Voici une sélection, ce 19 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Discours lors de la première réunion de la coalition mondiale pour
l’alimentation scolaire]
Vous portez aux quatre coins du monde notre ambition commune : que chaque
enfant ait accès, d’ici 2030, à un repas de qualité à l’école chaque jour. Chacun
porte en soi des souvenirs d’école, joies et chagrins d’enfants ; mais nous
Français, éprouvons depuis vendredi, au cœur de notre unité de Nation, une
douleur de plus. Car l’obscurantisme, le fanatisme, ont à nouveau frappé, à la
cité scolaire Gambetta d’Arras, quand le professeur Dominique Bernard, tentant
de protéger ses élèves, est tombé sous les coups du terrorisme islamiste. Cet
acte odieux fait tragiquement écho à l’assassinat du professeur Samuel Paty,
survenu trois ans plus tôt, presque jour pour jour. Le terrorisme a, vendredi
dernier comme il y a trois ans, ciblé ce qu’il tient, à raison, pour son plus
grand adversaire : l’école, vivier de nos valeurs républicaines.
Mes pensées vont aujourd’hui à Dominique Bernard, Samuel Paty, ainsi qu’au
professeur d’éducation physique et sportive, à l’agent d’entretien et au chef
de l’équipe technique de la cité scolaire Gambetta, blessés vendredi. Je pense
aux familles et proches endeuillés. Je pense aux professeurs, au personnel
éducatif et aux élèves du monde entier, qui défendent courageusement, et
parfois malheureusement au péril de leur vie, leur mission d’enseigner la
liberté. L’école est un sanctuaire, où chacun doit avoir les mêmes chances
d’apprendre. C’est aussi le but de cette Coalition mondiale pour l’alimentation
scolaire : pour que chaque enfant, dans chacun de nos pays, puisse apprendre
dans les meilleures conditions.
C’est pourquoi, lorsque votre prédécesseur m’a appelé, Madame la directrice
exécutive, pour me proposer de porter avec lui cette initiative, je n’ai pas
hésité une seconde. Nous étions en pleine épidémie de Covid, et les premières
victimes en furent les enfants déscolarisés. C’est à ce moment-là que nous nous
sommes rendus compte, chez nous comme ailleurs, qu’avec la fermeture des
écoles, c’est aussi la cantine que l’on fermait. Et qu’en fermant la cantine
scolaire, on privait de trop nombreux enfants du seul vrai repas auxquels ils
avaient droit dans leur journée.
Le repas à l’école, ce n’est pas anodin. Le repas à l’école, c’est d’abord une
politique de santé publique : nourrir tous nos enfants de manière saine et
équilibrée. Meilleure politique de prévention qui soit.
Le repas à l’école, c’est une politique de justice et d’égalité sociale, pour
que tous nos enfants soient nourris à la même enseigne.
Le repas à l’école, c’est un instrument de notre politique éducative, car,
comme je l’ai déjà dit, on ne peut pas apprendre le ventre vide. Et puis, pour
certains parents, le fait de savoir qu’avec l’école viendra le repas, cela peut
inciter à envoyer tous ses enfants en classe, filles comme garçons.
Le repas à l’école, c’est aussi une politique d’émancipation économique des
femmes, car ce sont les femmes qui, hélas, rentrent le plus souvent faire
déjeuner les enfants à la maison. Grâce aux services de la cantine, elles
peuvent accepter des emplois à temps plein.
Le repas à l’école et tout le secteur de la restauration scolaire, ce sont
également des emplois, et, dans de nombreux programmes portés avec le Programme
alimentaire mondial, ce sont des producteurs locaux qui peuvent se voir enfin
garantir un revenu pérenne. Dans cette logique, les cantines contribuent à
faire vivre des filières locales et vertueuses, comme nous l’avons fait en
France en nous engageant sur 50% de produits de qualité et durables dans les
repas scolaires, dont au moins 20% d’agriculture biologique.
Le repas à l’école, enfin, et ce n’est pas à notre ambassadeur de la
gastronomie française, cher Guillaume Gomez, que je vais l’apprendre, c’est
l’apprentissage de la vie en société. S’asseoir avec les copains – « ceux avec
qui l’on rompt le pain ». Attendre son tour et servir les autres. Profiter d’un
moment amical et d’échange.
En un mot, l’alimentation scolaire n’est pas une dépense, c’est le meilleur des
investissements : pour nos enfants, pour nos sociétés et pour la planète.
Pour toutes ces raisons, je n’ai pas hésité une seconde quand le PAM m’a
demandé de l’accompagner et j’ai fait ce pari, aux côtés de mon homologue
finlandais que je salue, de soutenir ce projet d’une grande coalition en faveur
des cantines scolaires.
Deux ans plus tard, où en sommes-nous ?
Nous avons déjà rempli notre premier objectif : rattraper le nombre de repas
scolaires servis avant la pandémie. Près de 420 millions d’enfants dans le
monde ont aujourd’hui accès à un repas par jour à l’école, c’est près de 8 % de
plus qu’avant le Covid.
Aujourd’hui, plus de 90 pays sont membres de la coalition, et une bonne partie
d’entre eux ont voulu témoigner de leur engagement en nous rejoignant pour
cette première conférence mondiale. J’ai le plaisir aujourd’hui de vous
annoncer que le Brésil, qui portera l’an prochain le G20, nous rejoint pour
coprésider cette initiative. Nous connaissons et admirons tous l’engagement du
Président Lula, qui avait lancé dès 2003 son grand programme « Faim zéro » et,
s’appuyant notamment sur l’alimentation scolaire, avait permis à des centaines
de milliers de petits brésiliens et de petites brésiliennes de sortir de la
pauvreté. Cette expérience nous sera très précieuse.
Notre coalition est bien davantage qu’un simple regroupement d’Etats. Au fond,
cette coalition est l’incarnation parfaite de la politique de partenariats
internationaux que la France porte. Plus de 100 organisations en sont
partenaires : centres de recherche, organisations internationales comme non
gouvernementales. Je voudrais vous remercier tout particulièrement car vous
portez notre mobilisation. Au total, en deux ans, nos investissements en faveur
des cantines scolaires dans le monde ont augmenté de 5 milliards de dollars,
pour atteindre 48 milliards en 2022.
Si la pandémie a reflué, le contexte international reste très compliqué. Les
prix des denrées depuis la guerre en Ukraine ont fait grimper l’insécurité
alimentaire. Près de la moitié des personnes dans le monde qui souffrent
gravement de la faim, près de 150 millions, sont des enfants ou des jeunes.
Notre mobilisation reste plus que jamais nécessaire.
En France également, la pandémie a été un choc, notamment celui de voir nos
enfants privés d’école, et aussi privés de cantine. C’est pourquoi je me suis
battu, et j’en suis fier, pour que nos écoles restent ouvertes le plus
longtemps possible. Les enfants en France sont en Europe ceux qui ont perdu le
moins de jours d’école à cause de la pandémie.
Nous avons mené, résolument, une vraie politique en faveur des cantines
scolaires. Une politique sociale, en donnant accès à la cantine pour 1€ aux
enfants des ménages modestes. Car aujourd’hui encore, en France, les enfants
issus des familles aux faibles revenus sont deux fois moins nombreux à déjeuner
à la cantine que les enfants issus des familles les plus aisées. Or, nombreuses
sont les familles qui souffrent de l’inflation alimentaire, et ce sont elles
que nous voulons continuer à soutenir.
Plus de 180 000 enfants ont profité de ce dispositif l’an dernier, dans plus de
2 300 communes. Au total, plus de 23 millions de repas servis depuis 2020. J’ai
souhaité accélérer, aux côtés des communes qui gèrent les cantines scolaires,
en proposant une aide supplémentaire de l’Etat aux communes dont les cantines
répondent à nos exigences de qualité. C’est un engagement porté par l’Etat pour
permettre à tous les enfants de France de bénéficier d’un repas à
l’école.
Ensuite, parce qu’avant le déjeuner, il y a aussi une matinée d’école, j’ai
voulu que les enfants puissent avoir accès à un petit-déjeuner gratuit. Car
c’est trop souvent le repas qui saute, parce que les parents sont déjà partis
au travail ou pas encore rentrés. Parce que l’on n’a pas pu remplir le frigo.
Encore une source potentielle d’inégalités face à l’école, face à laquelle nous
avons agi. 250 000 élèves en ont bénéficié sur l’année scolaire 2022-2023. Nous
poursuivrons cette politique de petits-déjeuners gratuits sur l’ensemble du
quinquennat et les déploierons massivement en Outre-Mer et dans les territoires
les plus fragiles de l’Hexagone.
Maintenant, je souhaiterais qu’ensemble, nous allions plus loin.
Avec la coalition que nous formons, nous détenons un levier d’action
formidable. Sur tous les champs que j’ai évoqués : éducation, santé, égalité
sociale, égalité entre filles et garçons... Mais aussi sur un domaine sur
lequel nous allons devoir faire des efforts – je pense ici à la sobriété et en
particulier à la lutte contre le gaspillage alimentaire, élément essentiel pour
réduire notre empreinte carbone.
Nous sommes tous concernés, dans tous les pays. Or quand nous agissons dans nos
cantines, le levier est immense – rien qu’en France le secteur représente 8% du
gaspillage national.
En France, nous avons entamé ce champ, avec des lois qui interdisent de rendre
les denrées non consommées impropres à la consommation et obligent les
prestataires à travailler sur leurs invendus.
Je souhaite que nous allions plus loin. Il nous faut travailler dans toutes nos
cantines, que ce soient les administrations ou les entreprises, qui servent
plus de 7 millions de repas par jour en France. Cela va au-delà d’une réflexion
sur l’organisation de nos cantines et des portions servies. Je souhaite aussi
qu’elles puissent participer à une grande initiative de « paniers-repas
antigaspi », qui seraient rendus accessibles à tous pour moins de 2€ sur des
plateformes grand public.
Je crois aussi que nous devons changer quelque chose dans notre rapport à
l’alimentation, notamment dans nos sociétés développées où la nourriture
transformée est devenue une norme. Ne plus avoir accès aux produits bruts,
c’est se déconnecter de la terre qui nous nourrit, c’est s’éloigner de la
planète : il nous faudrait en quelque sorte réapprendre à privilégier la
courgette à la barquette. Nous avons un enjeu collectif, pas simplement
sanitaire, pas simplement économique ou écologique, c’est un enjeu de société,
un enjeu presque philosophique : celui de réapprendre à nos enfants le fruit de
la terre et du travail des hommes.
C’est pourquoi je souhaiterais qu’à partir de l’année prochaine, tous les
enfants de France à l’école primaire enfilent leur tablier et préparent un
repas pour leurs copains dans l’année. A chaque établissement de trouver les
bonnes modalités, avec leurs cantiniers, leurs prestataires, la commune, les
animateurs de périscolaire ou les enseignantes et enseignants. Je sais que
certains le font déjà et je veux les saluer. Je veux que tous les enfants de
France sachent distinguer un fenouil ou une betterave, pour rendre hommage aux
tests réalisés par les merveilleux acteurs déjà engagés sur ce terrain comme
l’Ecole comestible et de nombreuses autres associations.
Pour mettre en œuvre ces engagements, je remercie notre ambassadeur, Guillaume
Gomez, de mettre sur pied une « Equipe de France des cantines » qui, en
associant l’ensemble des acteurs, privés, publics, permettra d’échanger les
meilleures pratiques pour que nos cantines demain soient à la hauteur de ces
ambitions de sobriété et de qualité.
Notre coalition, chers amis, porte aussi cet objectif de sobriété, car c’est un
enjeu planétaire. La France encouragera en particulier toutes les actions
allant dans ce sens : par ses financements au Programme alimentaire mondial,
que nous maintiendrons au niveau historique de 2022 ; par l’Agence française de
développement, cher Rémy, ou à travers nos ambassades. Toujours dans cette même
logique, celle du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète : ne pas avoir
à choisir entre lutte contre la pauvreté et protection de la planète.
C’est cette dynamique que nous continuerons à porter, à travers la
reconstitution du Fonds international de développement agricole que la France a
l’honneur de porter avec l’Angola et qui se conclura à Paris le 15 décembre, ou
à travers les Jeux olympiques du développement durable qui accompagneront le
plus grand événement sportif de la planète que nous accueillerons l’été
prochain.
Vous avez devant vous deux riches journées de travail, que je souhaite
fructueuses. Encore une fois, je vous remercie, chacun d’entre vous, pour votre
engagement : pour que vive l’école, vive la cantine !
> Que chaque enfant ait accès
d’ici 2030 à un repas sain et nutritif à l’école chaque jour. Voilà notre
objectif avec la Coalition mondiale pour l’alimentation scolaire dont le Sommet
se tient à Paris.
Où nous en sommes : Plus de 90 pays sont engagés dans cette Coalition qui
compte plus de 100 organisations publiques et privées partenaires. Rattraper le
nombre de repas scolaires servis avant la pandémie, c'était notre premier
objectif. Nous y sommes arrivés.
Près de 420 millions d’enfants dans le monde ont aujourd’hui accès à un repas
par jour à l’école. C'est 30 millions de plus qu’avant le covid19.
En France aussi, la pandémie a été un choc pour tant d'enfants privés d’école
et donc de cantine.
C’est pourquoi je me suis battu, et j’en suis fier, pour que nos écoles restent
ouvertes le plus longtemps possible. Les enfants en France sont en Europe ceux
qui ont perdu le moins de jours d’école à cause de la pandémie.
Nous avons mené une politique résolue en donnant accès à la cantine pour 1 euro
aux enfants des ménages modestes. Plus de 2 300 communes se sont engagées
et depuis 2020, plus de 23 millions de repas ont été servis. J’ai souhaité
accélérer en proposant une aide supplémentaire de l’État quand les cantines
répondent à nos exigences de qualité et durabilité. Ensuite, j’ai voulu que les
enfants puissent avoir accès à un petit-déjeuner gratuit. 250 000 élèves
en ont bénéficié sur l’année scolaire 2022-2023. Ces petits-déjeuners, nous les
déploierons massivement en Outre-Mer et dans les territoires les plus fragiles
de l’Hexagone sur l’ensemble du quinquennat.
Maintenant, ils nous faut aller plus loin en travaillant sur la lutte contre le
gaspillage alimentaire et pour réduire notre empreinte carbone. Car oui, nous
pouvons véritablement changer la donne : les plus de 7 millions de
repas servis par jour en France dans nos cantines représentent à eux seuls 8%
du gaspillage national!
Comment faire ? Nous avons interdit de rendre les denrées non consommées
impropres à la consommation et obligé les prestataires à travailler sur leurs
invendus. Je souhaite que nous allions plus loin dans toutes nos cantines,
administrations et entreprises, avec des paniers-repas antigaspi à moins de 2
euros, sur des applications grand public, comme la française Hop Hop Food ou
encore Too Good to Go.
Je crois aussi que nous devons changer quelque chose dans notre rapport à
l’alimentation, où la nourriture transformée est devenue une norme. Or il nous
faut en quelque sorte réapprendre à privilégier la courgette à la barquette,
c’est un enjeu de société.
