Voici une sélection, ce 26 avril 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Avec mes homologues du Sommet de
la mer du Nord, nous nous engageons aujourd’hui à accélérer nos capacités de
production d’énergie renouvelable par l’éolien en mer. Notre objectif pour
2050 : produire au moins 300 GW par an dans la mer du Nord et
40 GW en France.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> Nous voulons renouer un dialogue apaisé
et constructif avec les partenaires sociaux.
> Nous présenterons début mai un projet de loi pour sécuriser et réguler l'espace numérique.
> Nous souhaitons bâtir des majorités avec tous ceux qui le souhaitent sans forcément regarder du même côté.
> Les employeurs doivent prendre leur part dans la revalorisation des salaires.
> D'ici au 14 juillet, nous souhaitons bâtir un nouvel agenda social avec les organisations syndicales et patronales avec un nouveau pacte pour la vie au travail.
> Les effets du dérèglement climatique inquiètent nos compatriotes. Pour y faire face nous déployons une planification écologique ambitieuse. Les trois prochains mois seront l'occasion d'une accélération dans tous les secteurs et à tous les niveaux.
> La rentrée 2023 sera l’occasion d'une réelle transformation de notre école.
> Pour les professeurs absents pour de courtes durées, nous allons changer les choses. A partir de la rentrée prochaine, les remplacements de courte durée seront effectuées au sein même de l'établissement.
> D'ici fin 2024 l'assurance maladie financera le recrutement de 6 000 assistants médicaux supplémentaires. Ils seront 10.000 au total et libéreront du temps aux médecins.
> Sur le plan législatif, le Parlement débattra en juin de la proposition de loi sur la santé et les territoires.
> La lutte contre l'immigration illégale est une priorité du gouvernement.
> Aujourd'hui, il n'existe pas de majorité pour voter un tel texte [sur l’immigration], comme j'ai pu le vérifier hier en m'entretenant avec les responsables des Républicains. Ils doivent encore dégager une ligne commune entre le Sénat et l'Assemblée. (…) Par ailleurs, ce n'est pas le moment de lancer un débat sur un sujet qui pourrait diviser le pays.
> Nous devons prendre toutes nos décisions en pensant à notre jeunesse et son émancipation. Dans les semaine qui viennent je présenterai un plan d'action pour la jeunesse avec des mesures concrètes et attendues comme un plan d'urgence pour les logements universitaires dégradés.
> Nous allons continuer de rechercher des alliances au sein de l'arc républicain.
> L'objectif que je fixe pour l'avenir, c'est pas de 49.3 en dehors des textes financiers.
> Avec Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, nous avons une conviction commune: défendre une agriculture forte et attractive, c'est la clé de notre souveraineté. Production, rémunération, renouvellement des générations, à la tâche pour la transition écologique de l’agriculture.
> Un projet de loi Industrie verte sera présenté à la mi-mai. C’est le sens de la feuille de route de décarbonation des grandes filières industrielles et des cinquante sites les plus émetteurs.
> Il faut une distribution plus juste des richesses produites par les entreprises.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> [Discours à l’occasion du Conseil national du commerce] C’est la première fois
dans l’histoire de notre économie que tous les acteurs du commerce travaillent ensemble. Cela nous a demandé des
mois de discussion, des mois
de dialogue pour que tous les acteurs, j’y reviendrai, soient présents dans ce Conseil national du commerce. Et c’est une manière de
dire très clairement toute l’importance
stratégique que nous accordons aux commerçants dans l’économie française.
C’est vrai que, si on est tout à fait honnête, il y a un Conseil national
de l’industrie, on
parle beaucoup d’industrie et c’est pour moi un enjeu absolument prioritaire. On parle beaucoup des nouvelles technologies, on parle
beaucoup de la French Tech,
on parle assez peu des commerçants. Et les commerçants, je le rappelle, c’est 700 000 entreprises, c’est 3,6 millions d’emplois,
c’est un accès au travail, à un emploi
pour des millions de nos compatriotes.
C’est un secteur dans lequel on peut se former, évoluer, commencer par
mettre les produits en rayon et finir
directeur d’un centre commercial. C’est des aventures personnelles qui sont exceptionnelles, on pourrait
raconter l’aventure personnelle de la
présidente, qui est présente ici, de Picard, qui est une magnifique aventure.
C’est parfois des aventures personnelles parce que c’est des commerces qui
sont des commerces familiaux, des
commerces de centre-ville. Et c’est tout cela que nous honorons aujourd’hui. Nous voulons honorer le commerce et les commerçants.
Alors quelle a été notre méthode avec Olivia Grégoire
? C’est la même que celle que
j’applique en toutes circonstances, le dialogue, encore du dialogue et toujours du dialogue. Et rassembler les gens permet en règle
générale d’y voir un peu plus clair
sur la réalité des situations, sur la réalité des problèmes et sur les solutions
qu’il faut apporter.
Nous avons organisé sur la question du bâtiment les Assises du bâtiment,
elles ont été très utiles. Il y a aujourd’hui
des difficultés sur le logement, nous rassemblerons aussi les acteurs pour voir quelles sont les réponses
que nous pouvons apporter. Mais
si vous vous contentez de voir une partie et pas une autre, si vous vous contentez de voir des acteurs en ignorant certains.
Vous n'apportez pas les bonnes solutions
aux problèmes des Français. Et si on pouvait sortir notre côté querelleur pour nous rassembler, discuter et dialoguer, je pense
que la France avancerait mieux
et avancerait plus vite.
Donc depuis des mois, et là encore, j'en remercie Olivier Grégoire, nous
avons échangé, nous avons confronté nos
points de vue, nous avons discuté avec un seul objectif : faire entrer le commerce dans le XXIᵉ siècle et garantir que
cela reste une force
économique majeure et déterminante pour notre pays.
Et vous me saurez gré pour ceux qui me connaissent depuis longtemps, je
vois Michel-Edouard qui est présent, de
reconnaître que quel que soit les fonctions que j’ai occupé, même comme ministre de l’Agriculture, je n’ai jamais tapé sur
les commerçants. Et Dieu sait que
lorsqu’on est ministre de l’Agriculture, il peut être tentant de taper sur la
grande distribution.
Tout ça pour dire que cette méthode, elle a aujourd’hui donné des fruits,
nous permet de créer pour la première
fois de l’histoire de notre économie de Conseil national du commerce où l’on voit tous les acteurs qui sont présents. Et ça
fait plaisir de voir dans cette salle le
maire de Nevers et d'autres élus locaux, de voir la présidente de Picard, de voir Michel-Edouard Leclerc,
de voir le patron de Système U qui
est présent aussi, cher Dominique Schelcher, de voir Jacques Creyssel, le roi des petits commerçants, de voir Monsieur Palombi, de
voir autant de personnes venues
d'horizons aussi divers qui enfin travaillent ensemble et arrêtent de s'opposer.
Ça ne sert à rien d'opposer le petit commerce de centre-ville et la grande distribution, ça ne sert à rien d'opposer les TPE avec
les PME ou les grands groupes. Nous
sommes dans le même bateau et nous devons faire preuve de solidarité. La solidarité économique, ça a un sens et c'est un des
éléments clés de la réussite économique
de la France dans les décennies qui viennent.
Il n'y aura pas de réussite pour les PME si les grands groupes donneurs
d'ordre ne travaillent pas main dans la main
avec ces PME et si elles ne font pas preuve de solidarité face aux difficultés. Il n'y aura pas de solution pour le
commerce, si on se
dit que tout doit aller à la grande distribution et le commerce de centre-ville
a disparu, ou si les commerçants de
centre-ville se disent : Il faut absolument renforcer le commerce de centre-ville et affaiblir la grande distribution.
Je crois plus aux complémentarités qu'aux oppositions et je suis convaincu
qu'il y a une place à trouver pour chacun et
à construire pour chacun, c'est le sens de ce Conseil national du commerce. Merci aux entrepreneurs qui sont présents,
merci aux fédérations, merci aux élus
locaux, merci aux chambres consulaires. Alors
pour travailler bien, il faut aussi avoir une méthode et un calendrier. Notre méthode va être de séparer un certain nombre de sujets
pour apporter à chaque fois
les réponses qui soient les plus appropriées. Il ne faut pas tout traiterensemble,
sinon on va arriver à beaucoup de confusion.
Le premier enjeu, et je remercie le ministre de l'Environnement qui était
présent tout à l'heure, Christophe Béchu,
c'est comment est-ce que l'on accélère la décarbonation
du commerce ? C'est très important à un moment où, évidemment, nos compatriotes nous disent l'empreinte
carbone des grandes distributions,
l'empreinte carbone des commerçants pose une difficulté, comment est-ce que l'on transforme cette empreinte ? Comment
est-ce que l'on met des ombrières
avec des panneaux solaires, comme ont commencé à le faire, sont de grands distributeurs sur les parkings pour économiser
de l'énergie ? Comment est-ce que l'on traite la question des zones à faible
émission qui, pour les commerçants de
centre-ville, va poser une vraie difficulté si on n'emporte pas rapidement desréponses
? Comment est-ce qu'on associe ça à la réflexion qu'on a dans le Conseil national de l'industrie sur la décarbonation des
véhicules utilitaires légers ? Vous voyez
que les solutions sont globales et passent par de la solidarité et du dialogue. J'y reviens quand je discute avec Luca De Meo, il y a
quelques jours, pour savoir comment
est-ce qu'à Sandouville, on peut créer une grande usine de véhicules utilitaires légers et électriques ? C'est aussi une
réponse à la question du commerce et de
sa décarbonation pour que le dernier kilomètre, celui qui est le plus coûteux en CO2, soit moins coûteux en CO2 parce qu'il y aura
des véhicules utilitaires légers fabriqués
en France par des ouvriers français dans une usine française, par un groupe français qui apporteront des solutions
technologiques à la question de laréduction des émissions.
C'est cette approche globale qui permettra de trouver les vraies solutions.
Et vraiment, je veux vous dire à quel
point je ne crois plus du tout dans cette confrontation
permanente des intérêts des uns et des autres, là où on peut construire un intérêt national. C'est ça le plus
important. Et si nous y arrivons aujourd'hui
dans ce Conseil national du commerce, nous aurons fait un grand pas en avant.
La deuxième thématique, c'est celle de la numérisation. Elle viendra
quelques mois plus
tard. Elle est absolument clé. Il n'y a plus de commerce possible sans digitalisation du commerce.
C'est le cas évidemment pour les grands groupes. Ça ne pose aucune
difficulté. On en
parle souvent avec Jacques Creyssel, mais pour les TPE, il n'y a que 20 % des petites entreprises de commerce qui ont un site
Internet 20 %. Autant vous dire que
pendant la crise du Covid tous ceux qui n'avaient pas internet, tous ceux qui n’étaient pas numérisés ou digitalisés, c’est ceux qui
ont le plus souffert.
Donc, il faut accélérer à marche forcée sur la numérisation des commerces
de centre-ville et c’est là que le lien
avec les collectivités locales est clé, parce que ce sont les maires qui en général apportent les solutions
à cette numérisation des commerces
en centre-ville qu’ils connaissent mieux que personne, je le dis comme ancien élu d’Evreux.
Enfin, le troisième thème sera l’emploi et la formation parce que vous
représentez des millions d'emplois et que
regarder la formation de la qualification, c'est évidemment un enjeu absolument décisif. Comment est-ce que nous allons avancer ? L'idée d'avoir un CNC par
trimestre, qu'à chaque Conseil national du
commerce, Olivia assurera évidemment la permanence,
mais qu’il y ait un membre du Gouvernement qui y participe.
Par exemple, la ministre des Universités pour l'Emploi et la Formation, le
ministre du Travail, et que l'ensemble du
Gouvernement soient à chaque fois associés pour montrer l'importance stratégique que nous accordons à cette activité. Donc, vous le voyez, je suis enthousiaste parce que je
suis comme n'importe lequel de
nos compatriotes, je passe beaucoup de temps dans les commerces, sur les commerces de bouche, les commerces alimentaires, les
commerces du centre- ville,
commerce, habillement, un petit peu moins en ce moment, la grande distribution, beaucoup, chacun le sait.
Que ce soit à Paris ou quand je me rends au Pays basque, je suis un grand
client de l'Intermarché de
Saint-Pée-sur-Nivelle. Chacun le sait. Il y a un très bon Leclerc pas très loin non plus.
Il faut que je fasse attention à ce que je dis mais en tout cas, je suis
une fois encore comme
n'importe lequel de nos compatriotes, je fréquente les commerces et donc je considère qu'ils sont essentiels à notre vie
en commun, notre vie en société.
Un tout dernier point, enfin, parce que je pense qu'il serait surprenant
que le ministre de l'Economie et des
Finances, parlant du Commerce, ne s'exprime pas sur la question de l'inflation.
Vous savez qu'avec le président de la République, avec
la Première ministre, nous nous
battons depuis maintenant près de deux ans, plus de deux ans pour contenir le niveau d'inflation de notre pays. Nous avons mis en place des boucliers tarifaires. Nous
avons eu pendant deux ans le
niveau d'inflation le plus faible de la zone euro. Donc je pense que nous avons fait œuvre utile, en tout cas, œuvre plus utile qu'en
retenant les suggestions de partis
d'opposition qui seraient moins efficaces.
