Aux Etats-Unis, un républicain regarde quasi-uniquement Fox news, un démocrate MSNBC, un «independent» centriste CNN…
Allons-nous en France vers un schéma où les gens de droite feront de même pour Cnews, ceux de gauche pour franceinfo mais pour ceux du Centre… rien!
Cette possible configuration pose deux questions essentielles.
La première concerne franceinfo qui n’est pas censée être une chaîne de gauche mais de service public, donc sans mission autre que de donner une information citoyenne.
La reprise en main du service public de l'information (France Télévisions et Radio France) où se sont installées une quasi-propagande de gauche et un front anti-Macron est impossible en l’état parce qu'elle serait perçue et surtout instrumentalisée comme une censure liberticide du pouvoir politique.
Mais il faudra bien se demander comment cette dérive inacceptable du service public a été possible. Outre les dirigeants des deux entités qui n'ont absolument rien fait pour l'éviter et qui devraient être sanctionnés, l'Arcom ne remplit pas sa mission de contrôle.
Ce sont ainsi les Français qui financent ces deux entités qui n'ont pas droit à une information citoyenne qui leur permettraient de s'informer correctement mais seulement à un matraquage partisan. C'est une prévarication de la démocratie et, à ce titre, intolérable.
Quant à Emmanuel Macron et sa majorité, dans un mix de méconnaissance du fonctionnement des médias et de crainte de s'aliéner les journalistes, ils ont été incapables de prendre la mesure de cette dérive qui in fine leur cause un tort immense.
Il est grand temps donc de mettre enfin sur pied un vrai service public d'information citoyenne, avec une charte de fonctionnement et de déontologie précise, contrôlée strictement par une autorité indépendante.
Il n'existe pas et n'a jamais existé jusqu'à présent.
La deuxième question concerne l’absence de relais médiatique du Centre dans l’audiovisuel.
Comme nous l’avons dit ni Cnews, ni franceinfo ne penchent vers le Centre mais c’est aussi le cas de BFMTV qui donne dans le populisme démagogique et LCI qui penche à droite et flirte avec le populisme, se voulant une sorte de mix soft de Cnews et BFMTV.
La responsabilité de cette absence incombe en grande partie à la mouvance centriste qui n’a pas fait l’effort d’être présent dans l’audiovisuel mais, plus généralement, dans les médias.
C’est une grave erreur qu’elle a commise et qu’Emmanuel Macron a perpétué depuis son accession au pouvoir.
Il semble avoir estimé qu’il n’avait pas besoin de relais, pariant sur sa capacité à convaincre directement les Français.
Ses deux victoires aux présidentielles et ses deux majorités – l’une absolue, l’autre relative – à l’Assemblée nationale semble lui donner raison.
Mais, il y a l’envers de la médaille.
Ainsi, la crise des gilets jaunes puis celle des gilets rouges (avec la réforme des retraites), montre un manque de capacité de communication du Centre pour expliquer et défendre ses positions.
Il est sans doute trop tard pour la présidence de Macron de faire exister des médias centristes grand public.
Reste que le problème demeure et il serait utile que les centristes décident enfin de le résoudre.
[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]
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