mercredi 2 août 2023

Propos centristes. France –Objectif 1% de croissance pour 2023 / Inflation / Relations économiques franco-chinoises / La stratégie indopacifique de la France / Coup d’Etat au Niger / Lutte contre les feux de forêt / Agriculture et biodiversité / Ticket de caisse sur demande…

Voici une sélection, ce 2 août 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> [Discours sur la stratégie indopacifique de la France]
(…) Très clairement, depuis maintenant un peu plus de cinq ans, la France assume une stratégie indopacifique et une présence renouvelée, renforcée, réinventée, tout particulièrement en Océanie.
D'abord parce que nous assumons l'importance de cette région qui représente 40% du PIB mondial et plus d'un tiers de notre commerce en dehors de l'Union européenne. C'est en Indopacifique, où la France compte 1,5 million de ressortissants, et un peu plus de 7 000 militaires qui contribuent à la paix et la sécurité. Oui, par ces territoires ultramarins, par cette présence forgée par l'histoire, la France est une puissance indopacifique, et nous reconnaissons très clairement l'importance de ce territoire.
J'ai présenté depuis 2018 cette stratégie en Inde, en Australie, à la Réunion, et nous l'avons ensuite déclinée au niveau de l'Union européenne, avec une boussole : la souveraineté des peuples et l'indépendance des États. Cette boussole est pour moi extrêmement importante, parce qu'en effet, l'Indopacifique tout particulièrement, et peut-être l'Océanie plus encore en son sein, a une souveraineté et une indépendance qui est bousculée par le monde contemporain.
D'abord, la prédation des grandes puissances. Les navires étrangers pêchent de manière illégale dans une Zone économique exclusive. Dans la région, de nombreux prêts aux conditions léonines étranglent littéralement les développements. Les pratiques commerciales sont de plus en plus détournées de leurs fondements. Les ingérences se multiplient. Il y a, en Indopacifique, et tout particulièrement en Océanie, de nouveaux impérialismes qui apparaissent et une logique de puissance qui vient menacer la souveraineté de nombreux États, les plus petits, souvent les plus fragiles. Et il y a dans le même temps les conséquences directes du changement climatique. La vulnérabilité climatique est une réalité contemporaine dans la région. Le trait de côte recule, les cyclones se multiplient, et tout ce qui déstabilise précisément l'indépendance au sens le plus profond du terme, qui vient remettre en cause votre souveraineté, votre indépendance, est là.
C'est pourquoi notre stratégie indopacifique consiste d'abord et avant tout à défendre, par ces partenariats, l'indépendance et la souveraineté de tous les États de la région qui sont prêts à travailler avec nous. Je le dis, en quelque sorte, de là où je parle. Je peux le faire avec d'autant plus de liberté, parce que nous reconnaissons notre passé colonial ici, au Vanuatu. L'histoire des Nouvelles-Hébrides est une histoire d'accaparement des richesses et d'exploitation des populations. Nous sommes les héritiers de ce passé de souffrances et d'aliénation, du trafic d'êtres humains dans le cadre de ce qui est appelé blackbirding, à l'exploitation des travailleurs tonkinois au profit des grandes exploitations agricoles coloniales, en passant par les atteintes à la coutume dans toutes ses expressions. Le Vanuatu a subi une colonisation aussi brutale que celle qui a sévi ailleurs, en Afrique ou en Asie. Cet héritage ne doit pas être oublié pour pouvoir se projeter vers l'avenir.
Aujourd'hui, nous sommes en quelque sorte à l'avant-garde de l'autodétermination des peuples. Venir ici avec plusieurs membres du Gouvernement, dont une ministre calédonienne, et elle-même en responsabilité dans une province ; le faire aux côtés de deux présidents de Gouvernement, élus indépendantistes, et le faire à côté du président Mapou, après les trois référendums que nous avons organisés conformément aux accords de Nouméa, sous l'observation des Nations unies ; c'est venir comme Président d'une France qui a fait tout ce chemin, celui que j'ouvrais hier à Nouméa, chemin de pardon et d'avenir, qui reconnaît son passé, mais qui assume aussi le principe d'autodétermination, qui regarde ensemble l'avenir, mais qui, par ce biais-là, veut aussi exister, assumer sa présence en Indopacifique.
En quelque sorte, cette présence et la stratégie que nous proposons, elle est respectueuse de l'histoire des peuples autochtones, respectueuse des cultures qui sont présentes, respectueuse des collectivités, mais elle assume complètement la force et l'ambition qu'elle veut porter dans la région. Et c'est cette France que vous avez devant vous et qui veut réengager avec le Vanuatu. (…)
Cette stratégie repose d'abord sur notre réengagement diplomatique et militaire. Nous avons, par notre présence militaire en Polynésie française et plus encore en Nouvelle-Calédonie, nos forces armées en Nouvelle-Calédonie qui sont là. Ce sont, à moins d'une heure d'avion, 1 600 militaires, des capacités aériennes, maritimes, terrestres. Et par la loi de programmation militaire que la France vient de voter et que je promulguerai dans quelques jours, nous allons investir 150 millions d'euros en équipements, en matériel de dernière catégorie, et nous allons déployer 200 militaires supplémentaires.
La force de cette présence, c'est sa complétude, mais c'est aussi sa réactivité, comme en témoigne le patrouilleur maritime de dernière génération sur lequel nous serons ensemble dans quelques instants, Monsieur le Premier ministre. Il va deux fois plus vite que son prédécesseur. Et cette réactivité, vous l'avez vu, quand, grâce à nos forces armées, le lendemain du cyclone de mars, la France a pu déployer du matériel humanitaire ici même pour venir en aide aux populations. Plusieurs tonnes de matériels déployés. Nous étions le premier pays à réagir grâce à ces capacités.
Ce que je veux ici vous proposer solennellement, c'est de consolider cette alliance respectueuse, géopolitique, militaire par des missions communes, celles que nous avons faites sur le plan maritime il y a encore récemment, il y a quelques semaines. Nous avons fait des échanges de savoir-faire, des formations pour l'action en mer, à Nouméa en mars dernier. Nous avons mis en place un cadre d'action commune pour lutter contre les prédations en mer, ainsi que, l’a encore démontré la mission du D'Entrecasteaux la semaine dernière avec nos amis de Nouvelle-Zélande. Et l'arrivée en avril de l’Auguste Bénébig, ce dernier patrouilleur maritime, que nous allons visiter tout à l'heure, illustre encore cette action.
Mais nous voulons aussi mettre en place de plus en plus de missions communes. Encore récemment avec le Prairial en Asie du Sud-Est, pour défendre cette liberté de navigation, et la mission Pégase 2023, qui vient de s'achever, qui a traversé 10 pays de l'Indopacifique et qui nous a conduits à déployer plusieurs Rafale qui étaient, si je puis m'exprimer ainsi, à mes côtés en Nouvelle-Calédonie il y a quelques jours. C'est un engagement de plus de 300 militaires, en particulier aviateurs français, s'appuyant sur ces forces, qui ont démontré, en coopérant donc avec plusieurs dizaines de pays de la région, la capacité de la France à se déployer, à se projeter, à agir en partenariat avec vous tous pour défendre cette souveraineté. Le faire sans hégémonie, en étant pleinement respectueux, avec cette capacité d'action, cette rapidité et cette volonté de défendre un Indopacifique ouvert, libre, pleinement souverain, et un territoire océanien respecté par tous, dans ses eaux comme dans ses airs.
C'est aussi pourquoi nous allons renforcer, je le disais, ces actions, nos actions de lutte contre la pêche illégale et non régulée, et renforcer nos actions de formation en déployant une Académie du Pacifique qui sera basée en Nouvelle-Calédonie, qui nous permettra de former plusieurs sous-officiers de la région ; c'est l'offre aussi de coopération que nous vous proposons.
Cette action, ce partenariat, nous voulons le compléter par un engagement aussi diplomatique, scientifique et d'action, qui repensent en quelque sorte la relation par un partenariat de développement et un investissement solidaire renforcé. En effet, la France porte un changement profond de philosophie de la relation entre le Nord et le Sud, sur la manière de lutter contre les défis contemporains. Très longtemps, on a parlé «d'aides publiques au développement», ce qui, dans l'approche même, a quelque chose de condescendant. Et nous avons laissé beaucoup de pays avoir à choisir ces dernières années entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique. Nous avons porté avec force un changement de philosophie profond que je veux appliquer de manière très concrète dans la région.
D'abord, nous parlons maintenant «d'investissements solidaires», parce que nous voulons, par un partenariat sur la base de ce qui est porté, voulu par vos pays, investir ensemble face aux défis globaux. Parce que c'est notre intérêt mutuel, et c'est le faire avec le secteur public et le secteur privé. C'est exactement le sens du réengagement que nous voulons ici mener et je vais le détailler. Mais aussi, nous voulons refonder très profondément la manière à l'international d'articuler cette action. C'est ce qu'en France, nous avons porté avec un nouvel agenda, et ce pacte de Paris pour les peuples et la planète. Nous l'avons d'ailleurs porté en s'inspirant de plusieurs autres États insulaires, caribéens, pacifiques et autres. La Barbade a joué un rôle absolument essentiel. Ce pacte de Paris pour les peuples et la planète repose sur des principes très simples.
Le premier : nul ne doit avoir à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le réchauffement climatique, parce que nombre de pays comme les vôtres ont les deux combats à mener. Le deuxième : chacun doit pouvoir souverainement choisir son chemin. Il n'a pas à être dicté par des grandes enceintes multilatérales qui ont été construites dans leur gouvernance au moment où nombre de ces États qui en sont eux-mêmes victimes n'existaient pas dans l'ordre international. Le troisième principe, c'est qu'il nous faut pour cela, mener un choc profond de financement international et que les pays du Nord acceptent de dépenser beaucoup plus, ce que nous avons fait en augmentant nous-mêmes nos budgets. Mais il nous faut pour cela, et on a commencé à le faire à Paris, réformer la Banque mondiale, réformer le Fonds monétaire international pour qu'ils prennent plus de risques, pour qu'ils financent davantage la lutte contre les conséquences du réchauffement climatique et contre la pauvreté. Le dernier principe, c'est qu'il nous faut mobiliser plus d'argent privé en parallèle avec nous. Regardez les sommes qu'on entend chaque jour. Le financement privé est partout, dans des grands fonds qui cherchent des projets. Ils sont dans nombre de vos pays. Encore faut-il adapter les règles.
Et l'un des éléments clés que nous avons adoptés à Paris, qui fait partie de ce pacte de Paris pour les peuples et la planète, c'est de prendre en compte dans nos critères financiers la vulnérabilité climatique et de dire que lorsqu'une catastrophe arrive, on doit la prendre en compte pour rééchelonner la dette des États qui ont été touchés. On doit la prendre en compte pour apporter des garanties adaptées à l'égard du secteur privé pour vous aider. Sinon, les pays pauvres, les pays en développement et les pays à revenus intermédiaires qui sont touchés de manière injuste, les premiers, souvent parce qu'ils sont insulaires, par les conséquences du dérèglement climatique sont ceux-là même qui ne pourront plus se financer dans l'ordre international, ni avec de la dette publique, ni avec du financement privé.
