Voici une sélection, ce 29 juillet 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> [Discours de Nouméa]
Je suis heureux de revenir ici, à Nouméa, cinq ans après ma première visite. En
cinq ans, un chemin courageux a été parcouru, au gré de trois consultations. En
cinq ans, le destin de la Nouvelle-Calédonie s’est précisé même si l’avenir
reste à écrire. Et depuis cinq ans, vous m’avez manqué.
Votre accueil, votre enthousiasme, vos attentes légitimes, votre envie de vous
emparer pleinement de votre avenir sont là. Je le mesure, je le sens, je
l'entends. Et de Touho à Magenta en passant par Moindou, j'ai vécu ces deux
jours avec vous, cette ferveur dans toute la diversité de vos parcours, de vos
espoirs, de vos récits. Kanak, Caldoches, Métropolitains, Wallisiens,
Futuniens, Polynésiens, Vietnamiens, Japonais ou Métis. Françaises et Français
du Pacifique, avec cette jeunesse qui est la plus grande richesse de
l'archipel.
Je suis venu en cette année où nous commémorons les huit décennies de l'esprit
de Résistance ici, sur cette terre où, parmi les premiers, des enfants de
France se sont résolus à s'engager pour la France libre, pour que la France
indépendante vive libre. Et c'est cette mémoire, ce sont ces combats qui aussi
nous obligent.
Cette rencontre, j'ai voulu la faire ici à Nouméa, place des Cocotiers, devant
cette nouvelle place de la Paix ; vous venez de l'évoquer, madame la Maire.
Devant ces statues de deux grands Calédoniens, Jacques Lafleur et Jean-Marie
Tjibaou. Avec Michel Rocard, on peut dire de Jacques Lafleur et Jean-Marie
Tjibaou que, « sans rien abandonner, ils ont su donner et pardonner ». Et ce
courage du don se lit aujourd'hui sur leurs visages, dans leurs regards
aujourd'hui immobiles derrière moi, où passe l'amitié, la confiance, un sens de
la fraternité. Se donner tout entier dans ce geste de confiance, sans se
renier, sans abandonner l'essentiel de ce qu'ils étaient. Car cette poignée de
mains ouvrait le champ d'un avenir partagé.
Et dans un monde où ressurgissent les rivalités, la brutalité, le cynisme froid
des volontés de puissance, où la liberté est sans cesse menacée ; ce processus,
initié il y a 35 ans, est une fierté pour nous tous, un exemple pour le monde,
un exemple français, un exemple calédonien. Et cette fierté, c'est celle du
chemin que vous avez construit et que les générations ici et là ont bâti :
celui de la paix.
Il y a 35 ans, rien n'était écrit. Et ce que vous avez su faire, c'est sortant
du pire, des événements, de la pire des craintes et des divisions ; nous avons
su tous ensemble, préserver la paix, partager des compétences et le pouvoir,
bâtir des institutions nouvelles, et procéder à ces trois consultations que
j'évoquais. Et malgré le poids des événements, malgré tout cela, c'est un
trésor, ce qui a été fait. Et devant tous les jeunes qui sont là, devant moi et
tous les jeunes qui nous écoutent, et peut-être plus encore pour ceux qui ne
sont pas là ; je veux le dire : ce trésor est inestimable. Et personne,
personne ne peut ni ne doit ne le remettre en cause. La paix est ce trésor que
vous avez fait.
Alors maintenant, il nous appartient de regarder les cinq années que nous
venons de traverser et de regarder l'avenir. Il y a cinq ans, j'avais pris des
engagements devant vous. J'ai beaucoup de défauts ; on me les reproche, mais
j'essaie au maximum de dire ce que je vais faire et toujours de faire ce que
j'ai dit. Et donc, j'ai modestement fait ce que je vous avais dit il y a cinq
ans. Ce que nous avons fait ensemble, c'est aussi de faire ce que les
signataires avaient décidé, ce sur quoi mes prédécesseurs s'étaient engagés, ce
que les accords avaient prévu.
En cinq ans, nous avons avancé. Les consultations prévues par l'accord de
Nouméa se sont tenues après des campagnes ouvertes et respectueuses. La
première a été organisée à l'initiative de l'État. La deuxième, à la demande
des non-indépendantistes et la troisième à la demande des indépendantistes.
Elles ont été organisées dans le respect des règles démocratiques et sous le
regard d'observateurs de l'Organisation des Nations unies.
L’État a veillé à la bonne tenue du scrutin. Et pour ma part, j'ai toujours agi
selon des principes simples : ne pas être lâche, ne rien reporter, ne rien
cacher, assurer la continuité de l'État républicain, tenir les engagements
pris, être le garant des choix faits par mes prédécesseurs dans la continuité
des accords de Matignon-Oudinot, puis de Nouméa, appliquer la lettre et
l'esprit de ces accords, conserver un espace de dialogue entre toutes les
forces intéressées et avoir aussi la franchise d'exprimer une préférence
personnelle, ce que je crois être le mieux pour la France et pour la
Nouvelle-Calédonie.
Je veux tout particulièrement, pour cette période, remercier le ministre des
Armées, alors ministre des Outre-mer, et le ministre de l'Intérieur et des
Outre-mer qui ont personnellement, l'un puis l'autre, été engagés pour veiller à
cette période. Sans heurts, avec respect, le processus a suivi son cours, et
c'est une victoire collective. Je veux, à cette occasion, remercier les maires,
quelles que soient leurs sensibilités, pour la bonne organisation de ces
opérations de vote. Merci à vous tous et à vous toutes.
Nous l'avons fait dans une période inédite où l'épidémie était là ; qui,
pendant plus de deux années, a bloqué beaucoup de choses, a perturbé le monde
entier, tout particulièrement la région. Et je veux dire combien l'État, tous
les services de l'État, et je remercie les directeurs et les directrices qui
sont ici présents, combien nos forces armées en Nouvelle-Calédonie, se sont
mobilisées pour, aux côtés de vos élus, du Gouvernement, des provinces et des
maires, pour faire en sorte que les populations soient protégées, qu'elles
soient accompagnées, qu'elles soient vaccinées, qu'elles puissent passer cette
période d'épidémie qui a été aussi celle de cette expression. Merci à vous pour
cela. Vous avez, je crois, tous et toutes vécu ce que signifiait être Français
quand les grands risques advenaient.
Alors, à l'issue de ces trois référendums, je ne mésestime pas les aspirations
déçues de ceux qui défendaient un tout autre projet mais nous devons avoir collectivement
la grandeur d’accepter ces résultats et de construire ensemble la suite. A vous
tous, je dis que je suis honoré à vos côtés, d’avoir été le Président qui a
conduit le processus politique prévu par l’accord de Nouméa. Les trois
référendums ont eu lieu : la Nouvelle-Calédonie est française parce qu’elle a
choisi de rester française.
Aujourd’hui, je suis venu vous dire très solennellement avec respect et
humilité que je serai aussi avec vous, toutes et tous, le Président d'un
nouveau projet et je veux le bâtir avec vous : celui de la Nouvelle-Calédonie
dans la République. Je le dis avec beaucoup d'enthousiasme, d'ambition, je vais
y revenir, mais avec une certaine gravité parce que ces derniers mois, j'ai
écouté, reçu, les ministres sont venus. Je vous ai vu un peu partout. J'ai reçu
ce matin l'ensemble des responsables politiques qui ont accepté de venir et je
les en remercie. Pour ceux qui n'étaient pas là, je veux leur dire d'abord que
j'ai été personnellement blessé par leur absence parce que j'ai toujours, je le
crois ici, agi avec ce respect et cette humilité : celle de s'écouter.
Je le dis à tous : pas de retour en arrière, pas de bégaiement, pas de
surplace. Mais dans le moment que nous vivons, et ce qui en pose la gravité, il
y a plusieurs risques. D'un côté, il ne faut pas nier ces référendums qui sont
l'expression d'un processus signé, voulu et qui a été loyalement organisé. Je
le dis avec d'autant plus de force devant plusieurs responsables
indépendantistes qui étaient là ce matin, qui sont là encore devant moi : il ne
faut pas accepter en quelque sorte les diktats de ceux qui ne savent plus trop
où est leur base et qui viennent là en disant : n'y allons pas. N'y allons pas,
parce que peut-être tous ne seront pas d'accord.
Le dialogue. Le dialogue tripartite, c'est un courage. Et c'est un courage que
vous avez eu, qui fait que nous sommes là aujourd'hui. C'est celui qui a mis
fin à la violence, c'est le seul courage qui bâtit l'avenir. Se réfugier dans
le silence, se réfugier dans l'isolement, se réfugier dans un séparatisme,
c'est choisir de fait, à nouveau, aujourd'hui ou demain, le risque de la
violence. À cela, non !
