assemblée concernant une motion de censure de LFI]
Nous étions le 6
juillet 2022 ; la session parlementaire avait un jour et, déjà, les mêmes
députés déposaient une motion de censure. Le ton était donné. Peu importe ce
que le Gouvernement dit ou fait, peu importent les résultats obtenus ou les
investissements réalisés, peu importe la demande que nous ont faits les Français de construire ensemble: la
censure serait le cap et le plus petit dénominateur commun de la Nupes.
Bien sûr, les motifs et les styles diffèrent. Certains agissent avec une
outrance méthodique, dans le seul
but de plonger le pays dans l’instabilité. Ils espèrent tirer profit du chaos
mais ne voient pas qu’à l’autre extrémité de l’hémicycle, le Rassemblement
national les regarde avec reconnaissance se discréditer un peu plus auprès des
Français à chaque injure. D’autres, je le sais, ne partagent pas cette
stratégie du pire. Ils sont les prisonniers d’une alliance baroque qu’ils
croient être leur seule planche de salut électoral.
J’observe, à l’occasion de cette motion
de censure, le retour de ceux qui avaient, pendant quelques semaines, refusé de
mêler leurs signatures à celles de La France insoumise. Ils en faisaient un
acte de résistance ; j’ai voulu y voir un acte de cohérence. J’avais tort. Il faut
dire que le tempo de ce retour interroge : en fin de semaine dernière, un
député insoumis s’en est pris violemment à plusieurs de ses collègues et, dans
un énième débordement, Jean-Luc Mélenchon a parlé de la « volonté génocidaire »
d’Israël. Comme quoi, certaines indignations sont de courte durée.
Certaines convictions pèsent peu face à
la peur des représailles insoumises.
En réalité, cette motion de censure n’est que la devanture factice d’une NUPES
divisée politiquement, dispersée
électoralement, écartelée idéologiquement. Le
constat est simple : vous avez galvaudé les motions de censure. Elles ne sont
plus que le camouflage grossier de vos divisions. Mais
vous ne dupez personne, mesdames, messieurs les députés censeurs.
« La Nupes est morte », a déclaré le leader de La France insoumise, jeudi dernier. La
Nupes, c’est finalement lui qui en
parle le mieux. Alors, je le dis aux députés de la gauche républicaine : n’ayez
pas peur d’assumer vos convictions! N’ayez
pas peur de porter une opposition ferme mais constructive ! En somme, n’ayez
pas peur de la liberté !
En attendant, nous voici réunis pour
l’examen de la vingt-huitième motion de censure déposée depuis dix-huit mois. Au
cours de cette séance, comme au cours des précédentes, j’ai entendu les mêmes
orateurs parler dans les mêmes termes et se livrer aux mêmes caricatures. Je
vous ai entendus comparer ces débats à du théâtre, à du cinéma. J’y vois un
aveu saisissant : vous n’y croyez pas vous-mêmes. Vous savez que le
Gouvernement respecte la lettre et l’esprit de la Constitution. Vous savez que
la France a besoin d’un budget. Vous savez que ces 49.3 s’imposent. Mais
vous faites semblant : vous jouez les indignés. Vous dites regretter le manque
de débat mais vous déposez systématiquement une motion de rejet préalable
qui aurait précisément pour effet de
mettre immédiatement fin au débat. Quelle hypocrisie !
À chacune de vos interventions, vous rappelez que le Gouvernement n’a pas de
majorité absolue. C’est un fait incontestable ; personne ne le nie. Mais voici
un autre fait : vous n’avez pas non plus de majorité, ni absolue, ni relative,
ni alternative.
Vous nous reprochez d’avoir employé le 49.3 sur six projets de loi depuis juin
2022. Il s’agissait uniquement de textes financiers. Cela n’a rien d’étonnant,
car le 49.3 a précisément été conçu pour que le pays puisse être gouverné, même
en l’absence de majorité absolue au Parlement. Ce qui est notable, en réalité –
je parle de la réalité et non du monde parallèle sur lequel vous discourez,
mesdames, messieurs les orateurs de la Nupes –, ce qui est notable, en réalité, disais-je, c’est que 54 des 58 textes
définitivement adoptés, soit plus de 90 % d’entre eux, l’ont été en forgeant
des majorités avec les groupes d’opposition.
Ce qui est notable, c’est que les
réformes et les textes sont adoptés grâce au dialogue et à la coconstruction.
Un jour, les oppositions de l’arc
républicain accepteront peut-être de travailler avec nous sur les textes
budgétaires, comme elles le font sur les autres textes. Je l’espère et nous y
sommes toujours prêts. En attendant, avec la majorité avec mon Gouvernement, nous avançons, nous
prenons nos responsabilités.
Mesdames et messieurs les députés, le projet de loi de financement de la
sécurité sociale pour 2024 est un texte de progrès social. Nous l’avons enrichi
grâce à la discussion parlementaire et à des amendements de la majorité comme des oppositions, de l’Assemblée
nationale comme du Sénat.
Ce texte, ce sont des investissements massifs et un budget de 640 milliards
d’euros pour notre sécurité sociale. Ce texte, ce sont des avancées concrètes,
attendues. C’est une hausse des dépenses d’assurance maladie supérieure à
l’inflation, pour continuer à moderniser notre système de santé et mieux
rémunérer les soignants. C’est le renforcement de la politique de prévention et
un meilleur accès aux médicaments du quotidien. Ce sont des mesures fortes pour
lutter contre la fraude sociale. Ce sont 6 000 postes supplémentaires en Ehpad
l’année prochaine. Ce sont 7 000 nouvelles solutions d’accompagnement pour les
personnes en situation de handicap. C’est une amélioration de la retraite des
indépendants. Ce sont des places d’accueil supplémentaires pour les jeunes
enfants et des rémunérations en hausse pour les femmes et les hommes qui
travaillent dans le secteur de la petite enfance.
Pouvons-nous en priver les Français ? La réponse est non. Avec la majorité et
mon gouvernement, nous agissons. Je suis fière de défendre un texte qui
enrichit et consolide notre modèle social !
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Intervention lors du Rendez-vous de Bercy « Croissance et Climat »]
C’est la troisième édition des « rendez-vous de Bercy », qui nous réunit pour
essayer d’apporter ensemble un regard et des propositions aux défis de notre
temps. L’écologie n’est pas un choix politique, c’est une obligation humaine. Nous
avons cru pendant deux siècles que nous pouvions habiter la terre comme nous l’entendions
: en exploitant les ressources, en détruisant la biodiversité, en émettant des
gaz à effet de serre.
Aujourd’hui, ces choix rendent la terre de plus en plus inhospitalière. Ils
sont même sur le point de la rendre inhabitable. Notre habitat devient
inhabitable. C’est évidemment une perspective peu réjouissante.
Comme toute obligation, l’écologie est parfois difficile à mettre en pratique. Elle
contrarie ce que nous sommes profondément, c’est-à-dire des êtres libres. Elle
contrevient à notre passion pour l’habitude. Car l’habitude, « aménageuse
habile », comme l’écrivait Marcel Proust, est ce qui rend vivable l’invivable,
connu l’inconnu, confortable l’inconfortable. C’est avec ces habitudes de
consommation et de production qu’il faut rompre. Cette rupture est d’autant
plus difficile qu’elle doit se faire rapidement.
Le réchauffement est une menace immédiate :
- Les émissions mondiales ont augmenté de près de 70% depuis 1990 ;
- Le réchauffement constaté est déjà de +1,15°C au niveau mondial et +1,9°C en France
hexagonale. Je rappelle que l’année 2022 a été l’année la plus chaude jamais
enregistrée dans notre pays.
Cette rupture est d’autant plus difficile qu’elle a aussi un coût :
- Un coût qui pèse sur nos finances publiques ;
- Un coût qui remet en cause certains intérêt privés, notamment dans les énergies
fossiles ;
- Un coût pour les ménages qui doivent par exemple adapter leurs logements ou changer
leurs voitures...
Jamais dans l’histoire récente nos modèles politiques, économiques et sociaux n’auront
été autant remis en cause. Jamais nous n’avons eu autant besoin de la
politique, au sens le plus noble du terme. La politique qui permet de dialoguer
et de décider pour tracer un chemin collectif. L’écologie nécessite de la
politique, au sens le plus noble du terme.
Face à cette obligation humaine de préserver l’habitabilité de notre habitat,
je vois deux attitudes dangereuses. Première attitude, le déni : « Ne nous
inquiétons pas », « cela finira par s’arranger »,voire « tout cela n’existe pas
». Cette attitude revient à se voiler la face en invoquant de faux arguments
scientifiques, qui contestent les faits établis.
Deuxième attitude, le catastrophisme, qui confine souvent à l’inaction : « Tout
est déjà joué, nous arrivons trop tard ». Ces discours nourrissent l’anxiété
climatique.
Entre ces deux attitudes il y a une autre voie : le volontarisme. Agir
méthodiquement, raisonnablement, scientifiquement, dans le temps long :
- Agir avec une méthode scientifique, pour être plus efficaces, car jamais la science
n’a été aussi nécessaire ;
- Agir avec recul critique, pour évaluer nos résultats. Nous ne devons pas
hésiter à abandonner ce qui n’a pas marché ou à reprendre ce qui a marché,
comme le nucléaire. Car nous avons compris, sur la base d’éléments
scientifiques, qu’il ne pouvait pas y avoir de succès sans l’énergie nucléaire
;
- Agir dans un cadre démocratique, conformément à nos valeurs fondamentales. Je
le dis à tous ceux qui veulent imposer leur vérité : on n’impose rien à un peuple
libre. Au nom du climat, on n’a pas le droit d’imposer aux gens des choses sans
qu’ils ne puissent donner leur avis. On ne gagnera pas la bataille du climat
contre la liberté du peuple.
Je mesure combien le ministre de l’Economie et des Finances a une
responsabilité particulière.
L’économie et l’écologie ont la même racine. Elles renvoient à l’habitabilité
de la terre par l’homme. Ce sont les deux faces d’une même médaille, celle de
notre présence sur terre. Elles sont au cœur d’une interrogation fondamentale
qui traversent toutes les sociétés développées : celle du concept de
croissance. La croissance pour quoi ? La croissance comment ? La croissance au
service de qui ?
La croissance du XXIe siècle ne peut être celle du XXe siècle et encore moins
du XIXe siècle. La croissance ne peut plus être faite contre notre planète,
dans une sorte de fuite en avant, un simple chiffre, un simple ratio. La
croissance doit être construite avec la planète.