L'inflation continue de pénaliser durement beaucoup de nos compatriotes,
les plus fragiles, les plus modestes,
ceux qui ont les revenus les plus faibles et ceux qui ont des familles, ceux qui ont des enfants, ceux qui
doivent dépenser beaucoup pour
l'alimentaire, qui s'aperçoivent que le prix du paquet de céréales a explosé, que le prix du paquet de pâtes reste très élevé et qui
se disent « Voilà, c'est une dépense
contrainte, on ne peut pas faire autrement que se nourrir et ça pèse de plus en plus sur mon budget ».
Je veux redire à quel point je suis reconnaissant à la grande distribution
de la manière dont elle a joué le jeu sur
le trimestre anti-inflation. Le trimestre anti-inflation, ça marche. Les prix
sont plus faibles de - 5 % à - 7 %par rapport à ce qu'ils étaient là où l'inflation aujourd'hui est à plus de 6
%.Donc les distributeurs ont joué le jeu.
Une fois encore, c'est trop facile de prendre des boucs émissaires en
disant que c'est trop cher à cause des uns ou
des autres. Les distributeurs ont joué le jeu du trimestre anti-inflation, les résultats sont là et d'ailleurs, sous le
contrôle des représentants de la grande
distribution, les consommateurs ne s'y trompent pas, ils se précipitent sur ces produits. Preuve que ce
trimestre a été efficace et que le travail
qui a été fait par Olivia Grégoire a été remarquablement efficace.
Maintenant, comme tout bon ministre de l'Économie, je me lève le matin et
je regarde un certain nombre de
chiffres et d'indicateurs. Je regarde le niveau d'inflation, je regarde le prix du Brent chaque matin, le prix du pétrole,
je regarde le prix du gaz, je regarde le prix
de l'électricité, je regarde le prix du fret maritime, je regarde le prix du
blé, de la tonne de blé. Et je m'aperçois que quasiment tous ces prix baissent. Donc je n'ai pas inventé le fil à
couper le beurre. Mais je me dis, si
les prix baissent sur le marché de gros à un moment donné, ça doit se voir sur
les prix à la consommation. Or, ça ne se
voit pas. En revanche, je peux vous garantir qu'il y a deux ans, quand ça a
commencé à monter, bizarrement, là ça s'est vu tout de suite sur les prix à la consommation.
Donc je veux redire à quel point, nous serons intraitables sur la
réouverture des négociations
commerciales entre les grands distributeurs et les grands industriels. Je dis bien les grands industriels. Je sais bien que
beaucoup de PME de l'industrie agroalimentaire
peuvent avoir des difficultés encore, mais des grands industriels qui ont des marges solides et des marges confortables,
quand les prix du gros baissent,
doivent répercuter sans délai la baisse des prix sur les prix à la consommation.
Nous avons demandé cette réouverture des négociations commerciales. C'est quelque chose d'exceptionnel là aussi dans l'histoire
économique récente. D'habitude,
ça n'a lieu qu'une fois l'année.
Nous serons intraitables sur la réouverture de ces négociations
commerciales pour que
les distributeurs puissent répercuter la baisse des prix de gros sur les prix
de détail, avec des prix des grands
industriels qui doivent aller à la baisse pour que l'inflation soit moins pénalisante pour nos
compatriotes et la vie plus facile pour tous.
> [Discours devant la Communauté économique et
monétaire
de l’Afrique centrale (CEMAC)]
Les échanges de ce jour ont permis d'identifier les facteurs de redressement des économies de la zone CEMAC et je
voudrais insister sur 3 messages.
En premier lieu, c'est le fait que l'intégration régionale et la
coopération monétaire en
Europe comme en Afrique sont des facteurs de résistance très puissants aux chocs. Je vois bien que cette intégration régionale
aujourd'hui est un lieu où s'exerce
la solidarité entre les Nations qui permet d'atténuer les chocs. On le voit au niveau européen dans la zone euro, on le voit aussi
dans la zone CEMAC avec une
résilience qui est supérieure dans la zone CEMAC à celle de la moyenne des pays africains. Je pense que ce succès doit beaucoup
aux décisions de politique économique
qui ont été prises par les pays et par les institutions de la zone. Il n'est jamais facile de s'engager dans une démarche de
consolidation lorsqu'il y a des déséquilibres
budgétaires. Il n'est jamais facile, le gouverneur de la Banque de France en sait quelque chose, de poursuivre une
politique monétaire plus restrictive
quand il y a des poussées inflationnistes mais ces efforts sont nécessaires pour se débarrasser de l'inflation et
rétablir les grands équilibres. Cette intégration
régionale s'accompagne aussi d'une exigence de responsabilité sur les réponses communes et sur les règles communes. Je pense
que vous avez eu l'occasion
d'en parler ensemble.
En deuxième lieu, je veux insister sur le fait que les pays d'Afrique
centrale peuvent compter
sur votre engagement total pour vous accompagner dans vos priorités de développement. Nous avons parfaitement conscience
qu'il y a un risque aujourd'hui
de grandes divergences entre les pays développés et les pays en développement et nous voulons évidemment apporter des
réponses qui soient fortes.
Je veux d'abord rappeler tous les efforts et toutes
les décisions qui ont été prises depuis
plusieurs mois. Sur la stabilisation macroéconomique, le G20 a joué un rôle majeur. Il a allégé le poids de la dette des pays
africains, il a suspendu le service de la
dette à hauteur de 500 millions d'euros pour les Etats de la CEMAC. Il a
apporté une réponse coordonnée au risque de
surendettement des économies avec le cadre
commun pour le traitement de la dette, il a soutenu les pays affectés via la mobilisation du droit de tirage spéciaux des différents
pays à hauteur de 1,5 milliard
d'euros pour la CEMAC. Donc tout ça, ce sont des réponses très concrètes aux difficultés de développement.
Sur la réponse aux besoins de financement des économies africaines, il y a également des avancées importantes qui ont été
obtenues avec une reconstitution
de l'Association internationale pour le développement, plus gros bailleur de l'Afrique, avec 93 milliards de dollars de
ressources. Le renforcement de
l'effort financier de l'Union européenne en Afrique : 150 milliards d'euros
d'ici 2027 qui ont été annoncés lors du
sommet Union européenne - Union africaine en février 2022, avec certains projets qui se situent évidemment en CEMAC.
Et enfin, un renforcement de la priorité Afrique de l’AFD au niveau
bilatéral avec un
volume historique de 15,5 milliards d’euros qui ont été déployés sur le
continent sur la période 2020 - 2022. En
CEMAC, les engagements actuels de l’AFD totalisent 3 milliards d’euros, ce qui est une somme évidemment
importante, et près de 900 millions
d’euros additionnels pourront être mobilisés pour les deux prochaines années. Le soutien au secteur privé a également été
identifié comme un enjeu clé pour
le renforcement du potentiel de croissance des économies africaines et plusieurs initiatives importantes ont été promues et
mises en œuvre.
D’abord l’alliance pour l’entrepreneuriat au niveau multilatéral qui a été
signée à Dakar en début d’année 2022, qui
contribue à une mobilisation renforcée, mieux coordonnée des bailleurs ; au niveau bilatéral, avec l’initiative Choose
Africa, l’AFD a
déployé 3 milliards d’euros au bénéfice du secteur privé africain, financé 26
000 PME africaines.
Enfin, alors que la guerre en Ukraine a mis en
évidence le défi de la sécurité alimentaire,
la France a pris plusieurs initiatives majeures : le développement agricole en Afrique avec le FIDA, l’initiative Farm
et, à travers le groupe AFD, l’accompagnement
du développement des acteurs des chaînes de valeur agricole en Afrique avec 1,5 milliards d’euros déployés par le
groupe AFD sur 10 ans pour des
solutions de financement aux acteurs privés.
Ce sommet pour un nouveau pacte financier, dont nous avons beaucoup parlé ensemble et qui aura lieu fin juin à Paris, est un
enjeu majeur voulu par le président de la
République pour aller plus loin dans la mobilisation des financements et éviter le risque de divergences des pays vulnérables.
Les besoins financiers des pays
en développement sont croissants et le durcissement des conditions de financement fragilise ces économies. Donc, nous devons
trouver de nouvelles modalités
de financement, réformer les financements internationaux, réformer la Banque mondiale.
Tout cela fait partie des enjeux absolument majeurs du sommet pour un
nouveau pacte financier qui se tiendra à
l'initiative du président de la République les 22 et 23 juin prochain. Il doit apporter des réponses dans 3
directions : amélioration et accroissement
de l'offre de financement des institutions financières internationales, mobilisation des DTS comme l'a fait
la France et comme la France incite
à le faire pour d'autres pays, accroissement de l'investissement public et privé et développement de solutions innovantes pour financer
la lutte contre le changement
climatique.
Je pense que les échanges qui ont eu lieu ce matin ont permis d'alimenter
ces réflexions en vue du sommet et je
suis convaincu que ce sommet des 22-23 juin sera une étape très importante dans la mobilisation de nouveaux
financements et de
nouvelles modalités de financement pour les pays qui en ont le plus besoin à travers la planète.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Les policiers et gendarmes s’engagent au quotidien pour accompagner
les femmes victimes de violences intrafamiliales. Et ce, du signalement à la
plainte. Par ailleurs, des psychologues
et des intervenants sociaux ont été déployés sur l’ensemble du territoire.
Nous poursuivrons le renforcement des moyens avec un engagement sans faille au
service de la sécurité des femmes.
> L’action menée à Mayotte est la restauration de la paix républicaine. C’est une action difficile mais extrêmement résolue. Ce qui met en danger la population c’est l’insalubrité, l’insécurité et la non reconnaissance du droit de propriété. Le préfet fait appel de cette décision.
> Les insultes, les actes de diffamation, évidemment qu’il faut bien sûr les
sanctionner, qu’ils touchent le président de la République ou qu’ils touchent
n’importe que citoyen, on ne peut pas laisser des personnes insulter, comme on
l’a vu sur vos images, le président de la République ou n’importe quelle
Française ou n’importe quel Français. (…) On ne peut
pas traiter le président de la République des mots qu'on a entendus, ce n’est
pas possible. On peut en France en débattre, on ne peut pas en découdre, et
lorsque l'invective, lorsque l'insulte remplace l'argument, on est dans une
période particulière de la démocratie. (…)
Des moments où on s'en prend au pouvoir, on pense que
le président de la République, le gouvernement, les politiques sont en
responsabilité, et c'est eux qui doivent répondre de ces questions, c'est
normal, il n’y a pas de crise démocratique tous les 5 ans dans notre pays.
> le président de la République il est élu directement par les français, il doit expliquer où l'on va, et je pense qu'il l'a dit, sur l'immigration, sur l'économie, sur des prix, sur l'école, sur l'écologie, il a fait une longue interview où il explique des choses. Et c’est normal quand on est élu directement par les Français, de pouvoir peut-être encore plus qu'il ne l’a fait jusqu'à présent, expliquer où il veut mener la France, où il veut mener les Français, et créer ainsi de débat démocratique. Peut-être qu’il n’a pas été assez présent, au lendemain des élections, de l'élection présidentielle et puis sans doute pendant cette période particulière de la réforme des retraites, qui est une réforme extrêmement difficile, personne n'en disconvient, aurait pu davantage parler, et il le dit lui-même, c'est une très bonne chose que désormais il le fasse.
> Il n’y a pas que le président de la République qui peut être ici ou là impopulaire, tous les hommes et femmes politiques sont touchés par cette impopularité, ceux qui sont en responsabilité le sont plus que ceux qui sont dans l'opposition, c'est normal, puisque nous prenons des décisions, et à ce titre nous fâchons des personnes, ce qui est bien logique, mais on le fait pour l'intérêt du pays ou pour ce que nous pensons être l'intérêt du pays. Et puis troisièmement il a touché tous les présidents de la République, et Jacques Chirac, et Nicolas Sarkozy, et François Hollande ont été touchés par cette impopularité. Donc n’ayons pas une mémoire courte, et constatons que le président de la République il est courageux, il explique, il va devant les Français, il n’est pas planqué ou caché dans son palais à l'Elysée, il est au contact avec les Français, même si cela est parfois difficile.
Le ministre de l’Intérieur, et les policiers et les gendarmes, les préfets, doit tout faire pour que les gens qui veulent manifester, le font dans de bonnes conditions. Et qu'importe le nombre de ces personnes qui seront là, notamment le 1e mai et n'importe où en France. Donc notre travail, je vois ce matin les préfets, notre travail c'est d'organiser ces manifestations, de mettre un maximum de policiers et de gendarmes, il y aura un maximum de policiers et de gendarmes. Peut-être même un petit peu plus importante, parce qu’on sait tous que de 1er mai est un moment important de rendez-vous pour les travailleurs, pour ceux qui veulent par ailleurs contester la politique économique ou sociale du gouvernement, et donc nous y travaillerons pour qu'il n'y ait pas de problèmes. Alors en même temps, il faut bien voir que si la manifestation, et c'est logique, est un droit démocratique, constitutionnel, que l'on doit garantir, la manifestation violente n’est pas autorisée. Donc nous travaillons très bien avec les syndicats, et on sait tous qu'il y a quelques centaines de personnes à chaque fois dans ces manifestations, qui viennent non pas pour revendiquer, mais qui viennent pour casser, et ceux-là on doit les interpeller.