Ce changement profond d'organisation de stratégie, c'est celui que nous portons et que je suis venu ici défendre et qui, à mes yeux, est essentiel. De manière très concrète, nous allons appliquer cette philosophie ici, en nous réengageant.
L'Agence française de développement va se réengager dans toute la région. 200 millions d'euros seront consacrés au Pacifique par l'Agence française de développement sur ce quinquennat, soit cinq fois plus que les cinq années passées, et beaucoup, beaucoup plus que ce que nous faisions historiquement. Nous allons également ouvrir ici une présence de l'Agence française de développement. Nous allons aussi réengager du financement direct d'infrastructures dont vous avez besoin. La France prendra en charge la reconstruction de l'hôpital de Melsisi, détruit par un cyclone. Vous le comprenez, vous l'avez saisi, cet investissement solidaire, ce changement de philosophie, nous l'appliquons ici, en Océanie, et nous le portons directement avec vous.
Le troisième principe de ce réengagement, c'est le climat. Le climat est un pilier de la stratégie indopacifique, et en particulier océanienne, parce que la vulnérabilité climatique est ici. Ça fait partie de ces 4 P que j'évoquais et de ce nouveau pacte. Mais de manière très concrète, nous allons, là aussi, investir à vos côtés. Investir dans des moyens de recherche, investir dans des moyens d'action. C'est au cœur de notre stratégie indopacifique, et c'est exactement ce que nous avons décidé de faire en Nouvelle-Calédonie. C'est aussi ce que j'irai faire en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour préserver la biodiversité. Demain, je serai aux côtés de notre ami le Premier ministre James Marape pour lancer, de manière inédite, un grand programme d'investissement pour préserver la forêt, en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Ce que nous voulons faire ensemble, c'est ici vous aider à préserver votre espace, à vous protéger des changements climatiques et à mieux les prévoir. D'abord, par notre présence militaire pour protéger l'espace maritime. Ensuite, par notre action commune sur le plan climatique. Nous avons ensemble défendu une meilleure protection de la Haute-Mer avec l'accord BBNJ. Ensemble, nous sommes engagés par un dialogue sur lequel nous allons avancer aujourd'hui et des actions très concrètes.
Prendre une action pour mettre en place de nouvelles aires protégées, avancer contre la pollution plastique et je sais à quel point le Vanuatu en particulier est en première ligne sur ce combat. Ce que nous voulons ensemble, c'est un traité juridiquement contraignant qui nous permette de mettre fin à la pollution plastique en 2040. Nous nous battrons pour l'obtenir. Et nous nous battrons ensemble là où la France accueillera en 2025 le Sommet des Nations unies sur les Océans que nous coorganisons avec le Costa Rica. Cet agenda international pour les océans, on va donc le faire avancer ensemble, grâce à notre agenda. Nous allons prendre ensemble des décisions historiques pour protéger les espaces naturels encore préservés de l'exploitation, à commencer, et je vous en remercie, par les grands fonds marins. La France s'est engagée pour l'interdiction de l'exploitation de ces fonds, et je sais, là aussi, que je peux vous trouver à nos côtés sur ce sujet.
Sur tous ces points, de la réforme de l'architecture financière internationale, de la biodiversité en haute mer, des grands fonds marins, de la lutte contre le plastique, tout ça va constituer ce que nous lançons ensemble avec le Premier ministre, qui est un appel à la communauté internationale, dit " l'appel d'Ifira ". Cet appel d'Ifira est un engagement pris ensemble pour porter la force de ce pilier climatique qui est au cœur de notre stratégie océanienne et indopacifique.
Au-delà de ça, nous allons continuer à intensifier notre coopération scientifique à travers l'IFREMER, l'IRD, le CIRAD, qui existe déjà et que nous allons consolider ; et à travers les initiatives engageant d'ailleurs ces acteurs de recherche et que finance aussi l'Agence française de développement ; qui, avec plusieurs autres pays de la région, et je veux citer entre autres aussi la Nouvelle-Zélande, l'Australie, vous-même et plusieurs autres, nous permettent de construire des actions de recherche très concrètes pour mieux comprendre les évolutions maritimes, pour mieux prévoir les évolutions du trait de côte et pour aider davantage à protéger celui-ci des évolutions à venir.
J'avais l'occasion de le dire, et c'est d'ailleurs au cœur de plusieurs de ces initiatives régionales, c'est une manière aussi de tresser les savoirs qui existent dans les peuples autochtones, leur connaissance de la nature, leur réponse pour protéger celle-ci et la biodiversité, et la science que nous apportons grâce à nos organismes et à nos coopérations scientifiques. Cette coopération climatique est, à mes yeux, ce troisième pilier stratégique de cette alliance que nous voulons mener.
Et puis, le quatrième pilier, c'est celui de l'intensification des échanges très concrets régionaux. Il passe par notre réactivité, je le disais, en rappelant le déploiement très rapide que nous avons su mener au lendemain du cyclone, des cyclones qui ont touché votre pays. C'est ce que nous voulons renforcer à travers les systèmes d'alerte précoce. De manière très concrète, cette coopération régionale renforcée, nous allons la déployer sur plusieurs axes.
D'abord, la sécurité civile. Nous allons prévoir des avances de stocks d'urgence avec de nouveaux entrepôts en déployant un réseau de la Croix-Rouge française, car chaque seconde compte. Comme je l'ai annoncé, nos forces armées de Nouvelle-Calédonie vont accroître un renouvellement significatif qui va vous toucher, mais nous allons accroître aussi une présence avancée en termes de sécurité civile pour former, équiper et vous permettre de réagir en temps et en heure ici même.
La deuxième chose, c'est que nous voulons avancer et nous soutenons le gouvernement de Nouvelle-Calédonie dans un accord de commerce qui permettra de renforcer les liens commerciaux et l'intégration de la région.
Et puis, la troisième chose, c'est que nous voulons renforcer les échanges humains, culturels, universitaires et scientifiques, qui sont aussi les garanties d'une pleine souveraineté. Ce sont les étudiants, les chercheurs, les scientifiques, les entrepreneurs qui contribuent à donner à une Nation non seulement un sens de la fierté, mais aussi à faire fonctionner les institutions de l'État sans lesquelles il ne saurait y avoir de prospérité et d'épanouissement. Nous avons ainsi contribué à la construction de l'université du Vanuatu, qui doit être une première étape d'un projet encore plus ambitieux.
Ce que nous voulons soutenir désormais est, en quelque sorte, un programme Erasmus du Pacifique, à vocation à s'étendre sur l'ensemble de l'Indopacifique. Les étudiants de la région doivent pouvoir enrichir leur parcours universitaire avec une expérience à l'étranger et être en mesure de saisir toutes les opportunités que cet espace commun offre. C'est pourquoi la France veut bâtir, en lien avec vous et avec tous les gouvernements qui se joindront à cette initiative, dans un premier temps, un programme océanien de circulation des étudiants. Ce programme aura vocation à permettre des échanges et des années d'échanges entre les étudiants de la région et associera en particulier les universités qui sont les nôtres en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française, celles du Vanuatu et celles de tous les États de la région qui voudront rejoindre cette initiative. Je pense qu'elle est essentielle et qu'elle nous permettra d'avancer.
Je terminerai en disant aussi que, dans le cadre de ces échanges, il y a la force de la francophonie. Vous m'avez fait l'amitié tout à l'heure de m'accueillir en français, et je sais que vous avez été assidus ces derniers temps, en particulier à notre Alliance française, et ça me touche beaucoup. Je veux vous en remercier. Votre cousin, le Grand chef qui m'a accueilli avec un message coutumier, l'a fait dans un français bouleversant, lui dont le père accueillait le général de Gaulle il y a 57 ans. Ce lien n'est pas qu'un lien du passé, c'est un lien d'avenir. Et je veux avoir ce moment où je parle des échanges régionaux pour vous dire la force de cette présence est qu'on soit là tous ensemble sous cette forme. La France, elle est une, indivisible et plurielle.
Et vous savez, cette France qui peut vous paraître lointaine, à plusieurs milliers de kilomètres d'ici, elle s'est construite sur deux choses : l'État français, qui a soumis, non pas des tribus, mais des ducs, d'autres pouvoirs qui étaient concurrents à celui du roi. L'État français, par sa présence militaire, puis fiscale, et la langue. Et c'est une ordonnance de François 1er qui a vraiment consolidé l'unité de la France à travers la langue française, par l'ordonnance de Villers-Cotterêts. Cette langue, à travers les conquêtes, la colonisation et donc des pages sombres, tristes, à travers aussi des partenariats ; c'est une langue de tous les continents. Le soleil ne se couche jamais sur la langue française. Et des centaines de millions de locuteurs existent à travers le monde.
Cette langue est une chance y compris pour vous, une chance dans la région pour commercer, pour étudier, pour écrire. Je parle devant aussi un auteur, cher Président, et son éditeur. Mais une langue qui vous permet aussi, avec l'Asie du Sud-Est, avec l'Afrique, avec une partie de l'Amérique latine, d'échanger. La francophonie est une chance. Et le Vanuatu est une chance pour la francophonie, vous qui êtes dans cette région, le seul État indépendant francophone. Je veux ici que nous renforcions cette avancée de la francophonie, qui est une francophonie ouverte.
La francophonie n'appartient pas à la France. Elle appartient à celles et ceux qui écrivent, qui créent dans cette langue, qui inventent des mots qui parfois nous reviennent. Aujourd'hui, son épicentre, d'ailleurs, je le dis souvent, est, d'un point de vue démographique, sans doute dans le bassin du fleuve Congo. Et des mots inventés là-bas reviennent sur les rives de la Seine. Et des monts inventés ici vont circuler et revenir. C'est une force.
Et je veux que nous continuions d'avancer sur ce chemin, qui est un chemin de création, de coopération, et qui est un chemin qui nous fait revisiter la relation bilatérale d'une manière très différente, non pas en ressassant un passé qui, en quelque sorte, nous ferait souffrir, mais en assumant que c'est une chance. Grâce à la francophonie, dans cet espace océanique, vous avez des territoires français qui ont une culture, une identité qui sont là, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, je n'oublie pas Wallis-et-Futuna, qui sont une force, qui veulent coopérer avec vous, et beaucoup d'autres locuteurs français qui sont prêts à avancer et à agir. Je vous attends donc à Villers-Cotterêts, en 2024, où la France organise le Sommet de la francophonie qui nous permettra, là aussi, d'avancer sur nos cultures. (…)
Donner un peu de contenu à ce qu'est cette ambition indopacifique de la France dont vous avez entendu parler, mais surtout cette ambition océanienne que nous avons ensemble et que nous portons ensemble, avec la diversité de ce qu'est la France, avec la richesse de ses territoires et le respect pour les uns et les autres. Nous allons continuer tous ensemble à avancer. (…)
Vous l'avez compris, c'est un réengagement de la France en Mélanésie, ce sera un engagement, un réengagement en Micronésie, mais aussi en Polynésie. Cette première ambassade aux Samoa est absolument clé. Ce poste à Apia nous permettra également d'être en contact direct avec le Programme régional océanien de l'environnement, une organisation au cœur des enjeux dont nous venons de parler et qui concrétise, au-delà de ce que j'évoquais, les engagements très concrets qui sont les nôtres.