C’est pourquoi je souhaite qu’à partir de l’année prochaine, tous les enfants
de France à l’école primaire enfilent leur tablier et préparent un repas pour
leurs copains dans l’année. À chaque établissement de trouver les bonnes
modalités. Je sais que certains le font déjà et je veux les saluer. Pour mettre
en œuvre ces engagements, nous mettrons sur pied une « Équipe de France
des cantines » composée de chefs, de personnalités engagées, d’acteurs privés
et publics, pour que nos cantines soient à la hauteur de nos ambitions !
Enfin, et parce que l’alimentation des enfants est un enjeu planétaire, la
France continuera d’encourager toutes les actions solidaires allant dans ce
sens, notamment par ses financements au Programme alimentaire mondial, que nous
avons triplés ces derniers mois et que nous maintiendrons à ce niveau
historique. Et ce, toujours dans cette même logique, celle du Pacte de Paris
pour les peuples et la planète : ne pas avoir à choisir entre lutte contre
la pauvreté et protection de la planète. Merci à tous ceux qui agissent au
quotidien pour que nos enfants puissent apprendre et grandir dans de bonnes
conditions. Vous pouvez compter sur mon engagement.
> Aujourd’hui à l’ONU, la France a voté pour la résolution du Brésil condamnant les attaques terroristes du Hamas contre Israël et exigeant la libération des otages, la protection des civils et le respect du droit humanitaire à Gaza. Paix et sécurité pour tous au Proche-Orient.
> L’accès humanitaire à la bande de Gaza doit être ouvert sans délai.
> Rien ne peut justifier une frappe contre un hôpital. Rien ne peut justifier de prendre des civils pour cibles. La France condamne l’attaque contre l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza qui a fait tant de victimes palestiniennes. Nous pensons à elles. Toute la lumière devra être faite.
> L'avenir de l'Albanie est pleinement européen. C’est dans l'intérêt des Albanais tout comme celui de notre Union. Car une Europe puissante dans un monde de rivalités est une Europe qui rassemble le plus grand nombre autour de valeurs et d'un projet commun.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> [Budget 2024 – intervention à l’Assemblée et annonce du 49-3]
Le projet de loi de finances est un texte
fondamental. Il est la clé de voûte de nos politiques publiques, la réponse aux préoccupations des Françaises et
des Français. Il permet d’engager
des moyens pour le pouvoir d’achat, le plein emploi, la transition écologique,
les services publics et l’ordre républicain.
Sur tous ces points, le présent texte
permettra des avancées majeures. C’est un projet de budget pour notre armée,
notre sécurité intérieure, notre justice, auxquelles nous consacrons des moyens
inédits dont le contexte actuel nous rappelle combien ils sont nécessaires.
Nous en avons besoin pour protéger les Français.
C’est un budget vert. Il permettra d’accélérer la transition écologique, en y
consacrant des moyens sans précédent : 41 milliards d’euros l’année prochaine,
soit 7 milliards d’euros de plus que cette année. C’est un budget pour notre
école, marqué par une revalorisation historique du salaire des enseignants ;
celui-ci augmentera de 125 euros minimum par mois. J’ajoute que c’est un budget
de cohérence.
Il maintient le cap de notre politique
économique et applique notre
engagement de ne pas augmenter les impôts.
Nous continuons même à diminuer les
impôts de production, à travers une nouvelle baisse de 1 milliard d’euros. Notre
objectif est inchangé : supprimer totalement la CVAE – cotisation sur la valeur
ajoutée des entreprises – d’ici à la fin du quinquennat.
C’est enfin un budget de responsabilité, qui respecte la trajectoire prévue de
réduction des déficits publics avec
16 milliards d’euros d’économies l’an prochain.
Pour ce budget comme pour les
précédents, nous avons tendu la main et cherché des points d’accord. Nous avons
discuté avec tous les groupes, notamment dans le cadre des dialogues de Bercy.
Enfin, nous avons accepté de faire
évoluer le texte, en reprenant des amendements de la majorité comme des
oppositions.
Nous assouplirons les conditions d’accès
du prêt à taux zéro ; celui-ci sera désormais ouvert à 6 millions de Français.
Nous instaurerons un abattement exceptionnel pour les plus-values foncières,
afin de libérer des terrains à bâtir. Nous lutterons mieux contre la fraude et
renforcerons les dispositifs d’aide au carburant pour les travailleurs.
Cependant, le constat est clair : actuellement, aucun groupe d’opposition n’est
prêt à voter ce projet de loi de finances. Or notre pays a besoin de ce budget. Nous avons besoin de la première
partie du projet de loi de finances pour financer nos projets et les réponses
aux défis auxquels nous faisons face.
Comme à chaque fois que ce sera
nécessaire, j’agirai en conscience et dans l’intérêt du pays et des Français. Aussi, sur le
fondement de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution, j’engage la
responsabilité du Gouvernement sur la première partie du projet de loi de
finances pour 2024.
> [Assassinat de Dominique Bernard
– intervention à l’Assemblée] Depuis vendredi dernier, la France est en deuil.
Au lycée Gambetta d’Arras, le terrorisme islamiste a frappé et emporté la vie
d’un professeur de lettres, Dominique Bernard, sauvagement assassiné en
s’interposant face à l’agresseur pour protéger les élèves et l’école. Par ce
geste, il s’est fait rempart de la République. Avec vous, mesdames et messieurs
les députés, et au nom du Gouvernement, je veux lui rendre hommage et dire ma
solidarité à sa famille et à ses proches.
Vendredi dernier, lors de cette même attaque, un autre
enseignant et deux agents ont été blessés. Nous sommes à leurs côtés, ainsi
qu’aux côtés des équipes, des élèves et des parents du lycée Gambetta.
Je veux aussi, en cet instant, dire ma solidarité et
celle de la France avec la Belgique et la Suède après l’attentat qui a fait
deux morts hier à Bruxelles.
À tous les enseignants de France, à tous les élèves, à
tous les parents et à tous ceux qui sont attachés à nos valeurs républicaines,
je le dis : nous ne renoncerons pas. Nous ne renoncerons pas à faire vivre la
transmission des savoirs, le débat d’idées et la liberté de pensée. Nous ne
renoncerons pas à former notre jeunesse, à lui montrer le cap de la République
et de la citoyenneté. Nous ne renoncerons pas à porter nos valeurs et à défendre
la cohésion nationale.
La France et la République sont debout. Si nous sommes
unis, personne ne peut nous faire ployer !
> La France cherchera toujours le chemin de la paix. Elle sera toujours un artisan de la sécurité et de la stabilité au Proche-Orient. Elle sera toujours du côté du droit international.
> Nous appelons à un accès humanitaire immédiat à Gaza, afin que l'aide des Nations Unies puisse être acheminée et parvienne aux populations palestiniennes. C'est une urgence. Des milliers de vies en dépendent.
> Effroi face à la frappe qui a touché l’hôpital Al-Ahli de Gaza, causant de nombreuses victimes palestiniennes. Je veux avoir une pensée pour les familles et les proches des victimes. Cela ne fait aucun doute : chaque vie compte.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Budget – intervention à l’Assemblée nationale]
La politique de l’offre que nous menons
depuis près de sept ans avec le Président de la République donne des résultats
parmi les meilleurs de toutes les grandes économies de la zone euro. Nous la
maintiendrons donc dans les années qui viennent.
Cette politique nous permettra
d’atteindre une croissance de 1 % en 2023, chiffre conforme aux prévisions du
Gouvernement et à l’évaluation que j’avais avancée à cette tribune il y a un
an, malgré le scepticisme de nombreux économistes – comme quoi, la
représentation nationale peut voir plus juste qu’eux.
L’atteinte de notre objectif de croissance pour 2023 nous permet d’être
confiants dans l’atteinte de notre objectif de croissance pour 2024. Il est de
1,4 %, soit un niveau très proche de celui avancé par le Fonds monétaire
international (FMI) il y a quelques jours. Nous maintiendrons une politique de
l’offre, car celle-ci nous a permis de mettre fin à l’hémorragie de
délocalisations, de fermetures d’usines que nous avons connue au cours des
quatre décennies précédentes.
Nous la maintiendrons car elle a permis
de créer des filières, notamment dans le domaine des batteries électriques,
grâce à l’ouverture de quatre gigafactories dans les années qui viennent. Nous
la maintiendrons car elle a permis de créer 2 millions d’emplois au cours des
sept années passées, dont 100 000 emplois industriels, et de rouvrir 300 usines
sur le sol français.
Mesdames et messieurs les députés de la majorité, vous avez fait de la France
le pays le plus attractif en Europe, un pays qui réussit économiquement. Vous
avez tourné la France vers l’avenir avec une ambition, devenir la première
nation décarbonée en Europe à l’horizon de 2040. Je vous remercie de votre
constance, de votre cohérence. Vous pouvez être fiers des résultats économiques
de la nation française.
J’entends parfois les doutes, les
inquiétudes de certains. Selon eux, certaines de nos décisions pourraient nous
amener à revenir sur cette politique de l’offre. Je rappelle que le projet de
budget pour 2024 prévoit une baisse d’impôts de production de 1 milliard
d’euros, qui nous amènera à supprimer définitivement la CVAE – cotisation sur
la valeur ajoutée des entreprises – dans les meilleurs délais. Nos impôts de
production nous rendront plus compétitifs que nos grands partenaires
industriels. Dans le contexte budgétaire contraint que nous connaissons, chacun
doit mesurer l’effort fourni en faveur des PME et du monde industriel.
La seule baisse d’impôt majeure en 2024
concernera les impôts de production pour les entreprises. On ne peut exprimer
plus clairement notre détermination à tenir le fil de notre politique
économique.
Je remercie également la majorité pour sa solidité dans les débats budgétaires,
particulièrement le rapporteur général, qui a fait preuve d’une constance, d’une
fermeté et d’une disponibilité totale depuis plusieurs semaines et le « whip »
Mathieu Lefèvre. Avec l’ensemble des commissaires aux finances, vous avez tenu
une ligne de responsabilité budgétaire, dans un temps où il est plus facile de
proposer des augmentations de dépenses que des économies. Des amendements
dépensiers, il en a plu comme à Gravelotte.
De nombreux amendements visaient à créer
des recettes également ! Sur les 3 000 amendements déposés sur ce texte en
commission des finances, 10 % tendaient à augmenter la fiscalité, 90 % à
augmenter la dépense publique : crédit d’impôt sur la TVA, crédit d’impôt pour
le paiement d’un autre impôt, TICPE (taxe intérieure de consommation sur les
produits énergétiques) flottante, baisse de la TVA, baisse de la CSG
(contribution sociale généralisée), crédit d’impôt pour les animaux domestiques,
j’en passe et des meilleures ; aucune économie, seulement des dépenses
publiques ! Mesdames et messieurs de la majorité, vous êtes les seuls à avoir
fait preuve de responsabilité budgétaire.
J’entends que les députés du groupe LR
nous demandent de réduire davantage la dépense publique. C’est une sage
résolution, mais alors pourquoi, sur 1 546 amendements que vous avez déposés,
seuls quatre visent à réduire les dépenses publiques ? Les autres tendent à
engager 100 milliards d’euros de dépenses publiques supplémentaires.
Je passe sur le déluge fiscal des députés
de La France insoumise, pour lesquels un bon impôt est un impôt à 100 %, ou sur
les inventions baroques du Rassemblement national, qui supprime l’impôt avant
30 ans et le travail après 60 ans. Dans le fond, les oppositions imaginent un
monde où tout est gratuit. Le malheur et la réalité, c’est que tout a un coût
et que l’ère de l’argent gratuit est définitivement finie.
Il serait temps que les oppositions s’en
rendent enfin compte. Tout coûte, et je dirais même que tout coûte de plus en
plus cher, puisque les taux d’intérêt ont augmenté. La charge de la dette
représentera 74 milliards d’euros en 2027. Le désendettement de la nation est
donc un impératif absolu. Je suis fier de pouvoir compter sur le sens des
responsabilités de la majorité pour tenir la ligne du désendettement accéléré
de la France !
Je le dis avec d’autant plus de
conviction que, chacun le mesure, nous pouvons faire face à un troisième choc
économique, après celui du covid et celui de l’inflation, avec le risque
d’extension du conflit au Proche-Orient. Il faut faire preuve
d’irresponsabilité pour ne pas voir que les événements actuels nous commandent
de reconstituer nos marges de manœuvre pour être capables de protéger nos
compatriotes en cas de nécessité.
Notre pays tiendra donc son engagement de ramener le déficit public à 4,4 % en
2024, comme il aura tenu son engagement de ramener le déficit public à 4,9 % en
2023. Nous appliquons nos engagements. Je le réaffirme, notre objectif est
d’atteindre un taux de déficit inférieur à 3 % en 2027, d’accélérer le
désendettement de la France et de rétablir les équilibres financiers de notre
pays.
Dans ce projet de budget pour 2024, nous
engagerons pour cela 16 milliards d’euros d’économies, solidement documentés :
nous sortirons du bouclier énergétique, mettrons fin à certaines aides aux
entreprises et au dispositif Pinel pour le logement et recentrerons la
politique de l’emploi.
Le rapporteur général du budget et les commissaires aux finances de la majorité
ont identifié 1 milliard d’euros d’économies supplémentaires possibles. Je
tiens à leur dire à cette tribune que je soutiens leur proposition.
La majorité doit être fière de son projet
de budget. C’est un budget protecteur, qui apporte la preuve tangible qu’il est
possible de rétablir les comptes publics sans nécessairement passer par la case
austérité. J’en donnerai quatre exemples.
Premièrement, ce projet de budget pour 2024 indexe l’intégralité des
prestations sociales et le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation.
Quant aux pensions de retraite, elles seront également revalorisées de 5,2 %
pour protéger nos aînés des effets de l’inflation. Cette protection contre
l’inflation représente en tout 25 milliards d’euros de dépense publique. Ainsi,
ce projet de budget, tout en étant ambitieux et responsable, protège les plus
fragiles, les plus modestes et les plus exposés aux conséquences de
l’inflation.
Deuxième exemple : nous maintiendrons une aide pour payer les factures
d’électricité. Je connais l’inquiétude de nos compatriotes face à
l’augmentation de celles-ci. Je rappelle que l’État s’acquitte actuellement de
34 % des factures d’électricité des ménages. Ce soutien se poursuivra en 2024,
pour un coût de 10 milliards d’euros. Aucun autre pays européen ne protège
ainsi ses habitants de l’augmentation des prix de l’énergie.
Troisième exemple : nous soutiendrons les
ménages qui ont le plus de difficulté à accéder à un crédit pour se loger.
Chacun le voit bien, avec l’explosion des taux d’intérêt, l’offre de crédit
baisse drastiquement. Elle a diminué de près de moitié depuis l’augmentation
des taux : 10 milliards d’euros de crédits immobiliers sont produits chaque
mois, contre vingt milliards d’euros auparavant. Il faut donc réagir pour
éviter une crise immobilière et permettre au plus grand nombre possible de
ménages d’accéder à un crédit immobilier. Nous changerons donc les règles du
prêt à taux zéro (PTZ), pour permettre à un plus grand nombre de personnes
d’accéder à ces prêts dans des conditions plus favorables. Nous continuerons
également à travailler sur le prêt à taux bonifié.
