Voici une sélection, ce 1er octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Étape cruciale pour tenir nos objectifs climatiques, mesure de justice
pour les producteurs européens qui, sur notre sol, s’engagent dans des
pratiques plus durables : Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières
de l’Union européenne se concrétise aujourd'hui.
> Pour 120.000 personnes en situation de handicap qui vivent en couple, la réforme de l’AAH se traduit aujourd’hui par une hausse de leur allocation de 320 à 370 euros par mois.
> [Discours à l’Assemblée de Corse]
(…) C’est ici, devant cet hémicycle où vivent les valeurs démocratiques de la
Corse, que je suis venu faire droit à cet élan renouvelé qui suppose ambition
commune et reconnaissance nouvelle. (…) Nous sommes à un moment historique, car
je pense qu’il y a une conscience collective précisément pour pouvoir avancer. Et
laissez-moi sur ce sujet vous dire ma conviction : la Corse est enracinée
dans la France et dans la République. Elle a même souvent été pionnière.
Songeons à la Constitution de 1755 de Pascal Paoli, à sa modernité démocratique.
Et la Corse a aujourd’hui besoin de davantage de liberté, de la reconnaissance
de son identité, de sa singularité insulaire et méditerranéenne. Et c’est cet
enracinement dans notre histoire commune et cette reconnaissance qu’il faut
tenir ensemble pour sortir de cette situation d’incompréhension et de
confrontation, de défiance et de ressentiment. (…)
Je suis favorable à ce qu’une nouvelle étape soit franchie. Cette étape a été
préparée par le ministre de l’intérieur et des outre-mer, et je veux l’en
remercier tout particulièrement, qui, depuis plus d’un an, a mené [ce travail] avec
vous (…) Disons-le clairement, au moment où je vous parle, tout ce travail
étant reconnu, le statu quo serait notre échec à tous. (…) En début d’année, je
suis moi-même venu à la rencontre de la délégation corse à Beauvau. C’est à
cette occasion que j’ai demandé à la délégation de m’adresser, avant le
14 juillet, des propositions. Ce qui a été fait par la présentation de
plusieurs résolutions devant votre assemblée et le vote largement majoritaire
de l’une d’entre elles, le 5 juillet.
Pour ancrer pleinement la Corse dans la République et reconnaître sa
singularité, son insularité méditerranéenne, ce rapport au monde et son rôle
dans l’espace qui est le sien, nous devons avancer. Et il faut pour cela
l’entrée de la Corse dans notre Constitution, c’est votre souhait, je le
partage et je le fais mien, car je respecte et je reconnais l’histoire, la
culture, les spécificités corses dans la République. (…)
Je suis favorable à ce que les spécificités de la communauté insulaire corse
soient reconnues dans la Constitution au sein d’un article propre, celle d’une
communauté insulaire, historique, linguistique et culturelle. Ces mots, je le
souhaite, seront ceux de notre texte fondamental, des mots de respect et de
reconnaissance.
Fort de cette reconnaissance constitutionnelle inédite, je souhaite que la
langue corse puisse être mieux enseignée et placée au cœur de la vie de chaque
Corse. Un service public de l’enseignement, en faveur du bilinguisme, sera mis
en œuvre. Il nous faut donner plus de place à la langue corse dans
l’enseignement comme dans l’espace public.
L’insularité et l’attractivité de la Corse ont aussi conduit à créer des
situations immobilières et foncières insoutenables pour les habitants et
créant, ce faisant, des difficultés d’accès au logement dans certains
territoires. Pour cela, il importe que puissent être établis des dispositifs,
notamment fiscaux, régulant le marché immobilier et luttant efficacement contre
la spéculation, tout en respectant notre droit européen, auquel, vous l’avez
rappelé, vous êtes aussi profondément attachés. (…)
Je souhaite que la Corse bénéficie d’un cadre lui permettant de définir
certaines normes et de mieux en adapter d’autres. Il s’agit d’abord de rendre
plus simples et plus effectifs le droit d’adaptation et le droit
d’habilitation. Ils existent déjà dans le statut actuel, pourtant ils n’ont
jamais été mis en œuvre. Nous devons donc regarder ces blocages. Ils sont liés
au fait que, parce qu’il n’y a pas d’accroche constitutionnelle reconnaissant
cette singularité, il n’y a pas une adaptation suffisante. Il nous faut,
là-dessus, bouger. Il faut aller plus loin, et je suis favorable à ce que soit
étudiée la possibilité pour la collectivité de Corse de définir des normes sur
des matières ou des compétences transférées.
Cette capacité normative devra évidemment s’exercer sous le contrôle du Conseil
d’Etat et du Conseil constitutionnel. (…) Il s’agit d’ouvrir la possibilité
d’une gouvernance responsable et libre d’un territoire. Ce qui est non
seulement compatible avec le mot et l’esprit de la Constitution, mais qui
rendra également la République plus forte, plus concrète, plus efficace. La
progressivité et l’évaluation régulière devront accompagner ce nouveau
fonctionnement.
Il nous faut (…) bâtir un référentiel qui soit pleinement corse, celui de la
Corse dans la République. Pour répondre au besoin de reconnaissance et éviter
de nouvelles confrontations, allons au-delà des totems pour les uns, des tabous
pour les autres. Au fond, ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse,
dans la République.
Cette autonomie doit être le moyen pour construire, ensemble, l’avenir sans
désengagement de l’Etat. Ce ne sera pas une autonomie contre l’Etat ni une
autonomie sans l’Etat, mais une autonomie pour la Corse et dans la République. Le
moment exige des uns et des autres un esprit de responsabilité et de
dépassement. C’est ainsi que notre jeunesse de Corse continuera de croire en la
démocratie et de croire en la République. L’enjeu est bien celui-là :
tracer un cap d’espoir et bâtir un équilibre stable pour les prochaines
générations. (…)
Je suis prêt, vous l’avez compris, à mener cette étape à son terme. Pour y
parvenir, il faut le rassemblement le plus large de toutes les forces vives de
la Corse. C’est l’autre leçon, au fond, de 1943. Car la Corse a incarné aussi
la fédération de toutes les volontés patriotes, je le rappelais, au-delà des
clivages et au-delà des partis, au-delà des affinités particulières. Aussi,
pour cheminer dans de bonnes conditions et obtenir l’accord du Parlement pour
modifier la Constitution, il est nécessaire que les différents sujets
institutionnels que je viens d’évoquer fassent l’objet d’un accord des groupes
politiques de l’Assemblée territoriale de Corse, cœur battant de la vie
démocratique de l’île.
Je souhaite, donc, que le travail avec le gouvernement puisse mener à un texte
constitutionnel et organique, ainsi soumis à votre accord, d’ici six mois. Et
c’est bien sur la base de celui-ci que nous pourrons engager le processus de
révision constitutionnelle, puis organiser la consultation en Corse et, à
l’issue, préparer le projet de loi organique qui mettra en œuvre cette nouvelle
étape.
Pour construire cet accord entre le gouvernement et vous, il n’y a pas de ligne
rouge, il y a l’idéal de la République et la volonté de chacun de se dépasser
dans ce chemin commun. Je vous le dis avec franchise, c’est seulement si un tel
accord est conclu par sa force et sa légitimité, et je m’y emploierai avec
engagement avec la présidente de l’Assemblée nationale et avec le président du
Sénat, que nous serons en mesure d’engager avec une chance de succès la réforme
constitutionnelle auprès du Congrès. (…)
Ce discours est une main tendue et un chemin à parcourir ensemble pour
construire un avenir d’espoir et de prospérité pour la Corse. C’est ainsi que
nous refermerons une page marquée par des heures sombres et que nous pourrons
en ouvrir une autre, celle d’un nouvel élan vers la République et la liberté,
vers la Méditerranée et vers l’avenir. (…)
La nouvelle étape institutionnelle que nous voulons lancer doit permettre à la
Corse de conserver son âme et son identité tout en restant dans les bornes de
la République et de continuer ainsi à bénéficier de la solidarité nationale.
Notre priorité, c’est d’aider la collectivité à répondre aux attentes des
Corses, l’aider à bâtir l’espoir et la sérénité.
Ce choix, que nous faisons ensemble, c’est un choix de confiance. C’est la
confiance qui reconnaît le génie propre de la Corse. (…) Ce choix qui existe,
le seul, est un choix d’avenir. Ce choix, c’est celui que notre jeunesse mérite
pour que les prochaines générations combinent à leur tour cette richesse et
cette force d’être corses et français. Corses parce que français, français
parce que corses, européens et de Méditerranée, tout cela à la fois.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Intervention lors de la discussion de la motion de censure déposée à
l’Assemblée par LFI]
En voyant l’attitude de certains, en
lisant le texte de la motion de censure et en écoutant les interventions de
ceux qui m’ont précédée à cette tribune, j’ai le sentiment qu’en un an, rien
n’a changé. Encore une fois, autour d’un projet de loi
nécessaire pour notre pays, nous avons tendu la main, cherché des compromis, fait évoluer notre texte
et accepté des amendements des oppositions. Encore une fois, nous nous sommes
heurtés à des refus de principe.
Encore une fois, La France insoumise
compte sur le Rassemblement national pour voter sa motion de censure.
Encore une fois, le vernis de la
normalisation craque à l’extrême droite, prête à mêler ses voix à celle des
groupes qu’elle exècre – nouvelle preuve qu’au RN, la seule ligne, c’est le
populisme !
Mesdames et messieurs les députés, nous
avons une responsabilité collective devant les Français : améliorer leur
quotidien et préparer l’avenir. Alors avec mon gouvernement, je ne reculerai ni
face aux extrêmes, ni face aux mensonges, ni face aux invectives !
Nous garderons le cap : chercher des
compromis, mais refuser l’immobilisme ; nouer des accords avec toutes celles et ceux qui veulent construire et
réformer, mais toujours refuser le blocage. Oui, mercredi soir, j’ai pris mes
responsabilités.
Je le dis d’ailleurs clairement : je
n’hésiterai pas à les prendre à nouveau pour donner un budget et une trajectoire budgétaire à la France. Je devine
déjà les indignations convenues qui s’abattront sur le Gouvernement. Alors je
le demande : qui a un problème avec la démocratie ?
Nous qui réformons, ou vous qui
revendiquez la recherche du chaos ? Nous qui cherchons toujours des compromis
et des solutions, ou vous qui invectivez tous ceux qui ne sont pas d’accord
avec vous ? Nous qui engageons notre responsabilité devant le Parlement
conformément à la Constitution ou
vous qui foulez aux pieds le souhait des Français de nous voir nous respecter
mutuellement et construire ensemble ?
Les Français nous ont élus pour agir.
Avec mon gouvernement, nous ne dévierons pas. Je regrette qu’en 2023, dans une
démocratie comme la France, on ne puisse pas débattre de manière constructive
de nos finances publiques, donc des priorités des Français. Je n’ai entendu
aucune proposition crédible émanant des deux extrêmes de l’hémicycle : la
démagogie est votre seul cap budgétaire !
Mesdames et messieurs les députés, dans
votre motion et au fil des interventions de ce soir, j’ai beaucoup entendu
parler d’austérité. Comment oser employer ce terme, quand cette loi de
programmation prévoit des investissements exceptionnels pour nos concitoyens et
nos services publics ? Qui lance des investissements sans précédent pour la
transition écologique – 40 milliards d’euros rien que l’année prochaine, des
investissements garantis sur plusieurs années grâce à un amendement de la
majorité ? C’est nous ! Qui
augmente le salaire des enseignants d’au moins 125 euros par mois ? Qui
reconnaît le travail de nuit des soignants ? Qui mobilise 25 milliards d’euros
en 2024 pour revaloriser les retraites et les prestations sociales et protéger
les classes moyennes ? Qui prend
en charge plus du tiers de la facture d’électricité des Français ? C’est nous !
Qui recrute 8 500 policiers et gendarmes
supplémentaires ? Qui donne des moyens inédits à la justice ? C’est nous ! Qui
ouvre de nouvelles places d’accueil pour les jeunes enfants ? Qui crée 50 000
postes supplémentaires dans les Ehpad ? Qui propose des solutions nouvelles
pour les personnes en situation de handicap ? C’est nous !
Vous pouvez crier à l’austérité, cela ne
changera rien aux faits. Les investissements sont là, ils amélioreront le
quotidien des Français. Si nous avons les moyens d’investir massivement et
d’éviter l’austérité, c’est parce que nous avons mené les réformes nécessaires
pour créer de l’emploi et de l’activité et pour dégager des marges de manœuvre
– des réformes que vous n’avez pas votées.
Ce qui pourrait nous conduire à
l’austérité, mesdames et messieurs les députés de la NUPES, c’est bien cela :
votre refus des réformes essentielles, votre volonté de laisser filer la dette,
votre déni des réalités.
Monsieur l’orateur du groupe socialiste, vous avez évoqué l’ensemble de mon
œuvre. Voulez-vous parler de bilan ? Cela me va très bien, je suis ravie que
vous alliez sur ce terrain. Depuis 2017, avec le Président de la République,
nous avons doublé le rythme de la réduction des émissions de gaz à effet de
serre.
Depuis 2017, nous avons mené des réformes
essentielles qui ont permis de créer 2 millions d’emplois, de rouvrir des
usines après des décennies de désindustrialisation et d’obtenir le taux de
chômage le plus bas depuis quarante ans.
Aujourd’hui, nous pouvons être fiers des
chantiers engagés : aller vers le plein emploi, accélérer la transition
écologique, améliorer nos services publics et assurer l’ordre républicain.
Voilà le bilan du Gouvernement et de la
majorité, un bilan que vous dénoncez, mesdames et messieurs de la NUPES. Je
comprends que cela vous contrarie, car quand vous étiez aux responsabilités, le
chômage montait et les usines fermaient.
Au-delà des investissements attendus par
les Français, le vote de ce projet de loi est une question de souveraineté. Les
déficits publics et la dette représentent un grave danger pour notre avenir.
Ils pèsent sur notre capacité à agir et nous exposent aux crises. Laisser filer
la dette, c’est compromettre l’avenir de nos enfants. Avec mon
gouvernement, je m’y refuse. Si
nous revenons sur ce texte un an après la première lecture, c’est parce que ce
projet de loi est indispensable.
Il dessine une trajectoire claire et
crédible pour baisser nos déficits. Cette trajectoire, nous l’avons revue en
fixant un objectif de réduction du déficit public plus ambitieux.
Enfin, avec ce projet de loi, nous montrons que nous assumons notre
responsabilité en tant que puissance européenne. C’est une question de
crédibilité vis-à-vis de nos partenaires de la zone euro. C’est aussi la condition
nécessaire pour le versement de 18 milliards d’euros du plan de relance
européen.
Mesdames et messieurs les députés du
Rassemblement national, respecter ses engagements, vous appelez cela du
chantage. J’appelle cela tenir sa parole. Toute à
son obsession anti-européenne, l’extrême droite oublie que c’est avec l’Europe
que nous avons pu traverser des crises sans précédent. Elle oublie que c’est
avec l’Europe que nous pourrons répondre efficacement aux défis auxquels nous
sommes confrontés, comme la transition écologique ou les enjeux migratoires.
Protéger la France, c’est défendre l’Europe.
Nous avons besoin de cette loi de programmation des finances publiques pour
apporter des réponses aux Français, pour réduire nos déficits et notre dette et
pour investir dans l’avenir. Avec la majorité, avec tous les parlementaires
prêts à agir, nous sommes déterminés à avancer.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> L'Europe nous protège, et elle protège notre environnement.
