Voici une sélection, ce 3 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Pour renforcer la sécurité de chaque Français, nous allons doubler la
présence sur le terrain de nos policiers et de nos gendarmes. Pour la
gendarmerie, ce sont 3 500 postes supplémentaires et 238 nouvelles
brigades, partout en France.
> Je suis aux côtés de la ruralité. (…) Il y a un besoin
du pays tout entier, de nos territoires plus particulièrement, un besoin de
sécurité et d'ordre. (…)
Il y a de l'insécurité parce qu'il n'y a plus assez de présence des forces de l’ordre.
(…)
Ça fait partie des 15 milliards que l'on a réinvestis sur le ministère de
l'Intérieur sur la loi d'orientation et programmation.
> [Sécurité dans des quartiers en proie à des violences liées au trafic de stupéfiants] On a réinvesti profondément. Et pourquoi ça bouge ? Parce qu'on vient déranger les trafics.
> [Déserts médicaux] Nous, on va aux côtés des médecins pour les aider à rester, pour leur permettre de cumuler la retraite et la rémunération sans charges, pour attirer des médecins plus jeunes dans les zones rurales, en leur donnant des conditions plus avantageuses, en leur donnant pour ça des assistants médicaux, des aides administratives payés par l'Assurance Maladie.
> Il y a trois ans, la tempête Alex semait le chaos dans
les vallées de la Roya, de la Vésubie, de la Tinée. Nous
n'oublions ni les victimes, ni le choc des habitants. Encore moins l'élan de
solidarité de femmes et d'hommes qui se sont mobilisés pour sauver des vies et
aider. Trois ans sont passés. Les maisons étaient éventrées, les ponts effacés
du paysage, le territoire était dévasté. Tout était à refaire.
Nous nous sommes donné les moyens pour reconstruire les ponts, réparer les
routes, les réseaux d’eau et d’assainissement. 615 millions d’euros ont été
engagés pour une reconstruction résiliente et durable. Un travail spécifique a
été engagé pour optimiser les opérations de protection de la traversée de
Fontan, avec des innovations pour mieux reconstruire face aux phénomènes de
crue torrentielle. Les travaux se poursuivent, comme à Saint-Martin Vésubie
pour reloger les personnes sinistrées.
Au-delà de la reconstruction, une concertation citoyenne lancée en 2022 a
permis d’associer les habitants et les maires des vallées pour réfléchir
collectivement à l’avenir de leur territoire. Pour l’économie, le tourisme, l’agriculture,
la mobilité ou encore l’aménagement, nous allons soutenir les projets retenus,
avec une approche durable et innovante. Il nous reste encore à faire pour
redonner toute leur vie et leur beauté aux villages touchés, mais on avance.
C’est une fierté de lire les mots du maire de Breil-sur-Roya qui annonce que
son village compte plus d'habitants aujourd'hui qu'à la veille du désastre. Dès
les premières heures, la Nation était là, aux côtés des victimes et des
personnes sinistrées. Elle reste mobilisée.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Le Président de la République a annoncé hier la
liste des 239 nouvelles brigades de gendarmerie. Il s’agit d’un effort inédit
pour la sécurité de nos concitoyens. Jamais autant de nouvelles brigades n’ont
été créées.
> Plus il y a de bleus sur le terrain, moins il y a d’insécurité. Depuis le début de l’année 2023, les vols avec violences baissent de 11%, les vols violents sans arme de 12%, les violences aux personnes dans les transports en commun de 15%.
> [Loi immigration avec le dépôt d’une motion de censure] Il y a un an, on m’a dit la même chose sur le texte sur la sécurité intérieure. Il a été le texte le mieux voté. (…) Mon bureau est ouvert, nous ferons adopter ce texte.
> [Immigration] Nous aurons sans doute le même nombre de demandes d’asile que l’année dernière. Notre défi est européen. Nous apportons notre soutien à l’Italie.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Ensemble, à Kiev, nous, Européens et
Ukrainiens, avons avancé sur les mesures concrètes pour
soutenir l'Ukraine
dans la durée:
- garanties de sécurité ;
- poursuite du soutien civil et militaire ;
- préparation de l'hiver ;
- appui au plan de paix ukrainien.
> Le président Zelensky au Conseil européen des ministres des affaires étrangères, réuni exceptionnellement à Kiev. Une marque de notre soutien à l'Ukraine contre l'agression russe. Un signe de l'avenir européen de l'Ukraine.
> Il y a 82 ans, les 29 et 30 septembre 1941, plus de 33.000 juifs furent assassinés à BabiYar en Ukraine. J'ai rendu hommage à leur mémoire et à celle de toutes les victimes de la barbarie nazie en ce lieu.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Renforcer l’amiable fait partie de mon plan
d’action pour remettre les Français au cœur de leur justice et pour diviser les
délais par deux d’ici 2027.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> La conférence sociale sur les bas salaires, sur
les carrières et les branches sous le salaire minimum est confirmée pour le 16
octobre.
> [Inflation] On peut toujours
considérer soit qu’on peut faire plus, soit qu’on ne fait pas assez. Ce que je
dis, c’est qu’aucun pays européen ne fait autant. (…)
Pour avoir été ministre du Budget pendant presque trois ans, je sais
combien, lorsqu’on intervient sur le prix du carburant et sur ces questions-là,
c’est extrêmement couteux en matière de finance publique, soit par perte de
recettes, soit par coût net. (…)
Il faut qu’on soit à la fois protecteur, c’est ce que nous sommes les plus en
Europe, mais aussi raisonnable parce que, comme je le disais en tant que
ministre du Budget: «l’argent, ce n’est pas magique et ça ne pousse pas sur les
arbres».
> [Retraites] C’est une réforme qui a été construite avec l’ensemble des régimes pour un retour à l’équilibre global.
> Sur le total des excédents de 2026 de l’Agirc-Arcco, il y a environ 1 milliard, 1,2 milliard qui n’existerait pas sans la réforme. Et nous considérons que cet excédent, il est normal qu’il soit mis à contribution.
> [Métiers en tension] Priorité à ceux qui vivent sur notre territoire.
Sylvie Retailleau
(ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Les noms de Katalin Kariko et Drew Weissman
vous sont peut-être inconnus. Leurs travaux sur l'ARN messager ont pourtant
révolutionné la lutte contre la Covid-19. Félicitations à ces deux chercheurs
de grand talent qui se voient aujourd'hui honorés du Prix Nobel de médecine !