Je donnerai un dernier exemple de notre
capacité à concilier l’esprit de responsabilité qui nous est cher avec la
protection de nos concitoyens. Ses montants sont plus modestes, mais je le cite
car M. Maillard et d’autres députés y sont attachés : nous réduirons les
efforts financiers demandés aux CCI, les chambres de commerce et d’industrie,
et aux CMA, les chambres de métiers et de l’artisanat, à hauteur respectivement
de 25 millions d’euros et de 13 millions d’euros, pour leur permettre de
poursuivre leur travail dans les meilleures conditions.
Ce projet de budget prépare l’avenir.
Nous engageons 7 milliards d’euros supplémentaires pour la transition
écologique, et portons ainsi le total de nos engagements financiers en la
matière à 41 milliards d’euros. Nous augmentons les crédits alloués à
MaPrimeRénov’ et au bonus sur les véhicules électriques, qui sera recentré
exclusivement sur les véhicules les moins lourds et les moins polluants.
Disons-le clairement : les contribuables français n’ont pas à financer des
véhicules qui n’ont de vert que le nom.
Nous mettrons également en place, pour la
première fois en Europe, un crédit d’impôt vert pour encourager le
développement de nouvelles filières industrielles et répondre à l’Inflation Reduction
Act adopté par les États-Unis en 2022.
Cette décision survient après de multiples changements structurels que le
Président de la République et moi-même avons promus à l’échelle européenne pour
défendre nos filières industrielles : la dette en commun, le mécanisme
d’ajustement carbone aux frontières, le renforcement des contrôles sur les
investissements étrangers, les investissements dans les projets importants
d’intérêt européen commun (IPCEI), les aides d’État pour les grands projets
industriels. Tout cela construit concrètement une Europe souveraine, qui
apprend enfin à défendre ses intérêts économiques, son savoir-faire
technologique, ses usines, ses ouvriers et son patrimoine industriel.
D’autres combats idéologiques restent à
venir à cette échelle, notamment pour le contenu européen. Je ne vois pas
pourquoi nous ne réserverions pas nos aides publiques à des biens industriels
dont le contenu est français, allemand, italien, espagnol ou belge, quand la
Chine et les États-Unis réservent leurs aides publiques aux biens industriels
dont le contenu est produit localement.
Je salue également le verdissement de la fiscalité, grâce à la majorité. Je
connais la tendance française consistant à empiler les dispositifs, sans avoir
le courage de supprimer ceux qui ne sont plus pertinents, particulièrement en
matière de fiscalité. Il est bon de créer des avantages fiscaux pour la
transition écologique, afin de verdir l’industrie et l’agriculture, comme le
propose la majorité ; encore faut-il avoir le courage, l’esprit de
responsabilité, le souci de cohérence de supprimer les avantages fiscaux pour
les énergies fossiles. Justement, c’est également ce que propose la
majorité, de manière progressive, sans aucune brutalité, en garantissant que
les sommes récupérées serviront à ceux que la suppression de ces avantages
affecte.
Nous avons passé un accord avec le monde
agricole et les entreprises des travaux publics pour faire évoluer la fiscalité
sur le gazole non routier (GNR). Je m’engage à ce que toutes les recettes
fiscales supplémentaires soient consacrées à l’accompagnement des exploitations
agricoles, des PME du secteur des travaux publics et à la consolidation de la
filière des biocarburants.
Ce projet de budget garantit un État
fort, capable d’assurer ses missions régaliennes dans les meilleures
conditions.
Alors que la nation est attaquée par le terrorisme, il serait irresponsable de
ne pas nous donner les moyens de nous protéger, de soutenir les forces de
l’ordre, nos policiers, nos gendarmes, qui sont en première ligne. Nous
augmenterons donc les budgets du ministère des armées, du ministère de
l’intérieur et du ministère de la justice.
Quand la nation fait face à des
révolutions technologiques majeures, comme celle de l’intelligence
artificielle, qui définira de nouveaux rapports de puissance entre les nations,
il est tout aussi essentiel d’investir dans l’éducation et la formation. Nous
continuerons à soutenir le ministère de l’éducation nationale, ses enseignants
et l’ensemble de ses personnels. L’éducation est, en vérité, le premier défi
économique de la nation française. Permettez-moi, à cette occasion, de redire
aux enseignants toute mon admiration et de leur exprimer ma gratitude pour le
travail qu’ils réalisent au quotidien auprès de nos enfants. Nous sommes à
leurs côtés dans les heures difficiles et douloureuses qu’ils traversent.
Enfin, par ce budget, nous affirmons une nouvelle fois notre volonté de
valoriser le travail. Nous voulons qu’une entreprise qui fait des rachats
d’actions, sujet cher au président Mattei, soit obligée de distribuer à ses
salariés plus de participation et d’intéressement, plutôt que d’augmenter sa
taxation. Je préfère augmenter les salariés que de remplir les caisses de
l’État. Nous prévoyons donc que toute entreprise qui fait des rachats d’actions
devra revoir son accord d’intéressement et son accord de participation, et
augmenter la rémunération de ses salariés.
Nous voulons aussi qu’une personne, qui n’a pas d’autre choix que de prendre
son véhicule pour se rendre sur son lieu de travail, soit soutenue
financièrement. C’est pour cela que nous créerons une indemnité carburant
travailleur, à hauteur de 100 euros par véhicule.
Enfin, à la suite de la conférence
sociale qui a eu lieu hier, je veux redire, comme je le dis avec constance
depuis juillet 2022, que toutes les entreprises qui le peuvent doivent
continuer à augmenter les salaires. Le combat pour le travail bien rémunéré est
un combat de tous les instants. Nous ne devons pas relâcher nos efforts.
Mon dernier message sera très simple : ne cédons pas aux sirènes de la vieille
politique. À chaque budget depuis sept ans, j’entends revenir le même chant
séduisant des mêmes sirènes : plus de dépenses publiques, plus de dette, plus
de taxes, plus de dépenses dans tous les champs d’intervention de l’État et la
France arrivera à bon port.
Ce chant des sirènes, comme les chants de
toutes les sirènes, est un piège. Il conduira tout droit sur les récifs du
surendettement et de l’appauvrissement.
La réalité est bien différente du chant
des sirènes. Nous conservons un niveau de dépense publique et d’imposition
parmi les plus élevés au monde. Nous devons donc continuer, sans relâche, à
prendre des mesures pour réduire la dépense publique, la dette, la fiscalité,
l’imposition et les taxes qui pèsent sur les ménages et les entreprises – ce
que fait cette majorité.
La réalité, ce sont des incertitudes géopolitiques qui doivent nous amener à
reconstituer des marges de manœuvre financières, sans quoi nous serions
irresponsables aux yeux de nos compatriotes et jugés sévèrement dans les mois
et les années à venir.
La réalité, ce sont des investissements indispensables en faveur de la transition
écologique, de la sécurité et de l’éducation.
Si l’on veut les financer, il faudra bien
dégager des marges de manœuvre financière en mettant fin aux dépenses de
fonctionnement inutiles.
La réalité, c’est un XXIe siècle qui s’annonce difficile pour les grandes
nations occidentales qui n’auront pas eu le courage de remettre leurs comptes
publics en bon ordre. Derrière ce budget, c’est la puissance française qui se
joue. Et la puissance française ne s’achète pas à crédit. Elle se construit par
l’investissement, l’innovation, la reconstitution de nos capacités de
production, le travail et l’effort. C’est le chemin que nous vous proposons.
> [Dette publique – intervention à l’Assemblée nationale]
Pour faire face aux crises du covid et de
l’inflation, la France, ainsi que tous les pays d’Europe, en particulier dans
la zone euro, ont dû augmenter leur niveau de dette de dix à quinze points
alors que l’écart avec l’Allemagne demeurait inchangé.
Nous sommes aujourd’hui sortis de la crise du covid et je ne regrette
d’ailleurs aucun des euros dépensés pour y parvenir : ces euros ont sauvé des
entreprises, des emplois et des technologies.
Soyez honnêtes et reconnaissez-le : ces
dépenses ont été utiles et elles ont sauvé l’économie française. Je me souviens
que, lorsque nous gérions la crise du covid avec le Président de la République
et le Premier ministre de l’époque, vous étiez nombreux à venir frapper à ma
porte ou à m’envoyer des lettres pour demander que nous dépensions plus pour
les entreprises, les salariés, les laboratoires, les boulangeries de vos
circonscriptions.
Nous avons relancé l’économie avant de
devoir faire face à la plus grave crise inflationniste depuis les années
soixante-dix, poussée par l’explosion des prix de l’énergie, liée notamment à
la guerre en Ukraine et aux difficultés d’approvisionnement en gaz et en
pétrole.
Pour y répondre, nous avons fait le choix, que je revendique, de protéger nos
compatriotes contre la flambée des prix de l’énergie, principalement de
l’électricité et du gaz, par la mise en place d’un bouclier tarifaire. Nous
pouvons être fiers du résultat, puisque la France connaît depuis deux ans le
plus faible taux d’inflation de la zone euro.
Nous sommes sortis de l’inflation de masse et nous reviendrons en 2024 à un
taux raisonnable d’inflation, puisqu’il devrait se situer légèrement au-dessus
de 2 %. Nous n’avons connu ni récession, puisque notre économie a continué à
croître, ni brutalité inflationniste, comme d’autres pays européens. Nous
revenons à la normale et c’est donc maintenant qu’il faut avoir le courage de
réduire les dépenses publiques pour réduire la dette. Ne commettons pas en 2023
l’erreur que nous avons commise en 2010, celle de retarder la consolidation de notre dette. C’est maintenant qu’il
faut commencer à nous placer sur une trajectoire accélérée de désendettement et
de réduction des dépenses publiques.
Cette majorité est la seule à avoir
réussi à réduire les dépenses publiques: je rappelle que c’est grâce à la
majorité que la France a vu son
déficit public passer sous la barre des 3 % du PIB en 2018 et qu’elle a pu
sortir de la procédure de déficit excessif (PDE), en prenant des décisions
difficiles, notamment sur les emplois aidés.
Dans l’immédiat, nous devons financer
notre dette et, cela a été rappelé sur tous les bancs, lever 285 milliards
l’année prochaine. Je rappelle que 90 % des émissions de dette française se
font à taux fixe, mais la France émet également des obligations indexées sur
l’inflation, pour un montant correspondant à environ 10 % de la dette publique.
J’ai entendu des critiques, de tous les
bords, sur ces obligations indexées, mais s’il s’agissait vraiment d’un mauvais
choix, pourquoi les autres pays du G7 – États-Unis, Allemagne, Royaume Uni,
Italie – le font-ils aussi ?
Je sais bien que le Rassemblement
national est plus intelligent que tous ces pays, mais quand ceux-ci indexent
une partie de leurs obligations sur l’inflation, c’est, me semble-t-il, pour de
bonnes raisons. La première d’entre elles est que les investisseurs, qui
achètent ces obligations, comme les banques, sont exposés à des produits
indexés sur l’inflation, comme le livret A.
Pour acheter de nouvelles obligations à
l’État français, les investisseurs, qui ont déjà acheté beaucoup d’obligations
à taux fixe, demandent des obligations à un taux supérieur qui, si elles
n’étaient pas indexées sur l’inflation, nous reviendraient beaucoup plus cher.
Offrir des produits répondant à la demande des investisseurs nous donne
l’assurance de ne pas payer un prix exorbitant pour leur imposer des produits
dont ils ne veulent pas. C’est simple à comprendre et c’est la raison pour
laquelle la France et les autres pays du G7 émettent des obligations indexées
sur l’inflation.
Ces obligations représenteraient selon
certains un surcoût de 9 milliards, mais il n’est pas très honnête d’avancer ce
chiffre, car il représente une provision faite en 2023, à un moment où le taux
d’inflation était élevé. Pourquoi ne pas citer aussi la provision négative de
15 milliards faite en 2021 lorsque l’inflation était faible ? Au bout du
compte, l’État français s’y retrouve et, je le répète, ces obligations
représentent une dépense moins élevée que celle de produits imposés aux
investisseurs.
Quelle est notre stratégie à long terme
après avoir levé 285 milliards de dettes ? Je souligne d’abord que si notre
situation d’endettement était mauvaise, l’écart de taux d’intérêt avec
l’Allemagne – qui reste stable, aux alentours de soixante points de base – la
refléterait. L’émission de dettes et la politique économique de la France sont
crédibles.
Avec l’absence de réforme des retraites,
la baisse de la TVA et les dépenses supplémentaires que vous prônez, je suis
convaincu que le spread exploserait.
Nous devons donc adopter une stratégie de
long terme, préoccupation qui fait défaut à certains d’entre vous. Notre
stratégie est d’abord celle de la croissance, qui est la meilleure façon de
réduire le ratio entre la dette et le PIB, puisque ce dernier augmente. Ceux
qui ont exprimé des doutes sur les prévisions de croissance dans notre pays
sont les mêmes qui annonçaient, il y a un an, la récession. Ils
prévoyaient une récession de 0,5 % en 2023 alors que notre économie a crû de 1
%, taux sur lequel le Gouvernement et la majorité s’étaient engagés.
(Applaudissements sur les bancs des groupes RE et Dem.) Certains reprochent à
nos hypothèses d’être trop généreuses, mais, puisqu’elles se vérifient, ce sont
de bonnes hypothèses.
Celle que nous avançons pour la croissance en 2024 est de 1,4 %, alors que le
FMI avance un taux de 1,3 % et l’OCDE de 1,2 %. Je ne
pense donc pas que nous surévaluions le potentiel de croissance de notre
économie. Certains croient moins dans le potentiel des salariés et des
entrepreneurs français que cette majorité.
Le deuxième volet de notre stratégie de
long terme concerne les réformes de structure. La réforme des retraites
rapportera 12,5 milliards en 2027, tout comme celle de l’assurance chômage.
Ceux qui n’ont pas voté ces réformes n’ont aucune leçon à donner à cette
majorité qui a eu le courage de les faire. Concrètement, elles permettent à
l’État français de réaliser d’importantes économies.
Le troisième volet concerne les économies
: sortie du bouclier tarifaire et réduction de la portée des dispositifs de la
politique de l’emploi. Si, comme certains le disent, ces économies
sont simples à réaliser, pourquoi ne pas les voter ? Pourquoi ceux qui prônent
une réduction des dépenses ne nous soutiennent pas ?
Je rappelle que nous avons engagé une revue des dépenses publiques, grâce à
laquelle nous examinerons chaque année quinze à vingt programmes de dépenses
publiques afin de réduire celles qui sont inefficaces et qui ne répondent pas
aux attentes de nos compatriotes.