> La Russie a choisi de lancer le 24 février 2022 contre l’Ukraine une guerre d’agression qui n’a d’autre motivation que la volonté russe de renouer avec un passé impérial fantasmé. Depuis le premier jour de l’agression, la France se tient aux côtés de l’Ukraine pour l’aider à remporter la victoire, par un soutien militaire, humanitaire et économique, et pour mettre en place les conditions de la reconstruction des infrastructures du pays. Si la sortie du conflit nécessite, le moment venu, des négociations de paix, les Ukrainiens seuls décideront des modalités de ces négociations. Aussi longtemps que nécessaire, nous serons à leurs côtés, avec nos alliés et nos partenaires européens. C’est pour cela que nous avons souhaité que l’Union européenne puisse être partie prenante des engagements de sécurité pris pour l’Ukraine. Comme je le rappelle dès que l’occasion m’en est donnée, comme encore la semaine dernière lors de mon intervention à l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, c’est notre sécurité à tous qui est en jeu et nous ne pouvons pas laisser un pays qui en agresse un autre remporter la victoire.
> Lors du dernier Sommet de l’OTAN à Vilnius, en juillet, il a été décidé que l’Ukraine serait membre de l’Alliance dès que les conditions le permettront. L’Ukraine est aujourd’hui plus proche de l’OTAN qu’elle ne l’a jamais été, c’est d’ailleurs l’un des principaux échecs de Vladimir Poutine. Sans attendre cette adhésion, le Président de la République et son homologue ukrainien ont engagé des discussions sur un arrangement bilatéral, afin de contractualiser dans la durée l’aide que la France apportera à l’Ukraine sur les plans militaire, humanitaire et économique.
> L’Italie est exposée par sa géographie, à proximité des côtes d’Afrique du Nord. Elle est amenée à affronter une situation très difficile face à l’afflux des migrants. La réponse doit être trouvée dans la coopération entre Européens et leur solidarité avec l’Italie, comme l’a encore rappelé le Président de la République dimanche dernier. Nous devons aussi travailler avec les pays d’origine et de transit des migrants. Notre priorité, c’est d’abord la prévention des départs, y compris par la lutte contre les passeurs, mais aussi par le traitement des causes profondes de la migration, celles qui poussent ces personnes sur les routes de l’exil pour chercher de meilleures conditions de vie. Nous devons faire le nécessaire pour apporter à ces pays l’aide dont ils ont besoin : à cet égard, nous accueillons favorablement l’aide financière annoncée récemment par la Commission européenne à l’égard de la Tunisie. Mais nos efforts doivent aussi se porter sur le renforcement de notre politique européenne en matière d’asile et de retour, pour la rendre résiliente face aux crises. En ce sens, nous devons adopter, en européen, le pacte « asile et migration », d’ici la fin de cette année. Ce pacte, négocié au niveau des ministres de l’Intérieur, prévoit notamment le traitement des demandeurs d’asile aux frontières de façon à pouvoir distinguer plus vite, plus tôt, ceux des migrants qui sont des personnes persécutées dans leurs pays d’origine et qui, à ce titre, peuvent bénéficier de l’asile et ceux qui à l’inverse n’y sont pas éligibles et doivent être raccompagnés dans la dignité dans leur pays. J’ai pu recevoir mon homologue italien, Antonio Tajani, à Paris, lundi, et constaté que nous partageons le même objectif. Je le répète, nous ne laisserons pas les Italiens seuls et nous serons solidaires pour affronter ce défi.
> Les émeutes en France ont été un choc pour tout le monde. Le gouvernement a su réagir avec efficacité pour mettre fin aux violences. Ceci dit, nous devons en tirer les conséquences. Le Président de la République a demandé à la Première ministre de faire des propositions pour répondre aux défis multiples que celles-ci ont mises en évidence. Comme la Première ministre l’a rappelé, notre réponse doit être globale. Il y a des questions de sécurité et d’ordre public, bien sûr, mais plus largement de respect de l’autorité, d’intégration, d’éducation, de lutte contre la précarité et de mixité sociale et Madame Borne présentera des mesures adaptées lors de la première quinzaine du mois d’octobre.
> Il ne faut pas faire d’amalgame entre l’Afrique et certains pays du Sahel. L’instrumentalisation populiste de discours anti-français, qui est activement amplifié par la Russie, ne doit pas occulter la qualité et la densité de nos relations avec l’immense majorité des pays. Dans un continent en pleine émergence, nous avons des atouts à faire valoir : la proximité de nos peuples, le savoir-faire de nos entreprises, l’excellence de nos universités, la créativité de notre vie culturelle, le dynamisme de notre jeunesse et de nos diasporas, la francophonie. Nous ne devons pas réduire l’Afrique à un terrain de compétition ou de rente mais considérer les pays africains comme de véritables partenaires avec qui nous avons des intérêts et des responsabilités partagées. Nous devons continuer de bâtir une relation équilibrée, réciproque et responsable. Les pays africains sont aussi des partenaires incontournables pour relever les nombreux défis communs. C’est aussi pour cela que nous nous réjouissons de l’intégration de l’Union africaine au G20, et soutenons une plus grande place pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Le régime malien a préféré Wagner à l’armée française. On voit le
résultat : la région de Bamako est depuis encerclée par les djihadistes. Le
Sahel risque de s’effondrer sur lui-même. Tout cela se terminera d’ailleurs
très mal pour les juntes en question. Et on nous dit que le problème c’est la
France! Nous avons été une solution pour la sécurité du Sahel. Il a suffi qu’on
nous invite à partir pour que le terrorisme reprenne. Le Burkina Faso, qui
depuis le coup d’Etat de septembre 2022, a enregistré 2 500 morts
liés au terrorisme. Le Mali est au bord de la partition, et le Niger poursuivra
malheureusement la même direction. Est-ce notre faute si certains acteurs
locaux préfèrent les luttes de clans au mépris de la démocratie, plutôt que de
lutter contre le terrorisme? Je ne le crois pas.
> [Afrique] Le djihadisme ne continue pas, il reprend ! Y a-t-il un endroit où l’armée française a été défaite ? Non. La plupart des cellules djihadistes ont été neutralisées, des milliers de civils ont été mis en sécurité. Il a suffi qu’on nous invite à partir pour que le terrorisme reprenne.
> Les militaires sont présents en Afrique pour deux raisons principales. Soit de l’appui au combat, c’est ce que l’on faisait au Niger, au côté de l’armée nigérienne. Soit de la formation, avec des forces prépositionnées, comme au Gabon, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal.
> Il y a de la tristesse à entendre parler d’échec de Barkhane: ce mot résonne avec une violence terrible car c’est faux et injuste.
> La guerre en Ukraine va durer. La question clé, c’est donc l’endurance. Nous allons continuer notre aide directe, comme nous l’avons fait depuis le début de la guerre, aussi longtemps que cela sera nécessaire. Pour la formation mais aussi pour les équipements.
> Nous avons une grande industrie de défense, qui peut aider les Ukrainiens à être endurants pour assurer des livraisons dans la durée. Ce n’est pas une question de profits, mais bien d’assurer une aide directe et durable. La Russie ne peut, ni ne doit gagner.
> Le drapeau français est planté en Ukraine, car nous sommes un allié crédible et fiable. Pour aider dans la durée, désormais, il faut que l’acheteur rencontre directement le vendeur. Il y aura, pour accompagner cela, des fonds français, européens et des fonds souverains ukrainiens.
Gabriel Attal
(ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> [Intervention lors de l’université de rentrée du MoDem]
On est extrêmement attendu sur l'école,
l'école de la République. Très attendu aussi parce que je m'inscris
effectivement dans les pas de François Bayrou. Je dois avouer que quand on est
ministre de l'Éducation nationale et qu'on cherche des repères dans l'action de
ministres qui nous ont précédés, on en revient assez vite à François Bayrou.
Quand on veut avancer sur l'égalité des
chances et sur l'exigence. Alors que vous dire en quelques mots ? Vous direz
d'abord que c'est une grande fierté pour moi d'être ministre de l'Éducation
nationale et de la jeunesse. Vous dire que si je devais résumer l'ambition qui
est la mienne, résumer l'action que je veux conduire pour l'école de la
République, je veux contribuer à bâtir une école heureuse et exigeante et je
mets volontairement les deux mots l'un à côté de l'autre, parce que je
considère que le bonheur à l'école est immédiatement lié à une condition de
très haut niveau d'exigence pour le niveau de nos élèves.
On n'apprend pas bien quand on n'est pas
heureux à l'école, et je pense que c'est toujours très important de le réaffirmer.
Alors, être heureux à l'école, c'est réaffirmer que l'école de la République
doit être un sanctuaire, que l'école de la République, ce sont des valeurs
extrêmement fortes dont on ne peut déroger. Et c'est vrai que, au moment de
prendre mes fonctions, j'ai tenu à clarifier un certain nombre de points,
notamment s'agissant de l'application de la laïcité à l'école de la République.
François avait aussi beaucoup agi sur ce
sujet-là dès avant la loi de 2004. Il me semble important de rappeler que l'école,
ça doit rester ce que Jean Zay appelait cet asile inviolable où les querelles
des hommes ne pénètrent pas l'école, c'est le lieu de l'émancipation. On ne
peut pas laisser les querelles des hommes entrer dans l'école. On ne peut pas
laisser le prosélytisme s'installer dans l'école.
C'est extrêmement important de le
rappeler et malheureusement, on voit qu'un certain nombre de formations
politiques ne portent plus, et notamment à gauche, ne portent plus cet objectif
là et ne portent plus cette valeur là au quotidien. C'est donc à nous de la
porter encore plus fort. Être heureux à l'école et je vais faire le lien avec
un sujet, malheureusement, est dramatiquement d'actualité.
C'est lutter de manière implacable contre
le harcèlement scolaire qui pourrit la vie de centaines de milliers d'élèves
chaque année. Des centaines de milliers d'élèves qui, parce qu'ils sont
malheureux à l'école, parce qu'ils vont à l'école la boule au ventre et
malheureusement désormais, rentrent chez eux la boule au ventre parce qu'ils
savent que le harcèlement va se poursuivre sur les réseaux sociaux. C'est agir
pour eux parce que ces élèves-là ne peuvent pas apprendre dans de bonnes
conditions. Quand on est harcelé, on a l'esprit totalement envahi par ça. Il
n'y a plus de place pour autre chose. Lutter contre le harcèlement, c'est aussi
lutter pour le niveau de nos élèves parce que c'est lutter pour le bonheur de
nos élèves et donc pour leurs conditions d'apprentissage.
C'est aussi important de le réaffirmer.
On a présenté un plan avec la Première ministre, un plan interministériel qui
me semble très ambitieux et très complet. Et je veux saluer toute l'action
d'Erwan Balanant qui a mené ce combat depuis des années. Et le plan qu'on a
présenté reprend un certain nombre des propositions qui avaient été portées
avec beaucoup de courage depuis parfois quelques années par Erwan, mais on y
arrive.
Être heureux à l'école, c'est réussir ce
très grand défi de l'inclusion scolaire. Tous les élèves ont droit à l'école et
tous les élèves ont droit d'être heureux à l'école. Et de ce point de vue-là,
on a un bilan qu'on doit mettre en avant. On a, depuis 2017, créé un nouveau
service public, celui de l'inclusion scolaire.
Il faut regarder tout le chemin qui a été
parcouru. On a doublé le nombre d'élèves en situation de handicap qui sont
accueillis dans nos établissements scolaires. On a recruté 50 000 accompagnants
d'élèves en situation de handicap, à qui il faut rendre hommage parce qu'ils
font un travail absolument remarquable. On a créé ce nouveau service public.
Pour autant, est-ce qu'on est au bout du sujet ?
Évidemment que non. Évidemment que c'est
encore dur pour beaucoup de familles qui voient des notifications MDPH qui
arrivent très tardivement et qui, après la notification, ont besoin encore d'attendre
avant de se voir attribuer une AESH. Évidemment que c'est difficile aussi pour
des enseignants qui parfois se sentent dépassés. Et moi, je vous le dis ici, je
suis préoccupé par les tentatives d'instrumentalisation politique de ces difficultés
qu'on peut constater sur le terrain.
L'extrême droite allemande, depuis
quelques mois maintenant, a mis au cœur de son projet politique le rejet de
l'école inclusive. Et on a vu en France, au moment de la dernière élection
présidentielle, qu'un candidat d'extrême droite, Éric Zemmour avait placé ce
sujet-là aussi dans son projet politique en rejetant l'école inclusive. Il faut
qu'on soit extrêmement vigilant, et notre responsabilité, c'est d'être vigilant
à ce que les choses avancent sur le terrain, à ce que le quotidien s'améliore
pour les enseignants, pour les élèves, pour les familles d'élèves en situation
de handicap, sinon chers.
Certains chercheront à instrumentaliser
ces difficultés pour nous faire faire un grand retour en arrière qui serait terrible
pour l'école de la République, terrible pour nos élèves, terribles pour les
familles et terribles pour les enseignants. Soyons vigilants sur ce sujet-là.
Être heureux à l'école, c'est évidemment
aussi avoir des enseignants qui se sentent reconnus et valorisés. Alors ça
passe évidemment par une reconnaissance financière.
Là aussi, il y a probablement encore du
travail à mener. Mais enfin, il faut quand même mesurer ce qui est fait en
cette rentrée. En cette rentrée, il y a une revalorisation inédite, et les syndicats
en conviennent d'ailleurs, demandent plus. Chacun est dans son rôle et inédite
depuis 20 ou 30 ans. En cette rentrée, chaque enseignant gagne entre 125 et 250
€ nets de plus par mois qu'à la rentrée précédente.
On a 800 000 enseignants, alors
évidemment, c'est un effort budgétaire massif, important, mais il était
nécessaire et il est juste pour nos enseignants. Mais la reconnaissance,
évidemment, elle ne s'arrête pas là. Et l'enjeu, c'est aussi - et là, je crois qu'on
a une responsabilité, même si ça nous dépasse, et on a une responsabilité en
tant que politique - c'est la reconnaissance sociale et sociétale.
Et c'est vrai que quand vous échangez
avec des enseignants, certains vous disent parfois avoir le sentiment que dans
certaines familles, on est passé du droit à l'éducation, au droit sur
l'éducation, avec une remise en cause permanente et incessante du travail des
enseignants. Avec aujourd'hui un enseignant sur deux qui déclare dans les
enquêtes s'autocensurer dans leur enseignement pour beaucoup d'enjeux,
notamment les questions de laïcité, mais pas seulement.
Donc oui, on a cette responsabilité aussi
de réaffirmer que la relation entre un enseignant et un élève, ce n'est pas une
relation d'égal à égal, que la relation entre un enseignant et une famille, ce
n'est pas une relation d'égal à égal et apportée en permanence. Notre soutien
et notre reconnaissance à ces femmes et ces hommes qui s'engagent pour notre
nation à travers l'école de la République.
Je parlais d'une école heureuse et exigeante
et je réaffirme que pour moi, les deux sujets sont liés. L'exigence est
absolument nécessaire. On doit rehausser notre niveau d'exigence. On a, grâce à
l'action notamment de Jean-Michel Blanquer, des évaluations aujourd'hui
quasiment systématiques. On a des évaluations de nos élèves en début de CP, CP,
CE1. C'est depuis cette année sixième, quatrième depuis cette année et seconde.
Ça nous donne une visibilité sur le
niveau de nos élèves. Et la réalité, c'est qu'il y a urgence à agir. Un élève
de quatrième de 2018 avait le niveau de cinquième d'un élève de 1995. Un an de
perdus en 23 ans en quatre ans. Parce qu'en 1995, il y avait un bon ministre ?
Absolument. On peut le dire. Je n'ai pas choisi la date par hasard.
Je n'ai pas choisi la date par hasard. On
a un élève sur trois qui rentre en sixième sans savoir lire, écrire et compter
convenablement. On a un élève sur quatre qui a moins de quatre sur 20 en
mathématiques, au brevet, on a un élève sur deux qui ne maîtrise pas ou qui ne
comprend pas les fractions à l'entrée en seconde.
