Voici une sélection, ce 27 février 2023, des derniers propos
tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la
République)
> Avec le plus grand nombre de décisions d’investissements étrangers en
France, 2022 est une année record. La France attire plus que jamais et crée des
emplois. La politique conduite depuis 6 ans porte ses fruits !
> Aux agriculteurs et artisans avec qui j'ai échangé
aujourd'hui dans les allées du Salon de l'Agriculture : merci à vous de
nous nourrir si bien. Consommer français, c'est vous soutenir. C'est aussi
choisir la qualité. J'invite chacune et chacun à venir vous rencontrer !
> Essentiel pour l’équilibre de nos territoires ruraux et
notre souveraineté alimentaire, l’élevage est au cœur du modèle agricole
français. Il le restera ! Face aux conséquences du changement climatique
nous allons l’adapter, planifier pour lui donner des perspectives.
> Ils ont surmonté les impacts du Brexit, nos pêcheurs
doivent aujourd’hui faire avec des prix de l’énergie très élevés, conséquence
de la guerre en Ukraine. Nous continuerons à soutenir la pêche française :
l’aide carburant de 20 centimes par litre est prolongée jusqu’à l’automne.
> [Réforme des retraites] Je souhaite que le Sénat puisse
enrichir avec ce qui lui paraît utile. J'ai vu que le Sénat voulait faire
avancer les choses sur la politique familiale et les droits des femmes. Je
pense que le gouvernement abordera ce débat avec de l'ouverture et de la
volonté d'engager pour bâtir une majorité derrière ce texte.
> J’irai moi-même en Chine début avril.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le fait que la
Chine s'engage dans des efforts de paix est tout à fait bon. La paix est
seulement possible que si elle passe par un arrêt de l'agression russe, un
retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple
ukrainien.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] J’appelle la Chine
à ne livrer aucune arme à la Russie et à nous aider à faire pression sur la
Russie pour qu'évidemment, elle n'utilise jamais ni le chimique ni le
nucléaire, et qu'elle arrête cette agression en préalable à une négociation.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Je veux croire que
la Chine sera du côté d'un monde juste, c'est-à-dire de notre côté.
► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous
retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce
qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique
globalement centriste]
Elisabeth Borne
(Première ministre)
> La
pêche est essentielle à notre souveraineté alimentaire. Le président Emmanuel Macron l’a dit, notre priorité
est d'apporter des solutions concrètes aux pêcheurs. À l’écoute de leurs
préoccupations pour l’avenir de la filière.
Bruno Le Maire
(ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et
Numérique)
> La France est l’un des pays les plus attractifs
pour les investisseurs étrangers en Europe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
1 725 décisions d'investissement en 2022 qui ont permis la création ou le
maintien de 58 810 emplois, un record.
Le projet de loi que je porterai prochainement en faveur de l’industrie verte
renforcera aussi l’attrait des investisseurs étrangers pour ouvrir des entreprises
et des usines respectueuses de l’environnement sur l’ensemble de notre
territoire.
La France confirme aussi qu’elle est une
terre d’innovation pour les investissements étrangers. Le nombre de projets de
Recherche & Développement augmente de 23% par rapport à l’année 2021.
Catherine Colonna
(ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Ils venaient d'Afghanistan, du Pakistan,
d'Iran... Profonde émotion suite au terrible naufrage survenu au large de
l'Italie. Renforçons la coopération européenne pour éviter ces tragédies qui
n'ont que trop duré.
> Plein soutien à Antonio Guterres [secrétaire
général de l’ONU], échanges sur l'Ukraine et le respect de la Charte des Nations unies pour une action
collective efficace face aux défis globaux : nouveau pacte financier global,
sécurité alimentaire, océans.
> Entretien avec Catherine Russell,
directrice générale de l’UNICEF: soutien renforcé de la France à l'UNICEF et engagement pour les
droits et la protection des enfants y compris dans la guerre russe en Ukraine.
> 52ème session du Conseil des
droits de l'Homme: L'intolérable prend racine dans l'intolérance. C'est pour
cela que la France ne transigera jamais dans sa défense de l'égalité et des
libertés. Nous tous, au Conseil et au-delà, devons agir résolument.
> Les droits de l'Homme sont
universels et indivisibles. Échange confiant avec le Haut-Commissaire sur
l'égalité femmes-hommes, la défense des minorités sexuelles et l'abolition de
la peine de mort.
> Au Palais des Nations à Genève, j'ai rappelé l'impact de
la guerre russe en Ukraine sur le multilatéralisme. Nos priorités à la Conférence du
désarmement: revitaliser ses travaux et lutter contre la prolifération.
Sébastien Lecornu
(ministre des Armées)
> Le plus ambitieux exercice militaire
interarmées depuis plusieurs décennies a débuté cette semaine. Cet exercice,
qui s'étalera sur plus de 2 mois, vise à préparer nos forces aux situations les
plus complexes des engagements modernes et à montrer que nous possédons des
armées capables de faire preuve de réactivité et d’endurance dans un conflit de
haute intensité.
Olivier Dussopt
(ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Réforme des retraites] Cette réforme
est difficile mais nécessaire.
> [Réforme des retraites] Il
y a une inquiétude et une forme d'opposition face à la réforme des retraites,
nous l'entendons. Mais quand vous avez en 2027, un déficit à 12 milliards, 2027
c'est demain et le déficit se creuse les années suivantes, abandonner la
réforme serait injuste pour les Français qui nous succèdent, parce que ce
serait mettre en danger le système de retraites.
> [Réforme des retraites] Je
pense que le blocage n'est pas la bonne solution. (...) Personne ne le souhaite.
Il y a une différence entre une journée de mobilisation très forte et la
volonté d'un blocage qui dure avec des grèves qui pourraient être
reconductibles.
> [Réforme des retraites] Dans
le texte, le chantier que nous avons à améliorer et à poursuivre concerne la situation
des femmes qui, ayant eu des enfants, arrivent à l'âge de la retraite (...)
avec des trimestres validés au titre de la maternité qui souffriront d'un effet
de neutralisation et seront perdus du fait du relèvement de l'âge de départ à
la retraite de 62 à 64 ans. (…)
On peut trouver des solutions. On peut se dire qu'à partir d'un certain âge, si
vous n'avez pas atteint l'âge d'ouverture des droits (...) mais que votre
carrière est déjà complète, les trimestres que vous continuez à faire donnent
lieu à une surcote.
