Voici une sélection, ce 24 novembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Souveraineté industrielle et création
d'emploi, décarbonation et exportation. C'est la recette du succès.
> Je salue l'annonce d'un accord pour la libération d’otages et une trêve humanitaire. Nous œuvrons sans relâche pour que tous les otages soient libérés. La trêve humanitaire annoncée doit permettre de faire entrer de l'aide et de porter secours à la population de Gaza.
> [Discours pour la
réception des maires de France]
Je suis très heureux d'abord de vous retrouver. Je vais dire quelques mots.
Nous allons ensuite décorer l'une d'entre vous, oserais-je dire, la première
d'entre vous — nous y reviendrons dans un instant — et puis surtout on passera
du temps avec chacune et chacun pour pouvoir échanger sur le quotidien qui est
le vôtre, comme je le fais à chaque fois que je me déplace sur le territoire.
Je voulais dire quelques mots, en effet, du moment que traverse la nation. Et
la Première ministre aura l'occasion demain de revenir sur les sujets du
moment, comme les ministres ont l'occasion de travailler avec vous tout au long
de votre congrès, de vos travaux et du salon.
Nous vivons un moment très particulier. L'année est faite de tempêtes, après
les violences urbaines que nous avons traversées en juillet, les épisodes
climatiques extrêmes qui ont touché tant d'entre vous - et j'étais aux côtés
des maires du Finistère, puis des maires du Pas-de-Calais, mais je n'oublie
aucune des régions qui ont été touchées ces dernières semaines et ces derniers
mois par ces épisodes. Et nous avons affronté de plus en plus des épisodes de
violence contre vous, élus de la République, mais aussi des épisodes de
violence qui nous ont tous marqués, et j'ai une pensée pour votre collègue de
la Drôme qui a organisé aujourd'hui une marche blanche après ce terrible
assassinat et cette agression qui nous ont tous marqués.
Dans ce contexte-là, je vais être clair avant d'ouvrir quelques lignes. Notre
rôle à tous, à vous comme à moi, c'est de ne pas subir et de rester fermement
attachés aux valeurs de la République, pas simplement aux valeurs, à l'action
que nous devons conduire en républicains sur quelques lignes fermes.
La première, la sécurité. Ces dernières années, nous avons réarmé la
République. Et je le dis parce que ça prend du temps, c'est toujours trop lent
pour vous comme pour moi, je vous rassure. Mais on a réembauché plus de 10 000
policiers et gendarmes et on continue avec la loi de programmation. On a
réembauché plusieurs milliers de magistrats et de greffiers pour, là aussi,
réarmer notre justice et que la réponse suive. Maintenant, c'est une affaire
d'exécution, elle descend sur le terrain, en même temps qu'on a amélioré le
continuum de sécurité grâce aux innovations que beaucoup d'entre vous ont
portées et qui nous permet de faire mieux travailler police municipale et
police nationale - sujet sur lequel nous allons encore poursuivre le travail et
l'améliorer, c'est l'une des leçons de l'été dernier. La sécurité, la sécurité,
la sécurité. Ne jamais s'habituer et, face aux violences qui se réinstallent, à
ce que j'ai pu qualifier de décivilisation, réaffirmer ce sans quoi la liberté
n'a pas de sens, qui est l'ordre républicain.
Le deuxième pilier de l'action qu'ensemble nous conduisons, c'est celui des
services publics. Je serai très court, je ne détaillerai pas. Deux priorités en
ce qui me concerne, l'école et la santé, sur lesquelles la feuille de route a
été donnée en début d'année aux ministres compétents. Elle est au cœur de
l'action que nous menons, en lien avec les territoires. Les conseils de la
refondation territoriale se déclinent sur chacune de ces politiques. Nous avons
des défis énormes, vous les connaissez comme moi. Nous sommes dans une phase,
parfois, de reconquête de certains de nos territoires. Là, on a vu la
démographie médicale se déliter après des choix qui ont été faits il y a
longtemps ; nous sommes en train de réorganiser les choses, de réinvestir, et
nous y arriverons. Mais plus largement, ce sont les services publics, et
c'était une des leçons du grand débat. Nous sommes au rendez-vous des maisons
France Services, nous allons continuer de les déployer. Et grâce au travail que
vous faites, que font vos équipes, que font à côté de vous les services de
l'Etat, nous continuerons, là aussi, de remettre du service sur le terrain,
parce que c'est absolument indispensable. Et c'est une conquête de chaque
instant. Là aussi, les choses commencent à se mesurer et avancent.
Et puis le troisième défi, c'est celui du triangle si difficile - mais le XXème
siècle nous ouvre ce défi, les ministres étaient à vos côtés pour en parler :
la souveraineté agricole, industrielle, la création d'emplois sur nos
territoires et la bataille du plein emploi qui est indispensable. Sinon aucune
des promesses qu’on vous fait ne sera tenue. Puisque le seul moyen de pouvoir
réinvestir sur nos services publics, de vous accompagner, c'est de gagner la
bataille du plein emploi. Donc souverainetés, au pluriel, création d'emplois et
décarbonation de notre économie.
Et nous avons à inventer un modèle, et nous sommes en train de le faire avec
beaucoup d'entre vous partout où nous sommes en train de décarboner notre
industrie, partout où on fait ce changement. Cela doit se faire au plus près du
terrain en laissant monter les solutions du terrain. Et c'est un des défis que
nous aurons dans les prochains mois, c'est de tenir nos objectifs nationaux et
la France les tient depuis 2018. Nous sommes sur la trajectoire des accords de
Paris mais on doit faire plus de deux fois plus dans les années qui viennent.
C'est faisable si on investit, ce qu'on est en train de faire, si on met les
bonnes incitations, mais si on sait également faire émerger toutes les
initiatives du terrain en les accompagnant comme il se doit.
Voilà les quelques priorités au niveau national face aux tempêtes que nous
vivons et à la crise. Elles sont simples, mais je voulais ici les rappeler.
Face à ça, la crise que nous vivons tous, le malaise qu'on ressent souvent, que
plusieurs d'entre vous ont exprimé, qui est au cœur du combat que modestement
j'essaie de mener à la tête de la nation depuis un peu plus de 6 ans, c'est au
fond une crise tout à la fois de l'efficacité et de l'autorité. C'est que nous
vivons dans des sociétés de plus en plus complexes, où les règles se sont
accumulées, où les objectifs deviennent multiples, où, il faut bien le dire,
l'avis de tous les décideurs publics est régi par le droit pénal de plus en
plus, où les esprits s’échauffent immédiatement et les discours de haine sont
plus simples à entendre que les discours de raison. Il nous faut remettre une
bonne hiérarchie des choses et remettre les valeurs de la République au
centre.
Mais réussir au fond à pouvoir décider de manière plus simple et plus rapide,
clarifier les responsabilités et faire avancer le pays du national au local, et
réussir simplement ce chemin qui peut paraître de bon sens, c'est à mes yeux la
manière la plus sûre de répondre au malaise que ressentent nos compatriotes,
face à un système qu'ils jugent trop complexe, qu'ils ne comprennent que de
moins en moins, et ont le sentiment qu'on n'est pas assez dur face aux gens qui
les empêchent de vivre dans la tranquillité et la quiétude et qu'on complexifie
la vie de ceux qui voudraient faire quelque chose d'utile.
Alors face à ça, on va ouvrir quelques lignes très simples. La première, c'est
celle de la décentralisation. Je l'évoquais à vos côtés, j'en parlais avec le
président de l'Association des maires. Plusieurs travaux ont été faits par le
Gouvernement, a été commencé sur la question du logement, par le Sénat, qui a
mené des travaux importants. J'ai confié à Eric Woerth, ancien ministre,
parlementaire, élu local depuis de nombreuses années et homme à la fois
innovant et responsable, une mission qui n'est pas une mission impossible, qui
est difficile mais à laquelle je tiens beaucoup. Sa lettre de mission est
publique — je ne vais pas ici vous la détailler — mais qu'est-ce qu'il y a
derrière cette mission ? Le fait qu'on est au bout d'un système. C'est que
notre système de décentralisation a dilué les responsabilités. Alors on peut
tous dire : on est pour la décentralisation parce que personne ne sait
clairement qui fait quoi. Alors, vous qui êtes maire au plus près du terrain,
vous avez des compatriotes qui pensent que vous êtes responsables de tout.
C'est notre communauté de destin. Moi, c'est pareil. Et après, quand on
commence à leur dire « oui, je voudrais bien, mais je ne peux pas parce que ça
c'est fait là, ça, c'est ici, … », ils commencent à vous dire « d'accord, vous
essayez de m'embrouiller. » On voudrait bien désembrouiller les choses, c'est
ce qu'on doit faire. Et au fond, le partage des compétences, ça ne marche pas.
Donc il faut reclarifier des responsabilités derrière lesquelles on met des
compétences et des financements, avec une vraie autonomie financière,
c’est-à-dire des financements qui ont une bonne dynamique.
Je vois ici, parmi vous, il est là pour les raisons que j'évoquais, le
président d'un département, la Dordogne. Il le sait bien. On a des financements
aujourd'hui pour nos départements. C'est les droits de mutation. Ça n'a rien à
voir avec la dépense que portent les départements qui sont des dépenses
sociales. Rien. Donc on a un système qui est cul par-dessus tête, pardon de
l'évoquer comme ça. Et donc, chaque matin, dès que ça ne va pas, on se retourne
vers qui ? Vers vous au local, vers l'Etat en disant : « ça ne marche pas. » Et
le système est source d'inefficacité parce qu’on partage les responsabilités.
Et donc, tout le monde s’y retrouve quand on met au fond plus de dépenses
publiques.
Le mandat qui est donné à Eric Woerth, c'est de clarifier les responsabilités,
où est-ce qu'elles doivent s'appliquer et à quel niveau, derrière, les
compétences. Et quand une responsabilité est donnée à un niveau, toutes les
compétences vont avec. La clarification du mandat démocratique et les
financements, est-ce que c'est ce qu'on a fait jusqu'alors ? Non. Est-ce que,
par exemple, quand on parle des dépenses sociales et du RSA, quelqu'un pense
qu'un président de département en décide ? La réponse est non. Parce que
personne, d'ailleurs, en France, ne voudrait qu'il y ait 100 politiques du RSA.
Et donc, on a donné aux départements une compétence sur laquelle ils n'ont pas
de responsabilité et sur laquelle, d'ailleurs, personne, quand il vote pour son
conseiller départemental, ne pense une seule seconde qu’il vote pour avoir une
politique du RSA différente que dans le département d'à côté. On a confondu une
gestion d'opérateurs avec une décentralisation. À l'inverse, est-ce qu'il est
raisonnable qu'on continue à faire au niveau central l'essentiel de la
politique du logement, des aménagements urbains, encore trop de transports ou
autres ? On peut se poser la question. Donc, on va remettre du bon sens, de la
clarification, sortir des cofinancements, avoir une chaîne d'action et avec des
bonnes péréquations locales, mais c'est vital pour la clarté de notre vie
démocratique et pour les élus que vous êtes. Parce que vous aurez, vous qui
avez une compétence générale, en tant que maire, une clarté des interlocuteurs
avec lesquels travailler de manière privilégiée sur les politiques que vous
avez à conduire. La décentralisation, premier point.
Le deuxième point, la clarté sur les moyens financiers. Je vous rassure, je ne
vais pas ici ouvrir les débats. Il m'est arrivé quand j'étais beaucoup plus
jeune ici de me battre sur la taxe d'habitation, l'autonomie financière et
fiscale - les habitués connaissent mes arguments, je pourrais ferrailler. La
Première ministre, demain, reviendra sur ces sujets de péréquation ; ils n'en
demeurent pas moins parce que les chiffres nationaux le montrent. Depuis que je
suis Président, on n'a pas baissé les dotations. Au niveau national, c'est une
vérité. Là où mes deux prédécesseurs, traversant des crises moins graves, les
avaient baissés - je dis ça pour être œcuménique dans mon approche. En même
temps, on ne les a pas baissés, on a même rajouté sur des dotations ciblées
plus d'argent.
La réalité, c'est que beaucoup d'entre vous vont me dire, et à raison, « moi,
mes dotations ont baissé. », parce que vous avez été rattachés à des
intercommunalités qui ont changé le potentiel fiscal qui était pris en
référence, parce que les règles de ceci ou de cela… C'est ça, la réalité. Et
donc, je suis prêt à ce qu'on rouvre ce sujet et je souhaite qu'on puisse
confier au Comité des finances locales un travail de refonte de la DGF. Je
pense que le moment est arrivé pour le faire. Le brouhaha accompagnant les
applaudissements vous laisse entendre que je fais là une ouverture qui va être
votre sujet dans les prochains mois. Mais c'est très bien ainsi. C'est-à-dire
que moi, je suis responsable sur les finances locales, ce sera avec la
trajectoire qui a été votée. Mais simplement, je ne peux pas entendre, chaque
matin, « on m'a lésé ». Vous êtes représentés au Comité des finances locales,
ce n'est pas l'exécutif. Et qu'il y ait un débat ouvert, sain, qu’on se dise
comment on fait plus juste, mieux, en fonction des besoins. Ce qui va supposer
du débat et on va découvrir que l'État, à qui on reproche souvent beaucoup de
choses, est souvent celui qu'on appelle quand il y a des conflits entre les
élus locaux.
Néanmoins, c'est le deuxième chantier que je voulais ouvrir, il est essentiel,
cette refonte de la DGF, pour faire un système plus juste, plus clair et plus
prévisible. Et ça, je pense, c'est très important pour les élus que vous êtes,
parce que votre génération a vécu la fin des rentrées dans certaines
intercommunalités qui a beaucoup contraint votre exercice et brouillé beaucoup
de votre visibilité fiscale et budgétaire. Ça, c'est une réalité et c'est une
réalité que je reconnais totalement. C'est l'effet de lois antérieures, mais
c'est vous, en tant qu'élus, qui l'avez vécu et qui en avez vécu les pleins
effets.
Troisième point, c'est que, je vous connais, beaucoup, au fond, veulent agir.
Et on rentre tous dans un système, on l'évoquait là aussi avec le président de
l'AMF, qui est en fait de se dire « Qu'est-ce que je peux encore faire face au
texte ? » et qu’il y a un appel collectif à la simplification. Alors, on a
essayé de faire beaucoup de choses ces dernières années en la matière, mais je
suis très lucide, on n’a pas fait assez. On n’a pas fait assez parce qu’au
fond, c’est une révolution de méthode culturelle qui est la chose la plus
difficile. Et à chaque fois qu’on a pris des lois pour simplifier, il y avait
encore plus de lois qui arrivaient pour complexifier par le côté. Non mais
c’est un schéma, c’est la faute à tout le monde et à personne. Alors, quelle
est la cause de cela ? D’abord, nous chérissons tous la loi. C’est-à-dire dès
que quelqu’un a un problème sur le terrain, il vous dit : « faites passer la
loi, changez le texte ». Dès que quelqu’un vous dit : « je vais simplifier les
normes », quel que soit le milieu économique, il est le premier à en créer
d'autres pour bloquer les concurrents. Dès qu'on a un problème, nous, État
républicain, culture jacobine, on pense que le problème est vraiment reconnu.
Avec mon expérience et la liberté de ton que j'ai avec vous, je peux le dire,
il y a deux manières de reconnaître quelqu'un et son problème, c'est soit créer
un ministère face au sujet, ce que j'ai parfois fait, et après, on s'aperçoit
qu'on a finalement beaucoup de ministères. Et la deuxième chose, c'est de faire
une loi sur le sujet ou de le mettre dans un texte de loi. Alors là, vous êtes
sûr, les gens disent : « J'ai été compris et bien entendu », les mêmes qui vous
disent après qu'il y a trop de lois et trop de textes. Maladie française.
Néanmoins, on doit pouvoir simplifier les choses. Je vois quelques leviers pour
le faire. C'est de redonner beaucoup plus de place à la déconcentration et au
droit de déroger. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire, et ça, c'est le
travail que nous sommes en train de finaliser avec Madame la Première ministre
et plusieurs ministres du Gouvernement. C'est que, à travers le temps, on a
créé beaucoup d'agences. C'était les lourdeurs de la fonction publique et de
ses règles. On est en train de les simplifier, on va encore les simplifier.