Il faut dès lors inventer une nouvelle croissance, plus innovante, plus
respectueuse de la biodiversité, capable de ralentir le réchauffement
climatique et capable de permettre des adaptations tout de suite. Car il est
indispensable de faire ralentir le réchauffement et il est tout aussi
indispensable de s’y adapter dès maintenant.
Cette nouvelle croissance est d’autant plus nécessaire que nous ouvrons sinon
la voie à ceux qui prêchent la décroissance. Je ne crois pas à cette idéologie
de la décroissance et je la combattrai. Elle est dangereuse, car elle conduit à
l’appauvrissement, aux inégalités, au repli sur soi, à la perte de
connaissances.
Est-ce que vous croyez vraiment que les Etats-Unis s’engageront dans la
décroissance? Que les pays en développement s’engageront dans la décroissance ?
Elle est fausse, car la France a prouvé que nous pouvions découpler croissance
et émission de gaz à effet de serre. Entre 2005 et 2018, notre pays a réduit
ses émissions de gaz à effet de serre de près de 20 % tandis que sa richesse
nationale augmentait de 15 %.
C’est donc possible et la France fait, de ce point de vue, figure de modèle. La
France doit renouer avec ce qui est le cœur de sa culture : la raison, la
science, l’esprit de conquête. Elle doit être en tête des pays décarbonés en
Europe en 2040. Elle a le meilleur bilan, elle doit avoir la plus grande
ambition.
Voilà le cadre, voilà l’enjeu, voilà la place que la France doit prendre.
> J'appelle vraiment à ce que nous franchisions une nouvelle étape dans la lutte contre le Jihad islamique. Sur les réseaux sociaux, il y a probablement des améliorations à apporter pour lutter contre le Jihad islamique.
> La crise inflationniste est très dure pour de nombreux Français. Mais nous sommes dans la bonne direction : l’inflation a fortement ralenti en novembre à +3,4 % sur un an. La France peut être fière de l’avoir maitrisé en deux ans grâce à des choix économiques responsables.
> Depuis 30 ans, les plus de 55 ans sont discrètement évacués du marché du travail. Résultat : nous avons un taux d’emploi des plus de 55 ans qui est 16 points en dessous de l’Allemagne. C’est révoltant ! Nous avons besoin d’eux, de leur expérience et de leur savoir-faire.
> Après avoir été l’homme de l’échec, Jean-Luc Mélenchon est devenu l’homme de la haine. Il est prêt à tout pour exister. Tout cela est non seulement pathétique mais dangereux pour la vie politique française. Quand on devient un danger public, mieux vaut savoir quitter la scène.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Intervention à l’Assemblée sur l’attentat de Paris]
Le XV° arrondissement de Paris a connu un
drame, un assassinat, un acte terroriste islamiste, qui a causé la mort d’un
jeune homme allemand. Je veux lui adresser, ainsi qu’à l’ensemble des victimes
de cet attentat, mes plus fortes pensées.
Lorsqu’un attentat islamiste est commis,
il faut toujours se poser des questions, afin de savoir si nous avons bien
fait. Aucune question relative à la sécurité de nos concitoyens n’est taboue.
Constatons que la menace islamiste pèse partout dans le monde, que des
attentats sont commis dans tous les territoires occidentaux européens et
internationaux. Je le répète quasiment chaque jour depuis que je suis ministre
de l’intérieur et des outre-mer : la prégnance de la menace terroriste
islamiste sera présente encore longtemps, car nous devons lutter contre une
idéologie radicale qui vise en premier lieu à nous diviser et à s’attaquer à
notre conception de la liberté et à notre protection du monde.
Cet attentat islamiste conduit à nous poser plusieurs questions. Disposons-nous
de tous les moyens de suivi judiciaire ? La condamnation de cette personne en
2016 et l’exécution intégrale de sa peine nous conduisent à le penser. En
effet, avec le garde des sceaux, nous avions présenté loi du 24 août 2021
confortant le respect des principes de la République, loi dite séparatisme.
Je regrette que de nombreux députés ici,
y compris Mme Le Pen, n’aient pas souhaité voter ce texte qui permet de
soumettre les personnes sorties de prison après 2021 à un suivi
socio-judiciaire.
Nous pouvons nous poser des questions sur
l’injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique. Nous connaissons le
travail des médecins, en particulier des psychiatres. Je remercie le ministre
de la santé et de la prévention de prévoir la participation des psychiatres aux
groupes d’évaluation départementaux, réunis autour des préfets, afin d’aider
notamment la DGSI – direction générale de la sécurité intérieure.
Il ne faut pas trembler pour lutter contre l’islam radical, contre la haine qui
s’exprime sur internet, dans les lieux de culte et dans les associations.
Pardonnez-moi mais lorsque je constate que des personnes nous combattent sur ce
point alors qu’elles n’ont pas voté la loi séparatisme, je me dis qu’elles
cherchent à nous diviser et à gagner les élections plutôt qu’à faire gagner la
France.
> [Intervention à l’Assemblée concernant les menaces contre la journaliste Elkrief suite aux propos tenus par Méle nchon]
Les policiers et les
gendarmes du service de la protection n’agissent pas parce qu’ils soutiennent
tel courant de pensée, telle religion, telle opinion politique ou tel
journaliste. Ils sont là pour protéger ceux qui sont menacés. C’est le cas des
responsables religieux, juifs ou musulmans, actuellement, d’opposants
politiques qui trouvent refuge dans notre pays, des membres du Gouvernement
comme des responsables de l’opposition, des magistrats antiterroristes comme de
journalistes.
M. Boyard, par exemple, a été protégé par la police de même que M. Bardella, et c’est l’honneur de
celle-ci que de leur assurer cette protection. M. Zemmour est actuellement
protégé par la police. Il est normal que les personnes menacées en raison de
leurs opinions, parce que d’autres leur ont collé une cible dans le dos, soient
protégées par des policiers, qui – je tiens à le redire – y laissent parfois la
vie, comme celui qui est mort dans les locaux de Charlie Hebdo alors qu’il
protégeait des journalistes dans l’exercice de leur activité.
Mme Ruth Elkrief a déjà été placée sous
protection policière par le passé. Elle a déjà fait l’objet de menaces très
sérieuses, qui ont été analysées par l’Unité de coordination de la lutte
antiterroriste (Uclat), c’est-à-dire le service de la direction générale de la
sécurité intérieure (DGSI) chargé d’analyser les menaces et de déclencher les
protections. Elle a fait l’objet de très nombreuses menaces de mort et, pendant
des jours et des nuits, elle et sa famille – comme d’autres journalistes, je
l’ai dit – ont été protégés.
Ces menaces se sont amoindries avec le temps, et sa protection a été levée. Il
est certain que, d’après les analyses du ministère de l’intérieur, les propos
de M. Mélenchon, qui lui met, ni plus ni moins, une cible dans le dos,
justifient qu’elle bénéficie de la protection de la République.
J’appelle chacune et chacun, ici, à
mesurer ses propos publics. Dès lors qu’une personne sera menacée, ce sera
l’honneur de la police de la protéger, y compris s’il s’agit d’un dirigeant de
La France insoumise.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La France est aussi une nation de l'Indopacifique, avec des
territoires, + d'1,5 million de compatriotes et de vastes zones maritimes. En Australie,
nous avons refondé notre relation bilatérale et décliné la stratégie
indopacifique portée par Emmanuel Macron.
> La feuille de
route franco-australienne adoptée
lors de ma visite couvre 3 domaines principaux:
- Sécurité et défense, centrés sur
l'opérationnel;
- Économie et science;
- Éducation, culture et mémoire partagée.
Nous allons notamment innover ensemble pour
lutter contre le changement climatique, développer les interactions entre nos
forces, créer un réseau de résidences d’artistes et trouver des synergies entre
nos moyens scientifiques en Antarctique. Et plus!
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> En France, 98% des peines sont exécutées, un des taux les plus élevés
d'Europe.
> [Terrorisme] Ne jamais renoncer, tout faire pour l'éradiquer mais sans faire de promesses qu'on ne pourrait tenir.
> [Intervention à l’Assemblée sur un projet de loi sur
les troubles du voisinage]
En mars dernier, au Salon de
l’agriculture, alors que j’allais à la rencontre de ceux qui nous nourrissent,
j’avais fait part de mon intention de mettre un terme aux procès abusifs en
matière de voisinage, dont les médias se font régulièrement l’écho.
Je pense ainsi à Maurice : c’est le nom
d’un coq de l’île d’Oléron, qui est devenu celui d’une affaire, en juin 2020 –
car Maurice chante au lever du soleil, comme tous les coqs. Il y eut aussi
l’affaire des cloches des Bondons ou encore celle de la mare aux grenouilles de
Grignols. Certains estent en justice parce qu’ils sont incommodés par le bruit
des moissonneuses-batteuses. Comment manger du pain si l’on ne coupe pas les
blés ? Toutes ces affaires n’ont aucune raison d’être.
Ces exemples pittoresques pourraient prêter à sourire mais ils recouvrent, pour
nos compatriotes vivant dans les campagnes ou pour les citadins en proie à un
conflit de voisinage, des situations humaines et professionnelles extrêmement
difficiles.
Nous devons apprendre à mieux vivre ensemble, à nous respecter. La présente
proposition de loi vise à améliorer et à équilibrer les droits de tous :
nouveaux ruraux et citadins de longue date, voisins des villes et voisins des
champs.
Elle est le fruit d’un intense travail collectif, entre le Parlement et le
Gouvernement, et transpartisan, entre la majorité et l’opposition. Je tiens d’ailleurs
à saluer l’engagement remarquable de votre rapporteure, Nicole Le Peih, et à la
remercier chaleureusement pour la qualité de ses travaux.
Nous étions ensemble vendredi à
Pleucadeuc, dans ce beau département du Morbihan, pour visiter une exploitation
agricole et nous avons vu à cette occasion combien ce texte était attendu par
les agriculteurs.
D’abord, il consacre dans le code civil un principe général de responsabilité
résultant d’un trouble anormal de voisinage – ce n’était jusqu’alors qu’un
principe jurisprudentiel, prétorien. Le droit de la responsabilité civile,
pilier du code napoléonien, s’est en effet progressivement affiné au fil de la
jurisprudence. En 1986, la Cour de cassation a tiré du principe général et
centenaire de responsabilité un fondement autonome en matière de trouble de
voisinage, aux termes duquel «nul ne doit causer à autrui un trouble anormal du
voisinage».