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> En décembre dernier j’annonçais le lancement de
la campagne de vaccination contre l’Influenza aviaire avec un objectif de démarrage
en octobre. L’engagement est aujourd’hui tenu !
Je suis fier d’annoncer dans les Landes et le Gers que
la France sera le premier pays de l’Union européenne à vacciner contre
l’influenza aviaire.
Nous sommes également le premier pays au monde à
vacciner selon un protocole garantissant une traçabilité rigoureuse et un suivi
rapproché des animaux vaccinés.
- Depuis le 1er octobre 2023, les opérations de vaccination conduites sous la
supervision des vétérinaires sanitaires ont ainsi pu débuter dans les
exploitations agricoles, en lien avec les éleveurs et les acteurs des filières
professionnelles.
- Cette campagne vaccinale, dont le montant avoisine les 100 millions d’euros,
sera prise en charge à 85% par l’Etat.
- Je tiens à remercier tous les acteurs qui ont rendu possible ce succès inédit
dans un temps aussi court.
- C'est le fruit d’un énorme travail conduit par et sous l’égide des services
du Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, la préparation
de la campagne de vaccination s’est faite en étroite concertation avec les
filières professionnelles, tant du côté de l’élevage que des vétérinaires.
Tous les moyens humains et financiers possibles ont été mis en œuvre pour
protéger nos filières avicoles françaises, essentielles pour notre souveraineté
alimentaire et l’alimentation des Français.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La planification
écologique ne sera un succès que si nous montrons
aux Français et aux entreprises que chacun a quelque chose à y gagner.
Conjuguer ambition climatique, création d'emplois et souci de l'accès de tous à
ces solutions de transition.
> Au nom de la ruralité, Laurent Wauquiez veut supprimer des terres agricoles et défricher des forêts pour installer des entrepôts et autres bâtiments qui artificialisent les sols. C’est une attaque contre notre agriculture, notre souveraineté alimentaire et nos espaces naturels!
> Pionnier du Made in France, le groupe Intuis
fait figure d’exemple au moment où le secteur se développe pour produire 1M de
pompes à chaleur d’ici 2027. Bravo aux équipes pour leur mobilisation dans ce
combat économique et industriel, au service de la transition énergétique.
Pour atteindre cet objectif et accompagner les Français dans leurs projets de
rénovation, dès 2024 :
- Nous mettrons en place un crédit d’impôt industrie
verte qui incitera les entreprises à investir en France.
- Les aides de #MaPrimeRenov seront encore renforcées.
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Il n'y a pas de motif à une panique générale, on n’est pas envahi par
des punaises de lits.
> Le budget de la Sécu et de l'assurance maladie va augmenter de 8 milliards. On a dans le paysage toute une série de mesures [pour faire des économies] et on en discutera au Parlement. (…) La hausse des franchises sur les médicaments est une des pistes qui est sur la table. Ces franchises, si elles sont faites, seront sur les médicaments et les consultations, avec un plafond de 50 euros sur les deux.
> [Covid19] La reprise épidémique est réelle. J’encourage les personnes fragiles, les personnes en contact avec elles, les femmes enceintes à faire le rappel vaccinal. On a un vaccin qui est plus efficace que celui de l’an dernier, il n’y a pas d’effets secondaires.
> [Campagne de vaccination contre les papillomavirus] Ça protège de quoi? Du cancer du col de l'utérus, de l'anus, du vagin, de la vulve. Peut-être que certains trouvent que c'est choquant de dire ces mots mais les enfants de cinquième les ont tous entendus, qu'ils soient dans le public ou le privé. On injecte un vaccin, on n'injecte pas le démon. Que les parents et les enfants, en conscience, ne veuillent pas faire la vaccination, je comprends, mais que des établissements disent «on n'organise pas», là, on a un problème majeur.
> [Traitement préventif contre la bronchiolite] L'an dernier, les cas les plus graves concernaient les tous petits donc priorité aux maternités, qui auront du Beyfortus tout au long de la saison. 50.000 doses ont été mises en pharmacie.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> Le refus des violences à l'encontre des
Français vulnérables est un bouleversement social sans précédent. On ne parle
pas d'un léger mouvement du à un scandale mais bien d'une lame de fond. Il doit
en être de même pour lutter contre les maltraitances envers les adultes.
> Ensemble, il nous faut passer des «gestes qui sauvent» aux «gestes qui incluent». Ce qui n'est pas inclusif pour une personne n'est inclusif pour personne. C'est toute la philosophie de la Fondation Anne de Gaulle et du premier village 100% inclusif d'Ile-de-France.
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Les brigades mobiles de la gendarmerie, renforcées
aujourd’hui par le Président Emmanuel Macron, pourront s’appuyer sur les espaces France services, partout
en France, et y organiser des permanences. Les services publics se renforcent
pour tous.
> Pas un agent public ne doit être seul face aux violences. Notre plan de protection des agents continue de se déployer dans tous nos services publics. À l’hôpital, les soignants sont en première ligne.
> À l’hôpital public aussi, nous agissons pour attirer et garder les talents. Lever les verrous, faire confiance aux agents, mieux rémunérer, valoriser ceux qui en font plus, protéger face aux violences.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> La clé de voûte de la démocratie est la confiance.
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Les oppositions sont incapables de se
rassembler pour proposer un budget alternatif. Une nouvelle fois, les LR ont
fait preuve de responsabilité en ne s'associant pas à la dernière motion de
censure.
> [49.3 à venir] Vraisemblablement. Les lois financières, les oppositions ne les votent pas parce que c'est un marqueur d'appartenance à l'opposition. Il faut qu'on puisse utiliser les outils qui sont donnés par la Constitution.
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> Nous mettons en place des cours d'empathie dans
les écoles pour lutter contre le harcèlement scolaire et renforçons les cours à
la vie affective et sexuelle pour les collégiens et lycéens afin de promouvoir
des relations affectives saines et rappeler l'impératif de consentement.
> Les femmes en situation de handicap ont infiniment plus de risques de connaître des violences sexuelles. Nous devons mieux les protéger, mieux prévenir ces violences, et les accompagner dans leur intimité.
> Pour éradiquer le papillomavirus, le gouvernement lance une campagne de vaccination dans les collèges dès aujourd’hui à destination des filles et garçons. Les HPV: responsables de 6000 cas de cancer/an dont 3000 du col de l'utérus.
> Il n’y a pas de doublures ni d’effets spéciaux dans la pornographie. Les violences et les actes sauvages ne sont pas simulés. Les femmes se retrouvent contraintes de tourner des scènes humiliantes et dégradantes. Le Gouvernement a décidé d’agir !