On ne peut pas accepter cette situation.
Donc il faut réaffirmer notre ambition absolue de faire des savoirs
fondamentaux le cœur de notre action et d'affirmer qu'on veut un choc des
savoirs fondamentaux dans notre pays. Alors, ça commence par quoi ? Ça commence
évidemment par la formation des enseignants. La réalité, c'est qu'on doit
revoir la manière dont on forme nos enseignants et notamment revoir
l'organisation de la formation.
La réalité, c'est qu'une succession de
réformes ou de choix qui se sont enchaînées ces dernières années ont conduit à
une situation où on ne peut pas se satisfaire du niveau de formation initiale
et où, par ailleurs, le choix de positionner le concours à bac plus cinq a
entraîné un assèchement complet du vivier avec des élèves, des étudiants qui,
en deuxième année de master, sont épuisés.
Entre le mémoire, l'alternance, le stage,
etc., ils démissionnent. Donc, on va revoir, et c'est un chantier qu’a ouvert
le président de la République. Revoir profondément la formation initiale de nos
enseignants. Et on assume de dire qu'il faut peut-être inventer nos écoles
normales du XXIᵉ siècle. Assumer d'avoir un recrutement après le bac avec une
formation extrêmement claire sur les fondamentaux pendant trois ans, et ensuite
un statut d'étudiant stagiaire de fonctionnaire stagiaire qui permet d'être
rémunéré et de rentrer progressivement dans le métier.
C'est de ça qu'on a besoin pour avoir des
enseignants en nombre et bien formés.
Relever le niveau d'exigence, c'est aussi
assumer d'agir plus là où des élèves en ont le plus besoin. Est-ce que la
réalité, malheureusement, c'est que notre système reproduit encore trop les
inégalités sociales en inégalités scolaires ? Il faut réduire les inégalités à
l'école. C'est notre ambition. Et là aussi, on a un bilan à mettre en avant.
Moi, je rappelle l'action qui a été menée, notamment pour le dédoublement des
classes depuis 2017.
Il y a aujourd'hui plus de 400 000 élèves
qui, chaque année, font leur entrée dans une classe dédoublée. On a dédoublé le
CP, CE1, la grande section de maternelle. On est à 85 % en cette rentrée, on
sera à 100 % l'an prochain. Et là, les études le montrent, réduction des écarts
en français et en mathématiques de 15 à 40 % entre les élèves qui sont en
éducation prioritaire et les autres élèves.
Donc, ça fonctionne. Évidemment, ça met
du temps, et ça mettra du temps à se voir dans les fameux classements qu'on
nous met tout le temps en avant. Le classement Pisa qui va sortir en décembre
ne tient pas encore compte de cette action, puisque les élèves qui ont connu
les premiers dédoublements en 2017, quand on les a démarrés, je pense qu'ils
ont aujourd'hui douze ou treize ans. Le classement Pisa, c'est à quinze ans. Il
faudra attendre encore un peu avant qu'on en mesure les effets. Mais la
réalité, c'est qu'on voit déjà dans les études qu'on fait avec l'institut statistique
du ministère que ça produit des effets, et on va continuer. On généralise en
cette rentrée le dispositif devoirs fait pour accompagner tous les élèves en
sixième dans leurs devoirs à l'école, au collège, le soir, parce que tout le
monde n'a pas accès à une aide aux devoirs à la maison.
On va poursuivre cette action en faveur
de la réduction des inégalités scolaires. Relever le niveau d'exigence, c'est
aussi assumer de revoir un certain nombre de programmes et d'organisations. La
réalité, c'est que d'un côté, je vous ai rappelé le constat sur le niveau à
l'entrée en sixième, un élève sur trois qui ne maîtrise pas les fondamentaux.
De l'autre, on peut avoir un autre constat qui est qu'on est le pays de l'OCDE
qui consacre à l'école primaire le plus de temps aux savoirs fondamentaux, le
plus de temps aux mathématiques et au français.
Cela a encore été rappelé par l'OCDE dans
le rapport il y a deux semaines. Certains m'ont dit que je voulais lutter
contre. Quand j'ai annoncé que je voulais mettre en place des temps
d'apprentissage, du rapport à l'autre, du respect de l'autre, de l'empathie, de
la fraternité. Certains m'ont dit oui, mais il faut garder du temps pour le
français, les mathématiques, bien sûr, mais on est déjà ceux qui y consacrent
le plus de temps.
Donc le sujet n'est pas le temps qu'on y
consacre. Le sujet, c'est ce qu'on y fait. Et là, il faut assumer de revoir un
certain nombre de choses, d'assumer que maintenant, avec le conseil
scientifique de l'Éducation nationale, on sait quelles sont les méthodes qui
fonctionnent et assumer qu'il faut que ces méthodes se déploient le plus
largement possible au bénéfice de nos élèves.
Il faut assumer d'agir au niveau du
collège, parce que la réalité, quand on regarde nos évaluations, c'est que le
collège ne réduit pas suffisamment les inégalités qu'on constate en termes de
niveau à l'entrée et à la sortie. Et donc, là aussi, il faut réinterroger un
certain nombre de choses. Je ne suis pas pour le retour aux classes de niveau,
parce qu'un certain nombre d'études qui ont été faites ont montré qu'en plus
d'être stigmatisant, ce n'était pas satisfaisant d'un point de vue de réduction
des écarts.
Mais enfin, on peut imaginer, on peut se
poser la question sur des matières fondamentales le français, les mathématiques,
d'avoir des groupes de niveaux qui permettent à ceux qui sont les plus en
retard de remonter et à ceux qui sont en avance de continuer à progresser. Et
que parfois, l'hétérogénéité trop forte dans une classe ne produit pas le
résultat escompté et finit par tout niveler par le bas.
Moi, je suis prêt à ouvrir tous ces
chantiers. On me fait signe que j'ai déjà été trop long, mais c'était important
pour moi de dresser ce paysage, mais surtout de réaffirmer qu'on doit tous et
toutes, et je le dis ici, en sachant que c'est le cas ici, défendre l'école de
la République. J'entendais récemment dans la presse une interrogation disait
c'est quoi le projet politique pour l'école ?
Mais l'école, c'est un projet politique
en soi. En tout cas, l'école telle que nous, on la conçoit. L’École publique
gratuite, laïque, mixte. C'est un projet politique parce que ce n'est pas le
cas partout dans le monde. Vous avez beaucoup de pays qui ne partagent pas ce
modèle. C'est un projet politique parce qu'on voit qu’y compris en France, dans
le débat politique c’est encore un combat, quand on entend certains nous
expliquer qu'il faudrait revenir à l'école de la troisième République comme si
c'était parfait. Il y avait 1 % de bacheliers à l'époque, ce n’était pas
mieux qu'aujourd'hui. Nous, on assume que notre projet politique, c'est une
école qui forme les républicains et les citoyens. Et c'est une école qui
démocratise le savoir. La question n'est pas de savoir quel est le projet
politique pour l'école.
La question est de savoir si les maux que
traverse l'école, notamment la perte du niveau, la question des droits et
devoirs, question du bonheur à l'école, vont conduire notre pays à renoncer à
ce projet. Moi, je ne le crois pas. Je sais que vous ne le croyez pas non plus.
Alors ensemble, battons-nous pour une école de la République fière, heureuse et
ambitieuse.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> L’indépendance ce n’est pas l’autarcie, et
c’est dans l’espace européen qu’elle peut se construire. La souveraineté et
l’indépendance ce n’est pas non plus la solitude, c’est la capacité à générer
des interdépendances choisies et non subies.
> [Discours de
clôture à l’Université de rentrée du MoDem].
Je voudrais, en tout premier lieu,
remercier à nouveau tous les salariés du siège, les bénévoles, mais aussi les
prestataires qui ont fait, que cette année encore, nous retrouver à Guidel, en
paraisse toujours aussi « simple », aussi « naturel ». Et
c’est sans doute un atout de notre famille (au sens le plus étymologique du
terme) politique de ne pas nous laisser emporter par la force des habitudes et
le poids des acquis. En un mot, ne jamais oublier d’où nous venons… On
n’apprend parfois, oserais-je le dire, souvent, pas grand-chose de ses
victoires. L’on apprend toujours plus des épreuves et des difficultés. Et de
ses épreuves nous avons fait une force, une manière d’être aussi que l’on nous
reconnait souvent dans la manière d’exercer nos responsabilité..
C’est pourquoi je voudrais témoigner en
votre nom à tous, cette année encore, la 12ème, de notre profonde
reconnaissance à tous ceux qui ont pris une part, de près ou de loin, à la
réussite de notre université de rentrée.
Guidel, au fond, c’est plus qu’un
rendez-vous annuel. C’est un peu le tour de cadran qui, chaque année, vient
démontrer notre solidité individuelle et collective, notre solidarité sans
faille face à l’adversité et aux épreuves, notre capacité à continuer de penser
librement et avec une constance qui n’existe dans aucune autre famille politique.
C’est cela qui fait que nos valeurs sont si actuelles, et que les valeurs que
nous portons sont au cœur des défis de ce siècle. C’est la capacité aussi à
entendre des points de vue différents à en faire tout sauf un entre soi
autosatisfait.
Mais Guidel, c’est aussi un repère, un
point fixe, qui s’est tenu depuis 12 ans contre vents et marées. C’est le cœur
de la mer et ses profondeurs, alors que le bruit des vagues se faisait parfois
assourdissant.
Et c’est aussi devenu le point de
convergence pour tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs du Centre,
quels qu’aient été les chemins qu’ils aient pu emprunter auparavant. C’est un
peu cette vielle maison, décrite en son temps par Léon Blum lorsqu’il évoquait les
épreuves que traversait sa famille politique : « Nous sommes
convaincus jusqu’au fond de nous-mêmes que pendant que vous irez courir
l’aventure, il faut quelqu’un qui reste garder la maison où peut-être vous
viendrez ou reviendrez un jour ». Et nous étions quelques-uns à penser les
choses ainsi alors que nous étions peu nombreux autour de François et Marielle
à tenir la maison.
Et je me réjouis de voir Guidel
s’enrichir chaque année de nouveaux visages, ou des visages plus familiers.
C’est bien la démonstration la plus évidente que ce lieu est la maison de la
famille centriste.
Et vous me permettrez de dire simplement
merci à celui qui a gardé cette maison, avec une détermination, une abnégation
– une foi – sans pareil. C’est bien François qui a veillé au sort de cette
maison dont nous fêterons les 100 ans, qui menaçait de s’effondrer, et qui en a
fortifié patiemment les fondations.
Ces fondations, cher François, ce sont
les sympathisants et les militants que la constance et la cohérence de notre
discours politique réunit. Ce sont les cadres de notre parti – je pense en
particulier aux présidents de mouvements départementaux et les délégués, les
membres du Conseil national – qui le font vivre au quotidien dans nos
territoires. Ce sont nos parlementaires, qui expriment à l’Assemblée nationale
et au Sénat et au Parlement européen ce que nous pensons et ce que nous sommes.
On a longtemps dit et parfois
reproché que tout cela était une aventure personnelle. Ceux-là confondait les responsabilités du leader mais
que notre démarche, j’aurais envie de dire notre voyage était avant tout une
démarche collective, portée par le collectif et à visée collective. Et c’est ce
que nous avons démontré ces années autour de toi Cher François.
Et cher François je voudrais juste
ajouter ce matin et je veux en témoigner que ce combat tu l’as toujours mené
avec un sens, une exigence une éthique et une morale civique dont je peux
attester et auxquelles tu n’as jamais failli. Et je peux le dire, moi qui suit
dans cette maison depuis plus de 25 ans avec la plus grande vigueur et la plus
grande sérénité. Et c’est justice de le dire devant vous tous ce matin.
Chers amis, comme élu local, depuis 1995,
comme secrétaire général du Mouvement Démocrate, comme ministre et comme 1er
Vice-président j’ai vu notre famille politique tenir son rang avec solidité, et
je la vois aujourd’hui porter des valeurs, des propositions et une posture j’y
insiste, qui ne peuvent être plus actuelles, au regard des maux dont souffrent
nos sociétés démocratiques.
Et je peux le dire, comme ministre de
l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, parce que les enjeux auxquels
je suis confronté au quotidien dans ma mission disent quelque chose des
mouvements à l’œuvre dans notre société.
Premier de ces maux : la remise en
cause constante des paroles autrefois considérées comme légitimes, ceux qui
font autorité que ce soit celles des responsables à celles des scientifiques,
des journalistes aux penseurs de notre temps. Ou même tout simplement de ceux
qui « font », au profit d’un ressenti ou d’une émotion personnelle,
ou de convictions militantes. Et cela amène à nier la science et la raison la
plus élémentaire ou à « trier » ce que dit la science, à tordre les
faits jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des instruments tronqués au service
de croyances ou d’idéologies. A refuser la raison au profit de la seule
passion. Et nous l’avons vécue, cette forme de remise en cause, de manière
évidente ces dernières années lors de la crise sanitaire… et nous la vivons
quotidiennement aujourd’hui à bien y regarder sur tout sujet politique au non.
Il y a une course vers le néant dans ces attitudes qui fait que le doute
devient nihilisme ou l’hypothèse devient dogme. Et comme le disait Victor Hugo
avec le cette pensée nihiliste pas de discussion possible puisque le nihiliste
logique doute que son interlocuteur existe, et il n'est pas bien sûr
d'exister lui-même. Et avec un deuxième mouvement celui de ne jamais
vouloir, devoir et avoir devant l’opinion à porter de responsabilité. Ce
refus à accepter les faits se double donc d’une irresponsabilité confortable
celle qui aboutit au fait que personne n’est inquiété ni jugé coupable de ces
paroles ou même de ces actes. Personne. Et ce sont les responsables.
Deuxième de ces maux : l’injonction
de l’immédiateté, qui tend à faire de nous des soldats de fortune sommés de
choisir le camp du « pour » ou du « contre », du
« oui » ou du « non », et qui interdit ou au moins empêche
la nuance à laquelle nous sommes, pour notre part, si attachés. Et dont nous
aurions tant besoin. La dictature de l’immédiateté c’est l’inverse de ce que
nous pensons mais c’est surtout une manière qui empêche ou interdit de penser
le temps long. J’invite à regarder les empires qui se constituent autour de
nous. Ils pensent le temps long. La force des démocraties c’était justement de
penser par leur stabilité, la concorde qu’elles produisaient de pouvoir penser
loin et long. Et la tyrannie de l’immédiateté les entravent désormais.
L’intensification, la massification et la rapidité de diffusion des fausses informations
par nos réseaux sociaux et la loupe grossissante de l’information en continu,
qui saturent le débat public de faits divers et de controverses, quand il a
tant besoin de hauteur de vue et d’apaisement…
Troisième de ces maux : l’individualisme
à tout crin, qui fait passer le « je » avant le « nous »,
qui confine au refus de la diversité et de la différence, sauf quand elle
s’applique à soi, alors que nous avons tant besoin de bienveillance et de
compréhension mutuelle. Je suis chaque jour fasciné de voir comment notre
société qui prône pour nombre de domaine la tolérance pour soi la refuse aux
autres. Et cela mène au refus catégorique du compromis et à l’affirmation
exacerbée des identités. Tout est motif à identitarisme (religion, idées, mode
de vie, alimentation, sport…) (« comment on est on arrivé au point qu’un
grand pays en soit à disserter de ce que l’on pense du barbecue…), non pas
comme un appel à la tolérance mais comme un appel à la division et à
l’affirmation d’un soi qui viendrait écraser les autres. Tout cela mène à un
dialogue public qui n’est plus conçu comme un espace de d’échange et de
citoyenneté permettant de partager des objectifs, des contraintes et donc à
cheminer vers la recherche d’un compromis mais comme une opportunité d’imposer
ses vues. Et cette violence verbale dans l’affirmation de soi, cette violence
du débat pour écraser l’autre, elle a inexorablement une issue, c’est celle de
la violence tout court;
Quatrième de ces maux : le
catastrophisme, le déclinisme, le collapsologisme qui mène aux discours les
plus fous et à une idée qui ne peut nous être qu’insupportable, pour les
humanistes que nous sommes, c’est qu’au fond, l’idée que l’Homme devrait
disparaître parce qu’il serait le problème et non la solution à nos problèmes.