> [Stratégie indopacifique] L'objectif de notre stratégie Indopacifique n’est pas de rentrer en compétition, ni avec la Chine ni avec les États-Unis d'Amérique. Parce qu'on peut avoir des ambitions tout en restant lucides ; et nous le sommes. Mais quelle est la base de cette stratégie ? D'abord, c'est de réinventer le rôle et la projection de nos territoires ultramarins du Pacifique. Nous le faisons pour nous-mêmes. La France, à travers la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Wallis-et-Futuna, la Réunion, Mayotte, les Terres australes et antarctiques françaises existent dans l'Indopacifique. Nous avons un million et demi de compatriotes qui vivent dans cette région. Nous avons des milliers de soldats qui sont déployés tout au long de l'année, 8 000. Et nous menons de plus en plus d'opérations. Donc, nous sommes là.
Simplement, depuis des décennies, on sommait ces territoires de regarder vers Paris. Là, ce qu'on dit, c'est que c'est une chance formidable pour nous Français. Nous sommes dans cette région et on regarde cette région. Pourquoi ? Parce qu'elle a 40% du PIB mondial et il suffit de regarder autour lato sensu quand on prend l'Indopacifique, je dézoome par rapport à l'Océanie, vous avez juste l'Inde, la Chine, l'Indonésie, la part australe du continent africain, l'Australie. C'est intéressant de regarder le monde comme ça. Nous nous décentrons, mais en nous décentrant, nous recentrons nos territoires comme une chance et on se projette dans cette stratégie. Premier point, on le fait pour nous-mêmes.
Deuxième sujet, je crois que c'est la vocation de la France de se dire de ne pas rentrer dans un jeu de puissance, mais de dire : ce qu'on porte peut exister par la stratégie qui vient d'évoquer Monsieur le Premier ministre, la coexistence. Notre stratégie indopacifique, c'est d'offrir des partenariats totalement équitables avec des pays de la région, en égaux, à qui on dit :  nous avons peut-être, nous avec les Européens  ; parce que la France a annoncé sa stratégie indopacifique en 2018, puis on a travaillé en Européens et on a porté cette stratégie en 2020. Et on dit : nous, on défend les droits de l'homme, la dignité humaine, le respect de la Charte des Nations unies et les règles internationales. Donc, on est pour un espace indopacifique, libre, ouvert, où la liberté de la souveraineté de chacun est respectée et où la coexistence entre tous ces pays, avec cette diversité de trésors, peut coexister.
Et donc, qu'est-ce qu'on offre ? Des partenariats géopolitiques, militaires, mais qui sont non agressifs, qui permettent de faire respecter ces eaux territoriales contre la pêche illégale ou contre des incursions. Son espace aérien, c'est exactement ce qu'on vient de faire avec l'exercice Pégase. Et vous êtes une région où il y a beaucoup de vulnérabilité climatique. On peut aider à faire émerger des solutions, comme on vient de le dire à l'instant, de transition énergétique, de développement d'énergies renouvelables, de construction d'un modèle qui est aussi respectueux de l'histoire de cet espace. Et en particulier, dans l'espace océanien, ça a, je crois, eu beaucoup de force.
Voilà la stratégie de la France. Notre objectif n'est pas du tout de rivaliser avec la Chine ou avec les États-Unis d'Amérique, qui ont d'ailleurs des stratégies chacune différentes dans la région, et je ne les mets pas avec un signet égal, mais notre but est vraiment de faire respecter ces principes et de permettre aux pays de la région de réussir, parce que je pense que c'est aussi bon pour nous, et je le disais tout à l'heure, de ne pas avoir un conflit qui émerge dans la région où nous avons des habitants, des territoires qui veulent réussir, mais de créer un modèle de développement équilibré et d'avenir.

> [Niger] J'ai eu l'occasion, en effet, ces derniers jours, d'échanger à plusieurs reprises avec le Président Bazoum. J'ai également échangé avec plusieurs dirigeants de la région, dont le Président Talon et le Président Tinubu. D'abord, je veux dire ici avec beaucoup de clarté que la France condamne absolument avec la plus grande fermeté ce coup d'État militaire contre un dirigeant démocratiquement élu, courageux, et qui fait pour son pays les réformes et les investissements dont il a besoin et que nous accompagnons comme nous avons accompagné son prédécesseur depuis le début.
Ce coup d'État est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger et pour toute la région. C'est pourquoi nous appelons à la libération du Président Bazoum, à la restauration de l'ordre constitutionnel et nous soutenons les organisations régionales, en particulier la Cédéao, dans les décisions qu'elle aura à prendre ou de médiation ou de condamnation et de sanction à l'égard des putschistes s'ils venaient à progresser et finaliser leurs projets. Nous sommes aux côtés des dirigeants régionaux pour, là aussi, défendre la démocratie, l'expression libre des peuples et lutter contre toute manipulation. Pour le reste et les scénarios à venir, j'appliquerai le précepte Marape, c'est-à-dire que je ne répondrai pas à des questions hypothétiques.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> [Croissance du PIB atteint 0,5%] C’'est une performance remarquable, performance remarquable de l'économie française qui montre le succès de la politique économique que nous avons engagée depuis 2017 avec le président de la République, une politique économique qui repose sur les entreprises, les salariés et le travail. Et quand on regarde un peu plus le détail de cette performance on voit que pour la première fois la croissance française est tirée par les exportations, par l'investissement des entreprises, beaucoup plus que par la consommation des ménages, donc ça prouve une fois encore que notre appareil productif tourne bien, est efficace, il a produit 2 millions d'emplois depuis 2017, c'est une très belle performance. Et puis ça engage un cercle vertueux, où c'est la production qui finance notre modèle social, et la redistribution, et pas la redistribution que nous finançons à crédit. (…)
Cet objectif d'une croissance à 1% pour 2023 est un objectif que je confirme, il n'y a pas de raison de réviser la croissance avec 0,5% de croissance au deuxième trimestre 2023.

