dimanche 1 octobre 2023

Propos centristes. France – Ecole / Santé: importance de la prévention / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Le Sahel en danger / Motion de censure LFI rejetée / L’agenda du MoDem…

Voici une sélection, ce 1er octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Étape cruciale pour tenir nos objectifs climatiques, mesure de justice pour les producteurs européens qui, sur notre sol, s’engagent dans des pratiques plus durables : Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne se concrétise aujourd'hui.

> Pour 120.000 personnes en situation de handicap qui vivent en couple, la réforme de l’AAH se traduit aujourd’hui par une hausse de leur allocation de 320 à 370 euros par mois.

> [Discours à l’Assemblée de Corse]
(…) C’est ici, devant cet hémicycle où vivent les valeurs démocratiques de la Corse, que je suis venu faire droit à cet élan renouvelé qui suppose ambition commune et reconnaissance nouvelle. (…) Nous sommes à un moment historique, car je pense qu’il y a une conscience collective précisément pour pouvoir avancer. Et laissez-moi sur ce sujet vous dire ma conviction : la Corse est enracinée dans la France et dans la République. Elle a même souvent été pionnière. Songeons à la Constitution de 1755 de Pascal Paoli, à sa modernité démocratique. Et la Corse a aujourd’hui besoin de davantage de liberté, de la reconnaissance de son identité, de sa singularité insulaire et méditerranéenne. Et c’est cet enracinement dans notre histoire commune et cette reconnaissance qu’il faut tenir ensemble pour sortir de cette situation d’incompréhension et de confrontation, de défiance et de ressentiment. (…)
Je suis favorable à ce qu’une nouvelle étape soit franchie. Cette étape a été préparée par le ministre de l’intérieur et des outre-mer, et je veux l’en remercier tout particulièrement, qui, depuis plus d’un an, a mené [ce travail] avec vous (…) Disons-le clairement, au moment où je vous parle, tout ce travail étant reconnu, le statu quo serait notre échec à tous. (…) En début d’année, je suis moi-même venu à la rencontre de la délégation corse à Beauvau. C’est à cette occasion que j’ai demandé à la délégation de m’adresser, avant le 14 juillet, des propositions. Ce qui a été fait par la présentation de plusieurs résolutions devant votre assemblée et le vote largement majoritaire de l’une d’entre elles, le 5 juillet.
Pour ancrer pleinement la Corse dans la République et reconnaître sa singularité, son insularité méditerranéenne, ce rapport au monde et son rôle dans l’espace qui est le sien, nous devons avancer. Et il faut pour cela l’entrée de la Corse dans notre Constitution, c’est votre souhait, je le partage et je le fais mien, car je respecte et je reconnais l’histoire, la culture, les spécificités corses dans la République. (…)
Je suis favorable à ce que les spécificités de la communauté insulaire corse soient reconnues dans la Constitution au sein d’un article propre, celle d’une communauté insulaire, historique, linguistique et culturelle. Ces mots, je le souhaite, seront ceux de notre texte fondamental, des mots de respect et de reconnaissance.
Fort de cette reconnaissance constitutionnelle inédite, je souhaite que la langue corse puisse être mieux enseignée et placée au cœur de la vie de chaque Corse. Un service public de l’enseignement, en faveur du bilinguisme, sera mis en œuvre. Il nous faut donner plus de place à la langue corse dans l’enseignement comme dans l’espace public.
L’insularité et l’attractivité de la Corse ont aussi conduit à créer des situations immobilières et foncières insoutenables pour les habitants et créant, ce faisant, des difficultés d’accès au logement dans certains territoires. Pour cela, il importe que puissent être établis des dispositifs, notamment fiscaux, régulant le marché immobilier et luttant efficacement contre la spéculation, tout en respectant notre droit européen, auquel, vous l’avez rappelé, vous êtes aussi profondément attachés. (…)
Je souhaite que la Corse bénéficie d’un cadre lui permettant de définir certaines normes et de mieux en adapter d’autres. Il s’agit d’abord de rendre plus simples et plus effectifs le droit d’adaptation et le droit d’habilitation. Ils existent déjà dans le statut actuel, pourtant ils n’ont jamais été mis en œuvre. Nous devons donc regarder ces blocages. Ils sont liés au fait que, parce qu’il n’y a pas d’accroche constitutionnelle reconnaissant cette singularité, il n’y a pas une adaptation suffisante. Il nous faut, là-dessus, bouger. Il faut aller plus loin, et je suis favorable à ce que soit étudiée la possibilité pour la collectivité de Corse de définir des normes sur des matières ou des compétences transférées.
Cette capacité normative devra évidemment s’exercer sous le contrôle du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel. (…) Il s’agit d’ouvrir la possibilité d’une gouvernance responsable et libre d’un territoire. Ce qui est non seulement compatible avec le mot et l’esprit de la Constitution, mais qui rendra également la République plus forte, plus concrète, plus efficace. La progressivité et l’évaluation régulière devront accompagner ce nouveau fonctionnement.
Il nous faut (…) bâtir un référentiel qui soit pleinement corse, celui de la Corse dans la République. Pour répondre au besoin de reconnaissance et éviter de nouvelles confrontations, allons au-delà des totems pour les uns, des tabous pour les autres. Au fond, ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse, dans la République.
Cette autonomie doit être le moyen pour construire, ensemble, l’avenir sans désengagement de l’Etat. Ce ne sera pas une autonomie contre l’Etat ni une autonomie sans l’Etat, mais une autonomie pour la Corse et dans la République. Le moment exige des uns et des autres un esprit de responsabilité et de dépassement. C’est ainsi que notre jeunesse de Corse continuera de croire en la démocratie et de croire en la République. L’enjeu est bien celui-là : tracer un cap d’espoir et bâtir un équilibre stable pour les prochaines générations. (…)
Je suis prêt, vous l’avez compris, à mener cette étape à son terme. Pour y parvenir, il faut le rassemblement le plus large de toutes les forces vives de la Corse. C’est l’autre leçon, au fond, de 1943. Car la Corse a incarné aussi la fédération de toutes les volontés patriotes, je le rappelais, au-delà des clivages et au-delà des partis, au-delà des affinités particulières. Aussi, pour cheminer dans de bonnes conditions et obtenir l’accord du Parlement pour modifier la Constitution, il est nécessaire que les différents sujets institutionnels que je viens d’évoquer fassent l’objet d’un accord des groupes politiques de l’Assemblée territoriale de Corse, cœur battant de la vie démocratique de l’île.
Je souhaite, donc, que le travail avec le gouvernement puisse mener à un texte constitutionnel et organique, ainsi soumis à votre accord, d’ici six mois. Et c’est bien sur la base de celui-ci que nous pourrons engager le processus de révision constitutionnelle, puis organiser la consultation en Corse et, à l’issue, préparer le projet de loi organique qui mettra en œuvre cette nouvelle étape.
Pour construire cet accord entre le gouvernement et vous, il n’y a pas de ligne rouge, il y a l’idéal de la République et la volonté de chacun de se dépasser dans ce chemin commun. Je vous le dis avec franchise, c’est seulement si un tel accord est conclu par sa force et sa légitimité, et je m’y emploierai avec engagement avec la présidente de l’Assemblée nationale et avec le président du Sénat, que nous serons en mesure d’engager avec une chance de succès la réforme constitutionnelle auprès du Congrès. (…)
Ce discours est une main tendue et un chemin à parcourir ensemble pour construire un avenir d’espoir et de prospérité pour la Corse. C’est ainsi que nous refermerons une page marquée par des heures sombres et que nous pourrons en ouvrir une autre, celle d’un nouvel élan vers la République et la liberté, vers la Méditerranée et vers l’avenir. (…)
La nouvelle étape institutionnelle que nous voulons lancer doit permettre à la Corse de conserver son âme et son identité tout en restant dans les bornes de la République et de continuer ainsi à bénéficier de la solidarité nationale. Notre priorité, c’est d’aider la collectivité à répondre aux attentes des Corses, l’aider à bâtir l’espoir et la sérénité.
Ce choix, que nous faisons ensemble, c’est un choix de confiance. C’est la confiance qui reconnaît le génie propre de la Corse. (…) Ce choix qui existe, le seul, est un choix d’avenir. Ce choix, c’est celui que notre jeunesse mérite pour que les prochaines générations combinent à leur tour cette richesse et cette force d’être corses et français. Corses parce que français, français parce que corses, européens et de Méditerranée, tout cela à la fois.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> [Intervention lors de la discussion de la motion de censure déposée à l’Assemblée par LFI]
En voyant l’attitude de certains, en lisant le texte de la motion de censure et en écoutant les interventions de ceux qui m’ont précédée à cette tribune, j’ai le sentiment qu’en un an, rien n’a changé.  Encore une fois, autour d’un projet de loi nécessaire pour notre pays, nous avons tendu la main, cherché des compromis, fait évoluer notre texte et accepté des amendements des oppositions. Encore une fois, nous nous sommes heurtés à des refus de principe.
Encore une fois, La France insoumise compte sur le Rassemblement national pour voter sa motion de censure.
Encore une fois, le vernis de la normalisation craque à l’extrême droite, prête à mêler ses voix à celle des groupes qu’elle exècre – nouvelle preuve qu’au RN, la seule ligne, c’est le populisme !
Mesdames et messieurs les députés, nous avons une responsabilité collective devant les Français : améliorer leur quotidien et préparer l’avenir. Alors avec mon gouvernement, je ne reculerai ni face aux extrêmes, ni face aux mensonges, ni face aux invectives !
Nous garderons le cap : chercher des compromis, mais refuser l’immobilisme ; nouer des accords avec toutes celles et ceux qui veulent construire et réformer, mais toujours refuser le blocage. Oui, mercredi soir, j’ai pris mes responsabilités.
Je le dis d’ailleurs clairement : je n’hésiterai pas à les prendre à nouveau pour donner un budget et une trajectoire budgétaire à la France. Je devine déjà les indignations convenues qui s’abattront sur le Gouvernement. Alors je le demande : qui a un problème avec la démocratie ?
Nous qui réformons, ou vous qui revendiquez la recherche du chaos ? Nous qui cherchons toujours des compromis et des solutions, ou vous qui invectivez tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous ? Nous qui engageons notre responsabilité devant le Parlement conformément à la Constitution ou vous qui foulez aux pieds le souhait des Français de nous voir nous respecter mutuellement et construire ensemble ?
Les Français nous ont élus pour agir. Avec mon gouvernement, nous ne dévierons pas. Je regrette qu’en 2023, dans une démocratie comme la France, on ne puisse pas débattre de manière constructive de nos finances publiques, donc des priorités des Français. Je n’ai entendu aucune proposition crédible émanant des deux extrêmes de l’hémicycle : la démagogie est votre seul cap budgétaire !
Mesdames et messieurs les députés, dans votre motion et au fil des interventions de ce soir, j’ai beaucoup entendu parler d’austérité. Comment oser employer ce terme, quand cette loi de programmation prévoit des investissements exceptionnels pour nos concitoyens et nos services publics ? Qui lance des investissements sans précédent pour la transition écologique – 40 milliards d’euros rien que l’année prochaine, des investissements garantis sur plusieurs années grâce à un amendement de la majorité ? C’est nous ! Qui augmente le salaire des enseignants d’au moins 125 euros par mois ? Qui reconnaît le travail de nuit des soignants ? Qui mobilise 25 milliards d’euros en 2024 pour revaloriser les retraites et les prestations sociales et protéger les classes moyennes ? Qui prend en charge plus du tiers de la facture d’électricité des Français ? C’est nous !
Qui recrute 8 500 policiers et gendarmes supplémentaires ? Qui donne des moyens inédits à la justice ? C’est nous ! Qui ouvre de nouvelles places d’accueil pour les jeunes enfants ? Qui crée 50 000 postes supplémentaires dans les Ehpad ? Qui propose des solutions nouvelles pour les personnes en situation de handicap ? C’est nous !
Vous pouvez crier à l’austérité, cela ne changera rien aux faits. Les investissements sont là, ils amélioreront le quotidien des Français. Si nous avons les moyens d’investir massivement et d’éviter l’austérité, c’est parce que nous avons mené les réformes nécessaires pour créer de l’emploi et de l’activité et pour dégager des marges de manœuvre – des réformes que vous n’avez pas votées.
Ce qui pourrait nous conduire à l’austérité, mesdames et messieurs les députés de la NUPES, c’est bien cela : votre refus des réformes essentielles, votre volonté de laisser filer la dette, votre déni des réalités.
Monsieur l’orateur du groupe socialiste, vous avez évoqué l’ensemble de mon œuvre. Voulez-vous parler de bilan ? Cela me va très bien, je suis ravie que vous alliez sur ce terrain. Depuis 2017, avec le Président de la République, nous avons doublé le rythme de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Depuis 2017, nous avons mené des réformes essentielles qui ont permis de créer 2 millions d’emplois, de rouvrir des usines après des décennies de désindustrialisation et d’obtenir le taux de chômage le plus bas depuis quarante ans.
Aujourd’hui, nous pouvons être fiers des chantiers engagés : aller vers le plein emploi, accélérer la transition écologique, améliorer nos services publics et assurer l’ordre républicain.
Voilà le bilan du Gouvernement et de la majorité, un bilan que vous dénoncez, mesdames et messieurs de la NUPES. Je comprends que cela vous contrarie, car quand vous étiez aux responsabilités, le chômage montait et les usines fermaient.
Au-delà des investissements attendus par les Français, le vote de ce projet de loi est une question de souveraineté. Les déficits publics et la dette représentent un grave danger pour notre avenir. Ils pèsent sur notre capacité à agir et nous exposent aux crises. Laisser filer la dette, c’est compromettre l’avenir de nos enfants.  Avec mon gouvernement, je m’y refuse. Si nous revenons sur ce texte un an après la première lecture, c’est parce que ce projet de loi est indispensable.
Il dessine une trajectoire claire et crédible pour baisser nos déficits. Cette trajectoire, nous l’avons revue en fixant un objectif de réduction du déficit public plus ambitieux.
Enfin, avec ce projet de loi, nous montrons que nous assumons notre responsabilité en tant que puissance européenne. C’est une question de crédibilité vis-à-vis de nos partenaires de la zone euro. C’est aussi la condition nécessaire pour le versement de 18 milliards d’euros du plan de relance européen.

Mesdames et messieurs les députés du Rassemblement national, respecter ses engagements, vous appelez cela du chantage. J’appelle cela tenir sa parole.  Toute à son obsession anti-européenne, l’extrême droite oublie que c’est avec l’Europe que nous avons pu traverser des crises sans précédent. Elle oublie que c’est avec l’Europe que nous pourrons répondre efficacement aux défis auxquels nous sommes confrontés, comme la transition écologique ou les enjeux migratoires. Protéger la France, c’est défendre l’Europe.
Nous avons besoin de cette loi de programmation des finances publiques pour apporter des réponses aux Français, pour réduire nos déficits et notre dette et pour investir dans l’avenir. Avec la majorité, avec tous les parlementaires prêts à agir, nous sommes déterminés à avancer.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> L'Europe nous protège, et elle protège notre environnement.

