Voici une sélection, ce 3 mars 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Les pays qui protègent leurs forêts primaires
rendent service à l’humanité mais en supportent les coûts. Ils doivent tirer
profit de leur haute ambition environnementale. Au One forest summit, nous
lançons les outils financiers pour rémunérer leurs efforts.
On ne peut plus considérer la Nature comme un bien gratuit et inépuisable. Le
One forest summit est le premier sommet international à mettre au cœur des
débats la question de la valorisation du capital naturel.
> [Propos conclusifs au One
forest summit]
Je crois qu’il y a maintenant un consensus très établi. Les chiffres ont été
donnés. Les scientifiques sont intervenus sur la nécessité d’agir et le
consensus est là, sur ce que représente, l'ensemble, justement, de nos forêts
tropicales et forêts primaires. Sur l'enjeu que c'est aujourd'hui et le risque
qu’on court à ne pas les protéger demain. Et si je reprends les derniers
chiffres de 2021, juste là, chaque année, c'est quatre millions d'hectares qui
sont perdus au sein des forêts primaires tropicales qui stockent le plus de
carbone et de biodiversité à l'échelle de la planète.
C'est 2,5 gigatonnes d'émissions de CO2 en plus, soit l'équivalent d'une année
d'émissions fossiles d'un pays émergent de la taille de l'Inde. Donc on voit en
plus le coût d'opportunité. Donc, si on veut éviter la catastrophe climatique
et plusieurs de nos chercheurs l'ont très bien redit, on voit l'urgence d'agir
pour protéger nos forêts, de mettre un terme à la déforestation.
Urgent aussi, parce qu'on a vu le lien qu'il y avait entre le végétal et
l'animal, de ne plus décimer les grands singes ou les éléphants qui tiennent
avec eux ces écosystèmes forestiers. Ça m'a été là aussi très bien expliqué ce
matin.
Alors pour agir vite, on a déjà pris des engagements. C'est la bonne nouvelle.
Donc on n'a pas besoin de faire des grands engagements aujourd'hui parce qu'il
y a déjà eu Glasgow. On s'est engagé à arrêter, inverser la déforestation d'ici
2030. Et il y a eu Montréal, la COP 15. On s'est engagé à protéger 30 % de la
nature d'ici 2030. Donc j'ai envie de dire qu’il n'y a pas besoin d'engagement
de Libreville, c'est la bonne nouvelle. Il y a besoin d'un plan d'action de
Libreville.
J'ai entendu les interpellations de Tamarah et Hindou tout à l'heure. Mesdames,
merci beaucoup. Je crois qu'on a tous compris qu'il fallait le cash sur la table et les
actions concrètes maintenant tout de suite, avec enthousiasme et impatience.
Cher Lionel, c'est le “en même temps” de Libreville.
Alors d'abord, je voudrais essayer de récapituler la philosophie qui nous
rassemble tous. Derrière le combat pour la protection des forêts, plus
largement de la nature, il y a cette question de confiance. Ça a été très bien
dit tout à l'heure. Et au fond, ce qu'il faut, c'est un accord juste entre la
communauté internationale qui, légitimement, s'intéresse à la protection des
grands puits de carbone et les pays forestiers et avec eux, les populations
locales, les populations autochtones qui sont là depuis des siècles, voire des
millénaires, et qui savent faire et qui veulent aussi réussir leur
développement économique. Et c'est ça la base de cet accord juste.
Je pense à ce qu’il faut poser, à nous écouter tous et toutes au premier plan.
Et il me semble qu'il y a trois fondamentaux derrière ces accords justes qu'on
peut passer. Premièrement, la communauté internationale n'est pas fondée à
exiger en quelque sorte la mise sous cloche des forêts tropicales. Et qu'il
s'agisse du Congo, du bassin du Congo, de l'Amazonie ou des forêts asiatiques,
elles ne peuvent pas devenir des grands parcs nationaux en totalité qui sont
interdits à l'homme.
Et donc, très clairement, on doit aussi se regarder nous-mêmes. Dans l’Union
européenne, -les chiffres d'ailleurs ont été très bien rappelés tout à
l'heure-, la forêt produit trois à quatre millions d'emplois. Donc ces grandes
forêts peuvent produire avec une gestion harmonieuse, raisonnée, maîtrisée,
plusieurs millions d'emplois. Et elles peuvent aussi, et c'est tout le travail
qui doit être fait, permettre de sortir de l'économie informelle pour aller
vers une économie à plus grande valeur ajoutée. Parce qu'il faut respecter les
peuples autochtones et le savoir de votre grand-mère ou de votre tante Hindou,
mais il faut leur permettre de sortir bien souvent de ce dans quoi elles ont
vécu, et avant elles leurs propres mères et grand-mères, qui est une économie
informelle insuffisamment rémunérée, pour aller vers des modèles que vous nous
décrivez pour Veja et que d'autres font, qui est de bien rémunérer ses services
et les services adjacents et donc d'avoir des emplois stables et reconnus.
Et donc, une forêt protégée qui maintient, voire qui augmente, son taux de
séquestration du carbone, ce n'est pas uniquement une forêt fermée à l'homme,
c'est une forêt exploitée durablement et justement rémunérée. Ça, c'est le
premier terme.
Le deuxième, je viens de l'évoquer. Protéger la forêt n'est pas contraire aux
intérêts économiques des pays forestiers. C'est même tout l'inverse. Ils sont
les premiers intéressés et on a très bien décrit, d'ailleurs, les revenus tirés
des forêts du bassin du Congo estimés aujourd'hui à 450 millions de dollars,
qui pourraient augmenter drastiquement en exploitant les opportunités
extraordinaires de transformation locale de bioéconomie avec des mesures comme
celle que vous avez commencé à prendre, Président, ici-même.
Et puis, troisième point, certaines réserves vitales de carbone et de
biodiversité, par exemple les mangroves, les tourbières, certaines zones très
protégées avec des espèces particulières et le ministre me le rappelait ce
matin, méritent là un niveau de protection plus élevé parce que leur
dégradation aurait des conséquences irrémédiables pour la régulation du climat
ou parce que pour des raisons d'écosystèmes, il faut le faire. Et donc là, il
est légitime que ces pays gardent intacts et nous demandent une rémunération
pour les services écosystémiques qui sont rendus par cette super protection.
Et donc il faut accepter là aussi d'avoir des réponses qui sont un peu
différenciées selon l'analyse scientifique qui est faite. Si on vous a bien le
suivi de ces différents écosystèmes, il y en a qu'on va protéger totalement. Il
y en a qu'on peut exploiter de manière soutenable et durable et on doit réussir
à en dégager des revenus, des emplois durables et bien rémunérés dans ces pays.
Ça, c'est la philosophie de ces accords justes, il me semble, qui nous rassemble et qui
découle à la fois de l’expertise accumulée ces dernières années et des
discussions d’aujourd’hui.
Alors, pour y arriver, si on se donne un cap, il me semble que c’est replacer
le capital naturel au cœur de nos économies. Et la question centrale c’est
comment justement on replace le capital naturel qu’on a tous évoqué, au cœur de
différents modèles et autrement dit comment on passe d’une économie qui tend à,
au fond, mal évaluer le carbone parce que c’est ce qu’on est en train de faire
collectivement, j’y reviendrai, qui n’évalue pas ou sous-évalue la biodiversité
et donc, qui conduit à la dégrader, à une économie qui redonne toute sa valeur
au trésor naturel et qui garantisse la stabilité de la planète. Et c’est ça au
fond le grand chantier transformationnel qu’on a à faire.
Alors, le premier temps c’est celui de l’engagement politique. Celui-là, j’ai
dit, déjà fait. COP15 Montréal avec les 30 % et ce qu'on a pris à Glasgow. Il y
a une alliance qui est très importante et je veux ici en rappeler l'importance
à toutes et tous. C'est la Coalition pour la haute ambition pour la nature et
les peuples qui permet justement d'engager chaque pays derrière ces objectifs.
Et donc on a besoin que tous les pays représentés rejoignent cette alliance.
Ensuite, on a besoin pour concrétiser cet engagement politique — c'est au fond
ça qui a été dit : on a des grands mécanismes internationaux, on a beaucoup de
choses qui existent, mais la difficulté, c'est que, ça a été très bien dit,
l'action est hyper locale, les mécanismes sont totalement globaux,
internationaux et multilatéraux et donc il manque une étape. C'est celle
d'engagements concrets, de contrats politiques avec les pays, avec des
objectifs clairs qui sont fixés par les États forestiers en toute souveraineté,
impliquant leurs populations locales, les populations autochtones qui ont cette
connaissance, cette expertise, cette légitimité basée sur la science et avec
derrière, des étapes qui soient mesurables et justifiables. Et en échange de
ces engagements, il nous faudra dégager beaucoup plus de financements.
Alors, il y a une bonne nouvelle, c'est que ça, c'est exactement ce qu'on a
fait ces dix-huit derniers mois sur la partie climat, en voyant exactement les
mêmes problèmes avec ce qu'on a appelé « les JETP », qui sont donc ces
partenariats qu'on a mis en place pour la transition énergétique et qu'on a
déployé avec des pays comme l'Afrique du Sud et plusieurs autres. On se donne
un objectif, il est porté par le pays, il y a des étapes concrètes et du coup,
on mobilise beaucoup plus.
C'est ça qu'on va faire pour la biodiversité. Et c'est le cœur de l'initiative
qu'on a lancée avec le Gabon à la COP 27 de Charm el-Cheikh, avec un objectif
qui est de bâtir ces Partenariats de Conservation Positive, dite PCP. Alors,
ces contrats devront inévitablement reposer sur la science. C'était le premier
pilier et donc je remercie à cet égard la communauté scientifique qui a été ici
réunie pendant plusieurs jours à Libreville. Et donc, il va y avoir le détail
de la feuille de route qui a été travaillée.
Mais d'ores et déjà, on a le One
Forest Vision qui est le document que vous avez mis sur la table et
qui, je pense, doit être la base de ces contrats pour les pays du bassin du
Congo, avec des objectifs très clairs. Ils ont été évoqués tout à l'heure,
cartographiés à l'arbre près, les réserves les plus vitales de carbone et de
biodiversité. Et donc pour cela, il faut des technologies de pointe
satellitaire et autres. On va mettre aussi des financements européens. La
France en mettra aussi avec plusieurs entreprises ici présentes. Mais il faut,
cela a été très bien dit aussi, des scientifiques et des équipes sur le terrain
travaillant d'ailleurs avec les populations pour pouvoir faire ces mesures qui
sont des mesures parfois hebdomadaires ou plus, et de faire dans le temps long.