Au-delà de cette stratégie en trois volets, je me permets de partager avec vous
une réflexion plus globale sur le modèle social français. Je rappelle qu’il a
été construit en 1945, alors que
notre démographie était beaucoup plus dynamique, que l’industrie représentait
35 % du PIB et que notre pays comptait des millions d’exploitations agricoles.
Depuis, nous n’avons cessé d’ajouter des
dépenses pour rendre ce modèle plus généreux et plus protecteur, alors que,
dans le même temps, la part de l’industrie dans le PIB est passée de 35 % à 10
% et le nombre d’exploitations agricoles a été divisé par dix.
Moins de production, plus de dépenses
publiques : ne cherchez pas ailleurs la cause des problèmes du modèle social
français. Si nous voulons vraiment répondre à ces problèmes et à ceux de la
dette, il nous faudra remettre en question le périmètre de l’État et celui de
notre modèle social. Nous devons regarder cette vérité en face pour répondre
aux attentes de nos compatriotes. À défaut, nous devrons – comme on l’a fait
pendant les décennies précédentes – ponctionner toujours plus d’argent sur le
travail des Français et compenser des charges par la dépense publique.
Ces deux solutions sont des impasses :
nous devons inventer un nouveau modèle pour financer nos dépenses publiques et
notre dette.
En conclusion, je souligne que le
désendettement est un impératif absolu car l’intérêt national et notre
indépendance sont en jeu. La situation géopolitique, notamment au
Proche-Orient, exige de reconstituer des réserves financières pour faire face à
toute nouvelle forme de crise économique. Nos obligations vis-à-vis de nos
partenaires européens tout comme la garantie que nous devons donner à nos
compatriotes de l’indépendance financière de la nation française exigent que
nous réduisions notre dette.
> L’augmentation des taux empêche
l'accès à un crédit immobilier à beaucoup de Français. C’est pourquoi, nous
avons décidé de prolonger et d’étendre l'accès au prêt à taux zéro jusqu’en
2027.
Nous avons décidé de rehausser à partir du 1er janvier 2024 les plafonds de
ressources des ménages éligibles afin d’augmenter le montant maximal de ce prêt
et la subvention de l’État.
Pour les ménages modestes, la part de ce prêt à taux zéro pourra
représenter jusqu’à 50 % du montant emprunté à la banque, au lieu de 40 %
aujourd’hui. Cela représente jusqu’à 10 000 € de subvention en plus par ménage.
Aujourd’hui, les personnes seules gagnant plus de 3 100 € par mois en zones
tendues et 2 000 € en zones détendues sont exclues de ce dispositif. À partir
du 1er janvier 2024, elles seront éligibles respectivement jusqu’à 4 100 € en
zones tendues et 2 400 € en zones détendues.
J’ai demandé aux banques un effort complémentaire : pour 1 € de PTZ financé par
l’État, certaines sont prêtes à mettre 1 € de plus, dans la limite de 20 000 €.
Cela permettra d’aider les ménages éligibles qui souhaitent accéder à la
propriété jusqu’à 70% de leur prêt.
Toutes ces nouvelles mesures rendent 6 millions de foyers fiscaux
supplémentaires éligibles à ce nouveau prêt à taux zéro. Notre objectif est
très clair : que le plus grand nombre possible de ménages aient accès à un
crédit immobilier.
> MaPrimeRenov', ça marche, il y a eu deux millions de logements qui sont rénovés, donc ils ne sont pas tombés du ciel, c'est bien la preuve que ça marche. 2°) : c'est l'illustration du proverbe : le mieux est l'ennemi du bien. Donc sans doute qu'on peut simplifier certaines choses. J'insiste quand même sur un troisième point, c'est qu'on ne peut pas dire sans cesse, il y a trop de fraudes sur la rénovation énergétique, et pas se donner les moyens aussi de contrôler qu'il n'y ait pas d'abus en matière de rénovation énergétique.
> Le Prêt à Taux Zéro, il devait être supprimé à partir du 1er janvier 2024, il sera prolongé tout simplement parce qu'il y a un effondrement du crédit immobilier, et que nous voulons que le plus grand nombre possible de ménages ait accès à un crédit immobilier, aujourd'hui, ça devient extraordinairement difficile avec l'augmentation des taux.
> Il y avait 20
milliards d'euros de production de crédit mensuel, on est tombé à à peu près 10
milliards, c'est-à-dire moitié moins de production de crédits, première
décision, nous prolongeons le Prêt à Taux Zéro pour l'année 2024. Deuxième
décision, le montant maximal du Prêt à Taux Zéro va passer de 80.000 à 100.000
euros. Troisième amélioration, la part que pourra représenter ce Prêt à Taux
Zéro dans le crédit que vous souscrivez auprès de votre banque, c'était 40%
pour les ménages modestes, ça va passer à 50%, si vous empruntez 100.000 euros,
ça pourra représenter désormais jusqu'à 50.000 euros. Quatrième amélioration,
très importante, les classes moyennes seront éligibles au Prêt à Taux zéro,
vous gagnez entre 2.500 et 4.500 euros, aujourd'hui, vous n'avez pas droit au
Prêt à Taux Zéro, demain, vous aurez droit, à partir du 1er janvier 2024, à ce
Prêt à Taux Zéro, ça fait 6 millions de personnes en plus qui sont éligibles à
ce Prêt à Taux Zéro. Donc c'est extrêmement important, et j'espère que ça va
relancer la production de crédit immobilier, enfin, dernière décision, 210
villes de plus vont être éligibles à ce Prêt à Taux Zéro, parce que vous savez
qu'il est valable sur les zones où il y a le plus de difficultés à se loger, je
pense à des villes comme Bordeaux, Auxerre, Besançon, Bidart, Le Mans,
Cournon-d'Auvergne. C'est des
villes qui n'étaient pas dans le dispositif, si vous habitez dans ces villes,
vous aurez droit au Prêt à Taux Zéro, vous êtes un ménage modeste, vous pourrez
souscrire à plus de Prêts à Taux Zéro, et vous êtes un ménage de la classe
moyenne, vous n'aviez jamais droit à ce Prêt à Taux Zéro, vous aurez droit à ce
Prêt à Taux zéro. (…)
C'est une économie qui peut être très
importante, si c'est la moitié de votre prêt, vous empruntez 100.000 euros à
des taux qui sont aujourd'hui supérieurs à 4%, donc vous aurez la moitié de
votre prêt qui sera lui à 0%. Par ailleurs, j'ai demandé aux banques de se
mobiliser, parce que la philosophie qui a toujours été la mienne, c'est que
quand on travaille en commun, en général, on est plus efficace, donc si
l'effort de l'Etat, qui représente 850 millions d'euros.
> C'est l'Etat qui
paie la différence entre le Prêt à Taux Zéro et le prêt à taux de marché. Donc
il faut que les autres acteurs soient aussi embarqués dans cette volonté de
débloquer l'offre de crédit, les premiers acteurs, c'est les banques, certaines
ont déjà accepté (…)
L'autre chose à laquelle je crois
beaucoup, c'est de continuer à travailler avec le Gouverneur de la Banque de
France à la simplification des règles d'octroi du crédit, je pense qu'on peut
assouplir les règles d'octroi du crédit quand on a des taux qui sont aussi
élevés, c'est des décisions qui sont macroéconomiques qui sont lourdes, qui
sont difficiles, qui demandent beaucoup de travail avec les spécialistes,
notamment le Gouverneur de la Banque de France. (…)
L'objectif, c'est que ce soit efficace,
donc c'est normal que ce Prêt à Taux Zéro soit concentré sur les zones où les
difficultés à se loger sont les plus importantes, et il faut qu'il soit
efficace, et pour être efficace, il vaut mieux qu'il soit ciblé, concentré,
mais je le redis, l'élargir aux classes moyennes, l'élargir à 200 villes
supplémentaires, élargir le montant global pour tous ceux qui ont le droit
aujourd'hui au Prêt à Taux Zéro, c'est des améliorations très importantes,
quand on en a pour près d'un milliard d'euros, c'est la preuve qu'on a vraiment
voulu prendre le problème à bras-le-corps.
> [Inflation] C'est
bien gentil de venir le bureau dans le bureau du ministre de l'Economie et des
Finances et de dire, la seule façon de faire baisser les prix alimentaires,
c'est d'anticiper la date des négociations commerciales, et puis, le jour où
nous le faisons, de revenir pleurer sur les antennes en disant : ce n'est pas
ce qu'il fallait faire. Enfin, très franchement, ça n'est ni responsable ni
honnête. La deuxième chose.
Au début, ce sont les distributeurs qui
ont demandé qu'il y ait l'avancement des négociations commerciales, je continue
à penser que c'est une très bonne idée, que c'est nécessaire. Ensuite, ce
serait surprenant qu'en début de négociation, les industriels vous disent :
oui, il n'y a pas de problème, il va y avoir des baisses de prix, forcément,
chacun joue le jeu, moi, je demande simplement aux industriels, en particulier
les géants de l'agroalimentaire, comme aux distributeurs, de penser aux
Français. Moi, c'est ce qui m'anime tous les jours, faire baisser les prix des
Français, lutter contre l'inflation. (…)
Je souhaite que ces négociations
commerciales se traduisent par des
baisses de prix sur un certain nombre de produits, pas tous, forcément.
(…) Je demande aux distributeurs, et aux industriels, de jouer le jeu de ces
négociations commerciales, on a fait cette disposition législative pour eux,
c'est à partir de là qu'ils doivent engager ces baisses de prix.
> [Prix des carburants] Tout dépendra de ce qui se passe au Proche-Orient, si la crise reste locale les conséquences seront locales, aujourd'hui on le voit les conséquences sont limitées, si demain vous avez l'extension du conflit dans la région, vous aurez naturellement des conséquences beaucoup plus lourdes, en particulier sur les prix de l'énergie, c'est pour ça que j'ai eu l'occasion de m'entretenir avec le président de Total qui a pris la mesure de plafonnement du prix du carburant à 1,99 euro sur l'ensemble des carburants, et je salue cette décision, il a pris l'engagement de maintenir ce plafonnement à 1,99 euro sur tous les carburants, pour toute l'année 2024, je salue cet engagement parce que c'est une vraie protection.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Conseil européen des Affaires intérieures] La situation
internationale et la recrudescence de la menace terroriste sur notre continent
nécessitent de nous coordonner et d’échanger des informations
- Lutte contre le terrorisme, l’islamisme
radical, leur financement et leur propagande sur Internet;
- Adoption du Pacte Asile et Migrations
et actions concertées pour faciliter l'éloignement des étrangers radicalisés en
situation irrégulière.
> J'ai une boussole : la fermeté. La fermeté dans les mesures que nous adopterons, la fermeté dans l'intégration, la fermeté contre tous les délinquants étrangers qui ne peuvent pas rester sur notre sol quand nous les accueillons.
> communauté juive: "N'ayez pas peur (...) personne ne touchera à un cheveu d'un juif de France sans attendre la réponse foudroyante de l'État
> Les choses qui se passent en Israël concernent toutes les sociétés occidentales.
> La haine du juif et la haine flic se rejoignent.
> Je veux dire au nom du gouvernement notre grande pensée, parfois aussi notre colère, devant les drames ignobles qui ont eu lieu en Israël suite à l'attaque islamiste et terroriste du Hamas.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> À l'ONU la France a voté pour la résolution qui condamnait les attaques
terroristes du Hamas
contre Israël,
exigeait la libération des otages, demandait le respect par tous du droit
international humanitaire, des pauses humanitaires et l’ouverture urgente d’un
accès humanitaire.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> [Multiplication des fausses alertes à la bombe] Nous serons intraitables avec ces plaisantins qui répandent la
psychose. Ils seront retrouvés et punis. Je demande aux procureurs des
poursuites systématiques et la plus grande fermeté. 16 enquêtes sont déjà
ouvertes. La peine encourue: 3 ans ferme et 45 000€ d’amende.
> A la Cour d’appel de Paris, je me suis engagé à une véritable politique de l’amiable avec les acteurs du monde judiciaire. Notre ambition est de mettre le justiciable au coeur de la décision pour une Justice mieux comprise et donc mieux acceptée.
Gabriel Attal
(ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> [Assassinat de Dominique Bernard] Vendredi,
le terrorisme islamiste s’en est pris à nouveau à notre école. Vendredi, le
terrorisme islamiste a assassiné Dominique Bernard. Vendredi, ils ont frappé,
mais notre école reste debout. Elle reste debout à Arras, où je veux saluer
l’immense courage, l’absolue dignité et l’admirable ténacité de la communauté
enseignante. Comme partout en France, la communauté éducative fait face et fait
bloc ; à nous de lui exprimer toute notre reconnaissance et toute notre
admiration.
La nation tout entière est meurtrie par l’assassinat
de Dominique Bernard, trois ans après celui de Samuel Paty. C’est la barbarie
abjecte du terrorisme islamiste qui frappe à nouveau. Ce que les terroristes
ont voulu attaquer, au fond, c’est l’école à la française, car notre école est
un obstacle ultime à leurs funestes projets.
Je le dis, les islamistes veulent tenir éloignés du
savoir le plus grand nombre d’enfants, pour imposer leur obscurantisme ;
l’école à la française défend la démocratisation du savoir pour tous. Les
islamistes veulent soumettre les femmes ; notre école accueille toutes les
petites filles de France, avec tous les petits garçons de France, pour leur
transmettre le savoir. Les islamistes veulent imposer le règne de la religion à
l’école ; nous imposons celui de la République et de la laïcité dans toutes les
écoles de France.
Oui, nous continuerons à défendre ces valeurs, qui ne
sont pas des concepts abstraits. C’est un combat de tous les jours : elles
doivent être défendues par chacune et chacun d’entre nous. Je veux dénoncer
celles et ceux qui manquent dans ce combat, mais je veux aussi relever que,
dans les jours et les semaines qui viennent, les Français continueront, comme
hier et aujourd’hui, à faire face et à faire bloc derrière les enseignants et
derrière leur école.
Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)> Oui, > La France est une grande nation scientifique. Oui, la France est le pays le plus attractif d'Europe en termes d'investissement dans la recherche et le développement. Oui, la France rayonne grâce à ses nouveaux Prix Nobel et à l'ensemble de ses laboratoires également ! Soyons en fiers.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Première réunion de la coalition mondiale pour
l’alimentation scolaire, organisée par la France. Cet événement vient conclure
deux premières années de résultats prometteurs depuis le lancement de cette
initiative, aujourd’hui 418 millions d’enfants bénéficient désormais d’un repas
à l’école quotidien grâce aux actions entreprises par les Etats membres de la
coalition, ainsi que par les programmes d’alimentation à l’école . Au sein de cette coalition, la France joue un rôle moteur compte-tenu de sa politique nationale
volontariste sur l’alimentation à l’école :
- Les objectifs poursuivis dans la loi EGAlim en matière d’approvisionnement en produits bio et sous signes
de qualité dans la restauration collective ;
- Les mesures de tarification sociale afin de faire
bénéficier aux enfants les plus défavorisés de repas à 1€ ;
- Ainsi que par le financement de petits-déjeuners dans
les écoles de territoires prioritaires, et la distribution de fruits et de lait
dans les écoles.