> Les violences montent en puissance dans la pornographie. Pour mettre fin à l’impunité, je lance un groupe de travail interministériel : retrait des vidéos comprenant tortures et actes de barbarie, retrait des contenus des victimes qui le demandent, respect du droit du travail.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Maîtriser en France l'intelligence artificielle
est une nécessité absolue : nous avons tous les atouts et mettons tout en œuvre
pour y parvenir. L'écosystème français est prêt, nos talents sont prêts. Nous
serons au rendez-vous !
> Lancement de l'édition 2023 du Cybermoi/s, grande campagne de sensibilisation à la cybersécurité. Face aux cyberarnaques qui visent nos concitoyens, nos entreprises et nos collectivités, adoptons les bons réflexes d'hygiène numérique.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Les PME doivent pouvoir négocier leurs tarifs
avec les distributeurs avant les plus gros acteurs. Je travaille depuis
plusieurs jours avec les représentants des PME pour trouver une solution qui
leur convient.
> Nous souhaitons avancer la date des négociations commerciales pour accélérer les baisses de prix sur de nombreux produits. Alors que l’inflation reflue, les baisses de prix dans les rayons doivent être plus rapides et plus visibles pour les consommateurs.
> 5 millions de salariés utilisent des titres restaurants. Aujourd’hui, le constat c’est qu’un quart des commerces n’acceptent plus les titres papiers car cela devient de plus en plus compliqué et coûteux. Avant 2026, je souhaite qu’on passe à leur dématérialisation totale.
> Chaque année, ce sont 30kg de denrées alimentaires par Français qui partent à la poubelle. Soit une perte de 110€ en moyenne. Consommateurs, associations, entreprises : face au gaspillage alimentaire, on peut tous être acteurs et beaucoup le démontrent au quotidien.
> L’ère du produire, consommer, jeter et recommencer touche à ses limites. Dans un monde qui atteint lui aussi ses limites et dont les mutations sont plus rapides, il est essentiel de repenser notre modèle de consommation : ce sera la mission du groupe Consommation Durable du CNC.
> Une baisse de la TVA jugée inefficace. On ne le répétera jamais assez : seule proposition de Marine Le Pen pour lutter contre l’inflation, la baisse de la TVA, ça ne remplit pas le porte-monnaie des Français et cela coûte une fortune à l’Etat.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et
de la Ruralité)
> On le dit, on le fait ! 238 nouvelles
brigades de gendarmerie dans nos campagnes dont 29 en Occitanie et 4 en
Haute-Garonne ! Plus de sécurité pour tous les
habitants avec plus de proximité des forces de
sécurité intérieure.
Depuis 2017, ce sont au total plus de 10 000 renforts de policiers et de
gendarmes qui ont été recrutés afin de doubler la présence de nos forces de
l'ordre sur la voie publique.
Je tiens enfin à saluer le travail qui a été effectué ces derniers mois par les
préfets lors des étapes de concertations afin de choisir les localisations de
ces nouvelles brigades.
> [Sanctions contre les violences aux élus] Nous soutiendrons
la proposition de loi parlementaire déposée par les sénateurs Buffet, Gatel et
Darnaud, examinée dès le 5 octobre en commission et le 10 octobre en
séance. Nous pensons que cette option est la meilleure pour un sujet aussi
transpartisan que les violences aux élus. Les principales mesures qui s’y
trouvent nous conviennent très bien. (…)
Cette loi renforce les sanctions contre les auteurs de violences contre les
élus. Les sanctions maximales vont passer de cinq à sept ans de prison et de
75 000 à 100 000 euros d’amende, les mêmes que pour ceux qui
s’en prennent à des policiers ou à des gendarmes. Ce texte rendra aussi la
protection fonctionnelle automatique pour les maires, et mon objectif c’est
qu’elle le devienne pour les conseillers municipaux et les adjoints.
Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? L’élu voit l’ensemble de ses
frais de procédures remboursés lorsqu’il est attaqué ou qu’il porte une affaire
liée à sa fonction en justice. Les communes ont l’obligation de s’assurer pour
supporter le coût de cette protection fonctionnelle, et nous allons compenser
financièrement cette obligation d’assurance pour toutes les communes de moins
de 10 000 habitants. (…)
Le Sénat devrait voter ce texte puis j’espère qu’il sera repris au cours d’une
« semaine transpartisane » à l’Assemblée, si possible début décembre.
Le gouvernement soutient la proposition de loi du Sénat et souhaite qu’elle
puisse être enrichie par les travaux en cours sur le sujet à l’Assemblée
nationale, notamment conduits par Violette Spillebout et Sébastien Jumel, pour
obtenir une convergence et une adoption rapide. Avec une application au cours
du premier semestre 2024. (…)
La plupart des autres mesures sont mises en œuvre depuis plusieurs mois sans
modifier la loi. La sécurisation des locaux municipaux, le réseau de policiers
et gendarmes référents violences aux élus, le recours à la vidéosurveillance,
et nous allons prochainement mettre en place recours à un bouton d’appels et le
guichet d’appui psychologique aux victimes et à leur famille.
(…) C’est un dispositif que le maire a sur lui, souvent dans la poche, et s’il
n’a pas son téléphone pour appeler le 17 qui demeure la priorité quand il se
sent menacé, il appuie sur ce bouton, cinq numéros sont préenregistrés, sa
compagne ou son compagnon, des proches, etc., pour signaler qu’il est en
danger. Ça le géolocalise et appelle. Ça complète le 17 et le dispositif
« alarme élus », qui a permis à l’État, aux forces de sécurité
intérieure, d’enregistrer les numéros des élus volontaires pour que lorsqu’ils
composent le 17, ils soient reconnaissables et classés « à risque ».
2 500 élus se sont inscrits depuis l’installation du centre de lutte
contre les atteintes aux élus, le 17 mai. 8 150 en bénéficient en
tout. 3 400 référents violences aux élus ont aussi été mis en place. On
avance…
> Pour mémoire, en 2022, on avait 2265 agressions d’élus recensées, et fin septembre 2023, 1914. Rapportées à l’année complète, ça pourrait montrer une augmentation. Mais il y a eu une incitation très forte à porter plainte, donc forcément plus de procédures, pour des faits équivalents qui n’étaient pas forcément signalés auparavant. 40 % de ces 1914 faits sont des outrages ou des insultes ; 27 % des menaces. Chiffres qui incluent les cybermenaces. Les violences physiques ne représentent que 9 % des faits et heureusement. 63 % des violences sont l’acte d’un administré, 5 % des litiges entre élus. Les faits les plus médiatiques ne sont pas forcément les plus courants et heureusement ! À titre d’exemple, moins de 5 % de faits sont issus de gens de voyage. Je pense au maire de L’Houmeau, le dernier à qui j’ai rendu visite, qui avait été tabassé après une installation illicite sur sa commune. Jusqu’à lui fracturer une côte. Il m’a dit « J’ai cru mourir ». Je suis allé le voir, c’est un monsieur costaud, courageux, mais ils étaient plusieurs… Il a été découragé et a pensé abandonner mais ça n’a duré qu’une heure.