> Le plus dur évidemment est à venir, pour toutes les Françaises et les Français qui vont travailler davantage. Vous savez, c'est une réforme qui n’est pas facile. Et dire aux Français qu'on doit travailler davantage, ce n’est pas facile. Chez moi à Tourcoing, les ouvriers, les employés, ils savent bien que travailler 2 ans de plus, c'est difficile. Et je ne vais pas être de ceux qui disent «deux ans de plus ce n’est pas grand-chose». En revanche, comme l'a fait le président de la République, leur expliquer que ça paie leur retraite, le bien de ceux qui n'en ont pas, ça permet d'investir dans l'école, ça permet de faire la transition écologique que les nouvelles générations attendent. Je pense que c'est un travail qu'on doit faire au quotidien.
> De quoi parle-t-on ? On parle aujourd'hui de Français qui travaillent, avec qui on va demander deux ans de plus. Mais on parle aussi d'étrangers qui sont sur notre sol, qui travaillent, à qui on va demander de travailler 2 ans de plus. Et il trouve qu'il y a deux inégalités dans ce que nous proposons, les Français. D'abord vis-à-vis de leur patron, vis-à-vis du capital, il faut mieux répartir entre l'argent du travail, l'argent du capital, et puis vis-à-vis de leurs voisins. Et encore une fois, chez moi à Tourcoing je constate que des gens qui m'expliquent que, eux ils sont prêts peut-être à travailler 2 ans de plus, mais pourquoi, si on charge des cotisations supplémentaires, du travail supplémentaire, on ne force pas celui qui est à côté, qui ne travaille pas, et qui gagne peut-être pas autant que lui, mais quasiment autant que lui ?
> Notre travail à nous aujourd'hui, c'est de dire à ceux qui ne travaillent pas, pas ceux qui ne peuvent pas travailler parce qu'ils ont un handicap, par exemple, ceux qui ne veulent pas, qui ne veulent pas travailler, eh bien qu’ils doivent toucher moins de prestations sociales, si jamais ils ne vont pas travailler. (…)Mais, il y a une partie de la fraude sociale qui est le fait d'étrangers. Elle n'est pas l'intégralité de la fraude sociale, bien évidemment…
> L'opération
qui se déroule à Mayotte, où il y a aujourd'hui 1 800 policiers et gendarmes,
ça n'a pas de précédent dans l'histoire de la République, vise d'abord à interpeller
des délinquants. Il y a une soixantaine de personnes qui sont dans des bandes
armées, qui tuent, qui pillent, qui font comme ce week-end, nous avons
interpellé des personnes qui font de la prostitution, 4 personnes ont été
interpellées ce week-end par des gendarmes pour mettre fin à des réseaux de
prostitution. Donc d’abord c'est une opération anti-délinquance, parce qu'à
Mayotte, vous en faites assez la Une de vos journaux, il y a beaucoup de
délinquance et les Mahorais ne sont pas des sous-Français, ils sont aussi
Français que les habitants de Tourcoing ou de Marseille. (…)
L'opération, c'est une opération anti-délinquance.
Ensuite c'est une opération anti-bidonvilles. Parce qu'il y a des bidonvilles à
Mayotte, sans eau, sans électricité, sans gaz, avec des bébés, des vieillards,
et ça ce n'est pas possible sur le sol de la République. Et puis il y a des
personnes qui sont en situation irrégulière, eh bien ces personnes en situation
irrégulière, nous les expulsons, si j’ose dire classiquement.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Après Caen et Montpellier, j’inaugure
aujourd’hui un nouvel établissement pénitentiaire à Coulaines. 10 nouvelles
prisons sortiront de terre en 2023 : le plan 15000 places voulu par Emmanuel Macron voit le jour pour
une réponse pénale renforcée et une détention plus digne.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> La société n’est pas au rendez-vous de son
devoir de solidarité si elle se contente de verser une allocation. La meilleure
façon de lutter contre la pauvreté [..], c’est le retour à l’emploi.
> Nouveau recul du nombre de demandeurs d’emploi au 1er trimestre 2023. Dont une baisse notable du nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité. Nous ne lâchons rien pour poursuivre notre objectif : le plein emploi.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Loin de préparer la guerre scolaire, je
travaille avec l'enseignement privé sous contrat à un protocole sur la mixité
sociale et scolaire. Je connais peu de guerres qui ont commencé par un
protocole de paix.
> Pour reconnaître le temps consacré à la mise en place des nouvelles missions proposées aux professeurs, les chefs d'établissement et leurs adjoints toucheront une prime supplémentaire de 1000 euros en 2023.
> Photo de la cible, heure de rendez-vous dans une gare : c’est inviter à la violence. Ma détermination reste sans faille pour aller à la rencontre des élèves et des professeurs, écouter, répondre aux interrogations. Le débat est nécessaire ; la violence en est l'exact opposé.
> Merci aux étudiants de l'INSPE avec qui j'ai pu échanger sur leur futur métier. Je leur ai redit ma détermination à leur garantir un salaire et des missions attractives. Ils et elles représentent l'avenir de l'Éducation nationale : merci à eux.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Au Conseil européen de l’agriculture, j’ai exposé
notamment deux sujets de première importance : 1) Le premier concerne les
techniques génomiques (NBT), porteuses d’espoir en particulier dans la
transition que nous souhaitons de notre modèle agricole. Nous devons avancer et accélérer l’utilisation de ces
techniques dès lors qu’elles servent l’objectif de la réduction des produits
phytosanitaires et d’une meilleure résilience face au défi du changement
climatique ; 2) Le deuxième porte sur la solidarité envers l’Ukraine et
notamment les pays frontaliers impactés par les conséquences humaines et
économiques de cette guerre. Sur la circulation des produits agricoles
ukrainiens, nous devons rester vigilants face aux mesures unilatérales prises
par certains Etats-membres en matière de suspension des importations,
temporaires ou partielles. Toute discussion avec l’Ukraine sur des questions
relatives aux échanges, qui pourraient affecter nos agriculteurs doit se faire
dans un cadre européen ! L’Union européenne est notre force et, ensemble, nous allons faire face en
abordant les futures décisions à 27.
> G7 des ministres de
l'agriculture à Miyazaki au Japon. J'ai porté dans cette enceinte internationale
de haut niveau la voix de la France en soutenant :
- La nécessité d'assurer la souveraineté et la sécurité alimentaires ;
- L’évolution vers des systèmes alimentaires durables et résilients ;
- Le renouvellement des générations ;
- Le développement de l'innovation au service de la transition agroecologique ;
- La solidarité avec l'Ukraine ;
- La transparence des marchés et le renforcement de la coopération
internationale en matière agricole.
Tels sont les messages qui figurent dans le communiqué final du G7 agricole
2023.
> Remettre les pendules à l’heure. Dire sans relâche ce que nous avons fait et ce que nous faisons depuis 6 années pour redresser ce pays. Dans ce domaine comme dans tant d’autres. Nous partions de si loin, le retard pris depuis des décennies était si grand, l’attente et l’impatience étaient et sont si fortes. Tout n’est pas parfait. Tout n’est pas résolu. La tâche est immense mais il y aurait justice comme cela est fait par Rima Abdul Malak à dire le chemin parcouru. À dire que de bonne foi nous cherchons à relever ces défis. À dire le chemin encore à parcourir. Et à le dire sans démagogie, sans facilité, avec respect et en ne pensant qu’à une chose : l’intérêt de la France et des Français.
Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de
la Cohésion des territoires)
> L'Europe est pionnière pour des avions verts. Je salue l’accord européen
majeur trouvé cette nuit : les compagnies aériennes devront passer aux carburants
durables, avec des objectifs ambitieux dès 2025 et 2030. Pour être « 0
carbone » en 2050 !
> J'ai lancé aujourd'hui le Conseil National du Commerce. Nos commerces sont au cœur de la revitalisation de nos territoires, de nos centres-villes et centre-bourgs. La cohésion des territoires, c’est ne laisser aucun territoire sur bord du chemin. Avec ce Conseil national, ils seront associés aux concertations et aux décisions publiques pour bâtir le modèle d'avenir du commerce et s'engager pour les défis écologiques et économiques de notre pays !
> Parfois se dire qu’on va connaître 1 ou 2 degrés de plus, il y a précisément des matins où on se dit qu’1 ou 2 degrés de plus ça pourrait être agréable, mais ce n’est pas ça le réchauffement climatique, c’est un dérèglement, et plus on s’écarte de la température qu’on connaissait dans l’aire préindustrielle, plus ces dérèglements augmentent. A 4 degrés ce n’est pas 10% de neige en moins l’hiver, c’est 25% de neige en moins, c’est les deux tiers des stations de ski sur lesquelles on ne peut plus pratiquer ce type d’activité, c’est un risque de sécheresse qui est multiplié par cinq, c’est des températures caniculaires qui atteignent les 50 degrés avec des vagues de chaleur qui sont susceptibles de durer, c’est 25, 30, 40% d’eau en moins en fonction des secteurs qu’on est capable d’utiliser pour des activités humaines, et je peux multiplier les exemples de ce type. Chaque degré compte, chaque degré qui nous écarte de ce 1,5 qu’on a souhaité au moment de l’Accord de Paris il nous entraîne vers des territoires qui menacent les écosystèmes, la biodiversité et la façon aujourd’hui dont on vit sur cette planète. Ça fait plusieurs générations maintenant que la façon dont on vit excède ce que la planète est capable de nous fournir, avec bien sûr ce réchauffement climatique qui entraîne cette augmentation, mais avec aussi, en parallèle, 75% de pollution à l’échelle des terres sur lesquelles nous vivons, des milieux qu’on a saccagés, et donc une nécessité d’aller bouleverser, d’aller inverser l’ensemble de ces tendances, et en prenant conscience de ce vers quoi nous allons, j’espère, à la fois qu’on accélérera la prise de conscience de tout le monde et qu’on s’écartera de ce scénario, qui n’est pas le scénario du pire, qui est le scénario, à la minute où nous nous parlons, du probable.
> Dans les
décisions prises, il y a un
contexte, il y a un cap, ce cap il est clair, c'est celui de la planification,
c'est celui de décarbonation, on va y revenir, mais sur ce cap, si vous suivez
cette ligne, il y a des récifs, ces récifs ils peuvent être sociaux, ils
peuvent être géopolitiques, dans les décisions que vous évoquez il y a la
guerre en Ukraine qui fait qu'à un moment, en particulier pour ce terminal
méthanier ou pour cette réouverture de centrale à charbon, c'est lié à un
conflit avec la Russie qui fait que notre pays a décidé d'aligner ses valeurs,
son discours, avec ses pratiques, et de se priver d'hydrocarbures venant de
Russie qui nous permettaient d’en avoir pour moins cher et qui nous évitaient,
en termes de mix-énergétique, d'être effectivement obligés de se tourner, ou
vers un méthanier flottant, ou vers une réouverture de centrale à charbon. Ce
serait faire le même procès aux écologistes allemands quand on leur dit "
mais enfin, quand même, vous nous expliquez que vous ne voulez que de l'énergie
renouvelable, et pourtant vous avez aujourd'hui du charbon dans votre
mix-énergétique. " Tout le monde est en chemin et en transition, l'Europe
bien plus que les autres continents, on a à la fois ici des débats et des
activistes qui sont plus engagés, ou plus violents, et on a pourtant le
continent qui a le plus engagé sa décarbonation. Mais qu’on s’entende bien,
dans notre pays aujourd'hui on est un peu au-delà de 25% de baisse d'émissions
par rapport à 1990, c’est à la fois beaucoup, parce que ce rythme il a doublé
au cours de ces dernières années, et ce n’est pas assez parce qu’il faut qu'on
double à nouveau le rythme pour tenir l'échéance de 2030 qui est la prochaine
sur laquelle on s'est engagé, mais rien de tout ça ne se fait avec un coup de
baguette magique et des appels à la radicalité ou à la pureté dans les
décisions, elles oublient qu'on a des hommes et des femmes entre les deux, des
hommes et des femmes qui, compte tenu de la flambée des prix, de l'essence, du
fioul, ont eu, de la part du Parlement, l'été dernier, des mesures de
ristourne, dont certaines ont même été votées, contre l'avis du gouvernement,
par toutes les oppositions unanimes. (…)
Les critiques elles visent le rythme de
ces évolutions et elles visent quelques mesures, mais si vous dézoomez, que
vous prenez le tableau dans son entier, vous avez cité la décision de justice
qui a condamné la France pour inaction climatique, c'est intéressant, la France
elle a été condamnée pour ne pas avoir respecté ses émissions de carbone sur
les années 2015, 2016, 2017 et 2018, nous avons tenu nos objectifs 2019, 2020,
2021, et les premières tendances nous laissent penser que nous allons tenir nos
objectifs de 2022, l'essentiel de la condamnation elle porte donc sur la fin du
quinquennat précédent avec, depuis ce moment, une accélération, et dans le
cadre de cette accélération les choses elles ne se sont pas faites à partir de
rien, même si le dispositif est améliorable, MaPrimeRénov’ c'est plus d'un
million et demi de logements qui ont été rénovés, on est désormais sur un
rythme où c’est environ 200.000 chaudières fioul de moins par an, là aussi un
doublement quand on compare à la situation d'il y a 5 ans, des mesures récentes
qui produisent des effets. Mars, un de millions de trajets de covoiturage
quotidien, ce chiffre il était de 300.000 en décembre dernier, un plan vélo,
aujourd'hui c'est presque devenu une évidence, mais le premier plan vélo de ce
pays dans lequel l'Etat a mis de l'argent pour aller soutenir le développement
des… cyclables, ça s'est passé au début du dernier quinquennat, et aujourd'hui,
quand on voit l'explosion de la pratique et la manière dont l'ensemble des élus
se saisissent de ce sujet, on pourrait presque croire que ça a commencé il y a
30 ans. On est, sur ces sujets, dans des alignements complets, alors peut-être
qu'on ne le vend pas bien, peut-être que dans la façon dont on communique, et
je prends toute la part de critiques, bien entendu, parce que quand on est
responsable ministériel c'est évidemment d'abord un job dans lequel il faut
être capable d'assumer, mais je peux vous assurer que cette cohérence elle
s'applique tous les jours dans des décisions qu’on prend.