> [Réforme des retraites] Les
députés LFI qui, ne respectant pas l'Assemblée nationale, l'ont quittée en
vociférant et en chantant alors qu'en réalité, ils ont perdu. Le texte continue
et ils n'ont vu aucun de leurs amendements adoptés. Leur tactique s'est en plus
fracassée sur leur division. (…) L'obstruction menée par les groupes de gauche
n'avait qu'un objectif: cacher leur division.
> [Réforme des retraites] Demander aux Françaises et aux Français de travailler deux ans de plus,
c'est un effort, un effort qu'on essaye de répartir le plus justement possible,
un effort qui va être progressif, mais ça reste un effort dont le but est de préserver
ce système de solidarité.
> [Réforme des retraites] Nous ne sommes pas dans le déni il y a eu des manifestations importantes. Il
y a une inquiétude et une interrogation qui se traduit par de l'opposition.
Nous savons qu'il y a une opinion
majoritairement défavorable. A
nous de montrer que cette réforme est nécessaire (...) et que l'effort demandé
aux Français soit le plus justement réparti.
Marc Fesneau
(ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> [Réforme des retraites] J’attends sans
impatience ni inquiétude le fait que l’on puisse avoir un débat serein au Sénat.
Je pense que les sénateurs vont remettre de l’ordre dans
les idées et l’église au milieu du village.
> [Négociations
producteurs/distributeurs] Il faut que les distributeurs prennent leur part,
avec l'objectif que l’inflation soit aussi maitrisée que possible. Les
entreprises françaises ont une responsabilité patriotique
> [Sécheresse et restrictions
d’eau] Nous sommes sur des bonnes pratiques. D’habitude nous prenons ces
mesures vers avril, là nous sommes en février, parce que nous avons eu peu
d’eau cet automne, et pas du tout en janvier.
> {Agri-bashing] Le monde agricole
est plutôt pudique, ce n’est pas celui dans lequel on exprime le plus sa
détresse. Il faut que la parole se libère. Chaque maillon de la chaine doit
veiller sur un agriculteur : vétérinaire, responsable public, banquier,
assureur…
> [Plan fruits et légumes] Il y a
une vingtaine d’années, nous étions auto-suffisants. La modernisation des
serres est un élément de compétitivité. Nous avons aussi besoin de rénover nos
vergers. Troisième sujet : les alternatives aux produits phytosanitaires,
> Dans le process de
décarbonisation, nous avons besoin de l’élevage : pour faire de l’engrais
organique, pour maintenir la biodiversité des prairies… Nous devons montrer la
contribution déterminante de l'élevage à la transition agricole.
> [Jaunisse de la betterave] Les
producteurs qui sont concernés seront indemnisés en 2023, c’est l’engagement
que nous avons pris devant eux.
> Sur la betterave, nous restons
largement souverains. Mais il y a un risque si nous ne trouvons pas des
solutions techniques. Je ne connais pas un système économique qui tienne
durablement avec 30 à 40% de pertes chaque année.
> [Opinion] [Au salon de l’agriculture]
des échanges nourris avec la Mutualité Sociale agricole, sur le rôle
essentiel qu’elle joue en matière de lutte contre le mal-être agricole.
Réflexions, également, autour de l’avenir de sa mission de protection sociale,
au regard notamment des enjeux de renouvellement des générations portés par le
Pacte et la Loi d’Orientation et d’Avenir agricoles.
Ce projet de loi était également au cœur des échanges avec les élèves de
l’enseignement agricole rencontrés ce matin. Par la diversité de leurs
parcours, par leur engagement passionné, ils seront les acteurs des transitions
que doit mener le monde agricole, notamment sur le plan environnemental. Ils
sont une formidable ressource pour la reconquête de notre souveraineté
alimentaire et agricole, à travers la mise en place de pratiques plus
résilientes et durables. Les Jeunes Agriculteurs et leur président, Arnaud
Gaillot, avec lesquels j’ai également échangé au cours de la journée, se
saisissent d’ailleurs pleinement de la concertation en cours sur le Pacte et la
loi d’orientation et d’avenir agricoles, au niveau national et dans chaque
région, en particulier sur la question de l’installation et de la transmission.
Cette journée s’est poursuivie par une rencontre avec le conseil de liaison
interprofessionnel agricole, qui réunit 30 interprofessions qui ont exprimé
leurs attentes. Elles sont de véritables tiers de confiance dans le dialogue
constructif que les filières ont engagé avec l’État, au service du monde
agricole. Enfin, j’ai rencontré les acteurs de la filière vitivinicole, à la
fois indispensable pour le dynamisme économique de nos territoires et celui de
notre balance commerciale l’export.
Cette rencontre a été l’occasion d’évoquer les mesures de gestion de crises
récemment décidées, notamment dans le Bordelais, mais aussi, à plus long terme,
de penser avec la filière dans les nécessaires adaptations au changement
climatique et à l’évolution des demandes du marché domestique et export. Je
serai aux côtés de nos producteurs pour les accompagner sur cette voie.
> Le Pacte et la loi d’orientation
et d’avenir agricole fixent un cap pour notre souveraineté alimentaire. En
redessinant les relations entre notre société et les agriculteurs. En les
accompagnant, pour qu’ils puissent produire pour nous nourrir tout en assumant
les transitions.
> [Opinion] Premier jour du
Salon international de l’agriculture : un an après le début du conflit en
Ukraine qui avait bouleversé la précédente édition, l’inauguration par le
président de la République et cette première journée ont été l’occasion
d’affirmer avec clarté le cap, celui de la reconquête de notre souveraineté
alimentaire et agricole, et les moyens d’y parvenir, dont la planification
écologique fait partie.