Ce que je vous décris c’est l’inverse de
ce en quoi cette famille de pensée croit profondément depuis presque 100 ans,
et la création du Parti Démocrate Populaire. C’est le refus de cette idée
dangereuse selon laquelle une idéologie, un appareil ou une organisation
sociale pourrait être plus importants que l’Homme.
Et donc face à ces maux, face à ces
vertiges qui saisissent nos sociétés démocratiques et notre monde, le Centre,
le Mouvement Démocrate, avons une responsabilité immense. Et une histoire
qui nous oblige et doit plus que jamais nous conforter dans le chemin que nous
avons à emprunter.
D’abord pour dire que notre ADN, c’est
l’humanisme, qui nous entraîne à refuser les dogmes, qui nous invite et nous
donne la capacité à construire des compromis, et à les construire autour de nos
idées, de nourrir le débat politique.
Le pays a plus que jamais besoin des
artisans des « réconciliations impossibles » que nous sommes, comme
le disait Marc Sangnier, créateur du Sillon. Et je sais, je sens qu’il peut s’agir
de l’attente des Français, qui sortent de cette année fatigués des oppositions
stériles et las face à la violence du débat public. Il y a une forme de
lassitude à cette année pour les français.
Et parce que nous sommes les tenants du
respect et de la tolérance nous devons être les artisans, les fantassins
déterminés de la paix civile. Et donc nous tenir résolument écartés des maux
que j’évoquais il y a quelques minutes.
Notre c’est aussi de penser notre pays
dans son espace et c’est donc de penser l’Europe, et c’est aussi sur cela que
notre famille politique s’est construite et je veux avoir une pensée pour
Marielle de Sarnez qui, nous le savons, aurait démontré brillamment que
l’Europe était l’échelon stratégique incontournable pour relever les défis qui
sont les nôtres (énergie, agriculture et sécurité alimentaire, immigration,
numérique) et les élections européennes vont montrer que nous avions
raison : nous sommes mieux avec l’Europe que sans… Et même ceux qui nous
expliquaient à longueur de journée que tous les maux venaient de l’Europe sont
aujourd’hui moins à l’aise pour le faire. Et notre force, c’est que nous sommes
aujourd’hui non pas les seuls, mais les premiers à porter cette vision claire
de l’Europe. Nous devons demain continuer d’être des pionniers dans ce
domaine : penser une Europe géopolitique et une Europe plus agile, dans un
monde qui évolue à toute vitesse ;
Notre ADN, c’est aussi se rassembler et
s’ouvrir, c’est avoir un esprit de conquête. Et le temps est venu de le faire
encore davantage, d’aller sur le terrain pour convaincre, rassembler, fédérer
autour de ce que nous sommes et de ce que nous pensons. De nous enrichir,
aussi, des autres. Et pour cela, nous pouvons nous appuyer sur une force. Car
notre ADN, c’est savoir ce qu’est l’épreuve, les routes escarpées, et c’est
être sereins face à elles. C’est être certains de notre capacité à tenir la
distance et donc à entraîner les autres dans notre sillon.
Et pour cela, et dans la perspective des
combats que nous aurons à mener, je voudrais vous dire ma reconnaissance et ma
confiance : à vous, présidents de mouvements départementaux et délégués,
adhérents de la première heure comme ceux qui nous ont rejoint au cours du
voyage ; à ceux, élus ou non, qui donnent de leur énergie et de leur temps
depuis si longtemps. Les combats que nous avons à mener ne sont pas les combats
habituels de partis. Ils vont nécessiter encore plus d’exigence, de résilience
et d’altruisme. Ils sont des combats pour les générations futures. Et ils ne
seront plus ceux simplement de la conquête du pouvoir ni de la compétition
légitime ou du débat d’idées. Ils sont les combats les plus fondamentaux qui
soient ceux de la liberté, de l’humanité, de notre rapport au monde. Ils sont
des combats de la France et de l’Europe, cher Thierry Breton.
Nous ne serons pas de trop je vous
l’assure pour les relever.
> Les haies sont
une composante essentielle de la diversité et de l’identité des paysages
français. Habitat naturel pour de nombreuses espèces, auxiliaire agricole, ressource
de biomasse et élément patrimonial, les haies rendent de multiples services à
la nature et aux sociétés humaines. Elles sont intimement liées aux activités
des agriculteurs. Grâce au « Pacte en faveur de la haie », l’Etat propose, en
association avec
- Les régions ;
- Les collectivités territoriales
volontaires ;
- Les agriculteurs ;
- Les associations environnementales ;
- Les chasseurs ;
- Les entreprises gérant des réseaux de
linéaires ;
de travailler ensemble pour arrêter la
perte du linéaire et replanter des haies, et aboutir à 50.000 km de haie
supplémentaires d’ici 2030.
Cette ambition pour la haie permettra
- De mieux protéger la biodiversité ;
- De stocker du carbone dans la
végétation et dans les sols ;
- De contribuer à la décarbonation de
notre économie par l’apport de bois ;
- D'apporter un complément de revenus à
nos agriculteurs par la valorisation économique des haies ;
- De protéger et restaurer nos paysages
ruraux. C’est un magnifique défi collectif que l’État avec les collectivités et
notamment les régions et les communes qui sont des acteurs essentiels de la
réussite, accompagnera sur le temps long avec des moyens financiers inédits
dans le cadre de la planification écologique voulue par le Président de la
République.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Ce record de température pour un mois de septembre est battu avec un
écart de +3,6 °C par rapport aux moyennes. L’été a été exceptionnellement
chaud et l’année pourrait s’achever sur un nouveau dépassement historique.
C’est une démonstration supplémentaire du dérèglement climatique, qui provoque
déjà des désastres en série chez nous. Canicules, sécheresses, avec des
conséquences sur la santé humaine, la faune et la flore… Si on n’inverse pas la
tendance d’ici à la fin du siècle, il n’y aura plus de neige dans les deux
tiers des stations de ski du pays.
> La planification écologique repose sur trois piliers : l’atténuation, l’adaptation et la stratégie nationale de la biodiversité. Un plan national d’adaptation au changement climatique sera présenté en fin d’année. Je réunirai en octobre un premier comité interministériel avec lequel une quantité de sujets seront passés en revue : mécanisme d’assurance des catastrophes naturelles, érosion du trait de côte… En ce moment même, nous évaluons la capacité des infrastructures de transports et de télécommunications à fonctionner par 45° ou 50°C.
> L’écologie «à la française» est une approche qui privilégie l’incitation plutôt que l’interdiction. Une de nos grandes priorités consiste à diminuer de manière drastique l’usage du fioul domestique. À la fin de cette décennie, le parc de chaudières aura diminué de 75 %. On a les mêmes ambitions pour les onze millions de foyers français qui se chauffent au gaz.
> Laurent Wauquiez ne peut s’exonérer de la loi, elle s’applique à tous. Il ne peut pas faire le choix de la facilité en refusant de prendre sa part dans la transition écologique de notre pays et en jouant les territoires les uns contre les autres. Lutter contre l’artificalisation des terres n’est pas une option, c’est un impératif, pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Avec Marine Le Pen, c’est soit le retour au
Moyen-Âge, soit la promesse de rester dans les bras des Russes pour leur gaz.
Avec le nucléaire, les ENR sont une garantie d’avoir une électricité décarbonnée qui
coûte moins cher.
> Nous devons progressivement choisir des véhicules plus légers et plus propres. C’est tout le sens de la réforme du bonus écologique qui bénéficiera désormais aux voitures fabriquées en France et en Europe, et du malus que nous renforçons pour les SUV qui pèsent plus de 1600 kg.
> Une passoire thermique classée G, c’est en moyenne 7500€ par an de facture d’énergie, soit 3 fois plus qu’un logement bien isolé. Aider les locataires à sortir des passoires thermiques c’est une question de responsabilité et c’est notre priorité.
> Quand on a besoin d’installer une pompe à chaleur, il faut pouvoir la fabriquer en France. Avec l’objectif d’1M de pompes à chaleur d’ici 2027 fixé par le Président, notre ambition est double : aider les Français dans la rénovation de leur logement tout en créant des emplois.
> Gouverner en concertant les Français, les entreprises et les associations, c’est ce que je fais chaque jour sur l’énergie. Ça a fonctionné pour protéger les Français contre le risque de rupture d’énergie. Ça a aussi fonctionné pour faire passer les lois nucléaire et ENR.
> Vendre à prix coûtant, c’est vendre au prix d’achat du carburant, sans prendre en compte le salaire du pompiste ou l’entretien des machines. C’est un engagement de la grande distribution jusqu’à la fin de l’année : 120 000 opérations à prix coûtant dans 4000 stations.
> La sobriété reste le maitre-mot. l'objectif reste le même.
> La transition énergétique est une opportunité pour notre pays. Pour la première fois de notre histoire, nous pouvons reprendre notre destin énergétique en main.
> Le parc éolien offshore de St Brieuc est
un projet exceptionnel ! En réunissant l'Etat, la région et des entreprises de
Brest jusqu'au Havre, il permettra, à la seule force du vent, d’alimenter en
électricité près de 10% de la Bretagne.
Alors que nous accélérons le déploiement de l'éolien marin sur nos côtes, ce
projet est la preuve que notre pays est attractif pour les investissements dans
les ENR. Dès 2025,
nous lancerons des appels d’offres de 10GW, l’équivalent de 20 parcs éoliens
comme celui de St Brieuc.
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Le cancer du sein ce sont plus de 60.000 nouveaux
cas par an. Nous devons retrouver une dynamique de dépistage beaucoup plus
forte. Mobilisation générale avec l’Assurance maladie, les ARS et les collectivités pour aller vers les femmes et
leur proposer le dépistage. C’est le cœur de la bataille. (…)
Parfois j’ai l’impression qu’on banalise le cancer du sein. Comme un phénomène
comme un autre. Rien de banal dans cette maladie. Rien de normal. Aucune
fatalité ne doit s’installer. On a les outils pour le faire reculer. Nous
devons toutes et tous les saisir.
> Au printemps dernier, le
ministère de la Santé a fait le choix, comme seuls
quelques pays au monde, de commander 200 000 doses du traitement d’immunisation
contre la bronchiolite, qui, à l’époque, n’avait pas obtenu toutes ses
autorisations. C’est le cas depuis. C’était donc le bon choix.
Cette campagne d’immunisation est un succès. Le taux d’adhésion est
impressionnant, au-delà de tous les chiffres que les spécialistes prévoyaient.
Nous dialoguons au jour le jour avec les industriels pour augmenter leur
production. La mobilisation est complète.
L’an dernier les bébés qui ont été hospitalisés en réanimation étaient en
majorité de tout jeunes nourrissons. Les maternités disposeront donc bien des
doses nécessaires pour protéger ces publics prioritaires. Tout ceci constitue
un vrai progrès de santé publique.
> [Présentation du plan pour la
sécurité des professionnels de santé]
Parce qu’il n’est pas acceptable que celles et ceux qui nous soignent
soient menacés dans l’exercice de leurs missions, parce que nous devons tout
faire pour rendre attractifs et redonner du sens aux métiers de la santé dans
un contexte de pénurie de soignants et parce que nous devons collectivement lutter
contre toute forme de violences dans notre société, qui portent atteinte à la
cohésion de notre Nation, nous avons fait de la sécurité des soignants un chantier
prioritaire du ministère de la Santé et de la Prévention.
Le 8 juin dernier, le docteur Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins,
et Nathalie Nion, cadre supérieure de santé à l’AP-HP, ont remis leurs recommandations
pour mieux appréhender les violences envers les soignants, mieux les prévenir
et mieux protéger les victimes. Aujourd’hui, nous présentons le plan
interministériel pour la sécurité de nos professionnels de santé est finalisé autour
de 42 mesures qui suivent trois axes : sensibiliser le public et former les soignants
; prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels ; déclarer
les agressions et accompagner les victimes.
Une priorité qui appelle une mobilisation de tous les acteurs pour endiguer ces
violences. Depuis le début d’année, c’est en concertation avec les responsables
de la sécurité des établissements, les représentants des patients, les
encadrants, les universitaires et bien évidemment avec les professionnels de
santé que nous avons travaillé à identifier de nouvelles solutions face aux
agressions physiques comme verbales commises à l’encontre des professionnels de
santé.
Mais la mobilisation pour la sécurité de nos soignants doit franchir un nouveau
cap. C’est notre ambition à travers ce plan. Un important travail
interministériel, en associant les ministères de l’Intérieur, de la Justice et
de la Transformation et de la Fonction Publiques, a notamment permis des
avancées significatives en matière de protection pénale des soignants.
Tous les ministères concernés par les actions prévues dans ce plan mobiliseront
leur administration pour intensifier la dynamique dans la lutte contre les violences,
pour insister sur le nécessaire accompagnement des victimes et pour leur
demander de mettre en œuvre de nouveaux dispositifs de protection des agents.
L’action de l’Etat se doit d’être exemplaire. Nous mobiliserons tous les leviers
à notre disposition, y compris parlementaires, pour atteindre notre objectif.
Face aux violences à l’encontre des soignants, le Gouvernement a souhaité que chacun
prenne ses responsabilités. C’est pourquoi la mobilisation que nous appelons de
nos vœux avec le ministre de la Santé et de la Prévention concerne également
les usagers du système de santé et les professionnels de santé, notamment aux
travers des Ordres et des Fédérations d’établissements publics et privés. Notre
message est clair : ils sont eux aussi garants de la tolérance zéro que nous
prônons, notamment au travers du respect dû par les patients aux soignants et
du devoir de ces derniers de signaler les violences.
Ce message, nous aurons l’occasion de le rappeler dans les prochaines semaines.
Renforcer la sécurité des professionnels de santé représente un enjeu majeur pour
préserver leur santé et améliorer leurs conditions d’exercice. Nous en discuterons
avec les organisations syndicales représentatives des professionnels de santé
dès le mois d’octobre et ces thèmes seront inscrits à l’agenda du dialogue
social en ville comme à l’hôpital.
Le caractère intolérable des violences à l’encontre des professionnels de santé
nous impose une réponse empreinte de célérité et de fermeté. Nous avons donc pour
ambition de mettre en œuvre ce plan d’action dans les meilleurs délais. Ainsi,
les mesures qui relèvent de la politique partenariale entre les forces de sécurité
intérieure, les représentants de la justice et les professionnels de santé seront
prises dans les toutes prochaines semaines.
Voir des professionnels de santé menacés parce qu’ils ne peuvent pas recevoir
un patient immédiatement, parce qu’un patient est sous l’emprise de stupéfiants
ou parce qu’ils font appliquer le règlement d’un hôpital est un constat auquel nous
ne nous résolvons pas. Si la santé est un bien commun, alors il est de notre
responsabilité collective de s’assurer que les soignants exercent dans des conditions
de sécurité satisfaisantes : nous le leur devons.
> Le système de santé est à la fois formidable et tellement fragile. (…) Notre job est de bouger sinon le système va tomber. Il y a des années difficiles à venir
> [Hôpital] Dans une trop petite structure, on ne rend pas la même qualité des soins. Cette prise de conscience progresse. Dès lors qu’il n’y a pas de perte de chance, qu’un maillage territorial existe et qu’il y a un SAS [service d'accès aux soins], indispensable, il faut revenir à cette gradation. Il faut des hôpitaux de proximité et d’autres de pointe à qui il faut redonner les moyens d’être à la pointe.