> Le message que je voudrais adresser à tous, ayez confiance dans l'économie française. Je vois bien qu'aujourd'hui l'épargne augmente, les dépôts Livret A ont augmenté de 25 milliards depuis le début de l'année, donc les Français mettent de côté en se disant les temps sont difficiles, l'économie va rencontrer des difficultés, on n'arrête pas de leur dire que ça va mal, eh bien non, l'économie française ça va bien, ayez confiance dans l'économie française, et la meilleure façon de soutenir l'économie française c'est effectivement de consommer. (…)
C'est dû aux salariés, c'est dû aux entrepreneurs, c'est dû aux ouvriers dans les nouvelles usines que nous avons ouvertes, plus de 300 depuis 2017, bien sûr c'est l'effort des Français, mais cet effort des Français, il donne des fruits parce que nous avons créé, avec le président de la République, les conditions du succès économique national, ces conditions c'est une fiscalité plus attractive, c'est de la formation, c'est de la qualification, c'est un soutien aux entreprises industrielles, c'est l'innovation, c'est l'investissement, tout ça donne des résultats, et croyez-moi, j'ai une très grande confiance dans les capacités de l'économie française à long terme, je suis persuadé que nous pouvons être la première économie décarbonée en Europe à horizon 2050.

> Il faut sortir progressivement d'un bouclier sur le gaz et d'un bouclier sur l'électricité, qui a massivement protégé nos compatriotes, si nous n'avions pas fait cela votre facture d'électricité elle aurait augmenté de 180 à 200 euros par mois depuis le début de l'année, ça n'a pas été le cas, simplement à un moment donné il faut être responsable et se dire que progressivement, sur l'électricité, nous sortons du bouclier tarifaire qui coûte très cher aux finances publiques, très cher à la dette française, et chacun sait que la dette il faut la réduire le plus rapidement possible. Je veux rassurer aussi de tous ceux qui nous écoutent, nous prenons encore à notre charge quasiment 40%, 37 très exactement, de la facture d'électricité des ménages.

> La France doit être une grande nation de production, c'est ça le défi français, depuis des décennies on a abandonné notre production, on s'est dit ce n'est pas grave, on va redistribuer de l'argent, on ne sera pas une nation de production, ni agricole, ni industrielle, ça a donné des drames sociaux, des drames économiques, c'était une faute économique, nous nous voulons, avec la majorité, avec le président de la République, avec la Première ministre, avoir une nation qui a des usines, qui a des fermes ,qui produit des biens agricoles et qui produit des biens industriels.

> Nous nous avons demandé aux industriels de faire tous les efforts nécessaires, nous le redemandons aussi aux distributeurs, je pense que chacun avance dans la bonne direction, les prix baissent, les prix baissent, l'inflation… je m'étais engagé à ce que l'inflation elle ralentit si elle diminue à partir de l'été, eh bien elle ralentit, elle diminue à partir de l'été, l'engagement a été tenu, l'engagement sur l'inflation et l'engagement sur la croissance ce sont deux engagements que nous avons tenus. Après il faut que ça aille plus vite, et il faut qu'à l'automne effectivement les prix alimentaires, qui pénalisent beaucoup nos compatriotes, baissent plus rapidement, et je peux vous dire que nous y travaillons et qu'on va mettre les bouchées doubles à la rentrée.

> Le bonus écologique va évoluer de manière très significative au 1er janvier 24, c'est-à-dire que ce bonus écologique sera attribué aux véhicules qui émettront le moins de CO2, voilà, ce sera un vrai bonus écologique. Aujourd'hui il est distribué à tous les véhicules électriques, quelles que soient les conditions de production de ces véhicules, or il y a des véhicules qui sont produits, par exemple en Europe, là où les normes sont les plus strictes, là où l'industrie émet le moins de CO2, vous avez le bonus, il peut aussi être attribués à des véhicules électriques ont été produits dans d'autres pays, où il n'y a pas les mêmes normes environnementales, pas les mêmes coûts de production parce que les normes sont moins strictes, c'est à la fois injuste économiquement, c'est inefficace aussi pour le climat, eh bien nous allons rétablir tout cela…

> [France-Chine] C'est un honneur d'être présent à Pékin aujourd'hui pour le premier dialogue économique et financier en votre présence, qui marque également la première réunion en physique depuis 2019, avant la pandémie.
Je vous le dis avec beaucoup de sincérité, ces réunions m'avaient manqué. Nous y accordons une importance majeure.
Vous l'avez rappelé, nous avons eu deux événements politiques importants entre nos deux pays : la visite d'Etat du Président Emmanuel Macron à Pékin et la visite du Premier ministre Li Qiang à Paris.
Ces deux déplacements et notre dialogue économique et financier d'aujourd'hui traduisent une chose très simple : la France et la Chine ont une relation amicale singulière, forte et ancienne. Nos deux pays entendent développer cette relation dans les années et décennies à venir.
Pour cela, nous avons 3 défis à relever ensemble.
1) La réorganisation du commerce mondial et des chaînes de valeur, surtout après le Covid19. A la suite de cette pandémie, il est naturel que les nations cherchent à avoir plus d'indépendance dans leurs chaînes de valeur pour pouvoir faire face à une éventuelle nouvelle crise. La leçon que nous avons tous tiré de la crise du Covid est que nous devons avoir plus de production nationale et plus de diversification dans nos approvisionnements. Ce choix ne doit pas nous empêcher de renforcer notre coopération dans certains domaines.
2) Le deuxième défi est celui du réchauffement climatique. Chacun voit bien l'accélération du réchauffement climatique, qui cause en ce moment même des drames partout dans le monde. Nous devons réagir et réagir vite. Cette transition climatique est aussi une opportunité industrielle majeure. La France a engagé une réindustrialisation accélérée qui donne des résultats. Nous avons aujourd'hui un des taux de croissance le plus élevé de la zone euro, avec une politique d'investissements dans l'industrie, l'innovation et les nouvelles technologies particulièrement ambitieuse. Nous tiendrons cette ligne avec constance comme nous le faisons depuis maintenant sept ans. Cette décision de réindustrialisation pour accélérer la transition climatique est aussi une opportunité de coopération majeure entre nos deux pays. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, les entreprises chinoises font des investissements majeurs en France. J'en citerai deux : Envision et XTC. Ce n'est que le point de départ d'une coopération industrielle que nous souhaitons beaucoup plus ambitieuse entre nos deux nations. Les investisseurs chinois sont les bienvenus en France, en particulier dans le domaine de la transition énergétique et climatique.

Cette transition climatique est un défi pour la France, pour la Chine, mais c'est un défi encore plus important pour les pays les plus pauvres de la planète. De ce point de vue-là, la coopération multilatérale à laquelle sont attachés nos deux Présidents, est absolument fondamentale. La participation du Premier ministre chinois au Sommet à Paris pour un nouveau pacte financier mondial était un signal positif majeur dont nous sommes reconnaissants. La coopération que nous avons dans le cadre du cadre commun sur le traitement de la dette des pays vulnérables est aussi une coopération majeure à laquelle j'attache beaucoup d'importance. J'espère que nous arriverons à un accord très prochainement sur le cas du Sri Lanka. Dans le G20, à la Cop 28, nous avons aussi des champs de coopération multilatéraux fondamentaux pour lutter contre le réchauffement climatique. Servons nous en !
3) Le 3ème défi est la révolution technologique Je pense en particulier à l'IA générative et le calcul quantique qui vont bouleverser le fonctionnement de nos sociétés ainsi que de nos économies, et qui doivent appeler à la réflexion commune.
Ces trois défis, nous voulons les relever ensemble, dans un esprit d'amitié qui a toujours caractérisé la relation entre nos deux pays.
Cela suppose d'abord d'avancer sur nos sujets de coopération traditionnels : les licences bancaires, le nucléaire civil, les cosmétiques, l'agro-alimentaire, l'aéronautique. Sur tous ces sujets, j'espère que nous franchirons de nouvelles étapes lors de cette réunion.
Il est également essentiel de réfléchir à l'élargissement et l'approfondissement de ces coopérations entre nos deux pays. Nous souhaitons ouvrir de nouveaux champs de coopération avec la Chine. Alors profitons de ce dialogue pour en discuter.
Nous voulons accueillir des investissements chinois majeurs sur le territoire français et nous sommes prêts à réfléchir à la nouvelle coopération technologique sous l'angle des technologies qui relèvent du domaine de la souveraineté ou non.
L'année 2024 est essentielle car marquera le 60ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays. Nous pourrions nous fixer cette échéance comme un marqueur du renforcement de nos coopérations économiques et industrielles.
Faisons de ce 60ème anniversaire l'illustration de l'amitié entre nos deux pays.