> Mon tempérament il n’est pas de me plaindre ou de me lamenter sur les arbitrages que je ne gagne pas, il est de continuer à faire en sorte de les remporter, mais, pour deux raisons. D’abord parce que, oui, pour une part c'est le ministère de l'impossible, vous êtes à la fois avec une injonction à prendre des décisions dans le court terme et en même temps la plupart de ces décisions elles s'inscrivent dans un temps long, celui de la sortie des énergies fossiles, qui à l'échelle de notre planète, de notre histoire, est un vrai changement, est un vrai changement de cap parce qu’il y a une addiction de nos sociétés à ces énergies et à tout ce qu'elles permettent, et dans le même temps ce ministère c'est aussi celui de tous les possibles. L’impossible c’est de continuer à vivre comme nous vivons, c'est de continuer de penser qu'on peut se permettre de ne pas faire attention à notre consommation, de continuer à menacer un million d'espèces sur les huit qui existent sur la planète, de continuer à consommer, chacun d'entre nous, 150 litres d'eau potable, par jour et par personne, en ne faisant pas attention à cette ressource, on ne changeant pas la manière dont on prend soin de nos forêts, au moment où on se rend compte qu'avec le réchauffement climatique le risque incendies augmente, et leur fragilité s'accroît également, donc c'est à la fois le ministère de l'impossible, mais c'est en même temps celui de tous les possibles, et le mot transition il résume les choses. Pourquoi les choses sont complexes ? parce que dans tous les ministères vous avez des activités humaines, vous avez des activités économiques, sociales, et que passer de la situation dans laquelle nous étions hier à la situation dans laquelle on doit se trouver demain, ça ne se fait pas, ni sans heurts, ni sans ruptures, ni sans changements de pratiques, et ça, chacun de ces changements de pratiques il se traduit par des résistances, certaines légitimes, parce qu'il s'agit d'aller préserver la solidarité, si vous faites une transition qui n’est pas solidaire et que vous prenez des décision qui sont rapides, mais que vous les faites supporter par des gens qui ont déjà des problèmes de fins de mois et auxquels vous ajoutez des problèmes de fin du monde, vous réglez, ni le problème de l'écologie, ni celui de la solidarité, et ça doit également se faire en embarquant les activités humaines, parce que si vous prenez des décisions qui ont comme conséquence d'arrêter la moitié de nos activités agricoles pour augmenter nos importations, on ne rend pas non plus service à la planète en se retrouvant avec plus d'importations et moins de productions locales.
> Compte tenu de la particularité de la filière nucléaire, de son lien avec notre souveraineté, de son intensité capitalistique, est effectivement très liée au ministère de l'Economie. D’abord, la tâche est tellement vaste, qu'on n'est pas de trop pour être capable de s'en occuper, et ce n’est pas tout à fait un hasard si le choix fait par le président de la République c'est de dire « la planification ça relève de Matignon et de la Première ministre », parce que ça ne peut pas être un combat entre ministères, il faut qu'il y ait l'arbitrage naturel de la cheffe du gouvernement pour être capable, à la fin, d'expliquer le chemin que prend la transition et d'assumer des arbitrages entre des attentes qui par définition ne sont pas les mêmes. Cette séparation entre l'énergie, et d'environnement, elle s'est généralisée, depuis un an, en particulier en Europe, c'est aussi une des conséquences du conflit en Ukraine, c'est le cas en Allemagne où vous avez un ministre qui suit les questions de climat et d'énergie et une autre qui suit les questions d'environnement, et c'est le cas dans de plus en plus de pays, parce qu'on voit bien qu’il y a tellement de sujets qui relèvent de cette transition écologique, y compris des sujets autour du bien-être animal, autour de la préservation de la biodiversité, autour de l'adaptation au changement climatique, qui sont globalement des sujets dont on parlait nettement moins il y a quelques années, qui étaient moins souvent invités dans le débat public, et donc je ne pense pas que ce soit un frein, je pense vraiment que c'est ce qui rend possible le fait d'avoir une polyphonie gouvernementale sur des sujets de ce type et, au contraire, d'être plusieurs à conduire une transition, des transitions qui sont nécessaires.
> On ne peut pas contester l'idée de la contestation, d'abord parce que je ne mets pas en doute la sincérité de ceux qui contestent, quels que soient les dossiers dont on parle, mais dans la sphère publique il faut une instance d'arbitrage, et cette instance d'arbitrage, à la fin c'est le juge. Il peut y avoir une volonté politique, locale ou nationale, il peut y avoir des contestations, locales ou nationales, on a à la fois des procédures, de validation d'utilité publique, la possibilité d'aller contester cette utilité publique, et moi je ne sais pas, dans une démocratie, inventer une règle en fonction du nombre de ceux qui protestent contre un projet, quand ceux qui le soutiennent sont silencieux. Dans le même temps, ce que vous pointez en creux, c'est le fait qu’on a souvent des procédures longues qui fait qu'entre le moment où vous constatez une utilité publique, et le moment où le projet commence à entrer en réalisation, il peut y avoir une évolution de la société ou de ceux qui le soutiennent, mais je commence par bien dire que, on ne peut pas par principe, ni contester la contestation, ni ne pas s’abriter derrière les mécanismes d'arbitrage classique qui sont ceux de la justice, donc ensuite l’approche elle se fait en fonction des projets, en fonction de la nature de ces projets, en fonction de leur stade d'avancement. Je ne suis pas un spécialiste de ce tronçon d'autoroute entre Toulouse et Castres, ce que je sais c'est que l'utilité publique elle a été déclarée parce qu'il s'agit du seul territoire de plus de 100.000 habitants qui n'est pas relié par une deux fois deux voies à Toulouse, qu'il est massivement soutenu par une population qui considère que cette absence d'infrastructure elle s'est traduite par une perte d'attractivité, à la fois d'un point de vue économique, et d'un point de vue social, ce que je sais aussi c'est que l'avenir il n’est pas d'aller construire des autoroutes et des routes. La situation dans laquelle le gouvernement est en train de se mettre, c'est celui d'intensifier ses investissements dans le ferroviaire, et dans les transports décarbonés au sens large, et de diminuer son soutien à des projets routiers, c'est à la fois le sens de ce qu’Elisabeth Borne a annoncé dans la foulée du comité d'orientation des infrastructures et des fameux 100 milliards d'euros que nous allons consacrer au réseau ferroviaire dans son entier, depuis la régénération, les petites lignes, en passant par les services express métropolitain.
> le sujet ce n’est pas d'aller trouver une punchline ou une phrase de trois mots qui va clore le débat, et il faut parfois avoir le courage de la nuance, et ce n’est pas le plus simple, dans la vie politique de manière générale, et à l'écologie en particulier. Cette phrase elle a été prononcée par le ministre de l'Intérieur après une manifestation dans laquelle il y a eu près de 70 gendarmes qui ont été blessés, et ce n’était pas ce qu'on a vécu il y a quelques semaines, c'était au mois d'octobre, avec moins de raisons de penser qu'on irait vers un tel degré de violence, et autant je ne suis pas pour qu'on criminalise, loin s'en faut, ni la contestation, ni l'action écologique, autant on ne peut pas avoir la moindre complaisance avec la violence et faire en sorte de l’excusez du bout des lèvres ou de lui trouver une justification, ce n’est pas compatible avec un engagement républicain ou démocratique.
> La planification ça dit bien ce que ça veut dire, établir un plan qui permette d'assurer la transition et d'expliquer comment, dans chaque secteur d'activité, émetteur de gaz à effet de serre, on organise cette baisse, pas d'ailleurs seulement la baisse des émissions, mais aussi l'augmentation du stockage du carbone, je pense en particulier à ce qui se joue autour des forêts, autour des prairies, qui est aussi un des axes de ces -55%, qui sont à la fois un engagement français, dans un cadre, qui est le " Fit for 55 " européen, qui donne lieu, en ce moment même, au sein du Parlement, à un certain nombre de votes très symboliques qui s'inscrivent dans cette planification européenne. Donc, très concrètement, comment est-ce qu'on fait en France ? depuis des mois, avec un temps qui, pour l'essentiel est un temps masqué, mais on approche de l'été, c'est-à-dire du moment où on va présenter cette planification, on prend chaque secteur, les transports c'est 30% des émissions, le bâtiment c'est un peu moins de 20, l'agriculture c'est aux alentours de 20, l'énergie c'est aux alentours de 10, l’industrie c'est aux alentours de 20, et dans chacun de ces secteurs on regarde comment on est capable de diminuer les tonnes de CO2 qui sont émises. On sait que le chemin à parcourir il est de passer des 410, 408 auxquels on est sans doute au 1er janvier de cette année quand les chiffres du CITEPA seront définitifs, à 270 millions de tonnes, qui est la traduction du -55 %, à l'horizon 2030, et on document en face de ces 140 millions de tonnes qu'il faut qu'on aille chercher, la manière de l'atteindre. Quelle diminution du fuel pour être capable de faire une partie du chemin, quelle réalité de la baisse des émissions carbonées au niveau des transports, avec, du coup, pas seulement une sorte de prophétie ou de calcul, mais la manière de l'atteindre, quel est le niveau d'aides, par exemple, sur les primes à la conversion, le nombre de bornes de recharge électrique qu'il faut qu'on soit capable de mettre en place pour augmenter la part d'immatriculation des véhicules électriques et en même temps quel chemin pour ne pas perdre en route les ouvriers et faire en sorte que ce soit des voitures fabriquées en Europe, et pas dans des usines alimentées au charbon, qui permettent d'assurer ce mix, c'est le sens de la planification. Alors, ça peut sembler un peu technique de le dire comme ça, mais c’est derrière à la fois, énormément de travail de modélisation, et puis beaucoup de discussions ou de concertations avec les parties prenantes, parce que dans chaque décision que vous prenez il y a des changements, économiques, comportementaux, fiscaux qui vont devoir être corrélés à ces évolutions. Avec des chantiers visibles, celui en particulier de la forêt, qui est une des premières briques de cette planification écologique et qui a déjà été présenté, on a un dérèglement qui fragilise notre forêt, à la fois parce que les températures aujourd'hui elles conduisent à un dépérissement accéléré d'une partie des essences, il y a donc un travail, qu'on vient de lancer, de plusieurs dizaines de millions d'euros, de travaux de recherche, de grainothèque, pour être capable de savoir comment demain, par rapport à des températures méditerranéennes sur une partie nord du pays il faut aussi qu'on fasse évoluer les essences, et puis des réflexions et des travaux sur les sols, et une accentuation de la politique de replantation, parce qu'on a une forêt qui souffre tellement qu’elle ne remplit pas totalement son rôle de piégeage du carbone, c'est un exemple, il peut y en avoir d'autres, mais puisque c'est une discussion je ne souhaite pas monopoliser la parole ce que je peux dire sur le grand dessein c’est ça, mais je suis évidemment à votre disposition pour préciser tout ça.