De la même manière, je dis aux non-indépendantistes : est-ce que ces trois
référendums ont tout réglé ? Est-ce qu'ils ont purgé toutes les questions ?
Est-ce qu'on pourrait, en quelque sorte, repartir sous un jour nouveau en
disant : « allez, tout ce qui faisait les difficultés, on l'a réglé. On avance,
la République est là ; nions tous les problèmes, les fractures, les frustrations,
les tensions et avançons ». Non. Et il faut, dans ce moment, redoubler
d'humilité et de sens des responsabilités et savoir, là aussi, d'où nous venons
collectivement. Ce que j'attends des uns et des autres, c'est de ne pas répéter
les erreurs de l'histoire, de sortir du face-à-face qui reconduira aux mêmes
violences, aux mêmes difficultés, et de dire : nous avons acquis une chose, par
trois reprises. Comme prévu, la Nouvelle-Calédonie a choisi de rester
française.
Nous avons consolidé une deuxième chose. Par le respect, par l'esprit de
l’accord de Nouméa, constitutionnalisé, nous avons bâti la paix. Et nous savons
une troisième chose : il nous faut maintenant construire l'avenir, le jour
d'après, par un projet ambitieux, profond, uni, qui suppose, à mes yeux, de
savoir tresser deux chemins, qui sont le message que je veux avoir pour vous
aujourd'hui, et qui sont tout autant de risques pour tout le monde ; mais qui
sont notre devoir de sortir du face à face, du bloc à bloc ; qui seuls
permettront l'unité, la réconciliation, le chemin d'avenir, pour la
Nouvelle-Calédonie, dans la République et dans le Pacifique.
Ce sont le chemin du pardon et le chemin de l'ambition commune et de l'avenir.
Pourquoi ? Parce que si nous passons des années dans le statu quo, le suspens,
des jeunes ou des moins jeunes continueront de partir. Parce que si nous
continuons dans le statu quo, le monde ne nous attend pas : les tensions
géopolitiques s'accroîtront, réduiront nos possibles. Parce que si nous restons
dans le statu quo, le changement climatique ne nous attendra pas. On le voyait
encore hier à Touho : la côte reculera et les réponses ne seront pas là. Nous
avons un devoir d'agir pour les nouvelles générations, pour notre jeunesse, qui
suppose, pour chacune et chacun, moi le premier, de prendre quelques risques,
de sortir de nos positions acquises, de nos automatismes. C'est cela, le projet
d'avenir que je suis venu vous proposer.
Alors, le premier chemin, celui que j'évoquais, peut-être pour certains, ils ne
m'attendaient pas là aujourd'hui après ces trois votes, mais je le dis d'autant
plus et je commence par là. C'est le chemin du pardon. C'est un chemin que nous
devons parcourir ensemble, faire ensemble. Ce n'est pas un chemin de repentance
: c'est un chemin de fraternité, de vérité et de courage. Parce que si j'essaie
de regarder en face notre histoire en Nouvelle-Calédonie, il y a un fait
initial : une prise de possession, celle d'une terre qui était liée à un peuple
autochtone depuis des millénaires. C'est un fait : il y a eu l'évangélisation,
puis la prise de possession. Et je nous voyais, avec les ministres et ma
délégation, à chaque instant faire coutume à vos côtés pour marquer le respect
à la tradition, aux autorités coutumières, à ce lien ancestral.
En 1853, nous n'avons pas fait coutume, soyons clairs et honnêtes. Et je crois
que ce fait inaugural et la violence qui l'accompagne est une souffrance
première qui a empêché ensuite beaucoup d'autres histoires. Il nous faut la
regarder en face. Il nous faut regarder en face cette histoire, ce début et ce
passé qui ne veut pas passer. Alors, il ne résume pas toute l'histoire de la
Nouvelle-Calédonie, loin de là, mais il faut aller déjà chercher celui-ci.
Et c'était le sens même de ce que j'ai fait il y a cinq ans lors de cette
première rencontre avec vous ; lorsque j'avais pris l'initiative pour montrer
la volonté de l'État d'avancer de vous remettre ici solennellement l'acte de
prise de possession de 1853. C'était une première étape, c’était de le
remettre. J'ai été frappé d'une chose. Cinq ans après, plusieurs d'entre vous
m'ont dit, « on n'a pas compris ce que vous avez voulu nous dire, ce que vous
avez voulu faire ». C'était quoi le message, au fond ? Alors, j'ai compris,
parce que j’apprends, c’est ce que j'aime à votre contact, que l'erreur que
j'avais faite, c'était de penser qu'un acte unilatéral pouvait venir corriger
un autre acte unilatéral. Ça ne marche pas comme ça. Ça ne correspond pas, ni à
la cosmogonie mélanésienne, ni au récit, à l'histoire à la force Kanak et
calédonienne. Et donc, j'ai compris qu'il fallait bâtir un chemin avec plus
d'humilité, peut-être plus de temps. Je me suis dit : l'erreur que j'ai faite,
c'était de vous remettre cet acte à Nouméa.
Alors, j'ai proposé au président Mapou, ce matin, après en avoir discuté avec
Emmanuel Kasarhérou et d'autres, si vous acceptez de le faire. Il faudrait au
fond que cet acte, on lui fasse refaire le chemin, le chemin initial de la
possession et du moment de la colonisation, de ces différentes batailles, de
ces moments difficiles, en partant peut-être du bon endroit. Il ne m'appartient
pas de le définir, l'histoire le dit. Et ma conviction, c'est qu'avec les
autorités coutumières, les maires, l'ensemble des élus, les associations, les
jeunes qui sont là aussi, les historiens ; que ce chemin soit un chemin qui
bâtisse la possibilité de ce chemin de pardon. Je dis humblement devant vous
aujourd'hui que moi, j'y suis prêt et que je pense que ce chemin est important.
Il faut l'imaginer, il faut le faire ensemble, avec beaucoup d'humilité. Ma
conviction, c'est que si nous savons le faire ensemble, il déplie beaucoup
d'histoires possibles à écrire.
Parce qu'au fond, depuis des années, à vous lire, vous écouter, parce que nous
n'avons pas fait ce chemin et ce geste, on s'est enfermés dans une erreur.
L'erreur, c'est qu'on corrigerait la possession, la colonisation par
l'indépendance. Je ne crois pas que ce soit vrai. Je pense que d'abord, on ne
corrige rien ; le passé est là. Mais je pense qu'on rend un futur possible par
un chemin de pardon à bâtir et à faire ensemble. C'est cela ce que je veux vous
proposer aujourd'hui solennellement.
Mais cette souffrance du peuple Kanak, elle n'épuise pas les souffrances. Et
c'est l'immense défi. Une partie des fractures, des ressentiments qu'il y a en
Nouvelle-Calédonie ; il y a la souffrance des Bagnards et de ceux qui en
descendent, des Maghrébins, des Asiatiques, de tant et tant d'autres qui, dans
ce qui fut une colonie de peuplement, dans ce qui est l'histoire de la Nouvelle-Calédonie,
est là. Et donc ces souffrances, on doit aussi les déployer, en redéfinir les
mémoires, l'histoire, la vérité. Il y a aussi ce que la République a apporté à
la Nouvelle- Calédonie, à ce territoire qui est notre fierté. Ce que nous avons
bâti, construit ensemble et qui en a complètement changé le visage et qui a
fait cette force. Et il y a ce que les Calédoniennes et les Calédoniens, malgré
toutes ces histoires qui auraient pu les séparer, ont fait, ont bâti, ont
choisi. Ça, c'est une force qui est aussi inaliénable que cette histoire
première.
C’est pourquoi je souhaite que ce chemin de pardon embrasse aussi une
initiative plus large qui porte sur l'histoire moderne et contemporaine, et qui
correspond à l'initiative portée par le Comité Mémoire, histoire, vérité,
réconciliation, et qui se propose de réunir tous ceux qui souhaitent recueillir
la parole et les témoignages de ceux qui ont vécu les événements, de collecter
les mémoires et de permettre l'apaisement et de permettre aussi de consolider
la sédimentation de cette histoire commune. Ce comité doit se renforcer, être
indépendant. Je l'ai dit il y a deux jours : je souhaite que ceux qui
participent au Comité des Sages y participent et que toutes les bonnes volontés
s'y joignent.