> C’est le premier dialogue économique et financier de haut niveau franco-chinois (DEFHN) qui se tient en physique depuis 2019. Nous sommes très heureux d’être ici en présentiel. Cela permet d’avoir de meilleurs résultats.
Ce dialogue économique et financier fait suite à deux étapes importantes qui participent au renforcement de l’amitié entre nos deux pays : d’abord la visite d’Etat du Président Emmanuel Macron à Pékin en avril dernier, et ensuite la visite du Premier ministre chinois fin juin, à l’occasion du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial.
Le DEFHN est donc la troisième étape dans cette année 2023 qui marque le renforcement de la coopération et de l’amitié entre la France et la Chine et qui doit conduire au 60ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays, en 2024. Nous voulons progresser d’ici là dans le renforcement de notre coopération.
Ce DEFHN a donné des résultats très concrets dans le domaine de notre relation bilatérale avec une déclaration commune qui fait état de 22 points d’accords. Dans ces points d’accord, nous avons obtenu des avancées dans quatre domaines fondamentaux de notre relation économique :
- Sur les cosmétiques : je rappelle que ce secteur représente 3 milliards d’euros d’excédent commercial pour la France. Nous avons décidé la création d’un groupe de travail conjoint, qui se réunira pour la première fois avant la fin de l’année, en France. Ce groupe de travail a pour objectif de trouver des solutions communes sur la question de la propriété intellectuelle et de la sécurité des produits cosmétiques.
- Sur l’aéronautique : nous sommes convenus d’accélérer l’obtention de certifications pour le Falcon 8X et pour deux moteurs Safran.
- Sur l’agroalimentaire : nous avons eu la garantie d’un meilleur accès au marché chinois pour les protéines porcines à usage alimentaire ainsi que l’accélération des travaux sur le zonage aviaire qui concerne très directement nos producteurs français.
- Sur la finance : nous souhaitons approfondir notre relation dans les domaines du crédit à la consommation, de la finance verte ou des émissions obligataires.
Nous avons également utilisé ce DEFHN pour rappeler notre attachement au multilatéralisme et à une meilleure gouvernance économique mondiale.
La France comme la Chine défendent une vision multilatérale de l’ordre mondial, notamment sur le sujet de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique. Seule une coopération multilatérale approfondie, de qualité et constante nous permettra d’atteindre les résultats attendus pas nos populations en matière de transition climatique.
Nous voulons aussi, dans ce cadre multilatéral, porter une attention particulière aux pays les plus vulnérables. Ne laissons pas les pays les plus fragiles devenir les premières victimes de la transition climatique, après avoir été les premières victimes de la crise du Covid. Nous devons leur tendre la main et éviter une nouvelle divergence mondiale entre pays développés et pays les plus pauvres de la planète.
De ce point de vue-là, les initiatives qui ont été prises sur la dette ont été fructueuses. Le cadre commun est un cadre efficace pour trouver des solutions à ces pays en difficultés. Je pense à la Zambie, au Ghana et à l’Ethiopie. Au-delà de ce cadre commun, il faut trouver de nouvelles solutions pour les pays à revenu intermédiaire, et c’est ce que le président de la République a rappelé lors de son déplacement au Sri Lanka. Nous allons d’ailleurs travailler sur le cas du Sri Lanka à la demande du Président Emmanuel Macron.
Enfin, le troisième élément dans ce volet multilatéral, c’est l’importance d’avoir un nouveau cadre financier, car l’existant est totalement insuffisant. Nous avons porté, lors du Sommet de Paris, cette volonté de réformer en profondeur le cadre financier international. La présence du Premier ministre chinois à Paris était un geste de coopération qui a été particulièrement apprécié et qui nous a permis de progresser sur ce nouveau cadre financier.
Je terminerai par un sujet qui nous a beaucoup occupé et qui me semble absolument majeur : la transition industrielle vers un nouveau modèle économique décarboné.
Cette transition industrielle vers un nouveau modèle économique décarbonée est une occasion unique de renforcer nos coopérations industrielles. C’est une occasion unique d’accélérer nos coopérations dans le domaine de véhicules électriques, des systèmes de décarbonation, des batteries ou des carburants durables
J’en veux pour preuve deux investissements chinois en France majeurs : Envision à Douai et XTC à Dunkerque. Ces deux investissements sont la preuve qu’il est possible d’accélérer notre coopération industrielle entre nos deux pays.
Nous souhaitons que la Chine réfléchisse à de nouveaux investissements industriels majeurs en France, dans un contexte où la croissance française reste soutenue. Nous avons obtenu au deuxième trimestre de cette année une croissance de 0,5%, qui montre les capacités de l’économie française.
Depuis plus de six ans, nous avons fait, avec Emmanuel Macron, le choix de la réindustrialisation du pays et de la décarbonation de notre économie. Nous avons aussi fait le choix de l’innovation avec le plan France 2030. Tout cela créé des opportunités très intéressantes pour les investisseurs chinois. A ce titre, je me rendrai à Shenzhen demain pour rencontrer les représentants de BYD et de XTC.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Je l’ai dit aux policiers de France : je suis leur chef et je les soutiens. Comme l’immense majorité des Français, je suis du côté de la police nationale. Quand des policiers et des gendarmes ne respectent pas les règles de la République, il faut pouvoir les sanctionner. En même temps, je constate que les policiers et les gendarmes prennent des risques tous les jours pour nous protéger. Après les émeutes, il faudrait plus les remercier et les encourager que leur faire des procès médiatiques. Beaucoup de choses peuvent être améliorées, comme la protection fonctionnelle pour les accompagner face aux frais d’avocats, de médecin… Sur l’anonymisation des procédures, je suis prêt à y travailler. Sur les autres propositions des syndicats, j’ai dit qu’on les étudierait. Mon souci, c’est de protéger les policiers dans leurs actions.

> [Projet de loi Immigration] Le texte a été déposé en Conseil des ministres et adopté en commission des lois au Sénat. Le gouvernement le remettra à l’ordre du jour en octobre au Sénat. Nous devrions avoir un texte en début d’année qui permettra de lutter fortement contre l’immigration irrégulière et la délinquance des étrangers.

> [Nouvelle unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile (UIISC) à Libourne] C’est une annonce importante : 565 militaires de la Sécurité civile et leurs familles vont s’installer à Libourne, en cœur de ville. L’État va investir 318 millions d’euros. Plusieurs critères ont été retenus : il n’y aura pas d’artificialisation des sols, car il s’agira de rénover des bâtiments existants ; Libourne est aussi à proximité d’axes routiers importants, d’une desserte SNCF et de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. Comme l’avait annoncé Emmanuel Macron après les incendies de l’année dernière, il y aura bien une base de la Sécurité civile dans le Sud-Ouest. L’installation de Libourne viendra s’ajouter à celles de Nogent-le-Rotrou, Brignoles et Corte. Nous serons au rendez-vous du réchauffement climatique. (…)
Ces sapeurs-pompiers seront projetables à tout moment. Ils pourront apporter leur concours aux pompiers professionnels et volontaires face à des feux importants ou des catastrophes naturelles. Ils ont aussi la capacité de réaliser d’importants travaux de génie civil. Enfin, ils pourront être mobilisés à l’international.  (…)
Nous allons étudier l’installation de la seconde base aérienne de Sécurité civile à Mont-de-Marsan. Je me rendrai à son invitation dans les Landes à la fin du mois pour cela.

> [Canadair, hélicoptères Dash] Nous disposons aujourd’hui d’une seule et unique base à Nîmes. L’installation d’une « base fille » à Mont-de-Marsan permettra une intervention plus rapide dans l’Ouest et le Sud-Ouest. Quant au nombre et aux types d’appareils concernés, nous y travaillons.

> En 2023, nous passerons de 37 à 40 hélicoptères bombardiers d’eau. Quatre ont déjà été achetés et tous les autres seront renouvelés. Pour les Canadair, l’objectif est de passer de 12 à 16. Deux ont déjà été achetés et nous seront prochainement livrés. Deux autres seront achetés. Et là encore, nous avons prévu le renouvellement de la flotte.

> Je le rappelle : neuf feux sur dix sont d’origine humaine. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont tous criminels. Parmi les 200 brigades qui ouvriront en France, certaines seront spécialisées dans les atteintes à l’environnement. Et ce sera le cas dans les Landes et en Gironde.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Niger] (…) La France, comme toujours, protège ses ressortissants.  (…) Nous sommes extrêmement vigilants et je crois que le message adressé par le Président de la République a bien été entendu sur place : quiconque s'attaquerait aux ressortissants français, eh bien, verrait une réplique forte intervenir. J'espère simplement que ce ne sera pas le cas, évidemment. Ce message doit être entendu. Il est d'une grande clarté et d'une grande fermeté. (…)
Il y avait avant cette tentative de putsch un peu plus d'un millier de ressortissants français. Compte tenu du fait que nous sommes en été et en période de congés scolaires, il y en a sans doute moins de la moitié. Ils ont été tous contactés. Des mesures de précaution sont prises, comme toujours, vous savez, dans ce type de situation. En amont, nous prenons des mesures de précaution, je peux vous confirmer que cela a été le cas et qu'elles seront renforcées si c'était nécessaire, mais il n'y a pas de décision d'évacuation au moment où je vous parle.

> [Niger] Emmanuel Macron a rappelé l'amitié qui lie nos peuples, et nos pays ont mené ensemble une lutte contre les groupes armés terroristes, ont coopéré pour le développement de la région. Voilà ce qu'il faut ne pas oublier et avoir en tête. Cela permet d'ailleurs de juger le coup d'Etat ou la tentative de coup d'Etat qui est en cours comme étant particulièrement anormale au regard de ce qui lie la France et le Niger. Donc je le redis : condamnation simple et claire depuis le début ; fermeté ; demande de retour à l'ordre constitutionnel ; demande de restauration dans ses fonctions du président élu. C'est exactement ce que les chefs d'Etat des pays de la région viennent de décider cet après-midi, en assortissant d'ailleurs ces rappels d'une série de mesures immédiates de sanction : fermeture des frontières, gel des avoirs des militaires impliqués et de l'Etat, blocus aérien. Je crois que le message du sommet de la CEDEAO, c'est clairement que le temps des coups d'Etat ou des aventures individuelles est révolu en Afrique. Cela doit cesser. Nous saluons la fermeté des décisions qui ont été prises par les pays de la région.