> La Russie a choisi de lancer le 24 février 2022 contre l’Ukraine une guerre d’agression qui n’a d’autre motivation que la volonté russe de renouer avec un passé impérial fantasmé. Depuis le premier jour de l’agression, la France se tient aux côtés de l’Ukraine pour l’aider à remporter la victoire, par un soutien militaire, humanitaire et économique, et pour mettre en place les conditions de la reconstruction des infrastructures du pays. Si la sortie du conflit nécessite, le moment venu, des négociations de paix, les Ukrainiens seuls décideront des modalités de ces négociations. Aussi longtemps que nécessaire, nous serons à leurs côtés, avec nos alliés et nos partenaires européens. C’est pour cela que nous avons souhaité que l’Union européenne puisse être partie prenante des engagements de sécurité pris pour l’Ukraine. Comme je le rappelle dès que l’occasion m’en est donnée, comme encore la semaine dernière lors de mon intervention à l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, c’est notre sécurité à tous qui est en jeu et nous ne pouvons pas laisser un pays qui en agresse un autre remporter la victoire.

> Lors du dernier Sommet de l’OTAN à Vilnius, en juillet, il a été décidé que l’Ukraine serait membre de l’Alliance dès que les conditions le permettront. L’Ukraine est aujourd’hui plus proche de l’OTAN qu’elle ne l’a jamais été, c’est d’ailleurs l’un des principaux échecs de Vladimir Poutine. Sans attendre cette adhésion, le Président de la République et son homologue ukrainien ont engagé des discussions sur un arrangement bilatéral, afin de contractualiser dans la durée l’aide que la France apportera à l’Ukraine sur les plans militaire, humanitaire et économique.

> L’Italie est exposée par sa géographie, à proximité des côtes d’Afrique du Nord. Elle est amenée à affronter une situation très difficile face à l’afflux des migrants. La réponse doit être trouvée dans la coopération entre Européens et leur solidarité avec l’Italie, comme l’a encore rappelé le Président de la République dimanche dernier. Nous devons aussi travailler avec les pays d’origine et de transit des migrants. Notre priorité, c’est d’abord la prévention des départs, y compris par la lutte contre les passeurs, mais aussi par le traitement des causes profondes de la migration, celles qui poussent ces personnes sur les routes de l’exil pour chercher de meilleures conditions de vie. Nous devons faire le nécessaire pour apporter à ces pays l’aide dont ils ont besoin : à cet égard, nous accueillons favorablement l’aide financière annoncée récemment par la Commission européenne à l’égard de la Tunisie. Mais nos efforts doivent aussi se porter sur le renforcement de notre politique européenne en matière d’asile et de retour, pour la rendre résiliente face aux crises. En ce sens, nous devons adopter, en européen, le pacte « asile et migration », d’ici la fin de cette année. Ce pacte, négocié au niveau des ministres de l’Intérieur, prévoit notamment le traitement des demandeurs d’asile aux frontières de façon à pouvoir distinguer plus vite, plus tôt, ceux des migrants qui sont des personnes persécutées dans leurs pays d’origine et qui, à ce titre, peuvent bénéficier de l’asile et ceux qui à l’inverse n’y sont pas éligibles et doivent être raccompagnés dans la dignité dans leur pays. J’ai pu recevoir mon homologue italien, Antonio Tajani, à Paris, lundi, et constaté que nous partageons le même objectif. Je le répète, nous ne laisserons pas les Italiens seuls et nous serons solidaires pour affronter ce défi.

> Les émeutes en France ont été un choc pour tout le monde. Le gouvernement a su réagir avec efficacité pour mettre fin aux violences. Ceci dit, nous devons en tirer les conséquences. Le Président de la République a demandé à la Première ministre de faire des propositions pour répondre aux défis multiples que celles-ci ont mises en évidence. Comme la Première ministre l’a rappelé, notre réponse doit être globale. Il y a des questions de sécurité et d’ordre public, bien sûr, mais plus largement de respect de l’autorité, d’intégration, d’éducation, de lutte contre la précarité et de mixité sociale et Madame Borne présentera des mesures adaptées lors de la première quinzaine du mois d’octobre.

> Il ne faut pas faire d’amalgame entre l’Afrique et certains pays du Sahel. L’instrumentalisation populiste de discours anti-français, qui est activement amplifié par la Russie, ne doit pas occulter la qualité et la densité de nos relations avec l’immense majorité des pays. Dans un continent en pleine émergence, nous avons des atouts à faire valoir : la proximité de nos peuples, le savoir-faire de nos entreprises, l’excellence de nos universités, la créativité de notre vie culturelle, le dynamisme de notre jeunesse et de nos diasporas, la francophonie. Nous ne devons pas réduire l’Afrique à un terrain de compétition ou de rente mais considérer les pays africains comme de véritables partenaires avec qui nous avons des intérêts et des responsabilités partagées. Nous devons continuer de bâtir une relation équilibrée, réciproque et responsable. Les pays africains sont aussi des partenaires incontournables pour relever les nombreux défis communs. C’est aussi pour cela que nous nous réjouissons de l’intégration de l’Union africaine au G20, et soutenons une plus grande place pour l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Le régime malien a préféré  Wagner à l’armée française. On voit le résultat : la région de Bamako est depuis encerclée par les djihadistes. Le Sahel risque de s’effondrer sur lui-même. Tout cela se terminera d’ailleurs très mal pour les juntes en question. Et on nous dit que le problème c’est la France! Nous avons été une solution pour la sécurité du Sahel. Il a suffi qu’on nous invite à partir pour que le terrorisme reprenne. Le Burkina Faso, qui depuis le coup d’Etat de septembre 2022, a enregistré 2 500 morts liés au terrorisme. Le Mali est au bord de la partition, et le Niger poursuivra malheureusement la même direction. Est-ce notre faute si certains acteurs locaux préfèrent les luttes de clans au mépris de la démocratie, plutôt que de lutter contre le terrorisme? Je ne le crois pas.

> [Afrique] Le djihadisme ne continue pas, il reprend ! Y a-t-il un endroit où l’armée française a été défaite ? Non. La plupart des cellules djihadistes ont été neutralisées, des milliers de civils ont été mis en sécurité. Il a suffi qu’on nous invite à partir pour que le terrorisme reprenne.

> Les militaires sont présents en Afrique pour deux raisons principales. Soit de l’appui au combat, c’est ce que l’on faisait au Niger, au côté de l’armée nigérienne. Soit de la formation, avec des forces prépositionnées, comme au Gabon, en Côte d’Ivoire ou au Sénégal.

> Il y a de la tristesse à entendre parler d’échec de Barkhane: ce mot résonne avec une violence terrible car c’est faux et injuste.

> La guerre en Ukraine va durer. La question clé, c’est donc l’endurance. Nous allons continuer notre aide directe, comme nous l’avons fait depuis le début de la guerre, aussi longtemps que cela sera nécessaire. Pour la formation mais aussi pour les équipements.

> Nous avons une grande industrie de défense, qui peut aider les Ukrainiens à être endurants pour assurer des livraisons dans la durée. Ce n’est pas une question de profits, mais bien d’assurer une aide directe et durable. La Russie ne peut, ni ne doit gagner.

> Le drapeau français est planté en Ukraine, car nous sommes un allié crédible et fiable. Pour aider dans la durée, désormais, il faut que l’acheteur rencontre directement le vendeur. Il y aura, pour accompagner cela, des fonds français, européens et des fonds souverains ukrainiens.

 

Gabriel Attal (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> [Intervention  lors de l’université de rentrée du MoDem]
On est extrêmement attendu sur l'école, l'école de la République. Très attendu aussi parce que je m'inscris effectivement dans les pas de François Bayrou. Je dois avouer que quand on est ministre de l'Éducation nationale et qu'on cherche des repères dans l'action de ministres qui nous ont précédés, on en revient assez vite à François Bayrou.
Quand on veut avancer sur l'égalité des chances et sur l'exigence. Alors que vous dire en quelques mots ? Vous direz d'abord que c'est une grande fierté pour moi d'être ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse. Vous dire que si je devais résumer l'ambition qui est la mienne, résumer l'action que je veux conduire pour l'école de la République, je veux contribuer à bâtir une école heureuse et exigeante et je mets volontairement les deux mots l'un à côté de l'autre, parce que je considère que le bonheur à l'école est immédiatement lié à une condition de très haut niveau d'exigence pour le niveau de nos élèves.
On n'apprend pas bien quand on n'est pas heureux à l'école, et je pense que c'est toujours très important de le réaffirmer. Alors, être heureux à l'école, c'est réaffirmer que l'école de la République doit être un sanctuaire, que l'école de la République, ce sont des valeurs extrêmement fortes dont on ne peut déroger. Et c'est vrai que, au moment de prendre mes fonctions, j'ai tenu à clarifier un certain nombre de points, notamment s'agissant de l'application de la laïcité à l'école de la République.
François avait aussi beaucoup agi sur ce sujet-là dès avant la loi de 2004. Il me semble important de rappeler que l'école, ça doit rester ce que Jean Zay appelait cet asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas l'école, c'est le lieu de l'émancipation. On ne peut pas laisser les querelles des hommes entrer dans l'école. On ne peut pas laisser le prosélytisme s'installer dans l'école.
C'est extrêmement important de le rappeler et malheureusement, on voit qu'un certain nombre de formations politiques ne portent plus, et notamment à gauche, ne portent plus cet objectif là et ne portent plus cette valeur là au quotidien. C'est donc à nous de la porter encore plus fort. Être heureux à l'école et je vais faire le lien avec un sujet, malheureusement, est dramatiquement d'actualité.
C'est lutter de manière implacable contre le harcèlement scolaire qui pourrit la vie de centaines de milliers d'élèves chaque année. Des centaines de milliers d'élèves qui, parce qu'ils sont malheureux à l'école, parce qu'ils vont à l'école la boule au ventre et malheureusement désormais, rentrent chez eux la boule au ventre parce qu'ils savent que le harcèlement va se poursuivre sur les réseaux sociaux. C'est agir pour eux parce que ces élèves-là ne peuvent pas apprendre dans de bonnes conditions. Quand on est harcelé, on a l'esprit totalement envahi par ça. Il n'y a plus de place pour autre chose. Lutter contre le harcèlement, c'est aussi lutter pour le niveau de nos élèves parce que c'est lutter pour le bonheur de nos élèves et donc pour leurs conditions d'apprentissage.
C'est aussi important de le réaffirmer. On a présenté un plan avec la Première ministre, un plan interministériel qui me semble très ambitieux et très complet. Et je veux saluer toute l'action d'Erwan Balanant qui a mené ce combat depuis des années. Et le plan qu'on a présenté reprend un certain nombre des propositions qui avaient été portées avec beaucoup de courage depuis parfois quelques années par Erwan, mais on y arrive.
Être heureux à l'école, c'est réussir ce très grand défi de l'inclusion scolaire. Tous les élèves ont droit à l'école et tous les élèves ont droit d'être heureux à l'école. Et de ce point de vue-là, on a un bilan qu'on doit mettre en avant. On a, depuis 2017, créé un nouveau service public, celui de l'inclusion scolaire.
Il faut regarder tout le chemin qui a été parcouru. On a doublé le nombre d'élèves en situation de handicap qui sont accueillis dans nos établissements scolaires. On a recruté 50 000 accompagnants d'élèves en situation de handicap, à qui il faut rendre hommage parce qu'ils font un travail absolument remarquable. On a créé ce nouveau service public. Pour autant, est-ce qu'on est au bout du sujet ?
Évidemment que non. Évidemment que c'est encore dur pour beaucoup de familles qui voient des notifications MDPH qui arrivent très tardivement et qui, après la notification, ont besoin encore d'attendre avant de se voir attribuer une AESH. Évidemment que c'est difficile aussi pour des enseignants qui parfois se sentent dépassés. Et moi, je vous le dis ici, je suis préoccupé par les tentatives d'instrumentalisation politique de ces difficultés qu'on peut constater sur le terrain.
L'extrême droite allemande, depuis quelques mois maintenant, a mis au cœur de son projet politique le rejet de l'école inclusive. Et on a vu en France, au moment de la dernière élection présidentielle, qu'un candidat d'extrême droite, Éric Zemmour avait placé ce sujet-là aussi dans son projet politique en rejetant l'école inclusive. Il faut qu'on soit extrêmement vigilant, et notre responsabilité, c'est d'être vigilant à ce que les choses avancent sur le terrain, à ce que le quotidien s'améliore pour les enseignants, pour les élèves, pour les familles d'élèves en situation de handicap, sinon chers.
Certains chercheront à instrumentaliser ces difficultés pour nous faire faire un grand retour en arrière qui serait terrible pour l'école de la République, terrible pour nos élèves, terribles pour les familles et terribles pour les enseignants. Soyons vigilants sur ce sujet-là.
Être heureux à l'école, c'est évidemment aussi avoir des enseignants qui se sentent reconnus et valorisés. Alors ça passe évidemment par une reconnaissance financière.
Là aussi, il y a probablement encore du travail à mener. Mais enfin, il faut quand même mesurer ce qui est fait en cette rentrée. En cette rentrée, il y a une revalorisation inédite, et les syndicats en conviennent d'ailleurs, demandent plus. Chacun est dans son rôle et inédite depuis 20 ou 30 ans. En cette rentrée, chaque enseignant gagne entre 125 et 250 € nets de plus par mois qu'à la rentrée précédente.
On a 800 000 enseignants, alors évidemment, c'est un effort budgétaire massif, important, mais il était nécessaire et il est juste pour nos enseignants. Mais la reconnaissance, évidemment, elle ne s'arrête pas là. Et l'enjeu, c'est aussi - et là, je crois qu'on a une responsabilité, même si ça nous dépasse, et on a une responsabilité en tant que politique - c'est la reconnaissance sociale et sociétale.
Et c'est vrai que quand vous échangez avec des enseignants, certains vous disent parfois avoir le sentiment que dans certaines familles, on est passé du droit à l'éducation, au droit sur l'éducation, avec une remise en cause permanente et incessante du travail des enseignants. Avec aujourd'hui un enseignant sur deux qui déclare dans les enquêtes s'autocensurer dans leur enseignement pour beaucoup d'enjeux, notamment les questions de laïcité, mais pas seulement.
Donc oui, on a cette responsabilité aussi de réaffirmer que la relation entre un enseignant et un élève, ce n'est pas une relation d'égal à égal, que la relation entre un enseignant et une famille, ce n'est pas une relation d'égal à égal et apportée en permanence. Notre soutien et notre reconnaissance à ces femmes et ces hommes qui s'engagent pour notre nation à travers l'école de la République.
Je parlais d'une école heureuse et exigeante et je réaffirme que pour moi, les deux sujets sont liés. L'exigence est absolument nécessaire. On doit rehausser notre niveau d'exigence. On a, grâce à l'action notamment de Jean-Michel Blanquer, des évaluations aujourd'hui quasiment systématiques. On a des évaluations de nos élèves en début de CP, CP, CE1. C'est depuis cette année sixième, quatrième depuis cette année et seconde.
Ça nous donne une visibilité sur le niveau de nos élèves. Et la réalité, c'est qu'il y a urgence à agir. Un élève de quatrième de 2018 avait le niveau de cinquième d'un élève de 1995. Un an de perdus en 23 ans en quatre ans. Parce qu'en 1995, il y avait un bon ministre ? Absolument. On peut le dire. Je n'ai pas choisi la date par hasard.
Je n'ai pas choisi la date par hasard. On a un élève sur trois qui rentre en sixième sans savoir lire, écrire et compter convenablement. On a un élève sur quatre qui a moins de quatre sur 20 en mathématiques, au brevet, on a un élève sur deux qui ne maîtrise pas ou qui ne comprend pas les fractions à l'entrée en seconde.
On ne peut pas accepter cette situation. Donc il faut réaffirmer notre ambition absolue de faire des savoirs fondamentaux le cœur de notre action et d'affirmer qu'on veut un choc des savoirs fondamentaux dans notre pays. Alors, ça commence par quoi ? Ça commence évidemment par la formation des enseignants. La réalité, c'est qu'on doit revoir la manière dont on forme nos enseignants et notamment revoir l'organisation de la formation.
La réalité, c'est qu'une succession de réformes ou de choix qui se sont enchaînées ces dernières années ont conduit à une situation où on ne peut pas se satisfaire du niveau de formation initiale et où, par ailleurs, le choix de positionner le concours à bac plus cinq a entraîné un assèchement complet du vivier avec des élèves, des étudiants qui, en deuxième année de master, sont épuisés.
Entre le mémoire, l'alternance, le stage, etc., ils démissionnent. Donc, on va revoir, et c'est un chantier qu’a ouvert le président de la République. Revoir profondément la formation initiale de nos enseignants. Et on assume de dire qu'il faut peut-être inventer nos écoles normales du XXIᵉ siècle. Assumer d'avoir un recrutement après le bac avec une formation extrêmement claire sur les fondamentaux pendant trois ans, et ensuite un statut d'étudiant stagiaire de fonctionnaire stagiaire qui permet d'être rémunéré et de rentrer progressivement dans le métier.
C'est de ça qu'on a besoin pour avoir des enseignants en nombre et bien formés.
Relever le niveau d'exigence, c'est aussi assumer d'agir plus là où des élèves en ont le plus besoin. Est-ce que la réalité, malheureusement, c'est que notre système reproduit encore trop les inégalités sociales en inégalités scolaires ? Il faut réduire les inégalités à l'école. C'est notre ambition. Et là aussi, on a un bilan à mettre en avant. Moi, je rappelle l'action qui a été menée, notamment pour le dédoublement des classes depuis 2017.
Il y a aujourd'hui plus de 400 000 élèves qui, chaque année, font leur entrée dans une classe dédoublée. On a dédoublé le CP, CE1, la grande section de maternelle. On est à 85 % en cette rentrée, on sera à 100 % l'an prochain. Et là, les études le montrent, réduction des écarts en français et en mathématiques de 15 à 40 % entre les élèves qui sont en éducation prioritaire et les autres élèves.
Donc, ça fonctionne. Évidemment, ça met du temps, et ça mettra du temps à se voir dans les fameux classements qu'on nous met tout le temps en avant. Le classement Pisa qui va sortir en décembre ne tient pas encore compte de cette action, puisque les élèves qui ont connu les premiers dédoublements en 2017, quand on les a démarrés, je pense qu'ils ont aujourd'hui douze ou treize ans. Le classement Pisa, c'est à quinze ans. Il faudra attendre encore un peu avant qu'on en mesure les effets. Mais la réalité, c'est qu'on voit déjà dans les études qu'on fait avec l'institut statistique du ministère que ça produit des effets, et on va continuer. On généralise en cette rentrée le dispositif devoirs fait pour accompagner tous les élèves en sixième dans leurs devoirs à l'école, au collège, le soir, parce que tout le monde n'a pas accès à une aide aux devoirs à la maison.
On va poursuivre cette action en faveur de la réduction des inégalités scolaires. Relever le niveau d'exigence, c'est aussi assumer de revoir un certain nombre de programmes et d'organisations. La réalité, c'est que d'un côté, je vous ai rappelé le constat sur le niveau à l'entrée en sixième, un élève sur trois qui ne maîtrise pas les fondamentaux. De l'autre, on peut avoir un autre constat qui est qu'on est le pays de l'OCDE qui consacre à l'école primaire le plus de temps aux savoirs fondamentaux, le plus de temps aux mathématiques et au français.
Cela a encore été rappelé par l'OCDE dans le rapport il y a deux semaines. Certains m'ont dit que je voulais lutter contre. Quand j'ai annoncé que je voulais mettre en place des temps d'apprentissage, du rapport à l'autre, du respect de l'autre, de l'empathie, de la fraternité. Certains m'ont dit oui, mais il faut garder du temps pour le français, les mathématiques, bien sûr, mais on est déjà ceux qui y consacrent le plus de temps.
Donc le sujet n'est pas le temps qu'on y consacre. Le sujet, c'est ce qu'on y fait. Et là, il faut assumer de revoir un certain nombre de choses, d'assumer que maintenant, avec le conseil scientifique de l'Éducation nationale, on sait quelles sont les méthodes qui fonctionnent et assumer qu'il faut que ces méthodes se déploient le plus largement possible au bénéfice de nos élèves.
Il faut assumer d'agir au niveau du collège, parce que la réalité, quand on regarde nos évaluations, c'est que le collège ne réduit pas suffisamment les inégalités qu'on constate en termes de niveau à l'entrée et à la sortie. Et donc, là aussi, il faut réinterroger un certain nombre de choses. Je ne suis pas pour le retour aux classes de niveau, parce qu'un certain nombre d'études qui ont été faites ont montré qu'en plus d'être stigmatisant, ce n'était pas satisfaisant d'un point de vue de réduction des écarts.
Mais enfin, on peut imaginer, on peut se poser la question sur des matières fondamentales le français, les mathématiques, d'avoir des groupes de niveaux qui permettent à ceux qui sont les plus en retard de remonter et à ceux qui sont en avance de continuer à progresser. Et que parfois, l'hétérogénéité trop forte dans une classe ne produit pas le résultat escompté et finit par tout niveler par le bas.
Moi, je suis prêt à ouvrir tous ces chantiers. On me fait signe que j'ai déjà été trop long, mais c'était important pour moi de dresser ce paysage, mais surtout de réaffirmer qu'on doit tous et toutes, et je le dis ici, en sachant que c'est le cas ici, défendre l'école de la République. J'entendais récemment dans la presse une interrogation disait c'est quoi le projet politique pour l'école ?
Mais l'école, c'est un projet politique en soi. En tout cas, l'école telle que nous, on la conçoit. L’École publique gratuite, laïque, mixte. C'est un projet politique parce que ce n'est pas le cas partout dans le monde. Vous avez beaucoup de pays qui ne partagent pas ce modèle. C'est un projet politique parce qu'on voit qu’y compris en France, dans le débat politique c’est encore un combat, quand on entend certains nous expliquer qu'il faudrait revenir à l'école de la troisième République comme si c'était parfait. Il y avait 1 % de bacheliers à l'époque, ce n’était pas mieux qu'aujourd'hui. Nous, on assume que notre projet politique, c'est une école qui forme les républicains et les citoyens. Et c'est une école qui démocratise le savoir. La question n'est pas de savoir quel est le projet politique pour l'école.
La question est de savoir si les maux que traverse l'école, notamment la perte du niveau, la question des droits et devoirs, question du bonheur à l'école, vont conduire notre pays à renoncer à ce projet. Moi, je ne le crois pas. Je sais que vous ne le croyez pas non plus. Alors ensemble, battons-nous pour une école de la République fière, heureuse et ambitieuse.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> L’indépendance ce n’est pas l’autarcie, et c’est dans l’espace européen qu’elle peut se construire. La souveraineté et l’indépendance ce n’est pas non plus la solitude, c’est la capacité à générer des interdépendances choisies et non subies.

> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem].
Je voudrais, en tout premier lieu, remercier à nouveau tous les salariés du siège, les bénévoles, mais aussi les prestataires qui ont fait, que cette année encore, nous retrouver à Guidel, en paraisse toujours aussi « simple », aussi « naturel ». Et c’est sans doute un atout de notre famille (au sens le plus étymologique du terme) politique de ne pas nous laisser emporter par la force des habitudes et le poids des acquis. En un mot, ne jamais oublier d’où nous venons… On n’apprend parfois, oserais-je le dire, souvent, pas grand-chose de ses victoires. L’on apprend toujours plus des épreuves et des difficultés. Et de ses épreuves nous avons fait une force, une manière d’être aussi que l’on nous reconnait souvent dans la manière d’exercer nos responsabilité..
C’est pourquoi je voudrais témoigner en votre nom à tous, cette année encore, la 12ème, de notre profonde reconnaissance à tous ceux qui ont pris une part, de près ou de loin, à la réussite de notre université de rentrée.
Guidel, au fond, c’est plus qu’un rendez-vous annuel. C’est un peu le tour de cadran qui, chaque année, vient démontrer notre solidité individuelle et collective, notre solidarité sans faille face à l’adversité et aux épreuves, notre capacité à continuer de penser librement et avec une constance qui n’existe dans aucune autre famille politique. C’est cela qui fait que nos valeurs sont si actuelles, et que les valeurs que nous portons sont au cœur des défis de ce siècle. C’est la capacité aussi à entendre des points de vue différents à en faire tout sauf un entre soi autosatisfait.
Mais Guidel, c’est aussi un repère, un point fixe, qui s’est tenu depuis 12 ans contre vents et marées. C’est le cœur de la mer et ses profondeurs, alors que le bruit des vagues se faisait parfois assourdissant.
Et c’est aussi devenu le point de convergence pour tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs du Centre, quels qu’aient été les chemins qu’ils aient pu emprunter auparavant. C’est un peu cette vielle maison, décrite en son temps par Léon Blum lorsqu’il évoquait les épreuves que traversait sa famille politique : « Nous sommes convaincus jusqu’au fond de nous-mêmes que pendant que vous irez courir l’aventure, il faut quelqu’un qui reste garder la maison où peut-être vous viendrez ou reviendrez un jour ». Et nous étions quelques-uns à penser les choses ainsi alors que nous étions peu nombreux autour de François et Marielle à tenir la maison.
Et je me réjouis de voir Guidel s’enrichir chaque année de nouveaux visages, ou des visages plus familiers. C’est bien la démonstration la plus évidente que ce lieu est la maison de la famille centriste.
Et vous me permettrez de dire simplement merci à celui qui a gardé cette maison, avec une détermination, une abnégation – une foi – sans pareil. C’est bien François qui a veillé au sort de cette maison dont nous fêterons les 100 ans, qui menaçait de s’effondrer, et qui en a fortifié patiemment les fondations.
Ces fondations, cher François, ce sont les sympathisants et les militants que la constance et la cohérence de notre discours politique réunit. Ce sont les cadres de notre parti – je pense en particulier aux présidents de mouvements départementaux et les délégués, les membres du Conseil national – qui le font vivre au quotidien dans nos territoires. Ce sont nos parlementaires, qui expriment à l’Assemblée nationale et au Sénat et au Parlement européen ce que nous pensons et ce que nous sommes.
On a longtemps dit et parfois reproché  que tout cela était une aventure personnelle. Ceux-là confondait les responsabilités du leader mais que notre démarche, j’aurais envie de dire notre voyage était avant tout une démarche collective, portée par le collectif et à visée collective. Et c’est ce que nous avons démontré ces années autour de toi Cher François.
Et cher François je voudrais juste ajouter ce matin et je veux en témoigner que ce combat tu l’as toujours mené avec un sens, une exigence une éthique et une morale civique dont je peux attester et auxquelles tu n’as jamais failli. Et je peux le dire, moi qui suit dans cette maison depuis plus de 25 ans avec la plus grande vigueur et la plus grande sérénité. Et c’est justice de le dire devant vous tous ce matin.
Chers amis, comme élu local, depuis 1995, comme secrétaire général du Mouvement Démocrate, comme ministre et comme 1er Vice-président j’ai vu notre famille politique tenir son rang avec solidité, et je la vois aujourd’hui porter des valeurs, des propositions et une posture j’y insiste, qui ne peuvent être plus actuelles, au regard des maux dont souffrent nos sociétés démocratiques.
Et je peux le dire, comme ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, parce que les enjeux auxquels je suis confronté au quotidien dans ma mission disent quelque chose des mouvements à l’œuvre dans notre société.
Premier de ces maux : la remise en cause constante des paroles autrefois considérées comme légitimes, ceux qui font autorité que ce soit celles des responsables à celles des scientifiques, des journalistes aux penseurs de notre temps. Ou même tout simplement de ceux qui « font », au profit d’un ressenti ou d’une émotion personnelle, ou de convictions militantes. Et cela amène à nier la science et la raison la plus élémentaire ou à « trier » ce que dit la science, à tordre les faits jusqu’à ce qu’ils ne soient plus que des instruments tronqués au service de croyances ou d’idéologies. A refuser la raison au profit de la seule passion. Et nous l’avons vécue, cette forme de remise en cause, de manière évidente ces dernières années lors de la crise sanitaire… et nous la vivons quotidiennement aujourd’hui à bien y regarder sur tout sujet politique au non. Il y a une course vers le néant dans ces attitudes qui fait que le doute devient nihilisme ou l’hypothèse devient dogme. Et comme le disait Victor Hugo avec le cette pensée nihiliste pas de discussion possible puisque le nihiliste logique doute que son interlocuteur existe, et il n'est pas bien sûr d'exister lui-même. Et avec un deuxième mouvement celui de ne jamais vouloir, devoir et avoir devant l’opinion à porter de responsabilité. Ce refus à accepter les faits se double donc d’une irresponsabilité confortable celle qui aboutit au fait que personne n’est inquiété ni jugé coupable de ces paroles ou même de ces actes. Personne. Et ce sont les responsables.
Deuxième de ces maux : l’injonction de l’immédiateté, qui tend à faire de nous des soldats de fortune sommés de choisir le camp du « pour » ou du « contre », du « oui » ou du « non », et qui interdit ou au moins empêche la nuance à laquelle nous sommes, pour notre part, si attachés. Et dont nous aurions tant besoin. La dictature de l’immédiateté c’est l’inverse de ce que nous pensons mais c’est surtout une manière qui empêche ou interdit de penser le temps long. J’invite à regarder les empires qui se constituent autour de nous. Ils pensent le temps long. La force des démocraties c’était justement de penser par leur stabilité, la concorde qu’elles produisaient de pouvoir penser loin et long. Et la tyrannie de l’immédiateté les entravent désormais.  L’intensification, la massification et la rapidité de diffusion des fausses informations par nos réseaux sociaux et la loupe grossissante de l’information en continu, qui saturent le débat public de faits divers et de controverses, quand il a tant besoin de hauteur de vue et d’apaisement…
Troisième de ces maux : l’individualisme à tout crin, qui fait passer le « je » avant le « nous », qui confine au refus de la diversité et de la différence, sauf quand elle s’applique à soi, alors que nous avons tant besoin de bienveillance et de compréhension mutuelle. Je suis chaque jour fasciné de voir comment notre société qui prône pour nombre de domaine la tolérance pour soi la refuse aux autres. Et cela mène au refus catégorique du compromis et à l’affirmation exacerbée des identités. Tout est motif à identitarisme (religion, idées, mode de vie, alimentation, sport…) (« comment on est on arrivé au point qu’un grand pays en soit à disserter de ce que l’on pense du barbecue…), non pas comme un appel à la tolérance mais comme un appel à la division et à l’affirmation d’un soi qui viendrait écraser les autres. Tout cela mène à un dialogue public qui n’est plus conçu comme un espace de d’échange et de citoyenneté permettant de partager des objectifs, des contraintes et donc à cheminer vers la recherche d’un compromis  mais comme une opportunité d’imposer ses vues. Et cette violence verbale dans l’affirmation de soi, cette violence du débat pour écraser l’autre, elle a inexorablement une issue, c’est celle de la violence tout court;
Quatrième de ces maux : le catastrophisme, le déclinisme, le collapsologisme qui mène aux discours les plus fous et à une idée qui ne peut nous être qu’insupportable, pour les humanistes que nous sommes, c’est qu’au fond, l’idée que l’Homme devrait disparaître parce qu’il serait le problème et non la solution à nos problèmes.
Ce que je vous décris c’est l’inverse de ce en quoi cette famille de pensée croit profondément depuis presque 100 ans, et la création du Parti Démocrate Populaire. C’est le refus de cette idée dangereuse selon laquelle une idéologie, un appareil ou une organisation sociale pourrait être plus importants que l’Homme.
Et donc face à ces maux, face à ces vertiges qui saisissent nos sociétés démocratiques et notre monde, le Centre, le Mouvement Démocrate,  avons une responsabilité immense. Et une histoire qui nous oblige et doit plus que jamais nous conforter dans le chemin que nous avons à emprunter.
D’abord pour dire que notre ADN, c’est l’humanisme, qui nous entraîne à refuser les dogmes, qui nous invite et nous donne la capacité à construire des compromis, et à les construire autour de nos idées, de nourrir le débat politique.
Le pays a plus que jamais besoin des artisans des « réconciliations impossibles » que nous sommes, comme le disait Marc Sangnier, créateur du Sillon. Et je sais, je sens qu’il peut s’agir de l’attente des Français, qui sortent de cette année fatigués des oppositions stériles et las face à la violence du débat public. Il y a une forme de lassitude à cette année pour les français. 
Et parce que nous sommes les tenants du respect et de la tolérance nous devons être les artisans, les fantassins déterminés de la paix civile. Et donc nous tenir résolument écartés des maux que j’évoquais il y a quelques minutes.
Notre c’est aussi de penser notre pays dans son espace et c’est donc de penser l’Europe, et c’est aussi sur cela que notre famille politique s’est construite et je veux avoir une pensée pour Marielle de Sarnez qui, nous le savons, aurait démontré brillamment que l’Europe était l’échelon stratégique incontournable pour relever les défis qui sont les nôtres (énergie, agriculture et sécurité alimentaire, immigration, numérique) et les élections européennes vont montrer que nous avions raison : nous sommes mieux avec l’Europe que sans… Et même ceux qui nous expliquaient à longueur de journée que tous les maux venaient de l’Europe sont aujourd’hui moins à l’aise pour le faire. Et notre force, c’est que nous sommes aujourd’hui non pas les seuls, mais les premiers à porter cette vision claire de l’Europe. Nous devons demain continuer d’être des pionniers dans ce domaine : penser une Europe géopolitique et une Europe plus agile, dans un monde qui évolue à toute vitesse ;
Notre ADN, c’est aussi se rassembler et s’ouvrir, c’est avoir un esprit de conquête. Et le temps est venu de le faire encore davantage, d’aller sur le terrain pour convaincre, rassembler, fédérer autour de ce que nous sommes et de ce que nous pensons. De nous enrichir, aussi, des autres. Et pour cela, nous pouvons nous appuyer sur une force. Car notre ADN, c’est savoir ce qu’est l’épreuve, les routes escarpées, et c’est être sereins face à elles. C’est être certains de notre capacité à tenir la distance et donc à entraîner les autres dans notre sillon.
Et pour cela, et dans la perspective des combats que nous aurons à mener, je voudrais vous dire ma reconnaissance et ma confiance : à vous, présidents de mouvements départementaux et délégués, adhérents de la première heure comme ceux qui nous ont rejoint au cours du voyage ; à ceux, élus ou non, qui donnent de leur énergie et de leur temps depuis si longtemps. Les combats que nous avons à mener ne sont pas les combats habituels de partis. Ils vont nécessiter encore plus d’exigence, de résilience et d’altruisme. Ils sont des combats pour les générations futures. Et ils ne seront plus ceux simplement de la conquête du pouvoir ni de la compétition légitime ou du débat d’idées. Ils sont les combats les plus fondamentaux qui soient ceux de la liberté, de l’humanité, de notre rapport au monde. Ils sont des combats de la France et de l’Europe, cher Thierry Breton.
Nous ne serons pas de trop je vous l’assure pour les relever.