Je suis convaincu que ce chemin de pardon, de mémoire, d'histoire est
indispensable pour construire un chemin de réconciliation. Je vous le dis avec
gravité, avec responsabilité et avec affection : il n'y a aucun débat
institutionnel, aucun débat politique qui règle les sujets de mémoire, de
respect et les histoires. Et le risque du surplace, il est dû au fait que nous
avons ici ensemble un passé qui ne veut pas passer. Je ne suis pas pour
l'effacer, au contraire : je suis pour qu'on l'écrive, le consolide, qu'on le
pense, qu'on le raconte, qu'on le transmette dans toutes ses composantes. Et je
suis pour bâtir ensemble ce chemin de pardon. Voilà la proposition que je vous
fais aujourd'hui.
Le deuxième chemin que je veux avec vous bâtir, que je suis venu vous proposer,
qui est tout autant indispensable, qui est jumeau, et qu'il faut savoir tresser
avec le premier ; c'est un chemin d'avenir, de projet, d'ambition.
Ce nouveau projet, c'est d'abord celui d'institutions pérennes, rénovées,
efficaces pour sortir du face-à-face du processus politique prévu par l'accord
de Nouméa, qui devait être instauré en proposant un choix binaire dans un
calendrier fermé. Alors, je le dis ici très clairement, il n'est pas ici
question de revenir sur les acquis. Ils sont notre héritage de Matignon et
Nouméa : le principe et le droit à l'autodétermination, les institutions
locales et la citoyenneté.
Mais certains points doivent être réécrits au cœur du nouveau projet ; c'était
prévu par ces mêmes accords, parmi les dispositions qui étaient transitoires.
Je pense d'abord au corps électoral où je constate sur ce point que vos
représentants ont tous accepté de faire un premier pas en avançant sur le dégel
du corps électoral pour les provinciales de 2024. Ce travail, qui a commencé
sous l'égide du ministre, se poursuivra dans la trilatérale qui est prévue
autour de la Première ministre et du ministre à la fin de l'été, et doit se
finir à l'été automne.
Il est important et je souhaite qu'une révision de la Constitution de la Ve
République puisse intervenir début 2024. Il s'agira d'une révision
constitutionnelle dédiée à la Nouvelle-Calédonie parce que votre histoire
originale au sein des institutions de la République le justifie et parce que la
Nouvelle-Calédonie demeurera une collectivité à part, disposant de son propre
titre au sein de notre Constitution.
C'est aussi l'aboutissement de l'instauration de la citoyenneté calédonienne,
qui jusqu'ici s'est traduite par des restrictions transitoires, qui
conditionnent le droit de vote et qui limitent l'accès à l'emploi local. Ces
dispositions, disons les choses avec vérité, produisent aussi des relégations
et des frustrations. C'est pourquoi je vous demande d'engager un travail pour
faire advenir une citoyenneté pleine et entière, fondée sur un contrat social
fait de devoirs et de droits, et non pas sur la seule inscription sur une liste
électorale. Une citoyenneté locale qui prenne en compte l'histoire, la culture,
l'appartenance au Caillou. Une appartenance aux racines multiples, pour
certaines millénaires, solidement ancrées dans la terre, ou plus récentes, et
qui ont contribué aussi à son développement, aux projets, à son présent et à
son avenir.
Vous l'avez compris donc, à très court terme, il nous faut avancer sur le dégel
du corps électoral pour les provinciales qui doivent se tenir en 2024. Il nous
faut ensuite avancer sur cette citoyenneté calédonienne et la construction
d'une citoyenneté pleine, substantielle. Et il nous faut enfin bâtir ce statut
nouveau tel que nous voulons le faire. Alors, peut-être celui-ci pourra- t-il
se faire en quelques mois. Je le souhaite. Mais je ne veux presser personne. Et
sur ce point et sur le sujet du statut, il doit se construire dans le
consensus, le respect de chacun, l'écoute, mais l'écoute active, l'écoute où aucune
chaise ne reste vide et où chacun propose.
Mon souhait, c'est que nous bâtissions ensemble, dans les mois, les trimestres
qui viennent, un statut nouveau qui permette de prévoir des institutions, de la
stabilité dans le temps, de la visibilité pour se projeter, pour que les
générations sachent qu'elles auront de la durée, de la stabilité, du respect,
de la reconnaissance de tous, mais pas des rendez-vous tous les ans où l’on
vote. Et donc, il nous faut un nouveau statut avec un processus qui serve ce
projet d'avenir, d'ambition et de respect, et qui, bâti sur le consensus, soit
fidèle à nos valeurs et à notre devise, et qui réponde à des questions simples.
Comment construire l'avenir, le modèle économique et social de la
Nouvelle-Calédonie ? Comment bâtir un projet qui permet de faire une place
juste aux femmes dans la société calédonienne ? Comment bâtir un projet qui
permette de construire un avenir durable et souhaitable pour nos enfants en
Nouvelle-Calédonie ? Comment bâtir un grand projet ambitieux, océanique et
pacifique ? Ce statut, il doit répondre à une ambition et à un projet, avant
toute chose.
Alors, au-delà de ces questions institutionnelles et politiques, ce sur quoi je
suis venu essayer d'éclairer les travaux et vos débats à venir, c'est en
quelque sorte le contenu de cette ambition. Au-delà de cet éclairage que je
viens de porter sur le passé, comment ensemble nous pouvons, nous devons
éclairer notre avenir ? Pour moi, ce statut à bâtir, ce projet, ce chemin
d'avenir doit reposer sur deux piliers. D'abord, refonder le modèle économique
et social pour une société plus ambitieuse et plus apaisée ; et ensuite bâtir
une puissance océanienne, véritable levier de rayonnement international et
socle de notre Indopacifique.
Alors oui, le premier, la base de notre projet de statut à bâtir, c'est un
projet économique et social. Ce qui fait que les jeunes resteront, ce qui fait
que les jeunes qui sont là auront un avenir, ce qui fait que dans 20 ans, 30
ans, ils pourront continuer de bâtir ce bon chemin, ce sont des emplois ici
créés, c'est de la richesse ici produite, c'est de l'ambition partagée. Et pour
cela, nous avons des forces et des difficultés qu'il faut regarder en face. Le
socle de cette refondation, c'est une relance économique qui passe par la
souveraineté industrielle, énergétique et agricole.
Alors, la Nouvelle-Calédonie est évidemment toujours associée au nickel. Cette
filière, tant par l'extraction minière que par la métallurgie, marque vos
paysages, votre histoire, l'équilibre des territoires, les emplois. Elle est au
cœur de l'histoire du développement, puis de la politique de rééquilibrage qu'a
connue la Nouvelle-Calédonie. Et le nickel est une richesse pour la Nouvelle-
Calédonie. C'est aussi, et je le dis ici avec force, une ressource stratégique
majeure pour la France et l'Europe, à l'heure où nous avons engagé un effort
massif de réindustrialisation. A ce titre, le nickel doit pouvoir être pris en
compte dans la législation européenne sur les matières premières critiques.
C'est une force pour la Nouvelle-Calédonie et pour la France mais soyons
clairs, le nickel n'enrichit pas suffisamment votre territoire. Pourquoi ?
Parce que des contraintes réduisent sa compétitivité et limitent la rentabilité
des entreprises de métallurgie, avec un cercle vicieux que chacun connaît.
Alors, bon, on m'avait fait un discours extrêmement prudent et sophistiqué mais
si je vous lis le discours qu’on m’avait fait, je crains que les uns me
trouvent très poli et que les autres considèrent que l'État va encore mettre de
l'argent pour régler les problèmes de court terme sans régler aucun problème de
long terme. Comme ce n'est pas mon tempérament, je vais vous dire ce qu'il en
est, puisqu'hier, autour du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, avec tous
les élus et les industriels, il y a eu une réunion importante.
Je vais donc vous dire où l’on en est et ce qu'on va faire avec beaucoup de
franchise. On a trois usines. Elles sont très importantes pour l'équilibre des
territoires et pour l'emploi. Une partie de notre activité de nickel est très
stratégique, une autre partie moins, parce que ce n'est pas le même nickel. On
a un premier travail à faire, c'est de réorienter une partie de notre
production pour aller vers les bons produits et les bons débouchés. C'est un
travail qu'il faut engager.
La deuxième chose, c'est qu'aujourd'hui, aucune de ces usines n'est rentable.