Et puis mesurer la balance nette de séquestration des trois bassins forestiers
et leur évolution dans le temps. Ça, c'est la première étape, la science. Donc
on va mettre le paquet, l'argent, sur ce One Forest Vision. On a un document de
référence et il va être précisé dans les prochains jours et semaines avec la road
map.
Ensuite, ces contrats devront aussi reposer sur les savoirs et les pratiques
locales. Ça a été très bien dit et donc il faut ici l'ancrer dans la méthode.
Je me félicite à ce titre du lancement qui a été effectué dans le cadre du
sommet d'une coalition sous le patronage du Gabon, de l'Ouganda et de l'Unesco,
pour inscrire justement les savoirs traditionnels au sein de la liste du
patrimoine de l'humanité d'ici à 2024. Cet engagement, la directrice générale
le rappelait, est la clé pour préserver, pour sanctuariser, ces savoir-faire et
le fait que nos méthodes seront basées sur ces savoir-faire.
Ces contrats devront évidemment avoir une dimension économique graduée selon le
degré de protection qu'on veut avoir et la radicalité de la protection qu'on
veut mener sur une base scientifique. Comme je le disais, protéger la nature,
c'est commencer par changer les modes de production. Réduire parfois
totalement, au moins en partie, la pression sur les écosystèmes. Et donc, je
veux vraiment remercier tous les entrepreneuses et entrepreneurs et chefs
d'entreprise du Nord comme du Sud qui se sont retrouvés autour du One Forrest
Business Forum avec des recommandations très claires et donc qu'il faut
appliquer dans ces contrats : mieux exploiter les ressources, mieux rémunérer
les populations à travers un modèle centré sur la transformation locale.
Plusieurs annonces ont été faites en ce sens dans le cadre de ce business forum. Avec au
fond, un enjeu simple. Nous, on a décidé d'apporter notre contribution en tant
qu'Européens. Frans Timmermans était avec nous et a porté beaucoup de ce sujet.
On l'a fait aussi en franco-français. On a interdit les produits de
déforestation importés. Donc nous, on l'a d'abord fait en France en disant
« partout où il y a des productions qui sont le fruit, au fond, de modèles
qui sont très brutaux à l'égard des forêts, on dit non, on ne les importera
plus ». Puis l'Europe a eu la même approche.
Beaucoup de pays, et je peux le comprendre, sont venus vers nous en disant :
“vous êtes d’une brutalité, avec nous, incroyable. Vous nous empêchez de nous
développer.” Donc, la contrepartie de cette mesure qui était nécessaire pour
protéger nos forêts, c'est que nous, on redouble d'efforts pour aider les pays
à qui on dit d’arrêter le mauvais modèle de déforestation. On ne prendra plus
qui de telle ou telle matière agricole. Je ne veux pas stigmatiser personne,
telle ou telle pratique qui reposait sur de la déforestation non contrôlée. Il
faut, en contrepartie, que quand on a une stratégie, donc un contrat qui
préserve la forêt ou qui a une approche raisonnée de son exploitation, eh bien
on redouble d’effort pour l’aider à structurer des filières sur le terrain et
créer de la valeur ajoutée et des emplois. C’est ça le cœur de la stratégie. Et
il se trouve que c’est maintenant qu’il y a une petite révolution économique et
industrielle qui est en train de se faire, en agroforesterie, en valorisation
de toutes les pratiques forestières et de toutes les filières aval et au fond,
du biosourcé. Donc, on a besoin aujourd'hui de redoubler d'efforts dans le cadre
de ces contrats pour justement bâtir des chaînes de valeur autour de produits
biosourcés et à faible impact carbone — ça a été très bien dit dans les
exemples tout à l'heure — une économie forestière structurée, derrière du
bâtiment et le développement de villes qui reposeront sur une telle approche,
et réussir aussi à produire pour l'industrie des matériaux et des composantes
biosourcés avec des entreprises qui aideront à le transformer, etc, etc. Donc,
c'est cette valeur ajoutée qu'on veut pouvoir développer dans ces contrats.
Puis enfin, il y a la rémunération qui va avec ces contrats. Le contrat ne peut
pas aller que dans un sens. Si les pays s'engagent, la communauté a la
responsabilité de mettre davantage d'argent. Donc les modèles économiques plus
durables doivent être aussi plus rémunérateurs pour les populations et pour les
pays. Donc les pays forestiers en voie de développement qui rendent un service
à l'humanité en gardant leur forêt intacte ou en reforestant, très
légitimement, ils nous disent — et ils ont raison — « on veut être
rémunérés pour cela ». Et c'est là aussi tout le sens de l'initiative PCP
que nous portons et qu'on installe lors de ce sommet de Libreville. Ce que nous
souhaitons mettre en place, c'est vraiment un mécanisme de rémunération pour
services écosystémiques rendus en nous inspirant de ce qui a été fait par des
entreprises depuis plusieurs années ou par des financiers depuis quelques
années.
Et si on regarde les choses, ça a été très bien dit par le dernier panel, on a
un modèle qui est défaillant aujourd'hui à deux titres. Premièrement, il est
défaillant parce que le marché carbone, qui était initialement pensé pour
financer des réductions d'émissions dans le cadre de l'accord de Paris, a
dérivé ces dernières années. Il a dérivé sur un marché volontaire. Et dès lors
qu'il permet d'échanger de la déforestation évitée sans véritable régulation
claire, en manquant de vrais standards suffisamment mordant, si je puis dire,
il a déprécié le prix du carbone et il l'a déprécié beaucoup trop, on le sait
bien. Ce qui fait qu’aujourd'hui, on a des phénomènes de greenwashing. Le grand
risque, si on s'arrête là, c'est qu'il y ait une défiance qui s'installe à
l'égard des crédits carbone. Il y a eu plusieurs travaux scientifiques et
journalistiques ces derniers temps qui l’ont très bien montré. Donc ça, c'est
une défaillance. Il faut qu'on la corrige très vite. Vous l'avez très bien
décrite, mais sinon on est à risque.
Et puis notre système est défaillant aussi, parce que paradoxalement, dans ce
système, les pays qui ont des stocks intacts et qui souhaitent les préserver
n'ont pas de réelles incitations économiques à le faire. Ce qui est un peu
absurde parce qu'on a un marché qui ne reconnaît pas à sa juste valeur, la
valeur des stocks. Donc on met parfois beaucoup d'argent pour réparer les
bêtises qui étaient faites ou pour aller dans le sens inverse mais on ne met
pas du tout d'argent pour aider à conserver les trésors qu'on a déjà. Ce qui
est un peu absurde. Donc ça, c'est quelque chose qu'on doit corriger. Au fond,
l'enjeu qui est le nôtre dans ce système de rémunération qui est encore un
travail à bâtir - on n'a pas la réponse aujourd'hui, il faut être assez humble
- mais l'enjeu, c'est que nous devons compléter la finance carbone par des mécanismes
plus complets qui intègrent la notion de stock, qui marient le carbone et la
biodiversité et qui soient plus solides et régulés du côté de la finance
biodiversité et carbone. Ça c'est la clé. Il faut que ce soit plus solide, un
peu plus dur et plus régulé.
Et donc c'est aussi pour ça que ce sera une entreprise mariant en quelque sorte
les deux COP. Parce que ma conviction profonde, c'est qu'on ne peut plus
séparer le sujet carbone et climat du sujet biodiversité. Ils sont complètement
jumeaux et on l'a bien vu dans les discussions d'aujourd'hui. Alors comment
faire ? Donc je l’ai dit, on n'a pas toutes les réponses aujourd'hui. Mais
l'initiative PCP sur cette partie rémunération, c'est une première
expérimentation. Et sur la base des engagements politiques des pays,
l'objectif, c'est de permettre demain la création de « certificats
biodiversité » qui pourront ainsi attester des politiques exemplaires des
pays qui protègent leurs stocks vitaux de carbone et de biodiversité et être
échangés soit avec des États souverains, soit avec le secteur privé au titre de
contribution à la protection de la nature. Donc là, on va avoir, à travers ces
contrats, des mécanismes assez qualitatifs. C'est plus simple que des critères
universels et uniques. Ça ne se substitue pas. Mais on va avoir ces mécanismes
de certificat qui vont permettre des échanges et des engagements monétaires et
c'est ce qui permettra de mettre plus d'argent et de les rémunérer.
Au fond, vous l'avez compris, ce que nous proposons à Libreville, c'est plus
d'engagement politique des pays et en échange, plus de financements. Alors pour
délivrer rapidement des premiers résultats - parce que j'ai entendu,
« cash sur la table » - on a pris ici quelques décisions. D'abord,
nous allons mettre 100 millions d'euros additionnels à disposition des pays qui
souhaitent accélérer leur stratégie de protection des réserves vitales de
carbone et de biodiversité dans le cadre des Partenariats de conservation
positives. Donc, dans le cadre de ces Partenariats de conservation positive, on
va mettre au moins ces 100 millions. Ils viennent en plus de tout ce qui a été
fait. Mais là, c'est très vite, très rapide, c'est traçable puisque ce sont la
fondation Walton pour 20 millions d'euros, Conservation International pour 30
millions d'euros, et la France mettra 50 millions d'euros. Tous les autres sont
les bienvenus. Mais l’engagement qu’on a c’est aller très vite, s’accrocher aux
engagements objectivables des pays.
On veut débloquer rapidement ces financements pour développer l'analyse
scientifique dont nous avons besoin, parce que c'est la base, je l'ai dit, et
pour accompagner ce qui est déjà mature dans le cadre de ces partenariats. Une
partie de ces financements viendra aussi renforcer l'initiative pour les forêts
d'Afrique centrale, pour laquelle la France doublera sa contribution annuelle.
Et je souhaite qu'à travers cette initiative, on puisse faire un effort
particulier pour soutenir les pays africains qui s'engagent donc à protéger
leurs stocks de forêts, et qui ont appelé la communauté internationale à
Libreville à les aider davantage.
Ensuite, on va opérationnaliser les recommandations faites par le Fonds pour
l'environnement mondial sur les certificats de biodiversité. Et là, je veux
remercier à nouveau Carlos Manuel et le FEM pour le rapport qui a été préparé
après la COP27. Donc c'était ce qu'on avait demandé à Charm el-Cheikh ensemble,
on a besoin d'un rapport, d'avancer sur la méthode, il a été rendu. On voit
qu'on avance bien. Maintenant, il y a encore du travail, vous l'avez très bien
dit tout à l'heure. La France et le Royaume-Uni piloteront une coalition sur le
sujet avec l'appui du Fonds pour l'environnement mondial et tous les
partenaires qui souhaitent travailler avec nous. Et l'idée, c'est que d'ici à la
fin de l'année, on puisse finaliser une méthodologie unique et qu'au-delà de
nos PCP, on ait vraiment une méthodologie sur ces, justement sur cette approche
universelle des certificats de biodiversité qui nous permettent d'avancer.