> [Démission d’élus] Après celle du maire de
Saint-Brévin, j’ai creusé pour comprendre et je craignais que dans les raisons
des démissions, les violences soient une part importante. La réponse est non.
Les maires ne démissionnent pas beaucoup plus que les années précédentes, et
quand ils le font, c’est une incompatibilité avec leur vie professionnelle et
ou familiale. Trop de complexité… Et comme beaucoup estiment que l’indemnité
n’est pas à la hauteur ou que cette activité politique ne leur permet pas de
poursuivre une carrière à côté, ils arrêtent. Mais là, les maires ne reculent
pas devant les agressions. Ils reconnaissent les relations de proximité avec
les policiers, les gendarmes et procureurs. La réponse pénale s’améliore. (…)
Le nombre de mis en cause remis en liberté baisse de 6 %, ce qui montre que la
justice est plus sévère. On observe aussi une hausse de 4 % de personnes
déférées devant la justice ; de 10 % des convocations judiciaires.
C’est un bon signal. La justice est plus dure avec ces agresseurs et le sera
encore plus demain. Les chiffres du centre montrent aussi que les violences aux
élus et les dommages aux biens ont augmenté fortement après le recours au 49-3
pour la réforme des retraites et pendant les émeutes. Ça permet d’analyser et
de comprendre les origines de cette violence. Mais je sens que le choc civique
que j’avais appelé de mes vœux prend, je vois la révolte modérée des citoyens
responsables qui refusent cette violence et défendent leurs maires.
> Je ne la sens pas une crise de vocation, plutôt de l’envie. Mais oui, le premier objectif, c’est de protéger les élus locaux, le deuxième est d’améliorer les conditions d’exercice des mandats, de donner envie aux citoyens de s’engager, de représenter la République sur le territoire. Il n’y aura pas de pénurie de candidatures. J’en suis convaincue.
> On a un travail sur le statut de l’élu, mené avec l’Association des maires de France, sur les indemnités, la protection sociale, les formations, ces sujets seront repris le 30 octobre à Paris lors de la Convention nationale de la démocratie locale que nous organisons. Ce jour-là, 400 élus vont travailler pendant une journée sur les conditions d’exercice du mandat et le statut d’élu. Avec pour ambition d’arriver au Congrès des maires, fin novembre, avec un statut d’élu ficelé. Et en ligne de mire un texte de loi portant ces mesures courant 2024.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Chaque jour, des violences sont commises sur
les personnes les plus vulnérables. Au sein du gouvernement, nous avons le
courage de regarder cette réalité en face et d’y répondre !
> « Les chatouilles » sur France 2, « Les yeux grands fermés » sur TF1… Bravo et merci à toutes les équipes de France télévisions et TF1 de mettre en lumière le combat contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Le pouvoir des images !
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Les QAG [Questions
au gouvernement] n’intéressent plus alors
qu’elles permettent d’assurer la mission de contrôle du Gouvernement par les
députés. Je souhaite redonner envie aux Français de suivre ce temps
démocratique majeur.
> Depuis mon élection à la Présidence de l’Assemblée, j'ouvre le plus possible l’institution aux Français. Je souhaite maintenant moderniser son fonctionnement, pour qu'elle réponde aux attentes de notre époque.
> Plus de 50% des bénéficiaires du RSA le sont depuis 5 ans. Ce n’est pas un cadeau que de laisser des gens éloignés de l’emploi, avec une indemnité qui leur permet difficilement de vivre. Il faut les accompagner et les aider à trouver la place qui est la leur dans notre société.
> Nous assistons à un nettoyage ethnique au Haut Karabakh: je le condamne fermement. Nous devons agir pour les réfugiés et protéger l’Arménie, elle-même menacée. Réfléchir aussi à toutes les options, y compris les sanctions, pour que l’Azerbaïdjan respecte le droit. La France et l'UE poursuivent leurs efforts pour ramener la stabilité et la paix dans la région.
> Je ne tolèrerai pas le bazar dans l’hémicycle. Ce chahut choque nos concitoyens et dégrade l’image de l’institution. Je serai encore plus intransigeante et ne laisserai rien passer !
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Antoine Armand (député)
> Plutôt que de taper sur l’école privée, nous devons continuer
d’améliorer l’école publique: nous l’avons fait avec le dédoublement des classes, avec les
écoles rurales, nous
devons continuer cet effort.
Céline Calvez (députée)
> La rentrée 2023 est placée sous le signe de la
lutte contre le harcèlement scolaire. La mobilisation est interministérielle pour que « la peur
change de camp ». Le 9 novembre aura lieu la journée nationale de lutte
contre le harcèlement à l’école.
> Pour prévenir et détecter le harcèlement scolaire, les élèves, dès le CE2, rempliront chaque année un questionnaire d’auto-évaluation. Victimes, auteurs, mais aussi nombreux témoins, nous devons libérer la parole.
> À la reconquête du mois de juin ! Parmi les annonces de Gabriel Attal: 2 semaines de stage pour les élèves de classe de Seconde. Découvrir une entreprise, une administration ou encore une association et cultiver ainsi son orientation.
Benjamin Haddad
(porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Arménie: c’est un
échec pour l’Europe. La France a été souvent bien seule pour faire entendre la
voix de l’Arménie.
> La Russie a trahi l’Arménie en détournant le regard du nettoyage ethnique en cours, en soutenant de fait le régime autoritaire de l’Azerbaïdjan. Elle veut faire échouer le chemin démocratique et européen choisi par Pachinyan et la population arménienne.
> 238 nouvelles brigades de gendarmerie sur le territoire: un effort inédit pour assurer la sécurité des Français. Brigades fixes ou mobiles sur l'ensemble territoire pour mieux protéger, et accompagner les victimes dans la prise de plainte.