Aucune. Elles ne sont pas rentables parce que le modèle des productions n'est
pas compétitif et parce que l'énergie n'est pas compétitive. Il y a donc un
travail qu'il faut faire et qui est la responsabilité de toutes les parties
prenantes, déjà à court terme. Pour être compétitif, il faut faire deux choses
: il faut bouger la doctrine nickel, parce que s’il y a zéro export, il y a peu
de chances que ce soit compétitif pour ces trois usines ; et il faut un peu
bouger les équilibres de production. C'est la réalité, ça ne fera pas plaisir à
tout le monde, mais c'est une réalité. Donc ça, c'est le travail que j'attends
de vous. Alors l'État pourra accompagner, mais je vous le dis sincèrement, ce
n'est pas sérieux si on accompagne et si le travail sur, d'une part, l'export
nickel n'est pas fait, et sur les coûts de production n'est pas fait.
Et puis, parce qu'il faut en même temps, comme je le disais, réorienter une
partie de notre production pour aller vers les bons produits plus stratégiques
et qui ont des débouchés, tout en consolidant le nickel-batterie ; on va
construire les filières, la valorisation aval pour en faire un maximum en
Nouvelle-Calédonie, pour sécuriser les acheteurs et l'aval avec vous.
Et puis, on va devoir engager un immense chantier qui est celui de la refonte
du système énergétique. Parce que le seul moyen d'avoir un avenir pour la
filière nickel, c'est de produire une énergie qui est compétitive par rapport
au reste de la région, donc moins chère pour les entreprises et qui est
beaucoup plus décarbonée. Parce que la réalité qui est cruelle, c'est
qu'aujourd'hui, à cause de cela, la Nouvelle-Calédonie ne peut pas être
compétitive parce qu'elle produit du nickel qui est beaucoup plus cher que
l'Indonésie ou d'autres, qui ont de l'énergie à moindre coût, et nous sommes un
des territoires où la tonne de CO2 par habitant est la plus important, parce
qu'on le fait avec du charbon. Ce n'est pas cohérent et ça ne pourra pas durer.
Et donc, la refonte du système énergétique, productif est essentielle. Ce sont
plusieurs milliards d'euros. Là, on ne va pas se battre sur les compétences. On
va être clair, il n'y a que l'État qui peut le financer. Mais je vais être
sérieux : je n'utilise pas l'argent du contribuable pour financer des modèles
improductifs. Et donc, on va s'engager sur un projet nickel d'avenir. Sur la
base de ce que je viens de dire, rendez-vous en septembre autour des ministres,
avec toutes les parties prenantes, mais chacun devra faire une partie de
l'effort, améliorer les coûts de production, réorienter la stratégie, changer
la doctrine nickel et investir massivement pour changer le modèle énergétique.
La deuxième grande force, c'est l'agriculture. C'est une force. On a des
agriculteurs qui sont là. C'est une force, mais nous ne sommes pas à
l'autonomie alimentaire. 17 % de ce qu'on consomme est produit sur le
territoire et donc on est très dépendants. Ce chiffre n'est pas bon, parce que
s'il y avait à nouveau des grandes crises sanitaires, des risques géopolitiques
; importer de plus de 80 % de ce qu'on consomme, même s'il y a aussi de la
culture vivrière, qui est une chance pour les territoires, même s'il y a des
équilibres locaux qui sont là, et une culture vivrière qui correspond à la
culture kanak, qui est aussi une force et qu'on ne compte pas toujours dans les
chiffres et les statistiques. Entre parenthèses, on a besoin de statistiques
agricoles actualisées ; je compte sur vous pour les faire. Mais on doit
renforcer notre modèle agricole.
Je veux qu'on le renforce tous ensemble. D'abord, vous avez des exploitants
agricoles très courageux, très forts ; et j'étais hier auprès de l'un d'entre
eux, formidable, à Moindou, avec l'ensemble de la filière. Mais au-delà de
Moindou et de toutes les communes qui étaient avec moi, on avait beaucoup
d'exploitants qui me disaient leurs préoccupations. Là aussi, on va tous
prendre nos responsabilités.
Première chose, l'État va continuer d'investir dans la recherche
agroalimentaire. On va investir pour aider plusieurs filières à innover, à
continuer à se passer au maximum d'intrants et pouvoir faire de la production
plus compétitive, comme on l'a vu hier sur l'ananas.
Mais on doit aussi être lucides sur le fait que l'immense défi en matière
d'agriculture, ce sera le foncier. Et les quatre, les trois dernières décennies
ont permis de réussir une chose qui correspondait aux accords : la restitution
d'une partie des terres. À cet égard, l’ADRAF a vraiment réussi sa mission mais
on a aujourd'hui un immense défi qui est celui de l'aménagement foncier et de
l'accès au foncier des jeunes agriculteurs et de ceux qui veulent s'installer.
Je le dis avec force : nous devons réussir cette mission.
Et donc, pour cette ambition agricole, on doit réussir ensemble, et ça peut
passer par des négociations. Il faut aménager le foncier, il faut permettre des
justes prix aux jeunes exploitants de reprendre ou d'accéder à du foncier, il
faut permettre aux jeunes de reprendre à un bon coût et donc de les aider à
porter ce foncier avec des bonnes structures. L’ADRAF sera réformée pour aider
à faire de l'aménagement foncier et de l'aménagement agricole dont nous avons
besoin. Et nous devons aussi aider des jeunes qui ne sont pas dans le secteur à
s'installer. La leçon de Moindou, c'est celle-là. Je l'ai retenue.
Au-delà de ça, évidemment, il faut que vos entreprises, dans le numérique, dans
les autres secteurs que je n'ai pas ici cités, puissent continuer à se structurer,
se développer, rayonner. Vous savez que Business France a déjà conduit des
études auprès des entreprises calédoniennes et que nous continuerons, là aussi,
de pousser le modèle pour qu'il trouve des opportunités dans toute la région.
Et puis, il faut aussi que ce modèle économique, qui doit reposer sur beaucoup
d'autres filières, mais je ne veux pas être plus long que je ne le suis,
permette de construire un modèle social plus vertueux. Je le dis ici aussi avec
beaucoup de franchise : le modèle économique et social calédonien reste un
modèle extraordinairement injuste, dans trop d'endroits. Quand on regarde les
chiffres, on a des niveaux d'inégalités qu'on retrouve dans très peu d'autres
territoires de la République. On ne peut pas être fiers d'avoir voté pour
rester dans la France et rester dans la République, et ne pas vouloir être fier
de sa devise : « liberté, égalité, fraternité ». Et donc, ces grandes forces
productives qu'on va développer tous ensemble, cette ambition, doivent servir
aussi à bâtir un modèle social plus juste, moins d'inégalités économiques.
Et donc, il faut que tous ensemble, on revoie aussi les règles pour que les
avantages fiscaux aillent aux endroits qui permettent de produire mais qui ne
creusent pas des inégalités de rente. Ce n'est jamais une bonne chose. Il faut,
tous ensemble, qu'on ait le courage de regarder aussi les inégalités
femmes-hommes qui existent sur le territoire, d'aider les associations qui font
un travail formidable et de penser à un modèle économique et social qui
permette plus d'égalité entre les femmes et les hommes.
Il faut, comme d'ailleurs l'État s'est engagé à le faire aux côtés du
Gouvernement et des provinces, à travers ce qu'on a vu ce matin à Magenta, qui,
avec la SIC, grâce au financement de l'Agence française de développement qui
est au capital et qui a remis de l'argent de l'État aux côtés du Gouvernement,
avec, on l'a vu tout à l'heure à Magenta, la Province sud ; fait de l'inclusion
sociale, aide à développer des projets, et on continuera de le faire à nos
côtés. Mais il faut donc aussi un modèle social plus juste. C'est ça aussi qui
permettra d'arrêter le face-à- face, le dos-à-dos et les tensions. C'est ça
aussi qui permettra de sortir des ressentiments qui demeurent.
Vous l'avez compris, on doit donc tous prendre ensemble nos responsabilités,
réformer les choses, investir, et changer les habitudes qui ont parfois encore
trop de force. Il n'y a aucune tradition qui justifie certaines habitudes.
Aucune tradition, ce n'est pas vrai. Et moi, j'ai noté une chose qui m'a
beaucoup ému : la dignité de l'homme est au cœur des valeurs kanak, est au cœur
de la République. La dignité, c'est l'égalité femmes-hommes, c'est la place des
personnes en situation de handicap et c'est la lutte contre toutes les inégalités
injustes. C'est la bataille pour l’égalité des chances et la lutte contre les
inégalités de destin.
Le deuxième pilier, après ce modèle économique et social dont nous avons
besoin, le deuxième pilier de ce chemin d'avenir que nous devons bâtir tous
ensemble, c'est de conforter la Nouvelle- Calédonie comme une puissance
océanienne et un levier de rayonnement international et indopacifique de la
France.
Il y a cinq ans, je vous le disais, et je l'avais présenté en Inde, en
Australie, j'ai voulu pour notre pays une stratégie Indopacifique forte.