> D’abord comparer la situation d'aujourd'hui à l’après-guerre, il y a la fois des choses sur lesquelles on peut se rejoindre, sur l'ampleur du changement, sur l'ampleur de l'évolution des transitions, parce que ça n'interroge nos comportements, nos façons de produire, nos façons de cultiver, bref presque tous les pans de notre vie, et avec effectivement une intensité de ces changements qui est comparable à cette période. Mais, il s’est passé un truc aussi, entre les deux. A la fin de la Seconde Guerre mondiale le club des pays développés, il vivait dans une espèce d’îlot, très loin d’un monde dans lequel il y avait encore des colonies, et une situation qui était radicalement différente, dans laquelle on ne peut pas juste se contenter d'expliquer qu'il y avait une emprise de l'Etat sur une partie de l'économie, en faisant abstraction du fait que la mondialisation est passée par là, avec ce qu'elle a de positif, en ayant permis à un certain nombre de pays de sortir de la pauvreté, et avec ce qu'elle a de vertigineux, avec parfois des logiques qui sont purement économiques et dont on a vu une partie des limites, au moment en particulier de la pandémie, mais pas seulement. Et donc, le sujet ce n’est pas de se tourner vers ce qui aurait été, à une époque, un âge d'or, c'est de regarder ce que sont les leviers qui sont à notre disposition, et dans ces leviers il est évident que la dimension européenne elle est cruciale, elle est cruciale parce que c'est à la fois notre espace de vie, l'espace dans lequel nous produisons, et celui dans lequel, dans une époque mondialisée, on est capable de parler d'une voix qui peut porter par rapport à des pays continents qui comptent un milliard d'habitants et qui pèsent de plus en plus, et sur la scène économique, et sur la scène écologique. Je veux préciser une chose. Quand je parle d'une trajectoire à 4 degrés je ne la désire pas, je me contente de dire à haute voix, pour sortir du déni, ce qu'est la réalité de la trajectoire mondiale sur laquelle nous sommes. Ce que disent les experts du GIEC c'est que, à la minute où nous parlons, compte tenu du rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale, on va vers une augmentation des températures qui s'éloigne de l'Accord de Paris et qui nous place entre 2,8 et 3,2, et à plus 2,8 ou 3,2 à l'échelle du monde ça veut dire +4 pour la France. Dire ça ce n’est pas souhaiter qu'on arrive à ça, c'est exactement le contraire, c'est à la fois qu'on fasse en sorte de regarder en face cette réalité, si on n’accélère pas notre rythme de décarbonation, et c'est en même temps avoir l'humilité de se placer dans un contexte où depuis 20 ans les émissions de l'Europe ont baissé de 30% et celles du reste du monde ont augmenté de 50 %, et il faut aussi dire la vérité aux gens. Il est exclu d'attendre les autres pour faire des efforts, l'argument qui consisterait à dire, comme j'ai longtemps parfois, en particulier de la part de l'extrême droite, « la France c'est que le 0,8 % des émissions de gaz à effet de serre, donc peu importe ce que nous faisons », c'est totalement faux. Dans la conception qu'on a de la responsabilité, dans une vision démocratique, républicaine, humaniste, chacun doit évidemment faire sa part d'effort, et plus on est riche, plus on a de responsabilités, plus cet effort doit être important, ça vaut pour les Etats, ça vaut pour les individus, mais dans le même temps il faut avoir conscience de la complexité du monde dans lequel nous vivons et du fait qu'on a un certain nombre de pays qui ne sont pas dans le rythme, que même nous, alors qu'on a entamé cette baisse, il faut qu'on l’accentue, et la planification c’est aligner le point qu'on doit atteindre avec là où nous en sommes, et c'est complexe, parce que vous avez utilisé le mot démocratique. Une transition, ou une planification, qui serait décidée par une dictature ça peut être relativement simple, quand vous êtes en démocratie on voit ce qui se passe quand les décisions que vous prenez elles impactent les gens, ça a été les Gilets jaunes, sur la trajectoire carbone, c'est aujourd'hui des gens qui protestent contre la mise en place de zones à faible émissions alors qu'il y en a près de 300 en Europe, dans 14 pays, et que tout le monde sait que c'est bon pour la santé et que ça permet de lutter contre la pollution atmosphérique, c'est la révolte d'une partie de maires, parfois ruraux, contre le zéro artificialisation nette alors qu'on sait que lutter contre l'étalement urbain c'est une nécessité absolue dans le cadre de cette transition écologique, et je pourrais donner d'autres exemples évidemment.
> La vérité c'est
qu'on n'a pas le choix parce que l'urgence climatique elle n’attend pas et quel
que soit le contexte dans lequel nous sommes, il faut qu'on continue à avancer
sur le sujet, la question c'est encore une fois quelle planète, quelle France,
quelle Europe en tout cas, au moins, on laisse aux générations qui arrivent
après nous.
Résumer aux profits mondiaux d'une
entreprise le fait qu'il y aurait, ou pas, une volonté politique, ça relève
d'une forme de rhétorique qui n’est pas à la hauteur de l'enjeu, le sujet qu'on
a c’est comment on construit un consensus, et on a un problème, c'est que pour
une partie de la classe politique la lutte des classes elle se confond avec la
transition écologique, et de ce point de vue, si on veut construire un récit,
prétexter, ou préempter, le sujet de l'écologie en expliquant que si on n'est
pas radicalement de gauche ou de gauche radicale on ne peut pas être
sincèrement écologiste, ça ferme la porte à la capacité à construire ce
consensus. Moi ce qui me frappe c'est de voir comment en Allemagne, en
Autriche, les écologistes sont capables de travailler, avec la droite ou le
centre, de porter des discours dans lesquels on essaye d'embarquer toute la
population dans cette transition, dans une tradition qui peut être que
solidaire, parce que vous avez raison, ce ne serait pas juste de demander à des
gens des efforts alors même qu'ils ne sont pas parmi les plus émetteurs, et ça
vaut là aussi à l'échelle mondiale, comme à l'échelle d'un pays, mais
construire ces consensus ça veut dire ne pas se réfugier, ou dans des
anathèmes, ou dans des débats, qui encore une fois ne sont pas à la hauteur de
l'enjeu. On prétend qu'il y aurait des espèces de solutions miracles, les jets
privés qui pèsent 0,1% des émissions. Qu’il y ait un besoin de justice,
personne ne conteste, c'est d'ailleurs le gouvernement auquel j'appartiens qui
a mis fin au décalage entre la taxation du kérosène et de l'essence des
voitures, il y a eu des écologistes au pouvoir pendant 5 ans, il y a eu des
gens qui se disaient de gauche, ou de gauche radicale, au pouvoir pendant 5
ans, qui n'ont pas fait cette jonction. Donc, le sujet ce n’est pas seulement
comment on regarde dans le rétroviseur, c'est collectivement comment nous
construisons les conditions d'une transition qui, pour être globale, devra
effectivement embarquer tout le monde, parce qu'on ne fera pas la transition,
ni contre les Français, ni sans eux, et de ce point de vue qu’on soit capable de
construire du consensus, comme ça existe dans d'autres pays européens, en
sortant de nos logiques de conflictualité majoritaire, c'est un préalable.
> Le procès qu’on fait il est à la fois très injuste et très caricatural. Sur les mesures de cette convention citoyenne il y a une loi, qui a été la loi climat et résilience, qui a été votée, avec plus de 300 articles, et ce sont d'ores et déjà 60% des mesures de cette convention qui sont entrées en vigueur, y compris l'interdiction des vols quand il existe une alternative en train de moins de 2 heures 30. Sur une partie de ces sujets la représentation nationale…
> Quels que soient les modes de consultation directe, quand vous confiez une responsabilité, à 184 citoyens sur la fin de vie, ou à 150 sur une convention climat, après il faut que le peuple, au travers de ses représentants qui ont été élus de manière démocratique, vienne valider, amender, corriger, rendre possible tel ou tel aspect, et de ce point de vue, y compris des forces qui pourtant avaient réclamé ces convention citoyennes ou qui considéraient qu'il fallait les reprendre dans leur pureté ou dans leur intégrité, elles ont participé à écrire les modalités. Je vous donne cet exemple parce qu’il y a eu un consensus entre députés et sénateurs pour considérer que la durée de 2 heures 30 était la bonne, mais il y en a un autre, sur le zéro artificialisation nette et sur le fait d'aller limiter l'étalement urbain, là où la convention citoyenne disait il faut diviser par deux le rythme, les parlementaires ont voté ça comme trajectoire, mais en suggérant qu'il puisse y avoir des différences en fonction des endroits, parce que dans certains endroits faire deux fois moins d'artificialisation quand on perd des habitants, c’est peut-être encore trop, et dans d'autres faire en sorte de faire deux fois moins, alors qu’on est dans des zones tendues où il y a potentiellement des besoins, c'est peut-être pas assez, donc que la représentation parlementaire sur ces sujets elle fasse en sorte de nuancer ou de rendre effectif le propos, c'est son travail. Cette convention elle a été voulue par le président de la République, ça a été une innovation au sens démocratique et participatif du terme, mais on ne peut pas lui demander d'écrire la loi comme le Conseil d'Etat, d'arriver à un consensus politique, comme doit l'être le Parlement, et de faire en sorte qu'il y ait les budgets en face qui aillent bien. Il y a un processus, les choses sont, encore une fois, moins simples, et, je le redis, il faut parfois le courage de la nuance dans un certain nombre de sujets parce que c'est aussi à ce prix qu'on arrivera à une transition qui puisse être partagée, en n’en faisant pas un espèce de de monopole électoral parce que je pense que c'est desservir la cause.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Je salue cet accord historique !
La France a été pionnière dans l'intégration des carburants d'aviation
durables. L'Union européenne nous
suit avec des objectifs ambitieux dès 2025 et 2030. C’est un levier
indispensable à la décarbonation du transport aérien.
> Au Sommet de la mer du Nord. Une ambition commune : décupler nos capacités d'éoliennes en mer du Nord. Un défi industriel au service de la décarbonation et la souveraineté de notre continent.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Avec Emmanuel Macron
à Vendôme pour évoquer les difficultés d’accès
aux soins des Français. Pour que les médecins puissent accueillir plus de
patients, nous leur libérons du temps médical, notamment grâce à des délégation
d’actes, ou au recrutement de 10 000 assistants médicaux.
> Désengorger les urgences d’ici fin 2024 : nous tiendrons ce cap fixé par Emmanuel Macron. La généralisation du Service d’Accès aux Soins (SAS) sur tout le territoire, avant la fin de l’année, y contribuera fortement.
> C’est le système de santé qui doit s’adapter aux personnes en situation de handicap, et non l’inverse. Parce qu’il n’était pas normal qu’un reste à charge trop élevé freine encore l’accès à un fauteuil roulant, Emmanuel Macron a annoncé qu’ils seront remboursés à 100% dès 2024.
Olivier Véran
(ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du
Gouvernement)
> C'est un engagement que nous prenons devant les
Français, de faire en sorte que leur vie à l'issue de ces 100 jours soit
meilleure qu'aujourd'hui.
> Le bruit des casseroles, c'est la colère qu'on fait bouillir et c'est la démocratie qui s'évapore. Quand on couvre la voix, empêche le déplacement d'élus de la République, coupe le courant ou menace, ça ne peut pas se faire au nom de la démocratie !
> [Casserolades] C'est la colère qu'on fait bouillir et la démocratie qui s'évapore.
Gabriel Attal
(ministre délégué chargé des Comptes publics)
> [«En avoir pour mes impôts»] C'est une grande
opération de transparence ! Tout le monde ne sait pas qu'un accouchement coûte
2.600 d'euros d'argent public.
> C'est important d'aller au contact, effectivement. Il y a des doutes, de
l'inquiétude, de la colère, et il faut qu'on soit au contact des Français.,(…)
Il faut aller sur le terrain. On fait face
effectivement à des manifestations parfois, ça ne veut pas dire qu'il faut
arrêter d'aller sur le terrain. (…)
Oui, et puis il faut faire la part des choses. Il est 07h43, je pense qu'il y a
des personnes qui nous écoutent qui sont en train d'aller travailler ou qui
s'occupent de leurs enfants avant de les amener à l'école. Il y en a
probablement qui sont inquiètes ou qui sont en colère. Je ne suis pas sûr que
ce sont des personnes qui peuvent se permettre d'aller de 14h00 à 18h00 en
pleine semaine attendre un ministre. Voilà. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de
répondre aux inquiétudes, aux angoisses, à la colère des Français qui
travaillent, qui ont du mal à boucler leurs fins de mois et qui attendent de
nous qu'on agisse pour qu’il y ait des militants syndicaux, politiques,
d’ultragauche, qui nous attendent quand on vient se déplacer, qui passent 4
heures devant un lieu où on se déplace, en pleine journée, en pleine semaine,
écoutez, on n’a pas attendu d’entendre des casseroles pour écouter les Français
et pour entendre les Français, voilà. Et moi ce qui m’intéresse c'est les
Français qui se lèvent le matin, qui vont travailler ou qui télétravaillent,
mais en tout cas qui attendent de nous que l’on agisse pour eux. Ensuite, vous
avez des militants politiques, qui font des mouvements, des manifestations
quand on se déplace, et l’important c'est que l’on continue à se déplacer, et qu’on
aille au contact des Français.
> Le président de la République a dit la manière dont il avait ressenti les choses et dont il les ressentait. Je pense que c'est toujours important aussi, quand on sort d’une séquence comme celle des retraites, de dire ce qui a fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné. Voilà. Maintenant, l’important c'est que l’on aille de l'avant. Et d'ailleurs dans l'interview du président dans le «Face aux lecteurs», avec les lecteurs du Parisien, il aborde beaucoup de chantiers sur lesquels on est attendu, que les Français attendent.