Vous allez voir en début d'année prochaine. Avec cette souplesse qu'on trouve
et ces libertés d'action, on doit réussir à sortir de cette logique qui a
enlevé beaucoup de responsabilités aux ministres, aux administrations. Et au
fond, il y a un phénomène qui s'est installé ces dernières années, qu'on a tous
vécu : des agences qui ont une logique nationale. Les grandes régions qui ont
reconcentré au niveau des capitales de région beaucoup de la décision et qui
l'ont éloignée. Et donc, bilan des courses, vous avez des préfets de
département qui se retrouvent face à des services régionaux qui ont gonflé — et
que ce soit dans la capitale régionale, dans des grandes régions ou à Paris,
c’est à peu près la même chose — et des agences qui passent au-dessus des
préfets et qui donnent leurs instructions à leurs satellites. Et donc, on a une
politique qui vous donne, pas simplement le sentiment, mais qui est du coup de
plus en plus centralisée, empêchée, avec des lois qui sont un peu impossibles.
La réponse à ça n'est pas que dans la décentralisation que j'évoquais, sur
laquelle on va avancer, elle est dans la déconcentration. Et là, il faut un peu
bousculer tout le monde. On a revu la copie plusieurs fois parce qu'il y a
plein de résistances. Mais moi, j'ai eu une expérience très simple avec vous.
Quand le pire arrive, on fait très bien. Quand on a eu le Covid, tout le monde
a été au charbon et on a glorifié le couple maire-préfet. Quand on a des
inondations, des tempêtes, des attaques terroristes, les choses se mettent en
ordre de bataille de manière incroyable. On a le couple maire-préfet, ça
fonctionne. Et tout le monde est derrière avec un objectif simple et on avance.
C'est exactement ce système qu'on doit remettre en place. Et c'est cette réforme
de la déconcentration qu'on doit faire. Un chef de tous les services de l'État,
l'obligation que les agences mettent sous l'autorité du préfet leurs services
locaux et la possibilité donnée au préfet avec vous de déroger. Ce qui suppose
aussi de clarifier nombre de nos textes et de sortir des logiques de moyens
pour aller vers des logiques d'objectifs, de donner plus de souplesse au niveau
local sur les moyens et — et ça, c'est un chantier qu'on va devoir ouvrir tous
ensemble — d'être courageux sur la responsabilité pénale des décideurs locaux,
qu'ils soient élus ou fonctionnaires.
Il n'y aura pas de simplification de la décision publique et de déconcentration
si on ne rouvre pas ce sujet. Je le disais tout à l'heure à David LISNARD, mais
là, on va devoir tous se battre parce que ce n'est pas forcément évident pour
beaucoup de nos compatriotes. Ce n'est pas une culture de l'irresponsabilité
que je défends, loin de là. Mais je prenais l'exemple des fameux protocoles
sanitaires quand on a rouvert les écoles. Je ne sais pas si vous vous en
souvenez. J'ai l'impression que oui. Mais moi je l'ai vécu. Parce qu'au début je
me battais parfois tout seul avec quelques-uns d'entre vous parce que tout le
monde disait : « on va rouvrir les écoles le 11 mai ». Vous voyez, je m'en
souviens. On venait d’être confinés. Personne ne savait où on allait. Je me
félicite qu'on ait été l'une des premières nations à rouvrir. Le protocole
faisait 2 pages au début. Il a fini à 80 pages. Mais pourquoi ? Mais pour des
tas de bonnes raisons, parce que les directeurs d'écoles, les recteurs,
beaucoup de maires sont revenus vers l'État en disant : « Attendez, clarifiez
ce truc-là, sinon ça va être ma responsabilité ». Le processus qui s'est joué
dans la préparation des interactions, c'est que tout le monde, avec les
meilleures intentions du monde, pour les meilleures raisons du monde, a produit
un texte très long parce qu'on lui a fait couvrir tous les cas de figure pour
que le maire, pour que l'instituteur, pour que le directeur d'école ne puisse
pas être attaqué ensuite par des parents d'élèves ou par telle association au
pénal parce que tel enfant aurait été infecté. Et donc, c'est la faute à
personne et la faute à tout le monde, mais c'est que la responsabilité pénale a
inhibé l'initiative et a complexifié le droit parce qu'on veut tout mettre dans
le texte pour couvrir tous les sujets. Et donc, on doit rouvrir absolument ce
chantier.
Dernier point et dernier axe que je voudrais ouvrir, ce sont les conditions
d'exercice du mandat. C'est un peu lié à celui que j'évoque. Là-dessus, vous
avez fait un travail. Et moi, je regarde les chiffres et j'essaie de défendre
ce que j'ai fait à vos côtés. Certains sont d'accord, pas d'accord, depuis six
ans, c'est la vie démocratique. Moi, j'aime la controverse républicaine. C'est
comme ça qu'il y a de la santé et que dans un cadre, on met nos accords et nos
désaccords ensemble. Mais je regarde aussi ce que l'on n'a pas réussi. De
manière très claire, on en parlait, quand on regarde les chiffres de démissions
de maires, on ne peut pas dire que ces quinze dernières années aient amélioré
la situation. Ma responsabilité n'est pas unique, mais je n'ai pas réussi à
entraver ça. Alors, l'exercice de tous les mandats est plus compliqué parce que
la vie dans la société est plus compliquée, elle est plus violente, on
l'évoquait tout à l'heure, elle est plus difficile, plus ingrate au temps des
réseaux sociaux, il y a une impatience de citoyens qui ont une forme de
consumérisme par rapport à l'action publique, on le voit tous. Il faut tout,
tout de suite, au clic. Je connais ça. Néanmoins, beaucoup trop de nos
compatriotes ignorent le fait qu'une écrasante majorité d'entre vous fait
quasiment de manière bénévole son travail, sacrifie beaucoup de son temps
professionnel, a des sujets de responsabilité, en particulier pénales, qui sont
mal couverts et surtout des reconversions qui vont être très difficiles. Et
donc, il y a un ensemble d'éléments qui, aujourd'hui, font qu'on a une
désaffection qui est en train de se mettre en place, un découragement parce
qu'on a dans le même temps une capacité à agir qui est de plus en plus
entravée, une responsabilité, en particulier pénale, qui peut être de plus en
plus activée et une difficulté à être reconnu dans ses fonctions, à pouvoir les
valoriser ensuite dans la vie civile. Donc nous devons, et c'est un chantier
que j'assume, même s'il y a eu des améliorations qui ont été faites avec la loi
Engagement et proximité de 2019, le sujet des rémunérations, de la formation,
de la conciliation vie professionnelle, personnelle et élective et du sujet de
reconversion, doivent être ouverts par un texte qui doit être finalisé l'année
prochaine. Et ça, c'est indispensable si on veut régler une partie de ce
problème de notre vie démocratique.
Donc, vous l'avez compris, au-delà des grands axes de politique publique que
j'ai rappelés très rapidement et de notre politique, décentralisation réelle et
audacieuse, déconcentration pour recréer de la simplicité, clarté sur les
moyens financiers par un travail de refonte de la DGF et des relations
financières et vrai statut de l'élu, ce sont les quatre objectifs que je nous
fixe pour l'année qui vient sur les sujets qui nous préoccupent et les
ouvertures que je voulais faire.
Maintenant, et pour conclure mon propos, je voudrais maintenant appeler,
pardonnez-moi, madame la maire, notre doyenne maire, madame Yvette Vigie. Et au
fond, en vous remettant aujourd’hui une décoration de la République, c’est à
travers vous, tous les maires de France que je veux ici célébrer. Je veux
simplement dire quelques mots sur votre parcours avant de conclure. Votre
ville, Nabirat, joyau du Périgord Noir, fameuse pour sa tarte à la fraise de 30
mètres carrés confectionnée chaque année, a l'habitude des records. Vous en
êtes, en quelque sorte, un à vous toute seule. Vous êtes Madame, la doyenne de
nos femmes maires. Depuis 1989, vous veillez aux destinées de cette commune de
383 habitants où vous êtes née. Œuvrant très jeune dans la ferme familiale,
auprès de vos parents, vous obtenez le certificat d'études à 14 ans. Et très
tôt animée par le sentiment d'injustice devant toute assignation, tout renvoi à
cette condition qui est la vôtre, vous rêvez de quitter la ferme pour aller à
Paris. En 1958, déterminée et intrépide, vous laissez veaux, vaches, cochons et
canards pour monter à la capitale comme infirmière. La mère d'Hubert, votre
mari, l'aurait, paraît-il, rasséréné en lui confiant à votre propos : « Ne
t'inquiète pas, la semaine prochaine, Yvette sera revenue à Nabirat ». Votre
belle-mère avait tort puisque vous avez passé deux décennies à Paris,
réussissant le concours de cadre-infirmière que vous préparez au cours du soir
et devenant l'âme battante du service de pédiatrie de l'hôpital Trousseau. Et
cette liberté de destin, c'est la preuve d'un caractère exceptionnel, d'une
envie, évidemment, de servir, de secourir. Vous les déploierez également au
centre hospitalier de Gourdon, à 9 kilomètres du Nabirat où vous revenez en
1983. Là encore, vous obtenez, pour vos collègues soignants comme pour vos
patients, davantage d'attention, de confort, davantage de modernité. A la fin
des années 80, parce que l'une de vos amies vous a recommandé de vous occuper
alors de votre retraite à venir, vous consentez à ce que votre nom figure dans
le scrutin municipal de Nabirat. La même amie vous rappelle le dimanche
fatidique de ne pas oublier de voter pour vous-même. Riche idée, puisque vous
voilà élue presque sans le rechercher. Et depuis 34 ans, dans votre commune,
chaque jour, chaque nuit, avec une abnégation totale, vous avez œuvré de
petites victoires en grands succès. L'école a été conservée, rénovée, elle est
devenue une école maternelle. La station-service a été maintenue, l'église et
la bibliothèque restaurées. L'assainissement collectif achevé. Sur la place du
village paissaient les moutons, la halle accueille la foire de la fraise chaque
mois d'avril, votre commune a gagné une centaine d'habitants et avec votre
équipe municipale avec aussi votre secrétaire de mairie. Parce que je n'oublie
pas vos secrétaires de mairie partout et vos équipes.
Avec votre secrétaire de mairie, Bernadette Audry, vous êtes depuis plus de 30
ans sur le pont. Et je sais que ce ne sont pas les projets qui manquent. Vous
préparez l'implantation d'une maison d'assistantes maternelles, d'un cabinet
médical pour que Nabirat continue d'attirer les jeunes et les familles. Fille
de paysans, vous aidez à la conversion au bio, à la méthanisation des
agriculteurs. Vous êtes une enracinée. Devisant en patois, soucieuse de la
santé de vos canards et de vos lapins, mais portée toujours au-delà des
clivages, une ambition de progrès. Vous qui avez la main verte dans ce Périgord
Noir, vous avez inlassablement brodé, rapiécé, recousu et embelli le tissu bleu
blanc rouge qui nous tient lieu ensemble de drapeau et qui tient notre Nation.
Et aux côtés de vos amis, de vos amis maires, président de Conseil
départemental, élus départementaux, régionaux et de vos proches et devant tous
les maires ici rassemblés, nous savons que la valeur n'attend pas le nombre des
années, mais la grandeur parfois se mesure aux décennies de dévouement. Pardonnez-moi,
à 90 ans, vous écrivez à votre manière un traité sur l'art d'être une grande
maire. Et si Marianne a tous les visages, chaque jour à Nabirat, et ce soir,
aux yeux de la République, il a le vôtre. Pour toutes ces raisons, devant ces
maires qui vous ressemblent et autour de ces valeurs qui nous rassemblent, je
suis heureux et fier de vous remettre les insignes de Chevalier de la Légion
d'honneur. Vive la République et vive la France ! Madame Yvette VIGIER, au nom
de la République française, nous vous faisons chevalier de la Légion d'honneur.
> Qui est responsable de quoi ? Voilà
tout l’enjeu de notre chantier pour une décentralisation réelle et audacieuse.
(…)
Une décentralisation réelle et audacieuse, une déconcentration pour recréer de
la simplicité, plus de clarté sur les moyens financiers et un vrai statut de
l'élu : voilà nos grands objectifs pour l’année qui vient.
> Nous n'avons pas baissé les dotations des communes. En revanche, il nous faut œuvrer pour un système plus clair, plus juste et plus prévisible. Cela passera par un travail de refonte de la DGF et des relations financières.
> Il y a un an, je proposais des contrats de transition écologique aux 50 sites industriels les plus émetteurs. Tous ont été signés ce jour avec la Première ministre. Le changement, nous y sommes. On accélère !
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Discours de clôture du 105e Congrès des maires et présidents
d'intercommunalités de France]
Au cœur de notre pacte républicain, au cœur de notre cohésion nationale,
se trouvent les communes. Toutes et tous, vous représentez une parcelle de
notre Nation, de son histoire, de ses aspirations et de ses défis. Des plus
petits villages aux plus grandes villes, de nos côtes à nos montagnes, de nos
ruralités à nos banlieues, chacune et chacun, vous incarnez une facette de
notre pays. Et réunis ensemble, aujourd’hui, vous le formez dans son entier.
Mesdames et Messieurs les maires, vous êtes celles et ceux qui changent
les quotidiens. Ceux dont les projets voient le jour et améliorent la vie de
nos concitoyens. Ceux qui innovent, osent et expérimentent. Vous
connaissez notre pays et ses habitants. Vous pressentez ses inquiétudes. Vous
savez ses doutes et ses attentes. Vous êtes les artisans de l’intérêt général. Vous
êtes en première ligne, toujours, aux côtés des Françaises et des Français, par
temps calme comme dans les crises ! Vous l’avez montré, encore une fois, lors des
émeutes de cet été.
Dans les 500 communes touchées par des violences, les maires ont été des
repères pour rappeler le cap de la République. Ils ont été déterminants pour
aider à ramener l’ordre républicain. Vous êtes indispensables pour penser
l’avenir et éviter que de telles violences ne se reproduisent.
Vous êtes sans cesse en première ligne, et j’ai pu encore le mesurer, ces
dernières semaines, en me rendant auprès des maires de mon département du
Calvados après la tempête Ciàran, puis auprès des maires du Pas-de-Calais,
touchés par des crues exceptionnelles. Face aux intempéries de ces derniers
jours, les maires, les élus locaux, les employés municipaux ont fait preuve
d’un grand sang-froid et d’un courage remarquable. Alors qu’ils faisaient
eux-mêmes partie des victimes, ils ont accompagné nos concitoyens, aidé les
secours, trouvé des solutions pour reloger les familles ou accueillir les
enfants dont les écoles étaient fermées.
Je veux rendre hommage, ici, avec vous toutes et tous, aux maires et aux élus
des territoires touchés par les tempêtes Ciàran et Domingos, ainsi que par les
inondations dans le Pas-de-Calais.
Et comme le Président de la République l’a affirmé, comme
j’ai déjà eu l’occasion de le dire : face à l’urgence comme dans la
reconstruction, l’Etat répondra présent. C’est bien cela, le cœur de mon
message aujourd’hui : l’Etat répondra présent !
Il y a un an, ici même, j’ai présenté devant vous une méthode qui repose sur
trois piliers: l’écoute, le dialogue et la co-construction. Cette méthode se
fonde aussi sur un principe: la confiance. Une confiance qui ne se décrète pas,
mais qui se gagne et se construit actes après actes. Une confiance à laquelle
je tiens plus que tout, car je crois que pour toutes nos décisions, la parole
des maires doit être entendue.
Cette année, ensemble, nous avons avancé sur plusieurs défis majeurs. Je pense
à la protection des élus. Être maire, être élu, c’est être en première ligne
face à la brutalisation de la société. Les menaces, les injures sur les réseaux
sociaux, les agressions : trop d’entre vous me disent qu’elles sont devenues
leurs quotidiens. Vous le dites : quand nos communes sont attaquées, nous ne
banaliserons rien. Nous ne pouvons pas nous habituer. Nous refusons de nous
résigner. Si vous n’êtes pas en sécurité, la République n’est pas en sécurité !
En mai dernier, après l’attaque inacceptable dont il avait fait l’objet,
j’avais reçu le maire de Saint-Brévin et les représentants des associations
d’élus. (…) Nous avons construit un plan national de lutte contre les violences
faites aux élus. Son principe est simple : un meilleur accompagnement et une
fermeté implacable contre les auteurs. Cette fermeté ne se paie pas de mots. Ce
sont des actes : ceux qui s’en prennent à vous encourront désormais les mêmes
peines que ceux qui agressent nos forces de l’ordre.
Mais je sais que le compte n’y est pas encore. Je sais qu’il y a encore trop
d’affaires qui n’aboutissent pas. Nous devons faire plus et nous y
travaillerons avec vous et avec les parlementaires engagés sur ce sujet. Ensemble,
cette année, nous avons également agi autour d’un défi majeur : la transition
écologique.
Vous êtes les premiers témoins du dérèglement climatique et de ses conséquences
sur vos communes. Vous avez à votre disposition beaucoup des leviers essentiels
pour mener les changements nécessaires. La réalité est simple : sans les
territoires, il n’y a aura pas de transition écologique. Nous avons besoin de
vous. Besoin de vos initiatives. Besoin de vos idées.