Beaucoup nous regardaient les yeux écarquillés. La France parle
d'Indopacifique. Vous, vous étiez moins surpris. On a mis du temps, même à
Paris, à changer les choses, parce que beaucoup, il faut bien le dire, dans les
administrations ou les États-majors, disaient : « le Président de la
République, il a cette lubie, mais enfin, on a déjà beaucoup de priorités, nos
voisinages ne sont pas là ». Mais on ne peut pas être fier, quand on vient à
Nouméa, à Papeete ou ailleurs, de dire : « regardez, nous sommes une puissance,
nous sommes là », et considérer que ce serait un ailleurs.
La France est une puissance Indopacifique à travers vous et par vous. C'est une
fierté, et c'est une force. Nous avons dans cette région près de 1,5 million
compatriotes, plus de 8 000 militaires. Et cette force-là, nous l'avons ces
dernières années, consolidée.
D'abord diplomatiquement, on a réinvesti une stratégie diplomatique que j'ai
présentée il y a cinq ans en Inde, puis en Australie ; qu'on a déclinée avec
tant de nos partenaires d'Indonésie, aux Fidji et que j'irai porter dès demain
au Vanuatu, puis en Papouasie-Nouvelle-Guinée, avec d'ailleurs plusieurs élus
de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française qui m'accompagneront.
Cette stratégie, c'est celle qui consiste à dire, avec vous tous : la France a
une voix dans le Pacifique et en Océanie. Cette voix, c'est celle de votre
histoire ici, et qui réconcilie tout à la fois la tradition Kanak et la
vocation de la République. C'est celle de la dignité humaine et de
l'universalisme. C'est celle de l'ancrage et du respect des cultures qui font
la force océanienne, et d'équilibres qui ne cèdent à aucune puissance.
Notre stratégie Indopacifique est simple : c'est la liberté de la souveraineté.
Je le dis aussi ici avec beaucoup de force : regardons l'Indopacifique tel
qu'il est. Ça nous aidera à sortir de nos débats et de nos guerres, en quelque
sorte, intestines parfois. Les questions d'indépendance sont des questions des
décennies passées. Si l'indépendance, c'est de choisir demain d'avoir une base
chinoise ici ou d'être dépendant d'autres flottes, bon courage ! Ça ne
s'appelle pas l'indépendance.
La France, elle offre à ses territoires en Pacifique la véritable indépendance,
celle du respect de la République, qui respecte les cultures et la diversité,
qui construit un projet d'avenir universel. Et la France, par sa stratégie
Indopacifique, offre à ses partenaires cette même vocation : ne pas céder à des
hégémonies et des impérialismes. Et donc, quand on vous explique qu’on va se
sortir des griffes de la République française en allant trouver des pactes ou
des alliances avec certaines grandes puissances voisines qui nous proposent des
grands investissements, regardez la région, regardez. Regardez des pays qui
étaient indépendants, qui sont allés faire des formidables contrats avec des
grandes puissances, qui leur proposaient des formidables investissements ;
comment sont-ils en train de se réveiller ? Criblés de dettes, ayant perdu
leurs terres, ayant perdu leur souveraineté industrielle, minière, parce que
ces grandes puissances leur ont prises. C'est ça, la réalité géopolitique de la
région. Elle n'est plus entre nous, elle est là !
Et donc, dans cette réalité, la France n'est pas simplement un refuge : c'est
un avenir, parce que nous avons une stratégie. Alors cette stratégie, elle
repose sur un investissement diplomatique. On bâtit avec des partenaires cette
volonté de construire la liberté, la souveraineté, d'investir à travers la
Communauté du Pacifique qui a son siège ici et que j'avais réuni il y a cinq
ans, avec le Forum des îles du Pacifique, et peut-être avec, il nous faut être
innovants, des organisations régionales à inventer autour de nos territoires,
certains me l'ont proposé ; et des associations nouvelles avec certains, j'y
suis prêt.
Mais nous investissons pour proposer quoi ? Des stratégies, des alliances. Et
pour moi, cette stratégie Indopacifique, ce qu'offre la France derrière ses
valeurs, avec vous, se construit principalement autour de deux grandes
ambitions : le climat et la défense. C'est simple et ça correspond aux enjeux
de la région.
Le climat, pourquoi ? Parce qu'en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à
Wallis-et- Futuna, partout dans la région, nous vivons les conséquences du
dérèglement climatique. La vulnérabilité climatique, ce n'est pas une théorie.
Et quand j'en parle à beaucoup de mes collègues européens qui pensent que c'est
très lointain, je leur parle de ce que nous vivons ici. Je leur parle de ce que
vous vivez, de ce que tant et tant de familles ici présentes, de communes, de
territoires vivent ; ce qu'on a vécu à Touho avec la famille Delly et avec
plusieurs autres hier. Des familles qui sont arrachées à leur maison, à leurs
ancêtres, à leurs morts. Des tribus, des clans qui sont complètement
désorganisés, désorientés par les conséquences du changement climatique.
Nous avons, je crois, une voie, une réponse à apporter. Et cette réponse, je
crois que ce que nous sommes nous rend encore plus forts pour le faire. Parce
que cette réponse, c'est le mariage de la prise en compte de ce que les peuples
autochtones connaissent de la nature. Il y a dans les peuples autochtones un
savoir, une connaissance de la nature, de la terre comme des océans, de la
biodiversité, de la manière de la préserver, de répondre aux conséquences de ce
changement, de le prévenir et de préserver notre biodiversité.
Et puis la France, comme grande puissance scientifique, a une capacité aussi à
comprendre, prévenir ces changements et à apporter une solution. Et donc, je
crois que notre réponse en matière de climat, comme puissance indopacifique
fait le mariage, justement, d'une Nation qui sait réconcilier la voix de
peuples autochtones et d'une grande puissance scientifique.
C'est pourquoi nous avons pris plusieurs initiatives dans la région en ce sens
et que nous allons continuer de les développer avec tous les partenaires de la
région. C'est aussi pourquoi nous allons continuer ici d'investir sur la
recherche, avec l'IRD, avec le CIRAD, avec IFREMER. Je tiens d'ores et déjà à
vous annoncer la programmation du remplacement du navire de l’IFREMER. C'est un
investissement de 6 milliards de francs pacifiques. Je vous le confirme
aujourd'hui, Nouméa restera un port d'attache de la Flotte océanique française.
Et ceci va nous permettre de continuer à répondre aux besoins de missions en
mer pour réaliser des programmes de recherche dans les eaux de
Nouvelle-Calédonie et de Polynésie, d'avoir un outil de rayonnement de la
France vers les États insulaires en développement du Pacifique Sud et un
vecteur de diplomatie scientifique indopacifique.
Tout ça va nous permettre quoi ? De comprendre ce qui est en train de se
passer, de mesurer les risques de montée des eaux, d'anticiper la montée des
eaux et les menaces sur nos littoraux, de construire des stratégies avec les
communes pour mieux protéger nos littoraux, de construire tout de suite des
stratégies peut-être pour relocaliser certaines familles dans le temps. Par la
science, par le respect des cultures autochtones, par l'organisation de notre
administration et l'investissement, cette stratégie pour la Nouvelle-Calédonie,
c'est celle que nous voulons avoir aussi en Indopacifique.
Vous l'avez compris, la stratégie climat et biodiversité est au cœur de cette
ambition Indopacifique. Elle est une chance pour la Nouvelle-Calédonie, elle
est une chance pour la France, elle est une chance pour tous nos partenaires
dans la région.
A cet égard, demain et après-demain, j'annoncerai au Vanuatu, en Papouasie-Nouvelle-Guinée,
des investissements nouveaux. L'Agence française de développement va réinvestir
dans la région des montants importants aux côtés des îles du Pacifique pour
protéger la biodiversité. 760 millions de francs sont mobilisés pour cela en
Nouvelle-Calédonie, mais nous allons investir dans la région et nous
investirons aussi dans la protection de la forêt en Papouasie- Nouvelle-Guinée.
Cette stratégie, elle est large, elle est ambitieuse, mais elle nous protège
parce qu'elle nous permet d'avoir des alliés que nous respectons et que nous
aidons.
Le deuxième axe de cette stratégie Indopacifique aux côtés du climat, c'est la
défense. Nos forces armées ici présentes, je sais combien vous y êtes attachés.
Vous pouvez les applaudir. Elles sont un socle de notre défense, de la
protection de notre territoire, de nos mers, de notre espace aérien. Elles nous
permettent d'agir aux côtés de grands alliés et partenaires et elles permettent
aussi de former notre jeunesse grâce au SMA qui voit passer tant et tant de
jeunes et marquent tant leur histoire et leur destin. Je crois très
profondément dans le service militaire adapté : c'est une fierté et nous
continuerons de le développer.