> Moi je me déplace beaucoup sur le terrain, et c'est vrai que régulièrement des Français me disent : on veut voir exactement comment et où vont nos impôts. C’est une grande opération de transparence, ce site " enavoirpourmesimpôts.gouv.fr ", qui ouvrira vous l'avez dit, en fin d'après-midi. Qui permettra au niveau national, de dire de manière très concrète à quoi sert l'argent public. Voilà, tout le monde ne sait pas qu’un enfant, une année dans une école primaire c’est 8 000 € d'argent public. Pour une année au lycée c'est 11 000 €. Un accouchement c'est 2 600 € d'argent public. L'entretien d'un kilomètre de voirie ses 110 000 €. Voilà. Donner ces exemples-là très concrets, dire où vont les impôts et où va l'argent public, au niveau national et au niveau local. Et le deuxième volet c'est aussi une consultation. Moi je veux que les Français et notamment ceux qui paient l'impôt sur le revenu, les contribuables, puissent donner leur avis sur les politiques publiques prioritaire, sur les politiques publiques qu'ils jugent moins prioritaires, sur des exemples de gabegies qu'ils identifient, qui pourraient nous permettre de faire des économies, et donc il y aura à la fois un questionnaire qui permettra de répondre à ces questions-là, des réunions publiques qui seront organisées dans les Centre des impôts d’ici cet été.
> Moi ce qui m'intéresse, ce qui me préoccupe particulièrement, c'est notamment les classes moyennes, les classes moyennes françaises. Agir pour elles, continuer à le faire, on a pris beaucoup de mesures depuis 5 ans. Je rappelle, on a supprimé la taxe d'habitation, supprimé la redevance télé, baissé l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros, défiscalisé les heures supplémentaires. Cette année on a pris des mesures supplémentaires, je vous donne un exemple, parce que tout le monde ne le sait pas, pour les gens qui travaillent, qui font garder leurs enfants dans une crèche, chez une assistante maternelle, ça coûte de l'argent. Il y a un crédit d'impôt qui est plafonné, qui était plafonné à 2 300 € par an et par enfant, on le passe à 3 500 € par an et par enfant, on l'augmente de 50%. Ça c'est une mesure pour les classes moyennes qui bossent.
> Mais alors justement, vous savez, effectivement il y a une inflation sur les prix alimentaires, qui découle notamment de l'inflation sur les prix de l'énergie, qui a lieu depuis un an dans le monde entier. Aujourd'hui vous avez les prix de l'énergie qui baissent, vous avez des prix du blé par exemple qui baissent, vous avez les prix du fret maritime qui baissent, donc, et le président l'a dit dans son interview, on attend que à l'été ou à la fin de l'été, on commence à avoir une baisse sur les prix de l'alimentaire. Et on va suivre de très près les renégociations, mettre la pression sur les industriels pour qu’ils répercutent la baisse des coûts sur les prix. Ça c'est la première chose. Et la deuxième chose…
>Ça va être notre responsabilité de mettre une pression maximale sur les industriels, pour qu'ils répercutent à la baisse les coûts. Quand les coûts baissent pour les industriels, ils doivent le répercuter à la baisse sur les prix, et on sera extrêmement vigilant là-dessus. Mais pour répondre à votre question là-dessus, quand il y a eu cette inflation sur les prix de l'alimentaire, certains ont voulu nous pousser à mettre en place un chèque supplémentaire, qui aurait bénéficié avant tout aux Français qui ne travaillent pas, comme certains chèques qu'on a mis en place. On n'a pas voulu le faire. Et qu'est-ce qu'on a préféré faire ? Mettre la pression aux industriels pour qu'ils mettent en place le trimestre anti-inflation, une sélection de produits avec quasiment pas d'inflation répercutée sur les prix, parce que ça, ça bénéficie à tout le monde, voilà, y compris à des gens qui travaillent, qui n’ont jamais ou peu droit aux aides, qu’ils puissent aussi bénéficier de cette mesure-là.
> Dans le quinquennat de François Hollande il y avait eu une pression énorme pour baisser la TVA sur les protections menstruelles, pour les femmes. Le gouvernement avait fini par l'accepter, avait fait une TVA réduite. Toutes les études qui ont été faites, montrent qu'il n'y a pas eu d'impact sur les prix, donc il y a une baisse de TVA, donc moins d'argent pour l'Etat et pour les politiques publiques, mais qui va dans les marges des industriels ou de la distribution, et qui ne va pas ensuite sur le prix, parce que quand vous baisser la TVA, vous ne pouvez pas garantir que ça va être répercuté à la baisse sur les prix. On a d'autres exemples. Le secteur de la restauration, il y avait eu une baisse de la TVA, je ne crois pas, alors ça a permis de soutenir la restauration, l'emploi, j'espère peut-être, mais je ne crois pas que les Français se disent que ça a été répercuté dans les prix. Donc encore une fois, je pense que la politique qu'on suit, qui est de faire en sorte de limiter au maximum la hausse des prix de l'énergie et la hausse des prix des matières premières pour les industriels, la distribution, pour leur permettre de ne pas avoir une explosion des prix, comme on le constate dans certains pays. Et je rappelle qu'en France on a le niveau d'inflation le plus faible toujours de la zone euro, je pense que c'est la bonne politique à suivre, plutôt que de prendre des mesures qui appauvrissent les finances publiques, mais qui ne se répercutent pas ensuite sur le chariot des consommateurs.
> Moi j'ai plutôt entendu, depuis que je suis en âge d'écouter la politique ou l'actualité, des gouvernements qui étaient critiqués parce qu'ils augmentaient les impôts. C'est assez rare d'entendre des gouvernements qu’on critique parce qu'ils les baissent. Je le vis plutôt comme un compliment. Voilà. Ensuite oui, on met de l'argent public. Sur l'hôpital public, 100 milliards d'euros de budget cette année, c'est du jamais vu dans l'histoire. Donc l’important, et vous avez raison de le dire, c'est que l'argent aille au bon endroit, que les Français voient la différence. Beaucoup, c'est beaucoup des questions d'organisation, d'ailleurs le président a fixé comme objectif qu'à la fin 2024 on ait désengorgé les services d'urgences. On met l'argent, on met les moyens, donc maintenant c'est l'organisation dans les établissements hospitaliers, dans chaque région, qui doit nous permettre que ce soit visible pour les Français.
> Il n’y aura pas d'augmentation d'impôts, on s’y est toujours engagé depuis qu'Emmanuel Macron a été élu, et je pense qu'on peut nous reconnaître cette constance. Voilà. Vous avez des Français qui vous disent : oui mais ma taxe foncière a augmenté, c'est les collectivités locales qui le décident. Pour ce qui est de l'Etat, on a tenu notre engagement, non seulement on n'augmente pas les impôts des Français, mais quand on peut, on les baisse.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Ce qui est illégal hors ligne est illégal en
ligne. Le 25 août prochain, 19 plateformes devront se conformer aux plus fortes
obligations du règlement sur les services numériques, adopté sous l’impulsion
de la France et d'Emmanuel Macron, et mieux protéger les Européens.
> Des avancées concrètes, des solutions qui changent la vie, des réponses aux grands défis de notre temps. Avec Elisabeth Borne, c'est ce que nous allons faire dans le monde virtuel : je présenterai début mai un projet de loi pour sécuriser et réguler l'espace numérique.
Olivia Grégoire
(ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de
l’Artisanat et du Tourisme)
> La Première ministre a détaillé ce midi sa
feuille de route pour une France plus indépendante et plus juste. Quatre axes
construits à travers plusieurs concertations, pour bâtir ensemble des
changements concrets, rapides et visibles pour les Français dans leur
quotidien.
> 1,5 Md€ pour renforcer l’accessibilité des lieux publics aux personnes en situation de handicap, notamment dans les petits commerces et restaurants. Nous menons également ce travail en préparation des JO de Paris pour améliorer l’accessibilité des établissements du secteur HCR.
> Le commerce ça n’est pas que la boutique au coin de la rue, c’est un secteur stratégique et indispensable de notre économie et notre lien social.
> Le commerce c’est 3,6 millions d’emplois et plus de 700 000 entreprises et indépendants. Le commerce c’est l’âme de nos campagnes, le cœur de nos villes et le moteur de nos territoires.
> Nos maires ruraux se battent au quotidien pour faire revenir des commerces dans leur commune. C'est pour soutenir ce type de projet que nous avons lancé un plan pour le commerce rural avec des aides pouvant aller jusqu’à 80 000€.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> Le président a été interpellé
sur le fait qu’il doit justifier, expliquer, les raisons de cette réforme des
retraites, on a vu les oppositions ou les contestations qu’elle pouvait
susciter, et donc je pense que le président, il l’a dit lui-même, veut se
réengager dans le débat, il sait qu’il est attendu. Vous savez, on est toujours
un peu paradoxal parce que quand le président parle souvent, ou fait beaucoup de
déplacements, on dit il est trop présent, et puis quand le président est en
retrait, on dit nous-mêmes il ne parle pas assez, il n’est pas assez au
contact. (…)
Le président a dit que sur une réforme aussi importante il était important qu’il soit là, il s’est exprimé néanmoins plusieurs fois pendant cette réforme des retraites, que maintenant, si je puis dire, la leçon pour la suite c’est qu’il faut que lui-même, et que nous tous, on soit au combat, et on est dans une phase où il faut faire encore beaucoup de réformes et on aura besoin de l’engagement du président, tout simplement.
> La Première ministre l'a dit, c'est peut-être passé inaperçu, il y a quelques jours au Conseil national du parti Renaissance, elle a dit il faut des majorités de projet parce que dans notre culture politique, on peut le regretter peut-être, mais avoir des coalitions stables, dans la durée d'une législature, ce n'est pas ce qu'on fait d'habitude, ce n'est pas la pratique des partis politiques, c'est ainsi, actons-le, et si on veut faire voter des textes, et on a besoin de faire voter des textes, il faut travailler avec ceux qui sont prêts à le faire, à droite ou à gauche. A droite ou à gauche.
> Ecoutez, moi je
distingue, dans l'hémicycle, au sein de la Nupes - ce n’est pas moi qui ai créé cette alliance, mais j'essaye d'être
objectif - entre une culture et un parti politique, La France insoumise, que je
crois être dans une forme de radicalité politique, revendiquée là aussi, et
puis d'autres partis, les écologistes, les communistes, le Parti socialiste,
avec lesquels, j'en suis persuadé, mais à eux de le dire aussi, on peut
travailler. (…)
Je prends un exemple très simple, ce
n’est d'ailleurs pas de la science-fiction, c'est la réalité, on a voté une loi
sur l'énergie nucléaire, parce qu’on a voté 25 textes depuis le début de la
législature, on a tendance à l’oublier, 25 textes, le dernier, un des derniers,
sur l’énergie nucléaire, majeur pour accélérer la transition écologique, il a
été voté par le groupe communiste à l'Assemblée nationale. J’étais moi-même à
l'Assemblée il y a quelques jours, on a reporté l'ouverture à la concurrence
des bus parisiens.
> J’ai été trois jours en Ukraine, on a parlé de la reconstruction et on a parlé aussi de l’aide d’urgence, mais les deux sont très importants. J’ai été d’ailleurs surpris que les Ukrainiens eux-mêmes, j’ai vu le Premier ministre longuement, plusieurs vice-premiers ministres évoquent cela parce qu’ils veulent aussi se projeter évidement dans la guerre qui doit être menée, qui n’est malheureusement pas fini, mais dans l’après pour donner un avenir à leurs enfants. Plusieurs ont eu cette formule, on ne veut pas que ce soir la guerre après la guerre, c’est-à-dire que quand on est un pays qui se projette dans l’Europe, qui se projette dans la paix, qui se projette dans l’après on doit aussi commencer à construire ce moment de reprise économique, de reprise politique. Mais je suis allé pour apporter une aide très concrète, dire le soutien indéfectible de la France et surtout un soutien le plus concret possible dans tous les domaines des transports et de logistiques pour ce qui me concerne, on va livrer des rails supplémentaires, des bus supplémentaires, des bateaux supplémentaires, donc évidement priorité à l’urgence, évidement priorité à l’effort de guerre qui a un volet militaire, mais qui a aussi un volet civil et je voulais incarner cette coopération et la renforcer.
> J’ai rencontré beaucoup d’entreprises françaises qui sont présentes, qui n’ont jamais quitté l’Ukraine dans tous les domaines, domaines de la banque, domaine du transport maritime, domaine de l’énergie et les Ukrainiens nous disent, on est fiers que ces entreprises soient restées malgré tout, leurs équipes risquent leur vie et sont là pour aider l’Ukraine, je peux vous dire ce n’est pas une question de rentabilité. En revanche je le dis bien sûr, c'est aussi une question de souveraineté européenne pour l'après, j'espère que cet après arrivera le plus vite possible mais ce n'est pas encore aujourd'hui ou demain matin, il faut que nos entreprises, notre expertise, notre engagement dans le secteur public et dans le secteur privé soit d'abord européen pour aider l’Ukraine.