Ce régime de responsabilité est objectif : seule importe la démonstration d’un
fait dommageable issu d’une nuisance du voisinage, qui doit être anormal,
c’est-à-dire excessif. L’excès de ce trouble est apprécié in concreto par le
juge, qui se fonde sur son intensité, sa durée, sa récurrence, sa localisation.
Il peut s’agir, par exemple, d’odeurs, de bruits ou encore de fumées.
Près de quatre décennies plus tard, cette
construction purement prétorienne n’existe toujours pas dans la loi. Demeurés
presque inchangés depuis 1804, les articles 1240 et suivants du code civil ne
suffisent plus pour appréhender la réalité du droit français. C’est pourquoi le
premier alinéa du nouvel article 1253 du code civil créé par la proposition de
loi consacre le principe prétorien d’une responsabilité de plein droit de
l’auteur d’un trouble anormal de voisinage : chacun a le droit de jouir paisiblement
de sa propriété, de son logement, de son fonds et a droit à réparation du
préjudice qu’il subit. Introduire ce principe général dans le code civil le
rendra plus accessible et renforce la sécurité juridique du droit français,
tout comme l’égalité de nos concitoyens devant la loi.
Deuxième objectif visé par le texte : trouver un juste équilibre entre les
intérêts en présence. Si la proposition de loi pose un principe large de
responsabilité, elle prévoit, à l’alinéa 2 de l’article 1253, une exception – c’est
là tout l’intérêt de ce débat.
Cette exception est fondée sur la théorie de la pré-occupation. Aux termes de
l’alinéa, l’auteur d’un trouble anormal de voisinage pourra s’exonérer de cette
responsabilité de plein droit dès lors que le trouble résulte d’une activité
préexistante à l’installation du nouveau voisin, conforme à la réglementation
en vigueur et qui s’est poursuivie dans les mêmes conditions après
l’installation du nouvel arrivant.
Disons-le plus simplement : celui qui
choisit de s’installer à proximité d’un lieu bruyant ou odorant ne pourra pas
se plaindre d’un trouble anormal du voisinage si la nuisance était présente au
moment de son installation. Il s’agit là, me semble-t-il, d’une disposition de
bon sens.
Je tiens à rassurer ceux qui auraient des
craintes : en encadrant cette exception par ces trois conditions cumulatives,
la proposition de loi assure un équilibre entre les intérêts en présence.
L’objectif est clair : préserver la vie, les habitudes, les activités des
habitants et exploitants de nos territoires et de nos quartiers ; respecter
ceux qui étaient implantés sur ces territoires avant l’arrivée des nouveaux
voisins.
Ces dispositions s’inscrivent dans la
continuité de la loi du 29 janvier 2021, texte déposé à l’initiative de Pierre
Morel-À-L’Huissier – que je salue – et par lequel le Parlement avait reconnu le
« patrimoine sensoriel des campagnes françaises ». Elles auront pour effet de
dissuader les nouveaux venus de lancer abusivement des procédures judiciaires
qui menacent l’activité de nombre de nos compatriotes, notamment en milieu
rural et agricole.
On dénombre plusieurs centaines de
procédures en cours engagées contre des agriculteurs par des voisins quérulents
se plaignant de nuisances liées à leur activité. L’odeur du bétail, le bruit de
tracteurs, le chant du coq ou encore le meuglement des vaches poussent parfois
les nouveaux habitants à saisir la justice, à l’instrumentaliser et à s’opposer
à des installations qui étaient là bien avant leur arrivée.
Pour tout dire, j’ai parfois l’impression que l’on marche sur la tête : comment
voulez-vous que l’on mange du pain si l’on ne peut plus couper le blé au motif
que certains sont incommodés par le bruit de la moissonneuse ?
On s’attaque là à des gens qui se lèvent
tôt, qui travaillent et qui méritent notre respect et notre aide.
Cela pèse sur le moral de nos compatriotes ruraux, encombre les tribunaux de
procédures ubuesques et dissuade d’éventuels candidats de rejoindre des
professions essentielles à notre souveraineté alimentaire et à la préservation
de nos campagnes. Il est grand temps de mettre un terme à ces abus.
Permettez-moi d’insister sur un point : l’introduction dans le code civil de la
théorie de la pré-occupation ne sera pas au seul bénéfice des habitants de la
campagne. Cette protection profitera à tous, tout simplement parce que nous
l’intégrons dans le code civil, et non dans le code rural.
Oui, ce principe général de responsabilité entre voisins pourra être invoqué
par tous, habitants des villes et habitants des champs. Il participera d’un
mieux vivre ensemble que nous appelons de nos vœux. Dans les villes aussi, les
nouveaux arrivants ne doivent pas perturber abusivement l’activité économique
ni la rénovation des infrastructures des propriétaires et occupants. Je pense
par exemple aux habitants de grandes villes qui voient s’installer des dark
stores dans les locaux commerciaux situés au rez-de-chaussée de leur immeuble.
Ceux qui subissent un dommage lié à des troubles du voisinage pourront
désormais s’appuyer sur un texte « en dur », sécurisé juridiquement. Cette
codification du trouble anormal du voisinage et de son exception favorisera en
outre la résolution amiable des litiges entre voisins. Vous le savez, le
développement de l’amiable est l’une de mes priorités. Je tiens à remercier
chaleureusement Mme Caroline Yadan, ici présente, qui est très active sur cette
question.
Les conflits de voisinage font en effet
partie des litiges qui doivent, à peine d’irrecevabilité, être soumis à une
tentative préalable de médiation ou de conciliation avant la saisine du juge.
Or il est plus facile de transiger lorsque l’on dispose d’une norme juridique
claire et précise ; nous allons précisément établir une telle norme.
Vous l’aurez compris, je soutiens pleinement cette proposition de loi de bon
sens – de bon sens paysan, comme je le disais à Pleucadeuc. Elle nous permettra
de fixer un cadre clair à la vie en commun à l’échelle de nos territoires et de
nos quartiers. C’est une loi de respect : respect de ceux qui étaient là avant,
respect de ceux qui travaillent, respect des autres, respect de tous. C’est, en
somme, une loi de concorde nationale et, j’ose le dire, de réconciliation. Par
les temps qui courent, nous en avons grandement besoin.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Plus proche voisin dans le Pacifique Sud, la
France et l'Australie partagent la volonté de renforcer l’intégration régionale
pour relever les défis communs : sécurité climatique, lutte contre la pêche
illégale, conséquences du changement climatique.
En janvier dernier, la France et l’Australie avaient annoncé la fourniture à
l’Ukraine de 10.000 munitions d’artillerie. Engagement tenu : les dernières
seront livrées d'ici la fin de l'année. Ce que nous avons fait en 2023, nous
avons le souhait de le poursuivre en 2024.
Gabriel Attal
(ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Ce choc des savoirs et ce discours de vérité, je le dois aux Français.
Je le dois à tous nos concitoyens qui font confiance à l’École pour la réussite
de leurs enfants. Je le dois à tous ceux qui souhaitent que la pédagogie
renverse la sociologie et déjoue les pronostics.
Une grande nation doit transmettre et faire vivre le plaisir des mathématiques.
La méthode dite de Singapour pour l’enseignement des maths va être généralisée
pour l’école primaire, le collège et le lycée. Au collège, les cours de maths
seront dispensés en groupes de niveaux. Pour soutenir avec plus de moyens ceux
qui ont des lacunes et permettre plus d’émulation pour ceux qui ont un meilleur
niveau. Une épreuve anticipée du baccalauréat de mathématiques sera organisée
pour tous les élèves de première générale et technologique dès l’année
2025-2026. Pour les lycées professionnels, les cours en maths se feront en
effectifs réduits en seconde et première. En terminale, il y aura plus
d’heures. C’est une question de souveraineté et d’avenir.
Faire passer au niveau supérieur un élève qui n’en a pas le niveau, ce n’est
pas l’aider, c’est de la maltraitance. Le redoublement ne doit plus être vu
comme une sanction ou une honte. Il doit être vu pour ce qu’il est : une chance
en plus de réussir et de rattraper des lacunes. Je retire le dernier mot aux
parents en cas de redoublement. Il revient aux professeurs. Ce sont eux qui
sont les mieux placés pour savoir ce qu’il faut pour les élèves. Des stages de
réussite, un soutien personnalisé et un tutorat pourront être proposés avant
que le redoublement ne soit prononcé.
> [Intervention à l’Assemblée concernant le niveau des élèves]
Les résultats du Pisa tombés aujourd’hui
confirment les résultats des évaluations que j’ai présentés, en transparence,
il y a quelques semaines et nous avons eu l’occasion d’en débattre. Les élèves
évalués par le Pisa l’année dernière étaient en effet en classe de sixième en
2017, moment où nous avons massivement investi dans l’école primaire.
Nous constatons que cet investissement
commence à porter ses fruits. Vous avez parlé de frémissement : c’est assez
négatif pour les enseignants grâce auxquels le niveau en primaire commence à
s’élever. Il faut certes non seulement poursuivre l’effort en primaire mais
aussi améliorer profondément l’organisation du collège et du lycée. C’est ce
que j’ai présenté ce matin aux enseignants. Il faudrait bien plus de deux
minutes pour entrer dans le détail.
Au fond, la philosophie qui importe est celle d’une école de la sincérité et de
la vérité, première marque du respect et première condition de l’élévation du
niveau. Quand on dit à un élève qui ne sait pas lire à la fin du CP qu’il peut
passer en CE1, quel message lui envoie-t-on ?
Celui qu’on ne croit pas en lui. Quand on
dit des familles que ce sont elles qui ont le dernier mot sur le redoublement,
quel message envoie-t-on aux enseignants ? Celui qu’on ne croit pas en eux.
Quand on dit que des épreuves du brevet et du baccalauréat peuvent être
artificiellement notées afin d’atteindre tel taux de réussite, quel message
envoie-t-on à la jeunesse et à la société ? Celui qu’on ne croit pas à la
valeur du diplôme, qu’on ne croit pas au travail et au mérite à l’école. Ce
sont tous ces tabous que je souhaite, sous l’autorité du Président de la
République et de la Première ministre, briser en prenant des mesures très
concrètes sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir.
L’objectif reste le même : permettre à tous les élèves de réussir. C’est la
meilleure condition pour que le pays lui-même réussisse dans les années à
venir. (…)
Une grande nation, c’est une nation
mathématique. On ne peut pas se satisfaire de la chute massive du niveau en
mathématiques encore constatée à l’occasion des résultats de l’enquête Pisa.