Mais en même temps, on doit être lucide. Il nous faut accélérer les
déboursements. Hier, j'étais encore avec le Président. La première question que
son ministre nous a posée, c'est : « on a eu très peu d'argent par rapport
à ce que vous nous avez demandé ». Donc c'est vrai que j'ai toujours cette
question-là et je sais que beaucoup des ministres ou autres, à chaque fois que
je les vois, nous disent : « ne prenez pas de nouveaux engagements, il
nous faut l'argent ». Donc nous, on le fait ensemble, on va le faire et on
sera là pour débourser notre part bilatérale. Mais on a besoin d'accélérer les
sorties de crédits et le déboursement très concret pour être crédible sur tous
ces projets.
Pour conclure, les prochaines étapes parce qu'on est là pour avancer - et je
l'ai dit, comme ce n'est pas un sommet de déclaration ou d'ambition, on prend
des engagements, une méthode, celle que je viens d'essayer de récapituler -
mais du coup, il faut prendre des rendez-vous. Donc l'ensemble de ces
engagements pose les jalons de ces accords justes, ce que j'essayais de
décrire, qui remet le capital naturel au centre et qui nous permet de fixer un
cap pour l'action. Prochaine étape, on aura le 23 juin prochain à Paris, un
sommet sur le Nouveau Pacte financier Sud-Nord. Ça doit être l'occasion de
faire un point d'étape sur nos engagements et en particulier la partie
financière. Cher Lionel, sur ce qui a été dit, et merci pour le fonds de 2
milliards, c'est exactement le cœur de la philosophie qu'on travaille depuis
deux ans avec le FMI et d'autres qui est dérisquer les économies, en
particulier les économies africaines, pour permettre aux liquidités et aux
financements privés d'aller sur ces sujets.
On a, au fond - ça a été très bien et tout à l'heure - sur la lutte contre les
inégalités et le climat, exactement le même problème. Des tas de gens nous
disent : « c'est super, on est prêt à mettre de l'argent », mais ils
ne veulent pas en mettre parce qu'il y a des risques pays qui demeurent et
parce qu'en quelque sorte on n'arrive pas à avoir des mécanismes de garanties.
Donc, il y a un énorme fossé entre l'argent public sous forme de subventions et
les financements privés qui peuvent arriver, qui sont tous les pays, toutes les
zones de pays qui sont à peu près tous les vôtres, qui sont trop riches pour
avoir que de la subvention et où il y a encore trop de risques pays pour
pouvoir avoir suffisamment de capitaux privés. Et là il faut qu'on mobilise.
Pour moi, c'est au cœur de ce qu'on doit faire le 23 juin prochain. Public,
privé, organisations internationales, et c'est au cœur de la réforme de la
Banque mondiale qui doit être accélérée et sur laquelle on travaille avec les
États-Unis d'Amérique et quelques autres ; du réengagement du FMI, et la
directrice générale fait un travail formidable sur ce sujet et des partenaires
privés, c'est qu'on doit réussir à mettre en place des mécanismes pour combler
cette faille de marché qui, sinon, ne nous permettra pas d'avoir un maximum de
crédits sur les sujets biodiversité et climat. Ça, c'est le 23 juin.
Ensuite, on aura la COP28 à Dubaï, où donc le Premier ministre de
Papouasie-Nouvelle-Guinée viendra avec moi directement - on ira tous les deux
ensemble, mon ami - pour bâtir une stratégie parce qu'on le fait ensemble dans
toute la région Indo-Pacifique et évidemment plus spécifiquement Océanie,
Mélanésie et autres. Il fait un travail formidable. Donc on ira à la COP28 et
là, il nous faudra tirer les premiers résultats de cette stratégie, et je pense
qu'il faut se donner, au moment de la COP, l'objectif de pouvoir signer les
premiers contrats pays pour justement cette conservation positive et faire un
point sur les crédits biodiversité suite au rapport qui a été remis
aujourd'hui. Voilà les deux étapes qu’on a, rien que pour cette année. Ce qui
veut dire qu'on peut début mars, se dire rendez-vous en juin et rendez-vous en
décembre.
Puis, je pense qu'il nous faut faire de manière très, je dirai, pragmatique,
mais organiser un One forest summit chaque année peut-être en tournant entre
les pays de la région, puis en tournant vers d'autres régions, il faut aller en
Amazonie, en Asie. Et de faire un point d'étape à chaque fois de la méthode,
des contrats signés, des résultats obtenus, de ce qui marche, de ce qui ne
marche pas pour, aussi continuer à être interpellé sur l'argent qui n'arrive
pas ou les impatiences qui s'expriment légitimement. Donc avec ça, il faut des
clauses de rendez-vous pour qu'on puisse rendre compte des engagements qu'on
prend aujourd'hui.
Voilà, j'ai déjà été trop long, je ne le serai pas davantage. Mais vous l'avez
compris, il y a une vision scientifique à Libreville, c'est le boulot que vous
avez fait. Mais il y a surtout une coalition d’acteurs et un plan d'action
accéléré pour pouvoir accompagner, investir aux côtés des pays et des États
forestiers qui ont déjà fait un travail formidable. Je ne dis pas aider parce
qu'ils n'ont pas besoin de notre aide, ils ont déjà fait beaucoup. Et je ne dis
pas aider parce que ce sont eux qui nous aident dans la bataille pour la
biodiversité et contre le dérèglement climatique. Je dis donc : Investir en
partenaire pour réussir. Merci à toutes et à tous.
> Mes pensées vont aux proches des victimes du terrible accident survenu près de Larissa. La France se tient aux côtés des Grecs.
> Avec l’Angola, nous avons renforcé notre partenariat stratégique, en particulier sur la formation. Les écoles Eiffel illustrent aujourd’hui la vigueur de la francophonie dans le pays, et la nouvelle École 42 de Luanda, la révolution numérique à l’œuvre en Afrique.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> Un
niveau record pour l’apprentissage en 2022 ! Pour la première fois la France
passe la barre des 800 000 apprentis recrutés. Merci aux entreprises et
professionnels qui accompagnent nos jeunes dans cette voie d’excellence. Notre
objectif : 1 million d’apprentis.
> Le Salon de l’agriculture est l’occasion de rencontrer, de dialoguer, de débattre avec les agricultrices et agriculteurs qui nous nourrissent au quotidien. L’occasion aussi de leur dire notre admiration ! Merci à tous, exposants comme visiteurs : vous faites la force de ce moment unique.
> Pleine solidarité avec la Grèce, endeuillée après le tragique accident de train survenu près de Larissa. Mes pensées accompagnent les proches des victimes et les blessés. J’adresse tout mon soutien aux sauveteurs et personnels médicaux encore mobilisés pour sauver des vies.
> [Réforme des retraites] C'est un sujet complexe, sur lequel il y a eu de la désinformation. La réforme des retraites ne pèsera pas plus sur les femmes que sur les hommes. Dans vingt ans, les hommes travailleront deux ans de plus ; les femmes, elles, travailleront un an et demi de plus.
> [Réforme des retraites] Le principe de notre réforme, c'est que ceux qui le peuvent, femmes comme hommes, travaillent un peu plus longtemps. En contrepartie, les montants des pensions seront plus élevés.
> [Réforme des retraites] Dans l'histoire des réformes des retraites, vous touchez soit à la durée de cotisation, soit au décalage de l'âge. Quand vous touchez à la durée de cotisation, comme cela a été le cas de la dernière réforme, portée par Marisol Touraine, vous pénalisez les femmes qui ont eu des carrières incomplètes. Quand, au contraire, vous décalez l'âge de départ à la retraite, là, ce sont les personnes qui ont eu des carrières complètes qui sont le plus impactées. Nous avons fait le choix de mixer les deux pour avoir le meilleur équilibre. Au global, les hommes vont être amenés à décaler davantage leur âge de départ en retraite que les femmes, deux ans en moyenne, contre dix-huit mois. Il est vrai que cela pose la question de savoir si le dispositif des trimestres « maternité-enfants », qui a été mis en place il y a cinquante ans et qui existe dans le privé (huit trimestres par enfant) et dans la fonction publique (deux trimestres par enfant), est toujours adapté aux évolutions des carrières des femmes.
> Heureusement, aujourd'hui, beaucoup de femmes qui ont
des enfants peuvent continuer leur vie professionnelle. Cela va dans le sens de
l'égalité femmes-hommes. Donner des trimestres pour remplacer des périodes
d'interruption paraît moins adapté. L'enjeu est-il que les femmes partent plus
tôt en retraite, ou qu'elles aient d'aussi bonnes pensions que les hommes ?
Elles assument encore aujourd'hui davantage de responsabilités dans l'éducation
des enfants. La conséquence, c'est que, souvent, elles n'ont pas un parcours et
une évolution salariale au même niveau que ceux des homme.
Il y a un véritable enjeu sur la prise en compte des inégalités salariales tout
au long du parcours professionnel. Dans les prochaines années, on aura
davantage à se préoccuper des inégalités de rémunération, et donc le niveau de
pension, plutôt que de compenser des carrières interrompues avec les trimestres
maternité-enfants. (…)
Les femmes qui partaient plus tard que les hommes partiront plus tôt.
L'objectif, c'est zéro écart de rémunération et zéro écart de pension entre les
femmes et les hommes. Et compte tenu de l'histoire des vies professionnelles,
si nous voulons atteindre plus vite cet objectif de zéro écart de pension, il
faut ouvrir une réflexion sur la mise en place de majorations ou de
bonifications des pensions des femmes. (…)
Je souhaite que, d'ici aux prochaines discussions sur le budget, on puisse
travailler sur ce sujet des droits familiaux. Il faut s'interroger sur les
disparités entre la fonction publique et le secteur privé. Nous devons aussi
étudier l'évolution vers des bonifications avant le troisième enfant, pour
compenser les différences d'évolution salariale que subissent encore de trop
nombreuses femmes tout au long de leur vie professionnelle. Nous pourrons discuter
de cette perspective dans le cadre du débat au Sénat.
> [Réforme des retraites] Nous avons proposé une mesure de revalorisation des petites pensions, qui concernera très majoritairement des femmes.
> [Index égalité femmes-hommes dans les entreprises] Le taux de déclaration augmente puisque
nous sommes à date à 83 %. Les entreprises de plus de 250 salariés sont
sanctionnables depuis l’an dernier. En revanche, l’index prévoit que les
entreprises de 50 à 250 salariés ne pourront être sanctionnées qu’à partir des
résultats de 2023, d’où l’absence de sanctions pour ce grand nombre
d’entreprises cette année. L’index a été conçu pour monter en charge progressivement.