> On va avoir des contrats d'infrastructures, d'investissements des infrastructures entre l'Etat et les régions qui vont être négociés à partir des prochains jours. Il est clair qu'on va réduire la part des projets routiers, il n’y en aura pas zéro, il y en aura moins pour donner une priorité assumée aux transports publics et aux transports ferroviaires. J'ai déjà annoncé que sur des projets autoroutiers qui paraissaient aujourd'hui complètement déconnectés, qui n'étaient d'ailleurs souvent plus attendus par les élus eux-mêmes entre Poitiers, Limoges ou au sud de Lyon, ce qu'on appelle l’A 46, ces projets je les ai suspendu voire supprimer et on a lancé sous l'autorité de la Première ministre, j’ai lancé dès le mois de janvier une revue de tous les projets autoroutiers qui sont devant nous.
> Quand il faut financer la transition écologique, il est normal que la route finance davantage le chemin de fer, il est normal que le secteur aérien finance davantage le train et donc il y aura un débat budgétaire au Parlement à l’automne comme chaque année, il peut y avoir des financements supplémentaires. Il y a un débat qui avait fait couler beaucoup d’encres, celui des jets privés, on les taxe justement pour financer la transition écologique, ça me parait sain.
> Nous avons besoin
de produire nous-mêmes des voitures électriques en France, et en Europe, qui
soient abordables. Il faut être très clair, aujourd'hui c'est quoi le marché de
la voiture électrique ? c'est des produits de luxe et/ou des produits
non-européens, principalement chinois, et donc l'enjeu c'est non pas de refuser
cette transition écologique ou industrielle, parce que si dans 10 ans on se
retrouve, on n’a toujours pas de production de voitures électriques en France
et en Europe, on sera balayé, et en plus on aura un énorme problème climatique.
(…)
On va arriver, et notamment à partir de
2024, à un moment où on va reprendre une production, enfin même prendre, créer
une production de voitures électriques plus abordables, en France et en Europe.
Il y a des usines qui sont en train d'ouvrir pour produire des batteries
électriques, chez Renault, chez Stellantis, il va y avoir des productions de véhicules
abordables dans les prochaines années, ça démarre dès l'année prochaine, c’est
un enjeu énorme.
> On est en train de changer de modèle, et moi j'y crois beaucoup parce qu'on doit le faire au niveau européen. Pourquoi on s'est battu pour fixer cette date de 2035 et la fin de la vente des voitures neuves thermiques, et donc passage aux voitures neuves à l'électrique ? parce que si on ne donne pas signal à nos constructeurs, si on ne leur dit pas c'est là-dessus qu'il faut mettre le paquet, qu'il faut investir, en France et en Europe, et on les aide, y compris avec des subventions publiques, pour investir et pour se transformer, eh bien là on ne créera pas de marché assuré par nos propres constructeurs, français, allemands ou autres, c'est ça le défi, c'est est-ce qu'on produit en Chine ou aux Etats-Unis la voiture électrique abordable de demain, ou est-ce que le produit chez nous, et c'est possible. Il y a encore quelques mois on ne produisait aucune batterie électrique sur le territoire français et européen, on va être autonome en batteries électriques d'ici 2027, donc ce défi c'est un défi industriel majeur, qui nécessite la mobilisation de nos industriels, des règles claires de la part des autorités publiques au niveau européen, c'est ce qu'on vient de faire, et du soutien financier, parce que le véhicule électrique produit chez nous c'est, j’allais dire le premier défi écologique industriel des années qui viennent.
> Il y a un fantasme, et je voudrais tordre le cou à une idée qui circule, ce n’est pas l'Etat qui depuis Paris, et depuis le centre-ville bobo de la capitale, dirait dans toute la France « il y a un rideau qui va tomber à l'entrée des métropoles et des centres-villes à la fin de l'année 2024 », c'est ça qu'on entend, c'est ça qui fait très peur aux gens, et je peux comprendre, ce n’est pas ça qui va se passer. La loi elle a dit, dans la mandature précédente, il faut créer ces zones à faibles émissions, c'est-à-dire un périmètre, et puis par étape, ce qu'on appelle les fameux critères, les vignettes Crit’Air 5, 4,3, etc., par étapes, les collectivités, parce que ce sont les mieux placées, définissent le calendrier de restrictions, mais il n’y a aucune contrainte de tout faire, ou même de commencer au 1er janvier 2025, donc s'il faut du temps, il faut arrêter ce match entre les collectivités et l'Etat, s'il faut du temps à Paris, à Grenoble, à Marseille, à Saint-Etienne ou ailleurs, ce sont les présidents des métropoles qui le savent, ce n’est pas le ministre des Transports qui sait à leur place, et donc oui, je le dis très fortement, les collectivités ont cette liberté de fixer le calendrier. Maintenant les ZFE.
> Pourquoi on fait des ZFE, pourquoi il y a cette loi qui prévoit, avec des adaptations territoriales, des ZFE, parce qu’il y a 45.000 personnes qui meurent chaque année à cause de la pollution de l'air, je voyais sur votre bandeau, il y a 1200 jeunes en Europe qui meurent chaque année, des enfants, de la pollution de l'air, donc on doit faire quelque chose, cette transition écologique on doit la faire, mais on doit la faire dans le temps, et donc si parfois il faut quelques mois de plus, si parfois il faut un an de plus, pour accompagner, pour faire aussi en sorte qu’il y ait plus de véhicules électriques, parce qu'aujourd'hui c'est une minorité, pour faire en sorte qu’on mette des aides en place, de l'Etat et des collectivités, pour faciliter ce passage à l’électrique, prenons ces quelques mois supplémentaires. Encore une fois, je le redis, il n’y a pas ce rideau de fer qui tombe le 1er janvier 2025 dans les centres-villes de France, ce n'est pas vrai, et il y a un calendrier qui s'adapte.
Geneviève
Darrieussecq (ministre déléguée chargée des Personnes handicapées)
> [Sixième Convention nationale
du handicap] Ce rendez-vous est
important, car il remet le handicap sur le devant de la scène. L’idée est de
donner un cap à toutes nos politiques du handicap, bien sûr pour les trois ans
à venir, mais aussi plus loin, pour 2027 voire 2030. Faire en sorte que les
droits des personnes en situation de handicap soient pleinement respectés et
mis en œuvre: voilà la grande philosophie de la conférence nationale du
handicap. J’entends ce que disent les associations, mais cela fait six mois que
nous nous concertons sur ces sujets. Et nous progressons. À l’échelle de
l’Europe, l’investissement de solidarité pour les personnes handicapées est à
peu près à hauteur de 2 % du PIB. Nous, nous sommes autour de 2,2 %.
Cela représente 55 milliards d’euros par an, tous budgets confondus. Il y
a encore beaucoup de travail pour une meilleure inclusion des personnes en
situation de handicap dans la société. Je comprends ce que veulent dire les
associations. Grâce à elles les politiques du handicap ont évolué. Elles seront
nombreuses à participer à cette CNH.
> Les choses ne sont pas satisfaisantes, notamment en matière d’accessibilité. Nous sommes en retard. Sans chercher une excuse particulière, la période du Covid n’a pas incité les collectivités ou les professionnels à poursuivre l’accessibilité de leurs établissements recevant du public. C’est pour cela que l’accessibilité sera un des grands thèmes de la CNH.
> L’école inclusive
a chamboulé la vie des établissements scolaires. Aujourd’hui, beaucoup
d’enfants en situation de handicap y sont accueillis. Par exemple, dans le
premier degré, 90 % de ces enfants sont à l’école à temps plein. 75 %
sont dans des classes ordinaires, les autres sont dans des Ulis (unités
localisées pour l’inclusion scolaire, NDLR) ou des unités autisme par exemple.
Les deux tiers ont une aide humaine, pour la plupart mutualisée.
Par ailleurs, il y a de plus en plus de
jeunes en situation de handicap qui rentrent au collège, au lycée, à
l’université… Après, certains de ces enfants ont des troubles du développement
intellectuel et ne peuvent pas poursuivre des études supérieures. Il faut
savoir détecter leurs talents et les orienter vers des formations
professionnelles, des CFA, de l’alternance… L’école fait déjà un travail
formidable. Mais nous devons continuer à accompagner et former les professeurs.
L’école inclusive pourra par ailleurs faire partie des missions supplémentaires
pour lesquelles les enseignants seront rémunérés dans le cadre du «pacte»
annoncé par le président de la République.
> Le constat que nous faisons, c’est qu’il y a besoin d’un étayage médico-social à l’intérieur des écoles, pour soutenir les professeurs et les équipes pédagogiques. Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) n’ont pas cette formation. Des équipes mobiles, composées d’éducateurs spécialisés, d’orthophonistes, de psychomotriciens, d’ergothérapeutes, devront nouer des partenariats avec les établissements. Ce dispositif sera testé dès la rentrée 2024 sur plusieurs territoires, avant d’être étendu au cours du quinquennat.
> [Maisons départementales pour les personnes handicapées] C’est terrible d’entendre que des personnes se sentent seules voire isolées. Aujourd’hui, les MDPH sont très bien identifiées comme un guichet unique. Mais elles doivent être davantage incarnées, dans la proximité. Il faut une rencontre pour chaque nouvelle ouverture des droits, avec un référent, afin de permettre un meilleur accompagnement. Personne ne doit être considéré comme un «dossier»! Ce chantier sera lancé rapidement en concertation avec les départements avec un budget de plusieurs millions d’euros. À nous aussi de construire des solutions nouvelles pour fluidifier le parcours des personnes handicapées. Il ne doit plus y avoir d’adultes dans les instituts médico-éducatifs (IME) pour enfants. Il y en a encore 10.000 aujourd’hui. Nous travaillons avec les départements pour débloquer ces situations, libérer des places dans les IME. En parallèle, nous voulons développer des offres dans des départements sous-dotés ou pour le polyhandicap ou les autistes adultes en situation complexe.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et
de la Ruralité)
> Le droit de manifester est
tout à fait respectable ; par contre, essayer par un bruit de casserole de
couvrir le bruit du Président de la République ou d’un ministre, je pense que
ça manque de sens civique et que nous devons effectivement le faire respecter
aussi. (…)
Cependant, je pense que quand même faire
respecter ce civisme, le respect de la parole, le respect de la différence.
Moi, je pense qu’il faut véritablement travailler la tolérance. Je vois qu’aujourd’hui,
on manque beaucoup de tolérance dans notre pays.
> [Papiers d’identité] En fait, on est confronté à une hausse du nombre de demandeurs. On était à
environ 9 millions de demandes en 2019 ; on est passé à 12 millions en 2022 et
on est passé actuellement sur un rythme de 15 millions. Donc, le délai est à 66
jours aujourd'hui ; c'est inacceptable. Nous y travaillons collectivement,
l'Etat et les collectivités locales, pour le réduire. Comme l'a dit la Première
ministre dans l'Indre, vendredi dernier, à trente jours à fin juin. (…)
On voit bien qu'on a quatre leviers pour
essayer de raccourcir ce délai. Le premier c'est d'augmenter le nombre de… on
appelle ça " des dispositifs de recueil " dans les collectivités. En
fait, c'est une sorte de petite boîte dans lequel on met ses doigts pour
l'empreinte digitale. Et en fait, on vient d'en recommander 500 qui sont en
cours de déploiement. On a annoncé des opérations coup de poing où on va mettre
des grappes de cinq ou dix dispositifs de recueil supplémentaires, qui viennent
se rajouter aux 4 150 que nous avions il y a un an, au 600 que nous avons
rajoutés en novembre. Et en fait, c'est une course contre le nombre de
demandes. Et le deuxième levier sur lequel on joue, c'est le nombre de demandes
par dispositifs de recueil. Donc, moi, j'invite tous vos auditeurs à préremplir
en ligne. On diminue de 20 minutes à 7 minutes le temps passé avec l'agent
d'état civil. (…)
Les moyens que nous mettons aujourd'hui
sur ce rythme de 15 millions de titres me laisse penser qu’on pourra donc
réduire de trois mois à deux mois. Parce que derrière ce mois pour obtenir un
rendez-vous, il y a bien sûr l'instruction pour la vérification des
informations qui sont saisies dans des certes qui dépendent des préfets, et
ensuite il y a l'impression nationale. Et donc, le tout c'est deux mois. Donc,
moi j'invite aujourd'hui nos concitoyens malgré tout. S’ils n'ont pas de
rendez-vous sur la plate-forme en ligne, aller voir sur les sites des communes
voisines. Parce qu'aujourd'hui, on n'a pas encore toutes les communes
interconnectées avec la plateforme nationale, donc il reste des plages horaires
qu'il nous faut absolument faire connaître. Je rappelle que sur ants.gouv.fr,
on trouve trois informations : la première, c'est la prise de rendez-vous ; la
deuxième, c'est préremplir son formulaire et la troisième c'est les communes
autour qui ne sont peut-être pas raccordées à la plateforme mais sur laquelle
je vais pouvoir avoir un rendez-vous.