Ce salon est un moment de rencontres et d’échanges avec le monde agricole et
avec les Françaises et les Français, pour que nous bâtissions un pacte de
compréhension mutuelle et de fierté partagée. La période de grande incertitude
et de bouleversements internationaux que nous traversons montre que produire
pour nous nourrir est un objectif stratégique. Et notre agriculture se
distingue par son excellence, la qualité de ses productions et les efforts
engagés par les femmes et les hommes qui la font pour assumer les transitions à
l’œuvre. Nous devons continuer de les soutenir et de les accompagner dans cette
démarche.
Pour cela, nous devons leur garantir équité et loyauté face à la concurrence
internationale. Nous ne pouvons pas demander des efforts à nos productrices et
nos producteurs sur le plan environnemental si nous n’imposons pas les mêmes
exigences à nos partenaires internationaux. Il s’agit du sens de la réciprocité
des normes, que la France a portée au niveau européen. Et le président de la
République a posé avec force ce principe s’agissant du Mercosur : aucun accord
ne sera possible avec l’Amérique latine si elle ne se conforme pas à nos
standards environnementaux et sanitaires, en respectant l’Accord de Paris.
Il nous faut aussi garantir le revenu agricole, car ces transitions ne pourront
être menées qu’en préservant la capacité de notre agriculture à continuer de
produire et créer de la valeur. Les lois ÉGAlim ont posé ce principe, qui doit
être constamment affirmé avec force : une alimentation de qualité, saine et
sûre, produite dans des conditions respectueuses de notre environnement et de
notre biodiversité, cela un prix. Et ce prix, ce n’est pas le prix le plus bas,
mais le juste prix, celui qui rémunère celles et ceux qui travaillent pour nous
nourrir. Les premiers résultats d’ÉGAlim ont permis d’enrayer la spirale
déflationniste et la destruction de valeur. Nos efforts en faveur du monde
agricole et de l’industrie agroalimentaire doivent se poursuivre et le
président de la République a clairement indiqué dans quel sens : la grande
distribution doit prendre ses responsabilités et s’engager à contenir ses
marges pour lutter contre l’envolée des prix alimentaires.
Enfin, dans un contexte de changement climatique, l’accès à la ressource en eau
et sa gestion sont des éléments stratégiques. La sécheresse que nous avons
connue cet été et la période de sécheresse hivernale que nous connaissons
actuellement le démontrent. Je le dis avec force : je ne laisserai pas penser
que l’eau est confisquée par nos agriculteurs, car notre agriculture a besoin
d’eau pour nous nourrir. Le président de la République a annoncé la mise en
place d’un plan de sobriété sur l’eau, dans une logique de planification sur la
sécheresse, qui doit garantir cette capacité à produire. Cela s’inscrit dans
les travaux que je mène sur la réutilisation des eaux usées, qui constitue un
levier insuffisamment utilisé en France, alors que l’Espagne, l’Italie ou Israël
le font. Nous devons également continuer de créer des réserves de substitution,
car il s’agit d’une partie de la réponse.
Cette logique, c’est celle de bâtir notre souveraineté alimentaire et agricole,
en assumant les transitions pour garantir un système viable à chaque
agriculteur, et la planification en sera un des outils essentiels. C’est cela,
le chemin que nous devons emprunter ensemble et je sais que ce Salon
international de l’agriculture nous permettra de réaffirmer collectivement
cette ambition pour notre modèle agricole.
> [Réforme des retraites et
alignement des régimes spéciaux] C'est ce que la droite annonce depuis 35 ans,
qu'elle n'a pas fait depuis 25 ans. C'est nous qui le faisons
> [Réforme des retraites] Deux ans de plus, personne ne vient dire que
ça n'est pas un effort demandé aux Français.
> [Poids des normes françaises]Je
ne ferai pas de démagogie en disant qu'il ne faut pas de normes. C'est trop
facile pour être populaire. On a à travailler au niveau européen.
> Pour des raisons de budget, les
Français sont descendus en prix. La filière bio est très en crise.
> Si on se prive de tous les
moyens (pas d'eau, pas de technique génomiques, sortir des pesticides) alors ça
finit par : plus d'agriculture en France.
> L'acte de consommation n'est pas
anodin, c'est une part de notre souveraineté.
> D'ici une quinzaine de jours, on
verra le dispositif "panier anti-inflation" qu'on peut
proposer."
> Michel-Edouard Leclerc a ses propres responsabilités. A force de dire que le meilleur
prix, c'est le prix le plus bas, il dégrade la chaîne de valeur. C'est une
course effrénée à la perte de souveraineté alimentaire.
> [Inflation] La grande
distribution doit faire sa part dans l'effort.
> [Gaspillage d'eau potable] Ces
coûts (de rénovation) sont immenses, c'est de la compétence des collectivités
locales. Il y a besoin d'investissements lourds.
> [Plan de sobriété sur l'eau] Chacun
doit faire sa part d'effort. C'est valable pour les Français, les industries
agroalimentaires, les agriculteurs.
> [Sécheresse et restrictions
d'eau] Il est probable, que demain, qu'il y ait des restrictions
d'anticipation dans certains départements. C'est historique, mais pas unique.
> [Sécheresse] S'il pleut comme il pleut d'habitude au
printemps, nous n'aurons pas de difficultés.
> [Climat] Personne n'a dit qu'il n'y avait pas d'urgence.
Nous sommes le pays qui fait le plus d'efforts en termes de réduction des gaz à
effet de serre
> [Sécheresse] il y aura des restrictions d'eau
évidemment à date dans quelques départements, plutôt sur des piscines, des
lavages de voitures... parce que mieux vaut essayer d'anticiper. On travaille
sur des mesures d'anticipation qu'on va travailler tout au long des semaines
qui viennent. (...) Ce que l'on sait, c'est que les sols sont très secs, en
assez grande profondeur. Les réserves en eau ne se sont pas assez remplies. Les
réserves en eau se sont les cours d'eau et les nappes phréatiques. Je rappelle
toujours que le prélèvement en eau ne s'effectue pas tous les étés en France.
Il y a des étés où il pleut suffisamment où c'est très marginal, donc on ne
peut pas exclure non plus et on peut même l'espérer si ça peut être dans ce
registre-là, que nous ayons une pluviométrie qui n'appelle pas des besoins
d'irrigation, qui appelle moins de besoin d'arrosage chez chacun d'entre nous.