> La prévention est un des principaux champ d’innovation.
(…) On doit mettre quelque chose dans le système qui change et c’est la prévention.
Notre système de santé ne tiendra pas si on ne prend pas ce virage. (…)
Nous devons réinvestir ce champ. J’ai proposé à Emmanuel Macron et Élisabeth
Borne de réallouer une partie des crédits de France 2030 (…) pour en faire une
enveloppe de plusieurs centaines de millions d’euros afin de développer cette
connaissance et ça vaut aussi pour la recherche où on est largement en retard.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> [Journée internationale des personnes âgées] «
La vieillesse ce n’est pas que de l’avoir été. C’est de l’être encore. C’est du
devenir. Intensément. » (Laure Adler)
Que cette journée permette de célébrer ce que nous apportent chaque jour les
personnes âgées et la force des liens intergénérationnels composant notre
société !
> Engagement tenu aujourd’hui avec la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé. +350€/mois en moyenne pour 120 000 bénéficiaires !
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> Nous mettons en place des cours d'empathie dans
les écoles pour lutter contre le harcèlement scolaire et renforçons les cours à
la vie affective et sexuelle pour les collégiens et lycéens afin de promouvoir
des relations affectives saines et rappeler l'impératif de consentement.
> Les violences montent en puissance dans la pornographie. Pour mettre fin à l’impunité, je lance un groupe de travail interministériel : retrait des vidéos comprenant tortures et actes de barbarie, retrait des contenus des victimes qui le demandent, respect du droit du travail.
> Il n’y a pas de doublures ni d’effets spéciaux dans la pornographie. Les violences et les actes sauvages ne sont pas simulés. Les femmes se retrouvent contraintes de tourner des scènes humiliantes et dégradantes. Le gouvernement a décidé d’agir !
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Je suis pour une France ouverte sur le monde !
La réindustrialisation des territoires est importante économiquement,
socialement, mais surtout politiquement pour lutter contre les extrêmes. C'est
une arme anti-colère.
> Le problème des voitures faites ailleurs, c’est qu’elles ne sont pas chères, mais elles sont extrêmement coûteuses pour l’environnement. Avec les voitures électriques «made in France», je veux réconcilier économie et écologie.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Il n'y a qu'un seul courant de la vie politique
française qui défende l'existence, la puissance et la solidarité de l'Europe :
c'est le nôtre !
> Avant de réguler, il faut maîtriser l'intelligence artificielle. C'est une nécessité vitale, et nous en avons surtout les moyens ! La France n'a jamais cessé d'être une grande nation de sciences et de mathématiques.
Thomas Cazenave
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> La réalité de la crise du logement est réelle.
Il faut créer un choc foncier : libérer des terrains qui sont constructibles et
non utilisés ! Je suis favorable à exonérer, même temporairement, la plus-value
pour encourager les propriétaires à céder leurs terrains.
> La politique de la baisse
d'impôts continue car elle produit des résultats:
- création de 2 millions d'emplois
- baisse du taux de chômage
- 1% de croissance en 2023 Notre stratégie est la bonne.
> Frauder c'est voler ! Je ne supporte plus de voir se répandre sur les réseaux sociaux des incitations à la fraude sociale. Il faut combattre ce fléau, c'est un enjeu de cohésion sociale : nous allons créer un délit d'incitation à la fraude sociale.
Agnès Firmin Le Bodo
(ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de
santé)
> Notre méthode c’est avant tout la
co-construction par les professionnels et pour les professionnels. Les défis de
notre système de santé, nous les relèverons ensemble.
Fadila Khattabi (ministre
déléguée chargée des Personnes handicapées)
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Dans l’inceste, on a un triple tabou : le tabou des violences sur les
enfants, le tabou de la sexualité (...) et le tabou des violences sexuelles sur
enfants dans les familles.
> [Campagne audiovisuelle contre l’inceste] L’idée de ce spot, c’est de dire que ce n’est pas les enfants qui doivent libérer leur parole, même si on en a besoin pour exprimer ce qu'ils ont vécu, mais c'est l’environnement doit se saisir de cela, les protéger et mieux les écouter.
> [Inceste] Il faut que la parole se libère à l’intérieur de la famille, il faut que les parents et les grands-parents en parlent avec les enfants.
> Il faut enfin structurer l’éducation à la vie affective, au corps et à la sexualité au cours de la scolarité, en mettant l'accent dès la maternelle sur le concept de consentement et d'intimité, et appeler les parents à le faire avec nous. On ne va pas parler de sexualité en maternelle, mais parler de l’intimité du corps, du fait que personne ne doit toucher au corps (d'un enfant) sans son autorisation. C’est très important, c’est de la pédagogie.
Sarah El Hairy
(secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Il faut surtout accompagner les Français face à l'inflation, ce que
fait ce gouvernement, et les accompagner pour développer des solutions
concrètes pour faire des économies d'énergie. Nous augmentons notamment les
aides à la rénovation, parce que l'écologie ce n'est pas mettre les gens dans
des impasses, mais apporter des solutions à tout le monde. Nous sommes la
dernière génération à pouvoir avoir une action déterminante pour changer la
donne sur le climat et la biodiversité. C'est maintenant qu'il faut agir, le
temps n'est plus aux ambitions remises au lendemain.
> Le Parlement est dans son rôle quand il remet des rapports et formule des propositions. Celui de Jean-Paul Mattei est d'excellente qualité, d'autant qu'il s'inscrit dans la démarche portée par le président de la République avec les Rencontres de Saint-Denis, en signant un rapport transpartisan. Il questionne la fiscalité juste et ouvre des débats utiles. Il faut aller chercher plus de justice fiscale au niveau européen. Son idée n'est pas illégitime et a le mérite d'être soulevée. Ça n'étonnera personne que ça vienne d'un élu MoDem puisque nous avons toujours été sensibles à la justice sociale et fiscale. Je rappelle que le gouvernement a soutenu la création d'un impôt européen sur les sociétés et la fiscalisation des revenus des géants du numérique. Néanmoins, notre politique, ce n'est pas d'augmenter la pression fiscale, c'est de baisser la fiscalité pour les entreprises comme pour les particuliers.
> La fiscalité européenne, ça ne se discute pas que dans un Parlement national ! La ligne du MoDem, en faveur d'un juste partage de la valeur, n'a pas changé. C'est une réflexion à long terme et pas une proposition qui a vocation à se transformer en amendement dans le Projet de loi de finances 2024. Nous consacrerons 10 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour la transition environnementale dans le budget 2024, sans augmenter les impôts
> Nous consacrerons 10 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour la transition environnementale dans le budget 2024, sans augmenter les impôts. Au total, ce sont 40 milliards d'euros qui seront dédiés à la lutte contre le changement climatique et la préservation de l'eau et de la biodiversité. C'est historique, nous mobilisons des moyens à la hauteur de nos ambitions, pour mettre en œuvre la planification écologique.
> Le MoDem est toujours un allié exigeant, qui défend les budgets les plus justes socialement tout en préservant l'attractivité économique du pays et la compétitivité de nos entreprises. Des propositions seront présentées qui respectent ces deux jambes de notre ADN.
> [Doublement des franchises médicales] C'est une discussion qui mérite une étude d'impact. Ce qui est essentiel pour nous, c'est que le plafond annuel de la franchise, fixé à 50 euros en 2008, n'augmente pas. Il faut une vigilance sur les classes populaires, raison pour laquelle pour nous tenons au maintien de ce plafond.
> Je vais être très claire : l'article sur la régularisation des travailleurs sans papier évoluant dans des secteurs en tension est nécessaire. Nous tenons à l'équilibre de ce texte. Il faut mettre fin à une hypocrisie : tous les parlementaires, de tous les bords politiques, ont déjà été sollicités par un restaurateur, un boulanger ou un chef d'entreprise de leur territoire pour faire régulariser l'un de leurs salariés essentiel à leur activité. Le vrai combat du MoDem c'est de réussir l'intégration de ceux qui participent à la souveraineté économique de notre pays.
> Avant tout le monde, le MoDem a appelé au dépassement des clivages. Tous ceux qui pensent pouvoir participer à l'apaisement du pays seront les bienvenus pour porter un projet partagé. Nous ne serons jamais ceux qui rejettent ! À Guidel, nous accueillerons d'ailleurs Rachida Dati qui participera à une table ronde sur le pacte républicain.
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
Notre vitalité, notre santé, notre enthousiasme conquérant, c’est dans notre
esprit. Guidel, déjà douze ans, c’est une réponse à ceux qui prédisaient notre
disparition. La condition du pluralisme, c’était de sortir de la
bipolarisation, afin qu’il y ait au centre de la vie politique française une
formation et un socle puissants.
Cela a été un combat mené contre nous, et par nous, et au bout du compte, ce
combat, on a le résultat tous ensemble, dans la chaleur de cette salle, nous
l’avons gagné. Ce n’est pas le seul. Et c’est un combat précieux.
Cette affirmation-là, qui était celle que nous articulions hier, articulons
aujourd’hui et articulerons demain : la clef du pluralisme, de
l’acceptation des différences, de la compréhension mutuelle, c’est dans
l’existence de ce socle central qui réunit des femmes et des hommes de bonne
volonté que nous aurions dû réunir depuis longtemps. C’est un message personnel
pour Jean-Yves Le Drian… Nous avions beaucoup évoqué cette perspective, sans
réussir à le faire, et c’est grâce à l’alliance contractée avec Emmanuel Macron
que nous avons réussi cette réalisation de la condition du pluralisme d’un
centre, que nous avons rendu à la démocratie française le meilleur service que
nous pouvions lui rendre.
Il y a un autre service à lui rendre : rejeter le pessimisme qui nous
détruit de l’intérieur, le sentiment d’impasse généralisée dans lequel les
Français, et notamment les jeunes Français, se trouvent. C’est un crime contre
notre peuple. Réfuter cette fatalité qui conduit à un effondrement prochain.
Si nous prenons au sérieux ce qui est en train de se passer, le poison d’un
pessimisme généralisé qui conduit à penser que l’humanité n’est pas la
solution, mais le problème, il ne faut pas s’étonner des conditions dramatiques
et irréparables : l’effondrement de la démocratie française, qui avait
tenu bon par rapport au niveau européen. C’est le symptôme du découragement que
nous laissons progressivement s'installer. C’est donc là, précisément, notre
responsabilité de réinsuffler de l’optimisme, de la volonté, de la
détermination, de la résolution, une vision positive de l’avenir qui pour l’instant
manque tant. C’est à cela que je souhaite consacrer mon intervention.
Nous avons à relever plusieurs défis. Ce n’est pas par hasard que j’ai été
souvent le seul défenseur de la planification dans notre mode de gouvernance.
Quand on voit fonctionner les autres, quand on parle avec les dirigeants
chinois, dont je ne partage pas l’idéologie ni les méthodes, c’est intéressant
de voir ce que pense ce peuple. La Chine va perdre, dans les trente ans qui
viennent, l’équivalent de la totalité de la population européenne. S’il y a un
tsunami, celui-là en est un. Eux qui avaient choisi la politique de l’enfant
unique, ils avaient choisi d’en sortir, mais n’y arrivent pas.
Pour nous, un enfant unique, ça va très bien. Mais quand il n’y a que ça, ni
sœur, ni frère, ni oncle, ni tante, ni cousin, il n’y a que ce lien vertical.
C’est très difficile à porter au début, mais après, on reproduit ce modèle
social. Les autorités chinoises ont du souci à se faire.Je voudrais énumérer
cinq défis. Le premier : nous devons remettre la France sur le
fil de la production. C‘est le seul moyen non seulement d’être économiquement
rigoureux, mais de sauver notre modèle social. Personne ne se rend compte.
C’est devenu habituel. Personne ne se rend compte de l’originalité extrême, de
la singularité absolue, que la France a construite après le Conseil national de
la résistance. Personne ne se rend compte dans nos combats politiques de
l’incroyable choix d’un pays qui a décidé de prendre en charge la totalité des
services publics, pour la totalité des citoyens, pour la totalité de la
vie ! Les autres pays vivent dans un modèle du chacun pour soi : tu
paies l’éducation de tes enfants, si tu en as les moyens, tu paies ta retraite,
si tu en as les moyens, tu t’assures contre le chômage, si tu en as les moyens,
et cela est mis à la charge de chacun. Notre modèle n’est pas celui du chacun
pour soi, mais du tous pour un !
Si l’on veut le sauvegarder, il y a deux conditions : être assez nombreux
pour que ceux qui cotisent et paient des impôts puissent assumer cette
charge ; et que le pays soit suffisamment productif. La France avait
décroché depuis si longtemps du modèle de la production. On a accepté les
délocalisations, parfois on les a voulues. On s’est éloignés de cette guerre
d’influence qui consiste à sauvegarder, répandre les technologies. Cela se
traduit hélas dans les résultats de notre commerce extérieur, cruellement, puisque
les études du Plan l’ont montré surabondamment ces dernières années : nous
étions à 650 millions de déficit sur les légumes essentiels – l’indice dit
« ratatouille ». Sur ces principaux légumes, 650 millions de déficit.
Vous n’allez pas me dire que la terre et le savoir-faire français ne peuvent
pas produire ces légumes-là.
Pour moi, on parle toujours de productions industrielles et du caractère vert
de celles-ci, mais pour nous, l’agriculture compte beaucoup, et c’est pourquoi
Marc, tu as une charge si importante. Après la guerre en Ukraine, quand on
regarde nos marchés, on a une certitude : si s’interrompait l’alimentation
des marchés africains de la part de la Russie, on aurait une crise de famine
multipliée. Cette menace-là nous oblige à poser le problème. Cela a une
conséquence directe, aujourd’hui encourageante : pendant très longtemps,
le dilemme, la question de celui qui voulait la souveraineté alimentaire, était
impossible à résoudre. Pour garantir la production de votre pays et accepter le
risque des fluctuations, il y a une loi : il faut produire plus que ce
qu’on consommera. Hier, il y a quelques années encore, c’était impossible à
résoudre, parce qu’il fallait stocker. Vous vous souvenez, la Commission
européenne commandait à l’époque de grands programmes de stockages. C’est fini.
Désormais, s’est ouverte une autre logique : les surplus peuvent servir à l’agro-industrie,
à l’agro-chimie, à servir des carburants propres, comme matière première, pour
permettre de fabriquer des substituts à des matières plastiques. C’est une
nouvelle terriblement optimiste : on a devant nous des chances qui
n’existaient pas avant.
J’ai été frappé par une étude du Boston Consulting Group sur les coûts
comparatifs et concurrences possibles : désormais, en Europe, la première
place en productivité, ce n’est plus l’Allemagne, mais la France. C’est une
réussite à mettre à l’actif du gouvernement actuel. Nous, la France, nous
étions habitués à nous penser comme inférieurs sur ces domaines-là de la
politique économique. Et une pensée cohérente, parfois incomprise, a permis de
retrouver le niveau. Nous avons cette cohérence doctrinale, philosophique.
C’est le premier défi, un immense effort.