Gestion de l’eau, déchets, mobilité, développement du bio dans les cantines,
rénovation des écoles… L’Etat est avec vous pour relever ces défis. C’est le
sens de la pérennisation du Fonds vert à hauteur de 2,5 milliards d’euros par
an pour soutenir vos projets. Pour ancrer nos actions sur le terrain, au plus
près des réalités locales, nous partirons évidemment de vos initiatives. C’est
notamment le sens des COP territoriales
Et puisque j’évoque la transition écologique, on ne doit pas la mener en
empêchant le développement et l’aménagement de vos territoires. J’en suis bien
consciente, l’objectif de zéro artificialisation nette en 2050 est un sujet
difficile, qui provoque des inquiétudes voire des tensions. Je sais aussi que,
tous ensemble, nous partageons la nécessité d’assurer la qualité des sols, de
nous protéger contre les inondations, de sauvegarder la biodiversité et de
préserver nos paysages.
La nécessité, aussi, de dynamiser nos centre bourgs. L’année dernière, devant
vous, j’avais pris des engagements pour vous donner plus de souplesse et
garantir le développement des territoires ruraux. Grâce au travail mené avec
vous et avec les parlementaires, chacun de ces engagements a été tenu et une
loi a été adoptée cet été, à la quasi-unanimité. Il faut maintenant que cette
loi d’assouplissement entre en œuvre dans chaque territoire, et vous offre un
cadre qui tienne mieux compte de vos spécificités. Dans les prochains jours,
les textes d’application seront publiés. Et les préfets vous présenteront cette
nouvelle manière de mettre en œuvre nos objectifs de sobriété foncière.
Toutefois, j’en ai bien conscience, tout n’est pas réglé. Les maires ruraux le
savent bien, nous devons continuer le travail sur le modèle économique de la
sobriété foncière. Nous devons adapter la fiscalité aux nouvelles exigences de
lutte contre l’artificialisation. J’ai bien entendu la proposition de l’AMF.
Nous souhaitons avancer avec vous rapidement sur ce sujet.
Je vous l’ai dit, notre travail repose sur la confiance. Et la confiance, c’est
aussi faire le choix des libertés locales. Monsieur le Président LISNARD, comme
vous, j’y suis profondément attachée. Lors des Rencontres de Saint-Denis autour
du Président de la République, un point d’accord a émergé autour d’une idée
forte : vous donner plus de pouvoir d’agir. Aujourd’hui, tous les élus locaux
que je rencontre me le disent : vos projets sont entravés par des procédures
trop lourdes.
Vous êtes freinés par des normes nationales, qui imposent trop souvent les
moyens à employer plutôt que les objectifs à atteindre. Qui ignorent de ce fait
les spécificités locales. Qui sont parfois contradictoires entre elles. Les
conséquences, vous les connaissez : une trop grande complexité et des délais
trop longs, qui ne vous permettent pas toujours de réaliser au cours de votre
mandat les projets que vous portez. Cela crée des tensions et de la
frustration. Cela instille un doute dans l’esprit de nos concitoyens sur la
capacité des pouvoirs publics à agir. Un doute, qui nourrit l’abstention et
pousse à se tourner vers les extrêmes.
Aussi, nous devons rendre l’action publique plus simple, plus lisible et plus
efficace. Notre premier enjeu, c’est de permettre un dialogue renforcé et
continu entre l’Etat et vous. J’ai entendu la proposition du Sénat d’instaurer
des conférences départementales de dialogue entre les élus locaux et les
préfets. L’Etat ne doit pas apparaître comme une machine froide qui vous
rappelle les normes applicables. L’Etat doit être un facilitateur et vous aider
à réussir vos projets ! Pour y parvenir, vous n’attendez pas un énième
dispositif, qui, sous couvert de simplification, viendrait à nouveau vous faire
perdre du temps et créer de la complexité. La solution, nous la connaissons :
miser sur le couple maire – préfet !J’ai été préfète, je sais combien il est
précieux. Et ces dernières années encore, face aux crises, nous avons vu qu’il
permet de déplacer des montagnes et d’avancer, même face aux pires difficultés.
Je veux consolider le couple maire – préfet et renforcer l’Etat déconcentré.
Lui donner davantage de capacités à trouver avec vous les bons moyens pour
atteindre les objectifs.
En outre, l’Etat ne peut pas avoir plusieurs représentants dans un département.
Le préfet est le visage de l’Etat, son représentant unique et le garant de la
cohérence de toutes ses politiques publiques. Cela vaut pour les services de
l’Etat comme pour ses agences. J’ajoute que nous voulons également avancer vers
davantage de décentralisation. C’est le sens de la mission confiée à Éric Woerth,
dont les conclusions doivent être rendues au mois de mai. Bien sûr, il
s’appuiera sur les travaux réalisés, les vôtres, ceux du Sénat, pour redonner
aux élus locaux leur pouvoir d’agir. Vous serez pleinement associés, pour
passer rapidement aux actes. Il sera notamment chargé de proposer une voie pour
vous donner plus de prévisibilité sur vos moyens. C’est une de vos attentes
fortes. Nous voulons y répondre. C’est grâce à ces mesures que nous pourrons
être plus efficaces. C’est grâce à ces
décisions que nous pourrons vous faciliter la vie. Mais si vous donner des
marges de manœuvre supplémentaires est impératif, ce n’est pas encore
suffisant.
Vous donner les moyens d’agir, c’est aussi améliorer les conditions d’exercice
de vos mandats et renforcer le statut de l’élu. Aujourd’hui, le mandat de maire
est devenu plus compliqué. Il vous expose à plus de risques. Il vous demande
plus de temps et d’énergie. Au début du mois, près de 400 élus locaux ont été
réunie lors de la Convention nationale de la démocratie locale. Cette
concertation a permis d’évoquer le fonctionnement quotidien des collectivités
et des intercommunalités, l’articulation du mandat avec la vie personnelle et
professionnelle, le niveau des indemnités ou encore la formation des élus
locaux. Il nous appartient maintenant de traduire ces propositions en actes.
D’ores et déjà, je vous annonce que la dotation pour l’exercice des mandats
locaux sera augmentée de près de 15 millions d’euros l’année prochaine. Cela
permettra notamment de mieux indemniser les élus des petites communes rurales. J’ajoute
que dans vos missions, vous êtes entourés, au quotidien, des agents municipaux
qui font vivre nos communes et répondent aux besoins de nos concitoyens. J’ai
une pensée particulière pour les secrétaires de mairie, chevilles ouvrières de
nos communes.
Nous avons travaillé avec vous. Je me réjouis que la proposition de loi pour
revaloriser leur fonction ait été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale
comme au Sénat. C’est aussi cela, le témoignage de notre reconnaissance.
Vous donner les moyens d’agir, c’est enfin, et naturellement, vous donner des
moyens financiers. Toutes et tous, vous m’avez parlé des contraintes qui pèsent
sur vous. De ce sentiment de toujours devoir en faire plus et de cette crainte
de ne pas avoir les moyens pour y arriver. Le budget présenté par mon
Gouvernement est un budget d’augmentation claire et nette des moyens de nos
collectivités. En 2024, grâce à l’extension du fonds de compensation de la TVA,
grâce à la pérennisation du Fonds vert, grâce à des niveaux élevés pour les
dotations de soutien à l’investissement local, nous allons accompagner vos
projets à hauteur de 12 milliards d’euros, c’est-à-dire près d’un quart de
l’investissement local.
L’année dernière, nous avons augmenté la dotation globale de fonctionnement, la
DGF, pour la première fois depuis 13 ans. Grâce à cela, la quasi-totalité des
communes ont vu leur DGF rester stable ou progresser en 2023. Cette année, nous
avons décidé de continuer sur cette voie. Je pense aux communes nouvelles, qui
conserveront le bénéfice de leurs montants de DGF.
De plus, le projet de loi de finances pour 2024 prévoit une nouvelle hausse de
la DGF pour les communes. Comme vous
l’avez demandé, nous irons plus loin encore pour vous soutenir. Aussi, je vous
annonce que j’ai décidé d’augmenter la dotation globale de fonctionnement des
communes de 100 millions d’euros supplémentaire. La hausse atteindra donc 320
millions d’euros l’année prochaine.
Vous l’avez souhaité, nous le faisons : en 2024, la DGF des communes augmentera
au même rythme que l’inflation ! Pour les années à venir, comme l’a annoncé le
Président de la République hier, nous devons refondre la dotation globale de
fonctionnement. Au fil du temps, elle est devenue de plus en plus complexe et
de plus en plus incompréhensible pour les communes. Il faut un système juste et
clair. C’est la mission du comité des finances locales, qui devra relever ce
défi, dont nous mesurons tous l’ampleur. De plus, le Gouvernement continuera à
aider les collectivités face aux coûts de l’énergie. L’amortisseur du prix de
l’électricité sera maintenu en 2024.
Je voulais dire un mot, également, de nos communes des Outre-mer. Beaucoup
connaissent des difficultés spécifiques qui imposent une réponse adaptée. C’est
pourquoi nous sommes à leurs côtés pour les accompagner dans le cadre de
contrats pluriannuels, qui permettent un appui technique et financier de
l’Etat.
Enfin, je connais les fortes attentes des élus ruraux à propos des zones de
revitalisation rurales. Vous le savez, nous avons engagé une réforme qui
fusionne trois zonages existants pour dynamiser et rendre plus attractifs leurs
territoires. Je sais que certains craignent de perdre le bénéfice de ce
dispositif, alors même qu’il est essentiel pour le bon déploiement de
nombreuses politiques publiques en zones rurales.
D’une part, je vous annonce que nous portons au Sénat une évolution de notre
projet pour faire entrer dans le zonage 4 000 communes de plus que prévu
initialement. Nous y parviendrons en assouplissant le critère de revenu. Par
ailleurs, nous prendrons mieux en compte la situation spécifique des communes
de montagne. D’autre part, aucune entreprise ne perdra les droits acquis à ces
exonérations fiscales, sur toute la période prévue initialement.
Avec cet outil adapté, nous pourrons ensemble dessiner des perspectives de
développement nouvelles pour nos territoires ruraux.
Sur ces fondements, je vous propose de continuer à avancer ensemble dans les
mois qui viennent. Et je crois que parmi les défis qui nous rassemblent se
trouve la question des services publics. Je suis élue d’un territoire rural et
je connais bien vos inquiétudes sur leur présence et leur qualité. Je sais ce
que cela représente pour la vitalité d’une commune, pour la vie des Françaises
et des Français. C’est pourquoi j’ai fait de l’amélioration des services
publics, une des priorités de l’action de mon Gouvernement.
En un an, nous avons déjà montré notre capacité à agir ensemble. Je pense à
notre action commune et aux moyens renforcés décidés par l’Etat pour réduire
les délais de rendez-vous et de délivrance des titres d’identité. Grâce à notre
mobilisation conjointe, nous sommes passés de 70 à 15 jours de délai pour
prendre rendez-vous. Je pense à notre action pour les zones rurales, et j’ai
présenté cet été le plan France Ruralités, qui place la question des services
publics en son cœur.
Je pense au plan « Quartiers 2030 » pour les quartiers prioritaires de la
politique de la ville. Là encore, il s’agit de renforcer l’accès et la qualité
des services publics essentiels, en premier lieu l’école.
Je pense aussi au service public de la petite enfance, dont nous avons défini
ensemble les nouveaux contours. Il permettra de créer 200 000 places d’accueil
d’ici 2030.
Ce résultat, c’est le fruit de plusieurs mois de travaux et
d’échanges menés avec les maires, les parlementaires, les professionnels et la
société civile. C’est une réponse concrète et attendue par nos concitoyens. Ce
sont aussi des moyens à la hauteur, puisque 6 milliards d’euros supplémentaires
seront mobilisés pour la petite enfance par la Caisse nationale des allocations
familiales. Mais je sais que certains défis perdurent.
La santé, d’abord. C’est une préoccupation majeure des Français.
C’est pour beaucoup une source d’inquiétude, quand on sait
que le médecin approche de la retraite. Quand on doit faire des kilomètres et
attendre parfois des semaines pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste. Beaucoup de mesures ont d’ores et déjà été
prises. Pour régler le problème à la racine, nous augmentons le nombre
d’étudiants en médecine. Nous renforçons les coopérations entre les
professionnels de santé, et permettons de déléguer certains actes. Je pense,
par exemple, aux certificats de décès qui pourront désormais être établis par
les infirmiers. D’ici fin 2024, 10 000 assistants médicaux auront été déployés
auprès des médecins libéraux, partout sur le territoire. Ils permettront aux
médecins de se concentrer pleinement sur leurs patients. Et si le nombre de
maisons de santé a déjà doublé depuis 2017, passant de 1000 à plus de 2200,
nous en visons 4000, partout en France, d’ici la fin du quinquennat. C’est
concret: chaque maison de santé, c’est 600 patients de plus pris en charge
chaque année.
Mais vous le savez, pour réussir l’accès aux soins, il faut aussi renforcer
l’attractivité des métiers. Là encore, nous avons agi, notamment avec des
revalorisations de rémunération sans précédent ou une meilleure reconnaissance
du travail de nuit et les week-ends. Mais au-delà des métiers, nous devons
veiller, collectivement, à ce que chaque territoire soit attractif. Je vous
propose donc de travailler ensemble, dans les prochaines semaines, pour mettre
au point des pactes territoriaux afin d’accompagner les professionnels de
santé. Logement, accès aux crèches, emploi du conjoint, sécurité, transport,
c’est ensemble que nous pourrons attirer les soignants et leur donner envie de
s’installer dans nos territoires.
Autre enjeu dont je voulais parler avec vous : la sécurité. Là encore, c’est
une attente forte de nos concitoyens. Nous mobilisons des moyens sans
précédent. Après avoir créé 10 000 postes de policiers et gendarmes lors du
précédent quinquennat, avec Gérald DARMANIN, nous allons en créer 8 500 de plus
d’ici 2027. Et le mois dernier, le
Président de la République a annoncé le déploiement de 239 brigades de
gendarmerie à travers tout le territoire, dans l’Hexagone comme dans les
Outre-mer.
Mais je sais également tout le rôle joué par les polices municipales, au
quotidien. Les polices municipales sont déterminantes et elles l’ont encore
montré lors des violences urbaines de cet été. Je veux leur rendre hommage.
Leur action a été essentielle. Aussi, comme je l’ai annoncé à la Sorbonne le 26
octobre, devant les maires des communes touchées par les émeutes, je vous
propose de franchir une nouvelle étape. Pour les maires qui le souhaitent, et
beaucoup d’entre vous nous ont déjà sollicités, nous allons permettre à
certains de vos policiers municipaux d’accomplir des actes de police
judiciaire, sous le contrôle des parquets. Il s’agit de leur donner les moyens
d’agir plus efficacement contre la délinquance du quotidien. La sécurité est un
défi collectif. C’est ensemble, que nous allons le relever.
Enfin, je tenais à évoquer la question du logement. Vous le savez mieux que
quiconque, nous traversons aujourd’hui une crise du logement, et nos
concitoyens s’inquiètent de pouvoir accéder à un logement abordable. Là encore,
le Gouvernement agit et j’ai eu l’occasion d’annoncer de nouvelles mesures la
semaine dernière à Dunkerque. Mais nous avons besoin d’avancer tous dans le
même sens pour répondre à cette crise. Je mesure combien vous êtes sollicités,
au quotidien, par celles et ceux qui cherchent un logement. Je sais aussi que
le logement est l’exemple-même de ces politiques publiques, où les compétences
et les interventions s’intriquent au point que l’on ne sait plus, à la fin, qui
est responsable de quoi.
Alors nous porterons au printemps un projet de loi de décentralisation des
politiques de l’habitat. Nous voulons vous donner de nouveaux leviers, par
exemple pour l’encadrement des meublés de tourisme, la maîtrise du foncier ou
encore pour les attributions de logements sociaux.
Les défis à venir sont immenses. J’en ai évoqué certains. D’autres nous
attendent. Je pense notamment aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024,
dont l’organisation mobilise déjà certains d’entre vous et qui seront une
grande fête pour l’ensemble du pays. En réalité, dans tous les domaines, la
France est plus forte grâce ses communes. Plus forte grâce au travail, à
l’engagement, au dévouement de ses élus locaux. C’est ensemble et ensemble
seulement que nous pourrons écrire l’avenir.
Ensemble, que nous apporterons aux Françaises et aux Français, les réponses et
la protection qu’ils attendent. Ensemble, que nous pourrons assurer la cohésion
nationale, alors que certains tentent de la fissurer, d’attiser les rancœurs et
les violences, d’opposer les Français entre eux.