Maud Bregeon (députée)
> À long terme, la réponse au pouvoir d’achat
passe par l’investissement dans la transition énergétique. Alors que prix de
l’énergie (carburant, gaz…) ne reviendront probablement pas au niveau d’il y a
20 ans, c’est en sortant des fossiles qu’on protègera durablement les français.
> Notre équation est évidemment complexe : soutenir le pouvoir d’achat, désendetter le pays, investir dans la transition écologique. Le tout sans baguette magique. Les yakafokons des élus qui mentent aux gens face à l’inflation ne font que les éloigner davantage des politiques.
> J'aime assez peu la bagnole. Mais je viens d'un endroit où on a besoin de voitures pour se déplacer.
● Parti radical
> [Communiqué: Octobre Rose 2023 – Cancer du sein : « En France, le
dépistage ne décolle pas» s’inquiète le Parti Radical]
Les investissements dans la recherche ont permis des avancées fondamentales
dans la compréhension de cette maladie et ouvrent des perspectives
thérapeutiques extrêmement encourageantes.
Pourtant, en France, le dépistage ne décolle pas. Dans un sondage daté de 2021,
81% des femmes avouaient faire passer la santé de leurs proches avant la leur.
Et puis de nombreux freins existent : les délais de rendez-vous qui
découragent, les déserts médicaux qui obligent à se déplacer toujours plus
loin, la peur du diagnostic, parfois aussi la religion.
«Pour lever ces freins, il est essentiel d’intensifier les campagnes de
prévention en rappelant l’importance d’une prise en charge précoce, source de
meilleurs taux de guérisons et de traitements moins lourds » souligne Laurent
Hénart, président du Parti radical.
Au-delà de l’information, le dépistage en lui-même du cancer du sein reste à
améliorer et il convient d’engager une réflexion sur un dépistage ciblé :
- Selon les facteurs de risques : L’âge (près de 80% des cancers du sein se
développent après 50 ans), les antécédents personnels de maladie (par exemple
cancer du sein, de l’ovaire et/ou de l’endomètre), les antécédents familiaux de
cancers (sein, ovaire, …), les prédispositions génétiques au cancer du sein,
certains traitements hormonaux de la ménopause, la consommation de tabac ou
d’alcool, le surpoids ou la faible activité physique …
- Selon les conditions sociales : Actions à mener vers les populations en
dehors des circuits de soins.
« Les inégalités face au cancer restent encore trop importantes » déclare Hervé
Caël, médecin, secrétaire national chargé de la Santé. « Notre politique de
santé publique doit se fixer comme objectif un égal accès à l’information, à la
prévention, au dépistage, au diagnostic, aux traitements et aux soins ».
Pour cela, le Parti Radical propose de :
- Faire confiance aux acteurs locaux,
- Favoriser les expérimentations locales dans les campagnes d’informations et
de dépistages
- Développer les médiateurs en santé, coordonnés par les collectivités locales,
au plus près des territoires, pour améliorer l’efficience des « plans santé ».
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> |Tribune «Sauvons l’Arménie des
menaces qui planent sur elle »
Le Haut-Karabakh vit une tragédie. Son peuple, qui n’a plus d’autre choix que
celui de l’exode, est arménien. Il a survécu au premier génocide du XXe siècle
pour subir le premier nettoyage ethnique du XXIe siècle. Ce nettoyage ethnique,
le monde entier l’a laissé commettre.
On ne reviendra pas sur l’écrasante responsabilité de l’Azerbaïdjan, qui a
encerclé, affamé et finalement attaqué un territoire qui lui appartient en
droit mais dont il martyrise le peuple. On n’y reviendra pas sauf, en toute
logique, pour juger l’Azerbaïdjan responsable de tout ce qu’il a commis et
qu’il commet encore. Blocus, assauts militaires contre des civils, assassinats,
pillages, arrestations arbitraires, Bakou devra rendre des comptes. Ilham Aliev
n’a tenu aucune des promesses qu’il avait faites, mais il est resté fidèle à
son discours de haine, lui qui avait promis qu’il « chasserait les Arméniens comme des chiens ».
On a grand tort de ne pas écouter les dictateurs.
Ce fut la faiblesse de la médiation européenne de prendre moins au sérieux les
menaces de l’Azerbaïdjan que ses engagements, qui n’étaient pourtant assortis
d’aucune garantie. Le réveil est amer, mais il doit servir à ne plus reproduire
les mêmes erreurs. À Grenade jeudi prochain, Charles Michel, Olaf Scholz et
Emmanuel Macron tenteront de réunir le président d’Azerbaïdjan et le premier
ministre d’Arménie pour essayer d’avancer vers la paix, et ils devront
impérativement obtenir des garanties sérieuses de la part de Bakou.
Ils ont raison d’essayer. Il faut en particulier reconnaître à la France de ne
pas ménager ses efforts pour alerter le reste de l’Europe et défendre le
respect du droit et de la dignité des peuples. Elle a souvent été bien seule à
le faire, et l’on reste sans voix face à l’indifférence de nombre de nos
voisins, sans parler du cynisme de la Hongrie. Son premier ministre, Viktor
Orban, se prétend en effet le défenseur acharné de la chrétienté. Pourtant, que
les chrétiens du Haut-Karabakh craignent pour leur vie, leur identité et leur
culture le laisse de glace. Ses liens avec la Turquie, l’Azerbaïdjan et la
Russie passent d’abord.
La Russie, il faut en parler, car rien de ce que subit le peuple arménien
n’aurait été possible si Moscou n’avait pas laissé faire. Quand le corridor de
Latchine a été fermé, les soldats russes pourtant chargés du maintien de la
paix et de la protection des populations ne sont pas intervenus. Quand Bakou a
lancé son offensive, longuement préparée, ils ont regardé ailleurs. On a tort
de sous-estimer la solidarité entre les dictateurs.
Cette solidarité des tyrans menace aujourd’hui l’Arménie elle-même. Ankara et
Bakou rêvent d’une continuité territoriale du « monde turc » et de rogner pour
cela sur la souveraineté de l’Arménie sur le sud de son territoire. Que le
président Erdogan et le président Aliev se soient retrouvés dans l’enclave du
Nakhitchevan au lendemain de l’offensive azerbaïdjanaise est de mauvais augure.
L’Europe a eu raison d’envoyer une mission d’observation à la frontière. Elle
devrait la renforcer et ne plus hésiter à rendre public ce qu’elle constate.