Mais en même temps, comme on est en situation de responsabilité, là on est dans
l'urgence et le court terme. (…)
On a besoin de réfléchir. C'est la réutilisation de gouttes d'eau contre les
ouvrages qu'on peut remobiliser, des réserves de substitution qui viennent
plutôt dans un cycle atypique ou arythmie, prendre de l'eau dans la période où
il n'y en a plus. Et puis l'évolution des pratiques pour faire en sorte que le
système soit plus résilient.
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] On a trouvé
d'autres sources d'approvisionnement en partie dans d'autres pays. Je pense que
ce qu'il y avait au Maroc, dans des pays qui pouvaient produire, on en a sorti
quand même d'Ukraine. Là aussi, il faut qu'on dise il n'y a pas d'agriculture
sans engrais. Alors il y a deux dépendances. Il y a la dépendance engrais.
Comment on essaie d'avoir de nouveau des unités qui produisent des
engrais ? En les décarbonant. Mais on a besoin de produire des engrais sur
le territoire européen. Donc on travaille beaucoup avec les collègues et avec
la Commission pour regarder ce que l'on peut avoir comme stratégie dans ce
domaine. Et puis, au fond, on avait quand même une dépendance parce que cela a
un impact pour nous sur les prix des céréales et sur le flux de céréales. Quand
vous regardez la stratégie qui a été celle de Vladimir Poutine, elle est assez
fascinante et c'est désarçonnant que personne ne se soit saisi de ces questions
à l'époque. C'est une stratégie de puissance par deux sujets, l'alimentation et
l'énergie, sujet dont on avait pensé au niveau européen depuis très longtemps,
que c'était des sujets plutôt derrière nous que devant nous. Or, quand vous
n'êtes pas capable d'être souverain en termes énergétiques, et quand vous
n'êtes pas capable d'être souverain en terme alimentaire, au fond, vous êtes
dans la main, y compris de gens qui sont parfois dans des dispositions hostiles
à votre égard. La guerre en Ukraine vient nous montrer que l'alimentation,
c'est une arme et que donc la souveraineté, c'est une nécessité parce qu'un
pays qui ne peut pas nourrir sa population, à la vérité, c'est un pays qui perd
la quasi-totalité de sa souveraineté.
> [Renouvellement des agriculteurs] Il faut résoudre
toutes les équations un peu complexes que j'ai posées sur la table. Et on
essaye un de se dire quels sont les éléments essentiels à l'installation d'un
jeune, l'accès au foncier, le partage des capitaux dans un monde déréglé
climatiquement, mais aussi déréglé économiquement (...) Il faut qu'on installe
et qu'on pense l'installation du jeune comme la première pierre de la
transition. Donc ça, c'est un deuxième élément. Troisième élément il faut qu'il
y ait de la rémunération, c'est tout le sujet Egalim. La rémunération, c'est
d'abord donner envie à quelqu'un d'avoir un métier. Parce que s'il n'est pas
rémunéré, c'est un sacrifice, cela n'est plus une passion, et cela ne peut pas
être sacrificiel. Donc ils ont besoin de pouvoir avoir de l'argent et des
revenus.
> La loi Egalim 3, vise plutôt à revenir sur un certain
nombre de dispositions pour essayer de les ajuster au mieux. On y arrivera
quand ? D'abord, quand les distributeurs seront complètement convaincus
que la souveraineté, c'est aussi eux et qu'on ne peut pas être une entreprise
nationale sans se soucier de cela et qui s'occupe de l'alimentation sans se
soucier de savoir si cela fait vivre les agriculteurs. C'est une question de
responsabilité. On peut gagner de l'argent, ce n'est pas le sujet, mais il y a
une responsabilité, y compris de la grande distribution. Et deux c'est de
redonner de la valeur, au sens propre comme au sens figuré, de la valeur à
l'alimentation. C'est à dire, est ce que cela compte de s'alimenter parce que
cela a un prix, parce que cela a un coût. Et donc c'est aussi ce deuxième
combat qu'il faut mener alors qu'une partie d'opérateurs de la grande
distribution nous ont expliqué depuis des années que le mieux c'était de
réduire la part de l'alimentation.
Christophe Béchu
(ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Sécheresse] Ce mois de février s’annonce comme le plus sec depuis
1959. Comme il y a eu l’épisode de sécheresse en 2022 on partait déjà avec des
niveaux de nappes phréatiques plus bas. Peu de pluie jusqu’au mois de février,
et moins de pluie que d’habitude en février. Résultat : la situation est
plus grave que l’an dernier à la même époque et on a deux mois de retard sur la
recharge des nappes phréatiques. Nous sommes donc dans l’anticipation, déjà en
état d’alerte.
Quatre départements connaissent des restrictions : l’Isère, les
Bouches-du-Rhône, le Var et les Pyrénées-Orientales. Dans ce dernier, l’arrêté
signé par le préfet interdit aux particuliers, jusqu’au 30 avril, de laver
leur véhicule, d’arroser leurs pelouses, de remplir leur piscine individuelle.
Tous les acteurs au niveau local, dont les agriculteurs, doivent diminuer leurs
prélèvements de 50 %. Dix autres départements sont sous surveillance. Il
faut regarder localement comment on engage chacun, c’est la raison pour
laquelle les arrêtés ne sont pas nationaux. Mais tout le territoire est dans
une situation plus défavorable que l’an dernier à la même époque.
> [Sécheresse] Dès la première quinzaine de mars, la
Première ministre, Élisabeth Borne, activera une cellule interministérielle
chargée d’anticiper les risques et mesures à prendre en cas de sécheresse,
mobilisant l’ensemble des services de l’État concernés. C’est une date
historiquement précoce qui est en phase avec le stress hydrique que nous
vivons.
> [Sécheresse] La situation est encore plus complexe que
l’année dernière, quand la quasi-totalité des départements se sont retrouvés en
situation de crise allant parfois jusqu’à un usage limité de l’eau potable.