Très concrètement, j’ai annoncé des
mesures pour relever le niveau des élèves français dans cette matière. Cela
commence à l’école primaire avec des manuels en mathématiques labellisés,
comportant les enseignements de la science et de la pratique, et dont seront
dotées toutes les écoles primaires au moins pour les classes de CP et de CE1.
Ensuite, les groupes de niveaux, au collège, contribueront à faire progresser
tous les élèves alors même que la trop grande hétérogénéité dans les classes
conduit certains à stagner et empêche les autres de s’envoler. Nous aurons donc
des groupes de niveaux en mathématiques.
Au lycée, avec Carole Grandjean, nous allons renforcer le volume horaire des
mathématiques en terminale professionnelle, dispenser les enseignements de
mathématiques et de français en petits groupes pour la seconde et la première
professionnelles.
Enfin, j’assume le fait que la France adopte désormais la méthode de Singapour
pour l’enseignement des mathématiques, une méthode qui a fait ses preuves dans
soixante-dix pays et qui puise ses racines en France, nous renvoyant à
Ferdinand Buisson qui affirmait lui-même qu’il fallait commencer par le concret
avant d’aborder l’imagé et l’abstrait. Nous allons adopter progressivement
cette méthode à partir de septembre prochain pour les classes de CP et de CE1.
Nous allons créer une nouvelle épreuve anticipée de mathématiques en fin de
première pour tous les élèves. Il existe aujourd’hui une épreuve anticipée de
français pour les élèves en fin de première car nous considérons à juste raison que la maîtrise du français est
fondamentale pour la culture commune des élèves. Or notre culture commune est
également scientifique, c’est pourquoi, désormais, l’ensemble des élèves, en
fin de première, auront une épreuve anticipée de mathématiques, afin de
rehausser notre niveau d’exigence. (…)
Je veux d’aborder à présent une autre
question fondamentale, celle de la lecture. Nous parlons souvent des savoirs
fondamentaux – le français et les mathématiques – mais, en réalité, s’il en est
un qui est plus fondamental que tous les autres, c’est bien la lecture. En
effet, on ne peut pas répondre à un problème de mathématiques si on est
incapable d’en lire l’énoncé.
Nous constatons, c’est vrai, encore trop de difficultés de lecture et
d’écriture chez nos élèves. Merci d’avoir cependant rappelé que nous avons connu
des progrès ces dernières années à l’école primaire, grâce à l’action résolue
de cette majorité.
La dernière étude du Programme international de recherche en lecture scolaire
(Pirls), publiée en mai 2023, montre que la France est le seul pays dont les
élèves progressent en lecture en CM1 ; les choix que nous avons fait depuis
2017 sont donc les bons. Il faut désormais les poursuivre et les amplifier.
Je salue le travail que vous menez avec Annie Genevard, dans le cadre de la
mission d’information sur l’apprentissage de la lecture. J’ai pu visionner à
distance les auditions que vous avez menées, et prendre connaissance des pistes
que votre mission semble esquisser ; je crois profondément que nous nous
rejoignons. D’abord, quant à la nécessité absolue de disposer de manuels
scolaires labellisés, proposant des méthodes démontrées – par la science et la
pratique – comme efficaces dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture,
pour l’ensemble des élèves en CP et en CE1. C’est ce que j’ai annoncé
aujourd’hui.
Cependant, il faudra aller beaucoup plus loin en faveur de l’éveil à la lecture
dès les premières années de la vie ; nous partageons cet objectif avec la
ministre de la culture, Rima Abdul-Malak.
Avec la place prise de nos jours par les écrans chez les plus jeunes, nous
courons le risque d’une catastrophe sanitaire et éducative ; il faut absolument
redresser la barre. Un enfant de moins de six ans passe aujourd’hui, en une
année, presque autant d’heures devant un écran qu’en classe.
Nous devons absolument renforcer l’éveil à la lecture par la fourniture de
livres aux élèves ; nous travaillons en ce sens avec les bibliothèques. La
fréquentation des livres doit se poursuivre au collège et au lycée ; c’est le
sens des mesures que j’ai annoncées : un renforcement du volume horaire en
français, et des groupes de niveau dans cette discipline pour faire progresser
tous les élèves. Il s’agit d’un enjeu fondamental et je vous remercie de nous
accompagner dans cette direction.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Le renforcement historique de l'accompagnement
étudiant, c'est une hausse :
- du nombre de boursiers
- des montants des bourses (+37€/mois min)
- des aides pour les étudiants aidants, en situation de
handicap.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Avec les COP, le gouvernement crée les conditions pour assurer l’accélération de la
transition écologique en tenant compte des spécificités, et des initiatives
portées par les acteurs, de chaque territoire. Le rôle de l’agriculture et de
la forêt est essentiel pour atteindre nos objectifs :
- Assurer, notre souveraineté alimentaire ;
- Stocker du carbone ;
- Contribuer à la décarbonation de l’économie notamment
par la production de biomasse ;
- Réduire notre empreinte environnementale ; Résoudre
le double défi de la production et de la sobriété n’est pas une évidence mais
nous pouvons y arriver.
La collaboration entre l’État, les collectivités territoriales et les acteurs
locaux est cruciale.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Opinion : «COP28 : l’écologie à l’échelle pertinente»]
La triple crise planétaire (le dérèglement climatique, l’effondrement de la
biodiversité et la prolifération des pollutions) met l’humanité face à des
choix cruciaux pour son avenir. Mais elle vient aussi ébranler nos certitudes
et percuter nos instruments politiques traditionnels. Dipesh Chakrabarty nous
enseigne que ce déboussolement du politique provient de l’éclatement de notre
rapport à l’Histoire et au temps. Je partage ce constat mais je voudrais
compléter cette analyse par celle que permet l’autre axe sur lequel se déploie
l’action politique : l’espace. La caractéristique du dérèglement
climatique est que le caractère universel du défi cohabite avec la nature
profondément locale des politiques à mener, voire intime des changements à
consentir de la part des humains.
Ce grand écart inédit entre un niveau d’ambition global et un champ d’action
local voire individuel, entre la carte et le territoire, est au cœur de
l’aporie politique du nouveau régime climatique à construire. La question qui
se pose au politique est désormais la suivante : comment créer des
coalitions favorables au climat à chaque échelle politique — de la COP 28 au
conseil municipal d’Angers en passant par le Parlement européen — tout en
créant un continuum d’action cohérent entre ces géographies politiques ?
L’écologie est bien ainsi une géo-politique, qui doit intégrer ces différentes
dimensions (globale, européenne, nationale, locale) sous peine d’être rendue
inefficace ou inacceptable. En tant qu’ancien maire, en tant qu’ancien
parlementaire français et européen, désormais chef de délégation française dans
des grandes négociations environnementales internationales, confronté dans ma
vie politique à chacune de ces échelles, je mesure l’ampleur de cette tâche
— mais elle est cruciale.
Tout commence et tout finit par le local. Le local est d’abord l’échelle
sensible de la prise de conscience climatique, car c’est là que se construit
l’identité des individus et leur rapport au monde. Fernand Braudel et après lui Emmanuel Le Roy Ladurie ont
montré à quel point l’identité de notre pays et de ses habitants a été façonnée
par nos paysages, nos climats, nos terroirs. Voir ces composantes de notre
identité nationale et intime changer sous nos yeux avec le dérèglement
climatique, percevoir année après année la perte de biodiversité, est à la fois
profondément traumatisant mais aussi, j’en suis persuadé, un formidable moteur
pour l’action. Je fais une équivalence très nette entre la préservation de
notre environnement et la préservation de ce que nous sommes, à la fois en tant
que peuple mais aussi en tant qu’individus. Changer pour rester nous-mêmes,
c’est la mue que nous devons réaliser dans nos habitudes du quotidien, dans
notre façon de consommer, de nous déplacer, d’utiliser des ressources vitales
comme l’eau et l’énergie. Changer pour rester nous-mêmes, c’est la ligne de
force des politiques que je porte, par exemple en matière de maîtrise de
l’étalement urbain, dont les excès des cinquante dernières années ont dénaturé
notre pays, ou encore en lançant le plan d’adaptation de notre pays à un
réchauffement de +4°C à la fin du siècle que je dévoilerai en janvier 2024.
La face obscure de cette hypersensibilité du local au dérèglement climatique
s’incarne dans les réactions de rejet des politiques environnementales dont
nous voyons l’éruption partout en Europe. Ces réactions manifestent l’essor
d’un nouveau clivage écologique européen, avec l’émergence d’un
« climato-populisme ». Le climato-populisme, c’est reprendre les
recettes du populisme traditionnel (essentialisation du peuple, rejet des
élites, opposition du proche et du lointain) pour les appliquer à la
contestation des politiques environnementales : voyez aux Pays-Bas le
Mouvement paysan citoyen et le triomphe récent du « Parti de la
Liberté » aux élections législatives, en Allemagne l’AfD, en Espagne
Vox…
En France, le discours climato-sceptique traditionnel de l’extrême droite a
glissé depuis quelques mois vers ce discours climato-populiste, qui séduit y
compris au sein de la droite traditionnelle : chaque mesure prise
pour défendre l’environnement est présentée comme forcément punitive, forcément
contre-productive, forcément nuisible au pouvoir d’achat. Il faudrait
« arrêter d’emmerder » les Français avec l’écologie au nom d’une
incompatibilité des réalités locales avec des mesures venues
« d’en-haut », que cela désigne Paris ou Bruxelles. Une autre
manifestation de ce clivage est le rejet, ou la relativisation de la science,
forcément hors sol, par rapport au bon sens : l’extrême droite se
plaît à présenter les scientifiques, notamment du GIEC, comme des adeptes de
« l’exagération »…
Après la mondialisation marchande dans les années 2000, la lutte contre le
réchauffement climatique est devenue le nouvel épouvantail des populistes. Pour
lutter contre ce discours climato-populiste, il faut le prendre à son propre
jeu en réconciliant les échelles, en « localisant le global » pour
paraphraser Bruno Latour. La clef de l’acceptabilité repose sur une approche
territorialisée de la transition écologique. Embarquer les Français et les
Européens dans la transition écologique, cela signifie leur laisser un mot à
dire sur la définition des leviers d’action au niveau local et donner aux
acteurs publics de terrain, notamment les maires, des marges de manœuvre pour
agir. C’est cette conviction qui guide mon Tour de France de l’écologie et le
principe des COP régionales que nous avons mises en place afin de décliner territorialement
la planification écologique : responsabiliser les acteurs de chaque
territoire c’est créer à la fois un phénomène d’appropriation de la contrainte
et d’adaptation des solutions au terrain. Avec cette approche, nous
réconcilions à l’échelle locale l’émotion avec l’action, seul antidote à la
frustration dont se nourrit le populisme.
