Par Aris de Hesselin
Dans cette rubrique, nous publions les points de vue
de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC.
Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la
pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen,
défenseur d’une mondialisation humaniste.
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Si c’est une bonne manière de procéder car comme le disait Tocqueville, «l’Histoire est une galerie de tableaux où il y a peu d’originaux et beaucoup de copies», et s’il peut viser juste, ce n’est pas toujours le cas, notamment en ce qui concerne l’invasion de l’Ukraine par Poutine où son logiciel d’interprétation et de compréhension souffre de lacunes.
Manifestement, il n’a pas mis à jour son savoir sur la période 1914-1945.
Ainsi, il continue à penser à l’inverse de toutes les études historiques les plus récentes, que la Deuxième guerre mondiale fut provoquée par l’«humiliation» subie par l’Allemagne lors du Traité de Versailles alors que l’on sait aujourd’hui que ce dernier, s’il fut en son temps très mal perçu par la population allemande, n’est absolument en rien dans la montée du nazisme et la prise du pouvoir par Hitler et n’est aucunement la cause première ni même secondaire du second conflit mondial.
Tout au plus, ce traité fut un élément parmi d’autres de la radicalisation extrême d’Hitler et fut utilisé comme un objet de propagande par le régime nazi pour mener une politique agressive et d’expansion qui était totalement indépendante des conditions imposées à l’Allemagne à Versailles.
De même, si nous avons pu enfin procéder à une réconciliation franco-allemande et établir une paix en Europe de l’Ouest en créant ce qui est aujourd’hui l’Union européenne, c’est bien parce qu’en 1945 l’Allemagne a été humiliée et battue à plate couture.
D’ailleurs, pour mettre fin réellement et pour une longue durée aux velléités guerrières d’un régime voire d’un peuple, les exemples historiques montrent qu’une vraie défaite est la seule solution avec le départ des dirigeants, voire de leur jugement.
Les Alliés, là aussi Emmanuel Macron semble l’avoir oublié, avaient été très clairs: aucune négociation avec Hitler qui, un moment tenta de casser leur alliance en proposant une paix séparée avec les Américains et une lutte commune contre les Soviétiques.
Car Hitler er son régime devaient payer.
Et puis Imaginons, un seul instant, ce que serait le monde si le fürher était demeuré au pouvoir…
Dès lors, prétendre que l’on ne doit pas humilier et défaire la Russie de Poutine est une stratégie erronée qui ne changera rien au comportement guerrier de celle-ci et aux actes criminels de ses dirigeants.
Même s’il n’est pas responsable de la deuxième guerre du Golfe, Saddam Hussein n’avait rien appris de la première et son régime était demeuré aussi criminel.
Quant aux Talibans, leur perte du pouvoir en 2002 n’a absolument rien changé à leur gouvernance de l’Afghanistan comme le démontre leur retour aux affaires.
Dans les deux cas, le régime scélérat en place n’avait été ni «humilié», ni «écrasé».
Bien sûr que les données géostratégiques sont différentes notamment parce que la Russie est une puissance nucléaire.
Bien sûr que s’il n’y a pas d’autres alternatives, nous devrons à un moment donné négocier avec le régime de Poutine.
Mais, à l’inverse de ce que prétend Macron, nous devons tout faire pour que nous ne soyons pas réduits à cette extrémité.
Et pour cela, il faut que l’Ukraine, grâce à sa vaillance et à notre aide, batte la Russie et humilie Poutine.
Aris de Hesselin
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