Entre 700 et 1 000 communes avaient manqué d’eau potable pendant plusieurs
semaines ; 100 communes ont dû être alimentées par bouteilles ou
citernes entre l’été et l’automne. Aujourd’hui, tous les clignotants sont au
rouge. C’est la raison pour laquelle nous prenons des mesures
extraordinairement précoces.
> [Sécheresse] Tous les experts le disent : on aura entre
10 et 40 % d’eau disponible en moins dans les années qui viennent. Donc la
question est : comment faire avec moins d’eau ? Et la première réponse,
c’est la sobriété et l’innovation. Nous devons diminuer nos usages dans tous
les secteurs, il n’y a pas d’alternative. Il faut utiliser tous les leviers
pour trouver des sources alternatives d’eau : 20 % d’eau potable qui
partent dans les sols à cause des fuites, c’est insupportable. Moins de
1 % des eaux usées retraitées sont réutilisées alors qu’on pourrait
arroser les pelouses avec. Par exemple, en Italie, c’est 8 %, 15 % en
Espagne et 85 % en Israël. En France, on se prive de millions de mètres
cubes : on a 30 000 stations d’assainissement mais seulement
77 d’entre elles permettent d’assainir les eaux usées pour les réutiliser.
Autre exemple : aujourd’hui, on n’autorise pas un particulier à alimenter ses
toilettes avec de l’eau de pluie. Nous devons aussi territorialiser les efforts
car la situation sera différente pour chaque territoire. C’est la raison pour
laquelle nous travaillons à un grand plan eau, pour libérer et modifier un certain
nombre d’usages. Avec la Première ministre, nous le présenterons en mars. (…)
Les assises de l’eau ont fixé un chiffre national – une baisse de 10 % de
nos prélèvements d’eau dans les années qui viennent – sans expliquer la façon
d’y parvenir. Nous devons travailler bassin par bassin pour définir quelle est
la cible adaptée à chaque bassin et comment on y arrive. C’est par exemple
développer des modèles d’irrigation au goutte-à-goutte pour l’agriculture, ou
réfléchir à la nature des variétés cultivées. Nous travaillons avec le ministre
de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, pour trouver
localement des solutions. Les retenues d’eau ou les bassines sont une solution
nécessaire pour accompagner le mouvement, qui fonctionne dans certaines
circonstances mais pas dans d’autres. Tout le monde doit s’engager dans ces
trajectoires de sobriété.
> [Sécheresse] Le lien est évident : un sol sec accroît
les risques de départ de feu et une propagation plus importante. Pour agir, on
travaille sur la prévention : il faut débroussailler. Il y a une obligation
légale sur le sujet et nous allons renforcer et durcir les contrôles, augmenter
les moyens. Il s’agit d’une partie du plan de lutte contre les feux de forêts
annoncé par le président de la République. L’été dernier, la part de la forêt
publique qui a brûlé était plus faible que les forêts privées où, parfois, les
pompiers ne pouvaient même pas accéder aux zones concernées. Par ailleurs,
95 % des incendies de l’été étaient d’origine humaine, souvent par
négligence, donc nous allons renforcer la sensibilisation, rappeler les gestes
à risque et les bonnes pratiques, rappeler à tout le monde que débroussailler
permet de prévenir les départs de feux. (…)
Nous débloquons 50 millions d’euros en 2023 pour accompagner les services
d’incendie et de secours. Cela permet par exemple à certaines collectivités,
comme dans la Sarthe, de s’équiper de caméras thermiques pour mieux détecter
les départs de feu. Avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald
Darmanin, nous attendons aussi les conclusions du rapport Falco pour travailler
à une meilleure répartition des moyens aériens. Les feux se déplacent et nous
positionnons les moyens sur le territoire, en fonction de l’évaluation des
risques. En application des annonces du président de la République en octobre,
nous avons également amplifié la politique de location d’hélicoptères pour cet
été. Enfin, il faut recruter davantage de sapeurs-pompiers volontaires.
> Les gens confondent les objectifs d’atténuation avec la
stratégie d’adaptation. La planification écologique, et toutes les décisions
qui sont en train d’être prises, visent à permettre à la France de respecter
l’accord de Paris et donc d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et de baisser
ses émissions de 55 % en 2030 par rapport à leur niveau de 1990. Mais même
si notre pays réussissait ces objectifs, le monde, lui, n’est pas sur la
trajectoire de l’accord de Paris. On fait tout pour tenir cet objectif. Mais si
d’autres pays poursuivent à ce rythme leurs émissions, le monde sera à un
réchauffement moyen compris entre 2,8 et 3,2 degrés ; ce qui, pour la France,
représente 4 degrés. C’est la raison pour laquelle nous devons nous
préparer. C’est la seule voie responsable, car une France à + 4 degrés,
c’est une montée des eaux qui peut aller jusqu’à 1,20 mètres à la fin du
siècle, avec plus de 50 000 logements impactés, un risque sécheresse
multiplié par cinq par rapport à l’ère préindustrielle, qui pourraient même
dépasser 50 degrés en pointe. Dans tous les domaines, il faut faire
évoluer les règlements, modifier les pratiques, s’assurer que nos
infrastructures tiennent le choc. C’est une obligation. En avril, on rendra
public ces premières pistes d’adaptation.
François Braun
(ministre de la Santé et de la Prévention)
> Pour améliorer l’accès à la santé des Français, le Gouvernement fait
un effort indispensable dans la convention médicale. J’ai demandé aux syndicats
de médecins de faire aussi un pas vers nos concitoyens, mais je constate qu’ils
le refusent. Ils pénalisent donc tous les Français.
> [Convention médicale] Un milliard et demi sur la table,
c'est plus que ce qu'on n'a jamais fait dans une convention médicale. Ce que je
demande aux médecins, c'est de faire un pas vers les Français.
> Oser prétendre que je méprise les médecins
généralistes, c'est inacceptable.