Alors, devant vous, j’ai voulu porter un message clair : à vos côtés, le
Gouvernement répondra toujours présent. Nous serons là pour vous accompagner,
vous aider. Pour permettre à vos initiatives et vos projets d’aboutir. Pour
répondre à vos difficultés et aux préoccupations de nos concitoyens. Ensemble,
portés par le seul intérêt général, par la volonté d’agir, nous avancerons et
nous améliorerons le quotidien des Françaises et des Français ! Vive les maires
et les communes de France ! Vive la République ! Vive la France !
> [Discours lors de la signature des
contrats de transition écologique des 50 sites industriels les plus émetteurs
de gaz à effet de serre]
Il y a un an, autour du Président de la République, nous avons pris ensemble un
engagement majeur : décarboner les 50 sites industriels les plus émetteurs
d’ici 2030. Il y a quelques mois, et
j’ai pu y revenir avec vous lors du Conseil national de l’industrie au Salon du
Bourget, nous avons constaté que nous avancions rapidement vers ces objectifs. Nous
retrouver ici, avec les maires des territoires concernés est un symbole fort.
Le symbole de notre détermination commune pour la réindustrialisation de la
France. La preuve que la décarbonation de notre pays avance. Et j’ai encore pu
le voir la semaine dernière encore en posant la première pierre de la
giga-factory Verkor à Dunkerque. Vous le montrez ici à nouveau : la transition
écologique, c’est du concret ! C’est de la croissance et des emplois ! Ce sont
des actes au service des territoires !
Alors aujourd’hui, nous réunissons tous les acteurs qui permettent de réussir
la décarbonation de l’industrie. Et compte tenu de la force de votre
engagement, de la qualité des résultats que vous êtes en train d’obtenir et de
mon combat en faveur de la planification écologique, j’ai tenu à venir
m’adresser à vous aujourd’hui.
Aux élus locaux, aux maires engagés, je veux d’abord dire merci. Nous
partageons ensemble l’objectif d’ouvrir plus d’usines en France, revitaliser
vos territoires, y créer de nouveaux emplois – des emplois qualifiés et mieux
rémunérés. Sous l’impulsion du Président de la République et avec l’engagement
constant du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, pour la première fois
depuis plus de 20 ans, nous avons brisé la spirale de la réindustrialisation.
Depuis 2017, 300 usines ont rouvert !
C’est avec vous que nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de
l’économie française. C’est de cette manière que nous assurerons votre
attractivité et celle de notre pays. Aussi, nous agissons.
Grâce à la loi industrie verte, nous avons pris des mesures pour accélérer les
projets, maîtriser les technologiques de demain et pour être à la pointe de la
compétition internationale. Grâce à France 2030, nous investissons dans les
compétences. Ce sont 700 millions d’euros qui sont prévus pour développer les
formations dans les métiers d’avenir, notamment les métiers industriels.
Nous voulons attirer de nouveaux acteurs, mais nous voulons aussi préserver nos
fleurons nationaux. C’est l’un des objets du programme « Territoires
d’industrie », que nous renforçons. Avec un objectif : que réussite
industrielle profiter à tous les territoires.
Bien sûr, la réindustrialisation transforme vos territoires. Logement,
formation, accès aux services publics, simplification des normes pour vous
accompagner dans vos projets… Les défis sont nombreux et j’aurai l’occasion d’y
revenir demain, en conclusion du congrès des maires.
Aux acteurs industriels, je veux dire que vous êtes en train de relever
l’objectif fixé par le Président, il y a un an. Comme vous, j’ai été cheffe
d’entreprise. Comme vous, je sais à quel point changer de modèle est un défi.
Je veux vous remercier de le relever. Aujourd’hui, vous vous engagez à nouveau
pour baisser vos émissions de près de moitié d’ici 2030. A vous seuls, vous
représentez 10% de l’ensemble de nos émissions globales. De votre succès dépend
l’atteinte de nos objectifs climatiques. Votre contribution est clé pour
réussir la transition écologique et pour préserver notre compétitivité. C’est
pour cela que l’Etat investit à vos côtés.
Avec France 2030, ce sont 5 milliards d’euros d’investissements que nous avons
décidés pour vous accompagner dans vos projets. Ce sont des moyens
considérables qui vous permettent d’avancer et d’ores et déjà, 2 milliards
d’euros ont été engagés. La signature de vos contrats de transition écologique
aujourd’hui est un signe supplémentaire que nous allons réussir. Et comme l’a
annoncé le Président de la République, si chacun continue à avancer et que les
objectifs fixés sont tenus, nous serons bien au rendez-vous pour investir
encore davantage à vos côtés.
Certains, par calcul ou par dogmatisme, tentent sans cesse d’opposer croissance
et climat. Certains prônent la décroissance et d’autres affirment qu’il nous
faut renoncer à toute ambition écologique. Ensemble, nous montrons que la
transition écologique et la croissance sont liées. Vous incarnez cette
transition écologique des résultats à la fois pour la planète mais aussi pour
notre économie, pour nos territoires, pour nos concitoyens ! Merci pour tout !
Nous sommes sur le bon chemin !
> Le dialogue social en actes : le projet de loi sur le partage de la valeur, qui transpose fidèlement l'accord conclu entre syndicats et patronats, a été définitivement adopté. Je salue cette avancée importante pour le pouvoir d'achat de tous les salariés.
> Adoption de la loi de finances de fin de gestion qui contient des mesures essentielles : soutien aux agriculteurs, à l’aide alimentaire, aux familles monoparentales ou à Mayotte. C’est le fruit du dialogue conduit par le Gouvernement avec les groupes de l’Assemblée et du Sénat.
> Dans la nuit de samedi à dimanche, à Crépol, le jeune Thomas a été tué. Je veux dire toute ma solidarité à sa famille, à ses proches, ainsi qu’aux blessés. Toute la vérité sera faite sur ce crime. Les auteurs et leurs complices devront répondre de leurs actes.
> La question du bien-vieillir est centrale pour l’avenir de notre société. D’ici 2027, nous y allouerons 10 milliards supplémentaires. Mais face au défi démographique, nous devons aller plus loin : je souhaite l’adoption d’une loi de programmation sur le grand âge en 2024.
> Je suis ce matin à Gare Saint-Lazare pour lancer la
campagne de communication dont vous aurez noté le slogan : « Contre les
agresseurs, levons les yeux ». Cette
campagne vise à dénoncer les agressions sexuelles et sexistes dans les
transports. Vous le savez, le président de la République a fait de l'égalité
entre les femmes et les hommes la grande cause de ses quinquennats et avec mon
Gouvernement, nous agissons partout où c'est nécessaire. Donc, cette campagne,
elle répond à un constat alarmant : la quasi-totalité des femmes, 9 femmes sur
10, déclarent avoir subi des agressions verbales ou physiques dans les
transports en commun. Ça peut être des sifflements, des insultes, voire des
agressions sexuelles ou même des viols. C'est totalement inacceptable et on
doit garantir à chaque femme le droit de prendre les transports en commun dans
la tranquillité et en sécurité.
Face à cette situation, il y a beaucoup
d'actions qui sont menées par l'État, par les collectivités locales, par les
opérateurs de transport et moi, je veux saluer la mobilisation de chacun. Je
pense au développement de la vidéoprotection, des patrouilles de sécurité, au
renforcement aussi des dispositifs de signalement, d'alerte.
Mais on a besoin d'un véritable
changement des mentalités, que chacun prenne conscience de la gravité et de
l'ampleur de ce phénomène. Provoquer un sursaut collectif, c'est l'objectif de
cette campagne qui est le fruit du travail réalisé par le ministre des
Transports Clément BEAUNE avec le comité d'action contre le harcèlement et les
violences sexuelles et sexistes dans les transports. C'est une campagne qui a
été conçue avec les associations, avec la RATP, la SNCF et qui constitue une
étape importante. Elle est l'occasion de faire connaître tous les numéros
d'appels, de signalement, aussi de rappeler les sanctions encourues et les
gestes à accomplir en cas d'agression. Contre les violences, contre les
agresseurs, ne minimisons pas, ne gardons pas les yeux rivés sur nos
téléphones.
Réagissons collectivement, levons les
yeux et réagissons !
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> C’est un Budget de la responsabilité. Il y a
eu la crise Covid19, l'inflation. Nous avons protégé, c’était nécessaire,
c’était juste. Nous revenons à la normale : nous retirons les dispositifs
exceptionnels.
> On en fait beaucoup depuis six ans. Je veux corriger trois choses : le logement, la formation et la qualification, et l’indemnisation du chômage.
> La campagne du ministère de la Transition écologique qui incite à ne pas acheter est maladroite .Je crois profondément à la sobriété. Je crois à l’incitation, pas à la culpabilisation.
> Madame Le Pen, depuis 2017 nous avons créé 2 millions d’emplois, ouvert 300 usines, évité toute casse économique face aux crises Covid, énergétique et inflationniste. Contrairement à vous, nous avons une ambition pour la France : le plein emploi. Contrairement à vous, nous ne capitulons pas face au sous-emploi des seniors et nous voulons leur faire toute leur place dans le travail.
> Toutes les entreprises doivent recruter des personnes en situation de handicap ! Le travail pour tous doit être une réalité pour tous. Nous ne devons rien lâcher et faire bouger les lignes pour l'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.
> [Discours au Sénat sur le projet de loi de finances
2024]
Je m’exprime dans une période complexe. La conjoncture économique
internationale ralentit. Plusieurs de nos partenaires connaissent aujourd’hui
un ralentissement de leur croissance. L’inflation continue de pénaliser nos
compatriotes, en particulier les plus modestes, malgré les mesures prises ces
derniers mois, et le début de ralentissement des prix. Des inquiétudes fortes
demeurent, liées à la situation au Proche Orient et à la situation en Ukraine.
1. Dans cette période, je veux dire ma confiance dans la capacité de l’économie
française à tenir et à dégager des perspectives pour l’avenir. Nous avons de la
croissance et nous en aurons davantage l’année prochaine :
- Nous ferons 1 % de croissance en 2023 ;
- La Commission européenne vient de réévaluer ses prévisions pour 2024 à 1,2%,
en se rapprochant des 1,4% qui ont été retenus par le Gouvernement pour le PLF
2024.
L’inflation reflue en France et dans la zone euro. Nous sommes en train de
gagner le combat contre l’inflation en deux ans seulement, alors qu’il nous
avait fallu dix ans dans les années 1970-1980.
L’emploi marque certes le pas, mais nous avons encore des perspectives de
créations d’emplois dynamiques pour les années qui viennent, avec de beaux
projets industriels.
Nous devons donc regarder la réalité et l’avenir avec confiance, pour peu que
l’on mesure à quel point les mois et les années qui viennent sont décisifs pour
définir la France des prochaines décennies.
Il faut donc tenir une ligne de très grande clarté et de très grande fermeté. Quelle
est cette ligne ?
2. D’abord, une ligne de clarté et de fermeté sur les comptes publics. Ce
projet de loi de finances garantit un déficit de 4,4 % pour 2024. Nous avons
toujours tenu nos objectifs de déficit, à l’exception de la période
exceptionnelle du Covid19, et nous tiendrons cet objectif de 4,4 %.
Nous le ferons en premier lieu en sortant des boucliers tarifaires sur l’électricité
et sur le gaz. Je rappelle que nous continuons à assumer une partie de la
facture de nos compatriotes sur l’électricité, mais que nous devrons progressivement
abandonner les dispositifs de soutien pour les ménages et les entreprises.
Faut-il accélérer la sortie du bouclier électricité comme le propose le rapporteur
général Jean-François Husson ? Je le remercie d’avoir fait cette proposition
utile, intéressante et justifiée – du moment que les tarifs n’augmentent pas de
plus de 10 % en février 2024, comme je m’y suis toujours engagé.
J’ajoute que nous ferons aussi des économies sur la politique de l’emploi et le
retrait des dispositifs à destination des entreprises. Nous respecterons en
deuxième lieu notre engagement sur le déficit grâce aux revues des dépenses
voulues par la Première
ministre. Nous avons déjà engagé certaines de ces revues de
dépenses. Elles permettront de dégager 2 Md€ d’économies à terme sur le PINEL
et le PTZ et plusieurs centaines de millions d’euros sur les politiques de l’emploi.
Enfin, nous y parviendrons en troisième lieu par les économies supplémentaires
proposées par les parlementaires. e salue le travail qui a été fait par la
majorité à l’Assemblée nationale, et notamment par le Rapporteur général
Jean-René Cazeneuve en ce sens, avec 1 Md€ d’économies supplémentaires qui ont
été trouvées – dont 600 M€ sur le gel des allégements de charge et la
reconduction de la contribution sur la rente infra-marginale.
Le temps des économies est venu. Nous tiendrons l’objectif de 4,4 % en 2024
mais nous tiendrons aussi notre objectif de revenir sous les 3% en 2027.Pour
cela, nous inscrirons le sérieux budgétaire dans la durée. Nous devrons
notamment poursuivre chaque année les revues de dépenses, en ciblant une
dizaine de secteurs.
Pour être efficaces et durables, ces revues de dépenses doivent aussi
s’inscrire dans une réflexion globale sur les missions de l’Etat, sur le
périmètre de l’action publique et sur nos choix fondamentaux de politique
sociale. L’organisation administrative de la France doit être organisée : c’est
le sens de la mission confiée à Eric Woerth et je souhaite qu’il soit
auditionné dans le cadre du Haut Conseil aux Finances Publiques Locales.
3. Après les comptes publics, nous avons besoin d’une ligne de clarté et de
fermeté sur la croissance. Car le plus important, au bout du compte, c’est la
croissance. C’est elle qui permet de créer des emplois et de la richesse pour
nos compatriotes. C’est pour cette raison que nous maintiendrons la politique
de l’offre qui a fait notre succès ces six dernières années. Grâce à elle, nous
avons créé 2 millions d’emplois dont 100 000 emplois industriels, ouvert 300
usines, relancé des filières industrielles et fait de la France le pays le plus
attractif en Europe.
Notre détermination à maintenir la politique de l’offre se lit d’ailleurs dans
ce budget 2024 avec la baisse d’1 Md€ des impôts de production, qui doit nous
amener à supprimer définitivement la CVAE dans les meilleurs délais.
Dans le contexte budgétaire contraint que nous connaissons, la seule baisse
d’impôts majeure en 2024 est faite pour les PME, pour le monde industriel, pour
les entreprises.
On ne peut exprimer plus clairement notre détermination à tenir notre ligne de
politique économique. Nous renforcerons par ailleurs cette politique de l’offre
dans les prochains mois avec un effort massif de simplification de la vie des entreprises.
Nous devons simplifier les règles, les normes, les contraintes pour leur
permettre de se concentrer sur leur développement économique.
Nous continuerons aussi à viser le plein-emploi, ce qui n’est pas arrivé depuis
un demi-siècle. Mais je veux être très clair : nous n’y arriverons pas à modèle
constant, sans mesures fortes sur quatre chantiers prioritaires. Donnons-nous
les moyens de nos ambitions, comme le président de la République l’a rappelé.
- Le premier chantier, c’est l’assurance-chômage. Nous ne pouvons pas nous
satisfaire de 7 % de taux de chômage; le plein emploi c’est 5 %. Pour cela,
nous devons poursuivre la transformation de notre modèle économique et sociale.
Il y a une réalité inavouable : les portes des entreprises se ferment devant
les plus de 55 ans, c’est insupportable. Je suis favorable à aligner la durée
d'indemnisation chômage des plus de 55 ans, qui est de 27 mois, sur celle des
autres chômeurs, qui est de 18 mois. On ne peut transformer l’assurance-chômage
en retraite ; l’économie française ne peut être privée de compétences
précieuses pour elle, celles des plus de 55 ans.
La différence de traitement actuelle ne rend pas justice au savoir-faire, à
l’expérience et à l’utilité de ceux que l’on appelle à tort « les séniors »
dans le monde du travail. Ce sont des travailleurs comme les autres et qui
doivent être traités comme tel.
La responsabilité des entreprises, c’est de garder les plus de 55 ans et d’en
embaucher, plutôt que d'utiliser l'assurance-chômage comme un moyen de préparer
leurs retraites. Il n’y a pas de fatalité. Je rappelle que le taux d’emploi des
plus de ,55 ans est de 16 points supérieur en Allemagne. Assez d'hypocrisie,
modifions l'assurance-chômage et allons vers les 5 % de taux de chômage en
France.
- Le deuxième chantier, c’est le logement. Nous devons permettre aux Français
de pouvoir se loger dans les zones où il y a du travail. Cela peut sembler être
une évidence mais nous sommes loin du compte. Nous avons besoin de mesures
fortes. C’est ce que nous avons commencé à faire avec un plan en faveur du
logement social et du logement intermédiaire annoncé par la Première ministre.