> [Niger] Ce sera aux putschistes de dire qui est derrière eux et qui les soutient, s'il s'agit d'aventures individuelles ou d'autre chose. Mais quoi qu'il en soit, les coups d'Etat ne sont pas acceptables, menacent la sécurité d'un pays, menacent aussi la stabilité de la région, donc la région s'est exprimée en disant ce qu'elle pensait.

 

Gabriel Attal (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Les savoirs fondamentaux, y compris au cœur de l’été ! A la rencontre d’élèves en colonie de vacances apprenante. Combler un retard, préparer la rentrée à venir, tout en s’évadant et en sociabilisant : ils sont 80 000 enfants à en bénéficier cet été.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Echanges avec Sarah El Hairy sur des sujets d’importance et parfois d’inquiétude pour nos agriculteurs : stratégie nationale biodiversité 2030, Plan eau, restauration des haies et gestion de la prédation en particulier du loup. Agriculture et biodiversité sont intimement liées. Nous allons agir pour conjuguer nos objectifs de souveraineté avec ceux de préservation de nos écosystèmes. Nous devons désormais avancer.

> Réunion de travail ce matin avec Elisabeth Borne pour évoquer les enjeux majeurs pour notre pays et notre agriculture : souveraineté alimentaire, planification écologique, préservation et renforcement de nos puits de carbone dans un contexte mondial perturbé par des crises climatiques, géopolitiques et économiques. Notre engagement est clair:
- Nourrir les Français tout en préservant notre environnement.
- Agir en cohérence, donner de la visibilité et des moyens aux acteurs des filières agro-alimentaires et forestières pour mener les transitions.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Froisser et jeter son ticket de caisse quelques secondes après un achat est devenu un geste très répandu. Pour autant, avec près de 30 milliards de tickets imprimés en France chaque année, ce geste en apparence anodin représente un gaspillage trop important. Désormais, le ticket de caisse, c’est sur demande, et lorsqu’on en a besoin. La France, comme souvent pionnière en matière d’économie circulaire et de sobriété, est le premier pays européen à interdire l'impression systématique des tickets de caisse. Issue de la loi anti-gaspillage, cette mesure de bon sens constitue un pas de plus pour ancrer la lutte contre le gaspillage dans nos vies.

> La fin du ticket de caisse est un geste écologique de bon sens, même si dans un certain nombre de cas on peut toujours continuer à le demander. Mais le geste écologique permet d'économiser des milliards de facturettes.

> Ce n'est pas parce qu'il pleut qu'il n'y a pas de problème de sécheresse, de la même manière que ce n'est pas parce que les températures sont plus basses que les normales pendant quelques jours qu'il n'y a pas de dérèglement climatique.

> Certains pays voudraient qu'il n'y ait plus de G20 consacré aux questions climatiques, alors que c'est le défi auquel on est tous confrontés et qui emporte tous les autres. On ne peut pas juste détourner le regard quand ça arrange certains.

> [Sommet du G20 de l'environnement] J’ai un sentiment d'amertume devant l'impossibilité de se mettre d'accord à 20 pays, dont certains s'abritent derrière des prétextes, avec un décalage insupportable avec l'actualité.

> Pleinement conscients de l’urgence d’agir, les élus locaux, les acteurs du secteur du tourisme, les Français accentuent leurs efforts pour économiser l’eau et investissent massivement dans la réutilisation des eaux usées.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> A compter de ce 2 août, jour du dépassement, l’humanité vit à crédit. Avec nos efforts de sobriété, nous pouvons repousser cette date dans l’année. En réduisant nos émissions de CO2, comme les Français l’ont fait l’an passé, nous luttons contre le dérèglement climatique.

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention)
> La loi bioéthique du 2 août 2021 est une promesse tenue et une avancée majeure. Depuis, les demandes de PMA augmentent, témoignant de la volonté des Français, et en particulier des femmes, de s’emparer de ce droit. Merci aux ministres et parlementaires qui ont porté ces avancées.

> Échange nourri avec Elisabeth Borne sur quelques chantiers de santé: suivi de la situation estivale, attractivité des métiers, attentes des professionnels de ville, préparation des campagnes de prévention… La mobilisation est totale pour construire des réponses concrètes.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Moi je n'aurai jamais de double discours vis-à-vis des policiers. Quand, avec le ministre de l'Intérieur, on a pu aller à leur rencontre, à leurs côtés, voir des policiers blessés dans le cadre de leurs fonctions, parfois avec des individus face à eux qui veulent tuer du flic, parce que cela existe, eh bien on sait la difficulté du travail des policiers. Donc moi j'ai une absolue certitude que les policiers ils ont le sens du devoir, ils savent que la population a besoin d'eux. (…)
Ils ont été reçus par le ministre de l'Intérieur, qui les a écoutés, qui les a, je crois compris, comme il le fait depuis trois ans. Vous savez, les policiers, les gendarmes, les policiers municipaux, les sapeurs-pompiers, ils savent qu'ils ont à la tête du ministère de l'Intérieur un ministre qui est extraordinairement engagé à leurs côtés, qui les défend, qui défend leur honneur, qui défend les moyens qui se sont les leurs pour travailler, qui défend aussi leurs conditions de travail, qui défend leur rémunération, ils savent qu'ils peuvent compter sur le ministre de l'Intérieur, qu'ils peuvent compter sur le gouvernement, pour pouvoir les défendre et les protéger.

> Vous savez, moi je fais le constat, depuis une semaine, qu'il faudrait quasiment que chaque responsable politique choisisse son camp, c'est très marquant. On peut défendre les policiers, je le fais sans ambiguïté, avec intensité, comme je l'ai toujours fait, comme le ministre de l'Intérieur, comme l'ensemble du gouvernement, l'a toujours fait, défendre l'institution judiciaire, défendre le lien entre la police et la jeunesse, j'étais hier avec des policiers qui encadrent des jeunes pendant les vacances, qui font un travail absolument formidable. On n'a pas, en République, à choisir son camp. (…)

> Quand les policiers font le choix de se mettre en retrait, eh bien ceux qui trinquent c'est les plus pauvres, c'est les plus précaires, c'est ceux qui ont eu le plus besoin de cette institution, et de la police, et c'est souvent dans les quartiers populaires qu'on a besoin de la police, donc oui, le travail des policiers est central, indispensable, dans notre société, et c'est donc pour ça que quand ils se mettent en retrait ça a des conséquences, immédiates.

> Il faut, dans ces moments, particulièrement es moments de grande tension, rappeler des choses simples, l'Etat de droit. Le président de la République l'a fait dans la plus grande clarté, «en République, nul n'est au-dessus des lois», c'est le premier principe. Deuxième principe c'est que nul n'est en dessous des lois, c'est celui de la présomption d'innocence, il doit s'appliquer à tout citoyen et singulièrement aux forces. Troisième principe, puisque c'était important, c'était le fond dans le débat public, c'est la séparation des pouvoirs, c'est l'indépendance de la justice, elle a parfois été mise en cause, elle doit s'appliquer, cette indépendance-là, et défendre ces institutions de la même façon, ce n'est pas, encore une fois, choisir un camp, on y perd toujours quand on donne le sentiment qu'il y a, ou d'un côté la justice, ou d'un côté la police, on peut défendre l'un et l'autre.

> Les policiers ont formulé des propositions, c'est aux responsables politiques de pouvoir les entendre. Ils ont formulé des propositions notamment sur la protection fonctionnelle, moi je considère, pour l'ensemble des agents publics, qu'on peut peut-être encore améliorer les choses sur cette protection fonctionnelle (…)
Singulièrement un fonctionnaire de police, soit quand il est incriminé, pour l'accompagner dans une procédure judiciaire, soit quand il est lui-même victime d'attaque, la protection fonctionnelle c'est aussi pour protéger, pour défendre, un policier, un fonctionnaire. (…)
Je pense qu'on peut encore améliorer la situation. Vous savez, moi je suis très marqué, indépendamment des policiers, moi je suis le ministre de la Fonction publique, de l'ensemble des fonctionnaires, de voir à quel point les fonctionnaires, qui sont en première ligne, c'est le cas d'évidence pour les forces de l'ordre, c'est le cas aussi pour tous les agents qui sont derrière des guichets, c'est le cas pour des agents qui sont dans des hôpitaux, dans des écoles, vivent des agressions aujourd'hui, qui sont d'une intensité chaque jour davantage, nous avons vécu des drames, des fonctionnaires ont été assassinés encore ces derniers mois. (…)
Donc je formulerai, avec mes collègues du gouvernement, des propositions pour pouvoir mieux protéger les fonctionnaires, les agents publics de notre pays, je pense qu'on peut le faire sur la protection fonctionnelle, faciliter son déclenchement, qu'il soit plus immédiat, parfois ça se joue dans des conditions pratiques, améliorer la protection fonctionnelle pour les ayant-droit, c'est-à-dire parfois la famille des fonctionnaires, qui peuvent être menacés, incriminés, faire en sorte par exemple qu'une administration puisse porter plainte en lieu et place de l'agent qui a été agressé, immédiatement, même quand il n'y a pas eu de dommages matériels sur une administration, voyez, il y a aujourd'hui des dispositifs qu'on peut améliorer et le gouvernement travaille, nous nous sommes encore réunis cette semaine, à pouvoir formuler des propositions pour améliorer les dispositifs de protection des agents publics parce que ce sont eux qui sont en première ligne, qui rendent les services publics, nous l'avons vu encore avec les violences urbaines il y a quelques semaines.