> [Convention médicale] Dans ce dossier, le gouvernement
est du côté des Français.1,5 milliard sur la table, c'est plus que ce qu'on a
jamais fait dans une convention médicale. Nous faisons un pas important, ce que
je demande aux médecins c'est de faire aussi un pas vers les Français. C'est
indispensable pour améliorer la qualité des soins, pour ces Français qui
n'arrivent pas à trouver de médecin traitant. Je n'arrive pas à comprendre
pourquoi les médecins libéraux ont une position aussi fermée. (…)
Pour les médecins qui travaillent déjà beaucoup, il n'y a aucune contrainte
supplémentaire. Pour les autres, oui, je demande un effort supplémentaire,
parce que les Français ont besoin d'avoir plus de médecins disponibles. (…)
C'est pas travailler plus, c'est travailler différemment", conteste
François Braun. "C'est se coordonner, travailler avec d'autres
professionnels de santé, pour avoir plus de clientèle. L'exercice du médecin
isolé doivent devenir une exception. C'est vers ça que va cette convention. On
passe à côté d'une occasion d'améliorer la prise en charge de nos concitoyens,
en ça je trouve que les syndicats de médecins ne sont pas responsables.
> La rémunération moyenne d'un médecin généraliste, c'est
90.000 euros par an. On peut considérer que c'est une rémunération juste,
surtout quand on rajoute avec cette convention 20.000 euros par an. J'entends
que les médecins généralistes sont moins bien payés en France qu'en Suisse par
exemple, mais selon une étude de l'OCDE, le revenu d'un médecin généraliste
c'est trois fois le revenu moyen d'un citoyen français, et trois fois le revenu
moyen d'un citoyen suisse pour un médecin suisse.
Roland Lescure
(ministre délégué chargé de l’Industrie)
> La réindustrialisation de la France est en marche : nous créons
des usines et des emplois partout dans les territoires. Et nous continuons à
mener ce combat industriel en améliorant encore notre compétitivité, en investissant
dans l’innovation, en misant sur les compétences.
> Après un déclin de l’industrie française ces trente
dernières années, le premier mandat du président Emmanuel Macron a permis de
recréer des sites industriels, donc de l’emploi. Depuis, l’image de la France a
changé, ce qui intéresse beaucoup les investisseurs internationaux. Mais nous
devons accélérer, car nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution
industrielle, qui consiste en deux chantiers : décarboner l’industrie
traditionnelle et développer l’industrie de la décarbonation. Cette révolution
ne peut se concevoir que dans un cadre européen intégré et ambitieux. (…)
Comme au football, je préfère l’attaque à la défense, la conquête à la
protection. Cela nécessite des bases arrière solides. Nous voulons ancrer dans
les territoires les nouveaux champions de cette révolution industrielle –
hydrogène, voitures électriques, etc. Les américains ont eu la même approche
avec les GAFAM [Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft] lors de la
révolution numérique.
> Le temps de la naïveté industrielle et écologique est
terminé. Nous croyons toujours au libre-échange, mais cette fois-ci les
« yeux ouverts », sans être dupes. Nous savons que la décarbonation
n’est pas rentable dans l’immédiat et qu’elle nécessite un financement par la
puissance publique. L’IRA a été un déclencheur. L’UE réalise enfin l’urgence et
l’ampleur du défi. À bon entendeur, rappelons que l’IRA est une bonne nouvelle
pour la décarbonation mondiale.
> Dans le cadre du Plan de la Commission, nous soutenons
la mise en place d’un fonds de souveraineté européen, qui permettra la mise en
commun de ressources financières, justement pour éviter de mettre à mal le
marché unique européen. Cette négociation est en cours. Il y a des avancées et
des blocages, mais je suis certain que nous finirons par converger. Mais déjà,
nous réorientons 250 milliards d’euros de fonds européens existants pour
accélérer la révolution verte, avant même de nous pencher sur des nouveaux
financements. Enfin, la simplification administrative nous permettra d’être
plus efficaces. Elle peut être largement améliorée, et nous nous y attelons.
> Nous ne devons pas nous braquer sur un seul et unique
instrument. Le gouvernement français a eu tendance à trop le faire par le
passé, le rendant populaire à Paris, mais inefficace à Bruxelles. Le plus
important est de reconnaître que l’économie de la décarbonation a besoin de financements
publics et d’une stratégie industrielle proactive. Sans cela, l’industrie de la
décarbonation se développera ailleurs qu’en Europe, et nous serons contraints
de l’importer. Le plan « NextGenerationEU » [un programme de
dette commune européenne à hauteur de 800 milliards d’euros] a montré qu’à 27
nous étions capables d’adopter une stratégie commune et de s’endetter ensemble
lorsque c’était nécessaire.
> Si actuellement les prix de l’énergie baissent et
donnent l’impression que certaines industries s’en sortent, ma seule certitude
est que 2023 sera une année incertaine. Tant que la guerre en Ukraine se
poursuit et que les approvisionnements énergétiques ne sont pas stabilisés, le
marché restera en effet sous pression. En réalité, il n’y a rien de tel pour
conduire les politiques à agir et faire un pas l’un vers l’autre. Puisque la
France souhaite améliorer au plus vite la visibilité des acteurs du marché,
montrons l’exemple et signons quelques contrats énergétiques de long terme
entre EDF et des industriels, enjeu au cœur d’une réforme structurelle du
marché.
L’Europe avance lorsque la France est pourvoyeuse de solutions plutôt que
donneuse de leçons.
> La réalité physique est sans appel : le nucléaire est
une énergie bas carbone et puissante, à tel point que le Japon relance
actuellement des programmes nucléaires, malgré la catastrophe de Fukushima en
2011.
> Le principe de neutralité technologique est inscrit
dans les Traités et nous travaillons sans relâche avec l’ensemble de nos
partenaires pour qu’il soit traduit dans la réalité, car c’est cela qui nous
permettra de bâtir un marché européen de l’énergie robuste et souverain. Néanmoins,
il faut aussi développer les renouvelables. Or, je reconnais qu’en raison de la
puissance nucléaire, la France a pris du retard sur ce point. Nous devons
maintenant marcher sur nos deux jambes, les renouvelables et le nucléaire,
plutôt qu’à cloche-pied.
> Je suis en désaccord total avec ceux qui pensent que
sobriété et production sont inconciliables. En revanche, sur le moyen et long
terme, la sobriété, qu’elle soit subie ou choisie, est compatible avec une
croissance de bonne facture, tandis que la décroissance est anti-sociale. Elle
suppose, évidemment, un soutien économique et politique de taille.