> En 2019, mon
prédécesseur Joël Giraud a porté
un programme de politique publique qui s'appelait l'Agenda rural ; ça a été de
10 milliards d'euros investis, 181 mesures dans les territoires ruraux. Alors,
je vais citer vraiment le déploiement d'infrastructures mobiles et fixes sur le
territoire pour désenclaver nos territoires ruraux. Bien sûr, territoire
d'industrie pour amener de l'artisanat et de l'économie dans nos territoires
ruraux. Donc ce programme, effectivement, n'a pas été perçu par nos concitoyens
comme étant un vrai accompagnement. Donc les six derniers mois que je viens de
passer sur le terrain, je vous le disais : 53 départements m’ont montrée à quel
point nous devions capitaliser sur des projets portés par les territoires. Et
là, les villages, les France ruralité qui va être un dispositif, un ensemble de
politiques publiques que la Première ministre va annoncer dans les semaines qui
viennent, c'est des politiques publiques pour lutter contre la mobilité chère.
Aujourd'hui, on est obligé de prendre sa voiture en ruralité. Pour lutter
contre les logements vacants dans tous les cœurs de village, on a des maisons vacantes. Pour lutter contre évidemment les
déserts médicaux. (…)
Des zones blanches, il y en aura
toujours. On ne couvrira pas la totalité du territoire. Par contre, on va
bientôt couvrir la totalité de la population ; on est déjà à plus de 99% de
couverture du territoire.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> La lutte contre les abus sexuels sur mineurs en
ligne, comme dans la vie réelle, exige des moyens puissants.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> Nous sommes le pays au monde qui a le plus et
le mieux protégé ses artistes et ses lieux culturels, le pays au monde qui
investit le plus pour l'éducation artistique et culturelle, le pays de
l'exception et de la diversité culturelles ! C'est notre fierté.
> Aujourd’hui nous célébrons le 75e anniversaire de l'indépendance de l'Etat d'Israël : Yom Haatsmaout. Les liens qui nous unissent sont indéfectibles. Et vive l’amitié franco-israélienne.
Stéphane Travert (député)
> [Tribune cosignée par des parlementaires et des élus locaux de la
majorité présidentielle :«Construisons ensemble le plein emploi !»
Le chômage est au plus bas depuis 2008, les taux d’emploi des jeunes et des seniors
battent des records, les entreprises cherchent à recruter : l’emploi se
porte bien en France.
Ce constat nous réjouit, mais il nous oblige. Viser le plein-emploi, c’est
viser l’emploi pour tous, y compris pour les plus éloignés des entreprises et
du travail. Nous devons aller plus loin pour eux, comme pour tous les exclus du
marché du travail, les carrières cabossées, les assignés à résidence.
Nous l’entendons partout, sur le terrain, auprès de tous ceux-là : le
sentiment de fatalité et de résignation perdure. Il prospère chez ceux qui sont
passés du chômage au RSA et ne sont plus épaulés, ceux qui habitent loin des
métropoles et des moyens de transport, ceux et surtout celles qui n’ont pas de
solution de garde, ceux qui ont la santé fragile, etc.
Nous ne pouvons pas nous y résoudre, et il est donc impératif d’aller plus
loin. Nous devons refermer cette fracture entre le dynamisme de l’emploi, des
entreprises, de l’activité dans les territoires et la difficulté de certains,
souvent les mêmes, souvent au même endroit, à trouver un emploi.
Nous ne partons pas d’une feuille blanche, car les solutions existent, pour
certaines déjà à l’œuvre dans les territoires : solutions innovantes pour
l’emploi à l’échelle locale, accompagnements de proximité, etc. Mais la
multiplicité des acteurs et des solutions, la complexité de la gouvernance, la
tentation de reléguer les territoires aux seuls sujets sociaux, l’hétérogénéité
des accompagnements, sont autant de freins qui contribuent à rompre les
parcours et donc à perdre de vue les solutions les plus efficaces.
Nous, élus locaux, conseillers départementaux, communautaires, régionaux,
parlementaires appelons à une refonte du service public de l’emploi : pour
un meilleur accompagnement, plus intensif et au long cours, qui identifie les
freins potentiels à l’emploi et qui propose des parcours sur mesure. Pour une
meilleure coordination des acteurs entre eux, pour simplifier les parcours des
demandeurs d’emploi, des allocataires du RSA non accompagnés, mais aussi des
entreprises. Pour une gouvernance renouvelée enfin, avec un nouveau pacte entre
l’Etat et les territoires, pour construire cette transformation ensemble et
redonner leurs places aux solutions locales.
Depuis des années, nous appelons cette refonte du service public de l’emploi,
pour proposer aux Français un service plus efficace, plus simple, plus
personnalisé, plus conscient des difficultés de chacun. C’est le cœur de notre
engagement : accompagner chaque Français vers l’emploi, car personne n’est
inemployable ; lutter contre les assignations à résidence, car les
déterminismes sont en frein à la cohésion comme à l’activité ; aider les
entreprises à recruter les talents là où ils sont, car c’est une condition du
plein emploi et de l’insertion.
Nous croyons que France Travail peut-être cette solution-là. Aller chercher et
accompagner les publics les plus éloignés, c’est répondre à nos deux
exigences : le plein emploi et un marché du travail qui ne laisse personne
sur le bas-côté.
● MoDem
Patrick Mignola (porte-parole)
> On a la double responsabilité de fixer un cap et de se donner
les moyens de l'atteindre"
Aujourd'hui, nous pensons que notre pays
traverse une des plus graves crises sociales de ces dernières décennies, parce
que c'est une crise d'inquiétudes de chacune des familles en France sur son
devenir face à l'inflation.
Et le sujet, c'est le pouvoir d'achat.
C'est comment on va résister à une société où les prix augmentent beaucoup plus
rapidement que les salaires et où on ne voit pas les perspectives.
Au fond, il y a une crise dans la crise.
C'est que justement, on ne voit pas ces perspectives et qu'on n'a pas fixé de
cap. C'est la raison pour laquelle, au Mouvement Démocrate, nous pensons que le
Président de la République a raison de remettre la question sociale, mais dans
sa plus large acception, dans le débat national.
Au fond, quel est le vrai changement
depuis cinq ans dans la situation sociale française ? C'est que nous avançons
vers la société du plein emploi.
C'est évidemment une bonne nouvelle parce
que, rappelez-vous il y a cinq ans, personne n'osait parler de l'emploi
parce que le Président Hollande s'était pris les pieds dans la courbe donc
aucun candidat à la présidentielle, quelle que soit sa couleur politique en
2017, n'avait pris des engagements sur le chômage.
Nous n'avons pas pris d'engagements,
mais nous les avons réussis. On a fait baisser le chômage beaucoup plus que ce
qu'on aurait même pu s'y engager pendant la campagne électorale.
Ça c'est parce que pendant plusieurs
années, on a fait des réformes courageuses, des réformes qui ont permis aux
entreprises d'investir, qui ont permis à des chômeurs de se former, à des
apprentis, de travailler en alternance à de nouveaux métiers via de nouveaux
investissements, de se créer dans notre pays. Ça, c'est la bonne nouvelle.
Il faut à la fois répondre à l'urgence
immédiate : comment on répond face à l'inflation galopante, et probablement
pour encore cinq ou six mois au moins, pour que les Françaises et les Français,
aient une réponse immédiate pour savoir comment ils équilibreront leur budget.
Et c'est se fixer une perspective :
dans une société du plein emploi, quelles sont les nouvelles priorités pour la
société française ?
La priorité principale, c'est le pouvoir
d'achat. Il faut donc que le travail paye mieux. Alors ça passe par un certain nombre
d'accords de branche, il faut respecter le dialogue social pour ça.
Les syndicats de salariés et du patronat
doivent se retrouver, branche par branche, pour négocier les conditions de
travail et les conditions de rémunération.
Il y a eu un événement qui est
malheureusement passé sous les radars, c'est qu'ils se sont accordés sur de
nouveaux principes du partage de la valeur.
Nous nous étions battus pendant des
années, peut être des décennies, au sein du Mouvement Démocrate et au sein de
la majorité, pour que se développe la participation des salariés. C'est à dire
qu'à chaque fois qu'il y a un bénéfice, tous les salariés en bénéficient, y
compris dans les petites entreprises de moins de 50 salariés.
Pour ça, ça exige qu'on simplifie la loi
pour que ça ne devienne pas un casse-tête pour les petits patrons de TPE et de
PME.
Deuxième enjeu, l'intéressement. Au-delà
de la participation aux bénéfices de fin d'année, il puisse y avoir des
objectifs qui soient fixés et en fonction de la productivité, en fonction des
objectifs qui sont atteints, on puisse service par service et métier par
métier, avoir ici un demi mois de plus, là un 13ᵉ mois, là encore un 14ᵉ…
Quand on a bien réussi dans son métier,
au fond, qu'on soit payé pour ce qu'on fait, mais qu'on soit payé un peu plus
pour son mérite, il y a quelque chose de juste.
Et enfin, on peut travailler sur
l'actionnariat salarié. L'actionnariat salarié, ce n'est pas un gros mot parce
qu'une entreprise, elle n'appartient pas seulement à ses dirigeants. D'ailleurs,
plus elle est grosse, moins elle appartient à ses dirigeants, elle appartient
en général à ses actionnaires.
Mais une entreprise, elle appartient à
l'ensemble de celles et ceux qui y travaillent, donc leur donner la
possibilité d'avoir un complément de rémunération par actions pour qu’eux aussi
puissent toucher des dividendes quand il y a des distributions de dividendes.
Et pour qu’ils préparent leur retraite parce que c'est aussi de la rémunération
pour plus tard.
C'est une façon d'augmenter le pouvoir
d'achat tout de suite et peut être de répondre aux inquiétudes sur ce que nous
deviendrons une fois que nous serons partis à la retraite.
On n’a jamais vécu dans une situation
aussi inquiétante dans la société française, parce qu'il n'y a jamais eu autant
d'évolutions qu'au cours de la dernière décennie.
Il y a eu des évolutions par rapport au
travail.
Il y a eu des évolutions par rapport aux
territoires parce qu'on ne vit pas de la même façon selon qu'on vit dans des
métropoles ou dans des campagnes.
Il y a des rapports complètement
différents à l'information et aux rapports humains parce qu'on n'a jamais
autant communiqué via les réseaux sociaux, mais on ne s’est jamais si peu
compris. Au contraire, il y a même une montée de violence au sein de la société.
Mais notre devoir, quand on est une
famille politique responsable, ce n'est pas de nourrir et de vouloir se nourrir
de ces violences, c'est de continuer à s'accrocher à une vision optimiste de
l'avenir et pas un optimisme béat.
Mais en considérant que la société
française a jamais eu autant de chance qu'elle en a aujourd'hui parce que
personne n'aurait parié sur le plein emploi, nous pouvons l'atteindre.
Personne n'a pu bénéficier d'autant
d'investissements, autant de métiers nouveaux, autant de champs nouveaux à
investir. Penser la révolution écologique et environnementale dans notre
pays, la révolution énergétique, l'électrification de toutes les mobilités.
Ce sont 1000 métiers qui peuvent
permettre demain aux Français de regarder l'avenir avec un peu plus d'optimisme
qu'ils ne le font aujourd'hui.
Donc on a la responsabilité, la double
responsabilité de fixer un cap et de se donner les moyens de l'atteindre.
● Parti radical
Nathalie Delattre (sénatrice)
> Par manque de reconnaissance et de moyens, la
psychiatrie est devenue le parent pauvre de la médecine. Face à la santé
mentale fragile de millions de Français, je demande à Emmanuel Macron de faire de la
psychiatrie la grande cause nationale 2024. Il est urgent d’agir.
► Autres
● Organisations
centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> À Bruxelles ce matin, le RN conteste encore la
suspension de RT et de Sputnik, qui « n’aurait pas de base légale »,
serait mue par « l’idéologie » et contraire à la liberté
d’expression. Le RN n’a pas changé, Moscou reste sa boussole.
J’ajoute que l’intervention du RN était totalement hors sujet puisque nous
examinions les attaques contre les militaires européens, notamment en Afrique.
Cela n’intéresse pas le RN, qui préfère se situer du côté de ceux qui s’en
prennent à nos troupes.
Pascal Canfin
> La Commission européenne présente une nouvelle législation de 500 pages
et de 400 articles encadrant les médicaments. Objectifs : éviter les pénuries,
accélérer les génériques, lutter contre la résistance aux antibio... Une brique
majeur pour l'Europe de la Santé que ns construisons.
> L’extrême droite continue de se battre au Parlement européen contre les vaccins anti covid19 et soutient les théories complotistes. Que serait-il advenu si le RN avait été au commande au moment du covid19?
> Un accord de trilogue a été trouvé hier soir pour obliger les compagnies aériennes à réduire leurs émissions de Co2 en passant progressivement du kérosène aux technologies décarbonées. C’est le dernier texte du paquet climat qui est maintenant formellement adopté !
> Après la Chine c’est l’Iran qui sanctionnent et menacent des membres du Parlement européen pour leurs prises de position en faveur des droits humains. Nous sommes fiers de la démocratie européenne !
> Je me bats depuis 2 ans pour que les bonus des dirigeants des grandes entreprises intègrent obligatoirement les objectifs climatiques. Le vote d’aujourd’hui soutient cette proposition. C’est une très bonne nouvelle à confirmer dans quelques semaines en plénière.
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