De son côté, c’est une guerre hybride intense que Vladimir Poutine a lancée
contre le gouvernement arménien de Nikol Pachinian. Désinformation,
manifestations téléguidées, menaces, tout est bon pour essayer de déstabiliser
un dirigeant démocrate, épris de paix, en lutte contre la corruption des
oligarques prorusses et qui, ultime offense, répète que l’Arménie a été
abandonnée par la Russie et que ses valeurs le portent à faire confiance à
l’Europe.
Nous n’avons pas le droit de décevoir cette confiance. Quand un peuple qui a
déjà connu un génocide est menacé, on l’épaule. Quand une démocratie est
attaquée, on lui vient en aide, sauf à donner au monde le signal de notre
faiblesse et de notre manque de fiabilité. Vladimir Poutine rêve de donner une
leçon à son « étranger propre » en soumettant Erevan, de gré ou de force et en
y plaçant un obligé.
Il n’y a pas de fatalité à la victoire d’un autocrate, l’Ukraine nous le montre
tous les jours. Mais sans nous, l’Arménie démocratique et souveraine est en
danger. Elle ne demande pas que l’on parte en guerre pour elle, seulement que
nous l’aidions à rester en paix en lui apportant le soutien et les garanties
dont elle a besoin. L’Europe en a les moyens si elle se décide enfin à écouter
la France, mais aussi le Parlement européen, qui alerte sans relâche depuis de
longs mois.
Le monde a cru, par paresse, que le Haut-Karabakh resterait un conflit gelé.
Aujourd’hui, c’est une terre brûlée. Si nous n’avons pas pu ou pas su empêcher
ce désastre, soyons au moins capables de sauver l’Arménie des menaces qui
planent sur elle. Il nous faut seulement apprendre de nos erreurs, agir vite et
avec détermination, en un mot mériter la confiance qui nous est accordée. Il
n’est pas encore trop tard pour sauver l’honneur, mais le temps presse.
> Ce qui rassemble les partis d’extrême-droite, c’est qu’ils servent une nation, mais ce n’est jamais la leur: la tête de liste de l’AfD allemande aurait ainsi des liens étroits avec Pékin.
> En Slovaquie, tout près d’ici, un populiste, obsédé par l’immigration et pro-russe, est aux portes du pouvoir. Réveillons-nous.
> [Législatives en Slovaquie remportées par un pro-russe] Ça m'inquiète. J'ai envie de dire, partout en Europe, réveillez-vous ! Il y a un risque pour ce pays, pour d'autres pays. L'Ukraine gagnera si l'Europe et les États-Unis restent mobilisés.
> [Pacte migratoire] Du côté du Parlement européen, c'est pour tout de suite. On attend les pays européens. Les Européens ne peuvent pas comprendre qu'ils ne peuvent pas décider qui arrive sur leur sol.
Bernard Guetta
> [Opinion: «C’est à gouverner que l’opposition russe doit se préparer»]
Connaissez-vous un poutiniste, un seul ? Non, bien sûr. Il y a des gens
auxquels il ressemble, comme Xi Jinping. Il en est d’autres qui s’inspirent de
lui, comme Viktor Orban. D’autres encore, comme Lula, se félicitent d’échapper
grâce à lui à un tête-à-tête avec la puissance américaine. Cela fait nombre
d’alliés et de semblables mais pas foule et c’est la grande différence avec
l’URSS.
Aux temps soviétiques, le communisme réunissait des centaines de millions de
croyants à travers le monde qui tous avaient vénéré Staline jusqu’au XX°
congrès. Le « petit père des peuples » avait ainsi pu rester aux
commandes sa vie durant sans que rien ne puisse le menacer alors que Vladimir
Poutine n’est qu’un simple mortel. Tant qu’il parait fort, tout va bien pour
lui mais sitôt que ça ne sera plus le cas, ses jours seront comptés et, de l’Ukraine
au Caucase, son affaiblissement est déjà patent.
La nouvelle diaspora russe ne mourra donc pas en terre étrangère. Contrairement
à celle des années 20, elle est une opposition en exil, la vraie Russie comme
la France libre était la vraie France, et parce qu’elle est destinée à peser
sur le destin de la Fédération et sans doute même à la gouverner, sa tâche
historique est d’y développer une culture politique pluraliste et d’y jeter le
bases d’une transition pacifique vers la démocratie.
Cette opposition qui se cherche et resserre ses rangs d’une réunion à l’autre,
ne peut autrement dit pas se contenter de débattre de la nécessité d’un
Nuremberg du communisme et des mérites et inconvénients d’une lustration. Bien
des gens devront rendre compte de leur crimes. L’Histoire du soviétisme, du
eltsinisme, du poutinisme et de l’absolutisme tsariste est à écrire mais, pour
l’heure, il faut éviter que le post-poutinisme ne se résume à une révolution de
palais. Pour l’heure, il faut que les démocrates assurent le triomphe de la
démocratie en proposant à la Russie un programme qui puisse rallier des pans
entiers des villes et des campagnes à une opposition de masse qui ne se
cantonnerait plus au secret des âmes et des cuisines.
Que propose l’opposition en exil pour rebâtir l’enseignement public ?
Comment réorganiserait-elle le système de santé ? Comment la Russie
pourrait-elle se préparer au réchauffement de ses terres orientales et en tirer
profit ? Faudrait-il la doter d’un système présidentiel à la
française ou d’un système parlementaire à la britannique ?
Devrait-elle s’arrimer à l’Union européenne ou même envisager de s’y intégrer
un jour ?
C’est à ces questions, et à tant d’autres, qu’il faut donner des réponses qui
sont à chercher dans des débats ouverts à la presse et notamment aux media
russes en exil. Il faut donner à voir à la Russie une opposition qui
réfléchisse, pense en dehors des sentiers battus et se soucie – c’est essentiel
– de justice sociale. Quelle fiscalité instaurer pour financer les services
publics ? Faut-il, par exemple, revenir sur les privatisations des années
90 ou en tout cas sur leur si discutable processus ? Un impôt forfaitaire
pourrait-il corriger la spoliation des richesses nationales sur laquelle se
sont constituées tant de si gigantesques fortunes ? Et comment rendre la
Justice alors que la magistrature russe est ce qu’on sait ?
Pendant l’Occupation, la Résistance française avait négocié entre ses multiples
courants un programme qui a nourri, jusqu’aujourd’hui, les politiques de la
France. Les journaux et sites russes réfugiés à l’étranger devraient initier de
telles discussions car c’est dans ces débats de l’exil que se forgera la Russie
de demain, pluraliste, pacifique et démocratique. Et puis encore une chose que
je dis également et martèle dans toutes les réunions auxquelles l’opposition
russe invite le député européen que je suis. L’opposition en exil, la vraie
Russie, doit d’urgence se donner trois porte-parole qui l’incarnent, des
personnes déjà connues dans le monde et dont le prestige intellectuel et
l’intégrité morale les imposent en interlocuteurs des grandes capitales.