> Il y a une colère, une lassitude, des forces de police, que je crois que chacun peut comprendre, et d'ailleurs la population française ne se trompe pas sur cette question-là, elle soutient, sans ambiguïté, majoritairement, massivement, la police qui la protège au quotidien, et moi je n'aurai jamais de double langage.

> Aujourd'hui beaucoup d'employeurs ont des difficultés à recruter, c'est vrai dans le privé, c'est vrai dans le public, mais c'est encore plus vrai dans la Fonction publique, et c'est moi mon combat principal. C'est la raison pour laquelle, d'abord, il faut considérer qu'il y a une partie de la réponse qui doit se situer sur la fiche de paie, moi c'est la raison pour laquelle je me bats pour obtenir des moyens pour revaloriser la rémunération des fonctionnaires de ce pays. (…)
Pour les fonctionnaires les moins rémunérés. J'ai obtenu cette année qu'on puisse avoir une enveloppe salariale qui soit équivalente à ce que nous avons fait l'année dernière, ça sera 3,5 milliards d'euros sur la deuxième partie de l'année, plus de 6 milliards d'euros l'année prochaine consacrés à revaloriser. Voyez, pour les fonctionnaires qui sont au début de leur rémunération, c'est-à-dire les moins bien rémunérés, ça sera des augmentations de plus de 7%, de plus de 7%, entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024, donc c'est plus d'une centaine d'euros pour des fonctionnaires qui sont en début de grille, c'est-à-dire ceux qui ont pris l'inflation, pardon pour l'expression, mais en pleine face, de plein fouet, parce que l'inflation elle reste moins forte que dans les autres pays européens, mais elle est, et elle est particulièrement là sur les produits de première nécessité. (…)
C'est la raison pour laquelle j'ai fait le choix, dans les propositions que j'ai soumises à la Première ministre, qui les a actées, activées, de pouvoir concentrer nos efforts justement sur les plus faibles rémunérations, parce que vous mentionnez une augmentation générale, de 1,5%, effectivement les plus hautes rémunérations dans la Fonction publique, comme ailleurs, elles sont moins impactées par une augmentation de l'électricité parce que dans le panier ça coûte moins dans le budget d'un ménage, ça a moins d'importance, mais pour quelqu'un qui est au niveau du SMIC ou un petit peu au-dessus du SMIC, oui la conséquence est très forte, et donc c'est la raison pour laquelle les plus hautes rémunérations elles augmenteront que de 1,5%, mais les premiers niveaux de rémunération dans la Fonction publique ça sera, en rémunération fixe, de plus de 7%. Et je ne m'arrête pas là puisque, à la rentrée, considérant justement cette difficulté de pouvoir d'achat, j'ai fait le choix de pouvoir verser pour environ la moitié des fonctionnaires une prime de pouvoir d'achat, elle sera de 800 euros, de 800 euros, elle sera versée à la rentrée, pour les fonctionnaires les moins bien rémunérés, et elle ira jusqu'à 300 euros bruts, jusqu'à 3250 euros de rémunération. Donc voyez, je pense qu'une première partie de la réponse c'est de ne pas regarder à côté quand on parle fiche de paie, mais ça ne suffit pas, l'autre partie de la réponse est dans les conditions de travail, les conditions d'organisation du travail, le logement des fonctionnaires, la santé au travail, l'égalité entre les femmes et les hommes, l'adaptation du temps de travail.

> [Un professeur devant chaque classe à la rentrée] L'année dernière il manquait 4000 professeurs, quand on a regardé les choses à la fin de l'année, le différentiel entre le nombre de professeurs qui étaient dans le budget et puis, au fond, ceux que nous avons réussi, soit à garder, vous avez bien raison, ou à attirer dans la Fonction publique, donc c'est un immense chantier sur lequel mon collègue Gabriel Attal est extrêmement engagé, c'est à la fois un chantier d'attractivité, des mesures très importantes ont été prises, 2 milliards d'euros pour la rémunération fixe, inconditionnelle, des professeurs, 1 milliard d'euros supplémentaire pour ceux justement qui s'engageront dans des missions, et notamment, c'est une partie de la réponse, pour pouvoir mieux remplacer à l'école, c'est un chantier qui est absolument primordial, central. (…)
Nous avons fait justement les choses pour pouvoir accélérer les recrutements, et comme le président de la République l'a indiqué, comme la Première ministre, comme le ministre de l'Education nationale l'a indiqué, à la rentrée il y aura un professeur dans chaque classe, c'est l'engagement que nous prenons et c'est le travail quotidien que mène mon collègue Gabriel Attal, et que nous menons tous pour aussi, je le disais, il ne faut pas regarder à côté des sujets, revaloriser la rémunération, repenser aussi plus globalement l'attractivité des métiers.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> le ticket de caisse à la demande rentre en vigueur. Le ticket de caisse, sauf quelques exceptions, ne sera plus imprimé automatiquement à votre passage en caisse. Rassurez-vous, on ne le supprime pas. Si vous le voulez, il suffit de le demander.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Comme je m’y suis engagé, oui, le train des primeurs continuera à rouler, entre Perpignan et Rungis. Nous lançons la procédure pour assurer sa continuité, au-delà de 2024

 

Sabrina Agresti-Roubache (secrétaire d’Etat chargée de la Ville)
> Comment l'Etat aide les commerçants, c'est assez simple, en participation avec les collectivités territoriales, la région, la Chambre de commerce, qui a été très investie, j'ai été élue cinq ans à la Chambre de commerce donc… Bruno Le Maire s'est beaucoup appuyé sur les réseaux consulaires, par exemple la région Sud a tout de suite mis 10.000 euros pour chaque commerce dégradé. Et comment l'Etat réagit ? avec le projet de loi reconstruction, c'est-à-dire un projet de loi qui a été voté, donc à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, ce qui permet en réalité aux commerçants, aux bâtiments publics touchés, comme les écoles, les mairies, les commissariats, d'être tout de suite reconstruits et de non plus passer, vous savez, par des appels d'offres, pour ceux qui doivent tout de suite reconstruire pour la rentrée, accélérer et surtout réduire les temps, les délais, les délais pour obtenir les aides, les subventions, et aussi mettre à contribution les assureurs pour aussi être réactif comme nous nous l'avons été quand… voilà, le PJL Reconstruction a été voté en une semaine à l'unanimité, ça c'est la première chose. La deuxième chose, si vous permettez, les forces de l'ordre, avec le travail remarquable qu'elles ont fait, parce qu'il a fallu faire front – je rappelle juste rapidement la double tutelle, je suis rattachée au ministère de l'Intérieur, et au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion territoriale – donc, la réalité c'est que les Français ont vu toutes ces dégradations, cette extrême violence, et l'Etat a eu une réponse forte, Bruno Le Maire a tout de suite réagi, est venu très vite à Marseille - vous citez Marseille – il est venu quelques jours après rendre visite aux commerçants et mettre tout le monde à contribution, donc là ça a été vraiment un travail collectif Etat/collectivité.

> Quand on fait un projet de loi reconstruction comme voté avec mes collègues il y a, 10 jours je crois, une petite quinzaine de jours, oui c'est une réponse immédiate, je veux dire, 1 milliard de dégâts estimé, ça c'est l'estimation des dégâts, on a eu plus de 2500 bâtiments publics dégradés, dans 500 villes à peu près touchées, donc non, l'Etat non seulement était là, mais pas que, toutes, je le répète, toutes les collectivités territoriales et tous les réseaux consulaires se sont mobilisés immédiatement pour répondre. Et effectivement, alors moi j'entendais tout à l'heure, j'étais branchée sur votre antenne, une dame qui disait " moi on m'a brûlé ma voiture et j'attends ces 4000 euros ", donc c'est sur les assureurs aussi que la pression doit être mise, et je n'hésite pas à le dire, la pression doit être mise parce que eux ont les outils et la trésorerie pour agir tout de suite, donc ça les assureurs c'est l'une de mes missions de la semaine, de prendre attache avec eux et de tout de suite les mobiliser pour qu'ils puissent indemniser et faire des avances en trésorerie à tous leurs assurés.