Ce que l’on voit de positif, c’est que les entreprises en infraction sont peu
nombreuses. L’objectif premier n’est pas la sanction, mais que les entreprises
changent leurs pratiques pour atteindre l’égalité réelle entre les femmes et
les hommes. L’inspection du travail a pu vouloir laisser un peu plus de temps
pour la mise en œuvre de mesures correctrices.(…)
Il faudra une concertation avec les partenaires sociaux pour que l'on voie
comment nous pouvons aller plus loin, et actualiser les critères pris en
compte. Par exemple, l’augmentation au retour du congé maternité qui est une
obligation légale est un critère de l’index. C’est quand même curieux que de
respecter la loi vous donne des points ! (…)
Une entreprise qui ne renseigne pas les informations ou qui obtiendrait une
mauvaise note sera écartée des marchés publics d’ici la fin du quinquennat.
> Dès l'été prochain, l’index égalité professionnelle sera mis en place dans la fonction publique d’État. Il sera également étendu en 2024 à la fonction publique territoriale et hospitalière, avec le même dispositif de sanctions.
> On doit agir dès l'école. Les chiffres sont édifiants.
Seules 18 % des filles suivent la spécialité « numérique et sciences
informatiques ». On se donne l'objectif d'atteindre 30 % en 2027. De la même
façon, les trois quarts des garçons suivent un enseignement de maths en
terminale et seulement la moitié des lycéennes. Établir la parité au sein du
parcours éducatif est un objectif essentiel. À l'université, 60 % des étudiants
sont des étudiantes… et on n'en a que 31 % dans les filières scientifiques. Ce
qui doit nous alerter aussi, c'est que cela ne progresse pas. (…)
Cela passe notamment par un travail avec les éditeurs de manuels scolaires.
Lorsque vous représentez les rôles des hommes et des femmes dans la vie courante
– le médecin est toujours un homme ; l'infirmière, une femme… Dans notre plan
pour l'égalité entre les femmes et les hommes, nous voulons aussi encourager
les jeunes femmes à s'orienter vers les métiers de la tech. Pour cela, nous
créons 10 000 parcours dédiés pour lever les freins : détection de potentiel,
accompagnement, mentorat, aide financière. (…)
Ces jeunes filles bénéficieront en plus
d’un complément de bourse, d’un accompagnement pour lutter contre les
stéréotypes et aller vers ces métiers essentiellement masculins pour le
moment : datascientists, programmatrices… On a vraiment un travail
culturel à faire dès le primaire et tout au long du collège et du lycée. C’est
capital de donner confiance aux jeunes filles, pour qu'elles osent aller vers
ces voies.
> Il faut inculquer une culture de l'égalité. Cela passe
par l'éducation de tous, garçons et filles, mais aussi par l'accompagnement
spécifique des jeunes filles pour qu'elles puissent apprendre à savoir réagir
dans ce genre de situation. Dans ce monde, on doit donner les clés aux jeunes
femmes et aux jeunes filles pour qu'elles ne soient pas conditionnées par des
représentations biaisées que véhicule notre société. (…)
Des outils existent, ils ont été
délaissés. Il faut s'en emparer à nouveau. Cela passe par la formation des
enseignants, en leur fournissant des kits pédagogiques adaptés à chaque âge sur
la promotion de la santé sexuelle, le respect mutuel entre les filles et les
garçons, la lutte contre les violences sexuelles. On va renforcer le pilotage
de cette politique à tous les échelons. Nous publierons le nombre de cours
tenus après chaque année scolaire pour nous assurer des résultats concrets.
> [Féminicides] Tous ces faits remontent jusqu'à moi. Je
les suis de très près. Nous sommes déterminés à poursuivre la lutte contre les
violences conjugales. Notre but est de protéger les femmes qui en sont
victimes, d'éviter d'arriver à des situations dramatiques comme les
féminicides. Pour avoir été préfète il y a maintenant dix ans, ce sont des
sujets dont on ne parlait pas. (…)
Dès le précédent quinquennat, dans chaque juridiction, des personnels ont été
embauchés pour donner les moyens aux magistrats de mieux traiter ces dossiers.
Depuis 2019, 160 000 policiers et gendarmes ont été formés. Des travailleurs
sociaux ont été recrutés dans les brigades de gendarmerie, dans les
commissariats pour être à l'écoute des femmes qui viennent porter plainte ou
déposer une main courante. À partir de novembre prochain, nous mettons en place
un fichier qui permet de connaître les antécédents d'un auteur de violences en
croisant les fichiers des ministères de l'Intérieur et de la Justice, ce qui va
permettre de renforcer la vigilance des forces de l'ordre et d'éviter ces
situations. Ce fichier intégrera, dans un second temps, des informations
concernant les victimes pour mieux les identifier.
> Les écarts salariaux ne sont pas acceptables, les violences conjugales sont intolérables. Nous partons vraiment de loin, mais, depuis 2017, le Président en a fait la priorité. Nous avons fait des avancées significatives, par exemple avec le déploiement des téléphones « grave danger », les bracelets anti-rapprochement, l'augmentation des mesures de protection pour les femmes et leurs enfants. Depuis mars 2022, nous avons rendu le versement des pensions alimentaires automatique, quel que soit le jugement rendu. Il faut qu'on avance encore. C'est la raison pour laquelle, dans le prochain plan « égalité entre les femmes et les hommes », nous allons augmenter le nombre de Maisons des femmes, ces structures d'aide aux victimes de violences. Il y en a 56, nous allons doubler leur nombre, pour qu'il y en ait dans chaque département, d'ici à 2025.
> Près de 120 féminicides par an, c'est insupportable. Est-ce que collectivement nous en avons conscience ? Sans doute pas. L'Espagne doit nous inspirer – tout en gardant à l'esprit que ce pays a dix ans d'avance sur le sujet. J'aurai l'occasion de m'entretenir avec le Premier ministre espagnol, que je rencontre prochainement. Nous avons en outre décidé de développer des travaux d'intérêt général spécifiques pour les auteurs de violences conjugales. L'idée, c'est vraiment de déclencher une prise de conscience profonde chez eux. Qu'ils intègrent ce que c'est qu'être victime de violences, et l'impact que ça peut avoir. Nous allons travailler avec les associations qui accompagnent les victimes dans chaque département.
> Quand une femme veut quitter le domicile conjugal, c'est compliqué. Dès ce mois-ci, on va expérimenter dans le Val-d'Oise un dispositif d'accompagnement global des femmes victimes de violences pour les aider à quitter un conjoint violent. C'est le pack « nouveau départ ». Elles bénéficieront d'un accompagnement pour activer, via un référent unique, tous les réseaux nécessaires : logement, aide financière, garde d'enfants, soutien psychologique, réinsertion professionnelle, etc. Le dispositif sera progressivement déployé dans les départements, en lien avec les conseils départementaux et les réseaux associatifs pour mobiliser tous les acteurs des territoires.
> Nous nous attaquons aux causes qui rendent la période menstruelle difficile pour les femmes, notamment au travers de l'accompagnement des personnes atteintes d'endométriose. Cette maladie est dramatique pour celles qui en sont victimes. Elle est par ailleurs l'une des causes les plus importantes d'infertilité. Nous finançons un programme de recherche de 30 millions d'euros sur l'endométriose et la santé sexuelle et reproductive des couples pour développer les traitements les plus efficaces.
> Je pense que les femmes résistent beaucoup mieux à la douleur, nous devons être vigilants à ce que cela ne biaise pas les diagnostics !
> Dans notre plan, nous mettons en place un congé de maladie sans jours de carence en cas de fausse couche. Nous souhaitons aussi permettre aux sages-femmes de prescrire un accompagnement psychologique pour ces femmes et pour celles qui sont en dépression pré-ou postpartum. On ne parle pas de ces sujets qui sont graves pour la santé des femmes.
> [Egalité hommes-femmes] Il y a encore beaucoup d'inégalités, de stéréotypes, de sexisme. Ce combat a une longue histoire. J'ai rencontré Édith Cresson, qui nous a raconté ce qu'elle a pu vivre à l'époque… On se dit que nous avons quand même avancé. Mais nous ne sommes pas au bout du chemin. Il faut continuer à se battre sur tous les champs de l'égalité.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> Oui, avec Emmanuel
Macron, nous avons inversé la tendance de 30 ans
de désindustrialisation dans notre pays ! Nous ouvrons plus d’usines que nous
n'en fermons. Tout cela a été possible grâce aux mesures prises en faveur des
entreprises.
Avec le projet de loi Industrie
verte que je présenterai prochainement, nous
voulons donner un coup d’accélérateur à cette réindustrialisation et à la lutte
contre le réchauffement climatique. Nous y travaillons déjà avec les
parlementaires et le monde économique.
> Les jeunes aiment l’agriculture. L’agriculture a besoin des jeunes. Pour eux, nous avons des centres de formation d’excellence, uniques au monde.
> La France est la France grâce à ses agriculteurs.
Gérald Darmanin
(ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> [Drogue] La lutte contre la drogue est la mère
de toutes les batailles. Derrière la délinquance, le crime organisé, le
terrorisme, la prostitution, etc. se trouve un lien avec les trafics de drogue.
Et les premières victimes sont les habitants des quartiers populaires.
> [Drogue] Grâce à l’action résolue de l’ensemble des services, le bilan des saisies de drogue en 2022 est historique, que ce soit pour le cannabis (128 tonnes), pour la cocaïne (28 tonnes) ou pour l’héroïne (1,4 tonne).
> [Drogue] Le trafic ne prospère que parce qu’il y a des consommateurs – c’est la loi de l’offre et de la demande. C’est pourquoi nous avons créé les amendes forfaitaires délictuelles. 298 000 ont déjà été dressées dont 143 000 rien que l’an dernier.
> [Drogue] En 2020, notre pays s’est doté d’un office antistupéfiants, l’OFAST, à la demande Emmanuel Macron. Cette nouvelle structure qui va voir ses effectifs passer de 191 à 230 agents d’ici 2027 a permis de mieux organiser et structurer notre action et les résultats sont au rendez-vous.
> [Drogue] En 2022, les policiers et gendarmes ont mené 15 160 opérations de démantèlement de points de deal, soit presque trois fois plus que l’année d’avant. En 2 ans, l’office anti-drogue note une baisse de 22% du nombre de points de deal, puisqu’ils sont passés en un an de 4 034 à 3 159.