Pascal Canfin
> S’agissant de M. Wopke Hoekstra [candidat au poste de commissaire
européen chargé du climat], les députés Renew en commission ENVI vont évaluer
sa candidature sur trois aspects.
Le premier, et le plus important, est l’objectif climat pour 2040 que la
Commission va mettre sur la table en début d’année prochaine, probablement en
janvier ou février.
Nous avons déjà une référence : l’avis du Conseil Scientifique Consultatif sur
le climat qui s’est exprimé en juillet dernier pour une réduction de
90-95% des émissions de gaz à effet de serre en 2040.
À l’inverse, les compagnies pétrolières disent que l’UE ne doit pas faire plus
de 80 % de baisse d’émissions d’ici 2040. Nous pouvons donc considérer que
c’est un plancher.
Que dira M. Hoekstra sur ce sujet ? Entre 80 % et 95 %, nous pourrons mesurer
son niveau d’ambition. C’est lui qui pilotera ce processus, nous serons donc
très attentifs à ses réponses.
Le deuxième sujet concerne les dossiers en cours qui doivent être conclus avant
la fin du mandat : standards d’émissions de CO2 pour les bus et les camions,
e-Fuels, etc.
Le troisième sujet, enfin, concerne son histoire personnelle. Par le passé, M.
Hoekstra a travaillé pour Shell. Il a également été ministre des Finances des
Pas-Bas entre 2017 et 2022, ce qui peut s’avérer utile pour le financement de
la transition, mais impose de donner des clarifications sur ses positions
passées plus que conservatrices sur l’endettement commun.
> [Carbone] La réduction de 100 % a été fixée pour 2050 « au plus tard » dans le Green Deal européen, comme dans l’Accord de Paris. Pour 2020, nous avions un objectif de -20 % d’émissions [par rapport à 1990, NDLR], qui a d’ailleurs été dépassé. Pour 2030, l’objectif est de -55 %, ce qui constitue une réduction de 35 points entre 2020 et 2030. Si nous faisons le même effort entre 2030 et 2040, nous arrivons à -90 %. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), le net-zéro en Europe devrait survenir en 2045. Maintenant, la Commission devra intégrer dans son étude d’impact la dimension socio-économique de cette transition. À ce moment, nous pouvons envisager des scénarios légèrement différents.
> Le choix de Mme von der Leyen est donc de chercher le
soutien du PPE au Parlement européen en nommant un commissaire au climat issu
de leurs rangs. C’est un raisonnement que je peux comprendre. En revanche,
pourquoi devrais-je, moi, centriste, voter pour un commissaire au climat issu
du PPE, alors qu’une partie des membres du PPE essaye de saborder le Green Deal
? Il y aurait un paradoxe à donner les clés du camion au PPE alors qu’il tire
dessus !
Par principe, personne au sein de Renew n’est hostile à un commissaire issu du
PPE. Néanmoins, M. Hoekstra devra nous donner des raisons de voter pour lui
lundi. En outre, je rappelle que la ligne hostile au Green Deal n’est portée
que par l’aile conservatrice du PPE, représentée par son chef de groupe,
Manfred Weber. Par conséquent, l’une des façons pour M. Hoekstra de convaincre
les députés Renew ou socialistes sera de démontrer qu’il est capable de
s’engager clairement sur l’objectif pour 2040.
> Comment les Verts vont-ils voter si M. Hoekstra s’engage sur une cible 2040 significative ? Est-ce qu’ils seront contre par principe parce qu’il a travaillé deux ans chez Shell ? Ce sera leur responsabilité politique. Arithmétiquement, M. Hoekstra a besoin du soutien de quatre groupes politiques au Parlement. Si Renew n’est pas convaincu, je vois mal comment les Verts ou les socialistes pourront l’être.
Marie-Pierre Vedrenne
> La précarité croissante en Europe, alimentée par la guerre en Ukraine,
la crise énergétique et la flambée des prix alimentaires, appelle à l'action.
Des gens sautent des repas, des familles sont mal logés et les plus vulnérables
sont au bord de la pauvreté. Dans une Europe en quête d’unité, l'accès à la
nourriture, à un logement décent et d'autres besoins fondamentaux doivent être
des droits non négociables. L’action des gouvernements nationaux doit être
complétée par un soutien de l'UE visant à rendre plus flexibles tous les
instruments disponibles afin d’aider les plus démunis en temps de crise. Renew
Europe exhorte les États membres à utiliser davantage le Fonds social européen
+ pour cette cause. L'augmentation de la demande d'aide alimentaire appelle une
réponse européenne forte et coordonnée.
● Tribune
trans-partis
> [Tribune de Violette Spillebout, députée Renaissance, Jérémie
Patrier-Leitus, député Horizons, Laurent Esquenet-Goxes, député MoDem: «Face à
la guerre de l’information qui menace nos démocraties : des réponses
urgentes]
À la veille du lancement des États Généraux de l’Information, nous, députés de
la majorité présidentielle, membres de la commission des Affaires Culturelles
et éducation, voulons agir.
Car, nous sommes conscients que la France, comme de nombreuses sociétés
occidentales, est frappée par une crise de l’information sans précédent, qui
fait peser un risque majeur sur notre démocratie.
Quatre ruptures majeures expliquent cette crise profonde (1).
- Une rupture technologique : la montée en puissance du numérique a remis
en cause la place des médias traditionnels et a bouleversé la vitesse de
circulation de l’information. Elle est devenue une frénésie, une source
d’addiction à l’ère des réseaux sociaux et créée, selon une étude récente, une fatigue
informationnelle chez 1 Français sur 2 (2).
- Une rupture des usages : les Français ne consomment plus les médias
traditionnels de la même manière. 68 % des Français s’informent
aujourd’hui sur les réseaux sociaux et, pour les 18-24 ans, ils représentent
même la principale source d’information (3).
- Une rupture des modèles économiques : la disparition de certains médias
et la concentration de plus en plus grande suscitent de vives inquiétudes, ce
qui a conduit nos collègues sénateurs à mener une commission d’enquête en 2022.
Dans cette nouvelle économie, les données sont un actif stratégique pour ces
plateformes numériques qui suivent une seule logique, celle du profit. « Ils
choisissent de mettre hors-jeu le citoyen bien informé pour lui préférer un
consommateur bien aiguillé » (4).