C’est également le cas avec la refonte du prêt à taux zéro, dont le nouveau
barème va bénéficier à 6 millions de ménages éligibles supplémentaires.
Nous devons enfin aller plus loin sur la simplification des normes qui alourdissent
la construction et la mobilité résidentielle. C’est le but du futur projet de
loi logement que le Gouvernement portera en 2024.
- Le troisième chantier, c’est la productivité par l’éducation et l’innovation.
Quand la nation fait face à une révolution technologique majeure, qui va
définir les nouveaux rapports entre puissances, il est essentiel d’investir
dans l’éducation et l’innovation.
L’éducation est le premier enjeu économique de la nation. Une grande nation
doit miser sur son avenir. C’est pourquoi nous avons augmenté le budget de
l’Education nationale et revalorisé les enseignants.
L’innovation est également clef. La France est à la croisée des chemins. Ou
bien elle laisse les autres prendre de l’avance et elle rate le tournant de
l’intelligence artificielle comme elle a raté le tournant numérique il y a
vingt ans. Ou bien elle innove en s’appuyant sur les meilleurs ingénieurs, les
meilleures données, des fleurons comme Dassault et des pépites comme Mistral
IA. La France se doit aussi de féminiser ses écoles d’ingénieurs : je le rappelle,
je suis pour les quotas dans ces écoles.
- Le quatrième chantier, c’est la réindustrialisation. Nous devons redevenir
une grande nation de production industrielle et agricole. Et par ailleurs, la
première économie décarbonée en Europe à horizon 2040. Là encore, nous avons
marqué des points mais nous sommes à un tournant : il faut accélérer si nous
voulons transformer l’essai. Pour cela nous devons saisir une opportunité
historique : la transition climatique.
J’ai porté il y a quelques mois une grande loi « industrie verte », adoptée
largement par le Parlement. Je salue une nouvelle fois la qualité de nos débats
qui ont eu lieu dans cet hémicycle. Elle permettra de réduire les délais
d’installation d’usines, de faciliter l’accès au foncier ou encore de mieux
flécher les investissements pour produire des éoliennes, des panneaux solaires,
des batteries électriques, des pompes à chaleur…
Dans le même esprit, nous mettons en place dans ce budget 2024, pour la
première fois en Europe, un crédit d’impôt vert pour encourager le
développement de nouvelles filières industrielles et répondre à l’IRA
américain.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Avec la Chine nous travaillons pour trouver des réponses aux défis
mondiaux: climat, biodiversité, dette et pour approfondir & rééquilibrer notre relation
économique.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Jour important
pour les victimes, avec la validation par le Conseil Constitutionnel des
cours criminelles départementales ! Grâce à elles, nous avons jugé +60% de
crimes sur les tribunaux expérimentaux! 80% de la hausse concerne des viols
désormais jugés pour ce qu’ils sont : des crimes! Je le répète, ce n’est pas la mort de la cour d’assises que
j’ai renforcée en redonnant toute sa souveraineté au jury populaire. Rejeter
les CCD par dogmatisme aurait été une faute.
> [Assassinat de Thomas à Crépol] Les auteurs seront châtiés à la hauteur de leur crime.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Ces entreprises, startups et organismes de
recherche innovent pour notre défense et notre souveraineté. Dans bien des
domaines, la France est dans le peloton de tête. Nous allons accélérer, et les
soutenir davantage. Pour gagner, dès aujourd’hui, les guerres de demain.
> Ecosystème d’innovation de
défense: notre objectif est clair, faciliter l’innovation et consolider
la position de la France: pour cela, notre méthode évolue.
- En décloisonnant, pour faciliter les échanges et réussir l’adoption rapide
des innovations.
- En maintenant un lien étroit entre
ingénieurs et opérationnels pour éviter l’innovation hors-sol ou irréalisable !
- En étant agile sur le plan budgétaire :
les 10 Mds € de la LPM 2024-2030 prévus pour l’innovation seront réorientés en
fonction des opportunités technologiques.
Nous accélérerons sur les enjeux majeurs
que sont le quantique, l’IA ou le spatial : nous sommes bien placés, nous
continuerons !
Enfin, en identifiant les domaines
cruciaux pour notre souveraineté pour investir stratégiquement là où ça compte
!
Gabriel Attal
(ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Élever le niveau général à l’École est ma
priorité absolue. Je n’ai aucun tabou, y compris sur le redoublement ou les
groupes de niveaux. Le 5 décembre, j’annoncerai un plan complet pour un
véritable choc des savoirs.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> 17 % d’agriculteurs ou de retraités du monde
agricole continuent à être élus de leur commune alors qu’ils ne représentent
que 1,5 % des actifs. Cela démontre une nouvelle fois le lien extrêmement fort
entre agriculture et territoires. Élevage, forêts, savoir-faire locaux… Sont
autant d’atouts pour notre économie, nos paysages et l'identité de nos
territoires. En tant qu’ancien maire et toujours élu local, je reste à l’écoute
de ces derniers, et tiens à saluer leur engagement quotidien pour le maintien et
la vitalité des territoires qui doivent être pleinement considérés et soutenus.
> Avec nos territoires ultramarins et leurs filières agricoles, mon souhait est de favoriser l’émulation entre les territoires et les dynamiques collectives. Tous les territoires de la France ultramarine et de la France hexagonale ont en commun de devoir rapidement s'adapter aux conséquences du changement climatique. Pour cela, il nous faut utiliser toutes les solutions, les plus durables possibles, toutes les bonnes idées et capitaliser sur les savoir-faire agronomiques et agricoles qui font de la France une grande puissance agricole et alimentaire. Vous êtes tous l'agriculture française.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Le «green Friday» c’est être capable de concilier
écologie et économie.
> À l’occasion du black friday, pensons à faire des achats responsables, venant de loin, avec des délais de livraison raisonnables. Les règles du transport routier garantissent les conditions de travail des conducteurs, le respect de l’environnement, une concurrence loyale.
> Depuis 10 ans, le nombre de vêtements que chaque français achète en moyenne a augmenté de 30%.
> Nous n'opposons pas l'écologie à l'économie.
> [Campagne sur la
surconsommation de l'Ademe] J'assume cette campagne et elle ne sera pas retirée. Vu les
enjeux de transition écologique ça ne me semble pas déraisonnable (…)
Je concède une maladresse, on aurait dû cibler, dans cette campagne, les
plateformes de vente en ligne plutôt que les commerces physiques.
> [Opinion: «Nous devons réinstaller en France une
culture de la sobriété, de la réparation et du réemploi»]
Le dérèglement climatique nous impose des choix
de société. Si nous voulons mener notre transition écologique tout en
préservant notre prospérité et nos libertés, nous n’avons pas d’autre choix que
d’aller vers plus de sobriété dans notre façon de consommer et de trouver un
chemin vers une économie plus circulaire, c’est-à-dire une économie qui
réutilise davantage les ressources au lieu de les extraire, de les utiliser et
de les jeter. Il ne s’agit pas de décroissance. Il ne s’agit pas de
culpabiliser les Français dans leur acte d’achat, surtout dans une période de
forte inflation telle que nous la traversons.
Il ne s’agit pas non plus de stigmatiser les entreprises : nombreuses sont
celles qui s’engagent dans la durabilité de leur modèle de production. Cela
n’aurait pas de sens et frôlerait même une forme d’hypocrisie : nos
emplois, nos services publics, nos retraites sont financés notamment par notre
modèle de production et de consommation. En revanche, j’assume de porter un
discours de changement de modèle. Et j’assume de porter depuis cinq cents jours
au gouvernement une politique d’incitation à une révolution des pratiques des
producteurs et des consommateurs vers un usage plus raisonné des ressources de
la planète.
Pour prendre ce tournant, il nous faut combattre des récits et des imaginaires très
puissants, qui sont totalement contraires au modèle de société durable que nous
devons construire. Je pense, par exemple, au récit de la « fast
fashion », qui propose une vision de la mode aux impacts absolument
désastreux sur le climat, la biodiversité et les océans. Je pense également au
récit du « Black Friday » [fixé
cette année au vendredi 24 novembre], qui vante un modèle de
surconsommation insoutenable pour la planète mais aussi pour notre souveraineté
économique, puisque la plupart des biens concernés par cette opération
(textile, électroménager, biens de grande consommation) sont importés. La
transition vers une économie plus durable passe aussi par le « made in
France ».
Ce défi de l’imaginaire collectif, nous avons désormais toutes les armes pour
le relever. D’abord, parce que les Français sont prêts au changement ! Selon le dernier
baromètre « Sobriétés et modes de vie » de l’Agence de la transition
écologique (Ademe), qui vient de paraître, 83 % des Français estiment que
nous consommons trop.
Ensuite, parce que nous assumons de nous placer sur le terrain du récit
collectif avec la campagne de sensibilisation de l’Ademe autour du personnage
fictif du « dévendeur ». Cette campagne est sur tous les écrans et
incite les gens non pas à ne pas acheter, mais à examiner d’abord les
alternatives à l’achat neuf, comme la réparation, la location ou les produits
reconditionnés. Notre message, ce n’est pas « acheter,
c’est mal » mais « avant
d’acheter du neuf, pensez à des solutions meilleures pour la planète et votre
pouvoir d’achat ».
Enfin, c’est à nous, responsables politiques, de donner les outils aux Français
pour adapter leur mode de vie tout en préservant leur pouvoir d’achat. C’est
tout l’enjeu de la politique que je porte pour réinstaller en France une
culture de la sobriété, de la réparation et du réemploi que nous avions il y a
encore deux générations : nos grands-parents n’étaient pas dans la
décroissance, ils avaient un juste rapport aux choses et à leur valeur.
Retrouvons cette sagesse et cette mesure ! Elle n’est pas incompatible
avec notre économie de marché.
Pour inciter à ce changement de mentalité, nous avons une stratégie : nous
doublons le bonus réparation pour au moins trois catégories de produits, dont
les télévisions, et nous l’augmentons d’au moins 5 euros sur l’ensemble
des produits éligibles. Nous allons également définir un système de primes et
de pénalités permettant de favoriser l’achat des produits électriques et
électroniques plus réparables.
Concrètement, les téléphones portables, les ordinateurs portables, les
téléviseurs, les lave-vaisselle et les lave-linge les plus réparables seront
rendus plus abordables par rapport à ceux qui n’intègrent pas cette dimension.
C’est un changement de mentalité pour les consommateurs, mais aussi pour les
producteurs, incités à mieux prendre en compte les exigences de réparabilité
des produits et de « sobriété matière ». Une taxe sur la valeur
ajoutée réduite sur la réparation pourrait venir compléter ce dispositif pour
construire une véritable filière française de la réparation, créatrice
d’emplois non délocalisables et de richesses dans tous nos territoires.
Tous les ingrédients sont sur la table pour que le 24 novembre les
Français se tournent vers un « Green Friday », un « vendredi
vert » consacré aux alternatives à l’acte d’achat neuf, comme la
réparation, et au « made in France ». Nous avons mis en place des
outils pour les y aider et nous allons continuer. De plus en plus d’acteurs
associatifs et d’entreprises s’engagent dans cette voie. Transformons tous
ensemble le « Black Friday » en une journée de la consommation
durable !
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Notre stratégie de réindustrialisation est la
bonne. Depuis 2017, nous recréons des emplois industriels et nos territoires en
bénéficient. C’est le cas à Béthune après la fermeture du site de Bridgestone.
(…)
Bringback, Blackstar, Green Dot, Mecaware, Ennea Group : 5 entreprises qui ont
fait le pari de s’installer sur l’ancien site Bridgestone. Plus de 90% des
salariés avec une solution. C’est l’avenir qui s’écrit à Bethune. Celui de
l’industrie verte. Fière d’y revenir aujourd’hui.
> En cette journée nationale de lutte contre la précarité énergétique, rappelons qu’il s’agit d'un fléau empoisonnant le quotidien des 5 millions de Français vivant dans des passoires thermiques. Nous luttons avec détermination pour y mettre fin, avec des moyens financiers inédits.
> Notre stratégie énergie climat repose sur la mobilisation de tous. Aujourd'hui, les 50 sites industriels les plus émetteurs ont signé un contrat de transition écologique s'engageant à diminuer d'au moins 45% leur émissions d'ici 2030. On avance !
> En 30 ans, nous sommes capables de sortir de notre dépendance aux énergies fossiles. Nous sommes en train de le faire, en s’assurant de ne laisser personne sur le bord de la route. C'est l'objet de la stratégie énergie et climat que je présente aujourd'hui.
Rima Abdul-Malak
(ministre de la Culture)
> Tous les enfants qui subissent les bombardements, qui voient mourir
leurs proches, qui assistent à la violence extrême sont envahis par une énorme
souffrance. L’absurdité du monde leur tombe dessus et détruit leur innocence.
Ayant vécu la guerre, ayant eu peur de mourir, enfant, ou que mes proches meurent,
ayant entendu tant de fois le bruit des bombes à Beyrouth, évidemment je
souffre quand je pense aux enfants de Gaza, comme j’ai souffert de voir les
victimes des massacres abominables du Hamas, ce que subissent les Ukrainiens,
et tous ceux qui vivent les atrocités de la guerre.
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> En dix jours, tous les acteurs de la chaîne du médicament ont bâti une
charte d’engagement, comme je leur avais demandé. J’en suivrai personnellement
les résultats. Les patients ne seront pas la variable d’ajustement d’un système
qui s’est dérégulé, alors que les stocks existent!
> Comme chaque jour, le ministère de la santé est mobilisé sur tous les sujets épidémiologiques. Comme l’OMS, avec qui j’ai échangé ce matin, nous rappelons l’impératif de transparence sur la circulation des maladies dans tous les pays, notamment sur l’augmentation des pneumopathies en Chine.
> La lutte contre l’endométriose est absolument fondamentale. Tant d’un point de vue sociétal que médical et scientifique. J'ai réaffirmé ma volonté de continuer à avancer avec elles sur ce sujet de santé publique.
> [Projet de loi de
financement de la sécurité sociale (PLFSS)]
Depuis que je me suis exprimé devant
vous, le 24 octobre, peu de choses ont changé. Ces dernières semaines, nombre
de responsables hospitaliers, de représentants des fédérations, de
parlementaires et d’élus locaux se sont inquiétés de l’impact d’une inflation
marquée sur les établissements de santé en particulier.
D’ores et déjà, nous en tenons compte en rehaussant de plus de 8 milliards
d’euros l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) en 2023 ;
nous continuerons à y être attentifs, je vous l’assure. Cela signifie que
jusqu’au dernier jour de l’année, à l’heure du bilan global de l’activité des
établissements et des effets de l’inflation sur ces derniers, nous n’en
laisserons aucun dans l’impasse.
Il en sera de même en 2024. En dépit des affirmations contraires répétées sur
certains bancs, je rappelle que l’Ondam augmentera de 3,2 %, hors dépenses
liées à la crise sanitaire, soit un chiffre supérieur à l’inflation
prévisionnelle – il est difficile de faire mentir les chiffres – représentant 8
milliards d’euros supplémentaires pour notre assurance maladie : autant de
nouveaux moyens pour mieux rémunérer celles et ceux qui nous soignent chaque
jour et pour tenir compte de la hausse des dépenses de soins de ville, sans
nous exonérer pour autant d’une réflexion globale à ce sujet.
Comme vous le savez, cette réflexion est en cours, l’assurance maladie ayant
repris formellement, la semaine dernière, les discussions sur la négociation
conventionnelle avec les médecins libéraux. Ces prochains jours, je signerai la
lettre de cadrage relative à l’avenant à la convention nationale des pharmaciens
titulaires d’officine.
Nous prévoyons ensuite de nouveaux moyens pour continuer à investir dans notre
système de santé. Le projet de loi a d’ailleurs été enrichi par le Parlement,
j’y reviendrai. L’augmentation des moyens doit toutefois rester soutenable. Les
caisses de la sécurité sociale – qui n’appartient pas à l’État mais aux assurés
et aux partenaires sociaux qui la gèrent – ne sont pas un puits sans fond. Le
système tient grâce aux seules cotisations des Françaises et des Français et
n’a pour seul objet que de répondre à leurs besoins. Par nature, il suppose un
équilibre. Les besoins changent : certains augmentent, et nous en tenons
compte, d’autres nécessitent des réponses adaptées.
Le Gouvernement souhaite réaliser des économies, non pas pour le principe, mais
au service de l’efficience. Tel est le sens des nouvelles mesures que nous
proposons pour maîtriser la dépense publique : garantir aux assurés sociaux que
les moyens mis à disposition répondent adéquatement à leurs attentes. Les négociations
entamées avec les médecins vont dans le même sens, celui de la pertinence des
soins, qui suppose aussi une maîtrise des dépenses médicales. L’effort
d’économies demandé est important, mais pas sans précédent : par rapport au
tendanciel de dépense, la trajectoire diminuera de 3,5 milliards en 2024.
