Par Jean-François Borrou
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées
centristes.
Campagne présidentielle de 2012 |
Or, tout laisse à supposer que le président du MoDem et déjà trois fois candidat à la fonction suprême de la Ve République ne dispose pas de l’électorat nécessaire pour réaliser son rêve de toute une vie politique.
Récapitulons ses tentatives passées.
En 2002, il obtient 6,84% des voix et termine en quatrième position très loin du trio de tête (Chirac, Le Pen, Jospin).
En 2007, il obtient 18,57% des voix et termine en troisième position mais très loin du duo de tête (Sarkozy, Royal).
En 2012, il obtient 9,13% des voix et termine en cinquième position très loin du trio de tête (Hollande, Sarkozy, Le Pen) et proche du quatrième (Mélenchon).
Que tirer de ces trois échecs successifs mais aussi de sa non-candidature en 2017 où il s’aperçoit très vite qu’il n’a aucune chance et que s’il se présente il risque en plus de faire perdre Emmanuel Macron ce que son camp ne lui aurait jamais pardonné?
Que François Bayrou n’a jamais eu aucune chance de figurer au second tour et, a fortiori, de gagner l’élection.
Certes, en 2007, il fait un score inespéré mais, contrairement à ce qu’il prétend, il n’avait aucune chance de figurer dans le duo de finalistes.
Quant à ses scores de 2002 et 2012, il démontre qu’il a une base solide mais que celle-ci est peu élevée.
Pour ce qui est de 2017, son renoncement lui a certainement éviter un échec cuisant.
Alors, qu’est-ce qui lui permet de croire en sa bonne étoile pour 2027?
Trois choses.
D’abord, l’élection d’Emmanuel Macron qui a démontré qu’il y avait la possibilité pour un candidat centriste et/ou central de gagner.
Ensuite, la longévité de son parcours politique qui lui permet de se présenter comme une sorte de sage au-dessus de la mêlée partisane, image qu’il tente, depuis la campagne de 2012, de faire passer dans l’opinion (on se rappelle ses maintes et maintes références au Général de Gaulle et analogies avec sa vision politique).
Enfin les hauts scores des candidats extrémistes et/ou populistes qui donne au candidat démocrate et républicain le mieux placé au premier tour une grande chance de l’emporter au second.
Reste que le leader du Mouvement démocrate cumule plusieurs handicaps.
D’abord ses trois échecs qui, à l’opposé des deux de François Mitterrand et même des deux de Jacques Chirac, n’ont jamais été porteur d’une dynamique qui faisait penser que la prochaine fois serait la bonne.
Trois échecs où, rappelons-le, il n’a même pas été capable de se qualifier pour le second tour à l’opposé de Mitterrand (1965,1974) et Chirac (1988).
Ensuite, son âge en 2027 qui, malgré ses affirmations, est loin d’être un avantage, Joe Biden n’ayant pas été élu grâce au sien mais plutôt malgré le sien.
Enfin, son image auprès de l’opinion où il n’a jamais fait figure d’un potentiel chef de l’Etat.
Sans oublier qu’il ne sera pas le seul de son camp à briguer la présidence dans quatre ans.
De multiples prétendants sont dans les starting-blocks et des personnalités comme Edouard Philippe, Bruno Le Maire voire Elisabeth Borne semblent plus à même d’être capables de rassembler la majorité présidentielle autour de leur noms.
On attendra donc avec intérêt les sondages sur les mieux placés pour 2027 afin de savoir s’il y a vraiment une envie de Bayrou en 2027 qui, en l’état, est loin d’être une réalité.
Jean-François Borrou
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