Mais je suis venu ici vous dire que dans le cadre de cette stratégie
Indopacifique, les forces armées de Nouvelle-Calédonie ont engagé une
reconfiguration et que nous allons redoubler d'ambition ici même. D'abord,
depuis cinq ans, nous avons commencé à investir. Le nouveau patrouilleur
maritime en atteste, et en est déjà la trace. Mais j'ai décidé il y a plusieurs
mois, et le ministre, avec le chef de l'état-major des armées, ont proposé une
loi de programmation militaire. Elle a été débattue. Vos députés et vos
sénateurs qui sont là l'ont défendue. Elle vient d'être votée. J'aurai à la promulguer
dans quelques jours.
Cette loi de programmation militaire, elle porte pour la Nouvelle-Calédonie des
engagements clairs et forts. Plus de 200 militaires en plus et 18 milliards de
francs sur des investissements directs, ici. Elle montre que notre volonté
d'indépendance, de souveraineté se joue aussi ici, pour la Nouvelle-Calédonie
et la France, unies !
Et au-delà de ces moyens, au-delà des forces armées de Nouvelle-Calédonie,
au-delà de ce réinvestissement, de ces femmes et ces hommes qui s'engagent
chaque jour avec dévouement, ce que nous voulons faire, c'est rayonner avec des
partenaires, c'est leur donner confiance et s'engager avec nous. C'est ça,
notre stratégie Indopacifique, avec l'Australie au premier chef, mais avec
beaucoup d'autres États de la région. C'est la force des exercices que nous
avons menés ces derniers mois ; exercices maritimes que vous avez vus se
déployer, peut-être, ces derniers mois, et puis la mission PEGASE 2023, qui a
permis à nos Rafale de survoler vos airs, ils étaient à nos côtés encore hier.
Et donc, dans toutes les composantes, nous voulons multiplier les partenariats
avec tous les voisins de la région pour les aider à mieux se protéger, protéger
leurs eaux, leurs espaces aériens, mais aussi les aider à se former. C'est
pourquoi nous allons bâtir une Académie du Pacifique ici-même pour former des
militaires de toute la région. Nous avons commencé et nous irons plus loin
parce que, par ces forces armées, c'est la crédibilité de notre engagement et
c'est la possibilité même de ces partenariats nouveaux. Oui, la France est une
puissance indopacifique. Oui, la Nouvelle-Calédonie est un partenaire puissant
pour tous les voisins dans la région.
Mes chers compatriotes, voilà ce que je suis venu vous dire aujourd'hui. En
cinq ans, nous avons fait beaucoup et nous n'avons pas le droit d'en rester là.
Nous n'avons pas le droit d'attendre, de douter de nous ou de tâtonner. Nous
devons construire aujourd'hui notre avenir pour les plus jeunes qui sont ici et
les générations qui nous succéderont. Alors, forts de ces trois référendums,
forts de ce que nous sommes et des décennies passées, ce que je veux avec vous,
c'est bâtir ce chemin de pardon et ce chemin d'avenir. Les deux se tressent et
sont indissociables.
Il y a cinq ans, à Ouvéa, avec plusieurs d'entre vous, je plantais un cocotier,
symbole de paix, pour essayer de montrer combien nous croyons dans l'avenir. Je
veux ici, aujourd'hui, sur cette place du même nom, sceller avec vous un pacte.
Un pacte engage tout le monde. Un pacte qui doit nous conduire à sortir du
face-à-face des uns et des autres. Un pacte de respect et d'ambition. Un pacte
de tradition et d'ambition. Un pacte d'enracinement et d'universel, un pacte du
pardon et de l'avenir.
Ce pacte de Nouméa que nous scellons aujourd'hui, je m'y engagerai, comme je me
suis engagé à vos côtés il y a cinq ans. Et donc, vous me verrez parfois vous
presser de décider et de choisir. Je sais que parfois cela vient contrarier le
besoin de temps que certains expriment. Je respecterai toujours le temps qu’il
faut pour une discussion sincère et loyale, mais il nous faut avancer. Ce
pacte, c’est celui qui vous donne et vous donnera la stabilité dans la
République et la France, la stabilité pour l'avenir, la force pour demain, en
respectant chacun et sans rien abandonner.
Ce pacte d'aujourd'hui, ce pacte de Nouméa, c'est celui qui permet nos rêves,
respectant la part singulière de chacun. Ce pacte d'aujourd'hui, c'est celui
que nous scellons. Vous pouvez compter sur moi, parce que je sais aussi que je
pourrai compter sur vous.
Vive la Nouvelle-Calédonie ! Vive la République !
Vive la France !
> Très heureux de cette visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ensemble nous avons pris des engagements pour préserver les forêts, renforcer la coopération entre nos pays et bâtir un espace Indo-Pacifique libre, ouvert et en paix.
> Avec sa forêt, la Papouasie-Nouvelle-Guinée absorbe plus de CO2 qu'elle n'en émet et abrite un joyau de biodiversité. Il est de notre intérêt à tous de contribuer à sa préservation. Nous y sommes engagés. Face au défi climatique, tous ensemble nous ferons la différence.
> La France et le Vanuatu partagent une même conviction : pour protéger la planète, nous avons besoin de plus d’engagement, mais aussi de plus de solidarité. C’est l’objectif de l’appel d’Ifira que nous lançons ensemble.
> Le Sri Lanka et la France sont deux nations de l'océan Indien qui partagent un même objectif : un Indo-Pacifique ouvert, inclusif et prospère. À Colombo nous l’avons confirmé : forts de 75 ans de relations diplomatiques, nous pouvons ouvrir une nouvelle ère de notre partenariat.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> C'est un honneur d’être Première
ministre et de servir son pays. Je suis à la tâche avec une seule volonté :
mettre en œuvre le programme sur lequel le Président de la République a été
élu. Avancer, au service des Françaises et des Français !
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Croissance de 0,5%] Quelle performance
remarquable de l’économie française au second trimestre ! C’est grâce aux
Français, aux entrepreneurs, aux salariés et au succès de notre politique
économique mise en place depuis 2017. Nous devons tous continuer à avoir
confiance dans l’économie française.
> C’est un
cercle vertueux où c'est la production qui finance notre modèle social et la
redistribution. Ayez confiance en l'économie française. L'économie française va
bien. Ce bon résultat "est dû aux salariés, aux entrepreneurs, c'est
l'effort des Français.
Cet effort des Français donne des fruits parce que nous avons créé avec le
président de la République, les conditions du succès économique national. Je
suis persuadé que nous pouvons être la première économie décarbonnée en Europe
à horizon 2050.
> Le bonus écologique va évoluer de manière très
significative au 1er janvier 2024. Il sera attribué aux véhicules qui émettront
le moins de CO2. Ce sera un vrai bonus écologique.
Aujourd'hui il est distribué à tous les véhicules électriques, quelles
que soient les conditions de production de ces véhicules. Or, il y a des
véhicules qui sont produits en Europe, mais aussi dans d'autres pays où il n'y
a pas les mêmes normes environnementales. C'est injuste économiquement et
inefficace pour le climat. Nous allons rétablir tout ça.
En fonction des émissions générées par ses matériaux, son assemblage ou son
transport, chaque véhicule recevra un «score environnemental». On va faire un
seuil d'émissions carbones. Vous êtes au-dessus, vous n'avez pas le bonus, vous
êtes en dessous de ce seuil, vous avez le droit au bonus.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Être aux côtés des forces de l’ordre. À leur
écoute. Sur le terrain. Les soutenir.
> Policières, policiers, au commissariat du 19ème arr. de Paris, je suis venu à votre écoute et parmi vous sur le terrain, comme depuis 3 ans. J’ai redit à vos collègues ma totale confiance et mon entier soutien. Les Français qui vous aiment, connaissent la difficulté de votre mission et ont besoin de vous.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Unité de vues avec le Secrétaire d'Etat
américain: le peuple du Niger a démocratiquement élu le président Bazoum, sa volonté doit
être respectée et l'ordre constitutionnel restauré sans délai. Plein soutien
aux efforts des pays de la région en ce sens.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La Roumanie joue un rôle-clé pour permettre l'exportation des céréales dont les pays vulnérables ont besoin. Avec mon homologue et nos amis européens nous travaillons à développer ces voies de sortie, pour que la Russie ne joue pas avec la faim dans le monde.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> La Justice, comme la police, a besoin de
respect. Elle a besoin d’indépendance et de sérénité. Elle a besoin qu’on la
laisse faire son travail. Je salue l’engagement total des magistrats pour
rétablir, aux côtés des policiers, l’ordre républicain.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Je me félicite de la décision du Conseil
Constitutionnel de valider, dans sa très grande majorité, la loi de
programmation militaire. Une loi décisive et des moyens inédits pour
transformer nos armées, garantir notre dissuasion et anticiper les prochains
sauts technologiques.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Bonne nouvelle vers le plein emploi, le nombre
de demandeurs d’emploi (cat.s. ABC) poursuit sa baisse au 2ème trimestre
(-0,5%)! Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (cat. A) se maintient
bien en dessous de son niveau d'il y a 1 an (-5%).