Il n’y aura pas de transition écologique dans un seul pays. Mais l’échelle
nationale est centrale, car elle est le lieu privilégié du débat démocratique
et de la construction de notre imaginaire collectif. Ces deux dimensions se
rejoignent d’ailleurs : le récit national est la construction
permanente, par le jeu démocratique, de ce « rêve d’avenir »
qu’évoquait Renan pour décrire la Nation. Je suis convaincu que la transition
écologique doit devenir une dimension essentielle de cette ambition, de cette
vision nationale de l’avenir. Pour ce faire, il appartient à nos procédures
démocratiques de définir ce qu’est le futur désirable vers lequel nous devons
tendre et de créer les conditions politiques pour y arriver. C’est
redoutablement complexe, mais c’est la condition de la réussite de notre modèle
face aux autocraties qui dénoncent l’inefficacité et la lenteur des démocraties
pour mieux les détruire.
C’est dans ce contexte de combat pour la démocratie qu’Emmanuel Macron parle
d’une « écologie à la française ». Il a l’intuition, que je partage
pleinement, qu’il existe un chemin national spécifique, marqué par notre
histoire politique, administrative et sociale, vers une transition juste. Ce
chemin est fait d’un mélange de planification « à la française », à
la fois démocratique et incitative, et de libéralisme « à la
française », c’est-à-dire pleinement attentif au respect des libertés
politiques et de la place de l’Homme dans l’économie. Concrètement, avec la
planification écologique, l’État a fixé des objectifs ambitieux en matière de
baisse des émissions de gaz à effet de serre, de préservation de la
biodiversité et d’adaptation au changement climatique. Maintenant, c’est aux
acteurs économiques, sociaux et territoriaux de s’en emparer et d’identifier
les moyens de remplir ces objectifs.
Au-delà de cette méthode nationale de transition, il faut mener le combat de
l’imaginaire pour définir la civilisation que nous voulons. J’assume de
combattre des récits très puissants, qui sont totalement contraires au modèle
de société durable que nous devons construire: le récit de la fast fashion et
celui du Black Friday qui vantent un modèle de surconsommation insoutenable
pour la planète mais aussi pour notre souveraineté économique. Comment
reconfigurer notre appareil productif pour le rendre plus souverain, plus
circulaire, plus économe en ressources? Comment tendre vers une consommation
plus sobre et plus locale? Quel modèle de société conciliant la préservation de
nos libertés, de notre prospérité et de notre environnement, pouvons-nous
collectivement définir? Ce sont des aspirations profondes d’une majorité de
Français. Et c’est à nous, politiques, d’élaborer démocratiquement les voies et
moyens de concrétiser ces espoirs.
En matière d’écologie comme sur d’autres sujets, l’Europe a longtemps été
l’échelle de la norme, elle doit désormais assumer de devenir celle de la
puissance. La lutte contre le dérèglement climatique peut être le projet
fédérateur qui, au même titre que la construction du marché commun au XXe
siècle, soudera les Nations d’Europe et approfondira l’Union au XXIe siècle.
Mais la violence des crises environnementales, dans un contexte post-pandémie
et de tensions géopolitiques sans précédent dans l’histoire de l’Union, peut
aussi détruire la solidarité européenne que nous avons mis tant de temps à
construire. Les élections européennes de juin 2024 doivent donc être l’occasion
pour nous, Européens, de prendre la mesure du défi et de trancher un certain
nombre de nœuds gordiens pour devenir la première grande puissance écologique
du monde.
Devenir une puissance écologique, c’est d’abord assumer le lien entre le défi
climatique et notre capacité à innover et à développer les technologies de
demain. Si nous ne faisons pas de l’Europe un leader technologique, en matière
d’intelligence artificielle et de technologies vertes, nous aurons à la fois le
déclassement économique et la catastrophe climatique. Devenir une puissance
écologique, c’est ensuite mettre la puissance du marché et de l’exemplarité
environnementale européenne au service d’une diplomatie environnementale plus
efficace. L’Union européenne s’est donnée pour objectifs d’être le premier
continent neutre en carbone en 2050 et de réduire de 55 % ses émissions
nettes de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990.
Cette ambition nous donne un levier d’action pour convaincre, et contraindre,
davantage de partenaires de faire des efforts sur la sortie des énergies
fossiles et la baisse de leurs émissions. Le mécanisme d’ajustement carbone aux
frontières, qui est entré en vigueur le 1er octobre dernier, permet d’activer
le levier de notre puissance commerciale pour faire changer nos partenaires. Il
en va de même en matière de déforestation : l’Union était
responsable de 16 % de la déforestation mondiale par le biais de ses
importations agricoles (notamment soja et huile de palme), dorénavant seuls les
produits garantis sans déforestation pourront entrer sur le marché européen. Je
plaide pour que la dimension environnementale et la réciprocité en la matière
deviennent des priorités de la diplomatie de l’Union européenne, qui devra
assumer les rapports de force qui en découleront nécessairement.
J’entends le scepticisme croissant de ceux qui ont fait le deuil d’une action
internationale dans un monde fragmenté par la rivalité sino-américaine et par
l’affirmation du Sud global sur la scène internationale. Ils enferment le champ
des possibles à la seule dimension nationale ou locale. Ceux-là n’attendent
rien de la COP28, ni d’aucune grand-messe internationale. Je ne suis pas de cet
avis : la fragmentation des intérêts n’a jamais signifié pour moi la
certitude de l’inaction. Créer des coalitions et des rapports de force pour
faire avancer une vision dans la diversité des intérêts, c’est le propre à la
fois du diplomate et de l’élu local. On nous dit que les objectifs climatiques
des Accords de Paris ne seront pas tenus. C’est un vrai risque. Mais qui peut
penser que sans les COP et sans ambition internationale, les résultats auraient
été meilleurs ? La création d’une architecture globale de
gouvernance environnementale dans un contexte de multipolarité du monde et de
retour des logiques de puissance est un vrai défi. Elle impose de repenser les
pratiques, les institutions et les normes du multilatéralisme classique. Mais
la reconfiguration du monde laisse des espaces pour trouver des compromis, des
accords, des coalitions d’intérêt qui feront progresser, malgré tout, l’humanité.
En décembre 2022, la COP15 biodiversité de Montréal a permis l’adoption par 196
pays d’un cadre mondial pour la biodiversité. C’est cette ambition partagée de
protéger 30 % des terres et des mers de la planète, de restaurer les
écosystèmes dégradés par les activités humaines, de réduire les usages de
pesticides ou encore de réorienter tous les financements néfastes pour la
nature qui se décline depuis le 26 novembre dernier dans la Stratégie nationale
sur la biodiversité que j’ai présentée aux côtés de la Première ministre. En ce
moment-même, c’est un traité international pour mettre fin au fléau de la
pollution plastique qui fait l’objet de négociations intenses. Je souhaite que
nous soyons aussi ambitieux lors de la COP28 sur le climat en prenant notamment
des engagements de sortie des énergies fossiles. Dès le premier jour de la COP,
la mise en œuvre du fonds destiné à financer les « pertes et
dommages » climatiques a été adoptée : nous sommes sur une
bonne voie ! La diplomatie environnementale n’a pas dit son dernier
mot, et elle se traduit très concrètement par des accords qui se transforment
ensuite en actes sur le terrain.
C’est sur ce constat d’espoir que je voudrais terminer ce voyage à travers les
géographies de la transition écologique. Le constat que nous arrivons de plus
en plus à construire des « pistes d’atterrissage », pour reprendre la
métaphore de Latour, entre les différentes échelles de l’action
environnementale. Un seul exemple : durant les douze jours où se
tiendra la COP 28 à Dubaï, je lancerai en France huit COP régionales pour
territorialiser notre planification écologique décidée au niveau national, sur
le fondement d’engagements pris au niveau européen en application de l’Accord
de Paris. Un bel exemple de mise en cohérence des niveaux d’action !
Car nous n’avons pas choisi ce nom de COP au hasard. En envisageant ces COP
régionales non comme une simple comitologie locale, mais comme le dernier
kilomètre des COP mondiales, nous construisons une nouvelle forme d’action
politique à l’échelle humaine. Réussir à établir une grammaire commune de
l’action climatique entre Dubaï et Angers déterminera non seulement celle de
nos politiques, mais aussi et surtout leur acceptabilité par le plus grand
nombre. Celle d’une écologie qui restaure, qui protège, qui réenchante notre
rapport au monde, à l’échelle pertinente.
> Je l'ai redit lors des rendez-vous de Bercy: s'adapter au changement climatique n'est pas une option, c'est une nécessité. C'est notre responsabilité politique face aux Français d'aujourd'hui et de demain. Nous le savons, la transition écologique ne se fera pas sans transition fiscale.
> Cette nuit un accord politique a été trouvé au niveau européen pour interdire la destruction des vêtements neufs invendus et renforcer l'écoconception des produits. Je salue cette décision pour laquelle la France s'est fortement mobilisée ! La France a été pionnière dans l’interdiction de la destruction des vêtements invendus : elle est prévue par la loi AGEC depuis 3 ans. Nous devons continuer à lutter activement contre ces pratiques liées à la fast-fashion pour une consommation responsable !
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Nous avons besoin de 70 milliards d'euros de
plus par an pour la transition écologique: en plus des investissements massifs
de l'Etat, nous agissons pour que les acteurs économiques privés apportent les
financements complémentaires.
> Laisser la porte ouverte alors
que le chauffage tourne à plein régime : une aberration sur laquelle vous êtes
nombreux à m'avoir alertée ! J'ai pris un décret pour l'interdire. J'appelle
aujourd'hui les maires des grandes villes à faire respecter la loi.
Alors que l'hiver approche, j’ai également écrit aux fédérations de commerce pour
qu'elles continuent leurs efforts pour faire respecter les règles de sobriété
énergétique. Nous avons besoin de l'engagement de tous !
> Dès 2020, nous avons investi dans l’hydrogène. 9 milliards d’euros d’ici 2030, 150 projets déjà soutenus par France 2030. Fiers d’inaugurer la gigafactory de piles à hydrogène de Symbio à Saint-Fons. 3 champions européens de l’automobile réunis, 750 emplois.