> Les haies sont une composante essentielle de la diversité et de l’identité des paysages français. Habitat naturel pour de nombreuses espèces, auxiliaire agricole, ressource de biomasse et élément patrimonial, les haies rendent de multiples services à la nature et aux sociétés humaines. Elles sont intimement liées aux activités des agriculteurs. Grâce au « Pacte en faveur de la haie », l’Etat propose, en association avec
- Les régions ;
- Les collectivités territoriales volontaires ;
- Les agriculteurs ;
- Les associations environnementales ;
- Les chasseurs ;
- Les entreprises gérant des réseaux de linéaires ;
de travailler ensemble pour arrêter la perte du linéaire et replanter des haies, et aboutir à 50.000 km de haie supplémentaires d’ici 2030.
Cette ambition pour la haie permettra
- De mieux protéger la biodiversité ;
- De stocker du carbone dans la végétation et dans les sols ;
- De contribuer à la décarbonation de notre économie par l’apport de bois ;
- D'apporter un complément de revenus à nos agriculteurs par la valorisation économique des haies ;
- De protéger et restaurer nos paysages ruraux. C’est un magnifique défi collectif que l’État avec les collectivités et notamment les régions et les communes qui sont des acteurs essentiels de la réussite, accompagnera sur le temps long avec des moyens financiers inédits dans le cadre de la planification écologique voulue par le Président de la République.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Ce record de température pour un mois de septembre est battu avec un écart de +3,6 °C par rapport aux moyennes. L’été a été exceptionnellement chaud et l’année pourrait s’achever sur un nouveau dépassement historique. C’est une démonstration supplémentaire du dérèglement climatique, qui provoque déjà des désastres en série chez nous. Canicules, sécheresses, avec des conséquences sur la santé humaine, la faune et la flore… Si on n’inverse pas la tendance d’ici à la fin du siècle, il n’y aura plus de neige dans les deux tiers des stations de ski du pays.

> La planification écologique repose sur trois piliers : l’atténuation, l’adaptation et la stratégie nationale de la biodiversité. Un plan national d’adaptation au changement climatique sera présenté en fin d’année. Je réunirai en octobre un premier comité interministériel avec lequel une quantité de sujets seront passés en revue : mécanisme d’assurance des catastrophes naturelles, érosion du trait de côte… En ce moment même, nous évaluons la capacité des infrastructures de transports et de télécommunications à fonctionner par 45° ou 50°C.

> L’écologie «à la française» est une approche qui privilégie l’incitation plutôt que l’interdiction. Une de nos grandes priorités consiste à diminuer de manière drastique l’usage du fioul domestique. À la fin de cette décennie, le parc de chaudières aura diminué de 75 %. On a les mêmes ambitions pour les onze millions de foyers français qui se chauffent au gaz.

> Laurent Wauquiez ne peut s’exonérer de la loi, elle s’applique à tous. Il ne peut pas faire le choix de la facilité en refusant de prendre sa part dans la transition écologique de notre pays et en jouant les territoires les uns contre les autres. Lutter contre l’artificalisation des terres n’est pas une option, c’est un impératif, pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Avec Marine Le Pen, c’est soit le retour au Moyen-Âge, soit la promesse de rester dans les bras des Russes pour leur gaz. Avec le nucléaire, les ENR sont une garantie d’avoir une électricité décarbonnée qui coûte moins cher.

> Nous devons progressivement choisir des véhicules plus légers et plus propres. C’est tout le sens de la réforme du bonus écologique qui bénéficiera désormais aux voitures fabriquées en France et en Europe, et du malus que nous renforçons pour les SUV qui pèsent plus de 1600 kg.

> Une passoire thermique classée G, c’est en moyenne 7500€ par an de facture d’énergie, soit 3 fois plus qu’un logement bien isolé. Aider les locataires à sortir des passoires thermiques c’est une question de responsabilité et c’est notre priorité.

> Quand on a besoin d’installer une pompe à chaleur, il faut pouvoir la fabriquer en France. Avec l’objectif d’1M de pompes à chaleur d’ici 2027 fixé par le Président, notre ambition est double : aider les Français dans la rénovation de leur logement tout en créant des emplois.

> Gouverner en concertant les Français, les entreprises et les associations, c’est ce que je fais chaque jour sur l’énergie. Ça a fonctionné pour protéger les Français contre le risque de rupture d’énergie. Ça a aussi fonctionné pour faire passer les lois nucléaire et ENR.

> Vendre à prix coûtant, c’est vendre au prix d’achat du carburant, sans prendre en compte le salaire du pompiste ou l’entretien des machines. C’est un engagement de la grande distribution jusqu’à la fin de l’année : 120 000 opérations à prix coûtant dans 4000 stations.

> La sobriété reste le maitre-mot. l'objectif reste le même.

> La transition énergétique est une opportunité pour notre pays. Pour la première fois de notre histoire, nous pouvons reprendre notre destin énergétique en main.

> Le parc éolien offshore de St Brieuc est un projet exceptionnel ! En réunissant l'Etat, la région et des entreprises de Brest jusqu'au Havre, il permettra, à la seule force du vent, d’alimenter en électricité près de 10% de la Bretagne.
Alors que nous accélérons le déploiement de l'éolien marin sur nos côtes, ce projet est la preuve que notre pays est attractif pour les investissements dans les
ENR. Dès 2025, nous lancerons des appels d’offres de 10GW, l’équivalent de 20 parcs éoliens comme celui de St Brieuc.

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Le cancer du sein ce sont plus de 60.000 nouveaux cas par an. Nous devons retrouver une dynamique de dépistage beaucoup plus forte. Mobilisation générale avec l’Assurance maladie, les ARS et les collectivités pour aller vers les femmes et leur proposer le dépistage. C’est le cœur de la bataille. (…)
Parfois j’ai l’impression qu’on banalise le cancer du sein. Comme un phénomène comme un autre. Rien de banal dans cette maladie. Rien de normal. Aucune fatalité ne doit s’installer. On a les outils pour le faire reculer. Nous devons toutes et tous les saisir.

> Au printemps dernier, le ministère de la Santé a fait le choix, comme seuls quelques pays au monde, de commander 200 000 doses du traitement d’immunisation contre la bronchiolite, qui, à l’époque, n’avait pas obtenu toutes ses autorisations. C’est le cas depuis. C’était donc le bon choix.
Cette campagne d’immunisation est un succès. Le taux d’adhésion est impressionnant, au-delà de tous les chiffres que les spécialistes prévoyaient. Nous dialoguons au jour le jour avec les industriels pour augmenter leur production. La mobilisation est complète.
L’an dernier les bébés qui ont été hospitalisés en réanimation étaient en majorité de tout jeunes nourrissons. Les maternités disposeront donc bien des doses nécessaires pour protéger ces publics prioritaires. Tout ceci constitue un vrai progrès de santé publique.

> [Présentation du plan pour la sécurité des professionnels de santé]
Parce qu’il n’est pas acceptable que celles et ceux qui nous soignent soient menacés dans l’exercice de leurs missions, parce que nous devons tout faire pour rendre attractifs et redonner du sens aux métiers de la santé dans un contexte de pénurie de soignants et parce que nous devons collectivement lutter contre toute forme de violences dans notre société, qui portent atteinte à la cohésion de notre Nation, nous avons fait de la sécurité des soignants un chantier prioritaire du ministère de la Santé et de la Prévention.
Le 8 juin dernier, le docteur Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins, et Nathalie Nion, cadre supérieure de santé à l’AP-HP, ont remis leurs recommandations pour mieux appréhender les violences envers les soignants, mieux les prévenir et mieux protéger les victimes. Aujourd’hui, nous présentons le plan interministériel pour la sécurité de nos professionnels de santé est finalisé autour de 42 mesures qui suivent trois axes : sensibiliser le public et former les soignants ; prévenir les violences et sécuriser l’exercice des professionnels ; déclarer les agressions et accompagner les victimes.
Une priorité qui appelle une mobilisation de tous les acteurs pour endiguer ces violences. Depuis le début d’année, c’est en concertation avec les responsables de la sécurité des établissements, les représentants des patients, les encadrants, les universitaires et bien évidemment avec les professionnels de santé que nous avons travaillé à identifier de nouvelles solutions face aux agressions physiques comme verbales commises à l’encontre des professionnels de santé.
Mais la mobilisation pour la sécurité de nos soignants doit franchir un nouveau cap. C’est notre ambition à travers ce plan. Un important travail interministériel, en associant les ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Transformation et de la Fonction Publiques, a notamment permis des avancées significatives en matière de protection pénale des soignants.
Tous les ministères concernés par les actions prévues dans ce plan mobiliseront leur administration pour intensifier la dynamique dans la lutte contre les violences, pour insister sur le nécessaire accompagnement des victimes et pour leur demander de mettre en œuvre de nouveaux dispositifs de protection des agents. L’action de l’Etat se doit d’être exemplaire. Nous mobiliserons tous les leviers à notre disposition, y compris parlementaires, pour atteindre notre objectif.
Face aux violences à l’encontre des soignants, le Gouvernement a souhaité que chacun prenne ses responsabilités. C’est pourquoi la mobilisation que nous appelons de nos vœux avec le ministre de la Santé et de la Prévention concerne également les usagers du système de santé et les professionnels de santé, notamment aux travers des Ordres et des Fédérations d’établissements publics et privés. Notre message est clair : ils sont eux aussi garants de la tolérance zéro que nous prônons, notamment au travers du respect dû par les patients aux soignants et du devoir de ces derniers de signaler les violences.
Ce message, nous aurons l’occasion de le rappeler dans les prochaines semaines. Renforcer la sécurité des professionnels de santé représente un enjeu majeur pour préserver leur santé et améliorer leurs conditions d’exercice. Nous en discuterons avec les organisations syndicales représentatives des professionnels de santé dès le mois d’octobre et ces thèmes seront inscrits à l’agenda du dialogue social en ville comme à l’hôpital.
Le caractère intolérable des violences à l’encontre des professionnels de santé nous impose une réponse empreinte de célérité et de fermeté. Nous avons donc pour ambition de mettre en œuvre ce plan d’action dans les meilleurs délais. Ainsi, les mesures qui relèvent de la politique partenariale entre les forces de sécurité intérieure, les représentants de la justice et les professionnels de santé seront prises dans les toutes prochaines semaines.
Voir des professionnels de santé menacés parce qu’ils ne peuvent pas recevoir un patient immédiatement, parce qu’un patient est sous l’emprise de stupéfiants ou parce qu’ils font appliquer le règlement d’un hôpital est un constat auquel nous ne nous résolvons pas. Si la santé est un bien commun, alors il est de notre responsabilité collective de s’assurer que les soignants exercent dans des conditions de sécurité satisfaisantes : nous le leur devons.

> Le système de santé est à la fois formidable et tellement fragile. (…) Notre job est de bouger sinon le système va tomber. Il y a des années difficiles à venir

> [Hôpital] Dans une trop petite structure, on ne rend pas la même qualité des soins. Cette prise de conscience progresse. Dès lors qu’il n’y a pas de perte de chance, qu’un maillage territorial existe et qu’il y a un SAS [service d'accès aux soins], indispensable, il faut revenir à cette gradation. Il faut des hôpitaux de proximité et d’autres de pointe à qui il faut redonner les moyens d’être à la pointe.