Fondée non sur l’éthique du journaliste mais sur la captation de l’attention,
la nouvelle économie de l’information, celle des acteurs du numérique, a appris
à exploiter nos biais cognitifs et nos données intimes.
Une rupture de l’information à proprement parler : désormais chaque
Français, grâce aux plateformes numériques, peut créer, produire, relayer de
l’information, de l’opinion, des contenus auprès d’une audience toujours plus
large. Il peut donc être également un acteur, souvent anonyme, de la
désinformation et de l’infox. Nous sommes entrés dans l’ère de l’hyperinformation,
l’ère d’un torrent d’informations horizontales, non structurées, non
éditorialisées, non hiérarchisées où les algorithmes, l’intelligence
artificielle et les Big Data trient et organisent pour nous, de manière
insidieuse, l’information.
Cette crise de l’information se manifeste dans une défiance généralisée envers
les médias traditionnels. Les chiffres sont glaçants : une enquête menée
auprès de plus de 33 000 personnes dans 28 pays a montré que les
médias sont désormais l’institution en laquelle la confiance est la moindre.
Ainsi, 54 % des Français pensent que « la plupart du temps il faut se
méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité ».
En parallèle, 35 % des Français, mais près de 70 % des 18-24 ans,
croient aux théories complotistes, conspirationnistes et aux fakes news, alors
que seul un jeune sur trois considère que « la science apporte à l’homme
plus de bien que de mal ».
Cette crise de l’information fait le lit du relativisme, de l’irrationnel, du
complotisme, de la manipulation, des extrémismes et parfois même de
l’indifférence et de l’apathie, autant de poisons mortels pour nos démocraties.
En réalité, nous faisons face aujourd’hui à une véritable guerre de
l’information. De nouveaux soldats y portent des coups sévères à la
vérité : robots cliqueurs, algorithmes opaques, automates de traitement,
deep-fakes, contenus produits par des intelligences artificielles, mensonges
universellement relayés… Distinguer le vrai du faux n’est plus naturellement à
la portée de tous et requiert désormais des compétences très spécifiques.
Si la régulation des réseaux sociaux et des nouvelles technologies est essentielle
pour assurer une meilleure information, il est urgent de donner à nos médias
d’information les moyens de se défendre.
Concurrencés par les réseaux sociaux, ils souffrent également d’attaques
calculées, à des fins économiques, politiques voire d’ingérence étrangère.
Alors qu’une concentration et un virage éditorial d’une partie de la presse
sont à l’œuvre, l’indépendance éditoriale, la liberté d’informer, le pluralisme
et la mise en place de modèles économiques du numérique qui ne soient plus
prédateurs, sont devenus, plus que jamais, des combats indispensables et
urgents à relever.
Dans ce contexte, le lancement par le président de la République des États
généraux de l’information est salutaire. Les travaux qui vont s’ouvrir doivent
apporter des réponses fortes et urgentes.
Des pistes ont déjà été formulées ici ou là et il ne faut en écarter aucune
tant la crise de l’information est complexe, profonde et protéiforme.
1. La généralisation de l’Éducation aux Médias et à l’Information : un
rapport parlementaire de mars 2023 conclut ainsi à 10 recommandations à
mettre en œuvre pour y parvenir.
2. Une diffusion massive de l’éthique et de la déontologie journalistiques en
est une autre : y avoir été formé permet à chacun de mieux identifier les
contenus qui ne les respectent pas.
3. Un encadrement des algorithmes, de l’intelligence artificielle et des Big
Data.
4. La refondation des modèles économiques de l’information, laminés par le
modèle des plateformes qui offre des contenus gratuits en échange des données
des usagers, soit un transfert de valeur des contenus informationnels aux
données personnelles.
5. La préservation de l’indépendance et du pluralisme des médias avec des
droits étendus pour les rédactions.
La lettre de cadrage du président de la République reprend un certain nombre de
ces pistes et dresse une feuille de route particulièrement ambitieuse pour les
États Généraux.
L’ambition et les attentes sont si fortes, les enjeux et les défis si larges et
si pluriels que toutes les parties prenantes, les experts, les citoyens, les
responsables politiques doivent y prendre leur part, amener leur contribution,
et participer aux débats.
Si les médias et les journalistes doivent avoir une place essentielle, les
influenceurs, les blogueurs, les nouveaux éditeurs de contenus ont légitimement
leur mot à dire. Tout comme les plateformes, et notamment leurs développeurs
logiciels qui élaborent les algorithmes mais également leurs dirigeants qu’il
faut contraindre à plus de transparence.
Les enseignants, qui ont la charge de l’éducation aux médias et à
l’information, et produisent tous les jours des contenus pour leurs élèves,
doivent également prendre part aux débats. La diffusion de l’information aux
jeunes générations passe par eux.
Les parents doivent également participer.
Les nombreux chercheurs français, européens et internationaux qui interrogent
ces questions depuis de nombreuses années et ont acquis une expertise
scientifique fine de ces problématiques auront un rôle majeur pour éclairer les
débats et contribuer à l’élaboration de mesures concrètes et efficaces.
Comme l’a souligné le président de la République, les États généraux de
l’information seront réussis s’ils ne restent pas dans la pure
incantation : ils doivent déboucher sur des actions effectives. Ils se
doivent de réussir et d’inventer un modèle français de l’information à même de
garantir pleinement ce droit fondamental à une information indépendante, libre
et fiable.
Et comment aboutir à des avancées concrètes, à un ou des projet(s) de loi
ambitieux et voté(s) largement de façon transpartisane, si les députés qui portent
ces questions ne sont pas autour de la table ?
Parlementaires de tous les bords politiques, nous y prendront toute notre part,
convaincus qu’il s’agit d’un défi démocratique et civilisationnel majeur.
Sinon, les conclusions des travaux pourraient rester lettre morte.
(1) Ces quatre ruptures ont été décrites par Vincent Giret, directeur de
l’information de Radio France dans la tribune « La crise de l’information,
enjeu existentiel de nos démocraties », Les Échos, 22/11/2018. (2) Bruno
Patino, S’informer, À quoi bon ?, Éditions La Martinière, 2023. (3)
Baromètre 2023 de la confiance des français dans les médias, Kantar Public,
janvier 2023. (4) Nathalie Sonnac, « Le nouveau monde des médias. Une
urgence démocratique », éditions Odile Jacob, 2023.
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