> Record battu ! En novembre, ce sont 31 400 véhicules 100% électriques qui ont été vendus, soit 19,9% des ventes. Nous accélérons !
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Pas trop tard pour se réjouir de l’adoption
cet après-midi du PLFSS. Virage de la prévention, croissance de 3,2 % des
moyens pour notre santé, financement des mesures de revalorisation des
personnels… des actes indispensables pour redonner confiance à notre système de
santé.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> 92% des Français souhaitent vieillir chez eux.
L'hospitalisation à domicile sera une des clés pour réussir !
du Gouvernement)
> Toute la stratégie politique de Jean-Luc
Mélenchon consiste à faire gagner l'extrême droite. Faire basculer la France
dans le chaos, pour mieux mener la révolution populaire dont il rêve.
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> 20% des français déclarent être victimes de
discrimination à l’embauche ou à l’accès au logement : âge, origine, sexe,
handicap, orientation sexuelle…
Mise en place de testing:
- statistiques : changer les comportements;
- individuels : droit à la réparation plus effectif.
> Je n’ai jamais pensé que le redoublement était une façon de stigmatiser un élève, c’est lui donner une seconde chance. J’ai redoublé une année dans ma scolarité et ça m’a bien servi.
> Il ne faut pas hésiter une seconde à reconnaître les viols de masse réalisés sur les femmes israéliennes. Certaines ont été mutilées.
> [IVG] Nous choisissons de sanctuariser la liberté d’avorter dans la Constitution. Nous avons vu ce qu’il s’est passé aux États-Unis. En 18 mois, 14 États américains ont interdit l’IVG. En France, nous ne sommes pas à l’abri. Certains partis politiques ne défendent pas l’IVG.
- La déconstruction des stéréotypes de genre, dès le plus jeune âge, c’est la première des actions à mener pour se rapprocher de l’égalité entre les femmes et les hommes. Celle-ci constitue une œuvre ambitieuse et de longue haleine, tant les enfants peuvent grandir imprégnés par ces stéréotypes. S’en débarrasser nécessite de diffuser et de transmettre une culture de l’égalité.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Nous lançons la charte 2023/2026 pour une
représentation mixte des jouets. La lutte contre les stéréotypes commence dès
le plus jeune âge. Il est essentiel que la filière industrielle des jouets
intègre davantage cette culture de l’égalité.
> Attirer des femmes dans l’industrie et plus généralement dans les carrières scientifiques requiert de nombreux efforts, et mérite mieux que les réactions moqueuses que ce message a suscitées. Les entreprises du secteur, petites et grandes, l’ont d’ailleurs très bien compris.
> « La charte pour une représentation mixte des jouets est un pas important dans la lutte contre les stéréotypes ancrés dès le plus jeune âge, notamment par le biais des jouets. Les jouets scientifiques sont un exemple particulièrement parlant. Ils doivent être conçus de manière à répondre aux grands défis climatiques et à promouvoir les métiers liés aux STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques) autant auprès des filles que des garçons.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> À Bruxelles, pour porter la voix de la France. Notre priorité absolue
est de développer en France et en Europe nos propres modèles d'intelligence
artificielle. Nous en avons les moyens : nous avons les talents, la puissance
de calcul et l'héritage culturel.
> l’Europe est la première démocratie à se doter d’un cadre législatif pour l’intelligence artificielle. Désormais, les systèmes d’IA qui présentent des risques élevés devront, comme les jouets ou les ascenseurs, obtenir un marquage CE, avec les obligations d’audit et de transparence les plus élevées du monde. Seront couverts les systèmes de conduite autonome, de diagnostic médical, de tri des CV ou d’attribution de crédit, mais pas les cas sans risque, comme le divertissement ou le jeu vidéo.
> La priorité absolue est la création de champions européens de l’IA. Celui qui conçoit les systèmes a plus d’influence que celui qui régule. La meilleure protection, c’est d’avoir des modèles européens.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> [Intervention à l’Assemblée concernant la protection de l’enfance] L’étendue de la crise touchant la protection de
l’enfance, qui ne date pas de 2017. Le Président de la République a
effectivement décidé d’en faire la priorité du quinquennat. Cela s’est traduit
par un comité interministériel, qui s’est déjà réuni trois fois et dans lequel
nous avons pris des engagements dont nous mesurons la concrétisation au
quotidien.
Ainsi, vingt-six milliards d’euros auront été alloués, par le Gouvernement et
par cette majorité, à l’aide aux enfants les plus vulnérables. C’est de
l’argent au profit de la santé des enfants, au profit des enfants en situation
de handicap, au profit du plan de lutte contre les violences fautes aux
enfants, au profit de la prévention et de l’action.
Tous les jours, je suis sur le terrain
pour mettre en valeur les bonnes pratiques de la protection de l’enfance, les
belles histoires et pour
transmettre le soutien de l’administration et du Gouvernement avec de l’argent
sonnant et trébuchant et des actions on ne peut plus concrètes. De nombreux
décrets d’application de la loi Taquet ont été pris, mais le fait est que nous
nous inscrivons dans un dialogue constructif avec les départements.
À cet égard, lors des assises des
départements de France, la Première ministre a annoncé qu’un temps fort serait
consacré à la protection de l’enfance, ce qui est une démarche inédite.
Un moment politique aura lieu dans
quelques jours entre le Gouvernement et l’ensemble des départements
représentatifs, afin de fixer des priorités et des engagements réciproques,
puis d’engager des actions concrètes.
Je le répète, nous agissons pour tous les
enfants et je suis sur le terrain à cet effet. Nous étions d’ailleurs cinq
membres du Gouvernement, tout à l’heure, pour recevoir le Livre blanc du
travail social. Nous sommes sur tous les fronts, même si je vous prie de nous
pardonner si, parfois, nous ne montrons pas suffisamment notre action et si
nous ne nous contentons pas des invectives et des insultes.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Intervention lors du débat à l’Assemblée sur une résolution en faveur
de la démocratie]
Nous vivons, depuis quelques années, un
moment de brutalisation des relations internationales. Dans un monde où les
compétitions s’exacerbent chaque jour davantage, où les règles sont de plus en
plus bafouées, des pays autoritaires cherchent à saper notre modèle
démocratique. L’emploi de la force brute pour agresser et éliminer un État
souverain, comme en Ukraine ; les attaques terroristes les plus abjectes, comme
celles qui ont touché Israël le 7 octobre dernier ; les opérations de
désinformation qui visent à manipuler les opinions des sociétés démocratiques
pour mieux les déstabiliser en y semant le trouble et la discorde : c’est tout
le modèle d’organisation et de régulation des rapports internationaux visant à
construire la paix au lendemain de la seconde guerre mondiale qui est attaqué.
C’est le modèle démocratique, libéral, social, de confiance qui est attaqué ;
c’est donc aussi le modèle européen.
Certains veulent balayer la paix, la démocratie, les règles qui devaient
assurer la stabilité mondiale. La primauté du droit sur la force, le règlement
pacifique des différends, l’universalisme des droits et des principes contenus
dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée à Paris il y a
soixante-quinze ans, presque jour pour jour, forment le socle de notre capacité
à vivre dans la confiance, la tolérance et la liberté. C’est à tout cela que
les régimes autoritaires veulent s’attaquer. Face à ce constat, nous devons
tous – républicains, Gouvernement, Parlement, citoyens, associations – affirmer
et défendre ces principes fondamentaux ; nous devons tous combattre la
désinformation, nous interroger sur les manipulations. En effet, ces droits
humains, ces principes, sont au fondement de notre République comme de l’Union
européenne ; ils sont la raison pour laquelle des dizaines de millions d’hommes
et de femmes de pays européens veulent rejoindre l’Union européenne.
Ce sont ces principes et ces valeurs que nos diplomates, ainsi que les
ministres Catherine Colonna et Sébastien Lecornu, sous l’autorité du Président
de la République, défendent en ce moment même au Proche-Orient. Le Hamas compte
parmi les menaces qui pèsent sur la France. Quarante de nos compatriotes
figurent au nombre des victimes des massacres barbares qui ont été commis le 7
octobre 2023 ; quatre d’entre eux sont toujours portés disparus. Vous avez
également raison de mentionner l’Iran : ce pays arme, équipe et finance non
seulement le Hamas, mais également de nombreux autres groupes non étatiques
dans la région, comme le Hezbollah au Liban ou les Houthis au Yémen, qui n’ont
en commun que leur haine d’Israël.
Face à ces menaces, le Gouvernement agit. Nous avons mis sur la table
européenne des propositions de sanctions à l’encontre des principaux
commandants du Hamas. Nous sommes engagés pour lutter contre le financement des
groupes terroristes, dont le Hamas, et contre leur propagande, y compris la
haine en ligne.
Nous avons pris des sanctions contre l’Iran ; à ce jour, plus de dix trains de
sanctions ont visé des officiels du régime iranien, en réaction à la fois à la
répression féroce qu’ils ont menée contre leur peuple après la mort de Mahsa
Amini, et à la coopération militaire avec la Russie. Nous poursuivrons cette
politique de sanctions. Le Hezbollah et l’Iran agitent la menace d’embrasement
de la région : nous y répondons de manière ferme, sans ambiguïté. Le Président
de la République et la ministre de l’Europe et des affaires étrangères ont
passé des messages très fermes à leurs homologues iraniens sur ce point.
Nous agissons aussi pour le long terme : avec nos partenaires, nous œuvrons à
créer les conditions pour une paix juste et durable au Proche-Orient. Certains
– nombreux – ont pu un temps oublier les aspirations des Palestiniens. Ce n’est
pas le cas de la France, qui les a toujours soutenues. Elle continuera de le
faire jusqu’à ce qu’il y ait un État palestinien viable, qui réponde aux
aspirations du peuple palestinien.
Le Président de la République a multiplié les consultations depuis des
semaines, et encore lors de son déplacement de jeudi à samedi dans la région ;
l’ensemble de la diplomatie et du Gouvernement fait de même, sans relâche.
Face à la guerre d’agression que la Russie mène en Ukraine, la France a
également répondu sans hésitation, réclamant l’exigence du respect du droit
international et des principes fondamentaux – ce droit et ces principes que la
Russie n’a cessé de bafouer depuis bientôt deux ans. C’est le sens de notre
soutien civil et militaire à l’Ukraine : nous ne pouvons pas laisser la Russie
gagner cette guerre. C’est aussi la raison pour laquelle la lutte contre
l’impunité est une de nos priorités, à travers notre soutien à la Cour pénale
internationale (CPI), mais aussi aux juridictions ukrainiennes. Il y va – je
regrette que cela ne vous intéresse pas plus – du droit qui a permis la paix
depuis soixante-dix ans sur notre continent, il y va de nos intérêts fondamentaux de sécurité et de la stabilité du
continent européen pour les années à venir.