> Le président de la république avait annoncé, notamment dans Quartiers 2030, voyez, on n'avait pas attendu les émeutes pour agir, notamment avec le déploiement des forces d'action républicaine, c'est-à-dire de déployer plus fortement du bleu de partout - parce que c'est ce que les gens vous demandent, moi quand j'entends dire qu'il y a eu une levée des boucliers, avec ce double rattachement au ministère de l'Intérieur, moi qui viens de là, moi qui vient des quartiers de Marseille, que ce soit pendant ma campagne des législatives, que ce soit post-émeutes, des gens ont demandé, ils veulent plus de police et mieux de police, donc comment en déployant plus de forces de l'ordre… je rappelle juste un chiffre sur le " Marseille en Grand ", et c'était avant les émeutes, 300 policiers en 2022, déployés sur Marseille, en plus, trois compagnies de CRS, plus une CRS8, donc le président de la République n'a pas attendu les émeutes pour parler et agir sur l'ordre, donc ça c'est la première phase, et après comment… Vous savez, la vie dans les quartiers est assez, est très solidaire, moi je viens d'un quartier où, bien sûr beaucoup de difficultés, je le disais, une école maternelle collée au commissariat, mes parents ça les rassurait, ça ne leur faisait pas peur, ça les rassurait, mais aussi ramener plus d'équité. Vous savez, la banlieue verte, c'est l'une de mes priorités, ramener de l'écologie pour tout le monde, je veux qu'on arrête avec l'écologie pour les initiés, les gens, dans les quartiers populaires et dans les villes, et dans les villes même les plus éloignées, ont droit aussi à leur part de développement durable. Le mieux manger, c'est-à-dire travailler sur l'alimentation et travailler sur que mangent nos enfants, parce que, vous savez, bien dormir, bien manger, bien se loger, bien apprendre et bien se divertir, c'est un droit, c'est un droit. Et je l'avais dit, pareil, ce ministère n'est pas un ministère très technique, c'est, selon moi, le ministère du vivant, un quartier ça vit, une petite ville ça vit, un territoire éloigné ça vit, donc c'est travailler sur le quotidien pour améliorer l'existant, voyez, c'est améliorer l'existant. Moi je ne suis pas, vous savez, je ne serai pas la ministre des grands projets de loi, c'est comment est-ce que je peux améliorer la vie des gens au quotidien, et surtout, juste une dernière chose, je l'avais dit assez tôt, donc peut-être j'anticipe sur l'une de vos questions, ça ne sera pas, avec moi en tout cas, la politique du chéquier, mais plutôt la politique du porte-monnaie, je veux des projets à hauteur d'homme, par exemple sur les contrats de ville en mode projet, c'est-à-dire pas besoin de faire de la paperasse, vous savez, 12 millions de papiers avec toutes les administrations mobilisées, pour que les élus locaux…donc c'est une enveloppe, «Contrats de ville», 360 millions d'euros, répartis sur tout le territoire, à la main des préfets, avec une feuille de route que j'indiquerai dès la rentrée.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Jour du dépassement] Ce 2 août, l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que notre planète peut régénérer en 1 an. Économies d’énergie, préservation de notre patrimoine naturel et de nos écosystèmes : le Pacte vert européen nous offre une chance de faire reculer cette date.

 

Prisca Thevenot (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Je viens moi-même des quartiers, j’ai grandi à Stains, j’ai la tête que j’ai et j’ai déjà été contrôlée. Est-ce que vous me voyez pointer du doigt nos policiers qui nous protègent au quotidien ? Ne mettons pas à mal une institution servant notre Nation.

> On a une jeunesse plurielle qui a une soif d'engagement !

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Aujourd’hui, c’est le Jour du dépassement: nous avons consommé toutes les ressources que la nature peut régénérer en un an. Cette situation n’est bien évidemment pas soutenable et nous agissons pour stopper et inverser cette tendance.

> C’est peut-être un détail pour vous, mais pour la nature ça veut dire beaucoup ! A partir de ce jour, les tickets de caisse ne sont plus systématiquement imprimés. Une action concrète au service de la biodiversité et de la protection de la nature.

 

● MoDem
Bruno Fuchs (député)
> [Sentiment anti-français au Niger] Pas du tout. Au moment de mon séjour il n'y avait pas de ressentiment anti-français. Mais le ressentiment que vous voyez, avec des images assez fortes, ce n'est pas un ressentiment qui, aujourd'hui, est majoritaire au Niger. Au Niger, vous avez un régime qui est à caractère démocratique. C'est là-dessus que l'on se fonde pour se battre, les Français, les Allemands, les Américains, mais aussi une quasi-majorité des pays africains qui souhaitent un retour aux institutions normales, au retour du président Bazoum qui a été élu.
Ce coup d'État, c'est quelques généraux qui étaient contents de la façon dont ils étaient traités sur leur sort personnel qui, pour des raisons personnelles, font un coup d'Etat. Donc on ne peut pas, dans un État de droit, quand on croit à la démocratie, qu'on croit au Parlement, on ne peut pas, du jour au lendemain, prendre quelques militaires et faire un coup d'État parce que bon vous semble.

> [Coup d’Etat au Niger] a France est en quelque sorte un bouc émissaire dans cette affaire. Vous avez des forces militaires américaines, vous avez des Allemands, vous avez des Italiens, vous avez des gendarmes roumains, espagnols, vous avez des gendarmes belges également, vous avez toutes les forces internationales qui sont là. Donc contrairement au Mali ou au Burkina Faso où les Français étaient seuls en première ligne, là on est sur un sujet de politique internationale. Et quand vous prenez le pouvoir de façon tout à fait illégitime, vous cherchez à consolider, à unifier votre pouvoir, et vous prenez un bouc émissaire.
Mais effectivement, vous voyez des manifestations, elles ne sont pas spontanées, elles sont organisées. D'abord pour des raisons politiques. Il y a des gens qui sont préparés à intervenir contre la France. Et puis il est assez facile, dans des pays où vous gagnez peu d'argent, de financer des gens qui vont manifester. C'est assez courant dans un certain nombre de pays africains. Vous avez une junte qui n'est pas légitime et donc elle cherche à se légitimer et à trouver un ennemi. Donc on prend un ennemi. Les Russes ne sont pas loin et ils financent une grande partie des mouvements et ils sont très contents de voir la déstabilisation continuer. (…)
La population n'a rien à voir avec le coup d'Etat. C'est vraiment une série de militaires qui décide de faire un coup d'État ou de faire pression qui a fini en coup d'État. Elle est orientée, elle ne manifeste pas spontanément. Cela fait un mouvement quand même et ça va aller crescendo.

> J'ai été vérifié sur place, j'ai été voir les forces françaises pour voir qu'effectivement, depuis le départ de Barkhane, du Mali et du Burkina Faso, on travaille autrement. Aujourd'hui, les forces françaises travaillent sous commandement nigérien. Un peu comme des sous-traitants. Donc on a changé complètement notre façon d'opérer. Mais on n'a pas suffisamment communiqué. Dans la population, les gens pensent toujours qu'on est là comme on était là il y a dix, quinze ou vingt ans. On a aussi des comportements qui souvent un peu les mêmes qu'il y a dix, quinze ou vingt ans et qui provoquent ce type de réaction. Il faut aussi regarder ce qu'on a mal fait et ce qu'on continue de faire imparfaitement.

> Il n'y a pas beaucoup de suites possibles à ce coup d’Etat. Il n'y a que deux scénarios. Le premier, c'est revenir à l'ordre constitutionnel. C'est que la Cédéao, organisation d'États africains, ainsi que les organisations internationales, arrivent à rétablir le président Bazoum dans ses fonctions. Et là, ce serait un vrai signal aux putschistes qu'on ne peut pas tout faire.
Soit les putschistes arrivent à se maintenir sur place et là, ce serait un très mauvais signal à l'ensemble de la région. Cela voudra dire que les organisations internationales ne sont pas capables de maintenir les institutions d'un pays comme le Niger. Ce serait un très mauvais signal pour d'autres pays comme le Sénégal, la Côte d'Ivoire... Et ce sera un bon signal pour les Russes que la déstabilisation fonctionne. Soit on endigue et on donne un signal contraire aux putschistes, soit au contraire on n'arrive pas à endiguer. Et là, ce serait un très mauvais signal pour l'ordre international, notamment en Afrique.

 

Blandine Brocard (députée)
> Utiliser les moyens que donne la Constitution ne relève en soi ni d’une habitude ni d’une mauvaise habitude, me semble-t-il. En revanche, l’opposition systématique et le chaos en constituent une.

> J’essaie de faire en sorte qu’on arrive à vivre mieux tous ensemble (et c’est loin d’être un poncif), de faire grandir chacun individuellement et collectivement. Comme dans une famille, finalement. Embarquer tout le monde, avec les attentes, inquiétudes, envies, talents, de chacun. Partager un dessein où chacun a sa place. En faisant équipe.

> Il faudrait que nous nous rendions compte de la chance que nous avons de vivre en France et que chacun se remonte les manches pour transformer tout ce qu’il y a à améliorer.

> Centriste, ça rime avec humaniste. Viscéralement.

 

● Parti radical
Bernard Fialaire (sénateur)
> [Opinion: Rappel à l’ordre...] Le Président de la République a fait un rappel à l’ordre lors de son intervention au lendemain de la constitution du nouveau gouvernement, à l’issue des 100 jours qu’il avait fixés.
Devant l’entropie sociale provoquée et entretenue à chaque contestation, de la réforme des retraites à la mort de Nahel, notre société n’arrive plus à dialoguer et à s’adapter dans la sérénité. 

L’Assemblée Nationale donne un exemple pitoyable du débat démocratique et les médias se complaisent dans la rediffusion en boucle des comportements les plus contestables.
Pourtant les sujets ne manquent pas pour lesquels notre société doit évoluer. Mais les réformes ne peuvent advenir que de dialogues honnêtes et constructifs.
C’est tout d’abord du respect de l’autorité dont notre pays a besoin. Pas d’autoritarisme de petits chefs qui imposeraient leurs visions sans discussion, mais d’autorité de compétence. L’autorité scientifique pour commencer, qui ne doit pas être contestée par les théories les plus farfelues ou conspirationnistes. L’autorité des maîtres, à l’école comme dans chaque corporation, qui n’interdit pas la discussion ni le dépassement mais qui doit être respectée pour ce qu’elle incarne et ce qu’elle a apporté.
Bien sûr pour cela les modèles que nous érigeons doivent être respectables pour être respectés. Les manquements à l’exemplarité des forces de l’ordre ne sont pas plus admissibles que les refus d’obtempérer. La société doit respecter les règles qu’elle s’est fixée démocratiquement pour assurer un vivre ensemble harmonieux.
Ces règles doivent être enseignées et rappelées tout au long de la scolarité et à tout nouvel arrivant sur notre sol. 

C’est notre liberté qui est garantie par la responsabilité qui en découle. C’est l’égalité qui s’impose par les règles communes et c’est la fraternité que nous retrouverons dans la construction d’un monde plus juste où il fait bon vivre.

 

 

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