> [Drogue] Nous allons multiplier par 3 les effectifs déployés au port du Havre pour lutter contre les trafics de drogue, notamment de cocaïne, dans le cadre d’une antenne spécifique de l’office anti-drogue. 25 policiers travailleront ainsi dans ce cadre.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Déclaration sur le terrorisme, la cybersécurité et l'aide humanitaire
/ New Delhi]
Nombre de nos pays ont été frappés par la brutalité des attaques
terroristes. Malgré la défaite territoriale de Daech/ISIS au Levant, grâce à
nos efforts conjoints au sein de la Coalition internationale, le terrorisme
djihadiste évolue et reste une menace sérieuse pesant sur notre sécurité
internationale. Nous le voyons chaque jour et sur chaque continent. Notre lutte
contre le terrorisme djihadiste doit donc rester une priorité. Nos victoires,
acquises à un prix élevé, ne doivent pas être vaines.
Outre ces actions de terrain, nous devons renforcer nos actions de prévention
et contre la mauvaise utilisation des nouvelles technologies, surtout dans les
secteurs financiers et de la communication. Daech et Al-Qaïda y ont de plus en
plus recours pour se financer et répandre leur propagande. Les législations et
les systèmes de suivi doivent donc être adaptés en ce sens.
Nous devons aussi tenir bon dans la défense des valeurs universelles
indivisibles que sont les droits de l'Homme et dans le respect du droit
international. Toute action qui irait contre ces droits et libertés ferait le
jeu de l'adversaire que nous combattons. C'est le sens de l'engagement du G20
d'Osaka en 2019 et de l'appel de Christchurch contre le terrorisme et
l'extrémisme violent en ligne.
Parmi nos autres défis, je souhaite souligner que nous devons aussi renforcer
la cybersécurité. Les cyberattaques augmentent de manière exponentielle et sont
de plus en plus dangereuses et sophistiquées. Elles visent quotidiennement de
nombreux pays ou acteurs économiques. Nous devons donc à la fois établir un
cadre normatif pour garantir une attitude responsable des Etats dans l'espace
numérique et travailler étroitement avec le secteur privé et la société civile.
C'est le sens de l'appel de Paris de novembre 2018, qui rassemble Etats,
entreprises et ONG. Nous vous encourageons à utiliser cette initiative pour
renforcer la confiance et la sécurité dans ce domaine.
Monsieur le Président, je vous remercie d'avoir mis l'aide humanitaire à
l'ordre du jour, au moment où la guerre russe a dramatiquement aggravé la
situation, en Ukraine mais aussi bien au-delà.
Et je souhaite au nom de la France présenter nos condoléances aux populations
et aux familles endeuillées par le terrible séisme qui a frappé la Turquie et
la Syrie. Nous avons immédiatement déployé une aide d'urgence pour secourir les
personnes touchées et prodiguer des soins, et apporter une aide financière aux
organisations qui travaillent directement auprès des populations.
La faim, la soif, les maladies représentent dans trop de pays une menace
quotidienne mais aussi croissante. Les populations n'ont en effet jamais eu
autant besoin d'aide humanitaire. Les chiffres le montrent : une personne sur
23 ne peut survivre sans cette aide ; c'est plus du double du chiffre d'il y a
quatre ans. Face à cette tragique augmentation, nous devons collectivement renforcer
notre aide humanitaire (c'est ce qu'a fait la France de manière significative
ces dernières années) mais aussi mieux la coordonner. Nous devons tous y
contribuer et rationaliser notre action.
Comme beaucoup d'entre nous, aux Nations unies, j'étais à Genève lundi et ai pu
échanger avec les acteurs humanitaires. J'ai entendu leur cri d'alarme. Leur
espace se réduit, ils travaillent sous une constante menace. Nous avons tous
ici une responsabilité collective d'exercer notre influence politique pour
qu'ils puissent travailler en sécurité et venir en aide aux populations qui en
ont tant besoin.
> Déclaration sur le conflit en Ukraine, la lutte contre
le changement climatique, la réforme des institutions internationales et les
financements en faveur des pays en développement / New Delhi]
Permettez-moi tout d'abord de remercier la présidence indienne et de vous
féliciter, Monsieur Jaishankar, pour l'organisation de cette très importante
réunion ministérielle du G20. Nous sommes à un moment crucial et la présidence
de l'Inde ainsi que son rôle moteur sont absolument nécessaires. «Une Terre,
une famille, un futur» est une formule qui nous guide face aux nombreux défis
et ce dès à présent.
Un futur, pour les Ukrainiennes et les Ukrainiens. Nous avons déjà vu un an de
guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine et contre le droit. Une guerre
sans aucune justification et basée sur un tissu de mensonges, une sale guerre
qui plus est, menée en violant toutes les lois de la guerre et de la simple
humanité. Le G20 doit répondre clairement, comme il l'a fait au sommet de Bali
et comme l'Assemblée générale des Nations unies l'y invite à une très large
majorité de 141 voix contre 7, appelant à une paix juste et durable qui
respecte les principes de la Charte. Ce vote l'a montré une nouvelle fois : venant
de toutes les régions du monde, ces voix rejettent ses tentatives de faire
primer la force sur le droit, et de mettre à mal ce faisant notre sécurité
collective.
De plus, la guerre voulue et poursuivie par la Fédération de Russie a des
conséquences négatives pour la quasi-totalité des pays de la planète, pour
lesquels elle crée des difficultés sur l'alimentation, l'énergie, les prix.
A Bali, le message de nos chefs d'Etat ou de gouvernement était sans équivoque
: en tant que G20, nous devons trouver les moyens de protéger les plus
vulnérables au lieu de laisser la guerre entretenue par la Russie les pénaliser
tous.
Sur ce sujet comme sur d'autres, notre mission collective sera de parvenir à
des résultats. Cela vaut aussi face aux autres défis que sont la lutte contre
le changement climatique, lequel s'aggrave, et la nécessité de trouver des
solutions nouvelles de financement pour les pays qui en ont besoin. Cela
requiert un sens des "responsabilités communes" et non pas une
fragmentation, une opposition systématique. Chacun de nos membres doit y
contribuer. Nous devons dépasser les idées fausses, comme celles d'une
opposition entre le Nord et le Sud, et construire ensemble un multilatéralisme
ambitieux et efficace car c'est l'intérêt commun de tous nos pays et de tous
nos peuples.
C'est en ce sens que nous soutenons les institutions internationales et, en
même temps, leur réforme. La gouvernance mondiale, qu'il s'agisse de l'ONU ou
des institutions de Bretton Woods, doit être adaptée aux réalités et défis
d'aujourd'hui. Comme vous le savez, la France plaide en ce sens de longue date
et est prête à mener dès maintenant cette discussion, par exemple en soutenant
l'aspiration de l'UA à participer au G20.
C'est aussi pour cette raison que le Président de la République, Emmanuel
Macron, présidera à Paris les 22 et 23 juin un sommet pour sceller un nouveau
pacte financier global, en pleine complémentarité avec la présidence indienne
du G20 et en nous renforçant mutuellement. Notre objectif est de donner un coup
d'accélérateur aux financements en faveur des pays en développement et de
réviser les instruments qui leur permettront de combler leurs besoins et
notamment de mener à bien leurs transitions énergétiques.
Et n'oublions jamais que nos actions seront observées de près : au sommet du
SGNU sur les Objectifs de développement durable comme à la COP28, des bilans
seront dressés. L'heure tourne. Nous devons faire plus et plus vite et faire
prévaloir notre intérêt commun.
> Première rencontre avec mon nouvel homologue chinois Qin Gang. Nous avons évoqué la reprise de nos échanges humains, nos relations économiques, la guerre en Ukraine, le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial de juin à Paris, la biodiversité et les océans.
> Pensées attristées après le terrible accident de train près de Larissa en Grèce. Je suis de tout cœur avec le peuple grec et exprime mes sincères condoléances aux victimes et à leurs familles.
Éric Dupond-Moretti
(garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> La lutte contre le racisme et l’antisémitisme
passe par l’éducation. J’ai signé une convention avec le mémorial de la Shoah
pour que des mineurs pris en charge par la protection
judiciaire de la jeunesse y fassent des stages. Pour que le temps de la
sanction soit utile à tous.
> J’ai décidé de créer une fonction d'attaché de justice, ouverte tant aux fonctionnaires qu’aux contractuels pour que partout sur notre territoire ils puissent être présents. Les attachés de justice prêteront serment et recevront une formation de l'ENM. (...) Je présenterai la prochaine loi de programmation de la justice au Sénat à la fin du mois de mai.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> L’exercice Orion23 déclenché dans le sud de la France est sans précédent depuis
30 ans.
- Mise en condition de nos soldats dans le cadre d’un engagement majeur
- Agir en interarmées
- Conduire une coalition d’alliés.
> En Afrique, nous allons ouvrir nos bases à nos partenaires africains
pour former davantage. Tant en quantité qu’en qualité. Nous allons accompagner
la montée en puissance d’États partenaires qui luttent contre le terrorisme.
Dans la future loi de programmation militaire, le budget de l’ensemble du
secteur du renseignement sera largement revu à la hausse : près de 60% de
budget supplémentaire lui sera consacré
Concernant les drones, un effort très important sera accompli pour nous
permettre de faire un saut technologique et d’être au rendez-vous en 2030. Une
somme de 5 milliards d'euros sera dédiée aux drones sur l’ensemble de la loi de
programmation militaire.
Sur le cyber, nous devons avancer sur 3 volets:
- L’attribution des attaques
- Entraver et mettre fin aux attaques
- Contre-attaquer dans les cas prévus par la cyber légitime défense Je souhaite
que nous fixons avec l’école Polytechnique un savoir-faire international en la matière.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Un nouveau record battu en 2022 avec 837 000
nouveaux apprentis! Notre objectif : un million par an. Nous allons continuer à
soutenir le développement de l'apprentissage, notamment avec le maintien des
aides à l'embauche.
> [Réforme des retraites et revalorisation des petites pensions] Nous parlons de retraités qui ont des petites retraites de 800, de 900 ou de 1000 euros, et pour lesquels une revalorisation de 70 à 100 euros est loin d'être négligeable.
> [Réforme des retraites] Toute réforme des retraites est difficile. (…) Les équilibres budgétaires fondent notre système.
> [Réforme des retraites] Améliorer sans équilibrer [le système des retraites] serait irresponsable, équilibrer sans améliorer serait injuste, c’est pourquoi nous voulons faire les deux.
> [Réforme des retraites] Bloquer le pays n'aurait pas de bonnes conséquences pour l'économie.
Pap Ndiaye (ministre
de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> L'école maternelle joue un rôle essentiel pour
le développement de l'enfant. Apporter à chacun, dès ses premiers pas à
l'École, les bases qui lui permettront de s'épanouir et de réussir sa scolarité
est une des missions fondamentales de mon ministère.
Un enfant qui commence l’apprentissage des savoirs fondamentaux dès la
maternelle est un enfant qui aura toutes les chances de réussir. C'est le
devoir de l'École et c'est notamment pour cela qu'elle a été rendue
obligatoire dès 3 ans.