Ces mesures de politiques publiques se poursuivront et seront renforcées dans
les années à venir, et traduisent l’engagement du gouvernement, si ce n’est le devoir de la Nation, de contribuer à une
alimentation saine, nutritive, de qualité et accessible pour tous les enfants
allant à l’école.
> Je viens signer le 3ème Contrat
Stratégique Filière Bois travaillé avec les professionnels. Celui-ci qui fixe
quatre priorités
- La transition écologique
- La réindustrialisation ; la souveraineté ; la compétitivité
- L’innovation et la digitalisation
- Le développement des compétences et de l’attractivité.
Pour répondre à ces priorités, plusieurs objectifs sont consolidés :
- Agir durablement pour adapter les forêts, soutenir la pompe à carbone et
produire du bois d’œuvre ; développer la part du bois dans la
rénovation-réhabilitation des bâtiments ;
- Amplifier le rôle de la filière forêt bois dans les stratégies de neutralité
carbone ;
- Poursuivre la relocalisation de l’appareil productif et soutenir sa
compétitivité pour l’ensemble des usages du bois ;
- Contribuer à sécuriser les approvisionnements matière de la filière.
Ce CSFB lancé aujourd’hui est donc une force pour l’avenir de notre pays au
regard des enjeux climatiques et de biodiversité ainsi que pour renforcer nos
performances industrielles.
> [Filière bois] Le premier enjeu est celui du renouvellement
et de l’adaptation de la forêt. La forêt est un gisement de stockage de
carbone et de production de matériaux décarbonés. Nous nous sommes fixé un
objectif de plantation de 1 milliard d’arbres d’ici 2030 avec un
accompagnement de l’État de 150 millions d’euros en 2023 et
250 millions en 2024 pour le renouvellement, la production de plants et
l’adaptation des pépinières. Le deuxième enjeu est de travailler sur
l’attractivité des métiers qui vont porter la transition écologique : s’il
n’y a pas plus de stockage de bois en forêt, on ne tiendra pas l’objectif de
neutralité carbone en 2050. Il nous faut donc des techniciens, des opérateurs,
des ingénieurs. On a un travail de conviction à engager. (…)
Il faut des unités de transformation notamment pour les feuillus. Nous allons
mobiliser 200 millions d’euros en 2024 pour répondre à cet enjeu, afin de
moderniser les outils et en créer de nouveaux. Sur le volet de la construction,
on avait en France une culture béton et briques. Le bois était dans
l’inconscient collectif le matériau du passé et pas celui de l’avenir. Or, si
on veut décarboner la construction, on n’y arrivera pas sans le bois. On est
donc en train, par le biais de décrets d’application conformes à la RE 2020, de
confirmer que le bois est aussi solide, aussi durable et aussi sûr qu’un autre
matériau. Enfin, il est indispensable d’instaurer un dialogue plus apaisé
entre forestiers et citoyens. S’il n’y a pas d’exploitation forestière, c’est
le dépérissement forestier et les incendies de forêt. Le problème aujourd’hui,
c’est le dérèglement climatique et non la gestion de la forêt.
> [Maladie hémorragique épizootique (MHE) sur les bovins] Il n’y a pas d’évolution galopante mais une progression géographique. La maladie va s’étendre à tout le territoire à terme. Elle n’est pas transmissible à l’homme et peut être mortelle pour l’animal. Son seul sujet : elle est réglementée en Europe, obligeant tout arrêt de mouvement d’animaux sous réserve d’accords bilatéraux. En accord avec la Communauté européenne, nous avons pu en négocier avec l’Espagne et l’Italie. La meilleure façon d’aider les éleveurs est de leur permettre de sortir leurs bovins. La France exporte 1,1 million de têtes de jeunes bovins, pour 95 % vers l’Italie et l’Espagne.
> Ma priorité absolue, c’est de couvrir le besoin alimentaire de nos concitoyens et sur la viande bovine nous sommes légèrement déficitaires (de 5 à 10 %). Donc décréter qu’il faut décapitaliser 30 ou 40 % de nos élevages, c’est promettre de l’importation massive de pays tiers, sauf si chaque foyer baisse sa consommation de 30 à 40 % ! Deuxièmement, on a besoin de l’élevage dans notre stratégie de décarbonation, celle-ci reposant sur le renforcement des prairies. Enfin, nous pouvons décarboner par le biais de l’alimentation animale avec des aliments qui font que les animaux dégagent moins de méthane, et en arrêtant d’importer du soja issu de la déforestation. Les éleveurs ont de la marge de progression et on les accompagne.
> [Glyphosate] La France a une position très claire : partout où on peut réduire en raison d’alternatives on réduit, après il y a des domaines comme l’agriculture de conservation où on n’a pas de solutions. On a réduit en 2022 de 27 % l’utilisation de l’herbicide. Je ne me permets pas d’avis sur son impact sur la santé humaine. L’Efsa et l’Agence européenne des produits chimiques concluent qu’elles n’ont pas d’éléments pour classer le glyphosate en produit cancérogène. Pourquoi quand l’Efsa donne un avis demandant de retirer le S-métolachlore serait crédible et pas sur un avis différent sur le glyphosate ? Si on ne fait pas confiance à la science…
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> C'est fait ! Accord trouvé sur la réforme du marché européen de
l'électricité entre les 27 états membres, après une journée d'ultimes
discussions. Pour les consommateurs, pour un investissement massif dans les
renouvelables et pour la préservation du nucléaire français.
> [Accord sur la réforme du marché européen de
l'électricité] Alors, c'est un accord que
nous sommes allés chercher, sur lequel on a travaillé depuis des mois, parce
que les Allemands avaient une réticence, notamment pour intégrer le nucléaire
dans cet accord, et vous savez que pour la France c'était très important. Et
cet accord, il contient une chose essentielle, c'est qu'il vise à déconnecter le
prix de l'électricité européenne du prix des énergies fossiles, et notamment du
gaz, et il vise à faire en sorte que les Européens et donc les Français, paient
le prix moyen de la production, des coûts de production de leurs capacités de
production, qu'elles soient renouvelables ou nucléaires, et donc ça fait
baisser en moyenne le prix de l'électricité. (…)
Avec cet accord, effectivement ce type
d'envolée des prix, de volatilité très forte, eh bien elle ne se refléterait
pas sur la facture des entreprises, sur la facture des Français, ce que nous,
nous avons fait l'année dernière, rappelez-vous, c'est que les prix se sont
envolés et c'est l'Etat qui a dû mettre en place un bouclier énergétique pour
bloquer l'envolée des prix pour les ménages et pour les très petites
entreprises, et des grandes entreprises sont restés exposés à ces prix élevés,
même si on a fait le maximum, là avec un tel accord le prix du gaz peut
s'envoler mais il n'influera que sur une petite partie du prix de la facture.
(…)
C'est effectivement une bonne nouvelle
pour la facture des Français, une bonne nouvelle pour les Français puisque cela
va permettre, sans avoir à utiliser des systèmes coûteux comme le bouclier
énergétique, de limiter l'envolée des prix, lorsque le prix du gaz par exemple
touche des sommets à l'international. (…)
Cet accord, je le rappelle, il va
permettre aussi de développer, de financer des capacités massives d'énergies
renouvelables et d'énergie nucléaire. Or, l'énergie renouvelable et les
énergies renouvelables, les énergies nucléaires, sont compétitives aujourd'hui,
et donc si les Européens produisent beaucoup d'énergies renouvelables et
d'énergie nucléaire à un prix compétitif, ils n'ont pas besoin de se fournir en
gaz sur les marchés ou en tout cas ils réduisent leur exposition, et c'est ce
que fait cet accord, c'est-à-dire que plutôt que de faire payer le prix de la centrale
à gaz la plus chère de toute l'Europe, il va faire payer le prix moyen de notre
coût de production de l'électricité, et donc un prix qui est plus faible,
puisqu'aujourd'hui nous avons les moyens de production qui sont beaucoup plus
compétitifs. (…)
Aujourd'hui, le financement du futur
nucléaire comme le financement des centrales existantes et de leur
prolongation, est garanti par cet accord, avec l'Alliance du nucléaire que j'ai
créée en début d'année, nous avons tenu et fait entendre notre voix jusqu'au
bout, et ça se sent dans le point d'atterrissage et la décision globale
aujourd'hui. (…)
nous investissons massivement, grâce à
cet accord, ça donne en fait de la visibilité aux investisseurs, qu'ils soient
nucléaires ou énergies renouvelables. Et juste pour rappeler une chose, la
France aujourd'hui à plus d'énergies renouvelables dans sa consommation finale
que les Allemands, donc nous sommes et nucléaire et renouvelable, et nous
voulons investir massivement et dans le nucléaire et dans le renouvelable. Ce
qui est important, c'est que ceux qui investissent soient assurés qu'ils ont un
retour sur investissement, qu'ils ont un prix qui est stabilisé, et c'est ça
qui va déclencher les investissements. C'est également très important pour les
industriels, nous avions besoin d'une réponse aux Chinois, d'une réponse aux
Américains, et avec cet accord, là aussi en stabilisant les prix de l'énergie,
on montre qu'on a une Europe compétitive.
> On parle d'électricité, mais notre dépendance aux énergies fossiles, au gaz et au pétrole, c'est pour se transporter et pour se chauffer, et nous sommes toujours dépendants aux 2/3, et c'est pour ça qu'il est important d'investir massivement, et dans les énergies renouvelables, et dans le nucléaire, puisque ça permet de baisser la facture.
> Signature de chartes d’engagement pour plus de sobriété dans les bâtiments tertiaires : merci aux plus de 80 entreprises qui s'engagent aux côtés de l'État pour aller plus loin dans la lutte contre le gaspillage d’énergie.
> Nos moyens de production d’énergie européens, qu’ils soient nucléaires ou renouvelables, gagnent en compétitivité grâce à la réforme du marché européen de l’électricité. C’est bon pour le pays et c’est bon pour le climat.
> Réforme du marché européen de l’électricité : cet accord, nous sommes allés le chercher depuis des mois. Les prix de l’électricité seront déconnectés de ceux des énergies fossiles : c’est une bonne nouvelle pour les Français.
Aurélien Rousseau
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Ce 19 octobre, le rose sera la couleur de notre
lutte déterminée contre le cancer du sein. En cette journée, saisissons cette
chance pour agir pour soi et ses proches. Aux 1,3 million de femmes de 50 à 74
ans qui n’ont jamais participé à un dépistage : il n’est jamais trop tard.
> Les médecins libéraux ont levé hier leur mouvement de grève. Je m’en réjouis. Les conditions de la reprise du dialogue conventionnel sont donc réunies. La discussion sera sans nul doute exigeante mais ma volonté résolue est de converger au bénéfice de l’accès de tous à la santé.
> Je salue la fin de la grève des assistants de régulation médicale. Les ARM sont les piliers des centres 15. J’ai souhaité il y a qqs jours aller plus loin dans la reconnaissance de leur rôle et de leur engagement. Je les remercie de leur sens -jamais démenti- des responsabilités.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Dominique Bernard. Un nom que nous ne devons
pas oublier. Se souvenir, c'est un moyen de dire que nous nous habituerons
jamais à la terreur.
> «Mouvement de résistance». Voici comment Danièle Obono a qualifié le Hamas. La résistance, c'est un mot qui a un sens fort dans notre histoire. Ce sont ceux qui ont lutté pour nos valeurs, pour la République. Et le Hamas se bat précisément contre tout cela. Honte à la LFI.
> [Assassinat de Dominique Bernard] Il y a davantage de forces de l’ordre. Nous sommes passés de quelque 2 000 militaires jusqu’à 7 000 militaires mobilisable sur tout le territoire.
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> Journée européenne de lutte contre la Traite
des êtres humains. Prostitution, exploitation, mendicité forcée : plus de 4000
victimes ont été repérées en 2022. Un travail est en cours avec les acteurs de
terrain. J’annoncerai un troisième plan de lutte fin 2023.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Le projet de loi pour sécuriser et réguler
l'espace numérique largement adopté à l'Assemblée nationale ! Merci aux députés
d'avoir discuté, enrichi et voté ce texte majeur pour faire respecter l'ordre
public en ligne et protéger les Français.
> J'ai réuni en juillet dernier un
groupe de travail parlementaire transpartisan, pour réfléchir au rôle des
réseaux sociaux dans l'amplification des violences urbaines. Je me félicite que
trois mesures issues de nos travaux aient été adoptées dans le projet de loi
numérique.
1/ Les personnes qui utilisent les réseaux sociaux pour appeler à casser, à
détruire ou à piller, pour exacerber la violence contre les personnes ou les
biens, pourront maintenant en être bannis pour 6 mois, et 1 an en cas de
récidive.
2/ Une personne condamnée à la peine de bannissement des réseaux sociaux aura
l'interdiction de se recréer un compte sur les plateformes sur lesquelles elle
a été suspendue, sous peine de 2 ans de prison et 30000€ d'amende.
3/ La création d'une Réserve citoyenne du numérique a éte actée. Elle
regroupera les citoyens et les associations qui s'engagent quotidiennement pour
pacifier internet et leur permettra d'accéder à certains dispositifs de l'État,
notamment pour le recrutement de bénévoles.
> Nouvelle bataille remportée contre l'exposition massive des enfants aux sites pornographiques : la Cour de cassation confirme que les associations de protection de l'enfance peuvent demander le blocage des sites ne vérifiant pas l'âge de leurs utilisateurs.
Thomas Cazenave
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [Budget 2024 – intervention à l’Assemblée]
Ce projet de loi de finances a été construit avec un cap clair : investir pour
l'avenir.
Investir pour l'avenir c'est d'abord maîtriser nos comptes publics. Si l'État a
pu protéger pendant les crises, c'est qu'il avait réduit son déficit et dégagé
des marges de manœuvre par temps calme. En 2018, je le rappelle, notre déficit
était repassé significativement sous la barre des 3%.
Après les crises successives, il est de notre responsabilité de sortir de cette
période d'exception pour nos comptes publics. Nous prévoyons ainsi une nouvelle
étape de réduction du déficit en 2024, qui s'établira à 4,4% du produit
intérieur brut.
Le déficit budgétaire de l'Etat va baisser de 165 à 145 milliards d'euros. Il
aurait été plus facile de repousser à demain ce retour à la normale : nous
n'avons pas cédé à cette tentation.
Investir pour l'avenir, c'est préserver la croissance française, dans un
contexte international bouleversé et un contexte économique incertain. Nous
devons poursuivre notre politique résolue et efficace en faveur du plein
emploi.
La vitalité de notre économie, notre capacité à créer des emplois, en
particulier des emplois industriels, sont la première réponse aux
préoccupations légitimes des Français pour leur pouvoir d'achat mais aussi pour
la soutenabilité de nos finances publiques.
C'est parce que nous tenons à préserver cette dynamique essentielle que nous
n'augmentons pas les impôts et que nous poursuivons les baisses des impôts de
production.
Investir pour l'avenir c'est reconnaître que nous avons deux dettes, une dette
publique et une dette écologique à laquelle il faut s'attaquer.