> Nous devons aller chercher les ressources minières
partout où elles se trouvent, dans le cadre d’une stratégie cohérente et
coordonnée, de l’exploitation des ressources jusqu’au recyclage.
D’un côté, cela implique d’exploiter nos ressources domestiques, comme le
lithium qui se cache sous notre sol métropolitain ou le nickel en Nouvelle
Calédonie, tout en s’assurant que cela soit soutenable, avec un impact minimal
sur l’environnement.
De l’autre, nous investissons dans les technologies de démontage, de recyclage
et de réutilisation des matériaux.
Tout cela nécessite des financements publics et privés. Le gouvernement
français s’apprête à lancer un fonds qui pourra allier capitaux privés et
publics pour assurer le financement des filières minières.
> L’acceptabilité sociale de la transition écologique est
le défi majeur des années à venir. Nous devons assumer la complexité de la
décarbonation, qui nous contraint à remplacer une partie de nos dépendances par
des matières premières que nous produisons nous-mêmes.
Jean-Noël Barrot
(ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Alors que des solutions existent,
les sites pornos ne vérifient pas sérieusement l'âge de leurs utilisateurs.
C'est inacceptable et cela doit changer. Nous travaillons à un certificat de
majorité anonyme pour protéger nos enfants, sans fichage et sans piratage.
> Il ne faut ni sous-estimer, ni surestimer ChatGPT.
C'est une intelligence artificielle qui condense des connaissances puis les
restitue. Elle ne peut remplacer l'intelligence humaine. Son mérite est clair :
mettre en lumière les promesses et les risques de l'IA.
Écœuré de l'obstruction par procuration de Jean-Luc
Mélenchon : la France Insoumise n'a pas de projet pour les retraites, son seul
objectif est d'affaiblir nos institutions et notre démocratie. Je souhaite que
le débat puisse avoir lieu au Sénat, enfin.
Clément Beaune
(ministre délégué chargé des Transports)
> Investir plus vite dans le réseau ferroviaire européen;
accélérer la transition écologique des transports : carburants propres pour les
secteurs aérien et maritime, déploiement de bornes électriques compatibles
partout en Europe.
> les réservations de voiture
électrique en location à 100 € par mois devraient ouvrir à l'automne 2023, pour
une livraison en 2024 ». Une mesure essentielle
> [Chemins de fer] Nous
avons un réseau vieillissant. En dehors des lignes à grande vitesse, ce
vieillissement des voies se traduit par un manque de ponctualité, de fiabilité,
de régularité… Si vous mettez tout bout à bout, l’État et les collectivités
mettent près de 15 milliards d’euros chaque année dans le ferroviaire en
France.
L’État et la SNCF s’engagent à faire un effort supplémentaire très important
pour moderniser la partie réseau. Nous injectons déjà 3 milliards par an dans
son entretien et sa modernisation. Comme l’a annoncé la Première ministre, nous
passerons à 4,5 milliards par an d’ici à 2027. C’est une augmentation
considérable, attendue par les Régions, et c’est indispensable. (…)
Il pourra avoir de nouvelles lignes dans
le cadre des futurs « RER métropolitains ». Celui de Strasbourg, ouvert il y a
deux mois, ne compte qu’une voie nouvelle, mais combinée à la réorganisation du
réseau, 1 000 trains supplémentaires ont été mis en service par semaine. C’est
majeur. De nombreuses villes, dont Rennes et Nantes, ont des projets
similaires. (…)
Les financements seront négociés de mars à juin, dans le cadre des nouveaux
contrats de plan État-Région. Les choses vont démarrer très vite, mais ce sont
des projets à l’échelle de la décennie, avec une transformation gigantesque des
transports publics en France à la clé. À terme, on aura plus de trains, qui
arrivent à l’heure, sur l’ensemble du territoire.
> Nous avons adopté une stratégie nationale il y a
dix-huit mois, dotée de près de 200 millions d’aides supplémentaires par an,
qui donne déjà de très bons résultats. Nous voulons doubler la part du fret
ferroviaire dans le transport de marchandises d’ici à 2030, et le transport
combiné rail-route a déjà augmenté de 20 % en un an.
> [Billet unique] C’est un billet qui permette à la fois
de prendre le train, y compris sur les grandes lignes, le métro, le tram, le
bus, payer une borne de recharge électrique ou du covoiturage… Les Pays-Bas le
font déjà, l’Allemagne et l’Autriche vont s’y mettre. (…) On devrait pouvoir le
faire à l’échelle nationale dans les deux années qui viennent.
> Le pass à 49 € instauré en Allemagne ne concerne que le
transport régional. Le prix des TER est moins cher en France, en moyenne, qu’en
Allemagne, en Espagne ou en Italie. Ce sont les billets de TGV qui sont chers
chez nous, c’est vrai, mais on a aussi le meilleur réseau de grande vitesse
d’Europe. Je préfère qu’on encourage des offres très bon marché sur le TGV,
comme Ouigo, ou les abonnements jeunes, plutôt que de les subventionner plus en
réduisant la capacité d’investissement de la SNCF. Il faut faire des choix.
Notre priorité, c’est d’investir dans le réseau.
> Plusieurs concessions autoroutières arriveront à
échéance à partir de 2031, ce sera l’occasion de repenser nos modèles. On fait
un gros effort sur le ferroviaire, il n’est pas illogique que d’autres secteurs
soient mis à contribution. Les recettes des autoroutes devraient pouvoir aider
au développement du rail, du transport combiné, de l’intermodalité et du vélo
plutôt qu’aller au seul financement des routes. Ce qui se fait par ailleurs. Au
printemps, toutes les aires d’autoroutes de France seront équipées de bornes de
recharge électrique. Nous passerons le cap des 100 000 bornes installées dans
l’espace public avant la fin du semestre. Il y a une grosse accélération.
L’objectif de 400 000 bornes en 2030, fixé par le Président, est à portée de
main.
> Le secteur aérien met aujourd’hui beaucoup d’argent sur
sa propre décarbonation, il faudra donc se montrer raisonnable et regarder les
équilibres. Ceci dit, leur modèle est aussi en train de changer. Une directive
européenne prévoit une taxe au kérosène pour l’aviation, qui va bientôt entrer
dans le système des quotas carbone, ce qui aura des effets sur le prix des
billets.