Gabriel Attal
(ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Le cadre de vie quotidien de nos élèves sera prioritaire dans la
politique que je conduirai. La rénovation de nos écoles est capitale pour la
survie de la planète et pour la vie de nos élèves; notamment car il y a trop
d'établissements où ils ont chaud l'été, froid l'hiver. L'objectif fort qu'on
se fixe sur ce quinquennat c'est de doubler le nombre de rénovations financées
par l’Etat. Pour cela on va mettre des moyens inédits. La Première ministre a
annoncé une augmentation du budget pour l'écologie de 7 milliards d'euros l'an
prochain, dont plusieurs centaines de millions d'euros pour les écoles. Cela va
nous permettre notamment de rénover en masse en complément des collectivités
locales et donc de rendre possibles certains projets qu’on n’arrivait pas à
financer. On a besoin de l'engagement de tous et je veux saluer ici le
maire de Castelnau-le-Lez Frédéric Lafforgue et son équipe qui ont fait un
travail admirable autour de ce projet du Groupe Scolaire Jacques Chirac.
> Ma marque de fabrique, c'est le dialogue et je veux le mener avec l'ensemble de la communauté éducative. Ce chantier de longue haleine se conjugue avec un autre axe de travail sur la reconquête du mois de juin et du troisième trimestre, notamment pour les lycéens. Avant même d'avancer sur les vacances, il faut reconquérir les mois de scolarité qui, malheureusement, pour différentes raisons, sont parfois désertés par certains élèves.
> [Bac et matières anticipées] Il y a plusieurs possibilités. J’annoncerai ma décision à la rentrée après avoir recueilli l’avis de la communauté éducative notamment les recteurs et des organisations syndicales. Mon souhait c'est que les élèves soient motivés et assidus jusqu'au bout de l'année scolaire. Mais je souhaite aussi que les éléments déterminant l’affectation dans le supérieur conservent une dimension nationale. Je veux que les familles, les élèves et les professeurs y voient clair rapidement.
> [Promesse d'avoir un professeur devant chaque classe] C’est le cœur de mon combat pour l’école. Et nous y arriverons. Un très gros travail a été réalisé pour préparer cette rentrée. On a pourvu cette année plus de postes aux concours qu’en 2022 donc on a progressé sur la question. Mais c’est évidemment un sujet de préoccupation majeure. Et on continuera à progresser sur la reconnaissance du métier enseignant, notamment grâce aux augmentations de salaires historiques à la rentrée.
> C’est une urgence nationale : aujourd’hui, dans certains endroits, un élève peut perdre autour d’un an sur l’ensemble de sa scolarité en raison d’absences non remplacées. Je sais que les enseignants sont fortement mobilisés sur cette question d’égalité des chances. Le Pacte enseignants va permettre des rémunérations importantes pour y répondre. Nous y arriverons ensemble.
> Nous ne pouvons plus nous contenter de déclarations d’amour aux enseignants. A la rentrée, nous leur apportons des preuves. Tous les professeurs gagneront au moins 120 € nets de plus par mois qu’à la rentrée scolaire 2022, sans condition. Ensuite, nous assumons d’aller plus loin, avec deux priorités. D’abord, des revalorisations massives sur les débuts de carrière : plus aucun professeur titulaire en dessous de 2000 euros par mois. L'objectif sera tenu. Et des revalorisations fortes pour les débuts de carrière qui iront de 170 à 240 euros nets en plus par mois pour les dix premières années d’enseignement. A ces revalorisations, que nous devions aux professeurs, pourra s’ajouter le fait de payer beaucoup mieux certaines missions complémentaires, que beaucoup d’entre eux assument déjà, comme les remplacements de courte durée ou l’aide aux devoirs.
> Ma priorité, ce sont les savoirs fondamentaux. On a
encore trop d’élèves qui arrivent en 6e sans savoir lire, écrire, compter
correctement. Pour mieux nous en assurer, nous allons désormais évaluer
l’acquisition de ces fondamentaux en CM1 et en 4 e . C'est aussi la question de
l'autorité et du respect des professeurs. C’est enfin celle du cadre de
vie scolaire pour que l’école soit un lieu où nos enfants et nos enseignants
sont heureux. Cela va des bâtiments et lieux de vie à la lutte contre le
harcèlement pour laquelle notre réponse doit être implacable.
Avant la rentrée, je vais prendre deux décrets importants. Le premier permettra
le changement d’école d'un élève responsable de harcèlement plutôt que
d’imposer ce changement à celui qui en est victime. C'est très attendu par les
familles, c’est une mesure de justice. Ensuite, je donnerai la possibilité de
prononcer des sanctions disciplinaires à l'encontre d'un élève à l’origine de
cyberharcèlement à l’endroit d’un élève d’un autre établissement, ce qui n’est
pas possible aujourd’hui. Je pilote aussi, à la demande de la Première
ministre, un plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire que
nous présenterons à la rentrée.
> [Réinstaurer de l'autorité au sein de l'école] D'abord il y a un état d'esprit qui me paraît évident, mais ne l'est malheureusement pas pour tout le monde. L'institution Education nationale doit être l’institution du respect de l’autorité, toujours en soutien des enseignants. Je serai donc en permanence à leurs côtés : leur autorité ne doit plus être bafouée par des élèves ou une très faible minorité de parents qui sont parfois dans un rapport de consommation ou insultent nos professeurs.
> Interrogé sur le sujet il y a plusieurs mois, j’avais déjà été clair : venir à l’école en abaya est un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïque que doit constituer l’Ecole. Je n’ai pas changé d’avis et serai ferme sur ce sujet.
> [Uniforme] Là aussi, j’ai toujours été constant : si la communauté éducative d’un établissement demande à l’expérimenter, par exemple dans le cadre du Conseil National de la Refondation, j’y suis favorable. C’est d’ailleurs déjà le cas dans certains établissements outre-mer. L’expérimentation est toujours utile pour faire progresser le débat, dans un sens ou dans l’autre. Mais je suis réaliste. Est-ce qu'on peut imaginer que ce serait une solution magique pour régler à elle seule tous les problèmes ? Je ne le crois pas.
> Lorsque l’on s’engage en politique, on ne cherche pas la facilité, on cherche à être utile et à agir pour son pays. Je pense à tous les Français qui se lèvent tous les matins et qui attendent beaucoup de l’école de la République. Des Français qui financent cette école avec leurs impôts et qui parfois doutent, se demandent si l’école de la République sera toujours en mesure d’apporter le meilleur à leurs enfants. Je veux que toutes les familles puissent garder foi dans l’école de la République.
> L’un de mes combats est le retour d’un plein respect de
l’autorité dans l’école de la République. Je le mènerai au service des
enseignants, des élèves, des parents. L’autorité, ce sont des règles. Je crois
qu’il faut toujours faire attention à ne pas les fragiliser en donnant le
sentiment que certains pourraient être au-dessus ou en dessous des lois. (…)
Le Directeur général de la Police nationale est un grand serviteur de l’Etat et
le pays sait ce qu’il lui doit. Je n’ai pas compris les mots qu’il a employés
sur la détention provisoire. Les policiers font un travail extraordinairement
difficile, ils sont quotidiennement en première ligne, souvent provoqués. La
République, elle tient par ses piliers : en particulier l’Ecole, la police, la
justice. Si l’un d’eux donne le sentiment de remettre en cause la légitimité
d’un autre, c’est tout l’édifice qui pourrait s’en trouver fragilisé.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Entretiens autour de la forêt face au
changement climatique. Un constat partagé devant l’urgence d’agir dans et pour
la forêt dans un contexte de dépérissement et de nécessité de renforcer le
stockage du carbone. Des résultats concordants avec les travaux menés par le
comité de gestion durable des forêts dont les conclusions m’ont été remises
mercredi : expérimentation, adaptation et actions. Le fonds pérenne forêt nous
permettra d’avancer collectivement sur ce sujet aussi complexe qu’important
pour que la France soit au rendez-vous de ses engagements pris dans les Accords
de Paris sur le climat.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Je regrette l'absence de consensus au G20
Environnement et Climat en Inde malgré l'urgence d'agir.