Nous ne pouvons tolérer l’impunité pour les crimes de guerre que la Russie a
commis dans le cadre de son agression. Par ailleurs, il est totalement légitime
qu’elle contribue à la réparation des destructions qu’elle a engendrées en
Ukraine – c’est ce que vous demandez. La France soutient l’idée d’une
mobilisation des avoirs russes gelés aux fins de reconstruction. Des travaux
sont en cours au niveau du G7 et de l’Union européenne. Nous y participons de
manière active, afin d’identifier une solution respectueuse du droit
international, mais également de notre propre cadre constitutionnel.
La ministre de l’Europe et des affaires étrangères a eu l’occasion d’évoquer
ici même, le 21 novembre, l’action de la France en Afrique. Je veux redire que
nous soutenons les voix démocratiques africaines – sans ingérence, sans donner
des leçons de démocratie de l’extérieur. Nous appuyons les acteurs de la
société civile : ils sont essentiels à la résilience des sociétés
démocratiques. Je pense notamment à notre soutien à la Fondation de
l’innovation pour la démocratie d’Achille Mbembe. Au Mali, au Burkina Faso et
au Niger, les juntes instaurent des régimes autoritaires et populistes, faisant
de la communauté internationale un bouc émissaire. Les conséquences sont
tristement claires : recul des libertés et des droits de l’homme, crise
humanitaire et sécuritaire, incapacité à lutter contre le terrorisme, et, dans
le cas du Mali, recours à Wagner, avec son cortège de prédation et de crimes de
guerre. Face à de tels régimes, nous ne pouvons pas maintenir nos projets de
développement, mais nous restons aux côtés des populations : aide humanitaire,
projets universitaires et culturels, appui aux sociétés civiles. Et, surtout,
nous soutenons la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
(Cedeao) quand elle se bat pour la défense de la démocratie et contre la
multiplication des coups d’État. Partout où il y a eu des putschs, nous
appuyons les organisations africaines qui demandent la tenue d’élections et le
retour à l’ordre constitutionnel.
Mesdames et messieurs les députés, vous l’avez exprimé clairement dans votre
proposition de résolution : il n’y a pas de démocratie sans une information
libre, fiable et de qualité. L’espace informationnel numérique est devenu un
champ de manœuvres pour des actions hostiles à notre encontre. Des campagnes de
manipulation de l’information cherchent à polariser notre société,
particulièrement en période électorale, et à salir l’image de notre pays auprès
des opinions publiques étrangères. Elles s’appuient sur les failles des grandes
plateformes numériques, et parfois sur un certain laisser-faire de la part de
celles-ci. Nous avons pris la mesure de ces menaces et nous nous sommes
organisés pour y répondre : à l’échelle internationale, à travers le
Partenariat pour l’information et la démocratie, lancé en 2019 avec Reporters
sans frontières, qui réunit aujourd’hui cinquante-deux États de toutes les
régions du monde ; à l’échelle
européenne, à travers le règlement européen relatif à un marché unique des
services numériques (DSA), entré en vigueur l’été dernier, qui donne des armes
juridiques pour lutter contre la désinformation en demandant des comptes aux
plateformes et en impulsant des actions chaque fois que cela est nécessaire ; à
l’échelle nationale, en renforçant nos moyens de veille et de riposte
informationnelle, et en n’hésitant plus à nommer les responsables de ces
attaques. Avec davantage de moyens donnés au Quai d’Orsay et la création, en
2021, du service de vigilance et de protection contre les ingérences numériques
étrangères (Viginum), nous avons su nous doter d’outils efficaces. En novembre
dernier, nous avons ainsi déjoué l’action du réseau russe Recent Reliable News
dans l’amplification artificielle et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux
des photos des tags représentant des étoiles de David dans le 10e
arrondissement de Paris.
Nous agissons aussi en faveur de la presse libre et indépendante, qui est au
cœur de notre projet européen. Les états généraux de l’information voulus par
le Président de la République, qui se déroulent en ce moment même, ont vocation
à proposer de nouvelles actions à l’échelle nationale comme européenne, car
l’information n’a pas de frontières dans un monde libre. La liberté de parole,
c’est aussi cela !
C’est aussi pour cette raison que nous aidons les professionnels de
l’information qui cherchent à développer une information libre et de qualité à
l’étranger, et que nous accueillons en France des journalistes en exil pour les
aider à poursuivre leur travail sur leurs pays en crise, à l’exemple de ce que
font certains journalistes ukrainiens.
Je terminerai mon propos en parlant plus encore d’Europe. Depuis l’agression de
l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne a su montrer sa force à travers son
unité. Elle est sortie de sa condition de minorité géopolitique pour prendre en
main son destin. Le renforcement de nos industries et de nos capacités de
défense, le combat contre l’autoritarisme, la construction d’une communauté
politique européenne ou encore la réglementation de l’espace numérique, tout
cela forme un tout cohérent. C’est l’affirmation d’une Europe souveraine, qui
défend tête haute ses intérêts et ses principes, c’est-à-dire la démocratie et
l’État de droit. L’Union européenne joue un rôle de premier plan dans le
soutien militaire apporté à l’Ukraine ; elle a considérablement renforcé son
influence au sein de l’Otan et s’est dotée, avec l’adoption de la Boussole
stratégique, d’un cadre conceptuel commun pour agir.
Il s’agit maintenant de s’accorder des
moyens à la hauteur des enjeux, dans l’objectif de développer des outils
permettant le soutien à l’innovation, l’acquisition conjointe et la production
de matériel militaire par les industries européennes.
Vous l’aurez compris, la défense du modèle démocratique est au cœur de notre
diplomatie comme de toute l’action du Gouvernement. Parce qu’il y va des
intérêts de la France et des Français, et de nos valeurs les plus
fondamentales, le Gouvernement apporte tout son soutien à la proposition de
résolution.
> [Conflit au Proche-Orient] La position de la France a toujours été très claire. Elle repose sur trois
piliers : sécuritaire, humanitaire et politique.
Le pilier sécuritaire, nous l’avons dit, c’est le droit d’Israël de se
défendre, dans le respect du droit international.
Le pilier humanitaire, c’est la protection des civils à Gaza et la trêve que nous demandons encore et toujours. Enfin, le pilier est politique est nécessaire, car il n’y aura pas de paix sans une solution politique à deux États. La France a toujours été extrêmement claire sur ce point et a œuvré en ce sens.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> La biodiversité est aujourd'hui un angle mort pour beaucoup d'acteurs.
Pourtant, tout dépend de la biodiversité. Dans le fond, la préservation de la nature est
la condition nécessaire pour réussir toutes les transitions. Mon job, c'est de
montrer au monde économique et à tous les acteurs qu'il n'y a pas de
souveraineté possible sans une nature en bonne santé. S'assurer de cela, c'est
le chantier du siècle.
Pour mesurer l'efficacité de notre action pour la biodiversité, nous ne
disposons pas d'un indicateur unique comme pour le climat avec la tonne
équivalent carbone. Beaucoup disent que si cela ne rentre pas dans un tableau
Excel, cela n'existe pas. Je ne suis pas une fétichiste de cette méthode et je
ne cours pas derrière un indicateur unique. Il y en a plusieurs.
J'ai construit la Stratégie nationale Biodiversité 2030 comme un plan d'action
concret avec des indicateurs, des trajectoires, dont je rendrai compte tous les
ans devant le Comité national de la biodiversité. J'ai besoin aussi des
collectivités locales et du monde associatif. Cela nous permettra de corriger
notre action si besoin et de ne pas attendre 2030 pour le faire.
> J'ai réuni le 29 novembre 200 entreprises pour engager la mobilisation des acteurs économiques en faveur de la biodiversité. Les entreprises doivent prendre en compte les risques liés à l'effondrement du vivant, mesurer leur dépendance aux services écosystémiques rendus gratuitement par la nature et identifier les leviers d'action pour y répondre. Certaines sont déjà dans cette démarche. Michelin investit sur le caoutchouc naturel, Petit Bateau réduit l'utilisation de l'eau sur ses sites de fabrication, L'Oréal s'engage pour tous ses cosmétiques à une production durable. D'autres, en particulier dans les services, pensent ne rien avoir à faire avec la nature, c'est faux! Par exemple, 75% des prêts bancaires européens sont liés à des activités qui dépendent de la nature. Si le vivant s'effondre, ce sera une catastrophe pour les acteurs financiers. Nous savons par exemple que la sécheresse provoque des fissures dans beaucoup de maisons, ce coût direct est lié aux bouleversements environnementaux sur notre territoire avec des sécheresses plus fréquentes et plus intenses. Tout ce qui peut être fait pour prévenir ce problème aura une conséquence sur la vie des gens, et donc pour les assureurs.
>L'une des forces de cette stratégie biodiversité, c'est
d'avoir une gouvernance inédite, grâce notamment à l'appui du secrétariat
général à la planification écologique (SGPE), qui a la puissance de frappe de
Matignon et permet d'avancer sur plusieurs secteurs en même temps.
Le ministère de la Biodiversité n'est pas seul et « face à ». Nous travaillons
avec les ministères de l'Industrie, de l'Agriculture, de la Transition
énergétique, de l'Éducation. Notre stratégie fait partie de la planification
écologique pilotée par la Première ministre. Cela me permet de rappeler que les
combats pour le climat et pour la biodiversité sont des combats jumeaux. Cette
organisation permet aussi de mettre « du vent dans les voiles » comme disent
les marins.
> Je reconnais que le sujet de la biodiversité n'est pas
simple pour le monde agricole, mais les agriculteurs sont les premiers témoins
et les premières victimes de l'effondrement du vivant. Nous bénéficions de 10
milliards d'euros de hausse du budget de l'écologie pour 2024. Avec la nouvelle
politique agricole commune, entrée en vigueur cette année, nous commençons à
réorienter les financements pour mieux prendre en compte la biodiversité, avec
l'écorégime. Ce n'est pas que de l'argent français, ces sommes comprennent
notamment des subventions européennes. Mon objectif, sur ce sujet essentiel, ce
n'est pas de priver la France ou les agriculteurs de ces aides, mais de les
réorienter.