Le projet de loi de finances pour 2024 consacre un investissement inédit en
faveur de la transition écologique, avec 10 milliards d'euros supplémentaires
pour la rénovation thermique des logements et des bâtiments publics, pour
décarboner nos transports, pour accompagner le nouveau modèle agricole, pour
créer une industrie verte et pour transformer notre modèle énergétique.
Ces dépenses vertes vont aussi permettre d'accompagner les ménages. Les
Français ont besoin d'investir dans la transition écologique, pour passer à
l'électrique pour leurs voitures et pour isoler leurs logements. Les aider est
un enjeu climatique mais aussi économique et social.
Sans cet investissement supplémentaire de l'Etat nous ne tiendrons pas nos
objectifs climatiques. Il aurait été plus facile de repousser à demain ces
investissements, en creusant notre dette écologique : nous n'avons pas cédé à
cette tentation.
Investir pour l'avenir, c'est enfin avoir des services publics plus forts.
Notre projet de loi de finances poursuit l'investissement dans nos services
publics régaliens, en cohérence avec les lois de programmation votées par le
parlement. Hélas, l'actualité de ces derniers jours nous rappelle combien ce
renfort est indispensable.
Nous investissons dans l'école en finançant les mesures nécessaires de
revalorisation du métier d'enseignant. Il aurait été plus facile de repousser à
demain ce réarmement des services publics de première ligne : là encore, nous
n'avons pas cédé à cette tentation.
Le budget que nous vous proposons est un budget d'équilibre, qui ne renonce à
aucune de nos priorités.
Et pourtant :
Certains nous reprochent l'austérité. Les hausses de crédits de l'éducation
nationale, de la police, de la gendarmerie, de la justice, de l'enseignement
supérieur et de la recherche comme les créations de postes qui vont permettre
de recruter plus de 8 200 agents sont une réponse à ceux qui nous reprochent
d'avoir délaissé nos services publics. À ceux qui sont tentés par la facilité
du misérabilisme : je veux dire que rien n'est plus faux.
Certains nous reprochent au contraire de ne pas faire de grandes coupes dans
les dépenses de l'Etat et les services publics. Les dépenses de l'Etat baisseront
en 2024.
Oui, cette baisse s'explique d'abord par la sortie des dispositifs de crise :
nous dépenserons 14 milliards d'euros de moins sur les mesures exceptionnelles
en 2024. Mais non, ce ne sont pas des économies faciles, comme je l'entends
parfois, car nous devons, en même temps, lutter contre la vie chère et redonner
du pouvoir d'achat aux Français.
Les économies du budget 2024 viennent aussi de réformes structurelles que nous
menons : nous ferons 350 millions d'euros d'économies sur la politique de
l'emploi, en cohérence avec la réduction du chômage et plus de 500 millions
d'euros en améliorant l'efficience de la politique de formation
professionnelle.
Ce budget contient donc des économies substantielles. À ceux qui nous disent
d'aller plus loin, je leur demande de nous dire concrètement sur quelles
politiques publiques, sur quels ministères, sur quels opérateurs faire porter
ces économies et ces baisses d'effectifs supplémentaires. Je serai attentif,
comme je le suis depuis le premier jour, à leurs propositions, dès lors
qu'elles sont concrètes et ciblées.
Certains voudraient que nous augmentions les impôts. Nous avons la conviction
que ces hausses seraient dommageables à la croissance, donc à l'emploi et,
donc, à nos finances publiques. Par ailleurs, pourquoi devrions-nous revenir
sur une stratégie qui fait ses preuves ? Les baisses d'impôt ne sont pas une
fin en soi ni un totem : notre objectif a toujours été et reste le plein
emploi. Et je constate, que grâce à la politique que nous menons avec constance
depuis 2017, nous nous en rapprochons. Ce n'est pas le moment de changer de
cap.
Certains nous accusent enfin de faire porter l'effort sur les collectivités.
Cessons d'opposer l'État et les collectivités ! Nous portons ensemble les
services publics. Je rappelle que les concours financiers de l'État aux
collectivités s'élèvent à près de 55 milliards d'euros en 2024. La dotation
globale de fonctionnement augmentera à nouveau de 220 millions d'euros, après
la hausse de 2023 qui était la première en 12 ans. Pour renforcer les capacités
d'investissement des collectivités, nous étendons le fonds de compensation de
la TVA aux dépenses d'aménagement. Cela répond à une demande des élus locaux et
représente un effort de 250 millions d'euros pour l'investissement local.
Nos collectivités bénéficieront aussi de l'effort inédit en faveur de la
transition écologique : le fonds vert est pérennisé, à hauteur de 2,5 milliards
d'euros, dont 500 millions d'euros pour la rénovation des écoles, comme annoncé
par le Président de la République. Il faut accélérer le verdissement de toutes
nos dépenses publiques, Etat, collectivités, opérateurs, et, pour cela, nous
devons avoir une boussole commune.
Cette boussole commune ce sont les budgets verts, dont je souhaite la généralisation
aux opérateurs et aux grandes collectivités.
Force est de constater que les groupes d'opposition ne partagent pas les
grandes priorités que nous proposons aux Français dans ce projet de loi de
finances et les grands équilibres qui les portent.
Mais je constate aussi qu'il n'y a pas de projet alternatif susceptible de
rassembler davantage.
La première partie de ce projet de loi de finances, bien que largement amendée,
n'a pas trouvé le soutien d'une majorité d'entre vous en commission.
Des amendements ont certes rassemblé des majorités. Mais le budget est un
équilibre d'ensemble et ne peut se réduire à une somme d'articles et
d'amendements.
Sur cet équilibre d'ensemble, il n'existe pas de projet alternatif :
- entre ceux qui veulent une baisse drastique du déficit et des coupes sombres
dans les dépenses et ceux qui nous accusent d'austérité, il n'y a pas de point
de rencontre ;
- entre ceux qui veulent dépenser plus sur la transition écologique et ceux qui
veulent brunir nos dépenses et notre fiscalité, il y a une vraie
incompatibilité ;
- entre ceux qui voudraient baisser très fortement les impôts et ceux qui
veulent taxer quoi qu'il en coûte pour l'activité économique il y a aussi une
divergence de fonds.
Malgré ces divergences de fond, nous bâtissons ce texte avec le parlement.
Le dialogue entre nous a été, est et sera continu.
Les dialogues de Bercy nous ont permis d'échanger avant l'aboutissement du
projet de loi de finances, avec tous les groupes parlementaires.
Ces dialogues vont aboutir dans le cadre de ce projet de loi mais pas
seulement. Je pense en particulier à la stratégie des financements de la
transition écologique qui a été inscrite dans le projet de loi de programmation
des finances publiques par cette assemblée. C'était une attente exprimée par
tous les groupes.
Au-delà des dialogues de Bercy, j'ai échangé avec la majorité des groupes ces
derniers jours et je continuerai à le faire.
Je salue aussi le travail très important réalisé en commission, sous l'égide du
rapporteur général du budget, avec l'examen de près de 3 000 amendements.
Pour la séance qui nous réunit, plus de 5 000 amendements ont été déposés. Il
n'y a pas lieu ici de faire des statistiques mais je crois que c'est un record.
De ces dialogues, du travail en commission, de ces amendements, je retiens
d'ores et déjà de nombreux sujets sur lesquels nous avons des points de
convergence.
Pour soutenir le pouvoir d'achat des Français, qui doivent faire face à
l'augmentation des prix du carburant, je pense à la reconduction des aides
carburant pour les travailleurs qui est portée par le groupe Renaissance et par
le député Mathieu Lefèvre. Nous mettrons ainsi en place à partir de mi-janvier
l'indemnité carburant pour ceux qui doivent rouler pour travailler. Cette
mesure vient compléter le bouclier contre l'inflation que nous mettons en place
avec la revalorisation des tranches du barème de l'impôt sur le revenu, des
pensions et des minima. Nous faisons ainsi le choix de dépenser 25 milliards
d'euros pour protéger le pouvoir d'achat des Français.
Des convergences aussi pour accélérer le financement de la transition
écologique, je pense à l'amendement porté par les trois groupes de la majorité
avec le rapport général du budget de prolongation de la contribution sur la
rente inframarginale de la production d'électricité. Je pense aussi aux
propositions du député David Amiel pour financer la rénovation énergétique des
logements.
Des convergences aussi pour apporter une réponse rapide à la crise du logement
en accélérant la libération du foncier, un abattement exceptionnel et
temporaire pour les plus-values immobilières foncières est porté par le groupe
Démocrate et le président Mattei.
Pour donner de nouvelles libertés aux collectivités, pour qu'elles puissent
faire face en cas de difficultés ou de besoins d'investissement,
l'assouplissement des règles de lien pour la THRS est proposé par le groupe
Horizons et par la député Lise Magnier. Je sais que cet assouplissement est
appelé de leurs voeux par nombre d'élus locaux.
Des convergences encore pour soutenir certaines filières comme la filière
équine, la TVA à taux réduits pour les centres équestres est proposée par le
groupe LR et par Véronique Louwagie. C'est une mesure attendue de longue date
par la filière.
Pour lutter contre la fraude fiscale, la généralisation des aviseurs fiscaux,
portée par le groupe socialiste et par Christine Pires-Beaune, viendra
compléter ce projet de loi de finances qui est un véritable projet de loi anti
fraudes avec plus de moyens et de sécurité pour les équipes de contrôles, de
nouveaux outils adaptés au numérique et, surtout, plus de capacités pour
sanctionner les fraudeurs.
Pour financer la mission d'autorisation de mise sur le marché des produits
phytopharmaceutiques, dont est chargée l'ANSES, l'indexation sur l'inflation de
la taxe relative aux produits phytopharmaceutiques est portée par le groupe
Ecologiste et Eva Sas.
Pour soutenir les fondations et associations, la proposition du groupe GDR et
de Fabien Roussel est d'exonérer de taxe d'habitation sur les résidences
secondaires les fondations et associations reconnues d'utilité publique.
Convergence enfin, pour soutenir les territoires d'outre-mer, l'exonération de
la redevance sur la consommation d'eau potable pour la population de Mayotte
est portée par le groupe LIOT et Estelle Youssouffa.
Ces initiatives, que nous allons soutenir, sont autant d'illustrations du
travail accompli ensemble. Elles vont enrichir le texte, tout en veillant, et
c'est ma responsabilité, à garantir les grands équilibres de ce budget.
Ce projet de loi de finances pour 2024 est le résultat d'une méthode, celle du
dialogue mais aussi d'un esprit, celui de la responsabilité, et d'une boussole,
celle de l'avenir.
> [Dette – intervention à l’Assemblée] La dette a atteint 3 047 milliards d’euros à la
fin du premier semestre 2023 : il
est naturel qu’elle soit au cœur du débat public.
Je me félicite que nous tenions aujourd’hui un débat sur le sujet. Cela
constitue l’une des avancées importantes de la réforme de la loi organique
relative aux lois de finances engagée par Éric Woerth et Laurent Saint-Martin.
Un tel débat offre au Gouvernement l’occasion de présenter, devant la représentation
nationale, sa vision, sa stratégie et ses objectifs de politique publique sur cette question centrale.
Je tiens à le rappeler en préambule : entre 2017 et 2019, la majorité présidentielle
a diminué le niveau de la dette en proportion du PIB. Au milieu de l’année
2017, notre dette était supérieure à 100 % du PIB. Grâce à nos bonnes
performances économiques et à la maîtrise des finances publiques, la dette a
été ramenée à 97,4 % du PIB à la fin de l’année 2019.
Si notre dette a augmenté depuis, c’est en raison de choix qui ont permis de
protéger les Français dans un contexte exceptionnel. Ils visaient, face aux
crises que nous traversions, à assurer la santé de tous, à préserver les
emplois et à sauver notre modèle social. Nous assumons d’avoir mis en œuvre le
« quoi qu’il en coûte », qui a augmenté significativement le poids de la dette
: celle-ci a atteint près de 118 % du PIB au début de l’année 2021 et
représentait 112 % à la fin du premier semestre 2023.
Si notre dette a augmenté, c’est aussi
parce que nous avons fait le choix de protéger le pouvoir d’achat des Français
face à l’inflation, afin de limiter la hausse des coûts de l’énergie et de
revaloriser les pensions, les bourses des étudiants et les traitements des
fonctionnaires.
En somme, la dette n’est pas une faute. Elle ne doit pas servir à menacer ou à
culpabiliser nos concitoyens ; elle résulte des choix que nous avons faits et
des moyens que nous avons mis en œuvre pour faire face aux crises. Si nous
n’avions pas pris les décisions que nous avons prises, le débat actuel
porterait moins sur la dette que sur la survie de notre modèle économique et
social.
L’augmentation de la dette doit également
être regardée à la lumière d’une économie forte et d’une croissance bien plus
dynamique que celle de nos voisins européens. Alors que l’Allemagne est entrée
en récession en 2023, la croissance française est supérieure à la moyenne
européenne. Ce résultat s’explique par les choix que nous avons faits et par
les mesures que nous avons prises pendant les crises.
En 2024, notre croissance continuera d’être supérieure à celles de nos
principaux partenaires économiques. Nous prévoyons désormais une croissance de
1,4 % en 2024 – nous avons revu cette prévision à la baisse depuis l’an dernier
: à l’époque, nous envisagions une croissance de 1,6%. Cette prévision est plus
élevée que celle de la Banque de France – qui est de 0,9 % – ou que celle de
l’OFCE, l’Observatoire français des conjonctures économique – de 0,8 % –, mais
elle est en ligne avec celles des grands organismes internationaux : 1,2 %
selon la Commission européenne, 1,2 % également selon l’OCDE, l’Organisation de
coopération et de développement économiques, 1,3 % selon le FMI, le Fonds
monétaire international, dans sa dernière prévision, en date du 10 octobre.
Avec cette croissance, la France fera mieux que ses principaux partenaires
économiques, puisque les prévisions de croissance sont de 0,9 % pour
l’Allemagne, de 0,7 % pour l’Italie et de 0,6 % pour le Royaume-Uni.
Si notre stratégie a porté ses fruits, elle appelle aujourd’hui une réduction
progressive du déficit. La trajectoire des finances publiques que nous
souhaitons pour la période 2023-2027 est la maîtrise des dépenses. Le Haut
Conseil des finances publiques (HCFP) le reconnaît : « hors charges d’intérêts,
[les dépenses publiques] seraient quasi stables en volume sur la période […],
ce qui représente une trajectoire bien plus ambitieuse que celle réalisée par
le passé ». Rappelons que les dépenses publiques ont augmenté en moyenne de 1,8
% par an entre 2005 et 2008 et de 1 % par an entre 2010 et 2019. Il s’agit donc
bien d’un objectif ambitieux de maîtrise des dépenses publiques.