J'ai souhaité renforcer notre action au
service de trois objectifs : le bien-être des élèves et le plaisir d'apprendre,
donner les mêmes chances de réussite à chacun et garantir des apprentissages
ambitieux en mathématiques et en français.
Pour cela, la formation sur les spécificités de l’école maternelle sera
renforcée pour les professeurs. Nous favoriserons également des formations pour
tous les personnels qui travaillent auprès de très jeunes élèves.
Nous renforcerons également le lien entre l'École, les
familles et les acteurs de la petite enfance : en créant une culture commune
entre tous, nous garantirons à chaque élève un environnement d'apprentissage
serein, propice à développer sa personnalité et sa curiosité.
J'ai débuté ce matin la journée à l'école maternelle Condorcet, à Bordeaux,
pour échanger à ce sujet avec la communauté éducative. C'est avec elle que tout
se joue : au plus près des élèves, des familles.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> L’agriculture biologique est une partie de la solution à l’équation
des nouveaux enjeux de notre temps ; planification écologique et souveraineté
alimentaire. L’annonce de ce plan pour l’agriculture biologique montre que le
Gouvernement se donne les moyens de son ambition en aidant le secteur à
poursuivre sa dynamique tout en tenant compte des difficultés conjoncturelles,
je demeure convaincu que nous devons poursuivre la dynamique de développement
de ce secteur durable. Tous : Etat, collectivités locales, agriculteurs, mais
aussi consommateurs, devons promouvoir ces produits.
> On est
largement souverain en lait, en céréales, en vin, en porc. Mais on a un certain
nombre de filières qui ont souffert d’une baisse de compétitivité qui a produit
une baisse de souveraineté.
> L’agriculture, c’est une capacité de réinvention constante de
pratiques pourtant multiséculaires, et nos agriculteurs ont toujours tiré cette
force de leur ancrage dans le réel. C'est ainsi qu’ils ont su imaginer et
porter des solutions concrètes et innovantes pour affronter les grands
bouleversements de chaque époque et continuer d’assumer ainsi leur mission
essentielle, celle de nourrir la population.
Aujourd’hui, notre agriculture doit, une nouvelle fois, relever de nouveaux
défis, celui du changement climatique en particulier. Et dans ce contexte,
continuer à produire pour assurer notre souveraineté alimentaire, penser le
renouvellement des générations pour offrir à chaque agriculteur un modèle
viable et leur permettre d’assumer et d’engager les transitions à l’œuvre sont
des impératifs.
Bien sûr, nous ne pouvons pas penser la réponse à ces défis qu’en répondant aux
urgences, même si c’est nécessaire. Il nous faut aller plus loin, accompagner
les agriculteurs dans cette troisième révolution agricole que nous connaissons,
celle de la robotique, du numérique et de la génétique. Il nous faut penser le
temps long, celui du monde agricole, et donc anticiper, planifier, car c’est un
outil essentiel au service de la souveraineté alimentaire.
C’est ce sujet important de la planification, méthode initiée par la Première
ministre, qui a fait l’objet de riches échanges avec Sébastien Abis, directeur
général de Demeter, et François Bayrou, Haut-commissaire au Plan.
Dans le même esprit, j’ai présenté aujourd’hui des leviers pour anticiper et
dessiner les contours des modèles agricoles de demain.
C’est ce que nous faisons à travers l’action que nous menons en faveur de la
filière viticole. Cette dernière est confrontée à une crise grave, aux formes
multiples, et notamment une baisse de la consommation de vin rouge. C’est un
secteur d’excellence, essentiel pour la vie économique et, quelque part,
culturelle, de nos territoires. Nous devons l’accompagner pour qu’elle puisse
être en mesure de mener des efforts structurels pour s’adapter au changement
climatique. C’est dans ce contexte et pour faire face aux difficultés dans le
Bordelais que l’État a annoncé la mobilisation de 30 millions d’euros, aux
côtés du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui a annoncé une enveloppe de
10 millions d’euros complémentaires, et du Conseil Interprofessionnel des Vins
de Bordeaux, dont l’effort financier sera de 19 millions d’euros.
C’est ce que nous faisons aussi au travers du lancement, aujourd’hui, du
guichet en faveur des agroéquipements. Pour déployer l’innovation jusque dans
les cours de fermes, un dispositif d’aide directe aux investissements est créé
pour soutenir les agriculteurs dans l’achat de nouveaux équipements
(agrivoltaïsme, capteurs de précision, pulvérisateurs intelligents), grâce à
une enveloppe de 400 millions d’euros. C’est un formidable levier que nous
proposons pour accompagner chaque exploitation dans son adaptation au
changement climatique, l’optimisation de ses ressources et la décarbonation.
Enfin, j’ai lancé le plan de souveraineté fruits et légumes, construit avec les
acteurs des filières : la moitié de notre consommation de fruits et légumes
provient de l’importation. C’est un non-sens, que ce soit en termes de
souveraineté alimentaire et agricole, ou d’un point de vue écologique. L’État
sera donc aux côtés de la filière pour l’aider à anticiper les transitions tout
en renforçant sa capacité productive. Ce plan pluriannuel s’étalera jusqu’en
2030 avec l’objectif de mobiliser, dès 2023, 200 millions d’euros dont au moins
100 millions d’euros du guichet pour les agroéquipements.
> Rien n’est pire dans l’agriculture française que tout change tous les 3 ans. La planification nécessite du temps et de l’effort
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Nous ne gagnerons pas la bataille contre le
dérèglement climatique sans les forêts tropicales. L'économie du bois et
l'exploitation des forêts doivent trouver le juste et durable équilibre entre
le développement économique et la lutte contre la déforestation.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> En 2022, l’industrie française continue de regagner du terrain. Nos
efforts de réindustralisation portent leurs fruits. Nous poursuivrons !
> [Application chinoise TikTok] La France, sur ce sujet, a saisi la CNIL française, donc c’est l’autorité administrative indépendante qui s’assure de l’utilisation des données, et du fait que ces données soient utilisées conformément aux souhaits de celui qui les a, qui a saisi son homologue irlandais pour s’assurer que les données restaient bien en Europe. Notre premier combat, et c’est un combat pour tous les Français et toutes les Françaises, c’est que les données qui sont postées sur TikTok restent en Europe. Ce qui justement, a priori, n’est pas le cas, et c’est pour ça que nous travaillons, enfin, que nous poussons TikTok à bien bloquer les données qui pourraient être envoyées à l’extérieur. Et donc, c’est le premier combat que nous menons aujourd’hui.
> La France a porté un combat à plusieurs reprises au niveau européen pour que les données que nous mettons sur les réseaux sociaux, et ça vaut pour TikTok et pour tous les réseaux sociaux, ces données-là, elles soient bien la propriété de celui qui les met, et qu’on n’en fasse pas n’importe quoi, que ce soit de la promotion publicitaire ou d’autres choses. Donc ça, c’est un combat sur lequel nous avons obtenu des avancées majeures, notamment sous présidence française de l’Union européenne, l’année dernière, avec des règlements qui encadrent la manière dont les réseaux sociaux utilisent ces données. Mais effectivement, j’appelle chacun à la vigilance, ce que vous postez sur un réseau social, ce n’est pas ce que vous envoyez à votre bande d’amis, des photos, etc., ça peut vous revenir plusieurs années, vous avez évidemment une utilisation publicitaire ou de promotion de ces données, mais il y a d’autres façons d’utiliser ces données, et donc c’est aussi un appel à la sensibilisation, et en particulier, en particulier pour les jeunes, sensibilisation et protection des plus jeunes,
> Nos réacteurs existants vont à un moment être fermés, parce que, à un moment, ils arrivent en bout de vie, ça, c'est, je dirais, normal, le vieillissement des installations fait qu'à un moment, nécessairement, ils arriveront en bout de vie. Ce que le président de la République avait annoncé en 2018, c'est qu'il repoussait le calendrier de fermeture des centrales, ce que nous faisons aujourd'hui, et, là, effectivement, c'est un bougé sensible, ce que le président de la République a pris comme décision l'année dernière, c'est de dire : plutôt que de tenir un calendrier qui était conservateur sur la fermeture des centrales, nous allons travailler en recherche et développement et en innovation, pour faire en sorte de peut-être aller encore plus loin, et de maintenir en fonctionnement nos centrales autant que possible, bien sûr, autant que possibleµ.
> Le sujet aujourd'hui qu'on a, c'est de relancer la production nucléaire, mais comme nous relançons aussi la production sur les énergies renouvelables, c'est-à-dire que l'enjeu que nous avons, et là où vous avez complètement raison, c'est que la situation de production d'électricité en France en 2017 a complètement changé aujourd'hui en 2023, et que l'on voit que l'atteinte de nos objectifs climatiques suppose d'aller beaucoup plus vite sur l'électrification de notre pays, et donc d'avoir des capacités de production électrique beaucoup plus importantes.
> La logique, c'est d'avoir plus de nucléaire et plus d'énergies renouvelables, plus de nucléaire, et vous savez qu'il faut 15 ans pour construire un nouveau réacteur, donc d'ici 2035, ce que je sais vous dire, c'est que la capacité de production nucléaire, elle va reposer essentiellement sur la connexion du réacteur de Flamanville et sur le fait qu'on arrive à retrouver un productible, une production nucléaire équivalente à celle qu'on avait par exemple en 2017, c'est-à-dire à peu près 30% de plus qu'aujourd'hui. Donc ça, le nucléaire, on sait à peu près où on va, et sur les énergies renouvelables, ce serait un succès de pouvoir en produire beaucoup plus, c'est un enjeu de compétitivité pour notre pays, vous savez que les énergies renouvelables sont compétitives aujourd'hui, c'est un enjeu aussi d'indépendance énergétique, et donc d'indépendance économique. Et donc la résultante, demain, en 2035, entre nucléaire et renouvelables, c'est surtout beaucoup plus de renouvelables et retrouver notre potentiel de nucléaire, et le 50-50, c’est de l’idéologie.
> La sobriété, ça nous a permis de passer notamment le point qui a été le plus froid dans l'hiver, qui était le 12 décembre dernier, l'économie de 7 gigawattheures, c'est l'équivalent de 7 réacteurs, on parlait de la construction de six réacteurs, lorsque avec des petits gestes collectifs des grandes administrations, des grandes entreprises, et aussi de tous les Français, on arrive à économiser l'équivalent de 7 réacteurs, eh bien, on fait une vraie avancée, et pour le climat et pour notre portefeuille.
Stanislas Guerini
(ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> On s'était donné pour objectif de réduire de
10% la consommation énergétique de l'Etat d'ici 2024. L'objectif est atteint
après 5 mois.