Deuxième défi : notre stratégie de développement durable. Très souvent, il
y a des efforts si importants qu’ils découragent souvent. Le premier, c’est la
réduction des gaz à effet de serre. Si on veut une politique de réduction
continue de l’émission des gaz à effet de serre, pour être les moins émetteurs
dans le monde, on sait la clef, défendue envers et contre tous : la
capacité de production électrique par le nucléaire français. Si on veut ne plus
émettre de gaz à effet de serre, il y a naturellement la production d’énergies
renouvelables (hydroélectrique, solaire), mais la caractéristique principale de
ces énergies, c’est qu’elles sont intermittentes. Le soleil ne brille pas tout
le temps. Quand j’étais jeune député, et que je combattais la privatisation
d’EDF, on me disait : « l’électricité, c’est comme la fraise des
bois, ça ne se stocke pas et ça ne se transporte pas ». On a un peu
progressé sur le transport, pas sur le stockage. Une énergie intermittente ne
peut se compenser que par une énergie pilotable. La seule énergie pilotable
non-émettrice de gaz à effet de serre, c’est le nucléaire. Et nous sommes parmi
les premiers dans le monde à avoir maîtrisé cette énergie-là. Le président de
la République a fait un choix volontaire et courageux de maintenir et augmenter
notre capacité nucléaire.
Deuxième enjeu majeur : il faut réduire la consommation quand on peut,
sans perdre en bien-être. Il n’est pas question de mettre la marche arrière.
Des technologies existent. C’est très facile, si les esprits changent. Nous
vivons debout sur une immense chaudière constamment créatrice, et éternelle, en
tous cas à l’échelle humaine. C’est la géothermie : 95% du territoire
français est éligible à la géothermie. Les économies sont considérables. Pour
chauffer un logement, si vous avez une ressource en géothermie, c’est 80%
d’économie d’électricité avec une pompe à chaleur. Pour climatiser, rafraîchir
pendant l’été, l’économie est de 90% par rapport à un climatiseur. C’est
immédiatement disponible, c’est demain matin. Il faut former les foreurs, il
faut financer les foreuses. Cela coute 900 000 euros, ça dure 20 ans. Il n’y en
a pas. Dans le sud-ouest, il y a un appareil de forage. Nous, qui avons été les
foreurs de la planète ! Et enfin, il faut trouver un appareil de
financement. Cela coûte près de 15 000 euros. Il faut le financer car le retour
par investissement est certain. Pourquoi on ne le fait pas ? C’est un
grand mystère. Le président a créé une installation de géothermie à l’Elysée.
Cela permet de faire le pont, dans le temps, entre ce que nous attendons et la
situation d’aujourd’hui.
Troisième défi : il faut concevoir la ville différemment. Les maires
savent ce dont nous parlons. La loi sur le zéro artificialisation nette impose
de voir les villes différemment. La biodiversité, Sarah, avec tout ce que vous
envisagez : l’amélioration des biotopes… Il faut créer des conditions de
nourrissage des pollinisateurs. J’ai dit à Sarah dans le creux de l’oreille, ce
que je vais vous dire publiquement : j’approuve l’incitation à planter des
haies. Mais fournissez-nous des plantes ! Si vous vous laissez aller à
continuer à ce que vos prédécesseurs ont fait : vanter mais ne pas donner
les moyens, c’est comme siffler dans un violon !
Dernier point, plus délicat. Ce n’est pas dans l’air du temps. Bien sûr, il
faut continuer tous les efforts que la France conduit pour arriver au standard
que nous nous fixons. Mais la France, c’est le millième de l’atmosphère de la
planète et le centième de l’émission de gaz à effet de serre. Tous les
autres font pire. Tous les autres relancent les centrales à charbon. On prouve
que le charbon est la pire de ces énergies ! Avant le pétrole, avant le
gaz. Or, toute la planète relance les centrales à charbon, et nous ne faisons
rien. Regardez la Grande-Bretagne. Si vous croyez que les sociétés vont
accepter de concentrer les efforts sur leurs ressources propres alors que tous
les autres renoncent et se servent de ces renoncements pour être des concurrents
indépassables, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Mesdames et messieurs les
députés européens, monsieur le commissaire européen, mesdames et messieurs le
futurs Premiers ministres et présidents de la République présents dans la salle
(rires), nous avons une exigence absolue de mener ce combat à l’échelon
international parce que cela va s’effondrer. La volonté des peuples vertueux ne
résistera pas à l’effondrement économique si les autres font le contraire de ce
que nous nous sommes engagés à faire.
Troisième défi et troisième optimisme : il faut que nous planifions l’idée
de revenir à l’équilibre des finances publiques. Nous avons partagé vingt
années de combat. La situation que nous avons aujourd’hui est inacceptable
moralement : la responsabilité des générations qui ont accepté cette
offense au bon sens et à la responsabilité de prendre pour eux tous les
bénéfices de tous les budgets de fonctionnement et qui laissent la charge à
leurs enfants de payer, c’est impossible à accepter. Je suis allé devant le
Conseil d’orientation des retraites (COR) pour leur donner des chiffres précis
sur un débat que nous avons eu : les messages que l’opinion recevait du
COR c’était que les retraites étaient en excédent. Tous les Français l’ont cru,
principalement les oppositions. « Il est possible qu’en 2030, il manque
quelques milliards », me disent certains. Mais c’est en équilibre parce
que l’Etat verse 40 milliards pour l’atteindre ! Et 1 milliard, je le
rappelle, c’est 1 000 millions. Le calcul mental est une science majeure,
cynique. C’est donc 40 000 millions d’euros qui, tous les ans, sont versés au
système de retraite pour atteindre l’équilibre. Ces 40 000 millions d’euros
sont, au moins pour un tiers, empruntés. Cette année, 127 milliards ont été
empruntés par la France. Emprunter, ça paraît agréable ou facile, mais ceux qui
vont rembourser, ce sont les générations qui viennent. Ils vont avoir une
triple charge ! Assumer leur propre
vie, mais ils vont devoir assumer les pensions de leurs contemporains, et en
plus rembourser les pensions de leurs prédécesseurs ! C’est une honte,
c’est irresponsable !
J’ai été tellement triste que le Gouvernement ne fasse pas vérité avec les
Français là-dessus. Je pense qu’on aurait gagné un référendum sur ce sujet, en
expliquant cela, notre vision de la démocratie. Moi je crois que la démocratie
consiste à partager la responsabilité. L’argument de dire que « c’était
dans le programme, donc on l’applique », cela ne marche plus. Il y a une
exigence de participation du citoyen. S’il n’y a pas cette mutation de méthode
dans la démocratie qui fait que les gouvernants ne se sentent plus légitimes à
décider sans l’opinion… si l’on veut aller contre l’opinion, il y a une
arme : le référendum. Sans le soutien de l’opinion, ou la compréhension de
l’opinion, vous ne pouvez pas gouverner. C’est la vision que nous défendons
contre tout le reste du monde. Il n’y a qu’un moyen de s’en sortir : un
plan de long terme de retour à l’équilibre. Cela demande des efforts, entre 5
et 8 milliards d’efforts supplémentaires. Alors les gens comprendront qu’on
cherche simplement à sauvegarder l’équilibre des générations qui viennent. Cela
ne veut pas dire qu’on emprunte plus ! Mais il faut que la dette serve à
l’investissement, pas au fonctionnement. La dette est faite pour créer des
capacités nouvelles pour la nation. Hélas, ces dernières années, on s’est
endettés pour le fonctionnement, sans investir suffisamment.
Quatrième plan : l’éducation. Il ne faut pas qu’on se trompe. L’éducation
en France est dans une crise profondissime. Ayant largement exercé des
responsabilités et annoncé ce qui allait se passer, j’avais écrit La
décennie des mal-appris. En réalité, ce n’était pas une décennie mais un
demi-siècle. 20% des enfants ne savent pas lire et écrire correctement à leur
entrée en 6ème. On se dit que la France, qui a été le pays considéré comme le
meilleur pays en termes d’éducation primaire… Quand on constate qu’il y a un
enfant sur deux qui ne sait pas placer la fraction ½ sur une échelle de 0 à 5,
au collège. Comme dit Victor Hugo : « Ces choses-là sont rudes, pour
les comprendre il faut avoir fait des études ». La langue, orale, écrite,
l’orthographe, alors… Nous sommes devant des responsabilités très
importantes.
Quand vous parlez avec des enseignants français de la tenue dans la classe,
vous avez le même genre de frayeur : vous ne pouvez pas enseigner sans un
cadre minimal, une concentration minimale dans la classe. On ne sait plus
traiter ce problème. Je sais le rôle que l’omniprésence des écrans joue. Cela
peut être la meilleure et la pire des choses. Quand vous apprenez que les
dirigeants de la Silicon Valley ont créé des écoles pour leurs enfants qui sont
des écoles SANS écrans, c’est qu’on n’a pas la même capacité d’apprendre selon
qu’on les reçoit passivement, ou selon qu’on va les chercher. La lecture,
l’écriture, la conversation, permettent d’aller chercher des connaissances, de
la compréhension du monde.
Moi, je crois, et j’accepte d’être pris pour un idéaliste, qu’à l’école, on
peut redresser la situation en cinq années pour retrouver le niveau. Il
faut partir d’un paradoxe : on connaît tous un professeur formidable, qui
nous a parfois sauvé, mais personne ne les repère pour s’inspirer de leurs
méthodes. Je propose que ce soit sur cela qu’on fonde la reconstruction,
refondation de notre école, en repérant ceux qui réussissent à faire progresser
leur classe, quel que soit son niveau. Repérons-le et allons étudier,
chez chacun, sa stratégie pédagogique pour la répandre au plus grand
nombre. Ce n’est pas du sommet que viendra la réponse, mais du repérage
modeste, école par école. Cela s’appelait autrefois les cahiers pédagogiques,
qu’on se partageait.
Il faut que nous prenions en compte une règle : apprendre à nager avant de
plonger. Ce n’est pas possible de laisser entrer en 6ème des élèves qui ne
savent pas lire. On va de classe en classe, mais au bout du collège, ils seront
marginalisés, éjectés. Je n’arrive pas à accepter l’idée de ne pas offrir la
capacité à ces enfants de reconstruire les fondamentaux. C’est l’œuvre la plus
sociale que nous devrions envisager de faire. Si vous ne lui donnez pas cela,
c’est de la non-assistance à enfant en danger !
Une autre chose à faire : respecter les enseignants. Il n’y a rien qui
m’agace plus que ceux qui disent que les enseignants ne travaillent pas assez,
parlent de leurs horaires de travail… Moi, je ressens cela comme une offense,
comme quelque chose d’insultant. On ne demande jamais quel est le temps de
travail effectif d’un journaliste qui vient faire 20 mn à la télévision. On ne
pense pas qu’un magistrat ne travaille pas assez parce qu’on n'en décompterait
que le travail durant une audience. Les enseignants sont victimes de cette
persécution. Que ceux qui pensent cela viennent 15 jours pendant une classe
avec la préparation des cours, avec les horaires effectifs de cours, avec les
heures de correction des copies, avec les conseils de classe, avec les heures
de réunions avec les parents… Et là, nous serons prêts à écouter leurs
arguments. On a du mal à recruter et les enseignants s’en vont, ils ne se
sentent pas encouragés ni soutenus. Nous ne devrions pas accepter ce mouvement.
Cinquième défi : la refondation de notre démocratie et action publique. Ce
n’est pas le plus mince des défis. Nous pourrions aussi prendre la santé, le
logement, la sécurité… tous dépendent de l’action publique. L’action publique
ne fonctionne pas bien. Je veux dire un constat : le président de la
République, depuis son élection, c’est la question qui le travaille le plus.
Les richesses, les capacités, les possibilités d’innovation sont sur le
terrain, pourquoi est-ce qu’en haut, on ne les entend jamais ? C’était
cela, le Grand débat. Allons voir sur le terrain pour débloquer les choses. Il
y a un potentiel formidable. Si nous débloquons l’action publique, il faut
aussi débloquer la démocratie.
Cette exigence de changement a fait l’objet de multiples promesses. Il faut passer
à la réalisation. Quelque chose s’est passé : le président de la
République a réuni à Saint-Denis les responsables de partis politiques. C’était
extraordinaire comme moment. Ils se sont découverts entre eux, ils ne se
connaissaient pas, ils se sont écoutés. Comme le président de la République
sait faire, il a fait un marathon de douze heures. Quand vous êtes douze heures
dans la même pièce, vous êtes obligé de les écouter. Des gens totalement
opposés en venaient à dire des choses assez semblables et à découvrir dans les
yeux de l’autre que leur thèse n’était pas si favorable qu’ils imaginaient
qu’elle le fût. Quand un parti d’extrême gauche plaidait pour un référendum et
l’abaissement du nombre de signatures, et que l’extrême droite prônait la même
chose… Désormais, on est certains qu’il y aura une suite. Quand sur les
questions essentielles, la loi électorale, la proportionnelle, les lois des
collectivités locales, le référendum, le président de la République convoque
les chefs de parti et dit que c’est dans notre périmètre, on va s’en
occuper.
La loi électorale et la proportionnelle : ce n’est pas possible qu’il y
ait en France une loi qui fait que le suffrage d’un très grand nombre
d’électeurs n’est pas pris en compte. Tous les électeurs doivent être
représentés. La loi électorale juste, c’est l’obligation de travailler
ensemble. Nous sommes défenseurs d’une recréation de la loi électorale :
la proportionnelle départementale, ou un autre système adaptable, le système
allemand, on vote dans des circonscriptions. L’objection à la proportionnelle
oppose qu’il s’agit de la IVème République. En France, De Gaulle avait pensé un
moyen pour échapper à la division : l’élection du président de la
République par suffrage universel. C’est lui qui a la charge de ménager les
opinions différentes.
Si nous avions eu la proportionnelle, des forces politiques se seraient
présentées chacune sous ses couleurs, sans alliance, cela aurait conforté la
certitude qu’elles doivent travailler ensemble.
Ce n’est pas possible qu’on conserve la loi électorale de Paris, Lyon et
Marseille : les maires des trois plus grandes villes de France ne sont pas
élus au suffrage universel ! Je souhaiterais aussi qu’on traite des
régions, aucun électeur ne connaît ses conseillers régionaux, cela pose un
problème.
Nous allons aborder des élections européennes très importantes, dans un climat
inédit dans la politique française. Avant, quand on y allait, c’était avec une
réticence générale des concurrents, des europhobes et eurosceptiques tenaient
le haut du pavé. Nous, engagés pour l’Europe, avions du mal à défendre nos
idées. C’est fini. Si l’on regarde le choc climatique que nous avons devant
nous, l’inflation, le manquement de Poutine à l’intangibilité des frontières,
la fracture ouverte au sein de la société américaine, la remise en cause de la
Chine, des principes-mêmes du commerce mondial, avec le protectionnisme, les
tremblements de terre politiques du continent africain, tout cela n’a qu’une
réponse possible : l’existence, la puissance, la solidarité de l’Europe.
Pour la première fois, nous serons sans aucun complexe à défendre ce
modèle ! Ceux qui sont eurosceptiques, qu’ils aillent voir Madame
Meloni ! Il ne s’est pas passé une année sans qu’elle se tourne vers
l’Europe, constatant son impuissance. Je les invite à aller voir les partisans
du Brexit : c’est la crise économique, du niveau de vie, de l’emploi, et
une immigration multipliée par deux depuis la sortie de la Grande-Bretagne.
Nous avons désormais toutes les raisons et certitudes pour défendre
cette construction en cours qui est le seul recours pour un peuple.
Voilà ce que je suis certain que nous allons défendre dans les mois qui
viennent. Le plus profond de notre engagement, pas seulement politique, du fond
de ce que nous sommes, de ce qu’est la France. Un engagement du projet
français, de l’âme française. La France qui est une communauté de destins.
Notre identité n’est pas dans le passé. Elle est un peu dans l’histoire de
chacun, mais n’est pas une histoire de race, de couleur de peau, c’est une
histoire de projet de retour à nous-mêmes, qui nous porte au-delà de nos
angoisses. On va les vaincre ! Parce qu’on a en nous tout le ressort
nécessaire.