Grâce aux efforts consentis en matière de dépenses et au dynamisme de notre activité,
la dette sera stabilisée entre 2023 et 2025, puis diminuera pour atteindre
108,1 % du PIB en 2027. Le choc d’inflation a eu pour conséquence une forte
augmentation des taux d’emprunt de la France, comparable à celle subie par nos
voisins et par nos partenaires. Le taux des OAT – obligations assimilables du
Trésor – à dix ans a atteint entre 3,3 % et 3,5 % au cours des derniers jours
alors qu’il était négatif il y a trois ans. Toutefois, si ce taux a augmenté,
les écarts de taux souverains entre la France et l’Allemagne sont restés
relativement stables : entre 50 et 60 points de base depuis le printemps 2022.
En 2023, la charge de la dette s’élèvera ainsi à plus de 38 milliards d’euros.
Elle sera de 48 milliards en 2024 et atteindra près de 75 milliards en 2027.
La maîtrise de la dette est une priorité de notre action. Elle n’est pas la
poursuite obstinée d’un objectif de rigueur, elle est la condition de notre
indépendance et de notre souveraineté. Je serai clair : si la dette et le
déficit continuent de croître, nous ne parviendrons pas à relever les défis
auxquels notre pays doit faire face. Sans maîtrise des comptes, il n’y aura
plus de financement pérenne pour notre modèle social, plus de service public à
la hauteur des besoins des Français.
Il n’y aura ni adaptation ni atténuation
face au changement climatique.
Je veux, à cet égard, m’arrêter un
instant sur les autres solutions qui nous sont proposées. À chaque fois que le
Parlement examine un texte financier, les oppositions déposent des amendements
qui se traduisent par des dizaines de milliards d’euros de dépenses publiques
supplémentaires.
Certains nous disent pouvoir financer
leur projet par les taxes, mais l’augmentation des impôts irait à l’encontre de
l’objectif du plein emploi, donc du redressement des finances publiques.
D’autres nous proposent des réductions massives des dépenses, sans jamais être
capables de les identifier. C’est normal : réduire l’activité de l’État dans de
telles proportions nuirait aux besoins des services publics et de la transition
écologique. En vérité, le seul choix possible serait d’augmenter la dette, qui
atteindrait alors un niveau record et enrichirait nos créanciers au détriment
des contribuables, lesquels payeraient le prix fort pour ces dépenses
inconsidérées.
Pour maîtriser la dette, nous pouvons compter sur une stratégie solide de
financement, qui repose sur la diversification des produits, l’optimisation des
émissions et la maîtrise de la maturité moyenne de notre dette en fonction des
besoins de l’État, sur le professionnalisme de l’Agence France Trésor, sur la
qualité de notre signature, la clarté de notre stratégie financière et la
transparence des données que nous publions, enfin sur l’historique de notre
dette et la stabilité qu’inspirent nos institutions à court et à moyen terme.
Tous ces éléments expliquent qu’à chaque émission, de nombreux investisseurs
français et étrangers achètent notre dette, y compris pour des maturités très
longues, jusqu’à cinquante ans.
Au-delà de la stratégie de financement, l’ambition du Gouvernement s’inscrit
dans le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années
2023 à 2027. Nous prévoyons de réduire notre déficit et avons fixé un objectif
de 2,7 % en 2027, cohérent avec le programme de stabilité présenté en avril
dernier. Cet objectif est ambitieux, mais réaliste compte tenu des différents
indicateurs à notre disposition.
Je l’ai dit, notre croissance est solide, ce que confirment les prévisions pour
l’avenir. L’année prochaine, le reflux de l’inflation, estimée à 2,6 %, nous
permettra de réduire les dépenses engagées pour y faire face. Enfin, la France
est – et restera – le pays le plus attractif pour les investissements
étrangers, lesquels assurent la bonne santé de notre économie.
Pour réduire la dette, nous devrons procéder à une nouvelle revue des dépenses
de l’État et limiter le coût de l’enchevêtrement des compétences et des
responsabilités au sein des administrations centrales, déconcentrées et
décentralisées. Ces dépenses grèvent nos finances publiques sans bénéficier aux
Français. Les réduire est notre priorité. Nous le ferons non pas seuls, mais
dans une démarche transparente et ouverte, parce que la dette est l’affaire de
tous et que la maîtrise des dépenses est plus efficace quand elle est comprise
par tous.
Il s’agit d’une trajectoire non pas – contrairement à ce qui a été dit –
d’austérité, mais de maîtrise responsable, qui respecte les engagements de
l’État afin de préserver notre modèle et de soutenir nos services publics. Elle
affirme notre ambition pour les armées, dans un contexte international
d’instabilité, et permet d’augmenter le budget du ministère de la justice
conformément aux mesures adoptées par l’Assemblée à une large majorité. Elle
intègre notre stratégie énergétique, pour que la France soit précurseur dans
les énergies renouvelables et reste un fleuron dans le domaine du nucléaire.
Cette trajectoire est aussi celle de la protection des classes moyennes, avec
la garantie d’un taux de prélèvement obligatoire stable. Les impôts
n’augmenteront pas au cours des prochaines années: ils baisseront, conformément
à notre engagement.
Enfin, cette trajectoire intègre le soutien aux services publics les plus
essentiels. Nous augmentons le budget du ministère de l’éducation nationale et
de la jeunesse, car investir dans la jeunesse est la politique la plus rentable
qui soit.
Nous sommes tous comptables de la dette. C’est pourquoi cet effort national
doit associer l’ensemble des acteurs : l’État, les collectivités territoriales
et les administrations sociales doivent y participer en fonction de leurs
capacités. C’est en travaillant tous ensemble que nous parviendrons à réduire
la dette financière de la France.
Nous avons en réalité deux dettes : une dette financière et une dette
climatique, dont les résorptions doivent être simultanées, car il serait
contre-productif de les opposer. C’est la raison pour laquelle la réduction de
la dette financière inclut un effort historique en faveur de la transition
écologique.
Le climat est un usurier. Chaque dépense néfaste à la transition écologique que
nous prolongeons, chaque investissement en faveur du climat que nous reportons
coûtera plus cher demain. Parce que, bien sûr, je partage le constat de
l’urgence, je pense que ce débat doit porter sur les deux dettes de la France :
la dette financière, dont j’ai rappelé l’impératif, et la dette climatique.
Nous devons défendre un projet de
réduction de la dette climatique juste, qui bénéficiera à tous : un projet
permettant de rénover son logement et de baisser sa facture énergétique ; un
projet permettant de se déplacer tout en réduisant les émissions de dioxyde de
carbone ; un projet, enfin, permettant de préserver la biodiversité et de nous
adapter aux conséquences concrètes du changement climatique. Notre vision est
celle d’une transformation responsable, qui ne laissera personne de côté.
En outre, réduire nos dépenses brunes aidera à maîtriser nos comptes ; investir
dans la transition écologique permettra de réduire nos dépenses ; entraîner le
secteur privé dans une transformation de ses activités contribuera pleinement à
l’objectif de plein emploi. Nous devons soutenir notre économie, maîtriser
notre dépense et la concentrer dans ce qui est nécessaire pour garantir notre
avenir.
Notre ambition en matière de transition écologique se traduit également dans
notre politique financière. Par l’émission d’obligations vertes, nous avons
levé des fonds alloués aux dépenses favorables à l’environnement. Ces
obligations sont destinées à la réduction de la dette climatique, à la lutte
contre la pollution et à la préservation de la biodiversité. La France a été
pionnière en la matière et elle reste le premier émetteur souverain de titres
verts.
Vous l’avez compris : nous devons réduire notre dette, et cela sans
compromettre notre modèle social et en développant nos services publics, à la
hauteur des attentes des Français.
Patrice Vergriete
(ministre délégué chargé du Logement)
> [Logement] Le prêt à taux 0 va
être élargi. C'est l'un des fondamentaux du marché du logement sur lequel on
doit jouer pour renforcer, j'ai envie de dire, la demande puisque les taux
d'intérêt ont augmenté et ont désolvabilisé une partie des acquéreurs potentiels.
Et c'est vrai qu'on va passer de 50 % des Français éligibles au prêt à taux 0 à
70% des Français éligibles au prêt à taux 0 dans les zones tendues, des zones
tendues qui seront élargies puisqu'on a ajouté 200 communes dans, j'ai envie de
dire, la liste des communes qui seront éligibles au prêt à taux 0. Donc oui,
c'est élargi et très largement.
> [Logement social] On a passé un accord avec le mouvement HLM. Effectivement on apporte 1,2
milliard pour l'aide à la rénovation énergétique, ce qui permettra aux
bailleurs de déployer davantage d'argent sur la production de logements. On a
également des prêts bonifiés de la Caisse des Dépôts, donc sur le logement
social ça avance. On booste en ce moment le logement locatif intermédiaire.
Vous savez, 10 à 1 5% des loyers, 10 à 15% en dessous du marché. On est en
train de boosté ça, notamment on a mobilisé les investisseurs institutionnels
là-dessus, c'est dans le projet de loi de financement 2024. On a également
élargi la possibilité pour les bailleurs sociaux de faire plus de logements
locatifs intermédiaires, donc ça on va le développer. Le foncier, on travaille
dessus avec des abattements qui permettront de libérer effectivement davantage
de foncier pour tous ceux qui veulent construire. Et enfin, un programme
exceptionnel qui va être mis en place sur une quinzaine, une vingtaine de sites
en France, des territoires engagés pour le logement – on peut appeler ça comme
ça - qui bénéficieront d'une accélération très forte de la production de
logements dans les territoires qui en ont le plus besoin. (…)
Alors il y aura sans doute des
métropoles. C'est les territoires qui en ont le plus besoin. On peut imaginer
demain qu'il y ait des sites en réindustrialisation, qui ont besoin énormément
de logements. On peut imaginer des villes moyennes aussi qui sont confrontées à
l'arrivée d'une grande entreprise, et dans ces territoires-là nous allons
identifier des sites fonciers où on va accélérer la production de logements.
Vous savez, ç'a été fait pour les Jeux olympiques : on a accéléré à un moment
donné la production de logements pour être au rendez-vous. Eh bien on pourra,
de la même manière, s'inspirer de ce qui a été fait pour les Jeux olympiques,
pour accélérer la production de logements là où il y en a absolument le plus
besoin. (…)
C'est souvent des blocages liés à
l'aménagement en fait. En réalité, on s'aperçoit que soit parce qu'un foncier
est difficilement disponible, où il faut rajouter un peu d'argent public pour
essayer de débloquer un certain nombre de foncier, débloquer un certain nombre
d'opérations, simplifier des normes, simplifier des règlements. Pas forcément
effectivement le 0 artificialisation nette parce qu'en fait, c'est souvent j'ai
envie de dire les espaces où on peut construire ces logements sont souvent des
espaces qui sont déjà urbanisés, donc on n'est pas en contradiction avec le 0
artificialisation nette.
> [Passoires
thermiques] On parle de 673 000
logements, donc souvent on évoque des millions de logements, c'est 673 000
logements. Dedans, il y a déjà 140
000 logements qui sont en G+ et qui ne peuvent plus correspondre aux critères
de décence d'aujourd'hui. Donc déjà, il y en a 140 000 qui sont déjà concernés
par l'interdiction entre guillemets. Ce qu'on veut faire, c'est non pas
retarder le calendrier parce que la transition écologique ce n'est pas une
option donc il faut être à l'heure. La planète elle ne va pas attendre, et donc
le but du jeu c'est de renforcer l'accompagnement en fait de ces propriétaires-bailleurs
qui ont des logements en G. Avoir une sorte de MaPrimeRénov renforcée avec des
accompagnateurs plus, plus, plus. Aller vers, on est en train de travailler par
exemple avec la FNAIM ou l'UNIS pour aller au contact de ces propriétaires-bailleurs
en G et essayer de voir comment on peut accélérer les choses. Passer de G en F
en un an, c'est possible. C'est possible. C'est des évolutions, j'ai envie de
dire, ou des rénovations plus importantes notamment dans les copropriétés qui
mettent plus de temps. (…)
La grande majorité de ces logements-là,
on peut le faire en six, huit mois. On peut les passer en F en six, huit mois.
Alors pourquoi on n'y va pas ? Pourquoi on devrait retarder ? Pourquoi on doit
attendre encore et reporter des calendriers de la transition écologique ? À un
moment donné il faut y aller, il faut avancer. Et quand j'ai discuté notamment
avec les professionnels de l'immobilier, ils ont compris. Ils ont dit
effectivement : si on retarde à chaque fois les calendriers, à un moment donné
ça ne marchera plus, et finalement on ne sera plus crédible en termes de
calendrier.
> Si on ne produit de toute façon pas assez de logements, il y aura toujours des gens qui attendent. Donc il y a un tiers des gens qui attendent qui sont déjà dans le logement social donc déjà il faut améliorer la mobilité dans le parc, réussir à faire que ceux qui sont dans des grands logements puissent aller dans des logements adaptés à leur taille. On est en train de travailler avec les bailleurs là-dessus et puis il faut produire, il faut produire du logement. Quand je parlais des sites d'accélération, évidemment ce seront les grandes métropoles, c'est là où habite cet auditeur.
> Pour les soignants, professeurs, tout ça, on est en train de réfléchir à des dispositifs aussi qui permettent de renforcer l'accession au logement social pour ces travailleurs clés aujourd'hui, on est en train de travailler également avec les bailleurs sur la question des attributions de logements sociaux, on aura l'occasion d'y revenir dans les semaines qui viennent, de manière à favoriser le logement pour ces travailleurs clés dans les territoires, donc ce sont les fonctionnaires, ce sont effectivement…c'est la caissière du supermarché, voilà.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> L’Assemblée nationale vient d’adopter la loi numérique! Lutte contre le
cyberharcèlement ou blocage des contenus pornographiques accessibles aux
mineurs, ce texte est une excellente nouvelle pour
nos enfants!
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Quel message porteur d’espoir pour les femmes
iraniennes et toutes les femmes opprimées où qu’elles soient. Jina Masha Amini
a mené un combat qu’il nous revient de poursuivre. « Femmes, Vie, Liberté
! » Nous sommes à vos côtés.
> Bravo aux citoyens et à la jeunesse polonaises pour leur mobilisation ! Votre détermination a payé face aux populismes. Nous appelons de nos voeux l'arrivée d'un gouvernement fidèle aux aspirations européennes qui se sont exprimées dimanche.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Le prix Sakharov du Parlement européen honore
la mémoire de Masha Amini, assassinée il y a un an, et de toutes ces femmes qui se
battent pour vivre libres en Iran et dans le monde. Nos valeurs humanistes
continuent d’être leur voix !
> L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah détenue en Iran est enfin de retour en France ! Après 4 ans de captivité : quelle joie et quel soulagement de la retrouver parmi nous. Je pense à nos compatriotes toujours détenus arbitrairement et qui doivent être libérés.
> Soutenir la recherche, c’est faire reculer le cancer du sein et donner de l'espoir à toutes celles et ceux qui y sont confrontés. Je suis heureuse de remettre le Grand Prix du Ruban rose à Florence Joly pour ses travaux sur les séquelles cognitives liées aux traitements. Bravo à elle !
> Immense peine suite à la frappe meurtrière d’un hôpital à Gaza. Je la condamne fermement. J'adresse mes sincères condoléances aux victimes et à leurs familles. Gaza doit bénéficier d'un accès humanitaire sans délai. La protection des civils est une priorité.