> La prévention est un des principaux champ d’innovation. (…) On doit mettre quelque chose dans le système qui change et c’est la prévention. Notre système de santé ne tiendra pas si on ne prend pas ce virage. (…)
Nous devons réinvestir ce champ. J’ai proposé à Emmanuel Macron et Élisabeth Borne de réallouer une partie des crédits de France 2030 (…) pour en faire une enveloppe de plusieurs centaines de millions d’euros afin de développer cette connaissance et ça vaut aussi pour la recherche où on est largement en retard.

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> [Journée internationale des personnes âgées] « La vieillesse ce n’est pas que de l’avoir été. C’est de l’être encore. C’est du devenir. Intensément. » (Laure Adler)
Que cette journée permette de célébrer ce que nous apportent chaque jour les personnes âgées et la force des liens intergénérationnels composant notre société !

> Engagement tenu aujourd’hui avec la déconjugalisation de l'allocation adulte handicapé. +350€/mois en moyenne pour 120 000 bénéficiaires !

 

Bérangère Couillard (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations)
> Nous mettons en place des cours d'empathie dans les écoles pour lutter contre le harcèlement scolaire et renforçons les cours à la vie affective et sexuelle pour les collégiens et lycéens afin de promouvoir des relations affectives saines et rappeler l'impératif de consentement.

> Les violences montent en puissance dans la pornographie. Pour mettre fin à l’impunité, je lance un groupe de travail interministériel : retrait des vidéos comprenant tortures et actes de barbarie, retrait des contenus des victimes qui le demandent, respect du droit du travail.

> Il n’y a pas de doublures ni d’effets spéciaux dans la pornographie. Les violences et les actes sauvages ne sont pas simulés. Les femmes se retrouvent contraintes de tourner des scènes humiliantes et dégradantes. Le gouvernement a décidé d’agir !

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Je suis pour une France ouverte sur le monde ! La réindustrialisation des territoires est importante économiquement, socialement, mais surtout politiquement pour lutter contre les extrêmes. C'est une arme anti-colère.

> Le problème des voitures faites ailleurs, c’est qu’elles ne sont pas chères, mais elles sont extrêmement coûteuses pour l’environnement. Avec les voitures électriques «made in France», je veux réconcilier économie et écologie.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Il n'y a qu'un seul courant de la vie politique française qui défende l'existence, la puissance et la solidarité de l'Europe : c'est le nôtre !

> Avant de réguler, il faut maîtriser l'intelligence artificielle. C'est une nécessité vitale, et nous en avons surtout les moyens ! La France n'a jamais cessé d'être une grande nation de sciences et de mathématiques.

 

Thomas Cazenave (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> La réalité de la crise du logement est réelle. Il faut créer un choc foncier : libérer des terrains qui sont constructibles et non utilisés ! Je suis favorable à exonérer, même temporairement, la plus-value pour encourager les propriétaires à céder leurs terrains.

> La politique de la baisse d'impôts continue car elle produit des résultats:
- création de 2 millions d'emplois
- baisse du taux de chômage
- 1% de croissance en 2023 Notre stratégie est la bonne.

> Frauder c'est voler ! Je ne supporte plus de voir se répandre sur les réseaux sociaux des incitations à la fraude sociale. Il faut combattre ce fléau, c'est un enjeu de cohésion sociale : nous allons créer un délit d'incitation à la fraude sociale.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> Notre méthode c’est avant tout la co-construction par les professionnels et pour les professionnels. Les défis de notre système de santé, nous les relèverons ensemble.

 

Fadila Khattabi (ministre déléguée chargée des Personnes handicapées)

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Dans l’inceste, on a un triple tabou : le tabou des violences sur les enfants, le tabou de la sexualité (...) et le tabou des violences sexuelles sur enfants dans les familles.

> [Campagne audiovisuelle contre l’inceste] L’idée de ce spot, c’est de dire que ce n’est pas les enfants qui doivent libérer leur parole, même si on en a besoin pour exprimer ce qu'ils ont vécu, mais c'est l’environnement doit se saisir de cela, les protéger et mieux les écouter.

> [Inceste] Il faut que la parole se libère à l’intérieur de la famille, il faut que les parents et les grands-parents en parlent avec les enfants.

> Il faut enfin structurer l’éducation à la vie affective, au corps et à la sexualité au cours de la scolarité, en mettant l'accent dès la maternelle sur le concept de consentement et d'intimité, et appeler les parents à le faire avec nous. On ne va pas parler de sexualité en maternelle, mais parler de l’intimité du corps, du fait que personne ne doit toucher au corps (d'un enfant) sans son autorisation. C’est très important, c’est de la pédagogie.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Il faut surtout accompagner les Français face à l'inflation, ce que fait ce gouvernement, et les accompagner pour développer des solutions concrètes pour faire des économies d'énergie. Nous augmentons notamment les aides à la rénovation, parce que l'écologie ce n'est pas mettre les gens dans des impasses, mais apporter des solutions à tout le monde. Nous sommes la dernière génération à pouvoir avoir une action déterminante pour changer la donne sur le climat et la biodiversité. C'est maintenant qu'il faut agir, le temps n'est plus aux ambitions remises au lendemain.

> Le Parlement est dans son rôle quand il remet des rapports et formule des propositions. Celui de Jean-Paul Mattei est d'excellente qualité, d'autant qu'il s'inscrit dans la démarche portée par le président de la République avec les Rencontres de Saint-Denis, en signant un rapport transpartisan. Il questionne la fiscalité juste et ouvre des débats utiles. Il faut aller chercher plus de justice fiscale au niveau européen. Son idée n'est pas illégitime et a le mérite d'être soulevée. Ça n'étonnera personne que ça vienne d'un élu MoDem puisque nous avons toujours été sensibles à la justice sociale et fiscale. Je rappelle que le gouvernement a soutenu la création d'un impôt européen sur les sociétés et la fiscalisation des revenus des géants du numérique. Néanmoins, notre politique, ce n'est pas d'augmenter la pression fiscale, c'est de baisser la fiscalité pour les entreprises comme pour les particuliers.

> La fiscalité européenne, ça ne se discute pas que dans un Parlement national ! La ligne du MoDem, en faveur d'un juste partage de la valeur, n'a pas changé. C'est une réflexion à long terme et pas une proposition qui a vocation à se transformer en amendement dans le Projet de loi de finances 2024. Nous consacrerons 10 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour la transition environnementale dans le budget 2024, sans augmenter les impôts

> Nous consacrerons 10 milliards d'euros d'investissements supplémentaires pour la transition environnementale dans le budget 2024, sans augmenter les impôts. Au total, ce sont 40 milliards d'euros qui seront dédiés à la lutte contre le changement climatique et la préservation de l'eau et de la biodiversité. C'est historique, nous mobilisons des moyens à la hauteur de nos ambitions, pour mettre en œuvre la planification écologique.

> Le MoDem est toujours un allié exigeant, qui défend les budgets les plus justes socialement tout en préservant l'attractivité économique du pays et la compétitivité de nos entreprises. Des propositions seront présentées qui respectent ces deux jambes de notre ADN.

> [Doublement des franchises médicales] C'est une discussion qui mérite une étude d'impact. Ce qui est essentiel pour nous, c'est que le plafond annuel de la franchise, fixé à 50 euros en 2008, n'augmente pas. Il faut une vigilance sur les classes populaires, raison pour laquelle pour nous tenons au maintien de ce plafond.

> Je vais être très claire : l'article sur la régularisation des travailleurs sans papier évoluant dans des secteurs en tension est nécessaire. Nous tenons à l'équilibre de ce texte. Il faut mettre fin à une hypocrisie : tous les parlementaires, de tous les bords politiques, ont déjà été sollicités par un restaurateur, un boulanger ou un chef d'entreprise de leur territoire pour faire régulariser l'un de leurs salariés essentiel à leur activité. Le vrai combat du MoDem c'est de réussir l'intégration de ceux qui participent à la souveraineté économique de notre pays.