Le temps où certaines collectivités subventionnaient des compagnies low-cost pour développer
leurs aéroports locaux doit prendre fin. Les liaisons aériennes Bordeaux, Lyon
ou Nantes vers Paris-Orly ont été fermées, des trains permettant de faire ces
trajets en moins de 2 h 30. Nous sommes le seul pays d’Europe à avoir fait
cela.
Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et
de la Ruralité)
> La reconquête du commerce rural
commence maintenant ! Nous mobilisons 12 millions d’euros pour faciliter
l’installation de commerces dans les territoires ruraux. Jusqu’à 80 000 euros
d’aides par projet !
> On s’est attaché à remettre du
beau dans les villes moyennes et à penser leur développement dans leur ensemble
: centre-ville, entrées de ville et quartier de gare !
> Nous devons travailler avec le
CESE, à la fois assemblée et outil incontournable pour éclairer les décisions
publiques. La concertation et le dialogue avec la société civile sont les clés
d’un débat apaisée.
Laurence Boone
(secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Profondément attristée par le tragique naufrage
survenu au large de Crotone, qui a coûté la vie à des dizaines de personnes,
dont des enfants. Toutes mes pensées vont aux familles des victimes. Nous,
Européens, devons redoubler d’efforts pour éviter de tels drames.
► Partis politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée
nationale)
> Notre souveraineté alimentaire est notre défi
et notre responsabilité. Nos agriculteurs sont notre fierté. A nous de
continuer à soutenir la ferme France !
> Une magnifique journée aux côtés
de nos agriculteurs. Ils sont une part essentielle de notre identité, ils
dessinent nos paysages, ils garantissent notre souveraineté alimentaire, ils se
modernisent et œuvrent pour une alimentation de qualité.
> Au Salon de l’agriculture, le
président rappelle notre proposition de loi qui renforce les lois Egalim 1 et 2
et protège la rémunération des agriculteurs et de l'industrie agro- alimentaire:
«l'alimentation a un prix. A la distribution de faire des efforts.»
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] L’Ukraine,
révélateur des errements d’une partie de notre classe politique, entre
l’opportunisme du RN, LFI et le PCF qui pataugent, des fillonnistes
nostalgiques du Kremlin …Quel spectacle !
Bernard Guetta
> [Opinion: «Les raisons de l’optimisme ukrainien»]
Et s’ils avaient raison ? Et si ce n’était pas que le besoin d’y croire
qui faisait dire aux dirigeants ukrainiens que c’est dès cette année que
leur pays l’emportera ? On ne sait pas. Le sort des armes est par définition
tellement incertain que toute prophétie est hasardeuse mais le fait est qu’il y
a désormais cinq motifs de penser qu’ils pourraient n’avoir pas tort.
Le premier est que Vladimir Poutine semble désormais perdu, lunaire et
totalement incapable de communiquer la moindre confiance en une victoire de ses
armées. La semaine dernière, la seule chose qu’il ait réussi à insuffler à ses
ministres et aux élus de la Douma était un si profond ennui que plusieurs
d’entre eux se sont endormis à l’écouter. Ca n’en finissait plus. C’était du
Brejnev ressuscité et le président de la Fédération n’en était plus à dire que
tout se déroulait en Ukraine « selon les plans » mais qu’on y
progresserait « pas à pas ».
Si les mots ont en sens, cela signifiait qu’on progresserait comme on le pourrait
et sans doute n’est-ce pas par simple excès de langage que M. Poutine en est
venu à dire que c’était contre « Satan » qu’il se battait car contre
le Diable en personne, qui pourrait se dire assuré de gagner ?
Cet homme s’était rêvé Pierre le Grand mais autour de lui, Prigojine et
d’autres s’injurient et s’étripent comme s’il n’était déjà plus là ou ne
comptait plus guère. Un parfum de fin de règne s’élève au-dessus du Kremlin et
c’est là, dans cette citadelle, que pourrait se jouer au bout du compte l’issue
de cette guerre que l’Ukraine n’a pas encore gagnée mais que Vladimir Poutine a
déjà perdue.
La deuxième raison pour laquelle la prophétie ukrainienne pourrait bien
s’avérer est que Joe Biden, en se rendant à Kiev, a fait beaucoup plus
qu’adresser un geste de solidarité aux Ukrainiens en lutte. A la face du monde
et des Etats-Unis eux-mêmes, il a ainsi déclaré que l’Amérique s’engageait à ne
pas laisser l’Ukraine perdre cette guerre. C’est dit. Ça l’est par un homme de
80 ans qui n’a pas hésité à faire ce difficile voyage pour le proclamer et
faire ainsi d’une éventuelle défaite de l’Ukraine une inacceptable défaite de
la première puissance mondiale.
La troisième raison tendant à donner raison aux dirigeants ukrainiens est que
l’Union européenne va maintenant acheter des munitions en commun. A une vitesse
toujours plus grande, l’Union s’affirme en puissance politique dont la guerre
d’Ukraine est devenue le baptême du feu.
La quatrième raison pour laquelle cette guerre pourrait en effet ne pas devenir
une interminable guerre de positions est que 141 des pays de l’Onu, près de
trois quarts de ses membres, ont appelé jeudi au retrait immédiat des troupes
russes. Il n’y a pas que sur le champ de bataille que Vladimir Poutine
s’embourbe. Il perd aussi pied sur le front diplomatique et quant à la
cinquième raison pour laquelle les dirigeants ukrainiens pourraient n’avoir pas
tort, elle n’est rien de moins que chinoise.
Parce qu’elle voit bien, elle aussi, que le Kremlin ne l’emportera pas et que
cette guerre, en attendant, réduit les échanges internationaux dont son
économie et sa stabilité politique sont si dépendantes, la Chine vient de
rappeler la Russie au respect de l’intégrité territoriale des Etats. La Chine
ne lâche pas la Russie et ne le fera pas mais elle ne la suit pas sur cette
guerre qu’elle souhaite voir s’achever au plus vite.