Pour bien comprendre la problématique de la démocratie dans sa confrontation avec les régimes autocratiques et totalitaires, il faut rappeler une évidence.
La démocratie ne se bâtit pas sur la force mais sur des valeurs qui bannissent son usage institutionnalisé.
De même, elle ne demande pas l’adhésion forcée à un pouvoir mais l’observance de règles et de principes qui garantissent la liberté et l’égalité entre les citoyens.
De là sa «faiblesse» qui est en réalité une fragilité inhérente à ce qu’elle est et à son fonctionnement.
Celle-ci provient de l’essence même de son projet, être le régime politique le plus juste, c’est-à-dire garantissant à tous les mêmes droits et à chacun les mêmes chances de réaliser son projet de vie.
Elle recherche donc l’adhésion libre en échange d’une vie libre d’individus égaux.
Sa légitimité n’est pas basée sur la violence politique mais sur le principe du respect de la dignité humaine et de l’individualité de chacun qui se réalisent concrètement par les valeurs de liberté et d’égalité qui sont sa raison d’exister.
L’entreprise démocratique a donc besoin de soutiens actifs et cela passe par des citoyens éveillés, c’est-à-dire conscients de vivre dans une société qui leur donne le plus de capacités de se réaliser du mieux possible et d’atteindre leurs objectifs existentiels.
Pour cela, conscients que la démocratie pour réellement se réaliser a besoin d’individus responsables et prêts à relever le défi de la liberté, ses promoteurs ont, dès le départ, conceptualiser que pour y parvenir il fallait créer les conditions où tous pourraient acquérir une formation qui les rendent aptes à vivre en démocrates et de pouvoir être correctement informés pour prendre les décisions au mieux de leurs intérêts et de ceux de la communauté dans laquelle ils vivent (qui est, in fine, l’Humanité tout entière).
C’est à ces seules conditions – malheureusement pas encore réalisées – que la démocratie peut fonctionner et être ce régime le plus juste de tous ceux qui puisse exister.
Mais on comprend bien que cette capacité nécessite une cohésion sociale issue de cette intelligence raisonnée que pour vivre en paix et en liberté, il faut la protéger par son comportement vis-à-vis de l’autre de respect impératif de sa dignité et de son individualité.
Jamais la démocratie ne sera le régime le plus fort parce que tel n’est pas son but à l’opposé de tous les régimes autoritaires, autocratiques et totalitaires.
Mais, toujours, elle sera le plus juste.
Et pour faire bénéficier de ses bienfaits, elle a besoin que l’on fasse des efforts pour les mériter.
Des efforts qui sont bien peu de choses face aux bienfaits qui en résultent.
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