La quotidienne centriste du 16 août 2023. Les Afghans ont tué eux-mêmes leur démocratie par leur renoncement

Deux ans après le retour au pouvoir des talibans, l’Afghanistan célèbre un bien triste anniversaire.

Le pays est dans un état lamentable à tous les points de vue sauf peut-être les attaques terroristes et les massacres des civils qui étaient l’œuvre des… talibans!

Mais que ce soit économiquement, socialement, sociétalement l’Afghanistan est à la dérive avec une proportion immense de la population sous le seuil de pauvreté et menacée par la famine.

Evidemment, de jour en jour, la condition des femmes continuent à se détériorer mais que pouvait-on attendre de ces personnages à l’idéologie totalitaire qui les considèrent comme des sous-humains.

Reste que le retour des talibans nous apprend aussi que la démocratie n’est pas un cadeau tombée du ciel mais est un bienfait qui se défend quotidiennement et qui demande l’implication de la majorité de la population.

Or cela a cruellement fait défaut il y a deux ans.

Bien sûr, les Etats-Unis et leurs alliés se sont retirés sans doute un peu rapidement mais cela faisait vingt ans qu’ils étaient sur place et qu’ils avaient fait du pays une démocratie certes très imparfaite mais une démocratie tout de même et qu’ils portaient l’économie du pays à bout de bras.

Cependant, on s’est rendu compte que les Afghans minés par la corruption, passifs face à leur responsabilités, incapables de prendre conscience de la liberté qu’ils avaient, n’ont absolument pas défendu cette démocratie, l’armée se délitant en quelques jours et la population ne se mobilisant pas pour combattre des bandes armées qui voulaient à nouveau l’assujettir.

Oui, les Afghans sont en grande partie responsable de leur condition actuelle dont ils se plaignent et qui est un outrage fait aux valeurs humanistes et à la dignité humaine surtout celle des femmes et filles.

Nous devons absolument apprendre de cette leçon même si l’Afghanistan n’avait sans doute pas encore les structures assez solides pour affronter les ennemis de la démocratie.

Mais comme nombre de pays, comme en Russie par exemple, une population amorphe est tout ce que demande les régimes totalitaires pour s’imposer et durer.

 

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