> Avant tout le monde, le MoDem a appelé au dépassement des clivages. Tous ceux qui pensent pouvoir participer à l'apaisement du pays seront les bienvenus pour porter un projet partagé. Nous ne serons jamais ceux qui rejettent ! À Guidel, nous accueillerons d'ailleurs Rachida Dati qui participera à une table ronde sur le pacte républicain.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
Notre vitalité, notre santé, notre enthousiasme conquérant, c’est dans notre esprit. Guidel, déjà douze ans, c’est une réponse à ceux qui prédisaient notre disparition. La condition du pluralisme, c’était de sortir de la bipolarisation, afin qu’il y ait au centre de la vie politique française une formation et un socle puissants.
Cela a été un combat mené contre nous, et par nous, et au bout du compte, ce combat, on a le résultat tous ensemble, dans la chaleur de cette salle, nous l’avons gagné. Ce n’est pas le seul. Et c’est un combat précieux.
Cette affirmation-là, qui était celle que nous articulions hier, articulons aujourd’hui et articulerons demain : la clef du pluralisme, de l’acceptation des différences, de la compréhension mutuelle, c’est dans l’existence de ce socle central qui réunit des femmes et des hommes de bonne volonté que nous aurions dû réunir depuis longtemps. C’est un message personnel pour Jean-Yves Le Drian… Nous avions beaucoup évoqué cette perspective, sans réussir à le faire, et c’est grâce à l’alliance contractée avec Emmanuel Macron que nous avons réussi cette réalisation de la condition du pluralisme d’un centre, que nous avons rendu à la démocratie française le meilleur service que nous pouvions lui rendre.
Il y a un autre service à lui rendre : rejeter le pessimisme qui nous détruit de l’intérieur, le sentiment d’impasse généralisée dans lequel les Français, et notamment les jeunes Français, se trouvent. C’est un crime contre notre peuple. Réfuter cette fatalité qui conduit à un effondrement prochain.
Si nous prenons au sérieux ce qui est en train de se passer, le poison d’un pessimisme généralisé qui conduit à penser que l’humanité n’est pas la solution, mais le problème, il ne faut pas s’étonner des conditions dramatiques et irréparables : l’effondrement de la démocratie française, qui avait tenu bon par rapport au niveau européen. C’est le symptôme du découragement que nous laissons progressivement s'installer. C’est donc là, précisément, notre responsabilité de réinsuffler de l’optimisme, de la volonté, de la détermination, de la résolution, une vision positive de l’avenir qui pour l’instant manque tant. C’est à cela que je souhaite consacrer mon intervention. 
Nous avons à relever plusieurs défis. Ce n’est pas par hasard que j’ai été souvent le seul défenseur de la planification dans notre mode de gouvernance. Quand on voit fonctionner les autres, quand on parle avec les dirigeants chinois, dont je ne partage pas l’idéologie ni les méthodes, c’est intéressant de voir ce que pense ce peuple. La Chine va perdre, dans les trente ans qui viennent, l’équivalent de la totalité de la population européenne. S’il y a un tsunami, celui-là en est un. Eux qui avaient choisi la politique de l’enfant unique, ils avaient choisi d’en sortir, mais n’y arrivent pas.
Pour nous, un enfant unique, ça va très bien. Mais quand il n’y a que ça, ni sœur, ni frère, ni oncle, ni tante, ni cousin, il n’y a que ce lien vertical. C’est très difficile à porter au début, mais après, on reproduit ce modèle social. Les autorités chinoises ont du souci à se faire.Je voudrais énumérer cinq défis. Le premier :  nous devons remettre la France sur le fil de la production. C‘est le seul moyen non seulement d’être économiquement rigoureux, mais de sauver notre modèle social. Personne ne se rend compte. C’est devenu habituel. Personne ne se rend compte de l’originalité extrême, de la singularité absolue, que la France a construite après le Conseil national de la résistance. Personne ne se rend compte dans nos combats politiques de l’incroyable choix d’un pays qui a décidé de prendre en charge la totalité des services publics, pour la totalité des citoyens, pour la totalité de la vie ! Les autres pays vivent dans un modèle du chacun pour soi : tu paies l’éducation de tes enfants, si tu en as les moyens, tu paies ta retraite, si tu en as les moyens, tu t’assures contre le chômage, si tu en as les moyens, et cela est mis à la charge de chacun. Notre modèle n’est pas celui du chacun pour soi, mais du tous pour un !
Si l’on veut le sauvegarder, il y a deux conditions : être assez nombreux pour que ceux qui cotisent et paient des impôts puissent assumer cette charge ; et que le pays soit suffisamment productif. La France avait décroché depuis si longtemps du modèle de la production. On a accepté les délocalisations, parfois on les a voulues. On s’est éloignés de cette guerre d’influence qui consiste à sauvegarder, répandre les technologies. Cela se traduit hélas dans les résultats de notre commerce extérieur, cruellement, puisque les études du Plan l’ont montré surabondamment ces dernières années : nous étions à 650 millions de déficit sur les légumes essentiels – l’indice dit « ratatouille ». Sur ces principaux légumes, 650 millions de déficit. Vous n’allez pas me dire que la terre et le savoir-faire français ne peuvent pas produire ces légumes-là.
Pour moi, on parle toujours de productions industrielles et du caractère vert de celles-ci, mais pour nous, l’agriculture compte beaucoup, et c’est pourquoi Marc, tu as une charge si importante. Après la guerre en Ukraine, quand on regarde nos marchés, on a une certitude : si s’interrompait l’alimentation des marchés africains de la part de la Russie, on aurait une crise de famine multipliée. Cette menace-là nous oblige à poser le problème. Cela a une conséquence directe, aujourd’hui encourageante : pendant très longtemps, le dilemme, la question de celui qui voulait la souveraineté alimentaire, était impossible à résoudre. Pour garantir la production de votre pays et accepter le risque des fluctuations, il y a une loi : il faut produire plus que ce qu’on consommera. Hier, il y a quelques années encore, c’était impossible à résoudre, parce qu’il fallait stocker. Vous vous souvenez, la Commission européenne commandait à l’époque de grands programmes de stockages. C’est fini. Désormais, s’est ouverte une autre logique : les surplus peuvent servir à l’agro-industrie, à l’agro-chimie, à servir des carburants propres, comme matière première, pour permettre de fabriquer des substituts à des matières plastiques. C’est une nouvelle terriblement optimiste : on a devant nous des chances qui n’existaient pas avant.
J’ai été frappé par une étude du Boston Consulting Group sur les coûts comparatifs et concurrences possibles : désormais, en Europe, la première place en productivité, ce n’est plus l’Allemagne, mais la France. C’est une réussite à mettre à l’actif du gouvernement actuel. Nous, la France, nous étions habitués à nous penser comme inférieurs sur ces domaines-là de la politique économique. Et une pensée cohérente, parfois incomprise, a permis de retrouver le niveau. Nous avons cette cohérence doctrinale, philosophique. C’est le premier défi, un immense effort.
Deuxième défi : notre stratégie de développement durable. Très souvent, il y a des efforts si importants qu’ils découragent souvent. Le premier, c’est la réduction des gaz à effet de serre. Si on veut une politique de réduction continue de l’émission des gaz à effet de serre, pour être les moins émetteurs dans le monde, on sait la clef, défendue envers et contre tous : la capacité de production électrique par le nucléaire français. Si on veut ne plus émettre de gaz à effet de serre, il y a naturellement la production d’énergies renouvelables (hydroélectrique, solaire), mais la caractéristique principale de ces énergies, c’est qu’elles sont intermittentes. Le soleil ne brille pas tout le temps. Quand j’étais jeune député, et que je combattais la privatisation d’EDF, on me disait : « l’électricité, c’est comme la fraise des bois, ça ne se stocke pas et ça ne se transporte pas ». On a un peu progressé sur le transport, pas sur le stockage. Une énergie intermittente ne peut se compenser que par une énergie pilotable. La seule énergie pilotable non-émettrice de gaz à effet de serre, c’est le nucléaire. Et nous sommes parmi les premiers dans le monde à avoir maîtrisé cette énergie-là. Le président de la République a fait un choix volontaire et courageux de maintenir et augmenter notre capacité nucléaire.
Deuxième enjeu majeur : il faut réduire la consommation quand on peut, sans perdre en bien-être. Il n’est pas question de mettre la marche arrière. Des technologies existent. C’est très facile, si les esprits changent. Nous vivons debout sur une immense chaudière constamment créatrice, et éternelle, en tous cas à l’échelle humaine. C’est la géothermie : 95% du territoire français est éligible à la géothermie. Les économies sont considérables. Pour chauffer un logement, si vous avez une ressource en géothermie, c’est 80% d’économie d’électricité avec une pompe à chaleur. Pour climatiser, rafraîchir pendant l’été, l’économie est de 90% par rapport à un climatiseur. C’est immédiatement disponible, c’est demain matin. Il faut former les foreurs, il faut financer les foreuses. Cela coute 900 000 euros, ça dure 20 ans. Il n’y en a pas. Dans le sud-ouest, il y a un appareil de forage. Nous, qui avons été les foreurs de la planète ! Et enfin, il faut trouver un appareil de financement. Cela coûte près de 15 000 euros. Il faut le financer car le retour par investissement est certain. Pourquoi on ne le fait pas ? C’est un grand mystère. Le président a créé une installation de géothermie à l’Elysée. Cela permet de faire le pont, dans le temps, entre ce que nous attendons et la situation d’aujourd’hui.
Troisième défi : il faut concevoir la ville différemment. Les maires savent ce dont nous parlons. La loi sur le zéro artificialisation nette impose de voir les villes différemment. La biodiversité, Sarah, avec tout ce que vous envisagez : l’amélioration des biotopes… Il faut créer des conditions de nourrissage des pollinisateurs. J’ai dit à Sarah dans le creux de l’oreille, ce que je vais vous dire publiquement : j’approuve l’incitation à planter des haies. Mais fournissez-nous des plantes ! Si vous vous laissez aller à continuer à ce que vos prédécesseurs ont fait : vanter mais ne pas donner les moyens, c’est comme siffler dans un violon ! 
Dernier point, plus délicat. Ce n’est pas dans l’air du temps. Bien sûr, il faut continuer tous les efforts que la France conduit pour arriver au standard que nous nous fixons. Mais la France, c’est le millième de l’atmosphère de la planète et le centième de l’émission de gaz à effet de serre. Tous les autres font pire. Tous les autres relancent les centrales à charbon. On prouve que le charbon est la pire de ces énergies ! Avant le pétrole, avant le gaz. Or, toute la planète relance les centrales à charbon, et nous ne faisons rien. Regardez la Grande-Bretagne. Si vous croyez que les sociétés vont accepter de concentrer les efforts sur leurs ressources propres alors que tous les autres renoncent et se servent de ces renoncements pour être des concurrents indépassables, vous vous mettez le doigt dans l’œil. Mesdames et messieurs les députés européens, monsieur le commissaire européen, mesdames et messieurs le futurs Premiers ministres et présidents de la République présents dans la salle (rires), nous avons une exigence absolue de mener ce combat à l’échelon international parce que cela va s’effondrer. La volonté des peuples vertueux ne résistera pas à l’effondrement économique si les autres font le contraire de ce que nous nous sommes engagés à faire.
Troisième défi et troisième optimisme : il faut que nous planifions l’idée de revenir à l’équilibre des finances publiques. Nous avons partagé vingt années de combat. La situation que nous avons aujourd’hui est inacceptable moralement : la responsabilité des générations qui ont accepté cette offense au bon sens et à la responsabilité de prendre pour eux tous les bénéfices de tous les budgets de fonctionnement et qui laissent la charge à leurs enfants de payer, c’est impossible à accepter. Je suis allé devant le Conseil d’orientation des retraites (COR) pour leur donner des chiffres précis sur un débat que nous avons eu : les messages que l’opinion recevait du COR c’était que les retraites étaient en excédent. Tous les Français l’ont cru, principalement les oppositions. « Il est possible qu’en 2030, il manque quelques milliards », me disent certains. Mais c’est en équilibre parce que l’Etat verse 40 milliards pour l’atteindre ! Et 1 milliard, je le rappelle, c’est 1 000 millions. Le calcul mental est une science majeure, cynique. C’est donc 40 000 millions d’euros qui, tous les ans, sont versés au système de retraite pour atteindre l’équilibre. Ces 40 000 millions d’euros sont, au moins pour un tiers, empruntés. Cette année, 127 milliards ont été empruntés par la France. Emprunter, ça paraît agréable ou facile, mais ceux qui vont rembourser, ce sont les générations qui viennent. Ils vont avoir une triple charge ! Assumer  leur propre vie, mais ils vont devoir assumer les pensions de leurs contemporains, et en plus rembourser les pensions de leurs prédécesseurs ! C’est une honte, c’est irresponsable !
J’ai été tellement triste que le Gouvernement ne fasse pas vérité avec les Français là-dessus. Je pense qu’on aurait gagné un référendum sur ce sujet, en expliquant cela, notre vision de la démocratie. Moi je crois que la démocratie consiste à partager la responsabilité. L’argument de dire que « c’était dans le programme, donc on l’applique », cela ne marche plus. Il y a une exigence de participation du citoyen. S’il n’y a pas cette mutation de méthode dans la démocratie qui fait que les gouvernants ne se sentent plus légitimes à décider sans l’opinion… si l’on veut aller contre l’opinion, il y a une arme : le référendum. Sans le soutien de l’opinion, ou la compréhension de l’opinion, vous ne pouvez pas gouverner. C’est la vision que nous défendons contre tout le reste du monde. Il n’y a qu’un moyen de s’en sortir : un plan de long terme de retour à l’équilibre. Cela demande des efforts, entre 5 et 8 milliards d’efforts supplémentaires. Alors les gens comprendront qu’on cherche simplement à sauvegarder l’équilibre des générations qui viennent. Cela ne veut pas dire qu’on emprunte plus ! Mais il faut que la dette serve à l’investissement, pas au fonctionnement. La dette est faite pour créer des capacités nouvelles pour la nation. Hélas, ces dernières années, on s’est endettés pour le fonctionnement, sans investir suffisamment.
Quatrième plan : l’éducation. Il ne faut pas qu’on se trompe. L’éducation en France est dans une crise profondissime. Ayant largement exercé des responsabilités et annoncé ce qui allait se passer, j’avais écrit La décennie des mal-appris. En réalité, ce n’était pas une décennie mais un demi-siècle. 20% des enfants ne savent pas lire et écrire correctement à leur entrée en 6ème. On se dit que la France, qui a été le pays considéré comme le meilleur pays en termes d’éducation primaire… Quand on constate qu’il y a un enfant sur deux qui ne sait pas placer la fraction ½ sur une échelle de 0 à 5, au collège. Comme dit Victor Hugo : « Ces choses-là sont rudes, pour les comprendre il faut avoir fait des études ». La langue, orale, écrite, l’orthographe, alors… Nous sommes devant des responsabilités très importantes. 
Quand vous parlez avec des enseignants français de la tenue dans la classe, vous avez le même genre de frayeur : vous ne pouvez pas enseigner sans un cadre minimal, une concentration minimale dans la classe. On ne sait plus traiter ce problème. Je sais le rôle que l’omniprésence des écrans joue. Cela peut être la meilleure et la pire des choses. Quand vous apprenez que les dirigeants de la Silicon Valley ont créé des écoles pour leurs enfants qui sont des écoles SANS écrans, c’est qu’on n’a pas la même capacité d’apprendre selon qu’on les reçoit passivement, ou selon qu’on va les chercher. La lecture, l’écriture, la conversation, permettent d’aller chercher des connaissances, de la compréhension du monde.
Moi, je crois, et j’accepte d’être pris pour un idéaliste, qu’à l’école, on peut redresser la situation en cinq années pour retrouver le niveau. Il faut partir d’un paradoxe : on connaît tous un professeur formidable, qui nous a parfois sauvé, mais personne ne les repère pour s’inspirer de leurs méthodes. Je propose que ce soit sur cela qu’on fonde la reconstruction, refondation de notre école, en repérant ceux qui réussissent à faire progresser leur classe, quel que soit son niveau. Repérons-le et allons étudier, chez  chacun, sa stratégie pédagogique pour la répandre au plus grand nombre. Ce n’est pas du sommet que viendra la réponse, mais du repérage modeste, école par école. Cela s’appelait autrefois les cahiers pédagogiques, qu’on se partageait.
Il faut que nous prenions en compte une règle : apprendre à nager avant de plonger. Ce n’est pas possible de laisser entrer en 6ème des élèves qui ne savent pas lire. On va de classe en classe, mais au bout du collège, ils seront marginalisés, éjectés. Je n’arrive pas à accepter l’idée de ne pas offrir la capacité à ces enfants de reconstruire les fondamentaux. C’est l’œuvre la plus sociale que nous devrions envisager de faire. Si vous ne lui donnez pas cela, c’est de la non-assistance à enfant en danger !
Une autre chose à faire : respecter les enseignants. Il n’y a rien qui m’agace plus que ceux qui disent que les enseignants ne travaillent pas assez, parlent de leurs horaires de travail… Moi, je ressens cela comme une offense, comme quelque chose d’insultant. On ne demande jamais quel est le temps de travail effectif d’un journaliste qui vient faire 20 mn à la télévision. On ne pense pas qu’un magistrat ne travaille pas assez parce qu’on n'en décompterait que le travail durant une audience. Les enseignants sont victimes de cette persécution. Que ceux qui pensent cela viennent 15 jours pendant une classe avec la préparation des cours, avec les horaires effectifs de cours, avec les heures de correction des copies, avec les conseils de classe, avec les heures de réunions avec les parents… Et là, nous serons prêts à écouter leurs arguments. On a du mal à recruter et les enseignants s’en vont, ils ne se sentent pas encouragés ni soutenus. Nous ne devrions pas accepter ce mouvement.
Cinquième défi : la refondation de notre démocratie et action publique. Ce n’est pas le plus mince des défis. Nous pourrions aussi prendre la santé, le logement, la sécurité… tous dépendent de l’action publique. L’action publique ne fonctionne pas bien. Je veux dire un constat : le président de la République, depuis son élection, c’est la question qui le travaille le plus. Les richesses, les capacités, les possibilités d’innovation sont sur le terrain, pourquoi est-ce qu’en haut, on ne les entend jamais ? C’était cela, le Grand débat. Allons voir sur le terrain pour débloquer les choses. Il y a un potentiel formidable. Si nous débloquons l’action publique, il faut aussi débloquer la démocratie.
Cette exigence de changement a fait l’objet de multiples promesses. Il faut passer à la réalisation. Quelque chose s’est passé : le président de la République a réuni à Saint-Denis les responsables de partis politiques. C’était extraordinaire comme moment. Ils se sont découverts entre eux, ils ne se connaissaient pas, ils se sont écoutés. Comme le président de la République sait faire, il a fait un marathon de douze heures. Quand vous êtes douze heures dans la même pièce, vous êtes obligé de les écouter. Des gens totalement opposés en venaient à dire des choses assez semblables et à découvrir dans les yeux de l’autre que leur thèse n’était pas si favorable qu’ils imaginaient qu’elle le fût. Quand un parti d’extrême gauche plaidait pour un référendum et l’abaissement du nombre de signatures, et que l’extrême droite prônait la même chose… Désormais, on est certains qu’il y aura une suite. Quand sur les questions essentielles, la loi électorale, la proportionnelle, les lois des collectivités locales, le référendum, le président de la République convoque les chefs de parti et dit que c’est dans notre périmètre, on va s’en occuper. 
La loi électorale et la proportionnelle : ce n’est pas possible qu’il y ait en France une loi qui fait que le suffrage d’un très grand nombre d’électeurs n’est pas pris en compte. Tous les électeurs doivent être représentés. La loi électorale juste, c’est l’obligation de travailler ensemble. Nous sommes défenseurs d’une recréation de la loi électorale : la proportionnelle départementale, ou un autre système adaptable, le système allemand, on vote dans des circonscriptions. L’objection à la proportionnelle oppose qu’il s’agit de la IVème République. En France, De Gaulle avait pensé un moyen pour échapper à la division : l’élection du président de la République par suffrage universel. C’est lui qui a la charge de ménager les opinions différentes.
Si nous avions eu la proportionnelle, des forces politiques se seraient présentées chacune sous ses couleurs, sans alliance, cela aurait conforté la certitude qu’elles doivent travailler ensemble.
Ce n’est pas possible qu’on conserve la loi électorale de Paris, Lyon et Marseille : les maires des trois plus grandes villes de France ne sont pas élus au suffrage universel ! Je souhaiterais aussi qu’on traite des régions, aucun électeur ne connaît ses conseillers régionaux, cela pose un problème.
Nous allons aborder des élections européennes très importantes, dans un climat inédit dans la politique française. Avant, quand on y allait, c’était avec une réticence générale des concurrents, des europhobes et eurosceptiques tenaient le haut du pavé. Nous, engagés pour l’Europe, avions du mal à défendre nos idées. C’est fini. Si l’on regarde le choc climatique que nous avons devant nous, l’inflation, le manquement de Poutine à l’intangibilité des frontières, la fracture ouverte au sein de la société américaine, la remise en cause de la Chine, des principes-mêmes du commerce mondial, avec le protectionnisme, les tremblements de terre politiques du continent africain, tout cela n’a qu’une réponse possible : l’existence, la puissance, la solidarité de l’Europe. Pour la première fois, nous serons sans aucun complexe à défendre ce modèle ! Ceux qui sont eurosceptiques, qu’ils aillent voir Madame Meloni ! Il ne s’est pas passé une année sans qu’elle se tourne vers l’Europe, constatant son impuissance. Je les invite à aller voir les partisans du Brexit : c’est la crise économique, du niveau de vie, de l’emploi, et une immigration multipliée par deux depuis la sortie de la Grande-Bretagne.

