vendredi 14 avril 2023

La quotidienne centriste du 13 avril 2023. «Jamais Trump chez nous» qu’on disait…

Il y a ceux qui disent que tout ce qui se passe aux Etats-Unis arrive inexorablement en Europe et en France notamment.

Et puis il y a ceux qui disent que « jamais ça se passera chez nous ».

En réalité en tant que plus grande démocratie, première puissance mondiale et à la culture populaire la plus largement distribuée, les Etats-Unis impriment un mouvement qui se globalise ensuite.

Mais tout ce qui se passe là-bas ne vient pas forcément ici et, parfois, c’est ce qui se passe ailleurs de chez eux qu’ils reprennent.

Quand Donald Trump – figure de la jet-set newyorkaise et des médias américains depuis des années – s’est enfin décidé à se présenter à la présidentielle (il avait émis cette volonté sans passer à l’acte plusieurs fois), son comportement, ses outrances, sa stratégie du chaos continuel grâce à l’accaparement de médias constamment friands d’un buzz qui les alimente et leur permet de larges audiences, ses mensonges, son populisme démagogique au ras des pâquerettes étaient pour beaucoup typiquement «made in USA» mais aussi très culturellement estampillé américain et, pensaient-ils, ne pourrait pas s’exporter.

Ils avaient bien tort!

Non seulement le trumpisme s’est exporté, en grande partie parce qu’il a gagné l’élection présidentielle de 2016, mais il a donné des clones dans nombre de pays européens dont la France avec trois figures principales : Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour.

Les mouvements de foule des gilets jaunes et celui actuel que l’on peut qualifier de « gilets rouges » sont également des traductions française du trumpisme.

Avec tout ce qui va ensemble: les fake news continuelles, les insultes constantes, les appels incessants à la révolte contre un ordre démocratique, l’excitation des plus bas instincts de l’humain.

Car le trumpisme comme le lepénisme, le mélenchonisme ou le zemmourisme ne peuvent exister que dans une constante agitation qui doit susciter un emballement toujours plus grand de haine, de rage et de colère.

Sans cette ébullition permanente, ces mouvements ne sont rien parce qu’ils sont en grande partie vide, uniquement alimenté par la violence verbale ou physique.

L’objectif premier n’est pas de construire mais de détruire, de promouvoir le chef et sa garde rapprochée, de conquérir le pouvoir pour le pouvoir.

Il y a bien une idéologie populiste qui est extrême dans la rhétorique mais qui n’est pas applicable comme l’a démontrée la présidence de Trump.

En revanche, le trumpisme et ses avatars européens ne se conçoit que dans une prise du pouvoir où le jeu démocratique doit être paralysé et permettre de garder ce pouvoir aussi longtemps que possible comme en ont témoigné le refus de Trump d’accepter sa défaite en 202O puis sa tentative de coup d’Etat.

Tous les éléments sont présents en France pour qu’un tel épisode se produise avec Mélenchon et plus sûrement Le Pen.

Cela ne veut pas dire qu’il se produira mais que le danger est là, il faut en être conscient car le trumpisme a bien contaminé le paysage politique du pays et bien plus que l’on pouvait le craindre.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

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