Cette diminution de 10%, c’est l’équivalent de la consommation de tous les
habitants de la ville de Poitiers pendant quatre années de suite. C’est
considérable !
> 837 000, et on ne s’arrête pas là ! Dans l’Etat, les collectivités, l’hôpital, la fonction publique recrute des apprentis : rejoignez-nous !
> Dans le quinquennat, nous investirons un demi-milliard d’euros dans un fonds de prévention d'usure professionnelle pour la fonction publique hospitalière. Nous entrons dans une logique de prévention plutôt qu'une logique de réparation.
> [Réforme des retraites] Je veux que la retraite progressive soit un vrai instrument de nos politiques RH qui s'ouvre à tous, et pas seulement un droit de papier.
Amélie Oudéa-Castéra
(ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques)
> [Tribune: «Il est de notre devoir de promouvoir une gouvernance
irréprochable du sport français»]
L’Institut de la jeunesse et de l’éducation
populaire a rendu public, jeudi 3 mars, un baromètre national des
pratiques sportives pour l’année 2022, dont les résultats sont encourageants.
Alors que les Français, tout particulièrement les jeunes, voient leur santé et
leur bien-être menacés par la sédentarité et l’omniprésence des écrans, la
pratique sportive progresse nettement : de 6 points chez les plus de
15 ans entre 2018 et 2022, portant à 60 % la proportion de Français
déclarant pratiquer régulièrement un sport. Dans la perspective de l’année
2024, qui fera de l’activité physique et sportive la grande cause nationale,
c’est une étape très encourageante.
Cette belle dynamique se nourrit d’ailleurs des résultats brillants de nos
équipes de France et de nos athlètes, des grands événements sportifs récents ou
à venir en France, avec, dès cet automne, la Coupe du monde de rugby puis les
Jeux olympiques et paralympiques de 2024, ainsi que d’un engouement
retrouvé pour de nombreux sports après deux années de pandémie.
Ces éléments positifs ont malheureusement été en partie occultés ces derniers
mois par une succession de crises de gouvernance du sport français, de diverses
natures et d’intensités variables. Qu’elles soient le fruit de pratiques
managériales inacceptables ou de comportements déplacés, de manquements à
l’éthique, d’insuffisances dans le combat contre toutes les formes de violences
ou encore d’un manque de cordes de rappel démocratiques, elles disent toutes la
nécessité d’accompagner des changements concrets et définitifs pour renforcer
les institutions du sport français.
Ces crises ne doivent pas nous faire oublier que beaucoup de fédérations vont
et agissent bien, que chaque jour des millions de bénévoles, dirigeants et
cadres de terrain font la richesse et la vitalité de notre mouvement sportif,
et que le sport est le premier secteur en matière d’engagement dans notre pays,
au bénéfice des pratiquants dans tous les territoires.
Ces crises ne doivent pas masquer non plus les progrès indéniables de la
démocratie sportive, portés notamment par la loi du 2 mars 2022, dont
nous fêtons aujourd’hui le premier anniversaire.
Ce texte permet d’importantes avancées, en instaurant notamment le vote des
clubs pour les assemblées générales électives ainsi que la parité dans les
instances dirigeantes, nationales comme régionales, en favorisant l’ouverture
et le renouvellement démocratiques et en renforçant les obligations en matière
de prévention et de lutte contre les violences dans le sport. Je salue à ce
titre le travail profond engagé par les fédérations sportives, avec l’appui de
l’Etat, pour mettre en place ce cadre rénové.
Ce mouvement de modernisation de la gouvernance du sport doit pleinement tirer
les enseignements des errements récents, qui ne peuvent plus se produire au
sein d’organisations délégataires d’un service public qui ont la responsabilité
d’une partie de l’avenir et du bien-être de notre jeunesse.
C’est à nous de montrer tout ce que le sport, par les valeurs qu’il porte comme
par ses vertus physiques, sociales et morales, est capable d’apporter à notre
société. A nous de veiller ensemble, Etat, collectivités locales, fédérations,
structures et associations sportives, responsables nationaux et territoriaux,
sport professionnel et sport amateur, à ce que chacun trouve un cadre sécurisé,
éthique, adapté à ses attentes et à ses besoins pour pratiquer les sports de
son choix.
Pour ce nouveau printemps du sport français qu’il nous appartient de
construire, j’ai pris la décision de mettre en place un comité national pour
renforcer l’éthique et la vie démocratique dans le sport, qui sera installé
prochainement et sera composé de personnalités qualifiées incontestables,
venant de tous les horizons, dont l’expérience et la complémentarité des
regards permettront d’avoir le recul nécessaire et l’ambition de réforme dont
nous avons besoin.
Ce comité aura pour mission de me faire, à l’automne prochain, des propositions
autour de trois axes : une gouvernance du sport plus éthique, plus
démocratique et plus protectrice des pratiquantes et des pratiquants.
Ces travaux viendront nourrir, après les Jeux olympiques et paralympiques, des
modifications du cadre législatif, réglementaire et statutaire pour apporter
les améliorations nécessaires, en lien étroit avec l’ensemble des parties
prenantes, et en premier lieu les parlementaires, qui seront associés en très
grande proximité à ces travaux. En matière de lutte contre les violences
sexuelles et sexistes, les plans d’action se renforcent dans les fédérations
sous la plus grande vigilance de mon ministère.
A l’approche d’échéances historiques pour notre pays, il est de notre devoir de
promouvoir une gouvernance irréprochable sur le plan de l’éthique et de la
responsabilité sociétale, alors que le sport français s’apprête à montrer au
monde son meilleur visage. Celui de nos athlètes et de leurs futures médailles,
celui des passionnés et de la reconnaissance d’années de travail, celui d’un
pays qui s’ouvre tout entier à l’accueil des amoureux de l’olympisme et du
paralympisme venus du monde entier. Celui d’une nation résolument sportive pour
qui les valeurs du sport, de respect, de courage, ne sont pas un mythe lointain
mais une boussole de chaque jour.
Isabelle Rome
(ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la
Diversité et de l'Egalité des chances)
> Ces féminicides me hantent. Derrière ce
décompte froid et morbide, il y a des noms, des visages. Derrière ces drames,
il y a des enfants, des familles décimées. Cette réalité nous oblige. Notre
devoir est de tout faire pour enrayer ce fléau.
> Ce matin, j’annonce le déploiement du Pack Nouveau Départ. Ce dispositif facilitera le départ des femmes victimes de violences et la séparation du conjoint violent. Le Pack Nouveau Départ doit pouvoir sauver des vies.
> J’ai tenu à venir à Bordeaux pour soutenir le planning familial attaqué 3 fois par un groupuscule d’extrême-droite. C’est inacceptable. Les droits sexuels et reproductifs sont des droits fondamentaux. Agir pour les droits des femmes est notre priorité. Continuons.
> Les entreprises de plus de 50 salariés avaient jusqu’à aujourd’hui pour déclarer leur index égalité professionnelle. Les résultats sont en constante progression depuis 2019. À leurs côtés pour poursuivre la dynamique engagée pour l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> La réindustrialisation de la France s’accélère
dans tous les territoires. +80 usines en 2022. L’industrie française est
attractive et a prouvé sa résilience face à la crise énergétique. La nouvelle
révolution industrielle a commencé : celle de la décarbonation.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> [Intervention à l’Assemblée à propos de la loi de protection des enfants
ligne]
«Il est si beau l'enfant, avec son doux sourire, sa douce bonne foi, sa voix
qui veut tout dire, ses pleurs vite apaisés, laissant errer sa vue étonnée et ravie,
offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie.»
Ainsi Victor Hugo décrivait-il
l'insouciance, mesdames et messieurs les députés, cette insouciance que nous
devons à nos enfants, car c'est dans un cocon d'insouciance que nos enfants
façonnent leur âme d'hommes et de femmes libres, de citoyens éclairés, de
personnes capables d'humanité, d'émancipation, de spiritualité, et de relations
apaisées aux autres et à eux-mêmes.
Et c'est cette insouciance que nous
devons à nos enfants et que nous devons préserver par tout moyen dans la
société numérique, car si le numérique leur ouvre des opportunités formidables,
d'échanges, de communication, d'apprentissage, nos enfants sont victimes en
ligne d'atteintes brutales à leur innocence et leur intimité.
Exposition aux contenus pornographiques,
cyberharcèlement, addiction aux réseaux sociaux. Tous les enfants de France
sont désormais concernés.
Je pourrais citer des chiffres, ils sont
éloquents. Je pourrais rappeler ici que les preuves scientifiques du lien de
causalité entre l'utilisation débridée des réseaux sociaux et la santé mentale
des enfants et adolescents s'accumulent. Mais je crois qu'il est plutôt plus
édifiant encore d'écouter les enfants.
Nos enfants qui témoignent lorsque Madame
la Ministre vous les conviait au Conseil des ministres des enfants ou
lorsqu'ils participent aux réunions du Conseil national de la refondation.
Nos enfants qui témoignent de leur sentiment d'avoir été précipités trop tôt
dans la jungle des réseaux sociaux, comme si on les avait poussé dans le grand
bain sans leur avoir préalablement et patiemment appris à nager.
Nos enfants qui témoignent de leur colère
à l'endroit des grandes plateformes, déployant tous les moyens pour capter leur
attention au risque de les enfermer dans des prisons algorithmiques, de les
plonger dans des abîmes de tristesse et de mal-être.
Nos enfants qui témoignent, mesdames et
messieurs les députés, et qui nous appellent à l'action, et nous ne pouvons
rester sourd à cet appel.
Nous ne pouvons accepter le sacrifice
d'une génération sur l'autel des géants du numérique, et nous avons d'ores et
déjà commencé à agir grâce aux travaux menés par Bruno Studer, la France sera
bientôt le premier pays du monde à généraliser le contrôle parental par défaut
sur tous les appareils vendus sur son territoire, des smartphones aux consoles
de jeux vidéo en passant par les tablettes.
Ce contrôle parental restreindra l'accès
aux sites réservés aux adultes et fera respecter les limites d'âge des réseaux
sociaux et permettra aux parents de contrôler le temps passé sur l'écran.
À cause du déferlement massif de contenus
pornographiques en libre accès sur Internet, 2 millions d'enfants sont exposés
chaque mois à des contenus pornographiques. C'est un scandale révoltant. Il
réside dans le fait que les sites concernés ne vérifient pas sérieusement l'âge
des utilisateurs.
Nous avons pris une loi en 2020 qui les
contraint à le faire, sous peine de voir leur diffusion bloquée par le juge.
Nous exigeons qu'ils s'y conforment désormais.