> L’Assemblée vient d’adopter, à une très large majorité, le projet de loi numérique. Grâce à ce texte, nous allons mieux protéger les Français et en particulier nos enfants des dérives d’Internet ! Le travail continue contre l’illégalité hors-ligne et en ligne.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> La voix de l'Arménie a été entendue aujourd'hui
au coeur de l'Europe. Un poignant discours du Premier Ministre, Nikol Pashinyan, au Parlement
européen. Notre engagement pour protéger la démocratie arménienne et les
populations déplacées ne faiblira pas.
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> La «résistance» pour la députée LFI Danièle Obono, c'est donc des meurtres de
masses, des viols, des nourrissons brûlés vifs, 199 otages dont des enfants,
des femmes, des personnes âgées... C'est parce qu'elles sont supposées juives
que vous crachez sur toutes les victimes des terroristes islamistes du Hamas?
Jean-René Cazeneuve
(député)
> Notre dette publique s’élevait à
3 047 milliards d’euros au deuxième trimestre 2023. Alors que son poids ne
cesse de croître ces dernières décennies, pour la deuxième année consécutive,
un débat sur la dette publique est organisé dans notre hémicycle. Je me
félicite que ce temps parlementaire entre dans les usages de notre assemblée et
qu’il s’appuie sur le rapport remis par le Gouvernement début octobre.
Si la dette de l’État en constitue la plus grande part, il faut garder à
l’esprit que la dette des administrations de la sécurité sociale et celle des
collectivités territoriales représentent respectivement 9 % et 8 % de notre
dette publique. Je suis d’ailleurs favorable à la création d’une dette verte
pour ces dernières, leur permettant d’accroître leur endettement pour soutenir
la transition écologique.
Il est de notre devoir de veiller
collectivement à assurer la soutenabilité de la dette, dans un environnement
économique international plus difficile, marqué par la fin de « l’argent
gratuit ». La dette n’est ni un gros mot, ni un ennemi, ni un tabou. Y faire
appel nous a permis de soutenir notre pays face aux conséquences de la crise
économique. Je le réaffirme : ce choix était le bon. Il nous a permis de
protéger, comme aucun autre pays, nos concitoyens, nos entreprises et les
collectivités territoriales. Toutefois, pendant cette période si particulière,
notre endettement a augmenté, atteignant plus de 114 % du PIB, et nous devons
désormais agir avec responsabilité.
Depuis la crise sanitaire, nous avons amorcé la réduction de notre taux
d’endettement. C’est le résultat de notre effort de maîtrise des dépenses et du
rebond de l’activité économique en 2021 et en 2022, grâce aux politiques que
nous avons menées. Nous poursuivrons cet effort pour atteindre un ratio d’endettement
de 108,1 % du PIB en 2027.
Un tel effort est indispensable eu égard aux perspectives macroéconomiques et
aux incertitudes internationales, encore ravivées par les événements tragiques
de ces dernières semaines. Si l’inflation ralentit, elle reste supérieure aux
niveaux d’avant-crise. La progression des taux d’intérêt qui lui répond
entraînera, avec retard, un alourdissement considérable de la charge d’intérêt
de notre dette.
L’inflation a eu un effet direct sur le stock de dette par le biais des titres
indexés. La charge de la dette a été alourdie d’une quinzaine de milliards
d’euros en 2022, et du même montant ou presque en 2023. Dès 2024, cet effet
s’estompera de moitié grâce au ralentissement de l’inflation.
Ces titres sont pourtant utiles parce qu’ils permettent une diversification qui
améliore les conditions de financement. Ils ont aussi un effet contracyclique
qui a permis d’économiser une quinzaine de milliards d’euros entre 2012 et
2021, alors que l’inflation était inférieure aux anticipations et que les
recettes fiscales étaient moins dynamiques.
À ceux qui répètent à l’envi qu’il faut
emprunter exclusivement à taux fixe, je réponds : faut-il vraiment le faire
alors qu’on sait que l’inflation va baisser ? Cette dernière a aussi conduit
les banques centrales à mettre un terme à leurs programmes d’achats d’actifs et
à remonter leurs taux d’intérêt, ce qui se répercute sur le marché des
obligations souveraines. Nous empruntons désormais à un taux supérieur à 3 % et
nous anticipons un taux d’emprunt stabilisé à 3,5 % en fin d’année prochaine.
Cette hausse a déjà un impact sur notre charge d’intérêt de la dette. Surtout,
cet impact ira en s’amplifiant. La charge d’intérêt de la dette publique
s’établit à 1,7 % du PIB et s’élèvera, selon les prévisions, à 2,6 % du PIB en
2027. La seule charge de la dette de l’État coûtera alors 74 milliards d’euros.
C’est un niveau inédit, qui réduit
d’autant les marges de manœuvre de l’État pour financer d’autres politiques
publiques, alors que d’importants efforts d’investissement sont indispensables,
notamment pour mener à bien la transition écologique.
C’est pourquoi, à quelques jours de l’actualisation de la notation de la
France, nous devons impérativement tenir la trajectoire définie par la loi de
programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027, car une
dégradation de cette notation aurait des conséquences négatives pour notre
pays, et des effets délétères sur les taux auxquels empruntent les entreprises,
les collectivités territoriales et les particuliers.
La France reste particulièrement attractive pour les investisseurs du fait de
la liquidité de ses souches d’émission de dette et de la qualité de sa
signature – je salue d’ailleurs le travail de l’Agence France Trésor. Veillons
à ce qu’il en soit de même à l’avenir !
Mathieu Lefèvre (député)
> [Dette publique] 45 000
euros par Français ; 53,4 milliards d’euros d’intérêts dus à nos créanciers
majoritairement étrangers, soit l’équivalent des budgets du ministère de
l’intérieur et de la recherche réunis ; un milliard de dette à lever, chaque jour
ouvré, sur les marchés financiers. Pendant des années, ces chiffres – qui
n’étaient alors pas aussi marquants – ont été brandis comme le signal d’alarme
d’une politique économique et budgétaire en surchauffe. Pourtant, malgré le
rapport Pébereau de 2006 et la crise des dettes souveraines en 2011, notre pays
a poursuivi sa lente addiction à l’endettement avant que la majorité n’y mette
un terme en 2017, sous l’autorité de Bruno Le Maire et de Gérald Darmanin,
grâce auxquels la France est sortie de la procédure pour déficit excessif.
Dans un premier temps, la dette a agi
comme une drogue douce, sans que l’on y prenne garde : au milieu des années
2010, le coût de nos engagements financiers était équivalent à celui prévalant
dix ans auparavant. Après tout, à quoi bon réduire les déficits publics puisque
s’endetter ne coûte rien, voire rapporte de l’argent grâce aux taux d’intérêt
négatifs ?
Compte tenu de notre niveau d’endettement, des taux d’intérêt et de
l’inflation, notre souveraineté elle-même est menacée. Mais force est de
constater que ce discours est réfuté par une grande partie de la classe
politique. À l’extrême gauche comme à l’extrême droite, « sky is the limit » !
Ce nouvel adage semble avoir remplacé la notion pourtant essentielle de bonne
gestion des deniers publics.
Lors de la dernière campagne présidentielle, madame Le Pen, votre programme ne
proposait aucune mesure visant à revenir sur les dispositifs de protection
instaurés au cours de la crise sanitaire. Il est facile de dire que la France
s’est endettée, mais encore faut-il préciser quelles mesures vous auriez
souhaité retirer pendant la crise ! Ne fallait-il pas protéger les
restaurateurs, les artisans et les commerçants ? Vous aurez l’occasion de
répondre. (…)
Nous sommes réunis ce jour parce que nous
partageons la volonté de ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne ; la
volonté de ne pas avoir, en 2027, à dépenser plus au titre des intérêts de la
dette qu’au titre des dépenses d’investissement.
En ne réduisant pas les dépenses comme vous le proposez, en créant des dépenses
supplémentaires chaque jour, vous contrevenez à cet objectif et proposez une
politique publique conduisant à accepter, sans aucune vergogne, que nous
dépenserons plus en 2027 pour rembourser les fonds de pensions auxquels nous
empruntons, qu’en faveur de l’investissement dans l’éducation nationale et dans
la transition écologique. Allez comprendre ! En tout état de cause, ce n’est
pas la politique que nous soutenons.
Pour casser la spirale de l’endettement,
vous avez oublié deux moyens essentiels, monsieur le président de la commission
: la maîtrise de la dépense publique et l’accroissement de l’activité par le
travail. (Exclamations sur les bancs du groupe LFI-NUPES.) La majorité
présidentielle, autour d’Emmanuel Macron, s’y emploie précisément depuis 2017,
avec des résultats probants : la baisse inédite des impôts, lancée en 2017 a
permis à la France de retrouver la compétitivité qu’elle n’aurait jamais dû
perdre au début des années 2000. En retour, celle-ci a provoqué un
accroissement des recettes publiques, alors même que la pression fiscale est
significativement moindre.
Comme le rapporteur général l’a parfaitement exprimé, la hausse des taux
d’intérêt n’a pas seulement des conséquences sur l’endettement et sur la
gestion des finances publiques, mais aussi sur le monde réel, sur les taux auxquels empruntent les
particuliers et les entreprises.
Pour toutes ces raisons, le désendettement n’est pas une option. Nous
continuerons donc à soutenir une politique qui refuse le « taxer plus pour
dépenser plus ».
● MoDem
Bruno Millienne (député)
> Un Budget 2024 audacieux? le gouvernement a
fait le choix d'un budget de responsabilité avec qq projets d'équité fiscale
qui vont dans le bon sens.
> Particulièrement choqué par la frappe meurtrière sur un hôpital de Gaza, qui a fait des centaines de victimes, je condamne sans réserve cet acte immonde. Une pensée pour toutes les familles des victimes et pour leurs proches. Toute la lumière devra être faite sur ce drame.
> Mohamed
Laqhila (député)
> [ Dette publique] Qui peut ici
prétendre que nier la réalité la ferait disparaître ? Alors même que la dette atteint
un niveau monstrueux, cinquante années de déficits publics accumulés nous
obligent à assumer une charge de la dette qui est désormais de l’ordre de 55,5
milliards d’euros. À ce rythme, la charge de la dette sera en 2027 le premier
poste de l’État, correspondant aujourd’hui à l’éducation, c’est-à-dire à nos
enfants et à l’avenir de notre pays.
Alors, face à cette progression incontrôlée, deux choix s’offrent à nous. Je
commencerai par celui des oppositions, le moins responsable. Nous aussi, nous
pourrions faire croire aux Français que tout se finance à coups de dépenses, et
leur dire que l’État, contrairement aux ménages et aux entreprises, n’est pas
tenu de rembourser ses créanciers. Tels sont les propos du président Coquerel.
Nous choisissons, quant à nous, de tenir un discours de vérité, en rappelant
que chaque euro dépensé à payer les intérêts de la dette est un euro de moins
pour améliorer les conditions de vie des Français et pour envisager l’avenir
avec sérénité. Notre pays se doit de retrouver rapidement des marges de
manœuvre pour faire face à une liste toujours plus fournie de dépenses
indispensables – transition écologique, santé, éducation, justice, défense,
sécurité – et pour se préparer à d’autres éventuelles crises, afin d’y répondre
aussi efficacement qu’en 2020.
Nous devons dire aux Français que
maîtriser notre dette, c’est préserver notre souveraineté et assurer notre
crédibilité auprès de nos voisins européens. Ce décalage par rapport à eux
affaiblit considérablement notre leadership et notre capacité à peser dans les
débats qui auront lieu prochainement. Collègues de l’opposition, comment
voulez-vous être crédibles si nous sommes les mauvais élèves ? En effet, si
nous n’opérons pas un changement profond de méthode, dès le mois de décembre
prochain, notre note pourrait être dégradée par les agences de notation.
Une telle décision de leur part
affecterait lourdement notre souveraineté, en augmentant considérablement la
charge de la dette.
Sans grande surprise, le groupe Démocrate, faisant preuve d’un esprit de
responsabilité, propose d’appliquer une méthode, aussi rigoureuse que réaliste pour mettre en œuvre le désendettement de la
France. Elle repose sur trois grands piliers : prévision, évaluation,
sincérité.
D’abord, s’agissant de la prévision, les députés du groupe Démocrate sont
convaincus que la stratégie de désendettement doit s’inscrire dans le temps
long. C’est tout l’objet de la loi de programmation des finances publiques pour
les années 2023 à 2027, dont nous saluons l’adoption, ô combien nécessaire, en
nouvelle lecture. En effet, ce texte prévoit que nous passions sous la barre
des 3 % de déficit en 2026.
Ensuite, depuis plusieurs années, nous appelons de nos vœux la conduite
systématique d’une évaluation annuelle. Qu’il s’agisse de dépenses fiscales
inefficientes ou encore d’opérateurs de l’État à rationaliser, seule une
évaluation rigoureuse et systématique nous permettra, en toute objectivité, de
maîtriser notre niveau de dépenses publiques, en supprimant les dépenses
superflues.
Enfin, le troisième pilier est essentiel
pour un élu. Mentir aux Français ne résoudra pas leur problème. Nous devons
faire preuve de responsabilité, sans culpabiliser les Français, mais en étant
sincères sur la question de la dette. Oui depuis trois ans, nous avons mis en
œuvre des mesures exceptionnelles pour les protéger face aux différentes
crises. Mais il est temps de faire preuve de responsabilité budgétaire. En
effet, nous n’avons tout simplement pas d’autre choix pour conforter notre
crédibilité et préserver notre souveraineté, et envisager l’avenir avec
sérénité.
Collègues de l’opposition, sortez de votre rêve éveillé : il n’y a
malheureusement pas d’argent magique. Voilà la vérité que nous devons aux
Français. Nous devons nous libérer du fardeau de l’endettement et redonner à
notre avenir des ailes pour s’envoler vers la liberté financière.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Sommé de lutter contre les contenus illégaux en
ligne et de lutter contre la manipulation de l’information, le patron de X
songe à fermer son réseau en Europe plutôt que de se conformer au droit. Quel
aveu !!!
Valérie Hayer
Nous venons d’adopter la Facilité pour l’Ukraine
pour ancrer notre appui à Kiev jusqu’en 2027. Elle permettra de mobiliser
jusqu’à 50 milliards d’euros. Le but de la Facilité ? Mener la reconstruction
et la modernisation de l’Ukraine, tout en renforçant résolument ses liens avec
l’Union! Aider l’Ukraine financièrement, c’est un investissement pour l’avenir
de ce pays européen. Mais aussi pour nos démocraties et pour la sécurité de
l’Europe. C’est indispensable dans l’intérêt de tous les Européens. On agit ! (…)
Qui s’abstient de toute solidarité européenne avec l’Ukraine ?! Je vous le
donne en mille: Bardella et ses collègues du RN. Un an et demi après le début de
l’invasion russe, leur poutinophilie n’a pas dévié d’un iota. Et ils se disent
patriotes !
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