Pour cela, nous allons travailler avec les services d'inspection de mon
ministère, mais aussi ceux de l'Économie et de l'Agriculture. Il s'agit de
voir, dans la Politique agricole commune, quels sont les piliers qui permettent
d'accompagner des politiques plus durables, une soutenabilité profitable alors
qu'on va réduire l'utilisation des produits phytosanitaires de moitié d'ici à
2030.
> Le Loto de la biodiversité a donné lieu à un débat sur la biodiversité. Est-ce que sa place est dans les cafés, les PMU? Bien sûr! Il faut que la nature soit partout afin de sensibiliser et mobiliser le plus grand nombre. Nous visons 14 millions de billets vendus. Si chacune des personnes qui en achète un flashe le QR code en bas du ticket et découvre la richesse de la biodiversité française, nous aurons gagné notre pari. Ce jeu rapportera 6 millions d'euros pour aider au financement de 20 projets en faveur de la nature. Dans le même temps, le budget en faveur de la biodiversité augmente de 1,2 milliard d'euros dès 2024, c'est historique! Nous n'avons jamais eu autant de moyens financiers, ni autant de recrutements: 140 personnes pour soutenir la biodiversité dans nos services et chez nos opérateurs, alors que cela fait plus de vingt ans que ce ministère perd des agents. Cela traduit une énorme volonté politique: 1,2 milliard de budget supplémentaire, une gouvernance avec le SGPE et le recrutement de personnes pour mettre directement en place les décisions, les planètes sont alignées!
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Hadrien Ghomi (député)
> [Intervention lors du débat à l’Assemblée sur une résolution en
faveur de la démocratie]
Terrorisme, extrémisme, fanatisme,
obscurantisme, populisme, autoritarisme, impérialisme : autant de menaces qui
pèsent sur nos modèles démocratiques, et en premier lieu sur celui des
démocraties européennes. Ces tentatives de négation des valeurs universelles
auxquelles nous sommes attachés mettent à l’épreuve ce que nous sommes. Elles
salissent notre histoire, tentent de remettre en cause notre identité et
obscurcissent notre avenir. Avec une intensité rare, des acteurs pyromanes et
prédateurs attaquent nos modèles démocratiques, par la manipulation, parfois ;
par la violence, souvent ; par des pratiques malveillantes, toujours.
Agression russe en Ukraine contre l’intégrité territoriale d’un peuple
souverain ; attaques terroristes, parmi lesquelles celle menée par le Hamas en
Israël ayant ôté la vie à plus de 1 200 civils, dont quarante de nos
ressortissants, ; succession de coups d’État menés par des putschistes
instrumentalisés par des groupes paramilitaires comme la milice Wagner au Sahel
et en Afrique de l’Ouest ; vives tensions en mer de Chine méridionale ;
agression azerbaïdjanaise dans le Haut-Karabagh, dans une stratégie d’épuration
ethnique, ayant contraint plus de 100 000 Arméniens à quitter leur territoire
ancestral ; tentatives de déstabilisation du Proche-Orient par la République
islamique d’Iran, qui agit dans la région via ses « proxys » et mène également
en interne une répression sanglante des aspirations légitimes à la liberté… La
liste n’est malheureusement pas exhaustive et appelle une forte réaction de
notre part, car la menace de voir les démocraties reculer est réelle :
rappelons que 54 % de la population mondiale vit d’ores et déjà sous un régime
autoritaire ou un régime « hybride », qui bafoue les droits fondamentaux des
populations.
Parallèlement, la foi absolue dans le modèle démocratique et sa capacité à
prospérer dans le monde entier sont affaiblies de manière insidieuse et
sournoise par l’action de nombreux acteurs déstabilisateurs. Ceux-ci tentent
d’influencer les opinions publiques et de semer la discorde au sein de nos
sociétés par des ingérences numériques, des menaces sur la sécurité économique
et le recours au chantage énergétique et alimentaire.
La récente implication du réseau russe RRN dans l’amplification artificielle
sur les réseaux sociaux de certaines publications en est un parfait exemple. En
propageant des fake news, en relayant des théories du complot, leurs campagnes
de déstabilisation visent à exacerber les oppositions au sein de nos sociétés
et à altérer la confiance que nos concitoyens accordent aux autorités
légitimement élues. Ils surfent, voire détournent le fonctionnement des réseaux
sociaux à leur profit et affectent ainsi les bases de la délibération
démocratique. Les faits alternatifs amènent à contester la crédibilité de
réalités tangibles.
Cette situation doit nous conduire à un réarmement matériel et intellectuel
pour défendre nos intérêts et les valeurs de liberté, de défense du droit
international et de multilatéralisme auxquelles nous sommes attachés. Par cette
proposition de résolution, nous invitons le Gouvernement à renforcer notre
résilience collective, à réarmer nos institutions et processus démocratiques et
à poursuivre la construction de l’autonomie stratégique de l’Europe.
Au-delà de la nécessaire condamnation des récentes attaques terroristes que
certains peinent à qualifier, nous encourageons le Gouvernement à demander un
régime de sanctions ad hoc dédié à la lutte contre le Hamas, à prolonger les
sanctions à l’encontre des personnes et entités responsables de graves
violations des droits humains en Iran et à réengager les pays d’Afrique
subsaharienne, du Proche et du Moyen-Orient dans la lutte contre le terrorisme
djihadiste. Nous souhaitons également que la préservation du droit à
l’information et du droit d’informer des médias soit effective partout. Enfin,
nous appelons de nos vœux un saut qualitatif de l’Union européenne : les États
de l’Union qui partagent les mêmes analyses, valeurs et espérances doivent
prendre l’engagement de mener une véritable politique étrangère et de défense
commune.
Comme nous avons été un soutien constant de l’Ukraine face à l’invasion russe,
notre histoire et nos valeurs doivent nous porter à faire preuve de solidarité
envers l’ensemble des peuples qui aspirent à vivre en démocratie. « Pour
triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des hommes de bien » : John
Stuart Mill nous enjoint à l’action. Alors, agissons !
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Intervention lors du débat à l’Assemblée sur une résolution en faveur
de la démocratie]
La démocratie est le fondement politique
et moral de notre société, ainsi que de l’Union européenne et des États qui la
composent. C’est ce système qui garantit nos droits et nos libertés
fondamentales, reconnus dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union
européenne, à laquelle nous adhérons. Par leur bon fonctionnement, les
démocraties protègent les citoyens que nous représentons, permettent les alternances
politiques, atténuent les tensions sociales et suppriment l’arbitraire
judiciaire, ce qui garantit notre paix civile et notre prospérité. Mais elles
sont aussi fragiles et se trouvent attaquées de toutes parts. L’étendue des
menaces qui pèsent sur nos sociétés démocratiques est large, car les moyens
permettant de leur nuire sont protéiformes.
Les tentatives de déstabilisation sont d’abord de nature géopolitique. Je pense
évidemment à la guerre d’agression russe menée contre la souveraineté et
l’intégrité ukrainienne, et aux risques d’escalade et de propagation qu’elle
implique ; mais aussi aux velléités territoriales et maritimes de la Chine dans
l’Indo-Pacifique, aux vues hégémoniques de l’Azerbaïdjan, aux coups d’États
putschistes en Afrique subsaharienne et aux provocations nucléaires et
balistiques nord-coréennes.
Les menaces sont ensuite sécuritaires, comme l’illustre la multiplication des
attaques terroristes commises sur notre territoire. Ce fut encore le cas samedi
soir dans notre capitale et, en tant qu’élue de Paris, je veux dire mon émotion
face à cet acte terroriste ; Paris, une nouvelle fois, est meurtrie, et je veux
bien évidemment avoir une pensée pour les victimes, leurs proches, et dire
toute ma reconnaissance aux forces de l’ordre pour la rapidité de leur
intervention.
La menace sécuritaire prend aussi la forme d’actes commis dans d’autres États,
comme le 7 octobre contre la population israélienne, par le groupe terroriste
Hamas – 1 200 morts, dont quarante de nos concitoyens, et des corps blessés,
violentés, violés, brûlés.
Les menaces, enfin, sont hybrides : elles résultent du développement constant
des nouvelles technologies et de leur utilisation dans le cadre de la guerre
informationnelle. Les cybermenaces et la désinformation sont les armes les plus
répandues ; elles visent à saper nos démocraties en affaiblissant la confiance
des citoyens dans nos institutions, tout en remettant en cause la légitimité et
l’efficacité du politique. Certaines puissances s’en sont fait une spécialité,
et je pense évidemment aux tentatives de déstabilisation qui ont eu lieu il y a
encore quelques semaines lors des élections organisées en Slovaquie.
Ces menaces se concrétisent aussi par des pressions et des embargos sur les
ressources énergétiques et alimentaires, qui apparaissent comme de nouveaux
vecteurs de disruption économique. Elles s’ajoutent à la détérioration des
relations entre la Chine et les États-Unis, du fait d’une concurrence acharnée
sur le plan commercial et technologique.
La réponse engagée depuis plusieurs années par notre démocratie s’appuie sur
une variété de moyens mais aussi, dans le contexte européen, sur une
articulation entre le niveau national, qui reste souverain dans de nombreux
domaines, et le niveau européen. À l’échelle communautaire, notre spécificité
repose sur la cohésion des États membres, qui est un objectif mais aussi une
condition des prises de décision. Elle s’affirme par le renforcement de notre
autonomie stratégique, et je veux donc redire ici à quel point notre union est
une force pour agir concrètement.
La présente proposition de résolution nous invite donc à réaffirmer la
nécessité de défendre nos démocraties et de renforcer la résilience de nos
institutions. Cela passe par la condamnation des actions menées par les régimes
autoritaires et par les organisations terroristes à l’encontre des populations
; par un appel à soutenir le développement de la politique étrangère et de
sécurité commune (Pesc) de l’Union européenne ; mais aussi par un encouragement
à poursuivre les efforts que nous menons déjà en faveur de la préservation des
valeurs démocratiques, des principes de droit international et aussi de la
lutte contre toutes les attaques que subissent le droit à l’information et
l’indépendance des médias.
Il est essentiel que l’ensemble des moyens qui sont à notre disposition soient
mis en œuvre pour préserver nos idéaux et les institutions démocratiques
françaises et européennes. Démocratie, liberté, égalité, fraternité, solidarité
: toutes ces valeurs européennes nous unissent dans l’action. Le groupe
Démocrate votera naturellement en faveur de la proposition de résolution.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Au Niger, après avoir rejeté l’aide de la
France, la junte renvoie l’Union européenne et fait le choix de la Russie. Le
tout sans aucune légitimité.
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