Madame Ernotte, la présidente de France télévisions ne doit pas beaucoup regarder les chaînes dont elle a la charge.
C’est bien dommage.
Dans un étonnant satisfecit, la présidente de France télévisions a osé dresser il y a quelques temps sur l’une d’entre elles, franceinfo, un tableau idyllique du traitement de l’information dont elle s’est réjoui de l’objectivité alors que cette chaîne est justement la plus partisane!
Or, si telle est bien la mission du groupe de service public et la raison même de son existence, délivrer une information la plus proche de la réalité sans commentaires partisans, ce n’est pas du tout ce que l’on constate quotidiennement.
C’est même exactement le contraire!
Si, si, madame Ernotte, allumez votre téléviseur.
Et l’on conseille a son alter-égo de Radio France, madame Veil, d’allumer sa radio.
Car, que ce soit à France télévisions ou à Radio France, on assiste quotidiennement et de manière de plus en plus prononcée à une dérive propagandiste contre le gouvernement, l’exact antithèse de l’époque gaulliste et pompidolienne où la télévision et la radio publiques étaient «les voix de la France» (sic!).
Et, évidemment, cette dérive est tout aussi condamnable que la mainmise d’alors du pouvoir politique sur l’information de service public.
On ne sera guère surpris que ce qui devraient être des canaux de service public ne sont en fait que des organes de propagande de gauche voire, de plus en plus souvent, d’extrême-gauche.
C’est même devenue une «tradition» surtout depuis 1981 (c’est d’ailleurs une des raisons de la privatisation de TFI par Jacques Chirac en 1986)…
Les journalistes payés par l’Etat et donc par les citoyens n’en finissent plus de prendre partie contre le pouvoir en place et en faveur de la Gauche.
Dans leur délire anti-pouvoir, ils vont même jusqu’à utiliser en plus les critiques de la Droite quand celle de la Gauche ne suffisent plus dans un tambouille indigeste et indigne de leur mission d’information.
Deux exemples récents.
Le premier sur les ZFE sur la radio franceinfo, ces zones à faibles émissions dont la mise en place par le gouvernement est critiquée par la Droite mais qui serait donc selon le journaliste une mesure essentielle pour lutter contre la pollution des villes et ses ravages dans la population (arguments de gauche), sauf que, selon lui, le gouvernement est en train de mettre en colère les automobilistes (argument de droite) qui pourrait aboutir à un nouveau mouvement style gilets jaunes (argument de droite).
Et de poursuivre qu’en plus ces zones ont été décidées trop tard (argument de gauche) et que face à la grogne, qu’il estimait pourtant légitime juste auparavant (argument de droite), le gouvernement a fait trop de concession aux automobilistes (argument de gauche) que néanmoins il appelait de ses vœux (argument de droite)!
Et de partir ensuite dans une propagande pro-écologiste et anti-gouvernementale que l’on devrait seulement entendre dans les meetings politiques et jamais sur une radio de service public par un de ses employés!
Le deuxième à propos de la réforme des retraites sur France 2 où le journaliste après avoir repris l’argumentaire de la Gauche pour la critiquer, estime ensuite que de toute façon elle ne servira à rien (sic!) en reprenant l’argumentaire de la Droite qui estime que le gouvernement fait trop de cadeaux à la… Gauche!
On croit rêver!
Et l’on pourrait multiplier les exemples sur cette réforme des retraites, sur le nucléaire, sur l’inflation, sur la transition écologique, enfin, sur toute la politique du gouvernement avec, en plus, des procès d’intention sur tout et n’importe quoi.
Il faut rappeler une énième fois que le service public de l’information ne doit être ni de gauche, ni de droite, ni du centre, il doit être le plus objectif possible en délivrant une information la plus complète et la plus neutre possible afin que le citoyen puisse se faire une opinion personnelle.
Libre à ce dernier d’aller consulter les informations de médias engagés qui évidemment sont essentiels dans une démocratie républicaine digne de ce nom.
Mais est tout aussi essentiel est la délivrance d’une information sans parti pris idéologique.
On a souvent entendu l’argument selon lequel le service public en étant de gauche rééquilibrerait les chaînes de télévision et les stations de radio privées qui sont de droite.
Or, en l’espèce, le pouvoir centriste actuel est critiqué aussi durement dans le public (gauche) que dans le privé (essentiellement de droite).
Dès lors l’argument déjà contestable dans un paysage politique dominé par la rivalité droite-gauche (personne n’empêche la création d’entreprises audiovisuelles privées de gauche à vocation grand public) est irrecevable actuellement.
Ce qu’il y a d’étonnant dans l’affaire, c’est le masochisme du gouvernement et de la majorité qui se laissent maltraiter par ce soi-disant service public sans moufter autrement que par des réactions épidermiques quand les bornes sont ultra-dépassées.
Comme beaucoup de politiques, ils semblent tétanisés par ce quatrième pouvoir dont par ailleurs ils maitrisent fort mal le fonctionnement.
Ce n’est pas du tout le cas de ces militants politiques engagés (ou moutonniers) qui se disent journalistes et que l’on doit plutôt appeler propagandistes.
Quant aux journalistes qui ont encore une conscience professionnelle, personne ne vous demande d'être pour le gouvernement, on vous demande juste d'être ni pour, ni contre, en somme de respecter la déontologie du métier appliquée à la mission du service public.
Centristement votre.
Le Centriste
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