Nous avons désormais toutes les raisons et certitudes pour défendre cette construction en cours qui est le seul recours pour un peuple. 
Voilà ce que je suis certain que nous allons défendre dans les mois qui viennent. Le plus profond de notre engagement, pas seulement politique, du fond de ce que nous sommes, de ce qu’est la France. Un engagement du projet français, de l’âme française. La France qui est une communauté de destins. Notre identité n’est pas dans le passé. Elle est un peu dans l’histoire de chacun, mais n’est pas une histoire de race, de couleur de peau, c’est une histoire de projet de retour à nous-mêmes, qui nous porte au-delà de nos angoisses. On va les vaincre ! Parce qu’on a en nous tout le ressort nécessaire.
Dans le triptyque liberté-égalité-fraternité, on peut défendre la liberté, en se moquant de l'égalité. On peut aussi défendre l’égalité, en se moquant de la liberté. C’est la bipolarisation. Nous, nous sommes du côté de la fraternité parce que la fraternité ne peut pas se concevoir sans égalité et sans fraternité. C’est pourquoi nous sommes la clef de voûte de l’engagement des citoyens au service de la France, dans cette famille politique.
Il est de notre devoir de le transmettre à la société française.
Dans les semaines qui viennent, nous allons vivre une épreuve injuste à bien des égards et scandaleuse pour une famille politique qui a fait de la moralisation de la vie publique un de ses mantras. A ceux qui parmi nous vont devoir affronter cette épreuve : il n’est pas vrai que nous ayons en quoi que ce soit participé au moindre détournement dont nous sommes accusés, sur des accusations qui se sont effondrées les unes après les autres par l’enquête elle-même. Ce n’est pas vrai. Et quand vous êtes certains que ce n’est pas vrai, un procès finalement, c’est un moment de libération.
Quand ce sera dur, et si c’est dur, je penserai à vous. Et cela va être dur.

> [discours d’ouverture à l'Université de rentrée du MoDem]
J'ai plusieurs choses à vous dire.
La première, c'est que le covid19 est de retour. Il y a plusieurs des nôtres qui ont été en situation de le rencontrer. Et donc je vous encourage à être prudents, à limiter les effusions qui pourtant vous sont habituelles, diurnes et vespérales, je n'ai pas dit nocturne. Donc je suis très content qu'on soit là pour réfléchir comme nous le faisons, confronter nos regards sur une situation dont je vais dire un mot dans une minute.
C'est un moment particulièrement, comment on peut dire, décisif des temps que nous vivons et de ce que nous allons traverser et de ce que nous avons à traverser. Il y a longtemps que les continents dérivent à la surface de la planète et cette fois ci, il dérive aussi en politique à la surface de la planète. Les très grands mouvements géopolitiques qui sont lancés, géopolitiques, et si j'osais, je dirais, géo sociologiques. C'est ce qui se passe dans la profondeur des peuples qui paraissaient stabilisés depuis des décennies, depuis la guerre, et qui aujourd'hui est complètement bouleversé. Tout ce qui se passe là intéresse chacun d'entre nous. Et si l'on croit qu'on va pouvoir traverser les temps qui viennent sans que nous nous reposions les questions fondamentales, on se trompe.
Les questions fondamentales qui tiennent à notre, simplement, à notre place dans l'humanité et à la responsabilité que nous avons, nous humains, nous occidentaux, nous européens, nous français. Jamais nous n'avons été placés devant des responsabilités comme celles-là depuis très longtemps. Tout ce qui était stable connaît aujourd'hui des bouleversements profonds. Alors il y a les bouleversements qu'on voit. Évidemment qu'on ressent les changements climatiques, le changement climatique et les changements qui sont induits par le changement climatique, dans tous les aspects de la vie. On a le ministre de l'Agriculture et la ministre de la Biodiversité, donc c'est dire à quel point nous sommes frappés par cela. On a le ministre de l'Outre-mer et la question de l'outre-mer est absolument centrale. Nous n'allons pas pouvoir passer dans les années qui viennent sans que cette question-là trouve des réponses nouvelles.
Et puis on a le ministre du Numérique et Dieu sait que dans les changements que nous évoquons, la question du numérique est une question qui est une onde de choc pour la totalité de notre organisation de société. Et donc on a beaucoup de chance d'avoir ces responsabilités. On a beaucoup de chance d'être ensemble pour les vivre.
Et quand je dis être ensemble pour les vivre, ceux qui ne nous connaîtraient pas ou ceux qui nous suivent sur Internet, cette famille politique n'est pas tout à fait une famille politique comme les autres. Ce courant politique n'est pas tout à fait un courant politique comme les autres, pour deux raisons. La première, qui est très importante pour nous, c'est que, avec le temps, dans la traversée des déserts, et Dieu sait que nous avons connu des traversées du désert. Dans la traversée du désert, quelque chose s'est soudé en nous, s’est cimenté en nous qui fait que nous vivons et c'est pour un responsable politique expérimenté, c’est très original et très heureux. Nous vivons, nous, une solidarité sans aucune faille. C'est rare les mouvements politiques puissants qui ont un groupe puissant à l'Assemblée nationale, une influence sur la vie politique et qui vivent une solidarité sans faille. Pour ma part, je n’en connais pas beaucoup et même dans l'histoire, je n’en connais pas beaucoup et nous, nous avons cette chance-là.
Je disais ça à des journalistes tout à l'heure, c'est infiniment précieux. Et bien sûr, vous savez pourquoi ! C'est étroitement lié au caractère escarpé des chemins que nous avons parcouru. Comment dit La Fontaine ? Ce chemin est de tous les côtés au soleil, exposé de tous les côtés aux orages, exposés aussi. Ça nous a permis de créer quelque chose qui est infiniment précieux parce qu’infiniment rare.
Donc, c'est le premier point. C'est une famille politique dont l'organisation est fondée sur une solidarité sans faille.
Et deuxièmement, c'est une famille politique, c'est un courant politique qui porte un message qui n'a pas changé depuis des décennies et qui aujourd'hui se trouve exactement à l'épicentre de tous les problèmes qui se posent dans le monde. Pourquoi ? Parce que nous revendiquons d'avoir une philosophie politique et cette philosophie politique qui se résume en un mot, souvent galvaudé, mais qui mérite d'être rappelé. Nous sommes des humanistes dans la vie politique française, nous sommes des humanistes dans la vie politique européenne, c'est à dire que nous considérons que le but de l'action politique, c'est de créer une société dans laquelle l'humanité qu'il y a en chacun d'entre nous s'épanouira. Que chacun soit plus créatif, plus sensible et plus conscient. Je veux vous rappeler cette phrase que je répète tout le temps, donc vous ne serez pas surpris.
Cette phrase du grand philosophe politique Marc Sangnier, qui était à la qui était à la fondation il y a 100 ans, de cette famille politique. Il dit la démocratie et l'organisation sociale qui porte à son plus haut la conscience et la responsabilité de chacun. La conscience et la responsabilité de chacun. Et ça donne une vision complètement différente de ce qui se passe.
Comme vous le savez, j'ai prononcé le mot de démocratie dans tous les partis politiques que j'ai eu la chance de diriger. Dans la longue chaîne de fidélité et de succession, il y a eu des formes politiques différentes, toujours, il y a eu le mot de démocratie dans le titre, toujours. Et donc ce n'est pas pour rien. C'est parce que nous avons une idée de l'engagement politique qui, précisément, répond aux problèmes du temps.
Comme vous le savez, la démocratie est aujourd'hui contesté fondamentalement, alors qu'on croyait il y a encore 15 ans, 20 ans, qu'elle avait triomphé, que c'était fait, que c'était, comme disait le grand, le grand politiste, que c'était la fin de l'histoire avec la chute du mur de Berlin et nous, et nous voyons aujourd'hui à quel point la démocratie, et dans son existence même ou dans les épisodes qu'elle traverse, fragilisés à un point qui n'a jamais été le cas, au point qu'elle est aujourd'hui la démocratie minoritaire dans le monde.
Les pays, les continents, les organisations politiques démocratiques sont minoritaires dans le monde. Il suffit de voir ce qui se passe en Chine et ce qui va se passer en Chine. La Chine va perdre dans les 30 ans qui viennent l'équivalent de la totalité de la population européenne, 500 millions d'habitants ou 450 millions d'habitants de moins. Parce que la politique qui a été suivie, la politique de l'enfant unique, fait que, inéluctablement, il est question démographique.
Ce sont des questions sans suspense. Qui est né, est né et qui n'est pas né, ne naîtra pas. Il n'y a pas d'inconnu ou d'incertitude. Si ! on peut faire mourir beaucoup plus de gens encore. Mais enfin, ceux qui ne sont pas nés vous ne les retrouverez pas. Et ça touche tous les problèmes. La pyramide des âges touche tous les problèmes, singulièrement.
Alfred Sauvy disait ça très bien. Singulièrement la vitalité d'un peuple, sa créativité, sa capacité à entreprendre, sa volonté de regarder l'avenir avec optimisme ou pessimisme. Tout cela est intimement lié. La Chine va vivre ça. Au contraire, l'Inde va avoir une progression de sa population. L’Inde, qui elle-même prise dans des crispations incroyables entre religions, entre identité et religion.
L'Afrique va connaître une explosion de sa population et c'est à côté de chez nous, un. Et si vous ajoutez la crise climatique par-dessus tout ça, mais la crise économique, la crise politique, le fait que les assauts des intégrismes sont en train de travailler profondément ces peuples en difficulté. Tout cela, on va le vivre. Et ceux qui croiraient ou qui prétendraient qu'il y aura une cloison étanche entre les événements du monde et notre vie nationale. Ceux-là sont des enfants, ne comprennent pas ce qui va se passer. Et c'est pourquoi les questions d'immigration, on recevra ce soir Ayyam Sureau, d'Immigration et d'asile, dont elle a fait l'engagement de sa vie. Ces questions sont évidemment centrales, aussi importantes que les questions qui touchent au climat, aussi importantes que les questions qui touchent à l'énergie.
Et tout cela, nous affrontons, nous Français, avec un modèle unique et plus fragile que les autres. Je veux insister sur ce point-là, l'organisation que notre pays a choisie, qui est une organisation fondée sur la solidarité, la solidarité maximale, la prise en charge par la communauté de tous les investissements dans l'éducation, de la maternelle au Collège de France, de tous les investissements de santé, la garantie des retraites universelle et tout ce qui est assurance chômage, tout ce qui est de l'ordre des équipements publics, tout cela en France et c'est le seul pays au monde qui a fait ça repose uniquement sur cette règle que j'ai simplifiée en l'appelant la règle du tous pour un. Encore faut-il qu'il y ait des tous, que le nombre de ceux qui vont contribuer à la solidarité soit en proportion avec le nombre de ceux qui vont bénéficier de la solidarité. Et si vous ne regardez rien qu'une seconde les rapports numériques entre les deux, alors vous avez une idée des problèmes que nous allons rencontrer. Et dans ce temps-là, crise climatique, crise géopolitique, crispations religieuses, intégrismes, déstabilisation des sociétés.
Regardez les sociétés américaines. Ne serait-ce que politiquement. Il y a un sondage hier qui donne Trump dix points devant Biden, dix points devant Biden. Et c'est comme une course poursuite, entre les poursuites d'un côté et la fanatisation d'une partie de l'opinion américaine. Plus la guerre chez nous. La guerre en Ukraine, le Haut-Karabakh aujourd'hui dont personne ne parle ou pas beaucoup, le surgissement de la vague de l'inflation.
Et comme vous le savez, j'ai souvent répété que ceux qui croient que les vagues d'inflation s'arrêtent du jour au lendemain n'ont pas beaucoup regardé l'histoire des grands mouvements monétaires. Sur ces sujets-là, on va l'affronter. Et il n'y a qu'une seule réponse possible. Comme tu le disais, pour moi, il y a peut-être des gens qui vont raconter que on peut s'en tirer tout seul.
C'est ce que disait madame Mélodie. Elle s'est fait élire en disant On va régler tout seul la question de l'immigration, que l'Europe reste chez elle. Et puis, moins d'un an après, on voit en voilà la situation. Et donc, pour nous, cette question est vitale. Et il se trouve que par chance, pour la première fois depuis très, très, très longtemps, on va avoir des élections européennes qui nous placeront en situation exceptionnelle.
Je parle de nous et de nos amis de la majorité. En situation exceptionnelle pourquoi ? Parce que nous serons les seuls dans le champ politique à défendre cette thèse. Autrefois, il y avait concurrence entre les différentes visions de l'Europe. Aujourd'hui, il me semble qu'il y a même plus de concurrence sur ce sujet-là. Chacun s'éloigne et part dans son coin sur des thèses qui sont des dérives, qui sont autant de dérives et dont on ne sortira pas.
Alors nous, nous allons vivre cette bataille avec l’espèce de joie de s'engager de ceux qui voient leurs idées désormais au centre de la préoccupation générale. Donc, c'est une très grande chance et on aura les responsables des partis de la majorité. Mais il m'a semblé que ça ne suffisait pas. Il m'a semblé que pour cette discussion européenne, fallait qu'on bouleverse un peu notre organisation pour qu'on puisse parler avec les responsables eux-mêmes.
Et c'est la raison pour laquelle je vous annonce que Thierry Breton, le commissaire européen, sera avec nous dimanche matin pour parler de cette question centrale de l'avenir de l'Europe. Je l'ai invité, il a accepté et ce sera un point de plus de notre enracinement dans la réflexion sur le sujet le plus important de notre avenir. Nous avons beaucoup de chance d'être là et comme tu le disais tout à l'heure, il y a 100 ans que nous avons, que nos prédécesseurs, dont un député des Pyrénées-Atlantiques, il y en avait même deux sur quatorze, ce qui n'est pas si mal.
Et il y avait là, il y avait un Balanant aussi, mais il y avait un député, un homme formidable puisque, à la Libération, lorsqu'on a cherché quelqu'un d’irréprochable pour tous les partis pour présider le premier Sénat, on disait le Conseil de la République à la Libération. On est allé chercher cet homme de chez nous qui s'appelait Auguste Champetier de Ribes et dont la salle du groupe centriste au Sénat porte le nom.
Depuis cette époque, il était quasiment mourant, et il a été avec honneur le premier président du Sénat, et a été capable de réunir toutes les sensibilités de cette époque.
Je ne veux pas laisser passer ce moment d'histoire pour les plus jeunes d'entre nous sans rappeler quelque chose qui doit faire notre fierté de tous les instants. Lorsqu’ont été concédées, pas négociées, concédées les accords de Munich, l'immense majorité des partis politiques français ont approuvé, applaudi ou se sont tus.
Il y a un seul parti politique qui a choisi de prendre le risque Incroyable, alors que toute l'opinion publique était ovationnée, ceux qui avaient signé les accords de Munich ; un seul parti politique, c'est le Parti démocrate populaire de l'époque. Petit parti, une dizaine de députés, une quinzaine de députés et un petit parti avec un petit journal quotidien qui s'appelait l'Aube, d'un beau nom de journal, et dont l'éditorial était signé par, il avait 26 ou 27 ans, un jeune agrégé d'histoire géographie qui aura un destin glorieux et puis controversé après. Glorieux, parce qu'il aura été le président du Conseil national de la Résistance lorsque Jean Moulin a été assassiné. Et après il sera entraîné dans d'autres visions et d'autres dérives à propos de l'Algérie française. Mais il a eu l'honneur de signer l'éditorial avec une des phrases les plus belles que j'ai rencontrées de ma vie et qui doit constamment nous servir d'inspiration lorsqu'il s'agit de dire « non ».
Sa dernière phrase de l'édito sur Munich. « Lorsqu'il s'agit de dire non, le meilleur moment c'est le premier. » Eh bien rien que pour cette phrase, et rien que pour cette histoire de cent années de l'engagement national et européen qui est le nôtre, démocratique au travers de la planète. Rien que pour cette certaine idée de l'homme que nous portons, je suis très heureux que nous nous retrouvions à Guidel. 

