Alors que les procès se multiplient contre lui et que ses opposants républicains tentent désespérément d’exister dans des débats télévisés en vue d’une nomination perdue d’avance comme candidat de leur parti à la présidentielle, la seule question importante est désormais de savoir si le peuple américain remettra Donald Trump au pouvoir.
Les sondages semblent suggérer que c’est une éventualité sérieuse ce qui est déjà une effrayante nouvelle concernant un politicien corrompu, menteur, incapable, complotiste et organisateur d’une tentative de coup d’Etat le 6 janvier 2021 pour demeurer à la Maison blanche après avoir perdu l’élection de novembre 2020 par plus de sept millions de voix.
Parce qu’il semble – sauf condamnation lourde et/ou interdiction de se présenter à l’élection – que Trump sera le candidat du Parti républicain.
Face à lui il aura le président démocrate sortant, Joe Biden, qui a remis, non seulement, les Etats-Unis sur les bons rails, mais a rendu sa dignité à la fonction suprême.
Seulement voilà, un «Biden bashing» s’appuyant essentiellement sur l’âge de celui-ci ainsi que sur ses discours décousus (il fut atteint de bégaiement dans son enfance) est en vogue chez les républicains mais aussi une partie des démocrates ainsi que dans les médias.
Un âge qui ne l’empêche nullement d’être capable de gouverner comme le prouve ses décisions et ses mesures ainsi que le fond de ses discours de grande qualité qui tranchent avec le vide sidéral de ceux de Trump dont, par ailleurs, l’âge est quasi-identique à celui de Biden.
La croissance américaine, la baisse du chômage, les mesures sociales, les positions en matière de politique étrangère (Tout en revitalisant l’alliance des démocraties, il a qualifié Poutine et Xi de «dictateurs» pendant que Trump parlait de son «admiration» pour ces personnages!) montrent les grandes qualités de dirigeant de la première puissance mondiale et de la plus vieille démocratie de la planète du centriste.
Par quelque bout qu’on prenne la problématique, il n’y a donc aucune raison logique pour que Donald Trump puisse revenir au pouvoir.
Et pourtant…
Voilà qui en dit long sur le malaise qui frappe actuellement les démocraties dans le monde et, au premier chef, la plus puissante d’entre elles.
Parce que même s’il n’a jamais été majoritaire lors d’élections (il avait perdu par plus de trois millions de voix contre Hillary Clinton en 2016 tout en remportant plus de grands électeurs), des dizaines de millions d’Américains sont prêts à voter pour lui (et des millions à s’abstenir de voter par Biden malgré l’enjeu de l’élection de 2024) faisant fi de ce qu’il est dans un mélange de fascination pour une ex-star de la téléréalité, pour un milliardaire (qui a pourtant fait faillite plusieurs fois), pour un aculturé et pour un haineux contre l’autre (le démocrate, le noir, l’arabe, le juif, le riche, le pauvre, l’étranger, le LGBTQ+, etc.) quel qu’il soit.
Une réélection de Trump, d’autant plus quatre ans après sa défaite, montrerait les limites atteintes par la démocratie qui n’a pas été capable de former des citoyens responsables et assez éduqués pour ne pas tomber dans le piège d’un vulgaire politicien de bas étage.
Sans oublier que son volonté est de transformer les Etats-Unis en une autocratie qui, s’il y parvenait, marquerait un tournant historique, avec la possibilité de faire imploser le projet démocratique pas seulement dans son pays.
Oui, la seule question importante est de savoir si les Américains croient encore à la démocratie.
Et la réponse viendra le 5 novembre 2024.
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