Cependant, l'unité et l'ambition affichées en faveur de notre planète doit nous
encourager à continuer le combat et gagner. (…)
Sur le climat, nous allons garder de ce G20 un sentiment d’amertume. Il
est déplorable qu’aucun consensus n’ait pu être trouvé sur les éléments
essentiels pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre au moment
même où la planète traverse son mois le plus chaud jamais enregistré et que les
conséquences catastrophiques du réchauffement s'amplifient partout dans le
monde. La COP28 sera cruciale pour relever l’ambition mondiale sur
l’atténuation. En revanche, je salue la qualité et l’ambition des nouveaux
engagements pris en matière environnementale, notamment sur la déforestation ou
les pollutions qui démontrent que la diplomatie environnementale peut toujours
donner lieu a des résultats malgré les tensions géopolitiques marquées.
> Hier à Chennai, les ministres du G20 se sont engagés à renforcer leur action contre la déforestation. Je remercie mon homologue brésilienne qui nous a soutenus pour obtenir ce résultat. A quelques mois de la présidence brésilienne du G20, nous pouvons compter sur la volonté du Président Lula et de sa ministre pour des résultats sur la préservation de l'Amazonie et des forêts mondiales.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Être à la hauteur de l’enjeu du dérèglement
climatique tout en assurant une transition énergétique juste pour tous nos
concitoyens : voilà l’objectif de mon action !
> Le bonus écologique doit profiter aux voitures fabriquées en France et en Europe. L’objectif, c’est de donner un avantage aux entreprises qui font de vrais efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
> L'économie française crée de l'emploi ! 2 millions depuis 6 ans. L'objectif de plein emploi est atteignable.
> Si vous voulez être maître des prix, il faut produire en France.
> La transition énergétique doit permettre de créer des usines et des emplois en France. En imposant un critère environnemental sur les bonus écologiques et le leasing, nous donnons un avantage aux entreprises françaises et européennes qui font l’effort de baisser leur empreinte environnementale.
Aurore Bergé
(ministre des Solidarités et des Familles)
> Donner à tous nos enfants la chance de se créer
leurs propres souvenirs de vacances! Dès 2024, nous mettrons en place le Pass
Colo !
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Défendre la République, ce n'est pas choisir un
camp.
> Oui, nous manquons de bras dans la fonction publique et assumons-le : c’est aussi lié à la fiche de paie. C’est pour cela que je me bats avec la revalorisation générale des agents publics, de filières spécifiques, et des efforts plus grands sur les bas salaires.
> Nos agents publics sont en première ligne et font face à des violences verbales et physiques. Je formulerai à la rentrée avec le gouvernement un plan d’action pour renforcer leur protection, notamment la protection fonctionnelle des agents.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> Les demandeurs d'emploi sont de moins en moins
nombreux dans notre pays. La baisse se confirme par rapport à 2022. En route
vers le plein-emploi !
Franck Riester
(ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Il y a 1 an, certains prédisaient un Parlement
empêché. 1 an après, la majorité a réussi à y faire avancer les priorités des
Français, et les extrêmes ont échoué à le bloquer. 1 an de détermination et
d'action.
A l'@Assemblée comme
au Sénat, le débat
démocratique a été riche. Après des milliers d'heures de discussion, grâce au
travail de la Majorité et des oppositions constructives, face à 17 motions de
censure toutes rejetées, nous avons continué ensemble à transformer le pays.
49 lois adoptées au service des Français, l'essentiel à
de larges majorités. C'est plus qu'il y a 5 ans à la même époque. Emploi,
pouvoir d'achat, écologie, santé , sécurité, justice... Ces textes concrets ont
déjà des effets dans la vie quotidienne des Français.
Il y a 1 an, Elisabeth Borne s’était engagée à bâtir des compromis ambitieux, des solutions
concrètes, des majorités de projet et d’idées avec nos oppositions
constructives. Texte après texte, cette méthode fonctionne. Nous continuerons à
avancer en alliant les bonnes volontés.
Pendant cette année, l’unité et la mobilisation de la
Majorité ont été notre bien le plus précieux, notamment face aux manœuvres des
extrêmes. Elle sera au rendez-vous de la rentrée !
Bérangère Couillard
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les Discriminations)
> A partir de la rentrée, les Poles spécialisés sur les
violences intrafamiliales, annoncés par Elisabeth
Borne, seront créés dans toutes les juridictions
françaises. C’est très attendu par les associations qui accompagnent les
victimes de violences conjugales.
> Nous aurons un Budget genré à partir de 2025. Nous allons regarder très spécifiquement le budget consacré en faveur de l'égalité femme/homme et la lutte contre les violences conjugales et ainsi ajuster les moyens, si nécessaire.
> 10 nouveaux centres LGBT seront créés en France pour recueillir la parole des personnes discriminées et les accompagner. La lutte contre les discriminations, partout!
> [Italie] En effaçant le nom de la mère non biologique des actes de naissance des enfants de couples de femmes, le 2ème parent n’a alors plus aucun droit. En cas de décès du parent biologique, l’enfant deviendra pupille de l’Etat. Une atteinte effrayante aux droits LGBT+
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Croissance en hausse grâce à l’industrie,
inflation en baisse, les nouvelles sont bonnes.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> Notre économie performe, notre croissance
dépasse les prédictions, tirée notamment par nos PME et l’export. Nous
continuerons d’accompagner nos PME pour qu’elles accélèrent leur croissance à
l’international et qu’elles embauchent plus.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> La justice n'est pas une émotion, ce sont des
procédures, des règles et des principes, qui nous protègent tous. Quand la
justice est forte, la police est plus forte.
> Il ne faut pas mettre en doute une décision de justice.
> Les Français aiment le train. La SNCF a une bonne situation économique et réinvestit tout dans le train. C'est cela qui fera baisser les prix dans les années qui viennent.
> Quand la SNCF va bien, elle peut investir pour qu'on ait plus de trains, et c'est ça qui va faire baisser les prix dans les années qui viennent.
> Il y a souvent encore des avions qui sont moins chers que les trains : la clé, c'est d'avoir plus de trains en circulation, et d'accepter de la concurrence sur certaines lignes.
> [Augmentation du Pass Navigo] On va aider IDF Mobilités : et si l'État aide, c'est évidemment pour éviter des augmentations de tarifs qui seraient insupportables.
> La voiture électrique doit devenir accessible à tous et produite chez nous Nous mettons en place un critère environnemental sur nos dispositifs de soutien, car la production nationale et européenne est plus écologique et plus souveraine.
> Quand vous importez des voitures électriques d'Asie, c'est mauvais pour notre industrie et pour l'environnement.
> La promesse d'un leasing social à 100 euros [pour un véhicule électrique] sera tenue dans le calendrier annoncé : il y aura des voitures réservables à partir de cet automne, pour des livraisons début 2024.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> L’école est le cœur battant de la République,
nous n’y accepterons aucune violence. À la rentrée, la lutte contre le
harcèlement sera la priorité absolue.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au
Parlement européen)
> Oui, dans notre pays, le travail paie plus et
paie mieux désormais. → Un français au SMIC a vu son pouvoir d'achat augmenter
de près de 9% entre 2017 et 2022. Nous irons encore plus loin grâce à la loi
favorisant le partage de la valeur en entreprise.
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Sous l'impulsion d'Emmanuel Macron, la politique
économique conduite par Bruno Le Maire depuis 2017 avec les députés
Renaissance porte ses fruits : notre pays redevient une
nation de production ! On continue!
> Sur l’immigration, comme les Français nous le demandent, nous soutiendrons une loi radicale : Mieux accueillir et intégrer ceux qui travaillent, mais aussi, faciliter les reconduites de ceux qui n’ont pas vocation à rester en France. C’est un projet de justice à tous les niveaux
> L’Europe est dans l’ADN des députés Renaissance! Avec les élus Renew Europe, nous avons agi pendant 5 ans pour faire vivre le projet européen au plus près des citoyens. Nous sommes déterminés à défendre une Union européenne plus ouverte, plus souveraine, plus sociale et écologique.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Heureuse de voir enfin l’Union européenne
prendre au sérieux la lutte contre les manipulations de l’information et
sanctionner des agents russes qui ont détourné de vrais médias. L’Europe
apprend à se faire respecter. L’insistance du Parlement Européen sur ces sujets
essentiels n’y est pas étrangère.
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