Mais les violences faites aux enfants en
ligne ne s'arrêtent pas au porno. 1 million d'élèves sont victimes de
cyberharcèlement chaque année en France. Là aussi nous agissons, avec Pa
Ndiaye, nous avons lancé cette année l'expérimentation du Passeport Internet
qui sera généralisé à la rentrée prochaine.
Désormais, tous les élèves de sixième
dans notre pays bénéficieront d'un module de sensibilisation aux risques et aux
attitudes à adopter lorsque l'on est victime ou témoin de
cyberharcèlement. Je veux en particulier saluer l'action du 30 18 dont
nous avons annoncé récemment avec Charlotte Caubel, le renforcement des
effectifs et l'extension des heures d'écoute.
Mais face à cette vague d'insécurité
numérique, la meilleure des digues, c'est la protection parentale. C'est la
raison pour laquelle nous avons lancé il y a quelques semaines une vaste
campagne de communication sur le site e protège mon enfant.fr contient toutes
les informations utiles et tous les outils pour les parents.
Nous avons commencé à agir au niveau français,
je le disais, nous avons également agi au niveau européen sous l'impulsion du
président de la République et sous présidence française de l'Union européenne,
l'Europe a fait un pas historique dans la direction d'une meilleure régulation
des plateformes au profit des mineurs avec le DSA, le règlement sur les
services numériques.
Avec ce règlement, les plateformes de
réseaux sociaux entrent enfin dans l'ère de la responsabilité. Elles devront
satisfaire à nos exigences de modération des contenus et elles devront faire la
transparence sur leurs algorithmes et leurs données. Et de nouvelles
obligations s'imposeront à elles pour la protection des mineurs.
Elles devront proposer des conditions
générales d'utilisation qui sont facilement compréhensibles pour les enfants.
Elles devront prendre les mesures, toutes les mesures pour assurer le plus haut
niveau de protection de la vie privée, de la sécurité et de la sûreté des
mineurs. Ces mesures peuvent inclure en particulier des interfaces adaptées et
l'adaptation de normes de protection des mineurs à leurs services. Et puis,
enfin, elles auront l'interdiction de faire de la publicité ciblée sur les
mineurs.
Vous le voyez, mesdames et messieurs les
députés, nous avons commencé à agir, mais nous devons continuer. C'est la
raison pour laquelle je salue la proposition de loi déposée par le président
Marcangeli et le groupe Horizons.
Elle vient de s'attaquer à l'une des
dimensions du problème l'absence de vérification d'âge pour l'inscription sur
les réseaux sociaux et l'absence de recueillement du consentement parental pour
les enfants de moins de 15 ans.
Ce que ce texte va changer, c'est que les
grandes plateformes de réseaux sociaux seront tenues de faire respecter les
limites d'âge, qu'elles se sont elles-mêmes fixées et qu'il ne sera tout simplement plus possible pour un réseau
social d'inscrire un mineur de moins de 15 ans sans le consentement de ses
parents.
Dans nos débats autour de cette
proposition bienvenue, Mesdames et messieurs les députés, il nous faudra trouver
le bon équilibre, l'équilibre entre la protection de nos enfants qui est une
priorité absolue, et le renforcement de l'autorité parentale.
Si nous exigeons des plateformes le plus
haut niveau de sécurité pour nos enfants, si nous exigeons d'elles qu'elles
vérifient l'âge des utilisateurs, nous devons préférer à l'interdiction pure et
simple d'accès aux réseaux sociaux, un renforcement de la capacité des parents
à contrôler cet accès à accompagner leur enfant dans le dialogue.
C'est cet équilibre entre les règles
fixées par la loi et l'accompagnement dans le cadre familial que je souhaite
que nous puissions trouver ensemble pour protéger nos enfants et pour leur
garantir le droit à l'insouciance.
Charlotte Caubel
(secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> La proposition de loi concernant la création
d’une majorité numérique est adoptée. Elle correspond à une attente des parents
et elle est dans la lignée de nos engagements en faveur de la protection des
enfants sur internet. Une réussite collective!
> Encadrement des jeunes influenceurs, contrôle parental obligatoire, laboratoire pour la protection de l’enfance en ligne : avec l’impulsion du Président de la République et la forte contribution du Parlement, la France est devenue pionnière dans la protection des enfants en ligne.
> Le Président de la République a mis en place un laboratoire de la protection de l’enfance en ligne. L’espace numérique ne peut pas être un lieu de non-droit.
> On n’est pas là pour interdire les réseaux sociaux, on est là pour vérifier la santé et la sécurité des enfants.
> TikTok annonce une limite de 60
minutes de temps d’écran quotidien pour les enfants. Cette décision va dans le
bon sens, mais ne répond pas à l'ensemble de nos inquiétudes, notamment
concernant la protection des données des utilisateurs et la teneur des contenus
accessibles.
J'espère que cette décision inspirera d'autres plateformes. Un dialogue ferme
et engagé est le seul moyen de protéger nos enfants sur internet. Le
Gouvernement est pleinement mobilisé sur le sujet.
Bérangère Couillard
(secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Création d’un nouveau label anti-gaspillage,
échanges sur l’économie circulaire, signature de 2 nouvelles réserves
biologiques et de la convention dégâts gibiers. Le gouvernement agit pour une
agriculture durable.
Je remercie tous les éleveurs, producteurs et agriculteurs français pour cette
journée riche en échanges. C'est ensemble, avec votre excellence et votre
passion, que nous œuvrons pour notre souveraineté alimentaire en transition
écologique.
> Chaque année en France, près de 9 millions de tonnes de denrées alimentaires comestibles sont gaspillées. Lancement d’un nouveau label anti-gaspillage qui accompagnera l'ambition de la LOI AGEC de réduire de 50% le gaspillage alimentaire d'ici 2025.
► Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> L’éducation prioritaire et les classes dédoublées, cela existe aussi en
zone rurale. Notre objectif : la réussite de tous nos enfants, sur tous nos
territoires !
► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du
Mouvement démocrate)
> Prenons la question agricole sous 2 angles : la
souveraineté, la capacité d'intervenir face au défi climatique. Le monde paysan
façonne nos territoires et traditions. Soutenons-le !
> La planification est importante car nous traversons une crise profonde : notre pays, longtemps leader agricole, est dans une situation qui nous pousse à être attentifs.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> Respect et du soutien que nous devons à nos
agriculteurs! Nos engagements, nous les tenons : protection de leur
rémunération, fin des sur transpositions, formation, soutien aux filières...
● Parti radical
> [Communiqué : Malgré ses bons résultats en 2022, une refonte de
l’organisation touristique sur le territoire est nécessaire]
Atout France vient de publier les chiffres du tourisme en France pour 2022.
Estimées à 57.9 milliards d’Euros en 2022, les recettes du tourisme constituent
un nouveau record pour la France, puisque ce chiffre est en progression de 2.1%
par rapport à 2019, dernière année d’opérations « normales » avant la crise du
Covid. Et même si Atout France relativise cette augmentation – due en partie à
l’inflation qui tire les revenus à la hausse – elle n’en est pas moins une
source de satisfaction.
Mais ces bons résultats ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt.
Première destination mondiale en nombre de visiteurs, la France ne génère pas
les revenus touristiques à la hauteur de son rang en comparaison de pays comme
les États-Unis ou l’Espagne. Une des explications réside dans le fait que nous
sommes un pays de passage pour un certain nombre des visiteurs (donc avec des
contributions plus faibles ramenées au nombre de personnes). « Nous avons donc
un véritable enjeu de rétention de ces touristes sur notre territoire mais
également un travail à poursuivre sur l’attractivité de nos régions.» précise
Sylvie Roisné, Secrétaire nationale du Parti radical en charge du tourisme.
Dans son Manifeste 2022, le Parti radical fait deux principales propositions :
- Un Ministère du Tourisme renforcé, avec des fonds plus importants ciblés sur
des objectifs clairs ;
- L’élaboration d’une véritable
plateforme de promotion des événements nationaux et locaux qui permettra aux
touristes français ou étrangers de préparer leurs projets de vacances (lieu et
date) en fonction des événements.
Il faut sortir d’une logique de frontière purement administrative en proposant
aux touristes des expériences transverses à nos différents départements,
régions et territoires. Il faut également revaloriser les métiers du tourisme.
En effet, les acteurs du tourisme peinent à recruter, et la qualité du service
et de l’accueil en France est souvent mentionné comme un point faible dans les
études qualitatives.
Enfin, le monde du tourisme va devoir gérer ses contradictions, entre assurer
une rentabilité de ses infrastructures, protéger ses espaces et destinations et
accompagner le développement d’un tourisme plus respectueux de l’environnement.
« Le slow-tourisme, le tourisme de proximité, le tourisme responsable, sont
autant d’enjeux qui ne manqueront pas d’impacter les acteurs du tourisme mais
également les territoires concernés dans un souci de préserver notre patrimoine
touristique et ses retombées en termes d’emplois, de culture et de vie de nos
régions. » conclut Laurent Hénart, président du Parti radical.
Bastien Marchive (député)
> L'agriculture c'est avant tout nos agriculteurs
et une gastronomie d'excellence qui ont façonné notre identité, nos paysages et
notre ruralité.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le député Aymeric Caron vante le modèle
allemand en matière énergétique. C’est original. Quel modèle allemand ? Celui
qui reposait sur un gaz russe bon marché et qui a relancé le charbon en sortant
du nucléaire ? Vraiment ?
> On est en train de sortir de la dépendance aux hydrocarbures . On fait + de souveraineté et on va + vite dans la transition écologique.
> Avec Biden, c’est peut être l’une des dernières fois où les Etats-Unis s’intéressent à ce point à l’Europe.
Marie-Pierre Vedrenne
> Nous sommes au Salon International de l'Agriculture où nous échangeons
sur la souveraineté alimentaire, sur l'avenir de notre agriculture française et
européenne, en tant que Vice-Présidente de la Commission du commerce
international au Parlement européen.
Je suis bien sûr interpellée sur l'accord
de commerce entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, Brésil,
Argentine, Uruguay, Paraguay. L'Union européenne souhaite relancer cet
accord. Le Président de la République l'a redit en venant au Salon : la
France continuera de s'opposer à cet accord tant qu'il ne tient pas en compte
des considérations environnementales et de concurrence déloyale.
C'est la position que j'ai défendue aussi
au Parlement européen quand nous avons fait adopter cet amendement : «pas de Mercosur en l'état».
Parce que nous ne pouvons pas demander à
nos agriculteurs de faire des efforts de plus en plus considérables, que ce
soit avec nos objectifs du Pacte vert, que ce soit sur toutes les questions
environnementales, sanitaires. Et pour autant importer des produits qui ne
respectent pas ces normes.
Il nous faut de la cohérence. C'est
pourquoi nous continuerons de dire à la Commission européenne que cet accord
n'est pas acceptable en l'état.
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