Cet objectif d’équilibre ne sera pas atteint grâce à des mesures cachées,
ni par le biais de mesures
culpabilisantes, mais grâce à des mesures discutées et documentées. Dans
l’hypothèse où il s’avérait nécessaire de faire évoluer les textes
réglementaires consacrés aux niveaux des franchises, le Gouvernement se
ralliera d’ailleurs à la proposition, formulée par l’ensemble des groupes au
Sénat, de revenir débattre de cette idée devant les commissions compétentes au
fond pour qu’elles puissent donner leur avis.
Nous atteindrons également cet objectif d’équilibre grâce à des mesures qui
réclament la mobilisation de tous et dont les deux maîtres mots sont la
pertinence et la responsabilisation. Les partenaires sociaux en témoignent, qui
se sont engagés à discuter à nouveau d’un sujet très sensible dans cet
hémicycle : l’Agirc-Arrco. La Première ministre l’a répété à plusieurs
reprises, le Gouvernement fait confiance aux partenaires sociaux pour faire
preuve de responsabilité et trouver un accord ; il soutiendra ainsi des
amendements rédactionnels pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté sur ce point.
En fixant les montants et les grandes
orientations des moyens de la sécurité sociale pour l’année 2024, le PLFSS est
un vecteur essentiel de l’action publique en matière de santé et de protection
sociale. Mais il ne sera pas le seul. Parce qu’il faut replacer le budget dans
le contexte macroéconomique, d’autres leviers d’action assureront la cohérence
de la stratégie d’intervention de l’État.
La convention médicale est l’un de ces leviers. La reprise de la négociation
conventionnelle avec les médecins libéraux suivra quatre axes principaux :
améliorer l’accès aux soins ; soutenir l’attractivité de la médecine libérale ;
renforcer la qualité et la pertinence des soins ; refondre et simplifier les
modes de rémunération.
Par ailleurs, se tiendra bientôt la réunion de la Commission mixte paritaire
(CMP) sur la proposition de loi, adoptée au Sénat, visant à améliorer l’accès
aux soins par l’engagement territorial des professionnels. Ce texte aura, lui
aussi, des effets concrets sur l’organisation de l’offre de soins partout en
France. Elle s’appuiera sur l’augmentation structurelle des effectifs médicaux
et du personnel soignant – permise par la suppression du numerus clausus – et
sur celle du nombre de places en formations paramédicales, grâce aux efforts
consentis en partenariat total avec les régions.
L’offre de soins bénéficiera également des 19 milliards d’investissement du
Ségur de la santé alloués à la construction ou à la rénovation des
établissements de santé.
On le constate déjà sur le terrain :
j’inaugurais ainsi en début de semaine au Havre deux magnifiques bâtiments de
psychiatrie et de pédopsychiatrie qui renforcent l’attractivité globale de
l’hôpital de la ville.
Vos très nombreux amendements, mesdames et messieurs les députés, ont permis de
révéler plusieurs préoccupations importantes. Je me réjouis qu’un certain
nombre d’entre eux aient pu être adoptés, issus du Sénat comme de l’Assemblée,
venant de la majorité comme des oppositions. Ils permettent d’enrichir
utilement le texte. Je pense à la campagne de vaccination contre les infections
liées au papillomavirus, dont le champ a été étendu aux établissements
accueillant des enfants en situation de handicap (AESH), au dépistage précoce
des situations de handicap induites par la contraction du cytomégalovirus et,
bien sûr, au lancement de nouveaux parcours de soins. Je signale d’ailleurs à
cette assemblée, qui s’était largement intéressée à la question, la création,
au Sénat, d’un parcours destiné à accompagner les personnes traitées pour un
cancer, intégrant des séances d’activité physique adaptées.
Je pense également à la lutte contre les addictions. Je présenterai bientôt les
détails du nouveau plan de lutte contre le tabac.
Ici comme au Sénat a également été soulevé le problème des rendez-vous non
honorés chez le médecin. Si, comme je le crois, le PLFSS n’est pas le vecteur
adéquat pour agir spécifiquement contre ce problème sensible, je m’engage à le
traiter, en lien avec tous les parlementaires qui ont travaillé sur le sujet,
en fonction des avancées de la négociation conventionnelle.
Je veux mentionner les mesures vouées à compléter notre arsenal
de lutte contre les pénuries de médicaments – un enjeu décisif, en particulier
durant la période hivernale – qui traduisent l’engagement soutenu du
Gouvernement pour assurer le suivi, au quotidien, des stocks des médicaments
les plus cruciaux. À ma demande expresse, une charte d’engagement réciproque
vient d’être établie par l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament pour
mieux réguler le système de distribution, et permettre aux assurés sociaux
d’accéder facilement à ces médicaments lorsque surviennent des tensions
d’approvisionnement. En parallèle, avec mon collègue Roland Lescure, nous
présenterons une feuille de route actualisée de lutte contre les pénuries.
Ces actions, tout comme les dispositions du PLFSS, répondent aux attentes des
Français qui aspirent à un système de protection sociale équitable, ambitieux
et pérenne, sans se voiler la face quant aux difficultés. De nombreux défis
restent à relever. Ils ne pourront l’être que collectivement, afin de mieux
appréhender la financiarisation du système de santé, renforcer la politique en
matière de santé mentale et de santé des femmes, ou encore accentuer la lutte
contre les fraudes. Avec réalisme et détermination, bloc après bloc, nous
poursuivons la rénovation de notre système de santé.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> [Budget de la Sécurité sociale] Le ministère des solidarités et des familles est au cœur des besoins
essentiels de nos concitoyens. Il les accompagne dans leur vie quotidienne, à
tous les âges de leur vie, à chaque étape de leur existence.
Après l’examen du texte au Sénat, je tenais à rappeler devant vous, lors de
cette nouvelle lecture, les grands axes prioritaires que comporte ce PLFSS pour
toutes les familles.
Notre ambition est claire : aider l’ensemble des familles et s’en donner les
moyens, dans un contexte marqué par l’accentuation de la baisse de la natalité
au cours des dix dernières années. Je crois profondément à la capacité de nos
politiques familiales de réduire l’écart entre le désir d’enfant et sa
réalisation concrète. Rien ne doit empêcher les familles de se constituer sereinement.
Aider les familles, ce n’est pas seulement leur verser des prestations, aussi
importantes soient-elles pour les soutenir ; c’est également leur donner des
droits, les accompagner dans leurs choix et dans l’organisation de leur vie.
Les moyens de la branche famille augmenteront de 2 milliards d’euros en 2024,
notamment pour mener le chantier du service public de la petite enfance,
définitivement adopté par le Parlement il y a deux semaines. Nous
accompagnerons les communes et les intercommunalités dans son déploiement : 6
milliards d’euros relevant de la sécurité sociale seront consacrés à ce service
public jusqu’en 2027, afin d’augmenter le nombre de solutions d’accueil
financées, d’investir et, surtout, de revaloriser la rémunération des
professionnels de la petite enfance.
Toujours dans l’optique d’offrir davantage de choix aux familles, la réforme du
complément de libre choix du mode de garde (CMG) entrera en vigueur en 2025.
Son bénéfice sera étendu à toutes les familles monoparentales jusqu’aux 11 ans
révolus de l’enfant. Il sera encore renforcé en 2025 pour que le reste à charge
soit enfin le même pour toutes les familles, qu’elles choisissent de faire
garder leur enfant en crèche ou par une assistante maternelle.
À cela s’ajoutera, comme je l’ai annoncé, l’institution, dès 2025, d’un nouveau
droit : un congé familial, mieux rémunéré, après les congés maternité et
paternité. Il donnera enfin à tous les parents qui le souhaitent la possibilité
de s’arrêter pour s’occuper de leur jeune enfant dans ses premiers mois.
Par ailleurs, l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de
handicap est, plus que jamais, au cœur de notre engagement. Ainsi, l’objectif
global de dépenses, qui finance nos établissements et services, augmentera de 4
% en 2024, soit davantage que les 2,5 % d’inflation anticipée. Cette hausse des
moyens traduit les engagements que nous avons pris envers les familles et les
professionnels du secteur, parmi lesquels le développement de centres de
ressources territoriaux pour accompagner le virage domiciliaire, le recrutement
de 50 000 professionnels soignants en Ehpad, la fixation d’un tarif plancher
pour soutenir les aides à domicile ou encore le financement de deux heures de
convivialité pour lutter contre l’isolement social.
Mais nous allons plus loin, puisque la proposition de loi « bien vieillir »,
dont l’examen se poursuit ce soir, comporte des éléments de réponse concrets,
qu’il s’agisse de la carte professionnelle pour les aides à domicile, du fonds
de soutien à la mobilité ou de la lutte contre les maltraitances grâce au droit
de visite des familles en Ehpad.
Comme l’a confirmé la Première ministre hier, une loi de programmation relative
au grand âge verra prochainement le jour. Le projet de loi sera déposé avant
l’été et soumis au vote du Parlement avant la fin de l’année 2024. Nous le
construirons ensemble : Gouvernement, parlementaires – dans un cadre
transpartisan associant tous les groupes politiques qui le souhaiteront – et
élus locaux, de manière à répondre ensemble à cette légitime demande des
parlementaires et, surtout, des Français.
Cette loi de programmation nous permettra de nous poser trois questions
cruciales : quels seront les nouveaux besoins liés au vieillissement de notre
population à l’horizon 2030 ? Comment les financer ? Selon quelle trajectoire ?
Je n’ignore évidemment rien des difficultés financières d’un trop grand nombre
d’Ehpad et de services d’aide à domicile. Du reste, avec la Première ministre,
nous avons débloqué, dès cet été, un fonds d’urgence de 100 millions d’euros. Les
commissions départementales créées pour assurer le suivi de son déploiement ont
toutes été installées avant fin septembre ; elles seront pérennisées et
pourront mobiliser tous les leviers disponibles pour soutenir les
établissements en difficulté.
Le PLFSS pour 2024 apporte une première réponse structurelle en offrant aux
départements qui le souhaitent la possibilité de fusionner les sections soins
et dépendance. Cette mesure importante en matière de financement sera
expérimentée, une fois le PLFSS adopté, dans quelques départements pilotes. À
la suite de la discussion au Sénat, et comme je m’y étais engagée, nous avons
opté pour une véritable expérimentation dont le processus d’évaluation
rigoureux nous permettra de nous assurer que cette nouvelle possibilité fonctionne
effectivement avant, le cas échéant, de la généraliser. J’ajoute que nous
modifierons les modalités de l’expérimentation afin qu’un plus grand nombre de
départements puissent s’y engager s’ils le souhaitent, comme l’a demandé
notamment la rapporteure Caroline Janvier.
Je compte également sur la réforme des concours de la Caisse nationale de
solidarité pour l’autonomie (CNSA) pour mieux soutenir les départements dans
leurs efforts et rendre véritablement lisible la politique publique que nous
menons en matière d’autonomie. Cette réforme que nous coconstruisons avec les
départements pour 2025 doit nous permettre de proposer une compensation de
l’État à la hauteur, forte et lisible, à savoir – je m’y suis engagée – la
prise en charge à hauteur de 50 % de toutes les dépenses nouvelles, allocation
personnalisée d’autonomie (APA) et prestation de compensation du handicap (PCH)
incluses, en particulier pour le virage domiciliaire.
Cette ambition, nous avons souhaité qu’elle commence à prendre forme dès
l’année prochaine. Par un amendement adopté au Sénat, le PLFSS intègre ainsi en
2024 une enveloppe de 150 millions supplémentaires, qui s’ajoute à la
progression des concours historiques, en ciblant mieux l’effort pour viser un
taux de compensation de 40 % de l’APA par département.
Je souhaite que les moyens nouveaux bénéficient en priorité aux départements
qui agissent le plus fortement en faveur du bien vieillir ; je pense notamment
aux services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad).
Par ailleurs, le PLFSS pour 2024 nous permet, comme vous le savez, de tenir nos
engagements concernant le handicap, notamment ceux qui ont été annoncés par le
Président de la République lors de la dernière Conférence nationale du
handicap. Je pense d’abord au déploiement de 50 000 nouvelles solutions pour
les personnes en situation de handicap, d’abord – c’est la priorité que Fadila
Khattabi et moi avons fixée – pour les adultes, c’est-à-dire les 10 000
personnes qui se trouvent encore, en application de l’amendement dit Creton,
dans des établissements pour mineurs. Nous devons en finir avec cette situation
: c’est une question de justice et de dignité.
Je pense en effet
également aux personnes qui ont parfois dû, hélas ! partir loin de notre pays.
Nous créons, en outre, un véritable service de repérage et d’orientation des
situations de handicap chez les enfants dès le plus jeune âge – entre zéro et
six ans –, qui doit nous permettre d’en finir avec les pertes de chance.
Nous facilitons, par ailleurs, le quotidien des personnes handicapées en
améliorant leur pouvoir d’achat. Nous savons donc que certaines personnes ont
besoin d’un fauteuil roulant. Or, lors de l’achat de ce matériel, le reste à
charge est considérable pour les familles, dont certaines sont contraintes
d’organiser des cagnottes sur les réseaux sociaux. Dès 2024, elles n’auront
plus à débourser un seul euro pour acheter un fauteuil adapté. C’est un progrès
majeur !
Les progrès dans
l’accompagnement des personnes âgées et des personnes en situation de handicap
sont possibles grâce à la création de la cinquième branche relative à
l’autonomie et à la part supplémentaire de 0,15 point de contribution sociale
généralisée (CSG), soit 2,6 milliards d’euros, qui lui est dévolue à compter de
l’an prochain. Nous consommons désormais plus de la moitié de ce surplus dès
2024 et la trajectoire de dépenses ambitieuse déjà prévue – nous parlons d’une
augmentation de près de 30 % sur le quinquennat – l’utilisera intégralement.
Les réformes à venir des concours de la CNSA, l’adoption – je l’espère – de la
proposition de loi « bien vieillir » et la future loi de programmation sur le
grand âge devront bien entendu intégrer des évolutions majeures.
Enfin, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 s’est
enrichi, au cours de son examen, de plusieurs amendements émanant tant du Sénat
que de l’Assemblée nationale. Je pense à nos territoires ultramarins et à la
création d’une véritable maison territoriale pour les personnes handicapées à
Saint-Martin, qui permettra d’assurer, enfin, au territoire le soutien plein et
entier de la CNSA, un soutien notamment financier, qui n’était pas possible
jusqu’à présent.
Je pense également à nos aidants. Nous rendrons possible le renouvellement des
droits à l’allocation journalière du proche aidant pour chaque nouvelle
personne aidée, car on peut être aidant plusieurs fois dans sa vie ou en même
temps au bénéfice de plusieurs personnes. Nous prolongerons également en 2024
l’expérimentation du dispositif de relais au domicile des personnes, en
attendant – en tout cas, je le souhaite – la généralisation de ce dispositif.
La nouvelle méthode de coconstruction doit s’amplifier au cours de l’année
2024, avec les associations d’élus et les départements s’agissant de la réforme
des fonds de concours, et avec vous tous s’agissant du projet de loi de
programmation relatif au grand âge.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Thomas avait 16 ans. Il aimait le rugby, sa
famille, ses amis, dont je partage la douleur et la colère. Il est victime de
la sauvagerie qui s'est abattue à Crépol. Des suspects ont été arrêtés. La
justice punira. Des réponses seront apportées. Nous leur devons.
> La consultation sur le handicap, via l'appli Agora, me
tient particulièrement à cœur. Nous interrogeons les Français sur les
politiques menées par le gouvernement, pour éclairer notre action et obtenir
des résultats concrets.
Le handicap est une priorité du Président de la République, comme il l'a encore
rappelé en avril dernier lors de la Conférence nationale du handicap. On doit
continuer et aller plus loin. Concrètement, cette consultation doit nous
permettre d'identifier des freins et donc des leviers d'action, sur l'insertion
professionnelle des personnes en situation de handicap notamment, mais aussi
dès l'école. Un des enjeux majeurs est celui de la sensibilisation, pour faire
reculer les stéréotypes.
> Chaque CNR a débouché sur des résultats concrets : expérimentations
locales partout en France sur l'école et la santé, plans d'action et projets de
loi sur les autres thématiques. On ne demande pas leur avis aux Français pour
le plaisir mais pour changer le quotidien : ça marche et c'est utile.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Une révolution industrielle se réalise. Deux
choix s'offrent à vous : soit vous faites faire en Chine, avec un bilan
désastreux, soit vous vous battez pour les construire chez vous.
> 50 sites industriels. 50 contrats de transition écologique signés. Une démarche inédite de donnant-donnant entre Etat et industriels. L’industrie se décarbone et accélère !
