Normal, direz-vous, ce poste aux relents malheureusement monarchique, attirent vers lui comme un aimant tous les ressentiments, les dépits, les agressivités, les violences et les haines.
Vu dans l’imaginaire collectif comme l’ultime responsable de tout ce qui se passe et celui qui pourrait donner satisfaction à toutes les revendications s’il le voulait, il est constamment exposé à toutes les critiques et menaces.
Bien, mais ce n’est pas toujours le cas.
Si de Gaulle, Mitterrand ou Sarkozy ont attisé les haines d’une partie de la population, il n’ont pas été aussi exposés que l’est aujourd’hui Emmanuel Macron à la critique systématique.
On pourrait dire que, de ce point de vue, que sa présidence ressemble plutôt à celle de Giscard d’Estaing tout en ajoutant que le torrent de haine qui s’est abattu sur ce dernier a été caractéristique de la fin de son septennat alors que pour Emmanuel Macron, il a commencé le jour de son premier quinquennat, voire avant!
Reste que comme Macron, Giscard s’était positionné centralement, au milieu (même s’il n’était pas centriste stricto sensu, tout comme l’actuel hôte de l’Elysée) et que donc, mécaniquement, il avait des ennemis à gauche et à droite, ce qui multiplie les attaques frontales.
Mais les raisons de s’en prendre continuellement à Emmanuel Macron tout en ne reconnaissant jamais ses succès et ses accomplissements, sont aussi celles de notre époque où, avec internet et les réseaux sociaux, les déchaînements sont d’une nature autrement supérieure.
Parmi les raisons principales, il y a, la première, sa transgression de l’ordre politico-médiatique.
Lorsqu’il se présente en 2017, il est vu comme un ovni de la politique qui est en train de remettre en cause tout l’ordre établi, dans une sorte d’entente de fait entre la Gauche et la Droite.
En gagnant la présidentielle, il donne une grande claque à la Gauche et plus précisément au PS qui ne s’en est pas toujours remis mais aussi une grande claque à la Droite et plus précisément à LR qui se sent dépossédé de ce qui lui était promis depuis longtemps, l’Elysée.
De quoi être immédiatement la cible des deux côtés.
Ajoutons à cela que les extrêmes se voyaient profiter de la déconfiture des partis dits de gouvernement et qu’à la fin, ils reçoivent aussi une grande claque et plus particulièrement Jean-Luc Mélenchon (qui refusera de reconnaitre la victoire de Macron) et Marine Le Pen, ridiculisée lors du débat d’entre-deux tours.
De plus, non seulement, Emmanuel Macron gagne la présidentielle mais il obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale aux législatives qui suivent, ce qui n’arrange évidemment pas son cas!
Et, immédiatement, deuxième raison, il met en œuvre son programme de réformes d’inspiration essentiellement centriste ce qui enrage évidemment à gauche et à droite d’autant qu’il obtient nombre de succès, là où ses prédécesseurs s’étaient lamentablement ramassés.
Ironiquement, c’est une mesure décidée par François Hollande et sa majorité, la «taxe carbone», que les gilets jaunes vont prendre comme prétexte pour tenter de déclencher une insurrection afin de renverser Emmanuel Macron, voire pire comme certains qui auraient voulu voir sa tête brandie sur une pique.
Il réussira avec intelligence à renvoyer cette populace haineuse dans ses foyers mais les stigmates sur le fonctionnement de la démocratie républicaine perdureront.
Ce qui ne l’empêchera pas de se faire réélire, une première depuis Jacques Chirac et au plus grand dam du PS et de LR, avec leurs candidates totalement laminées, et surtout de LFI et du RN qui se voyaient au second tour et, pour la candidate du parti d’extrême-droite, l’emporter et au candidat de l’extrême-gauche d’appeler à la révolution.
Puis d’obtenir une majorité relative à l’Assemblée ce qui ne l’arrêtera pas dans sa volonté de réformes avec celle des retraites où les gilets rouges de la CGT et de LFI tenteront de refaire avec plus de succès le coup des gilets jaunes mais n’y parviendront pas.
Cet échec comme celui des gilets jaunes attisent évidemment la haine de ceux qui se voyaient déjà à la tête d’un comité de salut public…
Comme en 2017 et plus encore, en 2022, au premier jour de son mandat, la coalition des haines en a fait sa cible quasi-unique et a déversé un flot continue d’ignominies et de mensonges à son encontre.
On a même vu des alliances de fait entre les extrêmes à l’Assemblée pour renverser le gouvernement, provoquer une crise institutionnelle et espérer en de nouvelles élections pour prendre le pouvoir.
Quant à la troisième raison principale, on l’a vu, c’est celle qui a permis au pays de ne pas tomber sous la coupe des fascistes ou des trotskistes.
Car sans lui et ses succès électoraux, les extrêmes, en 2017 et en 2022, se seraient disputées le pouvoir et l’un d’entre elles seraient aujourd’hui au pouvoir pendant que l’autre ferait tout pour l’en déloger.
Et comme les partis qui les représentent sont tout sauf des défenseurs de l’ordre démocratique et républicain, nous serions dans un chaos terrible pour le pays mais heureux pour ces extrêmes.
Ajoutons à cela, une chasse quasi-constante des médias pour critiquer son action et tenter de trouver des scandales pour le faire tomber (rappelons qu’il n’existe aucun média centriste et que le service public est noyauté par la gauche et l’extrême-gauche).
Il suffit d’allumer sa télévision sa radio, son ordinateur ou ouvrir un journal ou un magazine pour s’en rendre compte.
C’est donc à une coalition politico-médiatique qu’Emmanuel Macron doit faire face et qui déverse une propagande faite de fake news et de théories complotistes ou, ad minima, s’arrangeant de manière coupable avec les faits.
Cela ne veut pas dire qu’Emmanuel Macron est un président parfait, loin de là, et qu’il n’ait pas commis des erreurs, comme tous ses prédécesseurs et comme toutes les personnalités politiques, notamment celles qui sont dans l’action.
Non, cela veut juste démontrer qu’il est bien un homme à abattre.
Jean-Louis Pommery
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.