Dans le triptyque liberté-égalité-fraternité, on peut défendre la liberté, en
se moquant de l'égalité. On peut aussi défendre l’égalité, en se moquant de la
liberté. C’est la bipolarisation. Nous, nous sommes du côté de la
fraternité parce que la fraternité ne peut pas se concevoir sans égalité
et sans fraternité. C’est pourquoi nous sommes la clef de voûte de l’engagement
des citoyens au service de la France, dans cette famille politique.
Il est de notre devoir de le transmettre à la société française.
Dans les semaines qui viennent, nous allons vivre une épreuve injuste à bien
des égards et scandaleuse pour une famille politique qui a fait de la
moralisation de la vie publique un de ses mantras. A ceux qui parmi nous vont
devoir affronter cette épreuve : il n’est pas vrai que nous ayons en quoi
que ce soit participé au moindre détournement dont nous sommes accusés, sur des
accusations qui se sont effondrées les unes après les autres par l’enquête
elle-même. Ce n’est pas vrai. Et quand vous êtes certains que ce n’est pas
vrai, un procès finalement, c’est un moment de libération.
Quand ce sera dur, et si c’est dur, je penserai à vous. Et cela va être dur.
> [discours d’ouverture à l'Université de rentrée du
MoDem]
J'ai plusieurs choses à vous dire.
La première, c'est que le covid19 est de retour. Il y a plusieurs des nôtres
qui ont été en situation de le rencontrer. Et donc je vous encourage à être prudents,
à limiter les effusions qui pourtant vous sont habituelles, diurnes et
vespérales, je n'ai pas dit nocturne. Donc je suis très content qu'on soit là
pour réfléchir comme nous le faisons, confronter nos regards sur une situation
dont je vais dire un mot dans une minute.
C'est un moment particulièrement, comment on peut dire, décisif des temps que
nous vivons et de ce que nous allons traverser et de ce que nous avons à
traverser. Il y a longtemps que les continents dérivent à la surface de la
planète et cette fois ci, il dérive aussi en politique à la surface de la
planète. Les très grands mouvements géopolitiques qui sont lancés, géopolitiques,
et si j'osais, je dirais, géo sociologiques. C'est ce qui se passe dans la
profondeur des peuples qui paraissaient stabilisés depuis des décennies, depuis
la guerre, et qui aujourd'hui est complètement bouleversé. Tout ce qui se passe
là intéresse chacun d'entre nous. Et si l'on croit qu'on va pouvoir traverser
les temps qui viennent sans que nous nous reposions les questions
fondamentales, on se trompe.
Les questions fondamentales qui tiennent à notre, simplement, à notre place
dans l'humanité et à la responsabilité que nous avons, nous humains, nous
occidentaux, nous européens, nous français. Jamais nous n'avons été placés
devant des responsabilités comme celles-là depuis très longtemps. Tout ce qui
était stable connaît aujourd'hui des bouleversements profonds. Alors il y a les
bouleversements qu'on voit. Évidemment qu'on ressent les changements
climatiques, le changement climatique et les changements qui sont induits par
le changement climatique, dans tous les aspects de la vie. On a le ministre de
l'Agriculture et la ministre de la Biodiversité, donc c'est dire à quel point
nous sommes frappés par cela. On a le ministre de l'Outre-mer et la question de
l'outre-mer est absolument centrale. Nous n'allons pas pouvoir passer dans les
années qui viennent sans que cette question-là trouve des réponses nouvelles.
Et puis on a le ministre du Numérique et Dieu sait que dans les changements que
nous évoquons, la question du numérique est une question qui est une onde de
choc pour la totalité de notre organisation de société. Et donc on a beaucoup
de chance d'avoir ces responsabilités. On a beaucoup de chance d'être ensemble
pour les vivre.
Et quand je dis être ensemble pour les vivre, ceux qui ne nous connaîtraient
pas ou ceux qui nous suivent sur Internet, cette famille politique n'est pas
tout à fait une famille politique comme les autres. Ce courant politique n'est
pas tout à fait un courant politique comme les autres, pour deux raisons. La
première, qui est très importante pour nous, c'est que, avec le temps, dans la
traversée des déserts, et Dieu sait que nous avons connu des traversées du
désert. Dans la traversée du désert, quelque chose s'est soudé en nous, s’est
cimenté en nous qui fait que nous vivons et c'est pour un responsable politique
expérimenté, c’est très original et très heureux. Nous vivons, nous, une
solidarité sans aucune faille. C'est rare les mouvements politiques puissants
qui ont un groupe puissant à l'Assemblée nationale, une influence sur la vie
politique et qui vivent une solidarité sans faille. Pour ma part, je n’en
connais pas beaucoup et même dans l'histoire, je n’en connais pas beaucoup et
nous, nous avons cette chance-là.
Je disais ça à des journalistes tout à l'heure, c'est infiniment précieux. Et
bien sûr, vous savez pourquoi ! C'est étroitement lié au caractère escarpé
des chemins que nous avons parcouru. Comment dit La Fontaine ? Ce chemin est de
tous les côtés au soleil, exposé de tous les côtés aux orages, exposés aussi.
Ça nous a permis de créer quelque chose qui est infiniment précieux parce
qu’infiniment rare.
Donc, c'est le premier point. C'est une famille politique dont l'organisation
est fondée sur une solidarité sans faille.
Et deuxièmement, c'est une famille politique, c'est un courant politique qui
porte un message qui n'a pas changé depuis des décennies et qui aujourd'hui se
trouve exactement à l'épicentre de tous les problèmes qui se posent dans le
monde. Pourquoi ? Parce que nous revendiquons d'avoir une philosophie politique
et cette philosophie politique qui se résume en un mot, souvent galvaudé, mais
qui mérite d'être rappelé. Nous sommes des humanistes dans la vie politique
française, nous sommes des humanistes dans la vie politique européenne, c'est à
dire que nous considérons que le but de l'action politique, c'est de créer une
société dans laquelle l'humanité qu'il y a en chacun d'entre nous s'épanouira.
Que chacun soit plus créatif, plus sensible et plus conscient. Je veux vous
rappeler cette phrase que je répète tout le temps, donc vous ne serez pas surpris.
Cette phrase du grand philosophe politique Marc Sangnier, qui était à la qui
était à la fondation il y a 100 ans, de cette famille politique. Il dit la
démocratie et l'organisation sociale qui porte à son plus haut la conscience et
la responsabilité de chacun. La conscience et la responsabilité de chacun. Et
ça donne une vision complètement différente de ce qui se passe.
Comme vous le savez, j'ai prononcé le mot de démocratie dans tous les partis
politiques que j'ai eu la chance de diriger. Dans la longue chaîne de fidélité
et de succession, il y a eu des formes politiques différentes, toujours, il y a
eu le mot de démocratie dans le titre, toujours. Et donc ce n'est pas pour
rien. C'est parce que nous avons une idée de l'engagement politique qui, précisément,
répond aux problèmes du temps.
Comme vous le savez, la démocratie est aujourd'hui contesté fondamentalement, alors
qu'on croyait il y a encore 15 ans, 20 ans, qu'elle avait triomphé, que c'était
fait, que c'était, comme disait le grand, le grand politiste, que c'était la
fin de l'histoire avec la chute du mur de Berlin et nous, et nous voyons
aujourd'hui à quel point la démocratie, et dans son existence même ou dans les
épisodes qu'elle traverse, fragilisés à un point qui n'a jamais été le cas, au
point qu'elle est aujourd'hui la démocratie minoritaire dans le monde.
Les pays, les continents, les organisations politiques démocratiques sont
minoritaires dans le monde. Il suffit de voir ce qui se passe en Chine et ce
qui va se passer en Chine. La Chine va perdre dans les 30 ans qui viennent
l'équivalent de la totalité de la population européenne, 500 millions d'habitants
ou 450 millions d'habitants de moins. Parce que la politique qui a été suivie,
la politique de l'enfant unique, fait que, inéluctablement, il est question
démographique.
Ce sont des questions sans suspense. Qui est né, est né et qui n'est pas né, ne
naîtra pas. Il n'y a pas d'inconnu ou d'incertitude. Si ! on peut faire
mourir beaucoup plus de gens encore. Mais enfin, ceux qui ne sont pas nés vous
ne les retrouverez pas. Et ça touche tous les problèmes. La pyramide des âges
touche tous les problèmes, singulièrement.
Alfred Sauvy disait ça très bien. Singulièrement la vitalité d'un peuple, sa
créativité, sa capacité à entreprendre, sa volonté de regarder l'avenir avec
optimisme ou pessimisme. Tout cela est intimement lié. La Chine va vivre ça. Au
contraire, l'Inde va avoir une progression de sa population. L’Inde, qui
elle-même prise dans des crispations incroyables entre religions, entre
identité et religion.
L'Afrique va connaître une explosion de sa population et c'est à côté de chez
nous, un. Et si vous ajoutez la crise climatique par-dessus tout ça, mais la
crise économique, la crise politique, le fait que les assauts des intégrismes
sont en train de travailler profondément ces peuples en difficulté. Tout cela,
on va le vivre. Et ceux qui croiraient ou qui prétendraient qu'il y aura une
cloison étanche entre les événements du monde et notre vie nationale. Ceux-là
sont des enfants, ne comprennent pas ce qui va se passer. Et c'est pourquoi les
questions d'immigration, on recevra ce soir Ayyam Sureau, d'Immigration et
d'asile, dont elle a fait l'engagement de sa vie. Ces questions sont évidemment
centrales, aussi importantes que les questions qui touchent au climat, aussi
importantes que les questions qui touchent à l'énergie.
Et tout cela, nous affrontons, nous Français, avec un modèle unique et plus
fragile que les autres. Je veux insister sur ce point-là, l'organisation que
notre pays a choisie, qui est une organisation fondée sur la solidarité, la
solidarité maximale, la prise en charge par la communauté de tous les
investissements dans l'éducation, de la maternelle au Collège de France, de
tous les investissements de santé, la garantie des retraites universelle et
tout ce qui est assurance chômage, tout ce qui est de l'ordre des équipements
publics, tout cela en France et c'est le seul pays au monde qui a fait ça
repose uniquement sur cette règle que j'ai simplifiée en l'appelant la règle du
tous pour un. Encore faut-il qu'il y ait des tous, que le nombre de ceux qui
vont contribuer à la solidarité soit en proportion avec le nombre de ceux qui
vont bénéficier de la solidarité. Et si vous ne regardez rien qu'une seconde
les rapports numériques entre les deux, alors vous avez une idée des problèmes
que nous allons rencontrer. Et dans ce temps-là, crise climatique, crise
géopolitique, crispations religieuses, intégrismes, déstabilisation des
sociétés.
Regardez les sociétés américaines. Ne serait-ce que politiquement. Il y a un
sondage hier qui donne Trump dix points devant Biden, dix points devant Biden.
Et c'est comme une course poursuite, entre les poursuites d'un côté et la
fanatisation d'une partie de l'opinion américaine. Plus la guerre chez nous. La
guerre en Ukraine, le Haut-Karabakh aujourd'hui dont personne ne parle ou pas
beaucoup, le surgissement de la vague de l'inflation.
Et comme vous le savez, j'ai souvent répété que ceux qui croient que les vagues
d'inflation s'arrêtent du jour au lendemain n'ont pas beaucoup regardé
l'histoire des grands mouvements monétaires. Sur ces sujets-là, on va
l'affronter. Et il n'y a qu'une seule réponse possible. Comme tu le disais,
pour moi, il y a peut-être des gens qui vont raconter que on peut s'en tirer
tout seul.
C'est ce que disait madame Mélodie. Elle s'est fait élire en disant On va
régler tout seul la question de l'immigration, que l'Europe reste chez elle. Et
puis, moins d'un an après, on voit en voilà la situation. Et donc, pour nous,
cette question est vitale. Et il se trouve que par chance, pour la première
fois depuis très, très, très longtemps, on va avoir des élections européennes
qui nous placeront en situation exceptionnelle.
Je parle de nous et de nos amis de la majorité. En situation exceptionnelle
pourquoi ? Parce que nous serons les seuls dans le champ politique à défendre
cette thèse. Autrefois, il y avait concurrence entre les différentes visions de
l'Europe. Aujourd'hui, il me semble qu'il y a même plus de concurrence sur ce
sujet-là. Chacun s'éloigne et part dans son coin sur des thèses qui sont des
dérives, qui sont autant de dérives et dont on ne sortira pas.
Alors nous, nous allons vivre cette bataille avec l’espèce de joie de s'engager
de ceux qui voient leurs idées désormais au centre de la préoccupation
générale. Donc, c'est une très grande chance et on aura les responsables des
partis de la majorité. Mais il m'a semblé que ça ne suffisait pas. Il m'a
semblé que pour cette discussion européenne, fallait qu'on bouleverse un peu
notre organisation pour qu'on puisse parler avec les responsables eux-mêmes.
Et c'est la raison pour laquelle je vous annonce que Thierry Breton, le
commissaire européen, sera avec nous dimanche matin pour parler de cette
question centrale de l'avenir de l'Europe. Je l'ai invité, il a accepté et ce
sera un point de plus de notre enracinement dans la réflexion sur le sujet le
plus important de notre avenir. Nous avons beaucoup de chance d'être là et
comme tu le disais tout à l'heure, il y a 100 ans que nous avons, que nos
prédécesseurs, dont un député des Pyrénées-Atlantiques, il y en avait même deux
sur quatorze, ce qui n'est pas si mal.
Et il y avait là, il y avait un Balanant aussi, mais il y avait un député, un
homme formidable puisque, à la Libération, lorsqu'on a cherché quelqu'un
d’irréprochable pour tous les partis pour présider le premier Sénat, on disait
le Conseil de la République à la Libération. On est allé chercher cet homme de
chez nous qui s'appelait Auguste Champetier de Ribes et dont la salle du groupe
centriste au Sénat porte le nom.
Depuis cette époque, il était quasiment mourant, et il a été avec honneur le
premier président du Sénat, et a été capable de réunir toutes les sensibilités
de cette époque.
Je ne veux pas laisser passer ce moment d'histoire pour les plus jeunes d'entre
nous sans rappeler quelque chose qui doit faire notre fierté de tous les instants.
Lorsqu’ont été concédées, pas négociées, concédées les accords de Munich,
l'immense majorité des partis politiques français ont approuvé, applaudi ou se
sont tus.
Il y a un seul parti politique qui a choisi de prendre le risque Incroyable,
alors que toute l'opinion publique était ovationnée, ceux qui avaient signé les
accords de Munich ; un seul parti politique, c'est le Parti démocrate
populaire de l'époque. Petit parti, une dizaine de députés, une quinzaine de
députés et un petit parti avec un petit journal quotidien qui s'appelait
l'Aube, d'un beau nom de journal, et dont l'éditorial était signé par, il avait
26 ou 27 ans, un jeune agrégé d'histoire géographie qui aura un destin glorieux
et puis controversé après. Glorieux, parce qu'il aura été le président du
Conseil national de la Résistance lorsque Jean Moulin a été assassiné. Et après
il sera entraîné dans d'autres visions et d'autres dérives à propos de
l'Algérie française. Mais il a eu l'honneur de signer l'éditorial avec une des
phrases les plus belles que j'ai rencontrées de ma vie et qui doit constamment
nous servir d'inspiration lorsqu'il s'agit de dire « non ».
Sa dernière phrase de l'édito sur Munich. « Lorsqu'il s'agit de dire non,
le meilleur moment c'est le premier. » Eh bien rien que pour cette phrase,
et rien que pour cette histoire de cent années de l'engagement national et
européen qui est le nôtre, démocratique au travers de la planète. Rien que pour
cette certaine idée de l'homme que nous portons, je suis très heureux que nous
nous retrouvions à Guidel.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> En Europe, des gouvernements qui intègrent dans
leur coalition les Verts n'ont pas fait de planification écologique. A ceux qui
nous disent «vous en faites trop»: nous avons réussi la transition européenne
avec des ambitions radicales
> L'unité et le dépassement ne sont pas une fin en soi. Ils doivent être mis au service d'idées et d'un grand projet humaniste.