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Pas besoin de Black Friday : vous pouvez faire
des économies et réduire votre empreinte carbone toute l'année.
1. Gardez vos appareils électroniques plus longtemps.
2. Faites les réparer. L'État vous aide avec le bonus réparation.
3. Achetez d'occasion ou reconditionné.
Par ailleurs, plus le renouvellement des équipements - smartphone, TV,
ordinateur, tablette - est fréquent, plus leur impact environnemental est
important.
Chacun peut donc agir en conservant ses appareils le plus longtemps possible,
en privilégiant le réemploi et le reconditionnement lorsqu’il est nécessaire de
remplacer un appareil. C’est plus durable et c’est moins cher.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Les députés adoptent la proposition de loi
permettant de prolonger d’un an la possibilité de faire ses courses
alimentaires avec les titres-restaurant. Un coup de pouce utile pour le pouvoir
d’achat de millions de salariés et leur famille.
> Dès 2025, les PME devront proposer à leurs salariés au moins un dispositif de partage de la valeur. Seule condition, réaliser un bénéfice au moins égal à 1% de leur chiffre d’affaire pendant trois ans. Ce sont 65 000 PME et leurs salariés qui seront concernées par cette loi.
> Faire émerger de nouvelles ETI c’est créer des emplois dans nos régions et renforcer notre tissu industriel au service de notre souveraineté. Étincelles c’est le fil d’Ariane pour sortir du labyrinthe administratif dans lequel certaines PME peuvent être.
> Lancement du programme Etincelles avec le président Emmanuel Macron pour simplifier la vie de nos PME. Pendant 12 à 18 mois, 100 PME sont accompagnées individuellement par les services de l’Etat pour lever les blocages afin de faciliter leur croissance et leur développement.
Thomas Cazenave
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Cessons d’opposer l’Etat et les Collectivités.
Nous avons les finances publiques en partage, nous avons le service public en
partage, nous sommes ensemble, au service de tous les Français.
> Nous avons définitivement
adopté le projet de loi de fin de gestion. Le dialogue entre la majorité et les
oppositions avec le Gouvernement à l'Assemblée
et au Sénat ont démontré que le compromis est possible sur un texte
financier.
Nous renforçons nos armées , nous soutenons nos agriculteurs, les associations
d'aide alimentaire et les Français les plus précaires. Ce texte permet de
respecter nos engagements.
> Libérer 25% des surfaces de bureaux de l'Etat à horizon 10 ans c’est un objectif à double enjeux : économique et écologique. Changement de méthode : nous nous doterons d’une foncière de l’Etat, en charge de la gestion de notre patrimoine immobilier.
> Je veux réduire la surface de bureaux de l’État de 25% car nous dépensons 2 milliards d'euros de loyer par an ! Nous allons changer complètement de modèle, mais nous ne braderons rien.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et
de la Ruralité)
> Les réponses que nous allons
apporter à cette montée de la violence faite aux élus, on parle d'une
augmentation d'environ 15%, elles ont déjà démarré, ces réponses, au mois
d'avril avec un pack sécurité que je pourrai vous rappeler si vous le
souhaitez, avec un plan de lutte contre la violence faite aux élus, qui a été
mis en place, on va dire début juillet, et puis on va finir cette année sous
ces trois axes qui nous animent que sont le mieux protéger, mieux… mieux
protéger, et puis surtout mieux sanctionner. (…)
Sur le sujet de la montée de la violence,
vous comprenez bien qu'il s'assoit sur la montée de la violence dans la
société, bien sûr, et je peux vous dire quelles en sont l'origine d'après moi,
mais est-ce que nous allons amener quelque chose de nouveau, dans ce congrès
des maires, sur ce sujet, non, bien sûr, nous allons écouter parce qu'on pourra
toujours progresser sur le premier semestre 2024, mais là l'échéance que nous
attendons c'est véritablement la sanction. Dire aussi que l'on a annoncé hier
un numéro que pourront appeler nos maires, sur le champ tout simplement de la
protection psychologique. Moi j'ai vu, à l'issue des émeutes des maires, à qui
les larmes sont montées aux yeux, et on a échangé sur cette violence
psychologique issue de ces émeutes début juillet, et donc, oui, on a pensé
intéressant…
> Communes attaquées ça sous-entend violences faites aux élus, oui, mais pas que, ça veut dire aussi attaques aux biens de la collectivité, on l'a vu au mois de juillet, et surtout il faut rappeler que dans ces 1387 faits, c'est +15%, on ne va trouver que moins de 5%, et heureusement, de violences faites aux maires et aux élus, violences physiques, très peu, heureusement, donc beaucoup d'attaques aux biens, écoles, on l'a vu pendant les émeutes. Donc, quelles sont les origines, peut-être-me demandiez-vous ?…
> Les compagnies d'assurance sont confrontées à des dégâts énormes et à devoir rembourser des travaux dans des proportions qui ne sont plus corrélées aux risques qu'ils ont pris et il nous faut trouver un chemin pour permettre à toute collectivité qui le souhaite de vouloir s'assurer, mais en même temps ne pas amener au dépôt de bilan nos compagnies d'assurance, ce qui aurait pu être le cas de la SMACL, une compagnie d'assurance, une mutuelle, qui assure près de 80% de nos communes, et elle rembourse de l'ordre de 4 millions d'euros de dégâts par an, avec les émeutes de fin juin-début juillet c'est autour de 46 millions d'euros qu'elle doit rembourser. Si la MAIF n'était pas venu au capital de la SMACL à hauteur de 100 millions d'euros, eh bien la SMACL n'aurait pas pu poursuivre et ne serait plus une mutuelle pérenne pour nos collectivités.
> J'appelle les maires et les collectivités à prendre en compte les rapports que les compagnies d'assurance leur font sur comment mieux protéger leurs biens, et souvent ça génère évidemment des frais, des travaux de maintenance, on prend une porte de gymnase qui a été forcée une fois, deux fois, trois fois, trois années de suite ou trois mois d'affilée, il faut remettre en cause tout simplement le système de fermeture pour faire en sorte que ce gymnase, la porte ne soit plus forcée, et quelques communes n'investissent pas suffisamment sur la maintenance et donc, forcément, les compagnies d'assurance ne répondent plus. Cependant, j'attends les résultats de cette mission pour être en mesure de voir quelles sont les solutions qui s'offrent aux maires et mon idée est véritablement qu'il y ait toujours une solution, quand ils souhaitent s'assurer bien sûr.
> [Dispositif «Alarme élu»] Il a été déployé dès le mois de juillet, je ne sais pas vous dire dans quelle proportion il est utilisé. Vous savez, il y a deux façons d'appeler à l'aide., la première c'est quand même le 17, après s'être assuré que son numéro de portable est bien enregistré, et en appelant le 17 vous êtes certain que vous serez traité prioritairement comme une personne à risque. Ensuite, si la personne n'a pas son téléphone mobile, le dispositif « Alarme », si elle se sent menacée, que le maire, ou les élus, ont sur eux, leur permet d'appeler cinq numéros qui s'appellent automatiquement et qui géolocalisent là où se trouve l'élu. A-t-il été utilisé de façon importante ou pas ? On l'a lancé il y a quelques mois, je saurai vous le dire d'ici quelques semaines ou mois.
> Qu'est-ce que la réserve citoyenne ? ça pourrait être, puisque je suis en phase d'investigation, de réflexion, d'association de citoyens pour savoir si ça peut être pertinent, c'est tout simplement faire appel à des bénévoles et à des citoyens qui veulent accompagner leur commune par rapport à des services. Je prends toujours deux exemples. Le premier, c'est celui qui vise à accompagner des enfants à traverser l'école, et c'est toujours des coûts très importants pour les maires, et puis les parents sont souvent pressés d'aller travailler, donc on ne peut pas mettre des policiers municipaux devant tous les groupes scolaires, pour accompagner ces enfants, c'est quelque chose qui est sympathique, qui crée du lien social, et qui pourrait intéresser quelques citoyens. Le second c'est des jardins potagers qui pourraient être mis à disposition par des communes auprès de citoyens pour ensuite redistribuer les fruits de ce jardin. Cette réserve citoyenne elle aurait donc pour vertu d'accompagner les élus locaux et de leur faire prendre conscience à quel point la République est menacée quand on s'attaque à nos élus comme on le voit aujourd'hui, et en même temps elle pourrait servir, dans le cadre des tempêtes, ou des inondations que nous avons eues dans le Nord de la France, à peut-être mobiliser facilement, parce que ce seraient des gens qui seraient mis à la disposition de leur commune, qui pourraient se déplacer pour aller secourir des personnes qui feraient l'objet de sinistres.
> Le 20ème siècle a été le siècle dans lequel on a décentralisé et plusieurs actes de décentralisation qui nous ont amenés à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. Je pense que le président appelle de ses vœux beaucoup de lisibilité et je pense que quand il indique à quel point il aimerait que quand le citoyen vote pour la région, il sache pourquoi et pour quelles compétences il vote, quand il vote pour le département de même. Donc qu'il y ait besoin de faire des ajustements sur le champ de la lisibilité entre l'Etat, les régions, les départements, les intercommunalités, les maires, je dis oui, qu'il y ait besoin d'ajustement.
Carole Grandjean
(ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> Je souhaite donner une nouvelle ambition au
lycée professionnel pour qu’il accompagne chaque élève dans la réussite de son
diplôme mais aussi de son avenir. Cette double finalité se concrétisera dès la
rentrée 2024 par une année de terminale réorganisée.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> Dans les transports, la peur doit changer de camp.
Ce n’est pas aux femmes de s’adapter ! Nous lançons la plus grande campagne de
lutte contre les violences sexistes et sexuelles jamais réalisée. Ensemble,
contre les agresseurs, «levons les yeux»!
> J’ai participé au Women’s Forum, contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports. J’en fais une priorité absolue. Formation, signalement, sécurité et sanctions renforcées… nous levons le tabou et renforcerons nos actions dans les prochains jours !
> La lutte pour les droits est un combat pour tous. Reconnaître le passé permet de protéger l’avenir. Le Sénat reconnaît la responsabilité de notre pays dans les discriminations et condamnations subies par les personnes homosexuelles jusqu’à 1982. Un pas de plus.
> [Transports parisiens aux JO] Anne Hidalgo ajoute la
malhonnêteté à l’indignité. Les engagements que nous avons pris pour les JO de
Paris seront tenus. De même la promesse de jeux 100% accessibles en transports
publics et à vélo sera une réalité. Mais ce n’est pas grâce à la maire de
Paris. Nous avançons malgré elle.
Anne Hidalgo a été invitée huit fois, aux huit comité des mobilités de JO, qui
réunissent tous les acteurs en matière de transports. Valérie Pécresse vient
systématiquement, tout comme les élus de Seine-Saint-Denis. Anne Hidalgo pas une
seule fois.
Patrice Vergriete
(ministre délégué chargé du Logement)
> Devant les maires et présidents
d’intercommunalités, la Première ministre lance le grand chantier de
concertation et construction de la décentralisation des politiques de
l’habitat. Merci de sa confiance pour ce travail collectif exaltant qui
s’ouvre.
> Avec les maires et présidents d’interco, créons ensemble les outils de la ville de demain ! Sobriété foncière, ville nature, mixité sociale et fonctionnelle, tous ces défis sont démocratiques. Pour cela on a besoin de toutes les forces de chacun.
Fadila Khattabi (ministre
déléguée chargée des Personnes handicapées)
> Le handicap c'est l'affaire de toutes et tous. Si nous voulons changer
le quotidien des personnes handicapées, il faut embarquer tout le monde et
durablement. Douze millions de nos concitoyens sont en situation de handicap,
une personne sur six est concernée par un trouble du neurodéveloppement, un
français sur six est aidant. Au-delà des mots, c'est donc une réalité et, si
nous voulons faire bouger les lignes, nous devons, comme j'aime à le dire,
secouer le cocotier des élus, des entreprises, de la société civile...
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Maltraitance infantile : "on a renforcé
des centres de prise en charge des victimes, toute la partie d'accompagnement
des victimes et du recueil de la parole.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Union européenne:
des nouvelles règles européennes sont en discussion, avec pour objectif de
"ne pas laisser une dette trop élevée à nos enfants
Prisca Thevenot
(secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Très heureuse d’être à Bruxelles pour le Conseil des ministres de la
Jeunesse de l’Union européenne. Alors que la jeunesse représente 25 % de
la population européenne, 55 % d’entre elle ne connaît peu ou pas du tout
l’Union européenne alors que l’Union européenne est justement là pour répondre
aux problématiques du quotidien mais également aux défis de demain. Plus que
jamais, nous devons pouvoir être en capacité de coconstruire nos politiques de
jeunesse au plus haut niveau et donc à l’échelle européenne avec notre
jeunesse.
Pour cela, il existe des mécanismes. Bien évidemment, le dialogue européen sur
lequel nous allons pouvoir aujourd’hui échanger et nous devons continuer à
aller plus loin notamment sur l’évaluation d’impact de cette capacité de
dialogue et de mise en œuvre des politiques coconstruites avec nos jeunes.
Encore beaucoup de choses restent à faire mais nous ne partons pas d’une
feuille blanche et c’est ça qui est rassurant"
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Opération transpartisane « 1 otage, 1
parlementaire » pour la libération des otages détenus par le Hamas
depuis le 7 octobre 2023. C’est un honneur pour moi de parrainer Kfir Bibas, 9
mois, le plus jeune des otages, kidnappé à son domicile par le Hamas. Nous
poursuivrons notre mobilisation jusqu’à la libération de tous les otages.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Importante rencontre avec le Premier ministre bulgare Nikolai Denkov. Un
vent de changement pro-UE souffle à Sofia. Renew Europe est là pour soutenir
cet ambitieux programme réformiste. Tout d’abord sur l’adhésion à Schengen. Les
Bulgares peuvent compter sur nous.
> L’engagement pro-UE des Pays-Bas est essentiel pour notre Union européenne et ses valeurs libérales. Il doit continuer !
● MoDem
Bruno Millienne (député)
> Il y a un an, je demandais au gouvernement un rapport sur la
faisabilité de la TVA circulaire. Ce rapport s'appuie sur 7 recommandations et
propose, dès les prochains mois, de mettre en place concrètement une TVA
circulaire sur certaines filières de réparation. Mais au fait, la TVA
circulaire, c'est quoi ? La TVA circulaire répond au principe selon lequel une
baisse de TVA sur des produits ou services issus de l'économie circulaire ou
écoconçus permet de les rendre plus compétitifs sans pour autant grever les
finances publiques puisque ces produits, du fait de leurs externalités
positives (emplois locaux, forte valeur ajoutée, etc.) et de leurs plus faibles
externalités négatives (environnement, santé publique, etc.) génèrent d'une
part de nouvelles ressources et diminuent d'autre part certaines dépenses. Pour
résumer, un produit réparé ou écoconçu localement génèrera plus de ressources
pour l'Etat qu'un produit 1er prix importé de l'autre bout du monde, y compris
avec une TVA réduite... Ce rapport, dans la lignée des efforts entrepris depuis
plusieurs années pour la sauvegarde de notre environnement, c'est une étape
majeure dans la réponse que nous devons apporter à la raréfaction des
ressources. On continue le travail !
● Parti radical
> [Propositions du Parti Radical pour revaloriser le mandat d’élu]
Le Président de la République a annoncé devant les maires réunis à l’Elysée un
texte l’année prochaine pour améliorer les conditions d’exercice du mandat des
élus, texte qui émanera de l’important travail de concertation auprès des élus
locaux réalisé par Dominique Faure, ministre déléguée, chargée des
Collectivités territoriales et de la Ruralité, notamment dans le cadre de la
Convention nationale de la démocratie locale organisée le 7 novembre dernier.
Les initiatives s’appuieront également sur l’apport du travail des
parlementaires.
Dans cette perspective, le Parti Radical met en avant sept propositions pour
revaloriser le mandat d’élu.
Pour Laurent Hénart, Président du Parti radical : « Notre
démocratie souffre : montée de l’abstention, désintérêt pour la politique,
démissions de Maires, agressions en progression à l’encontre des élus.
Revivifier notre démocratie passe par une revalorisation de l’élu : son
image, son statut, les conditions d’exercice de son mandat ».
Ces propositions sont issues d’un débat sur la démocratie locale initié par
Annick Girardin, Sénatrice de Saint-Pierre-et-Miquelon, Présidente du Conseil
national du Parti Radical et d’un travail de concertation et d’échanges avec
les élus radicaux piloté par Jérôme Baloge, maire de Niort, Président du
conseil stratégique des élus. Elles pourront être relayées par les
Parlementaires radicaux très investis sur le sujet qu’il s’agisse de Nathalie Delattre,
sénatrice de la Gironde, auteure d’une PPL adoptée pour mieux protéger les élus
ou de David Valence, Député des Vosges, Président de la délégation aux
collectivités territoriales et à la décentralisation.