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> En Europe, des gouvernements qui intègrent dans leur coalition les Verts n'ont pas fait de planification écologique. A ceux qui nous disent «vous en faites trop»: nous avons réussi la transition européenne avec des ambitions radicales

> L'unité et le dépassement ne sont pas une fin en soi. Ils doivent être mis au service d'idées et d'un grand projet humaniste.

 

Bruno Studer (député)
> [Lutte contre les punaises de lit] Il faut avancer très vite, mettre les bouchées doubles. Depuis 2019, nous alertons pour que ce sujet de santé publique soit pris au sérieux. Lors de la précédente législature, nous avions déposé une proposition de loi avec ma collègue Cathy Racon-Bouzon. Elle n'a pas encore été examinée. Puis, en 2022, j'ai écrit plusieurs lettres, à la direction interministérielle des Jeux olympiques puis au ministre de la Ville, Olivier Klein, pour alerter sur la situation. Les réponses du gouvernement n'ont pas été assez concrètes.
Il était prévisible que le sujet prenne de telles proportions. Il faut désormais obtenir de l'exécutif que l'expérimentation de la plateforme de signalement soit étendue partout en France. Nous devons également trouver le moyen de rendre obligatoire la déclaration de présence des punaises de lit par les particuliers comme les professionnels pour avoir une vraie cartographie de leur prolifération. (…)
Rien ne sert de gesticuler, il faut affronter le problème sans démagogie. On ne peut pas dire que rien n'a été fait sur le sujet : un plan interministériel avait été mis en place en 2019. Une plateforme a été créée, tout comme une certification pour les entreprises qui interviennent. C'était important. Par ailleurs, les Insoumis n'ont jamais déposé leur texte dans l'une de leurs niches parlementaires. S'ils avaient vraiment voulu en débattre, ils l'auraient fait. Une chose est certaine : peut-être que Mathilde Panot comme moi n'avons pas assez suivi le déploiement du plan gouvernemental. J'aurais dû faire le siège des ministères sur ce sujet-là. (…)
Lorsque l'on est dans l'urgence, la loi n'est pas forcément le meilleur outil. Il n'y a pas besoin de légiférer pour faire de ce problème un sujet de santé publique. Beaucoup de choses sont envisageables avec le cadre réglementaire. Il faut réactiver ce que le gouvernement avait commencé à mettre en place sous le précédent mandat et diffuser les bonnes habitudes dans la population. Par ailleurs, les cinémas et les entreprises de transport doivent mettre en place des pratiques qui ne dépendent pas de la loi, en faisant de la détection systématique. Les mairies pourraient également rendre obligatoire l'emballage des encombrants, afin d'éviter la prolifération. Anne Hidalgo, qui réclame un plan de lutte, l'a-t-elle fait à Paris ?
Et si effectivement les réseaux sociaux donnent l'impression que le phénomène s'étend, nous n'en sommes pas certains, car il y a un vrai manque de surveillance, d'où l'enjeu d'obligation de la déclaration pour les entreprises qui font des interventions. Sur certains aspects, il faudra légiférer. Pour instaurer des règles sur les logements individuels ou collectifs, notamment sur le sujet de la prise en charge assurantielle, qui est aujourd'hui extrêmement compliquée. Cela permettrait aussi de contraindre certaines collectivités, qui aujourd'hui n'en font qu'à leur tête. Aujourd'hui, des villes comme Strasbourg, au nom de l'écologie, défendent la cohabitation entre les hommes et les punaises de lit, qui ne sont pas considérées comme nuisibles. C'est hallucinant lorsque l'on sait que certaines personnes se sanglent pour dormir debout car elles ne peuvent plus s'allonger dans leur lit. La loi doit venir rappeler à ces collectivités leurs obligations.
Pour autant, ça ne serait pas la solution miraculeuse. Il y a encore tout à faire sur le sujet : il n'existe même pas encore de filière française de chiens de détection de punaises de lit. Mais il faut parfois que le monde médiatique s'intéresse à des sujets pour que le milieu politique prenne plus conscience du problème. Il n'est jamais trop tard.

 

● MoDem
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
Nous sommes : une famille, soudée et déterminée à défendre ce pourquoi elle se bat depuis bientôt un siècle : l’existence d’un courant central, porté et préservé par l’action résolue de François Bayrou, défendant un projet singulier qui dépasse chacun d’entre nous mais qui est rendu possible par notre contribution à toutes et tous. Ce projet de société ambitieux pour la France, au sein de l’Union européenne.
Face aux déséquilibres du monde, en Ukraine. En Arménie. Au Bélarus avec Svitlana Tikhanovskaia, dans l’indo pacifique. En Afrique, ces déséquilibres si bien analysés ce matin par Jean-Louis Bourlanges, Bernard Guetta et Jean-Yves Le Drian, cette affirmation est plus que jamais nécessaire.
En me rendant à Kiev il y a quelques jours, j’ai été bouleversée par le courage des Ukrainiens. Le courage et la détermination de celles et ceux qui se battent pour qqch qui dépassent leur propre personne : leurs libertés. Et à travers les leurs, la nôtre. Ne l’oublions jamais. Ces peuples nous imposent d’être à la hauteur du projet européen.
Au MoDem, nous sommes viscéralement attachés au projet européen, et ce qui s’est passé ces dernières années nous donne des raisons d’espérer. Depuis 2017, et plus encore depuis 2019 avec une nouvelle génération de députés européens qui portent si bien nos valeurs, elle a avancé comme jamais.
- Sur le plan de l’autonomie stratégique, de la défense,
- Sur la douloureuse question des migrations.
- Sur le plan des sanctions
- Elle a mis fin à sa naïveté
- Et sur le climat ; l’Europe nous a montré la voie. Il faut décupler nos efforts ! Engagement inédit, le fit for 55 qui montre le chemin à l’ensemble des États membres.
Sur le volet climatique comme sur le plan géopolitique, aucun des défis auxquels nous sommes confrontés ne trouvera de solution sans le renforcement de notre capacité à agir, à peser.
Mais malgré cette évidence et les succès majeurs de ces dernières années, l’Union européenne subit une remise en cause intérieure : en Italie, en Suède, en Hongrie, comme en France les ingénieurs du chaos nous expliquent que tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés disparaitraient miraculeusement sans intégration européenne.
Des affabulateurs qui mentent éhontément, surfent sur les doutes, la défiance. Ceux qui promettent sans la moindre possibilité qu’il n’advienne et abiment ainsi profondément la démocratie.
Pour les combattre, il nous faudra porter cette responsabilité et nous affirmer. Et je sais votre détermination, pour porter haut cette ambition européenne qui sous-tend l’engagement de chacune et chacun. Comme je connais votre énergie pour les autres combats qui nous attendent.
Des combats pour retisser ce lien dans un pays traversé par les doutes, dont une partie de la réponse, j’en suis absolument convaincue, passe par le fait de cultiver ce que nous sommes. Le courage. La force des convictions. L’ancrage. La proximité. L’écoute. Avec, toujours, l’humain au cœur de notre action. Et cela vient de loin, puisque nous fêterons l’an prochain, notre centenaire.
Ce que nos parlementaires réalisent chaque jour, en créant des ponts. Sous l’égide de Jean-Paul, de Jean-Marie, ils ont démontré que le MoDem était, pour reprendre le terme photographique, un révélateur d’intérêt général chez nos partenaires, comme dans certaines oppositions.
Et ce travail, il n’est pas seulement celui de notre président, de nos ministres, de nos élus. Il est celui de tous les adhérents.
En sillonnant la France pour aller à votre rencontre, j’ai l’immense privilège de vous voir agir sur le terrain, vous engager, tendre la main, rassembler, écouter. Et à un moment où les fractures de tous ordres continuent de grandir, c’est bien de cela dont nous avons besoin.
Ce que j’attends de vous c’est que vous cultiviez ce que vous êtes pour faire rayonner non seulement nos idées, mais aussi une certaine manière de concevoir l’engagement au service des autres. Aimer son territoire. Identifier ses forces et ses faiblesses. Rassembler. Partager un constat. Et construire ensemble les réponses.
Et nous serons à vos côtés pour vous y aider et vous offrir le soutien nécessaire.
Il y a en chacun de nous ce matin cette part du MoDem qu’il convient de faire fructifier. Pas pour notre égo. Mais parce que toutes et tous, vous détenez une partie de la réponse aux besoins de notre pays.  Alors je compte sur vous, nous comptons sur vous, comme vous savez pouvoir compter sur nous, notre soutien à cet engagement sans faille. Mais plus important encore, les Français comptent sur vous.

 

Jean-Paul Matteï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
Je crois et je peux le dire au nom des députés du groupe présents ici : ces deux jours ont été enrichissants intellectuellement, bien sûr avec tous les échanges et les débats que nous avons eus. Humainement aussi, parce qu'être à Guidel, c'est avant tout le plaisir de se retrouver, les militants de notre coin, mais d'ailleurs échanger les uns avec les autres.
Alors, que dire de l'année qui vient de s'écouler ? Mes collègues députés pourront témoigner. C'est une année où il a fallu s'adapter en permanence avec une majorité qui n'est que relative et il faut en tirer les conséquences.
Cela oblige d'abord à être présent du lundi au vendredi, souvent avec des heures d'hémicycle où l'on entend hurler la plupart du temps des inepties fréquemment où, je dois vous dire que, quelquefois, il faut s'accrocher à son siège pour ne pas sortir de ses gonds. Certains y arrivent parfaitement, d'autres un petit peu moins. Je pense qu'ils se reconnaîtront.
Comme président de groupe, je suis assez fier d'être au milieu d'un groupe qui, je crois, est respecté. J'ai pour habitude de dire que notre mot d'ordre, c'est une forme de sérénité active. Je voudrais le dire aux militants vous pouvez être fiers de votre groupe. D'abord parce qu'il est très mobilisé. Nous sommes aussi force de proposition sur tous les textes.
Je ne veux pas en faire une litanie mais Erwan, par exemple, a porté des textes importants et dans l'actualité, hélas, sur le harcèlement scolaire. Notre groupe est à la place à laquelle il doit être véritablement au centre, même physiquement, de l'hémicycle, loin des outrances, des extrêmes, mais toujours prêts à écouter et à discuter les propositions d'où qu'elles viennent, quitte à les amender du moment qu'elles nous semblent totalement justes.
Cette nouvelle configuration nous oblige vis-à-vis de nos partenaires de Renaissance et Horizons avec lesquels nous échangeons quotidiennement. Et ça marche bien. Je peux vous l'assurer. Et bien sûr, avec le gouvernement, nous sommes loyaux. C'est très clair et personne ne pourra dire le contraire. Nous le sommes parce que nous croyons en ce que nous faisons. Plus de 45 textes ont été adoptés lors de la session dernière d'importance variable, il faut le dire. Et oui, quelques 49.3 sont passés par là aussi avec des motions de censure systématiques de la part de l'opposition, repoussées à chaque fois. Et je dois saluer Anne qui nous a représenté vendredi soir lors de la plus récente motion de censure qui n'a bien sûr pas été adoptée.
L'opposition parle de coup de force en permanence. Mais que font-ils pour nous permettre et permettre à notre pays d'aller de l'avant ? Ils refusent tout, tout, y compris les plans de relance, les aides aux Français les plus démunis. Certains, clairement, ne sont pas là pour construire, mais uniquement pour s'opposer. Avec ces 49.3 absolument nécessaires sur les textes financiers, notre méthode de travail a évolué. Nous devons systématiquement travailler en amont avec le gouvernement pour faire passer nos idées.
Le 49.3 est aussi un couperet pour les groupes de la majorité puisque le gouvernement choisit seul ce qu'il décide de conserver dans le texte. Nous avons donc vraiment tout intérêt à négocier en amont, ce que nous faisons d'ailleurs.
Les journaux, ces derniers jours, ont relaté quelques frictions en cours avec Bercy sur certaines de mes idées qui ont pu en hérisser certains mais qui en ont réjoui d'autres.
Je me demande d'ailleurs s'il n'y a pas une forme de conflit de générations au vu des interpellations que j'ai pu avoir ici ou là. Les jeunes sont beaucoup plus réceptifs que les plus âgés sur, par exemple, l'idée d'une taxation européenne au CDE mondial pour aider nos sociétés à s'adapter et préserver notre planète.
Et bien sûr, notre devoir est de préparer l'avenir. Il y a beaucoup de jeunes ici et c'est important sur l'environnement en particulier. Et les débats que j'ai pu avoir avec Pierre Larrouturou hier a montré, je crois, que nous devons tous travailler pour trouver des solutions pérennes, se sentir responsable de l'avenir très pragmatique et prospectif sur ces enjeux doit être notre marque de fabrique pour construire la société de demain.
Cette année a été aussi une année où nous avons renforcé nos liens avec nos collègues de l'Union centriste et avec le président Hervé Marseille, que je voudrais remercier à la fois pour sa présence avec nous aujourd'hui, mais aussi pour notre beau travail en commun sur pas mal de textes.
Sachez-le, notre groupe a passé une belle année très riche. Les nouveaux élus que je veux saluer ici prennent désormais toute leur place. Les plus anciens partagent leurs expériences. Tout cela fonctionne très bien. Une nouvelle session s'ouvre demain et nous sommes tous prêts à nous y investir pleinement.
Riche de nos débats et de notre ADN, beaucoup de sujets nous attendent pour consolider notre modèle français, pour continuer à créer de la richesse au profit de l'ensemble de nos concitoyens pour prendre soin de tous.
Vous pouvez compter sur nous.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Marie-Pierre Vedrenne
> [Discours de clôture à l’Université de rentrée du MoDem]
L'idéal, c'est les retrouvailles. Et elles ont été un succès parce que tout le monde a apporté sa pierre autour de François, autour de nos ministres, autour de nos parlementaires, de nos sénateurs, de nos députés européens, de nos élus locaux, de nos militants. Nous sommes ceux qui, justement, portons des solutions. Nous sommes les démocrates, nous sommes les humanistes, nous sommes les Européens.
Et cette session de Guidel l'a encore démontré par un programme dense, par un programme avec des gens venus d'horizons divers. Parce que c'est aussi ce qui nous caractérise dans ces terres bretonnes. Cette terre d'ouverture, c'est aussi ça le Mouvement Démocrate, c'est l'ouverture. C'est justement cette volonté d'avancer ensemble. Et bien évidemment, Auguste, tu as parlé des élections européennes le 9 juin prochain.
Donc évidemment, je vais vous en dire quelques mots. Ces élections, ça sera aussi l'occasion de porter notre bilan parce que nous avons un bilan et je suis fier justement de le dire aussi devant notre commissaire, parce qu'il y a vraiment eu une équipe France au service de l'Union européenne.
Le bilan de la transition climatique, c'est nous. Le bilan de la réindustrialisation en Europe, c'est nous. Le bilan pour la régulation face aux géants du numérique, c'est nous. Le bilan pour promouvoir la démocratie, c'est nous. Oui Laurence, t'as raison de dire que oui, c'est nous, c'est notre action.
C'est ceux qui croyons en l'Europe, c'est ceux qui cherchons justement à avancer, à construire tous ensemble. Face à tous les dangers du monde que nous venons juste d'évoquer. Alors cette élection du 9 juin 2024, on ne laissera pas cela voler par toutes les forces extrêmes. Nous serons tous, avec vous pleinement mobilisés pour défendre ce projet européen auquel nous croyons. Donc on compte pleinement sur vous comme on compte sur nos députés à l'échelle de l'Assemblée nationale.

 

 

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