Bruno Studer (député)
> [Lutte contre les punaises de lit] Il faut avancer très vite, mettre
les bouchées doubles. Depuis 2019, nous alertons pour que ce sujet de santé
publique soit pris au sérieux. Lors de la précédente législature, nous avions
déposé une proposition de loi avec ma collègue Cathy Racon-Bouzon. Elle n'a pas
encore été examinée. Puis, en 2022, j'ai écrit plusieurs lettres, à la
direction interministérielle des Jeux olympiques puis au ministre de la Ville,
Olivier Klein, pour alerter sur la situation. Les réponses du gouvernement
n'ont pas été assez concrètes.
Il était prévisible que le sujet prenne de telles proportions. Il faut
désormais obtenir de l'exécutif que l'expérimentation de la plateforme de
signalement soit étendue partout en France. Nous devons également trouver le
moyen de rendre obligatoire la déclaration de présence des punaises de lit par
les particuliers comme les professionnels pour avoir une vraie cartographie de
leur prolifération. (…)
Rien ne sert de gesticuler, il faut affronter le problème sans démagogie. On ne
peut pas dire que rien n'a été fait sur le sujet : un plan interministériel
avait été mis en place en 2019. Une plateforme a été créée, tout comme une
certification pour les entreprises qui interviennent. C'était important. Par
ailleurs, les Insoumis n'ont jamais déposé leur texte dans l'une de leurs
niches parlementaires. S'ils avaient vraiment voulu en débattre, ils l'auraient
fait. Une chose est certaine : peut-être que Mathilde Panot comme moi
n'avons pas assez suivi le déploiement du plan gouvernemental. J'aurais dû
faire le siège des ministères sur ce sujet-là. (…)
Lorsque l'on est dans l'urgence, la loi n'est pas forcément le meilleur outil.
Il n'y a pas besoin de légiférer pour faire de ce problème un sujet de santé
publique. Beaucoup de choses sont envisageables avec le cadre réglementaire. Il
faut réactiver ce que le gouvernement avait commencé à mettre en place sous le
précédent mandat et diffuser les bonnes habitudes dans la population. Par
ailleurs, les cinémas et les entreprises de transport doivent mettre en place
des pratiques qui ne dépendent pas de la loi, en faisant de la détection
systématique. Les mairies pourraient également rendre obligatoire l'emballage
des encombrants, afin d'éviter la prolifération. Anne Hidalgo, qui réclame un
plan de lutte, l'a-t-elle fait à Paris ?
Et si effectivement les réseaux sociaux donnent l'impression que le phénomène
s'étend, nous n'en sommes pas certains, car il y a un vrai manque de
surveillance, d'où l'enjeu d'obligation de la déclaration pour les entreprises
qui font des interventions. Sur certains aspects, il faudra légiférer. Pour
instaurer des règles sur les logements individuels ou collectifs, notamment sur
le sujet de la prise en charge assurantielle, qui est aujourd'hui extrêmement
compliquée. Cela permettrait aussi de contraindre certaines collectivités, qui
aujourd'hui n'en font qu'à leur tête. Aujourd'hui, des villes comme Strasbourg,
au nom de l'écologie, défendent la cohabitation entre les hommes et les
punaises de lit, qui ne sont pas considérées comme nuisibles. C'est hallucinant
lorsque l'on sait que certaines personnes se sanglent pour dormir debout car
elles ne peuvent plus s'allonger dans leur lit. La loi doit venir rappeler à
ces collectivités leurs obligations.
Pour autant, ça ne serait pas la solution miraculeuse. Il y a encore tout à
faire sur le sujet : il n'existe même pas encore de filière française de
chiens de détection de punaises de lit. Mais il faut parfois que le monde médiatique
s'intéresse à des sujets pour que le milieu politique prenne plus conscience du
problème. Il n'est jamais trop tard.
● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
Nous sommes : une famille, soudée et déterminée à défendre ce pourquoi
elle se bat depuis bientôt un siècle : l’existence d’un courant central,
porté et préservé par l’action résolue de François Bayrou, défendant un projet
singulier qui dépasse chacun d’entre nous mais qui est rendu possible par notre
contribution à toutes et tous. Ce projet de société ambitieux pour la France,
au sein de l’Union européenne.
Face aux déséquilibres du monde, en Ukraine. En Arménie. Au Bélarus avec
Svitlana Tikhanovskaia, dans l’indo pacifique. En Afrique, ces déséquilibres si
bien analysés ce matin par Jean-Louis Bourlanges, Bernard Guetta et Jean-Yves
Le Drian, cette affirmation est plus que jamais nécessaire.
En me rendant à Kiev il y a quelques jours, j’ai été bouleversée par le courage
des Ukrainiens. Le courage et la détermination de celles et ceux qui se battent
pour qqch qui dépassent leur propre personne : leurs libertés. Et à
travers les leurs, la nôtre. Ne l’oublions jamais. Ces peuples nous imposent
d’être à la hauteur du projet européen.
Au MoDem, nous sommes viscéralement attachés au projet européen, et ce qui
s’est passé ces dernières années nous donne des raisons d’espérer. Depuis 2017,
et plus encore depuis 2019 avec une nouvelle génération de députés européens
qui portent si bien nos valeurs, elle a avancé comme jamais.
- Sur le plan de l’autonomie stratégique, de la défense,
- Sur la douloureuse question des migrations.
- Sur le plan des sanctions
- Elle a mis fin à sa naïveté
- Et sur le climat ; l’Europe nous a montré la voie. Il faut décupler nos
efforts ! Engagement inédit, le fit for 55 qui montre le chemin à
l’ensemble des États membres.
Sur le volet climatique comme sur le plan géopolitique, aucun des défis
auxquels nous sommes confrontés ne trouvera de solution sans le renforcement de
notre capacité à agir, à peser.
Mais malgré cette évidence et les succès majeurs de ces dernières années,
l’Union européenne subit une remise en cause intérieure : en Italie, en
Suède, en Hongrie, comme en France les ingénieurs du chaos nous expliquent que
tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés disparaitraient
miraculeusement sans intégration européenne.
Des affabulateurs qui mentent éhontément, surfent sur les doutes, la défiance.
Ceux qui promettent sans la moindre possibilité qu’il n’advienne et abiment
ainsi profondément la démocratie.
Pour les combattre, il nous faudra porter cette responsabilité et nous affirmer.
Et je sais votre détermination, pour porter haut cette ambition européenne qui
sous-tend l’engagement de chacune et chacun. Comme je connais votre énergie
pour les autres combats qui nous attendent.
Des combats pour retisser ce lien dans un pays traversé par les doutes, dont
une partie de la réponse, j’en suis absolument convaincue, passe par le fait de
cultiver ce que nous sommes. Le courage. La force des convictions. L’ancrage.
La proximité. L’écoute. Avec, toujours, l’humain au cœur de notre action. Et
cela vient de loin, puisque nous fêterons l’an prochain, notre centenaire.
Ce que nos parlementaires réalisent chaque jour, en créant des ponts. Sous
l’égide de Jean-Paul, de Jean-Marie, ils ont démontré que le MoDem était, pour
reprendre le terme photographique, un révélateur d’intérêt général chez nos
partenaires, comme dans certaines oppositions.
Et ce travail, il n’est pas seulement celui de notre président, de nos
ministres, de nos élus. Il est celui de tous les adhérents.
En sillonnant la France pour aller à votre rencontre, j’ai l’immense privilège
de vous voir agir sur le terrain, vous engager, tendre la main, rassembler,
écouter. Et à un moment où les fractures de tous ordres continuent de grandir,
c’est bien de cela dont nous avons besoin.
Ce que j’attends de vous c’est que vous cultiviez ce que vous êtes pour faire
rayonner non seulement nos idées, mais aussi une certaine manière de concevoir
l’engagement au service des autres. Aimer son territoire. Identifier ses forces
et ses faiblesses. Rassembler. Partager un constat. Et construire ensemble les
réponses.
Et nous serons à vos côtés pour vous y aider et vous offrir le soutien
nécessaire.
Il y a en chacun de nous ce matin cette part du MoDem qu’il convient de faire
fructifier. Pas pour notre égo. Mais parce que toutes et tous, vous détenez une
partie de la réponse aux besoins de notre pays. Alors je compte sur vous, nous comptons sur
vous, comme vous savez pouvoir compter sur nous, notre soutien à cet engagement
sans faille. Mais plus important encore, les Français comptent sur vous.
Jean-Paul Matteï
(président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
Je crois et je peux le dire au nom des députés du groupe présents ici : ces
deux jours ont été enrichissants intellectuellement, bien sûr avec tous les
échanges et les débats que nous avons eus. Humainement aussi, parce qu'être à
Guidel, c'est avant tout le plaisir de se retrouver, les militants de notre
coin, mais d'ailleurs échanger les uns avec les autres.
Alors, que dire de l'année qui vient de s'écouler ? Mes collègues députés
pourront témoigner. C'est une année où il a fallu s'adapter en permanence avec
une majorité qui n'est que relative et il faut en tirer les conséquences.
Cela oblige d'abord à être présent du lundi au vendredi, souvent avec des
heures d'hémicycle où l'on entend hurler la plupart du temps des inepties
fréquemment où, je dois vous dire que, quelquefois, il faut s'accrocher à son
siège pour ne pas sortir de ses gonds. Certains y arrivent parfaitement,
d'autres un petit peu moins. Je pense qu'ils se reconnaîtront.
Comme président de groupe, je suis assez fier d'être au milieu d'un groupe qui,
je crois, est respecté. J'ai pour habitude de dire que notre mot d'ordre, c'est
une forme de sérénité active. Je voudrais le dire aux militants vous pouvez
être fiers de votre groupe. D'abord parce qu'il est très mobilisé. Nous sommes
aussi force de proposition sur tous les textes.
Je ne veux pas en faire une litanie mais Erwan, par exemple, a porté des textes
importants et dans l'actualité, hélas, sur le harcèlement scolaire. Notre
groupe est à la place à laquelle il doit être véritablement au centre, même
physiquement, de l'hémicycle, loin des outrances, des extrêmes, mais toujours
prêts à écouter et à discuter les propositions d'où qu'elles viennent, quitte à
les amender du moment qu'elles nous semblent totalement justes.
Cette nouvelle configuration nous oblige vis-à-vis de nos partenaires de
Renaissance et Horizons avec lesquels nous échangeons quotidiennement. Et ça
marche bien. Je peux vous l'assurer. Et bien sûr, avec le gouvernement, nous
sommes loyaux. C'est très clair et personne ne pourra dire le contraire. Nous
le sommes parce que nous croyons en ce que nous faisons. Plus de 45 textes ont
été adoptés lors de la session dernière d'importance variable, il faut le dire.
Et oui, quelques 49.3 sont passés par là aussi avec des motions de censure
systématiques de la part de l'opposition, repoussées à chaque fois. Et je dois saluer
Anne qui nous a représenté vendredi soir lors de la plus récente motion de
censure qui n'a bien sûr pas été adoptée.
L'opposition parle de coup de force en permanence. Mais que font-ils pour nous
permettre et permettre à notre pays d'aller de l'avant ? Ils refusent tout,
tout, y compris les plans de relance, les aides aux Français les plus démunis.
Certains, clairement, ne sont pas là pour construire, mais uniquement pour
s'opposer. Avec ces 49.3 absolument nécessaires sur les textes financiers, notre
méthode de travail a évolué. Nous devons systématiquement travailler en amont
avec le gouvernement pour faire passer nos idées.
Le 49.3 est aussi un couperet pour les groupes de la majorité puisque le
gouvernement choisit seul ce qu'il décide de conserver dans le texte. Nous
avons donc vraiment tout intérêt à négocier en amont, ce que nous faisons
d'ailleurs.
Les journaux, ces derniers jours, ont relaté quelques frictions en cours avec
Bercy sur certaines de mes idées qui ont pu en hérisser certains mais qui en
ont réjoui d'autres.
Je me demande d'ailleurs s'il n'y a pas une forme de conflit de générations au
vu des interpellations que j'ai pu avoir ici ou là. Les jeunes sont beaucoup
plus réceptifs que les plus âgés sur, par exemple, l'idée d'une taxation
européenne au CDE mondial pour aider nos sociétés à s'adapter et préserver
notre planète.
Et bien sûr, notre devoir est de préparer l'avenir. Il y a beaucoup de jeunes
ici et c'est important sur l'environnement en particulier. Et les débats que
j'ai pu avoir avec Pierre Larrouturou hier a montré, je crois, que nous devons
tous travailler pour trouver des solutions pérennes, se sentir responsable de
l'avenir très pragmatique et prospectif sur ces enjeux doit être notre marque
de fabrique pour construire la société de demain.
Cette année a été aussi une année où nous avons renforcé nos liens avec nos
collègues de l'Union centriste et avec le président Hervé Marseille, que je
voudrais remercier à la fois pour sa présence avec nous aujourd'hui, mais aussi
pour notre beau travail en commun sur pas mal de textes.
Sachez-le, notre groupe a passé une belle année très riche. Les nouveaux élus
que je veux saluer ici prennent désormais toute leur place. Les plus anciens
partagent leurs expériences. Tout cela fonctionne très bien. Une nouvelle
session s'ouvre demain et nous sommes tous prêts à nous y investir pleinement.
Riche de nos débats et de notre ADN, beaucoup de sujets nous attendent pour
consolider notre modèle français, pour continuer à créer de la richesse au
profit de l'ensemble de nos concitoyens pour prendre soin de tous.
Vous pouvez compter sur nous.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Marie-Pierre Vedrenne
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
L'idéal, c'est les retrouvailles. Et elles ont été un succès parce que tout le
monde a apporté sa pierre autour de François, autour de nos ministres, autour
de nos parlementaires, de nos sénateurs, de nos députés européens, de nos élus
locaux, de nos militants. Nous sommes ceux qui, justement, portons des
solutions. Nous sommes les démocrates, nous sommes les humanistes, nous sommes
les Européens.
Et cette session de Guidel l'a encore démontré par un programme dense, par un
programme avec des gens venus d'horizons divers. Parce que c'est aussi ce qui
nous caractérise dans ces terres bretonnes. Cette terre d'ouverture, c'est aussi
ça le Mouvement Démocrate, c'est l'ouverture. C'est justement cette volonté
d'avancer ensemble. Et bien évidemment, Auguste, tu as parlé des élections
européennes le 9 juin prochain.
Donc évidemment, je vais vous en dire quelques mots. Ces élections, ça sera
aussi l'occasion de porter notre bilan parce que nous avons un bilan et je suis
fier justement de le dire aussi devant notre commissaire, parce qu'il y a
vraiment eu une équipe France au service de l'Union européenne.
Le bilan de la transition climatique, c'est nous. Le bilan de la
réindustrialisation en Europe, c'est nous. Le bilan pour la régulation face aux
géants du numérique, c'est nous. Le bilan pour promouvoir la démocratie, c'est
nous. Oui Laurence, t'as raison de dire que oui, c'est nous, c'est notre
action.
C'est ceux qui croyons en l'Europe, c'est ceux qui cherchons justement à
avancer, à construire tous ensemble. Face à tous les dangers du monde que nous
venons juste d'évoquer. Alors cette élection du 9 juin 2024, on ne laissera pas
cela voler par toutes les forces extrêmes. Nous serons tous, avec vous
pleinement mobilisés pour défendre ce projet européen auquel nous croyons. Donc
on compte pleinement sur vous comme on compte sur nos députés à l'échelle de
l'Assemblée nationale.
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