1/ Un « guichet unique » pour adresser les demandes de subventions
- Simplifier la vie des élus, notamment dans les petites collectivités qui ne
disposent pas de l’ingénierie et du personnel nécessaires pour faire face aux
multiples démarches administratives.
- Dans l’attente d’une réelle clarification des compétences des collectivités
et d’une simplification du millefeuille administratif, la collectivité n’aurait
plus qu’un seul dossier de demande de subvention à réaliser, adressé à un
« guichet unique » rattaché aux services de la Préfecture, à charge
pour eux de communiquer la demande aux bons destinataires.
2/ Mettre en place une caisse nationale pour gérer l’ensemble des indemnités
des élus, afin de lutter contre les inégalités entre collectivités et ne plus
en faire un argument « politique » :
- Des indemnités différenciées en fonction de la taille de la commune
(exemple : indemnités renforcées pour les élus de petite commune amenés à
effectuer eux-mêmes certains travaux) et de la situation professionnelle de
l’élu (élu salarié, retraité etc : pour les élus actifs, les heures
obligatoires consacrées à leur mandat sur leur temps de travail doivent pouvoir
être compensées financièrement).
- Pour les élus à temps plein ayant arrêté leur activité professionnelle pour
se consacrer à leur mandat, prolonger leur indemnité de quelques mois après la
fin de leur mandat pour faciliter la transition vers d’autres activités
professionnelles.
3/ Favoriser le regroupement de communes en communes nouvelles sur la base du
volontariat
- A travers des incitations financières renforcées et pérennes sur plusieurs
années.
- Réduire le nombre de communes, c’est leur donner davantage de moyens et
offrir aux administrés les services publics essentiels de qualité.
- Ce sont aussi des élus mieux indemnisés disposant de réels services
techniques pour travailler.
4/ Améliorer la retraite des élus
- Pour les élus notamment à plein temps en âge d’activité, pouvoir bénéficier
d’un même niveau de régime de retraite complémentaire que tout citoyen.
- Réfléchir à l’attribution de x trimestres de bonification
« retraite » par mandat assumé, à préciser en fonction de la taille
de la collectivité et de la délégation détenue.
5/ Renforcer les formations à destination des élus
- Obligation d’une formation adaptée au mandat lors des prises de fonction de
l’élu, financée et indemnisée.
- Des formations facultatives ciblées tout au long du mandat en fonction des
délégations assumées proposées par des organismes certifiés selon un programme
national.
- Pour améliorer substantiellement la réinsertion à l’issue de douze années de
mandat exercé avec délégation, instaurer un congé de formation facultatif,
rémunéré, dans une école nationale en vue d’intégrer la fonction publique
territoriale.
- Pour améliorer la reconversion professionnelle, réfléchir au lien qui
pourrait exister entre exercice d’une fonction d’élu et validation des acquis
de l’expérience (VAE)
6/ Créer un statut d’élu-étudiant
- Prévoir dans le code de l’éducation la possibilité pour les étudiants
« élus » d’aménager leurs études afin de les concilier avec
l’exercice de leur mandat : les élus Radicaux soutiennent en ce sens la proposition
de loi déposée par le groupe RDSE « tendant à renforcer la culture
citoyenne » dont le rapporteur est le sénateur radical Bernard Fialaire et
qui vient d’être adoptée par le Sénat.
- Voir aussi pour les jeunes étudiants, la possibilité de valider
automatiquement, par leur statut d’élu, un certain nombre de modules.
- Permettre la prise en charge dans certaines conditions des frais de
transports pour permettre aux élus-étudiants d’assister à des réunions
municipales.
- Réfléchir à la possibilité de procéder à certains votes par visioconférence
dans des conditions particulières.
7/ Mieux former les élèves à la connaissance des institutions françaises et au
rôle de l’élu
- Expliquer le rôle de chaque élu à nos citoyens, dès le plus jeune âge, à
intégrer dans le cursus scolaire. La PPL « tendant à renforcer la culture
citoyenne » prévoit de rajouter dans l’enseignement moral et civique (EMC)
la connaissance du fonctionnement des institutions françaises et européennes.
- Inciter les communes à permettre à de jeunes écoliers, collégiens, lycéens,
en fonction de la taille de la collectivité, d’être parties prenantes dans des
conseils de jeunes.
> [Semaine européenne de la réduction des déchets, pour le Parti radical «
il faut être ambitieux et promouvoir une politique zéro déchet »]
La semaine européenne de la réduction des déchets met cette année l’accent sur
la réduction des emballages et notamment des déchets plastiques. En effet, les
Français jettent chaque année entre 2 et 4 millions de tonnes d’emballages en
plastique dont seulement 26% sont recyclés. Pour Laurent Hénart, président du
Parti radical « il faut aller plus loin et promouvoir une politique « zéro
déchet ».
C’est pourquoi le Parti Radical propose de :
- Mettre en place une écotaxe positive, une TVA allégée sur les circuits
vertueux, les produits sans emballages, en vrac ou bio.
- Instaurer un plan de lutte contre l’obsolescence programmée en rendant
transparente la durée de vie réelle de produits par un affichage et en allant
plus loin que l’indice de réparabilité mis en place en janvier 2021. Pour ce
faire, le Parti radical préconise la mise en place d’un accord Etat-Région pour
un plan de subvention de 200 millions d’euros ; la mobilisation de l’argent de
l’écotaxe pour financer et développer un réseau de structures de réparation à
l’échelle locale des bassins de vie ; la mise en place de ressourceries dans
toutes les intercommunalités.
- Promouvoir le compostage domestique ou partagé. Avec l’obligation au 1er
janvier 2024 du tri à la source pour tous, le moment est propice pour appeler à
développer le compostage. Pour ce faire, il convient de prévoir des ateliers
d’initiation et une sensibilisation dès le plus jeune âge.
Les élus locaux du Parti radical s’engagent dans le combat contre le plastique.
Sur l’objectif de division par deux du nombre de bouteilles plastiques d’ici à
2030, Odile Begorre-Maire, élue radicale de Lay Saint-Christophe, l’une des
spécialistes de la compétence déchets au sein de l’association
Intercommunalités de France relaie les propositions des élus locaux : «
privilégier notamment le «réemploi » (l’usage du verre contre celui du
plastique), l’usage de l’eau du robinet et des fontaines dans les espaces
publics, voire l’expérimentation de dispositifs de gratification ou la mise en
place d’une procédure « simplifiée et automatique » pour appliquer des
sanctions administratives».
«Les radicaux, coresponsables de ce bien commun qu’est la nature, s’engagent
totalement dans la Semaine Européenne de la réduction des déchets. Soyons
exemplaires, entraînons toutes les volontés politiques, associatives,
citoyennes avec nous. Soyons dignes de notre planète pour que les humains y
vivent dignement » conclut Jean-Jacques Bolzan, secrétaire national chargé de
l’alimentation et de la biodiversité.
> Le Parti radical se félicite des mesures votées en faveur du climat au Parlement européen. Des avancées encourageantes pour la préservation de notre planète.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Pascal Canfin
> Climat, autonomie stratégique, soutien à
l’Ukraine, défense, agriculture, plan de relance, vaccins contre le covid19…
nous avons commencé à construire l’Europe puissance. En juin nous aurons besoin
de vous pour continuer le travail!
> L'absence de soutien au plan de relance, à la taxe carbone aux frontières, l'absence de vote sur le pacte asile-immigration, l'absence de soutien à l'Ukraine, c'est ça la réalité du RN aujourd'hui
> Nous on a voté la taxe carbone aux frontières de l’UE. Jordan Bardella il ne l’a pas voté. Moi je peux aller voir les salariés d’ArcelorMittal à Dunkerque et à Fos-sur-Mer en leur disant droit dans les yeux ‘je vous protège contre le dumping climatique des Chinois’. Jordan Bardella il ne peut pas le faire.
> La réalité c'est qu'il y a deux tendances : parfois l'extrême droite gagne, parfois elle perd. Ca prouve bien que c'est une bataille politique, qu'on a bien l'intention de mener aux élections européennes.
> [Opinion *: «10 changements clés votés par le
Parlement européen pour sortir du «toujours plus de déchets» et aller vers une
économie circulaire]
Je salue le vote d’hier au Parlement européen sur le règlement sur les
emballages et leurs déchets. C’est un texte majeur du Green Deal et une avancée
inédite vers une économie plus circulaire qui repose sur trois grands principes
:
- moins d’emballages inutiles
-100 % des emballages mis sur le marché européen en 2030 devront être
recyclables, car conçus en vue de leur recyclage
- 100 % des emballages devront être recyclés en 2035 (contre 64 % en moyenne
aujourd’hui, et moins de 40% pour les emballages en plastique en moyenne)
En 2021, chaque Européen a généré 188,7 kg de déchets d’emballages par an. Un
chiffre déjà très élevé qui continuera d’augmenter si on ne fait rien. C’est
pourquoi nous venons d’adopter une loi qui fixe de nouvelles règles du jeu pour
réduire les emballages que l’on produit et les déchets qu’ils génèrent, et
mieux les concevoir afin de mieux les recycler. Voici 10 changements clé que
porte le texte voté en plénière hier au Parlement européen.
1. Moins de déchets (article 38), et notamment de déchets plastique (nouvel
article) Le texte pose un objectif contraignant de réduction de la quantité des
déchets produits chaque année en Europe. C’est une rupture avec ce que nous
vivons depuis des années où les déchets ne cessent d’augmenter. Pour parvenir à
inverser la courbe de nos déchets, il ne faut pas simplement se fixer des
objectifs mais se donner les moyens d’y arriver. D’où les mesures essentielles
de ce texte.
2. La fin des sacs en plastique ultralégers (nouvel article) Si des pays européens comme la France, la
Belgique ou encore l’Allemagne ont interdit la mise à disposition gratuite en
caisse de sacs en plastique ces dernières années, l’utilisation de sacs en
plastique ultralégers est encore une pratique courante dans de nombreux pays de
l’Union. Ces sacs plastique sont trop fins pour être recyclés et s’envolent
très facilement car très légers. Ils finissent donc pour beaucoup dans les
océans ou au bord des routes et, au mieux, sont incinérés ou enfouis. Le texte
adopté hier au Parlement interdit de mettre sur le marché ces sacs en plastique
ultralégers, au profit d’alternatives que l’on recycle mieux comme des sacs en
papier ou en plastique plus épais. Cette règle est déjà en vigueur en France.
On étend cette interdiction à toute l’Europe. C’est une avancée majeure
pour la biodiversité !
3. Des emballages plus sûrs pour notre santé (article 5) Le texte adopté
aujourd’hui ajoute une nouvelle norme fondamentale : la suppression de
deux substances nocives à notre santé dans les emballages alimentaires, les
PFAS ou polluants éternels ainsi que le Bisphénol A. Cette interdiction du
Bisphénol A est déjà en vigueur en France depuis 2015 : il est grand temps
de concevoir des emballages plus sains pour notre santé dans toute l’Europe.
Cela devrait être le cas dès 2026. C’est une avancée majeure car on trouve, en
2023, des PFAS dans de nombreux emballages à usage unique et notamment dans
ceux utilisés par les fast food. Ce sera à n’en pas douter un des sujets clés
des négociations finales en trilogue avec les États.
4. Des emballages vraiment recyclables et recyclés (article 6) Si aujourd’hui
de nombreux emballages se revendiquent recyclables, ils devront dès 2030 être
conçus en vue de leur recyclage. Fini, donc, les gobelets en papier recouverts
d’un film plastique, qui demandent une telle quantité d’énergie et de
ressources pour être recyclés qu’ils sont aujourd’hui incinérés. Les emballages
seront donc recyclables, certes, mais aussi recyclés dès 2035. C’est
l’obligation que porte ce texte sur les États membres avec un objectif
intermédiaire de 70% d’emballages recyclés en 2030. Notre amendement pour tenir
compte de la spécificité des emballages en bois (qui concernent quelques
produits comme les boites à camembert ou les bourriches d’huitres qui ont fait
couler beaucoup d’encre en France ces derniers jours) a été voté largement.
5. Une meilleure valorisation des déchets (article 7 et article 34) Le texte
fixe une obligation d’incorporer du contenu recyclé dans les nouveaux
emballages produits : non seulement on réduit nos emballages mais, une
fois triés et recyclés, on s’assure que ces matériaux revalorisés sont utilisés
pour produire de nouveaux emballages. Encore une fois, la circularité est la
clé de la transition. Nous avons également adopté en plénière un amendement que
je portais afin de contrôler que ces matériaux recyclés, comme le plastique,
sont bel et bien… issus de matière recyclée. Car nous voyons arriver sur le
marché européen du plastique vierge faussement étiqueté comme recyclé ! C’est
un non-sens environnemental absolu et je me réjouis que le Parlement ait adopté
cet amendement.
6. Une meilleure collecte et un meilleur tri des emballages (Article 43a et
Article 44) Pour s’assurer que les emballages sont bien recyclés, il faut
qu’ils soient correctement collectés. Le texte met donc en place un objectif de
collecte séparée de 90% du plastique, verre, bois, carton, aluminium d’ici
2029. Le règlement demande également aux États membres, à la même échéance, de
mettre en place une consigne pour recyclage des bouteilles en plastique et des
cannettes métalliques dans les États membres dont les infrastructures de tri ne
permettent pas leur bon recyclage. Concrètement, vous pourrez rapporter vos
bouteilles et vos cannettes à vos commerçants ou dans des machines prévues à
cet effet. Pour les pays qui trient et recyclent déjà très bien ces emballages
(minimum 85%), cette consigne n’est pas nécessaire.
7. Des objectifs de réemploi (article 46) Le texte prévoit la mise en place
d’emballages réutilisables, notamment pour les bouteilles. Pour les boissons
alcoolisées, à l’exception du vin et des spiritueux, 10% de ces boissons
doivent être vendues dans des emballages réutilisables (bouteilles consignées)
en 2030 et 25% en 2040. Pour les boissons non-alcoolisées, 20% en 2030 et 35%
en 2030. Le texte inclut des exemptions pour les États membres qui collectent
déjà bien ces bouteilles en fin de vie.
8. Moins de déchets d’emballages liés au transport (article 21, article 26) Le
texte demande aux entreprises d’utiliser presqu’exclusivement des emballages
réutilisables lorsqu’elles transportent des marchandises dans le même État
membre (caisses, palettes et boites réutilisables) afin de limiter la quantité
d’emballages qu’elles jettent. Le texte oblige aussi les entreprises, dans leur
transport, à limiter l’espace vide dans leur conditionnement : fini les
grandes boites pour de tout petits produits, qui génèrent des déchets
inutiles !
9. Moins d’emballages inutiles et dont on peut facilement se passer (article
22) D’ici à 2030, le règlement met fin à un grand nombre d’emballages pour
lesquels il existe une alternative ou dont on peut se passer : les films
plastique autour des valises dans les aéroports, les petites bouteilles de
shampoing en plastique dans les hôtels, les boites en carton autour des tubes
de dentifrice... En produisant moins d’emballages, on en jette moins. On va
vers une économie non seulement plus circulaire, mais aussi plus sobre. Une
autre mesure proposée par ce texte est l’obligation pour les restaurateurs de
mettre à disposition, à la demande des clients, une carafe d’eau gratuite ou à
bas cout, afin de prévenir la production de déchets liés à la consommation de
bouteilles d’eau dont certains consommateurs préfèreraient se passer.
10. Une meilleure application du principe du pollueur payeur (article 40) La
responsabilité étendue du producteur permet de financer le traitement des
emballages de leur production à leur fin de vie : si un emballage est
compliqué à traiter en fin de vie, c’est donc à ceux qui l’ont conçu de manière
non-durable d’en assumer les frais. Cela concerne aussi les plateformes en
ligne, grâce à la position du Parlement. Cette responsabilité nouvelle sera
applicable un an après l’entrée en vigueur du règlement.
Certaines avancées supplémentaires ont été perdues en plénière comme
l’obligation d’utiliser de la vaisselle réutilisable dans les restaurants
lorsque la nourriture est consommée sur place, ou encore la suppression des
emballages en plastique autour des fruits et légumes de moins d’1kg comme le
concombre ou encore les pommes. Je le regrette car ce sont aussi des mesures de
bon sens mais je constate que le lobbying acharné, et parfois trompeur de
certaines chaines de restauration rapide a fini par payer…
Malgré cela, ce texte reste le vecteur d’un changement structurel sans
précédent en Europe. Dès que le Conseil aura établi sa propre position,
attendue pour décembre, nous pourrons entamer les négociations finales pour
aboutir à un accord définitif avant les élections européennes de juin 2024.
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